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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS CHAMPAGNE<br />
EURACTIV<br />
Hugo Struna<br />
11·07·23<br />
LE LOBBY EUROPÉEN DU VIN<br />
REMONTÉ CONTRE LES PROPOS <strong>DE</strong><br />
LA COMMISSION SUR L’INTÉRÊT DU<br />
SECTEUR (1)<br />
Les représentants européens du vin appellent les États membres et les eurodéputés à prendre leur défense<br />
après une étude de la Commission européenne minorant les conséquences de la chute de production en<br />
Europe en cas de réduction des produits phytosanitaires.<br />
En décembre dernier, les ministres de l’Agriculture ont demandé une étude d’impact complémentaire au sujet<br />
de la proposition de règlement européen encadrant l’usage durable des produits phytopharmaceutiques (SUR).<br />
Ce règlement, en cours de négociation, agite le monde de l’agriculture depuis plusieurs mois. Il vise à<br />
imposer des mesures contraignantes aux États pour réduire de 50% l’usage et les risques liés aux produits<br />
phytosanitaires d’ici à 2030, et réduire de 50% l’usage des produits les plus dangereux, comme le prévoit la<br />
stratégie européenne « De la ferme à la table » (Pacte vert pour l’Europe).<br />
« Intérêt limité » pour la sécurité alimentaire<br />
Dans cette étude complémentaire publiée le 5 juillet, la Commission européenne montre que la réalisation des<br />
objectifs de réduction des pesticides « entraînerait des pertes de rendement » pour certaines cultures, comme le<br />
raisin, « alors que pour d’autres cultures, aucun effet sur le rendement n’a été constaté ».<br />
Cette projection se base notamment sur une publication hollandaise de 2021 qui montre que cette baisse de<br />
productivité pourrait atteindre 28 % en France, -20 % en Italie et -15 % en Espagne.<br />
« Les impacts les plus importants sur les rendements ont été estimés pour des cultures qui ont un intérêt limité<br />
pour la sécurité alimentaire, l’alimentation humaine et animale, telles que le raisin, le houblon et les tomates »,<br />
souligne l’exécutif européen dans ses conclusions.<br />
« Intérêt limité » : les lobbies européens du vin n’ont pas apprécié que la Commission minore le rôle du secteur.<br />
Ils dénoncent une attitude « inacceptable » de l’institution vis-à-vis de leur filière.<br />
« Ce secteur à forte valeur ajoutée est vital pour de nombreuses régions rurales européennes, a généré des<br />
millions d’emplois et contribue de manière significative à l’équilibre commercial de l’UE », soulignent les<br />
représentants d’entreprises et opérateurs italiens, espagnols et français dans un communiqué commun.<br />
Ces derniers insistent sur la contribution « économique, sociale et culturelle » dans de nombreuses régions de<br />
l’UE, lesquelles représentent 45 % de la surface viticole mondiale.<br />
Le numéro deux de la FNSEA et viticulteur Jérôme Despey a également dénoncé cette « remise en cause » de<br />
la viticulture par Bruxelles. « Le vin est un produit économique et culturel majeur pour l’Europe, défendons-le<br />
», s’est-il exprimé sur Twitter.<br />
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