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J'attends le numéro 64

Laboratoire de recherches créatives

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THIERRY

FAGGIANELLI

PHOTO : STÉPHANE ISSAURAT

tous les soirs, avenue du Périscope. Le quartier

était très calme. A 22 heures précises alors que

son setter -il se rappelle c’était un setter- reniflait

un réverbère, il entend un bruit énorme et inhabituel.

Il se retourne. Il voit une chose fumante, de

la taille d’un fauteuil club venir s'encastrer dans

le trottoir à peine à un mètre à peine de lui. Un

astéroïde certainement !

Hocine, appuyée contre le balai se frotte

le menton, incrédule. Aminata fait claquer sa

langue. Elle regarde, inquiète, de tous côtés.

Martial reprend son récit :

« Fichée dans le trottoir, la pierre météorique

était entourée d’un nuage de fumée, dense, très

noire. » Il regarde, gêné, Aminata. « Elle rougeoyait

encore de son voyage dans l’espace. Mais ce n’est

pas tout. Après un coup de vent dantesque, l’individu

s’est retrouvé projeté au sol. Et là, toutes les

feuilles mortes de la rue se soulèvent d’un coup

et remontent toutes seules dans les arbres, en

ordre dispersé. Elles se recollent aux branches,

une par une, comme si de rien n’était. »

Mon cousin me certifie que le type l’a fixé au

moins une minute, l’air hagard. Et puis, il a voulu

savoir si dans la police, ils étaient déjà au courant.

Non, il lui répond que jusque-là, rien n’a filtré.

L’autre l’attrape alors par le col : « Vous imaginez,

vous monsieur l’agent ? Plus une seule feuille par

terre. En octobre. Plus une seule trace de l’astéroïde

non plus. Rien. À peine une petite bosse sur

le trottoir. Je deviens dingue. »

Mon cousin, lui offre un coca qu’il accepte. Il

l’informe qu’il peut faire une main courante au

commissariat, au moins une déposition. Ça le

soulagerait. L’autre décline. Le chien qu’il porte

dans les bras comme un nourrisson doit commençait

à lui peser. Il veut juste oublier ça. Au

nom des habitants du quartier, mon cousin le

remercie d’être resté vigilant. Et que s’il y avait

plus de gens comme lui, bla-bla-bla... Un peu par

politesse, il lui promet d’aller faire un tour voir

si de son côté, il remarquait quelque chose. Le

Monsieur parait satisfait. Et puis mon cousin oublie

cette histoire jusqu’au troisième dimanche

pendant les vacances scolaires. Sur les lieux,

il furète un peu sans rien repérer d’anormal.

Ce devait être l’invention d’un type sans histoire

qui aimait s’en créer. Il va partir mais sa chérie

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