PFE 2023 - Tout se transforme
Livret de Projet de Fin d'Etude - Tout se Transforme Sous la direction de Magali Paris et Jean-Patrice Calori dans le groupe Monde des Coexistences. 30 Juin 2023
Livret de Projet de Fin d'Etude - Tout se Transforme
Sous la direction de Magali Paris et Jean-Patrice Calori dans le groupe Monde des Coexistences.
30 Juin 2023
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Au cours de mes études en Architecture , une notion s’est présentée
comme inaliénable : la limite . C’est un concept qui peut paraître
évident : chaque tracé de l’Architecte consiste en une scission ,
une distinction , une limite entre l’intérieur et l’extérieur , le plein et le
vide , une matière et une autre etc. On pourrait même penser que ce
sont ces délimitations qui constituent la réelle pratique de l’Architecture
en ce qu’elle anticipe toute manifestation matérielle . Cependant , plus
on la manipule , plus on réalise que cette notion de limite n’est pas
aussi simple qu’on pourrait le croire . Il ne s’agit pas toujours d’une incision
unidimensionnelle entre une chose et une autre , au contraire c’est
souvent une interface à deux dimensions où deux entités se pénètrent ,
se connectent , se confondent .
Dans cette optique , quelle serait la «limite» entre l’architecture
et le paysage ? Quelle échelle , quelle matière , quel geste , quel
ordre de grandeur permettrait de distinguer les deux ? Au contraire ,
est-ce que les deux ne se confondrait pas à un certain point ?
Depuis longtemps l’humain modifie et aménage son environnement
. Il commence à modifier maîtriser les végétaux qui l’entourent il y
a 10 500 ans en développant l’agriculture . Pour fabriquer les premiers
outils , les premiers objets , il extrait de la terre , des argiles , des métaux
. Ainsi toute création matérielle s’est préalablement ou simultanément
traduite par une extraction de cette même matière en vue de sa
transformation . N’importe quel objet d’une masse d’un kilogramme a
nécessairement requis l’extraction préalable d’au moins un kilogramme
de matière . L’extraction pourrait donc être considérée comme la première
étape du procédé architectural matériel .
A l’époque moderne , l’industrie de l’extraction s’opère à des
ordres de grandeurs époustouflants . La modification des paysages
naturels avec des outils de différentes magnitudes résulte en des typologies
nouvelles , des biotopes originaux . Serait-il possible alors
de faire de la modification du paysage non plus une contingence
de l’extraction mais bel et bien une intention à part entière ? Le projet
d’Architecture peut-il avoir pour objectif le paysage-même dont il est
extrait ?
Ce projet est constitué en un premier temps d’une analyse des
paysages miniers existants puis d’un projet architectural capable d’influencer
le paysage dont il est extrait .
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