Supplément Tribune de Genève - Bol D'Or Mirabaud 2023

Vendredi 9 juin 2023
Supplément réalisé en partenariat avec le Bol d'Or Mirabaud

LES
PRINCIPAUX
VENTS DU
LÉMAN
MORGES
JORAN
50 à
100 km/h
Animations, concerts et restauration
à la Société Nautique de Genève
ENTRÉE LIBRE
VENT
BLANC
25 km/h
ROLLE
VENEZ NOMBREUX !
NYON
YVOIRE
T
VERSOIX
HERMANCE
SAMEDI 10h00
Le coup de canon
du Bol d’Or Mirabaud
MÔLAN
15 km/h
VENT
35 à
70 km/h
GENÈVE
COLOGNY
>»>
DIMANCHE 17h00
Le dernier moment pour franchir
la ligne d’arrivée et être classé
Sur terre comme sur l’eau, vivez des
expériences hors du commun avec
Mercedes-Benz — Groupe Chevalley
ATHÉNÉE COINTRIN ÉTOILE GENÈVE MARBRERIE CAROUGE GRIMM CENTRE PETIT-LANCY A&S CHEVALLEY NYON

MORGET
25 km/h
BISE
15 à
90 km/h
CARACTÉRISTIQUES
DU LÉMAN
581.3 km 2 Superficie du lac
N
LAUSANNE
SÉCHARD
20 km/h
372 m Altitude moyenne
309,7 m Profondeur maximale
152,7 m Profondeur moyenne
VEVEY
MONTREUX
EVIAN-LES-BAINS
SAINT-GINGOLPH
LE BOUVERET
VAUDAIRE
50 à
80 km/h
HONON-LES-BAINS
REBAT
15 km/h
BORNAN
100 à
145 km/h
PROGRAMME
© Loris von Siebenthal
VENDREDI 9 JUIN
Dès 12h00
Ouverture du Village du
BOM avec animations
et restauration
18h00
Cérémonie d’ouverture
Dès 19h30
Apéritif d’ouverture et
repas pour les concurrents
20h30
Concert live de Las Vegas
Parano sur la Neptune
SAMEDI 10 JUIN
Dès 7h00
Départ des bateaux
concurrents du port de la
SNG pour rejoindre la ligne
de départ
10h00
Départ du Bol d’Or
Mirabaud 2023
Dès 10h00
Suivi de la course,
commentée en direct
Dès 12h00
Animations et restauration
Dès arrivée du
vainqueur
Arrivée des concurrents
et interview des skippers
19h00 – aube
Collation offerte aux
concurrents
20h30
Concert live de Noexus
Show sur la Neptune
Dès 22h30
Animation de la soirée
par DJ Sax
DIMANCHE 11 JUIN
Dès 12h00
Animations et restauration
16h00
Concert live de Djangologie
sur la Neptune
17h00
Fin de la régate, clôture
de la ligne d’arrivée
19h00
Cérémonie de clôture
et remise des prix
suivi d’un apéritif
INFORMATIONS
PRATIQUES
Le parking couvert de
Genève Plage est souvent
complet le week-end du
BOM, privilégiez la mobilité
douce pour vous rendre à la
Société Nautique de Genève
(Quai de Cologny 1, 1223
Cologny).
• Un parking à vélo est
disponible devant le club,
et les pistes cyclables
du bord du lac vous
amèneront à bon port dans
un cadre idyllique.
• Les mouettes genevoises
circulent tout le week-end.
Arrêt Genève Plage / Port-
Noir, desservi depuis de
Chateaubriand (ligne M4),
ou Pâquis (ligne M3).
• Les bus suivants des
Transports Publics
Genevois desservent
l’arrêt Genève Plage: 2, 6,
E et G.
Pour L’avenir
L’education internationale personnalisée pour
les enfants de 2 à 18 ans.
Les admissions sont ouvertes : admissions@cdl.ch
© pim-sa.ch

LE BOM AU FIL DES ANS
LA PASSION DU
LÉMAN AU CŒUR
DE LA RÉGATE
ALEXIA BLANC
Plus importante régate du
monde en bassin fermé, le
Bol d’Or, devenu Mirabaud en
2007, a été créé en 1939 avec
deux objectifs: l’innovation et
la démocratisation de la voile.
Organisé par la Société Nautique
de Genève (SNG) depuis 1949, il
a conservé sa vocation initiale.
Une ligne de départ spectaculaire
avec plus de 500 voiliers, un vaste
public massé sur les rives du Léman,
jumelles à la main: c’est l’image que
les amoureux du lac ont à l’esprit
lorsqu’ils pensent au Bol d’Or
Mirabaud.
Fondé en 1939 à l’initiative de
la Société d’Encouragement à la
Navigation de Plaisance (SENP),
le Bol était initialement l’apanage
de l’aristocratie locale. La régate a
cependant rapproché les propriétaires
des équipiers dès sa création. La
passion et les objectifs communs, le
fait de partager des situations parfois
extrêmes, les victoires et les peines
ont gommé les différences sociales,
développé un esprit de solidarité et
tissé des liens pour la vie.
DE 50 À 684 VOILIERS !
La course s’est progressivement
ouverte aux amateurs, notamment
lors de l’avènement du plastique dans
les années septante. La participation
est passée de 50 bateaux en 1959 à 684
en 1990, record absolu, permettant à
l’épreuve phare de la SNG de devenir
la grande fête populaire du Léman
qu’elle est aujourd’hui.
Depuis le récent agrandissement
des infrastructures de la SNG et la
création du Pavillon des Sports, le
club accueille le public pendant tout
le week-end de la manifestation,
dans le cadre d’un splendide Village
libre d’accès. «Le Village est pour
notre club une belle opportunité de
faire preuve d’un esprit d’ouverture
et de montrer aux gens ce qu’est la
navigation à voile, précise Pierre
Girod, le président de la SNG.
Jusqu’au début des années 80, il
y avait simplement un comité qui
s’occupait de l’organisation des
trois grandes courses organisées par
le club: le Bol d’Or, les 100 milles
de Pentecôte – qui n’existent plus
aujourd’hui – et la Translémanique
en Solitaire. L’aspect commercial
de la course était alors inexistant.
Puis la structure d’organisation a
évolué, notamment d’un point de
vue commercial, avec l’arrivée du
sponsoring.»
UN WEEK-END INOUBLIABLE,
À TERRE ET SUR L’EAU
Aujourd’hui, le Bol d’Or Mirabaud
dispose d’une organisation à part
entière. Il ne s’agit plus seulement
de mettre sur pied une régate, mais
aussi des concerts et de l’animation
ainsi que de faire en sorte que toutes
les personnes impliquées, à terre
comme sur l’eau, passent un weekend
inoubliable.
QUELQUES CHIFFRES
3 les médailles olympiques remportées par les membres du Sailing
Squad (2 par Shirley Robertson et 1 par Eilidh McIntyre)
8 le record du nombre de victoires détenu par Christian Wahl
9 le nombre de victoires de Raffica, qui a remporté par ailleurs
le Bol de Vermeil l’année passée après ses trois victoires
consécutives (2019, 2021 et 2022)
19 secondes ont séparé les deux premiers en 2021
123 kilomètres ou 66,5 milles nautiques, la distance totale théorique
(ligne droite) à parcourir par les participants
132 Surprise en 2017, record de participation pour la classe reine
du BOM
200 bénévoles (environ) s’engagent pour faire du BOM la plus belle
fête du lac chaque année. Merci à eux !
684 le record absolu du nombre de concurrents, établi en 1990
1994 l’année du record du BOM établi en 5h01’51’’ par Peter
Leuenberger, Gérard Gautier, Edouard Kessi et Elie Ohayon
à bord du trimaran Triga IV
La régate a également contribué
au développement technologique
et incité les architectes navals à
innover. «Lors de la première
édition, un concours a été lancé
auprès des architectes, explique
Marianne Chevassus, conservatrice
au Musée du Léman. Depuis, de
nombreux voiliers ont été conçus
spécialement pour le Bol d’Or,
comme par exemple les tous premiers
multicoques, contribuant ainsi à faire
vivre les chantiers navals.»
Le Bol d’Or Mirabaud rassemble
désormais près de 3’000 régatiers
passionnés. La course emblématique
du Léman est, grâce à son esprit
festif et novateur, la régate que
toute navigatrice et tout navigateur
souhaite disputer au moins une fois
dans sa vie.
LES MOMENTS FORTS DU WEEK-END
• Un village de course installé à la Société Nautique de Genève, avec la
Neptune comme scène principale ! Entrée libre !
• Des concerts gratuits vendredi soir, samedi soir et dimanche après-midi
• Un DJ pour une soirée festive samedi soir
• Le spectaculaire départ de la course samedi à 10h00
• La remise des prix dimanche à 19h00
• La course diffusée et commentée en direct depuis la Neptune et diffusée
sur les plateformes web du BOM
© Loris von Siebenthal
Un supplément de la Tribune de Genève, réalisé en partenariat avec le Bol d’Or Mirabaud • Rédacteur en chef: Frédéric Julliard • Responsable du supplément: PIM Sportsguide SA,
Avenue Choiseul 23, 1290 Versoix, www.pim-sa.ch • Direction: 11, rue des Rois, 1204 Genève, tél +41 22 322 40 00, fax +41 22 781 01 07 • Une publication de Tamedia
Publications romandes, 33 avenue de la Gare, 1003 Lausanne • Impression: CIL SA à Bussigny. Indication de participations importantes selon article 322 CPS Actua Immobilier SA,
CIL Centre d’Impression Lausanne SA.

UN PARRAIN PRESTIGIEUX
THOMAS COVILLE, DE L’OCÉAN AU LÉMAN
EMMA LAYAT
© Frédéric Morin
La Romandie, le lac, les hommes,
l’économie locale, les chantiers navals,
les hautes écoles, il y a là tout un
écosystème qui parle à un homme qui
est à la pointe depuis plus de trente
ans. «Il y a beaucoup d’excellents
marins. Il y a beaucoup d’innovations
aussi. Il y a un environnement global
qui fonctionne très bien pour la haute
performance. Et lorsque l’on est,
comme moi, en recherche constante
de tout ce qui permet d’évoluer au
plus haut niveau, cet endroit est
incontournable.»
LA DÉCOUVERTE D’UN
NOUVEAU BATEAU
Venir, découvrir et apprendre. Ce
pourrait être la devise de cet éternel
apprenti du vent. «Une fois encore,
je vais découvrir avec un très grand
plaisir un bateau que je ne connais
pas, si ce n’est de réputation. Je viens
avec un très grand intérêt sportif et
technique. Mon moteur, c’est tout
d’abord le plaisir, sans quoi rien
ne peut se faire. Mais je viens aussi
pour apprendre, pour rencontrer,
pour comprendre, pour échanger.
J’ai toujours été comme ça, à vouloir
naviguer le plus possible sur des
bateaux que je ne connais pas.»
Le Français est l’invité de
marque du Bol d’Or Mirabaud
2023. Celui qui cumule plus de
dix tours du monde fera son
premier BOM sur un TF35.
Portrait d’un marin d’exception.
Sur le toit du monde, il y a des
embouteillages. Aux heures de pointe,
c’est carrément l’horreur sur les flancs
de l’Everest qui se transforment en
poubelle à ciel ouvert. À l’instar de
l’alpinisme, la voile aussi à son sommet
ultime. Mais autour du monde, en
solitaire, le risque de se retrouver
coincé dans le trafic est très faible. Il
faut dire que les heureux élus, capables
de faire le tour du globe sans s’arrêter,
sont peu nombreux. C’est déjà le cas
sur les solides Imoca du Vendée Globe
puisque, depuis sa création en 1989,
seuls 114 marins ont relevé ce défi.
Thomas Coville, lui, évolue dans une
classe encore plus folle. Il est de ceux
qui aiment s’envoyer en mer sur des
multicoques géants. Sur un fil. Sans
droit à l’erreur, puisque le multi
Ultim ne supporte pas le passage
cul par-dessus tête.
Le natif de Rennes appartient à
une caste à part. Qui regroupe ceux
qui ont bouclé un tour du monde
en solitaire en multicoque. Avec
Ellen McArthur, François Gabart et
Francis Joyon, il forme un quatuor
d’exception. Marin très éclectique,
qui est passé de la Mini Transat
(en 1997) au Maxi Multicoque, en
passant par les Imoca, Thomas
Coville a bâti sa légende et s’est
construit un palmarès long comme
un mât. Tour du monde en solitaire
en 49 jours et 3 heures, en décembre
2016, record de l’Atlantique Nord
(en 4 jours 11 heures 10 minutes
23 secondes), victoire à la Route du
Rhum 1998 (monocoque), vainqueur
de la Transat Jacques Vabre en
2017, recordman du Trophée Jules
Verne (tour du monde en équipage),
vainqueur de la Volvo Ocean Race
(anciennement Whitbread)... Ce ne
sont là que quelques-uns de ses plus
hauts faits d’armes.
PARRAIN: OUI, MAIS…
Il compte bien ajouter une autre
ligne prestigieuse sur sa fiche
personnelle. «J’ai toujours été, et je
reste, un marin et un compétiteur,
dit-il en préambule. C’est pour ça
que lorsqu’on m’a proposé de venir
comme parrain pour le Bol d’Or
Mirabaud, je voulais être certain de
pouvoir y participer sur un bateau
performant. Il n’était pas question
pour moi de ne venir que pour faire
de la représentation et de ne pas aller
sur l’eau.» À 55 ans, Thomas Coville
a de l’énergie à revendre. «Je suis
donc particulièrement heureux de
pouvoir prendre le départ de mon
premier Bol d’Or sur un TF35 avec
Billy Besson et Thierry Briend que
je connais depuis très longtemps et
qui fait également partie du Team
Sodebo Voile.»
C’est donc sur Ylliam Comptoir
Immobilier que grimpera Thomas
Coville. Le TF35 de Bertrand
Demole est le seul foiler à avoir inscrit
son nom au palmarès. C’était lors de
l’édition 2021 qui s’était jouée dans
un final de folie dans la nuit genevoise.
Après 10 tours du monde, une
vingtaine de transatlantiques et 10
passages du cap Horn, le Breton va
connaître son premier passage du
Bouveret ! Il n’est jamais trop tard
pour mettre fin à cette anomalie. Et
se plonger dans l’ambiance unique de
la plus grande régate du monde en
bassin fermé.
LES RAVUSSIN, MIKE HORN
ET SURTOUT JEAN TROILLET
«Je connais bien le Léman et je suis
déjà venu souvent naviguer dans
cette région du monde qui est si
particulière, dit-il. Mais je n’ai jamais
eu l’occasion de faire cette course. J’ai
notamment beaucoup fait de M2, un
bateau que j’apprécie énormément.
J’étais aussi de la partie lors de certains
Grand Prix de la fin des années 1990
et du début des années 2000. Stève et
Yvan Ravussin sont devenus des amis
proches et ils font partie de ceux qui
m’ont aidé à devenir le marin que je
suis aujourd’hui. Mon attachement à
la Suisse passe aussi par celui qui est
mon parrain de cœur depuis toujours,
Jean Troillet, que j’appelle ‘Tonton
Jean’. Avec également Mike Horn, il
est la personne la plus inspirante et
emblématique qui m’a été donnée de
rencontrer et qui fait que j’ai ce lien
fort avec cette région.»
Il va donc s’élancer en espérant que
le vent lui permette de voler avec
Ylliam Comptoir Immobilier. Mais
il aura, quoi qu’il arrive, un œil sur
les centaines de bateaux, du plus
classique au plus technologique,
qui l’entourent et l’autre sur ce
plan d’eau magique qu’il va enfin
parcourir dans son ensemble. «Ici,
la nature vous transporte comme
dans peu d’endroits au monde, dit-il.
Vous y ajoutez une compétition où
se croisent parmi les engins les plus
fabuleux de la planète, menés par des
marins de niveau mondial. Mais il y
a aussi, et surtout, tous ces amateurs
qui cherchent la Bise, le Vaudaire,
le Joran, le Bornan… et qui aiment
par-dessus tout leur lac et leurs
montagnes. Loin du grand large ou
de la houle, c’est tout cela que j’ai
envie de partager en venant naviguer
au Bol d’Or Mirabaud 2023.»
Le lac Léman à lui aussi son Everest
que Thomas Coville est prêt à gravir.
© Vincent Curutchet

© Loris von Siebenthal
BOL D’OR MIRABAUD 2023
LES «MULTIS» TOISERONT
ENCORE LA FLOTTE IMMENSE
OLIVER DUFOUR
Quelque 500 voiliers seront au
départ demain de la 84 e édition
du Bol d’Or Mirabaud. Une
fraction d’entre eux focalisera
presque toute l’attention, par ses
performances spectaculaires. Le
reste de l’armada luttera pour les
places d’honneur. Ou juste pour le
plaisir de terminer.
Depuis quatre décennies, deux mondes
s’affrontent sur les eaux énigmatiques
du Léman, lors de la plus grande des
courses à la voile disputées en bassin
fermé. Le Bol d’Or, glorieux rituel
annuel mis sur pied pour la 84 e fois
par la Société Nautique de Genève,
elle-même jeune de 151 printemps,
servira de théâtre aux acteurs qui
s’opposeront encore cette année. D’une
part les multicoques les plus rapides du
lac, d’autre part une flotte largement
majoritaire de monocoques, dont les
équipages seront voués à s’armer d’une
redoutable patience.
Depuis la victoire fondatrice du
trimaran Altaïr X en 1980, on assiste
en effet à une insolente domination des
impérieux voiliers multicoques. Pour
ces fusées du lac, une nouvelle victoire
cette année signifierait, au palmarès,
l’équilibre parfait avec les monocoques:
les deux camps en seraient ainsi à 42
victoires partout depuis la première
édition du Bol d’Or, courue en 1939.
Comme une régate n’est jamais décidée
avant sa conclusion, le conditionnel reste
de rigueur. Mais, sans se voiler la face, il
faudrait tabler sur la contreperformance
d’au moins une vingtaine de concurrents
pour espérer voir un monocoque
franchir le premier la ligne d’arrivée,
au son du célèbre coup de canon sacralisant.
L’an dernier, profitant d’airs
presque inexistants, Raffica, formidable
Libera hongrois de 12m70, avait signé
un authentique exploit en bouclant son
pensum en 11 e position. Il fera du reste
à nouveau partie des favoris parmi les
monocoques.
Pour corser l’affaire, l’écart théorique
entre les candidats à la victoire et le
reste du monde s’est encore élargi
depuis 2021 avec l’arrivée d’une flottille
de nouveaux seigneurs du Léman: les
TF35. Dotés de foils, appendices leur
permettant de s’élever au-dessus de
l’eau, avec à la clé de sensationnels gains
de vitesse, ces catamarans «volants» ont
été pensés spécifiquement pour s’adapter
aux conditions très variables du lac.
Seul hic: les deux dernières éditions
disputées avaient le souffle vraiment
court lorsqu’il n’était pas complètement
coupé. Les TF35 n’ont ainsi toujours
pas pu démontrer leur plein potentiel
sur le Bol d’Or Mirabaud. Pire encore,
après leur victoire inaugurale acquise
presque miraculeusement par Ylliam
XII Comptoir Immobilier, les TF35
ont été battus l’an passé par l’un de
ceux qu’ils étaient censés faire oublier:
le D35. Ce catamaran aux dimensions
similaires mais plus léger et, en l’absence
de foils, moins freiné par vents faibles, a
ainsi permis à Christian Wahl, sur son
W-Team, de détenir seul le record de
victoires dans la compétition. Le voilà
huit fois couronné !
DES ENVIES DE RECORD CHEZ
LES TF35
Si les deux derniers D35 survivant sur
le lac, ainsi que d’autres multicoques
légers de la classe M2, se régaleraient
goulûment d’une 84 e édition boudée
par Eole, les équipages des TF35
prieront quant à eux pour un schéma
météorologique plus musclé. À
condition de pouvoir littéralement
décoller dans des airs stables, ces
aérolithes proposeront à coup sûr un
spectacle décoiffant. À commencer
par Realteam, grand dominateur
du début de saison et prétendant au
Graal. Piloté avec dextérité par Jérôme
Clerc, le TF35 aux nuances de bleu
a par ailleurs établi en mars dernier
un nouveau «chrono» de référence
du Ruban bleu, le record de vitesse
de l’aller-retour Genève-Le Bouveret
à la voile. En un temps vertigineux:
3h43’27’’ ! De quoi faire vaciller enfin
la marque du Bol d’Or le plus rapide de
l’histoire, toujours détenu depuis 1994
par le trimaran Triga IV, en 5h01’51’’ ?
Rien n’est moins sûr. Les conditions du
début du mois de juin n’ont pas pour
habitude d’offrir un terrain de jeu
uniforme et constant aux concurrents.
Mais il suffit parfois d’un rien. Quoi
qu’il en soit, la bataille que se livreront
Realteam, Spindrift et autres Alinghi
aux avant-postes sera certainement
spectaculaire. Sans compter que
Thomas Coville, navigateur hauturier
de renom et parrain de ce Bol d’Or
Mirabaud 2023, sera également à bord
d’un TF35. Et le Breton, ex-recordman
du Tour du Monde en Solitaire et
skipper d’un multicoque mastodonte de
la classe Ultime, a promis de se préparer
intensivement pour son baptême du Bol.
Loin, très loin derrière ce gotha de la
voile, quelque 500 autres concurrents
se battront à un autre niveau. Le temps
qu’ils mettront à parcourir le plan d’eau
d’un bout à l’autre sera bien supérieur
à celui des vainqueurs en temps réel.
Mais le spectacle qu’ils offriront,
notamment vent dans le dos, avec
une ribambelle de spis colorés gonflés
tels des montgolfières, sera également
somptueux. Et leur bataille tout aussi
passionnante. Car il y a toujours un
rival direct à dominer, un classement
de série à remporter, voire un succès
à cueillir au classement général au
temps compensé, savant calcul qui vise
à mettre tous les voiliers sur un pied
d’égalité selon leurs caractéristiques.
D’aucuns soutiennent du reste que c’est
lui qui désigne le véritable vainqueur du
Bol d’Or Mirabaud. Des objections ?
Rendez-vous au coup de canon !
© Loris von Siebenthal © Loris von Siebenthal
SPONSORS
PARTENAIRE PRINCIPAL
CHRONOMÉTREUR OFFICIEL
FOURNISSEURS OFFICIELS
PARTENAIRE DE CŒUR
PARTENAIRE ENVIRONNEMENTAL
PARTENAIRE ARTISTIQUE
PARTENAIRES TECHNOLOGIQUES
PARTENAIRES MÉDIA
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