PANORAMA DE PRESSE - 02.08
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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />
VITISPHÈRE<br />
Alexandre Abellan<br />
01·08·23<br />
-25 % <strong>DE</strong> CONSOMMATION<br />
FRANÇAISE VIN D’ICI 2034<br />
La déconsommation de vin n’est pas derrière mais devant la filière des vins français, qui doit s’adapter<br />
aux nouveaux modes de consommation de la part des jeunes et anticiper leurs demandes d’évolution<br />
Se traduisant actuellement par des campagnes de distillation et d’arrachage, la décorrélation française entre la<br />
consommation et la production de vins ne sera pas conjoncturelle mais structurelle prévient le Comité National<br />
des Interprofessions des Vins à appellation d’origine et à indication géographique (CNIV). Se projetant sur<br />
12 ans, l’instance extrapole que le marché français consommera 4,5 à 6,4 millions d’hectolitres de moins en<br />
2034 par l’effet conjugué de l’évolution démographique (-3,5 millions hl, dont 2 millions hl pour les seuls vins<br />
rouges) et des nouveaux modes de vie (-4,5 à -6,4 millions hl, par la déconsommation de toutes les classes<br />
d’âge).<br />
Actuellement tombée à 24 millions hl (-4,7 millions entre 2010 et 2022), la consommation française chuterait<br />
de 17 à 25 % pour atteindre 20 à 18 millions hl d’après ces projections pour 2034. Ce calcul s’appuie sur l’effet<br />
de renouvellement des générations, défavorable à la consommation de vin. D’après les relevés du panel Kantar<br />
sur la consommation à domicile, seuls deux-tiers des 18-35 ans achètent du vin tranquille. Pour un achat annuel<br />
moyen de 13 bouteilles, quand les plus âgés sont à 61 cols/an. « Les générations plus jeunes qui entrent dans le<br />
marché ne consomment qu’occasionnellement, voire, exceptionnellement » résume le CNIV dans sa dernière<br />
lettre d’information.<br />
« Le résultat peut provoquer un choc, mais nous ne devons pas détourner le regard » prévient Bernard Farges,<br />
le président du CNIV, dans sa lettre d’information, notant qu’« il y a urgence. Notre potentiel de production est<br />
déjà surdimensionné par endroit et le sera encore plus si on ne fait rien, si on ne change pas nos produits, si on<br />
continue à promouvoir le vin comme on le promeut aujourd’hui. » Parmi les pistes d’avenir, il y a la séduction<br />
des jeunes, mais aussi la prise en compte d’une croissance de la consommation féminine. D’après InterLoire,<br />
60 % des jeunes consommateurs sont des consommatrices.<br />
« A l’image traditionaliste associée au père de famille qui sert le vin, se substitue l’image de la femme<br />
émancipée, choisissant de boire du vin » indique le résumé de 30 entretiens menés pour Vin & Société par<br />
l’IFOP (24 femmes et 6 hommes entre 18 et 64 ans), estimant qu’« ainsi, les femmes incarnent un sentiment<br />
de renouveau et d’innovation pour le vin. S’adresser à elles et associer le vin à l’égalité des genres pourrait<br />
l’aider à devenir plus moderne ».<br />
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