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PANORAMA DE PRESSE - 14.06.23

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Georges Jacobs<br />

14·06·23<br />

UNE BATAILLE <strong>DE</strong> LA RÉFORME <strong>DE</strong>S<br />

INDICATIONS GÉOGRAPHIQUE A ÉTÉ<br />

REMPORTÉE, MAIS PAS LA GUERRE<br />

Pour la diplomatie française, un point décisif est marqué pour que l’office européen de la propriété<br />

intellectuelle ne prenne pas la main sur les vins AOP et IGP. Mais rien n’est acquis pour le maintien<br />

d’une réglementation communautaire unique des indications géographiques vinicoles.<br />

Qu’on se le dise, « les autorités françaises suivent la révision législative européenne sur les indications<br />

géographiques avec attention et vigilance » répond ce 8 juin Laurence Boone, la secrétaire d’État chargée de<br />

l’Europe, au sénateur Laurent Burgoa (Gard, Les Républicains). « Au sein du Conseil [NDLR : des ministres<br />

européens], elles ont insisté sur la protection de ces appellations et sur le fait de ne pas déléguer toutes les<br />

missions de contrôle à l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO) » poursuit<br />

Laurence Boone, notant que le Parlement Européen venant d’adopter largement un rapport retirant « la quasitotalité<br />

des délégations à l’EUIPO », « au vu des mandats de négociation des deux co-législateurs [NDLR :<br />

Conseil et Parlement], le texte final ne devrait pas prévoir de délégations à l’EUIPO, tout du moins pas sur des<br />

tâches d’instruction » à l’issue des discussions en trilogue (entre le Parlement, le Conseil et la Commission).<br />

Une bonne chose, car « le cahier des charges de leurs vins d’appellation d’origine va bien au-delà de la<br />

protection d’un nom et comprend des règles de production, de conditionnement, d’étiquetage et de durabilité<br />

pour lesquelles l’EUIPO n’a aucune expertise » rapportait dans sa question écrite le sénateur Laurent Burgoa,<br />

défendant un maintien de la gestion des cahiers des charges par les États Membres et la Commission Européenne.<br />

L’élu gardois interpellait également la secrétaire d’État sur la volonté de la Commission de sortir « une<br />

partie des règles relatives aux vins à Indication Géographique (IG) de l’Organisation Commune des Marchés<br />

Agricoles (OCM) unique ». C’est-à-dire « faire figurer certaines de leurs dispositions dans l’OCM (définitions<br />

des IG, contrôles, mentions traditionnelles, gestion des volumes, indicateurs de prix), tandis que d’autres<br />

parties seraient insérées dans le règlement horizontal sur les IG (procédures, protection, groupements de<br />

producteurs) ». De quoi éparpiller les outils de régulation technique et d’orientation politique du vignoble<br />

européen, qui ne sera plus révisable par le seul prisme de la Politique Agricole Commune (PAC). « Ce serait<br />

une erreur stratégique, car le marché vitivinicole de l’UE se caractérise par une politique de qualité assortie<br />

d’outils réglementaires spécifiques (les 2/3 des vins de l’UE sont des vins IG) » alerte le sénateur.<br />

Laurence Boone répond que si « les autorités françaises ont également exprimé au Conseil leur réticence face<br />

à l’inclusion des IG vins dans ce nouveau règlement », la partie n’est pas jouée : « une position cependant<br />

peu partagée par l’ensemble des autres Etats membres ». Mais la ministre ajoute que comme « le rapport du<br />

Parlement européen devrait limiter l’inclusion des IG vins dans le nouveau règlement et, en pareil cas, les<br />

autorités françaises inciteront la présidence du Conseil à se rapprocher de la position du Parlement sur ce point<br />

».<br />

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