j3e_900_MARS_2023_900
J3e 900 de mars 2023 - Interview : Patrick Nossent, président de Certivea - Gestion de l'énergie : Le bâtiment tertiaire, commercial ou industriel devient un hub énergétique - BIM GEM : Pour une gestion plus performante de l'exploitation du bâtiment - CVC : Les PAC s'attaquent aux bâtiments tertiaires - Sécurité : Protéger l'éclairage public contre les surtensions - 3 Questions à... Pascal Tigreat, responsable du département Automation, Wago.
J3e 900 de mars 2023 - Interview : Patrick Nossent, président de Certivea - Gestion de l'énergie : Le bâtiment tertiaire, commercial ou industriel devient un hub énergétique - BIM GEM : Pour une gestion plus performante de l'exploitation du bâtiment - CVC : Les PAC s'attaquent aux bâtiments tertiaires - Sécurité : Protéger l'éclairage public contre les surtensions - 3 Questions à... Pascal Tigreat, responsable du département Automation, Wago.
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Le courant passe entre nous depuis 74 ans<br />
Retrouvez dans ce numéro anniversaire<br />
la toute première édition de J3e en version<br />
originale imprimée du 20 octobre 1949 !<br />
Gestion<br />
de l’énergie<br />
Le bâtiment tertiaire,<br />
commercial ou<br />
industriel devient<br />
un hub énergétique<br />
CVC<br />
Les PAC<br />
s’attaquent<br />
aux bâtiments<br />
tertiaires<br />
BIM GEM<br />
Pour une gestion<br />
plus performante<br />
de l’exploitation<br />
du bâtiment<br />
LA REVUE DE L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE ET ENVIRONNEMENTALE<br />
WWW.FILIERE-3E.FR<br />
ISSN 0758-3826 / FÉVRIER <strong>2023</strong><br />
<strong>900</strong>
2 <strong>j3e</strong> <strong>900</strong> / <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr
ISSN 0758-3826 / FÉVRIER <strong>2023</strong><br />
ÉDITO<br />
© DR<br />
‘‘<br />
<strong>900</strong> numéros plus<br />
loin, les conséquences<br />
du dérèglement<br />
climatique sont partout<br />
autour de nous et<br />
la prise de conscience<br />
est globale.<br />
Le courant passe entre nous depuis 74 ans<br />
Retrouvez dans ce numéro anniversaire<br />
la toute première édition de J3e en version<br />
originale imprimée du 20 octobre 1949 !<br />
Gestion<br />
de l’énergie<br />
Le bâtiment tertiaire,<br />
commercial ou<br />
industriel devient<br />
un hub énergétique<br />
’’<br />
CVC<br />
Les PAC<br />
s’attaquent<br />
aux bâtiments<br />
tertiaires<br />
LA REVUE DE L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE ET ENVIRONNEMENTALE<br />
BIM GEM<br />
Pour une gestion<br />
plus performante<br />
de l’exploitation<br />
du bâtiment<br />
WWW.FILIERE-3E.FR <strong>900</strong><br />
Dans ce numéro : J3e fête<br />
son <strong>900</strong> e numéro, en donnant un<br />
aperçu du bâtiment de demain,<br />
entre nouvelles prérogatives<br />
énergétiques, BIM GEM et pompes<br />
à chaleur pour le tertiaire.<br />
© Adobe Stock<br />
<strong>900</strong> numéros<br />
plus loin…<br />
Depuis 74 ans, J3e suit les évolutions du monde de l’électricité. Des évolutions dans<br />
les enjeux, matérialisées par un nom en mouvement : Journal de l’équipement<br />
électrique, pour suivre le développement des technologies de l’électricité et<br />
promouvoir l’électrification après-guerre. Journal de l’équipement électrique et électronique,<br />
pour suivre l’essor fulgurant de l’électronique dans les années 1970. Journal de l’écoefficacité<br />
énergétique avec l’arrivée des enjeux de performance énergétique et d’économies<br />
d’énergie dans les années 2010. Aujourd’hui, le Journal de l’efficacité énergétique et<br />
environnementale vise à aller plus loin dans la performance énergétique et la durabilité<br />
des bâtiments, à l’heure de la prise de conscience écologique effective à l’échelle mondiale.<br />
En 1949, l’Europe se reconstruit après la Seconde Guerre mondiale, et bénéficie des<br />
dispositions du plan Marshall pour booster son économie. La France s’électrise, les réseaux<br />
se développent et dans tous les secteurs économiques, l’électricité trouve des applications :<br />
logement individuel avec l’essor des usages domestiques, industrie avec l’électrification<br />
des process, bâtiments tertiaires avec le développement des usages professionnels, et<br />
agriculture avec la généralisation des équipements électriques. À cette époque, l’objectif<br />
de J3e est de promouvoir le développement des usages électriques et de peser pour<br />
l’augmentation de la production électrique.<br />
Dans les années 1970, les premières crises énergétiques secouent la Planète. Le premier<br />
choc pétrolier de 1973 est un formidable catalyseur du développement de l’électricité.<br />
L’électronique fait également son apparition pour les usages quotidiens et le nombre<br />
d’appareils électriques et électroniques explose dans l’ensemble des secteurs. La production<br />
et la consommation d’électricité connaissent un âge d’or et le temps de la sobriété est<br />
encore bien loin.<br />
Dans les années 2000, les enjeux environnementaux commencent à s’imposer dans le<br />
discours dominant, et le réchauffement climatique apparaît comme un fait scientifique :<br />
il faut utiliser les ressources disponibles avec raison et la performance énergétique devient<br />
un enjeu clé. La question n’est plus de développer les usages électriques, mais de faire<br />
plus avec moins, c’est-à-dire d’améliorer la performance des équipements. Sont promus<br />
le pilotage et la gestion technique des bâtiments et de ses équipements. La maturité des<br />
technologies numériques se présente alors comme une opportunité pour les acteurs du<br />
bâtiment.<br />
<strong>900</strong> numéros plus loin, les conséquences du dérèglement climatique sont partout autour<br />
de nous et la prise de conscience est globale. Le bâtiment, principal consommateur<br />
d’énergie et gros émetteur de CO 2<br />
, doit être un moteur de la sobriété énergétique et de la<br />
décarbonation, aidé par le numérique. La crise énergétique qui s’est profilée à l’approche<br />
de l’hiver 2022-<strong>2023</strong> a été une autre opportunité, globalement saisie par de nombreux<br />
acteurs. Jamais la gestion de l’énergie et des ressources, la décarbonation et la biodiversité<br />
n’ont été autant mises en avant. Dans ce numéro, J3e revient d’ailleurs sur les nouvelles<br />
prérogatives énergétiques du bâtiment, qui devient progressivement un Hub, tant<br />
fantasmé au cours des 74 dernières années.<br />
En 74 années, de nombreuses équipes se sont succédé pour faire de J3e une revue de<br />
référence. Un grand merci aux équipes rédactionnelles, aux annonceurs, à la régie, aux<br />
attachés de presse, à la filière et à tous les acteurs de cette longue histoire.<br />
Pour fêter dignement ce <strong>900</strong> e numéro, la première édition de la revue a été réimprimée et<br />
jointe pour l’occasion.<br />
Bon anniversaire et bonne lecture,<br />
Alexandre Arène,<br />
rédacteur en chef<br />
<strong>j3e</strong> <strong>900</strong> / <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 3
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<strong>j3e</strong> est édité par la société 3e Médias,<br />
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SAS au capital de 140 000 euros ;<br />
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siège social, 44, avenue du Général Leclerc,<br />
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75014 Paris ; représentant légal<br />
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Jean Tillinac.<br />
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© 3e Médias, Paris.<br />
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Reproduction interdite.<br />
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Toutefois, des photocopies peuvent être<br />
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réalisées avec l’autorisation de l’éditeur.<br />
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....................................................................................................................................<br />
Celle-ci pourra être obtenue auprès du<br />
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Centre français du copyright, 20, rue des<br />
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Grands-Augustins, 75006 Paris, auquel<br />
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3e Médias a donné mandat pour le<br />
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représenter auprès des utilisateurs.<br />
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Tél. : + 33 (0)1 44 07 47 70<br />
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Dépôt légal : mars <strong>2023</strong><br />
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Conception graphique - Réalisation :<br />
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Planète Graphique Studio - Paris 17 e<br />
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Impression : IPPAC / Imprimerie<br />
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de Champagne 52500 Langres.<br />
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Directeur de la publication : Jean Tillinac<br />
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Rédaction<br />
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3e Médias<br />
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17, rue de l’Amiral Hamelin, 75016 Paris<br />
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....................................................................................................................................<br />
Tél. + 33 (0) 6 83 95 28 13<br />
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....................................................................................................................................<br />
Email : redaction@filiere-3e.fr<br />
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Rédacteur en chef : Alexandre Arène<br />
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Ont collaboré à ce numéro :<br />
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Jean-Paul Beaudet<br />
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et Jean-François Moreau.<br />
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Marketing & Publicité<br />
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3e Médias<br />
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Sandrine de Montmorillon<br />
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Responsable publicité print & digital<br />
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3e Médias<br />
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17, rue de l’Amiral Hamelin, 75016 Paris<br />
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....................................................................................................................................<br />
....................................................................................................................................<br />
Tél. + 33 (0) 6 51 30 28 68<br />
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sdm@filiere-3e.fr<br />
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Diffusion<br />
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Relations abonnements<br />
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Juliette Aguelon<br />
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compta.3emedias@gmail.com<br />
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Pour l’étranger : 165 E HT franco ;<br />
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185 E HT par avion<br />
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Prix au numéro : 17 E<br />
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Corrections<br />
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....................................................................................................................................<br />
Laurence Chabrun<br />
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laurencechabrun@gmail.com<br />
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‘‘<br />
Les enjeux liés au climat, à<br />
l’environnement, au développement durable,<br />
à l’évolution des modes de travail ou aux<br />
émissions de CO 2<br />
sont des menaces, mais<br />
aussi des opportunités.<br />
Patrick Nossent<br />
06<br />
INTERVIEW<br />
Patrick Nossent<br />
Président de Certivea<br />
12<br />
ACTUALITÉS<br />
’’<br />
12 / Base de données nationale<br />
des bâtiments<br />
Une technologie de rupture pour relever<br />
collectivement les défis du bâtiment<br />
DANS CE NUMÉRO<br />
© Certivea<br />
Plan sobriété<br />
La mobilisation se poursuit avec la<br />
réunion du groupe de travail<br />
« logement »<br />
13 / Adaptation au changement climatique<br />
Appel à retours d’expérience HQE<br />
performance<br />
14 / Datacenter<br />
Pour un numérique responsable :<br />
lancement du concours d’économies<br />
CUBE Datacenter<br />
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
Gestion de l’énergie<br />
29<br />
LE BÂTIMENT TERTIAIRE,<br />
COMMERCIAL OU INDUSTRIEL<br />
DEVIENT UN HUB ÉNERGÉTIQUE<br />
Plan sobriété<br />
Réunion du groupe de travail<br />
« Grands commerces et activités<br />
tertiaires »<br />
15 / Solaire PV<br />
En réglant les nouvelles installations<br />
solaires BT, le réseau pourra accueillir<br />
30 % de puissance supplémentaire<br />
sans travaux<br />
Transition énergétique<br />
IMT Mines Albi et Enedis créent une<br />
chaire pour former les ingénieurs<br />
16 / Bâtiment durable<br />
Nouveaux référentiels pour la<br />
certification HQE pour l’international<br />
Formation<br />
Hager explore dévoile sa nouvelle<br />
offre dédiée aux professionnels<br />
de la filière électrique<br />
17 / Géothermie<br />
Le gouvernement présente un plan<br />
d’action pour accélérer le déploiement<br />
4 <strong>j3e</strong> <strong>900</strong> / <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr
BIM GEM<br />
37<br />
POUR UNE GESTION PLUS<br />
PERFORMANTE DE L’EXPLOITATION<br />
DU BÂTIMENT<br />
Régulation<br />
L’application « Mobile Building<br />
Services » lauréate du Prix de<br />
l’innovation de l’AICVF<br />
18 / Énergies renouvelables<br />
Baromètre Qualit’EnR en <strong>2023</strong> :<br />
« Les Français et les EnR : quelles<br />
perspectives face à la crise ? »<br />
19<br />
AGENDA<br />
20<br />
SMART DATA<br />
Le BIM, une méthodologie<br />
en plein essor !<br />
22<br />
LE POINT SUR<br />
Sécurité<br />
Protéger l’éclairage public<br />
contre les surtensions<br />
DANS CE NUMÉRO<br />
CVC<br />
42<br />
LES PAC S’ATTAQUENT<br />
AUX BÂTIMENTS TERTIAIRES<br />
46<br />
SOLUTIONS<br />
La sélection de la rédaction<br />
50<br />
3 QUESTIONS À<br />
Pascal Tigreat<br />
Responsable du département Automation,<br />
Wago France<br />
LISTE DES ANNONCEURS :<br />
• 2 e COUV – BEGA<br />
• 3 e COUV – ÉLECTRICIENS SANS FRONTIÈRES<br />
• 4 e COUV – AIRZONE<br />
• P. 11 – SCHNEIDER ELECTRIC<br />
• P. 13 – HELLERMANNTYTON<br />
• P. 21 – WAGO<br />
• P. 23 – CITEL<br />
• P. 45 – VIESSMANN<br />
• P. 49 – 3E MÉDIAS<br />
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Jean Tillinac<br />
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Directeur de la publication<br />
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Alexandre Arène<br />
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Rédacteur en chef<br />
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alexandre.arene@filiere-3e.fr<br />
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Jean-François Moreau<br />
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Journaliste spécialiste supervision,<br />
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efficacité énergétique, BIM<br />
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journalistes@filiere-3e.fr<br />
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Jean-Paul Beaudet<br />
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Journaliste spécialiste<br />
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datacenters, stockage de<br />
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l’énergie, énergies renouvelables,<br />
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véhicules électriques et IRVE<br />
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journalistes@filiere-3e.fr<br />
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Olivier Durand<br />
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Journaliste portrait d’entreprise<br />
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et billet d’humeur<br />
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journalistes@filiere-3e.fr<br />
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Sandrine de Montmorillon<br />
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Responsable publicité,<br />
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partenariats & réseaux sociaux<br />
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Groupe 3e Médias<br />
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sdm@filiere-3e.fr<br />
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<strong>j3e</strong> <strong>900</strong> / <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 5
INTERVIEW<br />
Propos recueillis par Alexandre Arène<br />
Patrick Nossent<br />
Président de Certivea<br />
Créé en 2006 et filiale du Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB), Certivea<br />
propose un ensemble de solutions pour soutenir le bâtiment sur la voie du développement<br />
durable. Organisme certificateur engagé pour des cadres de vie durables, Certivea est,<br />
depuis décembre 2022, le premier organisme de certification à devenir « entreprise à mission ».<br />
L’organisme est par ailleurs partenaire de la Smart Building Alliance pour la création du<br />
label R2S et ses différentes déclinaisons. Patrick Nossent, président de Certivea, revient sur<br />
les principaux domaines d’action de l’organisme, le rôle de la certification dans la transition<br />
environnementale et numérique des bâtiments et l’engouement que connaissent aujourd’hui<br />
les labels dans le secteur de l’immobilier.<br />
‘‘<br />
Les enjeux<br />
liés au climat, à<br />
l’environnement, au<br />
développement durable,<br />
à l’évolution des modes<br />
de travail ou aux<br />
émissions de CO 2<br />
sont<br />
des menaces, mais aussi<br />
des opportunités.<br />
’’<br />
© tabou.photo@wanadoo.frwanadoo.fr<br />
<strong>j3e</strong> - Quels sont les principaux thèmes traités<br />
par Certivea pour améliorer le caractère<br />
durable des bâtiments ?<br />
Patrick Nossent – Certivea est un certificateur<br />
engagé pour des cadres de vie durables, ce qui<br />
englobe quatre domaines d’actions principaux.<br />
Le premier, qui vise à assurer une bonne qualité<br />
de vie au sein des bâtiments, englobe notamment<br />
des enjeux liés à la santé, au confort, aux<br />
services. Le deuxième concerne le respect de<br />
l’environnement, et intègre des notions de gestion<br />
de l’énergie, de réduction des émissions<br />
de CO 2<br />
et des consommations d’eau, mais<br />
aussi l’économie circulaire et la biodiversité. Le<br />
troisième vise à garantir la performance économique,<br />
notamment avec des économies de<br />
charges ou la préservation de la valeur patrimoniale<br />
des bâtiments. Enfin, le dernier concerne la<br />
réalisation et l’usage responsables, avec la mise<br />
en œuvre d’un management responsable, rendu<br />
possible par un certain nombre de bonnes pratiques.<br />
Nos actions visent à améliorer l’impact<br />
des bâtiments sur les territoires.<br />
<strong>j3e</strong> - Pouvez-vous nous présenter le champ de<br />
certifications proposé par Certivea selon vos<br />
différents domaines d’actions ?<br />
P. N. – Nous appliquons une grille d’analyse<br />
des bâtiments durables à tous les types de bâtiments<br />
: bureaux, enseignement, sport, santé…<br />
6 <strong>j3e</strong> <strong>900</strong> / <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr
INTERVIEW<br />
Patrick Nossent<br />
Et ce, en construction, en exploitation ou en<br />
rénovation. Nous travaillons à l’échelle des<br />
infrastructures et des territoires, un quartier<br />
par exemple, en intégrant les caractéristiques<br />
du bâtiment à son environnement et aux<br />
infrastructures disponibles.<br />
En décembre 2022, Certivea est devenu le<br />
premier organisme certificateur à obtenir le<br />
statut d’« entreprise à mission ». Pouvez-vous<br />
nous expliquer les implications directes de ce<br />
nouveau statut sur votre activité ?<br />
P. N. – La qualité d’entreprise à mission a été<br />
créée par la loi PACTE, qui prévoit, au premier<br />
niveau, que toute entreprise doit se préoccuper<br />
de ses impacts environnementaux et sociétaux.<br />
Au deuxième niveau, qu’une entreprise peut<br />
clarifier sa mission. Au troisième niveau, celui<br />
d’« entreprise à mission » à proprement parler,<br />
qui doit fixer dans ses statuts des objectifs environnementaux,<br />
sociétaux et de gouvernance.<br />
Par exemple, dans le cas de Certivea, toutes<br />
nos certifications sont en lien avec le développement<br />
durable et doivent être élaborées avec<br />
l’ensemble des parties prenantes concernées. Un<br />
Comité de mission est mis en place pour suivre<br />
la déclinaison opérationnelle de ces objectifs et<br />
un rapport annuel est publié sur l’atteinte de<br />
ces objectifs. Tous les deux ans, nous sommes<br />
audités sur nos engagements par un organisme<br />
indépendant. Les objectifs fixés doivent être<br />
publics, opposables et reportables.<br />
Nous vivons aujourd’hui des changements<br />
très importants dans le bâtiment, avec une<br />
volonté des pouvoirs publics d’accélérer<br />
la transition énergétique et numérique,<br />
de réduire l’impact carbone, d’améliorer<br />
le confort de vie, avec une trajectoire de<br />
neutralité carbone fixée à 2050… Quel est<br />
le rôle de la certification pour atteindre ces<br />
objectifs ?<br />
P. N. – Dans la définition de notre mission, nous<br />
nous sommes donné plusieurs objectifs. Le<br />
premier est d’aider les acteurs de l’immobilier<br />
à améliorer leurs projets dans le sens du développement<br />
durable. Le deuxième est d’attester<br />
de manière indépendante de la performance<br />
atteinte. Les certifications permettent de rassurer<br />
les différentes parties prenantes d’un projet<br />
immobilier, de sécuriser les investissements en<br />
garantissant l’atteinte des objectifs fixés et de<br />
lutter contre les allégations environnementales<br />
trompeuses ou Green Washing, par l’intermédiaire<br />
d’audits opérés par un organisme tiers<br />
indépendant crédible.<br />
Les labels et certifications pour le bâtiment<br />
ont fleuri il y a une quinzaine d’années, avec<br />
une offre très large concernant de nombreux<br />
aspects du bâtiment et des résultats parfois<br />
en décalage avec la réalité. Pensez-vous que<br />
le marché de la certification a atteint une<br />
période de maturité aujourd’hui, avec une<br />
plus grande fiabilité des évaluations ?<br />
P. N. – Oui, sans le moindre doute ! Nous<br />
sommes parmi ceux qui ont publié des rapports<br />
pour mettre en lumière et corriger les<br />
dysfonctionnements de certains référentiels, ce<br />
qui nous a permis d’amener la certification de<br />
la construction vers l’exploitation. Aujourd’hui,<br />
nos certifications couvrent les phases de conception,<br />
de construction, d’exploitation et de rénovation.<br />
Les critères et indicateurs qui servent<br />
de base à l’élaboration de la certification sont<br />
plus performanciels et plus proches de la réalité,<br />
grâce aux retours d’expériences documentés.<br />
Pouvez-vous rapidement revenir sur<br />
le fonctionnement d’un processus de<br />
certification et sur les points clés de cette<br />
démarche ?<br />
P. N. – En amont, le référentiel est élaboré avec<br />
l’ensemble des parties prenantes et les retours d’expérience<br />
dont nous disposons, pour apprécier au<br />
mieux les performances du bâtiment. Les acteurs<br />
intéressés doivent donc prendre connaissance de<br />
ce référentiel et trouver des équipes compétentes<br />
capables de répondre aux besoins, qu’il s’agisse<br />
d’architectes, d’ingénieurs… L’objectif est d’obtenir<br />
une performance élevée à coût acceptable.<br />
Il s’agit d’une démarche volontaire. Lorsque les<br />
décideurs se sentent prêts à la mettre en œuvre, ils<br />
peuvent prendre contact avec le certificateur. Nous<br />
déclenchons alors des audits lors des phases clés<br />
du projet. En exploitation, l’auditeur se base sur<br />
CAMPUS NUMERIQUE<br />
REGION AURA,<br />
labellisée R2S.<br />
© AURA_D.R.<br />
<strong>j3e</strong> <strong>900</strong> / <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 7
INTERVIEW<br />
Patrick Nossent<br />
les mesures et des relevés de consommation. En<br />
cas d’écarts avec les performances attendues, des<br />
actions correctives doivent être mises en œuvre.<br />
Enfin, la certification est attribuée ou non selon<br />
les résultats obtenus.<br />
Y a-t-il des domaines où la certification est<br />
incontournable ou plus pertinente que d’autres ?<br />
P. N. – Partout, la certification aide les acteurs de<br />
l’immobilier à aller plus loin dans leurs actions<br />
de développement durable. Il s’agit d’un outil<br />
très utile. Dans certains domaines, comme les<br />
bureaux, les certifications et labels sont devenus<br />
des outils de place indispensable pour valoriser la<br />
performance auprès des investisseurs et des utilisateurs.<br />
Les certifications sont ainsi très utiles<br />
pour vendre et louer des actifs immobiliers, mais<br />
aussi pour prouver leur valeur patrimoniale. La<br />
certification HQE rassemble également toutes les<br />
preuves pour démontrer l’alignement des performances<br />
du bâtiment avec la taxonomie européenne,<br />
qui donne accès à des financements par<br />
l’intermédiaire du Green Deal.<br />
L’ensemble des secteurs du bâtiment gagne en<br />
valeur ajoutée depuis quelques années, avec des<br />
offres de plus en plus performantes, servicielles,<br />
durables… Comment faire en sorte que les<br />
entreprises du bâtiment suivent ces changements<br />
rapides et profonds de leurs métiers ?<br />
P. N. – Les enjeux liés au climat, à l’environnement,<br />
au développement durable, à l’évolution<br />
‘‘<br />
La transition des compétences est un<br />
immense chantier qui concerne tous les<br />
métiers du bâtiment et de l’immobilier !<br />
’’<br />
des modes de travail ou aux émissions de CO 2<br />
sont des menaces, mais aussi des opportunités.<br />
Il faut accompagner les transformations par la<br />
formation, d’une part avec des compétences<br />
nouvelles à acquérir, mais aussi grâce à l’utilisation<br />
de nouveaux outils qui permettent de<br />
tirer le meilleur parti de ces transformations.<br />
Les référentiels proposés par Certivea sont des<br />
outils pédagogiques forts. Nous organisons<br />
des retours d’expérience d’opérations réussies.<br />
Nous proposons également des formations<br />
pour les maîtres d’ouvrage, les maîtres d’œuvre<br />
et les assistants à maîtrise d’ouvrage, et nous<br />
leur donnons accès à des outils et des plateformes<br />
en ligne. La transition des compétences<br />
est un immense chantier qui concerne tous les<br />
métiers du bâtiment et de l’immobilier !<br />
Quel est selon vous le rôle du bâtiment dans<br />
le contexte de transitions profondes que nous<br />
vivons, avec toujours en vue un objectif de<br />
neutralité carbone à court terme ?<br />
P. N. – Le bâtiment représente 40 % des consommations<br />
énergétiques, 25 % des émissions de<br />
gaz à effet de serre, 40 % des déchets et 16 % des<br />
consommations d’eau. Les impacts environnementaux<br />
sont considérables. Si nous souhaitons<br />
minimiser ces impacts, nous devons prendre de<br />
nouveaux chemins, à l’image de l’économie circulaire,<br />
de la performance énergétique, du bas<br />
carbone… L’éco-conception doit être mise en<br />
œuvre. La deuxième dimension est de rendre<br />
plus durables les activités au sein des bâtiments.<br />
Les bâtiments, les quartiers et les infrastructures<br />
doivent accompagner nos changements<br />
de modes de vie. Par exemple, un bâtiment de<br />
bureaux est utilisé 30 % du temps. Une des<br />
pistes pour réduire l’impact de l’immobilier est<br />
d’augmenter son intensité d’usage en en faisant<br />
ECO CAMPUS<br />
PAULIANE 5 certifié<br />
HQE Aménagement<br />
Durable.<br />
© Eco-campus Pauliane,Agence CCD<br />
8 <strong>j3e</strong> <strong>900</strong> / <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr
INTERVIEW<br />
Patrick Nossent<br />
CAMPUS EARLY<br />
MAKERS HUB, certifié<br />
HQE BD et labellisé RS2.<br />
© PCA Stream<br />
des bureaux partagés, par exemple. La localisation<br />
du bâtiment est également très importante,<br />
car cela détermine le mode de transport utilisé<br />
par les usagers pour s’y rendre. La conception<br />
des bâtiments, des quartiers et des villes est<br />
absolument déterminante. La troisième dimension<br />
est liée à la résilience des bâtiments : sontils<br />
utilisables en cas d’événements climatiques<br />
extrêmes ? La résilience et l’adaptation au changement<br />
climatique n’est pas un impératif de<br />
2050. C’est un impératif immédiat !<br />
Constatez-vous que l’augmentation des prix<br />
de l’énergie est un catalyseur pour la prise en<br />
compte des enjeux environnementaux par les<br />
acteurs de l’immobilier ?<br />
P. N. – La conjoncture a remis sur le devant de<br />
la scène les aspects énergétiques, avec, parfois,<br />
une vision court-termiste. Aujourd’hui, il est<br />
impératif de travailler sur le long terme et il ne<br />
faut pas traiter une thématique en oubliant les<br />
autres. Il est bien plus efficace de traiter tous les<br />
enjeux dans leur globalité.<br />
Chez Certivea, avez-vous davantage de<br />
demandes d’informations ou sentez-vous un<br />
intérêt croissant des maîtres d’ouvrage ou des<br />
décideurs sur les enjeux de consommations<br />
énergétiques, de durabilité et de confort ?<br />
P. N. – En 2022, nous avons eu 30 % de demandes<br />
de certifications en plus par rapport à 2021.<br />
Voilà une preuve très nette de l’engouement<br />
pour ces sujets. Cette explosion des demandes<br />
est non seulement le résultat de la crise énergétique,<br />
mais aussi de la crise sanitaire, de la crise<br />
climatique, de l’évolution des modes de travail<br />
et de l’utilisation croissante du numérique.<br />
Comment les accompagnez-vous dans leurs<br />
démarches ?<br />
P. N. – Nous aidons les clients à choisir celle qui<br />
correspond le mieux à leur demande, car les<br />
besoins peuvent être très divers. D’autre part,<br />
nous les encourageons à s’entourer de compétences<br />
pour les accompagner. Nous leur mettons<br />
à disposition des outils et nous les guidons<br />
tout au long de l’opération.<br />
Pensez-vous que le Smart Building est une<br />
réponse pertinente à ces enjeux et pour<br />
quelles raisons ?<br />
P. N. – Dans notre poursuite des objectifs<br />
environnementaux et sociétaux, nous avons<br />
constaté que le numérique responsable peut<br />
être une réponse pertinente à ces enjeux. Si la<br />
digitalisation du bâtiment permet d’améliorer<br />
la performance énergétique, le confort, de<br />
réduire les émissions de CO 2<br />
, de mutualiser les<br />
usages, et qu’il compense ses impacts, alors c’est<br />
un outil très intéressant. Pour nous, un Smart<br />
Building implique avant tout un réseau interopérable,<br />
ce qui permet de brancher n’importe<br />
quel équipement pour accéder à un ensemble<br />
de services. Nous favorisons également les services<br />
à impact positif, comme la performance<br />
énergétique ou la flexibilité.<br />
Le label R2S et sa version 2, entrée en vigueur<br />
depuis le 1 er janvier, fixent un cadre de<br />
référence admis par la grande majorité des<br />
acteurs du Smart Building, pour faire du<br />
bâtiment une plateforme de services. Quels<br />
en sont les points clés ?<br />
P. N. – R2S V2 reprend le même cadre de référence<br />
que la première version du label, avec une<br />
<strong>j3e</strong> <strong>900</strong> / <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 9
INTERVIEW<br />
Patrick Nossent<br />
© Dorine-Bouteiller_©Icade<br />
ICADE - BÂTIMENT<br />
ORIGINE, certifié HQE<br />
BD et labellisé RS2,<br />
BBCA, EFFINERGIE<br />
RENO.<br />
définition du réseau en trois parties : la couche<br />
matérielle, qui assure la connectivité du bâtiment,<br />
l’architecture réseau, et les équipements<br />
et interfaces qui favorisent l’interopérabilité.<br />
Le label R2S V2 est plus adaptable à la rénovation<br />
des bâtiments, en conservant la même base<br />
technique. Il apporte une deuxième série d’exigences,<br />
notamment le management responsable<br />
et la protection des données, avec la mise en<br />
conformité du bâtiment à la RGPD (Réglementation<br />
générale sur la protection des données).<br />
Le thème de la cybersécurité a également été<br />
renforcé, et la V2 inclut des aspects techniques<br />
et matériels et des aspects codage. Cette nouvelle<br />
version du label vient également étoffer la<br />
palette de services disponibles.<br />
Pouvez-vous nous en présenter les principales<br />
déclinaisons ?<br />
P. N. – Pour le moment, la seule déclinaison<br />
dévoilée est le R2S-4GRIDS. Ce label a pour<br />
objectif l’analyse des données énergétiques, le<br />
pilotage, voire la flexibilité des bâtiments en<br />
fonction de la maturité du projet, grâce à la<br />
mise en œuvre d’un numérique responsable.<br />
L’extension 4GRIDS donne concrètement accès<br />
à des services énergétiques, basés sur le socle<br />
technique du Label R2S.<br />
Quels seront les nouveautés et les travaux<br />
pour faire évoluer le label dans les mois à<br />
venir ?<br />
P. N. – Les différents groupes de travail de la<br />
Smart Building Alliance (SBA) vont aboutir<br />
dans les prochains mois à la définition d’un<br />
ensemble de services. R2S-4 Mobility fait le<br />
lien entre immobilier et mobilité, avec des<br />
convergences liées à l’énergie, notamment<br />
les infrastructures de recharge de véhicules<br />
électriques (IRVE) intégrées aux bâtiments.<br />
R2S-4 Care fixe le cadre de référence du Smart<br />
Hôpital, en mettant le numérique au service<br />
du bâtiment hospitalier et de ses usagers.<br />
R2S-4 Space vise à identifier, caractériser et promouvoir<br />
les services de gestion et optimisation<br />
des espaces, tirant parti de systèmes mutualisés<br />
et interopérables. Enfin, R2S-4 WellBeing s’emploie<br />
à faire du numérique un levier de bienêtre<br />
au sein des espaces de travail.<br />
La question de la confiance des acteurs de<br />
l’immobilier est au centre du sujet. Ce label<br />
est-il une condition pour créer de la confiance<br />
et engager de plus en plus d’acteurs dans des<br />
projets dits « Smart » ?<br />
P. N. – C’est en cours et nous constatons une<br />
réelle demande. Sur le label R2S, la croissance a<br />
été de 100 % entre 2021 et 2022. Nous pouvons<br />
donc maintenant viser la massification.<br />
L’an dernier, nous avons décerné des trophées à<br />
certains projets vertueux en nous appuyant sur<br />
des retours d’expérience étayés. Je pense que la<br />
deuxième version du R2S va considérablement<br />
faire accélérer le mouvement.<br />
Quelle est votre vision du bâtiment de 2050 ?<br />
P. N. – Les sujets environnementaux et sociétaux<br />
doivent être pris à bras le corps. Une immense<br />
majorité des bâtiments de 2050 existe déjà, ce<br />
qui souligne encore une fois l’importance de la<br />
rénovation du parc. Les bâtiments qui vont être<br />
adaptés aux changements climatiques, minimiser<br />
leurs impacts et qui autorisent des modes<br />
de vie durables, répondront aux principaux<br />
enjeux.<br />
Quels sont les principaux chantiers qui<br />
attendent Certivea cette année ?<br />
P. N. – Le premier est la version HQE Bâtiment<br />
Durable pour les hôpitaux et établissements de<br />
santé. La version antérieure date de 2009. Le<br />
deuxième est la publication du référentiel HQE<br />
en anglais sur notre plateforme. Par ailleurs,<br />
nous adaptons les labels de performance énergétique<br />
et carbone, Effinergie et BBCA, pour<br />
suivre les dispositions prévues par la RE2020.<br />
Concernant le numérique, nous attendons les<br />
conclusions des différents groupes de travail<br />
liés à R2S, 4 Mobility, 4 Care, 4 Spaces et 4 Well-<br />
Being. Ces travaux touchent à leur fin. Enfin,<br />
nous continuons à faire connaître les certifications<br />
et labels et nous organisons pour cela des<br />
événements dans les six capitales régionales.<br />
10 <strong>j3e</strong> <strong>900</strong> / <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr
Urgence énergétique<br />
Reprenez<br />
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Vous subissez les fortes hausses<br />
tarifaires de l’énergie conjuguées<br />
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ACTUALITÉ<br />
Base de données nationale des bâtiments<br />
Une technologie de rupture pour relever collectivement<br />
les défis du bâtiment<br />
Le 14 février dernier,<br />
Nadia Bouyer,<br />
présidente du programme<br />
Profeel, Étienne Crépon,<br />
président du Centre<br />
scientifique et technique<br />
du bâtiment (CSTB) et<br />
Philippe Estingoy, directeur<br />
général de l’Agence<br />
Qualité Construction<br />
(AQC), ont présenté la<br />
Base de données nationale<br />
des bâtiments (BDNB)<br />
et partagé les retours<br />
d’expérience des premiers<br />
utilisateurs. Pour chacun<br />
des bâtiments résidentiels<br />
et non résidentiels localisés<br />
en France métropolitaine<br />
et en Corse, la Base<br />
de données nationale<br />
des bâtiments établit<br />
une fiche d’identité<br />
personnalisée avec plus<br />
de 250 informations<br />
disponibles. Elle constitue<br />
une photographie<br />
exhaustive et « haute<br />
définition » de l’état du<br />
patrimoine français, à un<br />
instant donné. Elle sera<br />
actualisée à intervalles<br />
réguliers, permettant ainsi<br />
de suivre l’évolution du<br />
parc. Le patrimoine bâti<br />
en France métropolitaine<br />
représente 38 millions<br />
de logements et près de<br />
1 milliard de m² de locaux<br />
tertiaires. Face aux défis du<br />
changement climatique et<br />
des évolutions sociétales,<br />
ce patrimoine devra faire<br />
l’objet d’une rénovation<br />
d’une ampleur sans<br />
précédent.<br />
Les acteurs de la<br />
construction regroupés<br />
dans le collectif Profeel ont<br />
souhaité développer un<br />
outil utilisant les avancées<br />
du traitement massif de<br />
données et de l’intelligence<br />
artificielle : le programme<br />
GO-Rénove, dont le maître<br />
d’œuvre est le CSTB. Le<br />
projet comportait deux<br />
parties : la récupération et<br />
la consolidation de toutes<br />
les données disponibles<br />
sur le bâtiment, ainsi que la<br />
mise en ligne des premiers<br />
services applicatifs en<br />
soutien à la rénovation<br />
pour les particuliers et<br />
les bailleurs sociaux. Pour<br />
mener à bien ce projet, le<br />
CSTB a agrégé et croisé les<br />
données d’une trentaine de<br />
bases issues d’organismes<br />
publics pour constituer une<br />
cartographie fiable du parc<br />
immobilier métropolitain.<br />
Un algorithme prédit les<br />
valeurs probables des<br />
données manquantes,<br />
et des modèles<br />
physiques simulent les<br />
performances de chaque<br />
bâtiment, notamment sa<br />
consommation d’énergie.<br />
En effet, pour chaque<br />
bâtiment, la BDNB<br />
renseigne notamment son<br />
histoire administrative,<br />
sa morphologie, les<br />
matériaux utilisés pour<br />
sa construction, ses<br />
équipements techniques,<br />
son mode de chauffage,<br />
une estimation de son<br />
étiquette DPE (en l’état<br />
et après rénovation),<br />
sa valeur verte… La<br />
BDNB intègre également<br />
les consommations<br />
énergétiques publiées en<br />
open-data (SDES, données<br />
locales de l’énergie).<br />
Largement accessible à tous<br />
les acteurs, transparente<br />
dans les méthodes de calcul<br />
utilisées, la BDNB constitue,<br />
en la matière, la première<br />
base publique et ouverte de<br />
référence.<br />
Plan sobriété<br />
La mobilisation se poursuit avec la<br />
réunion du groupe de travail « logement »<br />
Lancé le 23 juin 2022 par<br />
la Première ministre,<br />
Élisabeth Borne, et la<br />
ministre de la Transition<br />
énergétique, Agnès Pannier-<br />
Runacher, le plan de sobriété<br />
énergétique a été construit<br />
tout au long de l’été avec les<br />
acteurs de terrain, secteur<br />
par secteur (État exemplaire,<br />
établissements recevant<br />
du public, logement…), et<br />
présenté le 6 octobre 2022.<br />
Objectif : permettre à chacun<br />
de s’engager durablement<br />
pour la sobriété<br />
énergétique, avec une<br />
première étape de réduction<br />
de 10 % de la consommation<br />
d’énergie d’ici fin 2024,<br />
avant une réduction de<br />
40 % d’ici 2050. Cet appel à<br />
la mobilisation générale a<br />
été entendu par les grands<br />
acteurs – État, collectivités<br />
et grandes entreprises, où<br />
les marges de manœuvre<br />
étaient les plus importantes<br />
– et par les Français : notre<br />
consommation de gaz et<br />
d’électricité a baissé de 12 %<br />
entre octobre et décembre<br />
2022. Pour inscrire cette<br />
baisse de consommation<br />
dans la durée et tenir<br />
nos objectifs climatiques,<br />
Agnès Pannier-Runacher<br />
a lancé à la fin du mois de<br />
février l’acte 2 du plan de<br />
sobriété énergétique. Elle<br />
réunira à nouveau, avec<br />
chaque ministre concerné,<br />
l’ensemble des groupes de<br />
travail dans les prochaines<br />
semaines pour faire un<br />
point d’étape, afficher les<br />
indicateurs de suivi, lever<br />
les éventuels freins et voir<br />
comment aller plus loin<br />
encore. Dans ce cadre,<br />
Agnès Pannier-Runacher<br />
et Olivier Klein, ministre<br />
délégué chargé de la Ville<br />
et du Logement, ont réuni<br />
les membres du groupe de<br />
travail dédié au logement,<br />
lancé le 27 juillet dernier.<br />
Ce dernier rassemble<br />
des représentants des<br />
bailleurs publics et<br />
privés, promoteurs,<br />
associations, syndics<br />
de copropriétaires, et<br />
fédérations professionnelles<br />
de l’immobilier.<br />
12 <strong>j3e</strong> <strong>900</strong> / <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr
ACTUALITÉ<br />
Adaptation au changement<br />
climatique<br />
Appel à retours<br />
d’expérience HQE<br />
performance<br />
Un an après la sortie du cadre de définition<br />
de la Résilience et l’Adaptation au<br />
changement climatique pour l’environnement<br />
bâti, l’Alliance HQE-GBC lance un appel à<br />
retours d’expérience HQE Performance auprès<br />
des collectivités, des aménageurs et des acteurs<br />
du cadre de vie. Celui-ci vise à décrire des<br />
exemples réussis s’appuyant sur les leviers<br />
identifiés par le cadre de définition. La date<br />
de clôture des inscriptions est fixée au 14 avril<br />
<strong>2023</strong>. Les projets retenus seront valorisés dans<br />
une publication mettant en exergue les enjeux<br />
de l’adaptation à inscrire dans les documents<br />
de planification, les stratégies territoriales, les<br />
projets opérationnels ou le bâti existant. En<br />
2021, l’Alliance HQE-GBC dessine un cadre<br />
de définition de la Résilience et l’Adaptation<br />
des cadres de vie face aux conséquences du<br />
changement climatique déjà visibles et à venir.<br />
Fruit d’une réflexion multiacteurs, la publication<br />
propose un langage commun autour de cinq<br />
grands enjeux : les usages et comportements,<br />
les conditions de santé et le confort des<br />
populations, la mixité des formes urbaines, les<br />
conditions géographiques du site et du terrain,<br />
la continuité de service à travers la planification<br />
des réseaux et infrastructures. Aujourd’hui, avec<br />
cet appel à retours d’expérience, l’Alliance HQE-<br />
GBC souhaite collecter des réponses concrètes<br />
indispensables pour l’intégration des enjeux<br />
d’adaptation dans les documents de référence,<br />
les opérations et les pratiques pour le cadre bâti.<br />
L’appel à retours d’expérience HQE Performance<br />
Résilience et l’Adaptation au changement<br />
climatique pour l’environnement bâti est réalisé<br />
par l’Alliance HQE-GBC avec le soutien de<br />
l’ADEME, du Cerema, du CSTB, et de France<br />
Ville Durable.<br />
<strong>j3e</strong> <strong>900</strong> / <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 13
ACTUALITÉ<br />
Datacenter<br />
Pour un numérique responsable : lancement<br />
du concours d’économies CUBE Datacenter<br />
L<br />
’enjeu d’un numérique<br />
responsable se trouve<br />
aujourd’hui au cœur<br />
des préoccupations de<br />
l’industrie. Pour accélérer<br />
les actions de sobriété et<br />
d’économies d’énergie et<br />
mobiliser les acteurs des<br />
centres de traitement de<br />
données, datacenters et<br />
salles informatiques de<br />
toutes tailles, APL DATA<br />
CENTER, Crédit Agricole,<br />
Data4, EDF et Schneider<br />
Electric se sont réunis<br />
pour lancer un nouveau<br />
challenge d’économies<br />
d’énergie organisé<br />
par A4MT et l’IFPEB<br />
(Institut français pour la<br />
performance du bâtiment)<br />
avec le soutien de France<br />
Datacenter et du Gimelec.<br />
Cette démarche s’inscrit<br />
dans le cadre des concours<br />
CUBE, créés en France<br />
en 2013 pour le secteur<br />
du bâtiment. CUBE<br />
Datacenter vient ainsi<br />
s’ajouter à l’ensemble des<br />
concours CUBE et des<br />
ligues : CUBE Tertiaire,<br />
CUBE.S (collèges et lycées),<br />
CUBE Ecoles, C.CUBE<br />
(flottes automobiles) ou<br />
le CUBE Flex (flexibilité<br />
électrique) lancé avec RTE<br />
fin 2022. Après six saisons,<br />
ces concours CUBE ont<br />
démontré la faisabilité, la<br />
rentabilité, la pertinence<br />
et la rapidité de mise en<br />
œuvre des mesures sources<br />
d’économies d’énergie pour<br />
le secteur du bâtiment.<br />
CUBE Datacenter, annoncé<br />
en novembre 2022 lors<br />
d’une conférence de Data<br />
Center World Paris, est donc<br />
une nouvelle ligue qui vise<br />
à transposer la mécanique<br />
du challenge au secteur du<br />
numérique.<br />
Ce nouveau challenge aura<br />
pour objectif de révéler et<br />
démontrer par la preuve<br />
des démarches de sobriété<br />
exemplaires, partager des<br />
bonnes pratiques et surtout<br />
mobiliser l’ensemble<br />
de la chaîne de valeur<br />
des datacenters et des<br />
salles informatiques dans<br />
une initiative ludique et<br />
collective. Dans ce qui<br />
est devenu en 2021 le<br />
Championnat de France<br />
des économies d’énergie,<br />
tous les mois les candidats<br />
ayant réalisé les plus<br />
grandes économies<br />
d’énergie, compteur à<br />
l’appui, partageront les<br />
solutions techniques et<br />
organisationnelles mises en<br />
œuvre sur le terrain.<br />
Comme l’explique<br />
Christophe Rodriguez,<br />
directeur général de<br />
l’IFPEB : « C’est un outil<br />
efficace pour mobiliser avec<br />
un programme d’animation<br />
pour mêler actions,<br />
analyses et échanges entre<br />
participants. Et c’est un<br />
programme fédérateur,<br />
tous les candidats pouvant<br />
rejoindre un podium<br />
spécifique. » Ce concours<br />
pourrait aussi inspirer des<br />
cadres réglementaires en se<br />
nourrissant des meilleures<br />
pratiques constatées sur<br />
le terrain car ses outils,<br />
méthodes et résultats<br />
seront largement diffusés à<br />
une échelle internationale.<br />
Les inscriptions ont été<br />
ouvertes en janvier <strong>2023</strong><br />
pour les entreprises<br />
utilisatrices de services<br />
informatiques, acteurs<br />
privés, publics, acteurs de<br />
la colocation et à toutes<br />
les parties prenantes :<br />
propriétaires, utilisateurs,<br />
exploitants de centres de<br />
données. Mais pour gagner,<br />
seule la performance<br />
mesurée compte !<br />
Ce challenge des<br />
datacenters devrait avoir<br />
rapidement le même succès<br />
que les participants du<br />
Championnat 2022 des<br />
bâtiments, qui ont réalisé<br />
18,5 % d’économie en<br />
moyenne et jusqu’à plus de<br />
50 % pour les lauréats. <br />
JPB<br />
Plan sobriété<br />
Réunion du groupe de travail « Grands commerces<br />
et activités tertiaires »<br />
Dans le cadre de l’acte 2<br />
du Plan « sobriété<br />
énergétique », la ministre de<br />
la Transition énergétique,<br />
Agnès Pannier-Runacher,<br />
et la ministre déléguée<br />
chargée des Petites et<br />
Moyennes Entreprises, du<br />
Commerce, de l’Artisanat<br />
et du Tourisme, Olivia<br />
Grégoire, ont réuni<br />
le 24 février dernier<br />
les représentants des<br />
établissements recevant<br />
du public ainsi que des<br />
surfaces commerciales<br />
et tertiaires, en présence<br />
des énergéticiens et<br />
d’experts. Cette réunion a<br />
été l’occasion d’effectuer<br />
un premier bilan à la<br />
fois des consommations<br />
énergétiques et de l’effet<br />
des mesures mises en<br />
place cet hiver pour<br />
renforcer les économies<br />
d’énergie des activités et<br />
surfaces tertiaires. Cela a<br />
été tout l’objet des retours<br />
d’expérience demandés<br />
aux acteurs de la grande<br />
distribution, des centres<br />
commerciaux et d’autres<br />
surfaces tertiaires. La tenue<br />
de ce groupe de travail a<br />
été l’occasion de rappeler<br />
les enjeux singuliers liés à<br />
ces secteurs, les activités<br />
marchandes représentant<br />
près de 45 % des<br />
consommations du secteur<br />
tertiaire, soit 100 TWh<br />
(dont 30 TWh pour les<br />
grandes surfaces). Ce sont<br />
également des activités<br />
au cœur du quotidien des<br />
Français et qui peuvent<br />
permettre de faire évoluer<br />
les comportements. Dans ce<br />
cadre, il a été fait référence<br />
aux travaux menés<br />
durant l’hiver autour de<br />
l’association des enseignes<br />
de la grande distribution<br />
(Perifem), qui a organisé les<br />
discussions des grandes<br />
et moyennes surfaces,<br />
et qui a annoncé des<br />
mesures communes pour<br />
les enseignes de grande<br />
distribution, adoptées à leur<br />
tour par une quarantaine de<br />
fédérations représentatives<br />
du commerce.<br />
14 <strong>j3e</strong> <strong>900</strong> / <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr
ACTUALITÉ<br />
Solaire PV<br />
En réglant les nouvelles installations solaires BT,<br />
le réseau pourra accueillir 30 % de puissance<br />
supplémentaire sans travaux<br />
Depuis le 1 er février<br />
<strong>2023</strong>, les producteurs<br />
d’électricité dont la<br />
puissance raccordée<br />
en basse tension est<br />
inférieure à 250 kVA et qui<br />
souhaitent un nouveau<br />
raccordement doivent<br />
appliquer de nouvelles<br />
consignes de réglage<br />
de leurs onduleurs.<br />
Cette mesure permettra<br />
d’accueillir plus de 30 %<br />
de production d’électricité<br />
d’origine renouvelable<br />
supplémentaire sur<br />
le réseau électrique<br />
sans que cela<br />
nécessite de travaux<br />
complémentaires. Il s’agit<br />
d’une avancée concrète<br />
qui vise à accélérer le<br />
développement des<br />
énergies renouvelables<br />
en France. Un dispositif<br />
initié par Enedis depuis<br />
2017, avec l’appui des<br />
acteurs du secteur, dont<br />
l’association Hespul.<br />
Le photovoltaïque<br />
représentant 99 %<br />
des installations de<br />
production d’électricité<br />
raccordée en basse<br />
tension, cette évolution<br />
technique s’applique<br />
donc prioritairement à ce<br />
secteur. Les panneaux<br />
photovoltaïques<br />
produisent du courant<br />
continu : pour être<br />
raccordés au réseau, qui<br />
fonctionne en courant<br />
alternatif, il est nécessaire<br />
d’équiper l’installation<br />
d’un onduleur. Son<br />
réglage est indispensable<br />
pour une bonne insertion<br />
de la production sur les<br />
réseaux électriques.<br />
Applicable à compter<br />
du 1 er février, la nouvelle<br />
consigne de réglage<br />
des onduleurs permet<br />
d’atténuer l’impact de la<br />
production d’électricité<br />
sur le niveau de tension<br />
du réseau local et d’éviter<br />
ainsi des travaux qui<br />
peuvent, parfois, être<br />
coûteux et longs. Pour<br />
préparer cette évolution,<br />
les fabricants d’onduleurs<br />
ont été associés en amont<br />
afin d’intégrer cette<br />
nouvelle consigne dans<br />
les préréglages définis en<br />
usine pour répondre aux<br />
exigences techniques de<br />
raccordement. Ce réglage<br />
peut aussi être effectué<br />
manuellement par<br />
l’installateur. L’application<br />
de cette nouvelle modalité<br />
de réglage se fait dans<br />
le respect des conditions<br />
de l’arrêté du 9 juin 2020.<br />
Elle permettra d’intégrer<br />
plus de puissance de<br />
production renouvelable<br />
sur le réseau électrique<br />
existant, sans dégrader<br />
la qualité d’alimentation<br />
des utilisateurs et tout<br />
en limitant les travaux<br />
parfois nécessaires<br />
au raccordement des<br />
énergies décentralisées.<br />
C’est un vrai levier<br />
d’accélération<br />
pour l’intégration<br />
de la production<br />
photovoltaïque,<br />
qui concourt aux<br />
engagements du Projet<br />
industriel et humain<br />
d’Enedis 2020-2025<br />
pour la transition<br />
écologique dans les<br />
territoires.<br />
Transition énergétique<br />
IMT Mines Albi et Enedis créent une chaire<br />
pour former les ingénieurs<br />
Le 14 février dernier,<br />
IMT Mines Albi et<br />
Enedis, acteur majeur<br />
du secteur énergétique,<br />
ont concrétisé le<br />
démarrage de la Chaire<br />
d’enseignement DIGITE,<br />
« DIGItalisation pour la<br />
Transition Énergétique ».<br />
L’engagement d’Enedis<br />
au côté d’IMT Mines<br />
Albi s’inscrit dans<br />
une démarche de<br />
développement des<br />
compétences sur<br />
la thématique de la<br />
transition énergétique<br />
et de la transformation<br />
digitale du réseau de<br />
distribution électrique.<br />
IMT Mines Albi<br />
y contribue par<br />
ses compétences<br />
scientifiques et<br />
technologiques déployées<br />
dans deux parcours<br />
spécialisés du cursus<br />
ingénieur, « Énergie et<br />
transition numérique »<br />
et « Génie des systèmes<br />
d’information ». L’alliance<br />
de ces expertises,<br />
opérationnelles d’une<br />
part, et académiques<br />
de l’autre, permettra de<br />
former des ingénieurs à<br />
maîtriser et développer<br />
la transition numérique<br />
pour répondre aux<br />
enjeux de la transition<br />
énergétique. IMT Mines<br />
Albi ambitionne de se<br />
positionner parmi les<br />
établissements leaders<br />
de la formation sur cette<br />
thématique. Première<br />
chaire d’enseignement<br />
créée par IMT Mines<br />
Albi, la Chaire DIGITE<br />
se caractérise par ses<br />
apports très concrets à<br />
la transition écologique<br />
et plus spécifiquement<br />
énergétique. Former des<br />
ingénieurs capables de<br />
maîtriser et de développer<br />
la digitalisation au<br />
service de la transition<br />
énergétique, tel est<br />
l’objectif de la Chaire<br />
DIGITE. À terme, ces<br />
parcours spécialisés<br />
s’enrichiront d’une<br />
formation spécifiquement<br />
dédiée à la thématique<br />
de la « digitalisation du<br />
réseau de distribution<br />
électrique ».<br />
<strong>j3e</strong> <strong>900</strong> / <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 15
ACTUALITÉ<br />
Bâtiment durable<br />
Nouveaux référentiels pour la certification HQE<br />
pour l’international<br />
CERQUAL Qualitel<br />
Certification et<br />
Certivea présentent les<br />
nouveaux référentiels<br />
de certification<br />
HQE applicables à<br />
l’international : HQE<br />
Residential pour le<br />
résidentiel collectif et<br />
individuel groupé, HQE<br />
Building (HQE Bâtiment)<br />
et HQE Sustainable<br />
Building (HQE bâtiment<br />
durable) pour le<br />
tertiaire. Applicables<br />
pour la construction,<br />
la rénovation et<br />
l’exploitation des<br />
bâtiments durables, ces<br />
référentiels sont dès<br />
aujourd’hui disponibles<br />
pour les acteurs de<br />
l’immobilier et de la<br />
construction dans le<br />
monde entier. L’enjeu<br />
est d’améliorer et de<br />
valoriser les performances<br />
environnementales,<br />
sociétales et économiques<br />
des bâtiments, dans le<br />
respect et la prise en<br />
compte des spécificités<br />
de chaque territoire. Les<br />
nouveaux référentiels<br />
de certification HQE<br />
Residential, HQE Building<br />
et HQE Sustainable<br />
Building, dédiés aux<br />
acteurs intervenant<br />
à l’international,<br />
permettent de répondre<br />
aux thématiques phares<br />
du bâtiment durable<br />
d’aujourd’hui : efficacité<br />
énergétique, bas<br />
carbone, adaptation au<br />
changement climatique,<br />
eau, biodiversité,<br />
économie circulaire. Ils<br />
améliorent également<br />
la qualité de vie des<br />
utilisateurs avec des<br />
exigences sur la santé,<br />
le confort et les services.<br />
Dans cette même optique,<br />
ils ont été conçus en<br />
lien avec les Objectifs<br />
de développement<br />
durable de l’ONU, et<br />
permettent de répondre<br />
à dix d’entre eux. Les<br />
nouveaux référentiels<br />
accompagnent les<br />
acteurs de l’immobilier<br />
dans leurs réponses<br />
aux grandes politiques<br />
publiques internationales,<br />
par exemple, sur le plan<br />
européen, celle de la<br />
« Taxonomie verte ». Des<br />
correspondances ont été<br />
intégrées aux nouveaux<br />
référentiels et un profil<br />
ou une attestation<br />
« Taxonomie verte » est<br />
proposé aux acteurs pour<br />
répondre plus facilement<br />
à cette nouvelle directive<br />
européenne et s’assurer<br />
de leur conformité en la<br />
matière.<br />
Formation<br />
Hager explore dévoile sa nouvelle offre dédiée<br />
aux professionnels de la filière électrique<br />
Hager explore,<br />
organisme de<br />
formation du Groupe<br />
Hager, présente sa<br />
nouvelle offre pour<br />
accompagner plus<br />
étroitement les<br />
professionnels de la filière<br />
électrique dans leur<br />
montée en compétences.<br />
Dans ce nouveau<br />
catalogue, l’intégralité<br />
des formations a été<br />
retravaillée pour mieux<br />
répondre aux besoins<br />
des professionnels<br />
face aux enjeux de leur<br />
secteur en matière de<br />
transition énergétique,<br />
de développement<br />
respectueux de<br />
l’environnement et de<br />
digitalisation. Fidèle à<br />
la philosophie d’Hager<br />
explore, cette nouvelle<br />
mouture propose des<br />
modalités de formation<br />
et des méthodes<br />
pédagogiques toujours<br />
mieux adaptées aux<br />
attentes des futurs<br />
stagiaires.<br />
Dans un monde où les<br />
exigences de qualité, de<br />
réactivité et d’innovation<br />
sont de plus en plus<br />
fortes, la formation<br />
s’impose comme un<br />
élément indispensable<br />
pour faciliter la<br />
gestion des carrières<br />
professionnelles, anticiper<br />
les évolutions des métiers<br />
et des organisations.<br />
Ainsi, l’offre d’Hager<br />
explore s’articule autour<br />
de deux axes. D’une part<br />
les formations « Cœur de<br />
métier » centrées sur les<br />
bases élémentaires du<br />
métier, pour valoriser le<br />
savoir-faire et assurer la<br />
performance économique<br />
des entreprises de la<br />
filière : réglementation,<br />
habitat, tertiaire… D’autre<br />
part les formations<br />
« Valeur de métier »<br />
dédiées à l’acquisition de<br />
nouvelles compétences<br />
sur des thématiques<br />
d’avenir, pour aider<br />
les professionnels à<br />
développer leur activité<br />
et se démarquer sur<br />
leur secteur : maison<br />
connectée, sécurité,<br />
bâtiments connectés KNX,<br />
management de l’énergie,<br />
e-mobilité… Au travers<br />
de ses 50 formations,<br />
Hager explore s’adresse<br />
à la majorité des métiers<br />
de la filière : artisans<br />
électriciens, chefs<br />
d’entreprise, personnel de<br />
la distribution, fédérations<br />
professionnelles,<br />
enseignement, bureaux<br />
d’études, etc.<br />
16 <strong>j3e</strong> <strong>900</strong> / <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr
ACTUALITÉ<br />
Géothermie<br />
Le gouvernement présente un plan d’action<br />
pour accélérer le déploiement<br />
Dans le cadre du plan<br />
d’accélération des<br />
énergies renouvelables,<br />
Agnès Pannier-Runacher,<br />
ministre de la Transition<br />
énergétique, a présenté<br />
le 2 février dernier, aux<br />
côtés de François Bayrou,<br />
haut-commissaire au<br />
Plan, le plan d’action<br />
du gouvernement pour<br />
accélérer le déploiement<br />
de la géothermie. En<br />
France, la chaleur<br />
représente 50 % de notre<br />
consommation d’énergie<br />
et reste majoritairement<br />
produite par des<br />
énergies d’origine fossile<br />
importées. En effet, les<br />
solutions géothermiques,<br />
qui constituent une<br />
source de chaleur<br />
naturelle inépuisable<br />
liée au fonctionnement<br />
géologique de la<br />
Terre, ne représentent<br />
aujourd’hui que 1 % de<br />
cette consommation. Le<br />
développement de la<br />
chaleur issue d’énergies<br />
renouvelables fait donc<br />
partie des leviers pour<br />
réduire les émissions<br />
de CO 2<br />
et atteindre la<br />
neutralité carbone à<br />
horizon 2050. Ce plan<br />
comporte six grands<br />
axes et une quinzaine<br />
d’actions, qui visent à<br />
structurer la filière et<br />
renforcer sa capacité de<br />
production et de forage,<br />
développer l’offre de<br />
formations, accompagner<br />
les porteurs de projets et<br />
les usagers, notamment<br />
financièrement,<br />
sensibiliser les acteurs<br />
locaux, simplifier<br />
la réglementation<br />
et améliorer notre<br />
connaissance du sous-sol.<br />
Le plan a également pour<br />
ambition d’augmenter<br />
de 40 % le nombre de<br />
projets de géothermie<br />
profonde lancés d’ici<br />
2030 et de doubler le<br />
nombre d’installations<br />
de pompes à chaleur<br />
géothermique chez les<br />
particuliers d’ici 2025.<br />
Pour inciter les Français à<br />
recourir à la géothermie,<br />
l’aide pour toute<br />
installation d’une pompe<br />
à chaleur géothermique<br />
en remplacement<br />
d’une vieille chaudière<br />
thermique sera portée à<br />
5 000 euros, quel que soit<br />
le niveau de revenu dès<br />
mars <strong>2023</strong>. En cumulant<br />
ce « coup de pouce »<br />
aux autres dispositifs<br />
de soutien, jusqu’à<br />
90 % du coût total de<br />
l’installation pourra être<br />
pris en charge par l’État<br />
pour les ménages les plus<br />
modestes.<br />
Régulation<br />
L’application « Mobile Building Services » lauréate<br />
du Prix de l’innovation de l’AICVF<br />
Le 12 janvier dernier,<br />
à l’occasion du<br />
colloque d’hiver de<br />
l’AICVF (Association des<br />
ingénieurs et techniciens<br />
en climatique, ventilation<br />
et froid) l’application<br />
« Mobile Building<br />
Services » a reçu un Prix<br />
de l’innovation. Le prix<br />
a été remis à Prudence<br />
Soto, directrice générale<br />
de Sauter Régulation.<br />
L’application « Mobile<br />
Building Services »<br />
combine une application<br />
« Smart Home » à un<br />
système d’automatisation<br />
des bâtiments. Elle est<br />
destinée aux résidents<br />
et aux gestionnaires<br />
immobiliers. Les occupants<br />
de salles de réunion, de<br />
bureaux, d’appartements<br />
ou de chambres d’hôtel<br />
peuvent commander<br />
individuellement le<br />
chauffage, la climatisation,<br />
l’éclairage et les stores,<br />
ou encore réserver des<br />
bureaux et des places<br />
de parking. L’application<br />
connectée au Cloud Sauter<br />
s’utilise en local ou à<br />
distance. Les données<br />
transmises par les capteurs<br />
sont intégrées dans le<br />
logiciel Sauter Vision<br />
Center, qui donne aux<br />
gestionnaires immobiliers<br />
une vue d’ensemble des<br />
consommations d’énergie<br />
pour une optimisation des<br />
coûts et de la maintenance.<br />
De gauche à droite : Michel Duclos, ancien président AICVF, Prudence<br />
Soto, directrice générale Sauter, Paul Brejon, président de la commission<br />
des prix AICVF.<br />
<strong>j3e</strong> <strong>900</strong> / <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 17
ACTUALITÉ<br />
Énergies renouvelables<br />
Baromètre Qualit’EnR en <strong>2023</strong> : « Les Français et<br />
les EnR : quelles perspectives face à la crise ? »<br />
Qualit’EnR,<br />
l’organisme de<br />
qualification leader des<br />
énergies renouvelables<br />
(EnR) du bâtiment,<br />
publie aujourd’hui la<br />
12 e édition du baromètre<br />
« Les Français et les<br />
énergies renouvelables :<br />
quelles perspectives<br />
face à la crise ? », en<br />
partenariat avec l’institut<br />
OpinionWay. Cette<br />
année, Qualit’EnR a<br />
souhaité proposer un<br />
éclairage spécifique sur<br />
la perception de la crise<br />
énergétique, des EnR<br />
et du pouvoir d’achat<br />
des Français. Plus de<br />
2 800 interviews ont<br />
été menées auprès des<br />
Français afin de disposer<br />
de résultats suffisants<br />
pour analyser l’évolution<br />
des comportements et<br />
opinions concernant la<br />
rénovation énergétique de<br />
leur foyer, leur confiance<br />
dans les solutions<br />
de chauffage, d’eau<br />
chaude et d’électricité<br />
utilisant les énergies<br />
renouvelables, leur<br />
connaissance des réseaux<br />
professionnels et labels<br />
de qualité. Il en ressort<br />
qu’une culture de la<br />
sobriété énergétique,<br />
de la consommation<br />
raisonnée est en train<br />
d’émerger chez les<br />
Français qui agissent<br />
par la force des choses.<br />
Cette culture passe<br />
par des écogestes et<br />
par un mix énergétique<br />
intégrant les énergies<br />
renouvelables. Mais les<br />
Français souhaitent s’y<br />
retrouver financièrement<br />
et demeurent<br />
pragmatiques. Pour cette<br />
édition du baromètre,<br />
2 806 personnes de 18 ans<br />
et plus ont été interrogées<br />
par questionnaire selon<br />
la méthode des quotas<br />
et une approche par<br />
région. 45 % des Français<br />
sont inquiets de leur<br />
capacité à faire face à<br />
la hausse des factures<br />
de chauffage, d’eau<br />
chaude et d’électricité et<br />
11 % sont très inquiets<br />
de leur capacité à gérer<br />
l’augmentation – les foyers<br />
avec personnes à charge<br />
(35-65 ans), la région<br />
Bourgogne-Franche-<br />
Comté. A contrario, 55 %<br />
se déclarent confiants<br />
et 12 % très confiants<br />
dans leur capacité à<br />
gérer l’augmentation des<br />
factures, notamment les<br />
jeunes, les seniors, les<br />
hommes, les régions PACA<br />
et Île-de-France. Face à la<br />
crise, 55 % des Français<br />
s’estiment incapables<br />
d’estimer la hausse de<br />
leur facture énergétique<br />
cette année. Sur les 45 %<br />
qui s’estiment en capacité<br />
de l’évaluer, 26 % pensent<br />
que l’augmentation sera<br />
supérieure à 500 € – parmi<br />
eux, les jeunes et les<br />
seniors, les CSP+ et les<br />
inactifs. 14 % des Français<br />
estiment que les factures<br />
n’augmenteront pas (les<br />
femmes, les 18-24 ans).<br />
Pour faire baisser les<br />
factures, les Français se<br />
montrent pragmatiques et<br />
pratiquent les écogestes :<br />
96 % déclarent avoir<br />
pris des mesures pour<br />
réduire leurs dépenses<br />
énergétiques. Ainsi,<br />
92 % privilégient les<br />
programmes éco,<br />
90 % économisent<br />
l’eau chaude, 89 %<br />
diminuent sensiblement<br />
la température de leur<br />
chauffage (notamment en<br />
Bretagne), 89 % repoussent<br />
la date d’allumage de<br />
leur chauffage. Dans<br />
ce contexte, 30 % des<br />
Français se renseignent<br />
sur les solutions EnR pour<br />
le chauffage, l’électricité<br />
ou l’eau chaude et 36 %<br />
l’envisagent. Pour 82 %<br />
des Français, l’efficacité<br />
énergétique passe par<br />
un mix associant EnR et<br />
énergies conventionnelles<br />
(+2 points/moyenne<br />
nationale = n° 1 en<br />
France). Dans ce<br />
contexte, 98 % des<br />
Français soutiennent le<br />
développement des filières<br />
EnR pour le chauffage,<br />
l’eau chaude et l’électricité<br />
(+1 point/2022 = retour<br />
au niveau record d’avant-<br />
COVID). Notamment<br />
le solaire thermique<br />
(86 %, +1 point/2022),<br />
l’hydraulique (84 %) et les<br />
panneaux photovoltaïques<br />
(83 %, +2 points/2022).<br />
À noter que la filière<br />
nucléaire connaît un<br />
soutien grandissant (65 %,<br />
+5 points/2022). Pour 88 %<br />
des Français, les énergies<br />
renouvelables sont chères.<br />
Retrouvez l’étude en<br />
intégralité sur le site :<br />
www.qualit-enr.org <br />
18 <strong>j3e</strong> <strong>900</strong> / <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr
AGENDA<br />
14 au 17 mars<br />
21 au 23 mars<br />
28 et 29 mars<br />
4 au 6 avril<br />
MIPIM<br />
Palais des Festivals,<br />
Cannes<br />
Le Mipim est le salon de<br />
l’immobilier numéro 1 pour<br />
découvrir de nouvelles<br />
opportunités et rencontrer<br />
des acteurs internationaux de<br />
premier plan. Un programme<br />
complet de conférences où<br />
des experts partageront leur<br />
éclairage sur les secteurs clés<br />
et les dernières tendances de<br />
l’immobilier. Une plateforme<br />
exclusive permettant aux<br />
participants de développer<br />
leur réseau et nouer des<br />
partenariats et des relations<br />
commerciales à travers des<br />
événements dédiés.<br />
Contacts/informations<br />
www.mipim.com<br />
BEPOSITIVE<br />
Lyon Eurexpo<br />
À l’heure du défi climatique,<br />
les filières de l’énergie et<br />
du bâtiment vivent une<br />
révolution. Boostées par les<br />
engagements européens<br />
et les réglementations<br />
environnementales, elles<br />
doivent aussi s’adapter à<br />
des contextes incertains.<br />
Plus que jamais, la sobriété<br />
énergétique, les énergies<br />
renouvelables, le numérique<br />
et l’innovation sont au cœur<br />
de la trajectoire à suivre<br />
pour une gestion optimisée<br />
et responsable de l’énergie.<br />
Contacts/informations<br />
www.bepositive-events.com<br />
PASSI’BAT<br />
Pavillon Baltard,<br />
Nogent-sur-Marne<br />
L’équipe Passi’bat a prévu<br />
un contenu pointu au<br />
travers de thématiques<br />
techniques associées à<br />
des retours d’expériences<br />
concrets. Ces conférences<br />
seront une fois encore<br />
le reflet des avancées<br />
du secteur ainsi que de<br />
l’expérience acquise par<br />
les professionnels sur le<br />
terrain. Une trentaine de<br />
sujets seront abordés par<br />
des experts français et<br />
internationaux.<br />
Contacts/informations<br />
www.passibat.fr<br />
LE SALON DE<br />
L’ENVIRONNEMENT DE<br />
TRAVAIL & DES ACHATS<br />
Paris Expo,<br />
porte de Versailles<br />
Le Salon de l’environnement<br />
de travail & des achats (SETA)<br />
présente les acteurs des<br />
marchés liés aux services aux<br />
collaborateurs, aux moyens<br />
qui sont mis à leur disposition<br />
et à l’exploitation technique<br />
du bâtiment, tout en abordant<br />
les sujets d’actualité par le<br />
biais de conférences et de<br />
workshops. La manifestation<br />
apporte des solutions et<br />
des innovations, dans cette<br />
période où l’environnement<br />
de travail et les achats sont<br />
plus que jamais des fonctions<br />
stratégiques.<br />
Contacts/informations<br />
www.salon-environnementde-travail-achats.fr<br />
5 et 6 avril<br />
19 et 20 avril 23 au 25 mai 14 au 16 juin<br />
BIM WORLD<br />
Paris Expo,<br />
porte de Versailles<br />
Depuis 2015, BIM World<br />
est le rendez-vous<br />
incontournable des<br />
professionnels et des<br />
collectivités pour les<br />
usages du BIM et du<br />
numérique au service de la<br />
construction, de l’immobilier<br />
et de l’aménagement<br />
urbain. Destinées aux<br />
TPE comme aux grandes<br />
entreprises, aux donneurs<br />
d’ordres publics et<br />
privés, l’exposition et les<br />
conférences BIM World<br />
offrent une vitrine des<br />
meilleures solutions et des<br />
meilleures pratiques pour<br />
relever ces défis.<br />
Contacts/informations<br />
www.bim-w.com<br />
CLOUD DATACENTER<br />
+INFRA<br />
Paris Expo,<br />
porte de Versailles, Hall 5.1<br />
Professionnels des<br />
infrastructures, de<br />
la conception et de<br />
l’exploitation de services<br />
distribués, venez échanger<br />
sur vos défis et projets en<br />
cours. En débattant avec<br />
les acteurs de l’industrie,<br />
vous témoignez des<br />
transformations de votre<br />
écosystème, de votre<br />
environnement et pointez<br />
les compétences et priorités<br />
pour atteindre vos objectifs.<br />
L’événement est composé<br />
d’un Symposium pour<br />
présenter vos solutions<br />
auprès d’experts, d’une<br />
exposition et de rendezvous<br />
business.<br />
Contacts/informations<br />
www.datacenter-cloud.com<br />
SANTEXPO<br />
Paris Expo,<br />
porte de Versailles, Hall 1<br />
SantExpo est l’événement<br />
leader français de la<br />
Fédération hospitalière<br />
de France, qui rassemble<br />
chaque année tous les<br />
décideurs et professionnels<br />
de santé impliqués dans le<br />
management, la gestion,<br />
le numérique, le parcours<br />
de soin, l’expérience<br />
patient, l’équipement, les<br />
matériels, la construction<br />
et la transformation<br />
des établissements de<br />
santé. Pour cette édition,<br />
30 000 visiteurs et<br />
600 exposants attendus et<br />
300 conférences prévues<br />
autour du thème : la santé<br />
au cœur de la démocratie.<br />
Contacts/informations<br />
www.santexpo.com<br />
CONGRÈS IHF<br />
Palais des Congrès, Paris<br />
La 63 e édition des journées<br />
d’étude et de formation des<br />
ingénieurs hospitaliers de<br />
France (IHF) se dérouleront<br />
concomitamment avec la<br />
10 e Conférence européenne<br />
de l’ingénierie hospitalière<br />
- également portée par<br />
IHF - dans le cadre du<br />
Groupe Europe de la<br />
Fédération internationale<br />
de l’ingénierie hospitalière<br />
(IFHE EU). Dans un<br />
contexte d’évolution des<br />
Établissements de santé<br />
en Europe confrontés à de<br />
multiples défis, le Congrès<br />
IHF se place au cœur de ce<br />
ces enjeux.<br />
Contacts/informations<br />
www.eche-paris<strong>2023</strong>.com<br />
<strong>j3e</strong> <strong>900</strong> / <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 19
20 <strong>j3e</strong> <strong>900</strong> / <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr<br />
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . … …<br />
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LE POINT SUR...<br />
SÉCURITÉ<br />
Protéger l’éclairage public<br />
contre les surtensions<br />
Sur le territoire français, la foudre frappe entre 1 et 2 millions de coups par<br />
an, avec des disparités importantes selon les régions. Les installations<br />
d’éclairage public sont particulièrement vulnérables en raison de leur<br />
localisation extérieure et de la hauteur d’installation des candélabres, mais<br />
aussi du réseau nécessaire à l’alimentation de l’ensemble de l’installation.<br />
La technologie led, devenue aujourd’hui la norme, présente de nombreux<br />
atouts de consommation énergétique et de durée de vie notamment, mais<br />
se révèle plus sensible et beaucoup plus vulnérable aux surtensions que les<br />
technologies précédentes. Une protection adaptée contre les surtensions est<br />
donc essentielle.<br />
© Citel<br />
Avec 9,5 millions de points<br />
lumineux en France, l’éclairage<br />
public a une fonction<br />
de confort et de décoration, mais son<br />
objectif principal reste la sécurité des<br />
villes à la tombée du jour. La continuité<br />
de service est donc une contrainte forte<br />
et il convient de protéger au mieux les<br />
installations pour éviter les dysfonctionnements<br />
ou l’extinction.<br />
L’éclairage urbain passe<br />
progressivement à la led<br />
Auparavant, la technologie prioritaire<br />
était les lampes à décharge<br />
iodure métallique, généralisée dans<br />
les années 1990 et prenant la suite des<br />
lampes à sodium haute pression. Les<br />
Eddy Godefroy, directeur de produits<br />
chez Citel.<br />
© Citel<br />
luminaires à iodure métallique, qui<br />
équipent encore une grande partie du<br />
parc, se distinguent par leur robustesse<br />
et leur tenue aux variations de<br />
tension. Ces solutions d’éclairage sont<br />
progressivement remplacées par des<br />
luminaires à led, qui consomment en<br />
moyenne entre 60 et 90 % de moins,<br />
avec une durée de vie de l’ordre de<br />
25 000 heures, contre 15 000 pour les<br />
technologies précédentes.<br />
Mais si la led présente des avantages<br />
indéniables, cette technologie est<br />
beaucoup plus sensible en raison de sa<br />
composition, comme l’explique Eddy<br />
Godefroy, directeur de produits chez<br />
Citel : « Les lampes à décharge étaient<br />
connues pour leur robustesse. Les led<br />
sont plus sensibles, car elles contiennent<br />
des composants électroniques, notamment<br />
des drivers et des circuits de led.<br />
Lors de nos phases de test, nous constatons<br />
très clairement l’influence des<br />
variations de tension sur les drivers<br />
et les circuits de led. Pour les lampes<br />
à décharge, les variations de tension<br />
n’avaient presque pas de conséquences<br />
sur leur fonctionnement. »<br />
Ces caractéristiques de la led nécessitent<br />
de protéger les sources différemment,<br />
explique Florent Ivankovics,<br />
Surge Protection Business Development<br />
France chez Mersen : « Les<br />
Denis Marquet, responsable marketing de<br />
l’offre Parafoudres, Schneider Electric.<br />
sources led sont dotées de cartes électroniques<br />
très sensibles, qu’il faut impérativement<br />
protéger avec des parasurtenseurs<br />
pour minimiser les pics d’énergie<br />
sur le driver led. »<br />
Des installations soumises<br />
à de nombreuses contraintes<br />
Au-delà de la technologie d’éclairage<br />
utilisée, les installations d’éclairage<br />
extérieures sont soumises à des environnements<br />
contraignants, qui rendent<br />
les systèmes vulnérables, précise Denis<br />
Marquet, responsable marketing de<br />
l’offre Parafoudres, Schneider Electric :<br />
« Dans une installation électrique quelle<br />
qu’elle soit, il faut prendre en compte son<br />
environnement. L’éclairage public, par<br />
© Schneider Electric<br />
22 <strong>j3e</strong> <strong>900</strong> / <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr
LE POINT SUR...<br />
Florent Martin, expert technique<br />
chez Schneider Electric et membre du<br />
comité normatif IEC et de l’Association<br />
Protection Foudre.<br />
© Schneider Electric<br />
© Schneider Electric<br />
son implantation extérieure et en hauteur,<br />
parfois dépassant les 10 mètres, est<br />
particulièrement exposé aux aléas. »<br />
En effet, au-delà des intempéries éventuelles,<br />
les variations et perturbations<br />
électriques sur le réseau d’éclairage<br />
urbain sont monnaie courante et de<br />
diverses natures, note Florent Martin,<br />
expert technique chez Schneider Electric<br />
et membre du comité normatif IEC<br />
et de l’Association Protection Foudre :<br />
« Les risques sont de deux natures principales<br />
: les surtensions liées au réseau, avec<br />
des remontées de courant par les câbles<br />
et les tableaux, et les impacts de foudre<br />
à proximité, qui risquent d’endommager<br />
...<br />
Schéma de protection d’une installation<br />
d’éclairage extérieure led : des dispositifs<br />
de protection contre les surtensions sont<br />
installés dans le tableau principal des<br />
lampadaires et dans la boîte de jonction<br />
située au bas des candélabres.<br />
<strong>j3e</strong> <strong>900</strong> / <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 23
LE POINT SUR...<br />
© Schneider Electric<br />
Schéma de l’architecture réseau pour la protection des installations d’éclairage extérieures à led.<br />
Florent Ivankovics, Surge Protection<br />
Business Development France chez Mersen.<br />
© Mersen<br />
...<br />
directement les équipements. » En plus<br />
de ces perturbations, un autre danger<br />
guette ces installations souvent<br />
anciennes, estime Eddy Godefroy :<br />
« Les installations d’éclairage public,<br />
bien qu’ayant fait l’objet de rénovations<br />
ou de changement de sources, sont souvent<br />
anciennes. Le risque de rupture de<br />
neutre, c’est-à-dire la montée en potentiel<br />
d’une phase par rapport aux autres, est<br />
donc élevé. Enfin, les décharges électrostatiques<br />
constituent une autre source de<br />
perturbations potentielles. »<br />
Trois risques principaux<br />
en cas de surtensions<br />
En cas de surtensions sur le réseau, le<br />
premier risque est la réduction de la<br />
durée de vie des équipements. En effet,<br />
si la tension augmente brutalement,<br />
l’intensité augmentera elle aussi. Cela<br />
a pour conséquence de démultiplier<br />
l’effet Joule, ce qui entraîne un échauffement<br />
des équipements électriques.<br />
Il convient de se prémunir contre les<br />
variations de tension, fait remarquer<br />
Eddy Godefroy : « L’un des avantages<br />
de la led est sa durée de vie. Si la led est<br />
grillée ou vieillie prématurément par<br />
des surtensions, on perd alors cet avantage.<br />
» De plus, si des produits sont grillés,<br />
cela peut avoir des conséquences<br />
sur l’installation dans son ensemble,<br />
comme le précise Florent Ivankovics :<br />
« L’architecture du réseau peut occasionner<br />
des dysfonctionnements sur<br />
d’autres luminaires de l’installation. »<br />
Par ailleurs, les dysfonctionnements<br />
sur l’installation entraînent des actions<br />
de maintenance, qui ne sont pas si<br />
aisées pour les installations d’éclairage<br />
public. « Les coûts de maintenance pour<br />
les installations d’éclairage urbain ne<br />
sont pas négligeables, avec la contrainte<br />
d’utiliser des nacelles pour remplacer<br />
la source et un travail en hauteur<br />
pour les opérateurs », souligne Florent<br />
Ivankovics.<br />
Ensuite, comme nous l’évoquions, en<br />
cas de coupure de l’installation, cela<br />
présente un risque pour la sécurité<br />
des personnes, juge Florent Martin :<br />
« L’éclairage public a une fonction de<br />
sécurité et la continuité de service de ces<br />
installations est essentielle. » La protection<br />
contre les surtensions est le seul<br />
© Schneider Electric<br />
Parafoudre de type 2 iQuick PRD40r de<br />
la gamme Acti9 de Schneider Electric,<br />
parafoudre 3P+N avec report signalisation.<br />
© Citel<br />
Citel a développé un produit à intégrer dans les<br />
lanternes de classe 2, qui ne disposent pas de<br />
connexion à la terre : le MLPC-VG2-230L-R.<br />
© Citel<br />
Pour une<br />
intégration en<br />
bas de poteau,<br />
le parafoudre<br />
DLPM1-230L<br />
de Citel est le<br />
plus adapté.<br />
24 <strong>j3e</strong> <strong>900</strong> / <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr
LE POINT SUR...<br />
© Mersen<br />
Protection dans le tableau d’éclairage : bien que nécessaire, elle est insuffisante seule, car les surtensions peuvent également être induites dans<br />
les câbles longs. La protection finale doit donc toujours être placée aussi près que possible de l’équipement à protéger .<br />
moyen de se prémunir contre une coupure<br />
indésirée de l’éclairage nocturne.<br />
Selon un sondage Ipsos, 91 % des Français<br />
soulignent le rôle de l’éclairage<br />
« pour renforcer les conditions de sécurité<br />
le soir et la nuit ».<br />
Enfin, le troisième risque concerne<br />
d’éventuels dommages corporels sur<br />
des personnes se trouvant à proximité<br />
du luminaire, en cas de foudroiement<br />
direct.<br />
Protéger efficacement les installations<br />
contre les surtensions<br />
La norme NF C15-100 privilégie la<br />
protection des surtensions après avoir<br />
effectué une analyse de risque foudre.<br />
Florent Martin explique : « La réglementation<br />
est en cours de révision pour<br />
nous mettre en conformité avec les règles<br />
internationales. »<br />
La norme NF C17-200, qui régit l’éclairage<br />
public en France, prévoit la notion<br />
de continuité de service. Il est donc<br />
essentiel de protéger les led pour diminuer<br />
les risques, estime Florent Martin :<br />
« La protection en cascade, avec l’installation<br />
de parafoudres en série pour filtrer<br />
les surtensions, est la réponse la plus pertinente<br />
pour réduire les risques. »<br />
Pour assurer une protection optimale,<br />
plusieurs niveaux de protection sont<br />
nécessaires pour dissiper le courant<br />
« en cascade », avec l’intégration de<br />
...<br />
<strong>j3e</strong> <strong>900</strong> / <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 25
LE POINT SUR...<br />
...<br />
© Mersen<br />
© Mersen<br />
La gamme POP+SPD développée<br />
par Mersen doit être installée dans le<br />
tableau d’éclairage.<br />
Les parafoudres de<br />
la gamme STM SF<br />
sont à installer<br />
dans le coffret de<br />
raccordement ou<br />
logette de bas de<br />
poteau.<br />
parafoudres placés à des points précis<br />
de l’installation. « Les parafoudres protègent<br />
les installations contre les surtensions<br />
liées à la foudre et les surtensions<br />
de manœuvre », précise Eddy Godefroy.<br />
Globalement, selon Florent Martin, les<br />
règles de l’art prévoient trois niveaux<br />
de protection : « Il faut un parafoudre<br />
à l’entrée de l’installation, un autre au<br />
niveau du tableau électrique et un dernier<br />
au plus près de la charge, dans le<br />
candélabre. »<br />
Trois niveaux de protection sont<br />
donc nécessaires pour les installations<br />
d’éclairage extérieur, et les produits installés<br />
dépendent de plusieurs facteurs,<br />
notamment la longueur de câble, précise<br />
Denis Marquet : « La protection d’un<br />
parafoudre est optimale pour 10 mètres<br />
de câble ». La typologie de l’installation<br />
est également importante, explique Florent<br />
Martin : « Pour un éclairage public<br />
en ville, il faut un parafoudre de type 1<br />
dans le tableau, un autre parafoudre de<br />
type 1 dans le candélabre et un parafoudre<br />
de type 3 situé à proximité de<br />
la source. Dans les zones à haut niveau<br />
kéraunique, il convient d’intégrer des<br />
parafoudres de type 1+2 dans le tableau<br />
et en pied de mât, et un parafoudre de<br />
type 2+3 à proximité de la led. »<br />
Et chaque parafoudre a sa fonction<br />
bien précise, détaille Eddy Godefroy :<br />
« Un parafoudre dans l’armoire de rue<br />
permet de protéger le réseau contre les<br />
surtensions. Cette protection est complétée<br />
par des parafoudres pour chaque<br />
point lumineux pour protéger les sources<br />
et ses composants électroniques sensibles.<br />
En France, l’intégration des parafoudres<br />
se fait dans la logette en bas de poteau. »<br />
En plus de ces différents niveaux de<br />
protection, pour Florent Martin, il faut<br />
s’assurer à tout moment du bon fonctionnement<br />
de l’installation de protection<br />
foudre : « Tous les parafoudres<br />
équipés de contact auxiliaire peuvent<br />
être raccordés à une alarme, un voyant,<br />
ou une supervision. Il est essentiel de<br />
monitorer les parafoudres pour pouvoir<br />
agir rapidement en cas de dysfonctionnement.<br />
»<br />
Des technologies adaptées<br />
aux différentes contraintes<br />
Certaines règles ont obligé les fabricants<br />
de solutions de protection contre<br />
la foudre à innover pour répondre au<br />
mieux aux contraintes des installations.<br />
C’est le cas de Citel, avec la technologie<br />
VG, comme nous l’explique Eddy<br />
Godefroy : « Pour une protection optimale,<br />
il faut une certaine distance entre<br />
le parafoudre et la source. Entre 7 et<br />
8 mètres séparent la logette et la source, ce<br />
qui permet une protection efficace. Pour<br />
des distances plus courtes, la technologie<br />
VG est nécessaire. » Citel a développé<br />
une autre technologie, visant à préserver<br />
le réseau d’éclairage urbain en cas<br />
de surtensions, décrit Eddy Godefroy :<br />
« La coupure de ligne en fin de vie permet<br />
d’éteindre le point lumineux lorsque<br />
le parafoudre arrive en fin de vie et préserve<br />
tous les points lumineux. La version<br />
DLPM est dotée d’une signalisation<br />
mécanique qui ne dépend pas de l’alimentation<br />
et passe du vert au rouge dans<br />
la logette pour les luminaires en défaut. »<br />
Pour apporter de la flexibilité et plus de<br />
sécurité aux installations, Mersen s’est<br />
La gamme STL de Mersen<br />
est intégrée directement<br />
aux luminaires.<br />
© Mersen<br />
attelé au développement d’une solution<br />
adaptée à la protection des armoires<br />
électriques, confie Florent Ivankovics :<br />
« Concernant la protection dans l’armoire,<br />
la technologie POP, un parafoudre<br />
muni d’un enclencheur qui permet de<br />
couper et de réenclencher le tableau selon<br />
la variation de tension, le temps que le<br />
POP dissipe les doutes. La fonction POP<br />
découle d’une innovation initialement<br />
développée par Mersen pour le réseau<br />
espagnol, doté d’une moins bonne qualité<br />
d’énergie qu’en France. »<br />
Les micro-parafoudres intégrés<br />
En complément des deux niveaux de<br />
protection essentiels, dans le tableau<br />
électrique et dans la logette du candélabre,<br />
le troisième niveau, intégré<br />
directement dans les produits d’éclairage,<br />
apporte une protection supplémentaire,<br />
ajoute Florent Ivankovics :<br />
« Chaque parafoudre a un niveau de<br />
robustesse bien défini. La configuration<br />
en cascade va du plus robuste au plus<br />
faible. Le plus faible se trouve donc dans<br />
la tête du luminaire et permet de réduire<br />
le pic de tension déjà atténué au fil des<br />
passages. Il faut conserver au moins deux<br />
étapes de protection pour optimiser la<br />
résilience de l’installation. » Une protection<br />
supplémentaire qui a aussi ses<br />
défauts, confie Florent Martin : « Intégrer<br />
la protection au plus près de la led<br />
peut augmenter la durée de vie du luminaire.<br />
Cependant, ce mode de protection<br />
peut être limitant, car il nécessite de<br />
changer le luminaire en cas de dysfonctionnement<br />
du parafoudre. » <br />
Alexandre Arène<br />
26 <strong>j3e</strong> <strong>900</strong> / <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr
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après le décompte de l’Avere-France<br />
début 2022, la France comptait<br />
53 667 points de charge ouverts au<br />
public au 31 décembre 2021, soit une moyenne<br />
de 80 points de charge pour 100 000 habitants. Si<br />
l’objectif de 100 000 bornes n’a pas été atteint, la<br />
progression est de 64 % en un an et une bonne<br />
dynamique semble impulsée. Pour Cécile Goubet,<br />
déléguée générale de l’Avere-France, c’est<br />
« une augmentation liée à la forte mobilisation de<br />
l’ensemble des acteurs de l’écosystème, y compris les<br />
pouvoirs publics. Cette dynamique doit être maintenue<br />
dans le temps : l’objectif “100 000 bornes”<br />
fixé par le Gouvernement n’est qu’un jalon sur le<br />
chemin de la transformation massive des infrastructures<br />
de carburant. Pour accompagner ces<br />
changements, le programme CEE de financement<br />
de bornes de recharge Advenir, piloté par l’Avere-<br />
France, est renforcé de 200 millions d’euros complémentaires<br />
jusqu’en 2025 afin de contribuer, aux<br />
côtés des dispositifs du plan France Relance, au<br />
maintien de la dynamique des déploiements. »<br />
Du côté des bornes privatives, le décompte est<br />
plus difficile, y compris dans les entreprises qui<br />
n’ont aucune obligation à installer ces bornes<br />
destinées au personnel et/ou aux véhicules électriques<br />
de société. À mi-2021, l’Avere-France<br />
estimait à plus de 420 000 les points de charge<br />
installés dans les sociétés et chez les particuliers.<br />
Mais si la recharge à domicile est relativement<br />
simple pour les usagers habitant en maison indi-<br />
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le déploiement des bornes<br />
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et en entreprise<br />
Le développement rapide des ventes de véhicules électriques rend encore<br />
plus urgente la mise en place d’un réseau de bornes de recharge dense, mais<br />
aussi diversifié. À l’installation des bornes publiques en voirie ou dans les<br />
parkings publics doivent s’ajouter des infrastructures au domicile, sur les<br />
lieux de travail, les centres commerciaux ou les hôtels. Les incitations et aides<br />
sont là pour accompagner ce déploiement et les initiatives se multiplient.<br />
L’offre des constructeurs de bornes est aussi de plus en plus diversifiée pour<br />
couvrir tous les besoins, jusqu’à la recharge ultrarapide.<br />
viduelle, l’installation reste encore plus complexe<br />
dans les copropriétés malgré les dispositions du<br />
« droit à la prise » et de la loi LOM (loi d’orientation<br />
des mobilités).<br />
Des incitations et obligations pour les<br />
entreprises, collectivités locales et copropriétés<br />
Depuis la promulgation en décembre 2019 de la<br />
loi LOM, des obligations concernent les villes,<br />
collectivités territoriales, mais aussi les entreprises<br />
pour réussir la transition écologique des<br />
mobilités et atteindre l’objectif de neutralité carbone<br />
des transports terrestres en 2050. ...<br />
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de petites centrales photovoltaïques potentielles.<br />
Le potentiel solaire inexploité sur les toitures est<br />
estimé à 363 GW selon l’ADEME. De quoi fournir<br />
les deux tiers de la consommation des ménages<br />
français ! Cette vision locale et diffuse de la production<br />
d’énergie solaire rapproche le producteur<br />
du consommateur, limite les problématiques<br />
d’équilibrage du réseau et offre des opportunités<br />
d’économies et d’indépendance immédiates. L’autoconsommation<br />
apporte une solution concrète,<br />
rapide et facile à mettre en œuvre aux entreprises,<br />
qui luttent contre la volatilité des prix et tentent de<br />
préserver leurs marges ».<br />
Le bâtiment doit devenir un « hub énergie »,<br />
plaque tournante de la production, de la consommation<br />
et du stockage de l’énergie pour respecter<br />
de nouvelles réglementations et réduire ses coûts<br />
d’exploitation.<br />
C’est important, rappelle Philippe Adam, Group<br />
Vice President, Utilities & Renewables Segment<br />
Leader d’ABB : « Le secteur du bâtiment représente<br />
44 % de l’énergie consommée en France et ce secteur<br />
émet 123 millions de tonnes de C0 2<br />
, ce qui en fait<br />
un domaine-clé dans la lutte contre le réchauffement<br />
climatique et pour la transition énergétique.<br />
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
Gestion de l’énergie<br />
Le bâtiment tertiaire,<br />
commercial ou industriel<br />
devient un hub énergétique<br />
Avec l’augmentation du prix de l’énergie, la conversion aux énergies<br />
renouvelables et les nouvelles mobilités sur fond de nécessité de réduction<br />
des consommations, les bâtiments deviennent des plaques tournantes<br />
(« ou hub énergétique ») de la consommation, de la production et du<br />
stockage d’énergie. Des solutions de stockage adaptées à ces nouveaux<br />
besoins se développent, associées à des solutions de contrôle et de gestion<br />
pour optimiser ces nouveaux fonctionnements.<br />
Des actions sont donc menées dans le cadre du secteur<br />
des bâtiments neufs ou anciens. Les premières<br />
actions ont été de travailler sur le bâti lui-même<br />
pour avoir une enveloppe évitant la déperdition<br />
énergétique. La deuxième action a été de mieux<br />
optimiser le fonctionnement du chauffage, de la<br />
climatisation ou de l’éclairage, en ayant une vision<br />
plus globale pour mieux les piloter et optimiser. Le<br />
troisième volet est de ne plus considérer ce bâtiment<br />
que comme un point de livraison mais de<br />
voir qu’il peut être une source de production (panneaux<br />
photovoltaïques sur le toit), de système de<br />
stockage d’énergie mais aussi équipé de bornes de<br />
recharge de véhicules électriques. Le bâtiment n’est<br />
plus une enveloppe passive, mais peut devenir un<br />
élément important dans le système énergétique global<br />
et dans le réseau électrique. Le bâtiment va être<br />
à la fois passif et actif et va essayer d’optimiser et<br />
de faire partie du tout au niveau du système électrique.<br />
»<br />
...<br />
Convertisseur BESS d’ABB.<br />
© ABB<br />
Clara Trevisiol,<br />
codirigeante de<br />
Monabee.<br />
Philippe Adam, Group<br />
Vice President Utilities<br />
& Renewables Segment<br />
Leader d’ABB.<br />
© Monabee<br />
© ABB<br />
<strong>j3e</strong> <strong>900</strong> / <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 29<br />
. . . . . . . . .
. . . . . . . .<br />
© Socomec<br />
© Sirea<br />
© ABB<br />
Élodie Hestin,<br />
responsble marketing<br />
Energy Storage de<br />
Socomec.<br />
Bruno Bouteille,<br />
PDG de Sirea.<br />
Bâtiment Sara<br />
Kulturhus (Suède)<br />
équipé de BESS ABB<br />
pour le système de<br />
sprinklers.<br />
...<br />
30 <strong>j3e</strong> <strong>900</strong> / <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr<br />
Les différentes<br />
applications des<br />
systèmes de stockage.<br />
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
Gestion de l’énergie<br />
Ces solutions de stockage d’énergie, très majoritairement<br />
dans des batteries Li-ion, neuves ou de<br />
second usage en utilisant des batteries de véhicules<br />
électriques, vont avoir plusieurs objectifs,<br />
comme l’explique Élodie Hestin, responsable<br />
marketing Energy Storage de Socomec.<br />
« Elles vont permettre une réduction de la facture<br />
d’électricité avec l’autoconsommation de la<br />
production photovoltaïque locale, l’écrêtage des<br />
pointes de consommation depuis le réseau et l’arbitrage<br />
tarifaire. Ce seront aussi des gains financiers<br />
par les services réseau (régulation de fréquence,<br />
régulation de tension), notamment via le support<br />
d’agrégateurs. Et elles vont aussi permettre l’intégration<br />
des bornes de recharge par l’écrêtage de<br />
puissance. »<br />
Des applications différentes pour ces systèmes<br />
de stockage d’énergie sur batteries (ou BESS)<br />
Ces systèmes de stockage peuvent assurer différentes<br />
fonctions dans un contexte de pénurie<br />
d’énergie ou de hausse des coûts du kilowattheure<br />
à certains moments.<br />
Comme l’explique Philippe Adam, « la production<br />
d’électricité de panneaux photovoltaïques<br />
ou d’éoliennes ne se fait pas toujours au moment<br />
opportun, ou par intermittence. On accepte cette<br />
intermittence en stockant l’énergie dans le BESS<br />
pour optimiser au maximum la consommation.<br />
C’est la première fonction fondamentale, mais<br />
il peut y avoir d’autres applications. Ainsi ABB<br />
vient de réaliser une solution d’énergie innovante<br />
et intelligente pour un centre culturel en Suède.<br />
Le Sara Kulturhus est l’une des plus hautes structures<br />
en bois au monde d’une hauteur de 75 m et<br />
la sécurité est assurée par une solution BESS pour<br />
l’alimentation du système de sprinklers de la structure<br />
bois. En cas de panne du réseau électrique, la<br />
solution ABB fournira une alimentation de secours<br />
24 h/24 et 7 j/7 ».<br />
Pour répondre à ces différents usages, la société<br />
Sirea, fabricant d’armoires d’autoconsommation<br />
pour le résidentiel et le tertiaire/industriel, vient<br />
de lancer une nouvelle gamme de shelters de<br />
stockage dédiés à l’autoconsommation photovoltaïque<br />
et au pilotage énergétique. Des solutions<br />
conçues et fabriquées en Occitanie et disponibles<br />
en plusieurs capacités : de 100 kWh à 1 MWh<br />
pour délivrer des puissances de 50 à 500 kW.<br />
« Avec cette nouvelle gamme standard, nous pouvons<br />
aider les développeurs d’un projet EnR à<br />
intégrer le stockage sur batteries de seconde vie<br />
dans leur projet. Nous nous positionnons comme<br />
un fabricant français de cette nouvelle brique<br />
technologique dédiée au stockage et au pilotage<br />
énergétique, s’intégrant de façon plug&play sur<br />
une installation, peu importe sa puissance »,<br />
© Socomec
© Sirea<br />
explique Bruno Bouteille, dirigeant de Sirea.<br />
« Les avantages de cette nouvelle gamme de shelters<br />
sont sa simplicité de déploiement, sa facilité de<br />
maintenance et surtout, son format ultra compact.<br />
On peut facilement stocker une grande quantité<br />
d’énergie, dans un local sécurisé, mobile et parfaitement<br />
agencé pour protéger les batteries des variations<br />
thermiques liées aux onduleurs, eux aussi<br />
intégrés au shelter. Couplé à nos algorithmes de<br />
pilotage intégrés au shelter, on peut mieux valoriser<br />
le surplus de production, rendant le coût du kWh<br />
plus intéressant que sur installation PV classique. »<br />
La question du retour sur investissement (ROI)<br />
se pose souvent avant d’engager de tels projets de<br />
stockage d’énergie, les solutions batteries ayant<br />
toujours la réputation d’être onéreuses.<br />
David Grand, responsable communication de<br />
Sirea, donne l’exemple d’une réalisation pour un<br />
centre commercial : « L’objectif était la réduction<br />
Ombrière et shelter de batteries Sirea pour des<br />
bornes de recharge de poids lourds.<br />
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
Gestion de l’énergie<br />
de la facture énergétique et l’augmentation du taux<br />
d’autonomie énergétique de ce centre. La problématique<br />
de ce client était d’optimiser les surplus de<br />
l’installation PV actuelle de 300 kWc, de bonifier<br />
les 130 kWc en ombrières sur parking et d’éviter le<br />
dépassement de la puissance souscrite et le renforcement<br />
et un abonnement réseau HT. L’ajout d’un<br />
shelter Sirea de stockage batteries avec pilotage<br />
dynamique a permis un gain financier annuel de<br />
80 k€ et un ROI inférieur à 5 ans. Pour d’autres<br />
réalisations, le ROI peut aller de 2,6 à 6 ans. »<br />
Assurer des services pour les réseaux<br />
électriques<br />
Le stockage d’énergie permet également de stabiliser<br />
les réseaux électriques en assurant l’équilibre<br />
entre production et consommation. Aujourd’hui,<br />
cette fonction est assurée par les centrales au fioul<br />
ou au gaz, rendant donc le réseau européen dépendant<br />
des énergies fossiles. Raccordées au réseau<br />
public d’électricité, les centrales de stockage<br />
délivrent des « services » à son gestionnaire pour<br />
assurer la stabilité de distribution de l’énergie. ...<br />
© Sirea<br />
© Sirea<br />
Solutions mettant<br />
en œuvre les shelters<br />
Sirea de conversion et<br />
stockage.<br />
Shelter Sirea de<br />
batterie de stockage et<br />
convertisseur d’énergie.<br />
<strong>j3e</strong> <strong>900</strong> / <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 31<br />
. . . . . . . . .
. . . . . . . .<br />
© ABB © Corsica Sole<br />
Centrale de<br />
stockage 100 MWh<br />
Corsica Sole<br />
de Deux Acren<br />
(Belgique).<br />
Borne de recharge<br />
V2G d’ABB.<br />
...<br />
32 <strong>j3e</strong> <strong>900</strong> / <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr<br />
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
Gestion de l’énergie<br />
Ces services ont différentes fonctions : réguler la<br />
fréquence du réseau, pallier l’intermittence des<br />
énergies renouvelables et stocker l’énergie aux<br />
heures creuses de basse consommation pour la<br />
réinjecter aux heures de forte consommation.<br />
Le 1 er décembre 2022, Michaël Coudyser, directeur<br />
général de Corsica Sole, a inauguré à<br />
Deux-Acren en Belgique la plus grande centrale<br />
de stockage d’énergie d’Europe continentale. La<br />
centrale permet de stocker une quantité d’énergie<br />
de 100 MWh dans des batteries lithium-ion,<br />
à un niveau de puissance allant jusqu’à 50 MW,<br />
ce qui lui permettra d’assurer notamment la<br />
régulation de la fréquence sur le réseau de transport<br />
électrique européen. « Pionnier du stockage<br />
d’énergie en France, Corsica Sole exploite ce type de<br />
centrales dans les îles françaises depuis 2015, souligne<br />
Michaël Coudyser. Ce projet est une étape<br />
importante pour le développement des solutions<br />
de stockage d’électricité en Europe. En démontrant<br />
que le déploiement de batteries à grande échelle est<br />
économiquement viable, nous apportons la preuve<br />
que nous pouvons construire un monde basé sur les<br />
énergies renouvelables couplées au stockage d’éner-<br />
gie. Avec ce projet, Corsica Sole change d’échelle et<br />
devient l’un des leaders européens du secteur. »<br />
Les bornes de recharge deviennent un élément<br />
de ce hub énergétique<br />
Les bornes de recharge de véhicules électriques<br />
(IRVE) équipent de plus en plus de bâtiments pour<br />
les collaborateurs, les visiteurs ou les clients d’entreprises,<br />
de commerces ou d’hôtels. Ces IRVE peuvent<br />
améliorer l’efficacité énergétique du bâtiment avec<br />
une utilisation optimale des énergies renouvelables.<br />
La recharge bidirectionnelle avec vente d’énergie<br />
stockée dans la batterie au distributeur d’électricité<br />
devrait se développer. Mais pour Philippe Adam,<br />
« il faut des bornes spécifiques pour ce fonctionnement<br />
Vehicule-to-Grid (V2G), mais aussi des véhicules<br />
électriques adaptés. Pour ABB, c’est le cas d’une<br />
borne 11 kW DC destinée aux flottes de VE pour que<br />
le business model soit rentable. Ce concept n’est pas<br />
encore généralisé à des bornes plus puissantes ».<br />
Mais ce concept du V2G peut aussi être adapté<br />
à l’échelle d’un bâtiment, on parle alors de Vehicule-to-Building<br />
(V2B) ; les batteries des véhicules<br />
électriques, rechargés éventuellement avec des<br />
EnR, peuvent stocker l’énergie de ces sources et la<br />
réinjecter dans le bâtiment lorsque les tarifs sont<br />
très élevés. Ainsi, explique Phillipe Adam : « Dans<br />
ce cadre-là, on assiste à une convergence entre deux<br />
domaines qui étaient isolés : d’un côté la gestion technique<br />
du bâtiment et la régulation des usages, et de<br />
l’autre cette partie consommation de charge électrique<br />
en courant continu. Le V2B, asservi par une<br />
régulation technique du bâtiment, peut constituer<br />
un cas intéressant. On peut par exemple délester des<br />
chargeurs pilotés par le bâtiment et pas forcément par<br />
le réseau. »<br />
Toutefois, avec le développement des bornes de<br />
recharge rapide (dont la puissance peut atteindre<br />
350 kW), leur puissance nominale peut dépasser<br />
celle du lieu d’installation, surtout s’il y a plusieurs<br />
bornes. Élodie Hestin le note : « Le fonctionnement<br />
des recharges est tel que la puissance<br />
maximale n’est utilisée que pendant un temps<br />
court. Ainsi, un système de stockage est tout à fait<br />
adapté pour pallier ces surpuissances. Grâce à son<br />
ajout dans l’installation, il est possible de jouer<br />
sur différents tableaux : la réduction des investissements,<br />
la réduction des dépenses d’exploitation<br />
et la génération de revenus additionnels. Tout cela<br />
dans un souci de réduction des émissions carbone !<br />
1. Réduction des investissements<br />
L’installation de nombreuses et/ou puissantes<br />
bornes de recharge (bornes rapides et ultra rapides)<br />
peut être génératrice de forts appels de puissance<br />
sur le réseau électrique. L’infrastructure n’est pas<br />
toujours dimensionnée pour supporter cela et
nécessiterait d’être remise à niveau : changement<br />
du transformateur moyenne tension, des lignes de<br />
distribution… Selon les régions, ces frais peuvent<br />
être non négligeables et incomber à l’utilisateur<br />
final, le stockage s’avère alors un excellent compromis<br />
pour limiter ces dépenses.<br />
2. Réduction des dépenses d’exploitation<br />
Selon l’abonnement électrique en vigueur sur l’installation,<br />
les pointes de consommation générées<br />
lors des charges peuvent représenter un surcoût<br />
très important sur la facture d’électricité. Il devient<br />
alors crucial pour les propriétaires des bornes de<br />
réduire au maximum ces pointes. Là encore, le<br />
stockage de l’énergie s’avère être une solution optimale.<br />
En effet, il sera alors possible d’utiliser l’énergie<br />
provenant de la batterie à la place de celle du<br />
réseau pour alimenter les bornes lors de ces pointes.<br />
Lorsque les installations comportent en plus une<br />
production photovoltaïque, la maximisation de<br />
l’utilisation de cette énergie produite localement<br />
permet de réduire encore plus la facture électrique.<br />
3.Génération de nouveaux revenus<br />
Dans certains cas, les bornes sont installées par<br />
contrainte, pour une utilisation limitée mais avec<br />
de fortes puissances. Dans ce cas, la rentabilité<br />
devient clé : le système de stockage permettant de<br />
rendre des services multiples, les sociétés pourront<br />
contractualiser avec des agrégateurs afin de bénéficier<br />
de rémunérations complémentaires pour des<br />
services de flexibilité pour le réseau (régulation de<br />
tension et de fréquence, par exemple). »<br />
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
Gestion de l’énergie<br />
La mise en place de systèmes de stockage va<br />
modifier l’architecture du réseau du site<br />
Ces systèmes avec stockage d’énergie dans le<br />
BESS pendant les heures creuses et distribution<br />
d’énergie pendant les heures pleines, mais aussi<br />
la suppression ou la réduction des pics de charge<br />
et l’intégration de stations de recharge de véhicules<br />
électriques vont modifier l’architecture du<br />
réseau des sites.<br />
Comme le confirme Philippe Adam, « lorsque le<br />
bâtiment n’est plus passif mais devient actif avec la ...<br />
© Socomec<br />
Mise en œuvre de<br />
Sunsys en zones<br />
non interconnectées<br />
et production<br />
photovoltaïque.<br />
Stockage d’énergie<br />
Socomec couplé<br />
à une production<br />
photovoltaïque<br />
en zone non<br />
interconnectée.<br />
© Socomec<br />
<strong>j3e</strong> <strong>900</strong> / <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 33<br />
. . . . . . . . .
. . . . . . . .<br />
© Socomec<br />
Système de<br />
stockage Sunsys<br />
HES L de Socomec.<br />
Bilan journalier de<br />
puissance, de charge<br />
et d’état de charge de<br />
la batterie.<br />
...<br />
© Socomec<br />
34 <strong>j3e</strong> <strong>900</strong> / <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr<br />
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
Gestion de l’énergie<br />
production PV, le système de stockage, les pompes à<br />
chaleur ou les installations de recharge de véhicules<br />
électriques, tous ces systèmes-là ne fonctionnent<br />
pas en courant alternatif mais aussi en courant<br />
continu. Il faut des systèmes de conversion bidirectionnels,<br />
mais aussi des systèmes de comptage pour<br />
procéder à des facturations. Il faut aussi intégrer<br />
des notions de flexibilité et de rémunération de ces<br />
flexibilités ».<br />
Installations de production photovoltaïque<br />
couplées à des dispositifs de stockage dans les<br />
zones non interconnectées<br />
Dans le cadre de la loi sur la transition énergétique<br />
(LTECV) pour les zones non interconnectées,<br />
la Commission de régulation de l’énergie<br />
(CRE) lance régulièrement des consultations<br />
pour déployer des installations photovoltaïques<br />
pour la production d’électricité. Cela concerne<br />
principalement des îles ou départements d’outremer.<br />
Ces installations sont couplées à un stockage<br />
d’énergie par batteries. Ce stockage va permettre<br />
d’assurer la pointe du soir mais aussi de garantir<br />
une tolérance de +/- 5 % de l’injection d’électricité<br />
sur le réseau.<br />
Pour 9 installations du producteur Albioma à<br />
Mayotte, La Réunion et en Guadeloupe, Socomec<br />
a fourni des solutions de stockage pour des<br />
puissances PV de 250 kWc à 1,5 MWc. Élodie<br />
Hestin décrit ces solutions : « Elles ont été fournies<br />
clé en main en conteneurs 10 et 40 pieds et<br />
comprennent des convertisseurs bidirectionnels<br />
Socomec, des racks de batteries Li-ion, des armoires<br />
de contrôle-commande pour la connexion à l’Energy<br />
Management System (EMS), des systèmes de<br />
mesure et de surveillance AC et DC. »<br />
Pour ces applications de micro-réseaux connectés<br />
ou isolés, mais aussi la gestion d’énergie pour<br />
les sites tertiaires, commerciaux et industriels,<br />
le soutien aux infrastructures de recharge VE<br />
ou l’intégration d’énergies renouvelables, Socomec<br />
vient de lancer sa nouvelle offre SUNSYS<br />
HES L. Ce système de stockage outdoor de<br />
100 kVA/186 kWh à plusieurs MVA/MWh est<br />
un système modulaire adapté à l’optimisation de<br />
l’autoconsommation, l’écrêtement des pointes<br />
ou le back-up.<br />
Élodie Hestin nous donne les points forts de<br />
cette solution : « C’est le système le plus sûr jamais<br />
conçu combinant des batteries à refroidissement<br />
liquide CATL EnerOne utilisant la chimie stable<br />
du lithium-fer-phosphate, qui peut supporter l’emballement<br />
thermique, et un système de conversion<br />
Socomec (PCS) SUNSYS C-Cab L utilisant une<br />
technique de conversion robuste limitant les effets<br />
de mode commun. Le système est fiable et basé
sur 3 armoires standards, adaptable au cas par<br />
cas. Pour une installation rapide et sans erreur,<br />
les armoires batteries sont expédiées entièrement<br />
assemblées avec les modules montés et l’intelligence<br />
(PMS & BMS) est intégrée dans l’armoire C-Cab.<br />
La maintenance est réduite grâce au remplacement<br />
de la climatisation par des filtres à air, une<br />
armoire batterie peut être déconnectée pour le remplacement<br />
d’un module en maintenant les autres<br />
en opération et le remplacement d’un module de<br />
conversion peut se faire tout en gardant les autres<br />
opérationnels.<br />
Le pilotage local est intégré à l’aide d’une plateforme<br />
modulaire et adaptative. Cette plateforme<br />
permet l’écrêtage des pointes, le transfert d’énergie,<br />
l’autoconsommation et les économies de fuel,<br />
le passage du mode on-grid au mode off-grid via<br />
la fonction black start et la gestion autonome des<br />
micro-réseaux multi-sources. Tous ces systèmes de<br />
stockage sont connectés et supervisés à distance. »<br />
Le marché de l’autoconsommation domestique<br />
avec stockage continue de se développer<br />
Alors que la vente totale d’électricité produite par<br />
des installations PV domestiques a été longtemps<br />
la règle, l’autoconsommation avec ou sans vente<br />
de surplus se développe et les solutions de stockage<br />
permettent encore d’augmenter cette autoconsommation.<br />
Des solutions de stockage de plus en plus demandées,<br />
selon Simon Peyrenègre-Aussoleil, Product<br />
Line Manager de Viessmann France : « Les facteurs<br />
combinés du contexte international actuel,<br />
des annonces faites de coupures de courant cet<br />
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
Gestion de l’énergie<br />
© Viessmann De nouvelles<br />
solutions pour<br />
améliorer l’efficacité<br />
hiver et de la hausse attendue et déjà matérialisée<br />
des prix de l’électricité chez certains opérateurs ont<br />
incité les particuliers à être beaucoup plus autonomes,<br />
en utilisant l’électricité autoproduite hors<br />
période de production avec du stockage. Cette<br />
tendance va se confirmer car l’amortissement des<br />
batteries sera d’autant plus rapide que le prix de<br />
l’électricité augmentera. Cependant, les batteries à<br />
elles seules ne résolvent qu’une partie du problème<br />
en faisant passer l’autoconsommation naturelle<br />
(sans batterie de 30 %, contre 60 % avec). D’où<br />
l’intérêt d’avoir une solution de couplage sectoriel,<br />
qui en plus de l’alimentation des appareils électroménagers<br />
permet d’alimenter et de piloter les appareils<br />
thermiques production d’ECS et de chauffage,<br />
dont la consommation peut peser pour 60 % des<br />
dépenses énergétiques du foyer, et ainsi d’atteindre<br />
jusqu’à 90 % d’autoconsommation. »<br />
Pour répondre à cette demande, Viessmann propose<br />
sa nouvelle solution Vitocharge VX3 qui<br />
s’intègre dans l’offre des solutions globales de<br />
Viessmann avec une capacité de stockage maximale<br />
allant jusqu’à 12 kWh. Cette solution complète<br />
permet de stocker l’électricité autogénérée<br />
afin de l’utiliser ultérieurement de différentes<br />
manières : pompe à chaleur, ballon thermodynamique,<br />
recharge de véhicule électrique.<br />
« Le Vitocharge est une solution “Tout en un”<br />
combinant un onduleur hybride, qui intègre<br />
de série un système de gestion de l’énergie<br />
(Home Energy Management System) et des<br />
batteries lithium-fer-phosphate qui sont plus<br />
sûres et d’un meilleur impact environnemental<br />
», explique Simon Peyrenègre-Aussoleil.<br />
...<br />
énergétique dans le<br />
logement.<br />
<strong>j3e</strong> <strong>900</strong> / <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 35<br />
. . . . . . . . .
. . . . . . . .<br />
Solution Vitocharge<br />
VX3 de Viessmann<br />
pour installations<br />
domestiques.<br />
...<br />
36 <strong>j3e</strong> <strong>900</strong> / <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr<br />
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
Gestion de l’énergie<br />
« Ainsi, au-delà du simple stockage électrique qui<br />
permet de couvrir la demande électrique du foyer<br />
hors période de production photovoltaïque, l’atout<br />
majeur du Vitocharge est le Viessmann Energy<br />
Management, logiciel intégré de série à l’onduleur<br />
et qui, avec les applications de visualisation des flux<br />
énergétiques et de réglages de consignes (ViGuide<br />
pour l’installateur et ViCare pour le client final),<br />
fait partie intégrante de la plateforme connectée<br />
Viessmann One Base.<br />
Au contraire d’une simple visualisation des flux<br />
énergétiques, ce logiciel, par ses algorithmes, va<br />
agir pour optimiser l’autoconsommation des foyers<br />
en faisant le couplage sectoriel de solutions thermiques<br />
et électriques, soit, plus concrètement, en<br />
pilotant et priorisant le fonctionnement des charges<br />
(charges thermiques et borne de recharge) pour<br />
qu’elles fonctionnent en fonction de l’électricité<br />
photovoltaïque disponible.<br />
Ainsi, l’algorithme déplace les plages de fonctionnement<br />
des charges thermiques pour le stockage<br />
thermique dans la journée et module la puissance<br />
appelée, en fonction des prévisionnels de production<br />
PV liés à la météo et des priorités et consignes<br />
définies pour la borne de recharge comme pour la<br />
PAC, afin de favoriser la consommation d’électricité<br />
PV autoproduite, tout en préservant le confort<br />
du client.<br />
En alimentant les pompes à chaleur produisant de<br />
la chaleur renouvelable avec de l’électricité renouvelable,<br />
les particuliers font plus d’économies, aug-<br />
mentent d’autant plus l’autonomie et l’efficience<br />
énergétique globale de leur foyer, tout en réduisant<br />
leur impact carbone.<br />
En cas de coupure de courant, l’ajout aux batteries<br />
d’une Back Up Box Viessmann permet d’alimenter<br />
un circuit électrique de secours auquel y seraient<br />
branchées des charges essentielles telles que réfrigérateur,<br />
congélateur, lumières, box internet ou un<br />
même poêle à granulés, etc.<br />
L’autre avantage est la flexibilité et l’évolutivité du<br />
Vitocharge VX3 qui, au-delà de la mise en œuvre<br />
classique en DC lors d’une nouvelle installation,<br />
peuvent également permettre d’étendre son système<br />
dans le futur avec des batteries ou d’étendre les installations<br />
PV existantes en les rendant par la même<br />
occasion plus intelligentes par un couplage AC (en<br />
courant alternatif après l’onduleur existant).<br />
Enfin, le Vitocharge, dont le design est primé pour<br />
son esthétique, est fabriqué en France à l’usine<br />
Viessmann de Faulquemont ».<br />
La batterie de stockage peut aussi être intégrée à<br />
un radiateur électrique « intelligent ». LANCEY<br />
Energy Storage vient de recevoir le Trophée<br />
Start-up Bâtiment 2050 du salon EnerJ-meeting<br />
Paris <strong>2023</strong> avec mention spéciale pour son radiateur<br />
Capella. Ce radiateur intelligent et équipé de<br />
capteurs intègre une batterie de stockage couplée<br />
à une intelligence artificielle. Une solution qui<br />
s’installe comme un radiateur classique.<br />
Jean-Paul Beaudet<br />
© Viessmann
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
BIM GEM<br />
Pour une gestion plus<br />
efficace de l’exploitation<br />
et de la maintenance<br />
du bâtiment<br />
Utilisé dans le bâtiment depuis plus de 20 ans, le BIM ou Building Information<br />
Modeling est un ensemble d’outils et de méthodes pour la conception des projets<br />
de construction et la coordination des travaux. Ce BIM, enrichi de nouvelles<br />
données, pourra ensuite être utilisé en phase d’exploitation et de maintenance<br />
des bâtiments : c’est le BIM GEM (BIM Gestion Exploitation Maintenance).<br />
Le BIM intervient pendant toute la phase<br />
de conception d’un projet de bâtiment<br />
ou d’un grand chantier tel que le chantier<br />
du Grand Paris Express et sera suivi par le<br />
BIM Construction qui intègre les produits et<br />
équipements finaux, ainsi que l’ensemble des<br />
informations relatives à l’exécution des travaux.<br />
Durant ces étapes, l’utilisation d’une maquette<br />
numérique 3D va permettre de visualiser l’ensemble<br />
du projet et sera utilisée par les architectes,<br />
bureaux d’études et toutes les entreprises<br />
intervenant sur le site.<br />
Comme l’explique Loïc Drugeault, directeur<br />
marketing de Codra : « Le BIM est avant tout une<br />
démarche, qui démarre avec la conception et la<br />
construction et doit s’étendre à l’exploitation. C’est<br />
un mix de technologies, de conseils et de savoir<br />
métier. La combinaison du BIM et des usages<br />
permet d’apporter un ensemble de services. »<br />
Mais le BIM ne va pas s’arrêter à la remise à la<br />
fin du chantier d’un DOE numérique (dossier<br />
des ouvrages exécutés) livré au maître d’ouvrage<br />
avec des informations conformes au « tel que<br />
construit ».<br />
Des solutions pour gérer et optimiser<br />
l’utilisation des installations<br />
Dans le cycle de vie du bâtiment, la phase d’exploitation<br />
peut représenter plus de 80 % du coût<br />
total de possession, il est donc important d’utiliser<br />
le BIM pour optimiser l’exploitation et la maintenance.<br />
Mais le BIM GEM doit être pensé et réalisé<br />
comme une entité évolutive qui inclura toutes<br />
les données et les éléments pertinents destinés à<br />
l’exploitation du bâtiment (tertiaire, industriel,<br />
Solution BIM Exploitation Temps réel Panorama de<br />
Codra.<br />
commercial, hospitalier…) : emplacement des<br />
ouvertures, implantation des réseaux et équipements<br />
électriques et de communication, équipements<br />
techniques CVC, équipements de sécurité<br />
et d’éclairage, disponibilité des espaces, etc.<br />
Qu’elles soient statiques et issues de la maquette<br />
numérique du bâtiment ou dynamiques en provenance<br />
de l’exploitation et de l’utilisation du<br />
© Codra<br />
Le BIM va se<br />
généraliser dans<br />
la construction des<br />
bâtiments.<br />
© Schneider Electric<br />
<strong>j3e</strong> <strong>900</strong> / <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 37<br />
. . . . . . . . .
. . . . . . . .<br />
© CARL Software<br />
© Carl Software<br />
Du BIM Construction<br />
au BIM Exploitation.<br />
...<br />
AVIS D’EXPERT<br />
« Le BIM GEM pour les<br />
services techniques repose<br />
sur la capacité de proposer<br />
un système global et<br />
interopéré qui associe<br />
GMAO et BIM »<br />
Aujourd’hui, un BIM<br />
GEM réussi, c’est avant<br />
tout la transition du DOE<br />
d’un bâtiment ou d’une<br />
infrastructure, des acteurs<br />
du monde de la construction<br />
(architectes, donneurs<br />
d’ordres, ingénieurs réseau,<br />
entreprises du BTP, AMO…)<br />
à celui de l’exploitation et de<br />
la maintenance (mainteneurs,<br />
38 <strong>j3e</strong> <strong>900</strong> / <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr<br />
bâtiment par la GTB ou la GMAO, ces données<br />
permettront une gestion plus efficace grâce à<br />
cette plateforme unique BIM GEM ; mais le BIM<br />
GEM ne va pas remplacer une GMAO ou une<br />
GTC. Cette centralisation des données va appor-<br />
ter des bénéfices pour le suivi énergétique et opérationnel<br />
du bâtiment.<br />
Wago, société spécialisée dans la technique de<br />
connexion et l’automatisation, a développé la<br />
solution Immersive by Wago, s’appuyant sur la<br />
réalité augmentée et permettant de visualiser les<br />
alertes de n’importe quel équipement collectif,<br />
de naviguer en 3D dans chaque bâtiment.<br />
Pascal Tigréat, responsable du département<br />
Automation de Wago France, présente cette solution<br />
: « Avec Immersive by Wago, nous mettons<br />
à disposition toutes les informations réellement<br />
utiles. C’est-à-dire que toutes les informations<br />
fournies par la GTC et les autres métiers sont<br />
accessibles au travers d’une maquette 3 D fluide et<br />
simple de manipulation. Elle sert d’outil collaboratif<br />
entre les occupants du bâtiment et ceux qui<br />
exploitent le bâtiment. Cette solution légère pouvant<br />
tourner sur smartphone ne nécessite pas de<br />
ressources importantes, avec une fluidité graphique<br />
dans le déplacement et la visualisation, seules les<br />
informations utiles sont transmises ; l’affichage<br />
des données en fonction des utilisateurs et de leurs<br />
droits se fait à partir d’une maquette commune.<br />
Laurent TRUSCELLO, responsable produits<br />
et services métier de CARL Software<br />
sous-traitants, Facility<br />
Managers, occupants,<br />
exploitants…).<br />
Ce passage est d’autant<br />
plus difficile que le<br />
bâtiment dispose d’une<br />
complexité technologique<br />
(comme des hôpitaux<br />
avec des lots techniques<br />
ou réseaux sophistiqués),<br />
d’une taille étendue<br />
(un site avec plusieurs<br />
bâtiments et plusieurs<br />
maquettes), voire qu’il<br />
s’agisse d’infrastructures<br />
ou d’usines.<br />
Le BIM s’invite comme<br />
une véritable promesse<br />
pour faciliter cette<br />
transition en termes de<br />
diffusion et de partage<br />
des données attributaires<br />
ou géométriques. Le BIM<br />
s’impose comme référentiel<br />
à la GMAO sur la partie<br />
descriptive et en ce qui<br />
concerne la décomposition<br />
du « patrimoine ».<br />
L’une des difficultés est<br />
d’accepter que le BIM<br />
construction n’ait pas<br />
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
BIM GEM<br />
exactement le même usage<br />
que pour l’exploitation<br />
maintenance : il faudra donc<br />
accepter que des données se<br />
simplifient ou se détaillent<br />
en fonction de la phase du<br />
projet. C’est plus facile à<br />
dire qu’à faire car le diable<br />
se cache dans les détails.<br />
Et même s’il y a quelques<br />
bonnes pratiques, il n’y a pas<br />
de règle absolue.<br />
Le BIM GEM pour les<br />
services techniques repose<br />
sur la capacité de proposer<br />
un système global et<br />
interopéré qui associe GMAO<br />
et BIM. Ce système associe<br />
donc les données de gestion<br />
d’un bâtiment (cycle de vie<br />
des équipements, processus<br />
maintenance…) avec celle du<br />
BIM (en tant que référentiel<br />
graphique et attributaire de<br />
ces équipements).<br />
Plusieurs configurations<br />
émergent :<br />
• Soit la mise en place de<br />
connecteurs entre la ou<br />
les maquettes BIM et la<br />
GMAO. Certaines GMAO<br />
étant déjà connectées aux<br />
plans ou aux SIG, le BIM<br />
était une évidence. En tant<br />
que solution de GMAO de<br />
référence, il nous paraissait<br />
incontournable de proposer<br />
une solution intégrée avec<br />
notre propre plateforme<br />
BIM et CIM Web à usage<br />
des acteurs des services<br />
techniques.<br />
• Soit la mise en place de<br />
BOS (Building Operating<br />
System) hyperviseur entre la<br />
maquette et l’outil de GMAO.<br />
Des acteurs références du<br />
marché comme SpinalCom<br />
ou Stereograph sont ainsi<br />
des partenaires avec<br />
lesquels nous interopérons.<br />
Nous avons fait le choix de<br />
l’ouverture pour laisser<br />
à nos clients le choix des<br />
solutions.<br />
Par extension, on peut aussi<br />
parler de Jumeau Numérique<br />
lorsque l’on associe en plus<br />
la dimension « temps réel »<br />
avec les données chaudes en<br />
provenance des GTB ou des<br />
objets connectés (IoT).
Pour modéliser un bâtiment, cela peut se faire par<br />
import d’IFC ou à partir d’un plan 2D en PDF, de<br />
données géospatiales suivant la norme GeoJSON ou<br />
de fichiers KML de Google Maps. Si l’on part de rien,<br />
la modélisation de ce que l’on voit se fait avec un<br />
éditeur ne nécessitant pas de grande formation pour<br />
cliquer, déposer et coller pour la mise en place des<br />
objets qui ne font pas partie de la structure visible. »<br />
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
BIM GEM<br />
L’infrastructure électrique et de<br />
communication du bâtiment est un élément<br />
important du BIM GEM<br />
Au niveau de la conception et de la construction<br />
du bâtiment, des outils ou applications<br />
Web vont permettre d’intégrer dans le BIM les<br />
conceptions des systèmes électriques (câblages,<br />
busways…) et les spécifications des composants<br />
et équipements, leurs caractéristiques physiques,<br />
électriques, énergétiques ou de coûts. Cela va<br />
permettre aussi de réaliser plus rapidement la<br />
disposition des salles électriques et des systèmes<br />
de distribution. Ce jumeau numérique BIM<br />
GEM va fournir des éléments précis pour chaque<br />
infrastructure et tous les équipements importants.<br />
Un équipement (tableau électrique, transformateur,<br />
capteur, équipement de contrôle…)<br />
peut être localisé rapidement avec ses données<br />
opérationnelles, ses caractéristiques et performances,<br />
son historique. L’objectif étant une<br />
maintenance prédictive ou en cas de défaut une<br />
réparation rapide, mais aussi l’optimisation et la<br />
performance énergétique ou le confort et la sécurité<br />
des occupants.<br />
La question des données est importante car,<br />
comme l’explique Bertrand Lack, Chief Data<br />
Expert & BIM Influence de Schneider Electric,<br />
« la structuration des données est importante et on<br />
peut en identifier trois types :<br />
- les “product data” qui proviennent du fabricant<br />
qui décrit ses produits ;<br />
- les “system data” dont l’émetteur est un ingénieur<br />
qui fait le design d’une installation électrique ou<br />
d’un bâtiment ;<br />
- les données de l’IoT, l’émetteur de la donnée étant Des valeurs ajoutées importantes<br />
le produit lui-même.<br />
pour le Facility Management<br />
Ces trois types de données sont étroitement corrélés. Pendant l’exploitation du bâtiment, le BIM GEM<br />
Elles peuvent provenir d’équipements de différents va permettre aux gestionnaires de patrimoine de<br />
fournisseurs. Pour le BIM GEM, on a besoin d’un passer d’une maintenance curative à une maintenance<br />
préventive et ils disposeront d’informa-<br />
Data Model pour décrire une installation électrique,<br />
quelle est sa topologie : schéma unifilaire, représentation<br />
mécanique du tableau, où est situé le tableau siques et fonctionnelles du bâtiment.<br />
tions sur l’ensemble des caractéristiques phy-<br />
dans le bâtiment et comment tout cela communique. Laurent Truscello, responsable produits et services<br />
métier de CARL Software, rappelle les<br />
On a donc besoin d’un Normalized Electrical Model<br />
ou NEM qui permet tout au long du cycle de vie valeurs ajoutées du BIM GEM pour le Facility<br />
d’une installation d’échanger de nombreuses informations<br />
et d’assurer l’interopérabilité ». lièrement mise en avant par nos clients est l’accélé-<br />
Management : « La première valeur ajoutée, régu-<br />
...<br />
© Wago<br />
Maquette 3D de la<br />
solution BIM Immersive<br />
by Wago.<br />
Vue des circuits d’eau<br />
d’un centre hospitalier<br />
avec Immersive by<br />
Wago.<br />
Vue d’un circuit<br />
chaudière d’Immersive<br />
by Wago.<br />
© Wago<br />
© Wago<br />
<strong>j3e</strong> <strong>900</strong> / <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 39<br />
. . . . . . . . .
. . . . . . . .<br />
Les différentes vues du<br />
BIM GEM pour le circuit<br />
électrique.<br />
Maquette avec<br />
implantation de<br />
l’architecture électrique.<br />
...<br />
© Schneider Electric<br />
© Schneider Electric<br />
40 <strong>j3e</strong> <strong>900</strong> / <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr<br />
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
BIM GEM<br />
ration de la mise à disposition des données dans la<br />
GMAO, et donc pour les services techniques. Concrètement,<br />
l’objectif est que ce “DOE numérique” permette<br />
de générer dans la GMAO l’arborescence des<br />
équipements (du site jusqu’aux équipements techniques),<br />
ainsi que le descriptif technique des éléments<br />
(fiche technique, attribut et caractéristiques,<br />
surfaces, documents ou photos…). L’outil de GMAO<br />
devant, pour sa part, permettre de créer les plans de<br />
maintenance au regard des modèles d’équipements<br />
ou des mesures de fonctionnement associés (températures,<br />
CO 2<br />
, temps de cycle, intensités…). Bien<br />
qu’évidente, c’est sans doute la partie le plus complexe<br />
à mettre en œuvre. En effet, la vision construction<br />
n’est pas la même que celle de la maintenance,<br />
la granularité des découpages des bâtiments ou des<br />
équipements aboutit à des approches irréconciliables<br />
nécessitant parfois de nouvelles modélisations<br />
avec des coûts importants. Par exemple : lors de la<br />
construction, chaque panneau solaire est modélisé,<br />
tandis qu’en maintenance, le mainteneur souhaite<br />
un bloc. Autre exemple : lors de la construction, on<br />
identifie un seul bâtiment mais pour la maintenance<br />
il y en a trois. La complétude des maquettes<br />
et le respect de règles de nommage (code, propriété,<br />
unités…) ne sont pas garantis non plus. Les volumes<br />
de données sont tels que les contrôles ou les reprises<br />
sont difficiles.<br />
Un certain nombre de bonnes pratiques permettent<br />
d’atténuer ce phénomène : mise en place de charte<br />
BIM avec prise en compte des besoins maintenance,<br />
mise en œuvre de contrôles de la complétude des<br />
maquettes, suivi régulier des données remises (contrôle<br />
de format, etc.)… mais il y a encore beaucoup à faire.<br />
S’ajoutent également des problèmes “informatiques”<br />
liés au volume des maquettes (temps de<br />
traitement long) ou encore liés au format des données<br />
(même si l’open BIM propose l’IFC comme
format pivot, sa maîtrise n’est pas toujours homogène).<br />
Pourtant, le jeu en vaut la chandelle. Obtenir en<br />
quelques secondes ces métriques de mètres carrés<br />
pour négocier ses contrats de maintenance (nettoyage<br />
des vitres ou des sols) ou encore éviter un<br />
inventaire physique au démarrage de l’installation<br />
sont des gains considérables.<br />
Une 2 e valeur ajoutée repose sur l’utilisation de la<br />
visualisation 3D corrélée aux arborescences équipements.<br />
Celle-ci apporte plusieurs atouts pour les<br />
équipes maintenance. La visualisation des réseaux<br />
(électriques, fluides, CVC…) est sans nul doute<br />
l’un des principaux avantages de la 3D. Il permet<br />
de comprendre un système complexe et d’aider au<br />
diagnostic (quelle est l’armoire électrique qui alimente<br />
cet équipement ? quelle est la CTA qui alimente<br />
cette cassette de climatisation qui ne propose<br />
plus de froid ?). À cela il faut ajouter la connaissance<br />
dans le temps d’où passent les réseaux dans<br />
les cloisons et faux plafonds. Pour les sites complexes<br />
et techniques, la vision 3D permet également<br />
de préparer des interventions. Par exemple déterminer<br />
comment extraire une pompe d’une installation,<br />
quel chemin suivre…<br />
Une 3 e valeur ajoutée s’obtient lorsque l’on couple<br />
au BIM GEM la dimension “temps réel des données”<br />
(compteur, alarme, présence…). Ainsi, on<br />
peut proposer un réel hyperviseur virtuel de la réalité<br />
apposée sur la maquette. Visualiser en temps<br />
réel les consommations ou les alarmes. »<br />
Le BIM GEM peut s’étendre à un ensemble<br />
de bâtiments<br />
Les gestionnaires de patrimoine immobilier<br />
peuvent avoir de nombreux bâtiments à gérer et<br />
retenir une solution commune BIM GEM pour<br />
tous ces bâtiments. Leur nombre peut être très<br />
important, Dalkia a ainsi conçu une plateforme<br />
rassemblant les jumeaux numériques de 122 gares<br />
SNCF ; soit 1,3 million de m 2 de gares connectées à<br />
un seul BIM GEM, Dalkia BIM Solution.<br />
Pour Laurent Truscello, c’est une 4 e valeur ajoutée :<br />
« La standardisation et la vision CIM de l’ensemble<br />
du patrimoine, et pas simplement d’une maquette.<br />
Aujourd’hui, beaucoup d’outils travaillent à<br />
l’échelle d’une maquette BIM. Or, de plus en plus<br />
de gestionnaires disposent d’un patrimoine réparti<br />
sur un territoire et pour lequel plusieurs maquettes<br />
sont disponibles. Le CIM (City Information Modeling)<br />
et son approche multi-échelle permettent de<br />
représenter l’ensemble de ce patrimoine. De plus,<br />
il permet également d’apporter la dimension territoire<br />
et contexte extérieur à la maquette BIM. »<br />
Laurent Truscello donne l’exemple des Hospices<br />
civils de Lyon (HCL). Pour ce deuxième<br />
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
BIM GEM<br />
CHU de France ayant à gérer 17 sites représentant<br />
300 bâtiments et 33 000 installations techniques,<br />
un BIM a été mis en œuvre lors de la<br />
dernière construction du bâtiment H à l’hôpital<br />
Édouard-Herriot. La maintenance a été associée<br />
dès la phase de réalisation de ce nouveau bâtiment<br />
et les HCL ont souhaité étendre ce BIM<br />
GEM à tous les anciens bâtiments : « Pour le tout<br />
nouveau bâtiment, nous sommes partis du BIM,<br />
mais pour les anciens la modélisation se fait à partir<br />
de plans 2D et de certains équipements modélisés<br />
pour récupérer une partie des informations en<br />
2D. S’il n’y a pas de modélisation, nous avons des<br />
partenaires qui peuvent modéliser en 3D à partir<br />
de la 2D. Si cela n’est pas possible, on peut utiliser<br />
une modélisation Lidar (scan en 3D). Les HCL ont<br />
choisi de modéliser les équipements dès la construction<br />
ou la rénovation, ce qui permet de gagner du<br />
temps pour un bâtiment complexe. »<br />
L’utilisation du BIM-GEM devient de plus en<br />
plus nécessaire lorsque l’on voit la complexité<br />
croissante des équipements des bâtiments, la<br />
nécessité d’assurer la continuité de service, la<br />
sécurité des utilisateurs et de réduire les coûts<br />
de fonctionnement avec des réglementations de<br />
plus en plus rigoureuses. <br />
Jean-Paul Beaudet<br />
© Stereograph<br />
Visualisation<br />
d’un bâtiment avec<br />
la solution 3D de<br />
Stereograph.<br />
Solution Teia de<br />
Stereograph pour<br />
l’hypervision des<br />
collèges de l’Oise.<br />
© Stereograph<br />
<strong>j3e</strong> <strong>900</strong> / <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 41<br />
. . . . . . . . .
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42 <strong>j3e</strong> <strong>900</strong> / <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr<br />
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
CVC<br />
Solutions PAC :<br />
une pertinence accrue<br />
pour le tertiaire<br />
Après avoir conquis le logement individuel, les pompes à chaleur (PAC)<br />
gagnent en puissance et en performance pour changer d’échelle. Les<br />
solutions pour les bâtiments tertiaires s’étoffent, avec des gains importants<br />
sur la facture et des économies d’énergie à la clé. Petit tour d’horizon de la<br />
pertinence de ces solutions par rapport aux solutions plus traditionnelles.<br />
Exemple de PAC<br />
avec ballon primaire,<br />
générateur d’appoint<br />
et production<br />
instantanée d’ECS.<br />
En neuf comme en rénovation, les solutions<br />
sont majoritairement basées sur l’aérothermie<br />
« En neuf, les PAC aérothermiques seules ou cascadées<br />
sont majoritairement utilisées et se révèlent<br />
parfaitement adaptées pour les petits tertiaires<br />
jusqu’à 50 kW. Avec une dominante pour des PAC<br />
moyenne température réversible, couplées avec<br />
des émetteurs réversibles type plancher ou ventilo<br />
convecteur », introduit Adrien Letullier, chef de<br />
produit PAC pour Viessmann France.<br />
De façon générale, Viessmann préconise le plus<br />
souvent la dissociation des besoins de chauffage-refroidissement<br />
de ceux pour la production<br />
d’ECS. Les besoins sanitaires en tertiaire sont<br />
d’ailleurs très variables, de faibles, dans le cas de<br />
bureaux, à majoritaires en cas d’hôtellerie, par<br />
exemple, et peuvent être parfaitement traités avec<br />
des solutions ballons thermodynamiques ou PAC<br />
dédiée.<br />
Pour la rénovation, c’est une analyse préalable au<br />
cas par cas en fonction des déperditions et projets<br />
de rénovation énergétique en cours.<br />
« Au-delà de 50 kW de puissance, l’hybridation est<br />
privilégiée aussi bien pour le chauffage que l’ECS,<br />
et au prochain salon ISH, des solutions, notamment<br />
de PAC air-eau avec des puissances plus élevées<br />
jusqu’à 100 kW, seront présentées », explique<br />
Adrien Letullier.<br />
L’hybridation permet un gain rapide avec un<br />
investissement modéré permettant de couvrir<br />
© Viessmann<br />
60 à 80 % des besoins suivant les projets, et avec<br />
une moindre contrainte sur le réseau électrique :<br />
l’usage peut être modulé en fonction du prix des<br />
énergies, ou bien encore pour favoriser l’autoconsommation<br />
ou le délestage.<br />
« Les solutions monobloc avec une tendance sur<br />
l’usage de “gaz vert” type R290 ont de plus en<br />
plus le vent en poupe, avec les contraintes de pose<br />
liées au propane et donc une solution plutôt en<br />
extérieur dans la plupart des cas. Enfin, pour les<br />
bureaux, les solutions air/air multisplit sont également<br />
des solutions prisées », ajoute l’expert de<br />
Viessmann.<br />
Un marché porteur et dynamique<br />
Ce marché est dynamique pour de multiples raisons,<br />
tout d’abord avec la crise du gaz russe qui<br />
dope le remplacement d’anciens systèmes par des<br />
solutions PAC air/air air/eau ou bien hybrides.<br />
Ensuite, l’augmentation des coûts des énergies,<br />
les objectifs du décret tertiaire et, enfin, les<br />
possibilités de financement liées aux certificats<br />
d’économies d’énergie contribuent fortement à<br />
la dynamique.<br />
Intuis, anciennement Auer, constate également<br />
une forte demande de systèmes PAC sur les bâtiments<br />
tertiaires ces derniers mois, au travers de<br />
l’équipement de nombreuses mairies, mais aussi<br />
d’écoles, de gymnases, de petits commerces et de<br />
bureaux.<br />
Les solutions reposent toutes sur le fluide R-290,<br />
ce qui prend complètement en considération la<br />
réglementation F-GAS*, et il est distingué deux<br />
familles principales de systèmes pour le tertiaire :<br />
en premier lieu, des PAC air/eau avec des puissances<br />
allant de 11 à 32 kW, puis des PAC adaptées<br />
pour le collectif et le moyen et gros tertiaire,<br />
avec des puissances de 40 à 80 kW, cascadables<br />
jusqu’à 1,2 MW.
© Viessmann<br />
PAC 80 kW<br />
VITOCAL 200-G Pro<br />
pouvant être cascadées<br />
ou utilisées en mode<br />
hybride gaz.<br />
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
CVC<br />
En second lieu, des solutions de PAC sur boucle<br />
d’eau avec PAC dénommées UtCi 4 en 1 (unité<br />
thermodynamique de confort individuel) qui<br />
assure le chauffage, le refroidissement, les traitement<br />
et renouvellement d’air et la récupération<br />
d’énergie thermique. La PAC sur boucle d’eau<br />
s’installe en façade d’un bâtiment et permet de<br />
faire gagner un étage tous les 5 étages, car elle ne<br />
nécessite pas de faux plafonds. Un gain d’espace<br />
très important pour les projets de construction<br />
en neuf et de sérieuses économies à la clé avec<br />
une solution qui joue un rôle important dans la<br />
redistribution des énergies produites en s’adaptant<br />
en permanence au besoin de confort du<br />
local.<br />
L’intérêt des solutions hybrides<br />
Les solutions dites hybrides constituent aussi une<br />
réponse adaptée aux enjeux de décarbonation,<br />
avec un choix par le système de l’utilisation de la<br />
bonne énergie au meilleur moment, et avec des<br />
avantages économiques certains, si les systèmes<br />
sont correctement dimensionnés.<br />
Par ailleurs, ce type de solution s’inscrit bien<br />
dans le mix énergétique français, avec une réduction<br />
des kilowatts consommés sur les points élec-<br />
HRC70, ZéPAC, pompe à chaleur air/eau monobloc<br />
haute température.<br />
© Intuis<br />
Exemple de PAC air/air unité gainable HSP.<br />
triques, et par la régulation intelligente qui y est<br />
associée, il permet de gagner en longévité en évitant<br />
par exemple les cycles courts. « Les solutions<br />
hybrides, et tout particulièrement mixant énergie<br />
gaz et PAC, sont une réponse mature et pertinente<br />
par rapport à une solution pure gaz en permettant<br />
jusqu’à 70 % d’émissions de CO 2<br />
en moins par<br />
rapport à une ancienne chaudière », explique René<br />
Schmitt, chef de produits au sein de BDR Thermea<br />
France.<br />
« Le dimensionnement du système hybride doit<br />
cependant être bien effectué pour en tirer la quintessence.<br />
Si l’on repart des besoins d’un bâtiment,<br />
avec une PAC hybride, la puissance de la PAC doit<br />
couvrir de 40 à 60 % des besoins à T = T base, ce<br />
qui fait, en termes de puissance, 8 kW avec une<br />
hybride, versus 16 kW avec une PAC en solo, par<br />
exemple », poursuit l’expert de BDR Thermea<br />
France.<br />
Des solutions qui, très prochainement, vont<br />
monter en gamme de puissance également au<br />
niveau des solutions proposées par De Dietrich,<br />
PAC hybride<br />
HP Inverter G<br />
De Dietrich.<br />
© Aldes<br />
© BDR Thermea<br />
<strong>j3e</strong> <strong>900</strong> / <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 43<br />
. . . . . . . . .
. . . . . . . .<br />
© Viessmann<br />
avec la capacité à évoluer vers des solutions<br />
mixtes gaz et H2 et H2 pur.<br />
« Pour la rénovation, nous préconisons souvent<br />
l’installation de PAC en hybridation de chaudière,<br />
ce qui permet de limiter le coût des travaux et la<br />
puissance électrique appelée. Et pour le neuf, l’hybridation<br />
a également toute sa place, car elle permet<br />
de passer facilement les différents seuils imposés<br />
par la RE2020 », indique Nicolas Fernandez,<br />
responsable marchés logements sociaux et tertiaire<br />
pour BDR Thermea France.<br />
La solution hybride est donc une solution idéale<br />
de transition, car elle permet de garder les modes<br />
constructifs actuels et, petit à petit, d’apprendre<br />
sur les PAC. C’est aussi la solution préconisée par<br />
les gouvernements des Pays-Bas et d’Italie où ce<br />
marché a explosé depuis 2021.<br />
AVIS D’EXPERT<br />
Initié en 2006, puis renforcé en<br />
2015, le règlement européen<br />
F-Gaz* organise une forte<br />
réduction des fluides HFC<br />
par rapport à leur pouvoir de<br />
réchauffement (GWP ou Global<br />
Warming Power).<br />
« En 2022, la Commission<br />
européenne a proposé une<br />
nouvelle accélération et, quelle<br />
que soit la mouture finale<br />
qui doit paraître en <strong>2023</strong>, son<br />
impact influe directement sur<br />
le choix des fabricants pour<br />
leurs différents systèmes,<br />
avec par exemple les fluides<br />
dits “de transition”, tel le<br />
GR32, qui seront interdits<br />
à brève échéance, au moins<br />
pour les petites puissances »,<br />
expose Emanuel Bertocchi de<br />
Viessmann.<br />
Le mécanisme de quota mis<br />
en place en 2015 et les étapes<br />
de réduction successives<br />
jusqu’en 2030 vont donc se<br />
durcir avec cette nouvelle<br />
étape réglementaire. Un<br />
44 <strong>j3e</strong> <strong>900</strong> / <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr<br />
LES DOSSIERS DU MOIS<br />
Et la géothermie ?<br />
« Même si l’on observe une remontée en intérêt<br />
pour les solutions de géothermie et d’aquathermie,<br />
celles-ci sont utiles et performantes pour des projets<br />
jusqu’à 100 à 200 kW de chaud, principalement<br />
avec des forages verticaux, et le financement reste<br />
le plus souvent le point qui freine. La géothermie<br />
permet aussi d’effectuer du “natural cooling”, qui<br />
vise un abaissement et rafraîchissement du bâtiment,<br />
mais sans consigne fixe à atteindre en froid »,<br />
ajoute l’expert de Viessmann.<br />
Pour ce qui concerne les PAC géothermiques<br />
avec sondes, l’aide au Fonds chaleur est également<br />
possible en fonction des régions.<br />
Jean-François Moreau<br />
Vers de nouveaux fluides avec le durcissement<br />
à venir de la loi F-Gaz<br />
Emmanuel BERTOCCHI, chef de produits PAC pour Viessmann France<br />
objectif réglementaire plus<br />
ambitieux, nécessaire, selon<br />
la Commission, compte tenu<br />
d’une part du caractère très<br />
émetteur des HFC, et d’autre<br />
part de l’accélération du<br />
remplacement des systèmes<br />
existants par des PAC et des<br />
ballons thermodynamiques,<br />
dans l’optique de l’obligation<br />
de se passer du gaz venant de<br />
Russie.<br />
Les grandes lignes des<br />
évolutions du projet<br />
Il est prévu de nouvelles<br />
interdictions de mise sur le<br />
marché.<br />
- À partir de 2024 :<br />
accélération de la réduction<br />
des HFC mis sur le marché<br />
et interdiction d’utiliser les<br />
réfrigérants avec GWP ≥ 2500<br />
pour la maintenance de tous<br />
les équipements, seuls les<br />
fluides récupérés pourront<br />
être utilisés jusqu’en 2029.<br />
- À partir de 2025 : les<br />
équipements de climatisation<br />
et les pompes à chaleur<br />
mobiles fonctionnant avec des<br />
HFC dont le GWP est ≥ 150<br />
seront interdits à la vente.<br />
À partir de 2027, un vrai<br />
bouleversement va s’opérer,<br />
avec une double interdiction<br />
de :<br />
- mise sur le marché des<br />
CVC<br />
systèmes de climatisation<br />
split et multisplit d’une<br />
puissance ≤12 kW<br />
fonctionnant avec un<br />
réfrigérant à GWP ≥ 150,<br />
éliminant ainsi les solutions<br />
au R32 (GWP 675).<br />
- mise sur le marché des<br />
systèmes de climatisation<br />
multisplit et DRV (débit de<br />
réfrigérant variable) d’une<br />
puissance >12 kW avec un<br />
réfrigérant à GWP ≥ 750,<br />
mettant ainsi fin aux DRV<br />
au R410A.<br />
« Le projet de règlement<br />
prévoit également de nouvelles<br />
mesures, dont notamment la<br />
formation et la certification<br />
des opérateurs qui s’étend<br />
aux HFO purs ainsi que le<br />
renforcement des contrôles<br />
d’étanchéité avec l’obligation<br />
d’installer des systèmes de<br />
détection de fuites », ajoute<br />
l’expert de Viessmann.<br />
Alors, quels fluides pour les<br />
solutions de demain ?<br />
En tertiaire notamment,<br />
certains fabricants annoncent<br />
encore l’arrivée du R32 dans<br />
les systèmes centralisés DRV<br />
pour remplacer le R410A (GWP<br />
de 2 100). Mais de nombreux<br />
fabricants de PAC air/eau<br />
et eau/eau allemands et<br />
d’Europe du Nord sont passés<br />
directement au R290 (GWP de<br />
3), sautant l’étape du R32. Sur<br />
le marché français, c’est le cas<br />
de Saunier Duval, Viessmann,<br />
intuis (ex-Auer), un virage qui<br />
devra être pris très vite par<br />
l’ensemble de la communauté,<br />
notamment pour le marché de<br />
la climatisation.<br />
Pour le froid commercial,<br />
les nouvelles mesures<br />
vont renforcer la transition<br />
engagée vers les réfrigérants<br />
« naturels », en particulier le<br />
propane pour les équipements<br />
« plug in » et le CO 2<br />
pour les<br />
systèmes de réfrigération<br />
centralisés. Les HFO purs<br />
(R1234ze) ou faiblement<br />
mélangés avec PRP ≤ 150<br />
comme le R455A pour la basse<br />
et moyenne température et<br />
le R471A pour la moyenne<br />
température resteront<br />
des solutions viables et<br />
attractives, notamment pour<br />
la climatisation.<br />
Et même si des<br />
aménagements sont<br />
possibles, notamment en<br />
termes de report de date pour<br />
certains objectifs, le nouveau<br />
règlement F-Gaz* devrait être<br />
adopté rapidement et entrer<br />
en vigueur sans délai en<br />
France et dans toute l’UE.<br />
* F-Gaz : pur gaz fluoré.
<strong>j3e</strong> <strong>900</strong> / <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 45
SOLUTIONS<br />
Éclairage<br />
Un luminaire pour applications stériles et aseptiques<br />
© Disano<br />
Développé par Disano, le luminaire Ermetica led dédié aux locaux aseptiques est universel, que ce soit pour les faux<br />
plafonds à structure apparente et non apparente, pour les panneaux en plâtre ou aluminium, pour les faux plafonds en<br />
placoplatre ainsi que pour les faux plafonds avec trappe visible. Ce plafonnier en tôle d’acier imprimé avec bordures en<br />
aluminium extrudé anodisé est doté d’une optique basse luminance anti-éblouissement : alvéolaire à double parabole,<br />
longitudinale et transversale, en aluminium satiné anodisé de deux microns d’épaisseur, pour un UGR
SOLUTIONS<br />
© Fluke<br />
Photovoltaïque<br />
Une solution tout-en-un pour simplifier les tests<br />
de performance et de sûreté<br />
Fluke a lancé son nouveau SMFT-1000, à la fois testeur photovoltaïque (PV)<br />
multifonction, analyseur de performances et traceur de courbe I-V. Le<br />
SMFT-1000 tout-en-un est une solution idéale pour les professionnels de<br />
l’énergie solaire qui veulent être plus efficaces lors des tests de sûreté et<br />
de performances de systèmes photovoltaïques jusqu’à 1 000 V continu.<br />
Les techniciens de maintenance PV peuvent désormais effectuer toutes<br />
les mesures sur la partie CC des installations photovoltaïques des secteurs<br />
résidentiel, commercial, industriel et de type ferme à grande échelle avec un<br />
même appareil, combinant précision, sûreté et fiabilité. Ce nouveau testeur<br />
portable permet de gagner 20 % du temps de travail sur le terrain, et environ<br />
50 % du temps nécessaire à la production de la documentation.<br />
www.fluke.com <br />
Éclairage<br />
Un nouveau luminaire antipollution lumineuse<br />
Lébénoïd lance une nouvelle applique, le Dune Casquette ULR. Doté d’une<br />
conception innovante, c’est le premier luminaire qui permet de respecter les<br />
contraintes désormais obligatoires imposées par l’arrêté du 27 décembre 2018<br />
relatif à la prévention, à la réduction et à la limitation des nuisances lumineuses.<br />
Cette nouvelle applique bénéficie d’un degré de protection IP65 lui permettant<br />
d’être utilisée dans des conditions climatiques sévères. Le Dune Casquette ULR<br />
offre une efficacité lumineuse supérieure à 100 lm/W et une température de<br />
couleur de 3 000 K. Avec sa casquette et sa platine led spécifique et orientée,<br />
le flux lumineux est dirigé vers le bas et possède ainsi un ULR (Upward Light<br />
Ratio) inférieur à 1 %. L’ULR est le résultat pour les éclairages led de la quantité<br />
de lumière vers le haut divisée par la quantité de lumière totale.<br />
www.lebenoid.fr <br />
© Lébénoïd<br />
© Socomec<br />
Gestion de l’énergie<br />
Un système de surveillance de l’énergie électrique<br />
Système innovant de surveillance de l’énergie électrique pour les installations AC et DC,<br />
DIRIS Digiware, développé par Socomec, est une solution complète permettant de surveiller<br />
la performance d’une installation électrique et de<br />
mesurer efficacement les consommations. Il s’agit du<br />
seul système combinant le sous-comptage d’énergie,<br />
l’analyse de la qualité de l’énergie et la surveillance de<br />
courants résiduels. 100 % personnalisable et évolutif,<br />
cet écosystème répond aux besoins précis de chaque<br />
installation. Le système DIRIS Digiware s’adapte aussi<br />
bien aux installations neuves qu’aux installations<br />
existantes. Il est particulièrement utilisé dans les secteurs<br />
de l’industrie et du tertiaire ainsi que par les gestionnaires<br />
de datacenters.<br />
www.socomec.fr <br />
<strong>j3e</strong> <strong>900</strong> / <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 47
SOLUTIONS<br />
GTB/GTC<br />
Un superviseur pour une gestion optimale<br />
du bâtiment<br />
La société Souchier-Boullet présente sa Box Multipack, outil de supervision à distance dédié à la<br />
gestion de la ventilation et du rafraîchissement naturel des bâtiments et, plus globalement, à la<br />
gestion énergétique des bâtiments. Commercialisé sous la marque Genatis par Souchier-<br />
Boullet, le superviseur, qui dispose de prévisions météorologiques, s’adresse à la<br />
maîtrise d’ouvrage et aux exploitants d’équipements techniques des bâtiments. Solution<br />
totalement flexible, la Box Multipack est compatible avec tous les protocoles standard<br />
(ModBus RTU, ModBus IP…) y compris la communication radio (Zigbee, EnOcean,<br />
Bluetooth…). Elle se pilote indistinctement à l’aide de son application mobile dédiée ou<br />
via n’importe quel navigateur internet, sur tablettes et smartphones quel que soit le système<br />
d’exploitation, pour faciliter la gestion des bâtiments aux exploitants.<br />
www.souchier-boullet.com <br />
© Souchier-Boullet<br />
© Sylvania<br />
Éclairage<br />
Un luminaire qui renverse les codes du design<br />
et réinterprète le concept du downlight<br />
Réunissant le meilleur du design et de la technologie, Concord Equinox,<br />
développé par Sylvania, propose une nouvelle vision du downlight. Tout en<br />
délivrant une qualité d’éclairage premium (IRC>90, UGR
Filière 3e<br />
LE MÉDIA B2B de la filière<br />
électrique, de l’efficacité énergétique<br />
et de l’illumination des bâtiments<br />
résidentiels, tertiaires, industriels<br />
et collectifs.<br />
LA REVUE DE<br />
L’ÉCO-EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE<br />
Le courant passe entre nous depuis 74 ans<br />
BÂTIMENT :<br />
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COMPÉTITIVITÉ<br />
TOUTE L’ACTUALITÉ<br />
DE L’INTÉGRATION DOMOTIQUE<br />
ET INSTALLATION ÉLECTRIQUE<br />
DANS L’HABITAT RÉSIDENTIEL ET<br />
COLLECTIF<br />
LA REVUE DES INTÉGRATEURS DOMOTIQUE ET INSTALLATEURS ÉLECTRIQUES EN PETIT TERTIAIRE, RÉSIDENTIEL ET COLLECTIF<br />
SMARTHOME<br />
LE PILOTAGE<br />
DE L'ÉCLAIRAGE<br />
KNX/DALI<br />
TOUTES LES LUMIÈRES<br />
INTÉRIEURES, EXTÉRIEURES ET<br />
ARCHITECTURALES<br />
Lumières<br />
N° 41 - DÉCEMBRE 2022<br />
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Vincent COTTET, paysagiste et urbaniste<br />
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Ligne du tramway T9<br />
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ISSN : 2297-098X ELECTRICIEN+ N. 89 - AUTOMNE 2022<br />
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<strong>j3e</strong> <strong>900</strong> / <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 49
3 QUESTIONS À<br />
Propos recueillis<br />
par Alexandre Arène<br />
‘‘<br />
Une fois la déclaration effectuée,<br />
selon la typologie du bâtiment et l’année<br />
de référence choisie, la mise en œuvre<br />
d’un plan de comptage est nécessaire.<br />
’’<br />
Pascal Tigreat<br />
Responsable du département Automation, Wago France<br />
© DR<br />
Le 31 décembre 2022 a marqué le véritable lancement du décret tertiaire,<br />
avec l’obligation pour les propriétaires et gestionnaires de bâtiments<br />
d’effectuer leur première déclaration de consommations et de l’année de<br />
référence. Spécialiste de la gestion du bâtiment, Wago propose un ensemble<br />
de solutions techniques pour mesurer les consommations et agir sur les<br />
équipements pour réduire la facture énergétique.<br />
<strong>j3e</strong> - Pouvez-vous revenir sur les<br />
obligations pour les propriétaires<br />
et locataires prévues par le décret<br />
tertiaire ?<br />
Pascal Tigreat - Tous les bâtiments<br />
disposant d’une surface égale ou supérieure<br />
à 1 000 m² allouée à des usages<br />
tertiaires, tous les bâtiments d’usages<br />
mixtes dont plus de 1 000 m² sont<br />
alloués à des usages tertiaires, ainsi<br />
que les ensembles de bâtiments sur un<br />
même site ou sur plusieurs sites dont le<br />
cumul des surfaces tertiaires est supérieur<br />
ou égal à 1 000 m² sont soumis<br />
aux obligations du décret. Il revient<br />
alors aux propriétaires ou exploitants<br />
d’effectuer les déclarations sur le site<br />
OPERAT de l’Ademe. En règle générale,<br />
c’est la société qui reçoit la facture<br />
d’énergie qui doit déclarer. La phase<br />
de déclaration est bien plus complexe<br />
qu’il n’y paraît, car il faut savoir quelles<br />
informations notifier et comment trouver<br />
la donnée. La principale difficulté<br />
consiste à ventiler les consommations,<br />
principalement lorsque le comptage<br />
est intégré, c’est-à-dire qu’il inclut l’ensemble<br />
des consommations du bâtiment<br />
en un point de comptage unique.<br />
Il faut réaliser la déclaration des<br />
consommations en énergie primaire en<br />
fonction des mètres carrés et de l’usage<br />
des différents espaces. Le coefficient<br />
n’est pas le même pour un espace de<br />
restauration, une salle de serveurs, un<br />
bureau ou une salle de réunion, par<br />
exemple. Le décret tertiaire permet de<br />
comparer son bâtiment par rapport à<br />
une moyenne nationale.<br />
<strong>j3e</strong> - Quelles sont les solutions<br />
proposées par Wago pour accompagner<br />
ses clients dans leurs déclarations<br />
et leurs actions de performance<br />
énergétique prévues par le décret ?<br />
P. T. - Wago n’intervient pas sur la phase<br />
de déclaration. Nous avons publié un<br />
guide pour orienter nos clients, expliquer<br />
le texte et les obligations prévues. Nous<br />
intervenons après la phase de déclaration.<br />
Une fois la déclaration effectuée, selon la<br />
typologie du bâtiment et l’année de référence<br />
choisie, la mise en œuvre d’un plan<br />
de comptage est nécessaire. Son objectif<br />
est de définir les consommations tertiaires<br />
et les moyens d’agir dessus. Il faut alors<br />
installer des équipements de métrologie<br />
(compteurs, mesure de puissance…),<br />
pour faire remonter les informations de<br />
consommations par usage ou par zone.<br />
Il faut également mettre en œuvre des<br />
systèmes pour dialoguer avec les compteurs<br />
et avec les équipements existants,<br />
ainsi que des solutions de télérelève sans<br />
fil. Nous proposons un ensemble de<br />
solutions tel que nos compteurs d’énergie<br />
certifiés MID pour récupérer les<br />
informations de consommations, mais<br />
aussi une large gamme de contrôleurs et<br />
d’automates qui, avec l’ajout de modules<br />
complémentaires, permettent également<br />
de corriger les anomalies grâce à un pilo-<br />
tage des systèmes. Nos solutions sont évolutives<br />
vers du pilotage sans tout remettre<br />
en question. L’installation de ces solutions<br />
génère des fiches CEE, pour financer<br />
une partie des travaux : c’est le cas du<br />
WAGO I/O System série 750 qui, en combinaison<br />
avec les bibliothèques WAGO<br />
App Building, permet d’atteindre la<br />
classe A de BAC de la norme EN 15232-1<br />
et de récupérer des CEE, par exemple sur<br />
les opérations BAT-TH-116 ou autres.<br />
<strong>j3e</strong> - Le comptage et la régulation<br />
permettent-ils de réaliser des<br />
économies substantielles pour<br />
répondre aux objectifs du décret<br />
tertiaire ?<br />
P. T. - Très concrètement, nous avons<br />
surveillé les consommations de notre<br />
siège social de Roissy, cela nous a permis<br />
de nous rendre compte qu’il y avait<br />
des problèmes de régulation. Par une<br />
simple modification des réglages, nous<br />
avons réalisé près de 15 % d’économies.<br />
Preuve que pour beaucoup de bâtiments,<br />
les 30 % de réduction à échéance<br />
2030 seront rapidement atteints. Toutes<br />
ces informations ont été postées dans le<br />
Wago Cloud (personnalisable en marque<br />
blanche) pour être affichées et analysées<br />
(éventuellement par des logiciels tiers).<br />
La même solution permet de corriger<br />
le fonctionnement des équipements. Le<br />
Wago Cloud permet de suivre à long<br />
terme la performance énergétique du<br />
parc, ce qui est le sens du décret BACS. <br />
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<strong>j3e</strong> <strong>900</strong> / <strong>MARS</strong> <strong>2023</strong> - www.filiere-3e.fr 51