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J3e_899_FEV_2023_Bâtiment, objectif compétitivité

Dans cette édition, 3 dossiers : Smart Building & solutions digitales, Smart Room & expérience client et Industrie & IOT. + L'interview grand format du Président du SERCE

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3 QUESTIONS À

Propos recueillis

par Alexandre Arène

‘‘

Avec l’augmentation des prix,

les temps de retour sur investissement

des actions de performance énergétique

sont considérablement réduits.

’’

Gildas Dolbeau

Cofondateur d’Enoptea, filiale d’Epsa

© DR

Le 31 décembre 2022 a marqué le véritable lancement du décret tertiaire,

avec l’obligation pour les propriétaires et gestionnaires de bâtiments

tertiaires d’effectuer leur première déclaration de consommations et de

l’année de référence choisie. Le dispositif entre aujourd’hui dans sa phase

d’action. Gildas Dolbeau, cofondateur d’Enoptea, filiale du groupe Epsa,

cabinet de conseil en performance énergétique, environnement et RSE,

revient sur les fondamentaux du décret, les subtilités à garder en mémoire

et les bénéfices à long terme pour les assujettis.

j3e - Quelles sont les obligations à

respecter, les sanctions prévues en cas

de non-conformité ou manquement et

les points d’attention à garder en

mémoire en effectuant sa déclaration ?

Gildas Dolbeau - Le décret tertiaire

oblige les propriétaires ou locataires

de bâtiments accueillant plus de

1 000 m² de locaux tertiaires à réduire

leurs consommations d’énergie à horizon

2050. Le premier jalon, posé pour

2030, vise une réduction de 40 % des

consommations. Au 31 décembre dernier,

les assujettis au décret devaient

déclarer leurs consommations et le

choix de l’année de référence, sur la

plateforme Operat, pilotée par l’Ademe.

L’objectif de cette plateforme est de

contrôler la conformité des assujettis,

qui risquent une amende de 7 500 € par

entité juridique et une citation nominative,

très certainement sur une page

web dédiée, en cas de non-respect des

obligations. Il y a deux grandes difficultés

lors de la déclaration. La première

concerne la collecte de la donnée. Il

est nécessaire de collecter les données

de consommation, à partir de la facture

énergétique ou du compteur. Cela

s’avère beaucoup plus complexe dans

le cas où l’entreprise rassemble plusieurs

sites sous une même entité juridique.

La seconde concerne la collecte

des informations bâtimentaires, avec le

nombre de mètres carrés d’espaces tertiaires

à déterminer et les entités fonctionnelles

assujetties. Enfin, il est nécessaire

de déterminer au préalable qui est

responsable de la déclaration entre le

locataire et le propriétaire. Nous préconisons

que celui qui paye la facture

déclare, pour plus de fluidité.

j3e - Dans quelle mesure la mise

en œuvre d’une GTB s’avère-t-elle

pertinente pour répondre aux

obligations ?

G. D. - Au 31 décembre dernier, les assujettis

devaient avoir rempli leur déclaration,

selon l’année de référence choisie

ou dans la base de calcul en valeur

absolue, selon les critères listés par

l’Ademe. Lorsque l’objectif est établi,

il faut déterminer les moyens de l’atteindre.

Dans un premier temps, nous

préconisons de s’attaquer aux « Quick

Wins », ou actions à gains rapides. Il

peut s’agir du réglage d’équipements,

du remplacement de l’éclairage, d’agir

sur les usages… Ensuite, il faut identifier

les travaux à réaliser pour atteindre

les 30, 40, voire 50 % de réduction des

consommations. Cela représente des

investissements plus conséquents, à

l’image de l’isolation du bâtiment ou

du remplacement des systèmes ther-

miques, par exemple. Enfin, lorsque

ces actions ont été menées, il est essentiel

de mettre en œuvre un système de

gestion technique du bâtiment (GTB),

pour pérenniser la réduction des

consommations et aller plus loin dans

la performance énergétique.

j3e - Alors que les dépenses en énergie

explosent depuis plusieurs mois,

cette nouvelle obligation va-t-elle

engendrer des coûts supplémentaires

pour les entreprises, ou plutôt

permettre de contenir les budgets ?

G. D. - Il est difficile d’opposer ou d’allier

les deux. Depuis quelques mois, la

facture explose à cause de l’augmentation

du coût de l’énergie. Il est donc

essentiel d’anticiper au maximum

l’évolution des prix. Le décret tertiaire

est très pertinent : bien sûr il oblige

les acteurs à investir au moment où ils

doivent faire face à l’explosion de leurs

factures, mais à plus long terme cela

permettra de réaliser des économies

conséquentes. Avec l’augmentation des

prix, les temps de retour sur investissement

des actions de performance énergétique

sont considérablement réduits.

Outre le coût énergétique, nous constatons

une réelle volonté des pouvoirs

publics et des donneurs d’ordre privés

de décarboner le bâtiment.

50 j3e 899 / FÉVRIER 2023 - www.filiere-3e.fr

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