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OLIVIER
ISSAURAT
LD
RC
CONTE D’AUTOMNE
Il venait d’arriver dans un petit village de
moyenne montagne. Disons « Bagnols sur Siagne
». L’endroit était agréable, on y trouvait
une forêt très étendue où dominait le chêne. A
l’époque, disons une sorte de Middle Age situé
entre un devenir où le monde accélère le rythme
et un passé dans lequel régnait l’immobilisme.
Immobilisme dont on trouve encore la trace, notamment
dans ces villages éloignés des grandes
bourgades. Mais revenons à notre homme. Appelons-le
Machin… je sens que ça ne vous plaît pas.
Va pour Autophage. Donc Autophage débarque
de la charrette. Il a voyagé par voie d’eau jusqu’à
Mycène, la cité du Trémagnon. Je reconnais que
tout ça n’est pas très crédible, mais qu’importe, le
titre « Conte d’automne » aurait dû vous mettre la
puce à l’oreille.
Sur la place du village, on peut louer une
chambre. Bouteffrige, le charretier, l’a dit et Autophage
n’en a pas douté. Il fait retomber la
main en bronze, un heurtoir usé par le temps. Un
homme mûr, en bras de chemise et pantalon de
toile épaisse, le cheveu ras mais la barbe drue, lui
ouvre.
- C’est pour quoi ? dit-il d’un ton peu affable.
Notre voyageur s’explique, ils tombent d’accord
pour un Ducat la nuitée. Je vous sens dubitatif,
un Ducat ! pour une chambre dans une
auberge miteuse, il ne se mouche pas du coude
le paysan. Ce sont de vieux Ducat dont le poids
en argent ne vaut plus que peau de chagrin. Le
pays s’est endetté pour la guerre avec les Alamandiens
en Gascognie du nord. Le comté de
Brinducri a perdu, voilà l’explication.
L’introduction est longue et inutile mais ça
vous pose une ambiance. Voilà Autophage installé
depuis peu, il décide de se rendre en forêt. Il
a dans l’idée d’imposer une scierie d’envergure,
il s’en va donc observer la qualité du bois. Nous
sommes en été, les oiseaux gazouillent et le soleil
se glisse habilement entre les feuilles. Oh là,
du calme, je sais bien qu’il s’agit d’un conte d’automne,
patience, même à Brinducri, les saisons
alternent et se suivent les unes les autres. L’automne
ne saurait tarder à pointer le bout du nez.
D’ailleurs, il a plu la veille et un petit air vivifiant
traverse le plateau. Etes-vous satisfait ? Même
que le matin, le soleil commence à lambiner derrière
la ligne de crêtes.
Notre ami s’est installé sur une souche pour
avaler rapidement un casse-croute préparé par la
femme du loueur. Le pâté est de bonne tenue, le
fromage, une pâte à trous appelée « pâte à trous »
semble appétissante et le petit vin de pays glisse
tout seul dans le gosier. Il plonge la main dans
sa gibecière, mais se fige d’un coup. Un bruissement
attire son attention. Près de la rivière, une
belle jeune fille est accroupie. Dans le creux de
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