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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />
VITISPHÈRE<br />
Georges Jacobs<br />
25·05·23<br />
LES VINS <strong>DE</strong> CHAMPAGNE<br />
DÉPENSENT 1 MILLION €/AN<br />
DANS LA PROTECTION <strong>DE</strong> LEUR<br />
APPELLATION (1)<br />
Avec une nouvelle destruction de boissons utilisant frauduleusement l’AOC Champagne, l’interprofession<br />
démontre sa mobilisation de tous les instants pour défendre son bien collectif. Un investissement et une<br />
attention que l’on ne retrouve pas dans tous les autres vignobles français.<br />
Plus qu’un slogan, c’est un véritable dogme : «il n’est de Champagne que de la Champagne» martèle le<br />
Comité Interprofessionnel du Champagne. Défendant bec et ongle l’utilisation de son AOC, l’interprofession<br />
champenoise lui confère sans doute l’une des plus fortes protections juridiques de la filière vitivinicole. En<br />
témoigne la destruction judiciaire ce 24 mai au Havre de 34 968 bouteilles d’un soda haïtien étiqueté «Couronne<br />
Fruit Champagne» (photo ci-dessous). Saisis par les douanes dans le port du Havre à leur arrivée en octobre<br />
2021, ces boissons gazeuses ont été condamnées à la destruction pour contrefaçon de l’appellation par le<br />
Tribunal Judiciaire de Paris le 11 octobre 2022, estimant que « la mise sur le marché de ces bouteilles était de<br />
nature à avilir l’appellation Champagne » rapporte un communiqué du CIVC, précisant que cette destruction a<br />
été réalisée « dans le plus grand respect des préoccupations environnementales, en veillant à ce que l’ensemble<br />
du lot -emballages, contenu et contenant- soit recyclé de manière écoresponsable ».<br />
Un mois après la destruction des canettes «champagne of beers» à Anvers (Belgique), cette nouvelle opération<br />
témoigne de la vigilance de l’interprofession champenoise et de sa capacité à sensibiliser les servies douaniers<br />
à la protection de son AOC. Il faut dire que chaque année le CIVC investit « plus d’un million d’euros » à<br />
cette lutte et « ouvre quelque 500 dossiers contre de nouveaux produits de toutes sortes utilisant l’appellation<br />
d’origine Champagne » déclare le comité Champagne. « Les usages de l’appellation Champagne pour<br />
d’autres produits que notre vin sont illicites et sanctionnables. Ils ont pour objectif de détourner la notoriété de<br />
l’appellation, donc de bénéficier d’une partie de l’image du nom Champagne. Ce genre d’utilisation contribue<br />
à l’affaiblissement de la renommée de l’appellation » déclare Charles Goemaere, directeur général du Comité<br />
Champagne<br />
Produits comparables<br />
Ce dogme de la protection à tout crin de l’AOC n’est pas appliqué par tous les vins français, faute de moyens<br />
ou de volonté. Mais aussi de cas particuliers réglementaires. S’il est inenvisageable qu’un producteur de bière<br />
dans la Marne se revendique de la Champagne d’une manière ou d’une autre, on voit de plus en plus de<br />
brasseurs faire référence à des AOC dans leurs étiquetages.<br />
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