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UN PRODUIT / UN CHEF<br />
Commencer une journée par un petit<br />
tour dans le Peugeot D4B du grand-père<br />
de Frédéric Bourgoin, il n’en fallait pas<br />
plus pour que cette rencontre avec le<br />
chef de la Nauve à Cognac, Anthony Carballo<br />
se présente sous son meilleur jour.<br />
Le sourire enfantin du chef accroché à<br />
son visage en étant la plus belle preuve.<br />
Et, quoi de mieux pour saisir l’essence<br />
du Verjus made in Bourgoin-Cognac<br />
que cette escapade au cœur du vignoble<br />
familial ? Entouré de ses pieds d’ugni<br />
blanc, cépage connu pour son acidité<br />
et indissociable du Cognaçais, Frédéric<br />
fait le point sur l’origine de son verjus.<br />
Voisins curieux<br />
« Depuis mon arrière-grand-père, on a toujours<br />
produit du cognac. » Un bon deal à la<br />
fin des années 1980, notamment grâce<br />
à la demande japonaise, mais qui va<br />
connaître un coup d’arrêt, avec la crise<br />
financière du pays du soleil levant au début<br />
des années 1990, qui mettra les Charentes<br />
à genoux. Les structures viticoles<br />
de la région passent de 33 000 à 4 300<br />
en quelques années. « À ce moment-là, j’ai<br />
vu mes parents galérer et, en étant témoin<br />
de ça petit, je me suis dit que si on arrivait<br />
à mieux ventiler nos produits, ça ne serait<br />
pas plus mal. » L’adulte qu’il est devenu<br />
produit ainsi du verjus et aussi du sirop<br />
de sucre de raisin et de l’huile de<br />
pépins… de raisin évidemment.<br />
Pour Anthony, originaire du Tarn-et-<br />
Garonne, cette classe champêtre est<br />
une véritable messe. « C’est fabuleux<br />
de découvrir l’histoire des produits qu’on<br />
travaille. »<br />
Dans la maison familiale qui héberge<br />
trois générations, et quelques chats,<br />
nous continuons le tour du propriétaire.<br />
Au niveau des pressoirs, on retrouve le<br />
papa qui se rappelle lui aussi des heures<br />
« On avait besoin<br />
d’un élément pour<br />
casser le gras du<br />
foie et le sucre des<br />
fruits, donc on<br />
a rajouté le verjus<br />
qui tranche avec<br />
son acidité »<br />
12 / T <strong>#21</strong> LA REVUE TRANSGOURMET CULTIVÉE PAR OMNIVORE