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PANORAMA DE PRESSE - 14.06.23

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

L’OPINION<br />

Mallory Lalanne<br />

06·06·23<br />

AGRICULTURE : LES TROIS<br />

RÉGLEMENTATIONS QUI VONT<br />

CHANGER LA DONNE<br />

Le futur règlement européen pour les pesticides<br />

Le projet de Règlement SUR pour les pesticides (acronyme de Sustainable Use Regulation) est un des éléments<br />

clé du Pacte vert présenté par la Commission européenne. Ce projet de texte, dont la publication est attendue<br />

au second semestre 2023 et la mise en application en 2024, a pour objectifs majeurs une réduction de 50 % de<br />

l’usage et des risques des pesticides d’ici à 2030 dans tous les Etats membres ainsi qu’un usage très limité de ces<br />

substances dans les zones naturelles protégées, qui représentent un tiers du territoire français. « C’est une idée<br />

intéressante mais, pour s’inscrire dans cette démarche et faire en sorte que ce règlement ne soit pas irréaliste<br />

et décorrélé de la capacité technique et économique, il faut au préalable avoir créé les alternatives, analysé<br />

l’aspect économique, et les surcoûts générés au travers de cette réduction et enfin accompagner les agriculteurs<br />

», estime Sébastien Windsor, président des Chambres d’agriculture. Pour parvenir à une réduction collective<br />

des produits phytopharmaceutiques, la Commission prévoit de fixer par pays des « cibles de réduction ». « Il<br />

faut veiller à ne pas créer de distorsion de concurrence. Ce règlement va être décliné dans chaque pays par des<br />

plans stratégiques d’action. Chaque Etat membre peut décider d’être plus strict que les règles imposées par<br />

l’Europe. La trajectoire commune et l’harmonie visées au départ pourraient ainsi ne pas avoir lieu », estime<br />

Gilles Robillard, agriculteur, producteur de colza et d’oléoprotéagineux en Bourgogne.<br />

Le plan Ecophyto 2030 pour développer les alternatives aux pesticides<br />

Le « plan de développement d’alternatives pour les produits phytosanitaires les plus importants », qui a été<br />

lancé fin avril, entend développer des alternatives aux pesticides, en protégeant la biodiversité et la santé.<br />

Concrètement, « cela signifie chercher à identifier de nouveaux usages, de nouveaux outils et de nouveaux<br />

produits pour mieux protéger les récoltes - tout en préservant notre biodiversité », a déclaré Elisabeth Borne,<br />

la Première ministre. Ce plan Ecophyto 2030 promet d’accélérer le retrait des substances jugées prioritaires,<br />

de soutenir la recherche et l’innovation, en développant les connaissances sur les solutions alternatives ainsi<br />

que sur les effets des produits phytopharmaceutiques, mais aussi d’accompagner les agriculteurs dans la<br />

transition. Comment ? En incitant plus largement des groupes d’agriculteurs à s’engager dans la réduction de<br />

l’utilisation des produits phytopharmaceutiques grâce à un appui technique et financier. Quelque 71 millions<br />

d’euros sont ainsi consacrés chaque année au plan Ecophyto, au niveau national comme régional, grâce au<br />

prélèvement d’une redevance sur les ventes de produits phytopharmaceutiques. « La condition de réussite de<br />

ce plan va dépendre des moyens collectifs de recherche des alternatives. Les instituts techniques financent leur<br />

recherche avec des fonds interprofessionnels et les cotisations des agriculteurs, mais cela n’est pas suffisant.<br />

Cette transition agricole souhaitable est un enjeu de société et doit être supportée collectivement », considère<br />

Gilles Robillard.<br />

Une loi d’orientation et d’avenir agricole pour dynamiser la filière<br />

D’ici dix ans, un tiers des agriculteurs seront partis à la retraite. Afin de relever ce défi de renouvellement<br />

des générations et réfléchir collectivement aux actions à mener, un pacte et une loi d’orientation et d’avenir<br />

agricoles ont été mis en place en décembre 2022. Plusieurs groupes de travail ont ainsi été créés pour identifier<br />

des solutions sur les enjeux de formation et d’attractivité des agriculteurs, la transmission et l’adaptation<br />

face au climat. Objectif : aboutir à des textes pour le début de l’été 2023, à partir d’une réflexion menée au<br />

niveau national et au niveau régional. « Il nous faut trouver des leviers pour dynamiser l’installation des<br />

professionnels par la mise à disposition d’aides, d’incitations fiscales, de formation, d’accompagnement des<br />

cédants », explique Sébastien Windsor. La concertation est coordonnée par Chambres d’agriculture France et<br />

animée localement par les chambres régionales d’agriculture, en lien avec les conseils régionaux et les préfets.<br />

L’idée est de faire remonter les expériences locales et de s’appuyer sur des diagnostics territoriaux. « Ces<br />

mesures pourraient être inscrites dans le prochain projet de loi de finances. C’est une méthode intéressante qui<br />

permet de se poser les bonnes questions, d’avoir une vision globale et de générer un bout de consensus sur ces<br />

différents sujets », commente Sébastien Windsor.<br />

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