PANORAMA DE PRESSE - 26.07.23
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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />
VITISPHÈRE<br />
Catherine Frey<br />
25·07·23<br />
<strong>DE</strong> MOINS EN MOINS <strong>DE</strong><br />
TRAITEMENTS PHYTOSANITAIRES<br />
DANS LES VIGNES DU CHAMPAGNE<br />
Les pulvérisations chimiques diminuent dans le vignoble. Une étude de l’État l’atteste. L’objectif zéro<br />
herbicide en 2025 est maintenu, du moins il est affiché.<br />
Les traitements chimiques sur les vignes du champagne diminuent. Le ministère de l’Agriculture le constate à<br />
travers une enquête consacrée aux pratiques phytosanitaires en viticulture champenoise et alsacienne.<br />
1. Baisse générale des traitements<br />
« L’utilisation de produits phytosanitaires, mesurée par l’indice de fréquence de traitement (IFT), passe de<br />
23,4 à 17,4 en vigne Champagne entre 2016 et 2019 », peut-on lire dans le rapport d’enquête de l’Agreste,<br />
organisme chargé des statistiques agricoles pour le ministère.ative a notamment participé au salon des PME à<br />
Chalon-sur-Saône. Un bon moyen d’élargir son réseau.<br />
L’IFT correspond au nombre de traitements à pleine dose (par exemple, pour trois traitements à demi-dose, on<br />
compte un IFT de 1,5). Pour comparaison, en Alsace, les traitements à pleine dose passent de 14,9 à 9,9. En<br />
France, ils passent de 15,3 à 12,4.<br />
La différence avec l’Alsace, pourtant situé autant au nord que la Champagne, s’explique par les conditions<br />
climatiques. « Le climat champenois est semi-océanique. L’Alsace, protégé par la barrière des Vosges, a un<br />
climat plus continental », indique Sébastien Debuisson, ingénieur agronome et directeur du pôle technique et<br />
environnemental au Comité Champagne, organe de l’interprofession.<br />
« Les fongicides restent indispensables mais leur part en biocontrôle augmente »<br />
« Le climat est souvent pluvieux chez nous. Cette humidité a pour conséquence une pression parasitaire élevée.<br />
» Autrement dit un risque de maladie important sur la vigne qu’il est nécessaire de protéger efficacement.<br />
Le besoin de sauver sa récolte est d’autant plus sensible en Champagne que le prix de l’hectare dépasse<br />
allègrement le million d’euros. L’enjeu économique d’une mauvaise récolte n’est pas le même qu’en Alsace<br />
où un hectare s’achète autour de 130 000 euros.<br />
« Malgré cette pression parasitaire, nous nous efforçons de diminuer les traitements. Les chiffres de ce rapport<br />
datent de 2019 mais depuis, la baisse a continué, surtout concernant l’utilisation des herbicides. »<br />
2. Zéro herbicide dans deux ans<br />
« La Champagne maintient son objectif de zéro herbicide en 2025 », réaffirme Sébastien Debuisson. Un certain<br />
flottement concernant le maintien de cet objectif avait poussé une centaine de vignerons, l’année dernière, à<br />
signer une tribune contre la tentation d’un revirement.<br />
Dans le rapport du ministère, notre vignoble apparaît comme étant un gros utilisateur de glyphosate, un produit<br />
nocif présent dans les herbicides (689 g par hectare en Champagne en 2019 contre 401g au niveau national).<br />
Notre IFT des herbicides est de 1,5 contre 1,3 en Alsace. C’était en 2019 : « Nous sommes aujourd’hui à 0,4<br />
d’IFT. En attendant d’arriver à zéro. »<br />
3. Les fongicides chimiques incontournables<br />
Ce sera plus difficile de se passer totalement de fongicides, actifs contre les champignons. « Il n’existe pas encore<br />
de produit alternatif efficace », regrette Sébastien Debuisson. Cela n’empêche pas une certaine diminution<br />
des traitements. « La baisse la plus importante en Champagne concerne les traitements aux fongicides qui<br />
diminuent de 6,5. La baisse est d’autant plus importante que les fongicides contribuent à 80 % de l’IFT total<br />
», indique le rapport.<br />
« Les pulvérisations n’ont pas diminué depuis 2019, complète Sébastien Debuisson, mais la part de fongicides<br />
de biocontrôle a augmenté. Cette part représente 6 points d’IFT en plus, en moyenne sur trois ans » Les<br />
fongicides de biocontrôle s’appuient sur des solutions de protection des plantes d’origine naturelle ou identiques<br />
aux mécanismes naturels (ex : confusion sexuelle qui agit en perturbant la reproduction des insectes). Pendant<br />
ce temps, dans les laboratoires de l’université de Reims, des chercheurs concoctent de nouveaux produits<br />
biosourcés pour lutter contre les maladies de la vigne.<br />
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