BOM_2009

054
Ténacité et
bonne humeur
pour les trois derniers classés
Pierre Meyer
Au départ, ils étaient 519. Au terme de la régate, seuls 313 bateaux figuraient au classement,
ce qui représente plus de 200 abandons. Les trois derniers classés racontent leur aventure.
Trois récits de régatiers enthousiastes.
Pour sa septième participation consécutive au Bol d’Or, Roland Bieri (52 ans) de la Tourde-Peilz,
propriétaire d’Anthea (SUI 71) - un Selection 37 vieux de 21 ans -, nourrissait de
légitimes ambitions. N’avait-il pas déjà été classé 111 e en 2002, lors de son premier Bol ?
Avec ses cinq comparses, il était donc parti confiant en ce samedi matin du 14 juin, avec
l’objectif d’améliorer ce classement. Un peu trop pressé peut-être, puisqu’il écopait d’une
pénalité de 60 minutes pour avoir «volé» le départ; entre guillemets car il est délicat, dans
la «pétole», de maîtriser son bateau, alors que des dizaines de concurrents enchevêtrés
vous poussent vers l’avant.
A bord, pas vraiment conscient d’avoir fauté et accaparé par la manœuvre, l’équipage se
félicite plutôt de son «excellent départ»: «Nous sommes partis avec les Toucan, se souvient
Roland Bieri. Et notre choix de naviguer mi-lac a été très payant puisque nous sommes
arrivés à Yvoire vers 11h00-11h30, dans le groupe de tête». C’est à partir de là que plus rien
ne va tourner rond. «Nous avons alors raté le filet d’air qui a permis à d’autres bateaux de
se déhaler, raconte Roland Bieri. Résultat: Anthea a fait du surplace pendant deux heures,
ruinant tous nos efforts. Mais, à bord, tout le monde est resté concentré, l’œil rivé sur les
évanescentes risées et sur nos concurrents, afin de trouver les meilleures options. En vain,
1 Coucher de soleil à
bord de Sea Cloud,
le bateau lucernois.