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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />
VITISPHÈRE<br />
Christelle Stef /<br />
Olivier Bazalgue<br />
25·05·23<br />
PRIX <strong>DE</strong>S VIGNES : BOR<strong>DE</strong>AUX<br />
TRINQUE (1)<br />
Le marché des vignes a été très dynamique en 2022. Si le foncier augmente dans quasiment toutes les<br />
AOC, il a perdu en quatre ans plus d’un tiers de sa valeur en AOC Bordeaux rouge en raison de la crise<br />
« Le marché des vignes a été très dynamique en 2022. Le nombre de transactions et les surfaces échangées ont<br />
à nouveau augmenté. Pour les surfaces, le niveau d’échange est inédit », a introduit Loïc Jégouzo du service<br />
Etudes, veille et prospective de la FNsafer, ce 25 mai à Paris lors d’un point presse. En 2022, la FNSafer a ainsi<br />
enregistré 9490 transactions, soit 1,1 % de plus qu’en 2021, année qui avait déjà connu un bond. C’est le plus<br />
haut niveau depuis 2008. Cette hausse des transactions est portée par les ventes de vignes (9 070 transactions,<br />
+ 1,2 %), qui ont été particulièrement actives dans les vignobles de Champagne, du Val de Loire/Centre et de<br />
Bourgogne/Beaujolais/Jura/Savoie. Les ventes de domaines (430 transactions) sont en léger repli (-1,2 %).<br />
Mais elles restent toutefois « au deuxième niveau le plus haut depuis 30 ans », précise la FN Safer soulignant<br />
qu’il y a eu une forte hausse des ventes de domaines dans le Languedoc-Roussillon (+58 %).<br />
Au total 18 400 ha ont changé de main, soit une hausse de 5,4 % pour une valeur d’un peu plus d’un milliard<br />
en repli de 7,9 %.<br />
Le prix moyen des vignes AOP s’établit à 151 200 €/ha, soit une hausse de 2,3 %. « Cette hausse est générale<br />
excepté pour deux bassins : Bordeaux-Aquitaine (- 3 %) et Corse (- 7,7 %) », a détaillé Loïc Jégouzo. La crise<br />
du bordeaux rouge générique a eu un net impact sur le marché des vignes. « Les prix baissent depuis quatre ans<br />
pour l’AOC Bordeaux et pour les AOC supérieures. En revanche ceux des AOC prestigieuses restent stables »,<br />
a commenté Loïc Jegouzo. Et Emmanuel Hyest, le président de la fédération nationale des Safer d’ajouter que<br />
dans la région, « la crise très forte va engendrer une modification du paysage au sens large ».<br />
La Côte d’Or porte bien son nom<br />
Pour la Corse, la baisse n’est pas forcément significative a souligné Loïc Jegouzo. « Le marché est très restreint.<br />
Les évolutions sont à prendre avec prudence », a-t-il commenté.<br />
Concernant les hausses, Loïc Jegouzo a cité deux exemples : la Bourgogne et la Champagne. « La hausse est<br />
particulièrement soutenue en Côte d’Or. Elle s’accélère sur un marché restreint et très convoité », a souligné<br />
l’expert. En Champagne, le prix moyen repart à la hausse (+2,4 %) après trois années de baisse consécutive. «<br />
Le marché a retrouvé son dynamisme en lien avec les ventes de bouteilles record. »<br />
Pour les eaux de vie AOP, le prix moyen atteint 60 400 €/ha (+3,2 %). « Il continue d’augmenter. Mais la<br />
croissance est moins soutenue qu’en 2021 (+5,8 %) et 2020 (+6,9 %) », a expliqué Loïc Jegouzo qui met en<br />
lien ce ralentissement avec le léger repli des ventes de Cognac mais aussi avec la poursuite de l’augmentation<br />
des surfaces autorisées pour les plantations nouvelles (environ 3100 ha accordés en 2022). Un politique qui<br />
selon lui reporte la pression des prix sur les terres plantables plutôt que sur les vignes en place.<br />
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