BOM_2009

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le léman, bassin de carène
POUR FOILERS
Vincent Gillioz
L’année 2009 s’annonce comme celle de l’hydrofoil sur le Léman. Les projets de bateaux volants
n’ont en effet jamais été aussi nombreux sur nos rives, et le lac s’est transformé en véritable pôle
technologique pour foilers.
Le Léman fait rêver les audacieux depuis toujours, et les navigateurs du monde entier observent ce bassin
avec envie. Ici, tous les développements sont autorisés, les limites ne sont imposées que par les lois de
la physique et la créativité des architectes. Conditions météorologiques appropriées, environnement
économique favorable, savoir-faire helvétique et surtout passion sont les principaux ingrédients qui
ont permis au monde de la voile lémanique d’acquérir cette réputation hors du commun.
Les voiliers à foils n’échappent pas à cette règle, et les engins les plus aboutis en la matière se
développent sur nos rives. Les bateaux qui défient Archimède et son théorème sont en effet de
plus en plus nombreux à naviguer sur le lac. Les régatiers les plus réputés se tournent vers cette
nouvelle manière d’envisager la course, en volant.
1 L’Hydroptère, qui navigue
en mer, vise à battre tous les
records de vitesse à la voile.
L’Hydroptère.ch, qui devrait
être lancé début 2010 sur
le lac, sera en priorité un
bateau-laboratoire afin
d’affiner la conception d’un
futur maxi Hydroptère
océanique.
LES PRÉCURSEURS
Le principe ne date certes pas d’hier, et des embarcations équipées d’hydrofoils ont été développées
depuis plusieurs décennies dans l’histoire du nautisme. Le premier projet montrant un certain
potentiel, un Tornado modifié, est ainsi apparu au début des années 70. Les voiliers de courses
océaniques ont, de leur côté, attendu les années 80 pour tenter leurs premières expériences,
le Charles Heidsieck IV étant probablement le plus représentatif de cette période fertile. Ce
bateau n’a malheureusement jamais pu s’élever au-dessus de l’eau en raison de devis de poids
non respectés. Le fameux Hydroptère, projet d’Alain Thébault dans lequel Éric Tabarly s’est
impliqué, réalise quant à lui ses premiers vols en 1994, démontrant que le principe a de l’avenir
sur un coursier. L’Hydroptère poursuit actuellement sa campagne de records en Méditerranée.
La fièvre du foil ne gagne le Léman que quelques années plus tard même si un catamaran équipé
des appendices magiques, le Holy Smoke, remporte le Bol d’Or en 1983 déjà. L’objectif, à l’époque,
était essentiellement de soulager les flotteurs pour éviter qu’ils n’enfournent. En eaux plates,
le flotteur sous le vent ne s’élevait que de 10 à 15 centimètres.