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PANORAMA DE PRESSE - 19.07

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Hélène de<br />

Montaignac<br />

13·07·23<br />

ETIQUETAGE NUTRITIONNEL, UNE<br />

NOUVELLE OBLIGATION QUI PASSE<br />

MAL POUR LES VIGNERONS (1)<br />

Beaucoup de vignerons vivent l’étiquetage nutritionnel comme une nouvelle contrainte, à l’opposé de<br />

l’idée qu’ils se font du vin. Quelques-uns abordent cette obligation comme une opportunité de renouer<br />

avec le consommateur.<br />

Arnaud Briday s’en passerait bien. Pour le gérant du Domaine des Chers, 11,5 ha à Juliénas, dans le Rhône,<br />

l’obligation de l’étiquetage nutritionnel est une atteinte au vin, « élément culturel, historique et patrimonial<br />

français ». De plus, cette « contrainte supplémentaire pour les vignerons » ne présenterait que peu d’intérêt<br />

pour le consommateur. « Le buveur averti sait déjà ce que contient le vin. Quant au consommateur occasionnel,<br />

je ne suis pas convaincu qu’il s’en inquiétera, justement parce que c’est occasionnel dans son alimentation »,<br />

argumente-t-il.<br />

L’avis d’Anne Josseau est encore plus tranché. « Je trouve cette mesure idiote. Avant d’acheter une pizza,<br />

j’apprécie de pouvoir comparer si l’une est plus grasse que l’autre, car la valeur nutritionnelle peut varier<br />

au point d’impacter ma santé. Mais sans être fin connaisseur du sujet, chacun sait que le vin contient du<br />

raisin fermenté et, dans certains cas, du sucre. Je ne crois pas que les consommateurs veuillent se donner la<br />

peine d’aller chercher la valeur nutritionnelle des vins dans leur téléphone. À part peut-être quelques-uns<br />

d’entre eux, par curiosité », assène la gérante du Domaine des Tabourelles, 20 ha à Bourré (Loir-et-Cher), dans<br />

l’appellation Touraine Chenonceaux.<br />

À Auch, dans le Gers, Sébastien Lopez est moins vindicatif mais tout aussi dubitatif au sujet de l’intérêt de<br />

l’étiquetage nutritionnel. Gérant du Domaine du Tucoulet, il vend toute la production de ses 4 ha de vignes<br />

directement au consommateur, dans son caveau et, deux fois par semaine, sur les marchés d’Auch et de Pavie.<br />

Aucun de ses clients ne s’intéresse aux ingrédients ni aux calories de ses vins. « On discute naturellement de la<br />

qualité des vins, mais les ingrédients ne sont tout simplement pas un sujet. Il est vrai que mes clients ont plutôt<br />

dans les 60 ans et qu’ils boivent du vin depuis des dizaines d’années sans que cela ne leur ait jamais provoqué<br />

de maladie. »<br />

Pour certains, une opportunité de se rapprocher du consommateur<br />

L’avis est différent chez Ampelidae, où la réforme de l’étiquetage est vue comme une opportunité de se<br />

rapprocher du client. À la différence du domaine du Tucoulet, Ampélidea n’écoule qu’une petite partie de la<br />

production de ses 115 ha, sur place, à Jaunay-Marigny, dans la Vienne. « Nous vendons principalement en<br />

grande distribution à l’export et auprès des CHR [cafés, hôtels, restaurants, NDLR] et de magasins spécialisés<br />

en France, comme Biocoop », indique Gilles de Bollardière, le directeur technique. La maison n’a donc pas<br />

l’occasion d’expliquer sa démarche auprès du consommateur.<br />

▼ SUITE ▼<br />

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