J3e AVRIL 2023 - SOBRIETE ACTE II
J3e d’avril 2023 : Sobriété, acte II – Interview : Christophe Rodriguez, directeur général de l’Ifpeb – Datacenter : Réduire l’empreinte environnementale des alimentations sécurisées - Alimentations : Des services pour maintenir les performances et la disponibilité - IHM : Vers un pilotage du bâtiment du bout des doigts - Qualité de l’air intérieur : Les objets connectés au service de notre santé.
J3e d’avril 2023 : Sobriété, acte II – Interview : Christophe Rodriguez, directeur général de l’Ifpeb – Datacenter : Réduire l’empreinte environnementale des alimentations sécurisées - Alimentations : Des services pour maintenir les performances et la disponibilité - IHM : Vers un pilotage du bâtiment du bout des doigts - Qualité de l’air intérieur : Les objets connectés au service de notre santé.
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Le courant passe entre nous depuis 74 ans<br />
SOBRIÉTÉ<br />
<strong>ACTE</strong> <strong>II</strong><br />
Datacenter<br />
Réduire l’empreinte<br />
environnementale<br />
des alimentations<br />
sécurisées<br />
Alimentations<br />
Des services<br />
pour maintenir<br />
les performances<br />
et la disponibilité<br />
IHM<br />
Vers un pilotage<br />
du bâtiment du<br />
bout des doigts<br />
LA REVUE DE L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE ET ENVIRONNEMENTALE<br />
WWW.FILIERE-3E.FR<br />
ISSN 0758-3826 / <strong>AVRIL</strong> <strong>2023</strong><br />
901
2 j3e 901 / <strong>AVRIL</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr
ISSN 0758-3826 / <strong>AVRIL</strong> <strong>2023</strong><br />
ÉDITO<br />
Sobriété acte 2<br />
© DR<br />
‘‘<br />
Comparée à un<br />
hiver aux normales<br />
de saison, la<br />
consommation a donc<br />
réduit de 9 %, soit une<br />
puissance de l’ordre de<br />
20 TWh économisée.<br />
Le courant passe entre nous depuis 74 ans<br />
SOBRIÉTÉ<br />
<strong>ACTE</strong> <strong>II</strong><br />
Datacenter<br />
Réduire l’empreinte<br />
environnementale<br />
des alimentations<br />
sécurisées<br />
Alimentations<br />
Des services<br />
pour maintenir<br />
les performances<br />
et la disponibilité<br />
LA REVUE DE L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE ET ENVIRONNEMENTALE<br />
IHM<br />
Vers un pilotage<br />
du bâtiment du<br />
bout des doigts<br />
WWW.FILIERE-3E.FR 901<br />
Dans ce numéro :<br />
<strong>J3e</strong> s’intéresse à la sobriété<br />
énergétique et à la continuité<br />
de service des datacenters, ainsi<br />
qu’aux nouvelles interfaces<br />
homme-machine, pour piloter<br />
le bâtiment du bout des doigts.<br />
© Adobe Stock<br />
’’<br />
Les beaux jours arrivent, et les risques de coupures d’électricité et de gaz tant<br />
redoutées par les pouvoirs publics et les Français s’estompent. Dans un rapport<br />
publié le 16 mars, le gestionnaire du réseau d’électricité français RTE met en<br />
avant les points clés qui ont permis d’éviter les coupures, entre un parc nucléaire au<br />
ralenti et l’interruption des approvisionnements de gaz venu de Russie.<br />
Ce rapport revient en premier lieu sur la réduction très significative des consommations,<br />
due principalement à la crise énergétique, avec, d’un côté, un signal de prix fort et de<br />
l’autre, les efforts de sobriété importants de la part des consommateurs. Comparée à un<br />
hiver aux normales de saison, la consommation a donc réduit de 9 %, soit une puissance<br />
de l’ordre de 20 TWh économisée. Dans une bien moindre mesure, l’hiver doux a aussi<br />
contribué à la réduction des consommations, de l’ordre de 7 TWh. L’interconnexion<br />
européenne a également été un facteur important de réussite, avec 15 GW importés<br />
durant l’hiver.<br />
Si le rapport souligne les efforts constants des industriels sur cette période, ce sont<br />
bien les logements en tête, mais aussi les bâtiments tertiaires, qui ont apporté la plus<br />
forte contribution, principalement lors des semaines froides. Un exemple qui souligne<br />
l’impact du chauffage sur les consommations. Le mantra du gouvernement de ne pas<br />
dépasser une température de consigne de 19 °C a donc porté ses fruits auprès des<br />
citoyens. Xavier Piechaczyk, président du Directoire de RTE, a félicité ses compatriotes :<br />
« Je veux d’ailleurs dire bravo à tous les Français qui se sont mobilisés, rapidement, et qui<br />
ont contribué à l’effort collectif. »<br />
Ce rapport souligne donc encore une fois qu’au-delà de la rénovation énergétique<br />
ou des systèmes de pilotage du bâtiment, le levier comportemental est au cœur de<br />
la réduction des consommations. Dans l’interview d’ouverture de ce numéro de<br />
<strong>J3e</strong>, Christophe Rodriguez, directeur général de l’Ifpeb, revient largement sur ces<br />
leviers comportementaux. Depuis plus de dix ans, l’Ifpeb organise chaque année les<br />
Championnats de France des économies d’énergie, déclinés en différents concours<br />
Cube. Et chaque année, le constat est le même : « Chacun des bâtiments est parvenu à<br />
réduire ses consommations de 10 à 15 %, ce qui est considérable ! […] Certains ont réduit<br />
leurs consommations de manière beaucoup plus importante, entre 20 et 30 %. », et ce, sans<br />
investissements importants. Un bel exemple de ce que peut occasionner un mélange<br />
d’intérêt, de volonté et d’intelligence collective.<br />
Les pouvoirs publics misent d’ailleurs encore une fois sur ce levier pour pérenniser les<br />
efforts de sobriété au-delà de l’hiver, comme l’avait expliqué il y a quelques mois Agnès<br />
Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique. L’objectif est de réaliser des<br />
économies, certes, mais aussi d’augmenter l’indépendance de la France et la résilience<br />
de son système énergétique. Comme promis, nous arrivons maintenant à ce que les<br />
pouvoirs publics ont baptisé « Plan sobriété, acte 2 », qui vise à engager les différentes<br />
filières industrielles françaises dans le mouvement. Ces dernières semaines, un ensemble<br />
de mesures et de chartes ont été actées par les filières, notamment une charte pour mieux<br />
réguler la publicité lumineuse dans les gares, stations et aéroports, une autre pour réduire<br />
les consommations au sein des collectivités territoriales, un plan d’investissement visant<br />
à sélectionner 1 000 projets de réduction rapide de la consommation d’énergie fossile<br />
pour 130 millions d’euros… L’objectif de réduction des consommations énergétiques de<br />
10 % fin 2024 est toujours d’actualité !<br />
Bonne lecture,<br />
Alexandre Arène,<br />
rédacteur en chef<br />
j3e 901 / <strong>AVRIL</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 3
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j3e est édité par la société 3e Médias,<br />
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SAS au capital de 140 000 euros ;<br />
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siège social, 44, avenue du Général Leclerc,<br />
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75014 Paris ; représentant légal<br />
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Jean Tillinac.<br />
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© 3e Médias, Paris.<br />
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Reproduction interdite.<br />
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Toutefois, des photocopies peuvent être<br />
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réalisées avec l’autorisation de l’éditeur.<br />
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Celle-ci pourra être obtenue auprès du<br />
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Centre français du copyright, 20, rue des<br />
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Grands-Augustins, 75006 Paris, auquel<br />
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3e Médias a donné mandat pour le<br />
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représenter auprès des utilisateurs.<br />
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Tél. : + 33 (0)1 44 07 47 70<br />
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Dépôt légal : avril <strong>2023</strong><br />
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Conception graphique - Réalisation :<br />
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Planète Graphique Studio - Paris 17 e<br />
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Impression : IPPAC / Imprimerie<br />
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de Champagne 52500 Langres.<br />
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Directeur de la publication : Jean Tillinac<br />
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Rédaction<br />
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3e Médias<br />
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17, rue de l’Amiral Hamelin, 75016 Paris<br />
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Tél. + 33 (0) 6 83 95 28 13<br />
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Email : redaction@filiere-3e.fr<br />
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Rédacteur en chef : Alexandre Arène<br />
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Ont collaboré à ce numéro :<br />
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Jean-Paul Beaudet<br />
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et Jean-François Moreau.<br />
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Marketing & Publicité<br />
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3e Médias<br />
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Sandrine de Montmorillon<br />
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Responsable publicité print & digital<br />
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3e Médias<br />
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17, rue de l’Amiral Hamelin, 75016 Paris<br />
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....................................................................................................................................<br />
Tél. + 33 (0) 6 51 30 28 68<br />
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sdm@filiere-3e.fr<br />
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Diffusion<br />
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Relations abonnements<br />
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Juliette Aguelon<br />
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....................................................................................................................................<br />
compta.3emedias@gmail.com<br />
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Pour l’étranger : 165 € HT franco ;<br />
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185 € HT par avion<br />
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Prix au numéro : 17 €<br />
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Corrections<br />
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Laurence Chabrun<br />
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....................................................................................................................................<br />
laurencechabrun@gmail.com<br />
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© EDF Optimal<br />
Solutions<br />
‘‘<br />
Il y a un nombre très important<br />
d’actions qui ne coûtent rien ou<br />
presque, avec des temps de retour sur<br />
investissement inférieurs au mois.<br />
Christophe Rodriguez<br />
06<br />
INTERVIEW<br />
Christophe Rodriguez<br />
Directeur général de l’Ifpeb<br />
16<br />
ACTUALITÉS<br />
DANS CE NUMÉRO<br />
’’<br />
16 / Construction durable<br />
Les organisations représentatives<br />
signent la Charte qualité<br />
construction<br />
Nomination<br />
Rachid Khadir est le nouveau<br />
président du Syndicat ACR<br />
À lire<br />
Parution du livre blanc<br />
« Quelle mobilité en 2035 ? »<br />
17 / Pénurie d’ingénieurs<br />
et de techniciens<br />
Syntec-Ingénierie lance un nouveau<br />
parcours de formation<br />
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
Datacenter<br />
29<br />
RÉDUIRE L’EMPREINTE<br />
ENVIRONNEMENTALE<br />
DE L’ALIMENTATION SÉCURISÉE<br />
DES CENTRES DE DONNÉES<br />
18 / Plan de sobriété énergétique<br />
Une charte pour mieux réguler<br />
la publicité lumineuse dans les gares,<br />
stations et aéroports<br />
Gaz à effet de serre<br />
Le Parlement européen vote<br />
en faveur de « bâtiments à émission<br />
nulle » à partir de 2028<br />
19 / Bilan de l’hiver 2022-<strong>2023</strong><br />
Des coupures d’électricité évitées<br />
grâce à la baisse de consommation<br />
20 / Inauguration<br />
Les archives de la Métropole<br />
européenne de Lille, un modèle<br />
de sobriété<br />
GTB<br />
Élargissement du Syndicat ACR<br />
et création de l’Alliance BACS<br />
21 / Flexibilités locales<br />
Enedis lance un nouvel appel d’offres<br />
pour contribuer à la performance du<br />
réseau électrique<br />
4 j3e 901 / <strong>AVRIL</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr
Alimentations<br />
34<br />
DES SERVICES POUR MAINTENIR LES<br />
PERFORMANCES, LA FIABILITÉ ET LA<br />
DISPONIBILITÉ DES ALIMENTATIONS<br />
DES CENTRES DE DONNÉES<br />
22<br />
ÉVÉNEMENT<br />
Global Industrie Lyon <strong>2023</strong>, vitrine française<br />
de l’innovation industrielle<br />
24<br />
AGENDA<br />
25<br />
DÉVELOPPEMENT<br />
25 / Boris Marsal<br />
Ingénieur coordinateur<br />
du département Projets, Airzone<br />
26 / Serge van de Velde<br />
Dirigeant de Turbotronic<br />
44<br />
DÉCRYPTAGE<br />
Qualité de l’air intérieur<br />
Les objets connectés au service<br />
de notre santé<br />
DANS CE NUMÉRO<br />
Interfaces homme-machine<br />
38<br />
VERS UN PILOTAGE DU BÂTIMENT<br />
DU BOUT DES DOIGTS<br />
46<br />
SOLUTIONS<br />
La sélection de la rédaction<br />
50<br />
3 QUESTIONS À<br />
Rémy Ostermann<br />
Président de KNX France<br />
LISTE DES ANNONCEURS :<br />
• 2 e COUV – B.E.G.<br />
• 3 e COUV – ENERJ-MEETING<br />
• 4 e COUV – WAGO<br />
• P. 17 – TURBOTRONIC<br />
• P. 19 – UNIFORMATIC<br />
• P. 21 – EM-POWER EUROPE<br />
• P. 27 – 3E MÉDIAS<br />
• P. 31 – VERTIV<br />
• P. 39 – SAUTER<br />
• P. 41 – PCVUE<br />
• P. 43 – ÉLECTRICIENS SANS FRONTIÈRES<br />
• P. 49 – VIESSMANN<br />
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Jean Tillinac<br />
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Directeur de la publication<br />
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Alexandre Arène<br />
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Rédacteur en chef<br />
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alexandre.arene@filiere-3e.fr<br />
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Jean-François Moreau<br />
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Journaliste spécialiste supervision,<br />
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efficacité énergétique, BIM<br />
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journalistes@filiere-3e.fr<br />
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Jean-Paul Beaudet<br />
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Journaliste spécialiste<br />
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datacenters, stockage de<br />
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l’énergie, énergies renouvelables,<br />
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véhicules électriques et IRVE<br />
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journalistes@filiere-3e.fr<br />
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Olivier Durand<br />
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Journaliste portrait d’entreprise<br />
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et billet d’humeur<br />
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journalistes@filiere-3e.fr<br />
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Sandrine de Montmorillon<br />
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Responsable publicité,<br />
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partenariats & réseaux sociaux<br />
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Groupe 3e Médias<br />
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sdm@filiere-3e.fr<br />
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j3e 901 / <strong>AVRIL</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 5
INTERVIEW<br />
Propos recueillis par Alexandre Arène<br />
© EDF Optimal Solutions<br />
Christophe<br />
Rodriguez<br />
Directeur général de l’Ifpeb<br />
‘‘<br />
Il y a un nombre très important<br />
d’actions qui ne coûtent rien ou<br />
presque, avec des temps de retour sur<br />
investissement inférieurs au mois.<br />
L’Institut français pour la performance du bâtiment (Ifpeb) est une coalition d’acteurs<br />
économiques qui vise à créer les conditions pour accélérer la transition énergétique et<br />
environnementale dans l’immobilier et la construction. Ses travaux s’articulent autour du<br />
développement de connaissances opérationnelles pour contribuer à diffuser des pratiques,<br />
des solutions énergétiques, des modes constructifs plus vertueux. L’Ifpeb est également<br />
l’organisme fondateur des concours Cube, rassemblés à présent sous la bannière du<br />
Championnat de France des économies d’énergie, qui couvrent aujourd’hui un large spectre<br />
d’applications. Christophe Rodriguez, nommé à la tête de l’Ifpeb le 1 er janvier dernier,<br />
revient sur les principaux enseignements du concours Cube et sur les actions de l’Ifpeb<br />
pour accélérer la transition énergétique des bâtiments.<br />
’’<br />
politiques publiques au niveau européen et français.<br />
Nous n’avons jamais été autant contraints,<br />
de gré ou non, de passer à l’action pour transformer<br />
nos modèles d’affaires et notre relation<br />
à la planète. Le défi est incroyable et l’Ifpeb<br />
souhaite apporter sa pierre à l’édifice. Nous<br />
sommes des organisateurs, nous cherchons à<br />
créer un terreau fertile à l’innovation. Ce sont<br />
les acteurs de l’immobilier et de la construction<br />
qui sont réellement au front et doivent faire face<br />
à ces défis et à ces transformations. Par ailleurs,<br />
je suis très confiant, car nous avons la chance,<br />
à l’Ifpeb, d’avoir un ADN très opérationnel,<br />
d’être au plus près du terrain. Nous voyons des<br />
acteurs mettre sur pied des projets incroyables.<br />
Je peux prendre pour exemple des participants<br />
du concours Cube qui parviennent, en un an,<br />
avec très peu de travaux lourds, à faire des économies<br />
très impressionnantes de 15 %, et allant<br />
parfois au-delà de 30 %. Il y a énormément<br />
d’intelligence collective à aller chercher. Autre<br />
exemple, dans le « Booster du réemploi » animé<br />
par A4MT, certains acteurs parviennent à réemj3e<br />
- Vous avez été nommé à la tête de l’Ifpeb<br />
le 1 er janvier, prenant la suite de Cédric Borel,<br />
qui a occupé ce poste et développé<br />
l’organisation pendant les 15 dernières<br />
années. Quel est votre état d’esprit quelques<br />
mois après votre prise de poste ?<br />
Christophe Rodriguez – Cédric Borel a été<br />
l’instigateur de l’Ifpeb. Je suis honoré que<br />
Laurent Morel, le président de l’Ifpeb, m’ait<br />
fait confiance et qu’il me donne la responsabilité<br />
de poursuivre le travail qu’a réalisé Cédric<br />
ces 15 dernières années. L’Ifpeb fait partie des<br />
associations très innovantes pour développer<br />
les modèles d’affaires plus soutenables de<br />
demain. Je prends ce poste avec un état d’esprit<br />
articulé autour de plusieurs piliers. Le premier<br />
est l’humilité : la transition environnementale<br />
est un défi majeur pour le secteur de l’immobilier,<br />
comme pour tous les secteurs. Nous vivons<br />
un alignement des planètes incroyable, avec<br />
une accélération impressionnante, entre crise<br />
énergétique, coût des matériaux qui explosent,<br />
guerre aux portes de l’Europe, accélération des<br />
6 j3e 901 / <strong>AVRIL</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr
INTERVIEW<br />
Christophe Rodriguez<br />
ployer des matériaux et à faire des économies de<br />
carbone jusqu’à 100 kgCO 2<br />
/m² et des économies<br />
de ressources tout à fait intéressantes. Dans la<br />
plateforme collaborative du Hub des prescripteurs<br />
bas carbone, certains commencent à<br />
devenir des champions de l’analyse de cycle de<br />
vie, alors que la RE2020 est en vigueur depuis<br />
seulement un an. Cette proximité au terrain<br />
nous rend très confiants, car nous constatons<br />
très concrètement que ces changements sont<br />
possibles. Aujourd’hui, l’enjeu principal est la<br />
massification, ou comment passer d’un projet<br />
d’exception à une soutenabilité et un passage à<br />
l’échelle.<br />
j3e - Votre action s’inscrira-t-elle dans<br />
la continuité des travaux menés jusqu’à<br />
aujourd’hui ? Pouvez-vous préciser ?<br />
C. R. – L’Ifpeb a historiquement beaucoup<br />
œuvré à l’accélération de la décarbonation du<br />
bâtiment, avec une polarité très forte sur le tertiaire.<br />
Nous allons poursuivre nos travaux sur la<br />
neutralité carbone, qui est l’une de nos priorités.<br />
Nous allons de plus en plus nous concentrer<br />
sur le parc existant. Nous souhaitons également<br />
élargir nos travaux à l’échelle urbaine, avec une<br />
intensification sur le logement. Par ailleurs,<br />
nous allons davantage travailler sur la désirabilité<br />
: les constructions bas carbone sont-elles<br />
forcément des boîtes à chaussures sans balcon,<br />
sans parking et sans fioritures, ou peut-on<br />
construire des bâtiments désirables, avec de la<br />
qualité d’usage, du confort, du bien-être et de<br />
la performance à tous les niveaux ? Nous souhaitons<br />
questionner la performance plurielle du<br />
bas carbone. Enfin, je souhaiterais impulser une<br />
plus grande européanisation de nos travaux. La<br />
France est vue comme un laboratoire d’innovation,<br />
c’est en tout cas le retour de nombreux<br />
homologues européens. En effet, nous avons un<br />
ensemble de dispositifs réglementaires innovants<br />
: RE2020, loi Anti-gaspillage pour une<br />
économie circulaire (AGEC) ; DPE, dispositif<br />
éco-énergie tertiaire ; décret BACS ; loi Climat<br />
et Résilience… En France, nous construisons<br />
un socle innovant, ce qui n’est simple pour personne.<br />
Quoiqu’il en soit, le changement n’est<br />
jamais simple !<br />
j3e - Quel est selon vous le rôle du bâtiment<br />
dans le contexte de transitions profondes que<br />
nous vivons, avec toujours en vue un objectif<br />
de neutralité carbone à court terme ?<br />
C. R. – Je souhaiterais d’abord apporter des<br />
ordres de grandeur au niveau international : le<br />
bâtiment représente environ 40 % des émissions<br />
de gaz à effet de serre, en prenant en compte<br />
l’énergie et les matériaux. En France, il concentre<br />
33 % des émissions de gaz à effet de serre et 45 %<br />
‘‘<br />
Le bâtiment est le secteur qui<br />
a le plus de chance de réussir<br />
sa transformation.<br />
’’<br />
© DR<br />
j3e 901 / <strong>AVRIL</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 7
INTERVIEW<br />
Christophe Rodriguez<br />
Vainqueur Cube.S -<br />
Collège Simone<br />
Veil de Lamballe.<br />
des consommations d’énergie. Comme le bâtiment<br />
est un émetteur de gaz à effet de serre très<br />
significatif, il a bien évidemment un rôle à jouer.<br />
Par ailleurs, il est essentiel d’avoir à l’esprit que<br />
le bâtiment est le secteur qui a le plus de chance<br />
de réussir sa transformation : en considérant le<br />
sujet carbone et selon les dispositions prévues<br />
par la Stratégie nationale bas carbone, qui est le<br />
plan de bataille de la France pour parvenir à la<br />
neutralité carbone en 2050, le secteur qui a l’ambition<br />
la plus importante est le bâtiment. Cette<br />
Stratégie nationale bas carbone traite de la forêt,<br />
des déchets, de l’énergie, de l’industrie, de l’agriculture…<br />
Parmi tous ces secteurs, celui qui a les<br />
objectifs les plus importants est le bâtiment, avec<br />
un objectif fixé à presque zéro émission de gaz<br />
à effet de serre pour 2050. D’autres secteurs, à<br />
l’image de l’industrie, arrivent à des incompressibles<br />
systémiques : l’industrie peut faire l’objet<br />
d’une réduction drastique de ses émissions sur<br />
la même période, mais elle se limitera à 80 %.<br />
Le bâtiment est plus susceptible de réussir, et ce,<br />
pour plusieurs raisons : d’abord, aucune rupture<br />
technologique n’est attendue et toutes les solutions<br />
existent déjà. La question est aujourd’hui<br />
de savoir comment transformer les politiques<br />
publiques, les entreprises et leurs organisations<br />
pour déployer les solutions à grande échelle.<br />
j3e - L’Ifpeb est à l’origine de la création du<br />
concours Cube, le Championnat de France<br />
des économies d’énergie. Pouvez-vous nous<br />
présenter les grands principes du concours ?<br />
C. R. – Les concours Cube ont été rassemblés<br />
sous une bannière commune, baptisée : « Le<br />
© Point TV<br />
Championnat de France des économies d’énergie<br />
». La genèse remonte à un pari un peu fou,<br />
fait il y a une dizaine d’années : nous souhaitions<br />
faire de la sobriété un sport national. Le sujet de<br />
la sobriété est largement répandu aujourd’hui,<br />
mais ce n’était pas le cas il y a dix ans. Un certain<br />
nombre de grands acteurs de l’immobilier, que<br />
ce soient des propriétaires ou des locataires, qui<br />
étaient à la pointe des démarches RSE, venaient<br />
nous voir en nous disant qu’ils ne parvenaient<br />
pas à faire baisser drastiquement leurs consommations<br />
d’énergie. L’objectif était de trouver une<br />
solution pour aller plus loin, faire bouger les<br />
lignes et accélérer les démarches de sobriété et<br />
d’efficacité énergétiques. Nous avons donc lancé<br />
une première édition du concours en 2012.<br />
Entre 50 et 70 bâtiments s’inscrivent à cette<br />
première édition. À la fin de l’année, nous nous<br />
mettons autour de la table pour faire ressortir<br />
les principaux enseignements. Notre premier<br />
constat est que chacun des bâtiments est parvenu<br />
à réduire ses consommations de 10 à 15 %,<br />
ce qui est considérable ! Nous remarquons également<br />
que certains ont réduit leurs consommations<br />
de manière beaucoup plus importante,<br />
entre 20 et 30 %. Nous avons dialogué<br />
avec les différentes équipes pour comprendre<br />
les méthodes employées, et un enseignement<br />
très net est ressorti : lorsque des personnes se<br />
mettent autour de la table et qu’elles ont accès à<br />
la mesure réelle de la performance de leur bâtiment<br />
tous les mois, on allume une étincelle, et<br />
une mécanique incroyable d’intelligence collective<br />
se met en place. Finalement, les participants<br />
n’attendaient que ça ! Au cœur du concours, ce<br />
travail collectif crée un nouveau socle, un nouveau<br />
cadre de collaboration. Pour donner un<br />
exemple très concret : le dialogue entre l’utilisateur<br />
final et l’exploitant. Dans le cadre du<br />
concours, tous les mois les participants ont<br />
accès à la mesure de la performance réelle. Certains<br />
utilisateurs se rendent compte qu’en partant<br />
le soir, toutes les lumières restent allumées,<br />
les températures au sein des bâtiments sont très<br />
élevées, mais qu’ils n’ont pas de thermostats<br />
pour vérifier. Ils vont ensuite taper à la porte de<br />
l’exploitant pour échanger avec lui. Ce dernier<br />
leur explique alors que l’installation technique<br />
permet de réaliser des paramétrages plus adaptés,<br />
qu’il suffit alors de modifier pour suivre<br />
l’usage réel du bâtiment. En temps normal,<br />
en dehors du concours, personne ne prend ce<br />
temps pour échanger, et le dialogue entre l’usager<br />
et l’exploitant se limite à faire remonter des<br />
dysfonctionnements ponctuels ou des pannes.<br />
Le concours crée un nouveau cadre et favorise<br />
8 j3e 901 / <strong>AVRIL</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr
INTERVIEW<br />
Christophe Rodriguez<br />
la collaboration entre les différentes parties prenantes<br />
du bâtiment. Le concours a bien grandi<br />
et nous l’animons aujourd’hui en partenariat<br />
avec A4MT (Action for Market Transformation),<br />
une structure privée qui nous aide à<br />
exporter le concours à l’international et à diversifier<br />
les différentes applications du concours.<br />
A4MT a permis un passage à l’échelle et nous<br />
fonctionnons aujourd’hui dans une dynamique<br />
partenariale. L’Ifpeb est garant de la métrologie<br />
et des méthodes. De son côté, A4MT contribue<br />
à un passage à l’échelle du concours, citons par<br />
exemple le lancement de C-CUBE, une spin off<br />
du concours Cube pour les flottes automobiles<br />
ou, plus récemment, le concours Cube Datacenter<br />
pour le numérique responsable.<br />
j3e - Quelles sont ses principales<br />
déclinaisons ?<br />
C. R. – La dénomination Championnat de<br />
France des économies d’énergie a pour objectif<br />
de représenter une marque la plus lisible possible.<br />
Un premier volet concerne le bâtiment,<br />
avec Cube Logement, Cube Tertiaire, Cube S,<br />
animé en partenariat avec le Cerema, qui cible<br />
les collèges et lycées et Actee Cube.École, coanimé<br />
avec le Cerema, avec le soutien de la<br />
FNCCR, qui vise les écoles. Nous avons ensuite<br />
des ligues territoriales, comme Cube Paris La<br />
Défense. Lorsque des immeubles de grande<br />
hauteur s’inscrivent au concours Cube, nous<br />
créons un concours dans le concours en cherchant<br />
à savoir quelle tour de La Défense parvient<br />
à faire le plus d’économies. Le deuxième<br />
volet concerne la mobilité, avec C-Cube, porté<br />
par A4MT, qui vise les flottes automobiles et<br />
travaille sur des leviers comme l’écoconduite, ou<br />
la réduction de gaz à effet de serre des flottes…<br />
Troisième volet, les effacements électriques avec<br />
Cube-Flex, en partenariat avec RTE. C’est un<br />
concours qui a été lancé très récemment pour<br />
apprécier la capacité des bâtiments à s’effacer<br />
entre 8 h et 13 h et entre 18 h et 20 h, des plages<br />
qui ont inquiété RTE tout l’hiver. L’objectif est de<br />
faire de la sobriété, mais aussi de la régulation<br />
ou des usages tronqués sur ces plages horaires.<br />
Enfin, Cube Datacenter, lancé il y a très peu de<br />
temps, s’intéresse aux usages numériques, un<br />
secteur que nous n’adressions pas du tout.<br />
j3e - Pouvez-vous nous expliquer le principe<br />
du Cube Datacenter et les leviers d’actions<br />
pour les gestionnaires de centres de données ?<br />
C. R. – Le concours concerne les datacenters,<br />
ainsi que les salles informatiques et s’adresse<br />
aux utilisateurs de données (entreprises, collectivités)<br />
et aux opérateurs (hébergeurs, opérateur<br />
de cloud…). Une collectivité qui dispose d’une<br />
salle informatique peut jouer, tout comme une<br />
entreprise qui gère elle-même son IT avec des<br />
salles informatiques et/ou des datacenters, un<br />
hébergeur qui fait de la location de serveur, un<br />
opérateur de cloud qui héberge des serveurs<br />
chez un hébergeur… Dès lors qu’il y a une utilisation<br />
de données, il est possible de s’inscrire.<br />
Cube est un jeu, et dans la mesure où nous ne<br />
sommes ni un label ni une réglementation, tout<br />
se joue selon les règles du jeu. Nous comparons<br />
les concurrents sur les podiums selon différents<br />
critères. Le premier critère est la taille : il existe<br />
donc une catégorie pour les salles informatiques<br />
d’une puissance inférieure à 100 kW, puis entre<br />
© Point TV<br />
1 re place vainqueur<br />
Cube - Orange.<br />
j3e 901 / <strong>AVRIL</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 9
INTERVIEW<br />
Christophe Rodriguez<br />
2 e place vainqueur<br />
Cube - BNP Paribas.<br />
© Point TV<br />
100 et 1 000 kW, entre 1 000 et 10 000 kW, jusqu’à<br />
des datacenters de taille importante atteignant<br />
plusieurs mégawatts. On ne compare donc pas<br />
une salle de serveur de 50 kW avec un datacenter<br />
de 2 MW. Il existe ensuite trois catégories,<br />
appelées « podiums » : le podium « sobriété »<br />
concerne exclusivement les économies d’énergie<br />
liées aux consommations des équipements<br />
informatiques. Le podium « efficacité énergétique<br />
» se concentre sur l’environnement des<br />
serveurs ou du datacenter et concerne donc le<br />
refroidissement des salles par exemple. Sur le<br />
dernier podium, l’ensemble des données des<br />
salles informatiques sont scrutées et nous effectuons<br />
un calcul global des économies d’énergie<br />
réalisées. Il est possible de s’inscrire, quelle que<br />
soit la puissance et sur tous les podiums. Tout<br />
le monde est le bienvenu ! L’enjeu est de mettre<br />
en valeur les progrès et de partager les actions<br />
mises en œuvre.<br />
j3e - Avec le concours Cube et ses<br />
déclinaisons, l’Ifpeb est parvenu à ouvrir le<br />
sujet de la performance énergétique au grand<br />
public ou à des publics peu sensibilisés.<br />
Quels sont selon vous les points clés de cette<br />
réussite ?<br />
C. R. – Il y a plusieurs ingrédients. D’abord c’est<br />
incroyablement simple, et même si l’objectif<br />
n’en donne pas l’impression au premier abord,<br />
c’est très amusant ! Dans un monde où ces sujets<br />
de sobriété et d’efficacité énergétique sont parfois<br />
perçus comme très descendants, à coups<br />
de guides, de chartes, de démarches RSE, des<br />
certifications, le tout étant parfois complexe…,<br />
Cube présente le formidable atout d’avoir une<br />
règle du jeu extrêmement simple : faire le maxi-<br />
mum d’économies d’énergie en un an. C’est<br />
un concours sans jury, les seuls juges sont les<br />
compteurs d’énergie. La simplicité des règles et<br />
l’aspect très ludique du concours apportent une<br />
réelle bouffée de fraîcheur. Beaucoup d’entreprises<br />
voient également le concours comme un<br />
outil de management. À l’issue du concours, de<br />
nombreuses entreprises conservent l’organisation<br />
mise en place lors du concours pour mener<br />
d’autres projets. Par exemple, de nombreuses<br />
entreprises participantes ont mis en place des<br />
« Green Team » avec les volontaires des différents<br />
départements, qui travaillent ensemble<br />
sur tous les sujets de développement durable<br />
liés à l’entreprise. Deuxième argument pour<br />
expliquer ce succès : ça fonctionne ! Un des participants<br />
m’a dit un jour : « Je suis le seul service<br />
central à passer devant le Comex en début<br />
d’année et à demander un budget pour lequel<br />
je peux donner un temps de retour sur investissement<br />
très précis. » Par ailleurs, toutes les<br />
équipes qui ont participé ont tiré une grande<br />
satisfaction de cette expérience. Quelque chose<br />
qui fonctionne, qui ne coûte pas très cher, qui<br />
valorise les collaborateurs et qui est ludique ne<br />
peut pas échouer ! Les meilleurs vendeurs de<br />
Cube sont les cubistes eux-mêmes.<br />
j3e - Vous avez maintenant quelques années<br />
de recul sur le concours Cube. Quels en sont<br />
les principaux enseignements ?<br />
C. R. – Mon premier constat est que les équipes<br />
participantes font preuve d’une intelligence collective<br />
incroyable et que le meilleur plan d’action<br />
n’est pas celui que l’on peut imaginer loin<br />
du terrain. Le plan d’action particularisé, qui<br />
vient des usagers du bâtiment, est le plus per-<br />
10 j3e 901 / <strong>AVRIL</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr
INTERVIEW<br />
Christophe Rodriguez<br />
tinent. La magie de Cube est de donner aux<br />
usagers la possibilité d’agir sur leur environnement<br />
quotidien. Les entreprises mettent sur<br />
pied une équipe multiservice, pas uniquement<br />
composée des départements RSE, mais aussi des<br />
RH, de la comptabilité, des services généraux…<br />
Cette équipe a pour rôle de récupérer toutes les<br />
bonnes idées possibles. Nous constatons que<br />
dès l’instant où les participants ont compris, ils<br />
ont des bonnes idées. Ils doivent comprendre ce<br />
qui consomme dans leur environnement, quels<br />
sont les leviers d’action, ce qui est le plus important<br />
en ordres de grandeur et avoir accès à l’information<br />
du progrès tous les mois, pour savoir<br />
quelles actions ont un impact et lesquelles n’en<br />
ont pas. Ensuite, tout se met en marche. Depuis<br />
la première édition du concours en 2012, tous<br />
les participants sont parvenus à atteindre en<br />
moyenne 10 à 15 % d’économies d’énergie.<br />
Chaque année, certaines équipes atteignent les<br />
25 à 30 %. Nous constatons que les équipes qui<br />
sont parvenues à faire le plus d’économies sont<br />
celles qui ont su ressusciter des installations<br />
techniques désoptimisées au fil des années.<br />
Plus ces systèmes sont complexes, plus il y a de<br />
risques d’avoir des plaintes, et les désoptimiser<br />
peut être un bon moyen de ne pas être embêté.<br />
Mais comme les cubistes ont pour seul objectif<br />
de réaliser des économies, un nouveau cadre de<br />
collaboration utilisateur-exploitant se met en<br />
œuvre : un cadre « win win » pour diminuer au<br />
maximum la consommation d’énergie.<br />
j3e - Quels sont les premiers postes<br />
d’économies dans les bâtiments, aussi<br />
appelés « Quick Wins », pour des économies<br />
substantielles à bas coût ?<br />
C. R. – Nous constatons trois familles d’actions<br />
‘‘<br />
Nous constatons que les équipes<br />
qui sont parvenues à faire le plus<br />
d’économies sont celles qui ont su<br />
ressusciter des installations techniques<br />
désoptimisées au fil des années.<br />
principales. La première est la modification des<br />
consignes de températures. Cela peut paraître<br />
simple, mais la réduction de la température à<br />
19 °C n’est pas acceptable pour tous les usagers<br />
(surtout lorsqu’on est statique, au bureau par<br />
exemple). En deuxième position, nous retrouvons<br />
une famille d’actions liées à l’intermittence.<br />
À chaque fois qu’une salle, une zone, un<br />
étage ou un bâtiment est vide, il faut faire en<br />
sorte de moduler, voire de couper le chauffage,<br />
la ventilation, la climatisation et l’éclairage dans<br />
les espaces inoccupés. C’est un enjeu de taille,<br />
car le bâtiment n’est souvent pas occupé la nuit,<br />
le week-end, pendant les vacances ou les jours<br />
fériés. Dans les bâtiments dotés d’un système<br />
de gestion centralisé, il faut alors modifier les<br />
paramétrages ou être en capacité d’agir. Dans<br />
ceux qui ne le sont pas, il faut que les usagers<br />
prennent de nouvelles habitudes. Pour gérer<br />
l’intermittence efficacement, de nombreuses<br />
actions sont mises en œuvre comme l’équilibrage<br />
hydraulique et aéraulique, le désembouage<br />
des circuits, etc. La troisième famille<br />
d’actions concerne les éclairages intempestifs :<br />
de nombreux espaces restent éclairés toute la<br />
journée, personne ne sait réellement pourquoi,<br />
et sans un intérêt particulier des usagers, il n’y<br />
a pas de vraies raisons de changer. Dans de<br />
’’<br />
3 e place vainqueur<br />
Cube - La poste Immo.<br />
© Point TV<br />
j3e 901 / <strong>AVRIL</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 11
INTERVIEW<br />
Christophe Rodriguez<br />
‘‘<br />
Nous préconisons de réaliser des<br />
campagnes de recommissioning tous<br />
les trois à cinq ans sur les installations<br />
techniques du bâtiment, pour<br />
recorréler les usages programmés<br />
aux usages réels.<br />
Cube Bronze Bâtiment<br />
Logistique - Équipe du<br />
groupe RATP.<br />
j3e - La digitalisation du bâtiment est-elle<br />
vectrice de performance énergétique et de<br />
sobriété à vos yeux ?<br />
C. R. – Faire fonctionner des solutions digitales<br />
est très clairement un levier de sobriété. Nous<br />
constatons en revanche, au fil des concours, que<br />
les bâtiments qui ne disposent pas de systèmes<br />
techniques sophistiqués parviennent quand<br />
même à réaliser des économies d’énergie importantes.<br />
Il faut reconnaître que les équipes qui<br />
ont su se réapproprier des systèmes techniques<br />
existants pendant le concours vont incontestablement<br />
plus loin. L’humain reste au cœur du<br />
système. Lorsqu’une solution digitale sophistiquée<br />
est installée, l’enjeu est d’abord la forma-<br />
’’<br />
nombreux cas, des campagnes de rétro-commissioning,<br />
c’est-à-dire le reparamétrage de<br />
l’installation, permettent de faire des gains très<br />
conséquents. Nous préconisons de réaliser des<br />
campagnes de recommissioning tous les trois<br />
à cinq ans sur les installations techniques du<br />
bâtiment, pour recorréler les usages programmés<br />
aux usages réels. Quelles que soient les<br />
familles d’actions qui apportent des résultats,<br />
le fait de réunir des usagers pour échanger sur<br />
les gains potentiels est le cœur du sujet. Je vais<br />
vous donner un exemple concret : nous voyons<br />
souvent des équipes faire ce que nous appelons<br />
la « chasse au talon ». Ils prennent les relevés de<br />
consommations et regardent les consommations<br />
au moment des talons, quand le bâtiment<br />
est vide et qu’il ne devrait pas consommer : pendant<br />
la nuit, le week-end ou les vacances. Ils se<br />
rendent alors souvent compte que la consommation<br />
du talon est trop élevée. Nous avons<br />
parfois vu des personnes partir à la recherche<br />
des équipements en action à l’aide de pinces<br />
ampèremétriques. La chasse au talon porte toujours<br />
ses fruits ! Je peux également aborder une<br />
quatrième famille d’actions que nous retrouvons<br />
bien sûr au cœur du concours avec tout<br />
ce qui concerne les écogestes : éteindre l’écran,<br />
débrancher les prises… et la liste est quasi infinie<br />
tant l’intelligence collective est fertile !<br />
j3e - Où se situe la limite de ces actions avant<br />
la nécessité de lancer des travaux ?<br />
C. R. – La limite va vous faire sourire : les dirigeants<br />
qui décident d’inscrire les collaborateurs<br />
dans la démarche leur disent qu’ils les autorisent<br />
à y passer du temps sur leurs heures de travail,<br />
mais la contrepartie est qu’ils n’y allouent pas<br />
forcément de budgets d’investissements. Nous<br />
constatons que lorsque les équipes ont passé une<br />
année entière à chercher tous les moyens possibles<br />
pour réduire leurs consommations dans<br />
l’optique de gagner le concours, ils ont fait remonter<br />
à leur direction toutes les actions possibles et<br />
imaginables, y compris celles qui nécessitent des<br />
investissements. Cube est un très bon moyen<br />
de coconstruire des plans d’action à moyen ou/<br />
long terme. C’est du pain béni pour les gestionnaires<br />
de bâtiments ! Pour ce qui est des petites<br />
dépenses, le relamping est souvent assez efficace,<br />
tout comme l’isolation des vides sanitaires et des<br />
combles. Ces actions présentent des temps de<br />
retour sur investissement assez incroyables. Pour<br />
aller plus loin, il faut évidemment investir.<br />
© Point TV<br />
12 j3e 901 / <strong>AVRIL</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr<br />
‘‘<br />
La prise en compte de<br />
l’usage est décisive pour<br />
avoir des solutions utiles,<br />
qui fonctionnent, peu<br />
coûteuses et bas carbone.<br />
’’
INTERVIEW<br />
Christophe Rodriguez<br />
tion de l’exploitant et sa connaissance précise<br />
du système. La compréhension par l’usager de<br />
l’action qu’il peut avoir sur les terminaux à sa<br />
disposition est également essentielle.<br />
j3e - Quelles sont les conditions pour mettre<br />
en œuvre un numérique responsable au sein<br />
des bâtiments ?<br />
C. R. – L’enjeu du numérique est de repositionner<br />
les usages au cœur des préoccupations.<br />
Une maquette BIM est utile uniquement si<br />
elle rend service à l’exploitant ou à l’usager, de<br />
même qu’une GTB est utile si elle fait gagner du<br />
temps à l’exploitant et génère confort et économies<br />
significatives. Les systèmes techniques ne<br />
sont que des outils et le numérique doit pouvoir<br />
répondre à des besoins et des cas d’usages<br />
précis et apporter des services aux usagers. La<br />
tendance de fond est de revenir au juste nécessaire<br />
et de définir précisément les besoins. Il est<br />
à nos yeux contre-productif d’anticiper d’éventuels<br />
besoins futurs totalement théoriques en<br />
installant des systèmes ultrasophistiqués. La<br />
prise en compte de l’usage est décisive pour<br />
avoir des solutions utiles, qui fonctionnent, peu<br />
coûteuses et bas carbone.<br />
j3e - Quels sont les principaux leviers de<br />
performance énergétique à mettre en œuvre<br />
à l’échelle du parc français pour suivre les<br />
trajectoires fixées par les pouvoirs publics ?<br />
C. R. – Notre retour d’expérience après<br />
10 années de concours Cube : dès lors que<br />
des usagers se mettent autour d’une table et<br />
regardent les consommations en réfléchissant<br />
aux leviers pour faire des réductions,<br />
la consommation s’écroule. J’appelle de mes<br />
vœux que tous les utilisateurs et gestionnaires<br />
de bâtiments, en ciblant les bâtiments les plus<br />
consommateurs, se posent la question de savoir<br />
pourquoi ces bâtiments sont si peu performants.<br />
Il faut savoir combien on consomme,<br />
pourquoi on consomme, s’il y a des talons alors<br />
que les bâtiments sont vides… Il y a un nombre<br />
très important d’actions qui ne coûtent rien ou<br />
presque, avec des temps de retour sur investissement<br />
inférieurs au mois. Une idée très efficace<br />
serait de faire des actions commando, en<br />
ciblant tous les bâtiments qui consomment<br />
plus qu’un certain nombre de kilowattheures<br />
par mètre carré et de mettre sérieusement les<br />
parties prenantes de ces bâtiments autour de la<br />
table pour dialoguer. Évidemment, la rénovation<br />
globale est la solution pour mettre à niveau<br />
tout le parc en 2050, mais il y a beaucoup à faire<br />
en parallèle. Il ne nous reste plus que trois baux,<br />
‘‘<br />
Il est très important de créer de la<br />
confiance et de la visibilité à long terme<br />
pour donner envie aux entreprises<br />
de s’engouffrer sans risque dans ces<br />
nouveaux business.<br />
’’<br />
c’est-à-dire 30 ans, pour décarboner les bâtiments.<br />
Il ne faut donc pas opposer les leviers,<br />
nous n’en avons pas le temps. Pour planifier des<br />
rénovations globales performantes, les différentes<br />
parties prenantes ont l’obligation de dialoguer<br />
sérieusement pour se mettre d’accord<br />
sur les travaux à effectuer et sur le budget. La<br />
sobriété est à mes yeux le point de départ du<br />
dialogue et nous permet de nous poser plein de<br />
bonnes questions pour aller beaucoup plus vite<br />
et beaucoup plus loin. Bref, la sobriété sera certainement<br />
un creuset essentiel pour réussir nos<br />
rénovations globales.<br />
j3e - Constatez-vous que l’augmentation des<br />
prix de l’énergie fait accélérer le mouvement ?<br />
C. R. – Je vois deux paramètres. Le coût de<br />
l’énergie n’a jamais été autant un risque, ce qui<br />
est tragique pour ceux qui sont en situation de<br />
précarité et positif pour ceux qui se rendent<br />
compte qu’ils consomment bien plus qu’ils ne le<br />
devraient. Le second paramètre est la pression<br />
qu’a mise le gouvernement pour économiser<br />
l’énergie et passer l’hiver sans pénuries. Cela a<br />
créé, à mon sens, un effet de solidarité positif<br />
et nous a permis d’apprendre collectivement la<br />
sobriété par l’expérimentation. Selon moi, l’acception<br />
de la sobriété à la française est quelque<br />
chose d’unique au niveau international : solidarité,<br />
travail d’équipe, réappropriation des enjeux<br />
énergétiques. Ces notions permettent aux usagers<br />
de reprendre le pouvoir sur leurs consommations.<br />
L’enjeu crucial sera la pérennisation de<br />
ce mouvement de fond, nous y travaillons.<br />
j3e - Dans ce contexte, recevez-vous<br />
davantage de candidatures pour participer<br />
au concours Cube ?<br />
C. R. – Nous constatons qu’il y a beaucoup d’envie<br />
et beaucoup d’intérêt, qui se traduisent par<br />
des taux de participation inégalés. Ce contexte<br />
de sobriété a donné envie à de nombreuses personnes<br />
d’appliquer cette sobriété à différentes<br />
échelles et de prouver que la sobriété heureuse<br />
existe.<br />
j3e 901 / <strong>AVRIL</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 13
INTERVIEW<br />
Christophe Rodriguez<br />
j3e - L’ensemble des secteurs du bâtiment<br />
gagne en valeur ajoutée depuis quelques<br />
années, avec des offres de plus en plus<br />
performantes, servicielles, durables…<br />
Comment faire en sorte que les entreprises<br />
du bâtiment suivent ces changements rapides<br />
et profonds de leurs métiers ?<br />
C. R. – La transition environnementale est encore et<br />
toujours une histoire de personnes. De nombreux<br />
dispositifs réglementaires ont été décidés ces<br />
dernières années et nous arrivons très rapidement<br />
aux premières échéances. La question qui se pose<br />
aujourd’hui est : aura-t-on les compétences pour<br />
répondre aux objectifs ? Les offres servicielles sont<br />
un levier d’optimisation qui permet de créer des<br />
boucles vertueuses. Les métiers vont se transformer<br />
en profondeur : certains vont évoluer, d’autres vont<br />
être créés et certains risquent de disparaître. Il s’agit<br />
d’une transformation sur toute la chaîne de valeur<br />
et il me semble qu’une des clés est la planification<br />
à horizon 2050. Il est très important de créer de<br />
la confiance et de la visibilité à long terme pour<br />
donner envie aux entreprises de s’engouffrer sans<br />
risque dans ces nouveaux business, de se former, de<br />
se transformer.<br />
j3e - Au-delà des sujets de sobriété ou de<br />
performance à proprement parler, les questions<br />
de la structuration des aides et de l’offre pour les<br />
rénovations énergétiques se posent. Quels sont<br />
pour vous les principaux leviers pour simplifier<br />
et fluidifier la rénovation du parc français ?<br />
C. R. – Je n’ai pas la solution, mais nous y travaillons.<br />
Selon moi, il ne s’agit pas exclusivement d’une<br />
histoire d’aides, l’enjeu est davantage systémique. Il<br />
est important de se demander pourquoi les gens<br />
ne passent pas à l’action. Le dispositif MaPrimeRénov’<br />
offre pourtant beaucoup de lisibilité.<br />
Aujourd’hui, le plus important est certainement<br />
de définir une stratégie d’action, en favorisant la<br />
rénovation globale pour les passoires, la rénovation<br />
par geste comme stratégie « sans regret » pour<br />
les autres bâtiments. L’objectif est d’avoir une stratégie<br />
lisible avec des offres marketées pour toucher<br />
les cibles prioritaires, bref, connecter l’offre et la<br />
demande. Ces enjeux font partie de nos priorités<br />
pour les prochaines années.<br />
j3e - Quelle est votre appréciation de la<br />
performance du parc français selon les<br />
typologies de bâtiments ?<br />
C. R. – En vision absolue, la France compte 5 millions<br />
de logements avec des étiquettes F et G. Les<br />
étiquettes A et B représentent moins de 5 % du<br />
parc. Ces dernières années, il y a eu de véritables<br />
avancées sur la rénovation. En vision relative, il<br />
est important de noter que les consommations<br />
liées au logement n’ont pas bougé depuis 1990,<br />
alors que le nombre de logements a augmenté de<br />
50 % sur la même période. Pour le tertiaire, on<br />
compte également une augmentation de 50 % du<br />
parc entre 1990 et 2019, mais avec une augmentation<br />
de 30 % des consommations énergétiques.<br />
Aujourd’hui, nous raisonnons principalement sur<br />
les émissions de CO 2<br />
: la gestion des émissions<br />
carbone est l’équivalent d’une gestion budgétaire,<br />
il faut donc mettre en œuvre les mesures les plus<br />
impactantes en priorité.<br />
j3e - Comment imaginez-vous le bâtiment de<br />
2050 ?<br />
C. R. – Le premier aspect est la résilience aux<br />
changements climatiques, avec des bâtiments qui<br />
devront supporter les périodes de sécheresse et de<br />
canicule. Le deuxième aspect est la valeur d’usage,<br />
qui inclut des enjeux de confort, de santé et de<br />
bien-être. Nous sommes de plus en plus exigeants<br />
sur les services rendus par mètre carré, avec un<br />
objectif de créer des mètres carrés les plus serviciels<br />
possibles. Le bâtiment devra également être<br />
économe en ressources, avec des consommations<br />
au juste nécessaire, qu’il s’agisse des matériaux<br />
de construction ou des consommations d’eau<br />
et d’énergie. Le sujet du réemploi des matériaux<br />
est également central pour réduire l’impact carbone<br />
du bâtiment. Il faut intensifier les efforts<br />
de recherche sur la démontabilité des matériaux.<br />
Enfin, le dernier aspect concerne le vivant, avec la<br />
fin de l’artificialisation et l’accès à la nature.<br />
j3e - Quels sont les grands chantiers que vous<br />
souhaitez mener dans les mois et les années<br />
à venir ?<br />
C. R. – Nous avons trois piliers d’action principaux.<br />
Le premier est de tendre vers un bas carbone soutenable,<br />
désirable et opérationnel. Le deuxième pilier<br />
de notre action est de contribuer à massifier toutes<br />
les solutions qui fonctionnent. Enfin, nous souhaitons<br />
porter nos travaux à l’international pour diffuser<br />
les bonnes pratiques au plus grand nombre.<br />
j3e - Quelle est votre vision stratégique pour<br />
l’Ifpeb à 5 ans ?<br />
C. R. – La transition environnementale amène<br />
avec elle des changements très profonds, nous<br />
voulons être un accélérateur. L’Ifpeb est un lieu<br />
d’apprentissage par l’expérimentation, un creuset<br />
où l’offre et la demande se rencontrent pour<br />
accélérer la reconfiguration des marchés à l’aune<br />
de nos transitions. L’Ifpeb intensifiera par ailleurs<br />
ses contributions aux politiques publiques pour<br />
conjuguer exemplarité et réalité de marché.<br />
14 j3e 901 / <strong>AVRIL</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr
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j3e 892 / MARS 2022 - www.filiere-3e.fr 27<br />
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après le décompte de l’Avere-France<br />
début 2022, la France comptait<br />
53 667 points de charge ouverts au<br />
public au 31 décembre 2021, soit une moyenne<br />
de 80 points de charge pour 100 000 habitants. Si<br />
l’objectif de 100 000 bornes n’a pas été atteint, la<br />
progression est de 64 % en un an et une bonne<br />
dynamique semble impulsée. Pour Cécile Goubet,<br />
déléguée générale de l’Avere-France, c’est<br />
« une augmentation liée à la forte mobilisation de<br />
l’ensemble des acteurs de l’écosystème, y compris les<br />
pouvoirs publics. Cette dynamique doit être maintenue<br />
dans le temps : l’objectif “100 000 bornes”<br />
fixé par le Gouvernement n’est qu’un jalon sur le<br />
chemin de la transformation massive des infrastructures<br />
de carburant. Pour accompagner ces<br />
changements, le programme CEE de financement<br />
de bornes de recharge Advenir, piloté par l’Avere-<br />
France, est renforcé de 200 millions d’euros complémentaires<br />
jusqu’en 2025 afin de contribuer, aux<br />
côtés des dispositifs du plan France Relance, au<br />
maintien de la dynamique des déploiements. »<br />
Du côté des bornes privatives, le décompte est<br />
plus difficile, y compris dans les entreprises qui<br />
n’ont aucune obligation à installer ces bornes<br />
destinées au personnel et/ou aux véhicules électriques<br />
de société. À mi-2021, l’Avere-France<br />
estimait à plus de 420 000 les points de charge<br />
installés dans les sociétés et chez les particuliers.<br />
Mais si la recharge à domicile est relativement<br />
simple pour les usagers habitant en maison indi-<br />
Edition numérique (PDF) + newsletters<br />
n Abonnement 1 an : 110 € TTC<br />
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
IRVE<br />
Accélérer et faciliter<br />
le déploiement des bornes<br />
de recharge à domicile<br />
et en entreprise<br />
Le développement rapide des ventes de véhicules électriques rend encore<br />
plus urgente la mise en place d’un réseau de bornes de recharge dense, mais<br />
aussi diversifié. À l’installation des bornes publiques en voirie ou dans les<br />
parkings publics doivent s’ajouter des infrastructures au domicile, sur les<br />
lieux de travail, les centres commerciaux ou les hôtels. Les incitations et aides<br />
sont là pour accompagner ce déploiement et les initiatives se multiplient.<br />
L’offre des constructeurs de bornes est aussi de plus en plus diversifiée pour<br />
couvrir tous les besoins, jusqu’à la recharge ultrarapide.<br />
viduelle, l’installation reste encore plus complexe<br />
dans les copropriétés malgré les dispositions du<br />
« droit à la prise » et de la loi LOM (loi d’orientation<br />
des mobilités).<br />
Des incitations et obligations pour les<br />
entreprises, collectivités locales et copropriétés<br />
Depuis la promulgation en décembre 2019 de la<br />
loi LOM, des obligations concernent les villes,<br />
collectivités territoriales, mais aussi les entreprises<br />
pour réussir la transition écologique des<br />
mobilités et atteindre l’objectif de neutralité carbone<br />
des transports terrestres en 2050. ...<br />
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Pour tout renseignement, contactez Juliette : compta.3emedias@gmail.com
ACTUALITÉ<br />
Construction durable<br />
Les organisations représentatives<br />
signent la Charte qualité construction<br />
Les principales<br />
organisations<br />
représentatives dans<br />
l’acte de construire,<br />
parmi lesquelles l’AIMCC,<br />
l’AQC, la Capeb, la FDMC,<br />
la FFB, la FFMI, la FNTP,<br />
l’Unam et l’Unsfa, ont<br />
toutes signé aux côtés<br />
d’Afocert (Association<br />
française des organismes<br />
de certification des<br />
produits de construction)<br />
une charte qualité<br />
construction. Une<br />
charte qui réaffirme<br />
l’attachement de tous à<br />
la certification volontaire<br />
pour contribuer à la<br />
transparence et à la<br />
confiance, en renforçant<br />
la clarté des échanges<br />
et en concourant à la<br />
fiabilité de toute la chaîne<br />
de valeur. Cette charte<br />
a été remise à Céline<br />
Bonhomme, adjointe<br />
au sous-directeur de<br />
la Direction générale<br />
de l’aménagement, du<br />
logement et de la nature,<br />
par Yannick Lemoigne,<br />
président d’Afocert,<br />
le 21 février <strong>2023</strong>, à la<br />
DHUP. Afocert est une<br />
instance représentative<br />
et de concertation<br />
des organismes de<br />
certification des produits<br />
de construction en<br />
France qui vise à rendre<br />
visibles les différentes<br />
certifications proposées<br />
par ses membres, à<br />
promouvoir et valoriser<br />
la certification des<br />
produits de construction<br />
et des ouvrages, à<br />
définir des positions<br />
communes et à les faire<br />
valoir dans les instances<br />
traitant de certification,<br />
d’accréditation ou de<br />
réglementation, qu’elles<br />
soient nationales,<br />
européennes ou<br />
internationales, et<br />
affirmer la spécificité et<br />
la valeur ajoutée de la<br />
certification. <br />
Nomination<br />
Rachid Khadir est le<br />
nouveau président du<br />
Syndicat ACR<br />
Rachid Khadir,<br />
directeur des<br />
Affaires industrielles<br />
chez Siemens Smart<br />
Infrastructure, est le<br />
nouveau président du<br />
Syndicat ACR depuis le<br />
25 janvier dernier. Fort<br />
d’une expérience riche<br />
autour des métiers du<br />
CVC, à l’origine sur des<br />
fonctions techniques,<br />
Rachid Khadir a rejoint<br />
Siemens en 2006, où<br />
il a occupé différentes<br />
fonctions : ingénieur<br />
commercial, responsable<br />
grands comptes,<br />
directeur régional<br />
d’activités, avant de<br />
devenir directeur des<br />
Affaires industrielles.<br />
« J’ai la profonde<br />
conviction que les<br />
bâtiments doivent être<br />
considérés comme une<br />
priorité pour répondre<br />
aux enjeux de réduction<br />
des consommations<br />
énergétiques et de<br />
décarbonation (tout en<br />
maintenant le confort<br />
des occupants). Il était<br />
donc naturel de rejoindre<br />
en début d’année le<br />
syndicat professionnel<br />
ACR, garant des BACS<br />
(Building Automation<br />
and Control Systems) », a<br />
déclaré Rachid Khadir.<br />
À lire<br />
Parution du livre blanc<br />
« Quelle mobilité en 2035 ? »<br />
TNP, cabinet de<br />
conseil spécialisé<br />
dans les transformations<br />
opérationnelles, digitales<br />
et réglementaires des<br />
entreprises, annonce<br />
la sortie du livre blanc<br />
Quelle mobilité en 2035 ?.<br />
Le dernier livre blanc<br />
de TNP rassemble les<br />
points de vue du marché<br />
selon des experts de<br />
la mobilité et ceux de<br />
plusieurs consultants du<br />
cabinet, proposant ainsi<br />
un éclairage complet<br />
sur la physionomie du<br />
monde de la mobilité<br />
à l’horizon 2035. À<br />
cet horizon, la feuille<br />
de route de l’Union<br />
européenne trace une<br />
trajectoire drastique de<br />
décarbonation visant<br />
tous les modes et dont<br />
l’interdiction de la<br />
fabrication des véhicules<br />
thermiques est la mesure<br />
phare. En effet, selon<br />
l’International Energy<br />
Agency (IEA), le transport<br />
mondial, deuxième<br />
secteur le plus polluant<br />
au monde, est à lui seul<br />
responsable de près<br />
de 24 % des émissions<br />
mondiales de CO 2<br />
, dont<br />
45 % concerne le transport<br />
routier. Plusieurs thèmes<br />
sont abordés dans la<br />
publication : Comment<br />
la mobilité peut-elle être<br />
entièrement décarbonée<br />
en 2035 ? Quelles sont les<br />
nouvelles technologies ?<br />
Quelles sont les attentes<br />
des clients ? Quels sont les<br />
nouveaux services ? Quels<br />
sont les changements<br />
de « business models » ?<br />
Comment baisser<br />
le coût d’accès à la<br />
mobilité dans un monde<br />
inflationniste ?<br />
16 j3e 901 / <strong>AVRIL</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr
ACTUALITÉ<br />
Pénurie d’ingénieurs et de techniciens<br />
Syntec-Ingénierie lance un nouveau parcours<br />
de formation<br />
Alors qu’il manque<br />
chaque année<br />
20000 ingénieurs pour<br />
répondre aux besoins<br />
de notre économie,<br />
Syntec-Ingénierie lance<br />
un dispositif inédit de<br />
formation et d’insertion<br />
professionnelles.<br />
Baptisé Parcours Ingé, le<br />
dispositif vise à insérer<br />
immédiatement plus de<br />
jeunes dans les métiers<br />
de l’ingénierie, par la<br />
voie de l’alternance dès<br />
la première année. Avec<br />
des enseignements sur<br />
le terrain et une prise<br />
en charge du coût de la<br />
formation, le programme<br />
entend également<br />
attirer des publics<br />
traditionnellement<br />
éloignés de l’ingénierie<br />
et œuvrer pour plus de<br />
diversité et de mixité.<br />
20 000 ingénieurs et<br />
autant de techniciens<br />
manquent à l’appel<br />
chaque année en<br />
France. Rien que<br />
dans l’ingénierie, les<br />
entreprises souffrent d’un<br />
sous-effectif structurel<br />
de 2 à 4 %. Avec Parcours<br />
Ingé, Syntec-Ingénierie<br />
souhaite apporter<br />
une réponse concrète<br />
et immédiate aux<br />
besoins en recrutement<br />
de la profession et<br />
démocratiser l’accès aux<br />
formations scientifiques<br />
et techniques. Si l’offre de<br />
formation est déjà riche,<br />
Syntec-Ingénierie innove<br />
avec Parcours Ingé en<br />
proposant un programme<br />
de trois ans en alternance<br />
dès la première année,<br />
100 % pris en charge,<br />
avec un double tutorat<br />
école-entreprises<br />
avec des entreprises<br />
d’ingénierie impliquées<br />
tout au long de la<br />
scolarité et une garantie<br />
d’employabilité.<br />
Parcours Ingé est une<br />
réponse concrète au<br />
plan France 2030. Le<br />
programme est issu<br />
d’Ingé 2030, dispositif<br />
lauréat de l’appel à<br />
manifestation d’intérêt<br />
« Compétences et<br />
métiers d’avenir ».<br />
Présenté par Syntec-<br />
Ingénierie à l’ensemble<br />
de l’écosystème, il<br />
bénéficie en parallèle du<br />
soutien de l’opérateur<br />
de compétences (Opco)<br />
Atlas et d’un intérêt<br />
marqué des pouvoirs<br />
publics et des régions.<br />
j3e 901 / <strong>AVRIL</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 17
ACTUALITÉ<br />
Plan de sobriété énergétique<br />
Une charte pour mieux réguler la publicité<br />
lumineuse dans les gares, stations et aéroports<br />
Réunis autour des<br />
ministres, les<br />
principaux acteurs,<br />
gestionnaires et<br />
opérateurs du secteur<br />
des transports ont fait un<br />
point d’étape sur le plan<br />
de sobriété et les mesures<br />
mises en œuvre depuis<br />
cet automne pour faire<br />
des économies d’énergie.<br />
Agnès Pannier-Runacher,<br />
ministre de la Transition<br />
énergétique, et Clément<br />
Beaune, ministre délégué<br />
chargé des Transports,<br />
ont salué l’adoption<br />
de plans de sobriété<br />
par les opérateurs de<br />
transport, concertés<br />
avec leurs salariés et<br />
validés par leurs organes<br />
de gouvernance en fin<br />
d’année 2022. Ces plans<br />
reposent notamment<br />
sur le pilotage de<br />
la consommation<br />
énergétique, la<br />
sensibilisation et<br />
l’adoption de gestes<br />
simples au quotidien. Des<br />
bilans sont actuellement<br />
réalisés dans les<br />
différentes entreprises.<br />
Les premières<br />
remontées montrent<br />
de réelles baisses<br />
de la consommation<br />
énergétique. Après<br />
ce premier bilan, les<br />
acteurs ont fait part<br />
de leur détermination<br />
à poursuivre leur<br />
action, dans le cadre<br />
de l’acte 2 du plan de<br />
sobriété énergétique.<br />
De nouvelles mesures<br />
ont été identifiées et les<br />
échanges ont permis de<br />
tracer des perspectives<br />
pour les mois à venir,<br />
notamment en matière<br />
de publicités lumineuses.<br />
En effet, les acteurs des<br />
transports publics et de<br />
la publicité ont signé une<br />
charte d’engagement<br />
pour mieux réguler la<br />
publicité lumineuse<br />
dans les gares, stations<br />
et aéroports. Cette<br />
initiative va au-delà de<br />
ce que leur demande<br />
le cadre législatif et<br />
réglementaire actuel.<br />
Avec cette charte, les<br />
opérateurs s’engagent sur<br />
deux points principaux.<br />
Le premier est d’éteindre<br />
100 % de leurs panneaux<br />
lumineux dès la<br />
fermeture des gares, des<br />
aéroports et des métros<br />
d’ici le 1 er janvier 2024. Le<br />
second vise à établir une<br />
stratégie de sobriété de<br />
la gestion de leur parc de<br />
panneaux lumineux. Ils<br />
définissent des objectifs<br />
chiffrés et ambitieux en<br />
termes de trajectoire<br />
carbone et de réduction<br />
de la consommation<br />
d’électricité.<br />
Gaz à effet de serre<br />
Le Parlement européen vote en faveur de « bâtiments<br />
à émission nulle » à partir de 2028<br />
Le 14 mars dernier,<br />
le Parlement<br />
européen a voté des<br />
dispositions relatives<br />
à l’accélération des<br />
chantiers de rénovation<br />
énergétique du parc<br />
immobilier de l’Union<br />
européenne. Un vote<br />
qui coïncide avec une<br />
proposition législative<br />
qui a pour objectif de<br />
réviser la directive sur la<br />
performance énergétique<br />
des bâtiments (DPEB).<br />
Parmi les principales<br />
mesures votées par<br />
les parlementaires,<br />
tous les nouveaux<br />
bâtiments devront<br />
être à émission zéro en<br />
phase d’exploitation<br />
à partir de 2028, à<br />
condition que cette<br />
mesure soit réalisable<br />
techniquement et<br />
économiquement. Tous<br />
les nouveaux bâtiments<br />
devront intégrer<br />
de la production<br />
locale d’électricité<br />
photovoltaïque à la<br />
même échéance de<br />
2028. Cette date est<br />
fixée à 2026 pour les<br />
nouveaux bâtiments<br />
occupés, exploités,<br />
ou appartenant à des<br />
autorités publiques. Les<br />
bâtiments résidentiels<br />
faisant l’objet de<br />
rénovations importantes<br />
ont jusqu’à 2032 pour se<br />
mettre en conformité.<br />
Ils devront atteindre une<br />
classe de performance<br />
énergétique minimale<br />
de E d’ici 2030, et D d’ici<br />
2033. Les bâtiments<br />
non résidentiels et<br />
les bâtiments publics<br />
devront atteindre les<br />
mêmes performances,<br />
respectivement d’ici 2027<br />
et 2030 (la Commission<br />
a proposé F et E). Par<br />
ailleurs, les pays de<br />
l’UE devront veiller à<br />
ce que l’utilisation de<br />
combustibles fossiles<br />
dans les systèmes de<br />
chauffage, pour les<br />
bâtiments neufs et les<br />
bâtiments en cours de<br />
rénovation majeure, de<br />
rénovation profonde ou<br />
de rénovation du système<br />
de chauffage, ne soit pas<br />
autorisée à compter de la<br />
date de transposition de<br />
la présente directive. Ils<br />
devraient être totalement<br />
supprimés d’ici 2035, à<br />
moins que la Commission<br />
européenne n’autorise<br />
leur utilisation jusqu’en<br />
2040, estiment les<br />
députés. Le projet de<br />
texte sera soumis au vote<br />
de la session plénière<br />
du 13 au 16 mars et<br />
représentera la position<br />
de négociation du<br />
Parlement. Les députés<br />
entameront ensuite des<br />
négociations avec le<br />
Conseil pour convenir de<br />
la forme finale du texte.<br />
18 j3e 901 / <strong>AVRIL</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr
ACTUALITÉ<br />
Bilan de l’hiver 2022-<strong>2023</strong><br />
Des coupures<br />
d’électricité évitées<br />
grâce à la baisse de<br />
consommation<br />
RTE a présenté, le 16 mars dernier,<br />
le bilan de l’hiver 2022-<strong>2023</strong>. Malgré<br />
une crise énergétique inédite depuis<br />
les chocs pétroliers des années 1970,<br />
la sécurité d’approvisionnement a été<br />
assurée. Davantage que la météo, c’est<br />
bien la forte baisse de consommation<br />
d’électricité française et les imports<br />
depuis les voisins européens qui ont<br />
permis d’éviter l’émission de signaux<br />
Ecowatt cet hiver, repoussant le<br />
risque de coupures. En l’absence de<br />
ces deux facteurs, les simulations de<br />
RTE indiquent que jusqu’à 12 signaux<br />
Ecowatt « rouges » auraient pu être émis,<br />
dans la pire situation. En septembre<br />
dernier, RTE avait étudié 16 situations<br />
prévisionnelles pour l’hiver 2022-<strong>2023</strong><br />
selon plusieurs déterminants de la sécurité<br />
d’approvisionnement en électricité,<br />
sur lesquels pesaient alors de fortes<br />
incertitudes. RTE estimait alors devoir<br />
émettre entre 0 et 28 alertes Ecowatt<br />
durant l’hiver selon les situations. L’analyse<br />
montre que la disponibilité du parc<br />
nucléaire a été conforme à la prévision<br />
centrale de RTE (et non le scénario haut),<br />
que l’interconnexion des pays européens<br />
a fonctionné de manière particulièrement<br />
fluide avec des imports d’électricité ayant<br />
pu atteindre 15 GW (conduisant à exclure le<br />
scénario dégradé), que la consommation a<br />
diminué de manière inédite dès septembre<br />
et que l’hiver a été relativement doux avec<br />
quelques périodes de froid marquées,<br />
conduisant à éviter d’émettre un signal<br />
Ecowatt rouge. La diminution brute de la<br />
consommation a été très significative sur<br />
la période (d’octobre à février). L’effet de<br />
la crise énergétique (signal prix et efforts<br />
de sobriété) représente environ les trois<br />
quarts de cette baisse, soit environ -9 % par<br />
rapport à un hiver aux normales de saison<br />
(de l’ordre de 20 TWh). Les conditions<br />
météorologiques que la France a connues<br />
ont contribué dans une moindre mesure<br />
à cette baisse (de l’ordre de 7 TWh sur la<br />
période).<br />
j3e 901 / <strong>AVRIL</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 19
ACTUALITÉ<br />
Inauguration<br />
Les archives de la Métropole européenne<br />
de Lille, un modèle de sobriété<br />
Alors que le<br />
gouvernement<br />
appelle les acteurs publics,<br />
privés et particuliers à<br />
s’engager dans la voie de<br />
la sobriété, l’inauguration<br />
des nouvelles archives de<br />
la Métropole européenne<br />
de Lille (MEL) qui s’est<br />
tenue le 3 mars dernier<br />
est emblématique<br />
des ambitions fortes<br />
de l’établissement<br />
public en matière de<br />
performance énergétique<br />
et environnementale. Les<br />
12000 m 2 de bâtiments<br />
abritant les archives et<br />
l’imprimerie de la MEL<br />
ainsi que les services de<br />
Sourcéo sont désormais<br />
plus performants et plus<br />
« intelligents » grâce aux<br />
solutions conçues et<br />
déployées par Axima,<br />
entité d’Equans France.<br />
Le projet a également<br />
bénéficié du savoirfaire<br />
d’Equans Digital,<br />
GTB<br />
Élargissement du Syndicat ACR et création de<br />
l’Alliance BACS<br />
Le Syndicat ACR<br />
annonce la création<br />
de l’alliance BACS, la<br />
plateforme d’analyse, de<br />
réflexion et d’action pour<br />
l’efficacité énergétique<br />
des bâtiments et la<br />
réduction de leur<br />
empreinte carbone.<br />
L’objectif de l’alliance<br />
consiste à développer des<br />
outils pour l’information,<br />
la formation, l’aide à<br />
la mise en œuvre et<br />
qui puissent faciliter le<br />
déploiement opérationnel<br />
des réglementations<br />
sur lequel les équipes<br />
d’Axima se sont appuyées<br />
pour réaliser un jumeau<br />
numérique complet des<br />
bâtiments en BIM. L’enjeu<br />
est d’autant plus fort<br />
que la conservation des<br />
archives implique des<br />
spécificités techniques<br />
précises, en particulier<br />
le maintien d’une<br />
température et d’une<br />
hygrométrie constantes<br />
malgré les aléas<br />
climatiques. Les experts<br />
d’Axima ont coconçu des<br />
solutions performantes<br />
et sobres pour la filtration<br />
de l’air en s’appuyant sur<br />
des batteries froides et<br />
chaudes pour assurer la<br />
déshumidification, mais<br />
aussi sur un système<br />
d’humidification et<br />
de recyclage pour le<br />
traitement de l’air. La<br />
simulation énergétique<br />
dynamique du bâtiment<br />
a permis aux experts<br />
relatives aux BACS en<br />
France. Cette alliance<br />
est ouverte aux acteurs<br />
économiques, parties<br />
prenantes sur les marchés<br />
du bâtiment sous tous<br />
ses aspects et avec des<br />
profils complémentaires<br />
aux constructeurs. Les<br />
architectes, la maîtrise<br />
d’ouvrage, la maîtrise<br />
d’œuvre, les prescripteurs,<br />
les installateurs ou<br />
intégrateurs systèmes,<br />
les mandataires ou<br />
délégataires CEE ou<br />
encore les exploitants<br />
Axima de déterminer les<br />
consommations réelles et<br />
de s’engager à atteindre<br />
une consommation<br />
de 278 MWh, soit<br />
87 kWhEP/m 2 . En outre, en<br />
partenariat avec la start-up<br />
lilloise Octopus Lab,<br />
l’impact des matériaux de<br />
construction sur la qualité<br />
de l’air a pu être modélisé<br />
et pris en compte. La<br />
performance énergétique,<br />
rendue possible par les<br />
études préalables autant<br />
que par les réalisations<br />
techniques, est renforcée<br />
sont invités à rejoindre<br />
cette structure. Les<br />
membres des associations<br />
de support des protocoles<br />
de communication<br />
standardisés ouverts,<br />
en charge du suivi du<br />
CEN/TC247, peuvent<br />
être intéressés par cette<br />
nouvelle structure. Il<br />
s’agit des associations<br />
BACnet France, KNX<br />
France et LonMark<br />
France. L’objectif<br />
prioritaire pour l’Alliance<br />
BACS est de mener une<br />
analyse et une action<br />
par la mise en place d’une<br />
géothermie pour alimenter<br />
la production de chaud<br />
et de froid indispensable<br />
à la conservation des<br />
archives. Par ailleurs,<br />
le bâtiment, qui abrite<br />
également l’imprimerie<br />
de la Métropole et les<br />
services de Sourcéo –<br />
établissement public<br />
industriel et commercial<br />
créé en 2016 par la MEL<br />
pour assurer sa production<br />
d’eau –, bénéficie de<br />
450 m 2 de panneaux<br />
photovoltaïques.<br />
dans le domaine des<br />
BACS, pour assurer<br />
la cohérence entre la<br />
réglementation, les<br />
normes volontaires du<br />
domaine (par exemple :<br />
NF EN ISO 52120-1)<br />
et l’utilisation de ces<br />
référentiels pour les<br />
fiches CEE. Ensuite,<br />
il s’agit d’assurer le<br />
support au marché et<br />
d’établir la visibilité et la<br />
transparence par des FAQ<br />
et Best Practices (bonnes<br />
pratiques) sur le site<br />
ACR.<br />
20 j3e 901 / <strong>AVRIL</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr
ACTUALITÉ<br />
Flexibilités locales<br />
Enedis lance un<br />
nouvel appel d’offres<br />
pour contribuer à la<br />
performance du réseau<br />
électrique<br />
Pour la 4 e année consécutive, Enedis,<br />
gestionnaire du réseau public de distribution<br />
d’électricité, lance un appel d’offres pour des<br />
services de flexibilités locales. Ouvert jusqu’au<br />
9 mai <strong>2023</strong>, il concerne 11 zones identifiées dans<br />
8 départements : Alpes-Maritimes, Ardennes,<br />
Charente-Maritime, Indre-et-Loire, Maine-et-<br />
Loire, Paris, Rhône, Var. Objectif : optimiser<br />
l’alimentation électrique des clients tout en<br />
renforçant la performance du réseau électrique.<br />
Enedis lance ce nouvel appel d’offres recensant un<br />
nombre inédit d’opportunités de flexibilités locales<br />
pour accompagner le développement durable des<br />
territoires. Pour ce faire, l’entreprise incite des<br />
clients volontaires à adapter momentanément<br />
leur consommation ou production d’électricité<br />
pour réduire les sollicitations du réseau public de<br />
distribution, plutôt que de réaliser des travaux<br />
de renforcement des ouvrages pouvant être<br />
longs et coûteux. Ce choix de mobiliser des<br />
flexibilités locales est en effet plus économique<br />
et vertueux pour l’intérêt général. En permettant<br />
localement de réduire et mieux répartir les<br />
sollicitations sur le réseau durant une période<br />
donnée, les flexibilités locales contribuent aussi<br />
à réduire le temps de coupure pour les clients en<br />
cas d’incident. Ils peuvent être plus rapidement<br />
réalimentés en électricité, tout en évitant le<br />
recours à des groupes électrogènes, solutions<br />
émettrices de CO 2<br />
. Les flexibilités locales sont par<br />
ailleurs une composante essentielle du « Plan de<br />
développement de réseau » préliminaire d’Enedis<br />
dans le cadre de l’accélération de la production<br />
des énergies renouvelables en France.<br />
j3e 901 / <strong>AVRIL</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 21
ÉVÉNEMENT<br />
Global Industrie Lyon <strong>2023</strong>,<br />
vitrine française de<br />
l’innovation industrielle<br />
Global Industrie a réuni à Eurexpo Lyon, du 7 au 10 mars dernier, l’ensemble<br />
des secteurs de l’industrie, avec 2 300 exposants répartis dans 15 « univers ».<br />
La liste de ces univers montre un salon orienté vers l’industrie du futur<br />
ou Industrie 4.0, mais aussi l’international avec tout un écosystème allant<br />
des start-up aux grands groupes, sans oublier les pôles de compétitivité<br />
ou les centres de recherche. Avec pour objectif de présenter des solutions<br />
techniques innovantes pour tous les marchés : transport, énergie,<br />
agroalimentaire, chimie, pharmacie ou mécanique.<br />
Le magazine <strong>J3e</strong> s’est particulièrement<br />
intéressé aux univers<br />
« Énergies & Production<br />
durable », « Électronique », « Mesure,<br />
Contrôle, Vision, Instrumentation »,<br />
« Robotique », « Digitalisation, Automatisation,<br />
Mécatronique ».<br />
Pour tous ces univers, Global Industrie<br />
était aussi le point de rendez-vous<br />
des innovations technologiques de<br />
© JPB<br />
Stand HellermannTyton.<br />
Le remanufacturing des robots ABB.<br />
© ABB<br />
l’industrie de demain. Ces pépinières<br />
d’innovation présentant des solutions<br />
innovantes étaient regroupées dans<br />
16 espaces dédiés : les Villages. Ainsi,<br />
le Village IA dédié aux usages de l’intelligence<br />
artificielle regroupait aussi bien<br />
de grands groupes que des start-up<br />
présentant produits et développements<br />
pour l’industrie et les services aux entreprises.<br />
Le village Continuité numérique<br />
présentait des sujets sur des expériences<br />
de transformation numérique 4.0 et les<br />
enjeux 4.0 dans l’industrie pour le suivi<br />
de l’efficacité énergétique, la maintenance<br />
et l’<strong>II</strong>oT (internet industriel des<br />
objets). La digitalisation, l’automatisation<br />
et la mécatronique étaient aussi<br />
présentes au village IoT.<br />
La robotique profitait d’un espace<br />
dédié dans le Hall 4, mais les robots<br />
et cobots étaient présents sur de très<br />
nombreux stands et montraient ainsi<br />
que le robot devient un acteur incontournable<br />
des industries : robots de<br />
transport de pièces, de manutention,<br />
de soudage, d’assemblage. Des<br />
dizaines de robots de toutes tailles<br />
étaient en démonstration sur les<br />
stands des fabricants ou intégrateurs.<br />
Pour Serge Nadreau, directeur France<br />
d’ABB Robotics & Discrete Automation,<br />
« la demande de robots augmente<br />
dans tous les secteurs d’activité avec la<br />
relocalisation et l’automatisation des<br />
fabrications par des solutions durables,<br />
basse consommation. Les cobots GoFa<br />
22 j3e 900 / MARS <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr
ÉVÉNEMENT<br />
et Swifti peuvent être déployés aux<br />
côtés de collaborateurs humains en<br />
toute sécurité ; des robots qui peuvent<br />
par ailleurs être contrôlés et programmés<br />
depuis un PC avec l’application<br />
RobotStudio ».<br />
Universal Robots, un fabricant danois<br />
de robots légers et de cobots, présentait<br />
aussi de nombreuses applications<br />
de ses robots « C’est au travers<br />
de démonstrations d’applications très<br />
concrètes et très diverses que nous souhaitons<br />
montrer la polyvalence et la<br />
flexibilité de nos cobots, qui peuvent<br />
être utilisés dans presque toutes les opérations<br />
industrielles, déclare Jocelyn<br />
Peynet, directeur France d’Universal<br />
Robots. L’occasion, également, de rappeler<br />
que l’industrie 4.0 n’est pas réservée<br />
aux grandes entreprises et qu’avec<br />
des outils simples et abordables, il est<br />
possible de gagner en compétitivité et<br />
de maintenir une production en local. »<br />
Schneider Electric, sur son stand,<br />
proposait 3 parcours pour découvrir<br />
les dernières solutions disponibles<br />
pour accompagner les projets des<br />
entreprises : un parcours « efficacité<br />
énergétique », un parcours « robotique<br />
et digitalisation des process »,<br />
pour réussir la transformation digitale,<br />
et un parcours « services, formation<br />
et outils dédiés », avec des<br />
démonstrations d’EcoStruxure Automation<br />
Expert et de Power Monitoring<br />
Expert, ainsi que de Lexium<br />
Cobot et Lexium MC12.<br />
Pour Lise Dufresne, responsable<br />
Développement Industrie France de<br />
Bouygues Énergies & Services, « le<br />
salon Global Industrie est l’occasion de<br />
présenter notre nouvelle offre Energy<br />
Vision, une solution de sobriété énergétique<br />
qui va permettre à nos clients<br />
industriels de mesurer la consommation<br />
d’électricité et de fluides de leurs<br />
installations ».<br />
Plus de 38 700 visiteurs sont venus<br />
ainsi trouver des solutions innovantes<br />
sur les stands du salon, mais aussi<br />
lors des nombreuses conférences<br />
techniques organisées pendant ces<br />
4 jours. <br />
Jean-Paul Beaudet<br />
© JPB<br />
© DR<br />
Stand Schneider Electric.<br />
j3e 901 / <strong>AVRIL</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 23
AGENDA<br />
19 et 20 avril 23 au 25 mai 23 au 25 mai 24 au 25 mai<br />
CLOUD DATACENTER<br />
+INFRA<br />
Paris Expo,<br />
porte de Versailles, Hall 5.1<br />
Professionnels des<br />
infrastructures, de<br />
la conception et de<br />
l’exploitation de services<br />
distribués, venez échanger<br />
sur vos défis et projets en<br />
cours. En débattant avec<br />
les acteurs de l’industrie,<br />
vous témoignez des<br />
transformations de votre<br />
écosystème, de votre<br />
environnement et pointez<br />
les compétences et priorités<br />
pour atteindre vos objectifs.<br />
L’événement est composé<br />
d’un Symposium pour<br />
présenter vos solutions<br />
auprès d’experts, d’une<br />
exposition et de rendez-vous<br />
business.<br />
Contacts/informations<br />
www.datacenter-cloud.com<br />
SANTEXPO<br />
Paris Expo,<br />
porte de Versailles, Hall 1<br />
SantExpo est l’événement<br />
leader français de la<br />
Fédération hospitalière<br />
de France, qui rassemble<br />
chaque année tous les<br />
décideurs et professionnels<br />
de santé impliqués dans le<br />
management, la gestion,<br />
le numérique, le parcours<br />
de soin, l’expérience<br />
patient, l’équipement, les<br />
matériels, la construction<br />
et la transformation<br />
des établissements de<br />
santé. Pour cette édition,<br />
30 000 visiteurs et<br />
600 exposants attendus et<br />
300 conférences prévues<br />
autour du thème : la santé<br />
au cœur de la démocratie.<br />
Contacts/informations<br />
www.santexpo.com<br />
PRÉVENTICA PARIS<br />
Paris Expo,<br />
porte de Versailles<br />
Depuis près de 25 ans,<br />
Préventica est le lieu de<br />
rencontre et d’inspiration<br />
pour tous les acteurs<br />
de la santé, la sécurité<br />
et la qualité de vie au<br />
travail. Pour cette édition,<br />
500 exposants, 750 experts<br />
et 15000 participants sont<br />
attendus. 180 conférences<br />
auront lieu pour se former,<br />
s’informer et s’inspirer.<br />
Conférences, tables rondes,<br />
ateliers solutions, keynotes<br />
et ateliers participatifs vous<br />
permettent de faire un tour<br />
d’horizon de l’actualité.<br />
Contacts/informations<br />
www.preventica.com<br />
ARCHITECT@WORK<br />
Parc Chanot, Marseille<br />
Architect@Work est un<br />
événement exclusivement<br />
réservé aux architectes et<br />
architectes d’intérieur. Il<br />
a lieu chaque année dans<br />
différentes villes de France<br />
et d’Europe. Il se tiendra<br />
pour la cinquième fois, les<br />
24 et 25 mai <strong>2023</strong>, au Parc<br />
Chanot à Marseille. Les<br />
exposants sont invités à<br />
présenter leurs solutions<br />
dans des stands uniformes<br />
et innovants. Un comité<br />
d’experts garantit la<br />
pertinence des solutions<br />
présentées.<br />
Contacts/informations<br />
https://marseille.<br />
architectatwork.fr<br />
14 au 16 juin<br />
12 et 13 septembre<br />
19 septembre<br />
20 et 21 septembre<br />
CONGRÈS IHF<br />
Palais des Congrès,<br />
Paris<br />
La 63 e édition des journées<br />
d’étude et de formation des<br />
ingénieurs hospitaliers de<br />
France (IHF) se déroulera<br />
concomitamment avec la<br />
10 e Conférence européenne<br />
de l’ingénierie hospitalière<br />
– également portée par<br />
IHF – dans le cadre du<br />
Groupe Europe de la<br />
Fédération internationale<br />
de l’ingénierie hospitalière<br />
(IFHE EU). Dans un<br />
contexte d’évolution des<br />
Établissements de santé<br />
en Europe confrontés à de<br />
multiples défis, le Congrès<br />
IHF se place au cœur de ce<br />
ces enjeux.<br />
Contacts/informations<br />
www.eche-paris<strong>2023</strong>.com<br />
RENODAYS<br />
Paris Expo, porte de<br />
Versailles, Hall 6<br />
Les 12 et 13 septembre<br />
prochains, les<br />
professionnels du<br />
bâtiment, de l’immobilier,<br />
les institutionnels et les<br />
territoires se mobilisent<br />
sur Renodays, à Paris,<br />
autour d’un même but :<br />
répondre efficacement<br />
aux objectifs nationaux de<br />
rénovation énergétique des<br />
logements et accélérer la<br />
mise en œuvre des bonnes<br />
pratiques.<br />
Contacts/informations<br />
www.renodays.com<br />
ENERJ-MEETING<br />
NANTES<br />
La Cité des Congrès,<br />
Nantes<br />
EnerJ-Meeting célébrera<br />
à Nantes la Journée de<br />
l’efficacité énergétique<br />
et environnementale du<br />
bâtiment, autour des<br />
thématiques majeures<br />
des réglementations, des<br />
tendances sobriété et<br />
solutions zéro carbone.<br />
Dans un contexte de<br />
mutation d’un bâtiment<br />
élargi et connecté seront<br />
rassemblés plus de<br />
1000 décideurs, maîtres<br />
d’ouvrage et maîtres<br />
d’œuvre de Nantes et de<br />
la région Pays de la Loire –<br />
Bretagne.<br />
Contacts/informations<br />
https://nantes.<br />
enerj-meeting.com/<br />
SIDO LYON<br />
Cité internationale,<br />
Lyon<br />
Toutes les solutions<br />
technologiques<br />
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transformation digitale<br />
sont au SIDO ! Depuis<br />
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et tous les opérationnels<br />
métiers en quête de<br />
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SIDO fait le lien entre les<br />
solutions technologiques<br />
et les TPE, PME, ETI<br />
et grands groupes en<br />
facilitant les partenariats<br />
technologiques et les<br />
coopérations.<br />
Contacts/informations<br />
www.sido-lyon.com<br />
24 j3e 901 / <strong>AVRIL</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr
DÉVELOPPEMENT<br />
Propos recueillis<br />
par Alexandre Arène<br />
© DR<br />
‘‘<br />
Nous passons 90 % de notre temps<br />
à l’intérieur des bâtiments et la pollution intérieure<br />
y est 2 à 5 fois plus élevée qu’à l’extérieur.<br />
’’<br />
Boris Marsal<br />
Ingénieur coordinateur du département Projets, Airzone<br />
Spécialiste du contrôle du chauffage et de la climatisation, Airzone apporte de la valeur<br />
ajoutée à ses solutions en y intégrant le suivi et le traitement de la qualité de l’air<br />
intérieur. Boris Marsal, ingénieur Airzone, revient sur les enjeux de la qualité de l’air<br />
intérieur et sur les nouveautés développées par Airzone pour garantir un air sain.<br />
j3e - Quels sont les enjeux de la qualité de l’air intérieur ?<br />
Boris Marsal – La qualité de l’air intérieur (QAI) fait référence<br />
aux niveaux de pureté de l’air que nous respirons et<br />
l’objectif est d’assurer un environnement intérieur confortable<br />
et sain. Une mauvaise qualité de l’air peut entraîner<br />
des problèmes de santé tels que des maladies pulmonaires,<br />
des allergies, des maux de tête, une irritation des yeux, du<br />
nez et de la gorge… Nous passons 90 % de notre temps à<br />
l’intérieur des bâtiments et la pollution intérieure y est 2<br />
à 5 fois plus élevée qu’à l’extérieur. Si les espaces dans lesquels<br />
nous sommes le plus souvent, comme la maison ou<br />
le lieu de travail, ne sont pas équipés de bons systèmes de<br />
ventilation et de purification de l’air, nous augmentons le<br />
risque de dégrader notre santé… Les autres éléments qui<br />
influencent la qualité de l’air sont la température, l’humidité,<br />
le CO 2<br />
et les particules en suspension dans l’air,<br />
telles que la poussière, les acariens, les COV, la fumée…<br />
Il est donc d’autant plus nécessaire de renouveler l’air ou<br />
de mesurer les niveaux de CO 2<br />
pour gérer la ventilation,<br />
ou utiliser des systèmes de traitement afin d’améliorer la<br />
qualité de l’air. La prise de conscience et l’importance de la<br />
mesure de tous les paramètres mentionnés précédemment<br />
sont un sujet qui a suscité un intérêt mondial en raison de<br />
la récente pandémie. L’OMS a conseillé de fixer des limites<br />
au niveau de certains paramètres de qualité d’air à l’intérieur<br />
des bâtiments.<br />
j3e - Comment les objets connectés contribuent-ils à<br />
l’amélioration de la QAI ?<br />
B. M. – Les objets connectés sont toujours reliés à une gestion<br />
centralisée, qui permettra une gestion efficace de l’information<br />
reçue, pour un pilotage adapté des dispositifs<br />
à contrôler. Les informations remontent des capteurs de<br />
particules et de CO 2<br />
, ou d’appareils comme des centrales<br />
de traitement d’air, des ventilateurs ou la climatisation et le<br />
chauffage régulés par Airzone. Le fait que tous ces éléments<br />
soient reliés à une domotique domestique ou sur une GTB<br />
permettra de faire fonctionner tous les éléments en synergie<br />
totale. Un suivi de données pourra être effectué, évitant ainsi<br />
d’éventuels dysfonctionnements et leur récurrence sur l’installation,<br />
pour faciliter les actions correctives.<br />
j3e - Quelles sont vos nouveautés ou vos solutions<br />
existantes visant à assainir l’air intérieur ?<br />
B. M. – Nous avons ajouté une fonctionnalité complémentaire<br />
à notre système de contrôle du chauffage et de la climatisation<br />
par zones. En cas de mauvaise qualité de l’air, cette<br />
fonctionnalité réagit en utilisant la technologie de l’ionisation.<br />
Le processus d’ionisation capture les particules nocives<br />
et les fait tomber au sol. Nous avons réalisé des études dans<br />
différents laboratoires et universités qui ont vérifié l’efficacité<br />
de l’utilisation de cette technologie d’ionisation. Elles<br />
prouvent qu’au bout d’une demi-heure ou d’une heure, l’air<br />
est considérablement assaini. Les résultats de ces études sont<br />
disponibles sur notre site web. Nous avons choisi l’ionisation<br />
pour deux raisons : il s’agit de la seule technologie compatible<br />
avec un système combiné de climatisation et de chauffage<br />
gainable, et elle peut être utilisée dans les pièces occupées.<br />
Dans un premier temps, nous avons ajouté cette fonctionnalité<br />
à notre produit phare, le plénum motorisé Easyzone. Ce<br />
complément offre à nos clients la possibilité de contrôler la<br />
qualité de l’air qu’ils respirent en plus du contrôle pièce par<br />
pièce de leur système de chauffage et de climatisation. Nous<br />
avons également développé un dispositif qui nous permet<br />
d’ajouter ce supplément à notre solution Aidoo. Il donne la<br />
possibilité de veiller à la qualité de l’air dans tous les types<br />
d’installations, qu’elles soient nouvelles ou anciennes. Il sera<br />
bientôt disponible sur le marché.<br />
j3e 901 / <strong>AVRIL</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 25
DÉVELOPPEMENT<br />
Propos recueillis<br />
par Alexandre Arène<br />
© DR<br />
‘‘<br />
Les appareils de test et mesure<br />
sont essentiels pour garantir la conformité<br />
de l’installation aux normes sécuritaires.<br />
Serge van de Velde<br />
Dirigeant de Turbotronic<br />
’’<br />
Créé en 1989, Turbotronic est importateur et distributeur de produits électroniques,<br />
notamment des appareils de test et mesure, avec entre autres des marques comme<br />
Flir, Kyoritsu, ou KPS. Turbotronic a également lancé sa marque, Kewtech, pour<br />
laquelle l’entreprise s’est associée à un bureau d’études allemand afin d’assurer le<br />
développement du produit. Serge van de Velde, dirigeant de Turbotronic, revient sur le<br />
rôle des appareils de test et mesure pour la sécurité des installations électriques, sur<br />
les nouveautés technologiques dans le domaine et sur les marchés les plus porteurs.<br />
j3e - Quel est le rôle des appareils de test et mesure dans<br />
la sécurité des installations électriques et dans la continuité<br />
de service des réseaux ?<br />
Serge van de Velde – La sécurité des réseaux électriques est<br />
régie par la norme NF C 15-100, avec des mesures obligatoires<br />
telles que l’isolement et le différentiel. Pour mesurer<br />
ces valeurs, l’usage d’appareils de test et mesure est nécessaire.<br />
Ces appareils sont essentiels pour garantir la conformité<br />
de l’installation aux normes sécuritaires. La mesure<br />
de la résistance de la terre est également un point clé, avec<br />
une valeur inférieure à 100 ohms nécessaire pour permettre<br />
l’évacuation du courant de défaut. Ces contrôles doivent<br />
être réalisés avant la mise en tension. Pour les logements en<br />
location, ces contrôles doivent être réalisés tous les cinq ans.<br />
j3e - De quelle manière la digitalisation impacte-t-elle les<br />
solutions de test et mesure ?<br />
S. van de V. – Grâce aux appareils de test et mesure connectés,<br />
un électricien peut vérifier à partir d’un appareil mobile, tel son<br />
smartphone, le bon fonctionnement du tableau électrique et de<br />
l’ensemble de ses composants, à l’aide d’une caméra thermique,<br />
notamment. Dans l’industrie, il existe des caméras thermiques<br />
connectées fixes, qui permettent de suivre en temps réel le<br />
fonctionnement et l’échauffement éventuel de composants,<br />
pour pouvoir agir rapidement en cas de dysfonctionnement.<br />
Les analyseurs de puissance connectés sont également fiables<br />
pour le suivi des consommations énergétiques dans les bâtiments<br />
tertiaires ou industriels. Les analyseurs de réseaux sont<br />
aussi des maillons essentiels pour éviter la propagation des<br />
perturbations ou des dysfonctionnements.<br />
j3e - Pouvez-vous nous présenter vos nouveautés produits ?<br />
S. van de V. – Nous avons lancé une nouvelle marque d’analyseurs<br />
de puissance, Elcontrol, dédiée aux bâtiments résidentiels<br />
collectifs et tertiaires. Ces analyseurs de réseaux<br />
permettent également de surveiller la qualité du réseau : le<br />
courant réactif réinjecté sur le réseau par certains équipements<br />
est refacturé par EDF et coûte très cher aux exploitants.<br />
Par ailleurs, nous distribuons des caméras thermiques<br />
de divers fabricants, notamment HikMicro, qui offre une<br />
large gamme de solutions pour les bâtiments tertiaires.<br />
j3e - Vous proposez également des produits réadaptés<br />
pour vos marchés. Pouvez-vous nous en dire davantage ?<br />
S. van de V. – Nous travaillons avec des fabricants internationaux<br />
qui ne disposent pas toujours de références adaptées<br />
aux contraintes de nos marchés. Turbotronic est actif en<br />
France, en Belgique et au Maroc et ces différents marchés ont<br />
des contraintes bien précises. Nous travaillons alors en partenariat<br />
avec nos fournisseurs pour réadapter leurs produits<br />
standards, en ajoutant par exemple certaines fonctions. Pour<br />
donner un exemple concret, en France, la RE2020 nécessite<br />
des mesures particulières, qui ne sont pas nécessaires sur la<br />
plupart des marchés. Nous allons intensifier ces développements<br />
spécifiques, principalement sur la gamme Kewtech,<br />
en partenariat avec un bureau d’études allemand.<br />
j3e - Quels sont les principaux marchés en développement<br />
pour les appareils de test et mesure ?<br />
S. van de V. – Les infrastructures de recharge de véhicules<br />
électriques (IRVE) sont un marché en plein essor. Pour<br />
pouvoir installer des bornes de recharge, les installateurs<br />
doivent passer des certifications particulières. Pour cela, ils<br />
ont l’obligation de se doter de trois appareils : un contrôleur<br />
d’installation (KT600ME), un vérificateur d’absence de tension<br />
(KT172) et un contrôleur de bornes (KT810). Ces trois<br />
appareils seront bientôt disponibles dans un kit spécifiquement<br />
adapté à cette application.<br />
26 j3e 901 / <strong>AVRIL</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr
Filière 3e<br />
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électrique, de l’efficacité énergétique<br />
et de l’illumination des bâtiments<br />
résidentiels, tertiaires, industriels<br />
et collectifs.<br />
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LES DOSSIERS DU MOIS<br />
Datacenter<br />
Réduire l’empreinte<br />
environnementale de<br />
l’alimentation sécurisée<br />
des centres de données<br />
Une alimentation disponible et sécurisée même en cas de coupure<br />
ou de variation du réseau est de plus en plus indispensable pour les<br />
centres de données. Mais ces alimentations font aussi partie des<br />
consommateurs d’énergie de ces datacenters et doivent réduire leur<br />
impact environnemental. De nouvelles technologies plus performantes,<br />
mais aussi des services associés vont permettre de réduire cette empreinte<br />
environnementale tout en assurant fiabilité, disponibilité et sécurité.<br />
Les frais énergétiques représentent une<br />
grande partie des coûts de fonctionnement<br />
d’un datacenter, et avec l’augmentation<br />
vertigineuse des coûts de l’énergie, mais<br />
aussi les objectifs de durabilité que se fixent de<br />
plus en plus de clients et d’opérateurs, chaque<br />
poste de consommation est scruté pour optimiser<br />
son fonctionnement.<br />
Comme le souligne Séverine Hanauer, directrice<br />
Segments stratégiques Telco & Déploiement<br />
Edge Europe du Sud de Vertiv, « aujourd’hui, il<br />
y a une préoccupation des exploitants des petites<br />
et moyennes salles informatiques et des grands<br />
datacenters “hyperscale” de faire des économies<br />
d’énergie pour les infrastructures techniques. Si<br />
la partie refroidissement représente 40 % des<br />
consommations d’électricité, la partie “Power”<br />
représente environ 10 % de cette consommation,<br />
et de gros progrès ont été faits pour le rendement<br />
des équipements qui peut atteindre 96 à 98 % pour<br />
les plus fortes puissances. Mais le sujet important<br />
devient les conditions d’exploitation, la fiabilité<br />
par rapport au risque de coupure électrique avec<br />
les problèmes d’infrastructures et les questions de<br />
sources d’approvisionnement. Pour la source onduleur,<br />
les clients accordent une plus grande attention<br />
à la partie batterie : longévité de la batterie, fiabilité,<br />
retraitement des déchets ».<br />
La réduction des consommations passe par<br />
l’amélioration des rendements et de nouveaux<br />
modes de fonctionnement<br />
Les équipements de dernières technologies proposés<br />
aux clients ont des rendements de plus<br />
en plus élevés, y compris lorsque la charge est<br />
réduite. Des rendements supérieurs à 96 % ne<br />
sont plus une exception et cette recherche de<br />
rendements élevés concerne aussi les onduleurs<br />
monophasés de quelques kilovoltampères ou<br />
dizaines de kVA que l’on trouve dans les petites<br />
salles informatiques de l’Edge Computing pour<br />
des applications aussi bien industrielles que commerciales.<br />
Les dernières gammes des constructeurs<br />
atteignent des valeurs de rendement qui<br />
paraissaient encore inatteignables il y a une<br />
décennie.<br />
Pour Almamy Faty, chef de Produit UPS d’ABB<br />
France, « dans le contexte actuel de réduction des<br />
émissions de gaz à effet de serre et l’augmentation<br />
des coûts de l’énergie, l’efficacité énergétique d’un<br />
onduleur devient cruciale pour limiter les pertes ...<br />
Les salles<br />
informatiques restent<br />
de gros consommateurs<br />
d’énergie.<br />
© Vertiv<br />
j3e 901 / <strong>AVRIL</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 29<br />
. . . . . . . . .
. . . . . . . .<br />
© ABB<br />
Onduleurs<br />
MegaFlex d’ABB.<br />
Onduleur triphasé<br />
1 200 kVA Delphys XL<br />
de Socomec.<br />
© Socomec<br />
30 j3e 901 / <strong>AVRIL</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr<br />
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
Datacenter<br />
... d’équipements en fonctionnement 24 h/24. ABB a<br />
donc choisi d’avoir les onduleurs les plus efficients<br />
du marché. Ainsi, le rendement de notre gamme<br />
MegaFlex atteint 97,4 %, ce qui permet de réduire<br />
de 30 % les pertes par rapport à d’autres solutions,<br />
d’où une réduction importante des émissions de CO 2<br />
pendant toute la vie de l’équipement ».<br />
« Cette demande d’économie d’énergie, de réduction<br />
de l’empreinte au sol et d’une maintenance simplifiée<br />
provient essentiellement des applications datacenter,<br />
note Philippe Gremel, Marketing Manager<br />
France, Benelux, Suisse de Socomec. Par exemple,<br />
Delphys XL 1 200 kW, la nouvelle ASI forte puissance<br />
de Socomec, peut réduire considérablement<br />
les coûts opérationnels d’un datacenter. Comme il<br />
est essentiel d’atteindre des rendements très élevés,<br />
Delphys XL combine plusieurs modes de fonctionnement<br />
avancés qui optimisent les rendements sans<br />
sacrifier la qualité de l’alimentation énergétique.<br />
Basée sur une plateforme XL à forte puissance, sa<br />
résilience est optimisée grâce à un gain d’espace et<br />
une élimination des points de défaillance uniques.<br />
Efficace et compacte, l’ASI Delphys XL est conçue<br />
pour sécuriser les applications les plus critiques par<br />
le biais d’une redondance intrinsèque et qui permet,<br />
grâce à son design unique, une maintenance<br />
fiable et rapide. Une offre produit inégalée par rapport<br />
aux ASI monoblocs traditionnelles. Labelisée<br />
Elite UPS grâce à l’expertise des solutions modulaires<br />
intelligentes, durables et sûres de Socomec,<br />
Delphys XL a été conçue de manière à faciliter et à<br />
sécuriser sa maintenance. Les délais de réparation<br />
sont raccourcis grâce à un concept de service innovant<br />
et unique ».<br />
Pour améliorer encore ce rendement, les<br />
constructeurs ont mis au point de nouveaux<br />
modes de fonctionnement en parallèle avec le<br />
secteur, sans sacrifier la continuité d’alimentation<br />
en cas de coupure du réseau.<br />
Onduleur Galaxy VX avec blocs de puissance<br />
modulaires de 750 kW à 4 MW de Schneider Electric.<br />
Les modes ECO avec fonctionnement sur le<br />
réseau et transfert sur l’onduleur et la batterie en<br />
cas de coupure du réseau ou de variation de fréquence<br />
hors des tolérances admises font place à<br />
des modes encore plus performants.<br />
C’est le mode eConversion (anciennement appelé<br />
ECOversion) chez Schneider Electric.<br />
Pierre-Antoine Louvot, Business Development<br />
& Offer Manager France Operation/<br />
Secure Power, explique : « Ce mode est disponible<br />
sur toutes nos gammes Galaxy V Série de 10 à<br />
1500 kW. En mode double conversion, le rendement<br />
est supérieur à 97 %, avec de nouvelles régulations<br />
électroniques (soft switching) ou des ventilateurs<br />
à vitesse variable. Le mode eConversion va<br />
permettre d’atteindre 99,2 % de rendement tout en<br />
...<br />
© Schneider Electric
estant classe 1 suivant la norme IEC 62040-3 qui<br />
est le niveau maximal de protection. L’étage redresseur-chargeur<br />
est arrêté, mais la batterie reste en<br />
charge grâce au convertisseur (inverter) bidirectionnel<br />
qui reste en fonctionnement avec correction du<br />
facteur de puissance. En cas de court-circuit réseau,<br />
le contacteur statique agit comme une diode pour<br />
éviter tout risque d’alimentation du réseau. Les<br />
pertes sont divisées par 3 et les économies peuvent<br />
être très importantes. Ainsi, pour un de nos grands<br />
sites, le passage de 96 à 99 % de rendement permet<br />
d’économiser 160 000 €/an avec la hausse du coût du<br />
mégawattheure. Depuis mi-2022, Schneider Electric<br />
fait d’eConversion le mode de paramétrage par<br />
défaut de ses onduleurs Galaxy, après des années de<br />
tests de validation sur le terrain. »<br />
Des solutions modulaires de 10 kW<br />
à plusieurs MW<br />
Comme le note Almamy Faty, « depuis 2 à<br />
3 ans, le marché évolue vers des structures modulaires<br />
pour ne pas subir les contraintes du monolithique,<br />
par exemple pour faire une maintenance<br />
sans arrêter la machine ou passer sur le by-pass.<br />
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
© ABB<br />
Datacenter<br />
Aujourd’hui, toutes les gammes d’ABB de 10 kVA<br />
au MW existent dans les deux versions, avec des<br />
modules de 10 à 250 kVA pour couvrir tous les<br />
besoins des clients. ...<br />
...<br />
Onduleurs<br />
modulaires<br />
Conceptpower DPA<br />
30 kVA à 1,5 MVA<br />
d’ABB.<br />
j3e 901 / <strong>AVRIL</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 31<br />
. . . . . . . . .
. . . . . . . .<br />
© Socomec<br />
© Schneider Electric<br />
Onduleur<br />
Schneider Electric<br />
en rack pour<br />
l’Edge Computing.<br />
Onduleur modulaire<br />
Socomec Modulys GP 600 kW.<br />
...<br />
32 j3e 901 / <strong>AVRIL</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr<br />
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
Datacenter<br />
Ces solutions modulaires vont permettre de<br />
réduire l’empreinte au sol, qui constitue la deuxième<br />
demande du marché pour réduire la taille<br />
des locaux techniques. Et l’accessibilité pour la<br />
maintenance doit rester facile : accessibilité par<br />
l’avant et possibilité de tous types de raccordement<br />
(câbles, gaines à barres). L’objectif, ce sont des<br />
temps de maintenance et de réparation réduits et<br />
des modules standardisés qui réduisent les pièces<br />
de rechange ».<br />
Socomec propose les gammes modulaires<br />
Modulys XL et GP et, comme l’explique Philippe<br />
Gremel, Regional Marketing Leader<br />
France Benelux, Switzerland pour le groupe :<br />
« la solution Modulys GP dispose d’une configuration<br />
automatique du firmware du module de<br />
puissance, associée à une maintenance rapide et<br />
sécurisée grâce aux sous-ensembles remplaçables<br />
à chaud “hot-swap” (modules de puissance, réseau<br />
auxiliaire, by-pass, cartes électroniques). Un rem-<br />
Onduleur Socomec Modulys XL<br />
de 200 à 4 800 kVA.<br />
placement “à chaud” de la batterie, sans arrêt des<br />
utilisations connectées, est possible ainsi qu’une<br />
maintenance sans passage des utilisations sur le<br />
by-pass. Concernant Modulys XL, sa maintenance<br />
est possible pour tous les composants pendant l’exploitation.<br />
Cette solution permet également une<br />
maintenance sécurisée des modules de puissance,<br />
en dehors du système qui demeure en service.<br />
Les modules de puissance et du by-pass statique<br />
peuvent être entretenus conjointement en garantissant<br />
la protection totale des utilisations alimentées<br />
en mode double conversion. Il n’y a pas de risque,<br />
lors des interventions sur site, d’altérer le fonctionnement<br />
du système durant les opérations de maintenance<br />
préventives ou curatives. Les modules<br />
de puissance et sous-ensembles sont totalement<br />
extractibles, avec accès à tous les composants, pour<br />
réduire le MTTR. De plus, les équipements intégrés<br />
permettent un pré-test complet après la maintenance<br />
du module ».<br />
Les onduleurs de l’Edge Computing évoluent<br />
Les besoins des utilisateurs vont vers un déploiement<br />
de l’infrastructure informatique dans des<br />
environnements distribués et dans l’Edge Computing.<br />
Comme le note Pierre-Antoine Louvot,<br />
UPS Business Development & Offer Country<br />
Manager : « les besoins des clients industriels ou<br />
du secteur commercial évoluent. Ils ne mettent pas<br />
toutes leurs données dans le cloud pour réduire<br />
les temps de latence. Il y a aussi l’aspect sécurité<br />
des données, et ces utilisateurs choisissent d’avoir<br />
un microdatacenter sur site. Le risque de coupure<br />
de courant est aussi plus ressenti. Pour ces<br />
applications, Schneider Electric vient de lancer<br />
APC Smart-UPS Ultra, un onduleur monophasé<br />
3 à 5 kW avec des options de montage en<br />
© Socomec
© Socomec<br />
Gamme Masterys GP4 de 10 à<br />
160 kW de Socomec.<br />
rack, tour ou fixé au mur. Très compact, il utilise<br />
des batteries lithium-ion qui durent 3 fois plus<br />
longtemps que les batteries plomb VRLA ».<br />
Socomec a développé pour ces utilisations le<br />
Modulys XS. Philippe Gremel explique : « Le<br />
Modulys XS a été spécialement conçu pour être<br />
universellement compatible sur plusieurs segments<br />
et applications : salles de serveurs pour PME, équipements<br />
de télécommunications localisés, centres<br />
de données Edge et micro, stations de contrôle de<br />
processus, systèmes critiques de vente au détail,<br />
lignes de production et infrastructure numérique<br />
de l’Industrie 4.0, signalisation de transport, sécurité,<br />
ainsi que les structures de paiement et plus.<br />
Basé sur une technologie éprouvée sur le terrain<br />
déployée dans 4000 installations à travers le<br />
monde, le XS est la nouvelle génération d’onduleurs<br />
modulaires à petite échelle et met une technologie<br />
et une expertise inégalées à la disposition<br />
de tous.<br />
Avec une modularité flexible offrant une évolutivité<br />
de puissance transparente et sans risque<br />
jusqu’à 20 kW, la gamme XS est la solution idéale<br />
pour les mises à niveau de site non planifiées où<br />
l’évolution incrémentale de la puissance installée<br />
peut être augmentée jusqu’à 20 kW en ajoutant<br />
des modules d’alimentation embrochables et remplaçables<br />
à chaud pour une évolution de puissance<br />
de 2,5 kW ou 5 kW. »<br />
Pour fournir une alimentation fiable aux réseaux<br />
informatiques distribués et sites Edge pour toute<br />
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
© Vertiv<br />
Datacenter<br />
une variété de secteurs, PME,<br />
administration, finance ou retail,<br />
Vertiv vient de lancer son onduleur<br />
monophasé Vertiv Liebert®<br />
GXE de 6 et 10 kVA. Cet onduleur<br />
affiche un rendement de<br />
94 % en mode on-line. Sa flexibilité<br />
permet de l’installer en rack<br />
ou en tour et son autonomie peut<br />
être prolongée jusqu’à 4 armoires<br />
batteries externes. Pour les installations<br />
en rack 42U autonome,<br />
Vertiv propose son onduleur<br />
Liebert GXT5 avec batterie<br />
lithium-ion. Et, précise Séverine<br />
Hanauer, « pour une distribution<br />
électrique fiable avec surveillance<br />
et gestion à distance au niveau<br />
des prises, le PDU Vertiv Geist<br />
Rack Transfer Switch (RTS) permet<br />
une alimentation monitorée<br />
et contrôlée ».<br />
Les onduleurs et leurs batteries<br />
peuvent aussi venir en secours du réseau<br />
Certaines ASI peuvent également être dotées de<br />
fonctionnalités pour venir en support du réseau.<br />
« Des exploitants de datacenters peuvent décider<br />
de surdimensionner leurs batteries pour sortir<br />
du réseau en cas de pointe de consommation,<br />
explique Séverine Hanauer. Ils passent alors un<br />
contrat avec leur fournisseur d’électricité pour s’effacer<br />
sur signal de celui-ci. Avec les tensions chez<br />
les fournisseurs d’énergie, cette solution de Smart<br />
Grid peut être de plus en plus étudiée ».<br />
Ainsi, l’augmentation des rendements des équipements,<br />
l’utilisation de modes ECO plus sophistiqués,<br />
la modularité des sous-ensembles et l’utilisation<br />
de batteries lithium-ion vont permettre<br />
aux datacenters d’améliorer leur efficacité énergétique<br />
et leur empreinte environnementale.<br />
Onduleur Vertiv Liebert GXT5 de 10 kW.<br />
Jean-Paul Beaudet<br />
j3e 901 / <strong>AVRIL</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 33<br />
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LES DOSSIERS DU MOIS<br />
Alimentations<br />
Des services pour maintenir<br />
les performances, la fiabilité<br />
et la disponibilité des<br />
alimentations des centres<br />
de données<br />
Les équipements d’alimentation d’un centre de données vont devoir<br />
fonctionner souvent pendant plusieurs de dizaines de milliers d’heures,<br />
24 h/24 et 365 jours par an. De nouveaux services des constructeurs<br />
vont permettre de prévenir des problèmes et de réduire les temps<br />
d’indisponibilité de ces installations critiques, avec des services de plus<br />
en plus connectés aux équipements.<br />
Maintenance des<br />
équipements d’une salle<br />
informatique.<br />
de services des principaux fabricants<br />
d’alimentations sécurisées a été<br />
L’offre<br />
longtemps basée sur la mise en service<br />
par des techniciens du constructeur, des contrats<br />
de maintenance des installations, la formation des<br />
équipes techniques de l’exploitant et bien entendu<br />
les opérations de dépannage par des techniciens<br />
spécialisés. Le contrat de maintenance assure un<br />
entretien préventif avec le contrôle des composants<br />
et systèmes critiques, une mise à niveau ou un remplacement<br />
préventif de composants en fin de vie.<br />
Des essais de maintenance sont souvent effectués,<br />
en particulier pour la batterie qui reste un élément-clé<br />
du système dont l’état de vieillissement, les<br />
caractéristiques (impédance, résistance interne…)<br />
et la durée d’autonomie doivent être vérifiés.<br />
© Schneider Electric-GettyImages
De nouvelles solutions numériques pour<br />
la maintenance préventive ou prédictive<br />
Cela va concerner les onduleurs et leurs batteries,<br />
mais aussi tous les équipements d’alimentation électrique,<br />
du réseau MT ou BT à la baie du serveur.<br />
ABB a développé la solution CLOSER pour<br />
tous les systèmes électriques, une application<br />
avancée qui propose des guides d’utilisation<br />
et de dépannage interactifs. Comme l’explique<br />
Laura Valiente, chargée d’affaires Services d’ABB<br />
France, « la solution CLOSER – Opérations collaboratives<br />
pour les systèmes électriques – propose<br />
une assistance rapide et des guides d’utilisation et<br />
de dépannage faciles d’accès via une expérience<br />
immersive de réalité augmentée.<br />
C’est une application disponible en téléchargement<br />
dans les boutiques d’applications Google Play et<br />
Apple, qui donne accès à des procédures opérationnelles<br />
et de dépannage pas à pas pour les produits<br />
d’électrification.<br />
Tous les guides CLOSER sont disponibles en temps<br />
réel et sont assortis de fonctionnalités de réalité<br />
augmentée (RA), qui superposent des instructions<br />
aux équipements réels afin de visualiser clairement<br />
les actions à entreprendre. En rendant l’expérience<br />
bien plus immersive, la technologie RA facilite la<br />
compréhension des instructions du guide ».<br />
En complément de ses différents contrats de service,<br />
Eaton propose Eaton Cyber Secured Monitoring.<br />
« Eaton Cyber Secured Monitoring est une<br />
solution d’analyse basée sur le cloud qui permet<br />
de collecter et d’analyser les données des appareils<br />
d’infrastructure électrique sans compromettre la<br />
sécurité et la disponibilité. Il permet des services<br />
tels que la surveillance à distance, les rapports<br />
d’intégrité et la détection précoce des anomalies<br />
pour atténuer le risque de temps d’arrêt des composants<br />
critiques et passer d’un modèle réactif à<br />
un modèle proactif. La surveillance cybersécurisée<br />
d’Eaton fonctionne avec tous les onduleurs Eaton<br />
pris en charge dotés de la carte réseau Gigabit ou<br />
de la carte passerelle industrielle avec option sans<br />
fil sécurisée. »<br />
Pour les équipements critiques connectés (unités<br />
de refroidissement, onduleurs, PDU-Power Distribution<br />
Unit, batteries…), Schneider Electric<br />
propose EcoStruxure Asset Advisor. Aujourd’hui,<br />
les onduleurs sont en mesure de fournir un grand<br />
nombre de données de diagnostic sur leur état.<br />
Grâce à ces informations, il est désormais possible<br />
de prévoir quand un composant est menacé<br />
de défaillance et d’agir en conséquence. « C’est<br />
un service numérique cybersécurisé basé sur le<br />
cloud qui analyse en temps réel les données des<br />
équipements connectés, explique Pierre-Antoine<br />
Louvot, Business Development & Offer Manager<br />
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
© ABB<br />
© Schneider Electric<br />
Alimentations<br />
Secure Power de Schneider Electric France. Le<br />
Service Bureau de Schneider Electric assure une<br />
surveillance à distance, 24 h/24 et 7 j/7 et alerte<br />
le client pour anticiper les pannes ou les incendies.<br />
Ainsi, la supervision du site est déléguée à Schneider<br />
Electric dont les experts du Service ont accès<br />
en temps réel aux données, à l’analyse, à l’investigation<br />
et à l’assistance. »<br />
Pour Socomec, selon Philippe Gremel, Marketing<br />
Manager France, Benelux, Suisse : « Il existe,<br />
à titre d’exemple, les gammes Masterys, Modulys et<br />
Delphys qui permettent une surveillance à distance<br />
24 h/24. Ces solutions permettent entre autres : ...<br />
Opérations de<br />
maintenance par un<br />
technicien ABB.<br />
Maintenance d’un<br />
sous-ensemble d’un<br />
onduleur Schneider<br />
Electric.<br />
j3e 901 / <strong>AVRIL</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 35<br />
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. . . . . . . .<br />
© Vertiv<br />
Surveillance d’une<br />
ASI Socomec depuis un<br />
smartphone avec SoLink.<br />
Alerte sur<br />
tablette pour le<br />
fonctionnement d’un<br />
onduleur Vertiv.<br />
...<br />
36 j3e 901 / <strong>AVRIL</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr<br />
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
Alimentations<br />
• Une vérification proactive des alarmes.<br />
• Un diagnostic et un dépannage à distance.<br />
• Une intervention corrective.<br />
• Des rapports périodiques.<br />
• Un tableau de bord interactif.<br />
• L’application smartphone So Live.<br />
S’ajoute également le service SoLink : l’expertise<br />
Socomec 24 h/24 et 7 j/7. Le service SoLink fait<br />
partie des prestations incluses dans les contrats<br />
de maintenance Socomec. Lorsque votre application<br />
est critique, SoLink vous permet de bénéficier<br />
d’une expertise et d’une attention immédiates.<br />
SoLink signale automatiquement un dysfonctionnement<br />
au centre technique Socomec de proximité<br />
si les paramètres de l’équipement se situent en<br />
dehors des tolérances, assurant ainsi une liaison<br />
permanente et directe avec l’équipe d’experts techniques<br />
Socomec. »<br />
Vertiv a développé sa solution Vertiv Life<br />
Services pour fournir un contrôle continu du<br />
fonctionnement des équipements critiques afin<br />
d’améliorer les performances et de rationaliser<br />
les processus de service pour une résolution plus<br />
rapide des problèmes. Des données en temps réel<br />
permettent une réponse en temps réel aux anomalies<br />
potentielles.<br />
Séverine Hanauer, directrice Segments stratégiques<br />
Telco & Déploiement Edge Europe du<br />
Sud de Vertiv, explique que « le système Life<br />
vient chercher des informations de capteurs dans<br />
les onduleurs et les batteries sans rentrer dans le<br />
système informatique du client. Ce système Life est<br />
aussi très intéressant pour les clients du Edge qui<br />
n’ont souvent pas de techniciens sur site : la télésurveillance<br />
permet d’envoyer des alertes à l’utilisateur<br />
; ce peut être par exemple une alarme de<br />
montée en température avec un risque pour la batterie.<br />
Dans les machines, il y a donc des capteurs<br />
pour envoyer des alarmes au client ou à une équipe<br />
de maintenance ».<br />
Les batteries sont un élément important de l’alimentation<br />
sécurisée. Séverine Hanauer rappelle<br />
que « le battery monitoring par scrutation de<br />
tension ou courant au niveau des éléments existe<br />
depuis de nombreuses années pour les batteries au<br />
plomb ; avec le lithium-ion, c’est un autre système,<br />
mais installé pour toutes les batteries et paramétré<br />
lors de la mise en service. Tous les éléments de<br />
© Socomec
© Pronomic<br />
batterie sont sous contrôle pour des questions de<br />
sécurité. Le but des scrutations est d’anticiper la<br />
dégradation des blocs de batterie et leur remplacement<br />
».<br />
Télésurveillance et réalité augmentée (RA)<br />
Les solutions de réalité augmentée vont permettre<br />
d’améliorer le niveau d’interaction et de<br />
conseil entre un spécialiste du constructeur et un<br />
technicien opérant sur site.<br />
Laura Valiente présente la solution RAISE<br />
d’ABB-Téléassistance pour les systèmes électriques.<br />
« Cette solution permet aux experts<br />
d’ABB de guider à distance les opérateurs sur le<br />
terrain, dans un souci d’optimisation du niveau<br />
de service. Basée sur une connexion vidéo, cette<br />
solution améliore le niveau d’interaction et de<br />
conseil en autorisant le partage des vues. L’expert<br />
ABB peut ainsi guider le technicien par chat textuel,<br />
en plaçant des instructions en réalité augmentée<br />
dans son champ de vision et en partageant<br />
des images, des vidéos et des documents sur<br />
ses propres appareils de type smartphone, tablette<br />
ou technologie portable prise en charge. »<br />
Mise à niveau et modernisation des sites<br />
Souvent, les fabricants d’onduleurs proposent<br />
des services permettant de rénover et de moderniser<br />
un onduleur ancien, prolongeant ainsi sa<br />
durée de vie de quelques années. Les éléments<br />
pouvant être mis à niveau ou remplacés sur un<br />
onduleur varient selon le fabricant et le modèle.<br />
Plus la conception de l’onduleur est standardisée<br />
et modulaire, plus les possibilités de mise à<br />
niveau sont nombreuses et plus ces améliorations<br />
peuvent être mises en œuvre facilement et sans<br />
Chariot manipulateur Pronomic pour la maintenance<br />
des équipements des baies informatiques.<br />
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
© Vertiv<br />
Alimentations<br />
occasionner de perturbations. Pour Séverine<br />
Hanauer, « dans le cadre des économies d’énergie<br />
et de matières premières, il va falloir travailler à la<br />
rénovation des sites existants par le remplacement<br />
de produits par des produits plus performants<br />
(rendement, fiabilité…) ou la rénovation et la mise<br />
à niveau de ces équipements ».<br />
Avec son concept « Forever Young » pour sa gamme<br />
modulaire Modulys GP (25-600 kVA), Socomec<br />
propose un service exclusif pour prolonger la<br />
durée de vie du système. Pour Philippe Gremel, « le<br />
concept Forever Young présente 3 avantages :<br />
• Élimine la criticité liée à l’obsolescence.<br />
• Compatibilité des modules garantie pendant plus<br />
de 20 ans.<br />
• Permet l’implémentation de nouveaux modules y<br />
compris si la technologie évolue ».<br />
Des équipements et services pour faciliter<br />
les opérations de maintenance des datacenters<br />
La société Pronomic a développé des solutions de<br />
levage pour la manutention des serveurs, onduleurs<br />
ou batteries dans les baies de serveurs. Ces<br />
chariots légers et modulaires sont conçus pour<br />
une utilisation dans l’environnement complexe<br />
d’une salle informatique.<br />
De nombreux tests lors de la mise en service ou<br />
lors des opérations de maintenance des onduleurs,<br />
mais aussi des batteries ou des systèmes de<br />
refroidissement nécessitent des bancs de charge.<br />
Ainsi, la société française Rentaload propose<br />
des solutions optimisées pour les datacenters<br />
de bancs de charge connectés (de 0,5 kW à plusieurs<br />
MW), mais aussi des logiciels de supervision<br />
et pilotage à distance.<br />
Jean-Paul Beaudet<br />
Surveillance des<br />
paramètres d’une salle<br />
informatique grâce à<br />
Vertiv Life Services.<br />
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© DR<br />
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LES DOSSIERS DU MOIS<br />
Interfaces homme-machine<br />
Vers un pilotage du bâtiment<br />
du bout des doigts<br />
La digitalisation du bâtiment s’accompagne du développement d’interfaces<br />
homme-machine (IHM) toujours plus intuitives, attrayantes et ergonomiques.<br />
Ces nouvelles interfaces, basées notamment sur les smartphones et<br />
autres écrans tactiles, changent la donne et l’expérience utilisateur pour le<br />
quotidien du pilotage du bâtiment, tant pour les exploitants que pour les<br />
occupants.<br />
Exemple d’usage Web<br />
sur tablette (SAUTER<br />
Vision Center).<br />
Frank Moschner,<br />
responsable de la<br />
gamme Produits Services<br />
numériques, solutions de<br />
gestion du bâtiment et<br />
de l’énergie du Groupe<br />
SAUTER.<br />
L’intuitivité au rendez-vous de l’expérience<br />
utilisateur<br />
« Tout a commencé pour les logiciels de gestion des<br />
bâtiments par l’évolution progressive des systèmes<br />
Windows client-serveur vers des applications Web<br />
qui permettent une utilisation sur tous les principaux<br />
appareils avec un simple navigateur Web,<br />
permettant d’agir indépendamment du PC, de l’ordinateur<br />
portable et du système d’exploitation.<br />
Les architectures d’applications “responsive design”<br />
ou applications dynamiques telles que la solution<br />
SAUTER Vision Center ont constitué un premier<br />
pas dans cette direction, et ce depuis 2013 », souligne<br />
Frank Moschner du Groupe SAUTER.<br />
Ensuite, les écrans tactiles ont été de plus en plus<br />
utilisés pour améliorer l’usage et l’intuitivité de<br />
l’IHM à tous les niveaux : pour les exploitants<br />
du bâtiment, mais aussi pour les utilisateurs<br />
avec, par exemple, des services numériques pour<br />
la réservation de salles de réunion, de bureaux<br />
partagés, de biens, de parkings, etc., ainsi que<br />
la navigation vers ces lieux depuis le parking ou<br />
l’entrée du bâtiment. Des services supportés principalement<br />
par des applications utilisées sur des<br />
© Sauter<br />
téléphones mobiles et non plus sur des PC ou des<br />
tablettes, avec toujours un seul but, enrichir l’expérience<br />
globale des utilisateurs.<br />
L’ergonomie ne fait pas oublier la sécurité<br />
« L’accès aux applications basées sur un navigateur<br />
se fait via HTTPS et la connexion avec des règles<br />
dédiées pour les mots de passe comme la longueur,<br />
les caractères spéciaux, la durée de validité »,<br />
explique l’expert de SAUTER.<br />
En outre, notamment avec l’utilisation de l’application<br />
en mode Saas « SAUTER Vision Services<br />
», BACnet/SC en connexion sécurisée et<br />
MQTT avec cryptage TLS sont disponibles. L’accès<br />
à l’application (app) mobile de contrôle des<br />
salles et espaces peut être géré par des badges<br />
« QR Codes » fournis pour chaque appareil, avec<br />
une sécurité supplémentaire par mot de passe.<br />
« Il va sans dire que l’application de gestion des<br />
bâtiments dispose également d’une gestion complète<br />
des utilisateurs et des groupes pour les autorisations,<br />
ainsi que d’un support LDAP pour<br />
l’intégration dans l’infrastructure Active Directory<br />
des grandes entreprises », complète Frank Moschner<br />
de SAUTER.<br />
Application<br />
Mobile Room<br />
Control SAUTER :<br />
contrôle par<br />
pièce, gestion<br />
des réservations,<br />
localisation et<br />
notifications.<br />
© Sauter
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
Interfaces homme-machine<br />
Exemples de formats d’écran.<br />
De l’usage du mobile pour tous ?<br />
De fait, l’usage du mobile et des écrans tactiles et des<br />
capacités graphiques qui y sont associées sont de plus<br />
en plus courants et se généralisent à tous les niveaux<br />
d’usage.<br />
« L’usage sur mobile permet de nouveaux modes d’exploitation.<br />
Ainsi, l’utilisateur n’a plus besoin d’aller chercher<br />
la donnée dans le système, c’est la donnée qui vient à lui.<br />
Ce type d’approche permet par exemple de visualiser en<br />
temps réel les alarmes d’un équipement, d’interagir pour<br />
son pilotage ou l’acquittement du défaut, de consulter<br />
une documentation pour l’aider dans son exploitation ou<br />
encore d’échanger au travers d’un Chat avec les membres<br />
de son équipe pour une levée de doute ou bien bénéficier<br />
d’une expertise spécifique », indique Alexandre Gontier,<br />
Sales Area Manager France au sein d’ARC Informatique,<br />
éditeur de la solution PcVue.<br />
Avec le smartphone, il est aussi possible de valider des<br />
procédures de mise en service ou de signer et transmettre<br />
son rapport d’intervention qui est ensuite automatiquement<br />
archivé dans le système.<br />
Il convient de souligner que la force de cet usage sur<br />
mobile réside notamment dans le fait que tout se fait<br />
dans la même app de manière transparente.<br />
En termes de technologie, l’adaptation dynamique est<br />
un premier niveau de réponse pour accompagner les<br />
Exemple d’applicatif<br />
sur mobile avec<br />
SnapVue d’ARC<br />
Informatique.<br />
© ARC Informatique<br />
© ARC Informatique - PcVue<br />
...<br />
j3e 901 / <strong>AVRIL</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 39<br />
. . . . . . . . .
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Mobile Building<br />
Services : pour<br />
bâtir une « app »<br />
de services<br />
flexibles.<br />
...<br />
40 j3e 901 / <strong>AVRIL</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr<br />
problématiques liées au changement de taille et<br />
de format des écrans.<br />
« Néanmoins les contraintes et attentes sont très différentes<br />
selon le média d’exploitation. C’est pourquoi<br />
nous proposons des technologies dédiées et adaptées<br />
selon les usages. Ainsi les solutions mobiles basées<br />
sur un outil NoCode, telle la solution SnapVue,<br />
permettent de créer des applications smartphone<br />
métier dédiées aux besoins de l’utilisateur. Selon<br />
l’identification de l’utilisateur, ce type d’app permet<br />
notamment de présenter dynamiquement des informations<br />
au gré de ses déplacements dans le bâtiment<br />
sans qu’il ait besoin de naviguer. »<br />
L’intelligence qui repose sur un système de Smart-<br />
BOT propose automatiquement les données<br />
pertinentes au travers des interfaces. Ce type<br />
de technologie permet également de regrouper<br />
les données de tous les systèmes d’information<br />
du bâtiment (GTB, GTE, GMAO…) dans une<br />
seule interface et de ne présenter que les données<br />
nécessaires.<br />
L’expert de SAUTER ajoute que les informations<br />
relatives aux alarmes peuvent aussi être simplement<br />
envoyées par courrier électronique à<br />
un téléphone portable ou par SMS, ce qui permet<br />
également de confirmer la réception d’une<br />
alarme et d’en accuser réception. L’utilisation<br />
de Mobile Building Services et de l’application<br />
Mobile Room Control permet par exemple de<br />
gérer les scénarios et les programmes horaires<br />
tout aussi bien que les gestions des réservations<br />
et les allocations/occupations d’espaces.<br />
Le BIM aide aussi l’exploitant<br />
Le BIM est aussi de la partie pour les IHM des<br />
exploitants. Pour Frank Moschner de SAUTER,<br />
les modèles de produits en 3D (BIM) sont bien<br />
sûr essentiels dans la phase de planification de<br />
la construction. Les données BIM des produits<br />
constituent la base des jumeaux numériques du<br />
bâtiment et sont très demandées, en particulier<br />
pour la conception des systèmes CVC, des<br />
L’ouverture et l’interopérabilité de la programmation<br />
des automatismes s’accélèrent<br />
Depuis fin 2022, WAGO<br />
a rejoint la communauté<br />
des acteurs mondiaux qui<br />
comme ABB, Beckhoff<br />
Automation, Festo ou<br />
Schneider Electric utilisent<br />
le standard de fait de<br />
programmation pour<br />
automatismes CODESYS.<br />
L’ensemble de la gamme<br />
de contrôleurs de WAGO<br />
s’ouvre donc ainsi un peu<br />
plus grâce à l’outil de<br />
programmation standard<br />
CODESYS 3.5 de la société<br />
3S, afin de répondre à la<br />
demande d’ouverture et<br />
d’interopérabilité croissante<br />
dans l’automatisme<br />
industriel.<br />
À la clé, un langage<br />
graphique de<br />
développement commun<br />
pour programmer du<br />
matériel de différents<br />
fabricants. Ce langage<br />
permet aux automaticiens<br />
utilisant les matériels<br />
WAGO de bénéficier des<br />
avantages de nouvelles<br />
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
Interfaces homme-machine<br />
fonctions et technologies<br />
qui sont intégrées à<br />
CODESYS, notamment des<br />
comparaisons de projets, de<br />
nombreux configurateurs de<br />
bus de terrain intégrés…<br />
Une évolution positive<br />
qui tirera bénéfice<br />
également du support et<br />
du savoir-faire offert par<br />
la large communauté des<br />
développeurs Codesys.<br />
Contrôleur automate<br />
WAGO PFC200.<br />
© Wago
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
Interfaces homme-machine<br />
canalisations pour le chauffage et la réfrigération,<br />
ainsi que pour l’automatisation des locaux.<br />
Mais une fois le bâtiment réalisé, le BIM constitue<br />
une base de documentation dynamique du<br />
bâtiment. Il donne accès notamment aux données<br />
sur les produits, aux fournisseurs de pièces<br />
détachées, à la consommation d’énergie des<br />
équipements. Dans la phase opérationnelle, la<br />
maquette BIM stocke et documente le cycle de<br />
vie de tous les équipements installés, et constitue<br />
© PcVue<br />
...<br />
Exemple d’images<br />
avec graphismes BIM<br />
et IHM variés dans le<br />
logiciel PcVue.<br />
j3e 901 / <strong>AVRIL</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 41<br />
. . . . . . . . .
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© Distech Controls<br />
Utilisation<br />
de capteurs en<br />
technologies IoT<br />
multiples connectés<br />
à un contrôleur de<br />
bâtiment<br />
...<br />
...<br />
42 j3e 901 / <strong>AVRIL</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr<br />
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
une source de données importante pour la gestion<br />
des actifs et la maintenance prédictive du bâtiment.<br />
« La maquette numérique et l’approche BIM –<br />
notamment dans sa composante BIM d’exploitation<br />
– est un vrai plus pour visualiser le positionnement<br />
des équipements au sein des bâtiments »,<br />
confirme Alexandre Gontier d’ARC Informatique.<br />
L’approche BIM permet de mettre à disposition de<br />
l’exploitant le jumeau numérique de son installation<br />
avec lequel il peut interagir pour une meilleure vue<br />
d’ensemble de son bâtiment tout en ne lui présentant<br />
que des données pertinentes, par exemple en<br />
positionnant le modèle 3D sur une zone spécifique<br />
suite à un événement ou une alerte particulière.<br />
Solution en mode SaaS, pour davantage<br />
de flexibilité<br />
« La solution SaaS – SAUTER Vision Services – et<br />
SAUTER Vision Center sont identiques pour l’utilisateur<br />
et ont des facilités d’utilisation homogènes.<br />
Évidemment, avec le SaaS, l’utilisateur a l’avantage<br />
de ne pas s’occuper de l’hébergement, du matériel<br />
informatique et de la maintenance associée, ainsi<br />
que du support et des mises à jour de l’application.<br />
Ce sont des points-clés qui permettent de rester<br />
encore davantage focus sur l’expérience utilisateur<br />
», ajoute l’expert de SAUTER.<br />
Prise en compte du handicap<br />
Une coopération étroite entre concepteurs graphiques<br />
et ingénieurs d’applications permet aussi<br />
de prendre en compte des spécificités du handicap<br />
notamment pour faciliter la perception<br />
visuelle et auditive du contenu, mais aussi pour<br />
proposer des équivalents textuels à tout contenu<br />
non textuel, ou créer un contenu qui puisse être<br />
présenté de différentes manières sans perte d’information<br />
ni de structure.<br />
Pour illustration, « PcVue permet d’adapter dynamiquement<br />
le code couleur des informations selon<br />
le profil utilisateur. Cette approche accompagne<br />
notamment les utilisateurs souffrant de daltonisme<br />
», ajoute Alexandre Gontier.<br />
Jean-François Moreau<br />
Fédérer GTB et objets connectés pour plus de confort<br />
d’exploitation avec une seule IHM<br />
Les acteurs impliqués dans<br />
l’exploitation sont aussi<br />
attachés à proposer un<br />
environnement accueillant<br />
et performant pour les<br />
occupants. Un des objectifs<br />
poursuivis pour une<br />
interface homme-machine<br />
de qualité est donc une<br />
visibilité la plus complète<br />
possible, pour notamment<br />
Contrôleur ECLYPSE APEX<br />
Distech Controls.<br />
Interfaces homme-machine<br />
proposer un environnement<br />
ergonomique pour<br />
les occupants tout en<br />
simplifiant au maximum<br />
l’accès aux données pour les<br />
exploitants.<br />
Ainsi, Distech Controls<br />
propose de réunir le meilleur<br />
des deux mondes : IoT et<br />
GTB. Le contrôleur GTB/<br />
IoT baptisé ECLYPSE APEX<br />
permet ainsi de développer<br />
des performances avancées<br />
et étendues pour les<br />
applications de GTB en<br />
reliant systèmes IT et OT/<br />
IoT et services numériques,<br />
avec par exemple des<br />
technologies embarquées<br />
telles que le RESTful API ou<br />
encore Docker Engine.<br />
Le contrôleur permet<br />
© Distech Controls<br />
également d’héberger des<br />
solutions tierces et peut<br />
assurer la communication<br />
avec des protocoles tels<br />
que LoRa. Par exemple,<br />
les gestionnaires<br />
d’établissement peuvent<br />
Tableau<br />
de suivi<br />
d’exploitation<br />
ECLYPSE<br />
Building<br />
Intelligence.<br />
ainsi installer tout type de<br />
capteur sans fil LoRa pour<br />
le suivi de la consommation<br />
d’énergie, mais aussi les<br />
taux d’occupation, ou encore<br />
la gestion des niveaux de<br />
déchets, etc.
j3e 901 / <strong>AVRIL</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 43
QUALITÉ DE L’AIR INTÉRIEUR<br />
DÉCRYPTAGE<br />
Propos recueillis<br />
par Alexandre Arène<br />
Les objets connectés au<br />
service de notre santé<br />
Anouvong Visouthivong,<br />
responsable technique, B.E.G. France<br />
© DR<br />
Aujourd’hui véritable enjeu de santé publique, la qualité de l’air intérieur fait<br />
l’objet d’une réglementation depuis la loi Grenelle <strong>II</strong>. Certains bâtiments sont<br />
visés en priorité, notamment ceux accueillant un public sensible. Globalement,<br />
la qualité de l’air intérieur influe sur la santé, le confort et la concentration<br />
des usagers. Anouvong Visouthivong, responsable technique, B.E.G. France,<br />
décrypte les enjeux, les bénéfices apportés par les objets connectés pour<br />
garantir un air sain à tout instant et les nouveautés technologiques pour<br />
améliorer la qualité de l’air tout en réalisant des économies d’énergie.<br />
j3e - Quels sont les enjeux de la qualité de l’air au sein<br />
des bâtiments ?<br />
Anouvong Visouthivong – Les enjeux de la qualité<br />
de l’air jouent sur énormément de domaines tournant<br />
autour de l’humain. Au niveau de la santé, une mauvaise<br />
qualité peut augmenter les symptômes liés à l’asthme sur<br />
une journée d’école par exemple, altérer la performance<br />
psychomotrice d’un adulte sur quelques heures, provoquer<br />
des maux de tête, des allergies, de la fatigue, atteindre les<br />
voies respiratoires, causer des irritations des muqueuses<br />
ou générer un syndrome du bâtiment malsain (SBM). Au<br />
niveau du confort de vie, une mauvaise qualité joue sur notre<br />
perception de l’humidité, de la fraîcheur, de la luminosité,<br />
des odeurs, du confort thermique (humidité et température<br />
idéale et agréable pour l’humain). Cela peut être gênant<br />
sur le long terme. Au niveau des performances, l’ensemble<br />
influe sur notre concentration, notre rapidité à réfléchir,<br />
notre imagination, ou encore sur notre productivité.<br />
© DR<br />
j3e - Pouvez-vous nous expliquer le fonctionnement<br />
d’une installation permettant d’aller du capteur à l’action<br />
sur les équipements ?<br />
A. V. – Prenons une salle de classe simple équipée d’un<br />
capteur de qualité de l’air. Ce capteur, en fonction de la<br />
concentration de COV (composés organiques volatils), va<br />
permettre d’afficher grâce à un système de couleurs simple<br />
le niveau de concentration. Le vert représente un niveau<br />
optimal, l’orange un niveau de vigilance et le rouge, un niveau<br />
d’action immédiate. De manière ludique, un enseignant<br />
avec les élèves ira ouvrir les fenêtres en cas de niveau de<br />
concentration orange ou rouge. Sur un bâtiment intelligent,<br />
le ou les capteurs permettront une remontée d’information<br />
vers un automate qui va analyser ces informations pour<br />
activer les équipements concernés s’il y a un besoin.<br />
j3e - Comment les objets connectés permettent-ils de<br />
contribuer à la qualité de l’air ? Avez-vous des chiffres<br />
ou retours d’expérience concrets ?<br />
A. V. – Prenons la même salle de classe, ce capteur de qualité<br />
de l’air sera connecté à un système KNX pour la gestion totale<br />
du bâtiment, qui inclut des systèmes d’aération/de ventilation<br />
automatique, de chauffage et climatisation, ainsi qu’une<br />
gestion des stores et des éclairages. En cas de présence, si la<br />
qualité de l’air diminue, le capteur enverra l’information de<br />
manière automatisée au système de ventilation et/ou à des<br />
actionneurs liés à des fenêtres qui s’ouvriront pour aérer.<br />
Quand le niveau redeviendra à son seuil optimal, les fenêtres<br />
se fermeront automatiquement. De plus, la température et<br />
l’humidité seront automatiquement ajustées grâce à la mesure<br />
en temps réel de ces paramètres envoyés au système de CVC<br />
(chauffage, ventilation, climatisation) connecté en KNX,<br />
afin que tous les occupants se sentent à l’aise. Concernant les<br />
études, Air Lorraine en 2013 a mesuré dans 6 salles de classe<br />
d’une école la température, l’humidité et la concentration en<br />
CO 2<br />
. Cela a permis de constater qu’il manquait un système<br />
d’extraction d’air car les valeurs dépassaient les seuils<br />
44 j3e 901 / <strong>AVRIL</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr
DÉCRYPTAGE<br />
conseillés de qualité de l’air. L’observatoire de la qualité de<br />
l’air intérieur, dans le rapport 01243-01, a mené une vaste<br />
enquête de juin 2013 à juin 2017 dans 602 salles de classe de<br />
301 écoles réparties sur 245 communes et 31 départements.<br />
La pollution aux particules fines (PM 2,5) est supérieure<br />
aux valeurs guides de l’OMS (Organisation mondiale de la<br />
santé) dans la quasi-totalité des salles. 41 % des écoles ont un<br />
indice de confinement élevé, signe d’un air saturé. Ces études<br />
montrent qu’il y a un vrai besoin concernant la qualité de l’air<br />
et une prise de conscience de l’importance de cet enjeu.<br />
© DR<br />
j3e - Quels sont les bénéfices de la mise en place d’objets<br />
connectés sur les consommations énergétiques ?<br />
A. V. – D’après l’association KNX, sur la base de plusieurs<br />
études dont celle de l’université de Brême en Allemagne,<br />
on peut obtenir jusqu’à 40 % d’économies grâce à<br />
l’automatisation des pièces, jusqu’à 60 % d’économies grâce<br />
à l’automatisation de l’éclairage et jusqu’à 60 % d’économies<br />
grâce à l’automatisation du chauffage et de la ventilation. Pour<br />
illustrer cet exemple, les économies d’énergies sont obtenues<br />
grâce à divers capteurs, qui remontent les informations sur<br />
des automates.<br />
La gestion de la température et de l’humidité sera totalement<br />
automatisée pour activer le chauffage et la climatisation<br />
uniquement quand cela est nécessaire. De plus, la nuit, les<br />
valeurs cibles de température et d’humidité seront plus<br />
flexibles en comparaison de celles de la journée, où les locaux<br />
peuvent être occupés. Grâce à des détecteurs, on éclairera<br />
uniquement si l’apport lumineux naturel est faible. La gestion<br />
des stores permettra un apport lumineux conséquent. Avec<br />
un système de monitoring et les différentes informations<br />
remontées, il est alors possible d’analyser la consommation et<br />
les zones les plus exploitées pour adapter les réglages au plus<br />
près des besoins (temporisation pour l’éclairage faible si la<br />
pièce est peu utilisée, etc.). Tous ces éléments cités permettent<br />
de faire des économies d’énergies assez conséquentes.<br />
j3e - Que dit la loi au sujet du pilotage de la qualité<br />
de l’air intérieur et comment les pouvoirs publics<br />
s’emparent-ils de ces enjeux ?<br />
A. V. – La loi Grenelle <strong>II</strong> a rendu obligatoire la surveillance<br />
de la qualité de l’air intérieur dans les locaux recevant un<br />
public sensible, « articles L.221-8 et R.221-30 et suivant du<br />
Code de l’environnement ». Par exemple, sont concernés<br />
les crèches, garderies, centres de loisirs, écoles maternelles,<br />
élémentaires, lycées, etc. Les occupants pouvant être<br />
exposés à plusieurs polluants émis par le mobilier, les<br />
produits d’entretien, les fournitures scolaires ainsi qu’à une<br />
concentration élevée de polluants. Ainsi, la surveillance de la<br />
qualité de l’air est obligatoire avec une date fixée au 1 er janvier<br />
<strong>2023</strong> pour tous les établissements selon le décret 2015-1000<br />
du 15 août 2015. On peut aussi voir l’importance de cet enjeu<br />
à travers les différents guides et initiatives mis en place par<br />
le ministère de la Transition écologique et solidaire tels que<br />
le plan d’action sur la qualité de l’air sur plusieurs points :<br />
- Informer le public (campagne d’information, rappeler les<br />
gestes simples, etc.)<br />
- Développer l’étiquetage pour les produits pouvant émettre<br />
des polluants (produits d’entretien, mobilier, etc.)<br />
- Développer les actions incitatives et réglementaires dans la<br />
filière du bâtiment (qualité de l’aération/ventilation, fiche<br />
environnementale, etc.)<br />
- Progresser sur le terrain vis-à-vis de pollutions spécifiques<br />
(plan Radon pour les ERP, surveillance dans les hôpitaux et<br />
établissements de santé, etc.)<br />
- Améliorer les connaissances (encourager l’innovation<br />
industrielle, campagne pilote de mesure des émissions dans<br />
des logements et petites installations industrielles, etc.)<br />
j3e - Quelles sont les nouveautés technologiques ?<br />
A. V. – Nous avons conçu un multicapteur de nouvelle<br />
génération KNX (PD2N-KNXs-OCCULOG) intégrant tout<br />
notre savoir-faire, c’est-à-dire un capteur de luminosité, un<br />
capteur de mouvement, un capteur de qualité de l’air, un capteur<br />
de température, un capteur d’humidité et un capteur de bruit.<br />
Il est équipé de la fonction KNX Secure pour le cryptage des<br />
données du bus. De plus, le détecteur est équipé de la fonction<br />
Human Centric Lighting (HCL) qui permet, en fonction de<br />
l’heure, de reproduire les variations de température de couleur<br />
des luminaires. Le cumul de toutes ces fonctions permet de faire<br />
un maximum d’économies d’énergies à partir du monitoring<br />
des informations envoyées par ce multicapteur et d’obtenir un<br />
confort optimal pour les occupants d’un bâtiment.<br />
© DR<br />
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SOLUTIONS<br />
CVC<br />
Un climatiseur réversible pilotable<br />
grâce à un module Wi-Fi<br />
Spécialiste de la climatisation réversible, la marque française de référence<br />
dans le génie climatique Airton dévoile un climatiseur complété par un<br />
module Wi-Fi. Grâce à ce module, les climatiseurs réversibles peuvent être<br />
contrôlés à distance avec le téléphone tant qu’il est connecté à Internet.<br />
En plus d’un climatiseur qui permet de réduire la facture d’électricité de<br />
75 % par rapport à un chauffage électrique traditionnel, ce module offre<br />
la possibilité de gérer sa consommation même si l’on ne se trouve pas au<br />
domicile. En un clic, les climatiseurs Airton s’adaptent à nos besoins. Le<br />
module Wi-Fi (vendu séparément du climatiseur) est un vrai atout pour<br />
pouvoir gérer à distance la température au sein de son foyer. Compatible avec<br />
Google Home et Alexa via l’application Smart Life (téléchargement gratuit),<br />
le module s’installe simplement à l’intérieur du climatiseur Airton.<br />
www.airton.fr <br />
© Airton<br />
© B.E.G.<br />
Multi-capteurs<br />
Nouveaux modèles de capteurs<br />
commandés par Bluetooth<br />
B.E.G. a ajouté deux nouveaux modèles Casambi commandés par<br />
Bluetooth à sa série de détecteurs de présence et de multi-capteurs PD4N :<br />
PD4N-CAS DALI-2 et PD4N-CAS peuvent être commandés rapidement et<br />
facilement sans fil via l’application Casambi. Au lieu d’allumer la lumière dans les<br />
bureaux paysagers et les salles de spectacle, il est désormais possible de la mettre en<br />
scène – la couleur et l’intensité de la lumière peuvent être adaptées individuellement. Le<br />
modèle PD4N-CAS DALI-2 dispose d’une alimentation DALI-2 intégrée, à laquelle il est possible de<br />
connecter directement des ballasts DALI. Les différents appareils, également visibles dans l’application<br />
en tant que luminaires, peuvent être mis en réseau logiquement entre eux. Il n’est pas nécessaire de<br />
disposer d’une connexion physique à travers le bus DALI.<br />
www.beg-luxomat.com/fr/ <br />
Isolation<br />
Des films pour vitrage anti-froid, pour<br />
lutter contre la déperdition de chaleur<br />
Équiper ses vitres d’un film anti-froid permet aux utilisateurs qui<br />
ont un simple vitrage ou double vitrage ancien de plus de 15/20 ans,<br />
d’être mieux isolés du froid et d’éviter l’effet « passoire thermique ». Le<br />
film anti-froid Luminis Films agit ainsi comme un véritable isolant<br />
pour vitrage et se révèle essentiel pour améliorer les performances<br />
énergétiques d’un bâtiment, sans occulter le passage de la lumière. En<br />
moyenne, un verre simple renvoie seulement 11 % de la chaleur en<br />
intérieur. Grâce à l’application d’un film vitrage anti-froid, 70 % de la<br />
chaleur intérieure est maintenue dans une pièce. Ainsi, en appliquant un tel film sur des vitrages,<br />
la chaleur radiante d’un intérieur est considérablement améliorée. Les utilisateurs peuvent ainsi<br />
bénéficier d’une réduction significative de leur consommation d’énergie.<br />
https://www.luminis-films.com <br />
© Luminis Films<br />
46 j3e 901 / <strong>AVRIL</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr
SOLUTIONS<br />
Levage<br />
Un chariot dédié à la manutention<br />
des datacenters<br />
Pronomic, fabricant d’équipements de levage, a créé une solution modulable dédiée<br />
à la manutention de serveurs : le chariot Lift&Drive Data Center. Spécialement<br />
conçue pour offrir une manipulation efficace, sûre et ergonomique des serveurs,<br />
cette gamme de chariots est équipée d’une colonne télescopique et d’un plateau<br />
coulissant pour faciliter la prise et la pose des serveurs. Avec un coefficient poids/<br />
charge moyen de 0,6, ces chariots sont compacts, légers et faciles à manœuvrer dans<br />
l’environnement sensible des datacenters. Les chariots peuvent soulever jusqu’à<br />
150 kg et atteindre jusqu’à 52U. Différentes options sont disponibles pour adapter<br />
ces équipements à vos besoins spécifiques. Vous pouvez également demander la<br />
fabrication d’un chariot sur mesure en fonction de votre cahier des charges.<br />
www.pronomic.com <br />
© Pronomic<br />
© Sauter<br />
GTB<br />
De nouveaux modules d’automates<br />
pour Modbus et M-Bus<br />
Le système d’automatisation des bâtiments modulo 6 assure confort aux occupants et<br />
optimisation de la consommation énergétique. Il s’intègre à l’Internet des objets (IoT) et<br />
utilise les technologies cloud les plus récentes, tout en garantissant une sécurité maximum.<br />
Depuis décembre 2022, deux nouveaux modules de communication pour les protocoles<br />
Modbus et M-Bus complètent la gamme modulo 6 de SAUTER. Les nouveaux modules<br />
modu620-CM et modu630-CM sont des composants enfichables permettant d’étendre<br />
les unités de gestion locale modulo 6. Cinq modules de communication peuvent être<br />
connectés par unité de gestion locale. Basée sur le protocole BACnet/IP, la solution<br />
SAUTER modulo 6 s’interface désormais avec tous les protocoles de communication<br />
spécialisés, Modbus, M-Bus, pour le contrôle/commande du chauffage, de la ventilation,<br />
de la climatisation, de l’éclairage et de l’énergie.<br />
www.sauter.fr <br />
Test et mesure<br />
Analyseur de qualité de l’énergie portable<br />
et Wi-Fi<br />
NanoVIP CUBE WF est un analyseur de réseau portatif moderne et puissant, conçu par<br />
elcontrol, pour l’analyse professionnelle des consommations et de la qualité de l’énergie<br />
des réseaux électriques les plus complexes. Cet analyseur, distribué par Turbotronic,<br />
intègre un large éventail de fonctions évolutives avec de nombreuses options<br />
de connexion sans fil ou non. Le NanoVIP CUBE WF peut être utilisé sur des<br />
réseaux monophasés, biphasés, triphasés (équilibrés et déséquilibrés), basse et<br />
moyenne tension. Sa large gamme de fonctionnalités avancées est complétée<br />
par plusieurs options de connectivité Wi-Fi, qui lui permettent de partager les<br />
données mesurées via plusieurs options de connexion. Pour les possesseurs<br />
de NanoVIP CUBE, il est possible de faire évoluer votre NanoVIP CUBE vers<br />
NanoVIP CUBE WF.<br />
www.turbotronic.fr <br />
© Turbotronic<br />
j3e 901 / <strong>AVRIL</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 47
SOLUTIONS<br />
VDI<br />
Pour sa 38 e édition, Uniformatic édite son nouveau<br />
catalogue VDI aux couleurs du printemps<br />
Avec ses 104 pages entièrement dédiées à la VDI, le catalogue est<br />
l’outil indispensable qui répond à 80 % des demandes du marché.<br />
Vous pourrez y trouver plus de 2 000 références : réseau cuivre, fibre<br />
optique, produit actif et sans fil, mais aussi des baies, des coffrets,<br />
des accessoires rackables et d’autres. Dans cette nouvelle édition,<br />
vous aurez l’opportunité de découvrir de nombreuses nouveautés,<br />
notamment dans la famille « baie et coffret » avec une gamme de<br />
produits étanches et insonorisés. Toujours dans l’ambition de guider<br />
ses clients, Uniformatic met à disposition des tutoriels vidéo, des<br />
articles de blog, des pages pédagogiques… Vous êtes distributeur,<br />
intégrateur informatique, réseau ou télécom ? Recevez gratuitement<br />
votre catalogue VDI Uniformatic en scannant le QR-Code ci-contre.<br />
www.uniformatic.fr <br />
© Uniformatic<br />
© Vertiv<br />
Datacenter<br />
Une solution clé en main de datacenter<br />
modulaire préfabriqué (PFM)<br />
Vertiv, fournisseur mondial de solutions de continuité et<br />
d’infrastructures numériques critiques, présente Vertiv MegaMod<br />
et Vertiv MegaMod Plus. Cette solution clé en main de datacenter<br />
modulaire préfabriqué (PFM) permet de supporter des charges<br />
informatiques de 2 mégawatts ou plus en déployant des unités évolutives<br />
de 0,5 ou 1 mégawatt. Ces modules préfabriqués de haute qualité sont<br />
intégrés et testés avec les meilleurs systèmes Vertiv en matière de<br />
gestion de l’alimentation, de refroidissement, de surveillance à distance,<br />
et de racks d’équipements informatiques pour offrir des performances<br />
exceptionnelles. Les entreprises peuvent ainsi diminuer leur délai de<br />
déploiement jusqu’à 40 % par rapport à la construction de datacenters<br />
traditionnels. Les solutions sont désormais disponibles à travers la région<br />
Europe, Moyen-Orient et Afrique (EMEA).<br />
www.vertiv.com/fr-emea/<br />
Alimentation<br />
Nouveau module de communication Ethernet/IP<br />
La gamme d’alimentations de la série WAGO Pro 2, composée d’une large gamme<br />
d’alimentations mono et triphasées de 120 à 960 watts, établit de nouvelles références<br />
en termes de communication et de paramétrage. Elle peut être reliée au contrôleur<br />
ou une passerelle IoT via un module de communication enfichable optionnel.<br />
Disponible avec les protocoles Modbus RTU ou IO-Link, de nouveaux protocoles<br />
basés sur Ethernet tels que Modbus TCP et Ethernet/IP font leur apparition. Le<br />
choix de protocoles standardisés garantit une connexion conviviale et fiable dans<br />
l’infrastructure. Les données issues de l’alimentation WAGO Pro 2 peuvent être<br />
enregistrées et analysées à des fins d’optimisation de la consommation d’énergie. Le<br />
contrôleur central peut ainsi couper l’alimentation ou la réactiver, soit par signal de<br />
matériel ou soit par commande de bus et ainsi économiser l’énergie.<br />
www.wago.com/fr/ <br />
© Wago<br />
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j3e 901 / <strong>AVRIL</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 49
3 QUESTIONS À<br />
Propos recueillis<br />
par Alexandre Arène<br />
‘‘<br />
KNX est un écosystème complet,<br />
avec des pôles visant à donner<br />
des garanties au client final.<br />
’’<br />
Rémy Ostermann<br />
Président de KNX France<br />
© DR<br />
KNX est une solution globale, standardisée et interopérable, qui répond<br />
aux défis de la transition énergétique et digitale des bâtiments. Pour<br />
répondre à ces évolutions, KNX se renforce sur certains aspects, à l’image<br />
de la sécurité des données, de l’ouverture à l’IoT et du management de<br />
l’énergie. Rémy Ostermann, président de KNX France, revient sur les<br />
atouts de KNX et dévoile les principales évolutions du protocole.<br />
j3e - KNX permet-il d’aider ses<br />
clients à suivre la réglementation,<br />
notamment le dispositif écoénergie<br />
tertiaire et le décret BACS,<br />
et, plus globalement, à améliorer<br />
la performance énergétique des<br />
bâtiments ?<br />
Rémy Ostermann - Fondamentalement,<br />
une installation KNX dans un<br />
bâtiment va permettre d’en optimiser<br />
son fonctionnement, réduire les<br />
consommations sur les principaux<br />
consommateurs tels la CVC, l’éclairage<br />
et, ainsi, apporter une contribution<br />
forte à la performance énergétique.<br />
Ceci est possible grâce à la<br />
mise en place de capteurs et d’automatismes<br />
qui vont permettre un<br />
fonctionnement optimisé des équipements.<br />
Ceci fait de KNX un « BACS »<br />
de classe A ! Les données issues de<br />
l’installation peuvent être traitées au<br />
niveau d’un contrôleur local pour<br />
obtenir une visualisation du bâtiment,<br />
et connectées à une plateforme<br />
distante pour apporter des services<br />
complémentaires d’analyse et de suivi<br />
pour la gestion énergétique ou pour<br />
la maintenance…<br />
j3e - Quelles sont les actions de<br />
KNX au service de la formation des<br />
installateurs ?<br />
R. O. - Au-delà des produits, nous<br />
avons dans KNX France un écosystème<br />
complet, avec des pôles visant à<br />
donner des garanties au client final. Le<br />
premier pôle, « Offres et Solutions »,<br />
constitué de fabricants qui proposent<br />
des offres innovantes, ainsi que des<br />
distributeurs, qui assurent leur disponibilité<br />
localement. Le deuxième<br />
pôle, « Formation et Compétences »,<br />
composé de centres de formation,<br />
chez les fabricants ou indépendants,<br />
mais aussi au sein du Greta, de l’Afpa<br />
et des universités, qui, ensemble,<br />
forment les intégrateurs de demain,<br />
pour accompagner la demande croissante.<br />
À noter, toutes les formations<br />
sont certifiantes et éligibles au CPF<br />
de la formation KNX Basic. Enfin, le<br />
pôle « Expertise et services », constitué<br />
d’experts du Collège Intégrateurs<br />
KNX France. Leur rôle est d’accompagner<br />
les prescripteurs, les metteurs<br />
en œuvre et les exploitants tout au<br />
long du projet, de l’assistance à la<br />
conception, du paramétrage des installations<br />
à la maintenance. KNX dispose<br />
de l’ensemble des composantes<br />
pour contribuer à la performance des<br />
bâtiments.<br />
j3e - Quels seront les nouveautés<br />
ou les principaux travaux de KNX<br />
cette année ?<br />
R. O. - Le premier axe concerne<br />
la sécurité des données, avec KNX<br />
Secure. Déployé sur tous les médias<br />
de communication de KNX : filaire,<br />
sans fil et IP. KNX Secure offre un<br />
encryptage conforme à la norme<br />
ISO 22510, pour assurer la sécurisation<br />
des données et garantir la<br />
confiance des clients finaux. KNX<br />
Secure peut être mis en œuvre sur des<br />
nouveaux projets, comme sur des projets<br />
de rénovation. Le deuxième axe<br />
concerne les objets connectés, avec<br />
KNX IoT, qui permet une ouverture<br />
aux systèmes tiers par l’intermédiaire<br />
d’une API standardisée. Cela permet<br />
de simplement faire communiquer<br />
une installation qui « parle » KNX<br />
avec un système qui « ne parle pas »<br />
KNX. Le troisième axe concerne la<br />
gestion de l’énergie, avec KNX Energy<br />
Management. Un contrôleur permet<br />
de mettre en adéquation la production<br />
d’énergie et les consommations.<br />
Il permet de gérer la répartition des<br />
flux d’énergies pour optimiser le<br />
fonctionnement de ces installations<br />
complexes. Enfin, KNX sera présent<br />
en <strong>2023</strong> sur un ensemble d’événements<br />
professionnels, sur les thèmes<br />
habituels de la GTB, mais désormais,<br />
aussi, de l’IoT, du management de<br />
l’énergie ou de la cybersécurité. Avant<br />
l’été, nous allons également lancer la<br />
deuxième édition du KNX Tour, à la<br />
rencontre des électriciens et partenaires<br />
KNX en régions.<br />
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