syndicom magazine No.35

12 Dossier
Industrie graphique:
digital contre papier
Contrôle aérien:
grounding climatique
Après la pandémie, c’est le climat qui risque de clouer les
avions au sol. Si moins de vols sont une bonne nouvelle
pour la qualité de l’air, elle ne l’est pas forcément pour
nos collègues de Skyguide. L’entreprise prestataire de
services de navigation aérienne qui appartient quasiment
exclusivement à la Confédération est actuellement financée
via des redevances par vol. A long terme, ce modèle
de financement est compromis, même si, malgré la diminution
attendue des mouvements d’avions – souhaitable
dans le contexte de réchauffement des températures – le
travail reste identique. Pour syndicom, la Confédération
doit envisager des soutiens supplémentaires, afin de préserver
l’entreprise et son savoir-faire.
La crise climatique pose des défis majeurs à l’industrie
graphique et impression d’emballages : le papier et le
carton sont des denrées de plus en plus chères. Viscom,
l’association d’employeurs et d’entrepreneurs de l’industrie
graphique suisse, s’engage pour une utilisation responsable
du papier. Pour Michael Moser, secrétaire central,
le tout au digital ne constitue pas une réponse
acceptable : « L’illusion généralement séduisante selon
laquelle les produits imprimés émettent plus de CO 2 que
le numérique est malheureusement beaucoup trop peu
remise en question. Les informations envoyées numériquement
sont stockées indéfiniment sur des serveurs et
dans le cloud, émettant ainsi quotidiennement du CO 2 .
Sans parler de l’empreinte de tous les appareils de lecture
nécessaires tels que les smartphones, les tablettes,
etc. Je suis convaincu qu’un produit imprimé climatiquement
neutre, qui sera ensuite recyclé, fera partie intégrante
d’une économie circulaire indispensable à une
société réellement neutre pour le climat. Bien organisée,
l’industrie graphique peut donc clairement faire partie
de la solution. »
Angelo Zanetti, secrétaire central désormais retraité,
ajoute que la branche IGE souffre actuellement d’un
manque de main-d’œuvre qualifiée. « Nous ne nous dirigeons
pas vers une disparition des places de travail,
comme nous l’avions craint avec l’arrivée de la
digitalisation. Nous devons faire tout ce qui
est en notre pouvoir pour maintenir l’attractivité
de la branche et la soutenir sur la voie
des emplois durables tant sur le plan social que
du point de vue environnemental. La CCT est
un instrument majeur pour assurer la relève et
garantir la formation continue. »
La transition énergétique crée des emplois
Un « développement modéré »
des énergies renouvelables
permettrait la création de
52 000
POSTES À PLEIN TEMPS
En cas d’un
« développement accéléré »,
ce chiffre passerait à
87 000
POSTES À PLEIN TEMPS
Sources : « Das Wertschöpfungs- und Arbeitsplatzpotential des beschleunigten Ausbaus der erneuerbaren
Energien und der Energieeffizienz in der Schweiz », étude publiée en 2021 par la ZHAW.