14.06.2023 Views

PANORAMA DE PRESSE - 14.06.23

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

<strong>PANORAMA</strong><br />

<strong>PRESSE</strong><br />

SYNDICAT GÉNÉRAL <strong>DE</strong>S VIGNERONS<br />

1 4 · 0 6 · 2 3<br />

La presse papier est disponible quotidiennement au Centre de Documentation<br />

POLITIQUE<br />

ÉCONOMIE<br />

LA VIGNE<br />

LE VIN<br />

HORS CHAMPAGNE<br />

RETOUR SUR LES <strong>DE</strong>RNIERS <strong>PANORAMA</strong>S <strong>DE</strong> <strong>PRESSE</strong><br />

CETTE REVUE <strong>DE</strong> <strong>PRESSE</strong> SE <strong>DE</strong>STINE À UN USAGE STRICTEMENT PERSONNEL ET INTERNE À L’ENTREPRISE,<br />

LE <strong>DE</strong>STINATAIRE S’INTERDIT <strong>DE</strong> REPRODUIRE, PUBLIER, DIFFUSER OU VENDRE CE DOCUMENT.


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Sharon Nagel<br />

02·06·23<br />

LE PARLEMENT EUROPÉEN VOTE EN<br />

FAVEUR <strong>DE</strong>S SPÉCIFICITÉS <strong>DE</strong>S AOP<br />

ET IGP VIN<br />

A l’occasion de sa séance plénière ce 1er juin, le Parlement européen a confirmé le vote de sa Commission<br />

de l’Agriculture en avril dernier sur la révision des systèmes d’indication géographique.<br />

En clair, le Parlement européen s’est exprimé par une large majorité (603 votes pour, 18 contre et 8 abstentions)<br />

en faveur du renforcement de la protection intellectuelle pour les vins, les boissons spiritueuses et les produits<br />

agricoles lors du vote qui a eu lieu ce jeudi 1er juin sur le nouveau règlement concernant les indications<br />

géographiques. Les eurodéputés se sont exprimés en faveur de la protection des spécificités du secteur viticole<br />

dans le cadre de la réforme de la législation et ont rejeté toute délégation de gestion de ces signes de qualité<br />

européens à l’office de la protection des marques de l’UE (EUIPO). Ils se sont également montrés en faveur<br />

de l’élargissement de la protection accordée aux indications géographiques en ce concerne leur utilisation en<br />

tant qu’ingrédients et sur internet.<br />

Favoriser le développement durable du secteur<br />

De l’avis de la Fédération européenne des vins d’origine (EFOW), ce vote « donne un mandat fort aux<br />

rapporteurs en vue des négociations en trilogue », avec le Conseil et la Commission. La Fédération et ses<br />

membres appellent d’ailleurs le Conseil à « soutenir le « paquet vin » du Parlement européen » lors de ces<br />

négociations. Le président d’EFOW, Bernard Farges a déclaré : « Au nom de mes collègues, je tiens à remercier<br />

les rapporteurs pour leur engagement fort en faveur des producteurs d’IG et en particulier des producteurs de<br />

vin. Nous sommes convaincus que le Parlement européen et le Conseil s’efforceront de trouver un accord au<br />

cours des trilogues, ce qui favorisera le développement durable de notre secteur et de nos économies rurales<br />

». De son côté, l’eurodéputée française chargée de la négociation du rapport au nom du groupe parlementaire<br />

Renew Europe, Irène Tolleret, souligne également dans un communiqué que « le texte du Parlement étoffe le<br />

nouveau chapitre de durabilité proposé par la Commission européenne afin d’encourager les producteurs à<br />

adopter des standards environnementaux, économiques et sociaux plus ambitieux ».<br />

2


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

L’OPINION<br />

Mallory Lalanne<br />

06·06·23<br />

AGRICULTURE : LES TROIS<br />

RÉGLEMENTATIONS QUI VONT<br />

CHANGER LA DONNE<br />

Le futur règlement européen pour les pesticides<br />

Le projet de Règlement SUR pour les pesticides (acronyme de Sustainable Use Regulation) est un des éléments<br />

clé du Pacte vert présenté par la Commission européenne. Ce projet de texte, dont la publication est attendue<br />

au second semestre 2023 et la mise en application en 2024, a pour objectifs majeurs une réduction de 50 % de<br />

l’usage et des risques des pesticides d’ici à 2030 dans tous les Etats membres ainsi qu’un usage très limité de ces<br />

substances dans les zones naturelles protégées, qui représentent un tiers du territoire français. « C’est une idée<br />

intéressante mais, pour s’inscrire dans cette démarche et faire en sorte que ce règlement ne soit pas irréaliste<br />

et décorrélé de la capacité technique et économique, il faut au préalable avoir créé les alternatives, analysé<br />

l’aspect économique, et les surcoûts générés au travers de cette réduction et enfin accompagner les agriculteurs<br />

», estime Sébastien Windsor, président des Chambres d’agriculture. Pour parvenir à une réduction collective<br />

des produits phytopharmaceutiques, la Commission prévoit de fixer par pays des « cibles de réduction ». « Il<br />

faut veiller à ne pas créer de distorsion de concurrence. Ce règlement va être décliné dans chaque pays par des<br />

plans stratégiques d’action. Chaque Etat membre peut décider d’être plus strict que les règles imposées par<br />

l’Europe. La trajectoire commune et l’harmonie visées au départ pourraient ainsi ne pas avoir lieu », estime<br />

Gilles Robillard, agriculteur, producteur de colza et d’oléoprotéagineux en Bourgogne.<br />

Le plan Ecophyto 2030 pour développer les alternatives aux pesticides<br />

Le « plan de développement d’alternatives pour les produits phytosanitaires les plus importants », qui a été<br />

lancé fin avril, entend développer des alternatives aux pesticides, en protégeant la biodiversité et la santé.<br />

Concrètement, « cela signifie chercher à identifier de nouveaux usages, de nouveaux outils et de nouveaux<br />

produits pour mieux protéger les récoltes - tout en préservant notre biodiversité », a déclaré Elisabeth Borne,<br />

la Première ministre. Ce plan Ecophyto 2030 promet d’accélérer le retrait des substances jugées prioritaires,<br />

de soutenir la recherche et l’innovation, en développant les connaissances sur les solutions alternatives ainsi<br />

que sur les effets des produits phytopharmaceutiques, mais aussi d’accompagner les agriculteurs dans la<br />

transition. Comment ? En incitant plus largement des groupes d’agriculteurs à s’engager dans la réduction de<br />

l’utilisation des produits phytopharmaceutiques grâce à un appui technique et financier. Quelque 71 millions<br />

d’euros sont ainsi consacrés chaque année au plan Ecophyto, au niveau national comme régional, grâce au<br />

prélèvement d’une redevance sur les ventes de produits phytopharmaceutiques. « La condition de réussite de<br />

ce plan va dépendre des moyens collectifs de recherche des alternatives. Les instituts techniques financent leur<br />

recherche avec des fonds interprofessionnels et les cotisations des agriculteurs, mais cela n’est pas suffisant.<br />

Cette transition agricole souhaitable est un enjeu de société et doit être supportée collectivement », considère<br />

Gilles Robillard.<br />

Une loi d’orientation et d’avenir agricole pour dynamiser la filière<br />

D’ici dix ans, un tiers des agriculteurs seront partis à la retraite. Afin de relever ce défi de renouvellement<br />

des générations et réfléchir collectivement aux actions à mener, un pacte et une loi d’orientation et d’avenir<br />

agricoles ont été mis en place en décembre 2022. Plusieurs groupes de travail ont ainsi été créés pour identifier<br />

des solutions sur les enjeux de formation et d’attractivité des agriculteurs, la transmission et l’adaptation<br />

face au climat. Objectif : aboutir à des textes pour le début de l’été 2023, à partir d’une réflexion menée au<br />

niveau national et au niveau régional. « Il nous faut trouver des leviers pour dynamiser l’installation des<br />

professionnels par la mise à disposition d’aides, d’incitations fiscales, de formation, d’accompagnement des<br />

cédants », explique Sébastien Windsor. La concertation est coordonnée par Chambres d’agriculture France et<br />

animée localement par les chambres régionales d’agriculture, en lien avec les conseils régionaux et les préfets.<br />

L’idée est de faire remonter les expériences locales et de s’appuyer sur des diagnostics territoriaux. « Ces<br />

mesures pourraient être inscrites dans le prochain projet de loi de finances. C’est une méthode intéressante qui<br />

permet de se poser les bonnes questions, d’avoir une vision globale et de générer un bout de consensus sur ces<br />

différents sujets », commente Sébastien Windsor.<br />

3


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Georges Jacobs<br />

14·06·23<br />

UNE BATAILLE <strong>DE</strong> LA RÉFORME <strong>DE</strong>S<br />

INDICATIONS GÉOGRAPHIQUE A ÉTÉ<br />

REMPORTÉE, MAIS PAS LA GUERRE<br />

Pour la diplomatie française, un point décisif est marqué pour que l’office européen de la propriété<br />

intellectuelle ne prenne pas la main sur les vins AOP et IGP. Mais rien n’est acquis pour le maintien<br />

d’une réglementation communautaire unique des indications géographiques vinicoles.<br />

Qu’on se le dise, « les autorités françaises suivent la révision législative européenne sur les indications<br />

géographiques avec attention et vigilance » répond ce 8 juin Laurence Boone, la secrétaire d’État chargée de<br />

l’Europe, au sénateur Laurent Burgoa (Gard, Les Républicains). « Au sein du Conseil [NDLR : des ministres<br />

européens], elles ont insisté sur la protection de ces appellations et sur le fait de ne pas déléguer toutes les<br />

missions de contrôle à l’Office de l’Union européenne pour la propriété intellectuelle (EUIPO) » poursuit<br />

Laurence Boone, notant que le Parlement Européen venant d’adopter largement un rapport retirant « la quasitotalité<br />

des délégations à l’EUIPO », « au vu des mandats de négociation des deux co-législateurs [NDLR :<br />

Conseil et Parlement], le texte final ne devrait pas prévoir de délégations à l’EUIPO, tout du moins pas sur des<br />

tâches d’instruction » à l’issue des discussions en trilogue (entre le Parlement, le Conseil et la Commission).<br />

Une bonne chose, car « le cahier des charges de leurs vins d’appellation d’origine va bien au-delà de la<br />

protection d’un nom et comprend des règles de production, de conditionnement, d’étiquetage et de durabilité<br />

pour lesquelles l’EUIPO n’a aucune expertise » rapportait dans sa question écrite le sénateur Laurent Burgoa,<br />

défendant un maintien de la gestion des cahiers des charges par les États Membres et la Commission Européenne.<br />

L’élu gardois interpellait également la secrétaire d’État sur la volonté de la Commission de sortir « une<br />

partie des règles relatives aux vins à Indication Géographique (IG) de l’Organisation Commune des Marchés<br />

Agricoles (OCM) unique ». C’est-à-dire « faire figurer certaines de leurs dispositions dans l’OCM (définitions<br />

des IG, contrôles, mentions traditionnelles, gestion des volumes, indicateurs de prix), tandis que d’autres<br />

parties seraient insérées dans le règlement horizontal sur les IG (procédures, protection, groupements de<br />

producteurs) ». De quoi éparpiller les outils de régulation technique et d’orientation politique du vignoble<br />

européen, qui ne sera plus révisable par le seul prisme de la Politique Agricole Commune (PAC). « Ce serait<br />

une erreur stratégique, car le marché vitivinicole de l’UE se caractérise par une politique de qualité assortie<br />

d’outils réglementaires spécifiques (les 2/3 des vins de l’UE sont des vins IG) » alerte le sénateur.<br />

Laurence Boone répond que si « les autorités françaises ont également exprimé au Conseil leur réticence face<br />

à l’inclusion des IG vins dans ce nouveau règlement », la partie n’est pas jouée : « une position cependant<br />

peu partagée par l’ensemble des autres Etats membres ». Mais la ministre ajoute que comme « le rapport du<br />

Parlement européen devrait limiter l’inclusion des IG vins dans le nouveau règlement et, en pareil cas, les<br />

autorités françaises inciteront la présidence du Conseil à se rapprocher de la position du Parlement sur ce point<br />

».<br />

4


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

Presse écrite<br />

FRA<br />

LES VINS D'ALSACE<br />

Famille du média : Médias professionnels<br />

Périodicité : Mensuelle<br />

Audience : 11977<br />

Sujet du média :<br />

Agroalimentaire-Agriculture<br />

Edition : Avril 2023 P.6<br />

Journalistes : Alain Julien<br />

Nombre de mots : 595<br />

p. 1/1<br />

& 1 ACTUALÎTÉSf<br />

Région Grand Est<br />

«Les trois vignobles s'enrichissent<br />

mutuellement»<br />

Franck Leroy, maire d'Epernay depuis l'an 2000, a été élu président de la Région Grand Est<br />

le 13 janvier 2023 aprés la démission surprise de Jean Rottner. Conseiller régional depuis<br />

2016, ilavaitété désigné en juillet 2021 premier vice-président du Conseil régional, chargé<br />

de l'Environnement et de la Transition écologique. Pour La Champagne Viticole, il revient<br />

sur les thématiques vitiœles régionales qui sont dorénavant sous sa responsabilité.<br />

Quelle piace la viticulture va-t-elle occu<br />

per dans votre mandat?<br />

La viticulture demeure grande prio<br />

une<br />

rité stratégique et transversale de l'action<br />

régionale, car elle recouvre des enjeux<br />

forts en matière de développement écono<br />

mique, agricole, commercial, scientifique,<br />

touristique, tout en devant répondre à<br />

des problématiques environnementales,<br />

mais aussi d'emplois et de formation spé<br />

cifiques.<br />

Le Grand Est couvre trois grandes zones<br />

viticoles, dont la Champagne: quelles<br />

synergies sont trouver pour valori<br />

à leur<br />

sation ?<br />

La viticulture a fait l'objet d'un premier<br />

contrat de filière 2019-2021 signé avec<br />

l'ensemble des interprofessions des et<br />

ODG des vignobles du Grand Est. Ses<br />

orientations ont permis de répondre à leurs<br />

enjeux communs : compétitivité et durabili<br />

té des exploitations, export, oenotourisme.<br />

Ayant repris la feuille de route Recherche<br />

Développement-lnnovation élaborée en<br />

commun par les vignobles, a permis un<br />

il<br />

travail commun entre les interprofessions<br />

et les ODG qui n'avaient pas l'habitude de<br />

collaborer, en particulier sur des projets de<br />

RDI.<br />

Les vignobles ont été sollicités pour apporter<br />

leur contribution aux enjeux et orienta<br />

tions du futur contrat de filière qui prendra<br />

le relais du plan de relance 2021-2023, mis<br />

en place pour leur apporter un soutien<br />

renforcé face aux effets de crise sani<br />

la<br />

taire. Suivra un travail de consolidation des<br />

enjeux et d'élaboration d'un plan d'action,<br />

l'objectif étant de proposer un nouveau<br />

contrat filière début 2024.<br />

de<br />

Les trois vignobles s'enrichissent mutuel<br />

lement par l'échange de bonnes pratiques<br />

et d'initiatives transposables en maints<br />

domaines. Par exemple, une technique de<br />

lutte biologique contre des ravageurs, bien<br />

éprouvée dans le vignoble champenois, a<br />

été déployée dans les vignobles alsaciens<br />

et lorrains avec le soutien de la Région.<br />

La transition environnementale consti<br />

tue un axe majeur de l'actuel contrat de<br />

filière Viticulture du Grand Est. Quelles<br />

sont les ambitions de la Région pour<br />

l'avenir?<br />

L'un des grands objectifs pour les trois<br />

vignobles est de tendre vers le zéro herbi<br />

cide, ce qui implique notamment de pro<br />

mouvoir les programmes de recherche,<br />

d'expérimentation et d'innovation pour<br />

accompagner les changements de pra<br />

tiques dans le cadre de la transition envi<br />

ronnementale des vignobles.<br />

Le Grand Est soutient également des ini<br />

tiatives, telles que le développement de<br />

la biodiversité dans les vignes alsaciennes,<br />

qui pourra être transposé dans les autres<br />

vignobles.<br />

Les régions sont souvent méconnues pour<br />

leur rôle d'accompagnement des filières.<br />

Quelles sont vos pistes pour mieux faire<br />

connaître auprès des vignerons les aides<br />

et soutiens du Grand Est?<br />

Les interprofessions, interlocutrices de<br />

la Région, sont des relais d'information<br />

privilégiés pour les viticulteurs, de même<br />

que les Chambres d'agriculture. La Région<br />

est par ailleurs fréquemment en contact<br />

direct avec les viticulteurs, notamment lors<br />

d'événements dédiés (Foire de Châlons<br />

en-Champagne, VitiVini, VITeff, Salon<br />

International de l'Agriculture, Foire aux<br />

Vins de Colmar, manifestations viticoles<br />

diverses) ou lors de visites et de rencontres<br />

dans les exploitations. Le site Internet de<br />

la Région présente l'ensemble des aides<br />

et appels à projets dédiés à la viticulture<br />

tandis que les Maisons de la Région, répar<br />

ties sur l'ensemble du territoire, sont égale<br />

ment des lieux d'information en proximité.<br />

Propos recueillis par Alain julien<br />

pour le SGV et la Champagne Viticole<br />

232569 VIGNERONS - CISION 2043515600509<br />

Tous droits de reproduction et de représentation réservés au titulaire de droits de propriété intellectuelle<br />

L'accès aux articles et le partage sont strictement limités aux utilisateurs autorisés.<br />

5


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

LE FIGARO<br />

Figaro Vin / AFP<br />

31·05·23<br />

ÉTIQUETTE OU QR CO<strong>DE</strong>,<br />

L’AFFICHAGE <strong>DE</strong> LA COMPOSITION<br />

<strong>DE</strong>S VINS EUROPÉENS FAIT DÉBAT<br />

Longtemps exemptés d’indiquer leur composition aux consommateurs, les vins européens vont avoir la<br />

possibilité de le faire par le biais d’un QR code plutôt que sur l’étiquette, une solution qui ne satisfait pas<br />

les associations écologistes du secteur.<br />

Le vin peut contenir de nombreux additifs comme le soufre, le blanc d’œuf, la vessie de poisson séchée et<br />

divers composés chimiques, mais il a longtemps bénéficié d’un régime d’exception. Et pour cause, alors que<br />

la plupart des produits alimentaires sont soumis à un affichage de leur composition depuis des décennies, c’est<br />

seulement en 2017 que la Commission européenne a estimé qu’il n’y avait aucune «raison objective» de<br />

maintenir ce passe-droit.<br />

Les valeurs nutritionnelles seront sur les étiquettes des vins<br />

La nouvelle règle, qui entrera en vigueur en décembre, exige que les vins produits dans l’UE détaillent leur<br />

composition, oit sur l’étiquette, comme les autres produits alimentaires, ou bien selon une méthode qui leur est<br />

propre, avec un QR code renvoyant vers un site internet. «La Commission a compris la nécessité d’être flexible<br />

sur la manière de communiquer ces informations sans perturber notre commerce», souligne Ignacio Sanchez<br />

Recarte, secrétaire général du Comité européen des entreprises vinicoles (CEEV), qui conteste aussi auprès<br />

de la Commission européenne le projet irlandais d’apposer des avertissements sanitaires sur les boissons<br />

alcoolisées.<br />

«Le vin ne suit pas de recette. Le raisin évolue en fonction du soleil et des conditions climatiques... Les<br />

ingrédients ne sont pas les mêmes d’une récolte à l’autre», explique-t-il. Le CEEV considère donc que<br />

l’étiquetage numérique est le seul moyen d’obtenir l’adhésion de tous les viticulteurs de l’UE (au nombre de<br />

2,2 millions en 2020, selon Eurostat). Il permet également la traduction des ingrédients dans toutes les langues<br />

européennes.<br />

Vers la transparence<br />

«Vous vous imaginez (...) scanner plusieurs QR codes pour comparer par exemple les additifs de trois vins,<br />

mémoriser les résultats et faire votre choix ?», rétorque Olivier Paul-Morandini, fondateur d’une association<br />

qui milite pour plus de transparence dans le secteur du vin, Transparency for Organic World Association<br />

(TOWA). L’association estime aussi que l’instauration de ces QR codes témoigne d’un manque d’engagement<br />

en faveur d’une agriculture plus respectueuse de l’environnement, pourtant présentée par l’UE comme une de<br />

ses priorités.<br />

Les «étiquettes électroniques» favoriseraient, en effet, les agriculteurs conventionnels utilisant des pesticides<br />

et des engrais chimiques, qui reçoivent l’écrasante majorité des subventions de la politique agricole commune.<br />

Pour Julien Guillot, viticulteur biologique en Bourgogne (centre-est), pas besoin de QR code lorsqu’il s’agit<br />

d’un vin en biodynamie, dans lequel il y a «très peu de produits ajoutés», l’étiquette sur la bouteille suffit. «Par<br />

contre, un grand négociant, il lui faudrait un dictionnaire donc, évidemment, un QR code sera nécessaire»,<br />

résume-t-il. «Nous n’avons pas seulement besoin d’une liste d’ingrédients. Nous devrions avoir une liste<br />

de toutes les conséquences de l’agriculture conventionnelle et de son coût», ajoute M. Paul-Morandini. «La<br />

pollution des sols, de l’eau, de la santé et de l’environnement a un prix qui est payé par les consommateurs et<br />

la société»<br />

6


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

L’UNION<br />

Maxime Mascoli<br />

10·06·23<br />

LE CHAMPAGNE BIO RÉSISTE<br />

PLUTÔT BIEN À LA CRISE<br />

Alors que le public se détourne des produits agricoles bio et que le vin bio voit ses ventes se tasser, les<br />

vignerons bio du pays d’Épernay sont en pleine forme, au même titre que le reste de la filière. Explications<br />

sur cette santé de fer.<br />

Alors que le secteur du bio est sinistré depuis plus d’un an et l’explosion de l’inflation, un petit village<br />

d’irréductibles fait de la résistance : la Champagne. Contrairement aux maraîchers et éleveurs qui voient leurs<br />

clients se détourner vers des produits moins chers, les vignerons sparnaciens sont sur la même dynamique<br />

que le reste de la Champagne, malgré des prix forcément supérieurs, de 20 à 30 %. Comment expliquer cette<br />

résistance ?<br />

« Le vin, c’est différent de l’alimentation, avance Laurent Vauversin, à Blancs-Coteaux. Même si les prix ont<br />

augmenté, les gens ne s’en détournent pas. Moi, ce que je recherche, c’est la qualité via un refus de la chimie.<br />

Mais c’est la dégustation qui déclenche l’acte d’achat. Pas le label bio. » Il n’est pas le seul à avancer cette<br />

explication. « Le label bio, c’est pour la vitrine », sourit Aude Amillet, du champagne Robert-Moncuit, dont<br />

c’est la 4e année certifiée. « Ce que ça apporte au vin, c’est une méthode de travail différente. Pour les clients,<br />

le label bio n’est pas le sujet. Tout au plus, ça rassure les gens sur notre façon de travailler. »<br />

Pour les clients des vignerons bio, l’achat militant importe moins que la recherche de qualité. « Certes, on perd<br />

une partie de la clientèle qui n’en veut pas », admet Olivier Michel, du champagne Jean Michel à Moussy. «<br />

Mais, on en récupère d’autres. C’est la qualité qu’ils recherchent. » La preuve pour Frédéric Zeimett, à la tête<br />

de Leclerc-Briant, une des seules maisons 100 % bio avec Roederer : « Les champagnes en magasin bio, ça ne<br />

marche pas. Ce n’est pas ce que les gens recherchent. Pour nos clients, c’est avant tout un gage de qualité. »<br />

C’est principalement l’export qui tire les ventes, comme pour le conventionnel. « Il y a une hausse de la<br />

demande des pays européens. Chez les Nordiques, ils ne veulent que ça, note Stéphane Hardy, à Tours-sur-<br />

Marne. Il y a aussi une vraie demande aux USA. Ils ne sont pas du tout dans un mode de vie bio mais ils<br />

veulent en consommer », rigole ce fervent défenseur du bio. « On a une dizaine de pays en attente de bouteilles,<br />

souligne Marine Vincey, à Oger. Il y a une telle demande que toute notre production est absorbée. On est une<br />

niche dans la niche. On vend aussi un peu de raisin car ça ne fait que trois ans que l’on a commencé. Et tout<br />

part très vite car du raisin bio, surtout en Grand cru, il n’y en a pas. »<br />

Quant au prix, tous les vignerons interrogés confirment avoir suivi l’inflation, comme leurs confrères, en<br />

essayant de limiter la hausse. Ils n’ont pas vu d’impact sur leurs ventes. « J’ai augmenté ma bouteille de 50<br />

centimes, remarque Stéphane Hardy. Je n’ai pas l’impression que ça gène. Et puis, de toute façon, même si ça<br />

allait mal, je n’arrêterais pas. »<br />

7


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

L’OPINION<br />

Aude Carasco<br />

07·06·23<br />

AGRICULTURE BIO : <strong>DE</strong>S PESTICI<strong>DE</strong>S<br />

NATURELS MIS EN CAUSE (1)<br />

Le numéro de « Cash Investigation » diffusé le 6 juin, sur France 2, révèle que des biopesticides nocifs<br />

pour la santé, comme le spinosad ou le BT, sont utilisés dans l’agriculture biologique. « Nous essayons<br />

toujours de nous en passer », réagit la Fédération nationale de l’agriculture biologique.<br />

Dans son numéro diffusé mardi 6 juin 2023, « Cash Investigation » ne pointe pas les dérives des multinationales<br />

ou l’argent soustrait au fisc par les ultrariches, cibles plus habituelles pour ce programme, mais la petite filière<br />

de l’agriculture biologique. Ces fruits, légumes ou céréales que l’on achète plus cher et avec bonne conscience,<br />

persuadé de mieux nourrir sa famille et de protéger la planète, poussent-ils réellement sans pesticides ?<br />

À l’issue de deux ans d’investigation, le magazine incarné par la journaliste Élise Lucet sonne l’« Alerte sur le<br />

bio ! ». Les producteurs d’agriculture biologique n’utilisent pas de pesticide de synthèse, car la réglementation<br />

le leur interdit. Mais certains traitements d’origine naturelle sont autorisés. Et des suspicions de toxicité pèsent<br />

sur plusieurs d’entre eux.<br />

Toxicité présumée de certains biopesticides<br />

Le journaliste François Cardona commence son enquête en déroulant la très longue liste des biopesticides<br />

utilisés pour « protéger la culture biologique ». Entre l’huile de menthe verte ou de clou de girofle, deux<br />

bioinsecticides sont plébiscités : le spinosad et le Bacillus thuringiensis (BT).<br />

Interrogé, Marcel Amichot, toxicologue à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation<br />

et l’environnement (Inrae), estime que certains « biopesticides, dont on ne connaît pas, ou mal, les effets<br />

secondaires » devraient se voir appliquer « un principe de précaution » et ne pas être autorisés.<br />

Le spinosad dans la cible de Bruxelles<br />

Selon une étude de chercheurs suisses d’Agroscope publiée en 2021, le spinosad, très efficace pour tuer<br />

les chenilles, se révèle aussi « un redoutable tueur d’abeilles ». Ces scientifiques le classent comme plus<br />

dangereux qu’un insecticide de synthèse comme le chlorpyriphos, interdit depuis 2020. Le bioinsecticide est<br />

aussi suspecté par l’Autorité de santé européenne d’être un perturbateur endocrinien.<br />

À travers cet exemple, « Cash Investigation » pose la question des procédures d’autorisation de mise sur<br />

le marché et de contrôle de l’utilisation de ces produits. En plongeant dans les arcanes de la Commission<br />

européenne, le magazine met au jour l’existence d’un comité technique au fonctionnement opaque, chargé<br />

notamment de conseiller la Commission sur le taux maximal de résidus à tolérer.<br />

Le contrôle de ces limitations par les autorités nationales françaises se révèle tout aussi obscur. Mais le spinosad<br />

serait, d’après le magazine, bel et bien sur la sellette.<br />

▼ SUITE ▼<br />

8


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

L’OPINION<br />

Aude Carasco<br />

07·06·23<br />

AGRICULTURE BIO : <strong>DE</strong>S PESTICI<strong>DE</strong>S<br />

NATURELS MIS EN CAUSE (2)<br />

Nouveau marché pour les géants des phytosanitaires<br />

Des bioinsecticides comme le BT – efficace et considéré comme dangereux –, sont aussi très utilisés en<br />

agriculture conventionnelle. Ce marché en pleine explosion intéresse de plus en plus les géants des pesticides<br />

de synthèse comme Bayer ou Syngenta, prêts à tout pour convaincre le monde agricole de continuer à préférer<br />

leurs produits.<br />

Dans une récente étude, l’association Générations futures a voulu « objectiver la situation et comparer la<br />

dangerosité des substances homologuées en France en agriculture conventionnelle et en agriculture biologique<br />

». Elle relève notamment que « 224 substances conventionnelles sont classées dangereuses contre 17 substances<br />

biologiques ».<br />

Inquiétude de la filière<br />

« Je voudrais que cette enquête ne sème pas le trouble là où les choses sont assez claires : la priorité de<br />

l’agriculture bio est et restera de protéger la santé et l’environnement », réagit Philippe Camburet, président<br />

de la Fédération nationale d’agriculture biologique, interrogé par La Croix. Nous essayons toujours de nous<br />

passer de ce type de produits et de rechercher des alternatives. Mais lorsque la survie d’une ferme est en jeu,<br />

nous regardons parmi les produits autorisés ceux qui pourraient sauver la récolte. »<br />

« Nous avons l’agriculture la plus contrôlée de France. S’il y a des marges de progrès à faire, c’est aux pouvoirs<br />

publics de s’en saisir » à travers un renforcement de la réglementation et du contrôle, poursuit le représentant<br />

de la filière, qui craint un « risque de suspicion » sur les produits bio après la diffusion du magazine. Alors<br />

que leur part dans le panier des Français a déjà reculé (de 6,4 % à 6 %) en un an en 2022, selon l’Agence bio.<br />

9


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

Presse écrite<br />

FRA<br />

Famille du média : PQR/PQD<br />

Edition : 06 juin 2023 P.14<br />

(Quotidiens régionaux)<br />

Journalistes : -<br />

Périodicité : Quotidienne<br />

Nombre de mots : 286<br />

Audience : 102000<br />

Sujet du média :<br />

Actualités-Infos Générales<br />

p. 1/1<br />

Effervescents et réchauffement<br />

climatique à Bezannes le 20 juin<br />

0-H2OKc8pJXJJKb7AAABZssdLGnMTPKPG4y6blpKyclUeEtKm6-MiUgq0bixPmFxJZjYz<br />

Colloque Effervescents et réchauffement climatique à<br />

Bezannes le 20 juin Le Sparkling wine forum, c'est<br />

un nouveau rendez-vous international consacré aux<br />

vins effervescents du monde entier. L'organisateur,<br />

Effevent, qui a repris l'organisation du Viteff d'Épernay,<br />

a convié chercheurs, vignerons et directeurs de<br />

domaines du monde entier le mardi 20 juin, au<br />

Village by CA, le site du Crédit agricole Nord Est à<br />

Bezannes, pour une journée d'échanges et de rencontres<br />

avec le public. Le format? Une vingtaine de tables<br />

rondes, des formats courts, avec des professionnels de<br />

Champagneet d'ailleurs (Allemagne, Espagne, Italie),<br />

sur des thématiques qui regroupent tous les vignobles<br />

(comme celui de la résistance à la sécheresse, par<br />

exemple). Le colloque se tiendra sous le patronage<br />

de l'Organisation internationale de la vigne et du vin,<br />

l'OIV.C'est d'ailleurs le président de l'OIV, Luigi Moio,<br />

qui clôturera la journée. Effevent attend environ 250<br />

personnes pour la première édition de cet événement,<br />

qu'il espère renouveler en 2024, potentiellement<br />

dans une autre région viticole. Coopération Terroirs<br />

et vignerons de Champagne à Chouilly vendredi<br />

L'assemblée générale de Terroirs et vignerons de<br />

Champagne aura lieu vendredi 9 juin, à partir de<br />

9h30, au centre vinicole de Chouilly. floraison La<br />

vigne rattrape son retard végétatif Les presque deux<br />

semaines de retard végétatif accumulées par la vigne<br />

en Champagne depuis le début de la saison sont en<br />

passe d'être effacées par le beau temps persistant de<br />

ces dernières semaines. Si la pleine fleur est attendue<br />

pour le 12 juin (ce qui pourrait entraîner des vendanges<br />

deuxième semaine de septembre, si on compte 85 jours<br />

entre la pleine fleur et le moment où les vendangettes<br />

s'activent), les secteurs les plus hâtifs sont déjà bien<br />

avancés.<br />

232569 VIGNERONS - CISION 9497615600502<br />

Tous droits de reproduction et de représentation réservés au titulaire de droits de propriété intellectuelle<br />

L'accès aux articles et le partage sont strictement limités aux utilisateurs autorisés.<br />

10


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

LA CHAMPAGNE<br />

<strong>DE</strong> SOPHIE<br />

CLAEYS<br />

Sophie Claeys<br />

31·05·23<br />

LA PLEINE FLORAISON ATTENDUE<br />

LE 12 JUIN EN CHAMPAGNE<br />

Petit point campagne viticole : comme attendu (lire ici), la dynamique de pousse actuelle est très active, avec<br />

entre 2 et 3 nouvelles feuilles formées sur une période de 7 jours. D’après les prévisions météo, ce rythme de<br />

croissance va se maintenir sur la première décade du mois de juin. Le retard phénologique observé jusqu’à<br />

présent, par rapport à la moyenne décennale, devrait être comblé à la floraison. Les premières fleurs pourraient<br />

être signalées d’ici à la fin de cette semaine, en secteurs très précoces. Le stade « plein floraison » est attendu,<br />

à l’échelle champagne, autour du 12 juin, ce qui correspond à la date moyenne observée sur ces 10 dernières<br />

années. Chardonnay : 9 à 10 feuilles étalées, voire 11 feuilles étalées en situation très hâtive. Pinot noir : 8 à 10<br />

feuilles étalées. Meunier : 6 à 8 feuilles étalées.<br />

Source Comité Champagne<br />

11


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

L’UNION<br />

Maxime Mascoli<br />

11·06·23<br />

LE PÉPINIÉRISTE, CELUI QUI<br />

FAIT NAÎTRE LE FUTUR <strong>DE</strong> LA<br />

CHAMPAGNE<br />

Installé à Avenay-Val-d’Or, Morgan Trébutien est l’un des derniers pépiniéristes de Champagne. Ils ne<br />

sont plus que 14. Son travail : faire pousser les très jeunes plants de vigne pour le compte des autres<br />

vignerons. Un métier difficile et peu rentable mais indispensable. Le vignoble champenois vieillit.<br />

Sous la petite plaque blanche « William Saintot Champagne » qui indique les horaires d’ouverture de cette<br />

exploitation familiale d’Avenay-Val-d’Or, une autre plaque, plus petite, attire l’attention. « Pépinières viticoles<br />

champenoises William Saintot ». Bienvenue dans l’une des 14 pépinières de Champagne. C’est un métier en<br />

voie de disparition et, pourtant, il est essentiel. Ce sont les gens comme Morgan Trébutien qui fournissent aux<br />

vignerons les jeunes plants et qui s’assurent du greffage des vignes, étape obligatoire en Champagne pour<br />

éviter le retour du phylloxéra qui a ravagé le vignoble au début du siècle dernier. Un travail difficile qui ne tient<br />

que par la volonté de quelques irréductibles.<br />

Morgan Trébutien est de ceux-là. « La pépinière a commencé dans les années 50 avec mon grand-père, William<br />

Saintot. Il était responsable de la salle de chauffe du village. » À l’époque, chaque commune viticole disposait<br />

d’une pièce surchauffée pour permettre aux vignerons de faire leurs greffes. Elles ont disparu. « Quand elle a<br />

fermé, il a ouvert sa pépinière. »<br />

Elle aurait pu disparaître. « Quand j’ai repris en 2010, on ne vendait presque plus rien. On perdait de l’argent<br />

chaque année. » Mais Morgan Trébutien a une affection particulière pour ce travail. « Ma mère était passionnée<br />

et j’étais proche de mon grand-père. Je voulais continuer. C’est un métier manuel, concret, atypique. » Il<br />

relance la machine, tant bien que mal. « Beaucoup de clients sont partis en Savoie qui produit la moitié<br />

des plants pour la Champagne. D’autres pépiniéristes ont arrêté pour se concentrer sur le champagne. C’est<br />

normal, ça rapporte plus. Pour produire des plants, il faut être passionné. » Morgane Trébutien l’est. Il le faut.<br />

La tâche est difficile.<br />

« Le pépiniériste, si ça ne pousse pas, c’est de sa faute alors que ça pourrait très bien être la faute du vigneron »,<br />

rigole-t-il. Il continue sa comparaison avec le boulanger. « Comme lui, je ne sais pas si mon “pain” sera vendu.<br />

Car, contrairement à ce qu’on croit, les vignerons commandent peu. Ils se réveillent au dernier moment, une<br />

fois qu’ils ont arraché leurs vignes. En moyenne, j’ai 10 % de mes plants qui sont commandés. » Cette année<br />

est une exception avec « 60 % de commande ».<br />

La pénurie de l’an passé en a échaudé plus d’un. Mais cela reste trop peu. « Je peux produire jusqu’à 300 000<br />

plants ici », indique le pépiniériste en montrant les caisses contenant les boutures qui attendent d’être plantées.<br />

Un maximum qu’il n’atteint pas. « Je ne sais pas si j’en aurais assez chaque année. Et si j’en produis trop, c’est<br />

plus rentable de les jeter que de les garder un an de plus. » D’autant que le taux de réussite est faible : « Pour<br />

être rentable, il faut 35 % de plants qui arrivent à terme. L’an passé, j’étais à 40 %. » Une bonne année.<br />

Malgré tout, il ne compte pas lâcher. D’autant que les vignerons commencent petit à petit à revenir vers les<br />

pépiniéristes locaux. « Le négoce revient, notamment Moët & Chandon. Ils ont eu des soucis d’approvisionnement<br />

alors ils veulent diversifier leurs fournisseurs. » Moët va même plus loin en formant des salariés au greffage<br />

dans l’optique de produire ses propres plants. Pas une mauvaise chose pour notre pépiniériste. « Il faut du sang<br />

neuf. On a un petit jeune qui s’est installé à Vertus, c’est bien car on ne va pas pouvoir tout faire. »<br />

Leur rôle va être de plus en plus important. Le vignoble champenois vieillit. « Les jeunes veulent des vins plus<br />

concentrés donc ils arrachent moins. » Il n’empêche. Le Comité Champagne alerte depuis plusieurs années sur<br />

la nécessité de rajeunir le vignoble. En douze ans, le rendement a baissé de 25 %.<br />

12


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

LA CHAMPAGNE<br />

<strong>DE</strong> SOPHIE<br />

CLAEYS<br />

Sophie Claeys<br />

09·06·23<br />

LA CHAMPAGNE VITICOLE ENFIN<br />

RECONNUE SUR L’AUTOROUTE<br />

(A4/A26) AVEC <strong>DE</strong> NOUVEAUX<br />

PANNEAUX NOUVEAUTÉ À REIMS<br />

« À la suite de l’inscription en 2015, il nous est paru évident de solliciter Sanef pour afficher cette reconnaissance<br />

internationale sur nos principaux axes de circulation » explique Pierre-Emmanuel Taittinger, Président de la<br />

Mission Coteaux, Maisons et Caves de Champagne. Désireuse de valoriser auprès des usagers des grands axes<br />

autoroutiers l’inscription en 2015 au Patrimoine mondial de l’Unesco, la Mission a immédiatement sollicité<br />

Sanef. Le concessionnaire a décidé d’en profiter pour refondre l’ensemble de son dispositif de signalisation<br />

d’intérêt culturel et touristique dans le périmètre de la Champagne viticole. En effet, les panneaux qui<br />

jalonnaient l’A4 et l’A26 depuis 20 à 30 ans ne reflétaient plus idéalement le dynamisme et la richesse du<br />

territoire et méritaient d’être modernisés et complétés.<br />

Le défi était de concevoir un projet qui, à la fois, améliore la visibilité globale des monuments et des sites,<br />

respecte la règlementation très stricte qui encadre la signalisation autoroutière, soit approuvé par les services<br />

de l’Etat (préfectures, DREAL, CEREMA) et fasse consensus auprès des villes et départements concernés.<br />

Pour son financement, les départements de l’Aisne, de l’Aube et de la Marne (au prorata du nombre de<br />

panneaux) se sont engagés aux côtés de Sanef. Tout au long du processus, il a fallu définir les thèmes et les<br />

emplacements possibles des futurs panneaux, expertiser et instruire les dossiers, concerter et valider les choix,<br />

créer le graphisme, s’accorder sur les mots, les images, la couleur… Parmi les critères imposés : le choix des<br />

sites (soumis à un seuil de fréquentation minimum), la proximité des sites (moins d’une trentaine de km de<br />

l’autoroute), l’espacement entre les panneaux (5 km), la lisibilité du texte (lecture en moins de 3 secondes)…<br />

Présente à chaque étape, la Mission a joué un rôle au coeur de la concertation, centralisant les échanges<br />

avec les collectivités, les agences départementales de tourisme, etc. Une fois le dispositif complet arrêté et<br />

validé par les préfectures de région des Hauts-de-France et du Grand Est, Sanef a pu lancer la fabrication des<br />

panneaux et l’installation des massifs de béton récepteurs, avant de commencer en début de cette année le<br />

déploiement qui s’est achevé fin avril. Ce sont donc 54 nouveaux panneaux marron qui vont se dresser sur l’A4<br />

et l’A26, dans les deux sens de circulation, dont 16 évoquent les Coteaux, Maisons et Caves de Champagne.<br />

En plus de faire la part belle au Patrimoine mondial, cette refonte a permis d’introduire de nouveaux sites<br />

touristiques et culturels, tels que les églises à pans de bois, le château des Princes de Condé ou encore le musée<br />

du Champagne et d’Archéologie d’Epernay.<br />

13


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

L’UNION<br />

Thomas Crouzet<br />

05·06·23<br />

<strong>DE</strong>UX ÉTUDIANTS RÉMOIS SE<br />

LANCENT DANS L’AI<strong>DE</strong> À L’EXPORT À<br />

<strong>DE</strong>STINATION <strong>DE</strong>S VIGNERONS<br />

Camill Sidir et Hugo Pitou, en bachelor à l’IUT de Reims, viennent de lancer leur société d’accompagnement<br />

pour soutenir les vignerons souhaitant vendre à l’étranger.<br />

Aujourd’hui, on observe que le marché du champagne se porte bien, avec une performance record en 2022.<br />

Pourtant, il y a encore des vignerons qui peinent à commercialiser leurs bouteilles. La faute n’est pas à la<br />

qualité du produit, mais à la complexité des démarches pour expédier, notamment à l’étranger », avancent<br />

Hugo Pitou et Camill Sidir, fondateurs de l’entreprise ECS Reims.<br />

Ces deux étudiants en bachelor à l’IUT de Reims, ont lancé il y a quelques mois une structure d’accompagnement<br />

et de distribution pour les vignerons souhaitant étendre leurs ventes, notamment à l’export.<br />

« On sent qu’il y a une vraie demande des consommateurs, particuliers comme professionnels, pour les vins<br />

de Champagne, évoque Camill Sidir. Nous sommes en contact avec des restaurateurs qui ne veulent plus<br />

simplement avoir des marques de grandes maisons à leur carte, mais aussi des champagnes de vignerons avec<br />

une histoire, une identité, et à un rapport qualité/prix intéressant. »<br />

Pour l’heure, les deux Rémois se concentrent sur l’Italie, l’Allemagne, l’Espagne, le Luxembourg, ainsi que le<br />

marché domestique, qui demeure le premier marché pour le champagne.<br />

« Nous sommes aussi en contact avec des restaurateurs de Los Angeles et l’on espère pouvoir se lancer au<br />

grand export prochainement »,souligne Hugo Pitou.<br />

En quelques mois, les gérants d’ECS Reims comptent déjà sept vignerons partenaires à leur actif, « et l’on ne<br />

souhaite pas s’étendre indéfiniment, une dizaine d’exploitations pour commencer, c’est suffisant », remarque<br />

Camill Sidir. Pour ces deux jeunes qui, il y a peu, passaient leur bac, cette aventure s’avère formatrice. « On<br />

apprend tous les jours, on prouve à des professionnels expérimentés qu’ils peuvent nous faire confiance et que<br />

l’on peut leur apporter une aide, malgré notre jeune âge », sourit Hugo Pitou. Prochaine étape pour ECS Reims<br />

: trouver des locaux dans la cité des sacres afin de s’implanter solidement, et recruter d’autres collaborateurs<br />

pour garnir les rangs de l’équipe.<br />

14


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

L’UNION<br />

Laurie Andrès<br />

31·05·23<br />

NOUVEAUTÉ À REIMS : CAFÉ<br />

CLICQUOT, ENTRE CHAMPAGNE<br />

ET BURGER, L’ADRESSE<br />

BISTRONOMIQUE CHIC <strong>DE</strong> LA<br />

MAISON DU GROUPE LVMH (1)<br />

Ouvert en mars dernier, secrètement, le Café Clicquot, nouveau lieu de restauration installé sur le site<br />

historique de la marque au pantone 137C, invite à une expérience bistronomique chic et décontractée.<br />

Entre grignotis, burger, salade, du petit-déjeuner à l’apéritif, ce nouveau lieu s’inscrit dans la volonté<br />

des maisons de champagne d’ouvrir leurs espaces de visites, en prolongeant le plaisir derrière l’assiette.<br />

Officiellement, c’est ouvert depuis le 22 mars, mais à en croire la communication du groupe, c’est presque un<br />

secret de polichinelle.<br />

Le Café Clicquot, nouveau spot de la maison rémoise, semble suivre peu ou prou la ligne suivie par ses<br />

consœurs : G.H Mumm, Pommery, Perrier-Jouët, en ouvrant son site à la gastronomie.<br />

Un menu original<br />

Un peu à contre-courant des versions ultra-sophistiquées de la cuisine « maison de champagne », avec des<br />

chefs, annoncés comme des messies au service des bulles, comme c’est le cas pour la maison G.H Mumm qui<br />

a accueilli en grande pompe le chef Mallory Gabsy depuis le 16 mai au sein son restaurant « Table des Chefs<br />

», dans l’imaginaire de Clicquot, l’ouverture de ce café-bar à champagne-salon de thé offre, quant à lui, une<br />

version bistronomique, plus accessible.<br />

Sur la carte imaginée par le chef exécutif de la maison Clicquot Christophe Pannetier et le duo Carbon :<br />

Sabrina Goldin & Stéphane Abby, un « Sunnyburger » à la sauce locale (bœuf – fromage fumé – moutarde<br />

pourpre de Reims – cornichons aigre-doux – légumes du potager de Verzy) et une salade maraîchère « super<br />

healthy » à déguster quand le soleil est au zénith (Solaire noon) – selon la maison même la salade serait solaire.<br />

Des produits de saison<br />

À noter que la cuisine se construit autour des saisons, autour d’artisans, d’éleveurs, de producteurs… et que le<br />

menu évoluera d’ici à décembre.<br />

Pour les matinaux, petit-déjeuner, dès 9h30, avec boissons chaudes et softs. Pour le reste c’est Brut Carte<br />

Jaune, Brut Rosé, La Grande Dame, des « vintage » et extra-brut au verre ou à la bouteille. Puis à partir<br />

de 15h30 – le soleil tourne, place à des propositions apéritives avec jambon de Bigorre et une sélection de<br />

fromages affinés jusqu’à la fermeture.<br />

▼ SUITE ▼<br />

15


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

L’UNION<br />

Laurie Andrès<br />

31·05·23<br />

NOUVEAUTÉ À REIMS : CAFÉ<br />

CLICQUOT, ENTRE CHAMPAGNE<br />

ET BURGER, L’ADRESSE<br />

BISTRONOMIQUE CHIC <strong>DE</strong> LA<br />

MAISON DU GROUPE LVMH (2)<br />

Avec ses 235m2 de terrasse et ses 120 places assises au-dessus des caves historiques, à l’arrivée de l’été, le<br />

café jaune se prépare à l’effervescence et au balai incessant des visiteurs curieux, amateurs-trices fidèles, soleil<br />

ou pas.<br />

Le Café Clicquot est ouvert depuis le 22 mars jusqu’au 31 décembre, du mercredi au dimanche de 9h30 à 17h.<br />

16


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

Web<br />

FRA<br />

Famille du média : TV Câble/Sat<br />

Audience : 5921516<br />

Sujet du média : Actualités-Infos Générales<br />

9 Juin 2023<br />

Journalistes : -<br />

Nombre de mots : 616<br />

www.tf1info.fr p. 1/2<br />

Visualiser l'article<br />

REPORTAGE - Faux grands crus et vins trafiqués : ces agents qui traquent les<br />

fraudes dans le monde viticole<br />

Vidéo :<br />

https://www.tf1info.fr/conso/video-reportage-tf1-faux-grands-crus-et-vins-trafiques-ces-agents-qui-traquent-les-fraudes-dansle-monde-viticole-2259915.html<br />

Depuis une dizaine d'années, les affaires d'arnaques aux vins et spiritueux défraient la chronique en France.<br />

Des escroqueries qui peuvent rapporter des millions à leurs auteurs.<br />

Et qui sont traquées dans le milieu viticole.<br />

De faux grands crus vendus à prix d'or, des appellations trompeuses commercialisées à l'étranger... Depuis une dizaine<br />

d'années, les affaires d'arnaques aux vins et spiritueux défraient la chronique dans l'Hexagone. Des affaires souvent<br />

retentissantes qui peuvent rapporter plusieurs millions d'euros aux escrocs. Parmi les plus emblématiques : l'affaire Mister<br />

Conti , un faussaire qui a vendu de grands crus pour plusieurs de dizaines de millions de dollars ou encore celle du faux Pinot<br />

noir , avec 18 millions de bouteilles aux appellations trompeuses vendues aux États-Unis.<br />

Et depuis quelques années, une nouvelle fraude a fait son apparition en France : acheter du vin espagnol bas de gamme et le<br />

revendre sous des appellations françaises prestigieuses . Face à ces arnaques, la Brigade d'enquête vins et spiritueux (BEVS)<br />

de la Répression des fraudes (DGCCRF) sillonne la France pour traquer les escrocs. Chaque année, ses 70 agents effectuent<br />

ainsi près de 4000 contrôles dans toutes les régions viticoles de l'Hexagone.<br />

Un laboratoire unique en son genre<br />

Lors de ces contrôles, les inspecteurs procèdent à un examen des caves et des productions des professionnels minutieux. "On<br />

fait un inventaire, c'est-à-dire qu'on compte les volumes de vin pour s'assurer que par rapport à la production de ce domaine,<br />

il n'a pas vendu autre chose que ce qu'il avait réellement produit", détaille Philippe Froelig, inspecteur de BEVS, dans le<br />

reportage en tête de cet article. Les inspecteurs procèdent ensuite à plusieurs prélèvements placés sous scellé pour une<br />

vérification de cépage et s'assurer qu'il correspond bien à ce qui est déclaré.<br />

Des comparaisons qui sont faites au service commun des laboratoires (SCL) situé à Montpellier dans l'Hérault. Un site unique<br />

en son genre, capable d'identifier un cépage ou de détecter si un vin a été illégalement modifié grâce à des échantillons<br />

provenant de toute la France, constituant une banque de donnée primordiale pour détecter les fraudes. "Lorsqu'on va avoir le<br />

vin qui a été prélevé, on va pouvoir le comparer avec un vin de notre banque de données qui se trouve dans la même région<br />

et qui a été élaboré la même année. Et si les résultats diffèrent, on pourra émettre éventuellement une suspicion sur une<br />

pratique qui ne serait pas autorisée", explique Vincent Bruneau, responsable du secteur boissons au SCL<br />

Les agents de l'État ne sont pas les seuls à traquer les fraudes dans le domaine des vins et des spiritueux. Les professionnels<br />

du secteur tentent également de s'organiser pour garantir l'authenticité de leurs bouteilles. En Champagne , par exemple, un<br />

syndicat de vignerons a décidé de créer son propre dispositif pour lutter contre les contrefaçons : il a intégré un code, caché<br />

dans la coiffe en aluminium des bouteilles de champagne. Ainsi, lorsque le client scanne la coiffe, il est renvoyé sur le site<br />

internet des producteurs. "Si vous trouvez une bouteille comme ça dans le commerce, mais sans ce QR code, c'est qu'elle ne<br />

232569 VIGNERONS - CISION 368956254<br />

Tous droits de reproduction et de représentation réservés au titulaire de droits de propriété intellectuelle<br />

L'accès aux articles et le partage sont strictement limités aux utilisateurs autorisés.<br />

▼ SUITE ▼<br />

17


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

REPORTAGE - Faux grands crus et vins trafiqués : ces agents qui traquent les fraudes<br />

dans le monde viticole<br />

9 Juin 2023<br />

www.tf1info.fr p. 2/2<br />

Visualiser l'article<br />

vient pas de chez nous", prévient David Gaudinat, membre du syndicat général des vignerons de la Champagne.<br />

Un dispositif utilisé par 3800 producteurs en Champagne. Des technologies similaires commencent à voir le jour dans<br />

plusieurs autres régions viticoles de France.<br />

232569 VIGNERONS - CISION 368956254<br />

Tous droits de reproduction et de représentation réservés au titulaire de droits de propriété intellectuelle<br />

L'accès aux articles et le partage sont strictement limités aux utilisateurs autorisés.<br />

18


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

19


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Sharon Nagel<br />

31·05·23<br />

LES VINS ESPAGNOLS ET ITALIENS<br />

PARTAGÉS SUR LA QUESTION <strong>DE</strong> LA<br />

DISTILLATION (1)<br />

Entre craintes de pertes de récolte pour cause d’intempéries et demandes formelles de distillation de<br />

crise, les filières vitivinicoles espagnole et italienne sont partagées dans leur manière d’aborder les<br />

problèmes conjoncturels et structurels.<br />

A l’occasion d’une réunion à la mi-mai du comité vitivinicole des coopératives agroalimentaires de Castille-La<br />

Manche, les premières perspectives pour la prochaine récolte dans la principale région productrice du pays ont<br />

été évoquées. S’il est bien trop tôt pour avancer des prévisions chiffrées, l’organisme prédit à l’heure actuelle<br />

des vendanges précoces et peu quantitatives, sécheresse et températures élevées obligent. « Il semble que la<br />

récolte ne sera pas très importante et que les viticulteurs s’attendent à ce que les prix augmentent », a confirmé<br />

le porte-parole du comité vitivinicole Juan Fuente. « S’il ne pleut pas, il est possible que les prix aient tendance<br />

à augmenter au fil des mois ».<br />

La Rioja souhaite distiller 40 millions de litres<br />

Pour l’heure, les conditions météorologiques ont stimulé la demande au niveau national et international pour<br />

les vins espagnols en vrac, note le courtier international Ciatti. Tout en restant extrêmement compétitifs, les<br />

prix ont légèrement progressé à l’intérieur du pays pour afficher plutôt une stabilité à l’export, toutes les<br />

catégories de produits étant recherchées. Toujours est-il que certaines régions estiment que seule la distillation<br />

de crise pourra assainir le marché et réduire le poids des stocks. C’est le cas notamment de la Rioja et de<br />

l’Estrémadure. A la mi-mai, le gouvernement régional de la Rioja a annoncé allouer 15 millions d’euros d’aide<br />

à la distillation de crise. Priorisant les caves coopératives – et leurs quelque 6 000 adhérents – ainsi que les<br />

petites caves familiales, les autorités ont recensé 134 structures ayant des excédents à distiller sur les 384<br />

caves actives que compte la région (soit 35%). Au total, 40 millions de litres seraient concernés sur plusieurs<br />

millésimes remontant jusqu’en 2010 et l’aide proposée par le gouvernement régional est de 1,13 €/litre. « Cette<br />

situation critique d’une partie très importante des vins d’appellation d’origine contrôlée de la Rioja montre<br />

que le système d’autorégulation ne fonctionne pas », a affirmé la ministre régionale de l’Agriculture Eva Hita<br />

lors d’une conférence de presse. Et d’ajouter que le gouvernement régional « ne répondra pas pleinement à ces<br />

situations ».<br />

▼ SUITE ▼<br />

20


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Sharon Nagel<br />

31·05·23<br />

LES VINS ESPAGNOLS ET ITALIENS<br />

PARTAGÉS SUR LA QUESTION <strong>DE</strong> LA<br />

DISTILLATION (2)<br />

Une distillation de crise généralisée n’est ni nécessaire ni appropriée<br />

Son homologue dans la région d’Estrémadure, dans le Sud-Ouest du pays, a formalisé une demande de<br />

distillation de crise demandée par le secteur régional afin de pouvoir bénéficier des fonds de l’Union européenne.<br />

Le gouvernement de l’Estrémadure apporterait 1,3 million d’euros au financement de la mesure, sachant que<br />

4,3 millions de litres seraient concernés. L’excédent de vin rouge dans la région est estimé à 22% par rapport<br />

à la moyenne des cinq dernières années. La distillation de crise ne s’appliquerait qu’aux vins rouges sans<br />

appellation ni indication géographique. Sur le plan national, le ministre de l’Agriculture Luis Planas serait<br />

plutôt favorable à une approche par région en fonction des besoins individuels. Son avis est partagé par le<br />

directeur de la Fédération espagnole du vin, José Luis Benitez. « Une distillation de crise généralisée comme<br />

celle qui a été mise en œuvre pendant la pandémie n’est ni nécessaire ni appropriée », a-t-il affirmé à l’agence<br />

de presse EFE, estimant qu’il s’agit d’une mesure « très coûteuse » car il faut « payer beaucoup pour la rendre<br />

attrayante ».<br />

Les Italiens veulent favoriser la promotion et l’investissement<br />

Le financement étant le nerf de la guerre, les professionnels italiens réunis au sein de l’Unione Italiana Vini ont<br />

exprimé de leur côté leur opposition « au détournement, en faveur d’une distillation de crise, des fonds déjà<br />

engagés pour la promotion et l’investissement ». L’UIV reconnaît que les stocks en Italie sont importants : «<br />

Le niveau des stocks au mois de mars (60 millions d’hectolitres) est le plus élevé des cinq dernières années, en<br />

hausse de 5,1% (+8,6% pour les AOP) par rapport à la même période de l’année dernière… Si la tendance se<br />

poursuit, en raison de la baisse des ventes, on risque d’arriver à la prochaine récolte avec un poids des stocks le<br />

plus élevé des 20 dernières années ». Toutefois, l’organisme professionnel estime que « la distillation ne résout<br />

que temporairement les fissures structurelles déjà présentes dans le système ».<br />

21

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!