07.06.2023 Views

syndicom magazine No.35

Depuis longtemps déjà, nous nous engageons pour les droits du travail dans les domaines Logistique, Télécommunication et Médias. De bonnes conditions de travail résultent de succès communs. Joins notre mouvement et construis ton avenir avec nous. L’union fait la force!

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Droit au but !<br />

19<br />

Cher service juridique,<br />

Je travaille depuis 15 ans dans un centre<br />

logistique et trie les colis à distribuer.<br />

Nous avons entendu qu’à l’avenir, tous les<br />

collaborateurs et collaboratrices seront<br />

contrôlé-e-s régulièrement. Est-ce que<br />

l’employeur a le droit d’effectuer de tels<br />

contrôles ?<br />

Vendredi dernier, en allant aux vestiaires,<br />

deux agents de sécurité sont venus vers<br />

moi et voulaient contrôler ma garde-robe<br />

et mes effets personnels. Ne comprenant<br />

pas le motif, j’ai refusé. Ils m’ont alors indiqué<br />

que c’était une nouvelle directive de<br />

l’employeur. L’employeur ne doit-il pas informer<br />

les employé-e-s de cette nouvelle<br />

directive et les aviser avant de l’appliquer ?<br />

Par la suite, les agents ont procédé à une<br />

fouille corporelle et m’ont demandé la clé<br />

de ma voiture privée parquée devant le bâtiment.<br />

A mon avis, il s’agit d’une violation<br />

de ma liberté ainsi que de ma sphère privée.<br />

Est-ce que je risque d’être licencié si je refuse<br />

de me soumettre à un tel contrôle ?<br />

La réponse du service juridique :<br />

Selon l’art. 321d CO, l’employeur peut établir des directives<br />

sur l’exécution du travail et donner des instructions<br />

particulières. Les collaboratrices et collaborateurs<br />

doivent en principe s’y conformer. Les directives doivent<br />

être en rapport avec les besoins de l’entreprise et l’exécution<br />

du contrat de travail, laquelle peut donc nécessiter la<br />

surveillance des employé-e-s. Cependant, la surveillance<br />

ou le contrôle du comportement des employé-e-s à leur<br />

poste de travail est interdit (art. 26 de l’Ordonnance relative<br />

à la loi sur le travail (OLT3). Lorsque des contrôles<br />

sont nécessaires pour d’autres raisons, ils doivent notamment<br />

être conçus et disposés de façon à ne pas porter atteinte<br />

à la santé et à la liberté de mouvement des travailleuses<br />

et travailleurs.<br />

Selon l’art. 5 et l’art. 6 OLT3, l’employeur a l’obligation<br />

d’informer les travailleuses et les travailleurs et de les<br />

consulter s’il établit une telle directive qui porte atteinte à<br />

la liberté individuelle. Une telle obligation ressort également<br />

du principe de la bonne foi. Il doit également informer<br />

par qui le contrôle sera effectué. En particulier s’il a<br />

mandaté une agence de sécurité privée.<br />

En effet, le droit de l’employeur de contrôler les employé-e-s<br />

est limité par son obligation de protéger la personnalité<br />

de la travailleuse et du travailleur selon<br />

l’art. 328 CO. Un tel contrôle doit dès lors être un moyen<br />

approprié, nécessaire et proportionné en vue d’atteindre<br />

l’objectif visé. Les contrôles inopinés de la garde-robe<br />

ainsi que des sacs sans le moindre soupçon de vol (préventif)<br />

doivent être réglés dans une CCT, une directive ou<br />

dans le contrat de travail individuel. La fouille corporelle<br />

et du véhicule privé violent en revanche la sphère privée et<br />

ne doivent avoir lieu qu’en cas de soustraction avérée de<br />

biens mobiliers ou de graves soupçons d’une telle infraction,<br />

et seule la police est légitimée à l’exécuter.<br />

Si, mais le licenciement pour un tel motif serait abusif<br />

dans le sens de l’art. 336a CO et tu peux prétendre à une<br />

indemnité jusqu’au montant correspondant à six mois de<br />

salaire. Mais uniquement s’il s’agit d’une fouille corporelle<br />

et de ta voiture exécutée par les agents d’une entreprise<br />

privée.<br />

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Droit au but !

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