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J3e_899_FEV_2023_Bâtiment, objectif compétitivité

Dans cette édition, 3 dossiers : Smart Building & solutions digitales, Smart Room & expérience client et Industrie & IOT. + L'interview grand format du Président du SERCE

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+ L'interview grand format du Président du SERCE

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INTERVIEW

Julien Hans

j3e - Quelles sont les cibles prioritaires,

selon vous ?

J. H. – Il n’y a pas de réponse dans l’absolu.

Certains outils doivent nous aider à définir

et à hiérarchiser les actions à mener. Je pense

notamment à la base de données nationale des

bâtiments (BDNB), qui recense tous les bâtiments

français et fournit des informations sur

leurs consommations d’énergie, le risque de

surchauffe estival… Le site Go-Rénove « particuliers

» recense ainsi les informations sur les

logements, Go-Rénove « bailleurs » celles sur

les logements sociaux. Cela permet d’identifier

les bâtiments les plus simples à rénover et

d’agir de manière plus ciblée. Si nous voulons

rénover 600 000 logements par an, il faut agir

sur les problématiques de main-d’œuvre, de

technologies, de disponibilité des matériaux et

des technologies adaptées… Il faut également

créer des structures spécifiques et des offres

plus intégrées, ce qui va prendre du temps,

comme le précise le Scénario négaWatt. L’objectif

est de cibler en premier lieu les bâtiments les

plus simples à rénover et avec les gains les plus

importants à la clé. Les maisons individuelles

peuvent être une cible prioritaire. Nous avons

aujourd’hui un réservoir de plusieurs millions

de logements simples à rénover. Pour le tertiaire,

nous devons encore attendre les résultats

du dispositif Éco-énergie tertiaire et voir si certaines

typologies de bâtiments ressortent.

j3e - La question de la flexibilité et de la

réversibilité des bâtiments a été mise en

exergue avec la crise sanitaire. Quelles sont

les opportunités, selon vous ?

J. H. – Il y a deux enjeux distincts. Dans le

neuf, il faut penser les choses pour que les

bâtiments et leurs espaces soient réutilisables

et réemployables, avec, idéalement, la possibilité

de démonter des éléments. Concernant

le parc existant, il y a aujourd’hui sur un total

de 33 millions de logements, environ 2 millions

de résidences secondaires et 2 millions

de logements inoccupés. En considérant que la

construction d’un bâtiment nécessite 700 kg de

CO 2

par mètre carré, il est impératif d’utiliser

les surfaces disponibles. Il faut aujourd’hui

construire à meilleur escient et ne pas créer de

mètres carrés inutiles. Les espaces mal pensés

doivent être revus et, le cas échéant, il peut

être intéressant de mutualiser les surfaces différemment.

Par exemple, au lieu de construire

une nouvelle salle des fêtes, il est possible

d’envisager d’utiliser des espaces disponibles

comme ceux dédiés à la restauration dans le

tertiaire, qui sont inoccupés les week-ends.

C’est un exemple, mais il y en a bien d’autres, à

commencer par les parkings.

j3e - Quels sont les travaux du CSTB

allant dans le sens de l’amélioration de la

performance énergétique des bâtiments ?

J. H. – Notre premier objectif est de bien

connaître le parc pour mieux cibler les rénovations,

grâce à la base de données nationale

des bâtiments qui sert de support aux services

Go-Rénove. Notre volonté est d’agir

sur l’existant, en sécurisant les performances

énergétiques, grâce à une culture du résultat.

Il faut pour cela travailler sur l’enveloppe et

sur les équipements. Les travaux sur Sereine

concourent à cet objectif. Avec le Plan bâtiment

durable et le GIE (groupement d’intérêt

écologique), nous menons également des travaux

communs sur le bâtiment tel que nous

le souhaitons à l’horizon 2030. Réussir cette

transformation est un défi pour l’ensemble

des acteurs. Nous travaillons sur une feuille de

route qui sera la boussole des actions à mener,

en commençant par les travaux sur le bas carbone.

Enfin, sur le sujet du neuf, la RE2020 est

venue fixer un cadre de référence. Plus globalement,

nous devons faire du bâtiment neuf d’aujourd’hui

le prototype du bâtiment de demain,

en intégrant de la biodiversité, de la circularité,

du bas-carbone et la prise en compte du confort

dans toutes ses composantes ?

j3e - En la matière, quels sont les principaux

projets et travaux du CSTB pour l’année à

venir pour accompagner la filière dans cette

dynamique de transition énergétique et

environnementale ?

J. H. – La base de données nationale, ainsi que

le programme Profeel et en particulier le projet

Sereine sont nos priorités. Nous travaillons

également sur le projet Renoptim, lui aussi issu

du programme Profeel et qui vise à rétablir les

moyens pour satisfaire aux exigences du confort

d’été. Il s’agit de très importants projets de

recherche, structurants pour la filière. Ensuite,

nous allons travailler sur la trajectoire carbone

pour aller au-delà de la RE2020, en nous intéressant

aux quartiers et territoires, notamment

au travers de la production locale d’énergie, et

l’usage des mètres carrés construits via les nouveaux

outils UrbanPrint et PowerDis développés

avec Efficacity. Nous étudions également un

coefficient de biotope surfacique harmonisé,

pour encourager le maintien de la biodiversité

en zones urbaines.

14 j3e 899 / FÉVRIER 2023 - www.filiere-3e.fr

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