syndicom magazine No.35

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16 Au cœur de nos métiers Le climat nous concerne toutes et tous La crise climatique est une question syndicale. Nous revendiquons des mesures écologiques et voulons sensibiliser les collègues à la décarbonisation sur leur lieu de travail. Manifestons le 30 septembre pour une politique respectueuse du climat ! (© Climastrike Switzerland) Des étés caniculaires, des hivers soit trop doux, soit glacés, des produits alimentaires en hausse ou des coûts de chauffage inabordables ? Ce sont les travailleurs-euses qui souffrent le plus des conséquences du changement climatique. La Suisse enregistre déjà 2,5 degrés de plus qu’à l’ère préindustrielle, et la tendance est à la hausse. Le réchauffement de la planète provoque des vagues de chaleur, des inondations, des tempêtes hivernales, bref, des événements météorologiques extrêmes. Ces évènements ont à leur tour un impact sur l’économie, sur notre société et sur nos collègues dans toutes les branches. Qu’il s’agisse de succursales de La Poste ou de librairies surchauffées dans les centresvilles, de tournées glaciales pour les facteurs-rices, les coursiers-ères, ou de questions de durabilité pour les conseillers-ères en placement de Post- Finance. J’ai grandi avec cette crise, con s- ciente de la destruction de notre planète. Je me souviens d’images de marées noires et d’espèces animales en voie de disparition, de défrichage de forêts vierges, de feux de forêt et de sécheresses. Mais ce n’est que plus tard que j’ai saisi que cela nous concernait, nous les humains. Que nous étions responsables, mais que nous pouvions aussi agir. Droits d’information et de consultation Aujourd’hui, il est d’autant plus clair que tout est lié : des conditions de travail équitables, un bon système social, un monde où tout le monde peut vivre en paix et une économie plus verte et plus respectueuse de l’environnement vont de pair. L’un ne peut exister sans l’autre, parce que sur une planète morte, il n’y a pas de travail, pas de société sociale, pas de paix, pas de vie. Nous devons prendre des initiatives dès à présent, pour donner une chance aux gé nérations futures. Mais pas au détriment des travailleurs-euses. Nous appelons à une restructuration écologique de l’économie mondiale. Ce problème doit être abordé collectivement et socialement de manière équitable, avec le soutien des syndicats ! Nous ne devons pas fermer les yeux sur cette question, bien au contraire ! Les travailleurs-euses doivent être impliqué-e-s dans cette discussion et être en mesure d’influencer les décisions relatives au climat. Pour toutes les entreprises et secteurs, il s’agit de revendiquer que le personnel soit informé et consulté en matière de plans de réduction des émissions de carbone, que l’entreprise est censée élaborer, con for mément au droit de consultation en matières de questions relatives à la protection de la santé prévue par la loi sur le travail. L’intérêt des salarié-e-s doit primer sur le désir de profit et d’économie des entreprises. Nous ne nous concentrons pas seulement sur les emplois qui risquent d’être perdus, mais sur les nouveaux emplois qui peuvent résulter de cette restructuration. Nous réclamons et soutenons la transformation et le perfectionnement pour celles et ceux qui perdent leur emploi à cause de la crise climatique ou des mesures prises pour protéger le climat. Nous considérons également le service public comme une ressource que nous devons utiliser et promouvoir. Nous pouvons lutter contre la crise climatique avec des investissements publics et privés, dont ceux des caisses de pension, par exemple. La crise climatique n’est pas un scénario futuriste lointain. Si nous n’agissons pas maintenant, nous ne pourrons plus l’arrêter. Les choses doivent changer si nous voulons avoir une chance d’avoir un avenir digne de ce nom. Nous nous battons pour les travailleurs-euses du monde entier et pour un changement écologique socialement juste et durable. Jane Bossard, secrétaire de la jeunesse Manifestation nationale pour le climat 30 septembre 2023, Place fédérale, Berne Prenons position pour le climat et contre les politiques qui lui sont néfastes. Il est grand temps d’agir ! Les syndicats et le mouvement pour le climat luttent pour un avenir durable sur terre, un objectif menacé par le changement climatique. Alors, viens avec nous à Berne et manifestons ensemble pour un avenir social et respectueux du climat ! Montrons au monde que nous sommes une force de propositions et de revendications !
« Ce combat doit être le point de départ pour changer une loi qui ne protège pas celles et ceux qui luttent pour leurs droits et ceux de leurs collègues. » Marco Forte 17 Protection contre les licenciements, désormais du ressort du Conseil fédéral Le cas de licenciement abusif d’une factrice tessinoise met en lumière les lacunes du Code des obligations suisse en la matière. Selon l’USS, il est temps pour la Suisse de se conformer aux conventions internationales. Toutes et tous avec des poussettes, lors d’une action syndicale en 2017 déjà ! (© syndicom) « Mon combat a commencé en 2016, lorsque j’ai demandé que les tournées soient organisées de telle sorte que je puisse terminer mon travail à 12h30 pour aller chercher ma fille à la crèche. En travaillant à 60 % et en commençant à 7h00 du matin, je pouvais facilement faire les heures prévues dans le contrat. Il n’y avait aucun problème d’organisation car la distribution du courrier n’est pas soumise à des horaires fixes. Mais La Poste n’était pas d’accord, car elle exigeait un maximum de flexibilité. J’ai continué à insister parce que je sentais que c’était important non seulement pour moi, mais pour toutes les femmes. » Delivré sur la scène du 1 er mai à Bellinzone, ce témoignage résume le combat de la factrice tessinoise pour concilier vie familiale et vie professionnelle. La Poste n’a pas voulu accéder à sa demande afin de ne pas créer de précédent. C’est ainsi que cette jeune maman, également membre de la représentation du personnel, a été licenciée. Lacune juridique Il s’agit d’un licenciement abusif, comme l’ont confirmé les tribunaux tessinois (en première et deuxième instance). Selon le secrétaire régional de syndicom Marco Forte, « ce combat, doit être le point de départ pour changer une loi qui, aujourd’hui, ne protège pas celles et ceux qui luttent pour leurs droits et ceux de leurs collègues ». Les lacunes du Code des obligations en matière de protection contre le licenciement sont nombreuses. Les peines (jusqu’à six mois de salaire en cas de licenciement antisyndical) n’ont aucun effet dissuasif pour l’employeur et ne présentent pas de caractère réparateur. En outre, le Code des obligations ne prévoit pas la réintégration ou l’annulation du licenciement. « Il s’agit d’une lacune grave qu’il faut combler », confirme Matteo Antonini, responsable du secteur logistique. L’USS demande depuis longtemps une modification du Code des obligations pour y remédier et se conformer ainsi aux conventions établies par l’Organisation internationale du travail (OIT). A cette fin, syndicom et l’USS exigent que la peine pour le licenciement abusif soit portée à au moins 24 mois de salaire. Enfin, le juge doit pouvoir ordonner la réintégration si l’employé-e le souhaite. Il incombe au Conseil fédéral de faire respecter les traités internationaux ratifiés par la Suisse. En ne protégeant pas les employé-e-s contre les licenciements abusifs, la Suisse enfreint en effet les conventions de l’OIT, qui a déjà inscrit notre pays sur la liste noire. Giovanni Valerio L’avenir des indépendantes Patrizia Mordini, responsable de l’égalité et membre du comité directeur A l’ère de l’IA, le comité du GI Indépendant-e-s de syndicom se préoccupe de l’évolution des conditions de travail pour les indépendant-e-s. Le 5 mai dernier, des graphistes, illustrateurs-trices, journalistes et autres indépendant-e-s se sont rencontré-e-s pour échanger. Regula Stämpfli, coprésidente, a introduit les débats, puis Sam Nüesch (Amt für Zukunft) a dirigé les tables rondes sous forme d’ateliers. L’autonomie par rapport au temps, la passion, la créativité, la curiosité, le fait d’être son propre chef et l’efficacité personnelle s’opposent à la peur de l’avenir, à la précarité, à la prévoyance vieillesse, au dumping salarial, à la protection en cas de maladie, à la part élevée de bureaucratie, au fait de se heurter à ses propres limites et à la solitude. Les participant-e-s étaient unanimement enthousiastes à l’idée de se mettre en réseau et d’échanger par le biais du syndicat. Une demande : syndicom devrait proposer davantage d’échanges interbranches. Il offre déjà de nombreux services aux indépendant-e-s qu’il s’agit d’étoffer : sur le site internet, dans le domaine « my. syndicom », sous l’onglet « Service et formation », nos membres trouvent déjà une assistance juridique, la caisse de pension Freelance et de nombreuses fiches telles que des modèles de contrats de mandat et d’entreprise, des bases de calcul pour la première année, etc. Sur le plan politique, le secteur Médias s’attelle au lancement d’une assurance perte d’activité pour les indépendant-e-s.
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