smarthome Electricien+ 92 ete 2023

LA REVUE DES INTÉGRATEURS DOMOTIQUES ET INSTALLATEURS ÉLECTRIQUES EN PETIT TERTIAIRE, RÉSIDENTIEL ET COLLECTIF
SMARTHOME
BIEN INSTALLER UNE
BORNE DE RECHARGE
EN COPROPRIÉTÉ
Couverture réalisée avec une Intelligence Artificielle
INTERVIEW d’Anne-Sophie Perrissin-Fabert d’Ignes • DOSSIERS Concevoir et gérer efficacement les
réseaux Wi-Fi d’entreprises – les solutions de stockage • ENTRETIENS avec ABB – Hager – HIKmicro
– Homematic IP – Michaud – Tri’n’Collect – Viessmann • FOCUS sur les éclairages extérieurs dans
le résidentiel et petit tertiaire • PORTRAITS Lébénoïd • 5 minutes avec Qualifelec
Retrouvez la version ebook sur www.filiere-3e.fr
Une publication de 3eMédias
ISSN : 2297-098X ELECTRICIEN+ N. 92 - ÉTÉ 2023

LA REVUE DES INTÉGRATEURS DOMOTIQUES ET INSTALLATEURS ÉLECTRIQUES EN PETIT TERTIAIRE, RÉSIDENTIEL ET COLLECTIF
SMARTHOME
© AmelieMarzouk-Ignes
6
© TP-Link
11
© Socomec
44
BIEN INSTALLER UNE
BORNE DE RECHARGE
EN COPROPRIÉTÉ
Couverture réalisée avec une Intelligence Artificielle
INTERVIEW d’Anne-Sophie Perrissin-Fabert d’Ignes • DOSSIERS Concevoir et gérer efficacement
51
38
© DoorBird 48
les réseaux Wi-Fi d’entreprises – les solutions de stockage • ENTRETIENS avec ABB – Hager –
HIKmicro – Homematic IP – Michaud – Tri’n’Collect – Viessmann • FOCUS sur les éclairages
extérieurs dans le résidentiel et petit tertiaire • PORTRAITS Lébénoïd • 5 minutes avec Qualifelec
Retrouvez la version ebook sur www.filiere-3e.fr
Une publication de 3eMédias
ISSN : 2297-098X ELECTRICIEN+ N. 92 - ÉTÉ 2023
Couverture réalisée avec une Intelligence Artificielle
04 TENDANCES ET MARCHÉS
04 Sonepar
Toute l’énergie au service des installateurs
05 Filière
Urmet Group devient majoritaire
au capital de Solinnov
Fabricant
Wiha célèbre le Red Dot Award :
Product Design 2023
06 INTERVIEW
Filière électrique et numérique
IGNES, un syndicat toujours plus actif
10 DOSSIER
Recharge de véhicule électrique
Installer des IRVE dans les
copropriétés
16 CE SONT EUX QUI EN
PARLENT LE MIEUX
Michaud, l’offre jusqu’au point de charge
17 5 MINUTES AVEC QUALIFELEC
Les qualificateurs : l’expertise
de Qualifelec
18 FOCUS
Réseaux internet
Concevoir et gérer efficacement
les réseaux Wi-Fi d’entreprises
22 AVIS D'EXPERT
Bâtiment connecté
Mesure et pilotage : une clé face
à la crise énergétique ?
24 QUESTIONS À
Mobilité
Hager, le spécialiste de la borne
de recharge, continue d’innover
25 PORTRAIT
Lébénoïd
Des femmes et des hommes font
que l’aventure continue… (suite)
28 QUESTIONS À
28 Maison connectée
Homematic IP, le leader du smart
home se déploie en France
30 Maison connectée
La nouvelle version de la solution
domotique d’ABB, free@home,
promet beaucoup
31 LETTRE
35 LE COIN DU DIRIGEANT
Rénovation énergétique
Le décret tertiaire, exigences
et solutions
36 ENTRETIEN
Tri’n’Collect
Le tri sur chantier simplifié
à son extrême
37 FOCUS
37 Sobriété énergétique
L’appel de la filière électrique
38 Éclairage
Choisir le bon indice de protection (IP)
pour l’éclairage extérieur
41 DOSSIER
Stockage
Les solutions se développent, portées
par le déploiement des énergies
renouvelables
46 CE SONT EUX QUI EN
PARLENT LE MIEUX
Stockage d’énergie
Les systèmes hybrides et l’ECS
permettent de stocker les calories
produites
48 PRODUITS
51 CE SONT EUX QUI EN
PARLENT LE MIEUX
Hikmicro, tout pour conquérir
l’Europe et la France
3e Médias
17, rue de l’Amiral Hamelin
75016 Paris
Directeur de la publication : Jean Tillinac
Rédacteur en chef : David Le Souder
Relations abonnements : Juliette Aguelon
compta.3emedias@gmail.com
Publicité : Sandrine de Montmorillon
06 51 30 28 68 - sdm@filiere-3e.fr
Abonnements Electricien+
formule print & digital 1 an :
France métropolitaine : 65€ TTC
Communauté européenne : 70€ HT
Reste du monde : 85€ HT
Tarif au numéro : 17€ TTC
Conception et réalisation :
Planète Graphique Studio
95, boulevard Berthier, 75017 Paris
Corrections : Laurence Chabrun
laurencechabrun@gmail.com
Impression : imprimerie de Champagne,
52200 Langres
Routage : ARS
© 3e Médias, Paris. Reproduction interdite.
Toutefois, des photocopies peuvent être réalisées
avec l’autorisation de l’éditeur.
Dépôt légal : juillet 2023
LISTE DES ANNONCEURS
WAGO......................................4 e de couverture
ELECTRICIENS SANS FRONTIÈRE ................ 9
HAGER........................................................... 13
MICHAID ....................................................... 15
DOORBIRD..................................................... 19
HOMEMATIC IP ............................................. 29
LÉBÉNOÏD...................................................... 39
VIESSMANN................................................... 45
QUALIFELEC.................................................. 47
À LIRE
LETTRE CSEEE À DÉCOUVRIR.............. 31 à 34
2 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 92 - ÉTÉ 2023

ÉDITO
IRVE, photovoltaïque
et stockage :
de réelles opportunités
pour les électriciens
Il faut de tout pour faire un monde. Des électriciens qui font de la pure électricité et ceux qui s’orientent
vers le smart. Les dernières tendances et innovations pour le photovoltaïque, le stockage et la mobilité
électrique ont été présentées du 14 au 16 juin à Munich lors de The smarter E Europe regroupant quatre
salons professionnels : Intersolar Europe, ees Europe, Power2Drive Europe et EM-Power Europe. Ces
sujets sont de plus en plus répandus et convergent toujours plus dans le cadre de la décarbonation et du
couplage sectoriel. Pour les professionnels de l’électricité, il en résulte d’importantes opportunités.
L’Europe a acté, dans le plan REPowerEU, que la part des énergies renouvelables dans le mix énergétique
de l’UE sera de 45 % d’ici 2030. 2022 a été une nouvelle année record en Europe en matière d’installation
de systèmes d’énergie photovoltaïque et de dispositifs de stockage d’énergie, ainsi que d’immatriculation de
véhicules électriques. Ce n’est donc que le début d’une nouvelle ère de l’énergie. Les puissances installées en
photovoltaïque augmentent toujours, avec une hausse de 47 % en 2022 par rapport à 2021 et une capacité
de 41,4 GW.
Le stockage d’électricité associé au photovoltaïque et à la mobilité électrique gagne en importance. Ainsi,
en Allemagne, en 2022, l’Association fédérale allemande de l’industrie solaire (BSW-Solar) annonce une
hausse de 52 % par rapport à 2021 (627 000 accumulateurs d’électricité solaire domestiques installés). Plus
des deux tiers des nouveaux systèmes photovoltaïques résidentiels s’accompagnent désormais d’un dispositif
de stockage domestique. Le stockage à la demande de l’électricité solaire en autoproduction offre en effet la
possibilité de recharger des voitures électriques à batteries. Le schéma directeur « infrastructure de recharge »
(Masterplan Ladeinfrastruktur) du gouvernement fédéral allemand part également du principe qu’environ
85 % des recharges s’effectueront à domicile ou sur le lieu de travail.
Les fabricants travaillent intensément et proposent déjà des solutions pour la convergence du photovoltaïque,
du stockage et de la mobilité électrique. Un panel de solutions qui va des bornes de recharge murales
intelligentes aux accumulateurs à batterie évolutifs et aux onduleurs multifonctionnels, en passant par les
systèmes de gestion de l’énergie. Dans le dossier « Bien installer des bornes de recharge en copropriété »,
présenté dans ce numéro d’Elec+, les fabricants confirment que la recharge lente et à faible puissance va se
démocratiser loin devant le droit à la prise individuelle.
Les installateurs deviennent alors les acteurs essentiels pour interconnecter les systèmes. Il est en effet
essentiel qu’à terme, l’installation photovoltaïque, le système de stockage et la borne de recharge murale
puissent communiquer efficacement entre eux, afin d’optimiser la recharge solaire de la voiture électrique, si
possible en ménageant le réseau.
Pour que l’ensemble fonctionne efficacement, il est nécessaire d’optimiser et de piloter les charge et décharge.
Les installateurs vont devoir fortement accompagner leurs clients lors des opérations d’installation et de
maintenance. Et devront nécessairement avoir des compétences en numérique.
Le mariage du photovoltaïque, du stockage et de la mobilité électrique ouvrent de belles perspectives aux
professionnels de l’électricité. Les besoins de qualification et de formation augmentent, tandis que les
opportunités économiques se multiplient. C’est à la fois un défi et une opportunité pour les professionnels
du secteur de l’électricité. •
David Le Souder
SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 92 - ÉTÉ 2023 - 3

TENDANCES ET MARCHÉS • Actualité
SONEPAR
Toute l’énergie au service des installateurs
Les enseignes Sonepar Connect
et CGED deviennent Sonepar
Cette évolution de marque est un projet avec
pour objectif d’améliorer l’expérience dans
chacune des agences et sur le web. La proximité
et le lien humain font partie de l’ADN de
Sonepar, et c’est l’engagement de les maintenir,
notamment grâce à :
• Un réseau de 400 agences partout en France :
disponibles et à moins de 30 minutes
• Une structure logistique nationale appuyée
par 6 plateformes qui livrent les agences, les
dépôts et les chantiers au quotidien
• Un écosystème digital unique, sonepar.fr.
800 MW
soit deux fois la
consommation d’une ville
comme Montpellier, ont été
économisés à la pointe de
consommation le lundi 4 avril
2022 grâce à la mobilisation
des Français suite à l’alerte
lancée par RTE.
Transformation numérique majeure
pour Sonepar
Sonepar déploie une transformation numérique
majeure avec les solutions de Microsoft,
Publicis Sapient et Hitachi Solutions. Au cours
des cinq prochaines années, Sonepar va investir
plus d’un milliard d’euros dans sa transformation
numérique pour une expérience client
personnalisée, facilitant la recherche et l’achat
de produits, quels que soient le moment et le
mode d’interaction souhaité.
« Sonepar transforme les relations entre ses clients
et ses collaborateurs, à la fois numérique et physique,
instaurant à travers sa plateforme omnicanale
un dialogue constant, visant l’excellence
de la commande à la livraison. Sonepar y parviendra
via Spark, une plateforme omnicanale
synchronisée, alimentée par Microsoft Azure et
Jérémie Profeta, Chief Transformation
Officer de Sonepar.
▼
Dynamics 365. Sonepar s’associe à Microsoft,
Publicis Sapient et Hitachi Solutions », commente
Jérémie Profeta, Chief Transformation Officer
de Sonepar. •
© Sonepar
Nominations
Yannick SAINT ROCH
est le nouveau
directeur général
du syndicat SERCE
(les entreprises de la
transition énergétique et
numérique). Il succède
à Anne Valachs, qui
a occupé la fonction
pendant 14 ans.
© Sonepar
CONTA-CLIP, fabricant de technologies de
connexions électriques et électroniques a augmenté
son chiffre d’affaires de plus de 50 %. Par ailleurs, en
2022, l’entreprise a augmenté de 36 % les effectifs
travaillant à son siège. Conta-Clip conçoit régulièrement
des solutions innovantes pour la gestion des câbles
et le câblage des armoires électriques, aux avantages
multiples pour les utilisateurs. Son potentiel d’innovation
se traduit par un grand nombre de brevets déposés.
Jean-Pascal de Peretti, président du SERCE et
Hervé Gouyet, président d’ÉLECTRICIENS SANS
FRONTIÈRES, ont signé le 7 février dernier la
convention de renouvellement de leur partenariat,
conclu en 2014. Le Serce entend ainsi poursuivre son
action dans la continuité des démarches de responsabilité
sociétale déjà engagées par les adhérents du Serce.
Signature du Contrat d’objectifs et de performance
2023-2027 de CMA FRANCE. Il s’agit là du second
COP signé entre le réseau des Chambres de Métiers et
de l’Artisanat et sa tutelle. Le précédent COP, qui a couru
de 2020 à 2022, a été mené alors que le réseau était en
pleine mutation (la régionalisation a vu le passage de 87 à
21 établissements).
ABB a récemment procédé à l’acquisition d’Eve
Systems, ce qui lui permet d’étendre sa gamme de
technologies domotiques. L’entreprise devient le leader
des technologies de connectivité au standard Matter
et du protocole sans fil Thread retenus par tous les
principaux acteurs du secteur.
DualSun dévoile sa gamme solaire 100 %
bas-carbone et reçoit l’Award Top Brand PV 2023.
À l’heure où DualSun franchit une nouvelle étape en
réduisant l’empreinte carbone de l’ensemble de sa
gamme de panneaux solaires, le fabricant français
reçoit pour la troisième année consécutive le label Top
Brand PV à l’occasion du salon Intersolar.
La 34 e édition du Concours Lumières organisé par
le SERCE met à l’honneur des réalisations sobres
et porteuses de sens. Le premier prix du Concours
Lumières 2023 est décerné à l’unanimité à la ville
4 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 92 - ÉTÉ 2023

TENDANCES ET MARCHÉS • Actualité
FILIÈRE
Urmet Group devient majoritaire
au capital de Solinnov
Pour développer La Maison Bienveillante®,
Urmet Group, le leader sur le marché de
l’interphonie et du contrôle d’accès en France,
vient d’annoncer sa prise de participation majoritaire
dans la société Solinnov, le spécialiste
des solutions de maintien à domicile. Urmet
Group souhaite ainsi développer les services
proposés aux utilisateurs dans l’habitat, en particulier
dans l’accompagnement des personnes
fragiles.
La Maison Bienveillante® est un dispositif
qui enrichit les fonctions du logement pour
améliorer le bien-être et la sécurité de ses
FABRICANT
Wiha célèbre le Red Dot Award : Product Design 2023
43
jurés internationaux se sont réunis et
ont décidé de récompenser le nouveau
produit Wiha. La conception du sac à dos combine
un certain nombre de caractéristiques spécifiques
qui offrent une grande polyvalence en
termes de fonctionnalité, de robustesse, d’ergonomie
et, surtout, de sécurité à ses utilisateurs
lors d’interventions en déplacement ou sur des
chantiers de construction. À l’intérieur, il y a
également beaucoup d’espaces de rangement
pour des équipements supplémentaires.
« Nous sommes très fiers que notre concept de sac
à dos ait pu convaincre le jury du célèbre Red Dot
Award », a déclaré Sven Wilde, responsable
marketing du groupe Wiha, avant d’ajouter :
« De nombreuses idées et concepts, que nous avons
recueillis lors de réunions avec les professionnels ou
lors d’analyses des besoins et des situations sur les
chantiers, ont été intégrés dans son développement.
Notre objectif était de trouver des solutions à un
grand nombre de défis et de difficultés typiques et
fréquentes lors des interventions en déplacement. » •
occupants. Il repose sur une solution globale
matérielle, logicielle et humaine pour
une analyse en temps réel de la situation du
logement et de ses occupants, ce qui permet
d’agir et de réagir en conséquence et selon les
Jean-Louis PATAT,
cofondateur de Solinnov.
▼
Pascal PERRIN, directeur
opérationnel d’Urmet.
▼
besoins. La Maison Bienveillante® apporte
aux habitants de réels bénéfices dans les
domaines du confort, des économies, de la
sécurité, de la prévention, de l’assistance et
du maintien du lien social. •
de Mazamet (81) pour la mise en lumière d’une
passerelle himalayenne, symbole de la reconversion
réussie de son territoire ; la communauté de
communes Maurienne-Galibier (73) remporte le
deuxième prix pour la mise en valeur du fort du
Télégraphe. Les villes d’Yerres (91) et de Lyon (69)
remportent ex aequo la troisième place pour la
mise en lumière du parc Budé et le projet artistique
« Traverser la lumière », chacun valorisant deux sites
jusqu’alors délaissés.
ABB FRANCE accompagne la filière et optimise
la gestion énergétique des bâtiments sur le décret
BACS. En 2023, l’État élargit l’adoption des BACS au
sein du parc de bâtiments tertiaires dont la puissance
nominale est supérieure ou égale à 70 kW (environ
1 000 m 2 ). ABB accompagne la filière en offrant
des solutions GTB Plug & Play simples et rapides à
installer pour rénover notamment des infrastructures
existantes.
FINDER conçoit et fabrique des solutions pour
favoriser la mobilité verte et optimiser les bornes
de recharge de véhicules électriques made in the
Alpes. La gamme de produits pour la mobilité
électrique s’appuie sur le savoir-faire de Finder,
fabricant depuis 1954 de solutions de commutation,
de régulation ou encore de comptage, alliant design,
ergonomie, facilité d’installation et d’utilisation, avec
l’un des meilleurs rapports qualité/prix du marché.
Le groupe LIGHTING DÉVELOPPEMENT,
fondé en 2018, regroupant les marques LÉBÉNOÏD,
INTEGRATECH, SUNLUX GROUP, annonce
l’intégration de SPECECLAIR ET SPECILUX. La
société Specilux commercialise des produits linéaires
et des spots pour le commerce, des luminaires
destinés aux bureaux et aux industries, ainsi que
des structures d’éclairage décoratives spécifiques et
fonctionnelles. Spececlair est le site de production de
ces éclairages, elle est dotée d’un atelier mécanique
de profilage, découpe, pliage et soudage de tôle, d’un
centre de peinture ainsi que d’une unité dédiée à la
fabrication de cartes électroniques.
SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 92 - ÉTÉ 2023 - 5

INTERVIEW
FILIÈRE ÉLECTRIQUE ET NUMÉRIQUE
IGNES, UN SYNDICAT TOUJOURS
PLUS ACTIF
”
Quand la ministre
Agnès Pannier-Runacher
dit que tout ne se règle
pas dans les textes de loi,
je suis en phase avec
ces propos.
”
© AmelieMarzouk-Ignes
IGNES, l’Alliance des industriels des
solutions électriques et numériques
prend de plus en plus d’importance dans
le débat public et politique. Ce syndicat
de fabricants dirigé par Anne-Sophie
Perrissin-Fabert, déléguée générale
d’IGNES, nous explique comment les
fabricants se mobilisent pour aller vers
un monde plus sobre et économe.
Electricien+ - Chaque syndicat
a ses prérogatives, mais
beaucoup d’actions sont menées
conjointement avec les autres
syndicats de la filière électrique et
vous avez cosigné de nombreuses
tribunes. Est-ce une stratégie pour
gagner en visibilité ?
Anne-Sophie Perrissin-Fabert – Nous
avons surtout le souhait de gagner en
lisibilité. En groupe, nous sommes plus
forts et tous les syndicats de la filière
électrique sont complémentaires. Chez
IGNES, c’est dans notre culture car
nous sommes déjà le fruit d’une alliance.
C’est l’ADN d’IGNES de fédérer
des industriels qui sont tous les jours
concurrents, mais qui se mobilisent aussi
pour obtenir une parole collective. Et
c’est vrai qu’aujourd’hui, nous défendons
des sujets dont les enjeux sont au cœur
de l’actualité. Nous avons le souhait de
travailler en filière afin de renforcer notre
discours collectif pour être cohérents,
alignés et plus facilement entendus.
Historiquement, on est une filière
très forte, très soudée, installateurs,
distributeurs, fabricants et
énergéticiens.
Le syndicat a été auditionné par
la commission d’enquête sur
l’efficacité des politiques publiques
en matière de rénovation. Et vous
êtes passée au JT de France 2.
IGNES prend de l’envergure sur les
sujets de société.
A.-S. P.-F. – Nous avons cette chance
que nos sujets soient au cœur des enjeux
de société et nos adhérents ont les
solutions qui y répondent. C’est notre
rôle de représenter la filière et d’être
porte-parole auprès du grand public sur
le bénéfice des solutions qui peuvent
jouer un rôle clé dans le quotidien des
Français. C’est donc cette dimension
qu’IGNES essaie d’incarner de plus en
plus.
On essaie de faire des propositions et
d’être constructifs afin d’apporter des
idées pour faire bouger les lignes, pour
déclencher ce qui peut être le maillon
manquant. Quand la ministre Agnès
Pannier-Runacher dit que tout ne se
règle pas dans les textes de loi, je suis
en phase avec ces propos. Il faut aussi
être sur le terrain et mettre les gens
autour d’une table pour que certaines
choses avancent. Certes, le législatif et
le réglementaire sont nécessaires, mais
beaucoup de sujets relèvent surtout
de leur mise en application et de la
mobilisation des acteurs sur le terrain.
Au sein d’IGNES, les femmes sont
très présentes et dernièrement, des
femmes ont été élues aux directions
de grandes institutions ou de
grands groupes. Est-ce que les
choses changent vraiment ?
A.-S. P.-F. – Je pense que la féminisation
est clairement un enjeu saisi par tous
nos adhérents. Tous ont des politiques
incitatives sur ce sujet-là. Cela étant,
il faut laisser du temps au temps pour
6 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 92 - ÉTÉ 2023

INTERVIEW
que les choses évoluent. Chez IGNES,
on a un exemple très concret sur notre
comité « Éclairage de sécurité », qui a
connu un certain nombre de départs
en retraite et de renouvellements. Et
ce comité sera bientôt majoritairement
féminin.
Si vous êtes d’accord, faisons le point
sur les avancées des sujets du syndicat, à
savoir le bâtiment connecté, la sobriété
énergétique, le maintien à domicile, la
réduction des émissions carbone et la
sécurité des biens et des personnes.
Que proposez-vous sur
le bâtiment connecté ?
A.-S. P.-F. – Le digital et le connecté ne
doivent pas être une fin en soi. Pour
IGNES, c’est une couche d’intelligence
et de fonctionnalité au service d’un
usage. Aujourd’hui, deux usages
principaux tirent le connecté. Premier
axe : la sobriété énergétique qui s’ajoute
à l’efficacité énergétique. L’idée est de
compléter le panel isolation, ventilation,
changement de chaudière avec du
pilotage. C’est une grande nouveauté,
qui a pris son élan à l’occasion du
premier plan de sobriété. On voit
clairement dans les politiques publiques
les textes qui intègrent progressivement
cette dimension de pilotage. Nous
appelons d’ailleurs à la publication
d’un guide pour accompagner le décret
« thermostat » qui impose la présence
d’un thermostat dans toutes les pièces
des logements à horizon 2027.
Deuxième axe : le bien vieillir grâce
à l’adaptation des logements. Le
dispositif MaPrimeAdapt’ prendra effet
le 1 er janvier 2024 et nous travaillons
le sujet de l’adaptation en étroite
collaboration avec la filière Silver éco.
C’est un enjeu de société majeur, avec
la courbe démographique qui ne cesse
de croître. Ce doit être une véritable
politique publique qui ne se résume
pas à un guichet financier. Il est certes
important de soutenir les ménages
qui en auront le plus besoin, mais il
est aussi important que la politique
publique d’adaptation des logements
au vieillissement engage une prise
de conscience et une évolution des
comportements auprès de l’ensemble
des seniors et leurs proches aidants.
Pouvons-nous faire un focus
sur les sujets de l’énergie ?
A.-S. P.-F. – Le fameux décret
« thermostat » est paru il y a quelques
jours et va imposer des solutions de
pilotage du chauffage, somme toute
basiques pour les professionnels,
mais qui introduisent quand même la
régulation pièce par pièce ou par zone,
avec de la programmation. Donc c’est
quand même un grand progrès. On
espère que ce socle réglementaire va
permettre d’inciter et faire la promotion
de solutions plus performantes et
plus intelligentes. Pour rappel, cette
obligation impose une régulation par
pièce aussi bien en logement neuf qu’en
existant. En simplifiant, c’est l’équivalent
du décret BACS sur la partie chauffage,
mais pour le résidentiel. Ces solutions
connectées apportent plus de services
et d’économies d’énergie. Fin 2022,
1 thermostat sur 2 vendus était connecté,
ce qui n’était pas le cas au début de
l’année. Grâce à de la pédagogie, on doit
pouvoir valoriser davantage son réel
bénéfice économique. Finalement mieux
gérer son budget, sans perte de confort.
Comment vous placez-vous sur
l’approche réduction de carbone ?
A.-S. P.-F. – RTE a édité l’application
EcoWatt. Véritable météo de l’électricité.
ÉcoWatt informe en temps réel sur le
niveau de consommation électrique des
Français, région par région. L’outil est
disponible gratuitement sur internet.
IGNES a été un des premiers signataires
de la charte. Nous avons de nombreux
adhérents qui l’ont également signée.
Certains sont même allés plus loin
puisqu’ils ont implémenté l’API dans
leurs solutions de pilotage connecté. Il y
a plusieurs aspects sur la partie sobriété.
C’est l’idée du consommer mieux. On
sait qu’en fonction de l’heure à laquelle
on consomme, l’impact carbone n’est pas
le même. C’est un chantier qui est devant
nous, car les tarifs uniques de l’énergie ne
reflètent pas la réalité carbone. L’objectif
serait de plus consommer en dehors des
périodes de pointe.
Et concernant la sécurité
des biens et des personnes ?
A.-S. P.-F. – Nous avons saisi
l’opportunité des élections régionales
puis présidentielles pour renforcer ce
travail de pédagogie et de sensibilisation
de fond autour de l’importance de
la sécurisation des accès. À titre
d’exemple, nous avons salué la mesure de
subvention, lors de l’achat d’une alarme,
prise par Valérie Pécresse, présidente
de la région Île-de-France, incitant à
protéger au mieux son domicile. Et nous
”
Nous venons de
décider d’étendre
le périmètre de nos
actions stratégiques
au Smart Home Net
Zero.
”
poursuivons cet effort de communication
en période de départ en vacances.
Nous échangeons aussi beaucoup avec
l’association Vigik et le groupe La Poste.
Vous continuez à participer à
Objectif Fibre et venez de faire
paraître le Guide 2023. Est-ce
encore un sujet d’actualité ?
A.-S. P.-F. – Effectivement, il s’agit
du nouveau guide actualisé sur le
raccordement des locaux individuels
neufs. On a publié l’année dernière celui
sur le raccordement pour les immeubles
collectifs neufs ou rénovés. Ces deux
guides restent toujours d’actualité. En
effet, bien que nous soyons presque
arrivés au bout du déploiement de la
fibre, il reste encore à finaliser les travaux
de raccordements des abonnés dans les
territoires. L’enjeu porte vraiment sur
le raccordement et la chaîne de qualité
qui va permettre une bonne connexion
dans toutes les pièces de vie du domicile.
Pour l’instant, il y a encore du chemin à
faire compte tenu de l’insatisfaction de
nombreux Français. Sur ce sujet-là, on a
travaillé avec Promotelec. Une campagne
a été menée pour promouvoir le rôle
des électriciens face aux problèmes de
connexion internet.
IGNES a été l’instigateur de
FAB-DIS, le format d’échange de
données produits standardisées
entre fabricants et distributeurs. Ce
format dépasse maintenant la filière
électrique. Est-ce une réussite ?
A.-S. P.-F. – C’est une société dont
IGNES est actionnaire à 50 % avec
Coédis (fusion de la FDME et de la
FNAS). C’est une belle réussite que
cette initiative prise par notre filière
électrique ! L’habitude de travailler
ensemble, comme je le mentionnais au
début de cet entretien, nous a permis
de dépasser nos différences pour créer
un format unifié standardisé d’échanges
de données qui est aujourd’hui utilisé
SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 92 - ÉTÉ 2023 - 7

INTERVIEW
”
Le fameux
décret « thermostat »
est paru il y a
quelques jours et
va imposer des
solutions de pilotage
du chauffage.
”
© DR
par toute la filière électrique. Ce
format est maintenant repris dans de
nombreux autres secteurs du bâtiment.
Nous prévoyons une communication
prochainement sur le sujet FAB-
DIS V3.
Le programme Oscar, dédié aux
parties prenantes de la rénovation
énergétique, a pour objectif de
faciliter l’accès aux aides publiques
(aides de l’ANAH) et privées (CEE).
Pouvez-vous nous expliquer
ce programme peu connu des
artisans ?
A.-S. P.-F. – Le programme Oscar est
encore peu connu des électriciens, du
fait de sa récente application. Pour
en savoir plus, il faut aller sur le site
programme-oscar-cee.fr. Le programme
Oscar s’engage au plus près des acteurs
de la filière du bâtiment pour faciliter
l’accès aux aides à la rénovation
énergétique. Il s’agit d’un programme
de certificats d’économies d’énergie
(CEE). Nous croyons beaucoup dans ce
programme qui a deux volets : un volet
de formation et de référents sur les aides
”
En groupe,
nous sommes
plus forts et tous
les syndicats
de la filière
électrique sont
complémentaires.
”
8 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 92 - ÉTÉ 2023
à la rénovation parmi les professionnels.
Il est pour nous très important de
s’appuyer sur la filière professionnelle
(artisans, distributeurs, industriels) pour
accompagner et informer sur ces aides
incitatives. L’autre volet du programme
est une expérimentation sur une solution
numérique qui va faciliter le parcours
client pour l’utilisation des CEE de
petits montants, en s’appuyant sur
le distributeur professionnel comme
une véritable pierre angulaire. Car
aujourd’hui, trop peu de personnes se
mobilisent pour récupérer ces CEE
qui soutiennent des produits de petits
montants, car il y a plus de démarches
administratives pour l’électricien ou
pour le particulier que de gain financier.
L’expérimentation a prévu un parcours
qui ne change pas ou très peu les
habitudes des installateurs.
Je constate que l’activité et la
présence d’IGNES vont croissantes.
Vous êtes présents politiquement,
vous sortez des guides, des
dossiers, des articles, vous êtes
sur les salons et à la TV. Comment
faites-vous ?
A.-S. P.-F. – Nous avons la chance d’être
une équipe de 9 permanents. On est une
équipe très mobilisée, avec des adhérents
également très engagés. Nous prévoyons
d’ailleurs de renforcer l’équipe avec deux
nouvelles recrues.
Le mot de la fin ?
A.-S. P.-F. – J’aurais souhaité vous parler
du sujet de l’adaptation au changement
climatique. Nous avions soulevé
beaucoup de sujets d’actualité dans nos
propositions pour la présidentielle. Mais
le volet de l’adaptation au changement
climatique en est un qui ressort
particulièrement. Tous les enjeux de
confort d’été, avec les fortes chaleurs,
sont importants car nos adhérents
ont des solutions efficaces qui allient
protections solaires et pilotage des
brasseurs d’air et de la climatisation.
C’est un thème qui nous tient à cœur
et nous venons, à l’occasion de notre
assemblée générale, de décider d’étendre
le périmètre de nos actions stratégiques
au Smart Home Net Zero, pour nous
inscrire pleinement dans les enjeux
de décarbonation du bâtiment. Dans
ce cadre, IGNES annonce la création
de Clubs, à commencer par le Club
« Je décale » pour massifier le 3 e pilier
de l’appel gouvernemental « Je baisse,
j’éteins, je décale », visant à mieux piloter
les consommations énergétiques. Il y a
plus de 10 ans, IGNES s’est forgé autour
du Smart Home, promesse d’un habitat
intelligent au service de la sécurité et
du confort de l’occupant. Pour répondre
aux enjeux globaux de décarbonation,
IGNES étend aujourd’hui sa vocation au
Smart Home Net Zero : un habitat au
service du quotidien des Français et qui
devient évolutif face à une plus grande
électrification (véhicule électrique,
pompe à chaleur, photovoltaïque,
autoconsommation…). Par exemple,
en quittant son logement, l’habitant
va enclencher son système d’alarme,
ce qui va automatiquement engendrer
une fermeture des volets et une baisse
de la température du chauffage ou de la
climatisation, selon la saison. Autant de
solutions qui, au-delà du confort et de
la sécurité, sont capables de favoriser la
sobriété, de faciliter l’autoconsommation
et de contribuer à l’équilibre du système
électrique, notamment grâce à une
infrastructure électrique et numérique
performante, des équipements connectés
et un pilotage global à l’échelle du
logement.

SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 92 - ÉTÉ 2023 - 9

DOSSIER
RECHARGE DE VÉHICULE ÉLECTRIQUE
Installer des IRVE
dans les copropriétés
Le consensus scientifique international est clair : il est impératif de lutter contre le réchauffement
climatique en visant la neutralité carbone. La mobilité représente en France la première source
d’émission de CO 2
mais c’est aussi le premier composant de la pollution atmosphérique. Il est
donc nécessaire de réduire fortement son impact. Les installateurs jouent un rôle primordial dans la
réalisation de cet objectif et le marché de la recharge lente et à faible puissance lui tend les bras, que
ce soit à domicile, en immeuble ou à l’entreprise, dès lors que la recharge se situe dans un ensemble
collectif avec des parkings ou des garages soumis à la copropriété.
ici 2025, il est prévu qu’une voiture neuve sur
D’ cinq vendues sera électrique dans le monde.
Ce ratio devrait passer à 2 sur 5 d’ici 2030 et 100 %
en 2035, pendant que les véhicules électriques devraient
atteindre la parité tarifaire avec les véhicules
thermiques en 2025. Le droit à la prise est très intéressant
mais n’a que peu d’intérêt face à l’explosion
des besoins de recharge, sauf à n’avoir que deux ou
trois bornes de recharge de véhicules électriques
IRVE à installer. Deux solutions sont disponibles.
L’une étant de mettre en place un compteur général
dédié à la recharge IRVE à partir duquel les bornes
de recharge sont desservies. C’est ce que font les
opérateurs de recharge parce que cela correspond à
un modèle économique de vendre des abonnements
tout compris incluant l’énergie. L’autre solution
étant de faire une colonne horizontale sur le même
principe que la colonne montante, mais cette fois-ci
placée à l’horizontale dans les parkings pour alimenter
les voitures avec un compteur Linky individuel à
chaque place de parking. L’abonné paie au kilowattheure,
en ayant le choix de son fournisseur d’énergie.
Ce qui implique deux Linky et deux abonnements
tarif bleu 9kVA, même si des offres couplées
devraient bientôt être proposées.
Cette solution (extension du réseau public de distribution)
offre à chaque place 7,4 kVA. C’est largement
suffisant pour un client qui recharge sa voiture
dans la nuit. Cette valeur est recommandée par les
pouvoirs publics par l’arrêté paru le 23 décembre
2020 qui définit des puissances de réservation basées
sur une puissance de 7,4 kVA. N’importe quel
véhicule se recharge en moins de 10 heures, avec
cette puissance. D’autant plus intéressant que les
constructeurs recommandent de ne pas recharger
chaque jour et à 100 % son véhicule, car l’efficacité
dépend d’un nombre de cycles de recharge.
La recharge lente en copropriétés
est indispensable
Pratique et moins coûteuse que la recharge publique
ou la recharge haute puissance, la recharge lente
peut s’effectuer en heures creuses, offrant une vraie
solution de flexibilité pour le réseau électrique. Il
est indispensable que cette possibilité de recharge
à domicile soit accessible lorsque l’habitation ou les
© AFOR
© AFOR
10 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 92 - ÉTÉ 2023

DOSSIER
© AFOR
bureaux se situent dans un ensemble collectif avec
des parkings ou des garages soumis à la copropriété.
La simplification des procédures de décision en assemblée
générale et la possibilité de bénéficier d’un
dispositif de préfinancement des infrastructures
collectives permettent aux entreprises adhérentes à
l’AFOR, l’Association française des opérateurs de
recharge, de proposer des solutions attractives aux
syndics de copropriétés et aux conseils syndicaux. Il
est à souligner que l’équivalent pour la colonne horizontale
est le préfinancement de l’infrastructure par
le gestionnaire du réseau de distribution. Les arrêtés
donnant le coup d’envoi de ce mécanisme sont parus
au Journal officiel le 10 juin 2023. Dans l’observatoire
publié par l’AFOR, à fin 2022, moins de 20 %
des places de parkings en immeubles étaient couvertes
par le service d’un opérateur de recharge. Le
nombre de places de parking pouvant être équipées a
connu une croissance exponentielle depuis 2021. En
moins d’un an, plus de 45 % d’immeubles supplémentaires
ont signé avec un opérateur et le nombre
de bornes de recharge sur infrastructure collective
a augmenté de 54 % (soit près de 7 078 bornes de
recharge actuellement installées). Sur 12 mois, les
évolutions en nombre d’immeubles ou de places,
signés ou installés collectivement, sont significatives,
avec un doublement du nombre d’immeubles
ayant retenu une solution des opérateurs. Cela veut
dire que de nombreux immeubles sont maintenant
prêts pour la mobilité électrique et qu’il y a un fort
potentiel pour installer des bornes individuellement
à partir de ces installations collectives.
À fin mars 2023, 20 315 copropriétés avaient signé
une convention avec un opérateur de recharge. Ces
copropriétés représentent potentiellement 1,5 million
de places de parkings. Il n’y a à ce jour que
9 724 bornes installées sur 8 millions potentielles,
donc tout reste à faire et les électriciens vont pouvoir
capter un énorme marché.
Pour Didier Bagnon, responsable activités Distribution
& Constructeurs et référent Technique &
Formation chez Michaud, concernant la solution
colonne horizontale, « la prestation de l’électricien est
nécessaire et représente en valeur 10 fois celle du GRD,
malgré une croyance populaire qui laisse penser que le
travail est réalisé dans la totalité par Enedis. Le coût
de l’infrastructure réalisée par Enedis rapporté à la
place est de l’ordre de quelques centaines d’euros. Alors
que l’installateur va facturer environ 2500 € par place
(auxquels il faut déduire les subventions et crédit d’impôt
– 960 € ADVENIR+ 300 € crédit d’impôt), car il
installe plus de matériel tel que l’armoire de comptage ou
de recharge destinée à recevoir le compteur et le disjoncteur
de branchement ».
Ce genre de marché est d’autant plus intéressant
pour l’installateur qu’une installation est souvent
suivie d’un agrandissement.
En effet, une fois des bornes
de recharge installées dans
un parking de copropriété,
il devient plus facile pour un
usager de changer pour une
voiture électrique.
L’installateur représente
90 % de la valeur ajoutée et
en plus de cela, il va revenir
dans la copropriété pour
rajouter des bornes. « C’est
d’autant plus intéressant pour
l’installateur que les sections de
câbles sont réglementairement
dimensionnées pour alimenter
l’intégralité des places de
parking. Le calcul détermine
la section maximale des câbles
pour alimenter toutes les places.
Guide Séquélec sur le
dimensionnement des
infrastructures de recharge
pour véhicules électriques
(IRVE) dans les immeubles
collectifs.
▼
SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 92 - ÉTÉ 2023 - 11

DOSSIER
Ce qui signifie que l’électricien reviendra selon les besoins
jusqu’à équiper potentiellement 100 % des places.
Cette infrastructure étant visible devant la place, c’est
très encourageant pour acheter un véhicule électrique, car
la recharge est souvent un frein à l’achat. On constate
que très vite, des demandes supplémentaires sont faites à
l’installateur qui s’est chargé de l’installation initiale »,
ajoute Didier Bagnon. Selon l’AFOR, en moyenne,
deux bornes sont connectées par copropriété. Or,
Michaud constate des chiffres bien supérieurs au
bout d’un à deux ans, car les occupants demandent
des raccordements.
« Le baromètre de l’Observatoire de l’AFOR atteste de
l’intérêt grandissant des propriétaires et copropriétaires
d’immeubles pour l’installation de bornes de recharge.
Ils sont en effet de plus en plus nombreux à posséder un
véhicule électrique et cette tendance ne fera que croître
dans les prochaines années. Le marché est par ailleurs de
plus en plus mature : les opérateurs privés de la recharge
sont mobilisés pour continuer à répondre à cette demande
et ainsi, accompagner la transition du parc vers le 100 %
électrique. À l’AFOR, nous avons conscience que la recharge
des véhicules se fait majoritairement à domicile
et que celle-ci doit inévitablement être soutenue par
QUELS PARAFOUDRES POUR PROTÉGER
LES BORNES DE RECHARGE ?
Finder a conçu les parafoudres de la Série 7P pour une protection dite classique ou
avancée.
Les parafoudres de Type 2 sont conseillés pour des systèmes monophasés et triphasés
avec varistor. Ils disposent d’un contact de signalisation à distance (selon le Type) pour
visualiser l’état de fonctionnement du parafoudre, permettant ainsi d’informer l’utilisateur
et le système qu’une intervention est nécessaire.
Pour une protection avancée, les parafoudres Type 7P.02 et Type 7P.04 sont idéals
pour les systèmes monophasés et triphasés (avec varistor + éclateur) afin de garantir
l’absence du courant de fuite vers la terre et rendre le produit extrêmement durable
dans le temps. Cette gamme comprend également un contact de sortie pour contrôler
à distance l’état de l’éclateur. Elle est équipée d’une signalisation à distance pour le
contrôle de la protection.
nos membres », précise Jérôme Princet, président de
l’AFOR.
Recharge dédiée à la place de parking
Les fabricants d’IRVE répondent aux deux services
IRVE pour les copropriétés, c’est-à-dire des
bornes individuelles ou des bornes partagées. Pour
les bornes individuelles unité par unité, on est sur
la logique du droit à la prise qui a permis de lancer
les premières installations de bornes de recharge
quand peu de personnes disposaient de véhicules
électriques. Au-delà, il peut être installé la colonne
horizontale décrite dans la norme NF C14-100 avec
un compteur Linky par place de stationnement.
« L’offre Michaud s’applique sur l’extension du réseau
de distribution public dans le parking. Dans le cas de
la colonne horizontale (ou plus généralement de l’extension
du réseau public de distribution dans le parking),
les copropriétés ont deux options. Soit s’adresser directement
à Enedis ; dans ce cas, elles devront en plus trouver
un électricien compétent pour l’installation du point de
recharge et de certains produits préalables à l’intervention
du GRD tels que les armoires de comptage. Soit
mandater directement un électricien pour assurer une
gestion de projet globale, incluant la relation avec Enedis.
C’est notamment le cas des électriciens membres du
réseau 100pour100-elec.com fondé par Michaud. La
copropriété bénéficie alors d’un interlocuteur unique »,
décrit Didier Bagnon.
Par exemple, Hager fournit dans ce cas la borne de
recharge. « Nous fournissons une borne qui a la particularité
d’être compatible avec la télé-information client
en lien direct avec le compteur Linky posé à côté de la
place de stationnement. La TIC permet de travailler sur
les messages courts pour faire par exemple du délestage
ou faire d’autres applications, si Enedis l’implémente. »
Recharge partagée
« Notre gamme complète de matériels dédiés à l’IRVE,
Park’Elec comporte notamment pour la place de parking,
12 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 92 - ÉTÉ 2023

SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 92 - ÉTÉ 2023 - 13

DOSSIER
PRISES MURALES POUR USAGE RÉSIDENTIEL ET TERTIAIRE,
DE 7,5 KW À 33 KW PAR FINDER
• Gestion de la puissance avec les
relais des Séries 45, 66, 67 et 68
et les contacteurs modulaires avec
contact miroir de la Série 22.
• Comptage de l’énergie distribuée
par les compteurs monophasés
et triphasés Types 7M.38. Ils sont
intelligents, programmables par
smartphone avec la technologie
NFC et certifiés MID jusqu’à 70 °C.
Ils sont également disponibles en
version Modbus.
• Protection du système contre les
surtensions avec le parafoudre
monophasé 7P.02 (Type 1+2) et le parafoudre triphasé 7P.04 (Type 1+2).
• Alimentation par Types 78.25 et 78.60 jusqu’à 60 W.
FICHE IRVE
DE LA FFIE
Pour les adhérents FFIE,
une nouvelle fiche de
14 pages vient compléter
la série marchés dédiée
aux IRVE avec les chiffres
clés du marché, un focus
sur le crédit d’impôt
et la TVA à 5,5 %, les
aspects réglementaires
et techniques… En bref,
l’essentiel à savoir pour se
lancer sur ce marché !
lorsqu’elle est nominative (pas partagée), une gamme
d’armoires pour l’intérieur appelée ParkBox et une
gamme de totems pour l’extérieur appelée ParkTotem.
Les versions ParkBox 7 et ParkTotem 7 intègrent à la
fois le point de livraison du GRD et le point de recharge
sous forme d’une prise type 2S 7,4 kW. C’est ce type de
produit que nous sommes aujourd’hui les seuls à proposer.
Par ailleurs, pour la recharge partagée, nous avons
développé avec Hager un totem de plus grande capacité
puisqu’il permet 2 points de charge 22 kW avec une alimentation
triphasée. Il s’appuie sur la borne Witty Park
Hager », précise Didier Bagnon. « Nous avons développé
ce totem, avec Michaud, couplé à un abonnement
dédié qui rassemble le compteur disjoncteur Linky et le
fusible CIBE à l’arrière et notre borne de recharge Witty
Park à l’avant avec 2 points de charge. Cette solution
permet de faire au minimum 2 points de charge, sachant
qu’on peut cumuler plusieurs points de charge sur un seul
départ. On peut ainsi avoir un totem avec notre Witty
Park et deux autres bornes. Donc au total, 6 points de
charge en partagé pour la copropriété. Le tout en restant
sur un abonnement tarif bleu », explique Camille
Delefortrie, chef de Produits e-mobilité chez
Hager.. Hager propose une autre solution avec le
gestionnaire Witty. Chaque personne dispose de sa
place de stationnement dédiée et le système peut
piloter jusqu’à 20 points de charge. Chaque point
de charge est connecté à un opérateur de mobilité.
La puissance nécessaire est beaucoup plus élevée
puisqu’on est sur du 160, voire du 250 ampères, ce
qui nécessite la création d’un tableau dédié avec une
nouvelle alimentation.
Parking extérieur
S’il y a un mur d’enceinte d’au moins 2 m, il est possible
de faire une desserte aérienne comme pour un
parking intérieur. Dans le cas contraire, des tranchées
vont être réalisées pour amener l’électricité au
point de charge. Il est vivement conseillé d’installer
des platines support en prévision des futurs besoins.
Dans son offre ParkTotem, Michaud a développé
© Finder
des platines enterrables destinées à recevoir les futurs
totems de recharge. Lors des premiers travaux, il est
conseillé d’équiper l’ensemble du parking de ces platines
qui permettront d’installer ensuite les points de
recharge au fur et à mesure des besoins sans avoir à réaliser
de nouveaux travaux de VRD. Il est impératif en
extérieur d’installer des bornes anti-vandalisme IK10.
« L’ensemble de nos bornes de recharge et pieds supports
sont IK10 en acier inoxydable pour être positionnées en
extérieur. J’ai vu, dernièrement, une borne en extérieur
installée il y a plus de 10 ans et seul l’autocollant avait
vieilli », ajoute Camille Delefortrie.
Qu’est-ce que la gestion des priorités
de recharge ou smart charging ?
« Aujourd’hui, ce service n’est pas proposé par les opérateurs
de mobilité mais il le pourrait. En agissant à
distance (smart charging), il pourrait distribuer la puissance
à la demande. Si les opérateurs le souhaitent, il est
déjà possible de faire de la mesure instantanée et de gérer
la priorité des charges grâce au Linky dédié à la place.
Un visiteur de la résidence se connecte à l’application de
service, rentre sa plaque d’immatriculation et son horaire
de départ. L’opérateur priorise alors la distribution
des 7,4 kW de puissance », ajoute Camille Delefortrie.
La recharge intelligente de véhicules électriques
fait référence au système permettant aux véhicules
électriques et aux bornes de recharge de partager
des données avec un fournisseur de recharge. Elle
s’oppose à la recharge traditionnelle qui n’est pas
connectée au cloud. La recharge intelligente permet
aux propriétaires de recharge, dit CPO, de surveiller,
piloter les sessions de charge et donner les accès aux
bornes à distance, afin d’optimiser la consommation
d’énergie. Grâce à la solution SaaS, les fonctionnalités
du service de smart charging peuvent être modifiées
ou ajoutées à tout moment. Ainsi, la solution
de smart charging permet d’évoluer au fil du temps,
avec souplesse, selon les besoins. La charge intelligente
de véhicules électriques s’appuie sur une solution
back-end pour communiquer en temps réel des
données à l’opérateur ou CPO à partir des bornes
connectées et des sessions de recharge. Les bornes
peuvent communiquer toutes sortes d’informations
paramétrables, telles que la stabilité de la production
d’énergie, la consommation d’électricité locale, la
quantité d’autres véhicules en cours de charge ou les
appareils électriques utilisés sur un site à proximité.
La recharge électrique à domicile est la solution de
recharge des véhicules électriques idéale pour limiter
l’impact sur le réseau électrique. Elle permet de recharger
les véhicules électriques pendant la nuit alors
que le véhicule est stationné. Cette recharge s’effectue
pendant les périodes où le réseau électrique est le
moins sollicité, notamment en heures creuses. Dans
le contexte énergétique actuel, les solutions techniques
proposées par les opérateurs permettent de
piloter la recharge des véhicules électriques en maîtrisant
les pics de recharge sur le réseau électrique
tout en garantissant la recharge des véhicules. •
David Le Souder
14 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 92 - ÉTÉ 2023

SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 92 - ÉTÉ 2023 - 15

CE SONT EUX QUI EN PARLENT LE MIEUX
© DR
DIDIER BAGNON
Nous avons fait un gros travail
marketing pour rendre très lisible notre
offre d’infrastructure de recharge de
véhicules électriques qui est complète,
allant du point de raccordement au
réseau de distribution, jusqu’au point
de recharge. Cette offre se décompose
en trois parties que sont les produits
Parkelec, les formations avec « Michaud
Avenir » et 100pour100 elec, notre réseau
d’installateurs spécialisés avec une offre
d’accompagnement des copropriétés.
L’offre produit Parkelec
Nous sommes historiquement leader
de la colonne montante qui alimente en
électricité les logements.
Dans la continuité, nous nous sommes
intéressés à la solution de colonne
horizontale. Nous avons développé
progressivement tous les produits
nécessaires pour réaliser cette
infrastructure. Une partie des produits
concerne les gestionnaires du réseau
de distribution. Une autre partie des
produits concerne l’installateur.
Nous avons commencé à nous déployer
sur la partie infrastructure collective
MICHAUD,
l’offre jusqu’au
point de charge
Depuis sa création en 1956, Michaud est restée une société française,
située dans l’Ain (01). Cette marque réputée innove en permanence
pour être devenue une spécialiste de l’installation électrique.
Michaud fournit aux gestionnaires de réseaux et aux installateurs
les solutions de raccordement pour construire et entretenir le réseau
de distribution électrique basse tension : raccordement aérien et
souterrain, branchement individuel et provisoire, colonne électrique,
infrastructures de recharge des véhicules électriques, accessoires
de branchement, tableaux de distribution pour le résidentiel, courant
fort et courant faible (VDI). Didier Bagnon, responsable activités
Distribution & Constructeurs et référent Technique & Formation
chez Michaud nous explique l’offre IRVE.
qui relève du GRD. Ensuite, sur la place
de parking, nous avons lancé l’armoire
de comptage, destinée à recevoir trois
fonctions exigées par la norme NF C 14-100 :
le coupe-circuit principal individuel, le
compteur et le disjoncteur de branchement.
L’armoire intègre aussi un tableau
modulaire pour recevoir l’appareillage de
protection de la borne de recharge. Derrière
ces dispositifs, il est possible de raccorder
n’importe quelle borne de recharge ABB,
Hager, Legrand, Schneider…
Puis l’idée est venue de tout rassembler
sous un seul produit : ParkBox 7
(pour l’intérieur) et ParkTotem 7 (pour
l’extérieur).
Fournisseur de compétences
Nous avons constaté qu’il existe un
vrai manque de connaissance de la
part des électriciens sur la copropriété.
Nos formations reposent sur le
dimensionnement et l’équipement des
infrastructures et la copropriété en tant
que telle. L’institut de formation « Michaud
Avenir » est certifié Qualiopi depuis
mars 2023. Cinq modules sont destinés
aux installateurs et aux bureaux d’études
et sont dispensés à Pont-d’Ain, Paris,
Toulouse et Nice. Par ailleurs, le guide
Séquélec sur le dimensionnement des
infrastructures de recharge pour véhicules
électriques (IRVE) dans les immeubles
collectifs n’aborde pas le matériel. Nous
avons alors édité notre livre Tout savoir
sur les infrastructures de recharge pour
les véhicules électriques en copropriété,
qui explique comment on choisit le
matériel, comment on le met en œuvre.
Accompagnement des copropriétés
Enfin, Michaud propose une offre
d’accompagnement des copropriétés au
travers d’un réseau d’installateurs et de
bureaux d’études nommé 100pour100 elec.
L’adhérent 100pour100 elec offre une
gestion de projet globale qui recouvre
la relation avec le GRD pour lequel
il intervient en tant que mandataire,
l’obtention des devis pour présentation
en assemblée générale, les demandes
de subventions, l’installation des
armoires de comptage ou de recharge
et autres travaux complémentaires…
Le réseau 100pour100 elec compte
aujourd’hui 71 installateurs qui disposent
à la fois d’une certification P1, P2
et d’une formation complémentaire
dispensée par nos soins. Notre objectif
est à terme de doubler voire tripler ce
nombre d’installateurs pour couvrir
l’ensemble des grandes agglomérations
et des villes moyennes. Le réseau
100pour100 elec dispose d’un site internet
www.100pour100-elec.com qui s’adresse
aux copropriétés. Les installateurs y sont
référencés. Par ailleurs, nous tissons des
partenariats avec d’autres acteurs tels
que Izi by EDF qui apporteront des projets
supplémentaires au réseau.
Notre volonté est de nous développer
dans le cadre de la transition énergétique.
L’IRVE est un des piliers de cette
transition. Nous sommes en train de
développer des offres pour le tertiaire,
notamment sur la gestion de l’énergie
et le pilotage de la recharge. Quand un
entrepreneur souhaite installer des bornes
de recharge, il ne souhaite pas forcément
double ou tripler son abonnement
électrique. Comment peut-on alors, en
conservant l’abonnement existant et
l’infrastructure existante, ajouter 2, 3, 5 ou
10 bornes ?
Il s’agit de ParkPilot, une offre de pilotage
déjà disponible à destination du tertiaire.
L’énergie est repartie entre les voitures
à partir de la puissance résiduelle
disponible. Notre système est compatible
avec toutes les bornes. •
16 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 92 - ÉTÉ 2023

5 MINUTES AVEC QUALIFELEC
Les qualificateurs : l’expertise de Qualifelec
Pour exercer sa mission de qualification des entreprises du génie
électrique, énergétique et numérique, Qualifelec s’est doté d’instances
rassemblant l’ensemble des acteurs d’un marché en perpétuelle
mutation. Ces instances se répartissent en trois collèges : les organisations
professionnelles, les représentants des clients et des prescripteurs
de la qualification, et les institutionnels. C’est parmi les membres de
ces instances que Qualifelec recrute les qualificateurs qui vont participer
aux 12 comités de qualification. Un vivier d’expertises diverses qui
garantit une étude impartiale et objective des demandes de qualification
des entreprises du secteur. « Les comités de qualification sont le reflet
fidèle de nos instances. Ils sont composés de trois collèges, explique Alexandra
Del Medico, déléguée générale de Qualifelec. Nos 300 qualificateurs
reflètent, ainsi, l’ensemble des intérêts de la filière, les professionnels, forts de
leur vision "métier", qualifiant à parité avec les donneurs d’ordre. »
Comment devient-on qualificateur ?
Les professionnels électriciens qui souhaitent devenir qualificateurs
doivent être nommés par leur organisation professionnelle. De plus,
leur entreprise doit impérativement détenir une qualification Qualifelec
en cours de validité. Les candidats des collèges Clients-prescripteurs
et Institutionnels, membres des instances de Qualifelec, peuvent,
quant à eux, se faire connaître auprès du président du comité de qualification
de leur région, qui procédera à leur nomination en tant que
qualificateur. Tous les qualificateurs doivent remplir une matrice de
compétences précisant leurs domaines d’expertise en regard des 14 qualifications
délivrées par Qualifelec. La complémentarité des expertises
des qualificateurs garantit un examen de tous les aspects de chaque
demande de qualification.
« Rappelons que les qualificateurs sont bénévoles et qu’ils mettent leur expérience
au service de la qualité et de la sécurité des travaux, précise Alexandra
Del Medico. Ils contribuent, par leur implication, à encourager les bonnes
pratiques et participent à la montée en compétence de la filière. »
© DR
Alexandra Del Medico, secrétaire
générale de Qualifelec.
▼
Thierry Grosdidier, responsable
service technique Qualifelec.
« La reconnaissance du professionnalisme des entreprises par une tierce partie
et par des pairs donne tout son sens à la qualification, souligne Thierry
Grosdidier, directeur technique de Qualifelec. Ce système existe depuis
près de soixante-dix ans et a prouvé sa pertinence. La qualification volontaire
est adaptée à la typologie des entreprises du monde du bâtiment français,
avec des entreprises essentiellement artisanales. L’accès au métier n’étant
pas réglementé, la qualification joue un rôle essentiel de vérification de la
compétence des entreprises et des artisans, auprès du marché. Par ailleurs, sur
des activités spécifiques telles que l’IRVE ou le label RGE avec les travaux
de rénovation énergétique et le solaire photovoltaïque, la qualification est
obligatoire. »
▼
© DR
Comment se déroule un comité de qualification ?
100 % des demandes de qualification sont étudiées physiquement en
comité de qualification. Une particularité Qualifelec. En se réunissant
tous les 10 jours, les 12 comités de qualifications, implantés en région,
étudient plus d’une centaine de dossiers par séance. Chaque région étudie
toutes les demandes de qualification en provenance de toutes les
régions. Cette règle garantit un traitement homogène et équitable de
tous les dossiers.
Les comités de qualification
sont souverains dans leurs
décisions. Après étude
de chaque dossier,
les qualificateurs,
réunis au sein des
comités, délibèrent
de façon collégiale
sur l’attribution des
qualifications. Le
vote de chaque collège
a le même poids dans la
décision finale. Grâce à l’engagement
des qualificateurs, les
comités peuvent se réunir régulièrement et traiter des
demandes qui ne cessent de croître. Près de 8 000 entreprises
sont ainsi qualifiées par Qualifelec sur 40 000 professionnels.
Nouvelle prescription des qualifications Courants faibles
En vertu d’un nouvel arrêté de décembre 2022, entré en vigueur en
janvier 2023, les qualifications Courants faibles logement, commerce,
petit tertiaire et Courants faibles moyen et gros tertiaire avec la spécialité
Sûreté sont désormais reconnues pour la sécurisation des bureaux
de tabac.
Faire appel à un installateur titulaire de l’une de ces qualifications permet
donc aux débitants de tabac
de remplir les conditions
d’obtention de l’aide à
la sécurité pour leur
établissement.
La Direction des
douanes (DGD-
DI) précise que les
débitants de tabac
peuvent désormais
valablement recourir
aux services d’entreprises
détentrices d’une
qualification professionnelle
de Qualifelec avec une spécialité
« Sûreté » pour l’installation de leurs matériels
d’alarme ou de vidéosurveillance et joindre à leur dossier
de demande d’aide à la sécurité une facture établie
par ces entreprises. •
SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 92 - ÉTÉ 2023 - 17

FOCUS
RÉSEAUX INTERNET
Concevoir et gérer efficacement
les réseaux Wi-Fi d’entreprises
Véritable enjeu pour la continuité d’activité des entreprises, les réseaux internet doivent être
accessibles et performants à tout moment. Aujourd’hui, le développement des technologies Wi-Fi,
le débit accru et les modes de déploiement permettent d’offrir le même niveau de service que sur
un réseau filaire. La simplicité d’administration du réseau reste cependant un point central pour
son maintien en conditions opérationnelles et de sécurité.
Auparavant, les réseaux Wi-Fi étaient
une simple extension du réseau filaire
existant et étaient réservés à quelques
usages uniquement. Le débit du Wi-Fi était
alors plus limité. Il ne pouvait pas être considéré
comme une solution de remplacement
au réseau filaire. Aujourd’hui, les besoins sont
différents, comme l’explique Olivier Madelin,
directeur de l’Ingénierie, Cyrès : « Les usages
évoluent et il faut apporter de la mobilité et
intégrer différents devices : smartphones, PC,
tablettes, objets connectés… Aujourd’hui, beaucoup
de fonctionnalités sont demandées, avec notamment
de l’interopérabilité entre les différents
réseaux de l’entreprise. »
Selon Jean-Michel Begue, responsable du support
technique, Uniformatic : « Le déploiement
des réseaux Wi-Fi professionnels englobe quatre
sujets majeurs : la mobilité, qui est la possibilité
de circuler dans les différents espaces du bâtiment
en étant connecté, la couverture, qui qualifie le
nombre d’antennes et la puissance émise, le débit,
▼
Borne Wi-Fi Omada de TP-Link dans une chambre d’hôtel.
et la sécurité, qui est devenue un sujet majeur pour
les réseaux internet. »
Mobilité
La mobilité est donc l’un des principaux
enjeux du déploiement des réseaux Wi-Fi
professionnels. Les usagers doivent pouvoir
se connecter et se déplacer librement au sein
de l’entreprise sans coupure, explique Jean-
Michel Begue : « Le réseau Wi-Fi doit être dessiné
de manière cohérente pour permettre à l’utilisateur
de changer de lieu sans avoir à changer de
réseau, selon le principe du Roaming, qui consiste
à passer d’une antenne à l’autre sans interruption.
»
D’autant que les réseaux internet supportent
de plus en plus de données, qu’il s’agisse de
la téléphonie, de la vidéo, des mails, des données…
« Recevoir un mail quelques minutes
après son envoi a peu de conséquences. Mais pour
la visio, c’est impossible. Le Fast Roaming permet
de passer d’une borne à l’autre sans micro-cou-
© TP-Link
pures », explique Farès Abdi, directeur commercial
de la division pro, TP-Link France.
Couverture
Pour assurer une expérience utilisateur fluide
au sein du bâtiment, la couverture du réseau
doit être pensée et réalisée avec précaution,
confie Olivier Madelin : « Il est essentiel d’effectuer
une étude de couverture pour déterminer
le positionnement des points d’accès et créer
un maillage sans fil sans zone d’ombre. » Cette
étude doit aussi prendre en compte la composition
du bâtiment, des espaces, et les matériaux
qui constituent les murs, estime Farès
Abdi : « Pour déployer les réseaux de manière
simple et efficace, il est essentiel de connaître l’environnement.
Le Wi-Fi déteste les murs en pierre
et le métal. Il faut identifier l’environnement
précisément pour déterminer le nombre de bornes
pour couvrir l’installation. »
Sécurité
Ensuite, la question de la sécurité est centrale.
Les cas de piratage augmentent considérablement
au sein des entreprises. En 2021,
l’ANSSI (Agence nationale de la sécurité des
systèmes d’information) a recensé 1 082 intrusions,
dont 52 % dans des TPE, PME et
ETI. Le coût médian de ces attaques était
de 50 000 € pour une TPE ou PME et de
500 000 € pour une ETI. La question de la
sécurité doit donc être anticipée, explique
Olivier Madelin : « La diversité des utilisateurs
– clients, prestataires, usagers, mais aussi
objets connectés et devices – crée de nombreuses
portes d’entrée sur le réseau. »
Mais selon Farès Abdi, le risque ne vient pas
forcément de l’extérieur : « Le plus gros danger
pour les entreprises vient des usages que font
les employés du réseau. Ils peuvent par exemple
se rendre sur des sites mal sécurisés, ou interdits.
L’une des premières choses à faire est d’utiliser un
système de blacklist/whitelist défini par l’administrateur.
»
18 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 92 - ÉTÉ 2023

© TP-Link
© Cyrès
Farès Abdi, directeur
commercial de la division
pro, TP-Link France.
▼
Olivier Madelin, directeur
de l’Ingénierie, Cyrès.
▼
Monitoring
Enfin, l’administration doit permettre
de gérer simplement le
réseau. L’administrateur doit
pouvoir agir avec des systèmes
centralisés en un seul point d’accès
: « L’administrateur a la possibilité
de couper l’alimentation d’une
borne, de créer un réseau Wi-Fi à la
demande pour des besoins ponctuels,
de régler le débit ou de bloquer un ou
plusieurs utilisateurs. Il doit pouvoir
moduler le débit selon les besoins
des différents services et détecter
d’éventuelles anomalies afin de
les traiter », explique Jean-Michel
Begue.
Pour créer une solution de gestion
performante, le premier
aspect est la simplicité d’usage,
comme l’explique Farès Abdi :
« Il faut pouvoir installer, manager
et superviser. Pour cela, la simplicité
de l’interface est un enjeu central.
L’interface doit être simple à installer,
à administrer et à monitorer. »
Concevoir des solutions performantes
Pour simplifier le déploiement et l’administration du réseau, le
client final doit avoir la main, comprendre son réseau et pouvoir
agir simplement. Il doit se l’accaparer dès la phase de conception
et anticiper les usages actuels et futurs, détaille Olivier Madelin :
« Notre rôle est d’aider les clients à déterminer leurs besoins d’aujourd’hui
et de demain, car les réseaux Wi-Fi ont une durée de vie de
trois à cinq ans après leur installation. Nous les accompagnons par le
dialogue et en déterminant leurs besoins et cas d’usages. Nous devons
comprendre comment ils travaillent pour leur proposer des solutions
adaptées. » Avant de réaliser une installation, il est essentiel de réaliser
une étude du « tuyau d’arrivée » pour adapter le dimensionnement
de l’installation et faire le choix entre un réseau ADSL ou
fibre selon les besoins.
Les bons choix technologiques
Le principal enjeu est d’avoir un réseau stable et fiable, couvert
avec le même débit partout dans l’entreprise. Selon Farès Abdi,
« souvent, les clients confondent deux technologies distinctes, les répéteurs
de débit, qui occasionnent une perte de puissance, et la technologie
Mesh, qui permet de câbler virtuellement le bâtiment et de le mailler
pour apporter partout le même débit et la même puissance ». Pour ce
faire, différentes bornes sont installées et le système crée un câblage
virtuel entre elles. « Quel que soit l’endroit dans l’entreprise, le Wi-Fi
Mesh offre le même débit montant et descendant », précise l’expert.
Le câblage PoE est une autre alternative, explique Jean-Michel
Begue : « Le câblage en PoE (Power over Ethernet) combine l’alimentation
électrique et les données, ce qui simplifie la pose. Comme les
bornes Wi-Fi sont installées au plafond, le PoE permet de s’affranchir
de l’alimentation. »
Enfin, un câblage traditionnel, mais plus lourd à installer, consiste
à faire passer en parallèle des câbles d’alimentation et RJ45 pour
alimenter les bornes et mailler le bâtiment. Seulement, pour l’ins-

FOCUS
▼
Schéma d’illustration du câblage pour une installation en PoE.
tallateur, cette solution est plus fastidieuse, car
il faut câbler l’ensemble des espaces.
Adapter l’architecture réseau
aux usages
Comme pour un réseau filaire, l’architecture
dépend du déploiement et de l’usage. « Dans
un Ehpad, il est préférable de déployer deux réseaux
distincts, l’un pour le personnel soignant
et l’autre pour les résidents et visiteurs. Le réseau
doit alors être segmenté à l’aide de VLAN (Virtual
Local Area Network), pour créer des cloisons
virtuelles et diriger les flux d’informations »,
explique Jean-Michel Begue.
Olivier Madelin souligne également : « Il est
nécessaire de définir la typologie de chaque utilisateur
sur le réseau, afin de l’identifier et qu’il
puisse s’authentifier sans avoir à se reconnecter
systématiquement. Cela apporte une réelle
simplicité d’usage. Il faut pouvoir authentifier
les visiteurs, mais sans complexité d’accès. Par
exemple, via son smartphone, un visiteur se
connecte sur une page web, donne son nom et son
prénom et demande l’accès. »
Piloter les installations
La sécurité doit également être anticipée en
se demandant quelles technologies seront
utilisées ultérieurement. « Le Wi-Fi est plus
facilement piratable que le filaire. La sécurité
commence par quelque chose de très simple : le
nom donné au réseau. Pour ne pas être repéré,
le nom du réseau ne doit pas permettre d’identifier
l’utilisateur. Ensuite, un cryptage de données
doit être réalisé à l’aide d’un WPA-PSK de
niveau 3. Enfin, il est préférable de définir des
périodes d’extinction du Wi-Fi, après 18 h dans
les bureaux par exemple, pour éviter une attaque.
Encore une fois, la mise en place d’une gestion
centralisée du réseau est cruciale », explique
Jean-Michel Begue.
Concernant la gestion du réseau, une ligne
internet est attribuée à un individu ou une
société, qui est juridiquement responsable
des usages. Si quelqu’un se connecte à un
site interdit, c’est le propriétaire du réseau
qui est responsable. D’où le besoin de créer
deux types de réseaux en parallèle : un privé
et l’autre public. Pour le réseau public, soit
un code est fourni à l’utilisateur, soit il se
connecte en fournissant ses coordonnées.
L’outil d’administration donne accès à un
journal de connexion et à une historisation,
conformément aux dispositions prévues par la
loi LCEN, qui oblige l’administrateur à pouvoir
fournir un journal de connexion qui doit
être conservé 12 mois, avec des informations
sur qui se connecte, quand et à quel site.
© Uniformatic
Jean-Michel
Begue,
responsable
du support
technique,
Uniformatic.
Les solutions disponibles
Uniformatic propose à ses clients deux offres
principales : TP-Link et InGenious. La
première est adaptée aux installations plus
simples, avec une centaine d’usagers et permet
de faire du roaming. InGenious offre les
mêmes fonctionnalités, mais prend en charge
des réseaux plus conséquents, avec un niveau
de complexité accru. InGenious permet de
gérer des réseaux sur différents sites et différents
pays. Uniformatic effectue également
les études de couverture en amont, et gère la
mise en service, avec différents niveaux d’implication
selon la maturité des clients. Uniformatic
propose également le Pack Essentiel
Wi-Fi constitué de deux bornes, un boîtier
d’administration et un manuel complet et
▼
© Uniformatic
Pack Essentiel Wi-Fi développé
conjointement par Uniformatic et TP Link
pour les petites installations.
▼
▼
Borne Wi-Fi Omada de TP-Link pour les espaces nécessitant une haute densité d’accès Wi-Fi.
© TP-Link
20 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 92 - ÉTÉ 2023

FOCUS
© TP-Link
▼
Borne Wi-Fi Omada de TP-Link pour une installation en extérieur.
simple. « Au besoin, nos clients peuvent ajouter
des bornes Wi-Fi à cette installation. Cette
solution adresse le segment des petits bâtiments
tertiaires et permet leur mise en conformité avec
la loi », précise Jean-Michel Begue.
De son côté, TP-Link propose deux solutions
principales : Deco et Omada. Pour
les clients disposant de petits bâtiments
tertiaires, la solution Deco est préconisée.
Elle se veut discrète et esthétique, et se pose
simplement sur un comptoir ou une étagère.
Omada est adaptée aux gros bâtiments tertiaires,
notamment les bureaux, les hôpitaux,
les hôtels. « Dans ce cas, les bornes sont
vissées au plafond et nécessitent un câblage,
avec trois typologies d’installation. Soit un
câblage énergie et internet combinés, soit un
câblage en PoE, soit un maillage Mesh sans
câblage. Nous proposons à nos clients un catalogue
complet pour répondre à n’importe quel
besoin, explique Farès Abdi. Notre software
évolue en même temps que les technologies et les
usages progressent sans besoin de reconfigurer
le réseau. La principale force de TP-Link est
notre proximité avec nos clients dans chaque
pays. Nous proposons de la formation, du support
technique et un accompagnement avantvente
», poursuit l’expert.
Cyrès, de son côté, se focalise sur le conseil,
souligne Olivier Madelin : « Le métier de nos
clients n’est pas de mettre en place des réseaux.
Nous les aidons à définir les besoins et nous proposons
des solutions adaptées. Aujourd’hui, nous
nous appuyons sur des équipements à la fois très
haut de gamme et très abordables. Certaines
solutions sont bluffantes de simplicité de gestion
et d’administration. Notre valeur ajoutée est
© TP-Link
de connaître les équipements et d’être formés à
leur configuration et leur utilisation. Nous sensibilisons
également nos clients sur la manière
d’exploiter et d’administrer leur réseau, en leur
donnant les bonnes pratiques et les bons usages
pour assurer la continuité de service et la haute
disponibilité des équipements. »
Les tendances à venir
Les réseaux Wi-Fi seront plus plébiscités que
les réseaux filaires, avec un débit accru, de la
mobilité et une gestion des accès concurrents
pour gérer et moduler les besoins. « On va
aller vers des réseaux 100 % Wi-Fi, plus simples
à déployer et sans besoin de câblage », prévoit
Olivier Madelin.
▼
Le passage du Wi-Fi 4 au Wi-Fi 5 a amélioré
le débit et la portée du Wi-Fi. Nous sommes
aujourd’hui dans une problématique de
nombre d’appareils connectés : PC, tablettes,
smartphones, imprimantes, caméras, IoT…
« Le Wi-Fi 6E utilise une autre fréquence et
évite les conflits entre les différents réseaux. Le
Wi-Fi 7 offrira un débit qui dépassera celui des
réseaux câblés et la question de la nécessité du
câblage se posera rapidement », explique Farès
Abdi.
Un constat partagé par Jean-Michel Begue :
« Nous passons progressivement au Wi-Fi 6, qui
offre un débit de 1 gigabit de bande passante par
périphérique. Le Wi-Fi 6E va suivre avec un
débit de 10 gigabits par périphérique. Le Wi-
Fi 6 permet de supporter des contenus multimédias.
Il est important de rappeler que 60 % du
débit internet mondial est lié à la vidéo. Comme
c’est le cas pour la 5G, le Wi-Fi 6 répondra à
des besoins nouveaux, notamment les objets
connectés et la domotique, tout en étant moins
énergivore. Le Wi-Fi actuel cherche sans cesse à
se connecter alors que le Wi-Fi 6 est doté d’un
mode veille qui évite les surconsommations liées
à la recherche. Le niveau de sécurité sera également
amélioré. »
Des évolutions qui vont permettre progressivement
au Wi-Fi de prendre la place des
réseaux filaires en entreprise. Le tout avec
une expérience utilisateur et des niveaux de
sécurité accrus. Encore faut-il déployer des
solutions pertinentes et évolutives dans le
temps, pour suivre les transformations technologiques
et répondre aux cas d’usages de
demain.
Alexandre Arène
Les solutions Wi-Fi Omada de TP-Link pour assurer le maillage des différents espaces d’un hôtel.
SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 92 - ÉTÉ 2023 - 21

AVIS D’EXPERT
BÂTIMENT CONNECTÉ
Mesure et pilotage : une clé face
à la crise énergétique ?
L’augmentation du coût de l’énergie et le risque de coupure d’électricité redouté cet hiver sont au
cœur des préoccupations. Confronté à cette situation, le bâtiment représente un formidable levier
qu’il convient d’activer pour faire des économies d’énergie. En France, l’immobilier consomme
44 % de l’énergie, dont 30 % sont perdus dans des bâtiments mal exploités. Un véritable
gaspillage, alors que les économies sont aisément réalisables. Comment ? En installant un
système doté de mesure et pilotage. Sans cela, un bâtiment existant consomme environ
300 kWh/m²/an. Avec un système approprié, c’est en moyenne 180 kWh/m²/an, soit 40 % moins.
Face à l’inflation des coûts de l’énergie,
ces économies permettent d’absorber
les hausses de prix et d’améliorer la
santé financière des entreprises occupant le
bâtiment. Si toutes les entreprises prenaient le
contrôle de leurs consommations, le risque de
coupure d’électricité à l’échelle du pays diminuerait.
Économiser l’énergie dans le bâtiment,
c’est possible ! Il suffit de suivre 4 étapes,
à partir d’un audit pour faire le point sur sa
situation. Cette entrée dans une démarche
d’efficacité énergétique permet de prendre
clairement conscience de ses usages énergétiques,
conduisant potentiellement à 10 %
d’économie d’énergie.
La mesure, pour comprendre
comment on consomme
Dans le tertiaire, il y a encore trop peu de
mesure, « même si l’on constate que la crise
énergétique pousse les exploitants à réaliser des
plans de comptage, reconnaît Julian El Khoury,
directeur Digital Power chez Schneider
Electric France. Mais aujourd’hui,
plus de 90 % des bâtiments ne
sont toujours pas connectés à un
logiciel de visualisation de leurs
informations énergétiques ».
Sans cette mesure,
impossible de connaître
comment l’énergie est
consommée dans le
bâtiment. L’objectif est
de « voir pour comprendre,
et comprendre pour agir ».
Effectivement, on ne peut
pas économiser quoi que
ce soit sans l’avoir mesuré
au départ ! La mesure par
des solutions de comptage et
de sous-comptage connectées
à un logiciel permet de repérer
les équipements (éclairage, eau
chaude sanitaire, chauffage ou encore
climatisation) qui consomment plus que
la normale, sur lesquels on peut agir. Selon
l’énergie mesurée, on saura décider s’il vaut
mieux remplacer un appareil vieillissant,
installer des led à la place d’ampoules
classiques ou changer sa chaudière au fioul
par une pompe à chaleur. Cette aide à la
décision par la mesure permettrait à elle seule
d’économiser jusqu’à 30 % d’énergie sur sa
facture !
« N’oublions pas non plus que la mesure constitue
la base du décret tertiaire, qui exige non seulement
de connaître la consommation de son bâtiment
lors de son année de référence, précise Julian
El Khoury, mais en plus de remonter ses données
de mesure sur la plateforme OPERAT (gérée
par l’ADEME), pour attester les réductions des
consommations énergétiques. » Et ce n’est pas
tout, puisque la mesure de l’énergie permet
aussi de savoir si on a la puissance suffisante
pour ajouter des bornes de recharge sur le
parking de son bâtiment, sans changer de
contrat ou d’installation électrique.
Un système de pilotage pour
consommer l’énergie nécessaire,
pas plus !
Après la mesure, le pilotage. Plus un bâtiment
est géré, contrôlé et piloté, plus importantes
seront les économies d’énergie réalisées,
jusqu’à 40 %. « 40 %, c’est énorme pour faire
face à la crise énergétique et c’est aussi le premier
palier des obligations du dispositif Éco Énergie
Tertiaire à atteindre en 2030, affirme Nathalie
Champeaux, directrice Marketing Digital
Building chez Schneider Electric France.
De surcroît, un système de pilotage, appelé aussi
gestion technique du bâtiment GTB, est exigé
par le décret BACS. » L’objectif est, avec le
pilotage, de consommer l’énergie au juste
besoin. Selon le baromètre 2021
de l’Immobilier responsable de
l’OID, une GTB permettrait
d’économiser 53 % d’énergie,
rien qu’en contrôlant
le chauffage et la
climatisation, qui sont
les principaux postes
de consommation
d’énergie dans le
bâtiment. Elle est
ainsi un organe
indispensable au bon
fonctionnement d’un
bâtiment, en matière
de consommation
d’énergie comme de
luminosité, de qualité de
l’air intérieur, de confort,
de services… « Il est donc
temps aujourd’hui d’équiper
ses bâtiments, conclut Nathalie
22 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 92 - ÉTÉ 2023

AVIS D’EXPERT
Champeaux. Les systèmes de mesure et de pilotage
permettent de faire 30 et 40 % d’économies
d’énergie. Bien sûr, cela ne s’ajoute pas, mais c’est
de toute manière beaucoup plus que les 10 % de
réduction des consommations attendus par
le gouvernement pour faire face à la crise
énergétique actuelle. Il serait dommage
d’attendre encore, puisque l’État a prévu
des dispositifs d’aide pour financer
l’efficacité énergétique, à l’instar des
certificats d’économie d’énergie (CEE) et
que le retour sur investissement pour ces systèmes
est chaque jour plus court, face à l’inflation
constante et rapide des prix de l’énergie ! »
Mesure et pilotage :
quelles solutions choisir ?
La performance de certains logiciels pour le
suivi de la mesure, comme EcoStruxure
Power Monitoring Expert dans les grands
bâtiments, ou comme EcoStruxure Facility
Expert dans ceux de taille plus modeste,
n’est plus à prouver. Power Monitoring
Expert (PME) est un système de gestion
de l’énergie multifluide, multisite et
interopérable. Facility Expert (FE) est un
logiciel de supervision Plug&Play facile à
intégrer et à utiliser. Ces outils permettent
de collecter les données, de les agréger et
de les contextualiser, pour identifier les
gisements d’économie d’énergie, mais aussi
pour connaître en permanence l’état de
son installation afin qu’elle fonctionne plus
longtemps. Ils sont déjà largement éprouvés
avec de nombreux retours d’expérience. Dans
le monde, on recense 25 000 installations avec
PME et les exploitants de petits bâtiments
90 % des bâtiments ne sont toujours
pas connectés à un logiciel de visualisation
de leurs informations énergétiques.
“
”
satisfaits par FE se comptent par centaines
rien qu’en France.
Côté pilotage du bâtiment, la GTB dernière
génération comme EcoStruxure Building
Operation (EBO) est composée de capteurs
(sondes de température ou de pression, par
exemple) et d’actionneurs (contacteurs de
pilotage de l’éclairage, vannes de régulation
d’une chaudière…), qui remontent des
informations aux automates et contrôleurs.
Au-dessus, EBO compte une supervision
qui fédère l’ensemble des automates, tout en
apportant une interface homme-machine.
Elle constitue ainsi la colonne vertébrale du
bâtiment qui collecte 95 % des informations.
Bonus avec EBO : parce qu’elle est
interopérable, elle est capable de remonter
les données de tous types d’équipements du
bâtiment, via le protocole de communication
Bacnet IP. Il suffit de renseigner l’adresse IP
de l’équipement pour communiquer avec lui.
Mais qui dit interopérabilité, dit aussi risque
de faille de sécurité puisque les équipements
parlent tous d’une même voix. C’est pourquoi
EBO est l’un des premiers systèmes à intégrer
le protocole Bacnet Secure, pour sécuriser
tous les échanges. Si cela ne suffisait
pas, elle présente aussi le composant
Secure Boot, un micrologiciel qui
garantit qu’il n’y aura aucun risque
de falsification au démarrage de
l’automate. Enfin, pour garantir le
confort d’utilisation des applicatifs de
l’entreprise par les usagers, EBO répond à la
norme SAML 2.0 d’authentification, couplée
à l’Active Directory du client pour gérer la
politique de mot de passe des collaborateurs
en toute sécurité.
Schneider Electric a de surcroît ajouté
une brique servicielle, appelée Building
Advisor, à sa GTB nouvelle génération
EBO, pour vérifier que les équipements
sont dans la configuration la plus efficace
possible. Cette solution fournit des données
clés sur les opérations du bâtiment et
repère les anomalies pour effectuer une
maintenance prédictive. Building Advisor
sert ainsi à diviser par trois les visites
d’entretien ! La dernière version permet en
plus de lancer des alarmes depuis EBO,
en cas de dysfonctionnement ou de pic de
consommation. Elle contrôle également
en permanence l’état des équipements
du bâtiment, pour une durée de vie plus
longue. •
SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 92 - ÉTÉ 2023 - 23

QUESTIONS À
MOBILITÉ
Hager, le spécialiste
de la borne de recharge,
continue d’innover
La loi relative à la transition énergétique a fixé comme objectif d’installer 7 millions de points de
recharge d’ici à 2030. Ce marché est boosté par des aides financières pour l’achat de véhicules
électriques ou hybrides. De plus, la réglementation a sécurisé ce marché qui impose qu’une installation
de borne de charge soit réalisée par un installateur certifié IRVE. Camille Delefortrie, chef de produit
e-mobilité chez Hager France, nous expose l’offre Hager et les évolutions à venir.
© DR
Electricien+ - Pouvez-vous nous
présenter l’offre Hager en IRVE ?
Camille Delefortrie – Au niveau de la
copropriété, nous travaillons sur la colonne
horizontale selon la norme NF C14-100
c’est-à-dire un compteur Linky par place de
stationnement. Dans ce cas, nous sommes
fournisseur de bornes de recharge pour des
solutions type Michaud ou Seifel. Nous avons
d’ailleurs réalisé plusieurs développements
avec Michaud. Nous fournissons une borne
qui a la particularité d’être compatible avec
la télé-information client TIC en lien direct
avec le compteur Linky posé à côté de la
place de stationnement. Cela permettra, si
jamais le fournisseur d’énergie l’implémente,
de fournir des messages courts pour, par
exemple, faire du délestage. Ensuite, en
copropriété, on va avoir des bornes partagées
entre plusieurs locataires avec refacturation.
Sur cette borne partagée, Hager travaille
toujours avec Michaud puisque nous avons
développé un totem qui est équipé d’une
platine pouvant accueillir le disjoncteur de
branchement, le compteur Linky, un fusible
CIBE, le coffret NF C15-100 et notre borne
de recharge witty Park avec deux 2 points
de charge. Cela permet d’avoir un point de
charge partagé sur un abonnement dédié
pour ne pas avoir à prendre l’abonnement
des communs qui, souvent, est déjà en
limite. Avec cette solution, on peut avoir
un totem équipé d’une borne et 2 bornes
supplémentaires, donc 6 points de charge.
La dernière solution que propose Hager est
encore avec un opérateur de mobilité pour
des places de stationnement dédiées. Chaque
point de charge est connecté à l’opérateur
de mobilité sélectionné par la copropriété.
La puissance nécessaire est beaucoup plus
élevée puisqu’on est sur du 160, voire du
250 ampères, ce qui nécessite la création d’un
tableau dédié avec une nouvelle alimentation.
Ce qui se développe le plus, selon nos
constatations et le marché, est la solution
colonne horizontale vue plus haut et le
point de charge partagé en puissance avec
un abonnement tarif bleu et des bornes
7,4 kW. Nous sommes fournisseur de bornes,
dont la plus demandée communique avec la
télé-information client. Nous ne proposons
pas de solution propriétaire et nous sommes
compatibles avec tout le monde.
E+ - Quels sont les services
autour de l’IRVE ?
C. D. – Aujourd’hui, tout passe par un
opérateur de mobilité sur le même principe
qu’une borne publique. Dans le cas d’une
copropriété, on est sur des tarifs qui sont
beaucoup moins chers au kilowattheure. Mais
pour le quotidien, nous avons développé une
application de suivi des consommations et
de la recharge. Il s’agit d’une option qui peut
être ajoutée sur toutes nos bornes vendues
depuis 2021. C’est un point très important
pour Hager que d’assurer la continuité des
bornes qui ont été installées. Je peux d’ores
et déjà vous annoncer que nous allons sortir,
dans le courant de l’année, une nouvelle
offre qui s’appelle « witty Solar » et un
gestionnaire flow. L’objectif est d’optimiser
l’autoconsommation dans le résidentiel et de
privilégier, par exemple, la recharge de son
véhicule sur le surplus photovoltaïque. Pour
réussir cela, il faut de l’intelligence, avec un
produit capable de mesurer la consommation
et la production photovoltaïque. Il faut alors
définir une stratégie avec le client. Est-ce
que la borne va charger uniquement sur le
surplus PV, ou est-ce qu’on mixe la charge
PV avec du réseau ? Ce gestionnaire se met
dans le tableau électrique. Notre système
pilote les bornes de recharge et les charges
pour maximiser l’autoconsommation qui est
plus rentable aujourd’hui que les tarifs de
rachat EDF.
E+ - Est-ce qu’il y a un produit
et des services phares ?
C. D. – Sans aucun doute, notre borne
7 kW avec carte TIC. Elle répond à 80 %
des besoins car elle est monophasée comme
90 % des installations en France. C’est
l’idéal, d’autant que la télégestion TIC
prépare l’avenir. Hager est une marque de
professionnels pour les professionnels. Ce
point est très important, car ce sont des pros
certifiés qui installent. Pour les accompagner,
nous avons 10 centres de compétences en
France, répartis sur tout le territoire. Les
installateurs peuvent se former, demander
des conseils, découvrir un produit, manipuler
ou simplement discuter avec des techniciens.
Les 13 formateurs régionaux animent des
sessions locales de découverte des produits,
mais aussi des formations niveau 1 et
niveau 2 qui sont obligatoires pour poser
les IRVE. Ils dispensent également les
stages BE et maintenance. Leur rôle est
large puisqu’ils peuvent accompagner les
installateurs sous forme de coaching lors
de leur première installation en copropriété
afin qu’ils soient autonomes. N’oublions pas
nos 2 centres d’expertise technique CET
qui sont basés à Saverne et Obernai. Ces
ultra-spécialistes de la borne de recharge
et de la mobilité électrique aident au
paramétrage et conseillent en avant-vente
et après-vente. Pour compléter, j’ajoute
que nous avons toutes les pièces détachées
en stock pour l’ensemble de nos produits.
Pas besoin de changer la borne pour
une pièce défectueuse, l’installateur a la
pièce disponible commandable chez son
distributeur préféré. •
24 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 92 - ÉTÉ 2023

PORTRAIT
LÉBÉNOÏD
Des femmes et des hommes font
que l’aventure continue… (suite)
Dans le cadre des célébrations du centenaire de Lébénoïd, nous allons à la rencontre de ces femmes
et hommes qui composent la force de la marque à l’éléphant. Notre équipe a eu la chance de découvrir
des professionnels passionnants qui nous embarquent avec simplicité et ferveur dans leur quotidien.
Cette immersion laisse entrevoir l’étendue des savoir-faire acquis, le patrimoine et la puissance de
cette entreprise connue et reconnue, qui rayonne depuis 100 ans.
Xavier, Technicien outilleur-mouliste
Xavier est outilleur-mouliste. C’est un véritable gardien du
patrimoine Lébénoïd qui veille sur une collection impressionnante
de moules, ainsi que leurs plans. Si l’entreprise est centenaire, les
moules en fonction les plus anciens ont quant à eux six décennies.
Après 16 années passées dans l’usine première de Villeurbanne,
Xavier troque sa vie lyonnaise pour l’atelier ardéchois de Vernosclès-Annonay.
Le cœur du métier est la mise en forme de l’acier par
usinage, l’atelier est équipé de machines traditionnelles : fraiseuses,
tours, perceuses et électro-érosion pour les aciers les plus durs ou
certaines formes particulières…
Frédéric, Régleur injection niveau 2
Frédéric est monteurrégleur
en injection
plastique. Son métier
consiste à monter les
moules sur les machines,
calibrer les pièces, régler
la matière et lancer le tout
en fabrication. « Lébénoïd,
c’est une structure familiale,
où tout le monde se connaît et
s’entraide », nous explique-til.
Et c’est d’autant plus vrai
pour Frédéric qui travaille
aujourd’hui encore avec
sa sœur, alors que sa mère
était également employée
chez Lébénoïd. Frédéric est consciencieux et son appétence pour
son métier le conduit en 2021 (à 56 ans) à passer son certificat de
compétences professionnelles en injection. « La matière plastique,
c’est une matière vivante, il faut la connaître et la comprendre, faire
attention à la température, l’humidité, pour réussir notre recette »,
nous confie-t-il.
Valérie, Agent de fabrication
Agent de fabrication, Valérie est arrivée en 2003 sur Lébénoïd Villeurbanne.
« Au départ, je n’avais prévu de rester qu’un mois… », nous explique-t-elle. Mais
cette femme pétillante et affable s’est prise d’affection pour cette structure qu’elle a
suivie jusqu’en Ardèche lors du déménagement de 2009. Valérie a bénéficié d’une
formation en interne pour passer finalement au service logistique en 2020. Précise et
consciencieuse, elle épluche les bons de livraison pour éviter tout dysfonctionnement.
« Travailler pour Lébénoïd, c’est faire partie d’une belle et grande histoire et avoir la fierté
de retrouver nos luminaires dans notre environnement quotidien. »
John, Agent logistique
John intègre Lébénoïd à Vernosc-lès-Annonay
en 2020 au poste d’agent logistique. Il est le
binôme de Valérie sur les missions d’emballage,
de réception et d’expédition des marchandises.
Très polyvalent, il peut bifurquer sur le montage
pour donner un « coup de main » si le besoin
s’en ressent, et c’est ce qu’il apprécie le plus
chez Lébénoïd : « Je travaille pour une entreprise
française à taille humaine qui ne me cantonne pas
dans un poste, à réaliser la même tâche. » John a
deux outils de prédilection : son stylo et son
chariot. Avec le premier, il contrôle toutes ses
actions et avec le second, il déplace plus d’une
tonne de marchandise par jour…
SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 92 - ÉTÉ 2023 - 25

PORTRAIT
Katia, Agent de fabrication
polyvalente
Cela fait 37 ans que Katia travaille pour
Lébénoïd, tout d’abord au cœur du village
de Vernosc-lès-Annonay au montage de
prises, rallonges et douilles de chantier.
« Je suis la première à être formée sur le
tout premier automate de fabrication des
TRIDIS », nous explique Katia, fière, à
juste titre, de cette belle aventure. Katia
est maintenant agent de fabrication
polyvalente ; et au regard de son
parcours, c’est effectivement un adjectif
qui lui convient bien. Katia travaille sur
les automates, le câblage, le soudage et,
depuis peu, elle est formée à l’utilisation
de la nouvelle acquisition du groupe : une
machine CMS flambant neuve.
Emmanuelle, Opératrice logistique et assemblage
Emmanuelle est opératrice
logistique et assemblage.
« Tout ce qui arrive à Vernosclès-Annonay
passe par moi. »
Effectivement, Emmanuelle
a la lourde tâche de contrôler
la logistique et les réceptions
du site ardéchois. Que ce soit
des réceptions de fournitures
administratives, du SAV,
des produits du site tunisien
ou de la matière première,
c’est Emmanuelle qui contrôle, valide (ou pas) et redirige vers le stock, le magasin, la
production ou l’expédition. Si l’outil indispensable de son quotidien est le fameux logiciel
NAVISION, Emmanuelle tient à nous présenter ses produits fétiches de la large gamme
Lébénoïd : le VERNOSC T1 et T2, du « pur produit ardéchois ».
Christelle, Agent de fabrication
polyvalente
Christelle est agent de fabrication polyvalente
à Vernosc-lès-Annonay. Elle commence en
1992 sur le site de Villeurbanne. À l’époque,
elle travaille sur les postes de montage, les
robots et sur la préparation des commandes.
Polyvalente comme beaucoup de ses collègues,
en 31 ans d’activité chez Lébénoïd, elle
œuvre sur de multiples postes : câblage, SAV,
customisation, emballage et conditionnement.
Discrète et posée, Christelle cache un véritable
atout : une excellente vue qui fait d’elle la
spécialiste de la soudure de microcomposants.
Cette extrême minutie, sa patience et ses
talents d’écoute, elle les a mis au service de ses
collègues tunisiens, qu’elle a formés.
Fabrice, Responsable atelier d’injection
Fabrice arrive en 2008 chez Lébénoïd en tant que technicien d’essai pour la mise
au point de nouveaux produits. Il passe rapidement chef d’équipe et accomplit un
énorme travail sur les méthodes d’industrialisation. Ensuite, et en toute logique,
il devient responsable de l’atelier d’injection après le départ à la retraite de
son prédécesseur. À ce poste, il gère la planification des ordres de fabrication,
la répartition des tâches en fonction des besoins des ateliers d’assemblage
et poursuit son travail sur les méthodes avec l’implantation des 5S. Dans un
contexte économique complexe de hausse des prix de l’énergie et des matières
premières, Fabrice est au premier rang pour rechercher des économies. « À ce
titre, nous avons fait un boulot exceptionnel sur la gestion du recyclage de nos matières
premières qui nous permet aujourd’hui de réutiliser environ 20 à 30 % de nos déchets
de matières, et lorsque l’on sait que nous ne réalisons que 1 % de rebut, cela représente
un résultat plus qu’honorable dans le cycle vertueux de l’éco-responsabilité »,
nous confie Fabrice.
26 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 92 - ÉTÉ 2023

PORTRAIT
François, Responsable activités opérationnelles
Au départ, François ne comptait travailler que quelques mois chez Lébénoïd.
Finalement, il y reste bien plus longtemps… puisque cela fait 32 ans
maintenant ! François est embauché pour la maintenance sur les automates,
le bâtiment et la maintenance générale. Il y a deux ans, la direction lui offre
l’opportunité de prendre le poste de responsable de l’atelier de fabrication.
C’est un grand changement pour François qui n’était pas très familier avec
l’informatique, « mais je me suis accroché et surtout grâce au soutien de mon
prédécesseur, de la direction et de mes collaboratrices », nous explique François, non
sans une certaine fierté du parcours accompli et de la solidarité des équipes.
François, c’est une mine d’informations pour les nouveaux comme pour les
plus anciens et un « touche-à-tout » qui s’occupe également des tests qualité
réalisés directement sur le site ardéchois de Lébénoïd.
Laure, Responsable marketing et communication
Laure est la responsable marketing et communication du groupe. Arrivée il y a
moins de deux ans, elle est de suite mise au défi de rassembler toutes les équipes
pour fêter le centenaire de la marque dans une région qu’elle découvre. Une mission
accomplie et un challenge parmi d’autres, car Laure a un poste aux multiples
facettes. Après un passage dans un grand groupe industriel, elle redécouvre avec
plaisir chez Lébénoïd le fonctionnement moins cloisonné d’une PME qui lui
offre plus de pouvoir décisionnel et la possibilité de travailler avec tous les services
de la société. « Mettre en relation et traduire les informations pour que chacun sache
les appréhender, c’est l’essence de mon métier. » Cette passionnée de la data aime
automatiser ses missions et créer des outils qui facilitent ses tâches. C’est pourquoi,
à la question de l’outil indispensable, Laure cite Excel qui lui sert de base pour
beaucoup de ses projets.
Mathilde, Acheteuse
Mathilde, nouvelle recrue, intègre la société en mai 2022 en
tant qu’acheteuse. Elle trouve en Lébénoïd une nouvelle
entreprise de taille moyenne qui lui offre la possibilité de
découvrir un secteur d’activité et une région. Ce poste lui
permet d’enrichir son rayon d’action dans un métier qui la
passionne depuis ses études. Depuis Saint-Priest, Mathilde
s’occupe des achats hors production, de la bonne gestion des
contrats fournisseurs, des achats de certains matériaux et des
achats de transport pour les sites de Vernosc-lès-Annonay
et de Saint-Priest. Elle travaille en binôme avec Christel.
Mathilde nous confie sa fierté de travailler dans une société
française centenaire : « 100 ans, ce n’est plus si commun dans
le paysage industriel français, c’est à l’image de la qualité des
produits et de l’organisation mise en place. C’est plutôt génial de
pouvoir dire que je participe à cette tranche d’histoire. »
Julien, Responsable approvisionnement & magasins
Embauché en 2014 à la planification centrale, Julien prend progressivement
la responsabilité des approvisionnements en 2018. Une gestion spécifique,
car Lébénoïd considère en effet ses usines comme des fournisseurs à part
entière. Julien est chargé de placer les commandes, de définir les cadences
et d’envoyer les ordres de fabrication. En 2020, Julien, s’est vu confier
une responsabilité supplémentaire : les magasins et plus précisément les
sites de Vernosc-lès-Annonay en Ardèche et de Zaghouan en Tunisie.
Une opportunité qu’il a saisie naturellement car c’est non seulement sa
formation initiale mais également sa mission de prédilection. Il apprécie
particulièrement ce poste « à la croisée des chemins » comme il aime le dire.
Gérer ses équipes ardéchoises et tunisiennes à distance ne lui pose aucun
problème. Bien entendu, il se rend régulièrement sur place mais bien
moins qu’au début, car il sait rendre ses collaborateurs autonomes et mettre
des outils à disposition (NAVISION 2, Teams, et tout simplement le
téléphone) qui facilitent les tâches.
Marion, Responsable ressources humaines Groupe
Responsable RH depuis 3 ans et demi chez Lébénoïd, Marion prend la responsabilité des relations
humaines du groupe depuis février 2023 avec l’intégration d'Integratech, de Sunlux, de Specilux et
de Specelair.
En tant que responsable RH, Marion s’occupe des salariés, des payes, des recrutements, mais pas
que… L’arrivée des nouvelles sociétés dans le groupe représente pour elle un véritable enjeu et
demande beaucoup travail de coordination entre les diverses structures. Elle se consacre notamment
à la mise en place de la nouvelle convention collective et à l’harmonisation du fonctionnement
RH, prenant en compte les législations spécifiques à chaque pays (France, Belgique et Tunisie). Il
s’agit d’appréhender et de gérer la réglementation et les systèmes de fonctionnement qui diffèrent.
Vous trouvez cela compliqué, Marion, elle, trouve cela enrichissant. Avec plus de 140 personnes sur
4 structures et 8 sites, Marion et sa collègue Angéline ont de quoi faire. Nous avons eu le plaisir
d’échanger avec une responsable RH qui a le sens des relations humaines.
SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 92 - ÉTÉ 2023 - 27

QUESTIONS À
MAISON CONNECTÉE
Homematic IP,
le leader du smart home
se déploie en France
Encore peu connue en France, et pourtant déjà présente depuis
quelques années, la marque allemande de systèmes domotiques
Homematic IP présente de nombreux atouts, notamment sa
large gamme en sécurité, ainsi qu’un système très fiable. Jonas
Deicke, Business Development Manager, nous présente en
détail cette solution, à considérer pour gérer sa maison de façon
simple et flexible.
© DR
Nous avons 40 ans d’expérience de
développement dans le domaine de la
domotique. eQ-3 est une des premières
entreprises sur le marché du smart home,
bien avant que les gens ne commencent à en
parler, avec, par exemple, des produits comme
le premier programmateur contrôlé.
Nous en sommes très fiers. Nous avons été
nommés 9 fois par l’institut d’études de
marché indépendant Berg Insight comme
leader européen des systèmes complets
de pilotage en résidentiel. Nous ne nous
concentrons pas sur un seul produit, mais
sur une gamme complète. Homematic IP
n’est pas encore connu en France, mais nous
comptons bien vite rattraper ce retard.
Electricien+ - Vos solutions
sont-elles structurées pour
le résidentiel ?
Jonas Deicke – Oui, nous avons deux
types de produits : radiofréquence et filaire.
Nous avons un portfolio très large pour les
professionnels. Mais nous visons un autre
marché cible. KNX, par exemple, peut
être très complexe à l’installation, avec la
nécessité de disposer d’une licence ETS. Peu
de clients ont le temps et la connaissance
pour s’occuper des petites modifications du
quotidien. L’installateur doit alors se déplacer
et passer des heures pour reprogrammer
le système. Homematic IP rend cela plus
simple. C’est très intéressant pour de
nombreux professionnels de gagner du
temps et d’avoir plus de sécurité pendant
le processus d’installation. L’installateur
est guidé de manière très intuitive à travers
celle-ci en minimisant les risques d’erreurs.
Nous offrons des solutions abordables pour
le marché du neuf et de la rénovation, loin du
coût élevé et la difficulté d’installation et de
programmation d’autres systèmes.
E+ - En quoi votre écosystème
domotique est-il différent des autres ?
J. D. - La sécurité est un point essentiel,
mais ça n’est pas ce sur quoi nous nous
différencions de nos concurrents. Le système
Homematic IP est sécurisé car totalement
anonyme. Grâce à un QR code situé sous
chaque appareil, l’utilisateur scanne le
produit, le logiciel le reconnaît comme
produit vendu et l’ajoute à l’installation.
Il n’est pas demandé d’adresse e-mail ni
aucune autre information personnelle lors
de l’installation. En outre, pour toutes les
informations que vous donnez, l’application
est cryptée et protégée dans le cloud.
Donc, par exemple, personne n’a accès aux
noms des chambres. Homematic IP est
donc totalement conforme aux normes
européennes « RGPD ». Pour encore vous
rassurer, Homematic IP est le premier
système certifié par le VDE, la fédération
allemande de l’électrotechnique, sur
3 catégories : le protocole, les données et
l’informatique.
Notre solution est très fiable car elle est
basée sur l’IP, modifié pour Homematic IP.
L’information ne transite pas nécessairement
par la passerelle, mais directement entre
produits. Le détecteur de fenêtre par exemple,
communique avec le thermostat. Le rôle de
la passerelle est d’envoyer les informations
dans le cloud. Une fois installé, le système
fonctionne la plupart du temps localement,
sans besoin de la passerelle. L’application
permet d’accéder à distance à l’installation,
à tout moment et de partout.
Un autre point fort est notre très large
gamme. Avec plus de 80 produits, nous
couvrons tous les points de l’automatisation
à domicile : chauffage, climatisation,
éclairage, ombrage, sécurité, alarme,
contrôle d’accès et météo. On trouve donc
une tête thermostatique, mais aussi une
serrure connectée, un clavier, des capteurs
de luminosité ou crépusculaires, un
thermostat ou un détecteur de mouvement.
Homematic IP est basé sur le protocole
IPv6, qui va perdurer. Mais pour développer
l’expérience et ne pas cloisonner notre
système, nous avons développé de nombreux
partenariats, comme avec Philips Hue ou
les caméras Ezviz qui sont directement
disponibles dans l’app. Et pour ceux qui le
souhaitent, nous proposons notre API et
autres possibilités d’intégration.
E+ - On trouve Homematic IP sur
internet, mais pas encore, à ma
connaissance, chez les distributeurs
de matériels électriques.
Avez-vous une stratégie pour
séduire les professionnels ?
J. D. - Effectivement, nos deux distributeurs
en ligne sont Amazon et ManoMano.
Sur notre marché principal, l’Allemagne,
nous vendons nos produits par le biais de
différents canaux de distribution, par des
revendeurs aux clients finals, mais aussi par
un distributeur aux professionnels. C’est ce
que nous voulons faire à l’avenir en France.
Nous sommes en pleine négociation, notre
objectif est de servir les professionnels et
nous voulons une distribution sélective.
Bien entendu, nous recevons actuellement
des demandes de la part du secteur
professionnel, que nous évaluons
au cas par cas. •
28 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 92 - ÉTÉ 2023

SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 92 - ÉTÉ 2023 - 29

QUESTIONS À
MAISON CONNECTÉE
La nouvelle version de
la solution domotique
d’ABB, free@home,
promet beaucoup
La solution de domotique ABB, nommée ABB-free@home, fêtera
bientôt son 10 e anniversaire. Celle-ci se voulant accessible,
simple et évolutive, voit son écosystème s’enrichir régulièrement.
Johann Andrey, directeur marketing ABB Division Smart Building
Electrification, revient sur cette gamme et les dernières évolutions
très prometteuses.
Electricien+ - Pouvez-vous
nous décrire l’offre domotique
Free@home ?
Johann Andrey – Fort de la renommée
d’ABB dans le domaine du KNX, dès
le lancement mondial de la solution en
2014, les ventes ont été très prometteuses.
Pour accélérer le déploiement, ABB a mis
rapidement à disposition une API. Cela a
permis à nos clients de créer un écosystème
intelligent et connecté autour de la solution
ABB-free@home et d’y ajouter par exemple
l’interphonie et l’alarme d’ABB mais aussi de
nombreuses marques d’IoT du marché. Enfin,
ABB a aussi rejoint des plateformes cloud
du marché (qui regroupent de nombreux
fabricants) pour ajouter des requêtes
conditionnelles multimarques (sur le même
principe que « If-This-Then-do-That »).
Dans l’année 2023, d’importantes évolutions
sont prévues notamment l’intégration de la
borne de recharge Wallbox AC d’ABB, suivi
de l’insite Pro 2.0, notre solution « Energy
Manager ». Nous pourrons donc proposer
à nos clients un écosystème fusionnant les
2 mondes : la distribution et l’utilisation de
l’énergie d’un côté, et la gestion du confort de
l’autre, le tout piloté par une seule et même
application mobile.
E+ - La centralisation : est-ce
une demande des utilisateurs ?
J. A. - Il y a vraiment cette idée chez ABB
de n’avoir qu’une seule application pour
tout contrôler. Offrir à l’utilisateur final une
seule interface pour piloter ses énergies, son
confort, sa sécurité, son contrôle d’accès est
une belle promesse, unique sur le marché. Le
groupe ABB continue ses investissements
pour apporter davantage à ses clients.
Nous avons fait récemment l’acquisition
d’Eve Systems, une start-up renommée
de l’IoT possédant un portfolio produit
très intéressant, d’ores et déjà à la pointe
de la technologie, compatible Matter. Les
synergies vont rapidement arriver.
© ABB
E+ - Est-ce que Free@home
se limite au résidentiel individuel ?
J. A. -Au contraire, le portfolio d’ABB est
tout à fait adapté aux logements collectifs.
Des équipements dans les parties communes
peuvent être utilisés à titre individuel dans
l’appartement (exemple, l’interphonie
ABB-Welcome, la centrale météo…) tout en
garantissant l’étanchéité informatique et donc
la sécurité de la donnée pour nos clients.
Chaque utilisateur pourra peut ensuite
gérer son compte ABB, ses scénarios, et ses
produits comme il l’entend.
E+ - Donc le marché s’ouvre
pour ABB sur la domotique ?
J. A. -Effectivement, des promoteurs sont très
intéressés par la solution parce que justement,
elle se différencie des autres. Basée sur des
technologies reconnues mondialement (KNX
pour la partie hardware, Matter, Thread, …),
son écosystème rassure. Dans le cadre d’un
partenariat mondial, ABB et Samsung
Electronics collaborent pour développer des
technologies globales de gestion intelligente des
bâtiments. Samsung est une marque qui parle à
tous, et ça accentue le fait qu’ABB poursuit ses
partenariats pour étendre son offre et répondre
ainsi aux besoins du marché résidentiel avec
des solutions intelligentes. En connectant
l’application Samsung SmartThings et les
systèmes domotiques d’ABB, les occupants
pourront utiliser leurs appareils personnels pour
surveiller et gérer toute une série d’appareils
électroménagers, ainsi que des détecteurs de
gaz et de fumée, des systèmes d’énergie, de
sécurité et de confort depuis une seule et même
application.
La rénovation, ou la transformation des biens
en logement, est un enjeu dans lequel le groupe
ABB s’investit et l’acquisition d’Eve Systems
le prouve. Nous devrons être en mesure de
proposer des solutions simples et intuitives pour
adapter rapidement les logements aux enjeux
énergétiques et écologiques. •
© DR
30 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 92 - ÉTÉ 2023

ACTUN°92
ÉTÉ 2023
© Julien Dominguez
Nuit du Fusible d'or.
FUSIBLES D’OR 2023 :
SOUS LE SIGNE
DE L’AMITIÉ ET
DES VALEURS
Le 20 juin se tenait la grande soirée annuelle de la CSEEE, la « Nuit du
Fusible d’or » à laquelle participaient 200 adhérents et partenaires. Une
tradition qui traverse le temps. Depuis presque quarante ans, les Fusibles
d’or sont décernés par la CSEEE à des personnalités, adhérents ou
acteurs de la filière pour leurs mérites ou leurs parcours exemplaires.
© Julien Dominguez
Fusible d’or remis
à Rachid Djebbouri
Dirigeant de l’entreprise MNA Elec,
Rachid Djebbouri est un pur produit de
l’apprentissage au CFA Delépine. Il l’a
intégré en 1986 pour suivre une voie
électrotechnique qui l’a mené du CAP
au BTS, où il suit un parcours d’aide
chargé d’affaires au sein d’entreprises
d’accueil adhérentes CSEEE. Il évolue
ainsi comme chargé d’affaires sur des
projets tertiaires complexes avec d’importantes
équipes à gérer. Il crée alors
son entreprise, MNA ELEC qui répond
au besoin d’une clientèle tertiaire exigeante
et adhère à la CSEEE, un support
qui lui a énormément servi pour le guider
dans son nouveau métier d’entrepreneur.
Il participe aux activités, entre
au conseil d’administration et prend
des mandats. Chaque année, MNA ELEC
accueille deux ou trois apprentis qui ont
des difficultés à trouver une entreprise
d’accueil, parce qu’ils viennent de loin,
n’ont pas les codes ou sont timides…
Rachid Djebbouri leur tend la main et
leur donne leur chance. Ce parcours fait
honneur au CFA de la CSEEE et souligne
l’accompagnement de l’organisation
professionnelle.
Cette Nuit du Fusible d’or 2023,
organisée dans le cadre de l’Automobile
Club de France, a tenu
toutes ses promesses, avec une atmosphère
très chaleureuse et de nombreux
échanges. Le cocktail s’est tenu dans une
salle surplombant la place de la Concorde
et ses environs, puis c’est à deux voix que
le président de la CSEEE, Xavier Rosa et
le délégué général Stéphane Lang ont
ouvert la soirée avec la projection d’une
présentation en vidéo de la CSEEE.
Plus tard dans la soirée place à la cérémonie
de remise des trophées. L’occasion,
pour Xavier Rosa, de présenter à
l’assistance de beaux parcours réalisés
par des professionnels proches de la
CSEEE.
Médaille de la FFB à Louis Nicolas
La deuxième récompense décernée par
le président Xavier Rosa n’était pas un
Fusible d’or, mais la médaille de la FFB,
une grande distinction décernée au nom
de la branche et de la grande famille du
bâtiment. Elle a été remise à Louis Nicolas.
Créateur en 1966 de l’entreprise Nicolas
installée à Paris 12 e , Louis Nicolas a su
monter une structure réputée pour sa
31

ACTU
© Julien Dominguez
Louis Nicolas reçoit la médaille FFB.
Xavier Rosa et Stéphane Lang.
technicité et désormais gérée par son fils Alain,
expert du bâtiment connecté. Engagé dans l’organisation
professionnelle, Louis Nicolas s’est illustré
par une activité hors normes en s’engageant
dans de multiples mandats ou présidences dans
la filière électrique, des institutions du bâtiment
et des tribunaux. Il a été notamment le premier
dirigeant d’une petite entreprise porté à la présidence
des Urssaf Île-de-France, une structure gérant
plus de 130 milliards d’euros d’encaissement
et 3000 collaborateurs. Dynamique, visionnaire
et animé par de fortes valeurs professionnelles
et d’entraide, Louis Nicolas a servi les électriciens,
le bâtiment et toutes les entreprises. Cette
médaille de la FFB illustre la reconnaissance que
lui doit la profession. •
© Julien Dominguez
FACTURES ÉLECTRONIQUES,
UNE NOUVELLE ÉTAPE POUR LA
DÉMATÉRIALISATION DANS L’ENTREPRISE
Le Club Transformation digitale de la CSEEE a proposé aux adhérents un atelier découverte autour de la gestion
électronique de documents (GED). Compte tenu de l’application prochaine des obligations concernant l’usage
de la facturation électronique, une large part de la présentation a été consacrée à éclairer la mise en œuvre des
procédures et outils adaptés dans l’entreprise.
Facturation‚ électronique
et GED au programme du
Club Transformation Digitale
ouvert à tous les adhérents.
approche car dès 2024, et
suivant un calendrier progressif selon
L’échéance
la taille de la société jusqu’en 2026,
les entreprises vont devoir être en capacité
d’émettre des factures électroniques. Pour la
© Julien Dominguez
réception des factures électroniques, toutes
les entreprises établies en France seront
concernées dès le 1 er juillet 2024.
Une erreur serait de croire que la PME ne sera
concernée qu’en 2026, car dès 2024, certains
fournisseurs émettront des factures électroniques
et les entreprises assujetties à la TVA
devront obligatoirement être capables d’accepter
la réception de factures électroniques
émanant des fournisseurs et de les intégrer
dans le système de gestion comptabilité ou
de gestion ERP.
S’adapter, en préparation du calendrier
de mise en application en 2024
L’obligation existe depuis le 1 er janvier 2021
pour les entreprises qui transmettent leurs
factures destinées au secteur public via le
portail Chorus Pro. Cette émission obligatoire
de factures électroniques va bientôt concerner
32

ACTU
l’ensemble des opérations entre les entreprises
assujetties à la TVA, établies en France.
• le 1 er juillet 2024 pour les grandes entreprises ;
• le 1 er janvier 2025 pour les entreprises de
taille intermédiaire (ETI) ;
• le 1 er janvier 2026 pour les petites et moyennes
entreprises (PME) et les microentreprises.
Les factures électroniques transiteront sur
une plateforme que l’émetteur et le destinataire
de la facture utiliseront. Celle-ci peut
être le portail Chorus Pro ou une plateforme
de dématérialisation partenaire (PDP) accréditée
par l’administration fiscale. À ce titre, un
service d’immatriculation consacré aux PDP
ouvrira en septembre 2023.
Qu’est-ce qu’une facture électronique ?
C’est un document commercial qui contient
les détails d’une transaction entre un vendeur
et un acheteur, mais qui est créé, transmis,
reçu et archivé sous forme électronique, sans
nécessiter de support papier physique.
Elle se présente soit sous forme de fichier
structuré (comme XML ou PDF structuré), soit
en utilisant un format standardisé tel que
Factur-X, ZUGFeRD, UBL, EDIFACT, etc. Elle
peut être générée à l’aide de logiciels de facturation
électronique, de systèmes de gestion
financière ou de plateformes en ligne dédiées.
Ses éléments clés sont :
• Informations d’identification complètes du
vendeur (nom, adresse, numéro d’identification
fiscale) et de l’acheteur.
• Numéro unique de facture pour faciliter son
suivi et sa référence.
• Date à laquelle la facture est émise.
• Description des biens ou services fournis, y
compris les quantités, les prix unitaires, les
taxes applicables, le cas échéant, ainsi que
toute autre information pertinente.
• Montants et totaux des biens ou services
fournis, les taxes, les remises éventuelles et
le montant total à payer.
• Méthodes de paiement acceptées et disponibles
pour régler la facture, telles que les
virements bancaires, les chèques, les cartes
de crédit, etc.
• Mention légale obligatoire, comme la référence
aux lois applicables ou les coordonnées
des autorités fiscales, selon les réglementations
fiscales en vigueur.
Une facture électronique peut être échangée
entre les parties par différents moyens, tels
que l’envoi par courrier électronique, le téléchargement
sur une plateforme en ligne, l’utilisation
de services de transfert de données
sécurisés (EDI), ou encore l’intégration directe
S’ÉQUIPER D’UNE GESTION ÉLECTRONIQUE DES DOCUMENTS GED ?
Dans une entreprise d’électricité, les solutions de GED peuvent être déployées aussi
bien sur les activités administratives qu’opérationnelles.
Les avantages
• Sécuriser l’information ;
• Automatiser les tâches (classement, nommage et archivage des fichiers) ;
• Faciliter l’accès à l’information ;
• Accès aux fichiers à distance (télétravail) ;
• Accélération des process internes (traitement des factures, gestion des interventions
techniques et des affaires, recrutement, bulletins de paie électroniques, etc.).
Points de vigilance
prévoir nécessairement un accompagnement des personnes en charge des process de
l’entreprise qui doivent passer du papier au numérique. La gestion des données, leur
circulation et les circuits de validation doivent être étudiés avec les équipes. Utiliser les
GED ouvertes en évitant les formats propriétaires.
avec les systèmes informatiques des entreprises.
Les étapes clés à suivre pour se
préparer à la facturation électronique
• Comprendre les exigences légales.
• Évaluer la compatibilité des systèmes existants
avec la facturation électronique.
• Rechercher et sélectionner une solution
de facturation électronique adaptée à ses
besoins.
• Adapter les processus internes, créer ses
modèles de factures électroniques.
• Informer clients et fournisseurs de cette
transition vers la facturation électronique.
• Tester et valider, sans oublier la sécurité
des informations financières. •
RENDEZ-VOUS
RENCONTRES CROISSANCE
ET TECHNOLOGIE
VERS LE CHANTIER 4.0
Plus industriels, plus numériques, plus économes en ressources, plus
sûrs… c’est la voie tracée pour les chantiers de demain avec des technologies
et des méthodes qui visent à concilier gains de productivité, réduction
des coûts et des délais de construction et amélioration de la qualité et de
la maintenabilité.
Quelles sont les évolutions à venir, et particulièrement dans notre métier d’électricien.
Comment se préparer dès aujourd’hui aux nouveaux marchés avec des
méthodes, des outils et des procédures adaptés ?
Pour son édition 2023 des Rencontres Croissance et Technologie, la CSEEE réunit
des professionnels et des experts d’horizons complémentaires : architecture,
économie de la construction, lean-management, construction hors site,
numérique, électricité…
À Paris, le 19 octobre après-midi. Demandes de participation : contact@cseee.fr
33

34

LE COIN DU DIRIGEANT
RÉNOVATION ÉNERGÉTIQUE
Le décret tertiaire,
exigences et solutions
L’application du décret dit « tertiaire » peut encore susciter quelques interrogations.
Comment en respecter les exigences ? Réponses de la FFB.
La loi dite « Elan », promulguée fin 2018,
prévoit, entre autres, une réduction des
consommations énergétiques des ouvrages
tertiaires. Le décret n° 2019-771 publié le
23 juillet 2019 – dit « décret tertiaire » – qui en
découle fixe les objectifs d’économie d’énergie
à atteindre par les propriétaires, les bailleurs et
les preneurs à bail de tels bâtiments (ou parties
de bâtiment) dont la surface de plancher
cumulée sur une même unité foncière ou un
même site est supérieure ou égale à 1 000 m².
Les cibles à atteindre sont clairement établies.
Elles portent sur une réduction de la demande
en énergie finale de 40 % d’ici 2030, puis de
50 % en 2040 et de 60 % à l’horizon 2050, au
regard de la consommation d’une année de
référence (voir encadré). Dans certains cas
particuliers, notamment celui des ouvrages
« vertueux » répondant déjà aux exigences
les plus pointues en matière de performance
énergétique, des valeurs absolues de
consommation d’énergie finale ont été définies
par arrêté au regard de celles observées pour
les bâtiments neufs de même catégorie.
Une fois rappelés les objectifs du décret
tertiaire, il convient d’en préciser les domaines
d’application.
OPERAT POUR DÉCLARER
SES CONSOMMATIONS
Les propriétaires ou locataires assujettis
au décret « tertiaire » avaient jusqu’au
30 septembre 2022 pour déclarer sur
la plateforme Operat leurs bâtiments
concernés, leurs consommations
énergétiques de référence correspondant
à une année pleine d’exploitation
comprise entre 2010 et 2019 ainsi
que leurs consommations de 2020 et
2021. Toutefois, 2022 est considérée
comme une année de « rodage » par
le gouvernement : les retardataires ne
seront pas sanctionnés.
Dès 2023, les déclarations seront
annuelles. Tout manquement sera alors
passible d’une amende de 7 500 euros
après une mise en demeure restée
infructueuse.
Car qui dit tertiaire ne dit pas seulement
bureaux ! Tous les types d’ouvrages à usage
« tertiaire » selon la définition de l’Insee
sont assujettis aux dispositions dudit décret :
gares, écoles, hôtels, hôpitaux, commerces, etc.
Ainsi, un électricien ou un plombier disposant
de bureaux et/ou d’espaces de stockage de
matériel dépassant 1 000 m² devra appliquer
les prescriptions édictées.
A contrario, les ateliers, qui sont des locaux
relevant du secteur secondaire, ne sont pas
visés.
Enfin, il est prévu une modulation des objectifs
de réduction des consommations énergétiques
liée, par exemple, à des contraintes techniques,
patrimoniales ou architecturales, ainsi que
lorsque le coût des travaux s’avère sans commune
mesure avec les gains énergétiques attendus.
De multiples leviers peuvent être actionnés
par les acteurs des différentes filières du
bâtiment afin de répondre aux exigences du
décret tertiaire, non seulement pour leurs
propres locaux mais aussi pour jouer leur rôle
de conseil auprès de leurs clients. Enveloppe
du bâtiment, menuiseries, chaufferie,
protections solaires mobiles, éclairage,
gestion technique du bâtiment (GTB) en
application du décret « BACS 1 »… sont
autant de points sur lesquels il est possible
d’agir, certains étant éligibles au titre des
certificats d’économie d’énergie et au prêt
« éco-énergie ».
Mais le choix des solutions à déployer
ne pourra se faire qu’à la suite d’un audit
des bâtiments concernés, audit permettant
d’établir un plan d’action destiné à se
conformer aux performances recherchées de
façon optimisée. Afin de les accompagner
dans la conduite des travaux ainsi générés, la
FFB 2 met à la disposition de ses adhérents
des fiches méthodologiques se rapportant
aux différents types d’immeubles de bureaux.
Pour chacun des cas abordés, ces fiches aident
à élaborer de façon cohérente un véritable
parcours de rénovation. Avec, à la clé, un bilan
« avant/après travaux » des consommations
effectives des ouvrages réhabilités. •
1
Le décret BACS, pour « Building Automation & Control
Systems » détermine les moyens permettant d’atteindre les
objectifs de réduction de consommation fixés par le décret
tertiaire. Il impose notamment aux gestionnaires de bâtiments
tertiaires de plus de 5 000 m² la mise en place de systèmes de
GTB avant le 1 er janvier 2025.
2
En lien avec le Costic.
Article repris
du magazine
Bâtimétiers
n° 70 de la FFB
SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 92 - ÉTÉ 2023 - 35

ENTRETIEN
TRI’N’COLLECT
Le tri sur chantier simplifié
à son extrême
Tri'n’Collect recycle les déchets de chantier. Cette jeune entreprise de 100 salariés propose un service
sur mesure de tri, de collecte et de recyclage des déchets issus de la construction. Les déchets sont
entièrement gérés et transportés dans les filières de valorisation en assurant la traçabilité. En France,
46 millions de tonnes de déchets sont produites par an. Tri’n’Collect capte actuellement 14 matières
différentes, dont les câbles, le bois, les gravats, le plastique, le plâtre ou encore le polystyrène. Les
déchets sont placés dans des contenants de rangement dédiés et collectés au plus près de la zone
de travail. Entretien avec Édouard Lefevre, dirigeant associé et cofondateur.
Electricien+ - Pouvez-vous nous
présenter Tri’n’Collect ?
Édouard Lefevre – Je suis un dirigeant
cofondateur de l’entreprise créée en 2019
avec Quentin Charoy et Olivier Humeau.
Nous avions constaté qu’il n’y avait pas de
collecte de déchets sur les chantiers, soit
que la collecte traditionnelle en mélange ne
permettait pas un niveau de tri satisfaisant.
De nos jours, 90 % des déchets sont
valorisables. La mission de Tri’n’Collect est
le recyclage et le réemploi des matériaux
de chantier en installant et gérant des
contenants au plus près de la zone de travail.
Nous apportons un service de gestion des
déchets de tri à la source sur les chantiers,
tout en éliminant les bennes à mélange. Nos
stations de tri s’adaptent à tous les chantiers
grâce à nos différents contenants : des big
bags de 1 m 3 , des cabas format Big bag avec
500 l, 250 l, des chariots à roulettes, des sacs
plastiques transparents fixés sur ces chariots.
Depuis juillet 2021, avec la loi contre le
gaspillage pour l’économie circulaire (dite
loi AGEC) qui oblige la collecte et la
traçabilité, Tri’n Collect connaît un fort
développement. Notre solution prend
d’autant plus d’importance et de sens, avec
cette réglementation. La gestion des déchets
de chantier soulève trois enjeux majeurs :
réglementaire, financier et environnemental.
Le coût du déchet en mélange ne cesse
d’augmenter. Lorsque nous avons commencé
en 2019, le coût de la tonne était de 90 €,
aujourd’hui, il est de 220 €. Ainsi, il est
Palette Plâtre Gravats Film
plastique
36 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 92 - ÉTÉ 2023
Bois
Laine
de verre
Carton Polystyrène Sac
vide
financièrement de plus en plus intéressant
de trier et, dans de nombreuses situations,
notre solution est plus compétitive que les
opérateurs traditionnels avec des bennes en
mélange. Avec un opérateur traditionnel, on
paye la collecte, la rotation de la benne, la
location. Le mélange est pénalisé car il est très
difficile de séparer les matériaux a posteriori.
En revanche, mettre en place le tri à la source
permet d’avoir des matériaux propres avec un
coût de traitement nettement inférieur.
E+ - Comment faites-vous pour faire
prendre conscience de la nécessité
de trier ?
E. L. - C’est un aspect essentiel, car il faut
changer les pratiques de toute la profession !
Notre prestation comprend la sensibilisation
de tous les acteurs et le passage régulier pour
animer le tri sur les chantiers. Notre service
assure également l’identification des filières
déchets les plus vertueuses afin d’atteindre
un taux de recyclage optimal avec un objectif
de 90 %.
Aujourd’hui, nous en sommes encore
à une phase d’amorçage et de conduite
du changement. Nous sensibilisons et
accompagnons les acteurs vers plus de tri. Nous
sommes présents sur plus de 4 000 chantiers
et notre taux à l’échelle de l’entreprise
Tri’n’Collect est de 75 % de recyclage
auquel s’ajoute 10 à 15 % de valorisation,
principalement énergétique. L’essentiel des
acteurs traditionnels communique sur des
taux de valorisations élevés, mais ceux-ci sont
PVC
Dalle de
plancher
Feuillard
Gaine Mousse PE
de
protection
Ferraille Carrelage
souvent biaisés par l’incinération énergique et
la production de biogaz.
E+ - Trier est pourtant devenu une
obligation réglementaire !
E. L. -Effectivement, la loi AGEC impose
le tri 7 flux sur chantier et la traçabilité des
déchets, c’est ce que permet notre solution.
Ce que nous mettons en avant est le respect
de la réglementation. La RSE est également
un moyen efficace de s’engager dans le tri, et
les entreprises le mettent en avant de manière
significative.
Notre solution permet le tri sur tous les
chantiers, contrairement aux bennes trop
souvent remplies de déchets en mélange.
Tri’n’Collect permet de maîtriser les coûts de
gestion des déchets grâce une offre forfaitaire,
quand, sur beaucoup de chantiers, il existe
un risque de dépassement budgétaire avec les
rotations de bennes.
Avec nos camions de 3,5 tonnes, notre capacité
est de 20 m 3 , ce qui représente plus ou moins
le même volume qu’une benne. Aussi, nous
obtenons le même volume, mais avec des
matériaux triés. Cela présente un intérêt
particulier pour les déchets de second œuvre
(polystyrène, cartons…), volumineux mais peu
pondéreux. Dans les bennes, ces déchets se
mélangent avec du bois, du plâtre et de la laine
de verre. La benne se remplit rapidement, mais
son contenu ne dépasse pas 1 tonne.
Nous avons créé le métier appelé
« coordonnateur matière de chantier » chargé
d’animer le tri par la sensibilisation et le
déploiement des dispositifs de tri adaptés à
la nature de chaque chantier. Ensuite, nous
collectons les déchets avec un savoir-faire
logistique et nous les acheminons vers un
réseau de partenaires sélectionnés afin de
trouver les filières les plus vertueuses.
Enfin, nous garantissons la traçabilité
grâce à l’utilisation d’outils de suivi sur
smartphone par nos collecteurs, leur
permettant de quantifier le volume à
chaque passage. •

FOCUS
SOBRIÉTÉ ÉNERGÉTIQUE
L’appel de la filière électrique
Un nécessaire
passage
d’une baisse
conjoncturelle des
consommations
marquée par la crise
de l’énergie à une
baisse structurelle
et pérenne, grâce
à la mise en œuvre
des écogestes
techniques.
dernier, la hausse des factures
d’énergie ainsi que les tensions sur
L’hiver
les systèmes énergétiques ont rendu
nécessaires, de la part de l’ensemble des acteurs
(territoires, entreprises, particuliers, bailleurs…),
des efforts et une quête de solutions
pour réduire les consommations énergétiques.
Cette expérience grandeur nature a déjà permis
d’obtenir, selon RTE, 9 % d’économies
d’énergie en un temps record ! Elle a également
révélé une prise de conscience collective
du levier que représente la sobriété pour
consommer moins et différemment via une
demande croissante de l’autoconsommation
(en lien avec le développement du photovoltaïque
et la recharge de véhicules électriques),
ainsi que le retour de la gestion de la puissance
dans les bâtiments pour répondre aux signaux
tarifaires et de flexibilité.
Un gisement d’économies d’énergie
de 15 à 30 % grâce à une « chasse
au gaspi » dans les bâtiments
Il est essentiel que les gestes de sobriété dans les
bâtiments s’ancrent dans les habitudes en hiver
comme en été, y compris pour éviter les effets
rebonds. Baisser le chauffage lorsqu’un logement
ou un espace de bureau est vide doit devenir
automatique, comme le réflexe d’éteindre la
lumière. Pour s’inscrire dans la durée, il est
nécessaire de passer de l’écogeste manuel à
l’écogeste technique, afin d’avoir les moyens d’agir
sans y penser ou en un clic sur smartphone ; par
exemple en affinant les régulations, en adaptant
les « réduits de nuit », en s’appuyant sur l’inertie
des bâtiments, en instrumentant les bâtiments
(thermostats connectés, détecteurs de présence
ou de luminosité, régulation par pièce…).
Cela rendra l’optimisation énergétique dans
les bâtiments d’autant plus tolérée par les
Français/occupants qu’elle se fera sans perte de
confort ni sentiment de déclassement. Et pour
atteindre au quotidien les performances, en
consommant moins et au bon moment, cette
recherche d’économies doit aussi s’accompagner
de moyens humains et organisationnels. Avec
une massification des écogestes techniques
grâce aux solutions de pilotage installées
et maintenues par des professionnels, un
gisement de 15 à 30 % d’économies peut être
atteint de façon pérenne selon la filière. Le
gisement d’économies mobilisable est donc très
important dans un secteur qui représente 45 %
des consommations énergétiques totales du
pays. Les économies faites cet hiver n’en sont
donc que les prémices.
Une filière engagée pour équiper
100 % du parc résidentiel et tertiaire
à horizon 2030
La filière électrique a constaté une dynamique
beaucoup plus forte du marché des solutions
de pilotage, que ce soit pour le bâtiment
résidentiel (+15 % des ventes de solutions
de pilotage du chauffage selon IGNES)
ou pour le bâtiment tertiaire (+22 % selon
le GIMELEC). On note également que
1 thermostat vendu sur 2 au 4 e trimestre 2022
était connecté, contre moins de 1 sur 3 au
1 er trimestre 2022.
Néanmoins, avec un niveau d’équipement
en solutions de pilotage de 12 % pour le
résidentiel et de 6 % pour le tertiaire de plus
de 1 000 m², le défi reste immense !
Outre un fort relais par les entreprises de la
filière de la campagne incitant à la sobriété
auprès de leurs salariés, de leurs clients et
du grand public, la filière s’est pleinement
mobilisée en recrutant, en formant
massivement et en investissant pour répondre
aux enjeux d’installer des solutions de pilotage
dans 100 % des bâtiments résidentiels et
tertiaires à horizon 2030. Un objectif qui ne
pourra être atteint sans un plan d’action et
d’investissement ambitieux. •
5 RECOMMANDATIONS DE LA FILIÈRE POUR MASSIFIER
ET ANCRER LA SOBRIÉTÉ COMME LEVIER À L’ATTEINTE
DES OBJECTIFS DE DÉCARBONATION
1/ Améliorer le taux d’équipement des bâtiments en solution de pilotage et systématiser
le recours à des professionnels pour une optimisation des performances (généraliser
la mise en place de plans de sobriété, intégrer systématiquement un « lot pilotage/smart du
bâtiment », favoriser le recours au commissionnement…),
2/ Intégrer la sobriété dans les aides financières (CEE, programme OSCAR,
MaPrimeRénov’…),
3/ Sensibiliser aux écogestes techniques pour ancrer la sobriété d’hiver et d’été dans
les pratiques (campagne de communication, guides de bonnes pratiques…),
4/ Introduire la sobriété d’été et d’hiver dans le DPE (diagnostic de performance
énergétique) pour matérialiser l’existence de solutions capables d’agir pour consommer
moins et mieux,
5/ Encourager à ce que les bâtiments deviennent une réserve de flexibilité pour le
système énergétique (incitation économique, culture de la puissance, stockage…).
SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 92 - ÉTÉ 2023 - 37

FOCUS
ÉCLAIRAGE
Choisir le bon indice de
protection (IP) pour l’éclairage
extérieur
Mettre en valeur son jardin, sa terrasse ou la façade de sa maison est possible grâce à un éclairage
bien pensé… Avec les beaux jours, l’envie de remettre les abords de la maison en mode été se
fait plus présente ! Un éclairage harmonieux et soigné de l’espace de vie renforce le sentiment de
bien-être et de cocon. Le balcon et la terrasse, quant à eux, deviennent une extension de l’habitat,
une « pièce de vie » supplémentaire. Un scénario lumineux adapté associe la fonctionnalité à
l’esthétique.
© DR
Pour l’extérieur, prévoir a minima
un indice IP44
Dans le collectif, la gestion à distance est
L’éclairage extérieur étant alimenté par le courant
électrique et bien souvent placé dans des
zones à risques, il y a des réglementations de
sécurité à respecter. La norme NF C 15-100
impose un indice de protection minimal de
24 pour tous types de luminaires d’extérieur
(entièrement exposés comme partiellement
abrités). L’indice de protection qui figure
obligatoirement sur les lampes destinées à un
usage en extérieur est identifié par les lettres
« IP » suivies de 2 chiffres. Le premier renseigne
sur le niveau de protection des parties
sous-tension vis-à-vis des corps solides. Il varie
de 0 à 6 (6 = protection totale). Le second
correspond au degré de protection vis-à-vis de
l’eau. Il varie lui aussi de 0 à 6. Les indices
indiqués ne sont pas obligatoires mais fortement
recommandés. Pour l’éclairage de jardin,
le second indice doit impérativement être
supérieur ou égal à 4. À titre d’exemple, une
protection IP44 signifie : luminaire protégé
contre l’intrusion de corps solides supérieurs
à 1 mm, et contre les projections d’eau provenant
de toutes les directions. Un classement
IP65 est supérieur : protection totale contre
les poussières, et protection contre les projections
d’eau à la lance provenant de toutes les
directions.
- IP23 - Pour les portes d’entrée et les auvents :
les appliques murales, plafonniers ou suspensions
sont les plus appropriés. Ils permettent
d’avoir un bel éclairage principal, d’apporter
de l’élégance. Dans ce cas, les luminaires
doivent au minimum relever de l’IP23 pour
être protégés contre les aspersions d’eau.
- IP44 - Pour les façades ou sous le toit : tous
les luminaires que l’on peut placer sur la maison
ou sous le toit doivent être dotés de la protection
contre les projections IP44.
- IP65 - Pour les encastrés de sol sous un
auvent : on optera impérativement pour des
luminaires dotés du degré de protection IP65,
qui les protégera contre les jets d’eau directs.
- IP67 - Pour les luminaires d’extérieur : tous
les luminaires que vous placez ou montez à
l’extérieur doivent être protégés IP67. Ils sont
ainsi étanches à l’immersion temporaire.
- IP68 - Pour les immersions prolongées :
les appareils dotés de l’IP68 sont dans ce cas
indispensables pour assurer une bonne étanchéité...
Pour une performance garantie, l’éclairage de
balisage sera choisi en IP67 a minima. Il est en
effet constamment exposé aux intempéries et
doit pouvoir aussi bien résister aux projections
d’eau qu’à la poussière.
Afin d’éclairer vos chemins et allées, vous pourrez
opter pour des spots encastrés de sol. Il est
alors impératif de prendre un éclairage étanche
IP68. Celui-ci résistera à la fois à la poussière et
à l’immersion continue dans l’eau. •
38 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 92 - ÉTÉ 2023

SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 92 - ÉTÉ 2023 - 39

FOCUS
ERCO
Projecteur Beamer avec verre
protecteur antireflet
Le projecteur Beamer est doté d’un verre
protecteur antireflet et abrite l’optique à
lentille qui ne comporte qu’un seul point led
lumineux. Celui-ci est si bien protégé qu’il
n’éblouit pas, quelle que soit la perspective.
La sortie de lumière, sans lumière parasite,
semble sombre même lorsque le projecteur
est en fonction – d’où le terme de Darklight.
Erco utilise déjà cette technologie d’éclairage
dans la gamme des projecteurs Eclipse qui
fournit la lumière adéquate dans les musées
et galeries.
LEDVANCE
SMART + WiFi Wall Auto Cam
pour éclairer en toute sécurité
Le luminaire mural extérieur SMART + WiFi Wall Auto Cam est synonyme de
sécurité. En outre, il dispose d’une fonction alarme ainsi que d’un capteur de
luminosité et de lumière du jour. Mais ce n’est pas tout : grâce à la technologie
Wi-Fi, l’application cylindrique d’extérieur peut être commandée facilement
avec un smartphone ou une tablette à l’aide de l’application SMART + WiFi de
Ledvance. Le contrôle vocal via Google Assistant et Alexa est aussi facilement
utilisable.
Caractéristiques : max. 15 W led, 1 500 lumens, champs de détection 120°,
portée de détection de 5 à 10 m, vidéo 1920 x 1080 HD, haut-parleur et
alarme intégrés.
LÉBÉNOÏD
Premier luminaire antipollution lumineuse
Dune Casquette ULR
Avec une conception innovante, c’est le premier luminaire qui
permet de respecter les contraintes désormais obligatoires
imposées par l’arrêté du 27 décembre 2018 relatif à la
prévention, à la réduction et à la limitation des nuisances
lumineuses. Cette nouvelle applique bénéficie d’un degré
de protection IP65 lui permettant d’être utilisée dans des
conditions climatiques sévères. Le Dune Casquette ULR offre
une efficacité lumineuse supérieure à 100 lumens par watt et
une température de couleur de 3000 K. Avec sa casquette et
sa platine led spécifique et orientée, le flux lumineux est dirigé
vers le bas et possède ainsi un ULR inférieur à 1 %. L’ULR
(Upward Light
Ratio) est le résultat
pour les éclairages
led de la quantité
de lumière vers le
haut divisée par la
quantité de lumière
totale.
LEDVANCE
ENDURA ® Classic Beam pour l’éclairage
d’entrée, des patios ou des balcons élégants !
Ces appliques extérieures qui se fixent aux murs permettent
d’éclairer les zones d’ombre. Pratique pour une porte d’entrée ou
encore un garage afin d’apporter une touche de déco et sécurité.
Leurs designs modernes à douille GU10 sont idéals pour les
ampoules SMART+ ou à filament. De 14,6 à 23,3 cm de hauteur.
Disponible en éclairage un côté ou deux côtés, avec ou sans
anneau transparent. Caractéristiques : diffuseur verre, 15 W led,
aluminium.
ESYLUX
Bornes lumineuses Alva
Robustesse et mise en réseau intelligente
des allées lumineuses Les bornes
lumineuses de haute qualité de la série
ALVA se combinent de façon exceptionnelle
pour un éclairage intelligent des allées, des
parvis, des entrées ou des espaces verts.
Grâce à leur résistance et à leur boîtier
en aluminium moulé sous pression, elles
répondent aux exigences s'appliquant
aux installations des espaces publics.
Sur certains modèles, le détecteur de
mouvement permet un fonctionnement à
la fois confortable et efficace. Alimentation
par bus DALI pour les luminaires avec
détecteur de mouvement intégré.
XANLITE
Projecteur
mural connecté
avec caméra
robotisée
KPRCAM2000i
Xanlite propose une alternative
à l’alarme qui va rendre bien
des services : un projecteur
avec caméra de surveillance
intégrée. Sa caméra haute
définition, grand angle et robotisée permet
de visualiser en direct et d’enregistrer vidéos
et prises de vue, de jour comme de nuit. Son
détecteur de mouvements intégré, avec un
angle de détection de 120° et une portée de
10 mètres, permet de couvrir une large zone.
En cas de détection, il active automatiquement
la caméra robotisée et envoie une notification
push en temps réel sur le smartphone (il faut
préalablement avoir téléchargé l’application
Kozii).
Il est alors possible de prendre le contrôle
pour vérifier en direct la source de cette alerte,
enregistrer la vidéo en cas de besoin ou
s’adresser directement aux visiteurs grâce à la
fonction micro/haut-parleur.
Le projecteur intègre également une sirène
d’alarme de 90 décibels pour renforcer la
sécurité, accompagnée d’un éclairage à
forte luminosité. Caractéristiques : IP44,
2 200 lumens, vision nocturne, sirène d’alarme
(90 dB), portée de la caméra jusqu’à 5 m.
40 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 92 - ÉTÉ 2023

DOSSIER
STOCKAGE
Les solutions se développent,
portées par le déploiement des
énergies renouvelables
L’installation de solutions de stockage s’intensifie grâce au développement des énergies
renouvelables et à l’autoconsommation d’une partie de cette production d’électricité.
La stabilisation des réseaux électriques, du fait des caractéristiques de cette production,
amène aussi de nouveaux besoins de stockage pour des puissances de plus en plus importantes.
Les batteries lithium restent le moyen de stockage le plus utilisé, mais de nouvelles technologies
pourraient voir le jour et l’e-mobilité en devient l’une des actrices.
n’atteint pas encore le niveau de l’Allemagne,
le solaire s’impose peu à peu en
S’il
France pour des installations individuelles
et collectives en résidentiel, mais aussi dans
le domaine commercial et industriel avec le développement
des installations en toiture de grandes
surfaces et les ombrières. Les parcs au sol se développent
également, souvent installés sur des friches
industrielles ou liés à l’agro-photovoltaïque.
2022 a été une année très dynamique pour ces
installations photovoltaïques. Les chiffres fournis
par l’Observatoire de l’énergie solaire du think
tank France Territoire Solaire donnent 2,4 GW
supplémentaires mis en service en 2022 et un
4 e trimestre 2022 très haut, à 743 MW. Pendant
ce 4 e trimestre, l’Observatoire note une très forte
hausse du segment « autoconsommation », avec plus
de 30 000 installations raccordées. Ce qui, d’après
les chiffres d’Enedis, porterait le nombre de logements
équipés en autoconsommation individuelle à
277000 à fin mars 2023 ; un chiffre à comparer aux
3000 de 2015, mais aussi au 1,5 million en Allemagne
!
Du fait de la hausse forte et continue du prix du kilowattheure,
et malgré la hausse des coûts des matériels
des nouvelles installations, l’autoconsommation
devient très intéressante.
Le stockage d’énergie lié à cette production d’énergie
intermittente n’est pas majoritaire, mais de nouvelles
solutions se développent pour le favoriser : batteries
lithium-ion de longue durée de vie ou réutilisation
de batteries de véhicules électriques (VE), logiciels
de gestion de la batterie, de son utilisation et des
charges et services techniques dédiés.
Des solutions pour le résidentiel
et le petit tertiaire
L’objectif pour l’utilisateur d’une petite installation
photovoltaïque (3 à 9 kW) sera d’utiliser son énergie
solaire de la manière optimale dans sa maison
en maximisant son autoconsommation, y compris en
dehors des heures d’ensoleillement, ou d’assurer la
disponibilité de l’alimentation en cas de coupure du
réseau. Le stockage peut aussi permettre de lisser la
courbe de soutirage du réseau et de réduire la puissance
de raccordement (par exemple pour alimenter
une borne de recharge VE au domicile).
De nombreuses solutions sont modulaires pour faire
évoluer la puissance installée et s’adapter à l’évolution
des besoins ou du budget de l’utilisateur.
SMA, spécialiste mondial des équipements et solutions
pour le photovoltaïque, propose toute une
gamme d’onduleurs photovoltaïques pour le couplage
au réseau, mais aussi des onduleurs à batteries
pour la production d’énergie autonome ou l’optimisation
de l’autoconsommation avec des systèmes de
stockage.
Vincent Mathely, directeur commercial de SMA
France, explique : « Au cœur de ces solutions, les nouvelles
générations d’onduleurs triphasés Sunny Tripower,
tels que le STP X, intègrent désormais la fonction
SMA System Manager permettant pilotage et gestion
Les sites industriels en grandes
toitures se développent et
favorisent l’autoconsommation.
▼
© SMA
SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 92 - ÉTÉ 2023 - 41

DOSSIER
Services pouvant
être rendus
par le stockage
(source : Analyse
E-Cube Strategy
Consultants pour
le Comité de
prospective de la
CRE).
▼
© CRE
énergétique via un accès direct au Sunny Portal powered
by enneXOS, ainsi que des solutions de stockage packagées
de plusieurs dizaines à centaines de kWh basées sur
le Sunny Tripower X Storage.
La guerre en Ukraine en pleine période post-covid fait
que 2022 a représenté un tournant en ce qui concerne le
lien de chacun d’entre nous à l’énergie. Les entreprises
se tournent désormais massivement vers les énergies
renouvelables afin de contrer l’augmentation sensible
des coûts énergétiques impactant leur activité. Il en résulte
une forte demande pour des systèmes de stockage en
complément des installations photovoltaïques nouvelles
ou existantes. La mise en service est rapide, simple et
centralisée pour tous les appareils du système SMA. Au
quotidien, les utilisateurs bénéficient de solutions logicielles
intégrées : SMA ShadeFix optimise la production
d’électricité même en cas d’ombres portées, SMA ArcFix
détecte efficacement les arcs électriques et permet ainsi
PARIS RHÔNE ÉTEND SES ACTIVITÉS AUX SYSTÈMES
DE STOCKAGE D’ÉNERGIE
Paris Rhône Energy, une nouvelle marque de Paris Rhône, société
d’électroménager créée il y a plus de 100 ans, a récemment dévoilé
son premier système de stockage d’énergie domestique, le PEX-
Series tout-en-un. Présenté par l’entreprise comme le système
de stockage d’énergie domestique le plus puissant jamais conçu,
PEX-Series offre aux utilisateurs une solution de stockage d’énergie
capable de se recharger entièrement en une heure et demie
seulement. Les utilisateurs peuvent compter sur cette solution
fiable et sécurisée lorsqu’ils en ont besoin, par exemple pendant
les heures de forte consommation ou en cas de panne de courant.
Grâce à l’onduleur offrant un temps de transfert de zéro milliseconde,
l’alimentation électrique des utilisateurs peut instantanément basculer
sur le mode « alimentation de secours » de la batterie, dès qu’il y a une
coupure du réseau électrique.
La solution solaire permet une énergie d’entrée solaire de 15 600 W.
Avec une sortie CA pouvant atteindre 12 000 W, le système PEX-
Series peut alimenter un foyer entier de manière autonome si l’on
considère l’énergie consommée par une famille au quotidien (utilisation d’un ordinateur
portable, alimentation d’un réfrigérateur pour conserver les aliments ou recharge d’un
véhicule électrique Tesla). Sa capacité évolutive allant de 10,24 kWh à 76,8 kWh lui
permet de fournir une alimentation de secours pendant 10 jours.
De plus, Paris Rhône Energy offre une garantie complète de 10 ans pour apaiser les
inquiétudes des utilisateurs.
d’éviter les incendies, SMA Smartconnected permet
d’anticiper les défauts et pannes et ainsi, de planifier
les opérations de maintenance réduisant leurs impacts et
coûts associés. »
Ces solutions de stockage peuvent aussi être associées
à des micro-onduleurs. APSystems, l’un des
leaders mondiaux des micro-onduleurs, a présenté
début 2023 sa nouvelle offre APstorage pour le
tertiaire, avec un chargeur 3 à 5 kW monophasé
et jusqu’à 20 kWh de batteries. Un chargeur 10-
15 kW triphasé sera disponible dans l’année, ainsi
qu’un combo « chargeur + batterie » jusqu’à 30 kW
de capacité.
« Basé sur les technologies innovantes d’électronique de
puissance au niveau du module d’APsystems, l’ELS-5K
PCS fournit une solution modulaire de stockage d’énergie
à couplage AC monophasé pour l’énergie solaire résidentielle.
Avec des batteries LifePO4 basse tension compatibles
connectées, y compris des batteries d’APSystems,
il devient la solution de stockage de couplage AC idéale
pour les applications photovoltaïques résidentielles.
Grâce à des fonctionnalités de gestion automatique de
l’énergie basées sur un logiciel intelligent et une surveillance
intégrée, les propriétaires de systèmes peuvent
choisir entre les modes de secours, d’autoconsommation et
“pic-vallée” pour sécuriser les charges critiques pendant
les pannes de courant et maximiser les économies d’énergie
pour leurs maisons. »
Pour optimiser la consommation d’électricité et
réduire les coûts énergétiques dans les maisons individuelles,
Viessmann propose Vitocharge VX3, un
système compact disposant d’un onduleur hybride
pour le raccordement de modules photovoltaïques
et de batteries. L’onduleur peut accueillir jusqu’à
3 unités de batteries de 4 kWh. « Cette solution complète
permet de stocker l’électricité autogénérée, explique
Simon Peyrenègre-Aussoleil, Product Line Manager
de Viessmann France, afin de l’utiliser ultérieurement
de différentes manières (alimentation pompe à
chaleur, ballon thermodynamique, recharge de véhicule
électrique ou hybride). Cette nouvelle gamme de batteries
domestiques, au format particulièrement compact
(600 x 500 x 250 mm), est à 100 % conçue et réalisée
par Viessmann en France sur son site de Faulquemont
42 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 92 - ÉTÉ 2023

DOSSIER
(57). Précisons que l’utilisation des cellules en lithiumphosphate
de fer (sûres, durables et respectueuses de l’environnement)
associée à un système intelligent de gestion
de la batterie assure une longue durée de vie au système
ainsi qu’un fonctionnement performant et efficace. Avec
seulement trois unités et une structure modulaire, toutes
les applications de stockage d’électricité PV pour les maisons
individuelles sont couvertes, il peut être utilisé de
manière polyvalente. Mentionnons également que Vitocharge
propose, en option, une fonction d’alimentation
de secours automatique en cas de panne électrique et un
système intégré de gestion énergétique pour une transparence
totale grâce à une surveillance complète de l’énergie
et de l’optimisation de l’autoconsommation. »
Des centrales avec stockage pour les
microgrids et zones non interconnectées
Les microgrids ou micro-réseaux sont des réseaux
électriques de faible taille devant fournir une alimentation
électrique stable à partir de productions
locales, souvent des groupes électrogènes et de plus
en plus des installations PV et/ou éoliennes. C’est le
cas de sites isolés et en particulier des îles qui ne sont
pas raccordées au réseau général et doivent donc
gérer les fluctuations de la production d’EnR et la
stabilité du réseau.
Comme l’explique Elodie Hestin, « le stockage utilisé
pour les zones non interconnectées va fonctionner comme
un générateur de tension permettant l’alimentation de
la zone. Il sera utilisé en complément d’installations
renouvelables qui permettront de charger les batteries
en période de production supérieure à la consommation.
En règle générale, sans installation de stockage, ces zones
sont alimentées par des groupes électrogènes, le système de
stockage va donc permettre de limiter le nombre et l’utilisation
des groupes électrogènes présents. Les émissions
de CO 2
seront ainsi également limitées ».
L’île de Sein est un bon exemple de micro-réseau
non connecté au réseau EDF ; l’île ayant décidé
de lancer sa transition énergétique en passant de
100 % d’énergie fossile à une énergie 100 % renouvelable,
une période transitoire nécessite d’intégrer
la production d’EnR à la production des groupes
électrogènes existants. La puissance appelée varie
de 50 à 450 kW selon les saisons pour une puissance
moyenne appelée de 160 kW sur l’année.
Quasi exclusivement dépendante de groupes diesel
pour la production d’électricité jusqu’en 2017, la
commune s’est fixé pour objectif d’atteindre 100 %
d’EnR dans le mix énergétique en 2030. Socomec
a installé une solution de stockage lithium-ion de
185 kWh et 200 kW de systèmes de conversion
d’énergie SUNSYS PCS2. Cette solution permet
de régler la tension et la fréquence du micro-réseau
et d’équilibrer automatiquement la production et sa
consommation.
Pour le resort de Kudadoo situé sur une île des Maldives
et qui a visé une production d’énergie 100 %
renouvelable, Socomec a livré et mis en service une
solution de stockage d’énergie conteneurisée avec
une conversion de 400 kVA, des batteries lithiumion
de 554 kWh, des armoires de distribution et le
système de gestion du microgrid, intelligence de la
solution. Comme l’explique Sylvain Kremer, ingénieur
développement chez Socomec : « L’objectif de
ce système de gestion est de faire fonctionner le microréseau
sans groupe électrogène ; le stockage d’énergie doit
recréer le réseau en réglant la tension et la fréquence. »
L’utilisation du véhicule électrique
comme moyen de stockage (V2G)
et l’approche « Building as a grid »
Le concept du vehicule-to-grid se développe avec
l’augmentation du parc des véhicules électriques, et
le développement de la mobilité électrique devient
un élément clé pour le réseau électrique. Une voiture
est inutilisée 95 % de son temps de vie et l’utilisation
moyenne d’un véhicule électrique nécessitera moins
de 80 % de la capacité de la batterie pour les trajets
quotidiens.
Il sera donc possible pendant les périodes où le
véhicule sera branché au réseau électrique d’utiliser
l’électricité stockée pour l’injecter sur le réseau en
période de forte demande ou, inversement, de charger
la batterie du véhicule en heures creuses. Dans ce
concept du « vehicle-to-grid », ou V2G, qui consiste
à utiliser les batteries des véhicules électriques
comme une capacité de stockage mobile, le véhicule
n’est plus seulement un moyen de transport mais un
fournisseur de service au système électrique.
Le stockage peut aussi être utilisé dans des installations
de recharge de véhicules électriques de forte
puissance ; en effet, les infrastructures de recharge,
▼ Composants d’une
installation complète SMA
avec stockage.
© SMA
SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 92 - ÉTÉ 2023 - 43

DOSSIER
Installation de
stockage Socomec de
Kudadoo (Maldives).
▼
matière de décarbonation, la numérisation et la décentralisation
constituent une voie réaliste, bien que complexe,
à emprunter pour préparer l’avenir ».
notamment dans les stations de recharge, comportent
des bornes de recharge de plus en plus puissantes.
Lors de charges simultanées, il est donc fréquent
que la puissance du réseau de la station ne soit
pas suffisante, alors plutôt que de réduire la puissance
de charge, un système de stockage peut être
utilisé, associé à un logiciel de gestion des recharges.
Cela va permettre une réduction des investissements
(dimensionnement de l’infrastructure MT et BT,
transformateurs) et une réduction des dépenses
d’exploitation.
Alors que le gouvernement place la réduction de
consommation énergétique pour les bâtiments au
cœur de ses priorités, on peut se demander : comment
exploiter au mieux ses énergies renouvelables
dans la consommation quotidienne ? Pour répondre
à cet objectif, l’approche « Buildings as a grid »
semble être la solution adéquate.
Développée par le spécialiste de la gestion énergétique
Eaton, cette approche rend possible l’utilisation
des bâtiments comme un hub énergétique local.
Selon Christophe Bourgueil, responsable du développement
des solutions de transition énergétique
et de stockage d’énergie d’Eaton en France, « cette
initiative permet de répartir plus uniformément la
demande sur les réseaux nationaux. Elle renforce le
besoin d’un nouvel écosystème énergétique comprenant
un réseau complexe de consommateurs et d’entreprises
capables de produire et de stocker leur propre énergie
localement, d’utiliser ce qui est nécessaire, voire de
revendre l’excédent d’énergie au réseau. Cette approche
procure aux propriétaires de bâtiments un argument
commercial solide en faveur de l’installation de bornes
de recharge pour VE, des énergies renouvelables et du
stockage d’énergie. Compte tenu des difficultés actuelles
rencontrées par l’Europe en matière d’approvisionnement
en combustibles conventionnels et ses ambitions en
© Socomec
Stockage et support du réseau
Le stockage d’électricité peut rendre des services au
réseau, il peut permettre de lisser la courbe d’injection
ou de soutirage du réseau pour réduire la puissance
de raccordement et optimiser le dimensionnement
des installations et d’intégrer davantage de
production d’énergies renouvelables intermittentes
tout en assurant une fourniture stable d’électricité.
Cela doit permettre également de sécuriser les prévisions
d’équilibre d’offre/demande en optimisant
les capacités de pointe et d’effacement et de contribuer
à la qualité et à la sécurité de la fourniture
d’électricité.
SMA propose une génération d’onduleurs de stockage
équipés de solutions SMA Grid Forming qui
assurent une inertie et garantissent un système d’approvisionnement
en électricité sûr et stable en cas
de perturbation du réseau, mais aussi de transporter
de manière fiable un volume d’EnR encore plus
important. Il est aussi possible d’initier de manière
sûre et rapide un démarrage autonome décentralisé
du réseau local.
Vincent Mathely explique que « SMA a réalisé différents
projets d’intégration au réseau dans le monde :
les projets de Bordesholm (une solution sur mesure composée
de 7 onduleurs à batteries Sunny Central Storage
et d’un SMA Hybrid Controller XL), ou Netzbooster
en Allemagne, où ces deux villes ont basculé en quelques
millisecondes sur un réseau secouru, deux projets de
200 MW dans le cadre de Pathfinder. SMA compte bien
faire bénéficier le réseau français des expériences acquises
et a déjà travaillé avec TotalEnergies sur les 103 MW
de projets d’appels d’offres de mécanisme de capacité
(AOLT) liés à la fourniture de réserve primaire sur les
sites de Dunkerque, Carling et Grandpuits ».
Sur le site de Dunkerque, le plus grand site de stockage
en France, sont ainsi installés 27 conteneurs
de 2,5 MWh de batteries Saft. RTE, de son côté,
a expérimenté le stockage de grande puissance sur
trois sites en France.
Le stockage d’électricité a donc un bel avenir devant
lui et pour les batteries, le lithium-ion est probablement
la technologie des batteries pour les 10 prochaines
années avec une utilisation en seconde vie
des batteries des véhicules électriques. ENGIE travaille
sur cette solution dans le cadre de son projet
« Re-source and Re-power ».
Côté technologie, des centres de recherche travaillent
depuis de nombreuses années sur de nouveaux
couples, parmi lesquels le sodium-ion paraît
le plus prometteur, malgré sa densité énergétique
plus faible que le lithium. Les batteries aluminiumion
font aussi l’objet de recherches avancées. Mais le
stockage par l’hydrogène pourrait ouvrir une autre
voie. •
Jean-Paul Beaudet
44 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 92 - ÉTÉ 2023

SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 92 - ÉTÉ 2023 - 45

CE SONT EUX QUI EN PARLENT LE MIEUX
STOCKAGE D’ÉNERGIE
LES SYSTÈMES HYBRIDES ET L’ECS PERMETTENT
DE STOCKER LES CALORIES PRODUITES
Parce que des économies d’énergie peuvent également être générées
lors de la production d’eau chaude sanitaire, Viessmann innove encore et
propose une réponse unique et particulièrement novatrice, le chauffe-eau
électrique intelligent (CEI) Viessmann.
« L’évolution à la hausse des prix de
toutes les énergies et les incertitudes qui
pèsent à la fois sur l’approvisionnement
de certaines énergies et la poursuite des
hausses de prix énergétiques sont un
facteur déterminant pour faire évoluer
les solutions et équipements en place »,
introduit Sébastien Siebert, responsable
régulation et systèmes connectés au sein de
Viessmann France. Se conjuguent à cela les
évolutions des réglementations qui obligent
à l’augmentation d’emploi des énergies
décarbonées, en neuf comme en rénovation,
et ce, tous segments confondus. « De ce
fait, l’évolution vers des hybridations de
chaufferie est l’un des enjeux majeurs des
prochaines années pour accompagner
ce contexte contraignant, mais aussi
prometteur en termes d’opportunités et
d’économies, compte tenu des actualités et
de l’évolution des prix », précise Sébastien
Siebert.
« En termes de systèmes hybrides, la
solution combinant chaudière condensation
gaz et PAC est prédominante. Une PAC
avec, bien sûr, des fluides plus vertueux
comme le R290 qui a un faible GWP, et, par
ailleurs, avec une gamme de PAC étendue
en puissance, capable de répondre au
marché domestique, mais aussi au marché
du collectif et des bâtiments tertiaires. Des
PAC qui, comme les chaudières, peuvent
aussi être cascadées pour apporter les
puissances ad hoc, souligne Sébastien
Siebert. Avec un système hybride PAC-gaz,
la PAC, la majeure partie du temps, va
répondre à la totalité des besoins, avec la
solution gaz qui intervient en relève lorsque
la performance de la PAC se dégrade et
que les besoins de chauffe augmentent »,
explique l’expert. Ajoutons qu’en dehors
des PAC air eau, les PAC géothermiques
apportent des performances excellentes et
surtout très stables quelles que soient les
conditions météorologiques. Par ailleurs,
dans certains contextes où les équipements
en place répondent aux besoins de
chauffage mais aussi d’ECS, le système
hybride avec appoint gaz peut permettre
un fonctionnement dégradé, couvrant
au moins les besoins d’ECS en cas de
dysfonctionnement d’un des équipements.
Régulation pour contrôler
La régulation doit pouvoir appréhender
des contextes variés, par exemple une
PAC couplée à des dispositifs de batterie
de stockage, mais aussi répondre aux cas
d’hybridation PAC et gaz, de PAC et solaire
thermique, ou encore d’énergie bois et gaz,
pour ne citer que les cas les plus courants.
Viessmann étend progressivement à toutes
ses familles d’équipements une nouvelle
régulation, unique pour tout type de
générateur et multigénérateur.
Stocker l’électricité solaire photovoltaïque
Un panneau photovoltaïque produit 20 %
de son énergie en électricité et 80 %
en dégagement de chaleur. L’hybride
photovoltaïque permet de récupérer une
grande partie de cette chaleur perdue
pour chauffer. Cette association produit de
l’électricité, de l’eau chaude sanitaire (ECS),
du chauffage et du rafraîchissement si l’on
a recours à une pompe à chaleur réversible.
Une autre brique de ce système est la
nouvelle batterie domestique Vitocharge
VX3, commercialisée depuis 2022 pour
stocker l’électricité photovoltaïque produite.
Cette batterie modulaire combine un
onduleur hybride et un, deux ou trois
modules de batteries (4, 8 ou 12 kWh
de capacité de stockage). Elle peut être
utilisée comme simple onduleur ou pour
le stockage d’électricité, sur une nouvelle
installation comme sur une installation
existante.
Gestionnaire d’énergie
La production d’électricité photovoltaïque
peut être stockée sous forme thermique,
par exemple sous forme d’eau chaude
dans un ballon thermodynamique,
ou électrique via la batterie. Mais il
manquait jusque-là une intelligence pour
la gestion de ces deux flux énergétiques
(électricité et chaleur). Viessmann a pour
cela développé le système HEMS (Home
Energy Management System) maintenant
disponible sur le marché français. Objectif :
optimiser le taux d’autoconsommation
solaire et viser l’autonomie complète de
l’installation, en combinant intelligemment
le fonctionnement de tous les équipements
– pompe à chaleur, ballon d’eau chaude
sanitaire (thermodynamique ou électrique
bivalent), batterie de stockage, chargeur
de voiture électrique (Viessmann lancera
sa Wallbox en 2023)… À la différence d’une
installation photovoltaïque traditionnelle,
où l’électricité produite est consommée
dans la maison au fil des besoins, sans
stratégie ni priorisation, le système
HEMS de Viessmann détermine quels
équipements privilégier (pompe à chaleur,
batterie…) pour optimiser production et
consommation, et par là même réduire la
facture de courant électrique.
Le traitement des données pour optimiser
« En Allemagne, nous travaillons sur
le stockage de l’énergie électrique
produite, notamment dans les batteries
des véhicules électriques, car le marché
est plus mûr et la conscience écologique
plus prononcée pour investir. La solution
Viessmann GridBox est le complément
idéal pour les systèmes photovoltaïques
et le stockage d’électricité. Elle assure
la transparence des flux d’énergie dans
la maison et devient le point central du
contrôle de l’électricité en suivant les
valeurs de consommation et de production
des générateurs thermiques et électriques
tels que pompes à chaleur, piles à
combustible et stations de recharge pour
voitures électriques », précise Marc Ruch,
de Viessmann. •
46 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 92 - ÉTÉ 2023

SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 92 - ÉTÉ 2023 - 47

PRODUITS
DoorBird
Contrôle d'accès avec DoorBird D21DKV Vigik Edition
et A1051 Internet Firewall
DoorBird D21DKV Vigik Edition est l'interphone vidéo IP créé
pour les logements multilocataires et les bâtiments commerciaux.
Le lecteur MIFARE ® Vigik CDVI et le module d'accessibilité avec
boucle auditive pour les personnes malentendantes sont intégrés.
L’écran LCD permet de gérer jusqu'à 500 noms de résidents, et
le contrôle d'accès se fait avec jusqu'à 500 codes PIN ou via un
badge RFID, grâce au lecteur intégré. L'interphone D21DKV est
conforme à toutes les règles de construction pour bâtiments privés
et publics en France.
Le nouveau pare-feu Internet DoorBird A1051 offre un complément
parfait. Ce pare-feu facile à installer renforce la sécurité de tous
les réseaux dans lesquels les produits DoorBird sont utilisés, à
l'intérieur comme à l'extérieur.
SYLVANIA
Downlight architectural Concord Equinox
En complément de
ses atouts esthétiques
et technologiques,
les performances de
Concord Equinox peuvent
désormais être optimisées
en choisissant la nouvelle
version LumiNature,
basée sur le concept de
l’Human Centric Lighting
(éclairage axé sur l'être
humain, en français)..
Diffusant une lumière riche et énergisante sans pic de lumière bleue, il garantit
par ailleurs un indice de rendu des couleurs élevé (IRC>97) pour toutes les
teintes, y compris les rouges (R9>90), et permet une distribution spectrale
complète et équilibrée. Associé à la gestion d’éclairage sans fil SylSmart
Standalone, Concord Equinox LumiNature reproduit à 100 % l’évolution de la
lumière naturelle tout au long de la journée. Température de couleur de 2 700 K
à 6 500 K.
EAS SOLUTIONS
Système d’éclairage
intelligent
Smart Facility Mist
Smart Facility Mist est un système d’éclairage
led intelligent aux architectures multiples, qui
fonctionne en pilotage ou en totale autonomie. Avec
un contrôleur par luminaire ou par système, cette
solution s’adapte au budget des professionnels qui
peuvent progressivement équiper leur installation en
détecteurs et obtenir de 70 % à 95 % d’économies
d’énergie. Les contrôleurs connectent, via un réseau
radio en 2,4 GHz, toutes sortes de détecteurs :
environnementaux avec température, CO 2
, qualité
d’air et humidité, des centrales de mesures de
consommation (Powermeter), des détecteurs de
présence et de luminosité.
PERFORMANCE IN LIGHTING
Le configurateur Light-Performer
En quelques minutes seulement, le Light-Performer permet de configurer des
systèmes d’éclairage personnalisés même les plus complexes. Le programme
fournit toutes les données pour la sélection des utilisateurs : fiches techniques,
schémas DXF, instructions de montage et prix bruts. De plus, notre outil
de planification permet de configurer sa propre solution sans demander de
connaissances techniques particulières. Autre avantage : il génère un fichier de
calcul d’éclairage sur mesure pour chaque système d’éclairage au format .uld ou
.rolf. Lorsque la configuration est terminée, le logiciel génère un PDF qui comprend
tout le détail de l’étude et qui est accessible à tout moment par l’utilisateur.
48 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 92 - ÉTÉ 2023

PRODUITS
HAGER
Système d’alarme connecté
logisty alma
Ce nouveau système d’alarme 100 % connecté
est très simple d’installation et complété par
des caméras intérieures et extérieures. Conçue
et fabriquée en France, cette nouvelle gamme
mise avant tout sur la connectivité : tout l’écosystème
logisty alma se paramètre et se pilote
aisément depuis l’application mobile dédiée.
Plus besoin de se référer à la notice, l’installateur
est guidé pas à pas depuis l’application
mobile Logisty Alma, lui permettant de gagner
un temps indéniable lors du paramétrage de la
gamme et de la pose hyper-simplifiée chez le
client. En 10 minutes, l’installateur peut paramétrer
l’ensemble du système logisty alma,
uniquement avec son smartphone !
WAGO
Bloc d’alimentation
Pro 2
La série Pro 2 est composée d’une large
gamme d’alimentations mono et triphasées
de 120 à 960 watts, établissant ainsi de nouvelles
références en termes de communication
et de paramétrage. Elle peut être reliée à un
contrôleur ou à une passerelle IoT via un module
de communication enfichable. Disponible
avec les protocoles Modbus RTU ou IO-link,
de nouveaux protocoles basés sur Ethernet
tels que Modbus TCP ou Ethernet IP font leur
apparition. Le choix de protocoles standardisés
garantit une connexion conviviale et fiable
dans l’infrastructure. Le contrôleur central peut
couper l’alimentation ou la réactiver.
ABB
Détecteur d’arc
électrique TVOC-2
Le détecteur d’arc TVOC-2 hérite des atouts
reconnus de la conception TVOC et propose
des performances inégalées. Avec plus de
35 ans d’expérience, l’Arc Guard System est
devenu une référence. Le système TVOC-2 est
un système de détection optique qui, lorsqu’il
est associé à un disjoncteur externe, peut limiter
les dommages aux personnes et aux équipements
en cas d’accident d’arc électrique.
En combinant les temps de déclenchement les
plus rapides du TVC-2 avec les capacités de
sélectivité de zone, les mises à jour en temps
réel via l’IHM, la communication Modbus RTU
et la surveillance à distance, les utilisateurs
sont immédiatement informés en cas de coupure
ou de déconnexion des détecteurs.
UNIFORMATIC
Module de connexion/
prolongation pour câbles
réseau
Prolongez vos câbles réseau monobrin grâce
au module de connexion afin de garantir les
transmissions Ethernet gigabit. Disponible en
CAT6 ou CAT6A, cet accessoire est indispensable
pour tous les pros installant une infrastructure
réseau. Ce produit est idéal pour les
installations qui nécessitent un changement de
dernière minute, même si les câbles sont déjà
tirés. Il permet également de reconnecter les
câbles coupés malencontreusement et de rallonger
une distance trop courte sans perdre de
débit. Ce module de connexion est en quelque
sorte au réseau ce que le domino est à l’électricité.
Il fait gagner du temps sur tous les chantiers.
Grâce au montage facile et sans outil,
aucune connaissance technique n’est requise
lors de l’installation.
CONTEC
PC industriel
Box PC BX-M3010
Les fonctionnalités des PC industriels sont
identiques à celles des PC ordinaires, en assurant
cependant une grande fiabilité, une résistance
supérieure à l’environnement, une installation
et une intégration facile et de longues
périodes d’alimentation. Le Box PC BX-M3010
est un nouveau Box PC embarqué fanless,
doté d’un processeur Intel Celeron de 8 e génération.
Le constructeur a développé la série M
pour compléter sa gamme. Cette série est
spécialement conçue pour être compacte et à
faible consommation énergétique, tout en préservant
un rendement élevé. L’EPC-C5000A
est un ordinateur industriel AI de pointe avec
une gamme de modèles équipés de la carte
GPU NVIDIA RTX A2000 12 Go de Ram.
SYLVANIA LIGHTING
Éclairage grande hauteur
sur armature industrielle
modulaire Granit Gen2
Cette solution idéale pour l’éclairage des
grandes hauteurs évolue en fonction des besoins.
Intelligent et économique, l’ajout (via un
quart de tour) du module hyperfréquence (MW)
ou du module SylSmart Standalone (Bluetooth)
donne accès très simplement à une gestion
d’éclairage complète pour optimiser la performance
énergétique de votre installation. L’installation
est facile et polyvalente grâce à une
chaîne de 1 m et un câble de 1,50 m fournis
en standard et un étrier de fixation en option.
La solution offre un confort visuel optimal avec
ses versions UGR< 22 et UGR< 25. La gestion
d’éclairage est optimisée soit par l’ajout d’un
module hyperfréquence, soit avec SylSmart
Connected.
SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 92 - ÉTÉ 2023 - 49

PRODUITS
TURBOTRONIC - KEWTECH
Testeur de bornes de recharge IRVE KT
Ce testeur KT810 de Kewtech est un testeur
d’équipements d’alimentation des IRVE. Il peut
être combiné avec le testeur d’installations
électriques KT600. Il est destiné à tester les
équipements électriques Mode 3 EV avec
un connecteur de Type 2. Le testeur peut
être utilisé pour vérifier les différents cycles
de charge d’une borne de recharge ainsi
que pour détecter la puissance disponible.
Lors de l’utilisation du testeur KT810 avec
un testeur d’installation électrique KT600, les
contacts électriques du connecteur de la borne
sont utilisés pour effectuer différentes mesures
comme la continuité, la résistance d’isolement,
le test DDR, la résistance de terre, la tension…
HOMEMATIC IP
Point d’accès
Smart Home
Cette « box’ » permet de
paramétrer confortablement
tous les produits de la très large
gamme de plus de 150 assistants
intelligents. Grâce à l’appli pour
smartphone, il est très facile de piloter de manière
intuitive le système de Smart Home complet. Il vous suffit
de connecter le point d’accès à l’aide d’un câble réseau. Il
est possible de commander les appareils et fonctions par
commande vocale via Amazon Alexa ou Google Assistant.
Toute la communication entre le point d’accès et les autres
équipements Homematic IP est cryptée et sécurisée. L’appli
gratuite vous assiste pas à pas pour l’installation. Aucune
configuration supplémentaire n’est nécessaire.
TESTO
Moniteur de CO 2
ambiant portable
Afin d’offrir une réponse adaptée aux contraintes des écoles, aux restaurants et petits établissements
recevant du public, Testo complète sa gamme d’appareils de mesure dédiés à la surveillance et à
la qualité de l’air intérieur avec un moniteur de CO 2
ambiant économique et portable. Cet appareil
mesure en temps réel le dioxyde de carbone et comporte un système exclusif d’alerte de présence
de risque basé sur les différents niveaux d’activité dans une pièce. Il émet simultanément une alarme
sonore afin que les utilisateurs soient informés de la présence de conditions susceptibles d’accroître
le risque de transmission virale, en se basant sur les niveaux de CO 2
.
LISTE DES ENTREPRISES ET ORGANISATIONS PROFESSIONNELLES CITÉES DANS CE MAGAZINE
ABB.......................... 4 - 5 - 30 - 49
Esylux..........................................40
Objectif Fibre.................................6
Sunlux group.................................5
AFOR...................... 4 - 10 - 11 - 12
Anah..............................................8
CMA France...................................4
Coédis...........................................7
Eve System..................................30
Finder.............................4 - 12 - 14
Gimelec.......................................37
Hager...........................12 - 14 - 49
Paris Rhône.................................42
Performance in Lighting...............48
Qualifelec....................................17
Saft.............................................44
Sylvania............................... 48 - 49
Testo...........................................50
TP-Link................. 18 - 19 - 20 - 21
Conta-clip......................................4
Contec.........................................49
Cyrès................................... 18 - 21
Doorbird......................................48
DualSun.........................................4
Hikmicro......................................51
Homematic IP...................... 28 - 50
Ignes.......................... 6 - 7 - 8 - 37
Integratech....................................5
Kewtech......................................50
Samsung Electronics...................30
Schneider Electric France.... 22 - 23
Séquelec............................. 11 - 12
Serce.............................................4
SMA France..................41 - 42 - 44
Tri'n'Collect.................................36
Turbotronic..................................50
Uniformatic....18 - 19 - 20 - 21 - 49
Urmet group..................................5
EAS Solutions..............................48
Eaton...........................................44
Electriciens sans frontière..............4
Engie...........................................44
Lébénoïd..........5 - 25 -26 - 27 - 40
Ledvance.....................................40
Lighting Développement................5
Michaud............... 11 - 12 - 14 - 16
Socomec......................42 - 43 - 44
Solinnov........................................5
Sonepar.........................................4
Specelair.......................................5
Viessmann........................... 42 - 46
Wago...........................................49
Wiha..............................................5
Erco.............................................40
MNA Elec.....................................31
Specilux.........................................5
Xanlite.........................................40
50 - SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 92 - ÉTÉ 2023

CE SONT EUX QUI EN PARLENT LE MIEUX
HIKMICRO,
TOUT POUR CONQUÉRIR
L’EUROPE ET LA FRANCE
© DR
Belkacem Seni.
HIKMICRO est une entité du groupe HIKVISION, premier fournisseur
mondial de vidéosurveillance urbaine et de solutions de sécurité.
HIKVISION compte aujourd’hui plus de 40 000 employés, dont plus de
19 000 ingénieurs en recherche et développement. Toujours à la recherche
de nouveaux produits, le groupe a concentré ses travaux sur les caméras
thermiques. Des investissements importants ont été mis en œuvre
pour le développement des compétences et connaissances en interne
sur les détecteurs infrarouges. Après quelques années de recherches,
les résultats ont été jugés concluants en 2016, ce qui a permis de
commercialiser les produits HIKMICRO. Electricien+ fait le point avec
Belkacem Seni, Business Development Manager chez HIKMICRO.
Pouvez-vous nous présenter HIKMICRO ?
HIKMICRO est une société technologique
spécialisée dans les détecteurs infrarouges.
Les effectifs représentent environ
2 000 personnes, principalement au siège
et à l’usine en Chine. L’entreprise s’est
rapidement développée sur le marché
domestique et international. Depuis 2018,
de nombreuses filiales ont été ouvertes
aux États-Unis et en Europe. Pour mieux
comprendre les besoins des utilisateurs,
nous souhaitons être au plus près d’eux.
En effet, certains fonctionnements induisent
des utilisations différentes. HIKMICRO est
diffusé exclusivement via des distributeurs
professionnels. Ainsi, pour accompagner
les ventes, plusieurs collaborateurs
se répartissent les différents marchés
verticaux (vidéosurveillance, Outdoor,
Automation, thermographie). De plus,
avec la forte croissance de la demande,
un support technique a été créé pour être
encore plus réactif. En tant que Business
Development Manager, mes missions sont
multiples : d’une part, j’accompagne les
partenaires et les équipes commerciales
quotidiennement pour identifier les projets
et préconiser notre gamme. Et d’autre part,
récupérer les informations des marchés
et les attentes clients, pour apporter une
amélioration continue à notre gamme.
Pouvez-vous nous décrire la politique
de vente des produits HIKMICRO ?
Nous sommes 100 % diffusés en
distribution. Ce qui permet à nos
partenaires d’être confiants lorsqu’ils
effectuent leur travail. Le marché de
la caméra thermique est vaste ; aussi,
pour couvrir au mieux les différents
utilisateurs, nous avons mis en
place différents partenaires avec des
particularités propres à chaque marché.
Ainsi, les VAR, Value Added Resellers,
sont nos distributeurs à forte valeur
ajoutée, ils ont de fortes compétences
techniques. Ensuite, nous avons des
distributeurs traditionnels, avec une
importante présence nationale. Notre
stratégie est vraiment d’avoir des
distributeurs complémentaires afin de
faire grandir la marque HIKMICRO. Une
caméra thermique ne s’achète pas sur
catalogue. Même si l’utilisation d’une
caméra thermique peut paraître simple,
il y a tout de même quelques notions
importantes à prendre en compte pour
faire le bon choix.
Quels sont vos produits phares
à mettre en avant ?
Notre gamme nous permet de satisfaire
les besoins de nombreux clients, car
elle est large. Nous retrouvons des
équipements très compacts, tels que le
module Mini qui se connecte directement
sur smartphone.
À l’opposé, nous avons la SP60, une
caméra très haut de gamme dotée
d’un capteur avancé qui va être
utilisée pour faire de la vérification
d’armoires électriques. Cette caméra
ultraperformante dispose d’un bloc
objectif orientable. Ce grand écart
montre bien la présence d’HIKMICRO
sur l’ensemble de la gamme avec des
caméras économiques et premium.
Sinon, pour satisfaire vos lecteurs
électriciens, je propose deux modèles.
D’abord, la Pocket2, une caméra de poche
avec une qualité exceptionnelle. Le succès
est bien au-delà de nos attentes car elle
correspond parfaitement aux besoins
de nombreux utilisateurs grâce à ses
caractéristiques techniques et son format
compact. Notamment la matrice inédite
sur ce format avec 256 x 192 pixels, quand
nos confrères proposent 160 x 120. Nos
clients qui ont choisi la Pocket2 sont
stupéfaits par la qualité, en effet, nous
conservons un net avantage technique.
Puis, nous avons la M30, qui est une
caméra format pistolet classique avec
l’avantage d’avoir une focalisation
manuelle certifiée CNPP pour le contrôle
des installations électriques. La M30 est
la caméra thermique certifiée la plus
abordable du marché à partir de 2 300 €
HT. Les performances de la M30 lui
permettent de mettre en évidence les
moindres défauts avec plus de précision.
J’ajoute que notre logiciel d’analyse
HIKMICRO Analyzer est gratuit et
téléchargeable depuis notre site. Ce
logiciel permet d’analyser rapidement
et simplement les thermogrammes
et ainsi, d’éditer des rapports
professionnels. •
SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 92 - ÉTÉ 2023 - 51