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Message<br />
le bol d’or mirabaud: un rendez-vous rare<br />
Il est sans doute difficile d’établir avec exactitude l’époque où la voile devint un sport sur notre lac. Ce<br />
fut certes un moyen de transport, un outil de travail, mais depuis quand l’homme a-t-il eu l’idée de<br />
pratiquer ce genre de compétition sur l’eau ? La question restera peut-être sans réponse, une hypothèse<br />
historique ou archéologique annulant la précédente et ainsi de suite. Ce qu’il y a en revanche<br />
de certain, c’est que, depuis que la voile est un sport, on le pratique, peu ou prou, de façon similaire.<br />
Antonio Palma<br />
Associé commanditaire de Mirabaud & Cie, banquiers privés<br />
La première constante me semble être une certaine forme de courtoisie qui unit et anime ses<br />
adeptes. C’est tout l’état d’esprit d’un sport qui nous rappelle que l’art et la manière découlent<br />
d’une certaine humilité que nous enseigne, pour ne pas dire nous impose, sa pratique. C’est en<br />
effet une école de vie, qui nous permet de nous évader de notre quotidien, mais nous ramène<br />
sans cesse à une observation permanente de notre environnement. C’est une école de finesse et<br />
de pragmatisme, une des rares activités sportives que je connaisse qui tout en nous mettant les<br />
pieds dans l’eau… nous les ramène souvent sur terre !<br />
La seconde constante est paradoxalement variable: c’est le vent, avec son lot d’incertitudes et ses<br />
mouvements d’humeur. Nous n’avons en effet aucune emprise sur les airs, et il nous appartient de<br />
les apprivoiser si nous ambitionnons un résultat. Les airs font partie de la globalisation, ils appartiennent<br />
à tous mais, contrairement au commerce et à la finance, personne ne prétend en être le maître.<br />
Qui d’entre nous n’a pas déjà régaté avec ou sans vent, forcé de faire avec les caprices d’un coup de<br />
Joran ou une minuscule risée ? Une connaissance approfondie s’impose, de même qu’un apprentissage<br />
permanent de l’anticipation. Sans cela, il y a fort à parier que l’on rate tout simplement sa<br />
régate. L’échec ne peut alors être imputé qu’au marin lui-même, sans qu’il y ait la moindre possibilité<br />
d’accuser quiconque ou d’invoquer la responsabilité d’un tiers ou encore moins de réclamer l’aide<br />
des autorités ou de fonds souverains. Sur un bassin de régate, inutile de crier «nous voulons le même<br />
vent pour tous !» Si on en veut, il faut aller le chercher ! S’il est un domaine où cette boutade a des<br />
accents de vérité, c’est bien la voile: ce n’est pas en brassant de l’air qu’on a du vent pour autant.<br />
Le Bol d’Or Mirabaud nous apparaît comme un rendez-vous unique au monde, ce que nous confirme<br />
chaque année la présence des stars et meilleurs spécialistes de ce sport qui acceptent de partager<br />
la course avec les modestes marins dont je fais partie. C’est donc dans une ambiance exceptionnelle<br />
empreinte de convivialité que nous sommes plus de cinq cents bateaux à déterminer notre<br />
stratégie, observer les plus grands, nous mesurer à eux dans la limite de nos possibilités et, pour<br />
chacun, à chercher le meilleur résultat dans sa catégorie. Quant à la multiplicité des vents sur<br />
notre lac, elle en fait sa beauté, ses pièges et un fabuleux défi pour tous les navigateurs.<br />
C’est la somme incalculable de ces nombreux paramètres qui fait du Bol d’Or Mirabaud un<br />
rendez-vous rare pour tous les amoureux de la voile. Bon vent à toutes et à tous !