PANORAMA MEDIA - 20.09.23

POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE
Repos hebdomadaire pendant les vendanges : le cas de Moët-Hennessy pourrait faire
jurisprudence
Edition : 12 septembre 2023 P.35
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mais aussi le vignoble. Ainsi, le
SGV a constaté un changement
opéré lors des contrôles de la
vendanges 2022, où plusieurs vi
gnerons se sont vus sanctionner
pour le manquement au repos
hebdomadaire.
« Ce n’est pas MHCS qui a perdu un
procès, c’est toute la filière », sou
ligne David Chatillon.
L’actuel président de l’UMC, en
core directeur de la structure en
2019, se souvient d’un échange
avec la directrice régionale de la
Dreets de l’époque, nouvellement
nommée.
«La question de la suspension du
repos hebdomadaire a été soulevée,
se remémore David Chatillon.
L’alternative que l’on nous a propo
sée était la suivante : commencer
les vendanges un mardi, et les ter
miner le samedi de la semaine sui
vante. Ainsi, un jour de repos heb
domadaire peut être effectuê au
cours de la semaine civile, le lundi,
puis le dimanche. Avec, entre les
deux, douze jours de travail succes
sifs. Puisqu’il s’agit de protéger la
santé et la sêcurité des travailleurs,
je ne vois pas ce que ça change de
commencer à travailler un mardi
ou n’importe quel autre jour. Et la
qualité dans tout cela ? Vous imagi
nez bien que tous les raisins ne
sont pas à leur maturité optimale
un mardi !. »
l’administration dans le cadre
d’une autre dérogation, portant
sur la durée maximale de travail
« Définir un cadre qui stabilise
hebdomadaire. En effet, chaque
année, l’UMC et le Syndicat géné
ral des vignerons de la Cham
les règles » pour Marc Fesneau
Interrogépar L'unionsur la Foirede Châlons,samedidernier,le ministrede
l’Agriculture,Marc Fesneau,a reconnudes décisionsde justice«qui
peuvent donner le sentiment d'une forme d'instabilité juridique auprès des
viticulteurs ».
« On produit des dérogations à la législation, mais manifestement, cela crée
tropd'insécuritéet de stressjuridique pour les professionnels,poursuitMarc
Fesneau. II faut que l'on travaille à définir un cadre qui stabilise davantage
les règles. »
Un sujet également abordé par le Syndicat général des vignerons de la
Champagne(SGV)et le ComitéChampagne,samedi,au coursd'une table
rondeentreles organisationssyndicaleset le ministrede l'Agriculture.
pagne (SGV) négocient collective
ment un allongement de la durée
maximale de 48 heures, passant à
60 heures pour les saisonniers de
lavigneet72heurespourlestra
vailleurs au pressoir.
«Pour une raison que le tribunal
n'explique pas, les circonstances ex
ceptionnelles s'apprécient différem
ment entre la durée maximale de
travail hebdomadaire et la suspen
sion du repos hebdomadaire »,
s’étonne David Chatillon.
«Avec cette décision du tribunal, on
assiste à une lecture de plus en
plus restrictive du cadre législatif»,
regrette un responsable du SGV.
Car cette décision ne touche pas
seulement le monde du négoce,
“Avec cette décision
du tribunal, on assiste
à une lecture de plus
en plus restrictive
du cadre législatif’
Un responsable du SGV
Cette finalement cette solution
qui, à défaut, restera celle retenue
par la majorité des professionnels
champenois.
« Lorsque le travail du dimanche est
indispensable au fonctionnement
de l’entreprise, le repos peut être
octroyé un autre jour que le di
manche. C’est le cas des vendanges.
Cette possibilité permet à l’em
ployeur de faire travailler le per
sonnel plus de sept jours sous ré
serve que la période de travail se
déroule à cheval sur deux semaines
civiles», communique le service
employeur du SGV.
Une solution précaire et inconfor
table pour les organisations
champenoises, qui réclament un
cadre clairement définit et adapté
aux problématiques des ven
danges. ■
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