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PANORAMA DE PRESSE - 02.08

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Alexandre Abellan<br />

02·08·23<br />

«LA VITICULTURE N’EST PAS<br />

ACCESSOIRE» MARTÈLE MARC<br />

FESNEAU (1)<br />

Dans un interview fleuve, le ministre de l’Agriculture répond à TOUTES les questions qui se posent et<br />

s’imposent à la filière vin cet été : perspectives de distillation, plan d’arrachage, crise mildiou, PGE,<br />

droits d’accise, réduction des phytos et du glyphosate, attaques contre HVE, sécheresse, fiscalité des<br />

transmissions, sud de France…<br />

5 mois après vos premières annonces sur des aides exceptionnelles à la filière vin ? La situation<br />

commerciale s’est encore dégradée : en Grande Distribution, à l’export, pour les bio, pour les rouges…<br />

Est-ce que pour vous d’autres distillations et arrachages sont-ils inévitables ?<br />

Nous allons d’abord déployer le plan tel qu’il était prévu. Nous avons pris des engagements avec la filière sur<br />

ces enjeux de distillation et d’arrachage sanitaire, venant au démarrage de la crise plutôt bordelaise, mais on<br />

s’est rendu compte qu’il y avait un certain nombre de difficultés dans d’autres zones de la viticulture française.<br />

On met en œuvre le plan de distillation, le plan d’arrachage. L’idée est de déstocker pour que les prix soient<br />

au rendez-vous et se stabilisent. Afin d’éviter ainsi une spirale infernale, face à un sujet de décroissance de la<br />

consommation, en particulier sur les vins rouges.<br />

Sur le moyen et le long terme, pour projeter la filière qui a subi de nombreuses crises successives (Trump,<br />

crises covid et inflationnistes qui ont complétement réorienté la consommation, dérèglement climatique),<br />

les organisations travaillent pour orienter les productions en fonction de la demande. Et nous sommes une<br />

puissance exportatrice dont il faut assumer la vocation. C’est une question stratégique à bâtir avec la filière.<br />

Pour l’arrachage sanitaire en Gironde, les précandidatures sont finalement légèrement inférieures à<br />

l’enveloppe prévue (9 500 ha) et à la demande estimée par certains (jusqu’à 30 000 ha en difficulté<br />

d’après la Chambre d’Agriculture) : quel en est votre bilan de ce dispositif, alors que l’on voit de plus<br />

en plus de friches à Bordeaux ?<br />

Le bilan est à préciser, puisque ce sont des données extraites des demandes formulées et qu’il s’agit de la<br />

première étape de l’arrachage. On avait prévu 9 500, on a à date une surface demandée à 9 251 ha (3 800 ha<br />

sur jachère/boisement et le reste sur la diversification agricole). C’est dire si l’on est à l’objectif que l’on s’était<br />

fixé en accord avec la filière. À l’époque, certains avaient pu craindre que les viticulteurs ne s’engagent pas<br />

dans ce dispositif, que ça ne marcherait pas : ce n’est pas le cas. Ce dispositif a fonctionné et répondait bien<br />

aux besoins.<br />

Après, la logique qui considérerait que la seule voie pour la viticulture française soit la décroissance n’est pas<br />

la bonne. Arracher 30 000 ha, comme vous l’évoquez, cela relève d’un mécanisme de décroissance, et cela<br />

conduira à ce qu’on se dise, probablement, dans cinq à dix ans, qu’on a eu tort d’arracher trop.<br />

▼ SUITE ▼<br />

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