14.04.2023 Views

Ask Them ! Edition 2

Le magazine du VentureLab qui donne la parole à celles et ceux qui entreprennent le monde de demain Au programme ? Des rencontres, de l'audace et de l'inspiration pour se donner de l'élan, et surtout : des outils concrets pour révéler et activer le rôle des entrepreneurs dans la création d'un avenir plus serein. Cette deuxième édition du magazine ASK THEM se consacre à l’aventure de notre génération : réussir à concilier le bien-être humain avec les contraintes naturelles et le respect du vivant. La bonne nouvelle, c’est qu’ils et elles sont nombreux à prendre part à cette aventure. Pour vous aider à vous repérer, nous avons orné chaque portrait de ce magazine d’un petit logo coloré et numéroté. Celui-ci met en évidence le ou les objectif(s) de développement durable défini par l’Organisation des Nations Unies auquel cet entrepreneur et son entreprise contribuent. Créé par le VentureLab dans le cadre du Sommet des Entrepreneurs, Ask Them ! a pour ambition d’inspirer et d’insuffler à toutes et tous l’énergie d’oser contribuer à la création du monde de demain.

Le magazine du VentureLab qui donne la parole à celles et ceux qui entreprennent le monde de demain
Au programme ? Des rencontres, de l'audace et de l'inspiration pour se donner de l'élan, et surtout : des outils concrets pour révéler et activer le rôle des entrepreneurs dans la création d'un avenir plus serein.

Cette deuxième édition du magazine ASK THEM se consacre à l’aventure de notre génération : réussir à concilier le bien-être humain avec les contraintes naturelles et le respect du vivant. La bonne nouvelle, c’est qu’ils et elles sont nombreux à prendre part à cette aventure. Pour vous aider à vous repérer, nous avons orné chaque portrait de ce magazine d’un petit logo coloré et numéroté. Celui-ci met en évidence le ou les objectif(s) de développement durable défini par l’Organisation des Nations Unies auquel cet entrepreneur et son entreprise contribuent.

Créé par le VentureLab dans le cadre du Sommet des Entrepreneurs, Ask Them ! a pour ambition d’inspirer et d’insuffler à toutes et tous l’énergie d’oser contribuer à la création du monde de demain.

SHOW MORE
SHOW LESS

You also want an ePaper? Increase the reach of your titles

YUMPU automatically turns print PDFs into web optimized ePapers that Google loves.


Pour que notre solution aide vraiment nos

parties prenantes, demandons-leur ce qui

leur manque ! Pour que nos collaborateurs

trouvent du sens dans l’entreprise, demandons-leur

ce qui les fait vibrer ! Pour créer

un monde dans lequel les jeunes d’aujourd’hui

voudront vivre demain, demandons-leur à

quoi ils aspirent !

C’est ce que nous avons fait dans les pages

qui suivent avec les entrepreneurs de demain

et ceux qui croient en eux …

ASK THEM ! C’est le magazine qui incarne l’une

des valeurs fondamentales du VentureLab.

Parce que nous sommes convaincus que

comprendre vraiment le problème avant d’y

apporter une solution, c’est la clé pour créer

un monde qui a du sens !

Cette deuxième édition du magazine ASK

THEM se consacre à l’aventure de notre génération

: réussir à concilier le bien-être humain

avec les contraintes naturelles et le

respect du vivant. La bonne nouvelle, c’est

qu’ils et elles sont nombreux à prendre part

à cette aventure. Pour vous aider à vous repérer,

nous avons orné chaque portrait de ce

magazine d’un petit logo coloré et numéroté.

Celui-ci met en évidence le ou les objectif(s) de

développement durable défini par l’Organisation

des Nations Unies auquel cet entrepreneur

et son entreprise contribuent.

POUR EN SAVOIR PLUS

SUR LES OBJECTIFS DE

DÉVELOPPEMENT DURABLE :


Le VentureLab, incubateur pour

jeunes entrepreneuses et entrepreneurs

audacieux

Le VentureLab est né à l’initiative de HEC-Liège et l’ULiège.

Il est ouvert à tous les étudiants, quel que soit leur établissement

scolaire et leur filière académique. Sa mission est

de favoriser la création d’entreprises par des jeunes, dans

le respect de leur parcours de vie.

Créé par le VentureLab dans le cadre du Sommet des

Entrepreneurs, ASK THEM a pour ambition d’inspirer et

d’insuffler à toutes et tous l’énergie d’oser contribuer à la

création du monde de demain.


RÉDACTION

AUDE BONVISSUTO

LOÏC CLAEYS

VALENTINE COLLET

EMILIE EUSSEN

JULIETTE FALKENBERG

HUGO JAMIN

AURÉLIE NEIRINCK

AMANDINE SANFRATELLO

BERNARD SURLEMONT

ISALINE THIRION

LES ENTREPRENEURS D’AUJOURD’HUI ET DE DEMAIN

GRAPHISME & ILLUSTRATIONS

ONOH - ONOH.NET

COMIC ARTIST

TOM LISMONDE – TOMLISMONDE17@GMAIL.COM

RELECTURE

KALAMOS - MADELEINE DEMBOUR – MD@KALAMOS.BE

RÉSEAUX SOCIAUX

INSTAGRAM : @VENTURELAB_BE

FACEBOOK : @VENTURELAB.BE

WEB : WWW.VENTURELAB.BE

MAIL : EMILIE.EUSSEN@VENTURELAB.BE

WWW.LESOMMET.BE

Tout au long du document, nous avons évité de « genrer »

les propos, en nous efforçant de rédiger de la manière la

plus inclusive qui soit. Nous avons fait le choix, pour une question

de lisibilité, de ne pas utiliser le point médian. Certaines

phrases évoquent l’étudiant ou l’entrepreneur au masculin :

sachez que cette formulation fait référence au public étudiant

ou entrepreneur en général, sans distinction de genre.

Les femmes sont de plus en plus nombreuses à entreprendre,

et ça au VentureLab, ça nous enthousiasme !


04

07

09

10

12

30

46

63

64

/////

/////

/////

/////

/////

13

16

24

28

/////

31

34

36

44

/////

47

50

54

56

59

/////

/////

Edito

Le VentureLab, accompagner les jeunes entrepreneurs

dans leur grande aventure

Le VentureLab en quelques chiffres

Ces entreprises qui ont soufflé leur cinquième bougie !

DOSSIER : UNE AVENTURE INDIVIDUELLE

Dépasser notre bug humain : un livre, deux

regards, trois questions

Ces entrepreneurs qui se sont engagés

dans une aventure individuelle et collective

Et si l’entreprise de demain était celle qui prenait

soin des individus et de leurs besoins ?

Et si on écrivait un nouveau récit collectif ?

DOSSIER : UNE AVENTURE COLLECTIVE

Deux âges, une même génération :

celle qui doit agir pour le changement !

La force du collectif

L’entreprise, une aventure collective ?

Regards croisés de cinq membres de l’écosystème

du VentureLab

10 Coups de cœur culturels

DOSSIER : EXPLORER DE NOUVEAUX POSSIBLES

Face aux défis, des explorateurs se retroussent

les manches : deux portraits inspirants !

Ces entrepreneurs qui explorent de nouveaux possibles

S’intéresser, c’est déjà avancer

« Voyager en terre inconnue, mais pas les yeux fermés »

Une bonne gestion pour garder le cap

Les petites annonces des entrepreneurs de demain

Ils soutiennent le VentureLab toute l’année

OMMAIRE


6

Ask Them ! /// EDITO

EXPLORER

DE NOUVEAUX

POSSIBLES :

L’AVENTURE

INDIVIDUELLE

ET COLLECTIVE

DE NOTRE

GÉNÉRATION

« Nous sommes enfermés dans une culture du gestionnaire

alors que nous devrions être dans celle de l’explorateur. »


7

Je vous propose une devinette… Citez-moi une

compétence qui soit utile, à la fois pour «

entreprendre » et pour « agir pour le climat » ?

Allez, je vous aide : cette compétence est utile à l’entrepreneur

pour agir face à l’incertitude. Aujourd’hui,

l’ampleur et la diversité des incertitudes auxquelles nous

devons faire face sont inédites : climat, biodiversité,

géopolitique et biens d’autres associées aux Objectifs

de Développement Durable. L’impact de celles-ci est

tel que cette compétence devrait être partagée par

le plus grand nombre ; jeunes, moins jeunes, entrepreneurs,

retraités, salariés, élus, fonctionnaires … afin que

nous soyons tous équipés pour agir dans l’incertitude.

Cette compétence que j’essaie de vous faire découvrir,

nous devons donc plus que jamais la développer

chez chacun d’entre nous.

Elle est également nécessaire pour pouvoir agir avec

conviction et engagement en faveur du climat. Réduire

son empreinte écologique nécessite des changements

de comportements qui sont ancrés dans notre cerveau

depuis l’émergence d’homo sapiens. Nous sommes

nombreux à comprendre l’importance de changer

nos comportements de consommation pour réduire

notre impact négatif sur le climat et la biodiversité.

Pourtant, nous avons énormément de difficultés à

passer réellement à l’acte de manière significative.

Pourquoi ? Un frein important mis en évidence par

Sébastien Böhler dans son ouvrage le « Bug humain »,

est notre striatum. Cette partie enfouie au cœur de

notre cerveau, nourrie à la dopamine, une hormone du

plaisir qui récompense nos satisfactions immédiates au

détriment des effets à long terme.

Tels le fumeur ou l’alcoolique, nous savons qu’il est souhaitable

d’arrêter pour notre santé à long terme. Mais

le long terme, c’est loin ! Nous cédons donc à la tentative

du plaisir immédiat. La psychologie a démontré depuis

longtemps que plus un avantage est éloigné dans le

temps, moins il a de valeur pour notre cerveau ! Que dire

lorsque cette valeur, pour être générée, nécessite un

effort collectif ? Ou lorsque les bénéfices réels sont tellement

lointains qu’ils pourraient concerner nos enfants

ou des citoyens à l’autre bout de la planète ? Alors,

comment renoncer à ce city trip à Venise sous prétexte

que cela fera exploser notre bilan carbone personnel ?

Bienvenue dans l’ère de l’immédiateté : internet, les

relations sociales, l’éducation et les rythmes de travail

abreuvent notre striatum pour assouvir notre aspiration

de résultat immédiat. Pour sortir de ce piège, il nous

faut développer cette compétence que je cherche à

vous faire deviner.

Une idée ? Non ? Alors je vais encore essayer. Réfléchissez

maintenant à la réalisation de votre vie dont vous êtes le

plus fier (si vous en avez, oubliez vos enfants un instant).

Réfléchissez ensuite, deux minutes, aux 3 raisons pour

lesquels vous êtes fier de cela ! Ça y est ? Je vous

parie que parmi ces raisons, au moins une est liée au

fait que vous avez réalisé quelque chose que vous, ou

vos proches, ne pensiez pas possible. Cette fierté se

nourrit, pour la plupart, dans cette satisfaction d’avoir

découvert une partie de vous-même et dépassé ce que

vous pensiez être vos limites. C’est donc le fait d’avoir

surmonté celles-ci qui vous rend particulièrement fier.

Alors, vous avez trouvé ? Que ce soit pour agir face à

l’incertitude, rééduquer votre cerveau pour qu’il cesse

de privilégier les plaisirs à court terme, ou accomplir

une chose dont vous soyez particulièrement fier :

vous devez démontrer une capacité à sortir de vos

zones de confort. C’est, à mes yeux, une compétence

essentielle que nous devrions cultiver depuis le plus

jeune âge. Hélas, le système scolaire et l’éducation ne

nous encouragent pas beaucoup dans cette direction. Il

en va de même dans la plupart des organisations dans

lesquelles nous travaillons. Que dire enfin des carcans

bien-pensants dans lesquels la société nous enferme

au travers des normes et de la pression sociale, de plus

en plus (op)pressante dans notre quotidien ?

Nous sommes enfermés dans une culture du gestionnaire

(c’est un professeur de HEC qui vous dit cela) alors

que nous devrions être dans celle de l’explorateur qui

avance sans carte et, pour seule boussole, une raison

d’être bien ancrée. Heureusement, certains luttent

contre cette tendance et cherchent à sortir de leur

zone de confort pour apprendre, progresser et faire

évoluer notre monde.

A la lecture de ce deuxième numéro d’ASK THEM,

je vous invite à découvrir le foisonnement d’idées,

de projets, d’entrepreneurs, d’acteurs qui sont dans

cette démarche de sortir de leur zone de confort pour

sortir notre société de l’illusion d’un confort désuet.

Bonne lecture !

Bernard Surlemont,

Fondateur et Président du VentureLab

Professeur en Entrepreneuriat à HEC Liège

Ask Them ! /// EDITO


8

Ask Them ! /// ACCOMPAGNER LES JEUNES ENTREPRENEURS


9

LE VENTURELAB,

ACCOMPAGNER

LES JEUNES

ENTREPRENEURS

DANS LEUR GRANDE

AVENTURE

Depuis 8 ans d’existence, le VentureLab est le témoin privilégié

de l’avenir de notre société. Parmi les 166 entreprises

dont nous avons accompagné la création, nous avons vu

s’écrire de magnifiques histoires : des étudiants qui sont

devenus des leaders inspirants d’entreprises engagées,

des jeunes diplômés qui ont révélé leurs talents, des entrepreneurs

qui ont lancé des sociétés pour lutter contre

le cancer, accompagner le vieillissement, préserver la

biodiversité… Nous avons été aux premières loges de ces

parcours qui donnent de l’espoir pour l’avenir et qui nous

font penser qu’un futur serein est possible. Ces récits

produisent deux convictions :

1. Les moins de 30 ans ont

le besoin, l’envie et la capacité

d’imaginer de nouveaux possibles

Parmi les 1020 individus que nous avons accompagnés,

nous avons rencontré leur profonde volonté d’avoir une

empreinte positive sur le monde. Évidemment, depuis 2014,

la définition « d’empreinte sur le monde » a fortement évolué,

en passant de modèles à l’image de Steve Jobs à ceux

à l’image de Greta Thunberg. D’année en année, ce sont de

nouvelles générations d’entrepreneurs qui émergent, bien

loin de pouvoir être catégorisées par la simple étiquette

de « zoomers », ou de « millenials ».

2. L’aventure entrepreneuriale

est une conquête

S’il est facile de résumer un parcours entrepreneurial en

parlant des « Success stories », le parcours est pourtant

loin d’être tracé d’avance. En réalité, il existe autant de

parcours entrepreneuriaux que d’entrepreneurs : avec leurs

subtilités, leurs sensibilités, les chances et malchances qui

se présenteront à eux. À l’image des grands aventuriers,

les entrepreneurs doivent naviguer en terre inconnue et,

souvent, en solitaire.

Ask Them ! /// ACCOMPAGNER LES JEUNES ENTREPRENEURS


10

Ask Them ! /// ACCOMPAGNER LES JEUNES ENTREPRENEURS

Nous abordons donc 2023 comme

l’explorateur entame sa grande traversée

: sans carte précise, mais avec la

boussole de la « durabilité » et un vent

fort qui pousse avec Gniac*. L’objectif :

permettre à chaque jeune entrepreneur

de s’engager pour dessiner les contours

du « Nouveau Monde », celui qu’il souhaite

voir émerger.

En 2022, le VentureLab a accompagné

157 projets entrepreneuriaux sur le chemin

de la création. Au quotidien, nous

soutenons les jeunes qui les portent pour

les aider à avancer au mieux en développant

leur expérience, leurs compétences

et leurs carnets d’adresses, ainsi que leur

conscience des enjeux sociétaux et leur

capacité d’action entrepreneuriale. Cela

passe par des moments d’inspiration,

de challenge du projet et de rencontres

avec des entreprises partenaires désireuses

de contribuer au parcours des

entrepreneurs de demain.

Aude Bonvissuto

DIRECTRICE DU VENTURELAB

*Gniac : énergie renouvelable qui se trouve

dans les tripes des personnes qui désirent

ardemment entreprendre un projet qui leur

tient à cœur et sont prêtes à s’investir pour

le concrétiser.


11

Le VentureLab

en quelques

chiffres

Ask Them ! /// LES CHIFFRES DU VENTURELAB


12

CES ENTREPRISES

QUI ONT SOUFFLÉ

LEUR CINQUIÈME

BOUGIE !

Quand ces entreprises ont poussé́ la

porte du VentureLab, le statut d’Étudiant

Entrepreneur n’existait pas encore et

leur projet n’était qu’au stade de l’idée.

Aujourd’hui, ces entreprises ont bien grandi.

Elles engagent, elles ont de l’impact, mais

surtout... elles ont fêté leur 5 ans en 2022 !

En voici quelques exemples.

Ask Them ! /// 5 ANNNÉES !

Kaméo Bikes

Créé en 2017 par 4 amis, Kaméo Bikes est

aujourd’hui le spécialiste des solutions de leasing

vélo à destination des entreprises. Son

objectif ? Rendre plus agréables, économiques

et durables les déplacements quotidiens des

organisations et des citoyens. En pleine croissance,

Kaméo, c’est aussi un magasin situé

Quai de Rome à Liège avec un show-room,

ainsi qu’un atelier d’entretien. En location ou

achat pour les entreprises et les particuliers,

les vélos Kaméo sont disponibles avec différents

services pour simplifier la vie : assurance,

assistance dépannage, entretiens, solutions

automatisées de partage de vélos.

+ DE 80 ENTREPRISES CLIENTES

NOMBRE D’EMPLOIS

CRÉÉS : 9 ETP

Eras’must

De retour d’Erasmus et riches de leurs expériences

respectives, les deux Quentin se sont

penchés sur les problèmes liés au logement

que les étudiants internationaux pouvaient

rencontrer à Liège. Après quelques mois au

VentureLab, Eras’must a vu le jour : un concept

de coliving, une sorte « d’Auberge espagnole

» revisitée, modernisée, design et surtout

entièrement adaptée aux besoins actuels de

ces étudiants en termes d’aménagement, de

confort et de durée de contrat. Plus qu’un

simple endroit où dormir, c’est une expérience

inoubliable remplie de souvenirs qu’Eras’must

veut offrir à chacun de ses locataires !

14 LOGEMENTS (APPARTEMENTS

ET MAISONS) EN LOCATION

NOMBRE D’EMPLOIS

CRÉÉS : 2 ETP

www.kameobikes.com

www.erasmust.eu

Atelier Constant Berger

Après leurs études de gestion, Adeline Constant et Léandre

Berger sont partis voyager durant un an. Ils sont revenus

avec l’envie de faire perdurer l’histoire familiale d’Adeline

liée à la distillation, et celle de préserver notre belle planète.

Après un accompagnement au VentureLab, ils ouvrent leur

pressoir, cidrerie et distillerie à Battice : l’Atelier Constant

Berger. Ils y produisent des jus, cidres et spiritueux sous la

marque «Constant Berger» et pour des tiers. Leur mission

? Développer une filière fruiticole durable, en ne transformant

que des fruits non traités, provenant de vergers

hautes tiges.

260 TONNES DE FRUITS

TRANSFORMÉS EN 2022

NOMBRE D’EMPLOIS

CRÉÉS : 3 ETP

www.atelier-constantberger.be


13

YAKA – AFROTORIA

Yaka, c’est l’histoire d’un projet familial

dont les origines se trouvent en République

Démocratique du Congo. Sa mission : valoriser

cet héritage. Et quel meilleur pont culturel que

la cuisine ? C’est ainsi qu’Aris ouvre ce restaurant

afrosubsaharien. Son objectif ? Faire (re)

découvrir les cuisines africaines à un public

curieux. L’échange, le partage et la convivialité

sont au cœur de son resto chaleureux. Sa

cuisine laisse place à une belle créativité qui

a pu séduire les papilles les plus exigeantes.

+ DE 12 COLLABORATIONS EN 2022

(UNE IDÉE ? CONTACTEZ-LES !)

NOMBRE D’EMPLOIS

CRÉÉS : 2,5 ETP

www.yaka-liege.be

Robert & Victor

Issu de deux lignées d’agriculteurs, Simon

a décidé de s’expatrier à Manchester pour

partager l’amour de ses racines et de la cuisine

franco-belge. Installé à Oxford Street,

l’établissement « Robert & Victor » sert une

multitude de produits sains et goûteux pour

le lunch ou pour une pause-café. En parallèle,

Simon propose un service de catering de

grande qualité.

Primitive Music

Situé à Fléron, Primitive Music est le premier

club de répétition pour musiciens en région liégeoise.

Passionné par la musique, Adrien (ingénieur

de gestion) quitte son job de manager

dans une grande enseigne et décide de créer

ce lieu exclusif pour répondre aux besoins des

musiciens. Au total, ce sont 4 espaces de répétition

disponibles pour exercer leur passion

ou leur métier dans les meilleures conditions,

avec une acoustique et une insonorisation professionnelle.

Annexée à ceux-ci, une cafétéria

convertible en salle de concert et jam-sessions

permet aux musiciens et mélomanes de se

détendre dans une ambiance conviviale.

DES DIZAINES D’ÉVÉNEMENTS

CHAQUE ANNÉE

NOMBRE D’EMPLOIS CRÉÉS : 2 ETP

www.primitivemusic.be

Et bien d’autres encore à

découvrir :

Gourmart : Repas frais, originaux et sains

en bocaux pasteurisés. www.gourmart.be

Selectos : Site de conseils d’achat, comparant

une multitude de produits pour aider à

réaliser le meilleur choix selon ses besoins.

www.selectos.eu

Ask Them ! /// 5 ANNNÉES !

ÉLU EN 2023

« MEILLEUR TRAITEUR POUR

ENTREPRISES » DE MANCHESTER

NOMBRE D’EMPLOIS CRÉÉS : 9 ETP

www.robert-victor.co.uk

Taste of Liège : Balades gourmandes personnalisables

pour entreprises et particuliers,

offrant une (re-)découverte de la ville, sa

culture et ses saveurs. www.taste-of-liege.be

T-Wash : Laveries automatiques à Liège,

proposant une installation en libre-service,

mais également un service de prise en charge

et remise à domicile. www.t-wash.be

Amandine Sanfratello

CHARGÉE DES RELATIONS

ENTREPRISES AU VENTURELAB

Retrouvez les histoires des alumni

du VentureLab sur :

www.venturelab.be/blog


14

DOSSIER :

UNE AVENTURE INDIVIDUELLE

Ask Them ! /// DOSSIER : UNE AVENTURE INDIVIDUELLE

Toute aventure commence par un individu. Cette personne qui sent en elle

l’appel du large, le besoin d’agir, d’avancer.

Face à la grande aventure que promettent les enjeux collectifs auxquels nous

faisons face, nous avons besoin de ces entrepreneurs leaders qui osent se

mettre en marche et nous inspirent à en faire autant.

Mais pourquoi est-il souvent compliqué d’être

nous-mêmes cette personne inspirante ? Quels

sont les blocages auxquels nous faisons face ?

Une piste vous est proposée en page 13 de ce dossier.

Qui sont ces grands aventuriers qui se lancent ?

Découvrez les parcours de 4 d’entre eux en page 16

de ce dossier

L’entreprise est une « micro-société », le lieu

parfait pour créer un mouvement collectif…

et comme une société, elle doit prêter

attention aux individus qui la composent.

Imaginez « l’entreprise qui prend soin » en page 24

de ce dossier.


15

DÉPASSER NOTRE BUG

HUMAIN : UN LIVRE,

DEUX REGARDS, TROIS

QUESTIONS

Zoom sur l’essai de Sebastien Bohler,

« Le Bug Humain, pourquoi notre cerveau

nous pousse à détruire la planète et

comment l’en empêcher ? »

Entretien avec Bernard Surlemont, professeur en

entrepreneuriat à HEC-Liège et Loïc Claeys, porteur

du projet Bug Motion.

« Il y a des livres qui bouleversent notre vision du

monde et qui enclenchent de nouvelles réflexions.

Ces livres-là sont précieux. Le Bug Humain entre

selon moi dans cette famille tant convoitée » évoque

Bernard Surlemont.

En 2019, Sébastien Bohler publie sous forme d’essai

Le Bug Humain qui tente de décrypter les raisons de

notre inaction face aux problèmes environnementaux.

Le principal responsable ? Notre cerveau : longtemps

notre meilleur allié, aujourd’hui parfois notre

pire ennemi, il régit nos motivations primaires et est

programmé pour en vouloir toujours plus. Peut-on

vouloir une croissance infinie dans un monde aux

ressources finies ? Peut-on résoudre ce bug pour

redresser la courbe et vivre en harmonie avec notre

planète bleue ? Cet ouvrage apporte des pistes de

réflexion et des explications sur la complexité de

notre cerveau. Il se lit comme un roman…un roman

noir qui dépeint le comportement humain, mais qui

pousse à comprendre les mécanismes de notre

cerveau pour mieux les déjouer.

Pour plonger dans cet essai, nous avons rencontré

Bernard Surlemont et Loïc Claeys, deux entrepreneurs

engagés. D’un côté la génération boomer, de

l’autre la génération zoomer.

Quels sont les éléments qui vous ont marqués

dans cet essai ?

Loïc : Le mot « striatum » : si inconnu avant la lecture

de ce bouquin et si familier après 200 pages. Le

striatum est une partie du cerveau qui gouverne

nos motivations primaires et notre système de

survie. C’est en quelque sorte la clé de voute de

notre système de décisions. Une fois stimulé, il

libère de la dopamine, l’hormone du plaisir, et

nous incite à assouvir - de manière démesurée

parfois - nos besoins fondamentaux : manger, se

reproduire, asseoir son pouvoir, acquérir de l’information

et fournir le moindre effort. En résumé,

nous ne pourrions pas nous arrêter, car c’est toujours

notre striatum qui nous commande. Nous

sommes en quelque sorte « programmés pour en

vouloir toujours plus ». L’homme d’aujourd’hui est le

résultat d’une très longue évolution humaine. Cette

programmation de vouloir plus, pour garantir sa

survie avait du sens à l’époque de Neandertal par

exemple, mais elle est totalement en inadéquation

avec les enjeux de notre planète d’aujourd’hui.

Ask Them ! /// DOSSIER : UNE AVENTURE INDIVIDUELLE


16

Ask Them ! /// DOSSIER : UNE AVENTURE INDIVIDUELLE

Bernard : Ce livre a été une révélation pour moi.

Il y a beaucoup de littérature sur le constat et le

diagnostic des enjeux sociaux et environnementaux

de notre époque. Il y en a peu par contre

sur l’explication de notre inaction et sur les outils

pour se mobiliser alors qu’on sait qu’on va droit

dans le mur. Dans le Bug Humain, j’ai trouvé

quelques pistes pour duper notre système «

programmé ».

Bohler plaide pour une révolution du sens. Selon

lui, on a besoin de nouvelles valeurs non plus

liées au capitalisme et à l’égocentrisme, mais

à la coopération, à l’altruisme, pour se sentir

à nouveau partie prenante de la planète et

ré-enchanter les valeurs collectives.

Quel impact ça a eu sur vous en tant

qu’individu ?

Loïc : J’ai d’abord été profondément frappé

par cette forme de fatalisme : « à quoi bon

faire quelque chose, de toute manière on est

fichu. Notre cerveau est programmé à tout

bousiller ». Je suis quelqu’un d’engagé, à tous les

niveaux, avec un profond désir de « faire mieux

». Après le premier chapitre et ces thèses liées

au pouvoir de notre striatum, je me suis dit

que j’étais insignifiant dans ce monde et je suis

tombé dans une sorte d’éco-anxiété. J’ai fermé

le livre pendant des mois. J’ai arrêté d’avancer

sur mon projet.

Puis, il y a eu ce moment de basculement qui

m’a permis de prendre du recul et de relativiser.

J’ai pris conscience que même si je ne pouvais

pas changer cette inertie du monde, j’avais

beaucoup de chance d’être si bien entouré et

de vivre où je vivais. Je me suis dit « je vais faire

au mieux, avec ce que je peux, et je vais donner

du sens à ma vie et en profiter un maximum ».

C’est là que je me suis replongé dans le livre et

que j’ai parcouru avec un certain carpe diem le

chapitre sur la sobriété. Ou plutôt, le chapitre

qui m’a permis d’être soulagé : la sobriété, c’est

l’essence de mon projet. Je me suis dit : « Je

suis dans le bon, à mon échelle ». Tout n’est pas

noir ou blanc. L’analyse de Bohler est à nuancer

parfois, en ajoutant des subtilités et d’autres

éléments, comme le pouvoir de l’éducation pour

façonner notre cerveau.

Bernard : Je comprends Loïc. Je me suis aussi dit

au début, « puisqu’on est foutu, autant continuer

à prendre les avions low cost ». Et puis, en ayant

mis le doigt sur l’explication de l’inertie humaine,

ça m’a permis à titre personnel d’allumer une

petite lumière lorsque mon comportement était

en inadéquation avec les enjeux climatiques.

Parfois j’ai envie de générer cette dopamine


17

instantanée, mais je me rappelle de manière rationnelle

que je peux m’en passer. Je m’autorise encore

des écarts à l’heure actuelle, mais beaucoup moins

qu’avant la lecture de ce livre.

Pour surmonter ce dysfonctionnement, la méditation

de pleine conscience m’aide beaucoup. Elle permet de

faire redescendre le stress mental, de prendre du

recul, d’accepter la frustration et de ne pas être en

permanence dans le besoin de la satisfaction immédiate.

Je pense que c’est une clé pour vivre en harmonie

avec la nature.

Dans quelle mesure l’analyse de Bohler peutelle

servir l’approche entrepreneuriale ?

Loïc : Il y a certaines cordes sensibles de nos cerveaux

que nous ne pouvons pas ignorer. Nous sommes des

êtres plus émotionnels que rationnels. Lorsqu’on se

lance dans l’aventure entrepreneuriale, il faudrait

utiliser cette compréhension de notre câblage pour

déjouer ce bug.

Bernard : Par exemple, il y a une réelle réflexion à

mener sur la manière de présenter son produit ou son

service pour éviter de tomber dans les travers marketing

classiques qui visent à générer de la dopamine

pour avoir du plaisir. Comment le penser autrement

pour stimuler autre chose ?

Propos recueillis par

Aurélie Neirinck

CHARGÉE DE PROJET

AU VENTURELAB

Ask Them ! /// DOSSIER : UNE AVENTURE INDIVIDUELLE


18

CES ENTREPRENEURS QUI

SE SONT ENGAGÉS DANS

UNE AVENTURE INDIVI-

DUELLE ET COLLECTIVE

Florence Trokay,

co-fondatrice « D’ici »

Ask Them ! /// DOSSIER : UNE AVENTURE INDIVIDUELLE

« Ce que j’ai préféré, c’est partir de la feuille blanche, progressivement dessiner les

premiers traits et ensuite monter les premières briques du projet. »

En 2013, Florence Trokay s’est lancée dans une aventure audacieuse et grisante en

ouvrant, avec son associé Frank Mestdagh, le premier magasin « D’ici » : un super «

marché » de produits locaux visant à rapprocher les producteurs et consomm’acteurs

de la région.

Cette année, « D’ici » souffle ses 10 bougies : une belle occasion de revenir sur cette

aventure. Portrait d’une aventurière qui, avec douceur et sincérité, s’engage et participe

à la construction d’un modèle de consommation alimentaire locale et responsable.


19

Florence, quelle a été

ta plus grande aventure ?

La création du projet en 2013, car les

valeurs qu’il portait nous donnaient des ailes.

Recréer du lien entre les producteurs et les

consomm’acteurs nous semblait d’une telle

évidence que nous avions envie de donner

vite naissance à notre super « marché »

de produits alimentaires locaux. Ce que j’ai

préféré, c’est partir de la feuille blanche, progressivement

dessiner les premiers traits

et ensuite monter les premières briques du

projet. C’était intense, mais grisant !

Quels ont été les éléments déclencheurs

pour la mettre en œuvre ?

Ce sont avant tout des rencontres. D’abord la

rencontre avec mon associé, Frank Mestdagh,

est la véritable source du projet. Outre la

complémentarité des compétences, nos

valeurs communes ont été le socle de notre

association.

Ensuite, la rencontre avec les premiers

producteurs et la confiance qu’ils nous ont

accordée a été déterminante. Quand nous

avons lancé le projet il y a 10 ans, les produits

locaux étaient encore méconnus. Nous avons

pris notre bâton de pèlerin et sommes partis

à la rencontre de producteurs qui nous

ont ouvert la porte de leur atelier, champs,

cuisine… Beaucoup d’entre eux nous ont fait

confiance pour de très petits volumes au

début. Sans leur implication, nous n’aurions

pas réussi et d’autres producteurs n’auraient

pas emboité le pas.

Qu’est-ce qui te porte et t’anime

dans cette aventure ?

Ce qui me porte, c’est le sens du projet et

l’ADN (Bon, Proche et Durable) inchangé

depuis le départ. C’est aussi une belle aventure

humaine, car c’est un projet collectif que

nous partageons avec nos collaborateurs, nos

producteurs et nos clients. Enfin, la saveur

des produits : je suis une gourmande (sourire)

et travailler dans un domaine que l’on aime

est un moteur !

Quel serait ton conseil pour quelqu’un

qui souhaite se lancer à son tour ?

S’entourer ! Se mettre en lien avec un maximum

de gens pour s’inspirer et collaborer, partager

le projet chaque fois que c’est possible pour

se nourrir des échanges… Dialoguer aussi

avec les clients, pour s’assurer de répondre

à leurs besoins en permanence et les satisfaire

au mieux.

Il faut veiller aussi à prendre soin de soi et

surtout, s’assurer de prendre du plaisir :

c’est le moteur capital dans une aventure qui

mobilise toute votre énergie. Enfin, ne pas se

décourager.

« Travailler il faudra, des moments difficiles

tu rencontreras, rebondir tu devras, mais

le chemin est tout aussi riche que le résultat.

» (sourire)

Propos recueillis par Isaline Thirion

CHARGÉE D’ACCOMPAGNEMENT

JURIDIQUE ET FINANCIER

AU VENTURELAB

Ask Them ! /// DOSSIER : UNE AVENTURE INDIVIDUELLE


20

Harold t’Serstevens,

ancien incubé du VentureLab

« Focalisons-nous sur des éléments contrôlables et pour le reste, laissons-nous glisser

dans le flow de l’aventure avec ses rebondissements. »

Ask Them ! /// DOSSIER : UNE AVENTURE INDIVIDUELLE

Son diplôme de Gembloux en poche, Harold t’Serstevens, 23 ans, est parti explorer les

forêts du monde. Son récit authentique, empreint de liberté et de nature, fait voyager.

Un parcours inspirant à suivre en vidéo sur sa chaîne Youtube.


21

Comment a démarré ce

grand voyage ?

En novembre 2022, j’ai bouclé mon sac à dos

pour une aventure que je ne pourrais jamais

oublier. Depuis, j’ai traversé la Belgique, la

France et l’Espagne en auto-stop. Au Maroc,

j’ai acheté un vieux vélo au marché pour traverser

le pays en passant par les forêts de

cèdres. J’ai ensuite rejoint les Canaries pour

chercher un voilier et traverser l’Atlantique,

sans succès (c’est aussi ça, l’aventure). Je suis

maintenant en route pour le Mexique.

Quel a été ton déclic ?

Tout a démarré de ma passion : la forêt. J’y

passe le plus clair de mon temps depuis tout

petit. J’ai toujours été fasciné par le vivant,

par la complexité des écosystèmes et leurs

mystères. La forêt est à la fois le témoin de

notre passé, mais aussi la projection de notre

futur. Toutefois, elle peut être fragile et il faut

la préserver.

Pendant 5 ans, j’ai étudié ces questions à

ULiège Gembloux. J’ai savouré ces années,

mais en sortant de l’université, je me sentais

inexpérimenté. Partir explorer les forêts du

monde était alors le moyen de m’immerger

dans le concret. Mais ce qui a vraiment été

déclencheur, c’est le choix d’arrêter mon projet

entrepreneurial, une marque de kombucha,

démarré avec mon ami Tom. Après quelques

ventes, un investisseur a proposé de nous aider

pour booster le projet. En parallèle, nos études

touchaient à leur fin : un choix s’imposait. Je

sentais que cette voie m’égarait du chemin

de vie que je désirais profondément. C’est

difficile de s’avouer les choses, de se remettre

en question et d’être vulnérable, mais il n’est

jamais trop tard pour changer de voie.

Après cette expérience enrichissante, je

voulais à tout prix redémarrer un projet

fondé sur des valeurs qui me sont chères.

Au partage de cette épopée en vidéos, est

attaché un projet éducatif dédié aux enfants.

Objectif : les sensibiliser aux enjeux sociétaux

tout en découvrant la beauté du monde.

Quel serait ton conseil pour

quelqu’un qui voudrait se lancer ?

Une erreur que j’ai trop souvent faite, c’est

d’essayer d’être prêt à 100%. Je vous

encourage à vous lancer sans chercher à

tout maitriser. Avant de partir, on me disait :

« Et si tu ne trouves nulle part où dormir ?», ou

encore « Et si tu te blesses ? ». Des questions

bienveillantes, mais pour lesquelles je n’ai et

n’aurai jamais de réponses. Certaines personnes,

« pour votre bien », essaieront de vous

dissuader de faire ce qui compte pour vous,

ce qui vous fait réellement vibrer, mais il est

crucial de ne pas laisser les peurs des autres

se répandre sur vous.

Focalisons-nous sur des éléments contrôlables

et pour le reste, laissons-nous glisser

dans le flow de l’aventure avec ses rebondissements.

C’est normal d’avoir peur ! Les plus

belles choses se passent quand on sort de sa

zone de confort. C’est dans ces moments-là

que je me sens réellement vivant ! Pensez

à un souvenir, à une grande fierté ou à une

émotion très forte que vous avez ressentie…

Bien souvent, cela arrive lors d’expériences

hors du commun, hors de votre quotidien où

vous avez pris un risque.

c’est le moteur capital dans une aventure qui

mobilise toute votre énergie. Enfin, ne pas se

décourager.

« Travailler il faudra, des moments difficiles

tu rencontreras, rebondir tu devras, mais le

chemin est tout aussi riche que le résultat. »

(sourire)

Propos recueillis par

Amandine Sanfratello

CHARGÉE DES RELATIONS

ENTREPRISES AU VENTURELAB

Ask Them ! /// DOSSIER : UNE AVENTURE INDIVIDUELLE


22

Flaviano Sangiorgi,

fondateur d’Asulae et jeune

entrepreneur du VentureLab

« Soyez fier de qui vous êtes et d’où vous venez, peu importe ce que vous entreprenez ».

Ask Them ! /// DOSSIER : UNE AVENTURE INDIVIDUELLE

Flaviano, c’est le jeune styliste de génie et fondateur d’Asulae, une marque de vêtements

de luxe qui propose un joli mélange épuré de streetwear et de haute couture, qui célèbre

la nature, le mouvement et l’architecture.


23

Son horizon ?

L’amour de la création. Un élan créatif qui

prend sa source dans les souvenirs de son

enfance. Ses créations lui permettent de

dévoiler son passé et son univers : raconter

l’histoire de ce petit garçon originaire de

Sicile, petit-fils de couturiers et fils de couturière,

« né entouré de machines à coudre,

de patrons et d’aiguilles ». Transmettre une

certaine simplicité par un style qui se veut

à la fois minimaliste, mais brut d’émotions,

« comme le ciel, la mer et l’océan ».

De cette terre gorgée de soleil, mais pourtant

peu prometteuse pour sa jeunesse, Flaviano

voit grandir en lui, petit à petit, une terrible

envie de se faire une place dans le monde,

avec en ligne de mire, la volonté de percer, de

réussir … Mais dans quoi, au juste ? Ce n’est

qu’à l’âge de 19 ans qu’il finit par embrasser

ce destin « pourtant écrit d’avance » dans

l’univers de la mode et qu’il décide d’en faire

son véritable métier, en commençant par se

former à HELMo Mode.

Son déclic ?

Là où la période du confinement annihile chez

certains toute envie créatrice, chez d’autres,

c’est tout le contraire. Pour Flaviano, elle commence

par l’envie de réinventer le training,

devenu le vêtement phare à porter chez soi. «

J’ai voulu créer un training qui se porte autant

à l’intérieur qu’à l’extérieur, en le rendant plus

stylisé afin de pouvoir le porter pour aller au

restaurant, par exemple ». Il travaille d’arrache-pied

pour sortir sa première collection

« Decontrack », qui remporte l’engouement du

public sur les réseaux. De quoi l’encourager

à créer la seconde, nommée « Nonchalant

» et enfin, une troisième, « La Rinascita »,

une collection qui fait la part belle à la Grèce

antique, à ses corps, à ses drapés et à la

légèreté des tissus.

Aujourd’hui, Flaviano souhaite que son aventure

individuelle et très personnelle devienne

plus collective : « J’aimerais développer ma

marque à la même échelle que Jacquemus,

Dior, Chanel … Avoir une maison et une équipe

qui soit reconnue partout dans le monde et qui

rassemble la boutique, l’atelier, le studio et les

bureaux dans un seul et même bâtiment. Ce

que je retiens de mon parcours au VentureLab,

c’est l’importance de bien s’entourer : ma

motivation n’a fait que grandir aux côtés des

autres jeunes entrepreneurs. L’émulation collective,

ça donne de l’élan » !

Son conseil pour ceux qui souhaitent se

lancer dans l’aventure ?

« Soyez fier de qui vous êtes et d’où vous

venez, peu importe ce que vous entreprenez ».

Qu’on se lance dans le prêt-à-porter, dans

l’informatique ou même dans l’agriculture,

pour qu’un projet tienne dans la durée, il est

sans doute essentiel de faire attention à son

authenticité : mettre un peu de soi, de son

cœur et de son histoire personnelle dans son

aventure donne de la force pour affronter la

route et parcourir les derniers miles.

Propos recueillis par

Valentine Collet

CHARGÉE DE COMMUNICATION

DU VENTURELAB

Ask Them ! /// DOSSIER : UNE AVENTURE INDIVIDUELLE


24

Hadrien Velge,

co-founder & CEO of ECLO

« Il y a de nombreux enjeux à surmonter aujourd’hui, mais il y a aussi plus de personnes

que jamais qui cherchent de nouvelles solutions. »

Ask Them ! /// DOSSIER : UNE AVENTURE INDIVIDUELLE

Eclo est l’un des plus grands projets d’agriculture urbaine de Belgique. Située dans les

Caves de Cureghem, sous les abattoirs d’Anderlecht, elle occupe 3.000m2 d’espace

et produit jusqu’à 6 tonnes de champignons exotiques et des milliers de micropousses

et herbes aromatiques tous les mois. Elle s’est donné pour mission de nourrir la ville en

revalorisant ses ressources organiques.

En 2022, Eclo parvient à lever 4,7 millions d’euros pour développer ses activités et

installer un centre de production à Villers-le-Bouillet, en province de Liège. Rencontre

avec Hadrien Velge, co-fondateur.


25

Hadrien, quelle est l’origine

du projet Eclo ?

Pendant mes études, j’ai découvert le concept

d’économie bleue, qui s’inspire de la nature

pour créer de nouveaux modèles d’entreprises

durables. Les écosystèmes naturels sont résilients

et durables. Les champignons, en plus

d’être des aliments riches en nutriments, ont

une capacité extraordinaire à dégrader la

matière organique qui les entoure. J’ai donc

décidé de créer une entreprise qui exploite

ce potentiel et qui revalorise les ressources

organiques. Avec un ami, nous avons créé le

projet « Le Champignon de Bruxelles » en 2016.

Quelle est la mission d’Eclo ?

Notre principal objectif est de produire de la

nourriture de qualité de manière résiliente.

Nous utilisons des déchets alimentaires tels

que des restes de pain et la drèche de bière

pour produire des champignons exotiques,

des micropousses et des herbes aromatiques.

Nous nous inscrivons dans une économie

circulaire, en réutilisant les déchets

pour produire des aliments sains. Nous avons

également équipé les toits de notre centre

de production basé à Villers-le-Bouillet de

panneaux photovoltaïques pour augmenter

notre autonomie énergétique et réduire notre

empreinte environnementale.

Quelle est votre vision

pour Eclo d’ici 2030 ?

Nous voulons devenir le leader européen des

substrats de champignons. Pour ce faire, nous

souhaitons que Eclo soit un hub de production

qui approvisionne des fermes dans des

zones urbaines denses en Europe, pour une

culture de champignons. Nous avons réussi à

lever 4,7 millions d’euros pour développer nos

activités et installer un centre de production

à Villers-le-Bouillet pour atteindre cet objectif

ambitieux.

Comment avez-vous traversé les différentes

étapes de l’évolution d’Eclo ?

Je pense que la citation de Schopenhauer

selon laquelle toute vérité traverse trois

étapes : « ridicule, dangereuse, évidente » est

juste. Au début, notre idée était surprenante,

mais une fois que nous avons commencé à

produire de gros volumes, elle est devenue

crédible pour la plupart des gens. Toutefois,

nous devons encore travailler pour que notre

approche soit considérée comme évidente. Le

fait que nous ayons maintenant un centre de

production à Villers-le-Bouillet est une étape

importante dans cette direction.

Cette année, le thème du Sommet

des Entrepreneurs est : « Explorer

des nouveaux possibles : l’aventure

de toute une génération ! ».

Qu’est ce que cela t’évoque ?

Il y a de nombreux enjeux à surmonter

aujourd’hui, mais il y a aussi plus de personnes

que jamais qui cherchent de nouvelles solutions.

Le terreau est fertile pour la création

de solutions créatives dans tous les domaines,

et j’encourage tout le monde à explorer de

nouveaux possibles.

Avec du recul, quel conseil partagerais-tu

au Hadrien qui a

commencé l’aventure en 2016 ?

Oser se lancer en osant se tromper. L’erreur

est humaine et notre connaissance est

limitée. Je ne crois pas aux parcours sans

fautes. L’important est de pouvoir tirer des

apprentissages. C’est aussi important d’oser

faire appel à l’aide d’autres compétences et

de bien s’entourer. C’est un des leviers pour

transformer une aventure individuelle en un

élan collectif.

Propos recueillis par

Hugo Jamin

CHARGÉ D’ACCOMPAGNEMENT

« MARCHÉ » AU VENTURELAB

Ask Them ! /// DOSSIER : UNE AVENTURE INDIVIDUELLE


26

ET SI L’ENTREPRISE DE

DEMAIN ÉTAIT CELLE

QUI PRENAIT SOIN

DES INDIVIDUS ET DE

LEURS BESOINS ?

Un article issu de l’exploration d’une jeune

entrepreneuse au cœur de la SMALA,

coopérative d’entrepreneurs ambitieux

en affaires et en impact.

Ask Them ! /// DOSSIER : UNE AVENTURE INDIVIDUELLE

Un des grands mots d’ordre, quand on crée ou pilote une entreprise,

c’est la « Pérennité », cette capacité à penser sereinement à l’avenir

grâce à des bases solides. Pour y parvenir, les entrepreneurs

construisent, avec leurs équipes, ce que l’on appelle « de la valeur ».

Cette « valeur en entreprise » est généralement reconnue sur base

d’éléments tangibles : les chiffres, la valeur comptable et financière,

les indicateurs de performance. En fait, cette notion repose sur le

fait que, depuis l’invention de l’entreprise, on donne de l’importance

au matériel, à la matière : si on accumule cette matérialité, on gagne.

Résultat ? Depuis les années 1900, on poursuit le « concret quantifiable

», que l’on peut « valoriser », « chiffrer », « voir ». Pourtant, toute

entreprise intègre aussi une part d’immatériel, d’intangible,

à commencer par l’une de ses ressources

principales : l’humain.

Les trois intervenants du Forum Ouvert de la

SMALA, se tenant le 13 octobre 2022 et rassemblant

plus de 50 entrepreneurs, n’ont pas

manqué de nous le rappeler. Chacun, qu’il s’agisse de Thomas

Weigert, Guibert del Marmol ou Pedro Correa, a exprimé à

sa manière l’importance de réintroduire l’humain au cœur de

l’entrepreneuriat.

Thomas Weigert, conseiller ODD au sein de l’Union Wallonne

des Entreprises, estime que l’on ne se rend pas toujours compte

du rôle central de l’humain dans la transition écologique et

économique à venir. Selon lui, la force humaine est celle qui

aura le plus d’impact.

Les autres intervenants ont même osé prononcer des mots

habituellement « tabous » dans l’entreprise comme :

l’amour, la spiritualité, les émotions… En bref, ils nous

ont parlé de choses immatérielles, des valeurs

et des « besoins invisibles ».


27

Les besoins invisibles, de quoi parle-t-on ?

Dans son discours de remise des diplômes aux ingénieurs

civils de Louvain, en 2019, Pedro Correa rappelait

que l’une des conditions de survie de l’être humain

réside dans ce que l’on ne voit pas, mais que l’on sent

: les liens humains, le sentiment d’appartenance, les

émotions, le « prendre soin » (le care en anglais), la

spiritualité … En résumé, tout ce qui est en général

considéré comme « extérieur » à la vie professionnelle.

Cela mérite toutefois que l’on s’y intéresse sérieusement,

car il y a un réel bénéfice à réintégrer ces valeurs

immatérielles au sein de l’entreprise. D’ailleurs, elle est

peut-être là, la solution pour un monde plus viable.

« Placer des termes anxiogènes comme le sérieux,

l’excellence, la compétitivité ou le sacrifice au centre

de notre vie, sans en placer d’autres, essentiels,

comme la joie, le sens ou la collaboration, c’est prouvé,

cela ne peut que mener à la tristesse, à la fatigue, et

au final, à la maladie… au burn-out. » - Pedro Correa

Considérer sérieusement les besoins invisibles dans

la stratégie de l’entreprise permettrait de replacer

l’humain au centre de notre système sociétal et

économique, de retrouver du sens dans ce que nous

faisons, de se sentir utile. Cela permettrait même

d’augmenter le taux d’engagement en attirant et en

fidélisant les bonnes personnes autour de valeurs et

d’une raison d’être communes au sein d’une même

organisation.

Ask Them ! /// DOSSIER : UNE AVENTURE INDIVIDUELLE


28

Créons des entreprises « adaptées » !

Ask Them ! /// DOSSIER : UNE AVENTURE INDIVIDUELLE

Pour nous aider dans cette démarche, nous pourrions

nous inspirer du modèle des entreprises de

travail adapté. Anne Falier, ex-CEO d’Axedis, nous

partage sa prise de conscience à ce sujet : « J’ai

toujours pensé qu’il y avait une différence entre une

entreprise de travail adapté et une entreprise dite

classique. » À savoir qu’une entreprise classique place

son objectif économique en priorité pour s’intéresser

ensuite, en second plan, au bien-être de son personnel

considéré comme « ressource » (on parle d’ailleurs

de « ressources humaines », CQFD).

A contrario, dans une entreprise de travail adapté,

l’objectif premier est de créer du bien-être pour

le travailleur en lui offrant un emploi adapté à ses

besoins et à ses capacités. Les sous-objectifs de

ce type d’entreprise sont : la valorisation par le

travail, la sécurité, le développement personnel et

le plaisir. L’objectif économique représente ici un

moyen, une condition nécessaire pour atteindre «

l’objectif social », il devient un indicateur de santé

pour l’entreprise plutôt qu’une finalité. L’équilibre se

crée entre le visible et l’invisible, entre les moyens

économiques et le travail adapté à l’humain. « On

peut se demander, finalement, pourquoi le « travail

adapté » ne pourrait pas être l’objectif premier de

toute entreprise ? » conclut Anne Falier. Mais oui,

mettons l’entreprise au service de l’humain plutôt

que l’inverse ! Mais comment ?


29

Des entreprises taillées

pour « prendre soin »

Pour avancer dans cette voie, il s’agirait

de permuter le modèle des entreprises en

passant de la définition du SPF-économie

« toute personne physique ou morale qui

offre des biens ou des services et participe

de cette manière à la vie des affaires »

à une définition nouvelle « une entreprise

offre des biens ou des services pour

participer au bien-être des personnes qui

composent son environnement ».

En tant qu’entrepreneurs, nous pouvons

imaginer des techniques pour incorporer

l’invisible dans l’entreprise ainsi que de nouveaux

indicateurs pour quantifier et mesurer

la satisfaction de ces besoins invisibles

et l’efficacité de leur prise en compte.

Par exemple, nous pourrions nous assurer

que la raison d’être de l’entreprise intègre

une part d’invisible (qu’il soit question de

bonheur, de partage, de spiritualité…).

Ensuite, nous pourrions aussi ancrer, dans la

culture d’entreprise, des fonctionnements

favorables à l’émergence de l’invisible en

laissant place aux valeurs humaines telles

que : l’écoute, la possibilité d’erreur, la

vulnérabilité, le lâcher-prise, la confiance,

la coopération… Nous pourrions encore

mettre en place des rituels collectifs ou

individuels comme introduire un rituel de «

météo » en début de réunion, la célébration

de réussites, des entretiens d’évolution

plutôt que d’évaluation.

Enfin, puisqu’il reste important d’assurer

le suivi et la mesure, nous pourrions ajouter

à nos tableaux de bord de nouveaux

indicateurs tout aussi importants, tels que :

le niveau de bonheur ressenti des employés,

le niveau de confiance envers l’entreprise et

ses dirigeants, le taux d’engagement (grâce

au nombre d’initiatives spontanées qui

naissent, au taux de présence, à l’ancienneté

médiane), et enfin, l’indicateur de tous

ces indicateurs : le niveau de cohérence

ressenti entre la raison d’être et les valeurs

connues de l’entreprise, et celles vécues

en son sein…

Tout l’enjeu se concentre ici : dans la

création d’un nouveau récit. Le récit d’une

économie du visible ET de l’invisible. L’être

humain est sensible aux contes et mythes

depuis la nuit des temps. Aujourd’hui, nous

sommes à l’aube d’un nouveau modèle

sociétal, communautaire. C’est à nous de

créer l’histoire que nous voulons vivre, de

la raconter, de la partager. NOTRE nouveau

récit. Guibert del Marmol nous invitait

d’ailleurs, pendant ce forum, à changer de

perspective, à créer un nouveau narratif

économique et social.

Alors finalement, c’est à nous, à

vous, de jouer !

Ask Them ! /// DOSSIER : UNE AVENTURE INDIVIDUELLE

Juliette Falkenberg

CO-FONDATRICE DE "TE PRENDS PAS LE CHOU !"

AVEC LA COLLABORATION DE ANNE FALIER, AUDE BONVISSUTO,

SOPHIE JORIS, NOÉMIE LAUMONT ET BERNARD SURLEMONT


30

ET SI ON ÉCRIVAIT UN

NOUVEAU RÉCIT COLLECTIF ?

Ask Them ! /// UN NOUVEAU RÉCIT COLLECTIF

L’HISTOIRE COMME ELLE S’EST TOUJOURS PASSÉE EN PENSANT « INDIVIDUEL »


31

UNE PLANCHE RÉALISÉE PAR TOM LISMONDE,

ANCIEN INCUBÉ DU VENTURELAB ET ILLUSTRATEUR

Ask Them ! /// UN NOUVEAU RÉCIT COLLECTIF

L’HISTOIRE COMME ELLE POURRAIT SE PASSER EN PENSANT « COLLECTIF »


32

Dossier :

UNE

AVENTURE

COLLECTIVE

Ask Them ! /// DOSSIER : UNE AVENTURE COLLECTIVE

Qu’est-ce qui permet au capitaine

d’un navire d’arriver à bon port ?

Une tête bien faite et de bonnes

compétences de navigation, sans

aucun doute.

Mais celles-ci ne l’emmèneront pas

loin si elles ne sont pas associées à

: une coque bien étanche, un équipage

engagé ou encore des voiles

adaptées aux vents et marées…

À l’image de ces capitaines, les

entrepreneurs de demain ne pourront

pas seulement compter sur

leurs compétences personnelles.

Ils et elles ont la nécessité profonde

de coopérer à tous les niveaux possibles

pour mener à bien la réalisation

de leur vision pour le monde.

Les boomers ou les zoomers, qui est responsable de

mener le changement ? Et si c’était une question à

transformer pour faciliter le résultat collectif ?

Deux âges au cœur d’une même génération en page 31

de ce dossier.

Comment penser « collectif » dans nos

sociétés construites autour de l’individu ?

Découvrez quelques pistes de réflexion en page 34 de ce dossier.

En quoi l’entreprise est-elle une aventure collective ?

5 points de vue complémentaires en page 36 de ce dossier.


33

DEUX ÂGES, UNE MÊME

GÉNÉRATION : CELLE QUI DOIT

AGIR POUR LE CHANGEMENT !

Face aux problèmes planétaires que nous

connaissons, la faute est souvent rejetée

sur l’autre : son voisin, l’Etat, les politiques ou

même toute une génération.

Est-ce la faute de la génération de nos

parents, ces « boomers » qui ont produit et

consommé dans l’inconscience ? Est-ce de

notre faute, cette génération « Y » parfois

jugeante et idéaliste ?

Il parait que chaque génération se croit

vouée à refaire le monde et à répondre aux

défis de son temps, avec sa part de gens

conscients et engagés. Nos deux générations

ont donc bien plus en commun que ce que

nous pensions !

Boomers, zoomers, générations X, Y ou encore

Z, toutes des étiquettes qui nous segmentent

alors que, nous le savons, nous ne formons

qu’un : un grand collectif d’êtres humains qui

rêvent ensemble d’un monde meilleur. Alors,

face aux défis sociétaux actuels, unissons

nos forces et marchons main dans la main !

Mettons à profit ce que l’un peut apporter

à l’autre. Inspirons-nous de la sagesse et de

l’expérience de « l’ancienne génération », qui

a connu avant nous des luttes et des changements

importants. Profitons de la « jeune

génération », plus connectée, plus militante

et porteuse de solutions innovantes.

Et s’il est parfois un peu difficile de se comprendre,

notre mission à nous, les jeunes,

sera d’insuffler le changement auprès des

plus âgés et de leur donner l’impulsion pour

les emmener avec nous vers le changement.

Les impulsions venant des

générations plus jeunes

peuvent-elles suffire

à activer les générations

plus anciennes ?

C’est la question que nous avons posée

à deux personnes lors d’un échange

épistolaire :

Emna Everard (CEO de Kazidomi :

Plateforme e-commerce de produits

sains à moindre coût) & Luc

Pire (Cofondateur du VentureLab,

Administrateur d’Amnesty International

et Président du Comité d’éthique de la

chocolaterie Galler).

Ask Them ! /// DOSSIER : UNE AVENTURE COLLECTIVE


34

Ask Them ! /// DOSSIER : UNE AVENTURE COLLECTIVE

Cher Luc,

Âgée de 30 ans, je suis née entre deux

générations. Celle qui ignore, et celle qui

conscientise. Celle qui ne veut pas savoir,

et celle qui sait. Celle qui a regardé demain

avec de l’espoir, et celle qui regarde l’avenir

avec peur.

Entre deux générations, comme moi, on

a le choix. On peut faire partie de l’une,

comme de l’autre. Beaucoup changent

progressivement de camp d’ailleurs.

Ces deux générations, ce sont celles de

mes parents et des jeunes qui nous entourent.

Je suis bluffée de voir une jeune

génération éduquer la plus ancienne.

Sur quel thème ? Vous l’aurez compris,

je l’espère, je parle de la planète qui étouffe

au rythme d’une économie qui bat la

mesure, en définissant les gagnants et

perdants du capitalisme moderne, aveugle

malheureusement de tous les coûts réels

dont chacun est responsable.

J’observe les plus jeunes avec surprise, pris

d’un engagement fort et déterminé. Ils se

tournent naturellement vers des modes de

consommation responsables. Je ressens le

grondement et la détermination de cette

génération mécontente du traitement que

nous avons jusqu’ici réservé à la planète.

D’autre part, j’observe une toute autre

génération. Celle qui nous précède. Qui

trop souvent encore, choisit la facilité, se

cache derrière des excuses et des idées

reçues sans vouloir comprendre, par

conscience des changements et sacrifices

que les conclusions risquent d’amener.

En tant qu’entrepreneure, j’ai choisi mon

camp, et j’entreprends de manière durable,

en faisant, au travers de Kazidomi, la promotion

d’un mode de consommation plus

durable à moindre prix. Certifiée B-Corp,

nous tranchons chaque dilemme selon les

valeurs qui nous animent. Pourtant, dans

une économie comme la nôtre, cela n’a rien

de durable. En effet, les coûts de ce genre

de décision sont encore pratiquement

toujours supérieurs à celui des solutions

qui détruisent nos écosystèmes. Résultat ?

Une inégalité dans les règles du jeu capitaliste

qui pourrait avoir pour résultat de

laisser les entreprises polluantes vivre et

les plus responsables suffoquer.

Que faire donc ? Il faut continuer d’entreprendre

de manière durable, pour en faire

la norme et marginaliser les entreprises

qui ne suivent pas cette voie.

Chers jeunes entrepreneurs, avec nous,

faites le choix d’une économie engagée

et responsable !

Je crois comprendre que les mentalités ont

énormément changé, et qu’un entrepreneur

qui se lançait il y a 20 ans n’avait pas

conscience des défis environnementaux

auxquels nous faisons face. Cependant,

je m’interroge sur l’inaction présente des

dirigeants de beaucoup d’entreprises face

à l’urgence climatique qui s’oppose aux

nombreuses prises d’initiatives chez les

jeunes entrepreneurs. Pensez-vous que

les impulsions venant des générations

plus jeunes puissent suffire à activer les

générations plus anciennes ?

Emna Everard

FONDATRICE ET CEO DE

KAZIDOMI (PLATEFORME

E-COMMERCE DE PRODUITS

SAINS À MOINDRE COÛT),

ÉLUE ‘ENTREPRENEURE

BELGE DE L’ANNÉE’ AUX

TOP MANAGEMENT

AWARDS EN 2019.


35

Chère Emna,

Je me pose la même question que toi : mais

comment peut-on encore entreprendre

sans respecter la planète, les producteurs,

les partenaires et les consommateurs ?

Tu es trop gentille en disant que ma

génération ne savait pas : c’est faux. En

1974, par exemple, le scientifique René

Dumont s’est présenté aux élections présidentielles

françaises et a posé les bonnes

questions en apportant déjà beaucoup

de bonnes réponses. Et tu dois savoir que

les limites à la croissance sont connues …

depuis 1970 grâce aux analyses du Club

de Rome (que je te recommande, c’est

visionnaire !).

Cela fait donc 50 ans que l’aveuglement

des décideurs, des entreprises et des

électeurs/consommateurs est intolérable.

Je cite volontairement ces trois pôles

parce que je ne supporte plus ceux qui

rejettent leurs responsabilités sur les autres.

Nous pouvons et devons agir conjointement.

Comme électeur/consommateur,

il faut voter pour des politiques durables

et agir chacun par tous les moyens dont

on dispose (je m’interdis des minitrips en

avion). Comme entrepreneur, je n’investis

que dans des entreprises respectant les

3P (People, Planet, Prosperity), et comme

tu le sais, le VentureLab a dans son ADN le

Change. C’est pour des gens comme toi

que nous l’avons créé. Merci pour ce que

tu nous apportes.

Et à ta question « pensez-vous que les

impulsions venant des générations plus

jeunes puissent suffire à activer les

générations plus anciennes ?», je répondrais

: c’est nécessaire, mais pas suffisant.

Mais si les jeunes ne se révoltent pas, on

n’y arrivera pas. We need YOU !

Ask Them ! /// DOSSIER : UNE AVENTURE COLLECTIVE

Lien d’une vidéo toute

douce pour poursuivre

les discussions entre

toutes les générations

Luc Pire

COFONDATEUR DU VENTURELAB,

ADMINISTRATEUR D’AMNESTY

INTERNATIONAL ET PRÉSIDENT

DU COMITÉ D’ÉTHIQUE DE LA

CHOCOLATERIE GALLER.

Propos recueillis par

Émilie Eussen

CHARGÉE DU SUIVI DES JEUNES

ENTREPRENEURS DU VENTURELAB

ET COORDINATRICE DU SOMMET DES

ENTREPRENEURS


36

LA FORCE

DU COLLECTIF

Trois exemples au cœur du VentureLab où le collectif catalyse

le changement et renforce la motivation et l’engagement.

ClimathonLiège

L’INTELLIGENCE COLLECTIVE AU SERVICE DU CLIMAT

Ask Them ! /// DOSSIER : UNE AVENTURE COLLECTIVE

Faire émerger des solutions entrepreneuriales pour relever 3

défis climatiques locaux, c’est le défi lancé chaque année par le

ClimathonLiège. Initié par le Climate-KIC, ce concept de « hackathon

» réunit plusieurs milliers de citoyens à travers le monde.

À Liège, le VentureLab vous propose, pendant 48 heures, de

mettre à profit votre créativité et vos compétences au service

du climat, en repartant boostés. Accompagnés d’experts et de

coachs, les participants issus d’horizons différents travaillent

par équipe à l’émergence de solutions pertinentes au défi choisi.

C’est là qu’opère la magie de l’intelligence collective, capable de

faire émerger des pistes que les individus n’auraient pu imaginer

seuls. Cette synergie conduit souvent à de bien meilleurs résultats

qu’une réflexion individuelle. « C’est impensable qu’un cerveau

aussi bien foutu et expérimenté soit-il, soit aussi bon qu’un groupe.

Si l’on réunit 4 personnes, il y a un cinquième cerveau qui se crée

avec une propre dynamique », affirme Luc Pire, co-fondateur

du VentureLab. L’objectif est ensuite de transformer les idées

imaginées lors de l’événement en projets concrets sur le terrain.

Organisée avec le soutien des pouvoirs publics et d’entreprises

engagées, la 5e édition aura lieu du 9 au 11 novembre 2023 à la

Grand Poste et est ouverte à tout citoyen.

Le BeeLab

LE POUVOIR DU GROUPE POUR MIEUX SE RECEN-

TRER DANS UN MONDE EN CHANGEMENT

Le BeeLab est un moment suspendu où une dizaine d’entrepreneurs

en quête de sens prennent le temps de se questionner sur leurs

motivations profondes et leur impact sur le monde en transition.

Ils partent trois jours, dans un lieu vivifiant, inspirant, au cœur de

la nature et s’interrogent sur des questions essentielles : ce que je

fais a-t-il du sens pour moi ? Comment aligner mon projet avec qui

je suis profondément ? Quelles solutions intégrer à mon projet pour

qu’il réponde aux défis environnementaux et sociétaux ? Le collectif

est puissant pour l’expérience des participants : ils ne se sentent

pas seuls face à ces défis, échangent, partagent et déplacent

ensemble les curseurs de notre société pour imaginer le monde

de demain ! « Quelle chance d’avoir pu assister à l’atterrissage

de cette expérience ! Il y avait de l’amour, du partage, de

l’espoir. J’étais prise au cœur de voir cette jeunesse qui veut

changer les paradigmes », explique Rachel Vandendooren, coach

au VentureLab. Organisé deux fois par an, le BeeLab s’adresse

aux porteurs de projet : la prochaine édition a lieu le 23, 24 et 30

septembre. www.beelab-project.be


37

Le Sommet des Entrepreneurs

LE MOMENT DE RENCONTRE IDÉAL ENTRE LES ENTREPRENEURS D’AUJOURD’HUI ET DE DEMAIN

Le monde change et nous le ressentons de plus en plus fort, tant dans nos vies quotidiennes que dans nos entreprises.

Ces changements bousculent nos habitudes et questionnent notre manière d’entreprendre. Face à ces défis

colossaux, comment passer à l’action pour entreprendre enfin le changement dont nous avons besoin ? Dans ce

contexte, cette sixième édition du Sommet des Entrepreneurs met à l’honneur ces entrepreneurs et entrepreneuses

qui veulent prendre part à la grande aventure de notre génération : l’exploration de nouveaux possibles. Mission ?

Toucher les jeunes entrepreneurs de tous profils et tous horizons, issus du VentureLab ou d’autres incubateurs

partenaires, en facilitant le lien entre leur start-up naissante et les entreprises établies. Le but : créer une économie

de liens, où les jeunes et moins jeunes, individus et entreprises, font face ensemble à ces enjeux. En 2022, le Sommet

des Entrepreneurs a ainsi réuni plus de 1000 participants (entrepreneurs, académiques, décideurs publics, experts…)

souhaitant prendre part à la discussion. www.lesommet.be

Ask Them ! /// DOSSIER : UNE AVENTURE COLLECTIVE


38

Ask Them ! /// DOSSIER : UNE AVENTURE COLLECTIVE

L’ENTREPRISE,

UNE AVENTURE

COLLECTIVE ?

REGARDS CROISÉS

DE CINQ MEMBRES

DE L’ÉCOSYSTÈME

DU VENTURELAB

En quoi l’entreprise est-elle une aventure collective ?

Nous sommes partis à la rencontre de 5 responsables

d’entreprise à impact en posant les mêmes questions.

Voici leurs réponses :


39

« Tous dans le

même bateau »

Fleur Gomboso

INCUBÉE AU VENTURELAB,

FONDATRCIDE DE L’ASBL BEE PRESENT

L’ASBL BEE PRESENT ACCOMPAGNE ET RASSEMBLE UNE

COMMUNAUTÉ DE BÉNÉVOLES EN ÉVÉNEMENTIEL.

Selon toi, en quoi l’entreprise estelle

une aventure collective ?

L’entreprise est une aventure collective et

humaine avant tout, c’est le lieu où l’on passe

une grande partie de sa journée, il est important

de bien s’y sentir et de pouvoir compter

sur nos collègues. Les différents profils qui

constituent une entreprise sont complémentaires

tant par leur travail que par leur

personnalité, c’est la collectivité qui fait le job.

En quoi ton entreprise est-elle

une aventure collective ?

C’est une asbl qui compte 9 administrateurs.

Mais elle est surtout collective dans son rôle

au quotidien. Accompagner des centaines de

bénévoles, ce n’est pas rien… Si on ne place

pas l’humain et la collaboration au centre du

projet, nous ne pourrions pas faire mieux que

ce qui est fait actuellement dans le secteur.

À quel enjeu collectif es-tu la plus sensible

et sur lequel ton entreprise agit ?

Pouvoir replacer l’humain au centre de la

gestion des bénévoles en événementiel. Pour

y parvenir, nous mettons en place plusieurs

choses au niveau de l’information (droits et

obligations) et des formations. Afin de valoriser

les bénévoles, leur travail et surtout les

remercier pour le temps et l’énergie qu’ils

consacrent à ces festivals.

Pour pouvoir mener une entreprise

comme la tienne, qui travaille

pour le collectif, quelle est

selon toi la qualité requise ?

Ce qui fait la différence et qui me permet de

lancer ce projet, c’est mon dévouement et

mon implication. J’ai créé mon job de rêve sur

mesure, j’ai pris le secteur que j’affectionnais,

mon expérience et les tâches pour lesquelles

je n’étais pas trop mauvaise pour y apporter

mes solutions et mes valeurs.

Quels sont les enjeux de cette

aventure collective ?

On aimerait montrer que c’est possible, créer

le bon exemple à suivre. On voit assez grand

avec BEE PRESENT, on aimerait que les bénévoles

en événementiel soient plus considérés,

qu’ils soient mieux encadrés. On veut faire

entendre leur voix et leur donner une réelle

importance dans le monde du bénévolat

actuel. On aimerait faire de BEE PRESENT

une fédération afin de toucher encore plus

de régions, de bénévoles et de festivals. Et

on espère que les pouvoirs publics se rendent

compte qu’il n’y a pas grand-chose qui existe

actuellement pour défendre ces gens-là, et

faire en sorte qu’ils soient respectés.

Ask Them ! /// DOSSIER : UNE AVENTURE COLLECTIVE


40

« Dans chacune de nos

décisions, nos changements

de postures, nos motivations,

il y a du collectif et c’est

ce qui est ultra riche ! »

Jérémy Parotte & Noël Garsous

CO-FONDATEURS DE OTRA VISTA

AGENCE DE CRÉATION AUDIOVISUELLE

Ask Them ! /// DOSSIER : UNE AVENTURE COLLECTIVE

Selon vous, en quoi l’entreprise

est-elle une aventure collective ?

(Jérémy) Lorsqu’on se lance dans une aventure

entrepreneuriale quelle qu’elle soit, je pense

qu’il est idéal de savoir séparer vie privée et

vie professionnelle dans son emploi du temps,

pour les raisons évidentes qu’on imagine.

Pour ma part, ça a été compliqué pendant

quelques années, mais j’y suis parvenu. Par

contre, si notre projet nous prend aux tripes

et nous passionne, ce qui est à espérer pour

maintenir le cap sur la longueur, il est à mon

sens impossible de dissocier cette aventure

du collectif.

Nos quotidiens sont faits de rencontres,

d’échanges, de découvertes, d’observations

diverses qui nous nourrissent en tant que

personne, nous font grandir et donc, forcément,

alimentent notre projet d’entreprise,

même lorsqu’on n’en a pas conscience. Dans

chacune de nos décisions, nos changements

de postures, nos motivations...il y a du collectif

et c’est ce qui est ultra riche ! C’est ce qui

rend le truc vivant. Derrière cette facette, il

y a bien sûr toutes les personnes qui rendent

l’aventure concrètement possible : collaborateurs,

partenaires, clients... Si on met du sens

dans son travail, chacun(e) à une place et un

rôle à jouer.

(Noël) Un exemple concret : nous avons décidé

depuis janvier 2023 de ne plus réaliser de

contenus ayant une finalité purement commerciale/corporate.

Otra Vista se définit

aujourd’hui comme une société de production

audiovisuelle engagée qui met son savoir-faire

et sa créativité au service de thématiques

sociétales comme l’éducation, la transition,

l’environnement… Suite à cette annonce sur

les réseaux sociaux, nous avons reçu pas mal

de soutien, mais aussi un appel d’une société,

avec qui nous collaborons depuis plusieurs

années, nous disant que notre démarche les

avait inspirés et qu’ils allaient dorénavant

faire de même, à l’échelle de leurs services.

Ce n’était bien sûr pas notre but, mais cela

rappelle que tout est collectif finalement.

À quel enjeu collectif êtes-vous le

plus sensible et sur lequel votre

entreprise agit ?

(Noël) C’est impossible de cerner un enjeu

précis, car les sujets sont liés les uns aux

autres. Par exemple, ce qui me touche plus

profondément concerne l’écologie. Celle-ci

est liée à l’éducation, elle-même liée à l’égalité

et ainsi de suite. Chaque enjeu est important

et il faut donc que nous puissions agir, à notre

échelle, sur tous les fronts afin de faire évoluer

les choses dans le bon sens.

Pour pouvoir mener une entreprise

comme la vôtre, qui travaille pour le

collectif, quelle est selon vous la qualité

requise ?

(Jérémy) Dans notre métier lié à la communication,

orienté vers le service qu’est la

création audiovisuelle pour des tiers, nous

avons choisi une ligne éditoriale forte qui fait

de chacune de nos réalisations un outil/ un

message/ une inspiration...pour le collectif,

au sens sociétal du terme. En ce sens, nous

travaillons tous, à chaque étape de chaque

projet, pour le collectif. C’est en tout cas

notre souhait et c’est ce qui amène du sens

à l’entreprise.


41

Pour mener à bien cette vision, il y a d’abord

un atout, celui de porter chacun en soi les

valeurs et messages que l’on diffuse (y croire,

c’est la base) et, d’autre part, une qualité : l’empathie.

En se mettant à la place de l’autre, celui

ou celle pour qui l’on imagine une sorte d’outil

de communication tourné vers le collectif, on

comprend mieux sa position, ses besoins, ses

craintes...et on est plus à même de viser juste

et toucher un public. Notre impact n’en sera

que plus grand, la dimension collective plus

forte. C’est alors un projet réussi.

Quels sont les enjeux de cette aventure

collective?

(Jérémy) Nous avons une forme de pouvoir en

diffusant sur des écrans (grands ou petits)

des images et du son qui vont avoir un effet

« L’entreprise, une des

plus belles aventures

humaines collectives »

Sophie Joris

CO-FONDATRICE ET DIRECTRICE DE LA SMALA

LA SMALA RASSEMBLE ET ACCOMPAGNE DES ENTREPRENEURS

QUI SE BOUGENT POUR LEUR PÉRENNITÉ ET LEUR IMPACT POSITIF

SUR LE MONDE :

Selon toi, en quoi l’entreprise est-elle

une aventure collective ?

J’ai toujours été attirée par le monde de

l’entreprise et j’ai compris pourquoi après

quelques années. À mes yeux, l’entreprise

est une des plus belles aventures humaines

collectives. Un lieu de réalisation et d’action où

chacun participe à plus grand que ce dont il

est capable de faire seul. Un lieu d’épanouissement

et d’évolution personnel que chacun peut

choisir pour ses valeurs et son projet ultime.

Un lieu de créativité autour d’un objectif commun

où les compétences s’additionnent pour

créer de la valeur.

émotionnel sur un public, plus ou moins fort

suivant le sujet. Nous ne pouvons pas mentir

ou tricher, en tout cas nous ne voulons pas.

Nous tâchons de servir un «client» tout en

étant convaincus que son projet fait sens.

Puisque les sujets traités sont travaillés dans

une volonté de servir le collectif, l’enjeu est

d’apporter notre pierre à l’édifice dans la

construction d’un «nouveau récit» pour ce

collectif basé sur quelques piliers tels que

la justice sociale, l’entraide, la préservation

de l’environnement, le respect du vivant, le

développement d’une économie plus solidaire

et moins destructrice, etc. Derrière le

fait de nourrir quelques bouches, tout l’intérêt

de notre entreprise est de servir des

enjeux collectifs.

En quoi ton entreprise est-elle une

aventure collective ?

Avec 10 entrepreneurs, nous avons créé la

SMALA avec cette certitude. Notre mission

est de rassembler des entrepreneurs et de les

aider à agir par l’échange de leurs expériences

respectives pour décupler leur effet levier et

construire le monde de demain. La SMALA est

une aventure collective, car elle :

• Est une communauté d’entrepreneurs qui

se ressemblent, s’inspirent et s’entraident ;

• A mis en place une gouvernance participative

où chaque entrepreneur est actionnaire

(modèle coopératif) et représenté

par un membre de sa catégorie au Conseil

d’Administration ;

• Réinvente le métier de la consultance en

prônant l’échange entre pairs. Ici, chacun

peut être client ou prestataire en fonction

de sa situation et de son besoin.

Ask Them ! /// DOSSIER : UNE AVENTURE COLLECTIVE


42

Ask Them ! /// DOSSIER : UNE AVENTURE COLLECTIVE

En un mot, la SMALA veut être une solution

collective et entrepreneuriale (avec une

grande cohérence dans son mode d’organisation)

pour faire grandir notre résilience

économique, entreprise par entreprise.

À quel enjeu collectif es-tu le plus sensible

et sur lequel ton entreprise agit ?

« S’engager pour le bien commun » : une de

nos valeurs. Nous envisageons l’impact de nos

actions au-delà des murs de nos entreprises.

Dans ce sens, sur base de nos observations

et la littérature, nous avons défini l’entreprise

à impact et permettons à chaque entreprise

d’avancer pas à pas dans ces leviers, sur base

de ses aspirations.

« Un dirigeant d’entreprise qui ne considère

pas la question de l’impact de son entreprise

est un dirigeant qui prend beaucoup de

risques ». Emmanuel FABER

Pour pouvoir mener une entreprise

comme la tienne, qui travaille pour le

collectif, quelle est selon toi la qualité

requise ?

À mes yeux, il existe cinq prérequis essentiels

pour mener à bien une aventure collective :

• Avant toute chose, le collectif ne peut se

construire qu’autour d’un enjeu partagé

(raison d’être et objectifs). Il est donc

nécessaire pour le leader de mettre des

mots sur cette raison d’être et de l’incarner.

Ce sera le guide et la motivation

du collectif.

• En amont, il est nécessaire de mettre

en place des valeurs et des règles protectrices

pour chacun afin de supprimer

la logique de compétition dans laquelle

nous naviguons habituellement. Le leader

devra se sentir légitime de construire le

collectif avec l’envie d’inclure, mais aussi

la capacité d’exclure.

• Accueillir dans ce collectif des individus

qui sont capables de considérer l’intérêt

collectif (qui doit donc être très motivant

à ces yeux) avant l’intérêt individuel. Pour

autant, il est essentiel de prendre soin

des intérêts individuels pour être sûr que

chacun s’y retrouve.

• Être capable de construire rapidement

une culture pour ce collectif avec des

rituels et des échanges en petit groupe

pour construire la confiance.

• Le collectif se renforce dans les moments

informels. Il est souvent utile de créer ou

recréer du lien et de prendre du temps sans

avoir à chaque fois “un livrable” à produire.

Aussi, j’ai fait l’erreur de confondre collectif et

collaborateurs. Construire, gérer et faire vivre

un collectif demande beaucoup d’énergie,

d’ancrage et de discernement. Il m’a semblé

très difficile de le faire sans collaborateurs

qui soient membres actifs de l’équipe et pas

seulement membres du collectif.

Quels sont les enjeux de cette aventure

collective ?

Les plus belles aventures humaines sont celles

que l’on construit pas à pas. Il n’existe pas à

proprement parler de recettes miracles pour

que le « collectif » réussisse sa mission. C’est à

chacun de trouver son style et ses pratiques.

Aujourd’hui, après deux ans d’existence, la

SMALA a plusieurs enjeux :

• Permettre à chaque membre de la communauté

de passer de l’intérêt à l’engagement

et la contribution.

• Construire une équipe solide,

comme un socle.

• Trouver un lieu qui fédère et crée un sentiment

d’appartenance.


43

« L’aventure devient

collective si les

objectifs dépassent

la simple rentabilité

financière »

Michel Horn

ADMINISTRATEUR FAMILIAL D’ORTIS

ET ENTREPRENEUR EN RÉSIDENCE

AU VENTURELAB

IL ACCOMPAGNE LES JEUNES ENTREPRENEURS

DANS LEUR PARCOURS DE CRÉATION.

Selon toi, en quoi l’entreprise estelle

une aventure collective ? ,

Elle devient une aventure collective si les

objectifs dépassent la simple rentabilité

financière. À partir de valeurs partagées, et

surtout vécues au jour le jour. Grâce à des

relations basées sur la confiance en soi et

dans les autres, les équipiers, au-delà d’un

salaire, partagent le plaisir et la fierté de

contribuer à quelque chose de plus grand que

soi, car impactant, utile et durable.

En quoi ton entreprise est-elle

une aventure collective ?

Depuis 64 ans, notre leitmotiv est de proposer

des solutions permettant d’améliorer la

santé des gens, en recourant aux richesses

des plantes que nous connaissons mieux que

quiconque. Toutes nos actions passent par le

filtre de nos valeurs : intégrité, respect, qualité

et confiance. 60 % de personnel féminin

contribuent à cet état d’esprit.

À quel enjeu collectif es-tu le plus sensible

et sur lequel ton entreprise agit ?

L’amélioration de la santé des gens, le

respect des ressources naturelles, l’attention

à l’humain.

Pour pouvoir mener une entreprise

comme la tienne, qui travaille

pour le collectif, quelle est

selon toi la qualité requise ?

Le partage et la pratique consciente

des valeurs.

Quels sont les enjeux de cette

aventure collective ?

Faire comprendre notre différence positive

aux consommateurs de nos produits afin qu’ils

les prescrivent autour d’eux. Et pouvoir rester

rentable malgré toutes les contraintes que

nous nous imposons.

Ask Them ! /// DOSSIER : UNE AVENTURE COLLECTIVE


44

« L’entrepreneuriat, qu’il soit

social, environnemental ou

engagé, se doit d’apporter

des réponses multiples

et adaptées aux défis

qui nous attendent. »

Quentin Gaillard

ALUMNI DU VENTURELAB

ET CO-FONDATEUR DE CROWD’IN

Ask Them ! /// DOSSIER : UNE AVENTURE COLLECTIVE

CROWD’IN, PLATEFORME DE FINANCEMENT PARTICIPATIF

DE PROJETS ENTREPRENEURIAUX ET ENGAGÉS.

Selon toi, en quoi l’entreprise estelle

une aventure collective ?

Entreprendre aujourd’hui s’accompagne de

responsabilités collectives. Les nombreux

porteurs de projets qui s’adressent à notre

plateforme de crowdfunding ne se posent

plus la question : « Comment devenir riche ? »,

mais bien « Comment mon entreprise va-t-elle

contribuer à créer de la richesse d’un point de

vue sociétal, tout en me permettant de vivre

et de m’épanouir à travers mon activité ? ».

Aujourd’hui, peu importe la structure juridique

qu’elle prendra, l’entreprise répondra à un

besoin collectif, qui se traduira idéalement

sous la forme d’une demande dont découlera

une forme de rentabilité individuelle et

collective.

En quoi ton entreprise est-elle

une aventure collective ?

Plus que collective, l’aventure d’une entreprise

qui se lance dans un crowdfunding devient

participative. Notre entreprise a permis à

environ 30 000 membres-contributeurs de

participer ensemble au financement de 233

projets qui se donnent pour mission d’agir

positivement à une échelle locale ou plus globale.

En tant que citoyens, ils ont participé à

ce que nous appelons depuis le départ une

forme de « démocratie économique ».

Choisir où et comment dépenser son argent

est déjà un geste citoyen, mais qui prend une

mesure d’autant plus importante dans un

financement participatif où l’on peut contribuer

à faire naître des projets de citoyens

engagés qui n’ont pas toujours les moyens de

faire et aboutir leurs projets. C’est en quelque

sorte voter avec sa contribution financière

aux projets de demain.

À quel enjeu collectif es-tu le plus sensible

et sur lequel ton entreprise agit ?

Qu’il s’agisse de projets comme « Le Bois d’à

côté » où des citoyens à Flémalle veulent

récolter 300 000 euros pour racheter un

terrain de 14 000 m2 pour le préserver et y

mener des activités didactiques liées à l’environnement,

de l’ouverture de magasins en

vrac, du lancement de micro-brasseries ou de

restaurants éthiques, sur Crowd’in, les projets

individuels s’inscrivent dans une pensée ou une

volonté collective de vivre mieux, de consommer

mieux. Cette espèce de synchronicité

assez étonnante donne confiance en notre

capacité à agir collectivement au travers de

projets aux valeurs et aux impacts cruciaux

pour répondre aux enjeux de notre époque.


45

Pour pouvoir mener une entreprise

comme la tienne, qui travaille

pour le collectif, quelle est

selon toi la qualité requise ?

La capacité à dialoguer. Dialoguer pour

comprendre les porteurs de projets, leurs

motivations, les enjeux de leurs projets, pour

pouvoir mieux les guider et créer ensemble

une stratégie de levée de fonds réaliste et

personnalisée. C’est aussi dans un dialogue

collectif entre le porteur de projet et sa

communauté, en sa capacité à mobiliser

et fédérer une communauté autour de son

projet, que résident les clés du succès d’une

campagne de crowdfunding et parfois de

l’entreprise en elle-même.

Propos recueillis par

Émilie Eussen

CHARGÉE DU SUIVI DES JEUNES ENTREPRENEURS DU VENTURELAB

ET COORDINATRICE DU SOMMET DES ENTREPRENEURS

En route pour la

grande aventure

collective de notre

génération !

Quels sont les enjeux de cette aventure

collective ?

Les enjeux actuels majeurs vont exiger des

citoyens, partout dans le monde, qu’ils se

fédèrent autour d’objectifs partagés globalement

pour la première fois par l’humanité

dans son ensemble. Un contexte marqué

d’intérêts nationalistes semble tellement

aller à contresens d’une réponse nécessaire

et coordonnée aux enjeux globaux qui nous

concernent, tels que la sauvegarde des écosystèmes,

l’optimisation de la gestion des

ressources, qu’elles soient alimentaires et

énergétiques, et pourtant, il nous faut relever

ces défis. Il semble que cette impulsion, ce

mouvement nécessaire, en revient plus que

jamais aux citoyens. Notamment à travers

l’entrepreneuriat, qu’il soit social, environnemental

ou engagé, il nous revient d’apporter

des réponses multiples et adaptées aux défis

qui nous attendent.

Ask Them ! /// DOSSIER : UNE AVENTURE COLLECTIVE

Et pour bien démarrer, on vous invite à mettre dans

vos bagages quelques références culturelles et

médias éclairantes sur cette mise en mouvement.


46

10 COUPS DE CŒUR

CULTURELS

La culture peut changer des vies, émerveiller, questionner, bouleverser, éduquer, faire rêver ou pleurer…

Et surtout, elle possède le pouvoir unique d’éveiller la créativité et de susciter l’envie de se mobiliser. C’est

pourquoi, nous vous partageons nos 10 coups de cœurs culturels. De manière factuelle ou philosophique,

ils nous donnent l’envie de construire un monde plus juste et durable. Leur point commun ? Chaque œuvre

aborde les grands défis de notre génération.

Ask Them ! /// DOSSIER : UNE AVENTURE COLLECTIVE

Le monde sans fin,

de J-M Jancovici & C Blain

Tout le monde devrait lire "Le monde

sans fin" : une BD qui vulgarise haut la

main les enjeux énergétiques et environnementaux

de notre terre et qui

remet en question les conséquences de

notre utilisation des énergies fossiles.

Les Nageuses,

de Sally El Hosaini

Distribution touchante, récit poignant. Deux

heures pour découvrir le sort impitoyable de

celles et ceux qui doivent fuir leurs pays. Une

histoire vraie de deux sœurs contraintes de

quitter la Syrie en guerre où se mêlent injustice

et espoir. À voir absolument et disponible sur les

plateformes VOD.

Film documentaire :

Un monde nouveau, de Cyril Dion

Haut les cœurs ! En novembre dernier,

Arte nous régale et diffuse une série de

3 documentaires pour lutter contre les

bouleversements climatiques. Au cours

d’un long voyage sur les cinq continents,

Cyril Dion propose un nouveau récit, celui

d’une civilisation plus juste, qui redonne de

l’espoir : Un Monde Nouveau.

A room with a view,

de La Horde et Rone

Réel chef-d’œuvre qui ouvre une

fenêtre sur l’effondrement du

monde, la colère d’une génération

et la beauté du chaos. Un moment

hors du temps qui rassemble 18

danseurs du Ballet national de

Marseille et l’incroyable musicien

producteur Rone. Vous n’en sortirez

pas indemne…

Références

sélectionnées par

Aurélie Neirinck

CHARGÉE DE PROJET

AU VENTURELAB


47

Hard Days Are Gone,

de Dan San

Sept ans après le multirécompensé

Shelter, Dan San revient (enfin !) avec un

single : Hard Days Are Gone. Ou comment

faire jaillir du sombre la lumière ! Un morceau

teinté d’espoir pour accompagner

bien des soirées, lové dans son canapé.

A play for the living in a time of extinction,

de Miranda Rose Hall, Katie Mitchell, Collectif Mensuel

Un nouveau genre : un "circuit court culturel", où Katie Mitchel,

fervente militante écologiste, pilote des compagnies de théâtre

locales à distance pour diminuer l’empreinte carbone d’une

tournée et leur permettre de s’approprier la pièce avec une

charte bien définie. Yes, un théâtre durable est possible ! Et

quand le Collectif Mensuel s’empare du projet qui aborde les

grands défis de notre génération, avec une mise en scène

décalée, rythmée et mélodieuse, on sort de là touché au cœur.

Génération,

de Avant L’Orage (Camille Etienne)

Les différentes générations peuvent-elles

s’accorder et ne former qu’un pour lutter

contre les dérèglements climatiques et

transmettre un monde serein aux générations

futures ? Camille Etienne aborde

cette question dans « Génération », un

court métrage poétique de 17 minutes

qui prend aux tripes.

Animal,

de Cyril Dion

Encore un film à voir à tout prix du

militant, réalisateur et poète Cyril Dion !

À travers le regard de deux adolescents

militants, on parcourt le monde

à la rencontre de femmes, d’hommes

et d’animaux qui soulèvent les enjeux de

notre génération : comment éviter une

sixième extinction de masse ? Un film qui

promet un bouleversement émotionnel

et intellectuel.

Ask Them ! /// DOSSIER : UNE AVENTURE COLLECTIVE

Podcast : Vivons heureux, avant la

fin du monde, de Delphine Saltel

La découverte pépite qui fait du bien aux

oreilles et au mental. Mêlant questionnement

personnel, tribulations domestiques,

reportages et entretiens avec des

chercheurs et des activistes, ce podcast

veut alerter, éveiller et rassurer sur un

autre monde possible.

Le Bug Humain,

de Sébastien Bohler

La lecture coup de cœur du VentureLab.

Un essai, mené brillamment par Sébastien

Bohler, qui explique par le prisme du fonctionnement

de notre cerveau, l’inaction

et l’inertie des humains face aux changements

climatiques. Un ouvrage qui

donne une nouvelle vision de notre histoire

au point de vouloir prendre un virage à

180° après sa lecture, en commençant

par la lecture de son ouvrage suivant :

Où est le sens ?


48

Dossier :

EXPLORER

DE NOUVEAUX

POSSIBLES

Ask Them ! /// DOSSIER “EXPLORER DE NOUVEAUX POSSIBLES”

Trois outils et trois inspi pour vous aider à imaginer un avenir positif.

Et si le changement climatique était l’une des plus grandes aventures que l’humanité ait à vivre ?

N’est-ce pas une formule plus positive que « l’une des pires épreuves » ou « l’une des pires

catastrophes » ?

Cet effet peut paraitre dérisoire, un jeu de jambes littéraire. Pourtant, cela change tout

en matière d’énergie provoquée auprès de l’interlocuteur, et donc de solutions possibles à

faire émerger.

Dans ce contexte totalement inédit, beaucoup d’inconnues et d’incertitudes existent. Personne

n’a encore de recettes toutes faites ni de solutions parfaites. Pourtant, nous en sommes

convaincus, les entrepreneurs ont un rôle à jouer.

Et quoi de mieux pour faire face aux grands défis que de s’entrainer à explorer l’inconnu avec

la fougue de l’aventurier : sans carte précise, mais avec la conviction que du positif ressortira

de l’exploration ?

Inspirations pour prendre le large :

Et si notre imaginaire était un muscle : comment l’entrainer ?

Deux portraits musclés en page 47 de ce dossier

Comment reconnaître les explorateurs de nouveaux possibles ?

Trois rencontres inspirantes en page 50 de ce dossier

À mettre dans vos bagages :

Les Objectifs de développement durable, une boussole pour l’entrepreneur

de demain.

Un nouvel outil à découvrir en page 54 de ce dossier

Petit manuel d’exploration d’idées folles.

Un jeu de cartes et un canevas à découvrir en page 56 de ce dossier

Piloter l’entreprise comme le navire idéal pour cette grande exploration.

Des conseils et des outils à découvrir en page 59 de ce dossier


49

FACE AUX DÉFIS, DES

EXPLORATEURS SE

RETROUSSENT LES

MANCHES : DEUX

PORTRAITS INSPIRANTS !

RENCONTRE AVEC

CLOTILDE DE MONTPELLIER

- FARM FOR GOOD

DÉVELOPPER UNE AGRICULTURE

WALLONNE POSITIVE ET SOLIDAIRE

Janvier 2023, Liège-centre. Du haut de mon

immeuble, la faim se fait sentir. 19h30 : il serait

temps de manger un bout. Et si on se faisait

livrer un petit repas ? C’est parti pour ce sport

urbain si répandu : je scrolle à tout va, évaluant

les options et passant d’une appli à l’autre pour

trouver la perle rare. Et là, une pensée m’arrête

net : si jamais une catastrophe arrivait, mes

voisins et moi-même, bloqués dans nos clapiers

à lapin, serions incapables de produire notre

nourriture et de répondre à ce besoin primaire.

Nous sommes aujourd’hui plongés dans une

dépendance folle, approvisionnés au quotidien

par ces camions qui affluent remplis de produits,

ayant bien souvent traversé les frontières. Des

siècles que nos ancêtres cultivent la terre, se

transmettant leurs savoirs de génération en

génération et je dois bien l’avouer : je suis incapable

de cultiver la moindre pomme de terre,

pourtant si appréciée sous sa forme frite.

Quelques jours plus tard, je rencontre Clotilde

de Montpellier, fondatrice de Farm for Good, une

ASBL créée en 2020, accompagnant aujourd’hui

30 fermes wallonnes dans leur transition agroécologique

et visant à relocaliser les filières alimentaires

sur notre territoire.

Lors de son doctorat mené sous forme de

recherche-action à l’UNamur, et dans sa

ferme, Clotilde constate rapidement que de

nombreux agriculteurs souhaitent opérer une

transition vers une agriculture régénérative et

plus résiliente, mais qu'ils sont confrontés à de

nombreux obstacles les empêchant de changer

de pratiques (endettement, épuisement des

sols, volatilité des prix, faible rentabilité …). Et le

temps presse ! Clotilde me partage 2 chiffres,

me laissant bouche bée :

1. La Wallonie perd chaque semaine une

quarantaine d'exploitations agricoles.

2. Seule 1 ferme sur 5 peut compter sur un

repreneur (âge moyen : 50 ans).

Mais alors, comment lever ces freins ? À son

échelle, Farm for Good réunit une communauté

d’agriculteurs engagés dans la transition, mettant

à disposition un plan d’action, une boîte

à outils et des compétences techniques et

économiques pour assurer le suivi. L’ASBL sert

également d’intermédiaire en réunissant autour

de la table, agriculteurs et entreprises de transformation

alimentaire afin de renouer les liens.

Elle accompagne ces acteurs pas à pas dans la

relocalisation de leur filière.

Leur premier succès ? Le partenariat avec

l’entreprise Bister pour la création d’une moutarde

100% bio, belge, équitable et durable.

Par leurs actions, Farm for Good et son réseau

contribuent à produire des aliments de qualité,

restaurer la fertilité des sols et la biodiversité,

stocker du carbone et rendre les fermes plus

rentables et transmissibles.

Ask Them ! /// DOSSIER “EXPLORER DE NOUVEAUX POSSIBLES”


50

Que retenir de son expérience

entrepreneuriale à impact ?

• La force du réseau : trouver ses alliés.

Ils existent !

Ask Them ! /// DOSSIER “EXPLORER DE NOUVEAUX POSSIBLES”

• La légitimité : un projet par et pour les

agriculteurs, avec la contribution du monde

scientifique.

• L’agilité de l’entrepreneure, sa rigueur et

une mission incarnée face à l’urgence :

« On avance et on rectifiera après s’il le

faut. L’heure est à l’action ! ».

Comment aider ?

• S’informer en 1h : le film « Kiss the Ground »

(disponible sur Netflix, et gratuit pour les étudiants

et écoles : kissthegroundmovie.com).

• En tant qu’entreprise dans l’alimentaire : vous

vous posez des questions sur vos approvisionnements

? Contactez-les !

• En tant que consommateur : repérer le label

« Farm for Good » en magasin.

• Suivre le projet : création de la coopérative

et levée de fonds au printemps 2023 sur

https://farmforgood.org/

Amandine Sanfratello

CHARGÉE DES RELATIONS

ENTREPRISES AU VENTURELAB


51

RENCONTRE AVEC

ROB HOPKINS :

OSER LE RIDICULE POUR

TRANSFORMER NOS SOCIÉTÉS

De l’autre côté de la Manche, depuis 2007 l’action

s’organise à travers le Réseau Transition , des

communautés qui se rassemblent pour réimaginer

et reconstruire notre monde. Rob Hopkins est l’un

des co-fondateurs de ce mouvement qui nous invite

à imaginer la transition à travers l’exploration de

nouveaux possibles : de nouveaux récits et manières

de faire société, qui font la part belle au vivant et

aux liens sociaux…

Rob Hopkins martèle l’urgence d’une action forte,

mobilisatrice et réellement porteuse de changements

radicaux. Il nous partage sa vision pour

cette grande aventure à laquelle il nous presse de

prendre part.

It’s urgent to take action now. How can

we feel this sense of urgency, yet without

feeling down because of culpability?

First thing is that we are all culpable, to varying

degrees, for what's happening. For me, the best

way to counter this is to do whatever we can in our

own lives, with the knowledge that it's not enough

but that it leads by example and inspires the others

around us. Alongside that, we have to recognise

also that we live in a particular world, a particular

economy and culture, and we can't be 100%

perfect. But feeling like we are part of the solution

is much better than knowing that we are a part

of just looking the other way while everything just

continues to get worse.

How can we take actions that are significant

enough, yet without feeling paralyzed

by the amplitude of the challenge?

This is not easy. While there are many things we

can do as individuals, the real change that needs

to happen is systems change. The work that I do

through the Transition movement needs to happen

alongside deeper systems change activism, like

Extinction Rebellion, 350.org, the Sunrise movement

and so on. I sometimes say we need a big bold

beautiful Yes, and a big bold beautiful NO working

together. The Institute for the Future in the US says

"any useful statement about the future should at

first seem ridiculous". I want to really urge you to

be ridiculous in what you do. If what you are proposing

isn't ridiculous, then it probably isn't ambitious

enough. So work on something that you feel you can

achieve, but keep aspects of it that are ridiculous,

brave, bold and positive.

As entrepreneurs, individuals and collectives

willing to take action, where

should we start?

Howard Thurman once said “Don't ask yourself

what the world needs. Ask yourself what makes you

come alive, and go do that, because what the world

needs is people who have come alive.” Find the thing

you love, that you see could have the potential to

make real change, that is of service to the times

we're in, and then bring your brilliant entrepreneur

thinking brain to it to figure out the smart ways to

make it work.

Then I would say that this is a thrilling time where

only big bold ideas will save us. The time for incrementalism

is over. So you have the freedom to be

really adventurous.

And remember to see yourselves as storytellers.

If you create a really compelling story, the support

will come.

Ask Them ! /// DOSSIER “EXPLORER DE NOUVEAUX POSSIBLES”

Isaline Thirion

CHARGÉE D’ACCOMPAGNEMENT

JURIDIQUE ET FINANCIER

AU VENTURELAB

1.Pour en savoir plus et découvrir les initiatives près de chez vous, consultez www.transitionnetwork.org

2.Les propos, partagés en anglais par Rob Hopkins, n’ont pas été traduits pour rester fidèles au message


52

Ask Them ! /// DOSSIER “EXPLORER DE NOUVEAUX POSSIBLES”

CES

EXPLORATEURS

DE NOUVEAUX

POSSIBLES !

On ne naît pas entrepreneur, on le devient. Plus que

n’importe quelle autre discipline, l’entrepreneuriat ne

s’apprend pas à l’école, mais en marchant. Une serial

killeuse des cellules cancéreuses, un chef d’entreprise

engagé dans la lutte contre le plastique et trois expertes

en migration qui se battent pour un monde plus inclusif.

Leurs points communs ?

• Ce sont tous des explorateurs qui savent que seuls

les amateurs attendent l’inspiration et que 99% du

temps, le bon moment, c’est maintenant.

• Ce sont des alpinistes en devenir qui, la tête tournée

vers le sommet, regardent l’immensité de la montagne

avec sourire : car c’est l’ascension même, autant que

le point culminant, qui les réjouit.

• Ce sont des visionnaires qui n’ont pas peur d’imaginer

de nouveaux possibles : car il y a 50 ans, ou même

encore avant, qui aurait osé se lancer dans le combat

contre le cancer ? Qui aurait pensé réintégrer le

plastique dans une économie plus circulaire ? Qui

aurait prédit qu’il deviendrait un jour urgent d’intégrer

de manière profonde et beaucoup plus humaine les

primo-arrivants ?

Allez hop, prenez une profonde inspiration et partez à la

rencontre de ces entrepreneurs explorateurs qu’on a eu

la chance d’accompagner au VentureLab.


53

Charles Göbbels

LE PLASTIQUE, C’EST CHIC

Charles Göbbels, c’est le repreneur et directeur

de Reprocover, l’une des seules usines au

monde qui recycle les plastiques thermodurcissables,

un matériau « polymère, infusible et

insoluble ». En langage compréhensible pour

un humain de base comme vous et moi, cela

signifie qu’il ne reviendra jamais à sa forme

initiale, qu’on ne peut pas non plus le fondre,

le mouler ou même le modifier. Pour vous

donner une idée, il s’agit du plastique utilisé

pour fabriquer des pare-chocs, des pales

d’éoliennes ou des boules de bowling. Plutôt

bodybuildé (musclé) le plastique, donc. Et là

où je vous vois grincer des dents, c’est qu’une

fois en fin de vie, ces plastiques étaient pour

la majeure partie enfouis dans le sol.

Dès lors, comment revaloriser cet irréductible

matériau ? Ce morceau de polymère

qui semble tenir tête à tout ? Comment le

réinsérer dans notre économie pour lui donner

une seconde vie ? Charles Gobbels lui,

l’a fait. Et avec Reprocover, il en recycle plus

de 400 tonnes par an ! Alors c’est quoi, sa

recette magique ?

Quand on regarde bien ce type de plastique,

ce qui saute aux yeux, ce sont ses muscles : il

est d’une solidité à faire pâlir Schwarzenegger.

C’est cet avantage particulier que Reprocover

s’attèle à conserver et à renforcer afin de

créer une toute nouvelle matière, le RtS

(Reprocessed ThermoSet).

Par un procédé de tri, de broyage et de

compactage à très forte pression, et parce

que le plastique thermodurcissable est d’une

rigidité exemplaire, Reprocover transforme

l’intransformable en produits adaptés aux

infrastructures ferroviaires, voiries et aménagements

urbains. Et voici que ce plastique

initialement enfoui retrouve un second souffle,

une nouvelle vie.

« Quand j’ai repris l’entreprise, un long travail

nous a permis de créer des filières de réutilisation

efficaces et de démontrer à nos

clients les propriétés mécaniques des matériaux

recyclés utilisés, à la place du béton,

par exemple. »

Véritable innovation sur le marché, le RtS

(Reprocessed ThermoSet) dispose en effet

de formidables propriétés : il est léger, antidérapant,

il résiste au feu et à de très fortes

températures et on peut même lui rouler

dessus avec un avion (ou dix) sans l’entendre

broncher. Parmi les clients de Reprocover,

on peut d’ailleurs citer la SNCF, Infrabel, les

chemins de fer néerlandais ou encore Suez.

Ask Them ! /// DOSSIER “EXPLORER DE NOUVEAUX POSSIBLES”


54

Ask Them ! /// DOSSIER “EXPLORER DE NOUVEAUX POSSIBLES”

Francesca Rapino

SERIAL KILLEUSE DE CELLULES CANCÉREUSES

Francesca est passionnée par les sciences

depuis son plus jeune âge. Adolescente, elle

s’intéresse déjà de près à la biologie moléculaire.

Une passion qu’elle poursuit durant ses

études scientifiques à Pise, et puis à Rome.

Pour elle, il s’agit d’un domaine « formidable

», car il a ceci de particulier de « pouvoir

étudier de manière simple des questions très

complexes, en utilisant des outils ultra-performants

qui permettent de tester ses hypothèses

en laboratoire ».

C’est durant son doctorat en pharmacologie

moléculaire à Francfort que les thérapies

anticancéreuses s’imposent à elle comme

une évidence. Bien décidée à faire du cancer

son premier combat, la globetrotteuse finit

par déposer ses bagages à Liège, où elle fait

la rencontre de Pierre Close, chercheur FRNS

à l’Institut GIGA de l’Université de Liège. Pour

elle, il s’agit de la « rencontre professionnelle

de sa vie ».

De ce duo naîtra des années plus tard

« THERAtRAME », une entreprise spinoff

de l’Université de Liège et de WELBIO

qui vient de lever 4,5 millions d’euros pour

développer de nouvelles solutions thérapeutiques

contre le cancer. Leur mission ?

« Découvrir comment le cancer s’adapte

et progresse, améliorer les thérapies

ciblées, mais aussi le diagnostic précoce. »

Leur cible principale ? Les fameux ARNt

(acides ribonucléiques de transfert), et le

rôle qu’ils jouent dans la prolifération des

cellules cancéreuses.

Là où ils ont exploré de nouveaux possibles,

c’est qu’ils ont pu démontrer que les cellules

cancéreuses modifient génétiquement

les ARNt pour se propager davantage. Le

résultat ? « L’apparition de métastases et la

résistance des cellules contre les thérapies

existantes ».

Après dix ans de recherches acharnées,

THERAtRAME propose aujourd’hui une

meilleure compréhension du développement

du cancer. Et mieux comprendre

l’ennemi permet de mieux le combattre :

« Cela ouvre un tout nouveau champ de traitements

que nous comptons bien explorer ».

On ne peut que saluer l’endurance et l’humilité

avec lesquelles ces chercheurs se

battent pour peut-être, un jour, éradiquer

la maladie de toute une société : « Je suis

heureuse de pouvoir exercer mon travail »,

raconte Francesca. « C’est tellement compliqué

de faire de la recherche sur le long terme

que je suis reconnaissante d’avoir croisé la

route de personnes qui m’ont aidée à continuer

sur ma lancée. Je me dois d’explorer

encore plus ma passion et de rendre à la

communauté ce que j’ai reçu ».


55

et un environnement d’affaires méconnu. Ils et elles

manquent aussi souvent de réseaux, d’outils et de

ressources nécessaires. »

Julie Clausse, Lara Leroy et Elisa Léonard

TALENTS SANS FRONTIÈRE

Passionnées par les questions interculturelles et migratoires,

les trois amies ont d’abord fondé en 2018 Interra,

l’asbl liégeoise qui œuvre en faveur de l’inclusion des personnes

issues de l’immigration au sein de la population

liégeoise. En 2021, elles se lancent un nouveau défi : créer

l’InterLab, le premier incubateur d’accompagnement

entrepreneurial à destination du public primo-arrivant

en Wallonie. Ce qu’elles souhaitent ? Permettre aux

personnes migrantes d’explorer de nouveaux possibles

et de prendre les commandes de leur avenir, en les

aidant à développer leur propre projet professionnel, et

ce, peu importe leur âge ou leur situation économique.

Soutenu par le Fédéral, la Région wallonne et la Fédération

Wallonie-Bruxelles, l’InterLab fédère aujourd’hui une

communauté d’entrepreneurs et d’entrepreneuses qui

favorisent l’intégration socio-économique des immigrés

au sein de la société belge. Ce faisant, elle entendent

changer le regard que le société porte sur la migration

en mettant en avant ses valeurs sociales, économiques

et culturelles : « Avant de les percevoir comme des

migrants, nous les voyons comme des talents. Nous

partons du principe que les personnes nouvellement

arrivées en Belgique ont énormément de choses à

apporter et qu’il est fondamental de créer des espaces

favorables au développement de leurs projets », explique

Julie Clausse.

Bien que possédant de nombreuses compétences

professionnelles, le chemin vers l’emploi relève souvent

d’un véritable parcours du combattant pour les personnes

primo-arrivantes. « Au-delà de ne pas toujours

maitriser parfaitement la langue du pays d’accueil, les

personnes réfugiées sont confrontées à des réglementations

complexes, une nouvelle culture, des codes

Autant d’obstacles qui, finalement, freinent leur envie

et leur possibilité d’entreprendre : « Cette situation

est regrettable, car le taux d’entrepreneurs migrants

accompagnés dans leur création d’entreprise est très

faible, tout comme le taux d’entrepreneurs migrants

actifs en Belgique », explique Julie.

L’InterLab veut ainsi rendre accessible l’entrepreneuriat

comme outil d’inclusion pour les personnes

primo-arrivantes et incarner un vecteur fort pour

changer de regard sur les migrations :« La création de

liens interculturels autour de l’entrepreneuriat permet

un enrichissement culturel, la création d’emploi et une

société plus inclusive. Grâce au soutien de l’InterLab,

nous voulons leur permettre de croire en leur rêve en

développant leur propre structure. »

Concrètement, pour mener à bien sa mission, l’Inter-

Lab repose sur la création d'un parcours sur mesure

et sur plusieurs piliers et acteurs clés : des coachings

délivrés par des entrepreneurs expérimentés, l’accès

à un réseau d’experts dans diverses matières (comptabilité,

finance, communication, etc …), un accompagnement

individuel au niveau écrit et administratif,

l’accès à un réseau entrepreneurial pour favoriser

l’échange d’expériences, des formations collectives

pour développer ses compétences, un service social

et juridique, l’accès à un soutien linguistique et l’accès à

un espace de co-working, … Et j’en passe. Le tout, dans

une démarche réellement interculturelle où on célèbre

l’échange et où on perçoit la différence comme une

véritable opportunité de s’ouvrir à un nouveau champ

des possibles !

En 2022, l'InterLab a accompagné 32 entrepreneurs

et entrepreneuses dont 44% de femmes, et a favorisé

la création de 7 projets. 2023 promet de nouvelles

surprises !

Valentine Collet

CHARGÉE DE COMMUNICATION

DU VENTURELAB

Ask Them ! /// DOSSIER “EXPLORER DE NOUVEAUX POSSIBLES”


56

S’INTÉRESSER,

C’EST DÉJÀ AVANCER

Coup de projecteur sur la sortie d’ASK THEM, le podcast qui décrypte

les objectifs de développement durable pour aider les entrepreneurs

à s’orienter.

Ask Them ! /// DOSSIER “EXPLORER DE NOUVEAUX POSSIBLES”

En décembre 2022, le VentureLab sortait son premier

podcast. Plus qu’une source d’inspiration, ce podcast

se veut éducatif pour la nouvelle génération d’entrepreneurs

qui souhaite bâtir un monde meilleur, mais

qui n’a pas encore tous les outils pour le faire.

En créant ce contenu, nous avions pour objectif

d’aider concrètement les jeunes entrepreneurs qui

se demandent :

• Comment agir concrètement pour participer à

créer un monde plus serein ?

• Comment faire en sorte que mon entreprise

s’inscrive dans une démarche réelle de développement

durable ?

• Par où commencer, à ma petite échelle ?

Pour répondre à ces questions fondamentales, en

miroir de ses doutes, de ses interrogations et de

ses rêves, le podcast ASK THEM propose à cette

nouvelle génération d’entrepreneurs un décryptage

des objectifs de développement durable de l’ONU.

En 2015, l’ONU adopte 17 objectifs de développement

durable à atteindre avant 2030 pour faire face aux

défis mondiaux auxquels nous sommes confrontés.

Initialement, ces objectifs sont un appel à l’action de

tous les pays pour parvenir à un avenir meilleur et

plus durable pour tous. Aujourd’hui, des individus, des

villes et des entreprises s’en emparent et les utilisent

comme une sorte de boussole mondiale pour avancer

ensemble. N’est-ce pas rassurant de savoir que nous

disposons enfin d’un langage commun pour construire

un avenir qui a du sens, respectueux de sa planète, de

son environnement, de tous ses habitants ?

Pourtant, il n’existe à l’heure actuelle pas d’outils très

clairs et pratiques pour les jeunes entrepreneurs.

Alors, pour que ces 17 objectifs n’apparaissent pas

comme des vœux pieux et pour activer vraiment

le rôle des jeunes entrepreneurs, ça nous semblait

essentiel d’apporter notre humble contribution à

l’édifice. Comment ? En allant chuchoter à l’oreille des

entrepreneurs motivés et surtout, en leur donnant la

parole ainsi qu’à de véritables experts pour répondre

à leurs questions.

Deux épisodes

déjà disponibles

Dans cette première saison, nous explorerons quatre

des 17 Objectifs de développement durable (ODD)

de l’ONU. Deux d’entre eux sont déjà sortis : Réduire

les inégalités (ODD 10) et Lutte contre les changements

climatiques (ODD 13). Pour clôturer cette

première saison, nous nous pencherons ensuite sur

l’objectif 11, Villes et communautés durables (sortie

en juin 2023) et l’objectif 2, Bonne santé et bien-être

(sortie en septembre 2023).

ÉCOUTEZ

L’ÉPISODE 1 ET 2


57

Episode 1

Réduire les

inégalités

À la sortie de ses études de logopédie, Clara

Vanoverschelde lance le projet L’Univers de Raph.

Son objectif ? Accompagner les parents qui ont des

enfants porteurs de handicap et réduire les inégalités.

Bien que son engagement social porte le projet, des

craintes et des questionnements persistent.

Alors, dans cet épisode, nous décryptons l’Objectif

10 de développement durable de l’ONU et tentons

de l’outiller.

Comment un entrepreneur peut-il se saisir de cet

objectif 10 ? Comment participer à l’effort collectif

pour réduire les inégalités ? Comment changer les

mentalités autour des stéréotypes ? Par où commencer

? Entrepreneur ou activiste : les deux sont-ils liés ?

Pour répondre à ces questions, Aurélie Neirinck reçoit

François Gemenne, spécialisé dans les questions

climatiques et migratoires et co-auteur des rapports

du GIEC. Dans une approche entrepreneuriale et

philosophique, François Gemenne tentera d’apporter

des réponses aux défis de notre génération liés

aux inégalités.

Aurélie Neirinck

CHARGÉE DE PROJET

AU VENTURELAB

Episode 2

Lutte contre

le changement

climatique

Simon, très engagé dans la lutte contre le changement

climatique, a le désir profond de participer à

ce monde nouveau qui réinventerait nos modèles

économiques, notre consommation, nos forêts, nos

océans, nos modes de vie…

Il y a un an, il décide de lancer un projet pour revaloriser

les biominéraux, tels que la coquille de moule, afin

de réduire la quantité de déchets incinérés chaque

année en Belgique. Un projet ambitieux qui contribue à

son échelle à réduire l’empreinte carbone des grosses

industries qui incinèrent et broient des déchets.

Dans cet épisode, nous décryptons l’Objectif 13 de

développement durable de l’ONU et tentons de l’outiller

pour construire cette entreprise dont il rêve.

Comment entreprendre dans un monde en mutation

profonde ? Par où commencer ? Va-t-on assez vite ?

Quel est le rôle des États pour encourager les entreprises

dans un modèle plus durable ? Comment

prendre du recul face aux constats alarmants du

réchauffement climatique ?

Pour répondre à ces questions, Aurélie Neirinck

reçoit Michaël Ooms, conseiller en durabilité et en

bilan carbone et fondateur de Glimpact, et François

Gemenne, spécialisé dans les questions climatiques

et migratoires et co-auteur des rapports du GIEC.

Pour aller plus loin, des ressources sont disponibles

sur le site du VentureLab. Ces premiers épisodes

sont en quelque sorte les premières pièces d’un

grand puzzle. Ils ne feront pas de vous des experts en

développement durable, mais on espère qu’ils feront

germer en vous cette conviction que vous pouvez

contribuer à quelque chose de plus grand que vous.

Ask Them ! /// DOSSIER “EXPLORER DE NOUVEAUX POSSIBLES”


58

Ask Them ! ///MANUEL D’EXPLORATION ENTREPRENEURIAL

« VOYAGER

EN TERRE

INCONNUE,

MAIS PAS

LES YEUX

FERMÉS »

Petit manuel

d’exploration pour

les aventuriersentrepreneurs.

Votre idée entrepreneuriale est-elle une oasis luxuriante

ou bien un mirage dans un désert aride ?

La plupart des idées entrepreneuriales échouent

parce qu’elles ne sont pas désirables pour leur marché.

Dans ce contexte, tester rapidement une idée

vous évite de perdre du temps et de l’argent à développer

un projet qui n’intéresse, au final, personne.

Si votre projet est simple, peu risqué et ne nécessite

que peu d’investissements, le chemin le plus court

pour tester son intérêt auprès du marché est de

le vendre, le plus tôt possible. Pour cela, identifiez

un client ayant un problème ou un besoin reconnu

et important auquel votre offre apporte une réelle

solution, différenciante et pour laquelle il est prêt

à vous payer. Si ce type de client existe en nombre

suffisant, bravo : votre idée est désirable !

Par exemple, et sans juger la valeur de ces projets,

un bar à soupe, une agence de communication ou

de développement digital ou encore, une marque

de t-shirt écoresponsable sont des projets dont la

mise sur le marché est plutôt rapide. Exécuter une

première version de l’offre ne vous prendra que

quelques jours ou quelques semaines, et ne vous

ruinera pas. En étant à l’écoute des clients et de leurs

retours, vous saurez alors si votre idée mérite ou non

d’être développée, sous la forme présentée.

Mais qu’en est-il des projets plus complexes, plus

risqués, qui nécessitent d’importants investissements

avant d’être lancés, comme des lunettes proposant la

réalité assistée, ou bien un bracelet anti-noyade pour

les enfants ou encore un parc d’aventures de nouvelle

génération ? Comment valider que ces projets soient

commercialement désirables avant même que le

prototype ou que le produit final n’existe ?

Par le test de marché pardi !

Oui, mais voilà, certains entrepreneurs peuvent rencontrer

des difficultés à le mettre en œuvre. D’abord,

parce qu’ils ont du mal à identifier quelles sont leurs

hypothèses clés à tester. Ensuite, ils sèchent à trouver

un moyen rapide et bon marché de tester ces

hypothèses. Enfin, ils ont tendance à repousser leur

passage à l’action... et on les comprend.

C’est la raison pour laquelle le VentureLab a développé

un outil d’innovation pour entreprendre une idée qui

soit commercialement désirable : le prétotypage

canvas. Un petit manuel d’exploration vous aidera

à bien tester votre idée entrepreneuriale tout en

prenant soin de vos ressources.


59

01.

Identifier les

hypothèses clés

qui sous-tendent

votre projet

Les hypothèses sont des affirmations que vous

considérez comme vraies, mais qui n’ont pas

encore été vérifiées. Il peut s’agir de suppositions

sur les besoins de vos clients, le comportement

des utilisateurs, le prix auquel vos clients

seront prêts à acheter votre produit ou votre

service, les moyens d’atteindre vos clients, les

coûts de production, etc.

Lorsque vous identifiez les hypothèses clés,

vous vous concentrez sur les aspects les plus

critiques de votre projet. Pour identifier les

hypothèses clés, posez vous les questions

suivantes :

• Quelles sont les suppositions que je fais sur

mon projet ?

• Quelles sont les preuves que j’ai accumulés

sur mon projet et quelles sont les grandes

incertitudes ?

• Quelles sont les hypothèses qui sont les plus

risquées ou celles qui ont le plus d’impact sur

la réussite du projet ?

02.

Choisir une hypothèse

clé à tester en priorité

Pour l’entrepreneur aventurier que vous êtes, il

peut être tentant de vouloir avancer vite et de

vouloir tester plusieurs hypothèses en même

temps. Toutefois, on vous conseille de prendre

le temps d’approfondir UNE hypothèse clé de

votre projet à la fois. Voyez cela comme la

prochaine étape de votre destination. Au plus

l’hypothèse clé est importante pour la réussite

du projet, au plus il sera utile de la tester, de différentes

façons et avec différentes personnes.

L’enjeu, c’est d’éviter de prendre comme vérité

générale le ressenti d’un ou d’une seule cliente,

qu’il soit bon ou mauvais.

03.

Trouver un bon

moyen de tester la

prochaine hypothèse

clé, sans vous ruiner

Vos meilleurs alliés pour y parvenir sont le bon

sens et la créativité. En fonction des ressources

dont vous disposez, du type d’informations

que vous souhaitez obtenir pour valider votre

hypothèse et de qui sont vos clients, vous allez

concevoir une expérience qui vous aidera à

prendre des décisions sur la suite de votre

projet. Lors de votre test, faites attention à

deux éléments clés :

• Permettre à vos futurs clients de se projeter

au mieux pour exprimer un retour sur

votre offre qui soit le plus fidèle à ce qu'ils

pensent et ressentent réellement. Un bon

moyen d'y arriver est d'utiliser le format

de l'histoire ou de la mise en situation, de

faire comme si.

• Collecter les informations d'une façon

simple et efficace et sans déformer les

premiers retours de vos clients, qu'ils soient

bons ou mauvais. Un bon moyen d'y arriver

est d'utiliser le jeu.

Pour trouver le bon moyen de tester votre

hypothèse clé prioritaire, posez-vous les questions

suivantes :

• Quelles sont mes ressources à dispositions ?

• Que puis-je offrir à mes clients à l’instant T ?

• Comment faire vivre un bon moment à mes

futurs clients ?

• Quel est le format le plus approprié

pour mon test ?

• •Comment puis-je créer un prétotype qui

représente fidèlement mon idée ?

• Comment vais-je mesurer l’engagement de

mes clients ?

• Comment garder le contact avec les personnes

intéressées à la suite du test ?

Pour booster votre créativité et explorer tous

les moyens possibles pour tester votre idée

rapidement et à moindres coûts, le VentureLab

a développé un jeu de cartes avec plus de 54

techniques et exemples (la lettre d’intention, la

fiche technique, l’événement de prélancement,

le SMS, la vidéo, etc.). On vous partage plus loin

le lien pour le télécharger et le commander.

Ask Them ! /// MANUEL D’EXPLORATION ENTREPRENEURIAL


60

04.

Passer à l’action

Pas d’exploration possible sans passage à

l’action. Fixez une date, préparez votre test

et définissez des indicateurs de succès mesurables.

Une fois que c’est fait, ne perdez pas de

temps, foncez !

Ask Them ! /// DOSSIER “EXPLORER DE NOUVEAUX POSSIBLES”

05.

Prendre une décision

En fonction des résultats obtenus, quelles décisions

allez-vous prendre pour la suite ?

Êtes-vous prêts à foncer et à vous lancer ?

Allez-vous adapter certains aspects de votre

idée ? La proposition de valeur, le prix, le segment

des clients ?

Ou ressentez-vous le besoin de mettre cette

idée de côté pour le moment ?

Explorer une nouvelle idée entrepreneuriale

est une aventure passionnante dont le principal

écueil à éviter est d’échouer lentement en

développant une idée qui n’est pas désirable

pour vos clients.

Pour éviter ce mirage entrepreneurial et

augmenter vos chances de trouver l’oasis au

milieu du désert, retrouvez l’outil du « prétotypage

canvas », en scannant le QR code

suivant ou en vous rendant directement

sur www.venturelab.be/pretotypage-canvas

Hugo Jamin

CHARGÉE D’ACCOMPAGNEMENT

« MARCHÉ » AU VENTURELAB


61

UNE BONNE

GESTION POUR

GARDER LE CAP

On parle parfois de « bascule », un « seuil critique »

à partir duquel suffisamment d’actions permettront

de faire véritablement pencher la balance

vers un nouvel équilibre : une économie post-croissance,

respectueuse des limites planétaires et

de la justice sociale. Ce qui est certain, c’est que

nous gagnons à activer chaque levier possible, à

chaque niveau : citoyens (tantôt consommateurs

ou électeurs), politiciens, entreprises…

En se structurant par le biais d’une entreprise

pour répondre à un intérêt commun ou un besoin

partagé, l’action collective offre un potentiel d’impact

considérable pour agir plus rapidement et

à l’échelle !

Les étapes de création

d’entreprise : suivez le guide !

L’étape de la « création », marquée par l’obtention du

numéro d’entreprise, n’est que le volet plus « administratif

et formel » d’un projet qui doit être mûrement réfléchi. En

pratique, vous devez :

1

2

3

4

5

6

Vous assurer de disposer des diplômes requis et

éventuels accès à la profession (le guichet d’entreprise

peut vérifier avec vous ces formalités avant

la création)

Choisir la forme juridique de votre entreprise :

allez-vous entreprendre seul en personne physique,

ou créer une personne morale ( telle qu’une

Association Sans But Lucratif, Société Coopérative

ou Société à Responsabilité Limitée) ?

Établir un plan financier solide : vivement recommandé,

il est obligatoire pour la création d’une

société (votre comptable doit pouvoir vous aider)

Ouvrir un compte bancaire professionnel

Si vous créez une société, signer l’acte de constitution

chez le notaire

Activer l’entreprise à la Banque Carrefour

des Entreprises

7

8

9

10

Inscrire les administrateurs au registre UBO

Si vous êtes assujetti à la TVA, vous identifier auprès

de l’Administration fiscale

Vous affilier à une mutuelle et une caisse d’assurances

sociales

Si vous engagez du personnel, vous identifier

comme employeur auprès de l’ONSS et établir une

déclaration immédiate à l’emploi (DIMONA)

La création de l’entreprise est une étape qui ne peut pas

être prise à la légère, car elle donne naissance à un nouvel

être juridique qui entraine des droits et des obligations.

Loin de marquer la ligne d’arrivée, c’est là au contraire

que l’aventure commence !

Pour compléter votre lecture, nous vous invitons à

découvrir sur le site du VentureLab : « Création et gestion

d’entreprise : un outil en 4 chapitres pour vous aider à

bien piloter », une minisérie de 4 vidéos et de nombreuses

ressources, témoignages et conseils.

VIDÉOS

Ask Them ! /// DOSSIER “EXPLORER DE NOUVEAUX POSSIBLES”


62

Un bon pilotage pour garder le cap

Si l’entreprise permet d’embarquer vers une destination

rêvée collectivement, une fois créée, un bon

pilotage est essentiel pour garder le cap. Il s’agit de :

• Se fixer un cap et des indicateurs pour s’assurer

d’avancer vers les objectifs fixés ;

• Inscrire l’entreprise dans le cadre juridique et

administratif adapté ;

• Organiser collectivement le pilotage de l’entreprise,

en tenant compte de toutes les parties

prenantes à l’aventure ;

Ask Them ! /// DOSSIER “EXPLORER DE NOUVEAUX POSSIBLES”

• Embarquer les collaborateurs qui permettront de

mener à bien l’expédition.

Loin de représenter la partie la plus enthousiasmante

du voyage, c’est pourtant bien nécessaire pour arriver

à bon port. Voici quelques conseils pour naviguer

contre vents et marées…

Les bons outils pour bien

piloter : bien s’équiper avant

de prendre le large

Quelles que soient vos ambitions ou la forme

juridique choisie pour votre entreprise, vous

n’arriverez pas à destination sans un cap

clair et un bon gouvernail. Quatre outils sont

essentiels pour éviter de naviguer à vue :

• Le budget donne une vision à l’avenir :

c’est la traduction chiffrée des activités

projetées sur les 3 à 5 ans à venir qui

permet de fixer des objectifs clairs, de

valider la réalité économique du projet

(l’équilibre est-il atteint compte tenu

des revenus et charges projetées ?)

et d’anticiper les besoins de financement.

C’est aussi un outil d’analyse qui

permet, en comparant le budget prévisionnel

au réalisé, d’observer les écarts

pour prendre des actions correctives

si nécessaire.

• Le tableau de trésorerie est essentiel,

car sans trésorerie, la traversée s’arrête

net (!) : il faut donc prévoir des fonds suffisants

dès le départ, suivre régulièrement

sa trésorerie et bien en comprendre les

différents flux, pour anticiper les besoins

et prendre des mesures si nécessaire.

• Les indicateurs extrafinanciers donnent

une boussole pour s’assurer de la réalisation

de la mission de l’entreprise (en

évaluant par exemple sa contribution

aux Objectifs de Développement Durable

développés par l’ONU), tout en gardant

un cap durable pour tous (dans le respect

de la justice sociale et sans dépasser les

limites planétaires).

• Le tableau de bord, enfin, offre une synthèse

des indicateurs clés. Il permet de

communiquer sur les activités de l’entreprise

et d’analyser, lorsqu’il est alimenté

régulièrement, leur évolution.

VIDÉO


63

Les obligations légales et administratives

: nouvelle structure,

nouvelles responsabilités

La création d’une entreprise entraine des droits et obligations

à ne pas négliger non seulement pour respecter

le prescrit de la loi, mais aussi garantir la bonne gestion

de l’entreprise :

• Documenter toutes les décisions par écrit (on parle

de procès-verbaux ou PV d’AG ou de CA)

• Tenir une comptabilité selon le régime applicable et

déposer ses comptes, une fois par an, à la Banque

Nationale de Belgique

• Respecter diverses échéances : encoder et payer

la TVA selon le régime applicable, payer l’ONSS,

déclarer et payer l’impôt…

• Respecter les règles sectorielles, telles que l’AFSCA

dans le secteur alimentaire

• Pour un suivi irréprochable, il est crucial de bien

s’entourer et ne jamais hésiter à consulter des

professionnels – entretenir une bonne relation avec

votre comptable notamment peut être un véritable

atout pour la bonne gestion de l’entreprise ! Prenez

aussi du temps pour vous former, osez questionner

pour comprendre… Vous ne devez pas être experts

en tout, mais bien comprendre les informations

communiquées !

Enfin et aussi simple que ça puisse paraitre, consacrer

du temps à la gestion est essentiel : gardez en tête

qu’en tant qu’entrepreneur gestionnaire de l’entreprise,

c’est vous qui en endossez la responsabilité juridique et

administrative.

VIDÉO

La gouvernance : un bon

gouvernail pour garder le cap !

La loi prescrit différents organes de gouvernance :

• L’assemblée générale (AG) représente les actionnaires

et désigne le conseil d’administration. Elle

se réunit au minimum une fois par an, pour valider

les comptes annuels et donner décharge aux

administrateurs.

• Le conseil d’administration (CA) est l’organe de pilotage

stratégique. Il se réunit au minimum 4x par an

(ou plus régulièrement selon les besoins) et, avec

l’équipe déléguée à la gestion journalière, construit

la stratégie de l’entreprise.

• Le CA peut désigner un ou des délégués à la gestion

journalière pour piloter l’entreprise et ses opérations

au quotidien.

• Quant aux fondateurs de l’entreprise, ils peuvent

intégrer ou non l’un de ces organes de gouvernance.

Ils endossent toutefois une responsabilité importante

liée au plan financier remis pour la création

d’une société, en cas de faillite dans les 3 ans et s’il

s’avère que les fonds propres à la création étaient

manifestement insuffisants.

Au-delà de l’obligation légale, la gouvernance est surtout

une réelle source d’opportunités ! Les réunions de

CA, programmées à échéances régulières et selon les

besoins, offrent des moments précieux pour prendre

du recul, sortir de l’opérationnel et se concentrer sur la

stratégie. Bien préparées, elles permettent de multiplier

les regards et conseils précieux pour la gestion stratégique

de l’entreprise. Enfin, ces organes de gouvernance

permettent de rompre la solitude de l’entrepreneur, qui

est entouré et soutenu dans cette aventure.

Ask Them ! /// DOSSIER “EXPLORER DE NOUVEAUX POSSIBLES”

VIDÉO


64

Recrutement et gestion

d’équipe : l’entreprise, une

grande aventure humaine

Si vous envisagez de recruter pour agrandir l’équipe,

prenez le temps de vous poser les bonnes questions :

Ask Them ! /// DOSSIER “EXPLORER DE NOUVEAUX POSSIBLES”

• Clarifier vos exigences et attentes : bien définir (1)

quel profil vous cherchez à recruter et (2) ce que

l’entreprise peut offrir ;

• Préparer le recrutement : organiser le processus

(rédaction et diffusion de l’offre, implication de

l’équipe ou d’externes, présélection des CV…) ;

• Organiser la sélection des candidats : bien définir

ce que vous cherchez à valider et comment (rencontres,

prises de référence, tests de personnalité,

techniques ou de logique, en veillant particulièrement

à l’appréciation des compétences humaines

et l’adéquation avec les valeurs de l’entreprise).

Pour que l’aventure collective soit un succès, veillez

ensuite à prendre soin des collaborateurs et créer

un cercle de confiance. Puisque l’entreprise est avant

tout une aventure humaine, il est important que chacun

connaisse le rôle qu’il ou elle a à jouer et le cadre qui

permet de mener à bien ses missions. Enfin, assurez-vous

de prendre soin de vous : l’entreprise ne sera bien portée

que si son patron est bien portant !

VIDÉO

Isaline Thirion

CHARGÉE D’ACCOMPAGNEMENT

JURIDIQUE ET FINANCIER

AU VENTURELAB


65

LES PETITES

ANNONCES

DES ENTREPRENEURS DE DEMAIN

ZEIKO

propose des rapports annuels innovants

Vos rapports (annuels) ont très peu d’impact et

vous prennent un temps dingue à être réalisés ?

Nous avons la solution pour vous ! Notre nouveau

format de rapports basé sur le fonctionnement

de notre cerveau permet de démultiplier votre

impact et votre vitesse de création. Intéressé ?

Contactez-nous dès maintenant pour fixer un

rendez-vous et découvrir en détail notre solution

totalement innovante.

Contact : contact@zeiko.be

BEE PRESENT

recherche un partenaire en assurance

Notre ASBL de gestion de bénévoles en événementiel

BEE PRESENT est à la recherche d’un

partenariat en assurance. Afin de pouvoir limiter

nos coûts et de nous inscrire dans un partenariat

win-win, nous aimerions proposer à notre

partenaire un échange de visibilité et l’accès à

notre base de bénévoles qui sont pour la plupart

âgés de 16 à 30 ans. Vous êtes un professionnel

et vous souhaitez collaborer avec notre ASBL ?

Contact : fleur@beepresent.be

FIL ROUGE

recherche un.e co-fondateur.rice

Tu es absolument fan de romance littéraire ? Tu

souhaites promouvoir la lecture de façon originale ?

Fil Rouge, la box livresque spécialisée en romance,

recherche un.e co-fondateur.trice. Rejoins-moi

dans cette épopée livresque et viens défendre les

messages sociétaux et les valeurs fortes véhiculés

dans la romance 2.0.

Contact : stephanie@filrouge.com.co

SOM’NUTS

propose du beurre de cacahuètes sain

Tu adores le beurre de cacahuètes (ou d’amandes,

de noisettes, etc.), mais tu ne trouves pas une

marque qui est 100% bio et équitable, en plus d’être

à la fois saine et délicieuse ? Som’Nuts est la solution

pour toi ! Nous te proposons une production

locale et durable de purées d’oléagineux. En plus

d’être super bon, c’est sain et riche en nutriments

essentiels au maintien de ta bonne santé. Pssssst,

si je peux te donner un conseil, le combo beurre de

cacahuètes + miel c’est une tuerie !

Contact : somnuts22@gmail.com

ou @som_nuts sur Instagram

MERCURE AGENCY

propose une meilleure présence en ligne

Tu souhaites améliorer la présence en ligne de ton

entreprise ? Mercure est là pour toi ! Que tu aies

besoin d'un site web ou de la gestion de tes réseaux

sociaux, nous t’aidons à atteindre tes objectifs.

Notre approche est centrée sur la collaboration et

l'échange pour offrir une expérience personnalisée

et adaptée à ton secteur d'activité !

Ask Them ! /// LES PETITES ANNONCES

BUDDDIES

propose un travail d’étudiant

Envie d’un travail d’étudiant valorisant et flexible ?

Nous avons la solution pour toi !

Budddies propose des services digitaux tels que

la création de sites web, le montage vidéo, le

design, etc. Autant de services que d’étudiants

potentiels pour les réaliser. Tu es doué dans un

de ces domaines et cherche à développer tes

compétences ? Contacte-nous !

Contact : nicolas@budddies.be

ou www.budddies.be

Contact : info@mercure-agency.com

PREFACE

propose la promotion de livres.

Préface : l’agence qui accompagne les auteurs et

éditeurs dans leur communication. Nous le savons,

publier un livre n’est pas de tout repos. Avec Préface

comme partenaire, on entendra parler de ton livre

! Réseaux sociaux, relations presse, contenu web,

nous créons ta stratégie de communication pour

booster ta visibilité.

Contact : pons_camille@hotmail.fr


66

Ils soutiennent, co-construisent et financent

le VentureLab toute l’année :

POUVOIRS PUBLICS

FONDATEURS

INSTITUTIONS ET ENTREPRISES PARTENAIRES

SPONSORS ALUMNI

Alumni donateur :


67

Pour continuer de vous informer

sur les tendances entrepreneuriales :

certified PDF

4 €

PAR SEMAINE

OB73870

REJOIGNEZ

LA PLUS GRANDE COMMUNAUTÉ

ÉCONOMIQUE ET FINANCIÈRE

DE LA WALLONIE

Surfez sur mesmagazines.be/promo et mentionnez votre code avantage : TEVLS

OB73870_adv_Tendances_A5.indd 1 16/03/2023 15:17


68

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!