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J'attends le numéro 64

Laboratoire de recherches créatives

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ALINE

HANSHAW

LE BOIS BOURILLON

C’est un bois, un trou de verdure, il est merveilleusement

situé, face à la gare, à la suite des

quartiers sud.

C’est une artère verte qui irrigue le centre ville.

C’est mon bois : le bois Bourillon.

Le bois Bourillon m’a vu grandir, j’y ai appris les

saisons, j’y ai parcouru les « trous » à bicyclette,

je l’ai longé pour aller au cours préparatoire, je

l’ai traversé pour me rendre aux courses avec

mon père.

Les turfistes arrivant par le train l’empruntaient

jusqu’à l’hippodrome, lors des grandes

courses, des tables s’y installaient, offrant

bière et frites. Certains jouaient au bonneteau,

c’est un jeu d’argent, de dupes, une escroquerie

proposée à la sauvette.

Il faut retrouver une carte choisie parmi trois,

elles vont changer plusieurs fois et rapidement

de place, la mise est gagnée si on la retrouve

et perdue dans le cas contraire. Un complice

gagne et incite ainsi les autres à tenter leur

chance. J’étais intriguée et fascinée quand ils

ouvraient leurs parapluies et y déposaient leurs

cartes. Une fois leur forfait terminé, un complice

criait : « police » alors ils s’enfuyaient en refermant

leur parapluie.

C’est un bois, un trou de verdure, il est

merveilleusement situé, face à la gare, à la suite

des quartiers sud.

C’est une artère verte qui irrigue le centre ville.

C’est mon bois : le bois Bourillon.

PHOTO : ALINE HANSHAW

Le bois Bourillon continue de m’abriter de la

chaleur, j’aime le remonter et déboucher sur la

petite pelouse au niveau du jeu de boules et de

l’ancien jeu d’arc. Une buvette fermée témoigne

d’un temps qui n’est plus et que je n’ai pas

connu.

Parfois, je prends un autre chemin, il longe

le cimetière appelé Bourillon du nom d’un

dénommé «Burillon» laboureur fortuné résidant

à Quinquempoix, propriétaire de la parcelle qui

fut rachetée au Duc d’Aumale en 1841.

Mais ce n’est pas cela qui occupe mon esprit,

je pense à mes ancêtres couchés de l’autre côté

du mur, aux frondaisons les berçant de leurs

murmures.

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