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Corner Magazine #5

On y est ! C'est la reprise du championnat de Suisse. Pour nous, les passionnés de football, la pause estivale a été longue. L'été nous a permis de vibrer aux annonces du mercato. Si nous pleurons les pertes de joueurs talentueux comme les "Andy" Pelmard et Diouf (voir même Zeqiri), ainsi que le joyau suisse Zeki Amdouni, Corner Magazine a ciblé 5 joueurs à surveiller cette saison. Nous avons également profité de l'été pour donner la parole à 3 acteurs du football suisse: le talentueux joueur à tout faire de Saint-Gall Isaac Schmidt, le plus jeune directeur sportif de Suisse Barthélémy Constantin, et l'expatrié du moment Maxime Dominguez. Des entretiens exclusifs à ne pas rater. Pour compléter ce numéro, nous avons effectué deux focus: - Le premier sur le FC Lugano. Un club qui grandit avec intelligence comme nous l'explique Nicola Martinetti, journaliste au Corriere del Ticino. - Le deuxième concerne l'Académie du FC Bâle. En pleine difficultés ces dernières années, le campus des rotblau semble voir arriver une nouvelle génération dorée que nous vous présentons. Et pour finir, une bonne nouvelle ! La chaîne numéro un du football en Suisse, blue Sport, devient le partenaire principal de Corner Magazine. Retrouvez tous les mois du contenu en collaboration avec les experts de la chaîne. Pour ce premier numéro, c'est Carlos Varela qui s'y colle !

On y est ! C'est la reprise du championnat de Suisse. Pour nous, les passionnés de football, la pause estivale a été longue. L'été nous a permis de vibrer aux annonces du mercato. Si nous pleurons les pertes de joueurs talentueux comme les "Andy" Pelmard et Diouf (voir même Zeqiri), ainsi que le joyau suisse Zeki Amdouni, Corner Magazine a ciblé 5 joueurs à surveiller cette saison.

Nous avons également profité de l'été pour donner la parole à 3 acteurs du football suisse: le talentueux joueur à tout faire de Saint-Gall Isaac Schmidt, le plus jeune directeur sportif de Suisse Barthélémy Constantin, et l'expatrié du moment Maxime Dominguez. Des entretiens exclusifs à ne pas rater.

Pour compléter ce numéro, nous avons effectué deux focus:
- Le premier sur le FC Lugano. Un club qui grandit avec intelligence comme nous l'explique Nicola Martinetti, journaliste au Corriere del Ticino.
- Le deuxième concerne l'Académie du FC Bâle. En pleine difficultés ces dernières années, le campus des rotblau semble voir arriver une nouvelle génération dorée que nous vous présentons.

Et pour finir, une bonne nouvelle ! La chaîne numéro un du football en Suisse, blue Sport, devient le partenaire principal de Corner Magazine. Retrouvez tous les mois du contenu en collaboration avec les experts de la chaîne. Pour ce premier numéro, c'est Carlos Varela qui s'y colle !

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CORNER<br />

ISAAC<br />

SCHMIDT<br />

En toute simplicité<br />

MAXIME<br />

DOMINGUEZ<br />

À l'heure polonaise<br />

BARTHÉLÉMY<br />

CONSTANTIN<br />

Retour aux fondamentaux<br />

JUILLET 2023 <strong>#5</strong>


L'ÉDITO'<br />

Les absents ont toujours tort !<br />

C'est la nouvelle saison de Super<br />

League et comme chaque année, les<br />

fans du football suisse pleurent le<br />

départ des meilleurs joueurs de la<br />

saison précédente. Pour l'heure, ils<br />

se comptent sur les doigts d'une<br />

main; Andy Pelmard qui en avait<br />

marre de vivre à Thalwil, Andy<br />

Diouf qui a succombé à la tentation<br />

de goûter à la Ligue des<br />

Champions, notre Zeki Amdouni<br />

qui s'en va conquérir l'Angleterre<br />

avec les Clarets et la montagne<br />

neuchâteloise, Cédric Zesiger, qui<br />

troque le maillot de l'ours bernois<br />

pour celui des loups de la Basse-<br />

Saxe.<br />

Forcément, beau joueur, on leur<br />

souhaite le meilleur ! La signature<br />

de leur contrat un poil plus lucratif<br />

ne leur permettra pas de voir la<br />

mue du championnat de Suisse.<br />

La formule à 12 équipes, qui avait<br />

pour but initiale d'ouvrir la<br />

première division à plus de région<br />

de Suisse et qui s'est transformée<br />

en quartier général vaudois, le<br />

nouveau modèle copié d'Écosse<br />

qu'on va rebaptiser "le modèle de la<br />

Super League" en espérant que<br />

personne ne s'en rende compte<br />

ainsi que les tribunes pleines de la<br />

Pontaise vont donner des regrets à<br />

nos déserteurs.<br />

En football comme dans la vie, c'est<br />

bien connu, les absents ont toujours<br />

tort. Par fanatisme, et dès ce<br />

samedi 22 juillet 2023, nous ne<br />

louperons pas une miette de la<br />

Credit Suisse Super League qui<br />

risque d'être aussi attrayante et<br />

palpitante que son actuel sponsor.<br />

Tout le monde se tient prêt et la<br />

Swiss Football League a prévu le<br />

coup avec la sortie d'un nouveau<br />

site internet...<br />

Le coup d'envoi de la saison est<br />

lancé !


SOMMAIRE<br />

ISAAC<br />

SCHMIDT<br />

EN TOUTE<br />

SIMPLICITÉ<br />

Nouvelle saison, nouveaux<br />

joueurs!<br />

Découvrez les cinq joueurs à suivre<br />

cette saison en Super League.<br />

Doit-on s'inquiéter pour le centre<br />

de formation du FC Bâle ?<br />

Autrefois pourvoyeur de talents, le<br />

campus rhénan vit une surprenante<br />

panne. Une fuite de talents ou une<br />

mauvaise gestion ? Point de<br />

situation et perspectives.<br />

DOMINGUEZ<br />

POLOGNE<br />

CONQUISE<br />

FC Lugano, à quand les premiers?<br />

Le club tessinois se stabilise comme<br />

une très belle équipe de notre<br />

championnat. Grâce à d'importants<br />

investissements, Lugano se met à<br />

rêver. L'équipe, peut-elle devenir<br />

championne de Suisse ?<br />

Décryptage.<br />

BARTH<br />

DE LA SUITE<br />

DANS LES<br />

IDÉES<br />

C'est l'heure de la reprise ! Le<br />

consultant de blue Sport, Carlos<br />

Varela, évoque sans filtre ses<br />

attentes pour cette saison de Super<br />

League.<br />

Les copains d'avant<br />

Elle parait loin l'époque où<br />

Grasshopper dominait le<br />

championnat de Suisse. Pourtant,<br />

dans les années 90, le club<br />

zurichoix était un monstre de LNA.<br />

On passe en revue l'équipe de 95'<br />

qui marqué la Suisse.


RÉDACTION | Julien MORET Bastien FELLER Nicolas SANDOZ<br />

Romain BLANCHARD Bénédict PERRET Ludovic CHEVALIER<br />

PHOTOGRAPHIE | Maya CRETEGNY DIXHUITIEMEPRODUCTION<br />

PRODUCTION | KMedia


Photo: Burnley FC


RENCONTRE<br />

SCHMIDT<br />

"JE PEUX FAIRE<br />

BEAUCOUP MIEUX QUE<br />

LA SAISON PASSÉE !"


ivé sur la pointe des<br />

pieds à Saint-Gall en<br />

provenance de<br />

Lausanne-Sport, Isaac<br />

Schmidt est désormais Al'un des joueurs les plus appréciés<br />

des fans. Sa grinta, son envie et son<br />

sourire y sont pour beaucoup. Mais<br />

ne vous y méprenez pas: Isaac<br />

Schmidt est également un<br />

formidable footballeur.<br />

Véritable couteau suisse sur le<br />

terrain, le Vaudois a été utilisé à<br />

presque tous les postes durant sa<br />

carrière. La seule constante est<br />

simple: il est performant ! Une<br />

régularité qui éveille des intérêts de<br />

l'étranger, mais également le radar<br />

des sélections nationales.<br />

Lui, comme à son habitude, reste<br />

détendu et très pragmatique. "Je me<br />

concentre sur mes performances, et le<br />

reste viendra naturellement" dit-il.<br />

Comment ne pas le croire. Au cœur<br />

de l'été, alors que la plupart des<br />

footballeurs privilégient les<br />

vacances et le temps libre aux<br />

médias, Isaac Schmidt a pris le<br />

temps de se déplacer à domicile<br />

pour réaliser un entretien exclusif.<br />

À peine rentré du Nigéria, où il a<br />

passé quelques jours en famille, et<br />

juste avant de reprendre<br />

l'entraînement avec son club, sa<br />

disponibilité étonne.<br />

Pour KMedia, il revient sur sa<br />

carrière, sa famille, sa marge de<br />

progression et ses ambitions.<br />

Photo: FC St.Gallen 1879 / Manuel Eichmann


J’ai vu sur Instagram que tu es<br />

parti cet été au Nigéria. Est-ce que<br />

c’est pour toi un moyen de revenir<br />

sur terre, de décompresser ?<br />

Cela faisait 10 ans que je n’étais pas<br />

retourné au Nigéria, j’avais besoin<br />

de revoir ma famille, notamment<br />

mes grands-parents qui sont très<br />

âgés. Ce quatrième voyage au<br />

Nigéria m’a permis de me<br />

rapprocher d’une partie de la<br />

famille avec qui je n’avais pas<br />

forcément contact. Des cousins, des<br />

tantes par exemple. J’ai vraiment pu<br />

voir tout le monde, c’était une vraie<br />

bouffée d’oxygène. C’est aussi un<br />

moyen de redescendre sur terre, de<br />

se rendre compte de la chance que<br />

nous avons. En revenant de ce<br />

voyage, tu n’as plus envie de te<br />

plaindre, car leur réalité n’est pas<br />

facile.<br />

Ta famille vit dans une grande<br />

ville?<br />

La plupart de ma famille vit à Benin<br />

City qui est une ville beaucoup plus<br />

calme et avec moins de densité que<br />

Lagos que j’ai également visité.<br />

Benin City, c’est un peu la<br />

campagne.<br />

Si la Suisse et le Nigéria<br />

m'appellent, je pense<br />

savoir quel pays je<br />

représenterai<br />

Toute ta famille est au Nigéria ?<br />

Non, du côté de mon père, j'ai de la<br />

famille en Suisse. Du côté de ma<br />

mère, ses trois frères vivent en<br />

Europe (France, Irlande et Suisse)<br />

et toutes ses sœurs sont au Nigéria.<br />

Comment réagissent-ils par<br />

apport à ton statut de footballeur<br />

professionnel en Suisse ?<br />

Pour eux, c’est un peu spécial. Il y a<br />

beaucoup de fierté et aussi un peu<br />

le côté « star ». Mais au final, je<br />

pense qu’ils sont reconnaissants de<br />

voir que je n’ai pas oublié la famille<br />

au pays. Je suis venu passer des<br />

vacances comme un membre à part<br />

entière de la famille pas comme un<br />

joueur de foot. Ils m’ont dit que je<br />

devais prendre une protection<br />

particulière, mais je n’ai pas voulu.<br />

Je voulais simplement profiter<br />

d'être avec eux et être moi-même.<br />

Cela montre l’attachement que tu<br />

as pour ton pays d’origine. Tu<br />

pourrais t’imaginer jouer pour<br />

cette sélection ? La famille ne t’a<br />

pas trop mis la pression… (rires)<br />

Non pas trop, mais un peu quand<br />

même (rires). J’ai la chance d’avoir<br />

deux nationalités, je suis<br />

extrêmement fier de cela. Pour le<br />

moment, je n’ai pas de choix à faire.<br />

Un jour, peut-être, qu’il y en aura<br />

un. Si c’était le cas, alors je pense<br />

avoir la réponse dans ma tête. Mais,<br />

pour le moment, je vais la garder<br />

pour moi.<br />

Tu es né à Lausanne, comment<br />

s’est passé ton enfance ? Est-ce que<br />

tu étais bon à l’école ?<br />

Je suis né dans le quartier à côté du<br />

stade Olympique. J’ai grandi là-bas.<br />

Ma maman m'a appris à prendre<br />

l'école au sérieux, à m’impliquer.


Il y a des domaines où j’avais de la<br />

facilité comme les maths où les<br />

branches plus « techniques et<br />

logique. » D’autres, comme les<br />

langues, où j’avais plus de<br />

difficultés. Mais j’ai toujours eu le<br />

minimum.<br />

Est-ce qu’aujourd’hui, tu parles<br />

allemand ?<br />

Après deux ans à Saint-Gall, j’arrive<br />

à tenir une conversation. J’ai encore<br />

quelques lacunes au niveau du<br />

vocabulaire, mais pour le reste, j’ai<br />

un bon niveau même si ce n’est pas<br />

comme le français et l’anglais que je<br />

maîtrise parfaitement. Saint-Gall<br />

organise des cours de langue, deux<br />

à trois heures par semaine. On est<br />

un petit groupe à participer, c’est<br />

sympa.<br />

Zeki Amdouni m’expliquait que la<br />

langue officielle au FC Bâle était<br />

l’anglais. C’est pareil à Saint-Gall ?<br />

Pour que tout le monde se<br />

comprenne, il y a effectivement<br />

l’anglais. Mais à Saint-Gall, il y a<br />

une grande partie de joueurs qui<br />

parlent le français et une grande<br />

partie de joueurs qui parlent<br />

l’allemand. Ce qui est drôle, c’est<br />

qu’il y a également des cours de<br />

français organisés par le club pour<br />

les joueurs qui parlent l’allemand.<br />

Le coach maîtrise les deux langues,<br />

donc on switch régulièrement.<br />

Si tu n’avais pas été footballeur,<br />

quel serait ton métier ?<br />

Quand j'étais jeune, j'aimais tous les<br />

sports. À côté du foot, je pouvais<br />

aller faire du tennis, du basket, du<br />

baseball sans forcément jouer dans<br />

un club. Je pense que j’aurais essayé<br />

de percer dans le sport. Mais en<br />

parallèle, il y a un domaine où<br />

j’aurais voulu plus m’investir : la<br />

musique ! Mon père était musicien,<br />

il a fait du piano et de la guitare<br />

notamment. Il composait ses<br />

musiques et j’ai baigné là-dedans<br />

depuis tout petit. Avec le temps et<br />

l’espace que prenait le football, j’ai<br />

dû lâcher. Mais j’aurais aimé<br />

persévérer.<br />

En tant que Lausannois, qu’est-ce<br />

que tu penses de la montée de<br />

Lausanne, de Stade Lausanne<br />

Ouchy et d’Yverdon ?<br />

Je trouve ça fantastique, vraiment.<br />

Aussi, parce que les Romands ont<br />

souvent été critiqués.<br />

La montée des<br />

trois clubs vaudois ?<br />

Quelque chose<br />

d'incroyable !<br />

À juste titre quand même…<br />

Oui, c'est vrai à juste au titre. Mais<br />

maintenant, ils ont quand même<br />

démontré qu’il y a de la qualité dans<br />

leur équipe et surtout une superbe<br />

mentalité. On parle d’équipes, avec<br />

Yverdon et SLO, qui sont parties de<br />

rien, qui ont gravi des échelons<br />

inimaginables. Je me souviens<br />

quand j’avais 16 ans et que je jouais<br />

avec Team Vaud M21, nous avions<br />

Yverdon et Stade Lausanne dans<br />

notre groupe en première ligue<br />

classique ! Aujourd’hui, elles se<br />

retrouvent en Super League. C’est<br />

incroyable !


Et tu connais plusieurs joueurs de<br />

ces équipes…<br />

Oui, en effet. Il y a beaucoup de<br />

joueurs que je connais dans chaque<br />

équipe. Pour certains, il s’agit<br />

d’anciens coéquipiers qui ont aussi<br />

un peu pris leur revanche. Je suis<br />

tellement content pour eux ! Ils ont<br />

su finalement se hisser au plus haut<br />

niveau suisse.<br />

D’ailleurs, est-ce que tu penses<br />

que tu as réussi grâce à ta<br />

mentalité ?<br />

Non, je ne dirais pas ça. Aussi, car<br />

on peut avoir la bonne mentalité et<br />

ne pas réussir. Mais je pense que<br />

j’ai eu les clés pour savoir comment<br />

je devais travailler, sur quels<br />

aspects. Certains vont bosser<br />

comme des fous, mais pas dans le<br />

domaine qui va le plus les aider.<br />

Dans la région de Lausanne, il y a<br />

énormément de talents, mais, des<br />

fois, l’encadrement manque.<br />

Est-ce que c’est encore spécial de<br />

jouer contre Lausanne pour toi ?<br />

Oui, Lausanne est toujours mon<br />

club de cœur. C’est le club qui m’a<br />

formé et je connais encore quelques<br />

joueurs de l’équipe. Mais j’ai<br />

désormais l’habitude de jouer<br />

contre eux. L’effet n’est plus tout à<br />

fait le même.<br />

Donc tu ne pourrais pas signer à<br />

Servette ? (rires)<br />

(rires) Non, quand même pas !<br />

Photo: FC St.Gallen 1879 / Manuel Eichmann


Pour revenir à la montée vaudoise,<br />

tu connais une partie des joueurs,<br />

et tu as peut-être vu certains<br />

matchs. Est-ce le niveau de la<br />

Super League ou surfent-ils sur<br />

une saison incroyable ?<br />

Cela va être compliqué. Yverdon et<br />

Stade Lausanne ne connaissent pas<br />

ou très peu la Super League. Ce<br />

sera intéressant de voir comment le<br />

club va gérer cela. L’intensité y est<br />

plus élevée. Le bon côté pour ces<br />

clubs est que tu progresses<br />

beaucoup plus vite en affrontant les<br />

meilleures équipes du pays. Ils vont<br />

devoir élever leur niveau de jeu.<br />

Mais ils peuvent le faire !<br />

Lorsque tu affrontes une équipe de<br />

Challenge League en Coupe de<br />

Suisse, est-ce que tu constates un<br />

important écart ?<br />

La grosse différence est dans<br />

l’intensité. Ensuite, c’est vrai que<br />

certaines équipes en Challenge<br />

League vont avoir un style de jeu<br />

plus « basique », moins élaboré. Il y<br />

a moins d’individualités, de joueurs<br />

qui techniquement arrivent à faire<br />

des différences.<br />

En tant que joueur, est-ce<br />

dérangeant de jouer 4-5 fois contre<br />

la même équipe ?<br />

Non, ça ne pose pas de problème.<br />

En revanche, cela rend la chose<br />

moins spéciale. On prend<br />

l’habitude. Je me rappelle la<br />

première fois que je jouais contre<br />

YB, j’étais tout excité, c’était ouf !<br />

Maintenant, c’est toujours un gros<br />

match, une grosse ambiance, mais<br />

ce n’est plus pareil, car on connait<br />

très bien l’adversaire.<br />

En parlant de grosse ambiance,<br />

Saint-Gall est connu pour sa<br />

ferveur. Comment vit-on cela<br />

chaque week-end ?<br />

Les supporters sont incroyables ! Ils<br />

nous donnent de l'énergie, ça<br />

booste et je pense même que cela<br />

enlève un peu de stress. Peu<br />

importe où l’on joue, on se sent<br />

chez nous. Ce qui est très<br />

Le grand changement pour cette<br />

saison, c’est ce championnat à 12.<br />

Tu étais pour ?<br />

Franchement, je n’étais ni pour ni<br />

contre. Il faudra voir. J’espère que<br />

le système de fin de saison va<br />

intensifier le championnat. Les<br />

meilleures équipes s’affronteront, il<br />

y aura plus de tension, plus de folie.<br />

C’est aussi ça qui fait la beauté du<br />

foot.


particulier avec ce public, c’est que<br />

peu importe si nous gagnons ou<br />

nous perdons, ils nous soutiennent.<br />

L’année dernière, nous avons perdu<br />

beaucoup de matchs et j’étais<br />

surpris de voir qu’ils étaient encore<br />

là. Ils nous applaudissent tout en<br />

étant énervés. C’est un public<br />

fantastique.<br />

Qui dit ferveur, dit notoriété. Les<br />

gens t’arrêtent dans la rue. C’est<br />

quelque chose que tu apprécies ?<br />

Les gens sont bienveillants. Ils<br />

voient que tu te donnes sur le<br />

terrain et que tu mets de l’énergie,<br />

ils sont donc très respectueux. C’est<br />

quelque chose de « normal » pour<br />

un footballeur. Les enfants te voient<br />

comme un modèle, c’est important<br />

de rendre ces moments de bonheur<br />

pour eux. C’est drôle, car où<br />

j’habite, les enfants m’ont repéré et<br />

cela arrive qu’ils sonnent chez moi.<br />

J’essaie d’être toujours disponible<br />

pour une photo, un autographe,<br />

c’est important. Et même si je suis<br />

footballeur, les supporters et moi,<br />

nous sommes dans le même bateau.<br />

(ndlr : Nicolas Sandoz, confident<br />

d’Isaac Schmidt intervient. "Il faut<br />

savoir qu’Isaac est un des favoris des<br />

fans. Ils l’adorent car il est venu sur<br />

la pointe des pieds. Il a beaucoup<br />

travaillé, il a gagné sa place et il a<br />

montré ce qu’il pouvait faire. Je<br />

connais Isaac depuis très longtemps,<br />

c’est quelqu’un de très humble, très<br />

naturel, toujours souriant, disponible.<br />

Le fait qu’Isaac soit devenu un<br />

excellent joueur de Super League n’a<br />

en aucun cas changé son<br />

comportement. C’est un garçon très<br />

humble, élevé avec des bonnes<br />

valeurs.")<br />

Est-ce que tu penses qu’on en fait<br />

trop avec ce devoir en termes<br />

d’image des footballeurs ?<br />

Non, car bien se comporter est<br />

important. Mais on devrait être<br />

comme ça naturellement. Beaucoup<br />

de jeunes nous regardent et c’est<br />

important d’avoir le bon<br />

comportement. Et nous sommes «<br />

qu’à » Saint-Gall, alors quand tu es<br />

un des footballeurs les plus connus<br />

de la planète, la responsabilité<br />

devient encore plus grande.<br />

Quand tu étais petit, est-ce que tu<br />

avais des idoles ?<br />

Oui, Ronaldinho.<br />

Ah un joueur offensif…<br />

Oui, mais à l’époque, j’étais un<br />

joueur offensif. Mais pour<br />

Ronaldinho, c’était surtout par<br />

apport à son sourire, à ce qu’il<br />

dégageait. Quand il jouait, il était<br />

simplement heureux. Et en plus de<br />

cela, il était capable de réaliser des<br />

gestes incroyables avec une telle<br />

facilité.<br />

Parlons de ton jeu. Cette année, tu<br />

as joué milieu gauche, milieu<br />

centre et arrière gauche. Quel est<br />

ton poste de prédilection ?<br />

Par apport à mes qualités physiques<br />

et de courses, je dirais arrière<br />

gauche. Je pense que c’est un poste<br />

où je peux énormément apporter.<br />

J’ai plus de liberté pour monter et<br />

user mes adversaires. J’aime aussi<br />

avoir le jeu devant moi. Au milieu,<br />

c’est différent. Il y a plus de jeu en<br />

pivot. Mes qualités de courses sont<br />

moins mises en valeur.


Tu parles du côté gauche, mais<br />

pourquoi pas le côté droit ?<br />

Ça peut être à droite ! Je pourrais<br />

évoluer à droite dans une équipe<br />

qui va plus miser sa tactique sur des<br />

centres et moins sur des<br />

combinaisons dans l’axe.<br />

Aujourd’hui, forcément, être à<br />

gauche est presque plus naturel<br />

pour moi, car j’évolue à ce poste<br />

depuis plusieurs saisons. Mais je ne<br />

serai pas perdu à droite. Le fait que<br />

je sois à l’aise à gauche est aussi dû<br />

au fait que j’aime bien « titiller » la<br />

balle, dribbler.<br />

En basculant d’un poste à l’autre,<br />

est-ce qu’il y a un poste où tu t’es<br />

senti moins performant ?<br />

Difficile à dire. Le football est un<br />

sport collectif, et si je prends<br />

l’exemple du deuxième tour de la<br />

saison dernière, nous avons perdu<br />

beaucoup de matchs alors que je<br />

jouais à gauche, mon poste de<br />

prédilection. Je pense malgré tout<br />

avoir fait mes matchs. Même si,<br />

bien sûr, je me remets en question.<br />

Je ne pense pas avoir été moins<br />

performant à un poste en<br />

particulier. Par contre, j’analyse ce<br />

que j’aurais pu plus apporter à<br />

l’équipe.<br />

Et du coup, qu'est-ce que tu aurais<br />

pu apporter de plus à l’équipe ?<br />

Je pense que tout le monde, y<br />

compris moi, avons perdu au niveau<br />

de la cohésion. De liens avec les<br />

autres sur le terrain. Savoir<br />

comment se déplacer ensemble et<br />

aussi se déplacer en fonction des<br />

mouvements des autres. Il y a eu<br />

des départs durant l’hiver qui nous<br />

ont fait mal, notamment Daouda<br />

Guindo. À titre personnel, je<br />

m’entendais très bien avec lui sur le<br />

terrain. Il a fallu se réadapter au<br />

niveau de l’équipe avec des joueurs<br />

qui ont un profil un peu différent.<br />

Au regard des autres arrières<br />

gauches de Super League, tu te<br />

classes où ?<br />

Par apport à ce que j’ai fait la saison<br />

dernière, je ne me classe pas dans<br />

le top 3 ! Je peux faire beaucoup<br />

mieux et la saison passée, je n’étais<br />

pas parmi les meilleurs à mon sens.<br />

Par contre, si je pense à mon<br />

Avec mes qualités<br />

physiques et de<br />

courses, mon<br />

poste de<br />

prédilection est<br />

arrière gauche !<br />

potentiel ou à ce que j’ai pu<br />

montrer et ce que je peux apporter,<br />

je suis dans le top 3 de la Super<br />

League à ce poste.<br />

Sur quel aspect, peux-tu améliorer<br />

ton jeu ?<br />

Je pense que je peux devenir encore<br />

meilleur d’un point de vue<br />

physique. Même si c’est un domaine<br />

où je suis bon, j’ai une marge de<br />

progression au niveau athlétique et<br />

je sens que je peux vraiment aller<br />

plus loin. C’est un objectif pour<br />

moi. Pour franchir un cap, je dois<br />

m’améliorer encore sur ce point.<br />

L’autre aspect de mon jeu que<br />

j’aimerais améliorer, c’est<br />

l’efficacité.


C’est drôle de mentionner<br />

l’efficacité. J’ai fait quelques<br />

recherches avant cette interview et<br />

tu es décisif tous les 6 matchs (61<br />

matchs, 3 buts et 6 passes<br />

décisives). Seul Garcia et Guerreiro<br />

font réellement mieux (décisif tous<br />

les 3 et 4 matchs). Est-ce que les<br />

médias sont trop exigeants par<br />

apport à cette notion d’efficacité ?<br />

Ah, tu m’apprends cette statistique !<br />

Je pense que c’est aussi au niveau<br />

collectif que la différence se fait.<br />

Young Boys a un jeu avec<br />

énormément de centres, ce qui met<br />

en valeur les latéraux. Et devant, ils<br />

ont des joueurs comme Nsame et<br />

Itten qui sont capables de marquer<br />

sur ce type d’actions. À Saint-Gall,<br />

nos attaquants ont un profil<br />

différent. Et si tu regardes<br />

Guerreiro, c’était aussi le cas il y a<br />

deux ans à Zurich avec Ceesay qui<br />

marquait souvent sur des centres.<br />

Mais c’est un objectif, j’aimerais<br />

être plus décisif encore, car je sais<br />

qu’offensivement, je peux beaucoup<br />

apporter.<br />

À quoi ressemble une journée<br />

standard d’Isaac Schmidt ?<br />

Habituellement, je me lève aux<br />

alentours de 8h et je pars prendre<br />

le petit-déjeuner avec l’équipe.<br />

Ensuite, nous avons notre session<br />

d’entrainement. Durant la<br />

préparation, le staff programme<br />

également une session l’après-midi,<br />

mais durant la saison, nous avons<br />

l’après-midi de libre. J’utilise ce<br />

temps pour me détendre,<br />

notamment la saison dernière. C’est<br />

un peu paradoxal, car cela m’a<br />

permis de parfaitement connaitre<br />

mon corps et aussi de me rendre<br />

compte que j’aurais pu, j’aurais dû<br />

en faire plus. C’est un objectif pour<br />

cette année : travailler plus ! J’en ai<br />

la capacité et je veux le faire.<br />

Comment analyses-tu tes deux<br />

dernières saisons ?<br />

La première à Saint-Gall était très<br />

bonne ! D’un point de vue collectif,<br />

nous avons été performants avec un<br />

jeu très dynamique. Le club était<br />

vraiment dans une superbe spirale<br />

positive et je me suis éclaté. Cela<br />

m’a permis d’aligner les<br />

performances et de me montrer au<br />

niveau de la Super League. C’était<br />

vraiment une superbe saison. La<br />

dernière était plus compliquée, je<br />

pense que le club a un peu baissé le<br />

rythme. J’ai fait mes matchs, mais<br />

nous aurions tous dû mieux faire.<br />

Cela passe par le travail et la remise<br />

en question.<br />

Une carrière de joueur est faite de<br />

transferts, tu es aujourd’hui à<br />

Saint-Gall avec un contrat jusqu’en<br />

2026. Une prochaine étape idéale<br />

pour toi, ce serait quoi ?<br />

La prochaine étape dépend de mes<br />

performances. Avant de parler de<br />

prochaine étape, je suis très<br />

heureux à Saint-Gall et je vais tout<br />

donner pour les couleurs du club.<br />

Maintenant, j’ai des projets, j’ai des<br />

rêves. J’aimerais pouvoir jouer dans<br />

une des meilleures ligues du monde<br />

et je vais bosser pour cela. Au-delà<br />

du football, c’est également des<br />

expériences qui te font grandir en<br />

tant qu’homme. Mais oui, j’aimerais<br />

toucher le tout haut niveau un jour.<br />

Est-ce que tu as un championnat<br />

qui t’attire plus que d’autres ?<br />

La cerise sur le gâteau serait<br />

l’Angleterre ! Mais j’aime beaucoup<br />

la Bundesliga également.


Murat Yakin a déjà sélectionné<br />

Garcia et Schmid, cela signifie qu’il<br />

cherche encore la solution au poste<br />

de latéral gauche.<br />

Oui, mais je ne me mets pas de<br />

pression. C’est avec de petits<br />

objectifs qu’on atteint nos plus<br />

grands rêves. Je préfère me<br />

concentrer sur mon prochain<br />

match et sur ce que je dois faire,<br />

plutôt que de penser à tout ça.<br />

Photo: FC St.Gallen 1879 / Manuel Eichmann<br />

Passons à l’équipe de Suisse. Estce<br />

que c’est un objectif ?<br />

Bien sûr que c'est un objectif. Mais<br />

tu sais, pour moi, porter le maillot<br />

de l’équipe de Suisse serait un<br />

honneur. Cela représente beaucoup<br />

pour moi. Défendre les couleurs de<br />

mon pays sur le terrain, les Suisses,<br />

les Suissesses. Wahou, incroyable !<br />

Franchement, ce serait magnifique!<br />

Tu es donc attentif aux sélections<br />

de Murat Yakin ?<br />

Oui, bien sûr. Et je connais<br />

également quelques joueurs appelés<br />

en sélection. Je suis la Suisse depuis<br />

tout petit, là, on ne parle pas de<br />

club. Il s’agit de soutenir notre<br />

pays, c’est très important.<br />

Est-ce que tu penses que cela peut<br />

être « handicapant », dans le<br />

système de Yakin, d’être droitier à<br />

gauche ?<br />

Je ne sais pas. Je préfère me dire<br />

que la polyvalence est quelque<br />

chose que Yakin apprécie chez un<br />

joueur. Regarde Edimilson<br />

Fernandes : il a effectué sa<br />

formation en tant que milieu de<br />

terrain offensif et joue aujourd’hui<br />

dans une défense à trois. Yakin l’a<br />

même utilisé comme latéral droit.<br />

Je pense que je suis comme ça. Un<br />

joueur très polyvalent qui peut<br />

s’adapter à plusieurs systèmes et à<br />

plusieurs postes. Je pense que c’est<br />

une vraie qualité et cela démontre<br />

aussi une certaine intelligence de<br />

jeu de pouvoir s’adapter. Mais le<br />

plus important pour la sélection est<br />

la capacité à être bon à l’instant<br />

présent. Lorsqu’on fait appel à toi,<br />

tu dois être bon !<br />

Est-ce que tu as déjà eu des<br />

contacts avec le sélectionneur ?<br />

Non, pas encore.


Formé à<br />

2021-<br />

Lausanne Sport<br />

FC Saint-Gall<br />

07.12.1999<br />

Lausanne<br />

78<br />

matchs<br />

3buts<br />

Photo: FC St.Gallen 1879 / Manuel Eichmann


SUPER LEAGUE<br />

LES CINQ JOUEURS À<br />

SUIVRE CETTE SAISON


Nouvelle saison, nouveaux joueurs. Si notre championnat<br />

a ou s’apprête à perdre un certain nombre de ses talents,<br />

la relève tape à la porte. Avant la reprise du championnat,<br />

<strong>Corner</strong> <strong>Magazine</strong> se penche sur les cinq joueurs qui vont<br />

se montrer sur nos terrains !<br />

PASCAL<br />

LORETZ<br />

GARDIEN<br />

20 ANS<br />

FC LUCERNE<br />

Le jeune gardien de tout juste vingt<br />

ans (il les a fêtés le 1er juin dernier)<br />

a été lancé dans le grand bain en<br />

février dernier pour pallier les<br />

blessures des n°1 Marius Müller et<br />

n°2 Vaso Vasic. En seulement 8<br />

matchs, il a déjà impressionné,<br />

n’encaissant que 9 buts, dont 6<br />

penalties. A tel point que ses<br />

dirigeants n’ont pas hésité à<br />

l’introniser comme nouveau<br />

titulaire dans les buts après le<br />

départ de Müller pour Schalke 04.<br />

Notre pays est bien loti à ce poste !


AURÈLE<br />

AMENDA<br />

DÉFENSEUR<br />

20 ANS<br />

BSC YOUNG BOYS<br />

Le talent du grand défenseur<br />

central (1m94) est déjà connu depuis<br />

plusieurs années, tant dans son<br />

club que dans le cercle des<br />

recruteurs européens. En atteste sa<br />

nomination aux Golden Boys,<br />

classement des meilleurs jeunes<br />

joueurs d’Europe. La saison<br />

2023/2024 devrait être celle de la<br />

confirmation, car le Biennois s’est<br />

imposé en fin de saison chez les «<br />

jaune et noir », reléguant<br />

notamment le capitaine<br />

Lustenberger sur le banc.<br />

À l’Euro M21, il a été l’un des<br />

défenseurs suisses les plus solides.<br />

D’ailleurs, sa valeur marchande a<br />

quadruplé entre le mois de mars et<br />

le mois de juillet. S’il doit encore<br />

faire rentrer le métier, sa marge de<br />

progression paraît presque sans fin.<br />

La saison prochaine devrait lui<br />

permettre d’enchaîner les matchs<br />

en championnat et de se frotter au<br />

haut du panier en Coupe d’Europe.


TEDDY<br />

OKOU<br />

MILIEU DE TERRAIN<br />

25 ANS<br />

FC LUCERNE<br />

L’attaquant de poche français<br />

(1m65) a été LA révélation de la<br />

saison dernière en Challenge<br />

League. Avec 19 buts et 8 passes<br />

décisives, il a largement contribué à<br />

la promotion du Stade Lausanne-<br />

Ouchy.<br />

Supersonique, ses qualités de<br />

courses et de percussions sont<br />

impressionnantes. D’autant plus<br />

qu’il sait conclure. Grèce, Belgique,<br />

Croatie, Allemagne : la liste des<br />

clubs intéressés aurait pu faire<br />

tourner la tête de plus d’un joueur.<br />

Okou a toutefois choisi la stabilité<br />

du FC Lucerne (au détriment du FC<br />

Bâle) et le projet de jeu offensif de<br />

Mario Frick pour passer le prochain<br />

palier. Super Teddy !


SHKELQIM<br />

VLADI<br />

ATTAQUANT<br />

22 ANS<br />

FC LUGANO<br />

Formé à YB, le jeune attaquant sort<br />

de deux saisons réussies au FC<br />

Aarau (21 buts en 53 matchs).<br />

Logiquement, son chemin s’écrira à<br />

l’échelon supérieur. Au FC Lugano,<br />

il retrouvera une équipe ambitieuse<br />

et devra faire avec la concurrence<br />

d’un certain Zan Celar (s’il reste),<br />

troisième meilleur buteur du<br />

dernier championnat.<br />

Néanmoins, ses qualités de finition<br />

devraient pouvoir lui permettre de<br />

se mettre en évidence. S’il a déjà<br />

reçu une convocation avec l’équipe<br />

nationale du Kosovo, il a annoncé<br />

dernièrement que son choix entre<br />

son pays d’origine et la Suisse<br />

n’était pas encore définitivement<br />

arrêté.


THIERNO<br />

BARRY<br />

ATTAQUANT<br />

20 ANS<br />

FC BÂLE<br />

C’est un pari pour l’avenir coûteux<br />

(on parle de trois millions<br />

d’indemnités) que fait le FC Bâle.<br />

Mais celui-ci pourrait se révéler<br />

payant. Le buteur français a explosé<br />

en deuxième division belge, qu’il a<br />

conclue en inscrivant 20 buts en 31<br />

matchs. Il en a logiquement été élu<br />

meilleur joueur du championnat.<br />

Courtisé par le Racing Club<br />

Strasbourg, notamment, Barry a<br />

choisi de poursuivre son chemin à<br />

une centaine de kilomètres de là, de<br />

l’autre côté du Rhin. Décrit comme<br />

un attaquant de pivot, athlétique<br />

(1m95) et rapide, Barry est un profil<br />

que les rotblau ne possèdent pas<br />

dans leur effectif. Il aura la lourde<br />

tâche de faire oublier un certain<br />

Andi Zeqiri.


IL ÉTAIT UNE FOIS<br />

GRASSHOPPER<br />

CHAMPION<br />

1995<br />

Les années se suivent et se<br />

ressemblent du côté de<br />

Grasshopper. Pour les plus jeunes,<br />

l'époque du grand GC est révolue.<br />

Mais le club zurichois était bien un<br />

monstre du football suisse,<br />

notamment dans les années 90.<br />

Sous la direction de Christian<br />

Gross, le club a vécu une<br />

magnifique saison 1995/96 en<br />

terminant champion de Suisse<br />

devant le FC Sion et en accédant à la<br />

prestigieuse phase de groupes de la<br />

Ligue des Champions. Avec un<br />

match nul contre Ferencvaros et un<br />

autre contre l'Ajax d'Amsterdam, les<br />

Sauterelles ont récolté deux points<br />

dans le groupe D qui comprenait<br />

également le Real Madrid. Voici les<br />

ingrédients de la recette miracle.<br />

Les futurs bâlois:<br />

Comment a fait le FC Bâle pour<br />

marcher sur le football suisse<br />

durant les années 2000 ? Il s'est<br />

servi à Grasshopper ! Un titre se<br />

gagne par un colonne vertébrale<br />

solide et le FCB a tiré le gros lot.<br />

Ainsi, l'entraineur Christian Gross,<br />

le gardien Pascal Zuberbühler, la<br />

charnière Murat Yakin et Boris<br />

Smiljanic, ainsi que l'expérimenté<br />

buteur Nestor Subiat et le<br />

talentueux latéral droit Bernd Haas<br />

finiront par rejoindre la cité<br />

rhénane après avoir porté les<br />

couleurs de GC. Un nombre<br />

particulièrement important quand<br />

on connait la rivalité entre les deux<br />

villes.


Les Romands:<br />

C'est bien connu. Pour être<br />

champion de Suisse, il faut avoir<br />

une petite colonie de Romands dans<br />

son effectif. Le GC de 95' n'échappe<br />

pas à la règle. L'éternel Alain Geiger<br />

accompagne les jeunes Johann<br />

Vogel et Alexandre Comisetti. Et<br />

pour que la carte soit presque<br />

complète, le Neuchâtelois Joël<br />

Magnin était là (arrivé en<br />

provenance du FC Boudry) avant de<br />

mettre les voiles du côté du Tessin<br />

où sa carrière à pu clairement<br />

décoller.<br />

La star:<br />

Comment ne pas évoquer son nom,<br />

qui rapporte un paquet de points au<br />

scrabble, lorsque l'on évoque GC.<br />

Monsieur but, Kubilay Türkyilmaz<br />

dit Kubi, était forcément de la<br />

partie. Arrivé en cours de saison de<br />

Galatasaray pour consolider les<br />

envies de titres de la direction, il<br />

remplira pleinement son rôle en<br />

s'adaptant à la vitesse éclair au<br />

système de Christian Gross. Kubigol<br />

à GC, c'est 98 matchs pour 62 buts.


REPORTAGE<br />

FC LUGANO,<br />

BIENTÔT PREMIER ?<br />

Depuis que Young Boys s’est<br />

affirmé comme le nouveau<br />

mastodonte du championnat<br />

de Suisse, avec cinq titres de<br />

champions lors des six<br />

dernières saisons, plusieurs<br />

clubs ont occupé la place du<br />

dauphin depuis 2018 : le FC<br />

Bâle (4 fois), Saint-Gall et<br />

Servette (chacun 1 fois). Un<br />

club ne finit pourtant pas de<br />

monter en puissance : le FC<br />

Lugano. Vainqueur de la<br />

Coupe en 2022, toujours<br />

placé en championnat, le<br />

club tessinois possède<br />

également de gros moyens<br />

financiers. Et si les «<br />

bianconeri » s’imposaient<br />

bientôt comme la seconde<br />

force du pays et venaient<br />

concurrencer Young Boys et<br />

Bâle ?<br />

Photo: FC Lugano


Retour en Super League et<br />

période de stabilisation<br />

En 2021, Angelo Renzetti,<br />

emblématique président du FC<br />

Lugano et actionnaire majoritaire du<br />

club, tire la prise. Fatigué par son<br />

long engagement de plus de dix ans, il<br />

se désengage petit à petit du club et<br />

décide de vendre. Sous sa présidence,<br />

le club sera remonté en première<br />

division, en 2015. Sa place historique.<br />

Sans jamais être flamboyants, les<br />

Tessinois s'établissent toutefois<br />

durablement en Super League,<br />

finissant à chaque fois dans le top 5, à<br />

l’exception de la saison post-montée<br />

en 2015/2016 et de la saison 2017/2018.<br />

Ils arrivent même à se qualifier pour<br />

deux phases de groupe de l’Europa<br />

League, qu’ils disputeront en exil<br />

(Lucerne et Saint-Gall), en 2017/18 et<br />

2019/2020.<br />

Le club évolue pourtant dans un<br />

relatif anonymat. La moyenne de<br />

spectateurs, dans leur vieux stade du<br />

Cornaredo, est l’une des plus basses<br />

de la ligue (entre 3'000 et 4'000<br />

spectateurs) et l’équipe est<br />

principalement composée de vieux<br />

briscards ou de seconds couteaux.<br />

L’arrivée d’un homme à l’été 2021 va<br />

pourtant changer le destin du club.<br />

L’argent venu de l’Ouest<br />

Joe Mansueto est un homme qui a de<br />

l’argent. Beaucoup d’argent. Selon le<br />

magazine Forbes, sa fortune est<br />

estimée à plus de cinq milliards de<br />

dollars. Natif de Chicago, il a fait<br />

fortune en fondant et dirigeant<br />

Morningstar, une entreprise de<br />

gestion d’actifs.<br />

Actif dans la philanthropie, il<br />

découvre le business du foot en<br />

2018, lorsqu’il acquiert 49% des<br />

parts du FC Chicago Fire. Avant<br />

d’en devenir l’actionnaire principal<br />

un an plus tard. Peu de choses le<br />

prédestinaient à devenir président<br />

du FC Lugano. Pourtant, c’est lui<br />

qui rafle la mise en août 2021,<br />

lorsque Renzetti décide de vendre<br />

le club.<br />

Uncle Joe a des ambitions pour son<br />

nouveau club, et pour atteindre ses<br />

objectifs, il se donne les moyens.<br />

Ainsi, lors de la saison 2021/2022,<br />

Joe Mansueto aurait sorti près de 20<br />

millions pour renflouer les caisses<br />

du club. Au mois de mai dernier, il<br />

annonce mettre 16 millions de sa<br />

poche à la construction du nouveau<br />

stade, dont près de 4 millions<br />

uniquement pour la transformation<br />

digitale du club. À la différence d’un<br />

club comme le Lausanne-Sport,<br />

également propriété d’un<br />

multimilliardaire, il semble y avoir<br />

au Tessin une volonté d’investir vite<br />

et beaucoup pour l’avenir.<br />

Photo: FC Lugano


Une stratégie sportive<br />

ambitieuse<br />

Mais l’Américain sait que s’il veut<br />

avoir des résultats, investir dans le<br />

vent à coup de millions ne suffira pas.<br />

Et pour avoir du succès, il sait<br />

s’entourer. En 2019, il engage comme<br />

directeur sportif de Chicago Fire un<br />

certain Georg Heitz. L’ancien<br />

bâtisseur du grand FC Bâle entre<br />

2008 et 2017 sera d’ailleurs présent à<br />

la première conférence de presse<br />

présentant la nouvelle structure du<br />

club. Signe de l’implication de<br />

l’homme dans les deux projets et de<br />

l’interconnexion entre les clubs.<br />

Le projet sportif s'articule notamment<br />

par une collaboration étroite entre les<br />

deux clubs. Une stratégie qui est<br />

clairement expliquée par Joe<br />

Mansueto, par vidéo-conférence lors<br />

de son arrivée au club : "Les deux clubs<br />

vont se soutenir mutuellement. Lorsque<br />

cela sera autorisé, les joueurs vont<br />

permuter entre les équipes. C’est une<br />

situation win-win pour tout le monde et<br />

ce partenariat aura des avantages pour<br />

chacune des équipes." Un modèle qui<br />

est de plus en plus en vogue dans le<br />

football, et en particulier dans notre<br />

pays, à l’image de ce qui se fait entre<br />

le Lausanne-Sport et Nice, et<br />

Grasshoppers et Wolverhampton.<br />

Pourtant, à Lugano, on insiste bien<br />

pour dire que les deux clubs ont la<br />

même importance dans le projet<br />

global.<br />

Maren Haile-Selassie est le premier<br />

joueur à bénéficier de ces échanges.<br />

En début d’année 2023, l’ancien<br />

milieu de terrain de Zurich et Xamax<br />

rejoint Xherdan Shaqiri au Chicago<br />

Fire. Cet été, c’est Ousmane Doumbia<br />

qui suivra le même chemin.<br />

La recherche de jeunesse en<br />

Italie et Amérique du Sud<br />

Le FC Lugano décide également de<br />

rajeunir son effectif, en se tournant<br />

plus activement vers son grand<br />

voisin du sud. Pour ce faire, il va<br />

chercher des jeunes talents de Serie<br />

A. La réussite emblématique de<br />

cette stratégie est le Slovène Zan<br />

Celar, acheté à l’AS Rome.<br />

Le partenariat entre<br />

Lugano et Chicago<br />

Fire aura des<br />

avantages pour<br />

chacune des équipes<br />

Joe Mansueto<br />

Le grand attaquant, troisième<br />

meilleur buteur du dernier<br />

championnat, a vu sa valeur<br />

marchande passer de 600'000 à 4<br />

millions d’euros depuis son arrivée<br />

en 2021. Nous pourrions également<br />

citer la signature de Mohamed El<br />

Amine Amoura, la même année,<br />

pour 1,5 millions d’euros. L’espoir<br />

algérien était convoité par des clubs<br />

français, italiens ou belges.


Cet été, par exemple, les jeunes<br />

Ayman El Wafi (19 ans) et Fotis<br />

Pseftis (20 ans) ont rejoint le club en<br />

provenance des équipes juniors du<br />

Hellas Vérone et de l’AC Milan.<br />

Lugano a également engagé de<br />

manière définitive le défenseur<br />

suisse M21 Albian Hajdari, qui<br />

appartenait à la Juventus.<br />

La relève justement, suisse ou<br />

étrangère, voici un aspect<br />

important de la politique sportive<br />

du FC Lugano. La moyenne d’âge de<br />

l’équipe pour la prochaine saison<br />

est d’environ 24 ans. Dans ses<br />

rangs, nous citerons notamment<br />

Amir Saipi, l’actuel gardien de la<br />

Suisse M21, Uran Bislimi,<br />

récemment convoqué par Murat<br />

Yakin en équipe nationale, le<br />

nouveau venu Shkelqim Vladi ou<br />

encore la petite perle argentine<br />

Ignacio Aliseda, passé justement<br />

par Chicago.<br />

La volonté d'acquérir<br />

l'expérience en Suisse<br />

Pour réaliser ses objectifs, Lugano<br />

n’hésite de plus pas démarcher<br />

chez ses rivaux. De destination de<br />

seconde zone, Lugano est devenu<br />

un club de plus en plus prisé par les<br />

stars de notre championnat. À l’été<br />

2022, Ousmane Doumbia, l’un des<br />

meilleurs joueurs de notre<br />

championnat, et immense<br />

contributeur au titre surprise du FC<br />

Zurich, rejoint à Lugano. Avec à la<br />

clé, une prime à la signature de<br />

500'000 francs. Une somme énorme<br />

pour le championnat de Suisse.<br />

Photo: FC Lugano


Cet été, c’est l’ancien capitaine du<br />

FC Sion, Anto Grgić, qui succombe<br />

aux sirènes tessinoises. Des<br />

contacts auraient également eu lieu<br />

entre le club et Jean-Pierre Nsame.<br />

La perspective que le buteur<br />

camerounais, en fin de contrat en<br />

2024, rejoigne le Tessin, est<br />

d’ailleurs toujours probable.<br />

Lugano semble également être<br />

devenu une destination pour les<br />

joueurs suisses de l’étranger, en<br />

témoigne l’arrivée surprise de<br />

Renato Steffen en août 2022. Ce<br />

genre de transfert qui aurait été<br />

impensable il y a encore trois ans.<br />

Pour Nicola Martinetti, journaliste<br />

sportif au Corriere del Ticino, c’est<br />

notamment le rapprochement avec<br />

la MLS a notamment qui a rendu le<br />

FC Lugano attractif. « Bien sûr, c’est<br />

une combinaison de plusieurs<br />

facteurs. En premier lieu, le club est<br />

devenu plus stable financièrement et<br />

sportivement. Ensuite, la relation<br />

entre Lugano et Chicago est un très<br />

gros argument. On a notamment<br />

appris il y a quelques semaines que si<br />

Doumbia avait accepté de venir à<br />

Lugano, c’est parce qu’il avait envie<br />

de rejoindre Chicago Fire dans le<br />

futur ».<br />

Pour quelles ambitions futures ?<br />

De quoi faire rêver les fans luganesi ?<br />

Afin d’essayer de comprendre où va<br />

ce FC Lugano, nous avons posé trois<br />

questions à Nicola Martinetti,<br />

journaliste sportif au Corriere del<br />

Ticino.<br />

Photo: FC Lugano


QUESTIONS À<br />

NICOLA MARTINETTI<br />

Lugano qui joue le titre en Super<br />

League ces prochaines années,<br />

c’est possible ?<br />

L’entraîneur Mattia Croci-Torti a<br />

déjà dit dans nos colonnes que<br />

selon lui, le titre est un objectif<br />

réalisable. Une ambition confirmée<br />

par la direction sportive. Mais il a<br />

aussi expliqué que cela n’arriverait<br />

que dans le cas où YB ou Bâle<br />

rateraient leur saison, et que l’on se<br />

retrouverait dans un scénario à la<br />

Zurich 2021/2022.<br />

La mentalité du FC Lugano pour les<br />

prochaines saisons sera la suivante :<br />

tenter, profiter si des occasions se<br />

présentent, mais sans avoir<br />

l’objectif d’arriver tout devant. Il ne<br />

faut pas oublier que la saison<br />

prochaine, Lugano jouera l’Europa<br />

League. Cela sera intéressant de<br />

voir quel impact cela aura sur<br />

l’équipe. En Coupe par contre,<br />

l’objectif est clairement devenu de<br />

la gagner chaque année.<br />

Penses-tu que Lugano puisse<br />

rivaliser avec YB et Bâle pour les<br />

transferts ?<br />

L’arrivée de Joe Mansueto et ses<br />

moyens financiers a donné une<br />

nouvelle marge de manœuvres au<br />

club, c’est certain. Les acquisitions<br />

de Grgić ou Steffen, et les rumeurs<br />

avec Nsame laissent penser que<br />

Lugano va continuer à essayer de<br />

concurrencer les clubs sur les<br />

transferts. Mais dans les deux ou<br />

trois prochaines années, je ne<br />

pense pas que Lugano pourra<br />

vraiment faire de l’ombre à ces<br />

deux clubs.<br />

Comment et pourquoi Lugano est<br />

devenu si attractif ?<br />

À mon avis, c’est une combinaison<br />

de plusieurs facteurs. Tout d’abord,<br />

le club est devenu très stable d’un<br />

point de vue financier. Ensuite,<br />

comme nous l’avons vu avec<br />

l’arrivée d’Ousmane Doumbia, la<br />

possibilité de rejoindre la MLS, par<br />

le biais du Chicago Fire, est un<br />

argument de poids. Je vois<br />

également trois autres points<br />

d’explications. La construction d’un<br />

nouveau stade ultramoderne est sur<br />

les bons rails (ndlr : le projet devrait<br />

aboutir dans trois ou quatre ans). Le<br />

club va entrer dans une nouvelle<br />

dimension et il y a un grand projet<br />

pour le futur. Ensuite, Mattia Croci-<br />

Torti est très aimé en Super League.<br />

Plusieurs joueurs qui sont arrivés<br />

au club ces dernières années ont<br />

raconté qu’ils avaient aussi choisi le<br />

club pour pouvoir travailler avec<br />

lui. Enfin, les résultats de ces<br />

dernières années ont montré que<br />

Lugano fait partie des quatre ou<br />

cinq meilleures équipes de notre<br />

championnat.


Carlos Varela<br />

Consultant<br />

blue Sport<br />

La stabilité fonctionne en Suisse, Servette et<br />

Young Boys ont une avance sur les autres<br />

concernant ce point !<br />

Carlos, on y est ! C’est la reprise<br />

avec la grande nouveauté de cette<br />

nouvelle formule du championnat<br />

de Suisse. Quelles sont tes<br />

attentes?<br />

Je suis très content que le<br />

championnat soit passé à douze<br />

équipes. Moi, j'ai été éduqué avec 12<br />

équipes donc je me dis que plus il y<br />

a de clubs, plus y a de régions<br />

représentées en Super League,<br />

mieux c’est. Je me suis battu<br />

jusqu’au bout pour éviter les playoffs,<br />

car cela aurait été une<br />

catastrophe pour les fans et je me<br />

considère comme un fan. Je suis<br />

impatient, je suis sûr que ce modèle<br />

va être un succès et que l’on verra<br />

des surprises. Si je ne pense qu’au<br />

côté sportif, je verrai même une<br />

Super League à 16 équipes, où des<br />

clubs comme Xamax et Aarau par<br />

exemple, ont un potentiel de club<br />

taillé pour la Super League. Ce sont<br />

des régions où il y a des passionnés<br />

de football qui méritent de voir des<br />

matchs de première division.<br />

En pleine période de mercato, estce<br />

qu’il y a une équipe qui est<br />

sortie du lot selon toi ?<br />

Il y a pour moi deux équipes qui<br />

sont sorties du lot par leur<br />

tranquillité au mercato.<br />

Sur les 3-4 dernières années, c’est<br />

ce qui a fait la différence. La<br />

stabilité fonctionne en Suisse. Ces<br />

deux clubs ont des certitudes, ils<br />

connaissent leur valeur collective,<br />

ils ont un noyau de joueurs solide.<br />

Le foot, ce n’est pas avoir onze bons<br />

joueurs. Lorsqu’il y a beaucoup de<br />

changements, il faut du temps et il y<br />

a toujours une certaine incertitude<br />

qui te fait perdre des points. Young<br />

Boys et Servette ont une avance sur<br />

les autres concernant ce point. Il<br />

faut être honnête, c'est un énorme<br />

point d'interrogation pour tous les<br />

autres clubs.<br />

Est-ce qu’il existe un monde où les<br />

Young Boys peuvent perdre le<br />

championnat ?<br />

Ils ont quand même montré des<br />

signes de faiblesse l'année dernière,<br />

mais ils ont su réajuster le tir en<br />

sachant gagner 1-0 sans forcément<br />

faire du spectacle. C’est un signe<br />

d’intelligence. Le mercato n’est pas<br />

fini, il peut encore y avoir des<br />

choses qui bougent. Avec la<br />

probable coupe d’Europe, ils vont<br />

laisser des forces. C’est là que je<br />

vois peut-être Servette les embêter<br />

un peu. Mais ce sera compliqué, car<br />

dans le jeu, dans la classe, personne<br />

en Super League ne peut se frotter


à eux. Ils travaillent très<br />

intelligemment. Je connais bien la<br />

maison, ils préparent des plans sur<br />

4-5 ans pour leur joueur. Cela peut<br />

passer par des prêts ou par un<br />

statut de remplaçant, mais ils se<br />

tiennent au projet. Ils ne changent<br />

pas d’avis à la première offre et ne<br />

font rien dans la précipitation.<br />

Financièrement, ils connaissent<br />

exactement les sommes qu’ils<br />

doivent aller chercher pour rester<br />

dans leur chiffre. C’est un club qui<br />

est extrêmement bien dirigé tout en<br />

écoutant leurs supporters. Je te<br />

donne une petite anecdote. Quand<br />

ils ont construit leur stade, ils ont<br />

eu plusieurs offres pour le nom de<br />

l’enceinte et le choix du partenaire.<br />

Ils n’ont pas pris l’offre la plus<br />

lucrative, car ils savaient que les<br />

fans voulaient absolument que le<br />

nom soit le stade du Wankdorf. Il<br />

n’y avait qu’un partenaire qui<br />

acceptait de mettre ce nom à la<br />

place de l’entité. C’est vraiment très<br />

fort ! Ils leur manquent peut-être<br />

encore d’être pleinement installés<br />

dans le panorama européen. En<br />

Espagne ou en Italie, les gens vont<br />

plus facilement parler de Servette<br />

ou Bâle que d’YB. Mais ça viendra.<br />

Servette justement. La Ligue des<br />

Champions, tu y crois ? De<br />

manière générale, comment jugestu<br />

l’équipe Grenat ?<br />

Bon, on veut y croire, on veut<br />

toujours y croire après, ce sera<br />

difficile. Déjà, le premier match est<br />

compliqué. Et il y a trois tours à<br />

faire ! Mais il faut y croire. Ce n’est<br />

plus le petit Servette. Ils ont de la<br />

stabilité, des piliers fixes comme<br />

Cognat ou Stevanovic. Ils savent<br />

exactement comment jouer<br />

ensemble et ils ont réussi à se<br />

renforcer pour varier leur jeu avec,<br />

notamment, Kutesa qui amène de la<br />

vitesse. Ils ont également un buteur<br />

avec Bedia ce qui manquait par le<br />

passé. Guillemenot, qui est arrivé<br />

cet été, sait marquer des buts<br />

également. Je dirais que leur point<br />

faible est derrière, même s’ils n’ont<br />

pas pris beaucoup de buts.<br />

Heureusement, ils ont eu un grand<br />

Frick la saison dernière. On l’a vu<br />

avec YB, lors de chaque<br />

confrontation, les Bernois ont eu du<br />

mal à jouer les Genevois. C’est une<br />

équipe compliquée à manœuvrer<br />

qui peut vraiment embêter de<br />

bonnes équipes. Avec Crivelli, ils<br />

ont également gagné en puissance<br />

devant. Je veux y croire. Ils ont<br />

plusieurs armes. On sait que le<br />

public genevois n’est pas le plus<br />

fidèle, mais sur un événement, ils<br />

seront derrière eux.<br />

Si je te dis que la relégation risque<br />

de se jouer entre Yverdon et Stade<br />

Lausanne, est-ce que tu es<br />

d’accord ?<br />

Oui, alors on ne prend pas trop de<br />

risques. Même si l'année dernière<br />

tout le monde disait que Winterthur<br />

allait descendre, puis ils se sont très<br />

vite adaptés, sans transfert, avec<br />

quasiment la même équipe qu’en<br />

Challenge League. Je pensais que<br />

c’était ce qu’allait faire Yverdon,<br />

parce qu'ils ont quand même<br />

dominé la Challenge League dans le<br />

jeu. Le nom du club est petit, mais<br />

n’oublions pas qu’ils étaient audessus<br />

des autres et qu’ils ont<br />

montré du beau football à chaque<br />

match en marquant des buts.<br />

Malgré cela, ils essaient de se<br />

renforcer. La confiance dans le<br />

groupe n’est peut-être pas aussi<br />

forte qu’à Winterthur l’année<br />

dernière. On verra.


Pour Stade Lausanne, on voit qu’ils<br />

réussissent toujours à faire de bons<br />

transferts. Et il y a eu peu de départ<br />

finalement. Ils ont montré du<br />

talent, de l’agressivité, même en<br />

coupe de Suisse lorsqu’ils se sont<br />

frottés à des équipes de Super<br />

League. C’était loin d’être ridicule.<br />

Il risque d’y avoir bagarre, à moins<br />

qu’une de ces équipes explose. Je<br />

suis passé par là, c’est plus facile de<br />

jouer tous ensemble lorsqu’on joue<br />

pour la montée que lorsqu’on est en<br />

Super League où l’individualisme<br />

peut vite ressortir. En Super<br />

League, les agents mettent la<br />

pression, il y a une carte<br />

personnelle à jouer et c’est un<br />

danger pour une équipe qui doit se<br />

battre pour le maintien. C’est le<br />

boulot du coach et des dirigeants de<br />

maintenir « l’ordre ». Pour moi, les<br />

deux équipes vont être difficiles à<br />

jouer.<br />

Les dirigeant du LS se sont-ils<br />

donné les moyens de jouer le haut<br />

du tableau ou de simplement<br />

rester en Super League ?<br />

Bonne question. Je pense qu’ils se<br />

sont donné les moyens de ne pas<br />

faire les mêmes erreurs que par le<br />

passé en parlant de Ligue des<br />

Champions. Ludovic Magnin est<br />

également là pour ça. Malgré les<br />

moyens, on le voit ailleurs<br />

également, pour s’installer<br />

durablement dans le haut du<br />

tableau, il faut du temps. Je pense<br />

qu’ils ont largement les moyens de<br />

se maintenir, mais tout peut vite<br />

basculer également. On connait la<br />

philosophie, avec un bon début de<br />

saison, les investisseurs peuvent<br />

vouloir rêver trop grand et ajouter<br />

des joueurs qui vont bousculer<br />

l’équilibre. C’est un peu ce qui s’est<br />

passé à Sion la saison dernière.<br />

Il ne faut pas se voir trop beau. Il<br />

faut y aller step by step. Ils ont<br />

quand même une solidarité et des<br />

certitudes, mais ils leur manquent<br />

de la classe pure. Ils ont encore<br />

besoin de joueurs qui peuvent faire<br />

la différence à ce niveau lors des<br />

matchs difficiles. Ces joueurs-là<br />

coûtent.<br />

Est-ce que l’on va être surpris en<br />

bien par le niveau de l’arbitrage<br />

suisse ?<br />

On a plus de chances d’être surpris<br />

en bien qu’en mal. La VAR n’a pas<br />

rendu service aux arbitres suisses.<br />

En rajoutant des images, on a<br />

rajouté des erreurs de jugement.<br />

Les images sont mal lues, d’ailleurs,<br />

ils l’ont dit parfois sur notre<br />

plateau. À partir du moment où<br />

c’est une erreur, tu es obligé de<br />

parler d’incompétence. Un des<br />

problèmes des arbitres suisses,<br />

c’est qu’ils ont trop le nez dans leur<br />

bouquin. Il y a un règlement, oui,<br />

mais il doit être interprété. Et cette<br />

interprétation est mal faite, car ils<br />

ne sentent pas le jeu. Pour pouvoir<br />

sentir le jeu, il faut « bouffer » du<br />

foot du matin au soir. Mais<br />

attention, cette situation est<br />

dommageable, car nous aimerions<br />

ne pas parler des arbitres. Mais il<br />

faut dire ce qui est : des clubs ont<br />

été clairement lésés la saison<br />

passée, notamment le FC Sion. Je ne<br />

rentre pas dans le débat suisseromand,<br />

suisse-allemand. Mais les<br />

erreurs ont influencé le<br />

championnat. Cela amène des<br />

polémiques. Même s’il y a eu une<br />

prise de conscience, il faut bien se<br />

dire que nous avons rajouté deux<br />

équipes au championnat et que<br />

nous donc devons aller chercher<br />

des arbitres dans des ligues<br />

inférieures. On verra.


ZOOM<br />

CAMPUS<br />

FC BÂLE:<br />

C'EST QUOI LE<br />

PROBLÈME ?


Photo: FC Bâle


Le centre de formation<br />

du FC Bâle, autrefois<br />

considéré comme l'un<br />

des meilleurs de Suisse<br />

voire d'Europe, traverse<br />

actuellement une période trouble.<br />

Autrefois reconnu pour avoir<br />

produit des talents tels que Yann<br />

Sommer, Granit Xhaka, Xherdan<br />

Shaqiri et Breel Embolo, le campus<br />

peine à retrouver son lustre<br />

d'antan. Alors que le club était<br />

autrefois au sommet de la Super<br />

League, qu'est-ce qui explique cette<br />

baisse de performance et quelles<br />

sont les principales raisons de ces<br />

difficultés ?<br />

Une stratégie défaillante<br />

Début 2017, le président à succès<br />

Bernhard Heusler annonce son<br />

départ du FC Bâle en compagnie du<br />

directeur sportif, Gregor Heitz.<br />

C'est la fin d'une ère et aussi d'une<br />

époque. Avec l'arrivée d'une<br />

nouvelle équipe dirigeante<br />

composée d'Alex Frei, Marco<br />

Streller et Bernhard Burgener, le<br />

FC Bâle a adopté une stratégie<br />

locale, nommée "100% rotblau".<br />

L'objectif est clair : miser sur les<br />

joueurs locaux et la promotion des<br />

talents du centre de formation.<br />

Cependant, cette approche n'a pas<br />

été fructueuse et a conduit à la<br />

précipitation et à la panique dans le<br />

lancement de jeunes joueurs dans<br />

l'équipe première. Ce modèle s'est<br />

révélé être un véritable fiasco, car<br />

de nombreux joueurs n'ont pas pu<br />

prouver leur valeur dans les<br />

échelons inférieurs avant d'être<br />

poussés en équipe première.<br />

Des résultats décevants<br />

Ainsi, entre les saisons 2019-2020 et<br />

2021-22, plusieurs jeunes ont été<br />

lancés en première équipe dans un<br />

anonymat presque complet. On<br />

pense ainsi à Lirik Vishi, Orges<br />

Bunjaku, Carmine Chiapetta, Elis<br />

Isufi, Adrian Durrer, Yannick<br />

Marchand, Afimico Pululu ou<br />

encore Tician Tushi. Les quelques<br />

minutes disputées par ces jeunes<br />

joueurs démontrent que la<br />

direction souhaitée par le club n'est<br />

pas la bonne. Les performances<br />

insuffisantes soulèvent un autre<br />

débat – plus fondamental – sur le<br />

niveau réel du centre de formation<br />

du FC Bâle.<br />

Et s'il y avait un trou dans la<br />

raquette au FCB ? Alors que l'ogre<br />

bâlois pensait avoir un réservoir<br />

inépuisable, force est de constater<br />

que la jeunesse montante du club<br />

n'est plus au niveau. Dépassé par<br />

Young Boys et Servette dans la<br />

catégorie M18, le FCB voit sa<br />

deuxième équipe être "larguée" en<br />

Promotion League. De la liste cidessus,<br />

seul Afimico Pululu avait<br />

réellement montré une supériorité<br />

nette dans le département de la<br />

jeunesse.<br />

Au cours de ces années, seuls<br />

quelques joueurs ont pu percer<br />

comme leurs illustres aînés, mais<br />

non sans difficultés. Le premier fut<br />

l'attaquant Albian Ajeti. Un allerretour<br />

à Saint-Gall avant d'être<br />

sacré meilleur buteur en 2018 et<br />

vendu à West Ham pour plus de 11<br />

millions de francs suisses.<br />

Particulier pour un jeune qui a<br />

marqué son premier but en Super<br />

League à 16 ans. Comment le FC<br />

Bâle, si sûr de sa force, en est-il<br />

arrivé là ?


Un homme symbolise au mieux les<br />

errements des anciens dirigeants<br />

bâlois. Il s'agit du Néerlandais Percy<br />

Van Lierop. Arrivé comme le grand<br />

révolutionnaire faiseur de stars sur<br />

le campus du FC Bâle, les suiveurs<br />

du club vont vite déchanter. Peu<br />

après le départ de Marco Streller de<br />

la direction, on comprend vite que<br />

l'homme n'a pas de soutien et<br />

encore moins de stratégie claire à<br />

appliquer pour les jeunes pousses<br />

bâloises. L'ancien de l'Ajax<br />

Amsterdam va bien tenter de<br />

restructurer quelque peu<br />

l'Académie et de changer les chefs<br />

scouts en place (pourtant<br />

compétents), mais rien n'y fait.<br />

L'étrange sensation que le bateau<br />

avance dans le vide reste en<br />

filigrane, si bien que l'aventure de<br />

Percy Van Lierop va se terminer en<br />

désastre. Il quittera le club par la<br />

petite porte, et avec un campus qui<br />

ne sait plus trop dans quel sens se<br />

diriger et qui écouter.<br />

Preuve de ces dysfonctionnements<br />

en série, le nombre incalculable de<br />

changements et de départs chez les<br />

entraîneurs des M16, M18 et<br />

principalement des M21. L'équipe<br />

réserve du FC Bâle, pourtant<br />

brillante depuis plus de dix ans,<br />

donne là aussi l'impression de faire<br />

du surplace et d'être rattrapée par<br />

les concurrents de l'élite.<br />

Ainsi, le club rhénan a laissé filer<br />

Cedric Itten à deux reprises.<br />

D'abord, à Saint-Gall pour<br />

s'aguerrir. Le club de Suisse<br />

centrale a senti le bon coup et l'a<br />

pris dans ses filets pour le revendre<br />

à bon prix en Écosse. Ensuite,<br />

l'attaquant suisse a fait quelques<br />

appels du pied pour revenir dans la<br />

cité rhénane, sans suite. C'est<br />

finalement Young Boys qui saisit<br />

l'occasion avec le succès que l'on<br />

connaît. Deux autres internationaux<br />

suisses seront concernés par cette<br />

période sombre. Eray Cömert est<br />

parti en brouille avec la direction<br />

actuelle pour des miettes de pain à<br />

Valence. Et surtout, Noah Okafor,<br />

sous-utilisé par Marcel Koller qui<br />

lui préférait Kevin Bua. Ce dernier,<br />

parti pour la modique somme de 11<br />

millions de francs suisses, laisse un<br />

goût d'inachevé. Comment un tel<br />

talent a-t-il pu choisir de partir en<br />

Autriche du FC Bâle ? Une question<br />

que la direction de Bernhard<br />

Heusler ne se serait jamais posée.<br />

Une sensation de non-maîtrise dans<br />

le développement et la<br />

communication choque. L'arrivée<br />

de David Degen au pouvoir doit<br />

corriger le tir. Mais celui-ci<br />

commence par pointer du doigt le<br />

manque de qualité des joueurs<br />

actuels de la formation du club. Les<br />

résultats en dents de scie des M21 et<br />

des M18 ne lui donnent pas tort. Le<br />

nouveau boss du club entend faire<br />

bouger les choses avec l'arrivée de<br />

nouveaux joueurs suisses et<br />

étrangers. Le discours prend et les<br />

espoirs renaissent. Pourtant, très<br />

vite, un cas en particulier va raviver<br />

de vieux démons. Celui de Trésor<br />

Samba, transféré en janvier 2022 à<br />

l'AC Bellinzona (alors en Promotion<br />

League). Alors que le FC Bâle<br />

s'apprête à perdre son meilleur<br />

joueur, Arthur Cabral,<br />

l'international M20 est le meilleur<br />

buteur de l'équipe des jeunes du<br />

FCB lors du premier tour de la<br />

saison 2021-2022 avec 17<br />

réalisations. Une performance qui<br />

ne suffira pas à lui valoir une


Un autre cas de départ précoce<br />

touchera le centre de formation<br />

quelques jours plus tard.<br />

Éloigné de son frère Noah, le<br />

jeune Isaiah Okafor est lui aussi<br />

d'avis que le FC Bâle n'est pas le<br />

club qui lui faut pour progresser<br />

et décide de s'engager en faveur<br />

du Bayer Leverkusen en janvier<br />

2022. En intégrant tout d'abord<br />

les M19, le milieu de terrain va<br />

prouver sa valeur et sera<br />

convoqué quelques mois plus<br />

tard dans la première équipe de<br />

Xabi Alonso. Alors que les<br />

Allemands se frottent les mains,<br />

le club suisse récolte les fruits<br />

de la mauvaise gestion de Noah<br />

Okafor.<br />

convocation en équipe première.<br />

Frustrant, quand on sait qu'il y a<br />

quelques mois, d'autres ont pu<br />

jouer au Parc Saint-Jacques plus<br />

facilement. En fin de contrat, le<br />

club ne lui fera jamais d'offre de<br />

prolongation, comme il l'a raconté<br />

dans une interview exclusive à<br />

KMedia en mai dernier : "Le FC Bâle<br />

ne m'a pas proposé de prolongation<br />

ou une quelconque offre pour<br />

continuer avec eux". Des propos que<br />

les dirigeants bâlois contrediront,<br />

précisant que l'entourage du joueur<br />

aurait souhaité des conditions<br />

financières trop élevées. Depuis,<br />

Trésor Samba défend les couleurs<br />

de Bellinzona en Challenge League,<br />

avec un peu moins de réussite qu'au<br />

FCB. David Degen semble avoir eu<br />

le nez fin.<br />

Pression sportive et financière<br />

Le FC Bâle, autrefois dominant<br />

en Suisse, ressent désormais<br />

une pression accrue pour<br />

obtenir des résultats rapides et<br />

performants. Cette pression se<br />

traduit par un besoin de<br />

performances de la part des<br />

jeunes joueurs pour accéder à<br />

l'équipe première. La nécessité<br />

de faire face à des contraintes<br />

financières a également<br />

contribué à cette pression, le<br />

club n'ayant plus le luxe<br />

d'attendre le développement<br />

progressif des talents.<br />

C'est le défi du nouveau<br />

responsable du campus, l'ancien<br />

défenseur de 41 ans Daniel<br />

Stucki. Le nouvel homme fort<br />

de la formation bâloise a vécu<br />

un début de mandat compliqué<br />

avec le départ des deux<br />

meilleurs éléments des M21.


Le jeune Momodou Jaiteh,<br />

considéré comme l'un des plus<br />

grands talents, a filé au FC Lucerne<br />

et Albin Krasniqi, meilleur buteur,<br />

au FC Saint-Gall. Un gros coup dur<br />

pour ce dernier qui était pressenti<br />

pour rejoindre prochainement<br />

l'équipe première. Les deux joueurs<br />

ont justifié leur décision en<br />

déclarant qu'ils voyaient plus de<br />

possibilités et d'opportunités pour<br />

leur avenir dans leurs nouvelles<br />

équipes respectives. David Degen,<br />

aura-t-il raison d'avoir laissé filer<br />

ces deux talents ?<br />

La question se pose également, car<br />

la direction prise par le jumeau<br />

Degen est d'accentuer la<br />

concurrence venue de l'étranger.<br />

Ainsi, Hugo Vogel, Aaron Akalé<br />

(France), Emmanuel Essiam, Jonas<br />

Adjetey (Ghana), Noah Dundas<br />

(Pays-Bas) et le prometteur Adriano<br />

Onyegbule (Allemagne) sont venus<br />

compléter l'équipe M21 du club.<br />

Reste-t-il encore de la place pour<br />

les jeunes bâlois ? À l'heure actuelle,<br />

l'attaquant Aaron Akalé, le milieu de<br />

terrain Emmanuel Essiam et le<br />

brillant joueur offensif Adriano<br />

Onyegbule sont ceux qui semblent<br />

les plus proches d'obtenir du temps<br />

de jeu en équipe première.<br />

Des joueurs tels que Marvin<br />

Akahomen, Demir Xhemalija, Junior<br />

Zé et d'autres montrent des qualités<br />

techniques et physiques au-dessus<br />

de la moyenne. Après avoir<br />

remporté le titre de champion de<br />

Suisse M18 avec brio face à FC<br />

Zurich (6-0), le club aura l'occasion<br />

de briller à nouveau dans la<br />

meilleure compétition européenne<br />

de jeunes, la Youth League. Ceci<br />

pourrait offrir une vitrine pour ces<br />

talents en devenir. Il reste à voir si<br />

le centre de formation du FC Bâle<br />

retrouvera sa magie et deviendra à<br />

nouveau vecteur de jeunes talents.<br />

L’émergence d'une nouvelle<br />

génération de talents offre des<br />

perspectives encourageantes pour<br />

l'avenir. Il faudra néanmoins faire<br />

face à la pression sportive et<br />

financière croissante pour que le<br />

club puisse retrouver son rang et<br />

continuer à développer des joueurs<br />

de qualité. Le football suisse croise<br />

les doigts.<br />

La nouvelle génération dorée du<br />

FC Bâle<br />

Malgré ces difficultés, une nouvelle<br />

génération prometteuse émerge au<br />

centre de formation du FC Bâle.


LA NOUVELLE GÉNÉRATION M19<br />

Marvin<br />

AKAHOMEN<br />

Lors de l'Euro M17, les<br />

comparaisons avec Akanji<br />

ont fusées. Ce ne serait pas<br />

surprenant de le voir jouer en<br />

Super League cette saison.<br />

C'est la révélation suisse de<br />

l'Euro M17. Le FC Bâle l'a<br />

intégré à sa préparation<br />

avec succès. Énorme talent.<br />

Junior<br />

ZÉ<br />

Roméo<br />

BENEY<br />

Rapide, agile et presque<br />

"félin". Beney s'est fait brûler<br />

la politesse par Junior Zé. Un<br />

joueur à surveiller.<br />

Avec 9 buts inscrits lors de<br />

sa 1ère saison en Promotion<br />

League, Akalé pointe le bout<br />

de son nez. Le FCB porte de<br />

grands espoirs sur lui.<br />

Aaron<br />

AKALÉ<br />

Axel<br />

KAYOMBO<br />

Il à tout. Vitesse, technique,<br />

et puissance. Une saison<br />

complète en M21 va lui<br />

permettre de se rapprocher<br />

de l'équipe A.<br />

Une autre très belle surprise<br />

de l'Euro M17. Comparé par<br />

certains médias à Granit<br />

Xhaka, le milieu de terrain<br />

respire classe et tranquilité.<br />

Demir<br />

XHEMALIJA<br />

Cowbel<br />

SOW<br />

Rookie of the Year la saison<br />

passée, Sow grandit à une<br />

vitesse folle. Il ne serait pas<br />

étonnant de le voir avec la<br />

une prochainement !


AU BOULOT<br />

Il pourrait être abattu ou<br />

démotivé par la relégation<br />

que tout un canton voulait<br />

éviter. Mais Barthélémy<br />

Constantin, le directeur Isportif du FC Sion, est remonté à<br />

bloc. La relégation ? "Une chance de<br />

construire sur de nouvelles bases" ditil.<br />

Un discours simple, sans envie de<br />

démesure.<br />

"Barth" nous a reçus dans son<br />

quartier général à Martigny. Durant<br />

une heure, il a accepté de mettre<br />

son téléphone sur pause, malgré la<br />

période où celui-ci chauffe<br />

constamment. Très vite, nous nous<br />

rendons compte que l'homme veut<br />

changer les choses. Le canton, ses<br />

valeurs et l'identification aux<br />

Valaisans seront des termes qui<br />

reviendront souvent. Et si cette<br />

relégation était finalement ce qu'il<br />

fallait au FC Sion ?<br />

Entre deux cafés, il ne se permettra<br />

qu'un rêve et très peu de<br />

métaphores dont lui et son père ont<br />

le secret. Sans être préparé, son<br />

discours paraît réfléchi et structuré.<br />

À l'aube de la saison, différents<br />

dossiers n'étaient pas encore<br />

totalement réglés, mais l'objectif<br />

sur la feuille de route est clair:<br />

rendre fier les Valaisans !<br />

Une interview exclusive.<br />

TRAVAIL ET<br />

RESTRUCTURATION


Barthélémy, avant toute chose.<br />

Est-ce que les vacances ont permis<br />

de recharger les batteries ?<br />

Il n’y a pas eu de vacances ! J’ai dû<br />

m’atteler à différentes tâches,<br />

notamment de la réorganisation. Il<br />

y a du travail, une nouvelle ère, une<br />

nouvelle page à écrire ensemble.<br />

Mais les batteries sont rechargées.<br />

Le FC Sion en Challenge League,<br />

qu’est-ce que cela représente pour<br />

toi ?<br />

Écoute, cela présente la pire des<br />

choses pour le club, mais pour moi<br />

aussi. C’est dur de vivre une<br />

relégation, c’est quelque chose qui<br />

me rend fou. Mais dans la vie, ce<br />

n’est pas parce que quelque chose<br />

fait mal que nous devons l’accepter.<br />

Donc, maintenant, il faut tirer le<br />

positif de chaque situation et tirer<br />

aussi les enseignements pour<br />

ramener le club où il doit être, en<br />

Super League.<br />

Tu parles déjà d'éléments positifs,<br />

c'est important. Quelle est cette<br />

nouvelle dynamique positive à<br />

créer pour toi ? Quelles sont les<br />

valeurs du projet ?<br />

Il faut ramener le FC Sion avec des<br />

valeurs qui ressemblent à la région,<br />

qui ressemblent aux vallées, qui<br />

ressemble à la ville. Cela commence<br />

par le travail, c’est le mot d'ordre<br />

absolu. Que par le travail, les gens<br />

qui travaillent pour le club<br />

prennent du plaisir, de la joie qu’ils<br />

vont pouvoir transmettre. La<br />

passion doit se vivre sur et en<br />

dehors du terrain. L’équipe doit<br />

avoir envie de se battre et les gens<br />

doivent le voir. Il faut construire un<br />

futur dans cette direction pour le<br />

club. Alors c’est clair, cela<br />

demandera du temps. Cela ne va<br />

pas arriver en claquant des doigts,<br />

mais c’est sur ces valeurs qu’il faut<br />

désormais se concentrer.<br />

Tu parles de la région. On sait<br />

qu'ici, en Valais, il y a beaucoup de<br />

passion pour le FC Sion. Malgré la<br />

relégation, les supporters<br />

devraient encore répondre présent<br />

cette année. Est-ce l’occasion<br />

également de renforcer les liens et<br />

la proximité avec les fans ?<br />

Les supporters doivent pouvoir se<br />

reconnaitre dans l’équipe, chose<br />

que nous n’avons pas réussi à faire<br />

ces dernières années. Comme tu<br />

dis, les gens vont quand même<br />

suivre le club parce qu’ils aiment<br />

profondément le FC Sion. Mais il<br />

faut rapprocher le club des fans.<br />

C’est très important.<br />

Est-ce que cela veut dire plus de<br />

Valaisans dans l’effectif pour les<br />

années à venir ?<br />

Oui, mais il ne faut pas verser dans<br />

l’utopie. Aujourd'hui, il faut se<br />

rendre compte que nous n’avons<br />

pas le bassin de population suffisant<br />

pour être compétitif avec une<br />

équipe composée en grande partie<br />

de joueurs valaisans. Mais nous<br />

avons intégré de nombreux jeunes<br />

dans le camp d’entrainement et<br />

dans les entrainements pour leur<br />

donner leur chance.<br />

Est-ce que tu penses qu’ils ont<br />

réellement le niveau ?<br />

À eux de le démontrer. Un jeune va<br />

réagir d’une certaine manière avec<br />

d’autres jeunes et différemment<br />

dans un groupe d’adultes. Il va y<br />

avoir un autre comportement, une<br />

autre application. Cela peut pousser<br />

certains à travailler plus et à se<br />

dire: « Il faut que je bosse ! » Il va


pouvoir tirer de l'expérience et<br />

d’autres facteurs qui vont amener<br />

beaucoup de positifs.<br />

Justement, par apport à cet<br />

ancrage local, on peut dire que<br />

quelque chose c’est effrité ces<br />

dernières saisons ?<br />

Oui, même avec de grands noms et<br />

de grandes individualités, il a<br />

manqué quelque chose. Finalement,<br />

le football est surtout des valeurs<br />

collectives plutôt que la somme<br />

d’individualités.<br />

dire que nous gardons un budget<br />

particulièrement élevé par apport à<br />

la Ligue, nous pouvons très bien<br />

faire les choses correctement en<br />

travaillant avec la tête, du calme et<br />

de la patience. Le temps fera bien<br />

les choses.<br />

En termes de spectateurs, quelles<br />

sont les attentes du club en<br />

Challenge League ?<br />

De manière globale, le budget du<br />

club est divisé par trois. Pour la<br />

moyenne de spectateurs, je pense<br />

que cela va dépendre du début de<br />

championnat. Si on arrive à avoir<br />

une bonne ligne de conduite, je<br />

pense que nous aurons un stade de<br />

Tourbillon chaud bouillant.<br />

L’identification est la clé pour qu’il<br />

y ait du monde au stade. Mais je<br />

suis convaincu que nous allons<br />

réussir !<br />

Tu as mentionné le budget, le FC<br />

Sion a-t-il réduit la voilure d’un<br />

point de vue structurel avec cette<br />

descente ? Ou est-ce que le club<br />

opte plus pour la solution choisie<br />

par le FC Zurich à l’époque, à<br />

savoir maintenir un club de «<br />

Super League » en Challenge<br />

League ?<br />

Il y a un élément à prendre en<br />

compte pour la situation de<br />

l’époque du FC Zurich, c’est<br />

l’Europa League. La situation de<br />

chaque club est différente, chacun<br />

doit faire son chemin. Même si<br />

aujourd’hui, nous ne sommes pas<br />

dans la situation où nous pouvons


Tu étais habitué à monter une<br />

équipe destinée à jouer l’Europe,<br />

c’est tout autre aujourd’hui.<br />

Qu’est-ce que cela a changé pour<br />

toi ?<br />

Beaucoup de choses et tout d’abord<br />

le règlement.<br />

Désormais, ce sont 21 licences, dont<br />

12 joueurs formés en Suisse, 9<br />

étrangers avec un maximum de 3<br />

extracommunautaires. Sur la feuille<br />

de match, c’est 7 étrangers<br />

maximum. Il y a un nouvel équilibre<br />

à trouver et il faut jongler avec des<br />

moins de 21 ans suisses.<br />

Ceux-ci ne prennent pas de<br />

licence?<br />

Non, les moins de 21 ans suisses ne<br />

prennent pas de licence. Mais les<br />

Français ou les Allemands oui.<br />

Et en termes de motivation<br />

personnelle, c’est la même chose<br />

très honnêtement ?<br />

Franchement, oui, car j'aime ce<br />

club, j'aime mon travail, donc la<br />

motivation est la même. Tu sais, il<br />

faut aller de l’avant, il y a toujours<br />

du soleil après le brouillard.<br />

Travaillons pour sortir de ce<br />

brouillard le plus rapidement<br />

possible. Le reste même également.<br />

Mais c’est comme dans la vie, ce<br />

n’est pas parce qu’il y a une<br />

difficulté qu’il faut tout casser.<br />

Regardons vers l’avant.<br />

Quelle stratégie as-tu adoptée dans<br />

la construction de l’effectif ? J’ai<br />

souvenir de Bernhard Heusler qui<br />

avait une règle de pourcentage<br />

pour construire l’effectif.<br />

Bon, le premier paramètre que j’ai<br />

pris en compte, ce sont les contrats.<br />

J’aimerais pouvoir avoir carte de<br />

blanche, mais je ne peux pas. Le<br />

mix entre joueurs expérimentés,<br />

talent du club et joueurs étrangers<br />

dépend des situations<br />

contractuelles des joueurs. Je pense<br />

que je vais réussir à me rapprocher<br />

d’un certain équilibre cette année.<br />

Mais cela va prendre du temps. Il


faudra mieux anticiper à l’avenir et<br />

j’aimerais vraiment avoir une<br />

continuité dans la gestion de<br />

l’effectif.<br />

Ces contrats que tu évoques, c’est<br />

une volonté de faire table rase du<br />

passé ?<br />

En début de saison, la situation était<br />

clair : il y a des gens sur qui on<br />

pouvait compter, d’autres non. Il a<br />

fallu construire avec les gens qui<br />

ont les valeurs, la tête, la mentalité,<br />

les émotions et le cœur qui<br />

ressemblent à la région. En plus de<br />

cela, il a fallu miser sur les joueurs<br />

qui correspondent à 100% au<br />

football qu’on veut jouer. Un<br />

football qui donne du plaisir, qui se<br />

bat sur le terrain et qui puisse être<br />

aimé de tout le monde.<br />

des joueurs qui ont la gagne, mais<br />

en même temps qui ne craignent<br />

pas d'aller à Baden, à Schaffhouse<br />

ou à Vaduz. L’aspect mental est la<br />

priorité de ce mercato. Il nous a<br />

manqué de caractère les saisons<br />

dernières.<br />

Quel est le processus de<br />

recrutement du club ?<br />

Depuis cette année, j’ai pu prendre<br />

deux scouts à l’intérieur du club.<br />

C’est un vrai changement positif,<br />

car je peux désormais mettre une<br />

organisation en place. Il y en a un<br />

qui s’occupe de la Suisse et l’autre<br />

qui voyage un peu plus. Nous<br />

travaillons également avec des<br />

recruteurs pour des missions<br />

particulières. Mais cette année,<br />

L'intégration de deux<br />

scouts au sein du club est<br />

un vrai plus pour le FC Sion<br />

Quelles ont été tes priorités<br />

d’ajustements pour la saison 2023-<br />

24 ?<br />

Nous voulions avoir des joueurs<br />

avec de l’expérience, la<br />

connaissance de la Challenge<br />

League et des joueurs qui ont connu<br />

du succès avec leurs précédents<br />

clubs. J’ai également beaucoup<br />

regardé le vécu de joueurs, s’ils<br />

avaient connu de montées, des<br />

relégations, comment ils ont réagi,<br />

etc. Il a fallu renforcer l’équipe avec<br />

nous sommes vraiment focalisés sur<br />

les divisions suisses.<br />

Est-ce que tu es le seul<br />

décisionnaire dans le cadre du<br />

recrutement ?<br />

On organise des séances avec les<br />

recruteurs, le directeur du football<br />

et les autres personnes impliquées<br />

pour échanger sur les dossiers en<br />

cours. À la fin, oui, je décide.


Mais j’ai également un président<br />

qui est au-dessus de moi et qui peut<br />

prendre une décision s’il veut un<br />

joueur ou pas. J’échange également<br />

avec l’entraineur sur la question<br />

des profils de joueurs souhaités.<br />

Tu as parlé de la mentalité comme<br />

mot d’ordre de recrutement.<br />

Comment vous la cernez en<br />

amont?<br />

On va l’observer à l’entrainement,<br />

voir comment il se comporte,<br />

comment il agit. C’est dans les<br />

détails que tu sauras s’il est détaché<br />

ou pas. Est-ce qu’il aide le chef<br />

matériel à la fin de l’entrainement ?<br />

Est-ce qu’il est impliqué ?<br />

Comment se comporte-t-il avec ses<br />

coéquipiers ? On va également aller<br />

voir ses réseaux sociaux, ce qu’il<br />

publie. On analyse sa vie<br />

sentimentale : est-ce qu’il a une vie<br />

de famille, est-ce stable ? Etc.<br />

Le FC Sion est également réputé<br />

pour réaliser de jolis coups sur le<br />

marché de transferts avec une<br />

belle plus-value. Est-ce que cela<br />

fait toujours partie du projet ou<br />

cette volonté est un peu en standby<br />

?<br />

Non, aujourd’hui ce n’est pas<br />

l’objectif de faire des coups. Les<br />

priorités actuelles sont différentes,<br />

nous sommes en phase de<br />

reconstruction. Construisons une<br />

équipe solide et sur laquelle les<br />

gens peuvent s’identifier.<br />

Quel rôle joue la data dans le<br />

recrutement du FC Sion ?<br />

J’aime beaucoup la data ! Mais c’est<br />

quelque chose qui prend du temps à<br />

mettre en place. On y va gentiment,<br />

mais si tu regardes bien, en dehors<br />

des clubs du Big 5, il y a peu de<br />

clubs qui utilisent énormément la<br />

data hormis l’Ajax, Benfica, etc.<br />

Aussi parce que dans certains<br />

championnats, il y a un manque de<br />

données. Ce sont souvent des<br />

championnats où les joueurs sont<br />

plus abordables, notamment pour<br />

un club comme le FC Sion. La<br />

réalité est qu’on ne peut pas encore<br />

se focaliser uniquement sur la data.<br />

Mais nous y travaillons et nous<br />

sommes équipés<br />

technologiquement parlant.<br />

Question directe : est-ce que le FC<br />

Sion attire encore ?<br />

Oui ! Ce qu’on lit parfois dans la<br />

presse, c’est du blabla. Aujourd’hui,<br />

quand je vois le nombre d’appels<br />

que je reçois pour me proposer des<br />

joueurs qui veulent rejoindre le<br />

club, je t’affirme que le FC Sion<br />

attire toujours ! Et au-delà de<br />

l’aspect sportif, je reçois<br />

énormément de messages de<br />

soutien. Bien sûr, certains sont<br />

agacés, mais ce n’est pas la<br />

majorité.<br />

Je me permets de te raconter une<br />

anecdote. À une soirée blueSport<br />

dans le cadre de la finale de la<br />

Ligue des Champions, j’ai discuté<br />

avec des membres du club de Stade<br />

Lausanne-Ouchy qui étaient<br />

encore euphoriques avec la<br />

montée. Un chiffre est revenu, 2,8<br />

Mio. Ce chiffre serait le salaire de<br />

Mario Balotelli au FC Sion et le<br />

budget de l’équipe première du<br />

SLO. Sans rentrer dans le détail<br />

des chiffres, est-ce que cette<br />

comparaison n’est pas le symbole<br />

de ce qui n’a pas fonctionné au FC<br />

Sion l’année dernière ou depuis<br />

ces dernières années ?


On peut parler des chiffres pendant<br />

des heures, mais personne ne bosse<br />

à la comptabilité du FC Sion. Et tu<br />

sais, pendant le COVID, on était<br />

tous docteur !<br />

Si on prend le cas de Mario, c’est<br />

clair, je me suis trompé ! Point.<br />

Mais le 31 août, quand il signe, tout<br />

le monde dit que c’est un coup de<br />

génie. L’ampleur de la chute est<br />

sûrement équivalente à l’euphorie<br />

de l’arrivée. Pendant deux mois,<br />

tout le monde était fou et ne parlait<br />

que de l’arrivée de Balotelli au FC<br />

Sion.<br />

Oui, cela a fait gagner des<br />

followers à tout le monde…<br />

Exactement ! Et il n’y a pas un stade<br />

en Suisse où j’ai été où je n’ai pas vu<br />

une banderole pour le maillot de<br />

Mario. Cela sûrement eu un impact<br />

positif sur l’affluence de certains<br />

stades et du nombre de<br />

téléspectateurs. Les gens sont<br />

venus le voir, et aujourd’hui, ce sont<br />

les mêmes qui critiquent. Mais je<br />

prends cette responsabilité.<br />

Est-ce qu’il y a eu un impact<br />

financier positif avec son arrivée<br />

au club ?<br />

Oui, il y en a eu un, notamment sur<br />

la vente de maillots.<br />

Dernier moment où l’on revient<br />

sur la saison dernière. Il y a eu<br />

beaucoup de bruits autour du club<br />

en fin de saison, notamment avec<br />

l’article du Blick, réalisé par Ugo<br />

Curty, sur les étapes de la chute<br />

aux enfers du FC Sion avec des<br />

histoires rocambolesques. Est-ce<br />

qu’au lendemain d’un tel article,<br />

avec le recul, c’est un peu l’effet<br />

d’une grosse cuite ? On se dit que<br />

tout est parti en vrille…


L’article a été réalisé pour avoir des<br />

clics et de la visibilité. C’est le mode<br />

de fonctionnement aujourd’hui. Ce<br />

n’est pas en disant qu’un gentil type<br />

arrive à Martigny et mets des goals<br />

que tu vas « vendre ». C’est mieux<br />

de dire : « il fait la fête » et il y a des<br />

histoires à la clé. C’est comme ça.<br />

Après, dans toutes ces histoires, il y<br />

a beaucoup de vrais, mais elles sont<br />

modelées. Finalement, je n’ai pas<br />

besoin de cet article pour me<br />

rendre compte que cela a déraillé. Il<br />

y a tout une série de détail qui fait<br />

que. Ce sont les détails qui font la<br />

différence. Avec d’autres détails, on<br />

finit mieux la saison et on a une<br />

tout autre discussion aujourd’hui.<br />

Il y a une phrase qui ressort<br />

souvent: "À Sion, on paie trop bien<br />

des joueurs moyens." Tu es<br />

d'accord avec ça ?<br />

Les gens parlent, mais ne travaillent<br />

pas au FC Sion pour voir les fiches<br />

de paie. Il y a un président qui sort<br />

de l’argent de sa poche pour<br />

boucler les fins de mois et payer les<br />

salaires. Les gens font de la<br />

spéculation autour de chiffres. Le<br />

football est médiatisé, alors on<br />

entend tout et n’importe quoi sur<br />

les montants des salaires.<br />

À Young Boys, la rémunération des<br />

joueurs est basée sur une bonne<br />

partie variable. Est-ce que le FC<br />

Sion n'aurait-il pas intérêt à<br />

pousser ce modèle dans cette<br />

période de transition ?<br />

C’est quelque chose que j’ai voulu<br />

mettre en place, mais c’est plus<br />

compliqué dans la pratique. Cela<br />

reste un objectif pour la suite.<br />

Quelle place tient la formation<br />

dans le projet du FC Sion ?<br />

Une place importante. On va<br />

toujours vouloir former des joueurs<br />

et il faudra sortir des joueurs. Mais<br />

le travail au niveau de la formation<br />

ne se fait pas en une année, il faut<br />

du temps. Laissons le temps à Pablo<br />

pour qu’il puisse continuer à mettre<br />

en place des choses à la formation<br />

afin de développer les jeunes.<br />

Juste derrière nous, il y a les<br />

maillots de Léo Lacroix, Edimilson<br />

Fernandes, Chadrac Akolo,<br />

Vincent Sierro. Est-ce que tu<br />

penses que dans le centre de<br />

formation actuel, il y a des joueurs<br />

de ce calibre ?<br />

Il y a eu un creux. Maintenant,<br />

entre les équipes M17 et M19, il y a<br />

de vrais talents.<br />

Tu mentionnais les limites du<br />

potentiel de la région. Est-ce que le<br />

FC Sion est condamné à aller<br />

chercher des talents à Genève ou<br />

Lausanne ?<br />

Ah oui, c’est clair ! Mais ici, on a un<br />

gros problème d’installations. Alors<br />

on va encore dire que le président<br />

fait sa campagne pour lui dans les<br />

médias, mais c’est la réalité. En<br />

Valais, le garçon qui habite en<br />

station doit faire 40 minutes de<br />

trajets pour aller au foot. Les<br />

parents vont faire un choix simple :<br />

ils vont lui dire de faire du ski !<br />

Lorsqu’on était à Saint-Gall, on<br />

s’entrainait dans un petit village à<br />

côté de la ville. Il y avait 3 terrains<br />

et une cantine moderne. Il y a<br />

toutes les installations nécessaires<br />

pour qu’un jeune Suisse allemand<br />

puisse jouer au foot. Quand des<br />

joueurs suisses allemands viennent


ici, ils sont choqués par apport à ça.<br />

C’est un gros problème.<br />

Il faut construire des terrains.<br />

Politiquement, il faut investir pour<br />

le futur de la région. Les gamins du<br />

Valais ont besoin de ça !<br />

Le FC Sion a un nouvel entraineur.<br />

Ton choix s'est porté sur Didier<br />

Tholot, pourquoi ?<br />

Didier connait parfaitement le club<br />

et il a eu du succès ici. Les trois<br />

saisons qui réalisent à Pau étaient<br />

très bonnes par rapport à<br />

l'envergure du club et par rapport<br />

aux objectifs qui étaient fixés.<br />

Didier, c’est la première pierre à<br />

l’édifice. Il colle aux valeurs de la<br />

région.<br />

Est-ce qu'Alain Geiger ou un<br />

garçon comme Sébastien Bichard<br />

étaient des options ?<br />

Alain a effectué un travail<br />

remarquable à Genève. Je suis<br />

admiratif de ce qu’il a fait à<br />

Servette. Avec Pablo, nous avons eu<br />

des discussions et très vite notre<br />

choix s’est porté sur Didier. Nous<br />

avons parlé uniquement avec lui.<br />

Lausanne, Yverdon, SLO,<br />

Winterthur, Schaffhouse,<br />

Grasshopper, Thoune, etc. Tous les<br />

clubs qui sont montés ou ont joué<br />

le barrage lors des 3 dernières<br />

saisons avec un point commun : un<br />

entraineur suisse ou un entraineur<br />

qui connaissait très bien la<br />

Challenge League. Didier Tholot,<br />

74 matchs avec le FC Sion (Coupe<br />

de Suisse, Super League et Coupe<br />

d’Europe), est-il un pari risqué ?<br />

Si tu te rappelles bien 2003, Didier<br />

était entraîneur/joueur en<br />

Challenge League. Il a même dû<br />

jouer un match quand le club était<br />

repris par le président en 2003 en<br />

marquant une reprise de volée de 35<br />

mètres. Il ne sait toujours pas<br />

comment d’ailleurs (rires). Mais<br />

Didier connaît bien ce qu’est la<br />

Challenge League. Il a joué dans<br />

quelques-uns de ces stades.<br />

Didier Tholot, c'est la<br />

première pierre à<br />

l'édifice<br />

On entend beaucoup de choses sur<br />

l'avenir du FC Sion. On sait qu'il<br />

est étroitement lié aux ressources<br />

de la famille Constantin. Qu'en estil<br />

vraiment ?<br />

Il y a un président qui a parlé de<br />

son mandat. Moi, je ne suis pas<br />

dans sa tête. Je me concentre sur<br />

mon travail, si c’est pour une année,<br />

c’est pour une année. Je m’occupe à<br />

construire des bases solides pour le<br />

club. Si ça s’arrête, j’aurai tout<br />

donné jusqu’au bout pour le club. Et<br />

puis si ça continue, nous<br />

continuerons sur la lancée de notre<br />

projet.<br />

Est-ce possible de voir le FC Sion<br />

sans Christian, mais avec<br />

Barthélémy uniquement ?<br />

Je n’en suis pas du tout là. Je suis là<br />

uniquement pour penser à<br />

construire, structurer et avancer<br />

pour le club.


Tu es un des plus jeunes directeurs<br />

sportifs d'Europe, c'est quoi tes<br />

aspirations, tes rêves ?<br />

J’ai toujours dit que j’aimerais<br />

gagner un titre avec mon papa, ce<br />

serait un rêve. Après, c’est clair,<br />

mes objectifs personnels, c’est de<br />

gagner des trophées, d’aller à<br />

l’étranger, de voir ce qu’il se passe<br />

ailleurs. Il y a eu une bonne période<br />

au début au FC Sion et ensuite,<br />

c’était plus compliqué. Les choses<br />

vont vite dans le foot et tout peut se<br />

redresser rapidement. Il faut<br />

travailler et je prends cela comme<br />

une bonne expérience. Durant cette<br />

période plus compliquée, j’ai<br />

beaucoup grandi et j’ai évolué<br />

personnellement. J’espère vraiment<br />

remettre le club sur la voie du<br />

succès et fêter un titre de champion<br />

de Suisse avec mon papa.<br />

Tes aspirations pour l’étranger<br />

sont en tant que directeur sportif<br />

ou à d’autres postes comme CEO<br />

ou Président par exemple ?<br />

Le rôle de directeur sportif dans un<br />

club comme le FC Sion n’est pas le<br />

même que celui dans un club du Big<br />

Five. Il y a une dimension familiale<br />

qui fait que tu « touches à tout »<br />

Ce serait déjà intéressant de voir si<br />

le poste de directeur sportif dans<br />

un plus grand club, où le cahier des<br />

charges est plus structuré me<br />

conviendrait. Aujourd’hui, j’imagine<br />

que oui. Mais imaginer et le vivre<br />

sont deux choses différentes. Peutêtre<br />

que je ne peux pas m’épanouir<br />

dans un club qui n’est pas à<br />

dimension familiale.<br />

Est-ce que tu as déjà eu des<br />

approches de l’étranger ?<br />

Oui, en 2017 juste avant la finale de<br />

Coupe perdue. J’avais eu une série<br />

de discussions avec un club du Big


Five. C’est l’année où l’on a bien<br />

vendu sur le marché des transferts<br />

et où nous étions performants.<br />

J’avais 22 ans.<br />

C’était dans quel championnat et<br />

qu’est-ce qu’il s’est passé<br />

finalement ?<br />

Après discussions avec mon<br />

entourage, j’ai décidé de rester ici.<br />

C’était avec un club de Serie A.<br />

Comment tu qualifierais ton<br />

leadership ? Ta façon de manager ?<br />

L’humain est primordial pour moi.<br />

Il est au centre de tout. Je ne peux<br />

pas envisager ce métier en me<br />

disant que le joueur n’est qu’un<br />

numéro. C’est aussi pour ça que je<br />

te dis que je ne sais pas trop si<br />

travailler dans une grande<br />

entreprise serait quelque chose<br />

pour moi. J’appelle tous les joueurs<br />

par leur prénom, je suis très proche<br />

des joueurs. Ils savent que si<br />

quelque chose ne va pas, ils peuvent<br />

venir me voir. Ils peuvent compter<br />

sur moi, se confier.<br />

Est-ce qu'il y a un coup dont tu es<br />

particulièrement fier ?<br />

Non, pas forcément un coup. Mais<br />

je garde un très bon souvenir de<br />

mon premier mercato lorsque je<br />

signe Reto Ziegler, Vero Salatic et<br />

Elsad Zverotic. Nous avions gagné la<br />

Coupe de Suisse derrière, donc<br />

c’est forcément un super souvenir.<br />

Et l'inverse ?<br />

Non, je n’ai pas de regrets. Au<br />

moment où je signe mes joueurs,<br />

j’en suis convaincu. On est toujours<br />

plus beau après.<br />

Dernière question, le mot d'ordre<br />

cette saison au FC Sion, c'est ...<br />

Travail et restructuration !<br />

(ndlr: Nicolas Sandoz: "Barth a une<br />

vraie sensibilité. La première fois que<br />

je l’ai rencontré, il s’est tout de suite<br />

rappelé de mon prénom. Il est vrai,<br />

c’est rare dans ce milieu.")<br />

Est-ce que cette proximité peutêtre<br />

une faiblesse ?<br />

Quand ça fonctionne, c’est une<br />

force. Et puis comme toujours,<br />

quand ça ne fonctionne pas, on va<br />

dire que c’est une faiblesse. Tout ça,<br />

ce sont des discussions extérieures.<br />

Moi, aujourd’hui, je ne vais pas<br />

changer mon caractère. Que ce soit<br />

dans la vie privée ou dans le travail,<br />

dans le foot ou dans la gestion de<br />

l’hôtel, je suis moi-même.


L'EXPATRIÉ<br />

Photo: Rakow Czestochowa<br />

POLOGNE<br />

En Suisse, on<br />

pointait mes<br />

points négatifs au<br />

lieu de mettre en<br />

avant mes<br />

qualités !<br />

CONQUISE !<br />

S<br />

tar annoncée du football<br />

genevois à ses débuts<br />

professionnels, Maxime<br />

Dominguez a vécu une<br />

carrière mouvementée.<br />

Désormais épanoui en Pologne, le<br />

Suisse de 27 ans a conquis son<br />

monde à l'est de l'Europe. Débarqué<br />

dans l'inconnu au sein du petit club<br />

de Miedz Legnica, il est désormais la<br />

recrue phare du champion de<br />

Pologne. Cerise sur le gâteau, il<br />

dispute actuellement les<br />

qualifications pour la prestigieuse<br />

Ligue des Champions. Nous avons<br />

rencontré Maxime Dominguez juste<br />

avant la finale de la Supercoupe de<br />

Pologne malheureusement perdue<br />

aux tirs au but. Qu'à cela ne tienne,<br />

le Genevois sait que ce n'est que<br />

partie remise. Ouvert et souriant, il<br />

revient pour KMedia sur un<br />

parcours atypique qu'il n'aurait pas<br />

rêvé, mais qui le satisfait<br />

pleinement.<br />

Un entretien exclusif.


À 17 ans, tu faisais la une de la<br />

Tribune de Genève qui titrait<br />

"Dominguez, incarne le Servette de<br />

demain." Tu aurais imaginé cette<br />

aventure polonaise à l'époque ?<br />

Honnêtement, non. Quand j'ai<br />

débuté à Servette, c'est vrai que<br />

j'étais souvent mis en avant et<br />

j’imaginais une autre trajectoire.<br />

Mais ce n’est pas toujours comme<br />

on prévoit les choses, il faut faire<br />

avec. J’ai eu un parcours assez<br />

compliqué.<br />

Cette pression médiatique,<br />

comment on gère cela à 17 ans ?<br />

J’ai toujours été bien entouré par<br />

ma famille pour essayer de garder<br />

les pieds sur terre. Mais c’est sur<br />

que quand tu vas à l’école et que tu<br />

fais la une des journaux, cela peut<br />

monter à la tête. J’ai essayé de<br />

rester concentré sur ce que je<br />

faisais à Servette, travailler pour<br />

m’imposer et voir comment la suite<br />

allait se passer. Avec le recul, j’ai<br />

peut-être trop été mis en avant. Ce<br />

n’est pas ce dont j’avais besoin. Cela<br />

n’a pas été bénéfique pour moi au<br />

final.<br />

Ce focus sur toi à l’époque, c’était<br />

parce que tu étais le meilleur de ta<br />

génération ou parce que tu étais un<br />

joueur offensif ?<br />

Être un joueur offensif cela aide<br />

médiatiquement, c’est clair. C’était<br />

différent pour les joueurs défensifs<br />

comme Miguel Rodrigues, Meriton<br />

Bytyqi ou Romain Kursner. C’est<br />

plus facile de mettre en avant un<br />

jeune qui est bon techniquement et<br />

gaucher, ça fait vendre entre<br />

guillemets.<br />

Tu jonglais entre le football et<br />

l’école à cet âge ?<br />

Oui, j’étais à l’ECG au moment<br />

d’intégrer l’équipe première. À<br />

l’époque, j’avais un contrat semipro.<br />

Et assez vite, j'ai réalisé qu’avec<br />

les entraînements le matin, cela<br />

devenait compliqué à gérer. Je<br />

ratais 4 à 5h de cours par jour.<br />

Cumuler les deux, c’était trop.<br />

La pression<br />

médiatique ? Je ne<br />

pense pas que<br />

cela a été<br />

bénéfique pour<br />

moi au final.<br />

Je n’arrivais ni à être performant<br />

sur le terrain, ni à l’école. J’ai eu<br />

assez vite une discussion avec les<br />

dirigeants qui m’ont conseillé de<br />

me consacrer à 100% au foot. C’est<br />

un petit regret que j’ai, car<br />

aujourd’hui, je n’ai pas pu terminer<br />

mon école et obtenir mon diplôme.<br />

Comment s'est présenté ton<br />

transfert à Miedz Legnica ?<br />

Je sortais d'une saison compliquée<br />

avec Neuchâtel. Après discussions<br />

avec ma femme et ma famille, je<br />

décide que je ne veux plus jouer en<br />

Suisse. Cela faisait 8 ans que j’étais<br />

professionnel en Suisse via<br />

différents clubs en jouant la Super<br />

League et la Challenge League,<br />

notamment le maintien.


Je n’avais plus envie de ça. J’étais<br />

prêt pour tenter quelque chose à<br />

l’étranger. Il y a eu pas mal de<br />

contacts avec mes agents, beaucoup<br />

d’intérêts, mais peu d’offres. J’ai eu<br />

une discussion avec le coach de<br />

Miedz Legnica. C’était un jeune<br />

coach qui m’a vraiment fait sentir<br />

qu’il me voulait. Il m’a fait<br />

comprendre que je serai son « Key<br />

Player ». Ensuite, j’ai foncé. C’était<br />

presque sur un coup de tête. Mes<br />

agents me disaient que je devais<br />

attendre, car j’aurai de meilleures<br />

offres. Moi, j’en avais marre<br />

d’attendre. En Suisse, la<br />

préparation avait déjà repris, je<br />

m’entrainais tout seul. C’est<br />

quelque chose de vraiment<br />

compliqué pour un joueur. J’ai pris<br />

mon sac et je suis parti.<br />

Tu dis que tu avais d’autres<br />

opportunités, est-ce que tu peux<br />

détailler un peu plus ?<br />

Oui, il y avait pas mal de contacts au<br />

Portugal. Des entraineurs étaient<br />

intéressés, mais pas vraiment<br />

d’offres concrètes. C’est souvent<br />

comme ça durant les périodes de<br />

mercato et il faut s’armer de<br />

patience. Je n’avais plus de patience<br />

à ce moment-là.<br />

Comment ta famille a réagi à ce<br />

transfert ?<br />

C’était un choc pour ma famille,<br />

vraiment ! En plus, ils étaient en<br />

vacances quand je décide<br />

d’accepter. Ils ne s’attendaient pas à<br />

ce que je parte aussi rapidement et<br />

surtout pas en Pologne. C’est un<br />

club qui n’était pas très réputé, la<br />

ville n’est pas très grande.<br />

Photo: Rakow Czestochowa<br />

J’ai une anecdote sympa. Le jour où<br />

j’annonce ce transfert, ma mère<br />

m’envoie une photo de la gare qui<br />

était à moitié délabrée et elle<br />

m’écrit : « Max, tu as vu la gare ?! »<br />

La photo faisait clairement penser à<br />

un endroit du tiers-monde (rires)<br />

Qu'est-ce qui a été le plus dur dans<br />

l'acclimatation à la vie polonaise ?<br />

Étonnamment, ça a été super facile.<br />

Dans l’équipe, il y avait deux<br />

joueurs qui parlaient français. Et<br />

puis pas mal d'Espagnol aussi. Cela<br />

a facilité l’intégration. Je me suis<br />

très vite senti bien dans l’équipe et<br />

dans l’environnement du club. Et le<br />

coach m’a vraiment fait sentir que


j’étais important pour lui. Je pensais<br />

que tout allait être beaucoup plus<br />

difficile. J’ai vraiment été surpris en<br />

bien.<br />

Mais tu as 25 ans et tu débarques<br />

dans une ville où il n’y a pas<br />

grand-chose à faire…<br />

Oui, mais je suis très vite devenu<br />

très ami avec un des joueurs<br />

français. On était voisin, nous avons<br />

vite été toujours ensemble, cela<br />

aide vraiment. Par la suite, mon<br />

chien m’a rejoint. J’habitais dans un<br />

endroit tranquille où il y avait un<br />

très grand parc. J’étais vraiment<br />

très bien.<br />

Quel est le niveau de la deuxième<br />

division polonaise par apport à la<br />

Challenge League ?<br />

En partant, je ne connaissais<br />

vraiment rien au football polonais.<br />

J’ai été surpris. Je m’imaginais jouer<br />

contre des brutes alors que les<br />

équipes « touchent » vraiment le<br />

ballon au final. À peu près toutes les<br />

équipes essaient de jouer même si<br />

certaines n’ont pas de « bons »<br />

joueurs. Il n’y a pas d’équipes qui<br />

attendent derrière avec un bloc bas.<br />

C’est un football que j’aime bien.<br />

Mais ce qui m’a vraiment surpris,<br />

ce sont les stades. Ils sont pleins, il<br />

y a de l’ambiance. Sur ce point, je<br />

pense que c’est mieux qu’en Suisse.<br />

Je me souviens qu’en Challenge<br />

League, tu peux faire des matchs<br />

devant 500 personnes. Ici, non. Les<br />

installations sont très bonnes aussi<br />

avec des terrains en herbe. Cela<br />

change des synthétiques en Suisse.<br />

Tous ces aménagements, c’est grâce<br />

à l’Euro qu’il y a eu dans le pays.<br />

De formation, tu es un joueur<br />

offensif. Tu as un peu reculé sur le<br />

terrain en évoluant notamment au<br />

poste de milieu défensif. Comment<br />

s'est faite cette évolution ?<br />

Cette transition s’est faite avec<br />

Stéphane Henchoz qui m’a fait<br />

beaucoup travailler défensivement.<br />

J’ai eu pas mal de discussions avec<br />

lui et il m’a fait comprendre qu’il<br />

fallait avoir plus la grinta, bosser<br />

sans ballon. J’ai compris que tu ne<br />

pouvais pas faire une carrière en<br />

étant bon qu’offensivement. Quand<br />

je suis parti en Pologne, nous<br />

jouions avec un système de deux<br />

milieux défensifs. Le coach m’a fait<br />

confiance à ce poste. Il voulait que<br />

je fasse le jeu, mais de manière plus<br />

reculée. J’ai vraiment beaucoup<br />

progressé au niveau défensif. C’est<br />

un poste où il faut beaucoup courir,<br />

récupérer des ballons. Je me suis<br />

très bien adapté. Aujourd’hui, je<br />

suis vraiment un « 8 box to box ».<br />

Est-ce que ce nouveau poste est<br />

plus adapté à tes « nouvelles »<br />

qualités ?<br />

Oui. Je suis devenu beaucoup plus<br />

dur dans le jeu maintenant. J’ai<br />

toujours cette envie de faire de<br />

belles choses avec le ballon, mais à<br />

l’époque, c’était limite que ça.<br />

Aujourd’hui, je suis un joueur qui<br />

sait être décisif, qui sait défendre et<br />

qui court beaucoup. Je tourne<br />

actuellement à 12 kilomètres par<br />

match, dont 1,5 km à haute<br />

intensité. Ce sont des bons<br />

résultats. Je fais des choses<br />

concrètes sur le terrain, plus<br />

uniquement pour amuser la galerie.<br />

C’est ce qu’il faut faire pour jouer<br />

au haut niveau et cela plaît, ici, en<br />

Pologne.


Tu viens d'être transféré cet été.<br />

Décris-nous ton nouveau club<br />

(Rakow Czestochowa).<br />

Nous avons vécu une saison<br />

compliquée en première division<br />

avec Miedz Legnica. Mais j'ai réussi<br />

à sortir des gros matchs contre les<br />

gros clubs, notamment contre<br />

Varsovie et Poznan où j’ai marqué.<br />

À partir de là, mes agents ont<br />

commencé à recevoir des<br />

demandes. C’était exactement pour<br />

cela que je suis venu en Pologne. Me<br />

faire remarquer et pouvoir signer<br />

dans une des meilleures équipes.<br />

Ensuite, j’ai pu discuter avec le<br />

coach de Rakow qui m’a convaincu.<br />

Je voulais vraiment jouer le haut du<br />

tableau, le choix a été facile.<br />

Au niveau des installations, est-ce<br />

que la Pologne est au-dessus ou au<br />

niveau des clubs de Super League ?<br />

Rakow n’est pas un club historique<br />

de Pologne. Cela fait seulement<br />

quelques années qu’ils sont au top.<br />

Je vais dire que le stade n’est pas<br />

forcément le plus beau du pays.<br />

Mais par contre, tout ce qu’il y a<br />

autour est vraiment très<br />

professionnel.<br />

Je voulais vraiment jouer<br />

le haut du tableau. Le<br />

choix du club a été facile<br />

Je n’ai jamais connu ça, ni même à<br />

Zurich qui était un top club en<br />

Suisse à l’époque. Ici, le staff est<br />

vraiment très complet. Il y a 15<br />

personnes dans le staff qui nous<br />

accompagnent. Tout est fait pour<br />

maximiser la performance, avec un<br />

programme pour la récupération<br />

(bains froids, bains chauds), mais<br />

aussi du spécifique. Après notre<br />

séance d’entrainement d’une heure<br />

et demie, il y a des exercices de 15<br />

minutes pour les attaquants, les<br />

défenseurs, les latéraux, les milieux<br />

de terrain. Chaque rôle sur le<br />

terrain est travaillé de manière<br />

spécifiée. C’est vraiment très<br />

professionnel.<br />

Comment le club a-t-il les moyens<br />

d’avoir un tel staff ?<br />

Le président a une entreprise qui<br />

marche très bien en Pologne. Le<br />

board est composé de 3-4<br />

personnes influentes dans le pays.<br />

Les gens qui dirigent le club sont<br />

des personnes intelligentes. Ils<br />

savent où ils veulent aller et ils<br />

construisent ce club depuis<br />

plusieurs années.<br />

Quelle sera ta place dans cette<br />

nouvelle équipe ? Es-tu prévu pour<br />

être titulaire ?<br />

Ce qu’il faut savoir, c'est que j'ai une<br />

petite mésaventure en signant ici.<br />

En effectuant les tests médicaux, ils<br />

ont vu à l’IRM que j’avais un petit<br />

problème au genou. J’ai dû me faire<br />

opérer en vitesse avant le début de<br />

la saison. Un bout de mon ménisque<br />

était fissuré, il fallait couper une<br />

petite partie et le nettoyer. Je n’ai<br />

pas eu de vacances et j’ai fait toute<br />

ma rééducation à Varsovie avec le<br />

préparateur physique de l’équipe<br />

nationale. J’ai donc un peu de


Est-ce que c'est aussi une forme de<br />

revanche ?<br />

Oui, clairement. Je trouve assez fou<br />

de devoir changer de pays pour<br />

qu’on me reconnaisse à ma juste<br />

valeur. C’est dommage, mais je n’ai<br />

aucun regret. Je suis très heureux<br />

d’être où je suis aujourd’hui.<br />

Photo: Miedz Legnica<br />

retard sur la préparation. J’ai repris<br />

l’entrainement avec le groupe il y a<br />

3 semaines. Lors des discussions<br />

avec le coach, il m’a clairement dit<br />

que j’avais toutes les qualités<br />

nécessaires pour intégrer le onze<br />

de base. Le jeu de Rakow est basé<br />

sur le pressing et le système est un<br />

3-4-3 avec deux numéros 10 en<br />

soutien de l’attaquant. Au début, le<br />

coach me voit dans un de ces deux<br />

postes en soutien de l’attaquant,<br />

mais à terme, il me fera reculer en<br />

8.<br />

En rejoignant le champion de<br />

Pologne, tu as la possibilité de<br />

jouer la Ligue des Champions.<br />

C'est un bel accomplissement. Estce<br />

ton rêve ultime ?<br />

Oui, clairement. C’est un rêve de<br />

gosse de pouvoir jouer l’Europe et<br />

une formidable opportunité.<br />

Comment tu expliques qu’en<br />

Suisse, tu n’as pas eu cette<br />

reconnaissance ?<br />

En Suisse, on m'a toujours parlé de<br />

mon physique. On m'a toujours dit:<br />

« Ce que tu fais avec le ballon c’est<br />

magnifique, mais tu dois prendre du<br />

muscle ! » Quand j’ai signé en<br />

Pologne, on ne m’a jamais parlé de<br />

ça. Mes qualités avec le ballon ont<br />

toujours été mises en avant. Je n’ai<br />

jamais eu de programme spécifique<br />

de musculation. Cela s’est fait<br />

naturellement. Quand je suis arrivé<br />

à Zurich, j’ai dû suivre un<br />

programme spécifique durant 6<br />

mois et évoluer avec la réserve<br />

avant d’intégrer le groupe pro. Je<br />

devais prendre 5 kilos. J’ai<br />

l’impression qu’en Suisse, il y avait<br />

toujours une excuse. On pointait<br />

mes points négatifs au lieu de<br />

mettre en avant mes qualités. C’est<br />

tout l’inverse ici.<br />

Revenons sur ton époque<br />

servettienne. Tu fais partie de la<br />

génération 1996, une sacrée<br />

génération (Guillemenot, Zakaria,<br />

Kutesa, Rodrigues, etc) qui avait un<br />

brillant avenir. Gardes-tu contact<br />

avec certains de ses joueurs ?<br />

Oui, nous sommes toujours en<br />

contact. Ce sont des amis. Quand tu<br />

es jeune et que tu t’entraines tous<br />

les jours, tu créés des liens avec ces<br />

personnes. C’est vraiment cool de<br />

voir l’évolution de chacun en Suisse<br />

et à l’étranger.


Tu étais un des joueurs les plus<br />

prometteurs du club. Ton départ a<br />

surpris. À l’époque, on avait<br />

évoqué une séance de quad sans<br />

casque durant un camp<br />

d’entrainement en Turquie comme<br />

élément déclencheur. Est-ce que<br />

cet événement a joué un rôle ?<br />

Oui. On était jeune avec Meriton<br />

(Bytyqi), Jérémy (Guillemenot) et<br />

Christophe (Guedes). On s’est fait<br />

virer du camp d’entrainement du<br />

jour au lendemain. J’ai trouvé ça<br />

super violent. On nous a mis dans le<br />

premier vol pour Genève alors que<br />

certains n’avaient même pas 18 ans.<br />

Après ça, je suis rentré, j’ai appelé<br />

mes agents et j’ai dit que je<br />

n’acceptais pas ce traitement.<br />

Derrière, le FC Zurich de l’époque<br />

avec Chiumiento, Chikhaoui, s’est<br />

manifesté et ça ne se refusait pas.<br />

Mais c’est triste que l’histoire avec<br />

Servette se soit terminée comme<br />

cela.<br />

Es-tu parti en clash avec Servette ?<br />

Oui, je me souviens d'une anecdote.<br />

Quand ils sont revenus du camp,<br />

nous nous entrainions un peu à<br />

l’écart. Il y avait déjà des<br />

négociations avec Zurich. Je croise<br />

un membre du staff de Kevin<br />

Cooper (ndlr : l’entraineur de<br />

l’époque) et je vais le saluer comme<br />

tous les matins. Je lui serre la main,<br />

mais il ne me regarde même pas<br />

dans les yeux. J’entends quand je<br />

me retourne qu’il dit : « De toute<br />

façon, il veut se barrer à Zurich ». Ils<br />

ne m’ont pas montré de respect. J’ai<br />

clairement dit à mes agents, « on<br />

force le truc, je veux partir ! »<br />

Kutesa, Guillemenot sont revenus<br />

au club depuis. C’est une<br />

possibilité pour toi à l’avenir ?<br />

Je pense que revenir à Servette<br />

pour un Genevois, c’est toujours<br />

quelque chose de possible. En plus,<br />

je ne voulais pas un départ comme<br />

ça, donc c’est sûr qu’un retour au<br />

club ferait énormément plaisir à ma<br />

famille et à ma femme. Aussi, parce<br />

que vivre à l’étranger n’est pas<br />

toujours facile. Pour l’instant, je<br />

suis très heureux en Pologne, je ne<br />

me vois pas rentrer tout de suite.<br />

Tu as connu également Zurich,<br />

Lausanne et Xamax. Quels<br />

souvenirs gardes-tu de ces clubs ?<br />

Neuchâtel, j’en garde un mauvais<br />

souvenir, car c’était une saison très<br />

compliquée où on se battait pour le<br />

maintien. Le point positif a été que<br />

j’ai pu faire une saison pleine où j’ai<br />

joué tous les matchs. Pour Zurich,<br />

je pense que je n’ai pas vraiment eu<br />

ma chance. La saison ne prêtait pas<br />

à faire jouer les jeunes, car le club<br />

était en grande difficulté. Mais le<br />

coach, Samy Hyypiä, m’appréciait.<br />

J’ai pu faire mes débuts en Super<br />

League lors d’un derby contre GC<br />

où j’ai bien joué. Lors de la<br />

descente, je voulais absolument<br />

rester en Super League et j’ai signé<br />

à Lausanne avec Celestini. J’en<br />

garde un bon souvenir, j’ai encore<br />

beaucoup de copains là-bas.<br />

Est-ce que ton récent transfert est<br />

également une chance pour toi de<br />

te montrer pour l’équipe de Suisse<br />

? Tu y crois encore ?<br />

Oui, clairement, c’est toujours dans<br />

un coin de ma tête.


Servette FC 25 matchs 3 buts 4 assists<br />

FC Zurich 3 matchs<br />

Lausanne-Sport 67 matchs 11 buts 9 assists<br />

Xamax 32 matchs 4 buts 2 assists<br />

Miedz Legnica 62 matchs 7 buts 14 assists<br />

Si tu performes en Europe, la<br />

porte n’est pas fermée. Mais<br />

ce n’est pas un objectif. Mon<br />

objectif premier est de<br />

m'imposer et jouer l’Europe.<br />

Si je suis bon, peut-être que<br />

ça viendra.<br />

Qu’est-ce qu’il te manque<br />

pour y parvenir ?<br />

On peut toujours s’améliorer,<br />

mais je pense que maintenant<br />

que j’ai progressé, je dois<br />

surtout enchaîner les<br />

performances. L’Europe sera<br />

vraiment quelque chose de<br />

nouveau pour moi et une<br />

expérience qui peut m’aider à<br />

aller plus haut.<br />

Un contrat jusqu’en 2025<br />

dans le football moderne,<br />

c’est du court terme.<br />

Comment vois-tu la suite de<br />

ta carrière ?<br />

Moi, j'ai toujours rêvé de jouer<br />

en Espagne. C’est mon rêve.<br />

Gamin, on m’a trop parlé de<br />

belles histoires, alors,<br />

maintenant, je reste<br />

concentré sur le court terme.<br />

Je suis en Pologne, je suis<br />

dans un bon club, à moi de<br />

montrer mes qualités et<br />

ensuite, on verra. J'arrête de<br />

me projeter plus loin. Cela ne<br />

m’a pas porté chance dans le<br />

passé.


Photo: Rakow Czestochowa

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