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Journal asmac No 3 - juin 2023

Numérique - Des machines et des hommes Politique - Des résultats qui suscitent l’inquiétude Médecine du voyage - Prévention et suivi Tendinopathies Douleurs manifestes

Numérique - Des machines et des hommes
Politique - Des résultats qui suscitent l’inquiétude
Médecine du voyage - Prévention et suivi
Tendinopathies Douleurs manifestes

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<strong>Journal</strong><br />

N o 3, <strong>juin</strong> <strong>2023</strong><br />

<strong>asmac</strong><br />

Le journal de l’Association suisse des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique<br />

Numérique<br />

Des machines et des hommes<br />

Page 28<br />

Politique<br />

Des résultats<br />

qui suscitent<br />

l’inquiétude<br />

Page 6<br />

Médecine du<br />

voyage<br />

Prévention et suivi<br />

Page 52<br />

Tendinopathies<br />

Douleurs<br />

manifestes<br />

Page 54


<strong>No</strong>s<br />

avantages<br />

pour vous!<br />

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Sommaire<br />

Numérique<br />

Des machines et des hommes<br />

Illustration de la page<br />

de couverture: Stephan Schmitz<br />

Editorial<br />

5 Quelle intelligence voulez-vous?<br />

Politique<br />

6 Horaires de travail longs, épuisement<br />

et temps partiel en augmentation<br />

9 Des forces nouvelles et de vieux<br />

problèmes<br />

Formation postgraduée/<br />

Conditions de travail<br />

12 «Je ne reçois que des réactions<br />

positives de la part des patients»<br />

15 L’essentiel en bref<br />

16 Les «objectifs généraux de formation»<br />

dans la formation médicale<br />

postgraduée: enquête de l’ISFM<br />

18 ISFM Award: engagement exceptionnel<br />

pour la formation<br />

21 Dans l’univers des médecinsassistant(e)s<br />

<strong>asmac</strong><br />

22 <strong>No</strong>uvelles des sections<br />

26 <strong>asmac</strong>-Inside<br />

27 Conseil juridique de l’<strong>asmac</strong><br />

Perspectives<br />

52 Actualités de la médecine du voyage:<br />

prévention et suivi<br />

Les défis de la médecine du voyage<br />

54 Aus der «Praxis»:<br />

Tendinopathien – häufige Diagnosen<br />

in der Handchirurgien<br />

59 Le lieu particulier<br />

mediservice<br />

60 Boîte aux lettres<br />

62 La relaxation musculaire progressive<br />

64 Qui paye en cas d’absence pour<br />

maladie?<br />

Medpension<br />

65 Une réussite à long terme au<br />

service de nos assurés<br />

Rapport de gestion 2022 en ligne<br />

66 Impressum<br />

Point de mire:<br />

Numérique<br />

28 Décision et dignité à l’ère de l’IA<br />

30 Retour à l’origine de la langue<br />

34 Les enfants de la Silicon Valley<br />

36 La réalité virtuelle au service<br />

de la neuroréhabilitation<br />

40 L’IA n’est pas une pandémie<br />

42 Qui l’a inventé?<br />

44 Qui peut y accéder et pour<br />

quelle durée?<br />

46 <strong>No</strong>us ne voulons que le meilleur?<br />

50 Le courrier arrivera-t-il<br />

encore demain?<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/23 3


Médecine<br />

Interne Générale<br />

Update Refresher<br />

20. – 23.06.<strong>2023</strong> Lausanne<br />

32 SSMIG | 12 SPSG | 2 SSED |<br />

2 SNG | 4 SSGO | 2 SSG |<br />

2 SSP-SGP | 2 SGORL | 3 SSR<br />

Médecine<br />

Interne<br />

Update Refresher<br />

05. – 09.12.<strong>2023</strong> Lausanne<br />

40 h<br />

Médecin de famille<br />

Journées de<br />

formation continue<br />

28. – 29.09.<strong>2023</strong> Montreux<br />

14 h<br />

Gynécologie<br />

Update Refresher<br />

08. – 09.11.<strong>2023</strong> Lausanne<br />

14 SGGG | 1 SSUM | 2 SSMIG<br />

Pédiatrie<br />

Update Refresher<br />

29.11. – 01.12.23 Lausanne<br />

21 h<br />

Psychiatrie et<br />

Psychothérapie<br />

Update Refresher<br />

29.11. – 01.12.23 Lausanne<br />

20 h<br />

Information / Inscription<br />

tél. 041 567 29 80 | info@fomf.ch<br />

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Editorial<br />

Quelle<br />

intelligence<br />

voulez-vous?<br />

Catherine Aeschbacher<br />

Rédactrice en chef<br />

du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong><br />

Un entrepreneur génial construit des machines humanoïdes<br />

qu’il vend dans le monde entier comme esclaves. Un jour,<br />

ces machines se révoltent et tuent non seulement leur<br />

créateur, mais détruisent l’humanité entière. Cela résume<br />

brièvement la pièce de théâtre «R.U.R» écrite en 1920 par l’écrivain<br />

tchèque Karel Čapek. La pièce et son auteur sont tombés dans l’oubli,<br />

mais pas le nom que Čapek donna à ses machines: «robot». Ce terme<br />

s’est imposé dans le monde entier. La peur que l’homme puisse, si ce<br />

n’est être détruit, se voir dépassé et dominé par sa propre œuvre est<br />

restée. Cette crainte se retrouve aussi dans les discussions actuelles sur<br />

l’intelligence artificielle IA et ChatGPT. Quelle intelligence l’intelligence<br />

artificielle peut-elle avoir? Et comment distingue-t-on l’œuvre<br />

de l’homme et celle de la machine?<br />

Dans notre Point de mire «numérique», nous abordons les possibilités<br />

et les chances, mais aussi les limites et les risques de l’IA. <strong>No</strong>us nous<br />

intéressons à la langue qui revient à ses origines grâce aux emojis ou à<br />

la génération Z, la première à avoir grandi avec la numérisation. Quels<br />

avantages l’intelligence artificielle dans la médecine apporte-t-elle aux<br />

médecins? Plusieurs articles traitent de cette question. Et pour terminer,<br />

la rédaction a fait une petite expérience en générant des images<br />

à l’aide de mots-clés. Vous trouverez les résultats à la rubrique Point de<br />

mire. Le célèbre dessinateur et illustrateur Jared Muralt a rédigé un<br />

commentaire sur le sujet.<br />

Dans les hôpitaux suisses, l’intelligence artificielle n’a pas encore eu<br />

pour effet de réduire la charge de travail des médecins. Les résultats du<br />

dernier sondage le montrent. La durée de travail moyenne dépasse<br />

légèrement les 56 heures et donc clairement la limite légale. Environ la<br />

moitié des médecins interrogés se sentent au moins de temps en temps<br />

ou souvent émotionnellement et/ou physiquement épuisés. Rien de<br />

surprenant donc que nombre d’entre eux réfléchissent à quitter la<br />

profession. Pour l’éviter dans la mesure du possible, l’<strong>asmac</strong> a initié<br />

une table ronde. Tous les acteurs de la santé sont appelés à développer<br />

ensemble des solutions pour prévenir la pénurie de médecins qui<br />

menace. Vous en saurez plus en lisant la rubrique Politique.<br />

Pour terminer, encore un message de la rédaction: après vingt ans,<br />

il est temps de remettre la direction du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong> en de plus jeunes<br />

mains. Je suis très heureuse de vous informer que nous avons trouvé<br />

en Regula Grünwald une personne particulièrement compétente pour<br />

me succéder. Je lui souhaite de tout cœur bonne chance! Quant à vous,<br />

chères lectrices et chers lecteurs, je vous remercie chaleureusement<br />

de votre intérêt pour le <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong>. Ce fut un plaisir et un honneur<br />

de travailler pour vous.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/23 5


Politique<br />

Horaires de travail longs,<br />

épuisement et temps partiel<br />

en augmentation<br />

Les résultats du sondage auprès des membres<br />

de cette année montrent que la loi sur le travail continue d’être bafouée.<br />

Les médecins se sentent de plus en plus fatigués et épuisés,<br />

et la formation postgraduée structurée n’a pas lieu dans la mesure exigée.<br />

Oliviero Reusser, collaborateur politique et communication, <strong>asmac</strong><br />

Pour la quatrième fois depuis<br />

2013, l’<strong>asmac</strong> a réalisé un sondage<br />

auprès des membres en<br />

collaboration avec l’institut Demoscope.<br />

Tous les trois ans, elle prend<br />

ainsi le pouls de ses membres et recense<br />

la situation des médecins-assistant(e)s et<br />

chef(fe)s de clinique en Suisse.<br />

Commençons par une bonne nouvelle:<br />

grâce aux 3240 réponses, la pertinence du<br />

sondage de cette année est particulièrement<br />

élevée et comparable à celle des enquêtes<br />

précédentes. La motivation des<br />

membres pour participer au sondage reste<br />

forte. Ils contribuent ainsi de manière<br />

décisive au travail de l’association. Tous<br />

les membres qui travaillent comme médecins-assistant(e)s<br />

et chef(fe)s de clinique<br />

en Suisse ont reçu un accès personnalisé<br />

au questionnaire comprenant plus<br />

de 20 questions sur des thèmes tels que<br />

la durée de travail, la pression ressentie,<br />

la formation postgraduée et continue et<br />

les tâches administratives susceptibles<br />

d’être déléguées. Ces réponses permettent<br />

de comparer sur une période prolongée<br />

l’évolution de la situation concernant les<br />

conditions de travail des médecins.<br />

La loi sur le travail est régulièrement<br />

violée<br />

La plupart des résultats du sondage ne<br />

sont hélas guère réjouissants. Une nouvelle<br />

fois, le sondage montre que chez une<br />

grande partie des personnes interrogées,<br />

la durée hebdomadaire maximale de travail<br />

de 50 heures est régulièrement dépassée.<br />

43 % travaillent ainsi en moyenne plus<br />

de 52 heures par semaine. Extrapolée sur<br />

un plein temps, la durée hebdomadaire de<br />

travail s’élevait en moyenne à 56,3 heures<br />

et dépassait donc même légèrement la<br />

valeur de 2019 (55,7 heures). Il est donc<br />

Photo: Adobe Stock<br />

6<br />

3/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Politique<br />

Changements 2013 à 2022<br />

2022 2019 2016 2013<br />

Changement<br />

2019 à 2022<br />

Changement<br />

2013 à 2022<br />

Temps de travail moyen par semaine<br />

Selon le contrat de travail 45.0 h 45.0 h 45.5 h 46.0 h - significatif<br />

Taux d'occupation selon le contrat de travail 90.3% 91.1% 92.2% 91.4% significatif significatif<br />

Effectivement accompli 50.7 h 50.6 h 51.3 h 51.2 h<br />

Effectivement accompli, calculé sur la base d'un taux d'occupation<br />

de 100%<br />

56.3 h 55.7 h 55.6 h 56.6 h significatif<br />

Différence entre le temps de travail moyen effectif et le temps de<br />

travail par semaine selon contrat de travail<br />

5.8 h 5.8 h 5.8 h 5.2 h - significatif<br />

Annoncé/enregistré 48.2 h 48.1 h 48.6 h 48.7 h<br />

Annoncé/enregistré, calculé sur la base d'un taux d'occupation de<br />

100%<br />

53.6 h 52.9 h 52.7 h 53.8 h significatif<br />

Différence entre le temps de travail moyen effectif et<br />

annoncé/enregistré<br />

2.3 h 2.5 h 2.6 h 2.2 h<br />

Heures supplémentaires cumulées 133.8 h 137.3 h 141.0 h 140.8 h significatif significatif<br />

Ne travaille jamais plus de 7 jours d'affilée 64% 60% 54% 46% significatif significatif<br />

Dérogation au droit du travail 68% 62% 66% 69% significatif<br />

Changement positif/tendance positive<br />

= la valeur a diminué<br />

Changement positif<br />

= la valeur a augmenté<br />

Changement négatif/tendance négative<br />

= la valeur a augmenté<br />

Photo: màd<br />

urgent d’agir. Le fait que 86 % des personnes<br />

interrogées souhaiteraient travailler<br />

jusqu’à 42 heures par semaine montre<br />

par ailleurs qu’une réduction de la durée<br />

hebdomadaire de travail est plus que jamais<br />

d’actualité.<br />

La loi sur le travail ne réglemente pas<br />

seulement la durée hebdomadaire de travail,<br />

elle prescrit aussi qu’il n’est pas permis<br />

de travailler plus de sept jours consécutifs<br />

et que les heures de travail supplémentaire<br />

cumulées ne doivent pas dépasser<br />

140 heures par année. Un chiffre frappe:<br />

chez 68 % des médecins, la loi n’est pas<br />

respectée. Si l’on considère le nombre<br />

d’heures de travail supplémentaire cumulées<br />

par année, on constate que c’est en<br />

premier lieu la durée hebdomadaire de travail<br />

qui contribue à cette valeur élevée.<br />

Avec une moyenne de 133,8 heures, cette<br />

durée reste élevée, mais baisse par rapport<br />

aux années précédentes. Bien entendu, cela<br />

ne vaut que pour ceux qui connaissent<br />

ces chiffres. Car cette année aussi, environ<br />

un tiers des personnes sondées ne savent<br />

pas combien d’heures supplémentaires<br />

elles ont effectuées. En revanche, on<br />

constate une nette amélioration en ce qui<br />

concerne la réglementation de ne pas travailler<br />

plus de sept jours consécutifs: la<br />

part de personnes qui n’ont jamais été dans<br />

cette situation a sensiblement augmenté,<br />

passant de 46 % en 2013 à 64 % en 2022.<br />

Pourtant, ces deux évolutions positives<br />

sont probablement dues, au moins en partie,<br />

au fait que la part des médecins travaillant<br />

à temps partiel a continué d’augmenter.<br />

En 2022, ils étaient un tiers à travailler<br />

à temps partiel, contre 27% en 2019.<br />

La pression ne cesse d’augmenter<br />

Les résultats du sondage sont alarmants,<br />

en particulier pour ce qui concerne les<br />

répercussions de la durée de travail trop<br />

élevée. Les médecins sont toujours plus<br />

nombreux à se sentir fatigués et harassés.<br />

4 médecins sur 10 se sentent souvent ou<br />

la plupart du temps harassés et épuisés<br />

émotionnellement et physiquement. Rien<br />

d’étonnant donc que l’idée d’abandonner<br />

la profession soit de plus en plus souvent<br />

évoquée. Plus de 50 % des membres de l’<strong>asmac</strong><br />

pensent de temps en temps, voire<br />

même souvent «Je n’en peux plus». Plus<br />

qu’un tiers des personnes interrogées indiquent<br />

ne se sentir fatiguées que de<br />

temps en temps ou rarement, ce qui représente<br />

une nette détérioration par rapport<br />

aux 44 % en 2019.<br />

La mise en danger des patients<br />

augmente<br />

Cela se répercute aussi sur les patients. La<br />

part des membres de l’<strong>asmac</strong> qui n’ont jamais<br />

vécu, au cours des deux dernières<br />

années, qu’un patient ou une patiente ait<br />

été mis en danger pour cause de surmenage<br />

des médecins a baissé de 47 % en<br />

2013 à 25 % dans l’enquête actuelle. En<br />

revanche, au cours des deux dernières<br />

années, environ un quart a observé une<br />

mise en danger à plus de quatre reprises.<br />

On ne le répétera jamais assez: la qualité<br />

du traitement médical dépend directement<br />

du bien-être des médecins et des<br />

performances qui en découlent.<br />

Pour la première fois, le sondage<br />

incluait des questions sur la situation dans<br />

la formation postgraduée et continue.<br />

D’après la Réglementation pour la formation<br />

postgraduée de l’ISFM, chaque établissement<br />

de formation postgraduée doit<br />

proposer au moins quatre heures hebdomadaires<br />

de formation postgraduée structurée<br />

aux médecins-assistant(e)s. Ici aussi,<br />

le potentiel d’amélioration est important:<br />

plus de trois quarts des personnes interrogées<br />

n’ont bénéficié que de trois heures ou<br />

moins de formation postgraduée structurée.<br />

Chez les chef(fe)s de clinique, les<br />

choses se passent un peu mieux. Ils sont<br />

41 % à avoir bénéficié de sept ou plus de<br />

jours de formation continue sur le minimum<br />

de dix prescrit par la Réglementation<br />

pour la formation continue. L’offre de<br />

formation postgraduée et continue relève<br />

de la responsabilité des employeurs qui<br />

touchent pour cela de l’argent des cantons.<br />

Cette responsabilité n’est de toute évidence<br />

pas encore assumée de manière<br />

appropriée: 43 % de tous les médecinsassistant(e)s<br />

sont d’avis que l’absence de<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/23 7


Politique<br />

Changements 2013 à 2022<br />

Expérience personnelle de la mise en danger des patientes et patients<br />

0% 20% 40% 60% 80% 100%<br />

2022 (3'180)<br />

25%<br />

35%<br />

15%<br />

9%<br />

13%<br />

2019 (2'884)<br />

34%<br />

33%<br />

12%<br />

6%<br />

13%<br />

Total<br />

2016 (3'258)<br />

40%<br />

34%<br />

10%<br />

6%<br />

9%<br />

2013 (3'210)<br />

47%<br />

26%<br />

7%<br />

5%<br />

13%<br />

<strong>No</strong>n, jamais 1-3 fois 4-9 fois Plus de 9 fois Ne sait pas Pas de réponse/refusé<br />

Base: Le nombre de participants entre parenthèses. Pour des raisons de lisibilité, les valeurs inférieures à 4% ne sont pas indiquées.<br />

volonté de l’hôpital de proposer la formation<br />

postgraduée explique pourquoi ils ne<br />

peuvent pas la suivre.<br />

Effets négatifs de la pandémie<br />

Le sondage a aussi porté sur les répercussions<br />

de la pandémie de COVID-19, avec<br />

des résultats peu encourageants. 43% des<br />

médecins interrogés indiquent que la<br />

charge de travail a nettement augmenté<br />

par rapport à 2019; 38% sont d’avis que<br />

l’ambiance parmi les collaborateurs s’est<br />

détériorée. Environ un cinquième est<br />

d’avis que la situation s’est entre-temps<br />

normalisée.<br />

L’<strong>asmac</strong> remercie vivement tous les<br />

participants. Les résultats détaillés sont<br />

disponibles sur le site web de l’<strong>asmac</strong>.<br />

Même si la plupart des résultats du sondage<br />

ne laissent rien présager de bon, l’<strong>asmac</strong><br />

dispose grâce à cela de données pertinentes<br />

qu’elle peut utiliser pour améliorer<br />

la situation.<br />

@vsao<strong>asmac</strong><br />

8<br />

3/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Politique<br />

Des forces nouvelles<br />

et de vieux<br />

problèmes<br />

Même si les mauvaises conditions de travail et les lacunes<br />

dans la formation postgraduée sont des thèmes récurrents, les choses bougent.<br />

C’est ce qui ressort des discussions et comptes rendus de la séance<br />

de printemps du Comité central de l’<strong>asmac</strong>. Le fait que l’association parvienne<br />

à mobiliser la relève est une autre source de satisfaction.<br />

Catherine Aeschbacher, rédactrice en chef du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong>. Photo: Severin <strong>No</strong>wacki.<br />

Si l’on prend les conditions de<br />

travail, les améliorations ne<br />

semblent avancer que très lentement.<br />

Si l’on regarde l’association,<br />

on constate qu’elle ne ménage pas ses<br />

efforts pour faire bouger les choses. Et fort<br />

heureusement, les sections ont moins de<br />

difficultés que par le passé à recruter de<br />

nouveaux membres pour leurs comités.<br />

En même temps, elles renforcent leur<br />

collaboration: les bonnes idées des uns<br />

servent d’exemples aux autres. Pour les<br />

tâches à l’échelon national, les candidats<br />

ne manquent pas non plus. Le Comité<br />

central a l’embarras du choix. La séance de<br />

printemps du Comité central de l’<strong>asmac</strong> à<br />

la fin avril à Berne l’a bien montré. Il s’agissait<br />

de pourvoir un siège à l’Assemblée des<br />

délégués de la FMH, plus un siège de délégué<br />

suppléant. Aileen Chen, membre de<br />

longue date de la section Genève, a été<br />

élue déléguée ordinaire. Son élection est<br />

particulièrement appréciée, car elle permet<br />

de renforcer la représentation romande<br />

de l’<strong>asmac</strong> à l’AD FMH. Alexandra<br />

Filips, vice-présidente de l’ASMAC Zurich,<br />

est la nouvelle déléguée suppléante. De<br />

plus, les sièges vacants à la Chambre médicale<br />

ont également été pourvus.<br />

La Rose fleurira-t-elle?<br />

Il serait exagéré de parler d’un débat passionnel,<br />

mais le choix du lauréat de la<br />

Rose d’hôpital 2022 a néanmoins suscité<br />

des discussions animées. La récompense<br />

décernée chaque année pour des initiatives<br />

exceptionnelles dans le domaine<br />

des conditions de travail et/ou de la formation<br />

postgraduée était cette année placée<br />

sous le signe de la formation postgraduée<br />

structurée. <strong>No</strong>us savons qu’elle a souffert<br />

pendant la crise du coronavirus et qu’elle<br />

n’a toujours pas retrouvé son niveau<br />

d’avant la crise. Dans ces circonstances,<br />

il est particulièrement réjouissant de constater<br />

que les sections ont nommé trois<br />

institutions. Les services psychiatriques<br />

de St-Gall qui accordent à leurs médecinsassistant(e)s<br />

six heures de formation<br />

postgraduée structurée interne par semaine<br />

et dix jours de formation postgraduée<br />

externe payés par année. De<br />

plus, l’institution participe à hauteur de<br />

CHF 6000.– par personne et par année<br />

aux frais de la formation postgraduée<br />

externe.<br />

La section Tessin a nommé le service<br />

de médecine interne de l’Ospedale Regionale<br />

di Locarno «La Carità» pour ses efforts<br />

entrepris en faveur d’une formation<br />

postgraduée de qualité. Outre les quatre<br />

heures de formation postgraduée structurée,<br />

l’établissement organise régulièrement<br />

d’autres manifestations. De plus, le<br />

service a développé une méthode pour<br />

mesurer la qualité de la formation postgraduée<br />

qui est également utilisée dans<br />

d’autres hôpitaux tessinois.<br />

L’Institut de médecine intensive de<br />

l’Hôpital universitaire de Zurich (USZ) est<br />

le troisième candidat qui a été nommé<br />

pour la planification des services des<br />

médecins-assistant(e)s. Elle s’effectue sur<br />

la base d’un engagement clinique de<br />

42 heures par semaine plus quatre heures<br />

de formation postgraduée structurée. Le<br />

but est de séparer dans la planification<br />

des services la prestation médicale et la<br />

formation postgraduée structurée. Il s’agit<br />

d’un projet-pilote qui est en cours depuis<br />

janvier de cette année. Il est prévu de<br />

l’introduire définitivement en <strong>juin</strong> <strong>2023</strong>.<br />

Et c’est sur ce point que les avis étaient<br />

partagés: certains délégués ont fait remarquer<br />

que le projet n’avait pas encore vraiment<br />

été mis en œuvre ou qu’il y avait<br />

déjà d’autres cliniques qui planifiaient<br />

le travail sur cette base dans leur région.<br />

Les partisans ont rétorqué qu’une telle<br />

récompense ferait figure d’exemple à<br />

suivre, le projet montrant qu’une telle<br />

plani fication est aussi possible dans un<br />

très grand hôpital. Sans compter que le<br />

projet a sus cité de nombreuses réactions<br />

dans les milieux politiques. A Zurich par<br />

exemple, une motion demandant d’introduire<br />

ce modèle dans toutes les organisations<br />

de santé de la ville a été déposée.<br />

Même si cette année, c’est plus un bouton<br />

de rose qu’une fleur qui est récompensée,<br />

cette Rose est néanmoins méritée. Ces<br />

arguments ont finalement convaincu la<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/23 9


Politique<br />

Même si les conditions ne changent pas du jour au lendemain, les améliorations se multiplient.<br />

Les membres de l’<strong>asmac</strong> y sont pour quelque chose, par exemple les délégués du Comité central lors de leur séance de printemps.<br />

majorité des délégués. La Rose d’hôpital<br />

2022 ira donc à Zurich. (Un compte rendu<br />

détaillé sera publié dans le prochain numéro.)<br />

Idéal et réalité<br />

Après le compte rendu de <strong>No</strong>ra Bienz, il est<br />

apparu que le modèle zurichois primé est<br />

loin d’être une évidence. La vice-présidente<br />

de l’<strong>asmac</strong> dirige le groupe de travail<br />

42+4h. Un sondage relatif à la saisie électronique<br />

du temps de travail a été réalisé<br />

pour savoir comment le temps de travail<br />

est saisi dans les hôpitaux. Sur les 192 institutions<br />

contactées, une cinquantaine<br />

ont répondu. Celles-ci exploitent toutes<br />

une saisie électronique du temps de travail<br />

et sont d’avis que le temps de travail est<br />

correctement saisi. Reste à savoir si c’est<br />

toujours le cas. En effet, le sondage auprès<br />

des membres montre que le temps de travail<br />

n’est de loin pas saisi correctement<br />

partout. Un modèle de contrat qui précise<br />

le modèle 42+4h a été élaboré et mis à disposition<br />

des sections. Elles peuvent l’utiliser<br />

dans les négociations CCT ou pour<br />

d’autres modifications contractuelles.<br />

La Convention intercantonale sur le<br />

financement de la formation médicale<br />

postgraduée est entrée en vigueur. Parallèlement,<br />

le SECO a défini que la formation<br />

postgraduée structurée comptait comme<br />

temps de travail et précisé qu’elle devait<br />

être prise en compte dans la planification<br />

des services et être saisie comme telle.<br />

<strong>No</strong>rmalement, les contrats de travail devraient<br />

être adaptés en conséquence. Le<br />

conditionnel reste toutefois de mise. Car<br />

bien des choses qui devraient être mises<br />

en œuvre et qui sont consignées sur le papier<br />

sont en attente, comme le montrent<br />

les résultats du dernier sondage auprès des<br />

membres. La situation ne s’est pas améliorée<br />

par rapport à 2019. On constate même<br />

une détérioration de certains points (cf. article<br />

p. 6). Des conditions de travail diffi-<br />

Oui à la loi sur le climat<br />

le 18 <strong>juin</strong><br />

Le 18 <strong>juin</strong> <strong>2023</strong>, les citoyens suisses<br />

se prononceront sur la loi sur le climat<br />

et l’innovation. Une fois de plus, les<br />

émissions de CO 2<br />

en Suisse ont augmenté<br />

au lieu de baisser. Cela attise<br />

la crise climatique dont les conséquences<br />

graves mettent en péril notre<br />

santé et nos moyens d’existence.<br />

Le changement climatique représente<br />

la plus grande menace de notre siècle<br />

pour la santé. La Suisse a urgemment<br />

besoin d’une loi lui permettant de tenir<br />

ses promesses en matière de protection<br />

climatique. L’<strong>asmac</strong> a aussi discuté de<br />

la loi et décidé de la soutenir. De plus,<br />

un «Comité des médecins OUI à la loi<br />

sur le climat» s’est constitué et s’engage<br />

pour un oui à la loi. N’oubliez pas<br />

d’aller voter le 18 <strong>juin</strong> <strong>2023</strong>.<br />

Merci beaucoup!<br />

10<br />

3/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Politique<br />

ciles à gérer suscitent la frustration et incitent<br />

finalement les médecins à quitter,<br />

si ce n’est pas la profession, du moins l’activité<br />

clinique. Et les jeunes réfléchissent à<br />

deux fois avant de se lancer dans des études<br />

de médecine. A cela s’ajoute que les jeunes<br />

médecins sont plus nombreux à vouloir<br />

travailler à temps partiel, contrairement<br />

à leurs prédécesseurs. Lorsqu’un médecin<br />

de la génération du baby-boom part à la<br />

retraite, il faut donc généralement plus<br />

d’une personne pour le remplacer. Une<br />

pénurie de médecins est donc plus que<br />

probable. C’est pourquoi l’<strong>asmac</strong> a convoqué<br />

une table ronde pour trouver des solutions<br />

avec tous les acteurs du système de<br />

santé. L’OFSP, la CDS, H+, la FMH, l’ISFM<br />

et l’AMDHS y participeront. santésuisse et<br />

curafutura y étaient également conviées,<br />

mais ont préféré renoncer. Leur désintérêt<br />

pour les préoccupations des jeunes médecins<br />

est révélateur. L’objectif de la table<br />

ronde est de développer ensemble des mesures<br />

que les différents acteurs pourront<br />

mettre en œuvre dans leur domaine.<br />

Chiffres noirs et idées vertes<br />

Une budgétisation prudente permet d’éviter<br />

les mauvaises surprises. Ce principe<br />

a été confirmé lors de l’Assemblée des<br />

délégués de mediservice vsao-<strong>asmac</strong> (AD).<br />

Comme l’organisation de services a réalisé<br />

un résultat supérieur au budget, les<br />

comptes 2022 clôturent sur un bénéfice<br />

au lieu de la perte prévue. Dans son rapport<br />

sur la situation, le président de mediservice,<br />

Daniel Schröpfer, a souligné deux<br />

prestations: d’une part, le guide pour le<br />

cabinet médical nouvellement disponible<br />

en français et la version allemande mise à<br />

jour et, d’autre part, le séminaire en ligne<br />

«Consultation médicale». Les deux prestations<br />

sont très demandées. Chez mediservice,<br />

la fluctuation du personnel est<br />

habituellement très basse. Peter Scheidegger,<br />

responsable de la coordination de<br />

la vente, et Catherine Aeschbacher, rédactrice<br />

en chef du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong>, quitteront<br />

toutefois l’organisation en cours d’année<br />

pour raison d’âge.<br />

De nouveaux développements exigent<br />

de nouvelles idées. C’est aussi vrai<br />

pour le <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong>. L’augmentation<br />

des coûts de production, c’est-à-dire du<br />

papier, de l’énergie, etc. accompagnée de<br />

la baisse continuelle des recettes publicitaires<br />

placent le <strong>Journal</strong> dans une situation<br />

de plus en plus délicate. D’un point de<br />

vue écologique vient s’ajouter la question<br />

de savoir si la publication d’un magazine<br />

imprimé est encore appropriée à notre<br />

époque. Marc Schällebaum, directeur de<br />

mediservice, a établi un rapport détaillé à<br />

l’intention des délégués qui résume les arguments<br />

pour et contre en la matière. Les<br />

sections sont invitées à discuter de la<br />

question de savoir sous quelle forme le<br />

<strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong> doit paraître à l’avenir, afin<br />

de pouvoir prendre une décision lors de<br />

l’Assemblée des délégués en novembre<br />

<strong>2023</strong>. Marc Schällebaum et les membres<br />

du Comité directeur de mediservice se<br />

tiennent à disposition pour répondre aux<br />

questions des sections sur place.<br />

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vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/23 11


Formation postgraduée / Conditions de travail<br />

«Je ne reçois<br />

que des réactions<br />

positives de la part<br />

des patients»<br />

Les médecins attachent de plus en<br />

plus d’importance à la compatibilité entre profession et vie privée.<br />

Comment peut-elle réussir? Le D r Franz Martig nous parle<br />

de ses expériences avec un temps partiel.<br />

Julia Frey, psychologue du travail et collaboratrice scientifique, Haute école de psychologie appliquée,<br />

HES du <strong>No</strong>rd-Ouest de la Suisse (FHNW)<br />

Brigitte Liebig, professeure de psychologie appliquée, Haute école de psychologie appliquée,<br />

HES du <strong>No</strong>rd-Ouest de la Suisse (FHNW); privat-docente à l’Université de Bâle<br />

D r méd. Franz Martig (crédit photo: Caspar Martig, photographe)<br />

Photo: màd<br />

12<br />

3/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Formation postgraduée / Conditions de travail<br />

Franz Martig est spécialiste en<br />

chirurgie générale et viscérale<br />

à l’Hôpital Tiefenau de Berne. Il<br />

y travaille comme médecin adjoint<br />

à 60 %, ce qui est très rare en chirurgie.<br />

Son exemple montre comment le travail<br />

quotidien à taux d’activité réduit peut<br />

être organisé et les points dont il faut tenir<br />

compte.<br />

En tant que responsable du programme<br />

de formation postgraduée interne,<br />

l’activité de Franz Martig combine<br />

la prise en charge directe des patients, les<br />

tâches administratives et l’enseignement.<br />

Une bonne planification est nécessaire<br />

pour gérer tout cela dans le cadre d’un<br />

temps partiel. Dans ce contexte, la communication<br />

avec les patients revêt une importance<br />

toute particulière: «Ils partent du<br />

principe que je suis disponible 24 heures<br />

sur 24 et 7 jours sur 7. Pourtant, lorsque je<br />

leur explique ma situation, je ne reçois que<br />

des réactions positives de leur part.»<br />

Franz Martig a choisi de travailler à<br />

temps partiel pour des raisons familiales.<br />

Il est père de trois enfants et veut leur<br />

consacrer le plus de temps possible, car il<br />

a souvent entendu ses anciens supérieurs<br />

de l’ancienne génération de chirurgiens<br />

lui dire: «Si j’avais pu faire les choses différemment<br />

dans ma vie, j’aurais aimé voir<br />

grandir mes enfants.»<br />

Une activité épanouissante<br />

à temps partiel<br />

Franz Martig est très satisfait de sa situation<br />

actuelle. Ça n’a pas toujours été le cas.<br />

Lorsqu’il travaillait dans la médecine stationnaire<br />

en tant que chef de clinique,<br />

avant d’entamer son travail à l’Hôpital<br />

Tiefenau, il travaillait à 80 %, mais entendait<br />

régulièrement le reproche de n’être<br />

jamais là, alors qu’il travaillait généralement<br />

plus de 40 heures par semaine. En<br />

même temps, sa famille avait l’impression<br />

qu’il était tout le temps absent. Il s’agit<br />

là d’un problème bien connu: on tente à<br />

grands efforts de satisfaire à la fois aux<br />

attentes de la famille et de la profession.<br />

Plusieurs facteurs expliquent pourquoi<br />

Franz Martig trouve les conditions<br />

de travail nettement plus agréables: d’une<br />

part, l’engagement à 60 % signale clairement<br />

qu’il n’est pas toujours disponible.<br />

D’autre part, son engagement à temps partiel<br />

est largement accepté dans le service<br />

de chirurgie générale et viscérale de l’Hôpital<br />

Tiefenau. En plus du bon équilibre<br />

entre profession et vie privée, le climat de<br />

travail positif est une autre source d’énergie<br />

importante pour lui.<br />

Le temps partiel fonctionne, si ...<br />

Petit à petit, d’autres collègues chirurgiens<br />

commencent à travailler à temps partiel.<br />

Franz Martig soutient cette évolution: «Je<br />

me suis battu pour travailler à temps partiel<br />

et mon taux d’activité actuel en témoigne.<br />

Sauf erreur, je suis le seul homme<br />

à le faire dans une position dirigeante.»<br />

Il tient cependant à ce que l’engagement<br />

à temps partiel ne se fasse pas au détriment<br />

des collègues de travail et que la<br />

qualité de la prise en charge et l’efficacité<br />

de la collaboration soient garanties. «Je<br />

dois connaître les tâches à effectuer<br />

jusqu’à la fin de mon service, savoir ce que<br />

je dois moi-même terminer et ce que je<br />

peux transmettre à mes collègues.» Pour<br />

cela, il faut être capable de déléguer les<br />

tâches et la responsabilité. Grâce à une<br />

bonne ambiance au travail et à l’esprit<br />

d’équipe, le travail à temps partiel est donc<br />

aussi possible en chirurgie.<br />

La clé: le changement de mentalité<br />

Qu’il faille encourager le travail à temps<br />

partiel, en particulier en chirurgie, est une<br />

nécessité absolue de son point de vue:<br />

«Les médecins en début de carrière nous<br />

font clairement comprendre que les mentalités<br />

évoluent en ce qui concerne le meilleur<br />

équilibre entre vie professionnelle et<br />

vie privée. Si nous ne répondons pas à cela,<br />

nous risquons d’être bientôt confrontés à<br />

un problème de relève.»<br />

De par sa propre expérience, Franz<br />

Martig estime qu’il est fondamental de<br />

changer d’attitude envers le travail à temps<br />

partiel à l’hôpital. Un changement des<br />

mentalités s’est déjà opéré au cours des<br />

dernières années, mais le potentiel reste<br />

considérable. «Il faut des exemples illustrant<br />

que le travail à temps partiel en<br />

chirurgie est possible et fonctionne.»<br />

Ce portrait a été réalisé dans le cadre<br />

d’un projet de la Haute école de psychologie<br />

appliquée (HES du <strong>No</strong>rd-<br />

Ouest de la Suisse, FHNW) consacré<br />

à la compatibilité entre profession<br />

et vie privée à l’hôpital (www.fhnw.ch/<br />

vereinbarkeit-im-spital). Le guide<br />

relatif à la «Compatibilité entre profession<br />

et vie privée pour les médecins<br />

hospitaliers» (en allemand) publié<br />

en <strong>2023</strong> est disponible sur fhnw.ch/<br />

vereinbarkeit-im-spital-wegleitung-de.<br />

Il présente aux responsables du personnel,<br />

aux directions des hôpitaux et<br />

cliniques, aux associations professionnelles<br />

et aux médecins travaillant dans<br />

le secteur hospitalier de nombreuses<br />

suggestions et idées sur la manière de<br />

mettre en œuvre un environnement de<br />

travail encourageant la compatibilité<br />

entre profession et vie privée.<br />

Le cœur du guide est constitué d’un<br />

catalogue de mesures et outils permettant<br />

d’aménager les conditions de<br />

travail des médecins hospitaliers dans<br />

le sens d’un meilleur équilibre entre<br />

l’activité médicale et la vie privée.<br />

Une feuille de route présente en outre<br />

comment identifier, dans le cadre<br />

du développement de l’organisation,<br />

les principaux champs d’action et<br />

comment les mettre en œuvre étape<br />

par étape dans le contexte hospitalier.<br />

Les portraits de médecins et hôpitaux<br />

montrent comment concilier l’activité<br />

de médecin hospitalier et la vie privée.<br />

Le Bureau fédéral de l’égalité entre<br />

femmes et hommes a soutenu le projet<br />

par une contribution financière.<br />

L’<strong>asmac</strong> a participé à l’élaboration<br />

du guide à titre consultatif.<br />

Le 6 <strong>juin</strong> <strong>2023</strong> à Olten, l’<strong>asmac</strong> a<br />

organisé, en collaboration avec la<br />

FHNW, l’ISFM et l’Association<br />

des responsables du personnel des<br />

instituts de santé suisses (VPSG),<br />

une manifestation sur le thème de la<br />

compatibilité lors de laquelle le<br />

guide et le projet ont été présentés.<br />

Elle a rencontré un franc succès<br />

avec plus de 50 participants, majoritairement<br />

des responsables RH des<br />

hôpitaux et des responsables d’établissements<br />

de formation postgraduée.<br />

Code QR pour accéder au guide:<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/23 13


Formation postgraduée / Conditions de travail<br />

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14<br />

3/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Formation postgraduée / Conditions de travail<br />

Savoir dire non<br />

Photo: màd<br />

Je lis souvent mes e-mails quand j’attends quelque<br />

chose, et je l’avoue, parfois aussi en attendant au feu<br />

rouge. Les e-mails auxquels je n’ai pas pu répondre<br />

finissent ensuite sur ma liste mentale des tâches en<br />

suspens où l’on trouve les cours de formation postgraduée que je<br />

devrais préparer, les articles que je dois écrire et les documents<br />

de séance que je n’ai pas encore lus. Certaines listes contiennent<br />

des anniversaires, les dates de mes prochaines rencontres avec<br />

mes amies et les personnes avec qui un échange serait urgent.<br />

On y trouve aussi mes achats au magasin antigaspi plutôt qu’à<br />

la Migros, mes heures d’entraînement, les prévisions<br />

du vent pour la planche à voile, un rappel pour<br />

la lessive, le nettoyage de l’appartement et la<br />

visite chez mon filleul …<br />

Vous ai-je impressionné? Ou avezvous<br />

pitié de moi? Dans certains<br />

cercles, les listes de tâches sont un<br />

symbole de prestige censé témoigner<br />

de la pression subie, de l’activité et<br />

donc aussi de l’attractivité. La pitié<br />

n’est pas de mise. Mon dynamisme a<br />

certes une origine familiale, mais<br />

n’est pas une fatalité. Car n’oublions<br />

pas que nous avons souvent le choix.<br />

Le problème de ces listes de<br />

tâches est le suivant: je n’arrive pas à<br />

vivre sans. Si j’oublie de noter quelque<br />

chose, j’oublie régulièrement de le faire.<br />

Deuxième problème: à partir d’une certaine<br />

longueur, elles m’empêchent de dormir. Troisième<br />

problème: leur existence me fait honte. Je n’aimerais pas<br />

devoir gérer mes amitiés à l’aide d’une liste de tâches.<br />

Récemment, ma liste de tâches a failli m’assommer. Je ne<br />

voyais tout simplement pas comment venir à bout de toutes ces<br />

tâches. Ma formation postgraduée à l’uni, la prise de fonction<br />

dans un nouveau poste de rotation à l’hôpital et l’apprentissage<br />

en vue d’un examen à venir a été la goutte d’eau qui a fait<br />

déborder le vase, tout comme mon exigence d’être une meilleure<br />

amie et fille et d’améliorer mes capacités de grimpeuse. Sans<br />

oublier la rédaction d’un discours d’adieu émouvant pour notre<br />

assemblée générale. A cela est venu s’ajouter une autre difficulté:<br />

je n’arrive pas à admettre que trop c’est trop.<br />

Ma colocataire et mon ami ont dû intervenir. Les deux sont<br />

porteurs d’un virus qui me contraint à l’inactivité et m’apporte<br />

un soulagement dans de telles situations. Ils m’ont recommandé<br />

des choses banales: annuler le programme du soir prévu et<br />

l’excursion à la montagne planifiée le jour suivant. Et ils m’ont<br />

écoutée: mon ami m’a apaisée, il m’a apporté le calme dont<br />

L’essentiel<br />

en bref<br />

j’avais urgemment besoin. Ma colocataire a fait du café, elle m’a<br />

aidée à mettre en pot des plants sous la pluie battante et préparé<br />

un magnifique repas. Plus tard, elle m’a donné l’envie d’écrire<br />

ce texte. Et mon père? Je ne peux attendre aucune aide de sa<br />

part, car il souffre des mêmes symptômes et m’assomme avec<br />

la citation de Tucholsky: «J’aimerais avoir mes soucis.»<br />

Il n’a pas tout à fait tort. D’où vient ce besoin de rythmer<br />

mon quotidien au point d’en faire une course contre la montre?<br />

Une question essentielle que je ne devrais plus esquiver à mon âge.<br />

Bien entendu, je ne vais pas vous ennuyer avec une<br />

introspection. Mais une chose est sûre, la pause<br />

évoquée plus haut ne résout que temporairement<br />

le problème. S’il y a un trou dans la<br />

journée, la pression de traiter les tâches<br />

en suspens tend à s’accroître plutôt<br />

qu’à s’atténuer.<br />

Nicolas Chamfort aurait<br />

déclaré: «Savoir prononcer le mot<br />

‹non› est le premier pas vers la<br />

liberté.» Je l’ai intégré et commencé<br />

à refuser des demandes.<br />

Pour moi, il ne s’agit pas<br />

seulement de connaître ses propres<br />

limites, mais aussi d’avoir le<br />

courage de le montrer. Cet article<br />

constitue un pas dans ce sens et,<br />

comme le souligne ma colocataire,<br />

un acte de bienveillance envers moimême<br />

et de rébellion contre ma dépendance<br />

à la reconnaissance et ma tendance à la<br />

perfection.<br />

<strong>No</strong>ra Bienz,<br />

vice-présidente de l’<strong>asmac</strong><br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/23 15


Formation postgraduée / Conditions de travail<br />

Les «objectifs généraux de<br />

formation» dans la formation<br />

médicale postgraduée:<br />

enquête de l’ISFM<br />

Divers éléments indiquent que les objectifs généraux<br />

d’apprentissage ne reçoivent pas suffisamment d’attention dans<br />

le cadre de la formation médicale. Le SIWF lance donc une<br />

enquête Delphi en <strong>juin</strong> <strong>2023</strong> dans le but de renforcer l’enseignement<br />

des objectifs généraux d’apprentissage.<br />

D r méd. Hermann Amstad, amstad-kor, Prof. D r méd Giatgen Spinas, vice-président de l’ISFM,<br />

PD D r méd. et MME Monika Brodmann Maeder, et MME, présidente de l’ISFM<br />

Dans le cadre de la formation<br />

médicale postgraduée, c’està-dire<br />

dans la phase comprise<br />

entre la fin des études de médecine<br />

et l’octroi d’un titre fédéral de spécialiste,<br />

il faut satisfaire à la fois à des exigences<br />

spécifiques à la discipline et à des<br />

exigences supérieures non spécifiques à<br />

la discipline, appelées «objectifs généraux<br />

de formation».<br />

Les contenus de formation spécifiques<br />

à la discipline sont définis dans les programmes<br />

de formation postgraduée des<br />

sociétés de discipline médicale concernées.<br />

Les objectifs généraux de formation<br />

(OGF) sont formulés dans l’annexe 3 de la<br />

Réglementation pour la formation postgraduée<br />

(RFP); ils s’appuient sur le modèle<br />

CanMEDS (Canadian Medical Education<br />

Directives for Specialists), qui a été développé<br />

au Canada dans les années 1990 et<br />

qui décrit sept rôles de l’action médicale.<br />

L’intérêt du modèle de rôles CanMEDS réside<br />

dans le fait qu’il représente toute<br />

l’étendue de l’action médicale avec un modèle<br />

simple. Il met en évidence le fait que le<br />

«bon médecin» a besoin de bien plus que<br />

de connaissances spécialisées et d’une habileté<br />

manuelle. La formation continue<br />

doit donc expressément inclure les rôles<br />

prétendument moins importants qui s’articulent<br />

autour de «l’expert médical». Il<br />

s’agit par exemple des aptitudes à la communication<br />

ou de l’action médicale dans<br />

un contexte éthique.<br />

Définition du problème<br />

Les OGF sont en principe des contenus<br />

obligatoires de la formation postgraduée<br />

des médecins et ont un caractère de mise<br />

en œuvre. Malheureusement, la réalité<br />

montre qu’ils sont peu pris en compte<br />

dans la formation postgraduée des médecins-assistant(e)s.<br />

Une enquête menée en<br />

2016 auprès des responsables d’établissements<br />

de formation postgraduée était déjà<br />

arrivée à la même conclusion. Les raisons<br />

possibles de cette torpeur sont multiples<br />

et sont esquissées ci-dessous.<br />

1. La description des OGF dans<br />

les documents ISFM n’est pas<br />

homogène<br />

L’annexe 3 de la RFP comprend le catalogue<br />

des objectifs de formation avec les<br />

«Objectifs généraux de formation pour les<br />

programmes de formation postgraduée»;<br />

celui-ci est structuré selon les sept rôles<br />

de CanMEDS et présente dans la partie A<br />

une version abrégée et dans la partie B<br />

une «version détaillée des objectifs généraux<br />

de formation». La «version détaillée»<br />

contient pas moins de 166 objectifs à atteindre.<br />

La prise de position «Principes et recommandations<br />

pour l’enseignement des<br />

objectifs généraux de formation» sur le<br />

site Internet de l’ISFM se réfère à l’enquête<br />

susmentionnée auprès des responsables<br />

des établissements de formation postgraduée<br />

et énumère ensuite les thèmes suivants<br />

à traiter: communication, économie<br />

et médecine, gestion des équipes et des<br />

conflits, leadership, gestion des erreurs,<br />

prise de décision éthique, détermination<br />

de la capacité de travail, «Clinical decision<br />

making». Le lien avec les rôles CanMEDS<br />

n’existe plus.<br />

Les futurs médecins spécialistes<br />

peuvent documenter l’atteinte des objectifs<br />

de formation dans le logbook électronique.<br />

Les OFG sont représentés dans ce<br />

que l’on appelle les compétences de la<br />

RFP. Il s’agit de 22 aspects très différents,<br />

qui vont de la prise en charge à l’organisation<br />

personnelle en passant par la pharmacothérapie.<br />

Ici aussi, le lien avec les<br />

rôles CanMEDS n’est plus visible.<br />

2. La manière dont les OGF doivent<br />

être communiqués n’est pas claire<br />

Dans les «Principes et recommandations<br />

pour l’enseignement des objectifs généraux<br />

de formation», il est précisé que l’enseignement<br />

des OGF nécessite une étroite<br />

coopération entre les sociétés de disci-<br />

16<br />

3/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Formation postgraduée / Conditions de travail<br />

– Pour 25 médecins-assistant(e)s (sur 50),<br />

les 22 compétences de la RFP ont été<br />

évaluées avec le maximum de points.<br />

Ces chiffres peuvent signifier deux choses:<br />

soit les OGF sont atteints dans une large<br />

mesure (ce que suggère le premier point),<br />

soit – ce qui est plus probable – l’évaluation<br />

n’est pas effectuée avec le sérieux nécessaire<br />

(ce que suggère le deuxième<br />

point).<br />

Projet de l’ISFM pour une meilleure<br />

médiation des OGF<br />

Le malaise apparent lié à la mise en œuvre<br />

des OGF est donc peut-être dû au fait qu’il<br />

n’est pas clair,<br />

– quels objectifs de formation doivent effectivement<br />

être transmis<br />

– comment les enseigner et<br />

– comment vérifier qu’ils sont respectés.<br />

Photo: màd; Adobe Stock<br />

pline médicale, les établissements de formation<br />

postgraduée et l’ISFM. Si l’ISFM a<br />

pour mission de définir des principes et<br />

des directives, voire de les coordonner, la<br />

mise en œuvre pratique, nécessairement<br />

avec le soutien des sociétés de discipline<br />

médicale, devrait avoir lieu sur place,<br />

c’est-à-dire dans les établissements de formation<br />

postgraduée. Toutefois, ce document<br />

ne précise pas exactement comment<br />

cette transmission devrait se faire de manière<br />

judicieuse (p. ex. par des cours, des<br />

lectures, etc.).<br />

3. La manière de vérifier que les OGF<br />

sont atteints n’est pas claire<br />

Le logbook électronique doit indiquer si<br />

les objectifs de formation générale resp.<br />

les compétences de la RFP ont été atteints.<br />

En ce qui concerne la méthode pour le<br />

constater, il est mentionné qu’il faut répondre<br />

aux questions correspondantes<br />

lors de l’entretien commun, sur la base<br />

des attentes envers le candidat spécialiste<br />

par rapport à son niveau ou à son année de<br />

formation postgraduée actuelle, et ce par<br />

«tout à fait» à «pas du tout» ou «pas applicable».<br />

Pour le projet prévu, nous avons analysé,<br />

dans un échantillon aléatoire de<br />

50 logbooks électroniques de médecinsassistant(e)s,<br />

peu avant l’obtention du<br />

titre de spécialiste, comment l’atteinte<br />

des 22 compétences de la RFP est évaluée.<br />

Deux points ont particulièrement retenu<br />

notre attention:<br />

– Les 22 compétences de la RFP à évaluer<br />

ont toutes été très bien notées en<br />

moyenne, avec une valeur maximale<br />

possible de 4 («correspond tout à fait»),<br />

allant d’un minimum de 3,62 (pour la recherche<br />

sur l’être humain) à un maximum<br />

de 3,96 (pour le comportement<br />

envers les collaborateurs).<br />

Du point de vue de l’ISFM, cette situation<br />

est insatisfaisante. C’est pourquoi l’ISFM<br />

souhaite s’engager davantage pour que les<br />

OGF soient mieux pris en compte dans la<br />

formation postgraduée des médecins. Il<br />

prévoit pour cela une procédure en trois<br />

étapes: dans un premier temps, il s’agit de<br />

préciser les objectifs de formation et le cas<br />

échéant de les classer par ordre de priorité;<br />

ensuite, il convient de clarifier leur enseignement<br />

et enfin le mode de contrôle.<br />

Dans cette optique, une enquête Delphi<br />

sera menée à partir de <strong>juin</strong> <strong>2023</strong> auprès<br />

des médecins en formation postgraduée et<br />

des responsables d’établissements de formation<br />

postgraduée. Celle-ci doit montrer<br />

quels sont les OGF considérés comme particulièrement<br />

pertinents et qui devraient<br />

être mis en œuvre en priorité. L’enquête se<br />

déroulera probablement en trois tours<br />

successifs et se fera à chaque fois en ligne.<br />

L’ISFM remercie tous les médecins interrogés<br />

de bien vouloir consacrer un<br />

quart d’heure à cette enquête. Cela augmentera<br />

les chances de donner à l’avenir<br />

aux OGF l’importance qu’ils méritent dans<br />

la formation postgraduée des médecins.<br />

Correspondance:<br />

contact@amstad-kor.ch<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/23 17


Formation postgraduée / Conditions de travail<br />

ISFM Award<br />

Engagement exceptionnel<br />

pour la formation<br />

D re Monika Brodmann Maeder, p.-d. et MME, présidente de l’Institut suisse pour la formation médicale postgraduée et continue (ISFM)<br />

D r méd. Raphael Stolz, vice-président de l’Institut suisse pour la formation médicale postgraduée et continue (ISFM)<br />

L’ISFM veille à la formation de médecins compétents.<br />

Au cours de votre formation<br />

postgraduée, avez-vous<br />

eu l’opportunité de vous<br />

former auprès d’une<br />

personne faisant preuve d’un engagement<br />

exemplaire? Alors, n’hésitez<br />

pas à la sélectionner à l’ISFM Award<br />

pour récompenser son engagement.<br />

Vous pouvez nommer aussi bien<br />

des personnes en particulier que des<br />

équipes en charge de la formation<br />

postgraduée.<br />

<strong>No</strong>us avons le plaisir de publier pour la<br />

dixième fois la mise au concours de l’ISFM<br />

Award. Les nombreuses personnes sélectionnées<br />

et l’écho positif que nous avons<br />

reçu confirment la pertinence et le<br />

bien-fondé de cette récompense. La remise<br />

de ce prix est devenue un événement<br />

fixe dans l’agenda de l’ISFM.<br />

La responsabilité que portent les médecins-cadres<br />

en matière de formation<br />

postgraduée constitue un des principes<br />

fondamentaux du transfert de connaissances<br />

et de compétences aux jeunes médecins.<br />

Or cette tâche ne peut guère être<br />

définie par le seul cahier des charges; l’engagement<br />

personnel et l’enthousiasme<br />

jouent un rôle bien plus important. Dans<br />

le domaine médical, les charges qui pèsent<br />

sur les médecins sont nombreuses et les<br />

ressources en matière de temps et de<br />

moyens à disposition se réduisent sans<br />

cesse. Il est donc important que les personnes<br />

particulièrement actives et motivées<br />

dans l’enseignement soient reconnues.<br />

C’est pourquoi l’ISFM entend donner<br />

la possibilité aux jeunes médecins de<br />

témoigner leur reconnaissance à des personnes<br />

ou à des équipes en charge de la<br />

formation postgraduée qui se distinguent<br />

par leur engagement extraordinaire, sans<br />

pour autant établir un classement.<br />

Processus de nomination<br />

Pour être sélectionné-e-s pour l’ISFM<br />

Award, les médecins doivent participer activement<br />

à la formation médicale postgraduée.<br />

Il s’agit notamment de médecins-cadres<br />

qui s’engagent personnellement<br />

en faveur de la formation des prochaines<br />

générations de spécialistes et qui<br />

font preuve de compétences exceptionnelles<br />

et d’initiative dans la manière de<br />

transmettre les connaissances et compétences.<br />

Cette année encore, il est également<br />

Photo: màd<br />

18<br />

3/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Formation postgraduée / Conditions de travail<br />

possible de nominer des équipes en charge<br />

de la formation postgraduée. Pour que la<br />

nomination soit valable, elle doit être déposée<br />

par une ou un médecin en formation<br />

postgraduée ou qui a obtenu un titre de<br />

spécialiste il y a moins d’un an. De plus, elle<br />

doit être déposée conjointement par deux<br />

personnes et exprimer une reconnaissance<br />

personnelle pour la qualité de la formation<br />

dispensée par la personne choisie et pour<br />

son engagement. Afin qu’il ne résulte ni<br />

avantage ni conflit en raison du processus<br />

de nomination, vous ne pouvez sélectionner<br />

que les personnes ou les équipes chez<br />

qui vous ne travaillez plus. Les noms des<br />

personnes qui ont déposé une nomination<br />

ne seront ni publiés ni communiqués. Aucun<br />

classement ne sera établi.<br />

Critères de nomination<br />

– Seul-e-s les médecins en formation postgraduée<br />

en vue d’un titre de spécialiste<br />

ou d’une formation approfondie de droit<br />

privé ou ayant obtenu un titre de spécialiste<br />

il y a moins d’un an peuvent déposer<br />

une nomination.<br />

– Une nomination doit être déposée conjointement<br />

par deux personnes.<br />

– Les personnes qui déposent une nomination<br />

ne doivent plus travailler auprès des<br />

personnes qu’elles nomment.<br />

– La personne nommée doit toujours exercer<br />

dans le domaine de la formation<br />

postgraduée.<br />

Déposez votre nomination!<br />

Pour nommer quelqu’un, vous pouvez remplir<br />

le formulaire prévu à cet effet sur le site<br />

Internet de l’ISFM (www.siwf.ch Projets<br />

ISFM Award) d’ici le 31 juillet <strong>2023</strong>.<br />

La direction de l’ISFM contrôlera si la<br />

nomination est correcte du point de vue<br />

formel avant de la valider.<br />

Toutes les personnes dont la nomi nation<br />

a été validée recevront un acte de reconnaissance<br />

et un cadeau en récompense<br />

de leur engagement exceptionnel pour la<br />

formation postgraduée. Elles pourront également<br />

participer gratuitement au symposium<br />

MedEd le 13 septembre <strong>2023</strong> à Berne,<br />

et seront citées nommément (après accord)<br />

sur le site Internet de l’ISFM (www.siwf.ch)<br />

et lors du symposium MedEd.<br />

Correspondance<br />

info@siwf.ch<br />

Récompensez<br />

l’engagement<br />

L’ISFM Award permet d’exprimer une<br />

reconnaissance appuyée aux responsables<br />

de formation postgraduée,<br />

mais également à des équipes, qui font<br />

preuve d’un engagement exemplaire<br />

et de compétences particulières.<br />

Une ancienne formatrice ou un ancien<br />

formateur vous a laissé une impression<br />

durable? Alors, n’hésitez pas à<br />

sélectionner cette personne pour<br />

l’ISFM Award!<br />

Pour cela, veuillez remplir le formulaire<br />

prévu à cet effet sur le site Internet<br />

de l’ISFM (www.siwf.ch Projets <br />

ISFM Award).<br />

Délai d’envoi: 31 juillet <strong>2023</strong><br />

Vous trouverez d’autres informations<br />

sur www.siwf.ch. Si vous avez des<br />

questions, nous sommes à votre<br />

entière disposition à l’adresse<br />

info@siwf.ch ou au 031 503 06 00.<br />

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<strong>No</strong>us serions ravis de vous rencontrer.<br />

Kathrin Grüneis<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/23 19


MedEd<br />

SYMPOSIUM<br />

SIWF/ISFM<br />

Schweizerisches Institut für ärztliche Weiter- und Fortbildung<br />

Institut suisse pour la formation médicale postgraduée et continue<br />

Formation postgraduée / Conditions de travail<br />

10. MedEd SYMPOSIUM<br />

<strong>2023</strong><br />

Mit Simultanübersetzung<br />

Avec traduction<br />

simultanée<br />

Perspektiven der ärztlichen Bildung<br />

Perspectives de la formation médicale<br />

Keynote Speakers <strong>2023</strong><br />

Tanja Krones<br />

Prof. Dr. med.<br />

Zürich<br />

Sven Staender<br />

PD Dr. med.<br />

Männedorf<br />

Raphäel Bonvin<br />

Pr Dr méd.<br />

Fribourg<br />

Lutz Jäncke<br />

Prof. Dr. rer. nat.<br />

Zürich<br />

Save the Date<br />

13. September <strong>2023</strong><br />

Casino, Bern<br />

Das MedEd-Symposium ist im Rahmen der erweiterten Fortbildung<br />

in allen Fachgebieten mit 7 Credits anerkannt (SIWF-approved).<br />

Le Symposium MedEd donne droit à 7 crédits dans toutes les disciplines<br />

dans le cadre de la formation continue élargie (ISFM approved).<br />

Anmeldung/Inscription: www.congress-info.ch/meded<strong>2023</strong><br />

20<br />

3/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Formation postgraduée / Conditions de travail<br />

Dans l’univers des médecins-assistant(e)s<br />

«Y a-t-il une chose que<br />

tu saches faire sans l’aide<br />

de personne?»<br />

Et avant même de m’en rendre<br />

compte, je me retrouve assise<br />

face au photographe de l’hôpital<br />

pour la photo de mon<br />

nouveau badge de médecin-assistante.<br />

N’étais-je pas, il y a peu de temps encore,<br />

un visage anonyme dans l’amphithéâtre<br />

de l’université, à écouter les cours d’une<br />

oreille distraite? Le principal sujet de<br />

discussion portant alors sur la meilleure<br />

manière de tuer le temps, sur les sujets<br />

à apprendre pour l’examen ou ceux que<br />

nous pouvions laisser de côté. Ou bien<br />

nous rêvions du futur quotidien passionnant<br />

et exaltant de la clinique et discutions<br />

avec les collègues du meilleur<br />

endroit où postuler.<br />

Je me retrouve soudainement au<br />

cœur de l’action, une planchette à pince<br />

et la liste des patients sous le bras et, dans<br />

la poche, un téléphone qui sonne toutes<br />

les trois minutes. Visites, examens, rapports<br />

de soins, ordonnances, rédaction de<br />

rapports et documentation – tout se déroule<br />

en parallèle et doit aller vite. Comment<br />

concilier tout cela tout en paraissant<br />

et en agissant de manière souveraine et<br />

assurée? C’était peut-être la partie du<br />

cours que j’avais choisi d’ignorer. Mais<br />

pendant mes six années d’études, jamais<br />

je n’ai entendu parler d’un «guide de<br />

survie en clinique». Peu importe, un médecin<br />

est un médecin, et on attend de<br />

lui qu’il se comporte et agisse comme tel.<br />

«Fake it till you make it»: je me rappelle<br />

que c’était le premier conseil que l’on<br />

m’avait donné. Reçu 5 sur 5.<br />

Je commence par me présenter par<br />

mon nom, suivi de «Je suis la nouvelle<br />

médecin-assistante», si possible à toutes<br />

les personnes que je croise – attendez – ce<br />

n’était pas une patiente à l’instant? ...<br />

Alors que je m’évertue à essayer de<br />

recueillir toutes les nouvelles informations<br />

avec un sourire entendu et que je<br />

déambule d’un pas assuré dans les couloirs,<br />

mon stress me fait mettre les pieds<br />

dans le plat. J’atterris dans la mauvaise<br />

chambre, je me trompe dans le nom des<br />

patients ou j’oublie le prénom de ma<br />

collègue. Autant de choses qui ne me<br />

seraient jamais arrivées dans ma fonction<br />

de sous-assistante. Sauf qu’à l’époque,<br />

c’étaient mes seuls soucis. A ce moment<br />

précis, j’aurais préféré redevenir sousassistante<br />

ou être téléportée dans un amphithéâtre<br />

ennuyeux. Là, au moins, je<br />

pouvais encore décider à quel moment<br />

aller aux toilettes, et prendre des pauses<br />

régulièrement. En même temps, je me<br />

demande si je ne devrais pas plutôt<br />

changer de métier et me lancer dans la<br />

musique de rue ou la sculpture.<br />

Je dois arrêter de m’apitoyer sur<br />

mon sort, la journée continue. A 16h, j’ai<br />

l’impression d’être une plante desséchée<br />

et pendante. Hypovolémie et hypoglycémie?<br />

Ou suis-je tout simplement trop<br />

faible et pas assez aguerrie pour affronter<br />

le quotidien d’une clinique? Quoi qu’il en<br />

soit, je continue à sourire et je fais comme<br />

si j’étais fraîchement sortie de la douche.<br />

Et en tant que débutante, je tâche de ne<br />

pas montrer mes faiblesses.<br />

A 18h, après le rapport du soir,<br />

je me demande où j’ai bien pu perdre<br />

en route ma structure et mon calme<br />

intérieur et si l’ordre règnera à nouveau<br />

un jour dans mon cerveau.<br />

La liste des patients est tellement<br />

gribouillée que je ne peux même plus la<br />

lire. Avec mes bouffées de chaleur et<br />

mon visage cramoisi, j’ai l’air d’une poule<br />

ébouriffée, ce qui me prive bien sûr de<br />

toute plausibilité en tant que médecin.<br />

Et à cause de l’épuisement, j’ai tendance<br />

à être distraite et à perdre la notion<br />

du temps et le sens de l’orientation<br />

(par rapport à la personne et à l’environnement).<br />

«Y a-t-il une chose que tu saches<br />

faire sans l’aide de personne?», me demande-t-on<br />

en fin de journée. Honnêtement,<br />

je n’en suis plus sûre. Au moins,<br />

je saurai retrouver le chemin de chez<br />

moi.<br />

Camille Bertossa,<br />

médecin-assistante en<br />

première année de<br />

formation postgraduée<br />

Photo: màd<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/23 21


<strong>asmac</strong><br />

<strong>No</strong>uvelles<br />

des sections<br />

Berne<br />

Assemblée générale <strong>2023</strong><br />

L’assemblée générale s’est déroulée le<br />

27 avril dans l’aula du Progr à Berne. Le<br />

poète slam Remo Zumstein a assuré le<br />

divertissement de l’assemblée avec verve.<br />

En plus des traditionnels objets à l’ordre<br />

du jour, les changements de personnel y<br />

ont occupé une place importante.<br />

Remo Zumstein (poète slam)<br />

<strong>No</strong>ra Bienz s’est engagée pendant huit<br />

ans pour les préoccupations des médecins,<br />

d’abord comme présidente, ensuite<br />

comme coprésidente avec Marius Grädel-Suter.<br />

Elle a privilégié les échanges en<br />

petit comité, mais n’a pas hésité à s’exposer<br />

dans les médias. Grâce à sa franchise,<br />

elle a su gagner des sympathies, aussi pour<br />

des thèmes délicats. Elle a abordé tous les<br />

sujets et interpellé tout le monde, elle a<br />

fait preuve de persévérance pour faire<br />

avancer les sujets phare de l’ASMAC Berne.<br />

A l’occasion de l’assemblée générale, <strong>No</strong>ra<br />

a remis la coprésidence à Rahel Gasser qui<br />

a été élue, avec Marius Grädel-Suter, à la<br />

présidence. <strong>No</strong>us remercions chaleureusement<br />

<strong>No</strong>ra Bienz pour son énorme travail<br />

et lui souhaitons tout de bon pour la<br />

suite de son engagement en tant que<br />

vice-présidente de l’association faîtière<br />

<strong>asmac</strong>! Quant à Rahel Gasser, nous lui souhaitons<br />

la cordiale bienvenue à la présidence.<br />

<strong>No</strong>us avons également eu le plaisir<br />

d’accueillir cinq nouveaux membres du<br />

comité: Helly Hammer, <strong>No</strong>ra Höger, Monika<br />

Moser, Lukas Bauer et Yannick Turdo.<br />

Après un engagement de plusieurs années,<br />

Dario Häberli s’est retiré du comité,<br />

sous les applaudissements de l’assemblée.<br />

<strong>No</strong>us nous réjouissons de poursuivre la<br />

collaboration avec la nouvelle équipe!<br />

Fermeture des hôpitaux Münsingen<br />

et Tiefenau<br />

L’Insel Gruppe AG a décidé, pour des motifs<br />

avant tout économiques, de fermer les<br />

sites de Münsingen (au 30 <strong>juin</strong> <strong>2023</strong>) et du<br />

Tiefenau (au 31 décembre <strong>2023</strong>). L’ASMAC<br />

Berne regrette vivement cette décision et<br />

ne ménagera pas ses efforts pour aider le<br />

plus grand nombre possible de collaboratrices<br />

et collaborateurs à trouver un nouvel<br />

engagement sur les sites restants. Elle<br />

a aussi veillé à ce que les médecins-assistant(e)s<br />

touchés ne subissent pas d’inconvénients<br />

dans la formation postgraduée et<br />

à ce que le nombre de postes de formation<br />

postgraduée et de rotation ne soit pas réduit.<br />

<strong>No</strong>us avons pu participer à la procédure<br />

de consultation dans le cadre d’un<br />

échange intense avec la commission du<br />

personnel et nous sommes aussi en<br />

contact régulier avec la direction. <strong>No</strong>us savons<br />

que la situation représente un défi<br />

considérable pour les collaboratrices et<br />

collaborateurs concernés et que ces chan-<br />

<strong>No</strong>ra Bienz (coprésidente sortante) et<br />

Janine Junker (directrice)<br />

Assemblée (de g. à d. <strong>No</strong>ra Bienz, Nicolas<br />

Arnold, Rahel Gasser et Marius Grädel-Suter)<br />

Hôpital de Münsingen<br />

Photos: màd; neo1 (Hôpital de Münsingen)<br />

22<br />

3/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


<strong>asmac</strong><br />

gements sont difficiles à comprendre et à<br />

accepter. La discussion menée lors de l’assemblée<br />

générale l’a clairement montré.<br />

<strong>No</strong>us prenons cela au sérieux et ferons<br />

tout pour trouver des solutions durables.<br />

Bien entendu, nous sommes à disposition<br />

pour répondre aux questions juridiques<br />

et autres des membres et nous nous<br />

efforçons de défendre au mieux les intérêts<br />

de chacun.<br />

Photo: màd<br />

Gel des admissions pour les médecins<br />

dès le 1 er juillet <strong>2023</strong><br />

Le Canton de Berne prévoit d’introduire<br />

un gel des admissions limité à certaines<br />

régions pour certaines disciplines (médecine<br />

interne générale, pneumologie,<br />

chirurgie orthopédique, gastro-entérologie<br />

et chirurgie) à compter du 1 er juillet<br />

<strong>2023</strong>. L’ASMAC Berne n’a hélas pas été invitée<br />

à participer à la consultation, ce qui<br />

est regrettable. Elle a néanmoins pu se rallier<br />

à la dernière minute à la prise de position<br />

de la Société des Médecins du Canton<br />

de Berne (BEKAG). La mise en œuvre prévue<br />

est précipitée et s’appuie sur des<br />

chiffres douteux. <strong>No</strong>us espérons que nous<br />

pourrons, en unissant nos forces, obtenir<br />

un changement de cap.<br />

Janine Junker, directrice de l’ASMAC Berne<br />

Suisse centrale<br />

Assemblée générale <strong>2023</strong><br />

L’assemblée générale s’est tenue le 23 mars<br />

au centre culturel Hinter Musegg à Lucerne.<br />

Une trentaine de membres avaient<br />

fait le déplacement pour se prononcer sur<br />

le rapport annuel de la coprésidente, les<br />

finances et les nouvelles admissions au<br />

comité. A la grande satisfaction du comité,<br />

toutes les propositions ont été approuvées.<br />

L’assemblée générale a donc été un<br />

succès.<br />

Plusieurs nouveaux visages sont venus<br />

compléter le comité qui se compose<br />

comme suit:<br />

– Coprésidence: Helen Manser,<br />

Mirjam Ulmi<br />

– Juriste de la section: Eric Vultier<br />

– Autres membres: Marc Eich,<br />

Stefanie Fleischli, Mirjam Hug,<br />

Anja Moczko, Raphael Fischer,<br />

Annika Berchtold, Benedict Krischer,<br />

Leos Kayhan, Benjamin Wiludda<br />

Le comité élabore actuellement une nouvelle<br />

organisation dans le but de mieux<br />

répartir et coordonner les tâches.<br />

Réunion à Zoug<br />

Le 20 avril, nous avons pour la première<br />

fois organisé une réunion (Stammtisch)<br />

dans le canton de Zoug. Lors d’un repas<br />

partagé au Cheers Bar à Baar, les participants<br />

ont pu échanger sur des thèmes<br />

d’actualité. Outre les informations générales<br />

sur les prestations de l’<strong>asmac</strong>, les discussions<br />

ont porté sur les modèles de travail<br />

à temps partiel, le feed-back et les possibilités<br />

de réduire la charge de travail des<br />

médecins-assistant(e)s.<br />

Mirjam Ulmi, coprésidente de l’ASMAC<br />

Suisse centrale<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/23 23


<strong>asmac</strong><br />

Zurich /<br />

Schaffhouse<br />

Un engagement collectif<br />

pour mettre en œuvre<br />

la semaine de 42 heures!<br />

Avant Pâques, nous avons informé le public<br />

de notre décision de résilier pour la fin <strong>2023</strong><br />

la convention collective de travail pour les<br />

médecins-assistant(e)s en vigueur avec le<br />

Canton de Zurich et les quatre établissements<br />

cantonaux (Hôpital universitaire de<br />

Zurich, Hôpital cantonal de Winterthour,<br />

Services psychiatriques universitaires et<br />

Services psychiatriques de Winterthour<br />

[ipw]). Ce sujet a continué de nous occuper<br />

de différentes manières au cours des dernières<br />

semaines: demandes des médias,<br />

travail d’information auprès de nos<br />

membres et nouvelles négociations avec les<br />

cliniques.<br />

<strong>No</strong>us avons demandé à nos membres<br />

qui souhaitent aussi instaurer une semaine<br />

de 42+4 heures de s’adresser dans une lettre<br />

commune à la direction et/ou au conseil<br />

d’administration de leur hôpital (aussi aux<br />

hôpitaux dans le canton de Zurich qui n’ont<br />

pas signé la CCT) pour leur signaler que la<br />

revendication des 42 heures correspond à<br />

un réel besoin.<br />

Sur notre portail des membres www.<br />

doc-doc.ch, nous avons rassemblé tous les<br />

documents nécessaires (modèles de lettres,<br />

informations sur le «concept 42+4 heures<br />

de formation postgraduée») ainsi qu’un<br />

aperçu des avantages et inconvénients de la<br />

CCT.<br />

Succès du séminaire Coach my<br />

Career pour étudiants en médecine<br />

La préparation des médecins fraîchement<br />

diplômés à leur entrée dans la vie professionnelle<br />

bat son plein. Début avril, plus<br />

de 70 étudiants en médecine ont participé<br />

à notre séminaire Coach my Career. Ils ont<br />

reçu de précieux conseils pour leur prochaine<br />

entrée dans la vie professionnelle.<br />

Dans le cadre d’ateliers interactifs sur<br />

des thèmes tels que la résilience, la présentation<br />

de soi ou la manière de s’y retrouver<br />

dans l’horaire de service, les participants<br />

ont eu l’occasion d’aborder les défis liés au<br />

travail quotidien. De plus, ils ont reçu de<br />

précieux conseils de la part de médecins<br />

expérimentés dans le cadre d’exposés et<br />

tables rondes.<br />

Un grand merci à tous les participants<br />

et intervenants!<br />

Table ronde sur le thème de la compatibilité et de l’égalité des chances à l’occasion du séminaire<br />

Coach my Career<br />

L’ASMAC Zurich cherche des collaboratrices<br />

et collaborateurs de projet<br />

L’ASMAC Zurich cherche des étudiant(e)s<br />

en médecine, médecins-assistant(e)s et<br />

chef(fe)s de clinique qui souhaitent soutenir<br />

notre association dans certains projets.<br />

Des tâches, projets et manifestations intéressants<br />

et une équipe motivée t’attendent<br />

dans nos ressorts formation postgraduée,<br />

planification des services, responsabilisation<br />

des membres, égalité des chances, rémunération,<br />

politique et chirurgie!<br />

Si tu as un grand cœur et si tu souhaites<br />

t’engager pour les intérêts de tes<br />

collègues et de meilleures conditions de<br />

travail, contacte-nous à l’adresse info@<br />

vsao-zh.ch et participe sans engagement<br />

à une séance du comité pour découvrir nos<br />

thèmes et notre équipe.<br />

Save the date: manifestation du<br />

21 septembre <strong>2023</strong> consacrée aux<br />

élections<br />

En collaboration avec la Société des médecins<br />

du canton de Zurich (AGZ), nous<br />

invitons nos membres à venir rencontrer<br />

et discuter avec leurs collègues qui se pré-<br />

sentent cet automne aux élections fédérales.<br />

<strong>No</strong>tre manifestation se déroulera le<br />

21 septembre <strong>2023</strong> dès 18h30 à Zurich.<br />

Dernier appel: l’assemblée générale<br />

annuelle de l’ASMAC Zurich / Schaffhouse<br />

a lieu le jeudi 15 <strong>juin</strong> <strong>2023</strong> dès 18h<br />

au Palais des congrès de Zurich.<br />

Inscris-toi sur www.vsao-zh.ch.<br />

Dominique Iseppi, assistante de communication,<br />

ASMAC Zurich /Schaffhouse<br />

Photo: màd<br />

24<br />

3/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Je veux être<br />

plus proche de<br />

mes patients<br />

que de mon<br />

ordinateur.<br />

C’est possible?<br />

Oui, c’est<br />

possible!<br />

Ensemble, nous<br />

pouvons le faire!<br />

<strong>No</strong>us voulons plus de médecine et<br />

moins de bureaucratie.<br />

DEVENEZ MEMBRE SUR ASMAC.CH!


<strong>asmac</strong><br />

<strong>asmac</strong>-Inside<br />

Chiara Barbarossa<br />

Lieu de domicile: Gümligen, Berne<br />

Membre de l’<strong>asmac</strong> depuis:<br />

<strong>No</strong>vembre 2022<br />

L’<strong>asmac</strong> en trois mots:<br />

Hétérogène, ouverte, pragmatique<br />

C’est son intuition qui l’a<br />

guidée vers l’<strong>asmac</strong>. A sa<br />

sortie de l’école supérieure<br />

de commerce à Berne,<br />

Chiara a laissé toutes les options ouvertes<br />

pour l’avenir – qu’il s’agisse<br />

d’études ou d’une autre formation<br />

continue. Actuellement, elle souhaite<br />

avant tout acquérir de l’expérience<br />

professionnelle et se sent parfaitement<br />

à sa place à l’<strong>asmac</strong>.<br />

En tant qu’assistante de projet dans le<br />

département organes et mise en réseau,<br />

elle est la main invisible qui veille au bon<br />

déroulement des travaux de l’association.<br />

Cela implique surtout l’organisation, la<br />

préparation et le suivi des séances des<br />

différents organes de l’<strong>asmac</strong> – et ils sont<br />

nombreux. Du Comité directeur aux<br />

visites en passant par le Comité central,<br />

elle permet aux membres de l’<strong>asmac</strong> de<br />

s’engager en parallèle à leur profession et<br />

apporte ainsi une précieuse contribution<br />

au travail de l’association. Les indemnités<br />

et les décomptes des organes, dont elle<br />

est responsable, en font naturellement<br />

partie. En coordonnant les dates des<br />

visites, elle veille en outre à garantir les<br />

soins médicaux et la qualité de l’offre de<br />

formation postgraduée pour les médecins.<br />

Son soutien s’étend également aux<br />

étudiants: elle est en effet responsable<br />

du secrétariat de NCWiki, une organisation<br />

d’étudiants qui propose des documents<br />

pour la préparation des examens<br />

du numerus clausus.<br />

Les bonnes relations au sein de<br />

l’équipe et la confiance qu’on lui accorde<br />

sont ce qu’elle apprécie le plus à l’<strong>asmac</strong>.<br />

Dès le début, elle s’est vu confier des<br />

responsabilités et a pu travailler en toute<br />

autonomie, alors qu’elle ne disposait<br />

d’aucune expérience préalable. Pour elle,<br />

l’équilibre est parfait: à l’<strong>asmac</strong>, il existe<br />

une culture positive de l’erreur et un<br />

soutien sans réserve.<br />

Elle cultive la diversité et la bonne<br />

humeur autant sur son lieu de travail que<br />

dans sa vie privée. Elle aime consacrer<br />

son temps libre à la danse, de préférence<br />

la salsa et le jazz, ou passer du temps avec<br />

son chien – peut-être la future mascotte<br />

de l’<strong>asmac</strong>?<br />

Photo: màd<br />

26<br />

3/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


<strong>asmac</strong><br />

Conseil juridique de l’<strong>asmac</strong><br />

Conséquences<br />

juridiques de la formation<br />

postgraduée<br />

Photo: màd<br />

La relation liant le médecinassistant(e)<br />

à son employeur<br />

présente des spécificités qui<br />

ont une incidence sur le droit<br />

du travail, puisque le rapport contractuel<br />

concerne des employés médecins,<br />

mais qui sont toujours en formation en<br />

vue d’acquérir un titre de spécialiste<br />

FMH.<br />

L’activité du médecin-assistant(e) est<br />

double et le contrat de travail doit permettre<br />

au médecin d’effectuer son travail<br />

conformément à ses obligations d’employé,<br />

mais aussi d’atteindre un objectif<br />

de formation, ce qui n’est pas sans<br />

difficulté.<br />

Ainsi, les contrats de travail doivent<br />

contenir deux volets, un lié à la prestation<br />

de travail et l’autre à la formation, ou<br />

alors un avenant qui règle spécifiquement<br />

les questions liées à la formation.<br />

Le contrat écrit est obligatoire et doit<br />

contenir certaines précisions (art. 41<br />

al. 3 RPF [Règlementation pour la formation<br />

postgraduée, édictée par l’ISFM]).<br />

Il existe des modèles sur le site de<br />

l’ISFM.<br />

L’activité de formation est un droit du<br />

médecin qu’il peut revendiquer auprès<br />

de son employeur.<br />

L’art 41 RPF exige que chaque établissement<br />

de formation mette sur pied un<br />

concept de formation. Ce concept de<br />

formation doit garantir que l’établissement<br />

propose (ou permette de suivre) une<br />

formation postgraduée structurée d’au<br />

moins quatre heures par semaine. L’ISFM<br />

a publié en avril 2022 une directive<br />

intitulée Qu’entend-on par «formation<br />

postgraduée structurée»? qui décrit ce<br />

que cela comprend, exemples à l’appui,<br />

et rappelle ce droit de tous les médecins<br />

en formation à quatre heures hebdomadaires<br />

de formation structurée.<br />

Quelles conséquences sur le droit<br />

du travail?<br />

La double activité du médecin-assistant(e)<br />

a concrètement une incidence<br />

sur le contenu du cahier des charges,<br />

qui doit englober le plan de formation.<br />

Les exigences liées à la formation<br />

imposées par l’ISFM impliquent que le<br />

médecin employé bénéficie de certains<br />

droits, dont les plus importants sont: 1<br />

– le droit d’avoir du temps pour se<br />

consacrer à sa formation;<br />

– le droit de bénéficier d’une formation<br />

théorique et pratique conforme aux<br />

exigences de la FMH;<br />

– le droit de terminer sa formation<br />

post graduée dans un délai raisonnable;<br />

– le droit à des entretiens d’évaluation<br />

périodiques et structurés;<br />

– le droit d’exiger un engagement<br />

personnel de la part du médecin<br />

formateur.<br />

Pour cela, le temps consacré à la formation<br />

doit être pris en compte dans<br />

l’élaboration des horaires et compter<br />

comme temps de travail, l’employeur<br />

n’étant pas autorisé à exiger du travail<br />

compensatoire. La durée maximale de<br />

travail doit être respectée, tout en<br />

garantissant la possibilité concrète d’une<br />

formation solide et de qualité. Ces<br />

objectifs sont parfois difficilement<br />

conciliables.<br />

Pour être reconnues, les périodes de<br />

formation postgraduée doivent remplir<br />

des critères de durée. Ces modalités<br />

prennent en compte les règles du droit du<br />

travail, notamment les droits aux vacances<br />

légales ou les périodes de congé<br />

pour maladie, accident, maternité,<br />

service militaire et service civil (art. 31<br />

RFP). Des périodes d’absence sans faute<br />

au sens du droit du travail peuvent<br />

être prises en compte dans la période<br />

de formation, en principe jusqu’à huit<br />

semaines par année. De même, des<br />

périodes d’absence pour raison de<br />

grossesse ou de maternité peuvent être<br />

prises en compte pour une durée de<br />

six mois, à certaines conditions, ceci<br />

aussi en dehors d’une période de formation<br />

(cf. Interprétation de l’art. 31 RFP<br />

«Absences et congés», eu égard en<br />

particulier à la grossesse/maternité,<br />

de l’ISFM).<br />

La formation des médecins-assistant(s)<br />

entraîne donc des droits et obligations<br />

tant pour les médecins que pour<br />

leurs employeurs, sous l’angle du droit du<br />

travail. En cas de difficulté à les faire<br />

appliquer, vous pouvez faire appel à<br />

l’<strong>asmac</strong> pour vous soutenir.<br />

1<br />

Cf. Mercedes NOVIER, Le droit du travail du<br />

médecin-assistant et du chef de clinique, Aperçu<br />

du droit fédéral et de la situation en Suisse<br />

romande, Schulthess 2016, p. 163 ss.<br />

Véronique Aeby,<br />

Juriste de la section Fribourg<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/23 27


Point de mire: Numérique<br />

Décision<br />

et dignité à l’ère<br />

de l’IA<br />

Actuellement, on écrit et on réfléchit beaucoup<br />

sur l’intelligence artificielle dans le secteur de la santé.<br />

Outre de grands espoirs et de grandes craintes,<br />

il y a également pléthore de nouveaux termes: Augmented Reality,<br />

Deep Learning, Machine Learning, ChatGPT – on a du mal<br />

à comprendre les concepts et à ne pas décrocher.<br />

Prof. D r Rouven Porz, éthique médicale et formation médicale postgraduée, Insel Gruppe, Inselspital Berne<br />

Ethique ou non? La société dans son ensemble doit décider de la manière et des lieux où l’IA peut être utilisée.<br />

Photos: Adobe Stock<br />

28<br />

3/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire: Numérique<br />

L’IA et les évolutions qui y sont<br />

liées nous placent, nous aussi<br />

dans l’éthique, face à de nouveaux<br />

défis. Après tout, nous<br />

parlons ici de sujets sur lesquels jamais<br />

encore une génération n’a eu à réfléchir<br />

sérieusement – sauf dans les films de<br />

science-fiction. Dans de nombreux domaines,<br />

nous devons notamment réapprendre<br />

l’évaluation éthique de l’intelligence<br />

artificielle. Beaucoup de choses qui<br />

nous paraissaient claires jusqu’à présent<br />

peuvent maintenant être remises en question.<br />

Rien que lorsque, par exemple, je<br />

prends le téléphone pour réserver une<br />

table au restaurant, on ne sait plus aujourd’hui<br />

si je parle avec un véritable<br />

humain ou avec un chatbot. Même si ce<br />

n’est pas forcément un grand problème<br />

dans ce cas, peut-être que le chatbot est<br />

plus aimable que le véritable humain, cela<br />

illustre l’ampleur du changement que<br />

notre réalité pourrait bientôt connaître,<br />

dans le secteur de la santé aussi.<br />

Le fait est que la numérisation tout<br />

comme l’utilisation de l’intelligence artificielle<br />

pourraient optimiser la médecine<br />

et la rendre plus efficace. Certaines inquiétudes<br />

s’expriment sans tarder: «<strong>No</strong>us ne<br />

voulons en aucun cas qu’un jour les ordinateurs<br />

décident pour nous!» Sur ce<br />

point, pour le moment, tous les médecins<br />

semblent effectivement d’accord. On ne<br />

veut en principe pas non plus que les ordinateurs<br />

remplacent des emplois un jour,<br />

même si nous ne pourrons guère l’éviter.<br />

Il existe en outre une peur répandue que<br />

cela pourrait être indigne si un robot de<br />

soin intelligent venait à soigner une patiente<br />

âgée démente sans peut-être que<br />

cette dame ne comprenne que le soignant<br />

n’est pas un humain.<br />

Qu’est-ce qu’une décision?<br />

Contentons-nous des sujets «décisions» et<br />

«dignité» – ils ont tous deux des répercussions<br />

directes sur les nouveaux partenariats<br />

que nous allons engager avec des machines<br />

intelligentes. Ces deux sujets sont<br />

souvent cités. Précisément parce que l’IA<br />

doit nous aider à prendre des décisions et<br />

parce que nous avons peur que les machines<br />

fonctionnent avec nous de manière<br />

plus indigne que les humains. Mais, dans<br />

notre réévaluation éthique de ces liens, la<br />

question se pose de savoir si nous ne nous<br />

faisons de toute façon pas déjà aider tous<br />

les jours lors de décisions et si nous – attention,<br />

tournant – n’utiliserons pas un<br />

jour peut-être de manière indigne les machines<br />

intelligentes.<br />

Que signifie décider? Lorsque l’outil<br />

de navigation de ma voiture cherche une<br />

station-service à proximité dans une ville<br />

inconnue et qu’il m’y conduit, le système<br />

de navigation n’est-il pas alors déjà en<br />

train de décider pour moi? Lorsque mon<br />

fournisseur de musique en streaming<br />

Spotify me propose une chanson sur la<br />

base de mes habitudes d’écoute des derniers<br />

mois, le système algorithmique<br />

n’est-il pas déjà en train de décider pour<br />

moi? Vous penserez probablement que<br />

non. Il ne s’agirait pas de vraies décisions,<br />

mais que de propositions. Je n’en suis plus<br />

si certain. Je crois qu’il pourrait effectivement<br />

déjà s’agir de décisions, cela dépend<br />

de la manière dont on définit des décisions.<br />

Et malheureusement, presque personne<br />

n’en parle dans les discussions actuelles.<br />

<strong>No</strong>us pensons tous savoir ce qu’est<br />

une décision. Mais le résultat d’une capacité<br />

de calcul complexe n’est-il pas déjà<br />

peut-être une décision? En particulier<br />

lorsque la capa cité de calcul du système<br />

Deep Learning est si complexe que je ne<br />

peux ni la comprendre, ni la suivre, ni l’interpréter<br />

de manière autonome. Ou, est-ce<br />

qu’une décision ne devient une décision<br />

que si un humain l’a classée de manière<br />

émotionnelle? (Par exemple: «Oh non,<br />

cette chanson proposée ne me plaît pas,<br />

elle me rappelle mon premier chagrin<br />

d’amour».)<br />

Quelles sont les personnes ou les<br />

choses qui méritent de la dignité?<br />

Arrêtons-nous encore à présent sur la dignité:<br />

nous sommes de toute façon tous<br />

d’accord sur le fait que jamais on ne réservera<br />

à un système doté de l’intelligence<br />

artificielle la dignité que nous nous accordons<br />

mutuellement, intrinsèquement, en<br />

tant que personnes, n’est-ce pas? Sur ce<br />

point, je ne suis plus certain non plus, car<br />

la limite entre «artificiel» et «naturel» s’estompe<br />

de plus en plus. Qu’est-ce qui rend<br />

le «naturel» meilleur que «l’artificiel»?<br />

Dolly était-elle une plus mauvaise brebis<br />

que d’autres, seulement parce qu’elle est<br />

venue au monde par clonage? Est-ce que,<br />

de ce fait, elle avait moins droit à une vie<br />

respectueuse du bien-être animal?<br />

Je devine déjà que vous pensez maintenant<br />

que la comparaison ne tient pas:<br />

cloner, ce n’est quand même pas la même<br />

chose que créer une intelligence artificielle.<br />

<strong>No</strong>n, c’est certain, mais cela porte la<br />

même signature. Les deux techniques<br />

portent la signature d’un possible dilemme<br />

du double usage. Selon la manière<br />

dont nous utilisons, interprétons et exploitons<br />

les avancées techniques, elles<br />

peuvent avoir de bonnes ou de mauvaises<br />

conséquences. Naturellement, il en est<br />

ainsi pour toutes les sortes de techniques.<br />

On peut utiliser un couteau pour tartiner<br />

du pain ou pour tuer quelqu’un – Dual<br />

Use. Mais, dans le cas de l’IA, les conséquences<br />

pourraient être largement plus<br />

désastreuses qu’avec un couteau. Et c’est<br />

ce que nous devons avoir à l’œil. <strong>No</strong>us pouvons<br />

encore piloter la direction de l’application.<br />

Mais nous devons également assumer<br />

cette mission et la responsabilité<br />

qu’elle implique. <strong>No</strong>us ne pouvons pas la<br />

rejeter seulement sur les juristes mais<br />

nous devons commencer à réfléchir sur la<br />

manière dont nous voulons entrer en relation<br />

avec des machines intelligentes et sur<br />

le type de machines intelligentes.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/23 29


Retour à l’origine<br />

de la langue<br />

Il y a presque 4000 ans en Mésopotamie, les lettres<br />

furent inventées afin d’accélérer la communication: pour négocier,<br />

on perdait un temps précieux à dessiner chaque fois la marchandise.<br />

Cela fait environ 30 ans que nous utilisons de nouveau<br />

des pictogrammes lorsque nous écrivons. Aujourd’hui, il s’agit<br />

en l’occurrence surtout d’exprimer des sentiments.<br />

Valentina Bergonzi<br />

Photos: Adobe Stock<br />

30<br />

3/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire: Numérique<br />

Les emojis suscitent l’empathie:<br />

voici ce que disait le principal<br />

résultat de l’Adobe Global Emoji<br />

Trend Report 2021. Celui-ci ne<br />

devrait du reste surprendre personne,<br />

chacun sait que «J’ai hâte d’être au jour<br />

du départ » signifie autre chose que<br />

«J’ai hâte d’être au jour du départ ».<br />

Autant appréciés des baby-boomers<br />

que des milléniaux, plus de 3000 emojis<br />

ont fait leur apparition dans notre communication<br />

quotidienne. Ces dernières<br />

années, de nombreux symboles pour les<br />

aliments, la nature et différents objets sont<br />

venus s’y ajouter mais les visages restent<br />

toujours les plus populaires. Pour le rapport<br />

Adobe mentionné, on a également<br />

demandé aux utilisateurs quelles catégories<br />

supplémentaires ils verraient bien:<br />

«émotions et sentiments» est en première<br />

place, suivie de «relations».<br />

Les petits «visages» ont probablement<br />

fait leur première apparition en mars 1881<br />

lorsque la revue satirique américaine Puck<br />

publia quatre visages stylisés afin d’illustrer<br />

une compétence typographique.<br />

Du taureau à la lettre A – l’évolution<br />

de l’alphabet<br />

L’abandon progressif des pictogrammes<br />

en Mésopotamie autour de 1700/1500 av.<br />

J.-C. était probablement lié à des évolutions<br />

sociales. On est ainsi passé de symboles<br />

qui représentent une chose à un système<br />

d’écriture dans lequel chaque symbole<br />

correspond à un son.<br />

Jusqu’à cette date, on avait utilisé des<br />

symboles, un développement des hiéroglyphes<br />

égyptiens, mais désormais le<br />

commerce s’intensifiait, les relations commerciales<br />

s’étendaient et l’ancien système<br />

n’était plus assez rapide. On ne pouvait<br />

plus passer de précieuses minutes à dessiner<br />

des rangées de moutons ou de gerbes<br />

de céréales.<br />

Différents alphabets se sont développés<br />

à partir de ce premier système d’écriture<br />

qui est appelé protosinaïtique: l’hébreu,<br />

l’araméen (dont sont issus l’alphabet<br />

arabe et différents alphabets indiens) et le<br />

phénicien. L’alphabet phénicien constituait<br />

la base du grec et donc du cyrillique<br />

et du latin, un alphabet qui apparut autour<br />

simplifiées pour les adapter au système<br />

d’écriture latin.<br />

Un autre exemple de lettre liée à un<br />

animal est notre C: elle vient du troisième<br />

caractère de l’alphabet protosinaïtique et<br />

renvoie au mot gamal qui signifie «chameau».<br />

80 ans plus tard, en 1963, le graphiste<br />

publicitaire Harvey Ball, a dessiné le premier<br />

grand smiley jaune que nous<br />

connaissons tous: une compagnie d’assurance<br />

s’en est servie pour une campagne<br />

de communication interne. Dans les années<br />

1980, les emojis ont été introduits<br />

dans le monde de l’informatique et depuis,<br />

leur popularité s’accroît. En 2015, les<br />

dictionnaires Oxford ont élu un smiley<br />

«mot» de l’année ( ). Les médias numériques<br />

via lesquels nous communiquons<br />

toujours plus rapidement et plus brièvement<br />

ont sans doute contribué au succès<br />

des emojis, mais le changement de l’écriture<br />

pourrait également dépendre des<br />

contenus que nous voulons transmettre.<br />

Est-ce que les mots pour exprimer des<br />

sentiments nous manquent? Ou est-ce<br />

que certaines évolutions dans la vie privée<br />

et sociale sont plus faciles à représenter<br />

ainsi?<br />

de 600 av. J.-C. et qu’environ 50 langues<br />

utilisent aujourd’hui dans le monde.<br />

Le symbole d’origine est encore reconnaissable<br />

dans certaines lettres que<br />

nous utilisons aujourd’hui. Dans notre A<br />

se trouve la première lettre de l’alphabet<br />

protosinaïtique: alef. Alef était également<br />

la désignation du «taureau» – incarnation<br />

de l’agriculture, la principale source de<br />

subsistance. Ce qui explique la première<br />

position dans l’alphabet.<br />

Dans l’Egypte ancienne, un hiéroglyphe<br />

qui représentait un taureau avait la<br />

même signification. Avec le temps, la représentation<br />

s’est simplifiée: les cornes<br />

sont devenues de plus en plus plates<br />

jusqu’à ce qu’elles «glissent» sur la tête. Au<br />

temps des Phéniciens, plusieurs symboles<br />

étaient utilisés en même temps; les Grecs<br />

ont transformé aleph en alpha et fait tourner<br />

le symbole de 180 degrés. Par l’intermédiaire<br />

des Etrusques, les lettres sont<br />

parvenues aux Romains qui les ont encore<br />

Les chameaux ont toujours revêtu une<br />

grande importance dans les régions désertiques,<br />

car ils transportent l’eau à travers<br />

des zones arides et peuvent résister à de<br />

longues périodes de sécheresse. Ils ont été<br />

représentés symboliquement par leur élément<br />

caractéristique: la bosse. Ce caractère,<br />

très simple et rapide à tracer par rapport<br />

à l’original protosinaïtique, fut également<br />

repris dans l’alphabet hébraïque.<br />

Dans le système d’écriture grec, tourné et<br />

redressé, il est devenu la lettre gamma.<br />

Photos: màd<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/23 31


Point de mire: Numérique<br />

Exemple d’une simplification © <strong>No</strong>ma Bar<br />

au 2 e siècle ap. J.-C., lorsque les humains<br />

se mirent à écrire avec un pinceau et de<br />

l’encre. Ces outils permirent plus simplement<br />

d’ornementer les caractères et la calligraphie<br />

chinoise, telle que nous la<br />

connaissons aujourd’hui, vit le jour. Une<br />

nouvelle simplification fut ensuite imposée<br />

par le Parti communiste après 1945,<br />

afin de lutter contre l’analphabétisme surtout<br />

à la campagne.<br />

Dès lors, on a préféré en Chine la<br />

forme simplifiée pour environ 2000 mots<br />

et les caractères traditionnels demeurent<br />

réservés aux cercles académiques. Le fait<br />

qu’à Taïwan et Hong-Kong ainsi que dans<br />

certaines communautés chinoises au Canada<br />

et aux Etats-Unis, on refuse les caractères<br />

simplifiés, a des raisons politiques:<br />

c’est le rejet de ce qui a été décidé par le<br />

gouvernement communiste à Pékin.<br />

Pour l’alphabet latin, après une nouvelle<br />

simplification et rotation, il est devenu le<br />

symbole du son «C» ou «K».<br />

La Chine simplifie à sa façon<br />

Tandis que les modifications du système<br />

d’écriture égyptien provenaient de la région<br />

méditerranéenne, le système chinois<br />

prospérait en Extrême-Orient, système<br />

qui associe toujours un symbole à un mot<br />

(lesdits idéogrammes, ou plus justement,<br />

logogrammes). Mais en Chine aussi, la<br />

question de la vitesse d’écriture s’est posée<br />

au cours des millénaires.<br />

Dans l’antiquité déjà, on commença à<br />

simplifier les caractères pour des raisons<br />

pratiques. Ainsi, le soleil fut d’abord représenté<br />

sur de la céramique ou de petits tableaux<br />

métalliques sous la forme d’un<br />

cercle rond; lorsque le bambou a remplacé<br />

la céramique, le soleil est devenu carré, car<br />

il était très difficile de dessiner des lignes<br />

courbes sur des bambous. La vraie révolution<br />

eut lieu avec l’introduction du papier<br />

:-) ou ^_^?<br />

Depuis quelques années, beaucoup de personnes<br />

se demandent si les emojis pourraient<br />

ouvrir un nouveau chapitre dans la<br />

communication et lever les barrières entre<br />

les langues. Pas complètement.<br />

<strong>No</strong>us devons d’abord commencer par<br />

clarifier la différence entre emojis, émoticônes<br />

et kaomoji.<br />

32<br />

3/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire: Numérique<br />

Les emojis sont «écrits» dans le jeu de<br />

caractères Unicode et sont aujourd’hui<br />

largement répandus sur les ordinateurs et<br />

les smartphones. Unicode est un système<br />

de codage universel qui est utilisé par différentes<br />

plates-formes de communication<br />

numériques, de sorte que les visages dessinés<br />

sont identiques ou très similaires partout<br />

dans le monde.<br />

Sur des appareils plus simples ou<br />

lorsque l’on ne peut ou ne veut pas utiliser<br />

une interface utilisateur graphique, on<br />

utilise à la place les émoticônes courants<br />

en Occident ou les kaomoji, la variante japonaise.<br />

Les émoticônes et les kaomoji<br />

sont des smileys qui ne sont «dessinés»<br />

qu’avec du texte (lettres et ponctuation).<br />

Les émoticônes se lisent de gauche à droite<br />

et on utilise au maximum quatre caractères:<br />

par exemple :-) pour un sourire. Les<br />

kaomoji en revanche, se perçoivent de manière<br />

frontale et peuvent comprendre<br />

jusqu’à 20 caractères: par exemple ^_^,<br />

mais également (^▽^), ce qui exprime une<br />

joie encore plus grande.<br />

Mais les différences ne sont pas uniquement<br />

dues à des langages informatiques<br />

différents. Les pictogrammes sont<br />

un concentré de la culture respective. Et<br />

pour rester sur le sourire: la différence<br />

entre les émoticônes et les kaomoji s’explique<br />

par le fait qu’en Occident le sourire<br />

est en premier lieu associé à la bouche:<br />

:-) ou :-D. Au Japon en revanche, l’accent<br />

est mis sur les yeux. Cela est encore plus<br />

clair dans la représentation du sourire<br />

d’une femme: ^.^; la bouche n’est qu’un<br />

point car montrer les dents est inconvenant<br />

pour les femmes. ≦(._.)≧ – on ne comprend<br />

également ce symbole que dans son<br />

contexte culturel. Les kaomoji représentent<br />

également des parties du corps et dans ce<br />

cas, ils montrent une révérence, un geste<br />

d’excuse courant au Japon.<br />

«J’ai hâte d’être au jour du départ<br />

≦(._.)≧» acquiert ainsi une nuance tout à<br />

fait différente …<br />

Cet article est paru dans le «Eurac Research<br />

Magazin» et se fonde sur supports pédagogiques<br />

qui ont été développés par l’équipe de recherche<br />

du projet «SMS – la diversité linguistique fait<br />

école».<br />

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vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/23 33


Point de mire: Numérique<br />

Les enfants de la<br />

Silicon Valley<br />

On les appelle «Génération Z», la première génération<br />

à avoir grandi avec les médias numériques. Comment leur comportement<br />

et leur vision du monde évoluent-ils? Comment gèrent-ils le fait de<br />

vivre à la fois dans l’espace réel et dans l’espace numérique?<br />

Liz Smith, réalisatrice de l’excellent documentaire «I Am Gen Z».<br />

Je m’intéresse à la génération Z<br />

depuis 2018 et j’observe en quoi<br />

sa croissance est fondamentalement<br />

différente de celle des générations<br />

qui l’ont précédée. La génération<br />

Z désigne généralement les personnes<br />

nées entre 1997 et 2010. Les<br />

membres les plus âgés de cette cohorte<br />

n’avaient que 10 ans lorsque le smartphone<br />

a été inventé. Le documentaire<br />

«I Am Gen Z» est le fruit de mon étude.<br />

Lorsque nous avons apporté la touche<br />

finale au film fin 2020, nous craignions<br />

qu’il ne soit vite «dépassé». J’écris cet article<br />

deux ans plus tard, et le contenu<br />

du film est encore plus actuel qu’en 2020.<br />

La seule différence est que depuis que<br />

le film est terminé, nous disposons de<br />

preuves plus nombreuses de l’impact des<br />

médias numériques sur nos vies et sur<br />

celles des jeunes.<br />

Les adultes ont leur propre rapport<br />

compliqué aux médias sociaux. Mais pour<br />

comprendre ce qu’ils représentent pour<br />

les jeunes d’aujourd’hui, il est important<br />

d’envisager les choses sous l’angle de leur<br />

propre expérience. Pensez aux situations<br />

sur les aires de jeux auxquelles nous<br />

étions confrontés dans notre enfance, et<br />

imaginez à présent que l’aire de jeux se<br />

trouve dans l’espace numérique. Dans<br />

cette aire de jeux numérique, il y a plus de<br />

balançoires et de toboggans que vous ne<br />

pourrez l’imaginer. Il y a un nombre infini<br />

d’amis et d’ennemis. Imaginez que vous<br />

déambulez avec un panneau au-dessus de<br />

la tête indiquant le nombre de personnes<br />

que vous appréciez. Et l’aire de jeux de la<br />

génération Z ne ferme jamais ses portes,<br />

qu’il fasse jour ou nuit.<br />

«Likes» et «followers»<br />

Les médias sociaux ne sont qu’un outil<br />

supplémentaire dans nos vies, mais ils<br />

font partie intégrante de celle de la génération<br />

Z. C’est par leur biais qu’ils créent des<br />

liens sociaux, sont confortés dans leurs<br />

opinions, expérimentent la manière dont<br />

ils se présentent au monde, rencontrent<br />

leur premier amour et vivent leurs premières<br />

ruptures. C’est le lieu où ils organisent<br />

leur vie sociale.<br />

Alors que des inventions comme l’imprimerie<br />

et l’aviation ont révolutionné le<br />

monde d’une manière inimaginable pour<br />

nos ancêtres cavernicoles, la manière<br />

dont nous lions des amitiés n’a pas fondamentalement<br />

changé jusqu’à récemment.<br />

Le mécanisme des médias numériques<br />

comme moyen de créer des liens sociaux<br />

représente un paradigme entièrement<br />

nouveau. Comme les signaux tels que le<br />

langage corporel et le toucher disparaissent,<br />

de nouveaux repères sociaux<br />

sont inventés pour fournir le contexte et<br />

faciliter la compréhension.<br />

La plupart des personnes de plus de<br />

30 ans sont étonnées de voir le nombre de<br />

«likes» et de «followers» que les jeunes<br />

ont. Ce n’est pas parce que les jeunes sont<br />

nécessairement plus populaires que les<br />

plus de 30 ans, mais cela montre à quel<br />

point les réseaux sociaux sont centraux<br />

dans leur vie. La plupart des «likes» sur les<br />

réseaux sociaux sont de simples automatismes:<br />

lorsque les jeunes font défiler leur<br />

fil d’actualité, ils distribuent des «likes» et<br />

des emojis à tout-va, car le fait de ne pas<br />

«liker» la publication d’un ami pourrait<br />

être perçu comme un affront social.<br />

Les adolescents vivent simultanément<br />

dans le monde numérique et dans le<br />

monde réel. Pour eux, il ne s’agit pas de<br />

deux états distincts, mais bien d’états totalement<br />

imbriqués. Les réseaux sociaux et<br />

l’écosystème numérique ont fait de la génération<br />

Z une génération hypersocialisée,<br />

car les interactions sociales ne se limitent<br />

plus aux moments où l’on est avec<br />

les autres.<br />

Considérant cette hypersocialisation,<br />

les rapports faisant état d’une augmentation<br />

de la solitude chez les jeunes générations<br />

peuvent sembler contre-intuitifs.<br />

Est-ce lié au sentiment d’exclusion que<br />

l’on éprouve en faisant défiler son fil d’actualité<br />

et en voyant que d’autres personnes<br />

s’en sortent «mieux» que soi? La plupart<br />

des adolescents sont certes conscients<br />

qu’on leur présente une série de moments<br />

forts de la vie d’autres personnes, mais<br />

cette connaissance ne semble guère les aider<br />

à lutter contre le sentiment d’exclusion<br />

sociale que ces posts suscitent.<br />

Perte de la vie privée<br />

D’après les sondages, les jeunes de la génération<br />

Z attachent une grande importance<br />

à leur vie privée, mais comment<br />

dans ce cas expliquer la démesure avec<br />

laquelle ils exposent leur vie, leurs mo-<br />

34<br />

3/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire: Numérique<br />

Des «likes» qui représentent beaucoup. Pour la génération Z, les réseaux sociaux font partie intégrante<br />

de la vie. Dans ce cadre, des notions telles que vérité ou vie privée sont mises sous pression.<br />

Photo: màd (Liz Smith)<br />

ments personnels et leur vulnérabilité sur<br />

les réseaux? C’était quelque chose d’incompréhensible<br />

pour moi, jusqu’à ce que<br />

je me rende compte que nous avons des<br />

idées différentes quant à la définition de<br />

la vie privée.<br />

Tous les adolescents ne postent pas<br />

sur les réseaux, certains se contentent<br />

d’y jeter un œil de temps en temps,<br />

d’autres ont choisi de ne pas avoir de profil,<br />

mais qu’ils le veuillent ou non, ils<br />

vivent tous aujourd’hui dans une société<br />

marquée par l’érosion du droit au respect<br />

de la vie privée.<br />

Paradoxalement, les médias numériques<br />

nous ont dépouillés de notre vie<br />

privée et nous ont drapés en contrepartie<br />

dans un voile d’anonymat. Protégés derrière<br />

nos écrans, nous sommes plus enclins<br />

à nous montrer cruels envers les<br />

autres. Mais lorsque le monde digital est si<br />

présent dans notre quotidien, comme<br />

c’est le cas pour les adolescents, les mots<br />

que l’agresseur prononce à l’abri de son<br />

écran résonnent avec la même violence<br />

que s’ils avaient été adressés en face. Je<br />

suis pour la liberté de la presse. Toutefois,<br />

la liberté d’expression et le harcèlement<br />

ne devraient pas être les deux faces d’une<br />

même médaille. Il devrait être possible de<br />

vivre dans un monde où la liberté d’expression<br />

est protégée et où le harcèlement<br />

est banni.<br />

Si l’on peut tout demander à son appareil<br />

et obtenir une réponse immédiate,<br />

pourquoi chercher à acquérir de nouvelles<br />

connaissances? D’une certaine manière,<br />

c’est fantastique d’avoir une bibliothèque<br />

infinie à portée de main, mais comment<br />

cela affecte-t-il notre capacité d’entendement<br />

et de concentration? Aujourd’hui,<br />

nos téléphones sont à la fois un réservoir<br />

de connaissances infini et l’instrument de<br />

distraction ultime. Dans cette relation ambiguë,<br />

les smartphones menacent notre<br />

potentiel d’action humain.<br />

La révolution numérique et l’absence<br />

de lois sur Internet ont permis à des acteurs<br />

malveillants de diffuser des fausses<br />

informations à une vitesse et à une échelle<br />

jamais atteintes auparavant. Ce faisant, ils<br />

entraînent avec eux de nombreuses personnes<br />

en quête d’un sens à leur univers,<br />

qui renforcent à leur tour les récits de ces<br />

acteurs malveillants. La génération Z est<br />

la première à avoir grandi dans une ère<br />

postvérité — une tâche vraiment difficile<br />

pour naviguer dans le monde. Cependant,<br />

la génération Z est consciente de l’impact<br />

impitoyable des médias numériques: «Les<br />

gars, j’ai un problème ... Je sais très bien<br />

que TikTok plombe à 95 % ma santé mentale,<br />

mais je sais aussi qu’il contribue tout<br />

autant à ma stabilité psychique, parce que<br />

ça me fait rire ...» (Citation tirée du documentaire<br />

«I Am Gen Z»)<br />

Bibliographie<br />

Orben, A., & Blakemore, S. J. (<strong>2023</strong>).<br />

How social media affects teen mental<br />

health: A missing link. Nature, 614 (7948),<br />

410–412.<br />

Primack, B. A., Shensa, A., Sidani, J.<br />

E., Whaite, E. O., Yi Lin, L., Rosen, D., &<br />

Miller, E. (2017). Social media use and<br />

perceived social isolation among young<br />

adults in the US. American journal of<br />

preventive medicine, 53 (1), 1–8.<br />

Odgers, C. L., & Jensen, M. R. (2020).<br />

Annual research review: Adolescent mental<br />

health in the digital age: Facts, fears,<br />

and future directions. <strong>Journal</strong> of Child<br />

Psychology and Psychiatry, 61 (3), 336–348.<br />

Howick, J., Kelly, P., & Kelly, M. (2019).<br />

Establishing a causal link between social<br />

relationships and health using the Bradford<br />

Hill Guidelines. SSM-population health, 8,<br />

100–402.<br />

Site Internet: iamgenzfilm.com<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/23 35


Point de mire: Numérique<br />

La réalité virtuelle<br />

au service de la<br />

neuroréhabilitation<br />

L’utilisation de la réalité virtuelle (RV) dans la neuroréhabilitation<br />

présente divers avantages. Outre l’aspect ludique qui accroît le plaisir<br />

des exercices, l’entraînement peut être personnalisé et réalisé<br />

de manière autonome. L’important est d’utiliser les possibilités<br />

techniques de manière optimale.<br />

Prof. D r Tobias Nef, ARTORG Center for Biomedical Engineering Research & Clinique universitaire de neurologie, Université de Berne,<br />

Prof. D r Adrian Guggisberg, Neuro-réhabilitation universitaire, Clinique universitaire de neurologie, Hôpital de l’Ile<br />

Photo: Adobe Stock<br />

36<br />

3/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire: Numérique<br />

La réalité virtuelle (RV) peut être<br />

définie comme le recours à des<br />

simulations interactives en 2D<br />

ou 3D (p. ex., des environnements<br />

et des mondes virtuels) créées par<br />

ordinateur pour présenter aux utilisateurs<br />

des environnements qui semblent réels et<br />

conviviaux. En outre, les utilisateurs ont<br />

la possibilité d’interagir avec des objets,<br />

des scènes et d’autres utilisateurs directement<br />

dans l’environnement virtuel.<br />

Dans le cadre de la réadaptation assistée<br />

par RV, les patients interagissent avec<br />

des environnements et des objets virtuels.<br />

La représentation visuelle peut se faire par<br />

le biais d’écrans d’ordinateur (image 1a) ou<br />

de ce que l’on appelle les «Head-mounted<br />

displays» (lunettes de RV, image 1b). Les<br />

lunettes de RV se composent d’un écran<br />

sur lequel deux images sont affichées côte<br />

à côte, l’une pour l’œil gauche et l’autre<br />

pour l’œil droit. Le monde virtuel peut<br />

ainsi être représenté de manière stéréoscopique<br />

(3D). L’utilisateur ne voit alors<br />

que le monde virtuel et ne peut plus voir<br />

l’environnement réel. L’utilisation de lunettes<br />

de RV transparentes constitue une<br />

application spécifique. Dans le cas de la<br />

«réalité augmentée», l’utilisateur continue<br />

à voir l’environnement «réel», qui<br />

peut être complété par des éléments visuels<br />

virtuels supplémentaires. Sur<br />

l’image 1c, l’utilisateur saisit une bouteille<br />

virtuelle (représentée en bleu) et interagit<br />

avec elle.<br />

Alors que les lunettes de RV non transparentes<br />

sont techniquement au point et<br />

prêtes à être utilisées en clinique, les lunettes<br />

de RV transparentes nécessitent<br />

des étapes de développement supplémentaires,<br />

notamment pour améliorer la<br />

convivialité et le confort.<br />

Des accéléromètres et des capteurs de<br />

vitesse sont intégrés dans les lunettes de<br />

RV afin de mesurer la position de la tête et<br />

la direction du regard et d’adapter ainsi les<br />

images stéréoscopiques en temps réel.<br />

Image 2: Entraînement des bras avec des lunettes de RV et un robot thérapeutique<br />

(photo: Adrian Moser pour l’Université de Berne)<br />

La RV en réadaptation<br />

La réalité virtuelle présente plusieurs<br />

avantages dans le domaine de la neuroréhabilitation.<br />

Les éléments ludiques<br />

contribuent à accroître la motivation de<br />

certains patients. De plus, quelques patients<br />

peuvent effectuer certains exercices<br />

de manière autonome et éventuellement<br />

même à la maison; l’entraînement<br />

de tâches fonctionnelles est donc possible<br />

à une fréquence plus élevée qu’avec la thérapie<br />

traditionnelle. Un autre avantage<br />

souvent sous-estimé est que le timing, la<br />

répartition spatiale et la difficulté des<br />

tâches peuvent être adaptés très précisément<br />

aux besoins individuels des patients,<br />

ce qui permet d’effectuer les exercices<br />

avec une intensité et une configuration<br />

optimales. La technique présente<br />

toutefois aussi des inconvénients: les patients<br />

plus âgés et peu amateurs de nouvelles<br />

technologies se heurtent souvent à<br />

des difficultés. De plus, il faut déterminer<br />

si l’entraînement virtuel présente les<br />

mêmes effets sur l’autonomie au quotidien<br />

qu’un entraînement classique.<br />

En neuroréhabilitation, les lunettes<br />

de RV sont fréquemment utilisées pour<br />

entraîner les fonctions motrices, par<br />

exemple pour les bras après un accident<br />

vasculaire cérébral. Dans ce cadre, différents<br />

exercices d’entraînement sont proposés<br />

au patient. Sur l’image 2, la patiente<br />

porte des lunettes de RV et son bras droit<br />

est relié à un robot thérapeutique. Dans<br />

l’exemple représenté, la patiente doit résoudre<br />

une tâche de cuisine. Pour ce faire,<br />

la plaque de cuisson et les ustensiles de<br />

cuisine sont représentés dans les lunettes<br />

de RV. En bougeant son bras, la patiente<br />

peut contrôler le bras virtuel représenté<br />

dans les lunettes de RV et interagir ainsi<br />

avec les éléments virtuels (p. ex. les<br />

pommes de terre). Le robot thérapeutique<br />

a) Représentation 2D sur l’écran d’ordinateur<br />

b) Représentation 3D<br />

avec lunettes de RV (non transparent)<br />

c) Représentation 3D avec lunettes de RV transparentes<br />

Image 1: Possibilités de représentation de la réalité virtuelle (image: Université de Berne)<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/23 37


Point de mire: Numérique<br />

l’assiste dans cette tâche autant que nécessaire<br />

(assist as needed). Cela signifie<br />

que si le patient peut résoudre la tâche, le<br />

robot thérapeutique le laisse faire sans intervenir.<br />

Le patient reçoit une assistance<br />

robotique uniquement s’il est incapable<br />

de résoudre la tâche par ses propres<br />

moyens. Le robot thérapeutique permet<br />

également de générer un feed-back haptique,<br />

c’est-à-dire qu’un patient peut p. ex.<br />

sentir le poids de la poêle lorsqu’il la soulève,<br />

ou ressentir une résistance lorsque<br />

sa main virtuelle entre en collision avec le<br />

four virtuel. En combinant la perception<br />

visuelle (lunettes de RV), auditive (casque)<br />

et haptique (robot), les patients peuvent<br />

percevoir le monde virtuel de manière<br />

multimodale.<br />

Comme cette méthode est très coûteuse<br />

(environ 200 000 francs), des systèmes<br />

plus simples se sont imposés dans<br />

l’application clinique. Il est par exemple<br />

possible de recourir à un robot thérapeutique<br />

non motorisé plutôt qu’à un robot<br />

thérapeutique motorisé. Ces appareils<br />

aident les patients à lutter contre la gravité<br />

au moyen de ressorts et de contrepoids<br />

et peuvent ainsi faciliter les déplacements<br />

(coût env. 60 000 francs). Un<br />

robot peut également être remplacé par<br />

un appareil de saisie courant (cf. image 3).<br />

Les coûts peuvent ainsi être réduits à environ<br />

2000 francs.<br />

Outre la rééducation motrice, les lunettes<br />

de RV peuvent également être utilisées<br />

pour la rééducation cognitive. Par<br />

exemple, pour la rééducation de la négligence<br />

spatiale, un trouble de l’attention<br />

qui rend difficile la perception de stimuli<br />

du côté gauche du corps chez les patients<br />

présentant des lésions dans l’hémisphère<br />

droit du cerveau. Grâce à des exercices<br />

spécialement adaptés, ces patients peuvent<br />

s’entraîner à déplacer leur attention<br />

vers la gauche. Dans l’application illustrée<br />

à l’image 3, les patients essaient d’atteindre<br />

des oiseaux qui volent de droite à<br />

gauche. Le célèbre jeu «Moorhuhn Crazy<br />

Chicken» utilisé dans ce cadre apporte un<br />

aspect ludique à l’entraînement.<br />

38<br />

Image 3: Stimulation visuelle basée sur la RV pour les patients souffrant de négligence spatiale<br />

avec des appareils de saisie courants (Photo: Adrian Moser pour l’Université de Berne)<br />

Utiliser la RV de manière ciblée<br />

Diverses études d’efficacité ont été menées<br />

chez des patients victimes d’un AVC<br />

et ont été résumées dans une revue Cochrane<br />

sur la RV et la rééducation après un<br />

AVC. La méta-analyse de 2017 s’est basée<br />

sur 72 études portant sur 2470 personnes<br />

ayant subi un AVC et utilisant différents<br />

systèmes de RV, dont la plupart visent à<br />

améliorer la capacité de marche. Les auteurs<br />

ont conclu que «la RV n’était pas plus<br />

bénéfique que les approches thérapeutiques<br />

traditionnelles pour améliorer la<br />

fonction des membres supérieurs». Des<br />

méta-analyses récentes ont trouvé un<br />

avantage significatif de l’entraînement basé<br />

sur la RV par rapport à l’entraînement<br />

classique pour la motricité du membre supérieur<br />

et pour les fonctions exécutives,<br />

visuospatiales et de mémorisation, mais<br />

pas pour la stabilité de la marche.<br />

Une méta-analyse révélatrice réalisée<br />

par Maier et ses collègues en 2019 a révélé<br />

que seules les études qui utilisent les avantages<br />

techniques de la RV pour mettre en<br />

œuvre les principes neuroscientifiques de<br />

l’apprentissage présentent un avantage.<br />

Par exemple, dans les études fructueuses,<br />

les patients ont pu s’entraîner de manière<br />

plus spécifique ou plus variée grâce à la RV<br />

avec une intensité plus élevée, ou le niveau<br />

de difficulté a pu être mieux adapté<br />

aux capacités actuelles des patients. Cela<br />

montre que la technique de RV n’offre pas<br />

automatiquement un avantage par rapport<br />

à l’entraînement traditionnel, mais<br />

uniquement lorsque les possibilités techniques<br />

sont utilisées pour optimiser les<br />

principes neuroscientifiques de la plasticité<br />

cérébrale. Actuellement, la recherche<br />

s’efforce d’utiliser la RV de manière encore<br />

plus ciblée et d’accroître ainsi encore son<br />

efficacité.<br />

3/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire: Numérique<br />

Photo: Adobe Stock<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/23 39


Point de mire: Numérique<br />

L’IA n’est pas<br />

une pandémie<br />

Certains craignent que ChatGPT ne sape le système<br />

éducatif et réclament l’établissement de règles pour en régir<br />

l’utilisation. Gerd Kortemeyer estime que toute<br />

réglementation qui ne serait pas fondée sur le bon sens<br />

pourrait s’avérer contre-productive.<br />

D r Gerd Kortemeyer, directeur du département de développement et de technologie de l’enseignement à l’EPF de Zurich<br />

Les professionnels du système éducatif ont été choqués de constater que ChatGPT était tout à fait capable de réussir un examen d’entrée à l’université.<br />

Photo: Adobe Stock<br />

40<br />

3/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire: Numérique<br />

Lorsque la COVID-19 a fait son<br />

apparition, nous avons immédiatement<br />

réagi en élaborant,<br />

promulguant et retirant des<br />

règles et des restrictions. <strong>No</strong>us avons<br />

adopté des dispositions parfois contradictoires<br />

sur les masques, les tests, les<br />

voyages et les vaccins. Avec du recul, certaines<br />

mesures peuvent nous sembler ridicules,<br />

inefficaces ou tout simplement<br />

exagérées – mais à l’époque, l’imperfection<br />

était préférable à l’inaction: nous devions<br />

agir pour endiguer une pandémie<br />

mortelle.<br />

L’IA n’est pas une pandémie mortelle,<br />

mais là encore, nous risquons d’adopter<br />

par anticipation des règles et des réglementations<br />

contraignantes et excessives<br />

pour empêcher sa propagation. Il est vrai<br />

que, par rapport à d’autres technologies<br />

disruptives, des outils comme ChatGPT<br />

ont fait irruption dans le domaine public<br />

de manière assez abrupte,<br />

mais des voix s’élèvent déjà<br />

pour bloquer complètement le<br />

développement de futurs modèles<br />

d’IA. Des pays entiers<br />

tentent d’interdire ChatGPT et<br />

les éditeurs étendent leurs accords<br />

avec les auteurs. Les universités<br />

aussi s’empressent<br />

d’édicter de nouvelles règles.<br />

La plupart du temps, il ne<br />

s’agit pas de réglementer ce<br />

pour quoi l’IA peut être utilisée,<br />

mais seulement de déterminer où elle<br />

doit être interdite. Je suppose que dans<br />

quelques mois, nous considérerons également<br />

nombre de ces mesures comme ridicules,<br />

inefficaces ou tout simplement exagérées.<br />

Après le choc initial ...<br />

L’IA n’est pas une pandémie, c’est un outil.<br />

Un outil bluffant. Les professionnels<br />

du système éducatif ont été choqués de<br />

constater que ChatGPT était tout à fait capable<br />

de réussir un examen d’entrée à<br />

l’université. Et ce n’est pas tout: l’outil a<br />

passé avec succès des cours d’introduction<br />

aux sciences et peut créer des essais<br />

et des présentations au contenu remarquablement<br />

plausible, bien que fictif.<br />

J’emploie délibérément le terme «fictif»,<br />

car même si ces textes peuvent paraître<br />

objectifs, il s’agit au final d’une compilation<br />

statistiquement probable de fragments<br />

de texte dont les sources ne peuvent<br />

pas être étayées – le corpus de textes utilisé<br />

pour la formation est propriétaire,<br />

l’algorithme mélange le tout, et lorsque<br />

ChatGPT fournit des références, celles-ci<br />

sont complètement fictives.<br />

Malgré tout, ses capacités de programmation,<br />

de traduction et de synthèse<br />

sont stupéfiantes. Il nous faudra du temps<br />

pour découvrir ce que cela dit de l’IA,<br />

mais aussi ce que cela dit de notre système<br />

éducatif.<br />

Dans les tournois d’échecs, l’IA a été<br />

interdite afin de préserver le plaisir du<br />

jeu. Cependant, dans la science, nous<br />

sommes incités à utiliser les outils les plus<br />

performants à notre disposition pour repousser<br />

les limites de la connaissance. Le<br />

débat dans l’enseignement supérieur ne<br />

peut donc pas porter sur l’interdiction totale<br />

d’un outil, mais sur les conséquences<br />

de cette disruption sur ce que nous enseignons<br />

et sur la manière dont nous l’enseignons<br />

– avec probablement quelques limites<br />

strictes concernant l’utilisation<br />

abusive de cet outil.<br />

«Utiliser le texte non modifié<br />

d’un outil d’IA n’est certes pas<br />

du plagiat, mais prétendre<br />

‹c’est moi qui l’ai écrit› serait<br />

clairement un mensonge.»<br />

Gerd Kortemeyer<br />

Plus qu’un «simple» plagiat<br />

Les règles relatives au plagiat ne sont malheureusement<br />

pas très utiles pour fixer<br />

des limites à l’IA. Elles ont été établies<br />

avant que l’IA ne devienne une réalité quotidienne,<br />

et se concentrent généralement<br />

sur le fait que la propriété intellectuelle<br />

d’autrui n’est pas présentée comme<br />

sienne. Au sens strict, cela ne s’applique<br />

pas à l’IA, à moins que nous ne lui accordions<br />

une personnalité propre. Au lieu de<br />

nous concentrer sur le travail «de<br />

quelqu’un d’autre», nous devrions nous<br />

concentrer sur ce que signifie la notion de<br />

«travail personnel»: utiliser le texte non<br />

modifié d’un outil d’IA n’est certes pas du<br />

plagiat, mais prétendre «c’est moi qui l’ai<br />

écrit» serait clairement un mensonge.<br />

D’un autre côté, les outils d’IA peuvent<br />

être légitimement utilisés pour surmonter<br />

le syndrome de la page blanche et obtenir<br />

un aperçu rapide des bons et des mauvais<br />

côtés des différents contenus sur un sujet<br />

donné. Les auteurs doivent ensuite en<br />

faire leur travail personnel, en décantant<br />

les informations puis en vérifiant et validant<br />

celles qui proviennent de sources<br />

scientifiques réelles. Il faut discuter de<br />

l’endroit précis où commence «le travail<br />

personnel» dans le processus, au sens<br />

d’une prestation scientifique. Mais je<br />

pense qu’une règle interdisant l’utilisation<br />

de mots ou de formulations générés<br />

par l’IA va trop loin. Prenons le temps<br />

d’élaborer des règles sensées. Ou sommesnous<br />

dans l’urgence car nous sommes embarrassés<br />

de reconnaître les performances<br />

de ChatGPT?<br />

Mieux vaut se protéger contre les<br />

fake news<br />

Quoi qu’il en soit, les discussions sur la<br />

fraude basée sur l’IA sont probablement<br />

peu constructives. Les étudiants viennent<br />

nous voir parce qu’ils veulent apprendre et<br />

parce qu’ils apprécient la pensée critique,<br />

le libre arbitre et la créativité. Il est de<br />

notre responsabilité de leur fournir les aptitudes,<br />

les concepts, les méthodes<br />

et les compétences qui<br />

leur permettront d’exister et de<br />

s’affirmer dans un monde où<br />

l’IA sera omniprésente. Alors<br />

que nous continuons à poser<br />

des bases solides en mathématiques<br />

et en sciences, nous devons<br />

repenser certains programmes<br />

d’études. De simples<br />

exercices de programmation<br />

pourraient par exemple être<br />

dépassés. <strong>No</strong>us devons éventuellement<br />

nous concentrer sur la prévisibilité,<br />

les algorithmes et la théorie de l’information.<br />

<strong>No</strong>us en viendrons peut-être à<br />

la conclusion que le résumé «manuel» de<br />

textes et d’autres contenus d’enseignement<br />

sont obsolètes, mais il se peut que<br />

nous devions protéger nos étudiants<br />

contre la pandémie de fake news virales,<br />

fake science et deepfakes.<br />

Cet article est paru pour la première fois<br />

dans le Zukunftsblog de l’EPF Zurich<br />

(www.ethz.ch/zukunftsblog).<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/23 41


Point de mire: Numérique<br />

Qui l’a inventé?<br />

Peindre comme Rembrandt, Picasso ou Andy Warhol?<br />

Aucun problème, grâce à l’IA, aujourd’hui tout le monde peut le faire.<br />

Chercher un programme correspondant, saisir quelques<br />

mots-clés et en un tour de main, l’image est là. Mais quelle est la qualité<br />

de ces programmes? Et deviendront-ils bientôt davantage qu’une<br />

distraction amusante? La rédaction a généré des images en utilisant l’IA.<br />

En même temps, le célèbre illustrateur et dessinateur de BD suisse,<br />

Jared Muralt, prend position sur cet art artificiel et joint<br />

une propre œuvre, faite à la main.<br />

Maya Cosentino: Cerveau coloré dans le style<br />

des impressionnistes<br />

Bianca Molnar: Nature morte avec des tranches<br />

de pastèque dans le style de Monet<br />

Catherine Aeschbacher: Rembrandt et un<br />

astronaute dans le style baroque<br />

Fabian Kraxner: Autoportrait<br />

Kerstin Jost: Comprendre le corps humain dans<br />

le style de Picasso<br />

Marc Schällebaum: Vue depuis le bureau<br />

lors d’une journée ensoleillée avec un grand<br />

poulpe volant dans le ciel, photoréaliste<br />

Photos: Rédaction <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong>, Open AI<br />

42<br />

3/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire: Numérique<br />

Jeter tout de suite l’éponge?<br />

Les articles sur de nouveaux programmes<br />

d’IA comme Midjourney qui peuvent générer<br />

des dessins et des photos en quelques<br />

secondes ont, depuis leur publication,<br />

créé beaucoup d’émoi dans notre atelier<br />

communautaire.<br />

Des paroles de notre plus jeune illustratrice<br />

s’adressant à nous, les anciens à<br />

l’atelier, me sont particulièrement restées<br />

en mémoire: «Vous, au moins, vous avez<br />

pu jusqu’ici travailler en tant qu’illustrateurs.<br />

<strong>No</strong>us, qui sommes encore au début<br />

de notre carrière, nous pouvons tout de<br />

suite jeter l’éponge!»<br />

Ses paroles sont très pertinentes parce<br />

qu’elles soulèvent une question fondamentale<br />

concernant l’IA. «Pourquoi investir<br />

autant de temps de ma vie et passer<br />

des années à m’entraîner à quelque chose,<br />

à essuyer d’innombrables échecs et à surmonter<br />

tous les jours mes doutes s’il existe<br />

déjà des programmes qui produisent précisément<br />

cela, ce résultat final, parfaitement<br />

dans des variations infinies et en<br />

quelques secondes?» Les graphistes ne<br />

sont pas les seuls à devoir se poser cette<br />

question. La plupart d’entre nous se la<br />

posent, au moins depuis Chat GPT-3.<br />

Pourquoi les étudiants ne peuvent-ils pas<br />

faire écrire leur mémoire de master par<br />

une IA? Pourquoi ne fais-je pas écrire ce<br />

texte-ci par une IA?<br />

Excusez-moi si je m’écarte du sujet, il<br />

s’agissait en fait de droits d’auteur. C’est<br />

sûr, l’IA utilise du matériel existant déjà<br />

créé par les humains et s’en sert pour créer<br />

du nouveau contenu. Mais est-ce que<br />

nous, les humains, nous ne le faisons pas<br />

aussi? Combien de tableaux de maîtres anciens<br />

ai-je copiés pour apprendre ce que je<br />

sais faire aujourd’hui? Toutes mes capacités<br />

de dessin et de récit, je les ai apprises<br />

d’autres personnes. J’apprends et j’analyse<br />

en copiant, exactement comme l’IA.<br />

Mais celle-ci est simplement beaucoup<br />

plus rapide.<br />

Je dois admettre que je n’ai pas encore<br />

beaucoup d’expérience avec une IA génératrice<br />

d’images. Pour moi, il n’y a pas que<br />

le résultat final qui importe, mais également<br />

le processus de travail. Je vois néanmoins<br />

un potentiel énorme pour moi avec<br />

Chat GPT-3. Le programme peut être utilisé<br />

de manière extrêmement diversifiée.<br />

Souvent, quand on l’interroge, il fournit<br />

des idées très abstraites qui stimulent ma<br />

propre imagination ou montrent de nouvelles<br />

possibilités. Dans les processus de<br />

travail éditorial et administratif, GPT-3 représente<br />

également une grande aide. Je<br />

considère actuellement l’IA plutôt comme<br />

une aide que comme un concurrent. Il<br />

reste à voir ce qu’apporte la prochaine génération<br />

d’IA. La courbe d’évolution augmentera<br />

probablement de manière exponentielle<br />

et je pense que pour nous, les<br />

humains et la société dans son ensemble,<br />

il sera toujours de plus en plus difficile de<br />

rester en phase avec les nouvelles possibilités<br />

et les défis qui y sont liés. Je crois que<br />

nous sommes face à une évolution fondamentale<br />

de notre société, une évolution à<br />

laquelle nous ne sommes pas préparés. La<br />

question du «pourquoi» sera de plus en<br />

plus importante et finalement, elle reviendra<br />

au centre. La philosophie est peut-être<br />

ce qui nous reste encore. La seule question<br />

est pour combien de temps?<br />

Jared Muralt, illustrateur,<br />

cofondateur du collectif de graphisme<br />

et d’illustration BlackYard<br />

Photo: Jared Muralt<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/23 43


Point de mire: Numérique<br />

Qui peut<br />

y accéder et pour<br />

quelle durée?<br />

Une application est vite téléchargée. Et les CG n’intéressent<br />

souvent personne, ce qui ne pose généralement pas de problème.<br />

Pourtant, les choses se compliquent pour les applications<br />

de santé qui contiennent des données personnelles. La juriste et<br />

spécialiste de la protection des données Ursula Uttinger explique<br />

ce qu’il faut observer lorsqu’on utilise ces applications.<br />

Cordelia Trümpy, cofondatrice YLAH<br />

M me Uttinger, quelle place les applications<br />

de santé et la protection des<br />

données occuperont-elles à l’avenir<br />

dans notre prise en charge médicale?<br />

Je pense que les applications vont gagner<br />

en importance. Dans ce contexte, nous devons<br />

prendre conscience des deux aspects<br />

suivants: d’une part de la question de la<br />

protection des données, par exemple de savoir<br />

où les données sont sauvegardées et<br />

qui peut y accéder. D’autre part de la question<br />

de savoir si cette application est un dispositif<br />

médical. Si c’est le cas, elles doivent<br />

répondre à certaines exigences réglementaires.<br />

Dans quels domaines voyez-vous les<br />

principaux défis dans l’utilisation des<br />

applications de santé?<br />

Les utilisateurs doivent savoir à quoi ils<br />

consentent. L’être humain tend à approuver<br />

les CG et les déclarations de confidentialité<br />

d’une application sans vraiment s’intéresser<br />

à leur contenu. Et oui, je l’admets, les<br />

juristes portent une part de responsabilité<br />

dans tout cela. Très souvent, les CG sont rédigées<br />

dans un langage qui n’est pas adapté<br />

au lecteur. Tout est décrit et exclu dans le<br />

but de ne devoir assumer aucune responsabilité.<br />

Ces documents sont donc généralement<br />

très longs et détaillés. Personne ne les<br />

comprend et, en conséquence, personne ne<br />

les lit en pensant qu’ils sont acceptables.<br />

Qui est responsable?<br />

Je distinguerai deux scénarios. Le premier:<br />

on entend parler d’une application et la<br />

télécharge. Dans ce cas, nul doute que la<br />

responsabilité incombe au développeur de<br />

l’application. J’apprécierais que celui-ci<br />

déclare sans ambiguïté les points importants<br />

à observer lors de l’utilisation d’une<br />

telle application. Le deuxième: dès qu’un<br />

professionnel de la santé recommande une<br />

application de santé, c’est à ce dernier<br />

qu’incombe la responsabilité. Il devrait<br />

donc clairement indiquer à l’utilisateur<br />

dans quel but les données sont exploitées.<br />

Les patients doivent comprendre à quoi<br />

ils consentent. Cette logique peut être<br />

poussée plus loin. Si une application n’a<br />

plus été utilisée pendant une période prolongée,<br />

j’attends de l’application qu’elle<br />

m’informe de ce qui se passe avec les données<br />

ou avec qui celles-ci sont partagées.<br />

Car dans la réalité, on oublie vite ce à quoi<br />

on a consenti.<br />

J’imagine que ce n’est pas facile<br />

dans un cabinet ...<br />

Certes, les médecins assurent la prise en<br />

charge médicale de leurs patients et n’aimeraient<br />

pas devoir leur expliquer trop de<br />

détails. Il serait donc bien que les fournisseurs<br />

d’application résument les principaux<br />

points de manière claire et compréhensible.<br />

Par exemple: quelles données<br />

sont saisies et évaluées, que se passe-t-il<br />

avec ces données, quels outils sont éventuellement<br />

utilisés en plus, pour quelle durée<br />

les données sont-elles sauvegardées et<br />

dans quel but? Si une personne souhaite en<br />

savoir plus, elle devrait pouvoir avoir accès<br />

à tous les détails. Mais comme je l’ai dit<br />

plus haut, il faut surtout éviter d’imposer<br />

aux utilisateurs d’énormes documents<br />

dont personne ne comprend le contenu.<br />

Quels sont les trois points sur lesquels<br />

les médecins devraient informer leurs<br />

patients?<br />

Premièrement: où les données sont-elles<br />

hébergées? Deuxièmement: pendant quelle<br />

durée y sont-elles conservées? Et troisièmement:<br />

qui peut accéder aux données et<br />

comment cet accès pourrait-il, le cas<br />

échéant, être restreint?<br />

Et quelle serait la réponse idéale<br />

du point de vue de la spécialiste de la<br />

protection des données?<br />

Dans le meilleur des cas, les données sont<br />

hébergées en Suisse ou en Europe ou, plus<br />

précisément, à proximité de la Suisse.<br />

Même si la loi sur la protection des données<br />

est en principe la même dans l’UE et<br />

l’EEE, elle n’est pas partout mise en œuvre<br />

de la même manière. Pour ce qui concerne<br />

la durée de conservation: aussi longtemps<br />

que cela est nécessaire pour atteindre l’ob-<br />

44<br />

3/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire: Numérique<br />

Les applications de santé<br />

visent à soutenir le traitement<br />

sans être une contrainte<br />

supplémentaire pour les<br />

personnes impliquées.<br />

La transparence en matière<br />

de données est aussi importante<br />

qu’une instruction complète.<br />

Photo: Adobe Stock; màd<br />

jectif. Dans ce domaine, il faut cependant<br />

pouvoir opérer une distinction. Si je<br />

souhaite observer la pression artérielle<br />

de différents patients sur x années, il est<br />

justifié de la part du fournisseur de l’application<br />

de conserver les données pendant<br />

le nombre d’années correspondant, éventuellement<br />

sous forme anonyme ou pseudoanonyme.<br />

Si j’analyse par contre les épisodes<br />

grippaux et que les malades doivent<br />

porter une application de suivi pendant<br />

quelques jours, il n’est à mon avis pas nécessaire<br />

de conserver ces données personnelles<br />

pendant plusieurs années.<br />

J’estime que l’autorisation d’accès est<br />

un autre point important. Les personnes<br />

concernées doivent pouvoir décider qui<br />

peut accéder à leurs données. Il s’agira en<br />

premier lieu des personnes concernées et<br />

des professionnels de la santé en charge de<br />

leur traitement, mais pas de tiers. Dans ce<br />

cas de figure, le fournisseur de l’application<br />

ne devrait d’ailleurs pas avoir accès<br />

aux données.<br />

Biographie express<br />

Ursula Uttinger a<br />

étudié le droit à l’Université<br />

de Zurich.<br />

Ensuite, elle a suivi<br />

différentes formations<br />

complémentaires,<br />

notamment en gestion<br />

d’entreprise. Depuis<br />

1996, elle s’intéresse à la protection des<br />

données. Elle a été responsable de la<br />

protection des données, mais aussi du<br />

domaine de la conformité légale dans<br />

plusieurs entreprises, en particulier<br />

dans le secteur des assurances et de la<br />

santé. Elle a ensuite dirigé une PME et<br />

enseigne depuis 2000 à la Haute école<br />

spécialisée de Lucerne. De plus, elle<br />

conseille différentes entreprises sur les<br />

questions de protection des données.<br />

Dans quelle mesure le fait qu’une<br />

application soit certifiée comme<br />

dispositif médical est-il décisif à<br />

vos yeux?<br />

Je pense qu’il est de plus en plus difficile<br />

de répondre à la question: qu’est-ce qu’un<br />

dispositif médical traditionnel, qu’est-ce<br />

qu’un dispositif auxiliaire? <strong>No</strong>us disposons<br />

de moins en moins de données<br />

personnelles anonymes. Les personnes<br />

concernées devraient prendre conscience<br />

de cela. Pour moi, la certification en tant<br />

que dispositif médical n’est pas primordiale.<br />

Il est plus important que les données<br />

ne soient utilisées que dans le but<br />

indiqué.<br />

YLAH AG<br />

YLAH AG est un fournisseur de<br />

logiciels médicaux implanté à Berne.<br />

L’entreprise a développé et commercialisé<br />

en Suisse le premier système<br />

personnalisé pour la Blended Psychotherapy.<br />

L’agent thérapeutique numérique<br />

(DTx) combine les séances en<br />

présentiel avec des contenus thérapeutiques<br />

en ligne validés.<br />

Vous trouverez de plus amples<br />

informations sur www.ylah.ch<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/23 45


Point de mire: Numérique<br />

Bientôt une réalité? Dans quelle mesure les nouvelles technologies doivent-elles influencer ou même déterminer la prise de décision médicale?<br />

Et quel rôle incombe alors aux médecins? Une chose est sûre, toute utilisation de l’IA doit viser à améliorer la qualité de la prise en charge.<br />

<strong>No</strong>us ne voulons<br />

que le meilleur?<br />

Les médecins emploient de plus en plus d’outils numériques<br />

dans leur quotidien hospitalier lesquels visent à faciliter le diagnostic,<br />

le traitement et le travail administratif clinique dans la prise<br />

en charge des patients. Les utiliser peut avoir pour corollaire de provoquer<br />

une détresse morale lorsqu’il n’est pas certain que l’application<br />

de ces technologies serve toujours au bien-être du patient.<br />

Thomas Kapitza, Medicine & Economics Ethics Lab IBME, Université de Zurich<br />

Photo: Adobe Stock<br />

46<br />

3/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire: Numérique<br />

A<br />

l’automne 2022, la FMH a publié<br />

un document détaillé sur<br />

les champs d’application de<br />

l’intelligence artificielle dans<br />

le travail quotidien des médecins, dans<br />

lequel elle relevait également des enjeux<br />

éthiques. Il est clair que des logiciels<br />

novateurs ont commencé à modifier la<br />

prise en charge clinique des patients et le<br />

monde du travail médical dans les hôpitaux.<br />

Face aux nouveaux aspects qu’implique<br />

cette évolution, il sera plus difficile<br />

pour les médecins traitants de prendre les<br />

décisions, considérées comme les bonnes<br />

dans leur globalité, car meilleures du<br />

point de vue professionnel et éthiquement<br />

axées en premier lieu sur le bienêtre<br />

du patient.<br />

Pour les médecins, agir signifie toujours<br />

devoir prendre des décisions avec un<br />

certain degré d’incertitude (restante). Cela<br />

implique la responsabilité des conséquences<br />

et l’espoir d’atteindre le meilleur<br />

résultat médical pour les patients qui leur<br />

font confiance. Le savoir-faire des médecins<br />

et l’expertise professionnelle, avec en<br />

outre l’encadrement collégial de médecins<br />

expérimentés, permettent depuis longtemps<br />

de prendre en compte du mieux<br />

possible les risques du traitement liés aux<br />

décisions de traitement. Pour les médecins,<br />

agir signifie donc toujours également<br />

s’efforcer en permanence de transformer<br />

les incertitudes en certitude thérapeutique.<br />

Pas de chance sans risques<br />

Les produits logiciels fondés sur des algorithmes<br />

semblent offrir à leurs utilisateurs<br />

cliniques une possibilité intéressante<br />

d’optimiser leur action personnelle<br />

dans la prise en charge des patients. La<br />

documentation clinique, les systèmes<br />

d’aide à la décision clinique et le monitoring<br />

des patients pour surveiller l’avancée<br />

du traitement et l’adhésion au traitement<br />

peuvent en particulier leur être très utiles.<br />

Quelle que soit la charge administrative<br />

pour alimenter ces outils numériques<br />

en informations pertinentes, la nouvelle<br />

perspective de pouvoir mieux préparer et<br />

fonder professionnellement sa propre décision<br />

est tentante.<br />

La prise en compte de probabilités<br />

d’efficacité et de réussite calculées numériquement<br />

dans les décisions de prise en<br />

charge médicale vient élargir les possibilités<br />

antérieures grâce à la rationalité des<br />

données issue de la technologie numérique.<br />

Mais, en cas d’échec, les chances<br />

pour les médecins de pouvoir défendre<br />

leurs décisions thérapeutiques contre des<br />

critiques ultérieures et contre les risques<br />

concernant leur responsabilité individuelle<br />

se réduisent. Cela au plus tard<br />

lorsque le recours à la technologie aura été<br />

expressément intégré dans les normes de<br />

prise en charge médicoscientifiques généralement<br />

reconnues. Que devient alors<br />

l’obligation déontologique des médecins<br />

de mettre toujours le bien-être des patientes<br />

et des patients au centre des réflexions<br />

sur la prise en charge?<br />

Détresse morale en effet secondaire<br />

Le recours à des outils logiciels d’aide à la<br />

décision, voire même de facilitation de la<br />

décision, basés sur l’IA, sur le lieu de travail<br />

clinique, pourrait à l’avenir engendrer<br />

des situations difficiles d’un point de vue<br />

moral pour les médecins. Une condition<br />

essentielle à l’exercice professionnel sensé<br />

pour le personnel médical est la certitude<br />

personnelle que sa propre action n’engendre<br />

pas de conflit insurmontable avec<br />

ses propres valeurs déontologiques et ses<br />

convictions morales. Les discussions perpétuelles<br />

concernant les tendances à l’économisation,<br />

la commercialisation et la<br />

marchandisation de la prise en charge des<br />

patients mettent l’accent sur l’importance<br />

des questions de sens et de finalité en particulier<br />

également pour la relève médicale.<br />

La détresse morale conduit à des tensions<br />

émotionnelles considérables chez<br />

les personnes concernées. Celles-ci ne ressentent<br />

pas seulement leur action comme<br />

étant en contradiction avec leurs convictions<br />

personnelles. L’écart qui se creuse<br />

entre la propre volonté morale et l’action<br />

professionnelle effective qui leur est demandée<br />

est également considéré comme<br />

sans issue avec seulement un faible espoir<br />

de résolution possible. Personne n’aime<br />

vivre dans une incohérence permanente<br />

entre sa volonté morale et les obligations<br />

quotidiennes de la clinique.<br />

Dans un monde hospitalier de plus en<br />

plus encadré par la technologie numérique,<br />

un récit technicisant produit son effet,<br />

à savoir que les logiciels intelligents<br />

soutiennent toujours de manière efficace<br />

et économique le traitement axé sur le<br />

bien-être des patients. Mais le discernement<br />

du médecin ne suffit peut-être plus à<br />

évaluer, de manière suffisamment globale,<br />

la qualité des probabilités calculées par des<br />

algorithmes complexes lors des diagnostics,<br />

recommandations thérapeutiques et<br />

prédictions de guérison. Les patients ont<br />

de la peine à faire confiance à un médecin<br />

qui n’est pas à même de leur expliquer les<br />

résultats complexes calculés par les logiciels<br />

cliniques. Ce n’est pas sans raison que<br />

les fournisseurs de logiciels industriels<br />

considèrent la confiance humaine dans<br />

leurs nouvelles technologies comme une<br />

condition d’acceptation essentielle pour<br />

leur exploitation commerciale.<br />

Pas plus qu’un humain n’est que la<br />

somme de ses structures et processus biologiques<br />

représentés de manière mathématique<br />

et numérique (même si les<br />

concepts de jumeaux numériques veulent<br />

nous faire croire le contraire, quasiment<br />

comme une synthèse numérique cartésienne<br />

de l’humain), les médecins ne sont<br />

des ingénieurs spécialisés employés sur<br />

l’humain malade. De nombreux résultats<br />

d’évaluations scientifiques sur les logiciels<br />

d’IA utilisés dans le secteur de la santé<br />

mettent en évidence que le discernement<br />

des médecins est plus que jamais essentiel<br />

dans la médecine afin d’interroger de manière<br />

critique les possibilités et les limites<br />

de ces nouveaux outils de travail. Les personnes<br />

concernées vivent souvent la restriction<br />

de leur discernement comme une<br />

limitation pénible de leurs possibilités individuelles<br />

d’agir et de leur autonomie professionnelle<br />

et personnelle.<br />

Un discernement des médecins limité<br />

par des programmes cliniques d’IA peut<br />

non seulement être nuisible pour les patients<br />

dans le quotidien de la prise en<br />

charge mais également générer chez les<br />

médecins concernés le sentiment destructeur<br />

de leur propre (nouvelle) insuffisance<br />

et les faire considérablement douter d’euxmêmes.<br />

L’impossibilité professionnelle de<br />

tout savoir dans sa globalité tout en supportant<br />

l’attente de l’obligation de savoir<br />

devient un défi moral. Ne plus être en mesure<br />

de satisfaire à ses propres exigences<br />

tout en continuant malgré cela (ou en étant<br />

contraint de continuer) est un terreau fertile<br />

pour la détresse morale des médecins,<br />

mauvaise pour leur santé et leur performance.<br />

De même, à l’avenir, des phénomènes<br />

psychologiques tels que le syndrome<br />

de l’imposteur pourraient être de<br />

plus en plus fréquents.<br />

Economisation renforcée par<br />

l’industrialisation numérique?<br />

Les médecins praticiens cliniques sont<br />

non seulement des utilisateurs de nouvelles<br />

technologies dans la prise en charge<br />

des patients, mais au moins indirectement,<br />

aussi des développeurs de produit.<br />

Les nouveaux volumes de données générées<br />

par les traitements sont souvent utilisés<br />

pour continuer à développer le logiciel<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/23 47


Point de mire: Numérique<br />

utilisé. Chaque avancée du développement<br />

est finalement une importation des<br />

connaissances professionnelles sur le traitement<br />

vers les outils de travail créés de<br />

manière industrielle et commerciale. Estce<br />

que ce supplément de savoir du logiciel<br />

conduira à une baisse de l’obligation de<br />

savoir du côté du médecin?<br />

Dans une perspective plus large, en<br />

dehors de l’hôpital, le progrès de la technologie<br />

numérique provoque probablement<br />

des évolutions du rôle des médecins dans<br />

le secteur de la santé. L’importance future<br />

de la profession médicale pourrait en partie<br />

s’adapter au paradigme économique et<br />

industriel consistant à mettre à disposition<br />

des prestations de santé de manière techniquement<br />

efficace à l’aide de technologies<br />

médicales appropriées. Les énormes investissements<br />

dans les technologies de la santé<br />

revendiqueront à l’avenir leurs profits<br />

commerciaux. Un logiciel d’aide à la décision<br />

clinique est ainsi toujours aussi un<br />

«business case». Et pour ses fabricants<br />

commerciaux, cela représente une possibilité<br />

entrepreneuriale de générer des<br />

chiffres d’affaires et des bénéfices. A qui<br />

cela profite-t-il lorsque les missions traditionnelles<br />

des médecins sont limitées ou<br />

même réduites par des produits toujours<br />

plus «intelligents»? Des analyses des modèles<br />

de gestion de technologie numérique<br />

dans le secteur de la santé le montrent:<br />

à l’époque actuelle de la convergence technologique<br />

dans toutes les branches, le pouvoir<br />

du savoir, de la décision et de la gestion<br />

se déplace au profit des géants technologiques<br />

de l’économie privée commerciale<br />

et de leurs conglomérats. Reste à<br />

espérer que l’importance des définitions<br />

du cadre réglementaire et du discours<br />

éthique grandisse pareillement.<br />

Jusqu’à maintenant, les médecins<br />

observaient principalement les conséquences<br />

de l’économisation sur l’éthique<br />

de la prise en charge. A l’avenir, il s’agira<br />

également de réfléchir de manière critique<br />

aux tentatives de justification en faveur<br />

d’une économisation croissante des services<br />

de santé et de leur consolidation<br />

structurelle par des processus numériques<br />

d’industrialisation. L’utilisation de technologies<br />

numériques innovantes dans le<br />

traitement des malades devrait toujours<br />

entraîner l’amélioration prouvée de la qualité<br />

des processus de prise en charge. Une<br />

réflexion opportune des spécialistes expérimentés<br />

sur ce sujet pourrait éviter un futur<br />

stress moral aux médecins. Ou comme<br />

l’a un jour formulé le médecin lauréat du<br />

prix <strong>No</strong>bel Albert Schweitzer: «La chance<br />

ne sourit qu’aux esprits préparés.»<br />

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48<br />

3/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire: Numérique<br />

Photo: Adobe Stock<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/23 49


Point de mire: Numérique<br />

Le courrier<br />

arrivera-t-il<br />

encore demain?<br />

L’Union postale universelle, installée à Berne, s’apprête<br />

à célébrer ses 150 ans en 2024. Ce grand forum mondial de discussions<br />

et de règlements des affaires postales est soumis à de profonds<br />

questionnements suite à la survenue de la numérisation qui redéfinit tous<br />

les codes de l’utilité postale traditionnelle aux sociétés. D’ailleurs,<br />

à quoi servira encore la poste au XXI e siècle.<br />

Sébastien Richez, Docteur en histoire contemporaine, Comité pour l’histoire de La Poste<br />

C’est dans le dernier tiers du<br />

XIX e siècle, à l’heure où les nationalismes<br />

européens s’exacerbent<br />

et où les impérialismes<br />

s’opposent que naît l’une des plus anciennes<br />

assemblées internationales. A la<br />

suite de l’Union internationale des télécommunications,<br />

créée en 1865 et implantée<br />

à Genève, c’est autour d’un autre<br />

moyen de communication, plus ancestral,<br />

que les nations décident de se ressembler.<br />

L’Union Générale des Postes est instaurée<br />

en 1874 et fait place en 1876 à une Union<br />

postale universelle (UPU), siégeant à<br />

Berne cette fois, avec un nombre de pays<br />

accru, et des ambitions vouées à la facilitation<br />

des échanges.<br />

La poste nationale: un symbole<br />

de l’Etat<br />

Si le concert des nations met l’accent sur<br />

les postes pour le dialogue international,<br />

celui-ci ne découvre pas à l’occasion<br />

qu’elles sont des dimensions complexes<br />

d’une diplomatie beaucoup plus ancienne.<br />

Il faut dire que la chose postale remonte<br />

presque à la volonté des Hommes<br />

de faire société. Les empires antiques en<br />

Grèce ou autour de Rome, ceux beaucoup<br />

plus orientaux comme la Perse ou la Chine<br />

possédaient leur propre organisation postale<br />

à grande échelle, formes de protoposte<br />

réservées soit aux pouvoirs politiques intérieurs,<br />

ou ouvertes à tous ceux ayant les<br />

moyens alphabétiques et économiques de<br />

s’en servir. En Occident, d’autres utilisateurs<br />

créent leurs propres réseaux d’acheminement<br />

de messages comme les pouvoirs<br />

locaux ou régionaux par les villes ou<br />

provinces autonomes ou encore le monde<br />

religieux à travers les universités et les monastères.<br />

Sous l’Ancien Régime, les relations<br />

bilatérales des pays, de frontières à<br />

frontières, n’oublient pas les affaires postales<br />

comme les douanes au cœur des diplomaties.<br />

<strong>No</strong>mbreux sont en effet les traités<br />

postaux entre deux pays régissant les<br />

tarifs postaux.<br />

Au fil du temps, les administrations<br />

des postes se structurent quasiment<br />

toutes en administration d’Etat, inti mement<br />

au régalien et à la conduite des pays<br />

avec l’érection des Etats-nations au<br />

XIX e siècle. Système complexe com posé<br />

de pans d’activités de bureau, d’industrie<br />

et de commerce, elles sont au croisement,<br />

à la fois vectrices et amplificatrices, des<br />

progrès de l’alphabétisation jusqu’à la<br />

Première Guerre mondiale, des conséquences<br />

de la révolution industrielle dans<br />

le sillage de la vapeur, du rail et du télégraphe,<br />

d’une nouvelle étape dans la<br />

mondialisation des échanges et de l’essor<br />

des administrations impérialistes vers<br />

leurs colonies en Extrême-Orient ou en<br />

Afrique.<br />

<strong>No</strong>uvelles tâches et possibilités<br />

de paiement<br />

Sur la base d’une activité originelle essentiellement<br />

liée au transport du courrier –<br />

et parfois de voyageurs dans les mallesposte<br />

payant très cher le droit de circuler<br />

au haut trot ou au galop sur les routes –,<br />

les postes élargissent le panel de leurs services.<br />

La distribution du courrier se démocratise<br />

en Europe avant 1850; l’objet<br />

«courrier» s’enrichit de la poste restante<br />

ou de la lettre recommandée. Il accepte de<br />

plus en plus, comme catégorie postale<br />

complémentaire, les journaux, les échantillons<br />

et les papiers d’affaires. Certaines<br />

postes décident de se charger des paquets<br />

dans leurs frontières, quand d’autres les<br />

délaissent à l’initiative privée. Surtout, le<br />

timbre-poste vient inverser le sens du<br />

paiement du port de la lettre, passant du<br />

50<br />

3/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Point de mire: Numérique<br />

Une profession d’avenir? La poste, autrefois pilier de l’Etat-nation, deviendra-t-elle une entreprise parmi d’autres?<br />

Et quelles seront ses tâches à l’avenir?<br />

Photo: Adobe Stock<br />

destinataire à l’expéditeur par l’affranchissement<br />

préalable. Il amène une<br />

double révolution: territoriale par l’uniformisation<br />

des territoires nationaux<br />

quant aux distances, et fiscale par une<br />

meilleure collecte du coût de l’acheminement.<br />

De plus, des prestations financières<br />

sont proposées aux usagers, du mandat-poste<br />

permettant la circulation de<br />

l’argent dématérialisé, aux comptes<br />

épargne ou de chèques. En France par<br />

exemple, le service public postal endosse<br />

ses caractéristiques juridiques en 1873.<br />

Quel avenir?<br />

Si le XX e siècle prolonge peu ou prou cet<br />

état de fait, la survenue du numérique<br />

vient questionner l’ambition de l’UPU de<br />

construire «un monde comme un seul territoire<br />

postal». Aux sujets des tarifs, taxes<br />

aériennes, de la normalisation du courrier,<br />

ou de circulation des fonds financiers,<br />

se sont ajoutées les conséquences<br />

de cette nouvelle technologie, dans le sillage<br />

de laquelle des entreprises privées<br />

actives à l’échelle mondiale font autant<br />

d’entrisme auprès de l’organisation<br />

qu’elles cherchent à torpiller les anciens<br />

opérateurs postaux.<br />

Se pose dorénavant la question de<br />

l’utilité de la poste, jadis valeur-étalon de<br />

la temporalité et de la matérialité des<br />

échanges. En France, la loi du 2 juillet 1990<br />

faisant évoluer le statut de La Poste d’une<br />

administration à une entreprise puis une<br />

société anonyme, a fixé des missions de<br />

service public qui semblent en voie d’obsolescence:<br />

le service universel du courrier,<br />

la contribution à l’aménagement du<br />

territoire, la distribution de la presse et<br />

l’accessibilité bancaire ne comptent que<br />

pour 20 % de ses recettes en 2022, quand<br />

80 % sont donc issues de services marchands,<br />

concurrentiels et diversifiés (services<br />

bancaires, colis, échanges numériques,<br />

logistique, services aux personnes,<br />

etc.). La question d’avenir sur l’utilité publique<br />

ou l’intérêt général de la poste, financés<br />

par la collectivité nationale, n’est<br />

pas renouvelée à l’aune des problématiques<br />

sociétales actuelles, alors que l’entreprise<br />

fait par ailleurs preuve d’audace<br />

dans sa diversification mercantile.<br />

A partir des années 1880, la Troisième<br />

République avait fait de La Poste un vecteur<br />

de citoyenneté grâce à la distribution<br />

de la presse pour diffuser une pluralité<br />

d’opinions, aux bureaux de poste accessibles<br />

pour s’informer et communiquer ...<br />

Les millenials sauront-ils trouver une<br />

autre utilité à la poste (ils l’utilisent parfois<br />

sans le savoir …), différente de celle<br />

dont ont profité les baby-boomers, alors<br />

qu’ils sont la première génération à ne<br />

plus en avoir cet usage traditionnel?<br />

Un des enjeux réside dans la façon<br />

dont les décideurs projetteront la poste<br />

comme continuatrice des liens entre les<br />

Hommes, entre et au sein de leurs différentes<br />

générations et de leurs territoires,<br />

dans un horizon instable à moyen terme.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/23 51


Perspectives<br />

Actualités de la médecine du voyage – prévention et suivi<br />

Les défis<br />

de la médecine<br />

du voyage<br />

Les frontières sont à nouveau ouvertes, l’envie de voyager est de retour.<br />

En revanche, la préparation minutieuse à un voyage dans une<br />

région à risque reste de mise. Et si des troubles apparaissent après le retour,<br />

il est vivement recommandé de consulter le spécialiste sans attendre.<br />

D r méd. Danielle Gyurech, PD Dr méd. Julian Schilling, Travel Clinic Zürich<br />

Un regard expert suffit parfois: la larva migrans est diagnostiquée par l’anamnèse et de visu. Le traitement est médicamenteux.<br />

Les mesures invasives sont inappropriées!<br />

Photo: màd<br />

52<br />

3/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Perspectives<br />

Dans notre travail quotidien au<br />

cabinet, nous voyons des personnes<br />

en bonne santé qui<br />

partent pour un périple,<br />

d’autres qui reviennent de voyage qui sont<br />

sérieusement atteintes, des cas relevant de<br />

la médecine générale après un voyage ainsi<br />

que des patients «normaux».<br />

Avant le départ<br />

La préparation du voyage porte généralement<br />

sur des thèmes tels que le paludisme et<br />

la protection contre les moustiques, les vaccinations<br />

et le contenu de la pharmacie de<br />

voyage.<br />

L’indication pour une prophylaxie antipaludique<br />

médicamenteuse dépend du<br />

risque d’être atteint de paludisme à Plasmodium<br />

falciparum et de la durée du voyage.<br />

Dans certaines régions d’Afrique, le risque<br />

est vingt fois plus élevé que dans de vastes<br />

régions de l’Asie du Sud-Est. De bonnes<br />

connaissances géographiques et l’information<br />

des voyageurs sur les itinéraires prévus<br />

(notamment l’altitude) facilitent la pose de<br />

l’indication. Le changement climatique représente<br />

aussi un défi, car le risque d’être<br />

atteint d’une maladie transmise par les<br />

moustiques risque de changer au cours des<br />

années à venir. Dans le cadre de la consultation,<br />

la protection appropriée contre les<br />

moustiques occupe une place importante,<br />

car les fièvres de dengue, de chikungunya et<br />

Zika continuent de se propager. La prophylaxie<br />

d’exposition par des vêtements imprégnés<br />

et un spray antimoustiques DEET à des<br />

concentrations de 40 à 50 % est toujours un<br />

sujet important.<br />

Les pénuries d’approvisionnement<br />

sont depuis longtemps un problème majeur<br />

pour différents vaccins et pour certains médicaments.<br />

La gestion des stocks incluant<br />

un inventaire hebdomadaire est donc essentielle<br />

dans la médecine des voyages. De plus<br />

en plus de cabinets médicaux, et depuis le<br />

COVID-19, de pharmacies proposent des<br />

vaccinations. Cette situation pose problème<br />

pour la médecine des voyages. La pose de<br />

l’indication pour la vaccination en fonction<br />

des itinéraires et de la durée du voyage est<br />

beaucoup plus complexe que l’on ne pourrait<br />

le penser. En conséquence, les erreurs<br />

sont fréquentes. Ceux qui pensent «Moi aussi,<br />

je peux faire un peu de médecine des<br />

voyages» se trompent.<br />

Le contenu de la pharmacie de voyage<br />

dépend du voyage prévu: plus la prise en<br />

charge médicale est mauvaise sur place,<br />

plus la pharmacie doit être complète. Il est<br />

important que les voyageurs puissent si possible<br />

se soigner eux-mêmes et ne dépendent<br />

pas de l’aide locale. La pharmacie comprendra<br />

par exemple un antibiotique à large<br />

spectre, une pommade antibiotique, une<br />

pommade efficace contre les démangeaisons<br />

ainsi que des doses uniques contre les<br />

cystites ou les mycoses vaginales. Sans oublier<br />

les moustiquaires qui seront de préférence<br />

carrées plutôt qu’en forme de tente.<br />

Pour ne pas devoir jeter quotidiennement<br />

les bouteilles PET, nous recommandons aux<br />

voyageurs d’emporter un filtre à eau.<br />

Après le retour<br />

Au retour, les voyageurs souffrent le plus souvent<br />

de troubles gastro-intestinaux qui disparaissent<br />

généralement spontanément.<br />

Dans le cas contraire, les patients nous consultent<br />

généralement après avoir effectué du<br />

tourisme médical à large échelle. Souvent, ils<br />

viennent après plusieurs con sul tations chez<br />

le médecin de famille en nous amenant des<br />

rapports TDM, IRM ou de coloscopies, alors<br />

que le diagnostic différentiel aurait déjà souvent<br />

pu être posé dans le cadre de l’anamnèse.<br />

En effet, quelques analyses de selles et/ou de<br />

laboratoire suffisent par exemple pour<br />

confirmer un cas suspecté de protozoaires ou<br />

helminthes et le traiter. Le plus important est<br />

de ne pas bricoler et d’envoyer le patient directement<br />

chez le spécialiste.<br />

En cas de fièvre après un voyage sans<br />

prophylaxie antipaludique dans une région<br />

à risque, elle doit être éclaircie de toute urgence!<br />

Même si le voyage remonte à un certain<br />

temps déjà. L’essentiel est de ne pas<br />

perdre de temps. Comme les frontières ont<br />

été rouvertes et que l’on peut voyager librement,<br />

les cas de paludisme et de dengue<br />

augmentent à nouveau. Cette éventualité ne<br />

doit pas être négligée, même si la fièvre s’accompagne<br />

d’un refroidissement. Attention:<br />

la plupart des cabinets médicaux n’ont pas<br />

de tests rapides en stock.<br />

Les problèmes dermatologiques figurent<br />

aussi parmi les questions fréquemment<br />

soulevées par les voyageurs. Il s’agit<br />

d’identifier les pathologies, que l’on ne découvre<br />

souvent qu’à un stade avancé dans<br />

les pays en développement, sur la base<br />

d’une présentation pathognomonique et de<br />

les traiter rapidement. Les puces chiques<br />

provoquent par exemple de très fortes démangeaisons<br />

qui peuvent durer plusieurs<br />

jours, ce qui est un motif de consultation<br />

fréquent après un voyage. Parfois, de nouvelles<br />

efflorescences n’apparaissent que<br />

plusieurs jours après l’exposition, ce qui incite<br />

les patients à penser que des puces se<br />

promènent sur leurs vêtements ou dans le<br />

lit. Les répulsifs habituels sont hélas inefficaces<br />

pour la prévention.<br />

La larva migrans est provoquée par des<br />

larves d’un parasite (ankylostome) chez les<br />

chiens et les chats. Ici, un simple regard suffit<br />

pour poser le diagnostic. L’application<br />

d’une pommade au mébendazole ou thiabendazole<br />

permet de traiter l’affection.<br />

Pourtant, ces deux produits thérapeutiques<br />

sont difficiles à obtenir. Si un traitement systémique<br />

s’avère nécessaire, l’ivermectine<br />

sera le premier choix ou alors l’albendazole.<br />

CAVE: cryothérapie ou autres mesures invasives!<br />

Comme pour la myiase, l’élimination<br />

chirurgicale de l’agent pathogène est considérée<br />

comme une erreur médicale.<br />

Outre le coup de soleil, les punaises, les<br />

dermatites allergiques, la gale ou la myiase,<br />

il y a parfois des diagnostics rares: un jeune<br />

homme s’est dernièrement présenté au cabinet<br />

pour un deuxième avis. Le service dermatologique<br />

d’une clinique n’avait pas été<br />

en mesure de diagnostiquer de visu une leishmaniose,<br />

ce qui avait provoqué un retard<br />

important dans la prise en charge.<br />

Maladies non liées aux voyages<br />

Il n’est pas rare qu’après un voyage, les patients<br />

souffrent de troubles généraux dont<br />

ils pensent qu’ils sont dus au voyage. D’une<br />

manière générale, il est important de garder<br />

la vue d’ensemble. Les carcinomes se manifestent<br />

par exemple souvent de manière atypique.<br />

Une anamnèse détaillée reste une<br />

fois de plus essentielle, car un diagnostic<br />

précoce peut être décisif pour le pronostic.<br />

Les maladies cardiovasculaires sont également<br />

fréquentes. Ainsi, une plongeuse<br />

ayant effectué plus de 1000 plongées a voulu<br />

ramener sa bouteille sur le bateau après une<br />

plongée et a fait une syncope. Lors d’un examen<br />

d’aptitude à la plongée, on a suspecté,<br />

lors de l’auscultation, que la patiente souffrait<br />

d’un foramen ovale perméable. Tous<br />

les médecins l’ayant examinée auparavant<br />

ne l’avaient pas décelé. Ce problème hémodynamique<br />

a pu être traité par la fermeture<br />

au moyen d’un disque.<br />

L’anamnèse correcte et la maîtrise des<br />

techniques d’examen manuelles en se servant<br />

des mains, des oreilles, de l’odorat et<br />

des yeux restent fondamentales non seulement<br />

dans la médecine des voyages, mais<br />

dans la médecine en général. Chez les jeunes<br />

collègues, nous sommes souvent surpris de<br />

voir que ces aptitudes sont remplacées par<br />

un diagnostic au moyen d’appareils qui<br />

s’avère souvent superflu. La collaboration<br />

interdisciplinaire et l’entretien d’un large<br />

réseau sont deux autres points essentiels à<br />

observer. Le vieil adage «à chacun son métier»<br />

reste donc plus que jamais d’actualité.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/23 53


Perspectives<br />

Aus der «Praxis»*<br />

Tendinopathien –<br />

häufige Diagnosen in<br />

der Handchirurgie<br />

Inga S. Besmens, Florian S. Frueh, Esin Rothenfluh, Marco Guidi und Maurizio Calcagni<br />

Klinik für Plastische Chirurgie und Handchirurgie, Universitätsspital Zürich, Zürich<br />

* Der Artikel erschien ursprünglich<br />

in der «Praxis» (2021); 110 (12): 667–672.<br />

Abbildung 1. Finkelstein-Test: Die Patientin / der<br />

Patient schliesst die Faust über ihrem / seinem<br />

Daumen, passive Ulnarduktion durch die<br />

untersuchende Person versursacht Schmerzen<br />

im Bereich des 1. Strecksehnenfachs.<br />

Abbildung 2. Das 1. Strecksehnenfach liegt<br />

am weitesten radial. Es führt die Sehnen des<br />

Musculus abductor pollicis longus (APL) und<br />

des Musculus extensor pollicis brevis. Der APL<br />

hat häufig mehrere Sehnenstreifen, manchmal<br />

ist das Fach zudem durch ein (fibro-) ossäres<br />

Septum unterteilt, das APL- und EPB-Sehne<br />

räumlich trennt.<br />

Abbildung 3. Circa 4 cm proximal des Lister­<br />

Tuberkels kreuzen die Sehnen des 1. SSF<br />

(Abductor pollicis longus, Extensor pollicis<br />

brevis) diejenigen des 2. SSF (Extensor carpi<br />

radialis longus et brevis).<br />

Schmerzhafte Erkrankungen der<br />

Sehnen an Handgelenk und<br />

Hand werden unter dem Oberbegriff<br />

«Tendinopathien» zusammengefasst<br />

und sind einer der häufigsten<br />

Gründe für das Aufsuchen einer Handchirurgin<br />

oder eines Handchirurgen. Tendinopathien<br />

können in jeder Sehne auftreten,<br />

oft in der Nähe des Ansatzes oder<br />

an anatomischen Engstellen. Repetitive<br />

Belastungen stehen in einem direkten<br />

Zusammenhang mit der Ausbildung von<br />

Tendinopathien [1]. Die Diagnose der Erkrankungen<br />

aus diesem Formenkreis<br />

kann in aller Regel klinisch gestellt werden<br />

[2]. Eine ergänzende Ultraschalluntersuchung<br />

objektiviert das Krankheitsbild<br />

für Handchirurg / in und Pati ent/in [3]. Der<br />

pathophysiologische Hintergrund dieser<br />

Erkrankungen kann viel fältig sein und<br />

reicht von «Überbeanspruchung» bis zu<br />

rheumatologischen Krankheitsbildern wie<br />

rheumatoider Arthritis, Gicht oder CPPD<br />

(Chondrokalzinose). Die meisten die ser<br />

Erkrankungen sprechen auf eine nichtoperative<br />

Behandlung an im Sinn einer<br />

Aktivitätsmodifikation, entzündungshemmenden<br />

Medikamenten, Handtherapie<br />

und Kortikosteroidinjek tionen [4]. Wenn<br />

die Symptome trotz Ausschöpfen der konservativen<br />

Massnahmen persistieren, ist<br />

zum Teil eine operative Therapie indiziert.<br />

Diese Operationen können typischerweise<br />

im ambulanten Rahmen unter WALANT<br />

(Wide Awake Local Anesthesia no Tourniquet)<br />

oder Lokalanästhesie durchgeführt<br />

werden. Je nach Ausdehnung des<br />

Befundes kann zudem postoperativ Handtherapie<br />

hilfreich für eine rasche Abheilung<br />

sein.<br />

Im Anschluss stellen wir ohne Anspruch<br />

auf Vollständigkeit häufige Erkrankungen<br />

aus diesem Formenkreis vor, mit<br />

denen wir in unserem handchirurgischen<br />

Alltag regelmässig konfrontiert sind.<br />

Tendovaginitis de Quervain<br />

Die Tendovaginitis de Quervain wurde<br />

erstmalig 1895 von dem Berner Chirurgen<br />

Fritz de Quervain beschrieben [5]. 35 Jahre<br />

später publizierte auch der Deutsche<br />

Heinrich Finkelstein eine Fallserie und<br />

beschrieb den klinischen Test zur Diagnosestellung<br />

der Tendovaginitis de Quervain,<br />

der auch heute noch nach dem Namensgeber<br />

als Finkelstein-Test zum Einsatz<br />

kommt (Abbildung 1) [6].<br />

Ausgelöst wird die Erkrankung durch<br />

eine Irritation der Sehnen des 1. SSF<br />

(Strecksehnenfachs) APL und EPB (Abductor<br />

pollicis longus und Extensor pollicis<br />

brevis) (Abbildung 2). Lokale Reibung<br />

in dem osteofibrösen Kanal des 1. SSF<br />

führt zu einer Schwellung und Induration<br />

des Retinaculum extensorum, welches<br />

das 1. SSF bedeckt, und einer lokalen Tenosynovitis<br />

um die genannten Sehnen.<br />

Durch die genannte Volumenzunahme<br />

am und im 1. SSF kommt es zu vermehrter<br />

Reibung. Der Prozess ist somit selbstverstärkend<br />

und die funktionelle Beeinträchtigung<br />

ist sekundär auf das gestörte<br />

Gleiten von APL und EPB innerhalb des<br />

verengten fibro-ossären Kanals zurückzuführen,<br />

was zu Schmerzen und ver­<br />

54<br />

3/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Perspectives<br />

Abbildung 4. Die Sehne des Musculus extensor pollicis longus läuft allein<br />

durch das vergleichsweise lang osteofibrös geführte 3. Strecksehnenfach<br />

ulnar des Tuberculum listeri.<br />

Abbildung 5. Im 4. Strecksehnenfach liegen die Sehnen des Musculus<br />

extensor digitorum und des Musculus extensor indices.<br />

minderter Bewegung führt [7]. Bestimmte<br />

anatomische Voraussetzungen können<br />

zudem die Entstehung einer Tendovaginitis<br />

de Quervain begünstigen. Bahm et al.<br />

beschrieben bei 60 % ihrer Patientinnen<br />

und Patienten eine Septierung des 1. SSF<br />

durch ein zusätzliches Septum [8]. Klinisch<br />

präsentiert sich die Tendovaginitis<br />

de Quervain üblicherweise mit Schmerzen<br />

über dem radialseitigen Handgelenk,<br />

verstärkt bei (belasteter) Exkursion des<br />

Daumens. Der Finkelstein-Test ist in der<br />

Regel positiv. Die Diagnose kann ergänzend<br />

durch eine Ultraschallbildgebung<br />

gesichert werden. Bei einer akuten Entzündung<br />

findet sich hier ein vermehrtes<br />

Dopplersignal, und proximal und distal<br />

des osteofibrösen Kanals können häufig<br />

Flüssigkeitskollektionen oder synovialitisches<br />

Gleitgewebe dargestellt werden [9].<br />

Die Behandlung erfolgt initial konservativ.<br />

Hier kommen Entlastung, Schienenruhigstellung,<br />

Handtherapie, nichtsteroidale<br />

Antirheumatika (NSAIDs) und /<br />

oder Kortikosteroidinjektionen in das<br />

1. Strecksehnenfach zum Einsatz [10]. Die<br />

Steroid injektionen erfolgen idealerweise<br />

Ultraschall-gestützt. Bei einem Scheitern<br />

der konservativen Massnahmen sollte eine<br />

Dekompression des 1. erfolgen, wobei<br />

je nach Präferenz der Operateurin / des<br />

Operateurs eine ein fache Eröffnung desselben<br />

oder aber eine Erweiterungsplastik<br />

durchgeführt werden kann. Diese schützt<br />

vor dem Risiko des postoperativen Luxierens<br />

der Sehnen aus dem 1. SSF bei Exkursion<br />

im Handgelenk. Bei beiden Operationsverfahren<br />

ist zwingend auf eine Schonung<br />

der Äste des Ramus super ficialis n.<br />

radialis zu achten sowie auf die vollständige<br />

Er öffnung eines möglicherweise<br />

separat angelegten EPB-Fachs. Auch im<br />

postoperativen Verlauf kann eine handtherapeutische<br />

Anbindung sinnvoll sein.<br />

Intersektionssyndrom<br />

Das Intersektionssyndrom ist gekennzeichnet<br />

durch radialseitige Handgelenksschmerzen,<br />

Schwellung, Druckempfindlichkeit<br />

und zum Teil ein Krepitieren<br />

ca. 4 cm proximal des Lister-Tuberkels<br />

(Abbildung 3). In diesem Bereich nämlich<br />

kreuzen die Sehnen des 1. SSF (APL und<br />

EPB) diejenigen des 2. SSF (Extensor carpi<br />

radialis longus et brevis) [11]. Das Syndrom<br />

ist typischerweise die Folge von repetitiven<br />

Tätigkeiten und kann so zum Beispiel<br />

bei Rudererinnen und Ruderern oder<br />

Tennisspielerinnen und Tennisspielern<br />

beobachtet werden [12]. Es handelt sich<br />

um eine klinische Diagnose. Neben den<br />

oben genannten Symptomen wird die<br />

Pronation gegen Widerstand typischerweise<br />

als schmerzhaft empfunden. Auch<br />

dieses Krankheitsbild kann durch eine<br />

fokussierte Ultraschalluntersuchung bestätigt<br />

werden. Hier findet sich klassisch<br />

ein peritendinöses Ödem und eine lokalisierte<br />

Synovialitis innerhalb der Sehnenscheiden<br />

am Kreuzungspunkt zwischen<br />

dem 1. und dem 2. SSF, mit Verlust der<br />

hyperechogenen Ebene zwischen den<br />

beiden Sehnengruppen [13]. Die Behandlung<br />

umfasst eine Kombination aus Aktivitätsmodifikation,<br />

vorüber gehender Ruhigstellung,<br />

Dehnungsübungen und entzündungshemmenden<br />

Medikamenten. In<br />

hartnäckigen Fällen können Steroidinjektionen<br />

in die Sehnenscheide des 2. SSF loco<br />

dolenti infiltriert werden [2].<br />

Extensor-pollicis-longus-<br />

Tenosynovitis<br />

Die Sehne des Musculus extensor pollicis<br />

longus läuft allein durch das vergleichsweise<br />

lang osteofibrös geführte 3. Strecksehnenfach<br />

ulnar des Tuberculum listeri<br />

(Abbildung 4). Eine Tendinitis oder Tendinose<br />

im 3. SSF ist selten und wird meist<br />

in Verbindung mit einer rheumatischen<br />

Erkrankung beobachtet [14]. Sehnenrupturen<br />

bei dieser Erkrankung sind vergleichsweise<br />

häufig, sodass die In dikation<br />

zur operativen Dekompression des 3. SSF<br />

und Vorverlagerung der Extensor-pollicis-longus(EPL)-Sehne<br />

grosszügig gestellt<br />

werden sollte. Bei Vorstellung klagen die<br />

Betroffenen über Schmerzen bei aktiver<br />

oder passiver Daumenexkursion und eine<br />

lokalisierte Schwellung sowie gegebenenfalls<br />

ein Krepitieren unmittelbar distal des<br />

Lister-Tuberkels. An dieser Lokalisation<br />

besteht nur eine eingeschränkte Durchblutung<br />

der EPL-Sehne; sie ist damit hier<br />

potenziell anfällig für ischämische Rupturen<br />

[15].<br />

Tenosynovitis des<br />

4. Streck sehnenfachs<br />

Die Tenosynovitis des 4. SSF ist häufig bei<br />

Personen mit rheumatoider Arthritis, sie<br />

kann allerdings auch ohne diese Grunderkrankung<br />

auftreten [16]. Die Betroffenen<br />

haben Schmerzen über dem 4. SSF sowie<br />

eine lokalisierte Druckdolenz und Schwellung<br />

(Abbildung 5). Die forcierte Extension<br />

des Handgelenks kann durch ein Im­<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/23 55


Perspectives<br />

pingement der Sehnen zu einer Schmerzexazerbation<br />

führen [4]. Die Therapie der<br />

Tenosynovitis des 4. SSF schliesst primär<br />

die üblichen konservativen Massnahmen<br />

wie Entlastung, Schienen ruhigstellung,<br />

lokal antiphlogistische Massnahmen und<br />

NSAIDs ein. Bei Beschwerdepersistenz<br />

kann die Therapie mit Steroidinjektionen<br />

eskaliert werden. Bei einem Scheitern der<br />

konservativen Massnahmen muss stets<br />

ein mechanischer Auslöser zum Beispiel<br />

durch anatomische Varianten ausgeschlossen<br />

werden [17]. Analog kann dann<br />

die chirurgische Therapie unter Behebung<br />

der Ursache und verbunden mit einer Syno<br />

vektomie erfolgen [18].<br />

Extensor-carpi-ulnaris-<br />

Tendinopathien<br />

Die Extensor-carpi-ulnaris(ECU)-Tendi no ­<br />

pathie ist einer der möglichen Gründe für<br />

ulnarseitige Handgelenkschmerzen (Abbildung<br />

6) [19]. Bestimmte Sportarten wie<br />

zum Beispiel Tennis können die Entstehung<br />

der Erkrankung begünstigen [15]. Die<br />

Erkrankten beklagen üblicherweise eine<br />

Schmerzhaftigkeit im Verlauf der ECU-<br />

Sehnen scheide und Schmerzen oder auch<br />

Schwäche bei Hand gelenksextension und<br />

Ulnardeviation gegen Widerstand. Das<br />

von Ruland und Hogan beschriebene<br />

ECU-Synergie-Manöver kann helfen, ECU­<br />

Beschwerden von intra artikulären Problematiken<br />

abzugrenzen (Abbildung 7) [20].<br />

Die Behandlung erfolgt primär konservativ<br />

durch Aktivitäts modifikation, NSAIDs,<br />

Entlastung und eine kurzfristige Ruhigstellung<br />

des Handgelenks. Eskalierend<br />

ist eine diagnostische/therapeutische Steroidinfiltration<br />

in die ECU-Sehnenscheide<br />

möglich. Therapierefraktäre Befunde können<br />

einer operativen Revision zugeführt<br />

werden. Diese erfolgt im Sinn eines Längszugangs<br />

mittig über dem 6. SSF unter<br />

Schonung des Ramus dorsalis n. ulnaris.<br />

Das 6. SSF wird exploriert, debridiert und<br />

Abbildung 6. Auf der Höhe des Ulnakopfes<br />

verläuft die ECU-Sehne durch einen fibro-ossären<br />

Tunnel, dem 6. Streckerkompartiment. Zum<br />

Schutz gegen Reibung ist sie hier in eine<br />

Synovialmembran gehüllt.<br />

56<br />

Abbildung 7. ECU-Synergietest: Die Patientin / der Patient stützt den Ellbogen in 90°-Flexion<br />

und voller Supination auf dem Untersuchungstisch ab. Das Handgelenk wird in neutraler Position<br />

gehalten, die Finger sind voll gestreckt. Die untersuchende Person fasst mit ihrer Hand den Daumen<br />

und die Langfiger der Patientin / des Patienten und palpiert mit der anderen Hand die ECU-Sehne.<br />

Die untersuchte Person abduziert dann den Daumen radial gegen Widerstand. Die Kontraktion<br />

sowohl des Flexor-carpi-ulnaris(FCU)- als auch des ECU-Muskels kann durch direkte Palpation<br />

bestätigt werden. Schmerzen entlang des dorso-ulnaren Aspekts des Handgelenks werden als<br />

positiver Test für eine ECU-Sehnenentzündung bewertet.<br />

Zusammenfassung<br />

Tendinopathien sind einer der häufigsten Gründe für das Aufsuchen einer Handchirurgin<br />

oder eines Handchirurgen. Die Diagnose der Erkrankungen aus diesem Formenkreis<br />

kann in aller Regel klinisch gestellt werden. Eine ergänzende Ultraschalluntersuchung<br />

hilft das Krankheitsbild zu objektivieren. Die meisten dieser Erkrankungen sprechen auf<br />

eine nicht-operative Behandlung an. Falls doch eine operative Behandlung nötig wird,<br />

kann diese in der Regel ambulant unter Lokalanästhesie erfolgen. Dieser Artikel gibt eine<br />

Übersicht über die häufigsten Tendinopathien an Hand und Handgelenk, ihre Diagnostik<br />

und Therapie.<br />

Schlüsselwörter: Handchirurgie, Tendinopathie, Sehnenscheidenentzündung, Ultraschall<br />

Abstract: Tendinopathies – Common Diagnoses<br />

in Hand Surgery<br />

Tendinopathies are among the most frequent reasons for consulting a hand surgeon. The<br />

diagnosis can usually be made clinically. A supplementary ultrasound examination helps<br />

to visualize the pathology. Most of these diseases respond to non-surgical treatment. If<br />

surgical treatment is necessary, it can usually be performed as an outpatient procedure<br />

under local anesthesia. This article provides an overview of the most common tendinopathies<br />

of the hand and wrist, their diagnosis and treatment.<br />

Keywords: Hand surgery, tendinopathies, tenosynovitis, ultrasound<br />

Résumé<br />

Les tendinopathies sont l’un des motifs les plus fréquents de consultation d’un chirurgien<br />

de la main. Le diagnostic des maladies de ce groupe peut généralement être établi cliniquement.<br />

Un examen échographique complémentaire permet d’objectiver le tableau<br />

clinique. La plupart de ces maladies répondent à un traitement non chirurgical. Si un<br />

traitement chirurgical est nécessaire, il peut généralement être effectué en ambulatoire<br />

sous anesthésie locale. Cet article donne un aperçu des tendinopathies les plus courantes<br />

de la main et du poignet, de leur diagnostic et de leur traitement.<br />

Mots-clés: Chirurgie de la main, tendovaginite, ténosynovite, échographie<br />

3/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Perspectives<br />

die Sehne synovektomiert. Studien konnten<br />

zeigen, dass ein Wiederverschluss des<br />

Retinaculums über der ECU-Sehne nicht<br />

mit einem erhöhten Instabilitätsrisiko<br />

oder Subluxationen einhergeht [21]. Unserer<br />

Meinung nach sollte intraoperativ eine<br />

klinische Prüfung im Hinblick auf die<br />

Subluxationstendenz der ECU-Sehne erfolgen<br />

und im Zweifel eine Rekonstruktion<br />

des Dachs des 6. Strecksehnenfachs<br />

er folgen.<br />

Flexor-carpi-radialis-<br />

Tendinopathien<br />

Die distale Insertions-nahe Anatomie der<br />

Flexor-carpi-radialis(FCR)-Sehne begünstigt<br />

aus mechanischen Gegebenheiten die<br />

Ausbildung eines lokalen Reizzustands.<br />

Die Sehne tritt am proximalen Rand des<br />

Trapeziums in einen osteofibrösen Kanal<br />

ein und ist vom Karpaltunnel durch ein<br />

derbes Septum getrennt, das an seinem<br />

distalen Rand als Umlenkpunkt für den<br />

M. flexor pollicis longus fungiert. Innerhalb<br />

des Tunnels nimmt die FCR-Sehne<br />

90 % des verfügbaren Raums ein und steht<br />

in direktem Kontakt mit der leicht aufgerauten<br />

Oberfläche des Trapeziums [22].<br />

De generative Veränderungen in den angrenzenden<br />

Gelenken inklusive Carpometacarpal(CMC)-1-und<br />

Scapho-Trapezio­<br />

Trapezoidal(STT)-Gelenk können eine<br />

Affek tion der Sehne bedingen [23]. Die<br />

Betroffenen beklagen Schmerzen im<br />

radiopalmaren Handgelenk, oft verbunden<br />

mit einer lokalen Schwellung (Abbildung<br />

8). Die belastete Flexion im Handgelenk<br />

insbesondere in Radialduktion<br />

verstärkt die Schmerzen. Differenzialdiagnostisch<br />

muss bei diesem Krankheitsbild<br />

bei Fehlen eines auslösenden Traumas<br />

vor allem an Ganglien und degenerative<br />

Veränderungen im Daumensattelgelenk<br />

oder STT-Gelenk gedacht werden, wobei<br />

die beiden Letztgenannten gleichzeitig<br />

Auslöser der FCR-Tendinopathie sein<br />

können. Eine fokussierte Ultraschalluntersuchung<br />

gibt hier rasch diagnostische<br />

Sicherheit. Die konventionell-radiologische<br />

Bildgebung kann zudem das Ausmass<br />

von etwaigen degenerativen Veränderungen<br />

quantifizieren. Auch bei dieser<br />

Tendinopathie kommen therapeutisch<br />

primär die üblichen konservativen Massnahmen<br />

zum Einsatz. Steroid infil trationen<br />

sind möglich, es muss aber beachtet<br />

werden, dass diese eine Sehnenruptur<br />

auslösen können. Die Sehnenruptur geht<br />

typischerweise mit einer relevanten Beschwerdelinderung<br />

einher, das funktionelle<br />

Defizit ist meist gering [4].<br />

Abbildung 8. Der Musculus flexor carpi radialis<br />

verläuft in einer langen Sehne schräg über die<br />

Ulna zum radialseitigen Handgelenk. Die Sehne<br />

ist die radialste Sehne, die wir proximal des<br />

Handgelenks im Oberflächenrelief des Unterarms<br />

sehen. Die Sehne tritt am proximalen Rand<br />

des Trapeziums in einen fibrös-knöchernen<br />

Kanal ein und ist vom Karpaltunnel durch ein<br />

derbes Septum getrennt, das an seinem distalen<br />

Rand als Umlenkpunkt für den M. flexor pollicis<br />

longus fungiert. Sie setzt an der Basis des<br />

Metacarpale II an.<br />

Persistierende Beschwerden nach<br />

Ausschöpfung der konservativen Massnahmen<br />

können ein operatives Debridement<br />

rechtfertigen, insbesondere wenn<br />

die Röntgen bilder eine erhebliche ossäre<br />

Einengung des FCR-Kanals suggerieren.<br />

In diesen Fällen schützt die frühzeitige<br />

Dekompression vor einer Sehnenruptur<br />

[24].<br />

Tendovaginitis stenosans<br />

Die Tendovaginitis stenosans, der Triggerfinger,<br />

ist die häufigste Sehnenpathologie<br />

an der Hand. Sie betrifft etwa 2 % der Bevölkerung<br />

[25], wobei Frauen ein 2- bis<br />

6-fach höheres Erkrankungsrisiko haben<br />

[26]. Am häufigsten sind Daumen und<br />

Key messages<br />

– Tendinopathien sind häufig.<br />

– Die Diagnose kann in aller Regel<br />

klinisch gestellt werden.<br />

– Ultraschalluntersuchungen<br />

helfen, die Erkrankung zu<br />

objektivieren.<br />

– In der Regel sollte primär eine<br />

nicht-operative Behandlung<br />

erfolgen.<br />

– Falls eine operative Behandlung<br />

nötig wird, kann diese in der<br />

Regel ambulant in Lokalanästhesie<br />

erfolgen.<br />

Abbildung 9. Auf der Höhe des Ulnakopfes<br />

verläuft die ECU-Sehne durch einen fibro-ossären<br />

Tunnel, dem 6. Streckerkompartiment. Zum<br />

Schutz gegen Reibung ist sie hier in eine<br />

Synovialmembran gehüllt.<br />

Ringfinger betroffen [27]. Überlastung,<br />

Trauma, Diabetes und das gleichzeitige<br />

Vorhandensein eines Karpaltunnelsyndroms<br />

sind allesamt Risikofaktoren für<br />

die Entwicklung einer Tendovaginitis stenosans<br />

[28]. Verän derungen sowohl im<br />

A1-Ringband als auch an Flexor- digi torum-superficialis<br />

(FDS)- und Flexor-digitorum-profundus(FDP)-Sehnen<br />

führen zu<br />

dem relativen Engnis, die der Erkrankung<br />

zugrunde liegt. Die Betroffenen beklagen<br />

Schmerzen über dem A1-Ringband, zum<br />

Teil verbunden mit lokaler Schwellung<br />

und einem Krepitieren bei Exkursion des<br />

Fingers (Abbildung 9). Das sogenannte<br />

Triggern oder Schnappen des Fingers entsteht<br />

bei der Beugung des Fingers, wenn<br />

lokal Volumen-vergrösserte Beugesehnen<br />

an der spezifischen anatomischen Region<br />

der FDS-Bifurkation auf das verdickte<br />

A1-Ringband treffen und hier anstehen<br />

[29]. Der akute Triggerfinger kann mit lokaler<br />

Ruhigstellung, Kühlung und NSAIDs<br />

behandelt werden. Bei bleibenden Beschwerden<br />

sollte eine Steroidinfiltration<br />

im Bereich des A1-Ringbands erfolgen<br />

[30]. Innerhalb eines Nachbehandlungszeitraums<br />

von sechs Monaten sehen wir<br />

eine Erfolgsrate von 57 % nach einer einzi­<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/23 57


Perspectives<br />

gen Injektion und von 86 % nach einer<br />

zweiten Injektion [31]. Bei Beschwerdepersistenz<br />

nach zweimaliger Steroidinfiltration<br />

ist die offene Spaltung des A1-Ringbands<br />

der Goldstandard mit einer Erfolgsrate<br />

von 99 % [32].<br />

Im Artikel verwendete Abkürzungen<br />

APL Abductor pollicis longus<br />

ECU Extensor carpi ulnaris<br />

EPB Extensor pollicis brevis<br />

EPL Extensor pollicis longus<br />

FCR Flexor carpi radialis<br />

FDS Flexor digitorum superficialis<br />

NSAIDs Nichtsteroidale Antirheumatika<br />

SSF Strecksehnenfach<br />

STT Scapho-trapezio-trapezoidal<br />

Historie<br />

Manuskript akzeptiert: 18.06.2021<br />

Interessenskonflikte<br />

Es bestehen keine Interessenskonflikte.<br />

Dr. med. Inga Besmens<br />

Klinik für Plastische Chirurgie und<br />

Handchirurgie<br />

Universitätsspital Zürich<br />

Rämistrasse 100<br />

8091 Zürich<br />

inga.besmens@usz.ch<br />

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58<br />

3/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


Perspectives<br />

Le lieu particulier<br />

Entre le ciel et l’Aar<br />

Bianca Molnar, membre de la rédaction du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong><br />

Photo: màd<br />

Lorsque je suis arrivée à Berne<br />

pour la première fois, je ne<br />

savais pas où se trouvait le<br />

centre-ville. Depuis la gare,<br />

j’ai tourné à gauche, puis j’ai rebroussé<br />

chemin et pris le bus en direction de<br />

l’Hôpital de l’Ile. Mon premier entretien<br />

d’embauche s’est déroulé de manière<br />

très spontanée, on m’a dit de «passer sans<br />

autre» et, une fois sur place, de prévenir<br />

le secrétariat. Je suis ensuite allée à la<br />

découverte de la ville de Berne, mais je<br />

l’ai trouvée un peu ennuyeuse. En somme,<br />

ni la ville ni le poste ne m’emballaient.<br />

Mais au cours des mois suivants, j’ai<br />

commencé à penser que je pourrais me<br />

sentir bien ici, que cette ville à taille<br />

humaine me servirait de tremplin vers ma<br />

vie d’adulte.<br />

Ma candidature et l’embauche qui a<br />

suivi remontent maintenant à douze ans.<br />

Je ne sais plus quand j’ai découvert la<br />

Münsterplattform. Mais je me souviens<br />

d’un moment où j’étais assise là et où<br />

j’ai senti que j’étais au bon endroit.<br />

En été, la plateforme – également<br />

surnommée «Platte» ou «Pläfe» – est un<br />

lieu de retraite idéal loin de l’agitation<br />

de la ville: derrière les portes en fonte,<br />

le vent bruisse à travers les cimes verdoyantes<br />

des arbres, les boules de pétanque<br />

roulent sur le gravier, étincellent<br />

au soleil et s’entrechoquent dans un<br />

puissant «clac», animé de discussions<br />

feutrées sur l’issue de la partie. Des<br />

hommes, pour la plupart torses nus,<br />

font rebondir des balles de ping-pong<br />

avec désinvolture tout en discutant du<br />

quotidien de leurs voix fortes. On entend<br />

au loin le clic d’une canette de bière.<br />

J’aime m’asseoir sur un banc avec<br />

un livre, enlever mes sandales et sentir<br />

la pelouse sous mes pieds, délicatement<br />

chauffée par le soleil, en sirotant un<br />

Aperol Spritz du kiosque «Einstein au<br />

jardin». Puis je laisse mon esprit vagabonder.<br />

Les sons fusent de toutes parts,<br />

le grondement de l’Aar loin en contrebas<br />

du Schwellenmätteli se mêle aux discussions<br />

et aux rires des adultes, les cris<br />

amusés des enfants se répandent avec,<br />

en écho, le coup retentissant de la<br />

cloche de la cathédrale.<br />

On oublie alors que cet endroit était<br />

un cimetière il y a des centaines d’années.<br />

Aujourd’hui, on y célèbre la vie, encore<br />

plus depuis qu’un stand de grillades<br />

grecques s’y est installé il y a quelques<br />

années.<br />

Il a également servi de décor à une<br />

scène du film «Dällebach Kari» de 1970,<br />

où Kari et son amour de jeunesse Annemarie<br />

sont assis sur l’un des bancs et<br />

parlent de l’avenir. Le nombre d’années<br />

qui se sont écoulées depuis est inscrit<br />

sur l’arbre à côté du banc.<br />

J’y ai également créé de nombreux<br />

souvenirs, marqués par des rires et des<br />

discussions interminables entre amis,<br />

des soirées à observer les étoiles et<br />

l’émergence de nouvelles idées. Mon<br />

histoire se mêle aux autres histoires que<br />

cet endroit a vu naître.<br />

Je suis pleinement satisfaite de mes<br />

débuts dans la «vraie vie». Et lorsque je<br />

fais la queue au kiosque et que l’Aar aux<br />

eaux turquoise semble littéralement<br />

remplir les cadres des fenêtres panoramiques,<br />

je me dis que j’adorerais me<br />

délecter de cette vue depuis le salon de<br />

mon prochain appartement.<br />

Bianca Molnar<br />

est membre de la<br />

rédaction du <strong>Journal</strong><br />

<strong>asmac</strong> depuis 2021.<br />

Après avoir travaillé en<br />

radiologie, en psychiatrie<br />

d’adultes, d’enfants<br />

et d’adolescents<br />

ainsi qu’en éthique médicale, elle a<br />

occupé en dernier lieu le poste de cheffe<br />

de clinique intérimaire en radiologie.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/23 59


mediservice<br />

Boîte aux lettres<br />

Escroquerie en ligne:<br />

trop bon pour être vrai<br />

Les fausses boutiques sont<br />

des sites web de vente mis en<br />

ligne à des fins frauduleuses.<br />

Il s’agit généralement de<br />

prétendus commerçants qui prennent<br />

des commandes, exigent un paiement<br />

d’avance et ne livrent pas le produit<br />

ou fournissent un article d’une qualité<br />

inférieure, par exemple une contrefaçon,<br />

au lieu de la marchandise initialement<br />

proposée.<br />

L’un des risques les plus courants<br />

lorsque l’on fait des achats en ligne est<br />

la perte directe d’argent. Cette perte<br />

se produit classiquement lorsque je paie<br />

quelque chose avant d’avoir reçu la<br />

contrepartie, en général la marchandise<br />

commandée. Les pertes d’argent indirectes<br />

surviennent lorsque les marchandises<br />

commandées ne correspondent<br />

pas à ce que l’on attendait, par exemple<br />

en cas d’erreur de livraison ou de<br />

livraison partielle, ou lorsque les marchandises<br />

sont défectueuses.<br />

Il y a une règle d’or: il faut se méfier<br />

des offres qui sont trop belles pour être<br />

vraies. Lorsqu’un produit est proposé sur<br />

un site web à un prix nettement inférieur<br />

à la moyenne du marché, il convient<br />

d’être prudent et de vérifier certaines<br />

données de cette boutique en ligne avant<br />

de passer commande.<br />

En outre, il faut examiner de plus<br />

près les photos des produits. Une boutique<br />

en ligne sérieuse attache une<br />

grande importance à la netteté et à la<br />

clarté des illustrations, généralement<br />

photographiées sous une même série.<br />

Il faut être prudent lorsque les photos<br />

des articles sont assemblées n’importe<br />

comment et de qualité variable.<br />

Enfin, méfiez-vous si la boutique en<br />

ligne n’accepte que les paiements<br />

d’avance par virement ou carte de crédit.<br />

Dans ce cas, mieux vaut vérifier les<br />

témoignages d’autres acheteurs.<br />

Comment reconnaître les boutiques<br />

en ligne frauduleuses?<br />

C’est très difficile, d’autant que les sites<br />

contrefaits ressemblent de plus en plus<br />

aux sites originaux. Cela dit, la vérification<br />

de certains points permet de déterminer<br />

la fiabilité d’une boutique:<br />

• Vérifier l’URL de la boutique:<br />

les escrocs inversent ou échangent<br />

souvent des lettres de manière si subtile<br />

que le consommateur les corrige<br />

automatiquement en les lisant,<br />

p. ex.: https://galaxius.ch/ ou https://<br />

amozon.fr/.<br />

• Les offres proposées sont-elles<br />

incroyablement avantageuses?<br />

En cas de doute, mieux vaut renoncer<br />

à cette «affaire en or»: le risque<br />

d’acheter des contrefaçons est bien<br />

trop élevé.<br />

• Le site web affiche-t-il des<br />

«Mentions légales»?<br />

Est-il possible d’identifier clairement<br />

le vendeur? Ses coordonnées sont-elles<br />

mentionnées sur le site? En Suisse,<br />

les pages Internet des boutiques en<br />

ligne doivent comporter des données<br />

de contact en plus de l’impressum.<br />

• Parcourir les conditions générales:<br />

faites l’effort de lire les petits caractères,<br />

au moins pour connaître les modalités<br />

de retour, les délais de livraison, etc.<br />

Si les informations ne sont pas claires,<br />

lâchez l’affaire!<br />

Photos: màd<br />

60<br />

3/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


mediservice<br />

• Les textes affichés par la boutique<br />

sont-ils correctement rédigés?<br />

Ou bien truffés de fautes de grammaire<br />

et d’orthographe?<br />

Quelle est la différence entre<br />

http:// et https://?<br />

Ce qui différencie ces deux désignations<br />

de site, c’est la transmission de manière<br />

sécurisée des informations saisies, par<br />

exemple sur un formulaire en ligne.<br />

L’absence de «s» signifie qu’en cas de<br />

paiement par carte de crédit, les données<br />

saisies par l’acheteur sont transmises<br />

telles quelles, sans cryptage, de sorte<br />

qu’elles pourraient être interceptées et<br />

volées par des pirates informatiques.<br />

Si la boutique possède une adresse<br />

«https», le consommateur peut partir du<br />

principe que ses données sont cryptées<br />

et donc transmises de manière sûre.<br />

Lea Baumann Hahn,<br />

responsable Market Management<br />

chez AXA-ARAG<br />

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Pour toute question complémentaire,<br />

n’hésitez pas à vous adresser à<br />

votre interlocuteur chez mediservice<br />

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031 350 44 22, ou par e-mail à l’adresse<br />

suivante: info@mediservice-vsao.ch.<br />

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besticht durch eine einfache, übersichtliche Bedienung und klaren<br />

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vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/23 61


mediservice<br />

La relaxation<br />

musculaire<br />

progressive<br />

Avec un quotidien mouvementé et des agendas surchargés,<br />

il devient de plus en plus important de s’octroyer des pauses détente ...<br />

pour le corps et pour l’esprit. Apprenez à lâcher prise depuis<br />

votre canapé grâce à la relaxation musculaire progressive.<br />

Benedikt Nann est titulaire d’un MSc en sport et d’un MA en sciences humaines, management et droit du sport<br />

Photos: Adobe Stock; màd<br />

62<br />

3/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


mediservice<br />

Facile à mettre en pratique, la<br />

relaxation musculaire progressive<br />

est une technique aux résultats<br />

éloquents, qui consiste à<br />

contracter un groupe de muscles précis le<br />

plus possible pendant quelques secondes,<br />

avant de relâcher la tension et de passer à<br />

une autre zone musculaire pour répéter<br />

l’exercice.<br />

La relaxation musculaire progressive<br />

permet de se détendre peu à peu et d’évacuer<br />

le stress. Au fil des exercices, vous apprenez<br />

à prendre conscience des zones de<br />

tensions de votre corps et à relaxer de manière<br />

ciblée les muscles crispés.<br />

Un cadre propice<br />

– Choisissez un endroit calme et agréablement<br />

tempéré et installez-vous confortablement<br />

sur une chaise ou votre canapé<br />

ou allongez-vous sur un tapis de gymnastique.<br />

– Détendez-vous en pratiquant quelques<br />

respirations profondes (trois secondes<br />

d’inspiration pour cinq secondes d’expiration<br />

par exemple). Fermez les yeux si<br />

vous le souhaitez.<br />

– Prenez conscience de vos différents<br />

muscles. Décrispez vos mâchoires inférieure<br />

et supérieure de manière à ce<br />

qu’elles ne se touchent plus et gardez<br />

vos mains décontractées, paume légèrement<br />

creusée.<br />

– Une fois que vous avez trouvé une position<br />

confortable, commencez une série<br />

d’exercices de contracter-relâcher.<br />

Une relaxation graduelle<br />

L’approche est progressive. Pour cela,<br />

contractez le groupe de muscles visé en<br />

maintenant la plus grande tension possible<br />

pendant sept à dix secondes. Puis<br />

relâchez en expirant longuement et focalisez-vous<br />

durant 30 secondes au minimum<br />

sur l’effet relaxant qui se diffuse.<br />

Répétez l’exercice si vous le souhaitez.<br />

Pour lâcher prise petit à petit, il est recommandé<br />

d’effectuer les exercices dans<br />

l’ordre suivant:<br />

1. Mains et avant-bras<br />

Pliez légèrement votre bras droit et formez<br />

un poing. Contractez les muscles de la<br />

main et de l’avant-bras aussi fort que possible,<br />

puis relâchez la tension et intériorisez<br />

la sensation de détente qui se propage.<br />

Répétez l’exercice avec le côté gauche,<br />

puis avec les deux mains et les deux avantbras.<br />

2. Visage<br />

Froncez vos sourcils le plus possible, serrez<br />

vos mâchoires avec précaution et pincez<br />

vos lèvres, puis contractez les muscles<br />

de vos joues et gonflez vos narines. Relâchez<br />

ensuite la tension et laissez-vous porter<br />

par la sensation de bien-être qui se diffuse.<br />

3. Epaules et nuque<br />

Haussez les épaules le plus haut possible<br />

et contractez fortement les muscles de<br />

votre nuque en faisant pression contre le<br />

sol ou le dossier de votre chaise. Relâchez<br />

la tension et sentez l’effet de relaxation<br />

vous envahir.<br />

4. Dos et abdomen<br />

Contractez les muscles de votre dos le long<br />

des vertèbres lombaires et thoraciques en<br />

rentrant votre ventre le plus possible. Puis<br />

relâchez et sentez comment votre tronc se<br />

détend.<br />

5. Fessiers et jambes<br />

Commencez avec une jambe. Soulever les<br />

orteils tout en pressant le talon contre le<br />

sol, le genou légèrement plié. Contractez<br />

les muscles de la fesse, de la cuisse et de la<br />

partie inférieure de la jambe. Relâchez et<br />

détendez-vous, avant de répéter l’exercice<br />

avec l’autre jambe, puis avec les deux<br />

jambes en même temps.<br />

mediservice vsao-<strong>asmac</strong><br />

et CONCORDIA<br />

mediservice vsao-<strong>asmac</strong> entretient<br />

une étroite collaboration avec<br />

l’assureur-maladie et de prévoyance<br />

CONCORDIA depuis de nombreuses<br />

années. En votre qualité de membres<br />

de mediservice vsao-<strong>asmac</strong>, vous<br />

bénéficiez de conditions préférentielles<br />

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Conseil aux assurés<br />

par l’auteur<br />

L’auteur répond aux questions que les<br />

assuré∙e∙s de CONCORDIA lui envoient<br />

à fitness@concordia.ch concernant le<br />

fitness et l’activité physique.<br />

7. Pour conclure<br />

Restez immobile en position assise ou<br />

couchée et focalisez-vous sur votre respiration.<br />

Ressentez comme tout votre corps<br />

est détendu. Puis étirez-vous doucement<br />

et bougez les différentes parties de votre<br />

corps. Si vous avez effectué les exercices<br />

allongé·e au sol, roulez sur le côté droit et<br />

restez un moment dans cette position latérale<br />

avant de vous lever.<br />

Voilà, c’est à vous de jouer.<br />

Bonne détente!<br />

Cet article est publié avec l’aimable autorisation<br />

du magazine clientèle CARE de CONCORDIA.<br />

6. Tous les muscles<br />

Pour finir, contractez simultanément tous<br />

les muscles de votre corps. Relâchez ensuite<br />

brusquement la tension.<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/23 63


mediservice<br />

Qui paye en cas d’absence<br />

pour maladie?<br />

Stefan Z. suit une formation continue de médecin-assistant à l’hôpital A.<br />

Il a un contrat de travail limité à un an; dans environ deux mois,<br />

il est prévu qu’il change d’hôpital – ce sera la dernière étape de sa formation.<br />

D’un jour à l’autre, il s’absente de son travail pour cause de maladie.<br />

Rafael Girbés, directeur des ventes innova Versicherungen AG<br />

Que ce soit sur le plan personnel<br />

ou professionnel, tout va<br />

bien pour Stefan Z.; depuis<br />

quelques mois, il est papa<br />

d’une petite fille. C’est alors<br />

que Stefan Z. s’absente de son poste de travail<br />

en raison d’une hernie discale; impossible<br />

d’échapper à une opération. Il ignore<br />

combien de temps durera sa convalescence.<br />

Il devient alors brusquement difficile<br />

pour Stefan Z. et sa famille de planifier leur<br />

avenir à court terme. Le médecin-chef du<br />

service de chirurgie informe Stefan Z. qu’il<br />

doit s’attendre à une période de convalescence<br />

et à une incapacité de travail d’au<br />

moins cinq mois. C’est un choc pour le<br />

médecin-assistant en devenir. Comment<br />

pourra-t-il poursuivre sa formation continue?<br />

Par chance, aucun souci financier ne<br />

s’ajoute pour le moment à ses préoccupations<br />

professionnelles. L’hôpital continue<br />

à lui verser son salaire – conformément à<br />

l’obligation légale de maintien du salaire<br />

en vigueur – jusqu’à la fin des rapports de<br />

travail, dans deux mois.<br />

Comme il a heureusement conclu une<br />

assurance perte de gain avec délai d’attente<br />

variable, son assureur prend en<br />

charge sa perte de salaire pendant les trois<br />

mois restants de sa convalescence. Ainsi,<br />

son niveau de vie économique est assuré<br />

jusqu’à ce qu’il soit à nouveau capable de<br />

travailler, et lui et sa famille sont préservés<br />

des difficultés financières.<br />

Quand il prendra son nouveau poste,<br />

Stefan Z. devra vérifier s’il doit adapter son<br />

assurance d’indemnités journalières aux<br />

nouvelles conditions de travail (salaire<br />

brut, maintien du salaire en cas de maladie<br />

et d’accident, etc.). De sorte qu’à l’avenir,<br />

son niveau de vie financier soit tout autant<br />

assuré en cas d’incapacité de travail.<br />

Si l’incapacité de travail avait été due<br />

à un accident, ce serait alors les dispositions<br />

de la LAA (loi fédérale sur l’assurance-accidents<br />

obligatoire) qui s’appliqueraient.<br />

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mediservice vsao-<strong>asmac</strong> et innova<br />

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Ensemble, mediservice vsao-<strong>asmac</strong> et<br />

innova ont mis au point une assurance<br />

perte de gain unique en son genre,<br />

qui s’adapte au maintien du salaire par<br />

l’employeur/hôpital et garantit que<br />

le revenu est assuré pendant les deux<br />

premières années d’une incapacité<br />

de travail.<br />

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64<br />

3/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


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Medpension assure une gestion sûre et<br />

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de l’avoir-épargne des assurés actifs avec<br />

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Medpension 2.50% 3.70%<br />

Taux minimal LPP 1.00% 1.00%<br />

Excellent degré de couverture<br />

2022 Moyenne 5 ans<br />

Medpension 108.2% 115.0%<br />

Moniteur Swisscanto CP 105.6% * 113.3%<br />

Rendement attrayant<br />

2022 Moyenne 5 ans<br />

Medpension -9.22% 2.54%<br />

UBS Performance des CP -9.08% 2.14%<br />

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Medpension est une organisation partenaire de l’Association suisse<br />

T +41 31 560 77 77, F +41 31 560 77 88<br />

des médecins assistant(e)s et chef(fe)s de clinique (<strong>asmac</strong>).<br />

info@medpension.ch, www.medpension.ch<br />

vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 3/23 65


Impressum<br />

Adresses de contact des sections<br />

N o 3 • 42 e année • Juin <strong>2023</strong><br />

Editeur<br />

AG<br />

VSAO Sektion Aargau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />

tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />

mediservice vsao-<strong>asmac</strong><br />

Bollwerk 10, case postale, 3001 Berne<br />

Téléphone 031 350 44 88<br />

journal@<strong>asmac</strong>.ch, journal@vsao.ch<br />

www.<strong>asmac</strong>.ch, www.vsao.ch<br />

Sur mandat de l’<strong>asmac</strong><br />

Rédaction<br />

Catherine Aeschbacher (rédactrice en chef),<br />

Kerstin Jost, Fabian Kraxner, Maya Cosentino,<br />

Bianca Molnar, Patricia Palten, Léo Pavlopoulos,<br />

Lukas Staub, Anna Wang<br />

Comité directeur <strong>asmac</strong><br />

Angelo Barrile ( président), <strong>No</strong>ra Bienz<br />

(vice- présidente), Severin Baerlocher,<br />

Christoph Bosshard (invité permanent),<br />

Marius Grädel, Patrizia Kündig, Richard<br />

Mansky, Gert Printzen, Svenja Ravioli,<br />

Patrizia Rölli, Martin Sailer, Jana Siroka,<br />

Clara Ehrenzeller (swimsa)<br />

Impression et expédition<br />

Stämpfli SA, entreprise de communication,<br />

Wölflistrasse 1, 3001 Berne, tél. 031 300 66 66,<br />

info@staempfli.com, www.staempfli.com<br />

BL/BS<br />

VSAO Sektion beider Basel, Geschäftsleiterin und Sekretariat:<br />

lic. iur. Claudia von Wartburg, Advokatin, Hauptstrasse 104,<br />

4102 Binningen, tél. 061 421 05 95, fax 061 421 25 60,<br />

sekretariat@vsao-basel.ch, www.vsao-basel.ch<br />

BE VSAO Sektion Bern, Schwarztorstrasse 7, 3007 Berne, tél. 031 381 39 39,<br />

info@vsao-bern.ch, www.vsao-bern.ch<br />

FR ASMAC section fribourgeoise, Sanae Chemlal, Rue du Marché 36,<br />

1630 Bulle, presidence@asmaf.ch<br />

GE Associations des Médecins d’Institutions de Genève, case postale 23,<br />

Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4, 1211 Genève 14, amig@amig.ch, www.amig.ch<br />

GR<br />

JU<br />

NE<br />

VSAO Sektion Graubünden, Kornplatz 2, 7000 Coire, Samuel B. Nadig,<br />

lic. iur. HSG, RA Geschäftsführer/Sektionsjurist, tél. 081 256 55 55,<br />

info@vsao-gr.ch, www.vsao-gr.ch<br />

ASMAC section Jura, 6, Bollwerk 10, 3001 Berne, secretariat@<strong>asmac</strong>.ch,<br />

031 350 44 88<br />

ASMAC section neuchâteloise, Joël Vuilleumier, avocat,<br />

Rue du Musée 6, case postale 2247, 2001 Neuchâtel,<br />

tél. 032 725 10 11, vuilleumier@valegal.ch<br />

SG/AI/AR VSAO Sektion St. Gallen-Appenzell, Bettina Surber, Oberer Graben 44,<br />

9000 St-Gall, tél. 071 228 41 11, fax 071 228 41 12,<br />

Surber@anwaelte44.ch<br />

Maquette<br />

Oliver Graf<br />

Illustration de la page de couverture<br />

Stephan Schmitz<br />

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Zürichsee Werbe AG, Fachmedien,<br />

Markus Haas, Laubisrütistrasse 44, 8712 Stäfa<br />

Téléphone 044 928 56 53<br />

E-mail vsao@fachmedien.ch<br />

SO<br />

TI<br />

TG<br />

VSAO Sektion Solothurn, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />

tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />

ASMAC Ticino, Via Cantonale 8-Stabile Qi, 6805 Mezzovico-Vira,<br />

segretariato@<strong>asmac</strong>t.ch<br />

VSAO Sektion Thurgau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />

tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />

Tirage<br />

Exemplaires imprimés: 22 500<br />

Certification des tirages par la REMP/FRP<br />

2022: 21 679 exemplaires<br />

Fréquence de parution: 6 numéros par année<br />

L’abonnement est inclus dans la contribution<br />

annuelle pour les membres de l’<strong>asmac</strong><br />

ISSN 1422-2086<br />

L’édition n o 4/<strong>2023</strong> paraîtra en<br />

août <strong>2023</strong>. Sujet: Sauvage.<br />

© <strong>2023</strong> by <strong>asmac</strong>, 3001 Berne<br />

Printed in Switzerland<br />

VD<br />

VS<br />

ASMAV, case postale 9, 1011 Lausanne-CHUV,<br />

asmav@asmav.ch, www.asmav.ch<br />

ASMAVal, p.a. Maître Valentine Gétaz Kunz,<br />

Ruelle du Temple 4, CP 20, 1096 Cully, contact@asmaval.ch<br />

Suisse centrale (LU, ZG, SZ, GL, OW, NW, UR)<br />

VSAO Sektion Zentralschweiz, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />

Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />

tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />

ZH/SH<br />

VSAO ZH/SH, RA lic. iur. Susanne Hasse,<br />

Geschäftsführerin, <strong>No</strong>rdstrasse 15, 8006 Zurich, tél. 044 941 46 78,<br />

susanne.hasse@vsao-zh.ch, www.vsao-zh.ch<br />

Publication<strong>2023</strong><br />

CIBLÉ<br />

COMPÉTENT<br />

TRANSPARENT<br />

Label de qualité Q-publication<br />

de l’association médias suisses<br />

66<br />

3/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>


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glucose en temps réel (CGM) est la clé. Pour cela, un capteur est porté au dos<br />

du haut du bras. Il mesure automatiquement la valeur du glucose dans le tissu<br />

sous-cutané et l‘envoie à un appareil d’affichage. Cela permet non seulement<br />

de supprimer les prélèvements capillaires en règle générale*, mais aussi le fait<br />

de scanner un capteur.<br />

Les appareils compatibles sont<br />

disponibles séparément.<br />

Vous trouverez une liste des<br />

appareils compatibles à l‘adresse suivante:<br />

https://www.dexcom.com/fr-CH/compatibility/select<br />

Dexcom International Switzerland<br />

Allmendstr. 18 | 6048 Horw | www.dexcom.com<br />

ch.info@dexcom.com | Dexcom Hotline: 0800 002 810<br />

* Sauf situations exceptionnelles. Calibré en usine. Si les alertes relatives aux valeurs du glucose et les lectures de glycémie sur le système CGM Dexcom G7<br />

ne correspondent pas à leurs symptômes ou à leurs attentes, les patientes et les patients doivent utiliser un lecteur de glycémie afin de prendre des décisions<br />

de traitement pour leur diabète. | 1 Šoupal J, et al. Glycemic Outcomes in Adults With T1D Are Impacted More by Continuous Glucose Monitoring Than by<br />

Insulin Delivery Method: 3 Years of Follow-Up From the COMISAIR Study. Diabetes Care. 2020;43:37-43. | 2 Martens T, et al. Effect of continuous glucose<br />

monitoring on glycemic control in patients with type 2 diabetes treated with basal insulin: A randomized clinical trial. JAMA. 2021;325(22): 2262-2272. | 3<br />

DDG und diabetesDE Deutsche Diabetes-Hilfe (Hrsg.) Deutscher Gesundheitsbericht Diabetes 2022. 119. | 4 Anglais: Time in Range (temps en plage cible);<br />

abréviation : TIR. Le temps en plage cible est la période au cours de laquelle le glucose se trouve dans une zone définie (généralement entre 70 et 180<br />

mg/dL ou 3,9 et 10 mmol/L). Il est défini avec le médecin et indiqué en pourcentage. | 5 Manuel de l‘utilisateur Dexcom G7. 2022/04. P. 6 | 6 Manuel de<br />

l‘utilisateur Dexcom G7. 2022/04. P. 10. | 7 La transmission des valeurs de glucose vers une montre connectée compatible nécessite l‘utilisation simultanée<br />

d‘un smartphone compatible. Vous trouverez une liste des appareils compatibles à l‘adresse www.dexcom.com/fr-CH/compatibility.<br />

G7énial – Aperçu des<br />

principales informations<br />

sur le Dexcom G7:<br />

• Pour les diabétiques à partir<br />

de 2 ans, même pendant la<br />

grossesse 5<br />

• Le capteur Dexcom G7<br />

mesure automatiquement<br />

la valeur du glucose sans<br />

mesure capillaire* et sans<br />

scanner<br />

• <strong>No</strong>tre capteur le plus petit à<br />

ce jour: le capteur Dexcom<br />

G7 est 60% plus petit que son<br />

prédécesseur<br />

• Utilisation facile: Capteur<br />

facile à appliquer en 3 étapes,<br />

jusqu‘à 10 jours de durée<br />

de port du capteur, plus 12<br />

heures de tolérance pour le<br />

changement de capteur 6<br />

• Discret et flexible: vous<br />

pouvez décider librement<br />

quel appareil d’affichage<br />

utiliser. Une utilisation en<br />

parallèle du smartphone 7 et<br />

du récepteur est également<br />

possible avec le Dexcom G7<br />

• Temps d‘attente réduit:<br />

Pouvoir consulter les valeurs<br />

du glucose moins de 30<br />

minutes après le changement<br />

de capteur 6<br />

• Rétrospective jusqu‘à 90 jours<br />

intégrée: application Dexcom<br />

G7 repensée et simplifiée<br />

avec synthèse des valeurs<br />

du glucose (rétrospective<br />

disponible également avec le<br />

récepteur en option)<br />

• Le Dexcom G7 peut être<br />

prescrit par un médecin<br />

spécialiste/endocrinologue/<br />

diabétologue à tous les<br />

patients et à toutes les<br />

patientes sous traitement par<br />

pompe ou selon un schéma<br />

basal-bolus (ICT).

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