PANORAMA DE PRESSE - 16.08.23

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE VITISPHÈRE Olivier Bazalge 14·08·23 LE MARCHÉ AMÉRICAIN LEADER INCONTESTÉ DE LA CONSOMMATION MONDIALE DES VINS (2) La pandémie Covid-19 a eu un impact majeur « en refaçonnant les habitudes de consommation des boissons alcoolisées des Américains », explique Business France. Par crainte de pénurie, ceux-ci ont eu tendance à stocker de l’alcool chez eux, avant que les plateformes d’achat en ligne développées par de nombreux distributeurs révolutionnent les habitudes de consommation. « La règle fédérale des trois tiers, en vigueur depuis la Prohibition obligeant un importateur, un distributeur et un détaillant, reste primordiale, mais le fonctionnement reste très variable entre états libéraux, intermédiaires et les 17 plus rigoureux qui sont régis par un monopole », développe Manilay Saito. La conseillère insiste fortement sur l’indispensable bonne compréhension des marchés et règlements pour espérer exporter efficacement ses vins vers les Etats-Unis. A commencer par le choix de l’importateur, dont les plus grands peuvent couvrir plus d’une vingtaine d’états, alors que bien d’autres ne se limitent qu’à un ou quelques états. « On va trouver les grands importateurs concentrés autour des zones de quartiers généraux de la grande distribution. Ces grands importateurs sont disposés à traiter des volumes importants, mais la concurrence est forte, en particulier dans les états le plus consommateurs. Il peut être bienvenu de commencer par viser des états secondaires pour faciliter son implantation, ou les limitrophes de ces prinicipaux états», relève Manilay Saito. Si les 6 principaux états consomment près de la moitié des volumes de vins, la conseillère Business France appuie que tous les états sont consommateurs, avec des possibilités d’implantation partout. Bien penser son tarif Pour se distinguer sur ce marché américain, la cheffe du pôle vins de Business France relève l’importance « de la personnification, la distinction de la signature d’un vin, qui permettent de se démarquer », tout autant que la prépondérance du positionnement de prix. « Il est donc essentiel de procéder à un benchmark concurrentiel pour bien se positionner, car le tarif donne le ton. Si on choisit de se situer au-dessus du prix du marché, il faut être en mesure de fournir des arguments forts de justification : bio, singularité, storytelling fort… », abonde Manilay Saito. De même, l’attention portée au marketing et à la communication via les réseaux sociaux et les supports digitaux constituent un argument supplémentaire pour accompagner le travail de l’importateur. « Une bonne notation dans un support de référence comme Wine Spectator ou Wine Enthusiast est un autre facilitateur incontournable d’implantation. A défaut, de bonnes références dans la presse sont appréciées », valide encore la cheffe de pôle vins. L’investissement financier et temporel est dans tous les cas à considérer, car l’accompagnement de l’importateur sur le terrain est fortement recommandé. D’autant plus si l’on envisage de travailler de front dans plusieurs états. Si les vins de Bordeaux et du Rhône sont historiquement les vins français les plus importés, Sancerre fait aujourd’hui partie des noms les plus recherchés, via son identification simple avec le sauvignon blanc. « L’effet rareté y joue également, comme pour la Bourgogne. Il y a également un engouement vers les vins oranges, les no-lo, le vin bio ou les autres effervescents que Champagne », analyse encore Manilay Saito. La conseillère Business France souligne également la très bonne santé des importations de Cognac aux Etats-Unis, avec un léger bémol, « car le marché est très majoritairement occupé par les plus grandes marques, ce n’est pas impossible pour petits producteurs mais c’est beaucoup plus difficile ». Pour plus d’informations, retrouvez les indications proposées par Business France ici 6

POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE VITISPHÈRE Alexandre Abellan 16·08·23 «PLUIE ET HUMIDITÉ NOUS FONT CRAINDRE UN POURRISSEMENT DES RAISINS»: INQUIÉTUDE EN CHAMPAGNE À L’APPROCHE DES VENDANGES Incontrôlable, la pression mildiou du millésime 2023 n’est pas liée qu’à la météo ou à des vignes en friche pour Olivier Metzinger. Le vigneron bordelais pointe la responsabilité de l’administration qui veut réduire les traitements dans l’absolu sans donner aux techniciens des moyens d’adaptation aux conditions exceptionnelles. Ayant marqué les vignes et les esprits vignerons, la virulence du mildiou ce printemps et cet été 2023 ne serait pas dû qu’à la météo tropicale et à l’explosion des vignes laissées en friche en Gironde pour Olivier Metzinger, du château Pascaud à Rions. Administrateur aux syndicats des AOC Bordeaux et Cadillac, le vigneron pointe la responsabilité des pouvoirs publics français et européens, ayant fait de la réduction des matières actives et des doses de phytos une finalité écologique au détriment de toute prise en compte économique. « Le problème, c’est que l’on a une administration qui gère les grandes masses et ne voit pas de souci avec cette vision globale. Les prévisions de récolte de 44,5 millions hl disent que quelque part tout va bien, qu’il n’y a pas de souci. C’est comme dire que réduire de 50 % les phytos ne réduit que de 28 % les rendements. Ça se gère depuis un bureau, mais sur le terrain il y a des drames humains. Ce n’est pas mathématique » soupire Olivier Metzinger, qui regrette que « quand tous les modèles sanitaires sont au rouge, l’on ne puisse pas adapter les traitements. L’objectif de l’administration est de réduire les doses, mais l’objectif d’un vigneron est d’abord de produire du raisin sain et mûr, ensuite de réduire les phytos si c’est possible. » Pour le vignoble, « la diminution des doses a des limites », alors qu’« il y a des Témoins Non Traités (TNT), il n’y a pas de témoins surtraités à +10, +20 ou +30 % des doses prescrites. De vrais scientifiques devraient aussi le faire, afin de constater les effets. En 1993, un hydroxyde de cuivre (500 g) était homologué à 6 kg/ha par passage en pleine végétation (3 kg de Cu métal), il est aujourd’hui homologué à 1,5 kg/ha (avec le fameux plafond de 28kg de Cu métal pour 7 ans) et réellement utilisé entre 0,5 et 1 kg... Divisez par 6 ou 12 le nombre de boulons qui tiennent les roues de votre voiture et je crois qu’il y aura des problèmes. Et essayez ensuite de faire payer les dommages à votre assureur. Franchement on marche sur la tête dans les ministères. » Détresse économique De l’adaptation des doses phytos lors des conditions exceptionnelles au déploiement de cépages résistants au mildiou et à l’oïdium*, Olivier Metzinger appelle à la création d’une boîte à outils permettant de maintenir des rendements viables pour l’économique viticole. « Aujourd’hui on avance à marche forcée par des décideurs n’en ressentant pas l’impact » regrette-t-il, faisant état de vignobles où il n’y a même plus le squelette des grappes. Ce qui augure de grandes difficultés financières pour des entreprises déjà très fragilisées par la succession de crises commerciales et climatiques. Après l’espoir d’un millésime à l’économie, pour ne pas trop dépenser au vignoble alors que la trésorerie est à sec, la réalité d’une campagne viticole coûteuse ayant demandé toujours plus de traitements et de travaux va tomber sur les bilans d’exploitations, alors que les rendements vont être réduits. « En plus, le résultat n’est pas là ! On espère tous passer l’année » rapporte Olivier Metzinger, notant que « normalement nos entreprises sont capables d’assumer les aléas de leur activité, mais leur cumul empêche de faire du chiffre pour dégager des réserves ou faire de la prospection ». Pessimiste sur l’avenir, le vigneron craint que « les 30 000 hectares de vigne à l’abandon soient là en décembre. Il y en aura 9 000 arrachés et le reste ? Aujourd’hui, il n’y a pas de prise de conscience d’ampleur. Il aurait fallu anticiper les baisses de consommation (chiffrées depuis des décennies) et être plus proactif. Ce sont des occasions manquées. Est-ce parce que l’on est habituée à ce que les paysans se plaignent ? Objectivement, des jours noirs s’annoncent. » * : Mais pas au black-rot note le vigneron, qui pointe des impasses croissantes pour lutter contre, y compris ce millésime 2023. 7

POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Olivier Bazalge<br />

14·08·23<br />

LE MARCHÉ AMÉRICAIN LEA<strong>DE</strong>R<br />

INCONTESTÉ <strong>DE</strong> LA CONSOMMATION<br />

MONDIALE <strong>DE</strong>S VINS (2)<br />

La pandémie Covid-19 a eu un impact majeur « en refaçonnant les habitudes de consommation des boissons<br />

alcoolisées des Américains », explique Business France. Par crainte de pénurie, ceux-ci ont eu tendance à stocker<br />

de l’alcool chez eux, avant que les plateformes d’achat en ligne développées par de nombreux distributeurs<br />

révolutionnent les habitudes de consommation. « La règle fédérale des trois tiers, en vigueur depuis la<br />

Prohibition obligeant un importateur, un distributeur et un détaillant, reste primordiale, mais le fonctionnement<br />

reste très variable entre états libéraux, intermédiaires et les 17 plus rigoureux qui sont régis par un monopole<br />

», développe Manilay Saito. La conseillère insiste fortement sur l’indispensable bonne compréhension des<br />

marchés et règlements pour espérer exporter efficacement ses vins vers les Etats-Unis.<br />

A commencer par le choix de l’importateur, dont les plus grands peuvent couvrir plus d’une vingtaine d’états,<br />

alors que bien d’autres ne se limitent qu’à un ou quelques états. « On va trouver les grands importateurs<br />

concentrés autour des zones de quartiers généraux de la grande distribution. Ces grands importateurs sont<br />

disposés à traiter des volumes importants, mais la concurrence est forte, en particulier dans les états le<br />

plus consommateurs. Il peut être bienvenu de commencer par viser des états secondaires pour faciliter son<br />

implantation, ou les limitrophes de ces prinicipaux états», relève Manilay Saito. Si les 6 principaux états<br />

consomment près de la moitié des volumes de vins, la conseillère Business France appuie que tous les états<br />

sont consommateurs, avec des possibilités d’implantation partout.<br />

Bien penser son tarif<br />

Pour se distinguer sur ce marché américain, la cheffe du pôle vins de Business France relève l’importance « de<br />

la personnification, la distinction de la signature d’un vin, qui permettent de se démarquer », tout autant que<br />

la prépondérance du positionnement de prix. « Il est donc essentiel de procéder à un benchmark concurrentiel<br />

pour bien se positionner, car le tarif donne le ton. Si on choisit de se situer au-dessus du prix du marché, il faut<br />

être en mesure de fournir des arguments forts de justification : bio, singularité, storytelling fort… », abonde<br />

Manilay Saito. De même, l’attention portée au marketing et à la communication via les réseaux sociaux et<br />

les supports digitaux constituent un argument supplémentaire pour accompagner le travail de l’importateur.<br />

« Une bonne notation dans un support de référence comme Wine Spectator ou Wine Enthusiast est un autre<br />

facilitateur incontournable d’implantation. A défaut, de bonnes références dans la presse sont appréciées »,<br />

valide encore la cheffe de pôle vins.<br />

L’investissement financier et temporel est dans tous les cas à considérer, car l’accompagnement de l’importateur<br />

sur le terrain est fortement recommandé. D’autant plus si l’on envisage de travailler de front dans plusieurs<br />

états. Si les vins de Bordeaux et du Rhône sont historiquement les vins français les plus importés, Sancerre fait<br />

aujourd’hui partie des noms les plus recherchés, via son identification simple avec le sauvignon blanc. « L’effet<br />

rareté y joue également, comme pour la Bourgogne. Il y a également un engouement vers les vins oranges, les<br />

no-lo, le vin bio ou les autres effervescents que Champagne », analyse encore Manilay Saito. La conseillère<br />

Business France souligne également la très bonne santé des importations de Cognac aux Etats-Unis, avec<br />

un léger bémol, « car le marché est très majoritairement occupé par les plus grandes marques, ce n’est pas<br />

impossible pour petits producteurs mais c’est beaucoup plus difficile ».<br />

Pour plus d’informations, retrouvez les indications proposées par Business France ici<br />

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