Qualité Référence 94

Spécial Numérique et focus : Aéronautique, spatial et défense Spécial Numérique et focus :
Aéronautique, spatial et défense

07.02.2023 Views

Septembre 2022 à Février 2023 / Trimestriel / 20€ N° 94-95 Septembre 2022 à Février 2023 / Trimestriel / 20€ Spécial Numérique et focus Aéronautique, spatial et défense Dossier Spécial Numérique et focus Aéronautique, spatial et défense 24 CERTIFICATION, CONSEIL Le marché de la certification en 2022 et les perspectives pour 2023 45 PREVENTION DES RISQUES, ENVIRONNEMENT L’exactitude des valeurs : un prérequis indispensable pour bien gérer ses risques 22 EXCELLENCE, DÉMARCHE Comment l’innovation prépare-t-elle à la résilience ? 65 OUTILS QUALITÉ Santé et environnement : quelles solutions pour la gestion des risques et de la qualité ? 69

Septembre 2022 à Février 2023 / Trimestriel / 20€ N° <strong>94</strong>-95<br />

Septembre 2022 à Février 2023 / Trimestriel / 20€ Spécial Numérique et focus Aéronautique, spatial et défense<br />

Dossier<br />

Spécial Numérique et focus<br />

Aéronautique, spatial et défense 24<br />

CERTIFICATION, CONSEIL<br />

Le marché de la certification en 2022 et les<br />

perspectives pour 2023 45<br />

PREVENTION DES RISQUES,<br />

ENVIRONNEMENT<br />

L’exactitude des valeurs : un prérequis indispensable<br />

pour bien gérer ses risques 22<br />

EXCELLENCE, DÉMARCHE<br />

Comment l’innovation prépare-t-elle<br />

à la résilience ? 65<br />

OUTILS QUALITÉ<br />

Santé et environnement : quelles<br />

solutions pour la gestion des risques<br />

et de la qualité ? 69


ÉDITORIAL<br />

©DR<br />

De la Refondation Numérique<br />

à l’Industrie Zéro Carbone<br />

Valérie Brenugat<br />

Rédactrice en chef<br />

En novembre dernier, Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de la Transition<br />

numérique et des Télécommunications avait lancé le Conseil National de la Refondation<br />

« Numérique ». Il réunit des représentants des forces politiques, des partenaires sociaux,<br />

des élus locaux, des représentants du monde économique et associatif. Dans ce numéro<br />

double, le dossier sur le numérique révèle les résultats de deux études : l’une sur l’impact<br />

de la crise sanitaire sur la maturité digitale de la France et l’autre sur la maturité digitale<br />

des services <strong>Qualité</strong> et HSE. Des avis<br />

d’experts traitent, quant à eux, du risque<br />

cyber des organisations et de l’agilité<br />

des processus.<br />

En outre, le 15 novembre, le ministre<br />

délégué chargé de l’Industrie, Roland<br />

Lescure, a réuni les dirigeants des 50<br />

sites industriels les plus émetteurs et les<br />

représentants de leurs filières au sein<br />

« Les entreprises devront proposer<br />

sous cinq mois plusieurs scenarios<br />

de transition écologique utilisant des<br />

technologies de rupture afin d’atteindre<br />

l’objectif global fixé par le président de<br />

la République»<br />

du Conseil National de l’Industrie afin de lancer l’initiative « Industrie Zéro Carbone » qui<br />

portera la planification écologique de l’industrie. Cet échange fait suite à la demande exposée<br />

par le président de la République que soient élaborées des feuilles de route de décarbonation<br />

afin de diviser par deux les émissions industrielles de gaz à effet de serre en dix ans, et<br />

d’ajouter le soutien financier de l’Etat aux efforts des industriels dans une logique de contrats<br />

de transition écologique. Les entreprises devront proposer sous cinq mois plusieurs scenarios<br />

de transition écologique utilisant des technologies de rupture afin d’atteindre l’objectif<br />

global fixé. Les scenarios les plus efficaces budgétairement seront retenus pour établir le<br />

niveau d’effort de l’industrie pour la prochaine Stratégie Nationale Bas Carbone et le niveau<br />

de soutien public associé. La décarbonation est donc un des sujets d’actualité abordés dans<br />

plusieurs dossiers de ce numéro. Ces feuilles de route de décarbonation en cours d’élaboration<br />

permettront-elles atteindre les objectifs fixés sans difficultés ?<br />

Valérie Brenugat<br />

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ÉDITEUR<br />

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Michaël Lévy<br />

Directeur de publication :<br />

Jérémie Roboh<br />

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Rédactrice en chef :<br />

Valérie Brenugat<br />

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6, avenue Jean d’Alembert<br />

78190 Trappes<br />

N°ISSN :<br />

1293-2<strong>94</strong>9<br />

Dépôt légal : à parution<br />

Périodicité : Trimestrielle<br />

Numéro : <strong>94</strong>/95<br />

Date :<br />

Septembre-Octobre-<br />

Novembre-Décembre 2022<br />

-Janvier-Février 2023<br />

RÉDACTION<br />

Rédactrice en chef<br />

Valérie Brenugat<br />

Comité de rédaction : Christian<br />

Doucet (AME), Pierre Girault (AFQP, Air<br />

France), Olec Kovalevsky (Performance<br />

<strong>Qualité</strong> TPE – PME).<br />

Ont contribué au numéro :<br />

Valérie Brenugat, Christian Doucet,<br />

Olec Kovalevsky, Olivier Javel et<br />

Pierre Lacoin (1792avocats), Loïc<br />

Le Dréau (FM Global), Jean-Philippe<br />

Guillemin (Apixit), Frederick<br />

Benaben et Xavier Lorca (IMT Mines<br />

Albi), Pierre Bregeault et Jean-Michel<br />

Rey (Posithot), Vincent Etchebehere<br />

(Air France), Olivier Guillaumon<br />

(MAP Space Coatings), Georges Abi<br />

Rached (AB Certification), Laurent<br />

Croguennec (Bureau Veritas Certification),<br />

Olivier Audebert (SGS France),<br />

Philippe Defiolle, Olivier Fauroux et<br />

Philippe Roudier (LRQA), Julien Nizri<br />

(Afnor Certification), Gil Doat (Eco CO2),<br />

Sébastien Beague et Claire Trubert<br />

(Centre Hospitalier de Dunkerque),<br />

François Versini (Digilence), Lisa<br />

Bossu (Hôpital des Quinze-Vingt),<br />

Pierre Girault .<br />

Crédits Photos :<br />

iStock<br />

Encartage : Kern Sohn<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023 I 3


SOMMAIRE<br />

DOSSIER<br />

DOSSIER<br />

Spécial Numérique<br />

25 L’impact de la crise sanitaire sur la maturité digitale de la<br />

France : une étude BCG-Medef<br />

28 Rapport 2022 sur la maturité digitale des services <strong>Qualité</strong> et HSE<br />

30 Comment estimer le risque cyber des organisations ?<br />

32 Agilité des processus<br />

Focus Aéronautique, spatial et défense<br />

34 La densité de défauts au cœur de l’Assurance <strong>Qualité</strong> !<br />

38 Air France : vers un horizon vert<br />

41 MAP Space Coatings : un haut niveau de qualité allié à une démarche<br />

environnementale forte<br />

24<br />

Éditorial<br />

03 De la Refondation Numérique à<br />

l’Industrie Zéro Carbone<br />

Billet<br />

08 L’Excellence au pied du mur<br />

Tribune<br />

10 Zoom contextuel et nouvelles<br />

perspectives<br />

Actualités<br />

12 Biodivercity Life pour la biodiversité<br />

d’un site et le bien-être de ses<br />

occupants<br />

14 Un nouveau président pour Gesip<br />

16 Une mobilisation pour la<br />

décarbonation et les économies<br />

d’énergie<br />

TPE-PME<br />

17 Premiers pas en <strong>Qualité</strong> dans<br />

les TPE – PME<br />

Prévention des risques,<br />

Environnement<br />

22 L’exactitude des valeurs : un prérequis<br />

indispensable pour bien gérer ses<br />

risques<br />

Formation, Conseil,<br />

Certification<br />

45 AB Certification, Afnor Certification,<br />

Bureau Veritas Certification France,<br />

LRQA France et SGS France : regards<br />

croisés<br />

58 Air France : les carburants durables, un<br />

levier pour sa politique de décarbonation<br />

60 Le transport routier en transition<br />

63 Discrimination positive, attention à<br />

l’interdiction des discriminations<br />

Excellence, Démarche,<br />

Management<br />

65 Comment l’innovation prépare-t-elle à<br />

la résilience ?<br />

67 Mutations du travail : obligation de<br />

reclassement et formation à la charge<br />

de l’employeur<br />

Outils <strong>Qualité</strong><br />

69 Comment libérer le potentiel du digital<br />

en santé par la qualité ?<br />

72 Apport de l’Intelligence Artificielle<br />

à la performance opérationnelle et<br />

environnementale de la gestion des<br />

réseaux d’eau<br />

74 Hôpital des Quinze-Vingt : la<br />

responsable <strong>Qualité</strong> du laboratoire<br />

témoigne<br />

09 Boite à livres<br />

76 Agenda<br />

Outils<br />

78 Sommaire / Index<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023 I 5


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LES TEMPS FORTS<br />

©DR © AdobeStock_263073481<br />

©DR<br />

©DR<br />

DOSSIER<br />

FORMATION, CONSEIL<br />

EXCELLENCE, DÉMARCHE…<br />

OUTILS QUALITÉ<br />

Spécial Numérique et focus Aéronautique,<br />

spatial et défense p 24 à 44<br />

L’étude BCG-Medef révèle que la plupart des entreprises françaises se sont<br />

adaptées aux principales attentes numériques suite à la crise sanitaire.<br />

BlueKanGo dévoile aussi les résultats de la première enquête européenne sur la<br />

maturité digitale des services <strong>Qualité</strong> et HSE. En outre, Apixit expose comment<br />

estimer le risque cyber des organisations. Le Directeur du laboratoire Deep-<br />

Turtle partage, quant à lui, son expertise sur l’agilité des processus. Par ailleurs,<br />

Posithot explique comment l’utilisation de la spectroscopie d’annihilation de<br />

positrons permet d’identifier des défauts. En outre, Air France présente sa<br />

politique environnementale dans les transports. Enfin, MAP Space Coatings<br />

commente sa gestion de la qualité.<br />

Le marché de la certification en 2022<br />

et les perspectives pour 2023 p 45 à 57<br />

Georges Abi Rached, Directeur Général d’AB Certification, Laurent<br />

Croguennec, Président Directeur Général de Bureau Veritas Certification,<br />

Olivier Audebert, Directeur Technique et Développements chez SGS<br />

France, Philippe Defiolle, Responsable des auditeurs, Olivier Fauroux,<br />

Responsable Technique Durabilité et Philippe Roudier, responsable Aéro,<br />

Défense et Cybersécurité chez LRQA France et Julien Nizri, directeur<br />

d’Afnor Certification dressent un bilan sur le marché de la certification<br />

en 2022. Ils dévoilent aussi leurs projets de développement en 2023.<br />

Comment l’innovation prépare-t-elle<br />

à la résilience ? p 65 à 66<br />

Dans un avis d’expert, les Médecins Réanimateurs du Service de Médecine<br />

Intensive et Réanimation du Centre Hospitalier de Dunkerque, Dr Sébastien<br />

Beague, et Dr Claire Trubert, constatent que depuis 2020, le terme Résilience<br />

aura été plus employé dans le secteur de la Santé comme une aspiration<br />

rassurante au calme du monde d’avant après deux ans d’épreuves<br />

organisationnelles, fonctionnelles et individuelles. Focus<br />

Santé et environnement : quelles<br />

solutions pour la gestion des risques<br />

et de la qualité ? p 69 à 75<br />

Le président du Comité Scientifique eSanté de la société Digilence explique<br />

comment libérer le potentiel du digital en santé par la qualité. Apport de l’Intelligence<br />

Artificielle à la performance opérationnelle et environnementale de la<br />

gestion des réseaux d’eau. Le Directeur du centre Génie Industriel d’IMT Mines<br />

Albi présente, quant à lui, l’apport de l’Intelligence Artificielle à la performance<br />

opérationnelle et environnementale de la gestion des réseaux d’eau. Enfin, la<br />

responsable <strong>Qualité</strong> du laboratoire de l’Hôpital des Quinze-Vingt, témoigne sur<br />

l’utilisation de ses outils dans un établissement public de santé.<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023 I 7


BILLET<br />

L’EXCELLENCE<br />

AU PIED DU MUR<br />

“Les français sont le peuple européen<br />

de la culture par excellence”<br />

(Hermann von Keyserling :“Analyse spectrale de l’Europe”)<br />

©DR<br />

Christian Doucet,<br />

membre du comité<br />

éditorial et auteur<br />

d’ouvrages.<br />

Nous connaissons<br />

actuellement des<br />

bouleversements :<br />

• Le réchauffement<br />

climatique et la limitation<br />

indispensable des<br />

émissions de gaz à effet<br />

de serre (COV), qui vont<br />

entraîner des répercussions<br />

considérables sur nos modes<br />

de vie, de transports et nos<br />

structures industrielles<br />

(pensons par exemple aux<br />

industries automobile<br />

et aéronautique mais<br />

pratiquement toutes seront<br />

concernées),<br />

• La guerre en Ukraine,<br />

dont les répercussions<br />

sont multiples et<br />

mondiales (inflation,<br />

ruptures de chaînes<br />

d’approvisionnement,<br />

pénuries de pétrole, de<br />

gaz et de céréales) va sans<br />

doute amener à revoir<br />

la mondialisation et à<br />

modifier de façon durable<br />

les relations internationales<br />

et économiques<br />

• la pandémie du CoVid19,<br />

de son côté, a invité dans<br />

l’entreprise un mode de<br />

travail inatten-du : le<br />

télétravail, qui améliore les<br />

conditions de travail des<br />

cadres essentiellement et<br />

ren-force l’évolution vers<br />

l’entreprise « étendue »<br />

avec des collaborateurs<br />

pouvant être répartis<br />

géographiquement.<br />

• Les pénuries actuelles<br />

de personnel (hôtellerierestauration,<br />

bâtiment,<br />

santé, chauffeurs, etc.…)<br />

vont-elles se poursuivre ? Un<br />

nouvel équilibre semble en<br />

train de se mettre en place<br />

avec des salaires plus élevés<br />

et des conditions de travail<br />

améliorées.<br />

Toutes ces évolutions<br />

sont de nature à accroître<br />

les coûts de revient<br />

(approvisionnements,<br />

salaires, énergie...), et les<br />

entreprises peuvent avoir<br />

envie de reconstituer leur<br />

marge au détriment de la<br />

quali-té des matières et des<br />

productions.<br />

Tous ceux qui suivent<br />

assidument cette rubrique<br />

(il y en a, je le sais !) savent<br />

que la qualité qui rapporte,<br />

c’est l’excellence, c’est-à-dire<br />

la capacité à obtenir, grâce<br />

à notre effort de qualité à<br />

tous les niveaux, une très<br />

belle image auprès des<br />

clients réels et potentiels,<br />

image qui permet ensuite<br />

de développer nos ventes à<br />

notre prix. L’excellence doit<br />

normalement être le résultat<br />

d’une dé-marche qualité<br />

bien menée.<br />

Et n’oublions pas que<br />

notre richesse provient<br />

essentiellement de nos<br />

ventes extérieures, qui<br />

sont directement liées<br />

à cette excellence. Plus<br />

notre renommée est forte,<br />

mieux ça marche. Citons<br />

l’aéronautique, le tourisme,<br />

le luxe, etc... Partout où les<br />

clients sont heureux de se<br />

fournir chez nous, les affaires<br />

fleurissent.<br />

Il ne faudrait donc pas que les<br />

difficultés inévitables à venir<br />

nous poussent à baisser la<br />

garde. Au contraire, lorsque<br />

les coûts augmentent, c’est<br />

le renom et la qualité des<br />

produits et des services qu’il<br />

faut renforcer, afin que les<br />

prix de vente puissent suivre.<br />

Notre choix est simple :<br />

décidons de réussir !<br />

●<br />

8<br />

I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023


A LIRE, VOIR, ÉCOUTER<br />

BOITE À OUTILS<br />

UNE MEILLEURE ÉLOQUENCE AU QUOTIDIEN<br />

Cet ouvrage analyse les codes de la prise de parole et des dialogues sous toutes leurs formes. En comprenant<br />

davantage un interlocuteur et ce qui se joue dans l’échange, la communication sera alors pertinente.<br />

Avec des conseils sur la manière de poser sa voix, d’exprimer un sentiment ou de répondre à un reproche,<br />

ce guide permet de maîtriser l’art de l’éloquence pour être à l’aise avec tout le monde et en toute situation.<br />

Éric Cobast est professeur agrégé de l’Université. Ancien directeur académique, il a créé «l’Académie de<br />

l’Éloquence». Dirigeant de l’agence SWN, il accompagne de nombreuses entreprises et personnalités dans<br />

leur communication.<br />

« L’incroyable pouvoir de l’éloquence au quotidien », Éric Cobast, Eyrolles, 224 p, 16,90 €, www.<br />

editions-eyrolles.com<br />

50 ÉPISODES MANAGÉRIAUX<br />

Réunis sous le nom « Eleven - collectif de coachs », 11 coachs expérimentés ont mis en commun leur<br />

expertise afin de traiter, en 50 épisodes de vie managériale, des cas concrets inspirés par leur pratique.<br />

Les auteurs de cet ouvrage croisent leurs regards au travers de techniques créatives afin d’aborder<br />

des situations managériales. Exposé en séquence courte, chaque épisode, ancré dans le réel, permet<br />

de prendre du recul, de s’interroger sur sa posture de manager, et à envisager de nouvelles perspectives<br />

d’action. Cet ouvrage est destiné aux managers et aux dirigeants, ainsi qu’aux coachs et aux<br />

professionnels des RH.<br />

« 50 épisodes managériaux - Des coachs racontent et décryptent ! », Eleven - collectif de<br />

coachs, Afnor Editions, 176 p, 28 €, www.boutique.afnor.org/livres<br />

LE LEAN MANAGEMENT AU CŒUR DES SERVICES<br />

Mis en situation dans le secteur des services, ce guide de référence présente et développe chaque grand<br />

principe du Lean avec plusieurs exemples et cas pratiques. Il permet de transformer durablement et<br />

en profondeur une entreprise et d’apporter de l’énergie à une équipe.<br />

Formé à la pratique du Lean chez Toyota, Olivier René a été directeur de l’organisation et du Lean<br />

management du groupe Auchan. En 2019, il crée Kaizenco, son cabinet de conseil et d’accompagnement<br />

en Lean management. Bertrand De Graeve découvre, quant à lui, le Lean en étant un chef de<br />

secteur dans la grande distribution. Après avoir été directeur qualité et méthodes, il rejoint un cabinet<br />

de conseil expert en Lean management. En 2021, il fonde Cap Kaizen. Il accompagne la mise en<br />

œuvre de démarches d’amélioration continue.<br />

« Le Lean management au cœur des services », Olivier René, Bertrand De Graeve et Didier<br />

Leroy, Alisio, 288 p, 25 €, www.editionsleduc.com<br />

AUTOPSIE D’UN BURN-OUT<br />

Passionnée et engagée, Aude Selly s’était consacrée totalement à son travail. Mais à 33 ans, elle y<br />

a laissé sa santé, brisée par un burn-out la poussant au geste ultime suivi d’une hospitalisation. A<br />

partir de son témoignage, l’autrice devenue spécialiste et formatrice sur le sujet du burn-out, répond<br />

aux questions fondamentales afin d’éviter les conditions de son apparition et réussir sa guérison.<br />

Cet ouvrage s’inspire des trois livres consacrés au sujet par Aude Selly : « Quand le travail vous tue<br />

: Histoire d’un burn-out et de sa guérison », « Burn-out et après ? Comment le prévenir - Comment<br />

se reconstruire » et « Renaissance : Il y a une vie après le burn-out ». S’il en reprend le meilleur, il va<br />

plus loin en insistant particulièrement sur les signes annonciateurs, les solutions à mettre en place<br />

pour l’éviter, et comment se relever après avoir été touché.<br />

« Autopsie d’un burn-out », Aude Selly, Dunod, 240 p, 19,90 €, www.dunod.com<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023 I 9


TRIBUNE<br />

FRANCE QUALITÉ<br />

Zoom contextuel et<br />

nouvelles perspectives<br />

©DR<br />

Pierre Girault, Président de<br />

France <strong>Qualité</strong> et membre du<br />

Comité Éditorial de <strong>Qualité</strong><br />

<strong>Référence</strong>s<br />

L’actualité relative aux démarches de progrès et de maîtrise des risques, se<br />

révèle particulièrement dense dans notre pays. France <strong>Qualité</strong>, organisation<br />

représentative de la communauté des professionnels concernés, souhaite<br />

partager un point global sur le sujet. Et ce, en exclusivité pour <strong>Qualité</strong><br />

<strong>Référence</strong>s, revue bien connue de la communauté. Trois thématiques générales<br />

font l’actualité du moment en France : le social, la sobriété, les « solutions ».<br />

Clairement, tous les acteurs<br />

politiques, économiques, sociaux,<br />

citoyens, cherchent une réponse à<br />

la problématique du devenir postcrise<br />

sanitaire et tensions économiques. On<br />

Cvoit que des préoccupations liées au déficit du<br />

commerce extérieur, au besoin de trésorerie des<br />

entreprises, au développement du numérique,<br />

demeurent prégnantes. De fait, le réseau France<br />

<strong>Qualité</strong> s’est engagé dans le débat, présentant dix<br />

préconisations aux Pouvoirs Publics. Un certain<br />

nombre d’entre elles, dont l’essor de promotions<br />

qualitatives des produits français à l’étranger,<br />

l’intégration de sensibilisations aux méthodes/<br />

outils d’amélioration continue, d’excellence,<br />

dans les cursus d’enseignement supérieur,<br />

retiennent d’ores et déjà l’attention. Nous<br />

poursuivrons les contacts avec les responsables<br />

ministériels - en témoigne la dernière lettre<br />

reçue de notre interlocutrice référente, Cheffe<br />

du Cabinet de Madame Marlène Schiappa, qui<br />

figure ci-contre. Heureusement, oui, la <strong>Qualité</strong><br />

peut et doit apporter des solutions !<br />

S’agissant de la sobriété écologiqueénergétique,<br />

les organismes publics et privés<br />

sont confrontés à la double nécessité d’une<br />

action durable et de résultats tangibles ; cela<br />

requiert du pragmatisme, de la méthodologie :<br />

là encore, la tribune publiée récemment et<br />

conjointement avec le Collège des Directeurs<br />

du Développement Durable, suscite de multiples<br />

réactions positives, sans doute parce qu’elle<br />

met l’accent sur plusieurs résonances... À<br />

savoir le fait que les démarches d’amélioration<br />

10 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023


TRIBUNE<br />

permettent d’abord et avant tout d’éviter<br />

la «non» ainsi que la «sur»-qualité, donc<br />

assurent une consolidation de la sobriété,<br />

mais aussi renforcent l’efficience des<br />

processus en matière de consommation<br />

d’énergie.<br />

Il est par ailleurs nouveau que les synergies<br />

<strong>Qualité</strong>-Environnement [et par conséquent<br />

la présence de représentants spécialisés],<br />

s’avèrent au menu de grands congrès RSE,<br />

comme Produrable ou le World Impact Summit de Bordeaux<br />

(30 novembre & 1er décembre).<br />

Reste le volet social, soit plutôt la famille d’enjeux <strong>Qualité</strong><br />

de Vie et Conditions de Travail, bien-être. Beaucoup d’outils<br />

<strong>Qualité</strong>, tels que les ateliers participatifs, management visuel<br />

et reconnaissances, programmes de suggestions, méthodes de<br />

résolution de problèmes, sans oublier l’approche processus,<br />

sont de nature à conforter des liens de confiance, y compris en<br />

transverse, entre les équipes. Gageons<br />

que notre campagne promotionnelle<br />

à venir, consacrée au dispositif<br />

Concordance d’excellence relationnelle<br />

- c’est un scoop -, puisse en faciliter<br />

l’appropriation. Quant à la fonction<br />

<strong>Qualité</strong> elle-même, elle apparaît, au<br />

vu d’études successives, notamment<br />

celle du Cabinet franco-canadien<br />

Pyx4, porteuse en termes d’emploi.<br />

Manifestement au regard des considérations précédentes. Voilà<br />

pourquoi France <strong>Qualité</strong>, dans son rôle de veille, après avoir<br />

diffusé des podcasts sur le Manager <strong>Qualité</strong> du futur, prévoit<br />

d’en réaliser d’autres au premier trimestre 2023, davantage<br />

centrés compétences voulues.<br />

« Heureusement, oui,<br />

la <strong>Qualité</strong> peut<br />

et doit apporter<br />

des solutions ! »<br />

Je crois que l’on n’a décidément pas fini d’évoquer de telles<br />

opportunités - merci de votre attention ! ●<br />

Pierre Girault<br />

PATRONNES<br />

Si les femmes représentent 52 % de la<br />

population française, seulement 3 dirigeantes<br />

occupent des postes de responsabilité<br />

dans des sociétés cotées au CAC<br />

40. Sur les 120 plus grandes entreprises<br />

françaises, elles sont 18 à avoir atteint<br />

le poste le plus élevé. Dans le monde de<br />

la Tech, alors que les femmes créent 24<br />

% des start-up, elles n’obtiennent que 12<br />

% des fonds levés chaque année. Pourtant,<br />

les 52 femmes de ce livre ont réussi à<br />

devenir numéro une de leurs entreprises.<br />

Elles racontent leurs parcours.<br />

Et comme leur ascension est rarement<br />

accompagnée d’un manuel, Patronnes<br />

est le mode d’emploi, sans langue de<br />

bois, inspiré par ces femmes qui ont<br />

réussi à atteindre le sommet. Parmi les 52<br />

portraits de patronnes, figurent ceux de<br />

Catherine MacGregor, Delphine Arnault<br />

et Delphine Ernotte Cunci.<br />

« Patronnes », Elodie Andriot,<br />

Albin Michel, 320 p., 22,90 €<br />

www.albin-michel.fr<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023 I 11


ACTUALITÉS<br />

IMMOBILIER<br />

Le label Biodivercity Life a été<br />

lancé en novembre dernier<br />

dans le Campus Evergreen du<br />

groupe Crédit Agricole, site<br />

pilote situé à Montrouge (92).<br />

Tout actif immobilier existant<br />

en exploitation depuis plus<br />

d’un an peut prétendre à cette<br />

labellisation. Un propriétaire,<br />

un gestionnaire, des usagers ou<br />

les services généraux peuvent<br />

en faire la demande comme tout<br />

acteur participant à la gestion<br />

des locaux et espaces végétalisés<br />

d’un site.<br />

«La labellisation Biodivercity Life<br />

nous permet d’aller au-delà de<br />

l’effet spectaculaire des 8 hectares<br />

du campus Eveergreen pour donner<br />

à la diversité de la faune et de la flore leur<br />

pleine place. » déclare Catherine Pouliquen,<br />

directrice RSE et Innovation chez Crédit<br />

Agricole Immobilier (CAI). Ce label note,<br />

affiche et améliore la performance des actifs<br />

existants vis-à-vis de leur niveau de prise<br />

en compte de la biodiversité au bénéfice<br />

du vivant et de de leurs occupants. Son<br />

but : valoriser le potentiel biodiversité d’un<br />

actif et favoriser le bien-être des usagers<br />

à travers un processus d’engagement<br />

vers une amélioration continue. Le label<br />

permet ainsi à chaque site existant de<br />

mieux intégrer le vivant et de participer<br />

concrètement, visiblement, localement à<br />

la transition écologique locale.<br />

Quatre prérequis sont nécessaires à la<br />

labellisation BiodiverCity Life : être<br />

accompagné d’un assesseur (écologue<br />

ou agronome ayant une expérience<br />

dans le milieu urbain) accrédité par le<br />

Cibi et formé au label, lancer une étude<br />

écologique du site et de son contexte,<br />

une surface des espaces végétalisés du<br />

site d’au moins 100 m² et un bâtiment<br />

livré depuis 1 an minimum. Le processus<br />

de la labellisation comprend plusieurs<br />

phases. La labellisation du projet (étude<br />

du site et plan d’action sur 3 ans)<br />

nécessite l’intervention d’un auditeur<br />

Biodivercity Life<br />

d’un site et le bien-être<br />

Le campus Evergreen du groupe Crédit Agricole labelisé<br />

qui labellise le plan d’action après l’étude<br />

du dossier et l’audit du site. Puis il y a<br />

la mise en œuvre du plan d’action avec<br />

la participation du jardinier. Ensuite, le<br />

suivi est assuré avec l’outil de pilotage.<br />

Après, la phase de l’amélioration continue<br />

consiste en un renouvellement pour un<br />

cycle de 3 ans avec un nouveau plan<br />

d’action et nouvelle notation). Enfin,<br />

elle se termine par un engagement et un<br />

audit de renouvellement. Les projets sont<br />

labellisés à l’issue d’un double contrôle<br />

de l’atteinte des objectifs du référentiel<br />

par une évaluation assesseur puis par<br />

un vérificateur d’un organisme tiers<br />

indépendant. Ils obtiennent une notation<br />

sur les 4 axes composant le référentiel.<br />

Le label BiodiverCity Life propose une<br />

démarche d’engagement et d’amélioration<br />

continue pour des sites existants sur le<br />

sujet de la biodiversité. Cela passe par<br />

un engagement par la connaissance de<br />

la biodiversité et biophilie du site, la<br />

mobilisation et l’engagement des différents<br />

acteurs ainsi que la mise en place d’une<br />

dynamique d’amélioration continue. Elle<br />

permet aussi de renforcer une valeur<br />

écologique déterminée en fonction de la<br />

qualité écologique, de la fonctionnalité<br />

A gauche, Jean-François Farnault,<br />

Animateur <strong>Qualité</strong> et Environnement / Chief<br />

Risk Officer au CAI et à droite, Jérémy<br />

Durand, Ecologue accrédité Biodivercity chez<br />

ARP-ASTRANCE.<br />

© Valérie Brénugat<br />

12 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023


ACTUALITÉS<br />

© Valérie Brénugat<br />

pour la biodiversité<br />

de ses occupants<br />

écologique et de la capacité d’accueil des<br />

habitats écologiques du site. Par ailleurs,<br />

cette labellisation se traduit par un<br />

renforcement écologique avec une gestion<br />

écologique et différenciée des espaces verts,<br />

un accueil du Vivant, un renforcement des<br />

continuités écologiques. Elle atteste aussi<br />

une contribution du bâti à la biodiversité<br />

tout en limitant des impacts. Elle entraine<br />

également un renforcement biophilique :<br />

Les ruches du Campus Evergreen<br />

© Valérie Brénugat<br />

biophilie des espaces intérieurs et extérieurs,<br />

sensibilisation et éducation à la biodiversité,<br />

santé des usagers, implication des usagers<br />

et agriculture urbaine.<br />

LE CAMPUS EVERGREEN,<br />

UN SITE PILOTE<br />

Les équipes de l’immobilier d’exploitation<br />

du CAI ont œuvré à l’obtention du label<br />

pilote Biodivercity Life en 2020. Ainsi, le<br />

Campus Evergreen figure parmi les 9 sites<br />

labellisés avec ses 4 hectares de biodiversité<br />

sur 8 au total, son jardin japonais et ses<br />

bassins d’agrément. Plusieurs acteurs sont<br />

intervenus dans la labellisation. Le DIMEX<br />

du Crédit Agricole Immobilier en a assuré<br />

le pilotage. Catherine Pouliquen remarque<br />

à propos du rôle de ce pilotage : « Nous<br />

sommes intervenus à double titre : notre<br />

rôle d’accompagnement sur l’exploitation<br />

du site de Crédit Agricole SA et en tant que<br />

reporting manager pour des investisseurs<br />

institutionnels sur le site Campus Europa<br />

Avenue à Bois-Colombes. On a donc<br />

contribué à la co-construction de ce label.<br />

Cela s’inscrit dans une démarche plus<br />

large Nature en Ville by CAI. En tant que<br />

promoteur, on propose des logements et<br />

des bureaux. Cela se traduit au quotidien<br />

dans la façon de penser nos projets et dans<br />

l’aménagement en intégrant l’homme et<br />

la nature et dans la manière de réaliser<br />

ces ensembles immobiliers. » En outre,<br />

l’entreprise Jardins de Gally a été chargée de<br />

la gestion des espaces verts respectueuse de<br />

l’environnement et favorisant la biodiversité<br />

et la sensibilisation des occupants. La LPO<br />

s’est occupé, quant à elle, du label lié à la<br />

préservation des espèces sur le campus.<br />

Par ailleurs, ARP Astrance, assesseur<br />

BiodiverCity du site, est intervenu<br />

sur la partie Conseil en immobilier et<br />

développement durable, Deloitte sur la<br />

certification et Cibi sur la délivrance du<br />

Des labels<br />

pour construire<br />

et habiter<br />

avec le vivant<br />

Créés en 2013, les labels<br />

Biodiversity accompagnent les<br />

projets de construction neufs, de<br />

rénovation de l’îlot bâti au quartier<br />

ainsi que les sites existants dans une<br />

démarche favorable à un meilleur<br />

équilibre Homme-Nature dans<br />

les villes. Leurs objectifs : faire<br />

grandir dans un cadre structuré<br />

la place donnée à la Biodiversité<br />

dans l’acte de construire et les<br />

métiers de l’immobilier. Ces outils<br />

destinés aux porteurs de projet<br />

immobiliers, des gestionnaires<br />

d’actifs et les exploitants de sites<br />

urbains permettent d’agir pour<br />

la biodiversité locale et créer une<br />

valeur écologique et une valeur<br />

d’usage biophilique.<br />

label. Enfin, le Crédit Agricole a été le<br />

dernier acteur dans ce processus.<br />

Les actions en faveur de la biodiversité<br />

déployées en lien avec le label ont été<br />

la réalisation d’études écologique et<br />

biophilique, le partenariat avec la LPO<br />

pour un accompagnement pour les actions<br />

en lien avec la biodiversité, le changement<br />

de prestataire pour la gestion des espaces<br />

verts. Elles ont concerné aussi l’activité<br />

d’animation et sensibilisation autour des<br />

espaces verts, la mise en place de panneaux<br />

pour le passage des canards, la zone de<br />

tonte tardive ou raisonnée, la création<br />

de prairies fleuries, le maintien des trois<br />

ruches et la réduction de la fréquence<br />

d’arrosage. Enfin, dans une démarche<br />

d’amélioration globale du cadre de vie, de<br />

la prise en compte de la biodiversité et des<br />

usagers du site, ARP Astrance a réalisé un<br />

benchmarking des solutions biodiversité<br />

et biophilie pouvant être apportées sur<br />

le site autant dans les espaces extérieurs<br />

qu’intérieurs ●<br />

Valérie Brenugat<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023 I 13


ACTUALITÉS<br />

ASSOCIATION<br />

Un nouveau président<br />

pour Gesip<br />

©DR<br />

L’association d’industriels français et internationaux spécialisée<br />

dans la sécurité industrielle a nommé Cyril de Coatpont au poste de<br />

Président.<br />

Cyril de Coatpont Président du Gesip<br />

et Vice-Président Santé et Sécurité<br />

au Travail de TotalEnergies<br />

Des exercices dans<br />

le centre du CNPP<br />

du Vernon (Eure)<br />

Diplômé du Master en<br />

ingénierie de mécanique<br />

des fluides à l’Ecole Centrale,<br />

le président du Gesip, Cyril<br />

de Coatpont, a débuté sa carrière chez<br />

Schlumberger Wireline and Testing en<br />

1995 en tant qu’ingénieur de terrain<br />

Wireline au Pérou et en Equateur avant<br />

de faire sa carrière chez Total. En 1997, il a<br />

rejoint la compagnie dans la maintenance<br />

et les opérations sur les plates-formes<br />

offshore au Moyen-Orient et en Asie du<br />

Sud-Est. Il a eu occupé plusieurs postes<br />

dans l’ingénierie et la gestion de projets,<br />

dans des programmes en eaux profondes<br />

et onshore, en Afrique et en Asie du<br />

Sud-Est ainsi que dans l’ingénierie de<br />

développement sur le terrain, au siège de<br />

Total. En juillet 2016, il est devenu Vice-<br />

Président Projet et Construction pour<br />

la branche Exploration et Production.<br />

Puis il a travaillé en septembre 2017 sur<br />

le projet Kaombo. Nommé Directeur des<br />

Projets et de la Construction de la Branche<br />

Raffinage-Chimie de Total jusqu’à l’été<br />

2021, il rejoint en septembre 2021 la<br />

Holding de la Société en tant que Vice-<br />

Président Santé et Sécurité au Travail.<br />

Cette association exerce, en effet, des<br />

activités liées à la qualité. Cyril de<br />

Coatpont déclare à ce propos : « Nous<br />

proposons des prestations comme la<br />

qualification des émulseurs qui fait partie<br />

du contrôle <strong>Qualité</strong>. Nous allons vérifier<br />

sur le terrain et à grande échelle que les<br />

produits sont bien efficaces et ont une<br />

bonne qualité. Il en ressort un agrément<br />

Gesip. Cela signifie que dans le cadre<br />

du protocole agréé par les autorités, on<br />

peut rajouter un certain nombre de tests<br />

et en donner un agrément. Cela est plus<br />

confortable pour des adhérents et des<br />

acheteurs de produits. Ils savent que le<br />

produit a été testé de façon indépendante<br />

et qui répond à leurs besoins. »<br />

En outre, David Audouin, Directeur<br />

des Centres de Formation et des Essais,<br />

ajoute : « En termes de qualité, il y a<br />

aussi le système de gestion de la sécurité.<br />

On est dans le process du management<br />

de la sécurité. Quand on fait un audit<br />

on conseille sur la défense de l’incendie,<br />

on va essayer de challenger. On pourra<br />

dire de redimensionner la défense contre<br />

l’incendie. Par exemple, par rapport au<br />

risque, on peut dire quel débit, il faut avoir<br />

et pendant quel temps. »<br />

Le président du Gesip note aussi : « On<br />

revoit les POI (plan d’opération interne).<br />

Par exemple, en cas de crise, cela consiste à<br />

organiser le site. Les prestations concernent<br />

alors soit l’aide à l’industriel à rédiger le<br />

POI, soit l’auditer (revoir la qualité, le<br />

critiquer). » Le Directeur des Centres<br />

de Formation et des Essais remarque<br />

également : « Souvent, on va demander<br />

le document, les outils et les procédures.<br />

Souvent, cela finit par un exercice in situ<br />

dans lequel on va illustrer les points à<br />

améliorer à partir d’expériences qu’on<br />

a organisé pour définir un scénario.<br />

Finalement, on se positionne parfois<br />

© Valérie Brénugat<br />

14 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023


ACTUALITÉS<br />

© Valérie Brénugat<br />

Gesip vérifie la qualité des émulseurs sur<br />

leur capacité réelle à l’extinction.<br />

comme la Dreal mais avec un point de vue<br />

prescripteur. »<br />

Par ailleurs, les formations ont obtenu<br />

le renouvellement des certifications<br />

Qualiopi l’année dernière. David Audoin<br />

précise : « Pour nous, la certification est<br />

la poursuite par l’administration que nos<br />

guides soient reconnus. Concernant les<br />

extincteurs sans fluor, nous avons des<br />

réunions avec l’administration. Gesip est<br />

alors reconnu comme l’interlocuteur de<br />

l’administration avec des organisations<br />

comme France Chimie ou d’autres<br />

associations industrielles ». Si les centres<br />

de formation, notamment à l’étranger<br />

(Tunisie, Madagascar), veulent l’agrément<br />

Gesip, l’association fait alors un contrôle<br />

<strong>Qualité</strong>. Le Directeur des Centres de<br />

Formation et des Essais précise : «<br />

L’installation doit être Safe et Protection<br />

de l’environnement. L’équipe pédagogique<br />

est alors challengée. Cela a été le cas avec<br />

un groupe canadien. Deux formateurs<br />

permanents se sont rendus sur place. »<br />

Ainsi, selon une périodicité prédéfinie<br />

ou à définir, Gesip contrôlera que tout<br />

respecte bien le processus sur lequel son<br />

partenaire s’est bien engagé ●<br />

Valérie Brenugat<br />

A propos du Gesip<br />

Née de la volonté de ces entreprises<br />

d’améliorer la sécurité industrielle<br />

il y a 70 ans, l’association Gesip<br />

rassemble 60 industriels spécialisés.<br />

Les membres sont issus des<br />

secteurs du gaz, du pétrole, de la<br />

chimie, du traitement des eaux et<br />

des déchets. L’association souhaite<br />

se développer sur de nouveaux<br />

secteurs comme l’hydrogène. Si la<br />

plupart des sociétés sont françaises,<br />

il y a aussi des entreprises<br />

africaines : principalement de la<br />

Tunisie, le Cameroun et la Côte<br />

d’ivoire, soit au total une dizaine<br />

de pays africains. Par ailleurs,<br />

Gesip a signé des partenariats avec<br />

l’Allemagne et compte se développer<br />

à l’international.<br />

LA SMART METROLOGY<br />

Convaincus qu’elle pourrait de nouveau changer le monde,<br />

Jean-Michel Pou et Laurent Leblond développent dans ce livre<br />

leur réflexion sur la rénovation de la métrologie au XXI e siècle :<br />

la Smart metrology.<br />

A l’ère du Big Data, les auteurs ambitionnent<br />

de permettre à la métrologie<br />

d’occuper sa véritable place dans les<br />

organisations industrielles, et au-delà<br />

du cadre des systèmes <strong>Qualité</strong> des entreprises.<br />

La première partie de cet ouvrage livre<br />

une description de la métrologie en général<br />

et expose les raisons pour lesquelles<br />

elle est si mal exploitée. Dans une seconde<br />

partie, les auteurs présentent toutes les<br />

évolutions souhaitables pour favoriser une<br />

approche rénovée de la mesure. Avec des<br />

exemples d’application, ils expliquent les<br />

gains attendus dans de nombreux secteurs<br />

de l’activité industrielle.<br />

Ce livre est destiné aux métrologues,<br />

mais aussi à toutes les personnes concernées<br />

par les mesures dans les organisations.<br />

Jean-Michel Pou, président fondateur de la société Delta Mu,<br />

membre de la commission AFNOR X07b « Métrologie », est aussi<br />

président du cluster d’excellence Auvergne Efficience Industrielle.<br />

En outre, il a été responsable d’accréditation Cofrac (Auvergne<br />

<strong>Qualité</strong>), directeur technique et commercial (BEA Métrologie),<br />

directeur général délégué (A+Métrologie) et président du GIE<br />

(groupement d’intérêt économique)<br />

Quantum Metwork<br />

Laurent Leblond, expert en Statistique<br />

Industrielle pour le Groupe PSA à la<br />

direction <strong>Qualité</strong>, diplômé de l’École<br />

nationale de la statistique et de l’administration<br />

économique (ENSAE), a<br />

commencé sa carrière comme ingénieur<br />

d’étude à l’Institut national de la santé<br />

et de la recherche médicale (INSERM).<br />

Aujourd’hui, il développe des référentiels<br />

appliqués à la qualité, conseille les<br />

métiers de la conception et de la fabrication<br />

automobile en statistique industrielle<br />

dont la métrologie. Enfin, il<br />

est expert auprès de la commission «<br />

Statistique » d’AFNOR et membre de la<br />

Société Française de Statistique.<br />

« La Smart Metrology », Jean-Michel Pou et Laurent<br />

Leblond, Afnor Editions, 208 p, 23 €<br />

www.boutique.afnor.org<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023 I 15


ACTUALITÉS<br />

ENVIRONNEMENT<br />

Une mobilisation<br />

pour la décarbonation<br />

et les économies d’énergie<br />

La démarche « Je Décarbone », initiée par le Comité stratégique de filière des Nouveaux Systèmes Energétiques,<br />

met en relation les offreurs et demandeurs de solutions de décarbonation avec deux objectifs principaux. Elle<br />

consiste à promouvoir les solutions technologiques françaises pour en accélérer le déploiement et la diminution<br />

des coûts. En outre, elle accompagne les industriels dans leur décarbonation et leur économie d’énergie et<br />

plus particulièrement dans l’identification des solutions et des acteurs avec lesquels ils peuvent travailler.<br />

Cette communauté « Je Décarbone » est animée par<br />

le Comité Stratégique de Filière Nouveaux Systèmes<br />

Energétiques, en partenariat avec l’Alliance Allice<br />

et le CEA. « Je Décarbone » bénéficie du soutien du<br />

ministère de la Transition énergétique, du ministère chargé de<br />

l’Industrie, du Secrétariat général à l’Investissement et de l’Ademe<br />

dans le cadre de France 2030. La démarche est parrainée par<br />

une équipe de 13 industriels : Capgemini, Dalkia, Edf, Engie<br />

Solutions, Grdf, Greenflex, GRTGaz, John Cockerill, Naldéo,<br />

Schneider Electric, Technip Energies, Terega et TotalEnergies. Une<br />

trentaine d’organisations jouent un rôle central de mobilisation<br />

des offreurs de solutions ou de diffusion de l’information auprès<br />

des industriels.<br />

Stéphane Michel, Directeur Général de Gaz Renewables & Power<br />

TotalEnergies et co-président du CSF Nouveaux Systèmes Energétiques<br />

déclare : « Je suis frappé par le nombre de clients qui depuis<br />

2 ans viennent nous voir pour nous demander comment ils doivent<br />

décarboner parce que leurs clients le leur demandent. Cette clientèle<br />

souhaite la preuve de décarbonation, on est alors dans des sujets<br />

ISO et de qualité. C’est donc un point dont les responsables <strong>Qualité</strong><br />

doivent se saisir. Donc en termes d’offre de conseils sur ces sujets,<br />

on ne peut qu’inciter les professionnels qui aident les entreprises<br />

en termes d’environnement de s’inscrire sur la plateforme parce<br />

que ce geste de le faire est la preuve qu’on s’engage. »<br />

Sylvie Jéhanno, PDG de Dalkia et co-présidente du CSF Nouveaux<br />

Systèmes Energétiques ajoute : « Nous voulons des acteurs de la<br />

qualité. La certification est une façon dont on regardera l’inscription<br />

des acteurs sur notre plateforme. Quand il y a beaucoup de<br />

monde, la certification a alors de la valeur. »<br />

UNE DÉMARCHE DE LONG TERME<br />

Le site je-decarbone.fr facilite le parcours des industriels cherchant<br />

à se décarboner en leur proposant des informations pratiques et<br />

les aident à identifier les solutions adaptées à leur besoin via une<br />

plateforme de mise en relation. Elle comprend déjà 450 entreprises<br />

Signature du Pacte de décarbonation<br />

référencées et 600 dossiers sont en cours d’instruction. L’objectif<br />

des rencontres IDécarbone consiste à fournir l’information la plus<br />

individualisée au plus près des industriels, sur les territoires et<br />

dans les différentes filières. En partenariat étroit avec l’écosystème<br />

de chaque région et de chaque filière industrielle française, les<br />

rencontres IDécarbone se dérouleront partout en France d’ici<br />

la fin de l’année 2023 et s’articuleront autour de présentation de<br />

solutions et de rendez-vous en B2B.<br />

SIGNATURE D’UN PACTE DE MOBILISATION<br />

Outre l’Etat et les 13 entreprises du premier cercle (Core Team), 25<br />

associations ont également signé le pacte marquant l’engagement<br />

des chacune des parties prenantes à se mobiliser pour accélérer<br />

la décarbonation et les économies d’énergie tout en développant<br />

une filière française d’offres au service de la décarbonation et<br />

de l’efficacité énergétique : l’A3M, l’AIF, l’Afpac, l’Ania, Axelera,<br />

Aluminium France, Cap Energies, CCI France, la CME, le CSF<br />

Mines et Métallurgie, Derbi, la Fedene, FEE, France Hydrogène,<br />

France Industrie, le Gimelec, InnoEnergy, Les entreprises<br />

s’engagent, le Medef, le Pexe, le SER, le Serce, Syntec Ingénierie,<br />

Tenerrdis et Think SmartGrids ●<br />

Valérie Brenugat<br />

© Valérie Brénugat<br />

16 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023


TPE-PME<br />

TRIBUNE<br />

« Premiers pas numériques<br />

en <strong>Qualité</strong> dans les TPE – PME »<br />

© DR<br />

Olec Kovalevsky<br />

consultant- formateur,<br />

gérant d’Avantage <strong>Qualité</strong><br />

Pour cette dernière contribution de l’année,<br />

nous vous offrons un condensé des sujets<br />

qui nous ont occupés en 2022, riche en<br />

nouveautés : Qualiopi, processus métiers<br />

et numérisation des systèmes qualité.<br />

Mehdi Jabrane, fondateur de Mapotempo et directeur<br />

général adjoint de Woop, partage son expérience de<br />

lancement d’une démarche qualité dans son organisation.<br />

Son premier chantier a été la mise en place<br />

d’un processus de formation des utilisateurs du<br />

logiciel Mapotempo. Le travail a abouti à la certification<br />

Qualiopi de son organisme de formation<br />

en juillet dernier.<br />

Performance <strong>Qualité</strong> TPE – PME est honoré d’avoir<br />

indirectement contribué à ce succès au travers de la<br />

mise à disposition d’une consultante spécialisée et<br />

de notre application numérique « QUALITE – OF »,<br />

développée à partir du framework de notre partenaire<br />

AnCodea, pour faciliter la mise en conformité au<br />

référentiel Qualiopi.<br />

Cette contribution nous a fait rencontrer Gontran<br />

Boizanté, consultant en gestion des processus et<br />

fondateur de la plateforme Geeers, application informatique<br />

d’exécution pilotée des procédures, qui a<br />

accompagné Mapotempo dans ce projet.<br />

C’est avec grand plaisir qu’il a accepté de collaborer<br />

à cet article en recueillant le témoignage de Mapotempo<br />

puis en nous faisant partager son expérience<br />

dans l’automatisation des processus et procédures.<br />

Notre collaboration ne s’arrête pas là et cette rencontre<br />

fortuite nous incite à joindre nos forces et nos<br />

compétences, en 2023 et au-delà, pour accompagner<br />

la transition numérique des TPE – PME et de leurs<br />

processus métiers ●<br />

Olec Kovalevsky<br />

olec.kovalevsky@gmail.com<br />

Premiers pas en qualité chez<br />

Mapotempo by Woop,<br />

spécialiste de l’optimisation<br />

des tournées de livraison<br />

Entretien avec Mehdi jabrane, propos recueillis par<br />

Gontran Boizanté<br />

Gontran Boizanté :<br />

MAPOTEMPO EST D’ABORD UNE SOLUTION<br />

NUMÉRIQUE, AVEC UN LOGICIEL D’OPTIMISATION<br />

DES TOURNÉES DE LIVRAISON. POURQUOI<br />

S’INTÉRESSER À LA QUALITÉ DANS CET UNIVERS DE<br />

LA TECH ?<br />

Medhi Jabrane : La qualité s’applique partout ! Comme<br />

toute organisation, nous avons des processus qui permettent de<br />

répondre aux besoins de nos clients. Nous sommes une plateforme<br />

numérique, donc c’est vrai que nous transformons avant tout des<br />

données. Mais notre plateforme est souvent essentielle dans les<br />

opérations quotidiennes chez nos clients. Nous nous devons de<br />

toujours améliorer nos standards de qualité. C’est une évidence<br />

pour moi, dans la Tech comme ailleurs.<br />

G.B : LE PREMIER PROJET A ABOUTI À LA<br />

CERTIFICATION QUALIOPI ! POURQUOI AS-TU CHOISI<br />

CET OBJECTIF POUR DÉMARRER ?<br />

M.J : Une plateforme numérique ne sert à rien si les utilisateurs<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023 I 17


TPE-PME<br />

Gontran et Mehdi célébrant<br />

la certification Qualiopi<br />

de Mapotempo (juillet 2022).<br />

ne sont pas formés à son usage. L’algorithme embarqué dans<br />

notre solution permet d’optimiser les distances, les temps<br />

de trajets ou encore le nombre de véhicules nécessaires pour<br />

réaliser des tournées de livraison. Il y a beaucoup de variables<br />

qui peuvent influer sur le calcul de l’optimisation. C’est donc<br />

dans l’intérêt de nos clients qu’ils soient bien formés à l’usage<br />

de Mapotempo. Cela augmente la satisfaction client. En même<br />

temps, cela diminue les demandes de support, ce qui allège la<br />

charge sur nos équipes. Cet objectif était donc prioritaire. Avec<br />

la certification Qualiopi en bonus !<br />

G.B : COMMENT S’EST DÉROULÉ CE PROJET DE<br />

CERTIFICATION ?<br />

MJ : D’abord, nous nous sommes rapprochés du groupement<br />

Performance <strong>Qualité</strong> TPE-PME, qui nous a accompagné dans la<br />

compréhension du référentiel. Dans ce cadre, nous avons utilisé<br />

le logiciel collaboratif AnCodea pour bien se préparer à l’audit.<br />

C’était bienvenu car parfois les exigences nous ont paru difficiles<br />

à décrypter. Rapidement nous avons compris les attendus.<br />

La deuxième phase a été de rassembler les équipes et de mettre<br />

à plat notre système documentaire et nos procédures. J’en<br />

profite pour te remercier Gontran de nous avoir accompagnés<br />

sur ce sujet !<br />

Enfin nous avons évidemment numérisé nos procédures sur<br />

la plateforme Geeers. En tant qu’entreprise Tech, c’est assez<br />

naturel d’utiliser les dernières innovations pour améliorer<br />

notre fonctionnement !<br />

G.B : COMMENT LES ÉQUIPES ONT-ELLES<br />

ACCUEILLI CETTE DÉMARCHE ?<br />

M.J : Les équipes étaient en demande pour améliorer ce<br />

processus. Les échanges ont été dynamiques et chacun a essayé<br />

d’expliquer aux autres ses actions quotidiennes dans le cadre de<br />

ce processus. Ces temps d’échange ont permis de clarifier les<br />

rôles de chacun et les informations qui devaient être partagées.<br />

L’usage de Geeers a permis de rendre visible ce travail avec des<br />

procédures numérisées.<br />

G.B : DES DIFFICULTÉS SUR LA ROUTE ?<br />

M.J : L’audit Qualiopi n’a pas été validé immédiatement. Quelques<br />

non-conformités ont été relevées. Nous avons su les traiter en<br />

moins d’un mois de manière collective. De mon point de vue,<br />

l’important c’est de grandir en tant qu’organisation.<br />

G.B : QUELLE SUITE ENVISAGES-TU ?<br />

M.J : Je souhaite évidemment continuer sur notre lancée.<br />

Nous travaillons maintenant sur le processus de traitement<br />

des commandes clients. Le but est d’être plus efficient, pour<br />

nos clients bien sûr, mais aussi pour nos équipes en interne.<br />

Quel plaisir de voir nos processus s’exécuter de manière fluide<br />

tout en assurant la conformité par rapport à nos standards<br />

de qualité ! ●<br />

Propos recueillis par Gontran Boizanté<br />

18 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023


TPE-PME<br />

Automatisation :<br />

jusqu’à quel point ?<br />

Entretien avec Gontran Boizanté, fondateur de Geeers, plateforme de gestion et d’automatisation des procédures.<br />

Olec Kovalevsky :<br />

POUR COMMENCER GONTRAN, PEUX-TU NOUS<br />

PLANTER LE DÉCOR ACTUEL DANS LE MONDE DE<br />

L’AUTOMATISATION DES PROCESSUS, DU RPA, DU<br />

BPM ETC. ?<br />

Gontran Boizanté : Le RPA, pour Robotic Process<br />

Automation, est un terme qui a pris de l’ampleur ces<br />

dernières années. L’idée du RPA<br />

est d’automatiser un processus,<br />

c’est-à-dire de retirer l’intervention<br />

humaine dans sa réalisation.<br />

On pourrait penser bien sûr<br />

aux processus impliquant des<br />

transformations physiques,<br />

comme par exemple sur une ligne<br />

de production. En fait, le terme<br />

RPA réfère plutôt aux processus<br />

de transformation de données.<br />

De nombreux acteurs logiciels<br />

ont développé des solutions<br />

d’automatisation avec une idée<br />

simple : traiter les données plus<br />

rapidement et éviter les erreurs<br />

humaines.<br />

O.K : LE RPA EST UNE IDÉE<br />

SÉDUISANTE. PEUX-TU<br />

NOUS DONNER QUELQUES<br />

EXEMPLES CONCRETS ?<br />

G.B : Le monde s’est massivement<br />

numérisé. C’est une évidence.<br />

Nous vivons entourés<br />

d’applications logicielles dans<br />

notre quotidien personnel et au<br />

travail. Nous sommes donc tous<br />

générateurs, consommateurs et<br />

aussi manipulateurs de données.<br />

L’automatisation du traitement<br />

des données présente, au premier<br />

regard, beaucoup de bénéfices.<br />

Toutes les tâches rébarbatives<br />

sont des candidates idéales pour<br />

l’automatisation. Je pense, par<br />

Principe d’utilisation de Geeers :<br />

un déclencheur active la séquence<br />

d’actions prédéfinies.<br />

exemple, à la génération automatique de documents (rapports,<br />

factures,...), à la génération automatique d’informations dans<br />

des tableurs, ou bien à l’envoi d’emails lorsqu’un événement<br />

précis se réalise.<br />

O.K : JUSTEMENT, QUELS SONT LES BÉNÉFICES DE<br />

L’AUTOMATISATION ?<br />

© DR<br />

G.B : Le fait que les données soient<br />

traitées presque instantanément selon<br />

des règles logiques prédéterminées est<br />

un bénéfice évident. Certaines actions<br />

qui nécessitent plusieurs minutes ou<br />

même plusieurs heures peuvent être<br />

exécutées en un clin d’œil, sur des<br />

volumes importants de données, sans<br />

même s’en apercevoir.<br />

On voit tout de suite un corollaire.<br />

Ces fameuses règles logiques<br />

prédéterminées doivent être bien<br />

définies et couvrir toutes les situations.<br />

Ce n’est pas toujours possible. Dans ce<br />

cas, une automatisation complète n’est<br />

pas la solution. Il faudra maintenir<br />

des actions humaines à des étapes<br />

clés du processus.<br />

Un deuxième bénéfice est d’éviter<br />

les erreurs humaines de saisie ou<br />

de recopie de données. On a tous<br />

l’expérience du tableur qui doit être<br />

“nettoyé” manuellement avant de<br />

pouvoir en exploiter les données.<br />

Mais attention, invariablement les<br />

automatisations vont exécuter ce<br />

qu’on leur a demandé de faire, ni plus,<br />

ni moins. C’est là qu’il faut prendre<br />

la mesure du RPA. Une personne<br />

pourra certes faire des erreurs, mais<br />

elle en corrige aussi beaucoup, et peut<br />

adapter les données en fonction d’un<br />

contexte souvent variable. A l’inverse,<br />

une automatisation mal calibrée<br />

pourra générer de la donnée inutile,<br />

voire erronée.<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023 I 19


TPE-PME<br />

O.K : LE RPA A DONC DES INCONVÉNIENTS.<br />

PEUX-TU NOUS EN DIRE PLUS ?<br />

G.B : Oui, il y a des écueils à éviter quand on se lance dans<br />

l’automatisation des processus d’une entreprise.<br />

Par nature, l’automatisation se réalise sans intervention<br />

humaine. On ne peut que constater le résultat de<br />

l’automatisation. Avec le temps, on oublie que l’automatisation<br />

existe, et on ne sait même plus comment elle fonctionne.<br />

Si on multiplie les automatisations en cascade dans une<br />

entreprise, il y a des risques sérieux pour les opérations.<br />

Par exemple, une simple mise à jour d’un logiciel dans une<br />

chaîne automatisée peut venir bloquer un processus entier.<br />

Si la personne qui a mis en place l’automatisation n’est pas<br />

disponible, on peut vite rentrer dans une situation de crise.<br />

Il y a ici un risque de dépendance envers l’automatisation.<br />

On remarque aussi le besoin de maintenance du système.<br />

Un autre inconvénient découle d’une confusion possible entre<br />

automatisé et optimisé : un processus automatisé n’est pas<br />

forcément un processus optimisé ! Automatiser sans avoir<br />

réfléchi à son processus, à sa finalité, aux résultats attendus,<br />

c’est mettre la charrue avant les bœufs. On peut se retrouver<br />

avec des usines à gaz, c’est-à-dire avec des enchaînements<br />

d’actions automatiques qui au final n’apportent pas la valeur<br />

ajoutée souhaitée. Des données se dupliquent et s’accumulent,<br />

rendant le système et la structure de données illisibles, tout<br />

en consommant plus d’espace sur les serveurs.<br />

O.K : QUELLES SONT TES RECOMMANDATIONS<br />

POUR ÉVITER CES SITUATIONS ?<br />

G.B : Ne pas commencer par l’automatisation ! Il faut voir<br />

l’automatisation comme la cerise sur le gâteau. Et le gâteau,<br />

c’est de bien cartographier et optimiser ses processus, quitte à<br />

ce que les actions restent manuelles dans un premier temps. De<br />

manière générale, il faut conserver la maîtrise du savoir-faire<br />

de l’entreprise et ne pas le diluer dans des automatisations<br />

dont on oublie les tenants et les aboutissants.<br />

Il y a beaucoup de temps et d’efficacité à gagner, même en<br />

conservant un processus manuel. Par exemple, on peut<br />

commencer par mieux orchestrer les actions entre les<br />

différentes personnes impliquées dans le processus.<br />

Une autre recommandation est de ne pas se focaliser sur la<br />

réduction d’effectif grâce à l’automatisation. Souvent, on le<br />

voit bien dans les entreprises, les collaborateurs n’ont pas<br />

assez de temps pour faire tout ce qui serait utile qu’ils fassent<br />

et qu’ils voudraient faire. L’automatisation peut avoir pour<br />

effet de libérer du temps qui sera consacré à d’autres activités,<br />

d’analyse et d’amélioration par exemple, non automatisables<br />

et à plus forte valeur ajoutée.<br />

O.K : TU RECOMMANDES DONC DE NE PAS<br />

DÉBUTER LES PROJETS D’AMÉLIORATION<br />

PAR L’AUTOMATISATION. N’EST-CE PAS<br />

CONTRADICTOIRE AVEC LA PLATEFORME QUE TU<br />

COMMERCIALISES ?<br />

G.B : Justement, Geeers est avant tout une plateforme de<br />

gestion des procédures. L’automatisation vient dans un<br />

deuxième temps. La plateforme permet de rassembler le savoirfaire<br />

de l’entreprise, matérialisé sous forme de procédures.<br />

Contrairement aux outils purement RPA, Geeers est d’abord<br />

un outil BPM (Business Process Management) qui permet<br />

d’inclure des actions manuelles dans les flux opérationnels.<br />

Comme illustré ci-contre, le principe d’utilisation de Geeers<br />

est celui d’un flux de séquences : un déclencheur active la<br />

séquence d’actions prédéfinies. Les personnes concernées sont<br />

informées au bon moment et disposent des données nécessaires<br />

pour réaliser leurs tâches. Des actions automatiques peuvent<br />

être ajoutées à n’importe quel endroit dans la procédure.<br />

Bien sûr, il peut être utile d’automatiser l’envoi d’emails ou<br />

bien le transfert de données vers un système tiers. C’est un<br />

gain de temps et Geeers permet cela. Mais notre motivation<br />

première est de fluidifier les transferts d’informations entre<br />

les personnes et d’orchestrer les actions au sein d’une équipe.<br />

C’est là que se situent les gains les plus importants. On le<br />

voit régulièrement chez nos clients.<br />

O.K : LE BPM EST SOUVENT ÉVOQUÉ DANS<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES. POURRAIS-TU NOUS<br />

EN DIRE PLUS ET PARTAGER QUELQUES<br />

RÉALISATIONS CONCRÈTES CHEZ TES CLIENTS ?<br />

G.B : C’est vrai que le BPM prend enfin la place qu’il mérite<br />

dans les organisations. Pour ma part, je visualise une<br />

entreprise comme un ensemble de processus et de procédures<br />

qui relient les besoins clients à leur satisfaction.<br />

Ces processus sont transversaux par nature. Chez Mapotempo<br />

(cf. témoignage ci-dessus) nous avons mis en place plusieurs<br />

procédures. Dans tous les cas, différents “services” sont<br />

impliqués.<br />

Par exemple, la procédure de traitement d’une commande<br />

implique l’équipe commerciale, l’équipe marketing, l’équipe<br />

de facturation, l’équipe de formation et bien sûr l’équipe<br />

technique. Toutes ces personnes ont des métiers différents,<br />

des compétences particulières, elles travaillent souvent à<br />

distance, mais elles collaborent de manière ordonnée pour<br />

traiter la commande du client dans un temps record et avec<br />

une traçabilité assurée.<br />

Le rôle de Geeers dans un déroulement d’affaire est d’informer<br />

20 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023


TPE-PME<br />

les bonnes personnes, au bon moment, avec les bonnes données,<br />

pour qu’elles réalisent leurs tâches. Cela évite de nombreux<br />

allers-retours par mails, messages, etc. C’est un gain de temps<br />

énorme !<br />

Ce type de procédure de traitement des commandes concerne<br />

beaucoup de nos clients évidemment. D’autres exemples<br />

peuvent être cités : une procédure de maintenance préventive<br />

d’un parc automobile, une procédure de création de bon de<br />

commande, une procédure d’approbation d’utilisation d’un<br />

produit chimique dangereux.<br />

Chaque entreprise a ses spécificités. En même temps, on<br />

retrouve souvent des besoins similaires. L’expertise que nous<br />

développons chez Geeers permet à chaque fois d’être encore<br />

plus performant dans le déploiement et la numérisation du<br />

BPM dans les organisations.<br />

O.K : QUELS SONT LES RETOURS DES UTILISATEURS<br />

DE LA PLATEFORME JUSQU’À PRÉSENT ?<br />

G.B : Le premier contact avec le BPM est toujours un peu<br />

déstabilisant. Cela demande de changer son regard sur<br />

l’organisation et de se poser des questions fondamentales. Quels<br />

sont les besoins des clients ? Quels processus mettre en place<br />

pour y répondre ? Pour chaque processus, quelle est la finalité<br />

précise et mesurable ? Quelles sont les données d’entrée ? Quelles<br />

ressources pour réaliser ces processus ? Quelles informations<br />

doivent transiter ? L’interface de Geeers permet d’outiller cette<br />

démarche, qui est nécessairement progressive. Les utilisateurs<br />

commencent par une première procédure, puis une deuxième, et<br />

ainsi de suite. Ce qui est le plus apprécié, c’est la simplicité visuelle<br />

de l’interface. Je pense que le BPM doit être accessible à tout un<br />

chacun, et non pas réservé à des experts. C’est notre mission ●<br />

Propos recueillis par Olec Kovalevsky<br />

BIODIVERSITÉ<br />

Dans cet ouvrage, l’auteure explique les<br />

méthodes et les principes d’action afin de<br />

mettre en œuvre efficacement une démarche<br />

dans une entreprise et un système managérial,<br />

se basant notamment sur la norme NF<br />

X32-001 Biodiversité - Démarche biodiversité<br />

des organisations - Exigences et lignes<br />

directrices.<br />

Implication des parties prenantes, place de la<br />

gouvernance, veille réglementaire, diagnostic,<br />

stratégie et plan d’action, surveillance des<br />

résultats… : toutes les composantes et conditions<br />

d’un succès sont analysées et décortiquées<br />

de façon pratique pour en assurer la<br />

maîtrise opérationnelle. L’ouvrage présente<br />

aussi les outils afin de concevoir facilement<br />

un scénario adapté à son activité.<br />

Ingénieure en biochimie, biologie et microbiologie,<br />

Geneviève Girod exerce des activités<br />

de conseil en environnement et responsabilité<br />

sociétale depuis plus de trente ans.<br />

« Biodiversité », Geneviève Girod,<br />

Afnor Editions, 126 p, 28 €<br />

www.boutique.afnor.org/livres<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023 I 21


PRÉVENTION DES RISQUES, ENVIRONNEMENT<br />

TRIBUNE<br />

L’exactitude des valeurs :<br />

un prérequis indispensable<br />

pour bien gérer ses risques<br />

Déclarer des valeurs fiables est fondamental pour le processus de souscription, mais aussi pour garantir<br />

qu’un programme de gestion des risques atteindra ses objectifs : renforcer la résilience des entreprises,<br />

limiter les arrêts d’activité et accélérer la reprise en cas de sinistre.<br />

Si le calcul des valeurs d’assurance semble<br />

souvent fastidieux, il est néanmoins<br />

crucial pour protéger efficacement toute<br />

activité. Une entreprise insuffisamment<br />

assurée, disposant de services inadéquats ou<br />

mal conseillée risque en effet de mettre en place<br />

des mesures de gestion des risques inadaptées.<br />

Le secteur de l’assurance dommages aux biens<br />

est confronté à un problème récurrent de sousdéclaration<br />

de valeurs. Il arrive trop souvent<br />

que les frais engagés pour reconstruire un site<br />

et relancer l’activité après un incendie, une<br />

inondation ou un autre événement naturel soient<br />

1,5 à 2 fois supérieurs aux valeurs déclarées.<br />

De tels écarts s’expliquent sans doute par le<br />

fait que la valeur des biens et équipements ne<br />

suit pas uniquement l’indexation générale des prix, mais doit<br />

aussi prendre en compte des facteurs comme l’évolution de la<br />

réglementation, les difficultés d’approvisionnement ou encore<br />

les délais de construction.<br />

Au premier abord, on pourrait penser que seul l’assureur<br />

est impacté, dans la mesure où le sinistre est de toute façon<br />

couvert. Son ratio sinistres/primes s’en trouvera affecté, mais<br />

il parviendra bien à rétablir l’équilibre d’une façon ou d’une<br />

autre, par exemple en surfant sur la tendance haussière des taux<br />

de prime ! Ce n’est pas impossible, mais il n’en reste pas moins<br />

qu’un partenariat assuré-assureur n’est jamais plus performant<br />

que lorsqu’il est fondé sur des valeurs fiables.<br />

Alors pourquoi les valeurs sont-elles sous-déclarées ? Pour<br />

réduire les coûts, diront les cyniques. Considérons ensemble<br />

des motifs moins litigieux.<br />

FAIRE LA DIFFÉRENCE ENTRE VALEURS<br />

COMPTABLES ET VALEURS D’ASSURANCE<br />

La première cause de sous-déclaration des valeurs peut<br />

être l’inertie. Une entreprise va par exemple reconduire<br />

automatiquement, pendant des années, la même limite<br />

©DR<br />

Loïc Le Dréau, Directeur général<br />

des Opérations de Paris de FM<br />

Global<br />

contractuelle d’indemnité. Les montants de<br />

garanties ayant précédemment été validés au<br />

plus haut niveau, les valeurs déclarées ne sont<br />

pas contrôlées chaque année pour vérifier que<br />

ces montants demeurent adaptés. L’évolution des<br />

activités de l’entreprise, la valeur créée depuis<br />

les derniers calculs et l’inflation ne sont donc<br />

pas pris en compte.<br />

La deuxième cause de sous-déclaration la<br />

plus courante est le recours systématique aux<br />

documents comptables. La valeur des actifs dans<br />

le bilan, ou le coût d’acquisition d’une nouvelle<br />

entité, ne peuvent pas être directement convertis<br />

en valeurs d’assurance. Si un site acquis il y a<br />

15 ans pour 150 millions de dollars est détruit<br />

lors d’un sinistre, son coût de reconstruction<br />

pourrait être bien supérieur, sans oublier les pertes d’exploitation<br />

qui perdureront pendant de longs mois. Pour protéger son<br />

entreprise, il est indispensable de couvrir tous les risques, de<br />

s’y préparer, d’établir des priorités et de les gérer.<br />

Autre exemple : un distributeur a décuplé son chiffre d’affaires<br />

pendant la pandémie en déployant le « click and collect ».<br />

La valeur de l’entreprise est montée en flèche sans qu’elle<br />

augmente sa surface commerciale. Comme ses garanties sont<br />

basées sur son ancien modèle d’activité, si un incendie ou une<br />

inondation endommageait l’un de ses centres de distribution<br />

clés, l’assurance ne correspondrait pas à son nouveau volume<br />

de revenus. L’entreprise serait donc insuffisamment assurée et<br />

ses clients risqueraient de ne pas revenir en magasin une fois<br />

les stocks reconstitués.<br />

ÊTRE PROACTIF POUR MIEUX PROTÉGER<br />

Bénéficier d’une couverture d’assurance adaptée n’est toutefois<br />

pas la seule raison pour laquelle vos équipes devraient prendre<br />

le temps de générer des valeurs fiables. Les directeurs financiers<br />

en particulier peuvent en tirer parti pour :<br />

• Comprendre le risque. Des valeurs fiables offrent des données<br />

22 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023


PRÉVENTION DES RISQUES, ENVIRONNEMENT<br />

© DR<br />

Le siège social de FM Global à Johnston aux États-Unis<br />

robustes et objectives qui permettent d’identifier les sites essentiels<br />

à la continuité des activités.<br />

• Gérer le risque. Comment gérer le risque sans le quantifier<br />

? Si l’on ne connait pas le véritable montant des pertes liées<br />

à la destruction d’un site et à son indisponibilité prolongée,<br />

l’appétence au risque ne sera qu’une approximation.<br />

• Définir les priorités de réduction des risques. Le budget de la<br />

plupart des entreprises n’est pas illimité. Quantifier le risque est<br />

donc indispensable pour déterminer les priorités d’investissement.<br />

• Déclarer le risque. L’assureur est un partenaire de toute équipe<br />

de gestion des risques. Il se base sur les valeurs déclarées pour<br />

déployer les capacités correspondant au risque. Des valeurs<br />

inexactes pourraient donc l’amener à dépasser son seuil<br />

d’appétence au risque.<br />

Déclarer des valeurs fiables est fondamental pour le processus<br />

de souscription, mais aussi pour garantir que le programme de<br />

gestion des risques atteindra ses objectifs : renforcer la résilience<br />

de son entreprise, limiter les arrêts d’activité et accélérer la<br />

reprise en cas de sinistre.<br />

En définitive, mieux vaut ne pas attendre qu’un sinistre révèle les<br />

vulnérabilités d’une entreprise. Agir dès à présent pour éviter les<br />

mauvaises surprises, voilà l’une des dimensions incontournables<br />

de la résilience<br />

Loïc Le Dréau<br />

EXPÉRIMENTER LA QUALITÉ À L’UNIVERSITÉ<br />

Les universités françaises connaissent une transformation<br />

à un rythme accéléré depuis l’adoption de la loi portant sur<br />

les libertés et les responsabilités de 2007. Dans ce nouveau<br />

paysage universitaire, la gestion des établissements devient<br />

un enjeu majeur. Ce livre, issu d’une thèse de doctorat,<br />

s’est penché sur le déploiement d’un instrument de gestion<br />

inspiré par le New Public Management. Celle-ci est une<br />

démarche qualité, mise en place afin d’améliorer l’efficacité<br />

des services administratifs d’une université. En se basant<br />

sur une expérience vécue, l’auteur s’est questionné sur les<br />

effets de l’instrumentation de gestion en usage. Une attention<br />

particulière est consacrée, d’une part, aux surprises<br />

surgissant dans l’action, et, d’autre part, à la façon dont<br />

les acteurs négocient les effets produits. L’ouvrage explique<br />

ainsi l’importance de l’expérimentation comme méthode<br />

de transformation des organisations publiques et propose<br />

une redéfinition du rôle du manager public.<br />

Anthropologue et linguiste de formation initiale, Alvin<br />

Panjeta est docteur en management, maître de conférences<br />

à l’IAE de Paris-Est (UPEC) et chercheur à l’IRG (UPEC/<br />

Université Gustave Eiffel).<br />

« Expérimenter la qualité à l’université »,<br />

Alvin Panjeta, L’Harmattan,<br />

244 p, 25,5 €<br />

www.editions-harmattan.fr<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023 I 23


DOSSIER<br />

SPÉCIAL NUMÉRIQUE : DE LA CYBERSÉCURITÉ AU PROCESSUS<br />

SOMMAIRE<br />

25 L’impact de la crise<br />

sanitaire sur la<br />

maturité digitale de la<br />

France : une étude BCG-<br />

Medef<br />

28 Rapport 2022 sur la<br />

maturité digitale des<br />

services <strong>Qualité</strong> et HSE<br />

30 Comment estimer<br />

le risque cyber des<br />

organisations ?<br />

32 Agilité des processus<br />

© Image de senivpetro sur Freepik<br />

FOCUS AÉRONAUTIQUE, SPATIAL ET DÉFENSE<br />

SOMMAIRE<br />

34 La densité de défauts<br />

au cœur de l’Assurance<br />

<strong>Qualité</strong> !<br />

38 Air France : vers un<br />

horizon vert<br />

41 MAP Space Coatings :<br />

un haut niveau de qualité<br />

allié à une démarche<br />

environnementale forte<br />

© DR<br />

24 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023


SPÉCIAL NUMÉRIQUE<br />

DOSSIER<br />

© DR<br />

© DR<br />

Christian Poyau,<br />

co-président de la<br />

commission Mutations<br />

numériques et impacts<br />

sociétaux du numérique<br />

du Medef<br />

RAPPORT<br />

L’impact de la crise<br />

sanitaire sur la maturité<br />

digitale de la France :<br />

une étude BCG-Medef<br />

Selon l’étude BCG-Medef, les entreprises françaises se sont globalement<br />

adaptées aux principales attentes numériques à la suite de la crise sanitaire.<br />

Cela n’a pas transformé en profondeur leur activité. La crise sanitaire a imposé<br />

un changement de paradigme dans les usages des outils numériques pour les<br />

individus –collaborateurs et clients –et pour le fonctionnement des entreprises.<br />

Alors que les sociétés ne plaçaient pas la transformation numérique en tête<br />

de leurs priorités en 2019, le Covid a accéléré les mutations à l’œuvre depuis<br />

plusieurs années et les a contraintes à s’adapter rapidement.<br />

© DR<br />

© DR<br />

Pascale Dumas,<br />

co-présidente de la<br />

commission Mutations<br />

numériques et impacts<br />

sociétaux du numérique<br />

du Medef<br />

Alexandre Aractingi,<br />

Managing Director &<br />

Partner chez BCG<br />

Clémentine Desigaud,<br />

consultante chez BCG<br />

Les entreprises françaises se sont<br />

globalement adaptées pour répondre<br />

aux nouvelles attentes issues de<br />

la crise. Afin de répondre aux<br />

collaborateurs qui recherchent un nouvel<br />

équilibre entre la souplesse permise par<br />

le télétravail et le lien social qui se crée en<br />

entreprise, des modes de travail plus flexibles et<br />

des outils numériques de communication et de<br />

collaboration ont été mises en place. A cause de<br />

la multiplication des actes malveillants pendant<br />

la crise sanitaire et des points d’attaque avec<br />

la mise en œuvre en urgence du télétravail, la<br />

cybersécurité devient une préoccupation des<br />

chefs d’entreprise et fait l’objet de démarches<br />

de sensibilisation et d’accompagnement. Par<br />

ailleurs, Christian Poyau, co-président de la<br />

commission Mutations numériques et impacts<br />

sociétaux du numérique du Medef déclare à<br />

propos des préconisations sur la cybersécurité :<br />

« Il faut prendre le sujet de cybersécurité au<br />

bon niveau : c’est une vraie menace. Nous<br />

avons donc lancé Alerte Cyber afin d’aider<br />

les entreprises à prendre conscience de ces<br />

sujets et de répondre de la meilleure manière<br />

possible. Si vous mettez à jour vos systèmes et<br />

évitez les mots de passe simplistes, vous résolvez<br />

une partie des problèmes. Il faut le prendre en<br />

compte sérieusement. Il poursuit : « De plus en<br />

plus d’entreprises, notamment les plus grandes,<br />

demandent des qualifications ISO ou d’autres<br />

certifications sur le côté cybersécurité. Vous<br />

pouvez, en effet, être référencé dans un grand<br />

groupe si vous respectez un certain niveau de<br />

qualité comme l’ISO 27 000. Ce point important<br />

permet de sensibiliser les entreprises mais elles le<br />

perçoivent comme une contrainte. Car cela peut<br />

aussi être coûteux. Mais cela permet un certain<br />

niveau de qualité de fonctionnement avec une<br />

entreprise cliente qui est souvent une grande<br />

société. C’est aussi une manière concurrentielle<br />

car les entreprises asiatiques répondent moins<br />

bien à ces exigences. Donc on pousse vers cela<br />

sans excès de réglementation. Mais pour le<br />

versant sécurité, cela est indispensable. »<br />

Devant l’accent mis sur la responsabilité<br />

sociétale des entreprises par le public, les<br />

entreprises cherchent à diminuer l’empreinte<br />

carbone de leurs ressources numériques et à<br />

mobiliser les outils numériques afin de réduire<br />

l’empreinte globale de leur activité. En outre,<br />

Pascale Dumas, co-présidente de la commission<br />

Mutations numériques et impacts sociétaux<br />

du numérique du Medef : « La RSE devient un<br />

critère de notation qui permet de se positionner<br />

et réguler naturellement le marché. » Christian<br />

Poyau note quant à lui : « La technologie a<br />

bien sûr des répercussions négatives mais<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023 I 25


DOSSIER<br />

SPÉCIAL NUMÉRIQUE<br />

elle a également des conséquences positives. Nous sommes<br />

convaincus que la somme des impacts positifs est très largement<br />

supérieure à la somme des impacts négatifs. Le télétravail, la<br />

télémédecine et le commerce à distance en sont des exemples.<br />

On peut se battre sur certains points d’amélioration concernant<br />

le numérique comme les « devices » consommateurs de terres<br />

rares. La technique au sens large et encore plus les technologies<br />

numériques sont des vecteurs positifs pour agir sur ces sujets<br />

extrêmement importants comme le réchauffement climatique.<br />

La tech est donc éthique. »<br />

Une plateforme pour gérer le bilan Carbone dans les TPE, PME et ETI<br />

Mais les entreprises françaises ne se sont pas encore engagées<br />

dans une transformation numérique en profondeur de leurs<br />

activités. Ainsi, elles dématérialisent certains processus<br />

(ressources humaines, relation client) et ont débuté la mise en<br />

place de nouveaux modes de commercialisation et de publicité<br />

avec la crise sanitaire, mais ils peuvent encore progresser sur<br />

la vente en ligne.<br />

Ainsi, les sociétés sont encore peu nombreuses à s’emparer<br />

du potentiel des données afin de moderniser et de gagner<br />

en compétitivité dans la conduite de leurs opérations. En<br />

particulier, le manque de compétences et de financement<br />

© DR ©DR<br />

peut représenter un frein à la transformation numérique<br />

avancée des entreprises.<br />

Néanmoins, des disparités sont visibles parmi les chefs<br />

d’entreprise qui ont répondu à l’enquête en ligne de BCG et<br />

du Medef, pourtant a priori les plus sensibles au numérique.<br />

Ces entreprises sensibilisées, souvent localisées dans des<br />

territoires dynamiques, se sont servies du numérique comme<br />

d’un facilitateur (pour vendre en ligne ou mettre en place de<br />

nouveaux modes de travail), mais elles se soient encore peu<br />

engagées dans une transformation avancée (par exemple, en<br />

exploitant leurs données).<br />

ACCROÎTRE LA COMPÉTITIVITÉ NUMÉRIQUE DES<br />

ENTREPRISES FRANÇAISES<br />

Selon BCG et le Medef, la France doit fédérer l’ensemble du<br />

tissu économique autour d’ambitions de transformation<br />

communes afin d’augmenter la compétitivité numérique<br />

de ses entreprises. Au-delà de la dématérialisation des<br />

relations avec les clients et les collaborateurs, le numérique<br />

et en particulier la valorisation des données modifieront<br />

les modèles économiques et les processus de production.<br />

Dans ce contexte d’accélération, l’étude propose deux pistes<br />

de réflexion pour renforcer la maturité digitale du tissu<br />

économique et consolider la position de la France dans la<br />

course internationale. La première proposition porte sur la<br />

création d’une dynamique d’entraînement afin de favoriser<br />

la transformation des entreprises traditionnelles. Quant à<br />

la seconde piste, elle concerne le soutien de l’émergence de<br />

filières par secteurs afin de faciliter l’émergence et l’adoption<br />

d’innovations répondant à des besoins métiers spécifiques. En<br />

effet, si la France a renforcé sa position en matière d’innovation<br />

numérique, en capitalisant sur ses forces (qualité de la R&D,<br />

formation d’excellence) et en consolidant le financement de<br />

l’innovation, ses entreprises traditionnelles demeurent en retard<br />

sur l’adoption des nouvelles technologies numériques. Ces<br />

filières, idéalement pan européennes pour bénéficier d’effets<br />

d’échelle face aux géants américains et chinois, favoriseraient la<br />

collaboration entre les scale-ups du numérique et les entreprises<br />

traditionnelles afin de déployer à grande échelle des solutions<br />

spécifiques.<br />

En outre, BCG et le Medef préconisent de continuer à attirer des<br />

investisseurs en capital risque afin que les start-up françaises<br />

aient des moyens financiers nécessaires à leur accélération.<br />

La création de champions nationaux ou européens, d’une<br />

taille suffisante pour proposer des services compétitifs face<br />

à leurs concurrents américains et chinois, permettrait aux<br />

entreprises de s’appuyer sur des offres de services favorisant leur<br />

26 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023


SPÉCIAL NUMÉRIQUE<br />

DOSSIER<br />

Le manque de talents qualifiés pouvant<br />

accompagner les PME dans la transformation<br />

profonde de leurs processus constituerait<br />

un frein majeur pour l’avenir.<br />

© DR<br />

transformation digitale. En outre, Pascale Dumas remarque :<br />

« On constate un développement de start-ups qui aident les<br />

entreprises à sécuriser et authentifier les accès. Elles commencent<br />

à apporter une vraie valeur ajoutée en irriguant le territoire<br />

français et européen. Ce sujet majeur montre cette volonté de<br />

numérisation des entreprises parce qu’un des freins est la peur<br />

de perdre ses données et ses clients. »<br />

De plus, BCG et le Medef proposent de former en masse<br />

des travailleurs qualifiés, sachant exploiter le potentiel des<br />

outils numériques pour la transformation des entreprises,<br />

en particulier des PME. Outre l’intérêt sur l’innovation et<br />

l’excellence, la France doit relever le défi de l’adoption et de<br />

l’emploi du numérique par le du tissu économique, au-delà de<br />

la transformation de la relation client déjà amorcée. Le manque<br />

de talents qualifiés pouvant accompagner les PME dans la<br />

transformation profonde de leurs processus constituerait un<br />

frein majeur pour l’avenir.<br />

La seconde piste de réflexion du Medef et de BCG est de<br />

consolider les actions visant à effacer les disparités persistantes<br />

sur notre territoire. Cela passe par la consolidation du rôle<br />

de l’Etat comme catalyseur et tiers de confiance, notamment<br />

pour les petites entreprises, moins bien dotées que les grandes.<br />

Les efforts de la France (aides à la transformation numérique,<br />

ouverture des données publiques) et de l’Europe (encadrement<br />

du marché du numérique) doivent continuer pour accompagner<br />

la transformation numérique des entreprises, par exemple<br />

en rendant les financements plus visibles et accessibles pour<br />

les petites entreprises, en généralisant l’identité numérique<br />

et favorisant la confiance dans les services numériques<br />

(développement de normes de sécurité ou de qualité sur le<br />

modèle du cloud de confiance).<br />

Par ailleurs, BCG et le Medef conseillent de garantir un accès<br />

de qualité au très haut débit sur tout le territoire. La couverture<br />

encore incomplète contribue à creuser les disparités d’adoption<br />

d’un territoire à l’autre. Selon BCG et le Medef, l’accélération et<br />

l’amplification des plans de déploiement de la fibre et de la 5G,<br />

notamment pour l’industrie, semblent alors être une priorité.<br />

Enfin, BCG et le Medef préconisent de permettre à chaque<br />

Français de maîtriser un socle minimal de compétences<br />

digitales, à la fois dans son rôle de consommateur et dans son<br />

rôle de salarié ou entrepreneur. Le manque de compétences et<br />

la défiance des Français vis à vis des technologies numériques<br />

représentent aujourd’hui un frein à leur adoption par les<br />

sociétés.<br />

Face à ces enjeux, une collaboration efficace entre la sphère<br />

publique et la sphère privée permettra à la France d’arriver<br />

à une maturité numérique. Selon BCG et le Medef, les<br />

entreprises doivent donc se mobiliser sur le sujet (formation des<br />

salariés, recours à des spécialistes freelance, digitalisation des<br />

processus...) pour faire émerger une véritable pôle numérique<br />

aux côtés de la sphère publique ●<br />

Valérie Brenugat<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023 I 27


DOSSIER<br />

SPÉCIAL NUMÉRIQUE<br />

ETUDE<br />

Rapport 2022 sur la maturité digitale<br />

des services <strong>Qualité</strong> et HSE<br />

La société BlueKanGo, présente les résultats de la première enquête européenne sur la maturité digitale<br />

des services <strong>Qualité</strong> et HSE réalisée par Manuel Muller et Mélanie Cascelli avec le soutien de France<br />

<strong>Qualité</strong>, Inforisque, Blog QHSE, HSE People et QAEC. 406 entreprises et responsables QHSE ont été, en effet,<br />

interrogés entre le 18 janvier et le 25 mars dernier dans différents continents : 72 % Europe (majoritairement<br />

en France), 15% Afrique, 12% Amérique et 1 % Asie.<br />

©DR<br />

Manuel Muller, directeur<br />

Communication de BlueKanGo<br />

Mélanie Cascelli, Responsable<br />

Pôle Content chez BlueKanGo<br />

Les entreprises sont majoritairement à l’ère de la<br />

bureautique. 28 % des entreprises interrogés utilisent<br />

principalement du papier. 52 % font appel à des<br />

outils bureautiques (Word/Excel/Powerpoint) ou<br />

des applications métiers et échangent surtout par emails. 20 %<br />

sont dotées d’un espace travail collaboratif (Digital Workplace)<br />

avec des applications accessibles en mobilité, une GED unifiée<br />

et des outils de communication intégrés.<br />

Les formulaires papiers et outils bureautiques sont largement<br />

présents dans les services QHSE. Dans un Système de<br />

Management totalement digital, les formulaires digitaux<br />

(tablette, smartphone…) remplacent les outils bureautiques.<br />

De plus, les workflows évitent les échanges d’emails et alertent<br />

automatiquement les destinataires (information ou action).<br />

Enfin, cela permet d’avoir un plan d’actions unique digitalisé<br />

pour le suivi Ainsi, les services QHSE des entreprises font<br />

appel aux papiers et outils bureautiques (50 %), aux logiciels<br />

métiers type ERP (26 %), au logiciel QHSE (16 %), au système<br />

de management QHSE 100 % digital (8 %).<br />

En outre, les veilles réglementaires et Applications Mobiles<br />

sont les plus utilisées par les services QHSE. 40% utilisent,<br />

en effet, un service de veille réglementaire en ligne. 34%<br />

emploient des applications terrain sur smartphone, tablettes<br />

(checklists, audits…). 28% font appel à une plateforme dédiée<br />

afin de piloter l’ensemble des activités <strong>Qualité</strong> et HSE. 11%<br />

utilisent des objets connectés type capteurs (IoT) pour remonter<br />

des informations terrain. S’il y a un intérêt marqué pour les<br />

applications mobiles, les applications terrain Veille occupe la<br />

première place du podium, suivi par la plateforme dédié puis<br />

la veille réglementaire. Enfin, les cas d’usage d’applications<br />

mobiles concernent les audits terrain, les inspections, les<br />

contrôles de matériel…<br />

© DR<br />

© DR<br />

©DR<br />

28 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023


SPÉCIAL NUMÉRIQUE<br />

DOSSIER<br />

Par ailleurs, les principaux freins aux projets de digitalisation<br />

sont le manque de budgets (45,12 %), le manque d’infomations<br />

(25,37 %), la faiblie intérêt des décideurs (19,51 %) et ROI pas<br />

clair (10 %) Toutefois, un investissement est envisagé en 2022 :<br />

oui (42,40 %), non (16,60 %) et pas encore (41%). De plus, 64,1%<br />

des entreprises interrogées estiment qu’il leur faudra 5 années<br />

pour digitaliser entièrement leur système de management QHSE.<br />

Dans le classement des priorités pour 2022, viennent en tête le<br />

maintien ou l’obtention d’une certification puis l’allègement<br />

du travail administratif et l’amélioration des processus.<br />

D’autres priorités suivent la mise en place d’un suivi d’actions<br />

plus performant ; la réduction des incidents/accidents, non<br />

conformités... ; la mise en place un système de management<br />

intégré QHSE ; un engagement plus fort dans la RSE ; Répondre<br />

à des enjeux RH (turnover, recrutement...) : l’investissement<br />

dans des outils de production ou robotique ; Autres.<br />

Comme le responsable QHSE occupe une fonction transversale<br />

au sein des organisations, il peut travailler avec d’autres services :<br />

Production (27,30 %) ; Direction générale (20 %) ; Maintenance,<br />

inspection, contrôle (18,30 %), RH (17,60 %) et Achat (9,40 %).<br />

Parmi les quatre sujets sur lesquels les services QHSE sont<br />

régulièrement sollicités, figurent la Conformité <strong>Qualité</strong>, la<br />

Culture SST, le Reporting et la RSE. Selon 65% des entreprises<br />

interrogées, la RSE doit être portée par le service QHSE.<br />

En conclusion, cette étude apporte des enseignements<br />

principaux. Les services QHSE présentent des interactions<br />

fortes dans les organisations sur des sujets transverses. Si la<br />

bureautique est encore largement présente, le digital présente<br />

une opportunité intéressante pour fluidifier le travail avec les<br />

autres services. En outre, la collecte d’informations terrain<br />

avec des applications mobiles répond aux défis de mobilité.<br />

Mais les entreprises n’ont pas encore basculé dans le 4.0 et<br />

il n’est pas constaté un engouement fort actuellement pour<br />

les IoT. Enfin, Si la RSE est un sujet incontournable pour les<br />

services QHSE, ceux-ci constituent une ressource centrale<br />

pour faciliter le reporting RSE à condition de disposer d’un<br />

système de management mature ●<br />

Valérie Brenugat<br />

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QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023 I 29


DOSSIER<br />

SPÉCIAL NUMÉRIQUE<br />

AVIS D’EXPERT<br />

Comment estimer<br />

le risque cyber<br />

des organisations ?<br />

En 2021, les attaques informatiques ont généré plus de 5700<br />

milliards de dollars d’après le Clusit. Les cybercriminels ne<br />

cessent de perfectionner leurs méthodes pour améliorer leur<br />

efficacité en ciblant de plus en plus leurs attaques.<br />

© DR<br />

© DR<br />

Jean-Philippe Guillemin, Responsable de<br />

l’Offre Cybersécurité chez Apixit<br />

On assiste à un élargissement<br />

de ces attaques vers des<br />

entreprises de secteurs<br />

d’activité et de tailles<br />

différentes. Auparavant, les attaques<br />

étaient dirigées vers des structures de<br />

grande taille car le temps nécessaire à<br />

leur mise en œuvre ne permettait pas de<br />

les rentabiliser sur de petits périmètres.<br />

Désormais, la menace pèse sur tous les<br />

secteurs d’activités et toutes les tailles<br />

d’organisations.<br />

Entre 2020 et 2021, les cyberattaques<br />

enregistrées ont bondi de 50% (source :<br />

Check Point Research). Comme l’indique<br />

un rapport de l’ANSSI portant sur<br />

les rançongiciels, cette recrudescence<br />

concerne autant les grandes entreprises<br />

que les Services Publics, ETI, PME, TPE.<br />

©DR<br />

UN CONTEXTE CYBER QUI<br />

ÉVOLUE…<br />

Il est plus simple de réaliser une attaque<br />

en utilisant des ressources accessibles sur<br />

internet : l’outillage s’est banalisé.<br />

Les Systèmes d’Information connaissent<br />

de nouvelles évolutions telles que la<br />

migration vers le Cloud et le télétravail.<br />

Ces transformations introduisent de<br />

nouvelles failles qui sont exploitées par<br />

des cyberattaquants. Des mesures adaptées<br />

doivent donc être appliquées.<br />

… DES ATTAQUES TOUJOURS PLUS<br />

CIBLÉES<br />

La vulnérabilité des entreprises est<br />

aggravée par le ciblage des attaques,<br />

de plus en plus adaptées au profil et au<br />

contexte d’une entreprise ou d’un secteur<br />

d’activité. Les attaques sectorielles sont en<br />

pleine recrudescence. Pour preuve, celles<br />

qui ont impacté les hôpitaux durant la crise<br />

sanitaire : la continuité des soins, enjeu<br />

majeur du monde hospitalier, a servi de<br />

levier de chantage à l’extorsion.<br />

Les attaques ciblées s’appuient par exemple<br />

sur :<br />

• La connaissance de certains process<br />

propres au secteur d’activité ou à<br />

l’entreprise<br />

• L’identité des managers<br />

• Les spécificités techniques du SI<br />

30 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023


SPÉCIAL NUMÉRIQUE<br />

DOSSIER<br />

© DR<br />

• Les enjeux métiers<br />

Ce ciblage permet aux attaquants de<br />

pénaliser l’organisation via la prise en<br />

compte de ses principaux enjeux pour<br />

« frapper là où ça fait mal ». Dans le cadre<br />

d’une entreprise industrielle, il s’agira<br />

principalement de réduire voire bloquer<br />

sa capacité à produire, tandis que pour un<br />

institut de recherche il s’agira davantage<br />

d’exfiltrer des données confidentielles.<br />

QUELLES MESURES POUR FAIRE<br />

FACE À CE PHÉNOMÈNE ?<br />

Les cybers-délinquants ont donc<br />

aujourd’hui une bonne vision des<br />

ressources essentielles et des faiblesses<br />

de leurs cibles. Mais qu’en est-il des<br />

entreprises elles-mêmes ? Disposent-elles<br />

d’une aussi bonne visibilité de leurs enjeux<br />

et de leurs vulnérabilités ?<br />

Selon Harmonie Technologie, les PME<br />

et ETI manquent d’éclairage pour<br />

prioriser leurs actions et mettre en place<br />

une gouvernance de leur cybersécurité.<br />

Aussi, on constate un retard voire une<br />

absence de gouvernance pour une majorité<br />

d’entreprises de taille intermédiaire : elles<br />

n’ont pas réalisé d’analyse de risques,<br />

élément fondamental de la politique de<br />

sécurité.<br />

La démarche d’analyse de risques prend du<br />

temps, elle doit être précédée d’une mise<br />

en conformité avec les bonnes pratiques<br />

déjà connues et normalisées.<br />

Il s’agit d’une stratégie en quatre temps :<br />

1. Sensibiliser les utilisateurs aux risques<br />

2. Renforcer la résistance du SI : mise en<br />

conformité avec les bonnes pratiques<br />

3. Protéger ce qui a de la valeur : mise au<br />

point d’un plan de sécurité incluant des<br />

sauvegardes permanentes en respectant la<br />

règle des 3 – 2 – 1 : 3 copies des données,<br />

stockées sur 2 supports différents en<br />

conservant 1 copie de la sauvegarde<br />

hors-site.<br />

4. Renforcer la résilience : gestion<br />

opérationnelle de la sécurité<br />

Les bonnes pratiques, répertoriées dans<br />

différents référentiels tels que l’annexe ISO<br />

27002 ou le Guide d’Hygiène Informatique<br />

de l’ANSSI, constituent les « quickwin<br />

», c’est-à-dire, le minimum essentiel<br />

devant être mis en œuvre pour protéger<br />

l’entreprise. Sans pour autant rechercher<br />

la labélisation, un audit de cartographie<br />

fondé sur l’un de ces référentiels, permet<br />

à l’entreprise de disposer rapidement d’un<br />

plan de mise en conformité selon les failles<br />

identifiées.<br />

Une analyse de risques définira les mesures<br />

de protection des valeurs stratégiques de<br />

l’entreprise, afin de préserver la continuité<br />

de service, les données sensibles, ou<br />

l’image de marque selon les priorités<br />

contextuelles. Pour mener à bien cette<br />

analyse, les ressources critiques de<br />

l’organisation doivent être identifiées<br />

et des mesures de protections de plus<br />

grande envergure doivent être déployées.<br />

Les référentiels ISO 27005 et EBIOS RM<br />

permettent d’apprécier et de traiter ces<br />

menaces.<br />

Dans un troisième temps, la mise en place<br />

d’un pilotage en 24/7 opéré par une équipe<br />

d’experts disposants d’outils d’analyse va<br />

permettre d’augmenter la résilience de<br />

l’entreprise. Ceci, en assurant en temps réel<br />

une détection efficace des cyber-attaques<br />

et des comportements suspects. Ce centre<br />

opérationnel de sécurité est couramment<br />

appelé SOC.<br />

LA CYBERSÉCURITÉ, UN<br />

SUJET CRITIQUE DANS UN<br />

CONTEXTE CYBER EN PLEINE<br />

EFFERVESCENCE<br />

Le risque cyber est donc un enjeu du<br />

quotidien pour toutes les organisations,<br />

et ce, indépendamment de leur taille et de<br />

leur secteur d’activité. Face à des attaques<br />

toujours plus complexes et ingénieuses, les<br />

entreprises doivent définir une stratégie<br />

de sécurité basée sur des référentiels mais<br />

également mettre en place des mesures de<br />

détection et de protection éprouvées dans<br />

un contexte de SI qui ne cesse de s’élargir.<br />

Dans un monde où la transformation<br />

digitale rythme la productivité et la<br />

croissance économique, il ne fait aucun<br />

doute que ces enjeux, déjà primordiaux,<br />

ne vont cesser de prendre de l’ampleur<br />

dans les prochaines années ●<br />

Jean-Philippe Guillemin<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023 I 31


DOSSIER<br />

SPÉCIAL NUMÉRIQUE<br />

AVIS D’EXPERT<br />

Agilité des processus<br />

L’historique de l’apparition, de l’intégration et de l’évolution des<br />

processus dans le monde professionnel et plus généralement dans le<br />

quotidien de nos sociétés s’inscrit dans une trajectoire aussi singulière<br />

que mécanique. Les activités humaines se sont d’abord centrées<br />

autour des compétences (aptitudes humaines et outils), rapidement<br />

complétées par les informations (données, consignes, et éléments<br />

contextuels).<br />

©DR<br />

Frederick<br />

Benaben,<br />

Directeur du<br />

laboratoire<br />

commun Deep-<br />

Turtle entre<br />

Iterop et IMT<br />

Mines Albi<br />

Les processus sont ensuite<br />

apparus comme une solution<br />

coupler ces activités, comme<br />

un moyen de séquencer (avec la<br />

notion de circulation des informations et<br />

des consommables) et de structurer les<br />

activités à mener (et donc les compétences<br />

à mettre en œuvre) pour atteindre des<br />

objectifs identifiés. Pour autant, ces<br />

processus, alors qu’ils visaient à fluidifier<br />

et améliorer la dynamique des activités<br />

ont très largement été perçus comme des<br />

carcans contraignants, allant à l’inverse<br />

de l’initiative, et limitant l’expression des<br />

expertises. Cet état de fait relève en réalité<br />

de trois causes principales.<br />

D’abord, historiquement, les approches<br />

autour des processus se focalisaient surtout<br />

sur leur définition et leur optimisation ;<br />

considérant qu’une fois formalisé, le<br />

processus était intégré à l’activité de<br />

l’organisation. Cette vision implique que<br />

les acteurs en charge de la mise en œuvre<br />

des compétences nécessaires à la réalisation<br />

maitrisent le séquencement des activités<br />

pour respecter la structure du processus.<br />

Ensuite, la granularité des activités<br />

élémentaires qui composent les processus<br />

s’avère critique. En effet, ce niveau de<br />

précision des activités est à confronté au<br />

niveau d’expertise des ressources censées<br />

mettre en œuvre les compétences requises.<br />

Le processus se doit alors de solliciter<br />

les ressources au niveau exact de leur<br />

compétence, ni trop bas (frustration de<br />

la ressource face à ce qu’on lui demande),<br />

ni trop haut (incapacité de la ressource à<br />

réaliser ce qu’on lui demande).<br />

Enfin, la troisième cause concerne l’agilité<br />

des processus. Les processus sont, par<br />

essence, des composants représentatifs de<br />

la dynamique de l’organisation et à ce titre<br />

doivent coller à ses évolutions. Pourtant,<br />

les schémas de processus, souvent des<br />

schématisations visuelles ou des descriptifs<br />

procéduraux, sont délicats à mettre à jour,<br />

encore plus si on se réfère à la nécessité de<br />

faire en sorte que les ressources humaines<br />

les maitrisent (ce qui rend les évolutions<br />

fréquentes problématiques en termes<br />

d’assimilation).<br />

L’AGILITÉ DES PROCESSUS COMME<br />

MOTEUR DE LEUR ÉVOLUTION<br />

Plusieurs évolutions ont permis d’atténuer<br />

ces faiblesses (e.g. l’automatisation de<br />

l’orchestration des processus pour la<br />

première, les approches par compétences<br />

et les architectures orientées services pour<br />

la deuxième) mais si on se focalise sur la<br />

troisième cause et la question de l’agilité,<br />

on peut s’engager dans les considérations<br />

suivantes.<br />

Le bâtiment principal d’IMT Mines Albi<br />

Tout d’abord, la question de l’agilité des<br />

processus relève, a minima, de deux<br />

niveaux différents. Le premier niveau<br />

est celui de l’agilité de conception qui<br />

se focalise sur l’évolution continue du<br />

processus pour coller aux mutations de<br />

l’organisation. Le second est celui de<br />

l’agilité d’exécution qui concerne la façon<br />

dont un processus en cours de réalisation<br />

peut nécessiter des adaptations ponctuelles.<br />

L’agilité de conception a été très étudiée et a<br />

globalement été solutionnée par l’évolution<br />

des orchestrateurs de processus. Ces outils<br />

logiciels, s’ils permettent d’affranchir les<br />

ressources humaines de la maîtrise du<br />

séquencement des processus pour se<br />

concentrer sur la réalisation des activités<br />

relevant de leur expertise, s’appuyaient<br />

initialement sur des schémas structurels<br />

codés informatiquement. Toute évolution<br />

32 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023


DOSSIER<br />

Un expert entre<br />

Atlanta et Pékin<br />

Professeur au Centre Génie Industriel<br />

(CGI) de l’IMT Mines Albi, Frederick<br />

Benaben est Adjunct Professor au H.<br />

Milton Stewart School of Industrial<br />

and Systems Engineering (ISyE)<br />

du Georgia Institute of Technology)<br />

ainsi qu’à la School of Economics<br />

and Management de Beijing Jiaotong<br />

University (BJTU). Il est également<br />

Directeur du laboratoire commun<br />

Deep-Turtle entre la société Iterop<br />

(Dassault Systèmes ou 3DS) et le CGI<br />

travaillant sur l’agilité des processus.<br />

des modèles de processus (pour s’adapter<br />

à des contraintes internes ou externes)<br />

nécessitait par conséquent une charge<br />

de travail conséquente pour modifier ces<br />

schémas structurels. Les orchestrateurs<br />

de processus ont donc évolué pour être<br />

aujourd’hui capable de lire à la volée des<br />

modèles de processus. Métaphoriquement,<br />

ces orchestrateurs qui se comportaient<br />

comme des boîtes à musique jouant la<br />

mélodie gravée sur leur cylindre, se sont<br />

transformés en orgues de barbarie capables<br />

de jouer toute musique inscrite sur des<br />

cartes à trous. Cette évolution permet donc<br />

aux orchestrateurs d’exécuter tout nouveau<br />

processus sans évolution significative du<br />

logiciel, simplement en lisant un nouveau<br />

fichier descriptif du processus modifié (les<br />

seules nuances concernent l’accès aux<br />

nouvelles données et aux nouveaux services<br />

que l’évolution du processus nécessite).<br />

L’agilité d’exécution est beaucoup plus<br />

délicate à ce jour car elle concerne les<br />

processus très instables, i.e. ceux dont<br />

l’exécution peut prendre de multiples<br />

formes selon le contexte. La première<br />

solution, laborieuse, consiste à modéliser<br />

toutes les options possibles pour ces<br />

processus et de décrire les justes critères<br />

de sélection entre ces options. C’est<br />

parfois une approche raisonnable selon<br />

la combinatoire et la clarté des options. Une<br />

autre approche relève de la convergence<br />

entre conception et exécution des processus.<br />

Il s’agit de permettre à l’orchestrateur de<br />

processus de construire le processus dans<br />

une temporalité similaire à son exécution.<br />

Symboliquement, l’orchestrateur devient<br />

alors un improvisateur qui, sur la base<br />

des informations contextuelles, définit le<br />

© IMT Mines Albi<br />

processus qu’il exécute : le séquencement<br />

des tâches, l’affectation aux ressources,<br />

la génération ou la transmission des<br />

informations, sont définies au moment<br />

où elles sont nécessaires, dictées par la<br />

poursuite des objectifs du processus. Cette<br />

approche concerne essentiellement les<br />

processus sociaux et apporte un soutien aux<br />

initiatives qu’elle outille et dont elle permet<br />

d’assurer la cohérence avec la poursuite des<br />

objectifs inhérents au processus.<br />

UNE AMBITION AUSSI DÉLICATE À<br />

ATTEINDRE QU’INCONTOURNABLE<br />

En conclusion, l’agilité des processus<br />

est une problématique aussi complexe<br />

qu’incontournable. Le nécessaire<br />

compromis entre formalisation et agilité<br />

est un incontournable de l’évolution des<br />

organisations en quête de performance,<br />

d’efficacité, d’efficience, de pertinence, de<br />

qualité et de respect des humains qui les<br />

composent. Les critères selon lesquels un<br />

processus est défini à un instant donné<br />

peuvent ne plus être valable dans un avenir<br />

proche ou tout simplement ne pas être<br />

valable pour une exécution particulière. Ce<br />

sont là les considérations sur lesquelles les<br />

systèmes d’information en devenir doivent<br />

se pencher pour assurer une pertinence et<br />

une légitimité à leur offre métier ●<br />

Frederick Benaben<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023 I 33


DOSSIER FOCUS AÉRONAUTIQUE, SPATIAL ET DÉFENSE<br />

AVIS D’EXPERT<br />

La densité de défauts<br />

au cœur de l’Assurance<br />

<strong>Qualité</strong> !<br />

Le focus mis sur la densité des défauts au niveau atomique est<br />

permis par une technique d’identification des défauts connue sous<br />

le nom de «spectroscopie d’annihilation de positrons». Développée<br />

pour les laboratoires de recherche depuis les années 1970, elle peut<br />

désormais accéder à une application industrielle grâce à la génération<br />

de positrons non radioactifs maîtrisée par Posithôt. L’objectif de cette<br />

manufacture d’antimatière : éradiquer les risques de défaillance en<br />

étalonnant et en mesurant les cracks avant leur apparition !<br />

© DR<br />

Jean-Michel<br />

Rey, Présidentfondateur<br />

de<br />

Posithôt<br />

© DR<br />

Pierre Bregeault,<br />

Chief commercial<br />

officer chez<br />

Posithôt<br />

QU’EST-CE QUE LA DENSITÉ DE DÉFAUTS<br />

AU NIVEAU ATOMIQUE DES MATÉRIAUX ?<br />

Notre mission est de maîtriser l’évolution de la densité de<br />

défauts dans le but d’éradiquer les risques de défaillances. Elle<br />

concerne les matériaux, produits et installations fonctionnant<br />

sous de fortes contraintes mécaniques, thermiques, électriques<br />

ou photoniques. En conséquence, elle réduit les impacts<br />

économiques et sociaux des défaillances.<br />

Cette nouvelle technique permet ainsi de mesurer les fissures,<br />

ou autre mécanisme de vieillissement, avant leur apparition<br />

et ainsi de prédire son évolution avec un temps d’avance, en<br />

utilisant une méthodologie de mesure à haute résolution.<br />

Le niveau de densité manquant à l’échelle atomique et sa<br />

diminution sous des sollicitations continues, répétitives<br />

ou abruptes est l’outil et le chainon manquant maintenant<br />

disponible, abordable et ouvert aux utilisateurs finaux<br />

industriels et aux opérateurs des matériaux transformés pour<br />

très logiquement comprendre, expliquer, mesurer, maîtriser,<br />

prédire et prévenir les augmentations de densité de défauts, les<br />

micro-fissures, les macro-fissures et les défaillances totales ou<br />

les crashs qui successivement en découlent sur les matériaux<br />

sous contrainte.<br />

Matériaux des pièces, organes,<br />

produits et installations sous<br />

contrainte<br />

Sollicitations de nature<br />

mécanique, thermique,<br />

électrique ou photonique<br />

Evolution de leurs densités<br />

de défauts au niveau<br />

atomique<br />

Perte de densité au niveau atomique,<br />

apparition de microfissures, de macro-fissures<br />

puis de la rupture et du crash<br />

Perte de la fonctionnalité et<br />

de la sûreté de fonctionnement<br />

des pièces et organes<br />

34 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023


FOCUS AÉRONAUTIQUE, SPATIAL ET DÉFENSE<br />

DOSSIER<br />

Vue d’ensemble Endurance II<br />

© DR<br />

UN NOUVEL ÉQUIPEMENT INDUSTRIEL<br />

Posithôt, une jeune société française issue des travaux du<br />

CEA-IRFU, a ainsi développé une manière innovante et<br />

industrielle d’utiliser la spectroscopie de positrons, la manière<br />

la plus sensible de mesurer la densité de défauts au niveau<br />

atomique, en utilisant une technologie non radioactive pour<br />

produire des positrons. Grâce à cela, Posithôt a développé<br />

un savoir-faire unique pour prévenir en amont les risques<br />

de défaillance.<br />

Nos travaux ont été lauréats du concours ILAB en 2014,<br />

du concours Innov’up Leader de la région Ile de France<br />

en 2018, du forum d’innovation TechConnect à Boston en<br />

2019, du challenge CNES lanceurs de demain en 2021, et nos<br />

réalisations concrètes ont été financé par le PIA (programme<br />

des Investissements d’Avenir) pour la construction d’AM<br />

Gen – Endurance II le premier générateur de positons, non<br />

radioactif et à vocation industrielle, et par nos clients.<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023 I 35


DOSSIER FOCUS AÉRONAUTIQUE, SPATIAL ET DÉFENSE<br />

Pour atteindre cet objectif, nous mesurons et comparons<br />

l’évolution en surface de la densité de défauts au niveau<br />

atomique des matériaux, monocouches ou multicouches,<br />

comme un signe d’alerte précoce de leur défaillance. La<br />

possibilité de mesurer les fissures avant leur apparition permet<br />

à nos clients industriels de prendre une longueur d’avance<br />

dans la prévention du risque de défaillance. Cette mesure leur<br />

permet d’augmenter le MTBF (Mean Time Between Failure) tel<br />

qu’il est défini par exemple par la FAA, grâce à une meilleure<br />

sensibilité aux petits défauts. Elle leur permet également<br />

d’améliorer la qualité de la conception, de la fabrication et de<br />

la maintenance par rapport aux exigences de fonctionnalité,<br />

de sécurité de fonctionnement et de durée.<br />

Pour ce faire, nous utilisons une méthodologie spécifique<br />

et développons des équipements industriels dédiés, dont un<br />

générateur de positrons non radioactifs et des équipements<br />

d’analyse spécifiques fonctionnant sous vide poussé. En<br />

d’autres termes, nous proposons un moyen non destructif,<br />

dédié à l’analyse des défauts et ayant la résolution du TEM<br />

(microscope électronique à transmission).<br />

Selon la nature, la géométrie et la volumétrie des produits,<br />

systèmes ou installations dédiés à l’analyse non destructive<br />

des défauts, l’installation se veut soit statique, soit mobile sur<br />

des camions spécifiques, la seule source d’énergie requise<br />

étant une alimentation électrique d’environ 40 KVA, maxi<br />

50 KVA. Pour l’équipement complet, une salle de contrôle<br />

est nécessaire. Pour l’équipement d’essai, la chambre à vide<br />

poussé contient la pièce analysée ou est localisée autour<br />

de la zone analysée. L’introduction et le déplacement des<br />

pièces à analyser sont soit manuels, soit semi-automatisés,<br />

soit automatisés.<br />

PRÉVENIR LA DÉFAILLANCE DES PIÈCES ET<br />

ORGANES<br />

Afin d’éradiquer les risques de défaillances et d’assurer<br />

l’assurance qualité des pièces et organes sous contrainte,<br />

notre suggestion, notre offre scientifique et technique,<br />

est donc de mesurer, au niveau atomique, la densité des<br />

défauts et son évolution, de la comparer à des signatures de<br />

défauts prédéterminées et de déterminer le temps restant en<br />

fonctionnement.<br />

Sa mise en œuvre de manière industrielle présente de<br />

manière directe ou indirecte la somme des bénéfices ou<br />

intérêts suivants : permettre d’améliorer la conception<br />

(optimisation du dimensionnement et des calculs), de mieux<br />

acheter (optimisation des panels de fournisseurs et des critères<br />

d’approvisionnement), de mieux produire (optimisation des<br />

processus générant des défauts), de mieux utiliser (optimisation<br />

du temps entre inspection), de mieux entretenir (optimisation<br />

du temps moyen entre défaillances et des équipements de<br />

test), de mieux réparer (optimisation des processus de remise<br />

en état), de moins consommer et payer (optimisation de la<br />

quantité de rebuts de fabrication et de pièces de rechange) ou<br />

de mieux assurer (optimisation des coûts de garantie, de la<br />

couverture interne et des primes d’assurance pour les risques<br />

techniques).<br />

Pour tous les utilisateurs de nos équipements et services,<br />

supportant une continuité de risque soit de conception,<br />

d’achats, de production, de défaillance opérationnelle ou de<br />

remplacement mais aussi un risque de réputation, c’est un<br />

moyen fort de mieux protéger et d’être mieux protégé par<br />

un processus innovant de qualification et de requalification.<br />

Réduction du risque technique<br />

Au moment de la conception<br />

Au moment de la production (pre ou<br />

post-production)<br />

Equipements industriels de test<br />

de pré et post production par<br />

annihilation de positons générés de<br />

manière non radioactive<br />

Quantification et qualification de<br />

la durée de vie prévisionnelle des<br />

pièces et organes série<br />

Au moment de la maintenance et de<br />

la réparation<br />

Equipements industriels de test de<br />

maintenance et de réparation par<br />

annihilation de positons générés de<br />

manière non radioactive<br />

Quantification et qualification de la<br />

durée de vie résiduelle des pièces et<br />

organes utilisés<br />

Réduction des coûts de nonqualité<br />

Mise en œuvre d’un processus<br />

continu de métrie de la densité de<br />

défauts au niveau atomique<br />

Equipements industriels de test<br />

de recherche et d’ingénierie par<br />

annihilation de positons générés de<br />

manière non radioactive<br />

Quantification et qualification de<br />

la durée de vie prévisionnelle des<br />

pièces et organes prototypes<br />

Prévention des pertes de<br />

fonctionnalité et de sûreté de<br />

fonctionnement<br />

Etalonnage, mesure, test et<br />

contrôle non destructif des<br />

matériaux<br />

Quantification et qualification du<br />

MTBF des pièces et organes<br />

Réduction des coûts de<br />

conception, d’exploitation et<br />

d’utilisation<br />

Optimisation du dimensionnement<br />

et de la durabilité des pièces et<br />

organes<br />

Réduction des entrants non<br />

qualifiés et des rebuts de<br />

fabrication<br />

Optimisation des consommations de<br />

pièces de rechange<br />

Réduction des coûts de garantie et<br />

de couverture du risque technique<br />

Inscription dans une politique<br />

continue de qualité et de sûreté<br />

de fonctionnement des pièces et<br />

organes sous contrainte sur les<br />

différents programmes<br />

Compréhension et validation fine<br />

en amont du comportement et de la<br />

tenue sous contrainte dans le temps<br />

des pièces et organes développés et<br />

mis au point<br />

Assurance-qualité de la production<br />

dans un contexte de rareté, de<br />

manque de disponibilité, de rupture<br />

de chaine d’approvisionnement,<br />

et d’augmentation des coûts des<br />

matières et de l’énergie<br />

Optimisation des temps de bon<br />

fonctionnement et d’utilisation<br />

sans incident, réduction des arrêts<br />

d’utilisation pour maintenance<br />

préventive, réduction des arrêts<br />

d’utilisation pour maintenance<br />

curative<br />

Inscription dans un politique<br />

continue de réduction des coûts<br />

et de sustainabilité des pièces et<br />

organes sous contrainte sur les<br />

différents programmes<br />

36 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023


FOCUS AÉRONAUTIQUE, SPATIAL ET DÉFENSE<br />

DOSSIER<br />

Pour en savoir +<br />

Veuillez trouver ci-dessous les<br />

coordonnées du scientifique de notre<br />

équipe pour travailler avec votre équipe<br />

technique et vos experts en durabilité sur<br />

les pièces et composants préoccupants en<br />

termes de fonctionnalité et de sécurité de<br />

fonctionnement :<br />

M. Jean-Michel REY<br />

jean-michel.rey@posithot.com<br />

Tél. : +33 6 52 02 65 60<br />

Afin de vous apporter définitivement la<br />

démonstration et la preuve scientifique,<br />

pouvons-nous vous proposer de travailler<br />

à prix coûtant sur un premier contrat de<br />

caractérisation d’un matériau préoccupant<br />

pour votre entreprise ?<br />

Pour assurer la confidentialité des opérations,<br />

nous avons l’habitude de procéder<br />

de la manière suivante : En 1 : de signer<br />

un NDA (Votre proposition de NDA sera<br />

la nôtre, je vous renverrai un exemplaire<br />

signé dès réception). En 2 : de définir à<br />

l’issue de l’analyse scientifique et technique<br />

préliminaire de votre étude de cas<br />

l’étendue des travaux détaillés à réaliser<br />

et l’offre de service correspondante pour<br />

votre entreprise. En 3 : de compléter vos<br />

ressources internes afin d’aider et de<br />

déployer l’information et la solution à<br />

travers votre organisation et d’atteindre<br />

pleinement les résultats attendus. En<br />

4 : de procéder aux opérations matérielles<br />

nécessaires (Pour cette première<br />

phase : Détermination, envoi et<br />

réception des échantillons des parties<br />

et organes préoccupants en termes de<br />

fonctionnalité et de sécurité de fonctionnement,<br />

caractéristiques, représentativité,<br />

préparations, mesures,<br />

rapport d’analyse différentielle) et à<br />

leur suivi. En 5 : d’assurer ensemble le<br />

bon déroulement et la bonne intégration<br />

des travaux ●<br />

ASSURER LEUR SURETÉ DE FONCTIONNEMENT<br />

Il apparait que les défis et les contraintes auxquels les produits<br />

et systèmes complexes ainsi que les pièces techniques sont<br />

confrontées en exploitation sont d’une importance vitale<br />

non seulement pour les personnes qui les servent ou qui les<br />

utilisent, mais aussi pour leurs fournisseurs, leurs intégrateurs<br />

et leurs donneurs d’ordre. A ce titre, nous sommes heureux de<br />

développer de nouvelles applications industrielles pertinentes et<br />

utiles dans le domaine du militaire et de la sécurité, du spatial<br />

et de l’aviation, des semi-conducteurs et de l’électronique, de la<br />

production et de la distribution d’énergie, de l’automobile et de<br />

la mobilité décarbonée. Nos travaux et réalisations participent<br />

de manière significative à leurs chaines d’assurance-qualité<br />

sur leurs différents programmes ●<br />

Pierre Bregeault et Jean-Michel Rey<br />

PUB SOC 190X125 N°2287.qxp_Mise en page 1 21/12/2022 16:44 Page 1<br />

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Plateformes - Cybersécurité<br />

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# Environnements de développement, OS temps réel<br />

# Plates-formes de déploiement et d'exploitation, device management<br />

# Multi-connectivité, protocoles<br />

# Composants, PCB, sous-systèmes électroniques<br />

# Capteurs/actuateurs<br />

# Edge computing<br />

# Clouds locaux/cloud<br />

# IA et machine learning pour les MtoM et les IoT<br />

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QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023 I 37


DOSSIER FOCUS AÉRONAUTIQUE, SPATIAL ET DÉFENSE<br />

AÉRIEN<br />

Air France :<br />

vers une horizon vert<br />

Depuis 1933, la compagnie Air France porte haut les couleurs de la<br />

France à travers le monde entier. Avec une activité répartie entre le<br />

transport aérien de passagers, le fret, la maintenance et l’entretien<br />

aéronautique, elle est un acteur majeur du secteur aérien. Plus de<br />

40 000 collaborateurs se mobilisent au quotidien pour proposer à<br />

chaque client, une expérience de voyage unique.<br />

© DR<br />

Vincent Etchebehere, Directeur<br />

Développement durable et nouvelles<br />

mobilités chez Air France<br />

QUELS SONT LES ENJEUX<br />

DU TRANSPORT D’UNE<br />

COMPAGNIE AÉRIENNE LIÉS À<br />

L’ENVIRONNEMENT ?<br />

Vincent Etchebehere : La part de<br />

l’aviation dans les émissions mondiales<br />

de CO2 est aujourd’hui de 2 à 3%. Avec<br />

un trafic aérien en pleine expansion, elle<br />

pourrait augmenter significativement<br />

si nous ne nous mobilisons pas. La<br />

transformation nécessaire pour faire du<br />

transport aérien une industrie plus durable<br />

est peut-être sans doute le plus gros grand<br />

défi que nous allons devoir relever.<br />

Air France évalue les émissions totales<br />

générées en 2019 directement ou<br />

indirectement par notre activité à 20<br />

millions de tonnes de CO2.<br />

Plus de 90% de nos émissions totales sont<br />

liées au kérosène consommé par nos<br />

avions. Le déploiement à grande échelle<br />

de certains leviers de décarbonation, au<br />

premier rang, les SAFs, va être progressif.<br />

La décarbonation de l’aviation sera<br />

difficile, et prendra du temps. Elle<br />

nécessite une étroite coordination entre<br />

l’ensemble des acteurs, avionneurs,<br />

motoristes, fournisseurs de carburants,<br />

aéroports, contrôle aérien, pouvoirs<br />

publics, institut de recherche et monde<br />

académique.<br />

C’est un défi immense pour notre secteur<br />

qui joue un rôle sociétal clé : il rapproche<br />

les hommes, les cultures et les économies.<br />

COMMENT «AIR FRANCE ACT»,<br />

UN PROGRAMME PRÉSENTANT<br />

LA NOUVELLE TRAJECTOIRE DE<br />

RÉDUCTION DES ÉMISSIONS DE<br />

CO2 DE LA COMPAGNIE, A-T-IL<br />

ÉTÉ CONÇU ?<br />

V.E : L’urgence climatique est aujourd’hui<br />

une évidence pour la très grande majorité<br />

des acteurs du transport aérien. Depuis<br />

15 ans, Air France intègre, année après<br />

L’urgence climatique<br />

est aujourd’hui une évidence<br />

pour la très grande<br />

majorité des acteurs<br />

du transport aérien.<br />

année, les enjeux écologiques dans sa<br />

stratégie, jusqu’à faire de la transition<br />

écologique une priorité stratégique<br />

majeure aujourd’hui. Et ce d’autant<br />

plus que l’attente de nos clients et de<br />

nos salariés est toujours plus forte sur<br />

ce sujet. Le programme Air France Act<br />

vient souligner et faire connaitre les<br />

engagements d’Air France pour accélérer<br />

cette transition auprès d’un public large.<br />

Dans le cadre du programme Air France<br />

ACT, la compagnie s’est engagée à<br />

réduire de 30 % ses émissions de CO2<br />

par passager-kilomètre d’ici à 2030<br />

par rapport à 2019, soit 12 % en valeur<br />

absolue, à travers des investissements<br />

importants en faveur du renouvellement<br />

de sa flotte par des avions de nouvelle<br />

génération, l’utilisation de solutions<br />

innovantes pour réduire sa consommation<br />

de carburant ou encore à se mobiliser<br />

pour la création d’une future filière<br />

de Carburant Aviation Durable pour<br />

une aviation française responsable,<br />

économiquement viable et pérenne.<br />

QUELLES SONT VOS ACTIONS<br />

PRINCIPALES POUR ATTEINDRE<br />

L’OBJECTIF DE ZÉRO ÉMISSION<br />

NETTE D’ICI 2050 ?<br />

V.E : Pour contribuer à l’atteinte des<br />

objectifs de l’Accord de Paris visant<br />

38 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023


FOCUS AÉRONAUTIQUE, SPATIAL ET DÉFENSE<br />

DOSSIER<br />

par l’action des équipages d’Air France<br />

formés à ces pratiques, permettent une<br />

réduction moyenne de 2 à 3 % d’émissions<br />

de CO2.<br />

à limiter le réchauffement climatique<br />

en-deçà de +2°C, la trajectoire de<br />

réduction des émissions de CO2 de la<br />

compagnie repose sur trois piliers :<br />

• réduire en priorité les émissions directes<br />

générées par les opérations d’Air France,<br />

• réduire les émissions indirectes,<br />

en amont et aval des activités de la<br />

compagnie,<br />

• contribuer en complément à des<br />

projets permettant de retirer du CO2 de<br />

l’atmosphère.<br />

Pour atteindre ses objectifs, Air France<br />

active tous les leviers de décarbonation<br />

à sa disposition :<br />

- Le renouvellement de la flotte avec des<br />

avions de nouvelle génération - Airbus<br />

A220, Airbus A350 - plus économes en<br />

carburant, émettant jusqu’à 25 % de CO2<br />

en moins, et dont l’empreinte sonore est<br />

réduite de 33 % en moyenne. D’ici 2030,<br />

ces appareils représenteront 70 % de la<br />

flotte Air France contre 7 % aujourd’hui<br />

grâce à un investissement d’un milliard<br />

d’euro par an d’ici 2025.<br />

- Le recours accru aux Carburants<br />

d’Aviation Durables (SAF), permettant<br />

80 % de réduction d’émissions de CO2 en<br />

moyenne sur le cycle de vie du carburant,<br />

et n’entrant pas en compétition avec la<br />

chaîne alimentaire. Depuis 2022, et<br />

conformément au mandat d’incorporation<br />

français, Air France incorpore l’équivalent<br />

de 1 % de Carburant d’Aviation Durable<br />

sur ses vols au départ de France. D’ici<br />

2030, la compagnie vise au moins 10 %<br />

d’incorporation sur l’ensemble de ses vols,<br />

et 63 % en 2050.<br />

- La pratique de l’éco-pilotage : roulage sur<br />

un moteur au sol quand cela est possible,<br />

trajectoires de vol optimisées grâce à<br />

l’intelligence artificielle, descente en<br />

continu en collaboration avec le contrôle<br />

aérien... Ces initiatives, rendues possibles<br />

Une restauration<br />

plus responsable<br />

en cabine Business<br />

© DR<br />

- La mise en place d’une restauration<br />

plus responsable, pour en diminuer<br />

l’empreinte carbone. A bord et dans<br />

ses salons, Air France privilégie, quand<br />

cela est possible, les produits locaux<br />

et de saison. La compagnie propose<br />

progressivement la présélection des plats<br />

avant le vol en cabine Business sur longcourrier,<br />

luttant ainsi activement contre<br />

le gaspillage alimentaire. En outre, d’ici<br />

fin 2022, Air France aura supprimé 90 %<br />

des plastiques à usage unique par rapport<br />

à 2018, après avoir remplacé en 2019 les<br />

gobelets, couverts et autres bâtonnets en<br />

plastique par des alternatives durables.<br />

- Le développement de l’intermodalité,<br />

afin de proposer des alternatives de<br />

transport à faible empreinte carbone<br />

pour les trajets de courte distance,<br />

notamment dans le cadre du renforcement<br />

du partenariat entre Air France et la SNCF.<br />

© DR<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023 I 39


DOSSIER FOCUS AÉRONAUTIQUE, SPATIAL ET DÉFENSE<br />

LES EFFORTS POUR<br />

RÉDUIRE L’EMPREINTE<br />

ENVIRONNEMENTALE VONT-ILS<br />

AVOIR DES IMPACTS AU NIVEAU<br />

DES CLIENTS, AU NIVEAU DES PRIX<br />

ET DU SERVICE RENDU ?<br />

V.E : De manière générale, la transition<br />

énergétique engendrera très probablement<br />

une augmentation des coûts dans<br />

le domaine des transports, comme<br />

dans beaucoup d’autres secteurs. La<br />

décarbonation du transport aérien<br />

nécessite des investissements conséquents,<br />

l’aviation étant l’un des secteurs les plus<br />

coûteux à décarboner (réduire 1 tonne de<br />

CO2 dans le secteur coûte, par exemple,<br />

plus de 5 fois plus cher que dans les<br />

secteurs de production d’énergie ou<br />

l’agriculture).<br />

Ces surcoûts se reflèteront probablement<br />

sur le prix des billets d’avion. Il faudra<br />

payer plus cher pour voler à l’avenir, mais<br />

ceci permettra de voyager en émettant<br />

moins de gaz à effet de serre. Nous<br />

sommes conscients qu’il s’agira d’un effort<br />

supplémentaire de la part de nos clients,<br />

et nous nous engageons à les informer<br />

de manière transparente sur le montant<br />

et l’impact concret de leur contribution<br />

à nos réductions d’émissions. C’est un<br />

effort qui sera graduel et dont l’ampleur ne<br />

devrait néanmoins pas remettre en cause<br />

la démocratisation du transport aérien<br />

et la qualité de services, auxquelles nous<br />

sommes tous attachés.<br />

COMMENT AIR FRANCE SE SITUE-<br />

T-IL PAR RAPPORT AUX AUTRES<br />

COMPAGNIES DU TRANSPORT<br />

AÉRIEN ET DE LEURS EFFORTS<br />

POUR RÉDUIRE LEUR IMPACT<br />

ENVIRONNEMENTAL ?<br />

V.E : Il est indispensable que les<br />

compagnies aériennes ainsi que tous les<br />

acteurs de la chaîne de valeur travaillent<br />

ensemble à une réduction de l’impact<br />

environnemental du transport aérien.<br />

La réponse aux enjeux de durabilité ne<br />

Un pilote d’Air France<br />

« La réponse aux enjeux<br />

de durabilité ne peut être<br />

que collective. »<br />

peut être que collective.<br />

Ainsi, l’industrie s’est engagée, par le biais<br />

de IATA (International Air Transportation<br />

Association), à fixer un cap vers zéro<br />

émission nette en 2050.<br />

Par ailleurs, le développement des leviers<br />

des décarbonations (appareils de nouvelle<br />

génération /avec nouveaux modes de<br />

propulsion, filières industrielles de SAFs),<br />

pourra bénéficier à toutes les compagnies<br />

au niveau mondial.<br />

EN QUOI CONSISTE LE PROJET<br />

OCTAVIE LANCÉ EN JUILLET<br />

DERNIER ?<br />

V.E : L’optimisation des opérations<br />

aériennes est un des leviers majeurs de<br />

réduction des émissions de gaz à effet de<br />

serre du transport aérien commercial.<br />

Celle-ci consiste à permettre aux avions<br />

commerciaux de suivre des plans de vols<br />

les plus efficients possibles, en empruntant<br />

des trajectoires plus directes et en ajustant<br />

en temps réel l’altitude et la vitesse aux<br />

conditions du jour.<br />

Le bénéfice estimé de la mise en place de<br />

ces mesures en Europe est une réduction<br />

des émissions CO2 de l’ordre de 10 % dès<br />

2025.<br />

En créant des espaces aériens au sein<br />

desquels les pilotes peuvent plus facilement<br />

solliciter auprès du contrôle aérien des<br />

trajectoires plus directes, des ajustements<br />

d’altitude et de vitesse, le concept Green<br />

Flag se positionne comme un nouveau<br />

modèle de référence de gestion de l’espace<br />

aérien axé sur l’éco-responsabilité<br />

Le projet Octavie a récemment permis<br />

d’évaluer le concept Green Flag. Afin<br />

d’ouvrir la voie, Thales, Air France,<br />

la DSNA, l’Onera, Atmosphère, CGX<br />

et le Cerfacs se sont associés dans le<br />

cadre du projet Octavie (Optimisation<br />

Collaborative du Transport Aérien Visà-vis<br />

de l’Environnement), soutenu par<br />

région Occitanie, pour expérimenter en<br />

conditions réelles le concept Green Flag<br />

au cours de deux vols Paris-Toulouse. Les<br />

premiers résultats sont prometteurs ●<br />

Propos recueillis par Valérie Brenugat<br />

© DR<br />

40 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023


FOCUS AÉRONAUTIQUE, SPATIAL ET DÉFENSE<br />

DOSSIER<br />

ESPACE<br />

MAP Space Coatings : un haut niveau<br />

de qualité allié à une démarche<br />

environnementale forte<br />

MAP Space Coatings est une entreprise ariégeoise spécialiste des revêtements dédiés à la réduction du<br />

risque des missions spatiales (revêtements de contrôle thermique pour satellites, adhésifs pour satellites,<br />

conformal coatings pour l’électronique des satellites, lubrifiants pour les mécanismes des satellites,<br />

revêtements de contrôle thermique et électrique pour lanceurs) et services dédiés à l’industrie spatiale<br />

(finition thermique du satellite et les caractérisations physico-chimiques). Entretien<br />

© DR<br />

Olivier Guillaumon, directeur général de MAP<br />

Space Coatings<br />

COMMENT LES ATTENTES DE<br />

LA NEW SPACE VIS-À-VIS DE LA<br />

QUALITÉ SE DIFFÉRENCIENT-<br />

ELLES PAR RAPPORT AU SECTEUR<br />

SPATIAL TRADITIONNEL ?<br />

Olivier Guillaumon : Les attentes de<br />

la <strong>Qualité</strong> sont importantes dans le<br />

spatial. Le fait d’avoir des systèmes du<br />

management de la qualité qui soient<br />

certifiés EN 9100 et ISO 9001 et a obtenu<br />

l’agrément du savoir-faire du Cnes<br />

donnent une garantie opérationnelle en<br />

termes d’OTD OQD essentiellement<br />

en termes de » quality delivery » que ce<br />

soit au niveau du produit ou du service.<br />

MAP Space Coatings fait de la conception,<br />

de la fabrication et de la mise en œuvre<br />

des revêtements destinés aux satellites<br />

et aux lanceurs. Nous intervenons aussi<br />

comme fournisseur de produits. Donc<br />

les revêtements vendus à nos clients qui<br />

eux-mêmes réalisent leurs prestations<br />

d’application sur leurs pièces de satellites<br />

ou de lanceurs. De plus, nous exerçons<br />

une activité sur un rang supérieur où nous<br />

fournissons la prestation d’application sur<br />

des satellites que nous recevons. Ainsi,<br />

les niveaux de qualité et de certification<br />

concernent à la fois la fourniture du<br />

produit et la prestation de l’application.<br />

Pour le New Space, les solutions utilisées<br />

doivent être déjà éprouvées. Donc les<br />

qualifications à mettre en œuvre sont<br />

minimes. Les revêtements ont été donc<br />

qualifiés. Les process de prestations mis<br />

en œuvre sont garantis par le Cnes au<br />

travers de l’agrément ASF . Cela permet<br />

de faire bénéficier à cette industrie à la<br />

fois de produits et de services qualifiés<br />

sur lesquels il n’y a pas de qualifications<br />

QUELS OUTILS INFORMATIQUES<br />

UTILISEZ-VOUS POUR GÉRER LA<br />

QUALITÉ ?<br />

O.G : Nous utilisons l’ERP Odoo qui<br />

centralise la totalité des processus. En fait,<br />

nous avons numérisé les processus et les<br />

avons intégrés dans cette solution. Celle-ci<br />

fait le lien entre la partie productive (les<br />

achats de stock, la logistique, les ordres<br />

de fabrication des produits, la gestion des<br />

finitions thermiques) et le module <strong>Qualité</strong><br />

qui peut intervenir à tous les niveaux avec<br />

zéro ressaisie et redondance.<br />

COMMENT EFFECTUEZ-VOUS<br />

LE CONTRÔLE QUALITÉ DE VOS<br />

REVÊTEMENTS ?<br />

O.G : En production, nous intervenons<br />

en terme de qualité très en amont. Il<br />

faut savoir qu’il n’y a pas de matières<br />

premières dédiées au revêtement de<br />

satellites et de lanceurs. Nous pouvons<br />

acheter de la matière première qui est<br />

utilisée dans d’autres industries. Nous<br />

effectuons alors des contrôles pour trier<br />

entre les lots et ne garder que les lots qui<br />

peuvent nous intéresser. Donc il y a un<br />

premier niveau de contrôle. Autre solution<br />

: nous pouvons concevoir notre propre<br />

matière première. Dans le cadre E 9100,<br />

la conception est rattachée à la qualité<br />

dans un objectif de traçabilité. Lors<br />

de la conception, il faut vérifier qu’on<br />

pourra retrouver les mêmes démarches<br />

et les mêmes étapes quand on sera au<br />

stade de la fabrication de cette matière<br />

première. Donc la qualité intervient sur<br />

la fabrication de la matière première et la<br />

conception des revêtements qui utilisent<br />

ces matières premières. Elle est aussi<br />

présente dans le transfert de la production<br />

pour garantir que ce qui a été conçu est<br />

ce qu’on retrouve dans la fabrication avec<br />

les contrôles associés systématiques sur<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023 I 41


DOSSIER FOCUS AÉRONAUTIQUE, SPATIAL ET DÉFENSE<br />

© DR<br />

tous les lots en production que ce soit<br />

dans les matières premières ou pour les<br />

fabrications effectuées à partir de ces<br />

matières premières.<br />

Nous avons également un autre niveau<br />

qui est la prestation d’application où<br />

des contrôles sont réalisés à la fois sur le<br />

process de mise en œuvre, que ce soient<br />

les préparations de surface, l’application<br />

où il y a des contrôles sur le process de<br />

mise en œuvre (la préparation de surface,<br />

les masquages, l’emballage) et les produits<br />

qui sont à nouveau contrôlés. Ceux-ci<br />

subiront les mêmes tests. Donc la qualité<br />

se trouve aussi sur trois niveaux : les<br />

matières premières, les fabrications et<br />

l’application. Elle intervient également<br />

sur la traçabilité et la répétibilité entre<br />

la conception (matières premières ou les<br />

fabrications ou application) et le produit<br />

ainsi que sur la formation. La qualité<br />

vérifiera effectivement que le savoir est<br />

bien enregistré et enseigné à toutes les<br />

personnes afin de maintenir tous les<br />

savoirs.<br />

QUELLE EST VOTRE DÉMARCHE<br />

ENVIRONNEMENTALE<br />

PARTICULIÈREMENT FORTE AVEC<br />

VOTRE NOUVELLE USINE À HAUTE<br />

VALEUR TECHNOLOGIQUE ?<br />

O.G : Nous intervenons à plusieurs<br />

niveaux dans l’écoconception du bâtiment<br />

Application d’un revêtement<br />

de contrôle thermique<br />

sur une pièce de satellite<br />

(RT 2012). Donc le bâtiment est peu<br />

énergivore. Nous avons aussi un plan<br />

de réduction des besoins énergétiques<br />

à travers des actions ciblées par rapport<br />

à la problématique énergétique qui se<br />

posera au niveau de la consommation<br />

de l’électricité et des gaz. De plus, grâce<br />

à notre conception du bâtiment, l’hiver,<br />

le soleil peut entrer par les ouvertures et<br />

réchauffe l’atmosphère. L’été, nous avons<br />

également une ombre portée pour avoir<br />

un éclairage direct dans les bureaux.<br />

Par ailleurs, nous avons mis en place un<br />

système d’éco-tondeuse avec des moutons<br />

pour gérer tous nos espaces verts afin<br />

de les maintenir sans avoir à mettre des<br />

intrants, des engrais et des pesticides.<br />

Concernant la production, nous<br />

supprimons quasiment tous les<br />

récipients en verre par des emballages<br />

en polyéthylène recyclés. Le coût de<br />

production en tonnes de carbone est, en<br />

effet, beaucoup plus faible. Au niveau des<br />

transports de nos marchandises, nous<br />

avons remplacé les caisses en bois par des<br />

cartons recyclés plus légers. Nous avons<br />

ainsi réduit l’impact des transports au<br />

niveau du carbone ainsi qu’au niveau du<br />

traitement du bois.<br />

Concernant les formulations, nous<br />

pouvions utiliser des solvants responsables<br />

de dégagements du CO2 et des Composés<br />

Organiques volatiles pouvant attaquer la<br />

couche d’ozone. Ils sont les composants<br />

historiques dans les revêtements de type<br />

peintures par exemple. Maintenant, nous<br />

sommes en train de basculer dans la phase<br />

aqueuse. La toxicité pour les utilisateurs<br />

est donc moindre. En terme de protection<br />

de l’environnement, nous avons également<br />

un impact direct. Enfin, concernant les<br />

transports, tous les solvants étaient<br />

inflammables.<br />

COMMENT CE NOUVEL OUTIL<br />

PERFORMANT VOUS PERMET-IL<br />

DE VOUS IMPOSER SUR LE<br />

MARCHÉ MONDIAL AVEC UNE<br />

OFFRE PRODUIT SE PRÉSENTANT<br />

COMME LA PLUS «VERTE» DE<br />

VOTRE MARCHÉ ?<br />

O.G : Nous sommes les seuls à proposer<br />

des produits verts par rapport à nos<br />

concurrents américains. Ainsi, nous avons<br />

un impact faible sur l’environnement<br />

et les opérateurs. Le management et la<br />

qualité jouent un rôle important. Il faut<br />

savoir qu’il y a une réglementation Reach<br />

en Europe visant à supprimer tous les<br />

produits dangereux à plus ou moyen<br />

Préparation d’un revêtement<br />

de contrôle thermique avant<br />

application sur pièce satellite<br />

42 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023


FOCUS AÉRONAUTIQUE, SPATIAL ET DÉFENSE<br />

DOSSIER<br />

terme.<br />

Map Space Coatings et son département<br />

<strong>Qualité</strong> participent au groupe de travail<br />

de l’Agence Spatiale Européenne (ESA)<br />

pour trouver des solutions alternatives<br />

aux produits qui seront bientôt obsolètes.<br />

Nous avons donc une approche globale<br />

qui ne concerne pas que la performance<br />

du produit : la toxicité et l’impact<br />

environnemental du produit mais aussi<br />

une stratégie visant à être proactif pour<br />

proposer des solutions alternatives à nos<br />

clients avant d’arriver à une situation où on<br />

ne pourrait plus utiliser certains produits.<br />

COMMENT VOTRE NOUVELLE<br />

STRATÉGIE D’ENTREPRISE<br />

PERMET-ELLE UN MEILLEUR<br />

NIVEAU DE QUALITÉ ?<br />

O.G : L’ERP nous permet de plus<br />

systématiser et de verrouiller les choses<br />

et d’avoir des flux plus maîtrisés. Le fait de<br />

fabriquer nos propres matières premières<br />

permet d’avoir moins de dépendance<br />

vis-à-vis des références commerciales.<br />

Ces matières premières sont fabriquées<br />

© DR<br />

Contrôle d’un adhésif thermique<br />

à usage spatial<br />

à partir de substances élémentaires. Par<br />

ailleurs, nous disposons de formations<br />

et nous capitalisons à travers de retours<br />

d’expériences.<br />

COMMENT MAP SPACE<br />

COATINGS PRODUIT-IL SES<br />

PROPRES MATIÈRES PREMIÈRES<br />

TOUT EN ANTICIPANT<br />

LES RÈGLEMENTATIONS<br />

ENVIRONNEMENTALES AFIN<br />

DE DIMINUER L’UTILISATION DE<br />

SUBSTANCES TOXIQUES POUR LES<br />

USAGES INDUSTRIELS ?<br />

O.G : Nous arrivons à anticiper en<br />

participant au groupe de l’ESA sur la<br />

réglementation Reach. De plus, nous<br />

investissons aussi 16% de notre chiffre<br />

d’affaires annuel dans la R&D. Nous<br />

sommes les seules jeunes sociétés spatiales<br />

à faire un tel investissement. Nous avons<br />

des collaborations avec des centres<br />

scientifiques. Nous leur achèterons des<br />

briques technologiques pour posséder nos<br />

propres propriétés intellectuelles et nos<br />

propres procédés quand nous fabriquons<br />

la matière première. De plus, nous<br />

capitalisons sur le retour d’expériences.<br />

VOTRE ENTREPRISE EST<br />

IMPLANTÉE EN CORÉE, JAPON,<br />

INDE ET CHINE. QUELLES SONT<br />

LES SPÉCIFICITÉS DE VOS<br />

SERVICES RELATIFS À LA QUALITÉ<br />

VERS CES MARCHÉS ?<br />

O.G : Le plus important est en lien avec<br />

le transport des marchandises à l’export<br />

(douane…). Il y a, en effet, un fort impact<br />

sur la réglementation IATA concernant le<br />

transport des matières premières par avion.<br />

Ensuite, nous analysons les besoins de nos<br />

clients et nous sommes à leur écoute. Cela<br />

nous permet d’y répondre par le biais des<br />

transports, des stockages et des formations<br />

des opérateurs sur site pour les aider à<br />

utiliser les produits.<br />

POURQUOI MAP SPACE COATINGS<br />

EST LA SEULE SOCIÉTÉ AU MONDE<br />

À DISPOSER D’UNE ÉQUIPE DE<br />

RECHERCHE & DÉVELOPPEMENT<br />

INTÉGRÉE LUI PERMETTANT<br />

D’EFFECTUER UNE QUALIFICATION<br />

PERMANENTE DE SES<br />

REVÊTEMENTS SUR DE NOUVEAUX<br />

PROJETS ?<br />

O.G : Nous sommes les seuls à la fois à<br />

concevoir les matières premières, nos<br />

produits et nos process d’application et<br />

à fabriquer nos matières premières et nos<br />

produits et à réaliser nos applications des<br />

© DR<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023 I 43


DOSSIER FOCUS AÉRONAUTIQUE, SPATIAL ET DÉFENSE<br />

revêtements sur les pièces de satellites.<br />

Nous sommes, en fait, focalisés sur les<br />

revêtements des satellites et des lanceurs :<br />

cela n’est pas le cas de nos concurrents<br />

ayant des activités dans d’autres domaines<br />

(aéronautique, militaire).<br />

A QUELS NIVEAUX VOS<br />

PARTENAIRES INTERVIENNENT-<br />

ILS DANS CETTE QUALIFICATION ?<br />

O.G : Nous avons des contrats de<br />

recherches avec le Cnes et l’ESA. Nous<br />

avons aussi noué des partenariats<br />

concernant les qualifications comme les<br />

tests de vieillissement sur les revêtements<br />

et les mesures. Ainsi, nous travaillons<br />

avec plusieurs centres scientifiques<br />

comme l’Onera et l’ESTEC de l’ESA. Par<br />

ailleurs, nous faisons faire aux universités<br />

des études très en amont pour pouvoir<br />

maitriser des briques technologiques<br />

qu’on n’a pas actuellement. Ainsi, nous<br />

avons réalisé des partenariats avec des<br />

universités comme Paul Sabatier à<br />

Toulouse.<br />

VOTRE KIT DE RETOUCHE<br />

D’USAGES POUR RÉALISER LES<br />

FINITIONS SUR LES PIÈCES<br />

D’UN SATELLITE A ÉTÉ LANCÉ<br />

CETTE ANNÉE. COMMENT<br />

INTÉGREZ-VOUS À LA FOIS LA<br />

PRATICITÉ ET LE PARAMÈTRE<br />

ENVIRONNEMENTAL AU CŒUR DE<br />

VOS DÉMARCHES ?<br />

O.G : Nous ne réfléchissons pas<br />

uniquement que sur la partie technique<br />

du produit. Nous analysons aussi la<br />

chaine des valeurs de nos clients afin<br />

de chercher les besoins endeuillés pour<br />

proposer des solutions qui répondent à la<br />

fois à leurs besoins et à la simplification<br />

des process. Cela permet de gagner du<br />

temps et d’assurer d’être bon au premier<br />

coup dans une démarche Lean. Mais<br />

nous introduisons en même temps une<br />

dimension environnementale de telle<br />

sorte qu’il n’y a pas de risques majeurs<br />

au niveau de l’usage des produits (COV,<br />

protection de l’environnement) ●<br />

Propos recueillis<br />

par Valérie Brenugat<br />

ai16709504675_190x125_PSW_2023_Pub_MRJ.pdf 1 13/12/2022 17:54:27<br />

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44<br />

I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023


FORMATION, CONSEIL, CERTIFICATION<br />

INTERVIEW<br />

AB Certification, Afnor Certification,<br />

Bureau Veritas Certification France,<br />

LRQA France et SGS France<br />

REGARDS CROISÉS<br />

(G.A.R) Georges Abi Rached,<br />

Directeur Général d’AB<br />

Certification<br />

(L.C) Laurent Croguennec,<br />

Président Directeur Général de<br />

Bureau Veritas Certification France<br />

(O.A) Olivier Audebert, Directeur<br />

Technique et Développements<br />

chez SGS France<br />

(PhD) Philippe Defiolle,<br />

Responsable des auditeurs chez<br />

LRQA France<br />

(OFA) Olivier Fauroux,<br />

Responsable Technique Durabilité<br />

chez LRQA France<br />

(J.N) Julien Nizri,<br />

Directeur<br />

d’Afnor Certification<br />

(PHR) Philippe Roudier,<br />

Responsable Aéro, Défense et<br />

Cybersécurité chez LRQA France<br />

><br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023 I 45


FORMATION, TPE - PME CONSEIL, CERTIFICATION<br />

© ISTOCK<br />

QUELS SONT LES FAITS<br />

MARQUANTS DE VOTRE<br />

ORGANISME EN 2022 ?<br />

Georges Abi Rached : AB Certification<br />

a beaucoup évolué en 2022 avec une<br />

embauche accrue de personnel pour<br />

répondre à la demande des clients et<br />

aussi pour la mise en place de nouveaux<br />

projets. Au fil des ans, AB Certification<br />

est devenu l’un des principaux organismes<br />

certificateurs français. Et en 2022, avec<br />

la prise de fonction de notre nouveau<br />

Président, Monsieur Christian Gypakis,<br />

nous en prenons non seulement conscience,<br />

mais nous mettons en place les moyens<br />

nécessaires à la fois en consolidant notre<br />

position de généraliste de la certification,<br />

tout en renforçant la diversité de nos offres<br />

de certification et d’évaluation dans les<br />

Produits et Services. AB Certification<br />

a passé le cap des 3000 clients en 2022,<br />

essentiellement des PME et des TPE. Et<br />

également AB est devenu cette année un<br />

organisme certificateur QSE et Énergie<br />

prépondérant chez certains grands groupes<br />

français. Ceci grâce à la qualité de nos<br />

prestations et le niveau de satisfaction<br />

élevé de nos clients.<br />

Nous sommes très vigilants sur la qualité<br />

de nos prestations et de nos auditeurs.<br />

En 2022, AB s’est armé de ressources et<br />

de compétences pour passer à la vitesse<br />

supérieure, et si AB continue sur sa lancée,<br />

nous estimons une croissance de 15 à 20%<br />

par an pour les cinq prochaines années.<br />

Olivier Audebert :<br />

a. Développement des activités dans le<br />

domaine du nucléaire : premiers audits<br />

de certification selon la nouvelle norme<br />

ISO 1<strong>94</strong>43 (organisations de la chaîne<br />

d’approvisionnement du secteur de l’énergie<br />

nucléaire) ;<br />

b. Développement des certifications et<br />

audits dans le domaine de l’IT : nouvelle<br />

certification RGPD / ISO 27701 / ISO 27001<br />

/ HDS (Hébergeur de données de santé) ;<br />

c. Mise en œuvre de nouveaux dispositifs<br />

d’audit dans le domaine de l’économie<br />

circulaire : par exemple, prestations d’audits<br />

dans le cadre du fonds de réparation pour<br />

le compte d’éco-organismes / prestations<br />

d’audit de prévention des pertes de<br />

GPI (Granulés Plastiques Industriels)<br />

dans l’environnement en réponse aux<br />

prescriptions du décret n° 2021-461 du 16<br />

avril 2021 ;<br />

d. Lancement de la démarche d’évaluation<br />

selon le référentiel HAS à l’attention des<br />

ESSMS (Etablissements et Services Sociaux<br />

et Médico-Sociaux) ;<br />

e. Développement de nouvelles prestations<br />

et labels dans le domaine de l’ESG et de<br />

la RSE.<br />

Laurent Croguennec : La période Covid<br />

a perturbé les cycles de certification. L’année<br />

2022 a marqué un retour à la normale, avec<br />

une reprise de l’activité sur les normes ISO<br />

9001 et ISO 14001. En complément, comme<br />

Bureau Veritas Certification a obtenu son<br />

accréditation Cofrac pour la certification<br />

ISO 45001, fin 2021, nous avons connu<br />

une progression significative sur cette<br />

certification.<br />

Pour nous, l’année 2022 a aussi permis de<br />

développer de nouveaux projets. Ils sont soit<br />

en lien avec les certifications QSE, comme<br />

la réglementation sur les granulés plastiques<br />

qui s’adresse aux industriels et s’appuie sur<br />

l’ISO 9001, soit sur des schémas tout à fait<br />

nouveaux comme le Label QualiRépar ou<br />

le label Employeur Pro-Vélo. Ces deux initiatives<br />

s’appuient sur des audits sur site qui<br />

nous sont confiés par les organismes qui<br />

pilotent ces projets.<br />

Philippe Defiolle : En premier lieu, la<br />

L’audit à distance<br />

avait été le premier pas<br />

vente de LRQA au fonds d’investissements<br />

Goldmann and Sachs qui a eu lieu toute fin<br />

2021. Même si nos pratiques n’ont pas changé,<br />

les transferts d’outils et d’organisation avec<br />

un renforcement des hubs mondiaux nous<br />

ont bien occupés, tout en gardant le contact<br />

avec nos clients. Ensuite, et en continuité avec<br />

les hubs mondiaux, nous sommes rentrés<br />

de plein pied dans l’ère du Digital, l’audit à<br />

distance avait été le premier pas, désormais,<br />

nous devons raisonner Digital. Et enfin,<br />

fruit de la refonte de nos process ces deux<br />

dernières années, une organisation locale<br />

française qui a été allégée.<br />

Olivier Fauroux : L’acquisition d’Elevate<br />

Ltd permet également à LRQA de monter<br />

une marche et de se positionner en tant<br />

que leader mondial de la durabilité et<br />

de la transparence des données et des<br />

informations de la supply chain. Elevate<br />

conçoit, construit et opère les services liés à<br />

la durabilité. Ces services comprennent des<br />

évaluations, des conseils et des analyses qui<br />

fournissent de nombreux impacts positifs<br />

pour nos clients dans le domaine de l’ESG.<br />

Julien Nizri : En 2022, la crise sanitaire<br />

est toujours là bien qu’amoindrie. Mais<br />

aux résurgences sporadiques du virus<br />

affectant désormais surtout nos activités<br />

à l’international, s’est ajoutée bien sûr la<br />

terrible invasion de l’Ukraine par la Russie<br />

et ses conséquences mondiales qu’elles soient<br />

géopolitiques, sociales, économiques ou<br />

industrielles.<br />

Nous subissons les effets de l’inflation dans<br />

nos vies personnelles comme dans notre<br />

activité. Ces crises ont aussi bouleversé les<br />

échanges mondiaux, avec des pénuries de<br />

46 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023


FORMATION, CONSEIL, CERTIFICATION<br />

TPE - PME<br />

matières premières et composantes frappant<br />

de plein fouet les activités de nombre de<br />

nos clients industriels. Cela nous conduit à<br />

toujours plus d’agilité et de flexibilité tout<br />

en conservant la rigueur et l’impartialité qui<br />

caractérisent nos prestations d’évaluation,<br />

d’inspection et de certification.<br />

Malgré ce contexte, l’année 2022 devrait à<br />

nouveau être très satisfaisante en termes de<br />

résultats pour Afnor Certification en France<br />

et à l’international. Si les certifications du<br />

triptyque <strong>Qualité</strong> – Sécurité –Environnement<br />

représentent toujours une part majeure de<br />

notre activité, la croissance est portée par<br />

les certifications sectorielles (aéronautique,<br />

ferroviaire, automobile, Agro-alimentaire,<br />

Energie) et par les attentes très fortes des<br />

entreprises et du public sur les thématiques<br />

de la Responsabilité Sociétale des Entreprises,<br />

et de la Confiance Numérique.<br />

Non seulement les clients d’Afnor Certification<br />

nous renouvellent leur confiance<br />

d’années en année, mais nous avons répondu<br />

aux besoins de nouveaux clients, notamment<br />

grands comptes.<br />

2022, c’est aussi l’année du retour au présentiel<br />

tout en capitalisant sur la valeur ajoutée<br />

d’une part d’activité à distance bien maîtrisée,<br />

bien outillée et pertinente.<br />

Quel plaisir partagé d’aller à nouveau, en<br />

respectant les règles de sécurité, chez nos<br />

clients et à la rencontre des entreprises et des<br />

partenaires lors d’évènements et de salons<br />

incontournables tels que : Produrable, Energaïa,<br />

EnergyTime, le Forum international<br />

de la cybersécurité, Préventica, les Congrès<br />

du Gifen, de l’ANDRH, de l’UNSAF, du<br />

dépannage-remorquage, des déménageurs,<br />

Preventica, le Salon des professionnels de<br />

l’amiante, Territorialis, ….<br />

© DR<br />

2022 a également été marquée par le développement<br />

de partenariats publics ou privés<br />

dans de nombreux domaines. Nous avons<br />

ainsi rejoint le campus Cyber et noué de<br />

nombreux partenariats dans le champ de<br />

la confiance numérique notamment avec :<br />

- BPI France et FranceNum dans le cadre de<br />

l’initiation des TPE et PME aux bons réflexes<br />

en matière de CyberSécurité ;<br />

- Le CErcle des Femmes de la CYberSécurité ;<br />

- Cybermalveillance.gouv.fr qui valorise les<br />

professionnels en sécurité numérique grâce<br />

au label ExpertCyber ;<br />

- Le ministère de la Justice qui a développé<br />

Certilis, la marque de garantie pour les plateformes<br />

de résolution des litiges en ligne :<br />

conciliation, médiation et arbitrage.<br />

- La Fédération Française de la CyberSécurité.<br />

Et nous terminerons l’année sur un sujet<br />

qui nous tient particulièrement à cœur avec<br />

un évènement organisé le 19 décembre, la<br />

4 e édition du Club des labelisés Diversité et<br />

Egalité en présence notamment de la Ministre<br />

déléguée auprès de la Première ministre,<br />

chargée de l’Égalité entre les femmes et les<br />

hommes, de la Diversité et de l’Égalité des<br />

chances et du Ministre de la Transformation<br />

et de la Fonction publiques.<br />

QUELLES CONSÉQUENCES LES<br />

CRISES DU COVID-19 ET LA<br />

GUERRE EN UKRAINE ONT-ELLES<br />

EU SUR VOS ACTIVITÉS EN<br />

2022 ? COMMENT L’AVEZ-VOUS<br />

SURMONTÉ ?<br />

G.A.R : AB Certification n’a pas été impacté,<br />

Comité LRQA Paris Octobre 2022<br />

Afnor Certification ayant un campus Cyber<br />

a noué de nombreux partenariats dan<br />

le champ de la confiance numérique.<br />

pour le moment, par la crise du Covid 19<br />

et par la guerre en Ukraine. L’impact du<br />

Covid 19 a été la réorganisation au sein d’AB<br />

Certification pour répondre au mieux à nos<br />

clients en mettant en place, suivant les règles<br />

internationales, les procédures et processus<br />

adéquats pour permettre à nos auditeurs<br />

et à nos clients de réaliser les audits de la<br />

manière la plus sûre possible et en utilisant<br />

la possibilité de réaliser les audits à distance.<br />

Toutefois, depuis début 2022, la pratique<br />

des audits à distance s’est considérablement<br />

réduite afin de réaliser les audits sur le terrain<br />

et être en empathie avec nos clients lors des<br />

audits. Les audits à distance ont beaucoup<br />

« AB Certification n’a pas été<br />

impacté, pour le moment, par<br />

la crise du Covid 19 et par la<br />

guerre en Ukraine. »<br />

Georges Abi Rached<br />

© DR © DR<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023 I 47


FORMATION, CONSEIL, CERTIFICATION<br />

d’avantages mais réduisent le contact humain<br />

lors des audits.<br />

O.A : La crise sanitaire liée au Covid-19 n’a<br />

plus d’influence particulière sur nos activités.<br />

Là, où en 2020, la réalisation de la quasitotalité<br />

des audits avait été stoppée sur le<br />

premier semestre avec une forte reprise en fin<br />

d’année sans pouvoir rattraper complétement<br />

le retard pris, les deux dernières années n’ont<br />

pas été impactées par la crise sanitaire.<br />

Certes, certains clients ont revu leur stratégie<br />

à moyen terme relativement à la certification<br />

(arrêt de certains référentiels ou report de<br />

projets), mais en parallèle, des clients se sont<br />

engagés dans de nouveaux projets.<br />

Concernant la crise en Ukraine, elle ne met<br />

pas en évidence de conséquences visibles<br />

quant aux démarches dites classiques (<strong>Qualité</strong><br />

/ Environnement / Santé sécurité au travail).<br />

Par contre, cette crise révèle l’intérêt<br />

croissant et très fort sur des thématiques<br />

particulières telles que la sécurité des SMSI et<br />

des données avec la certification ISO 27001<br />

et la certification RGPD, ou l’énergie et la<br />

certification ISO 5001 en lien avec la crise<br />

énergétique.<br />

L. C : L’impact lié au Covid-19 a été limité.<br />

Nous étions équipés pour mener des audits<br />

à distance. Nous avons beaucoup appris<br />

des premières semaines où nous avons dû<br />

réaliser ces audits. Depuis, notre process<br />

pour les audits en distanciel a été formalisé,<br />

en accord avec les règles IAF MD 4 et nous<br />

avons réalisé des points avec nos auditeurs<br />

pour partager leur retour d’expérience.<br />

Pour notre part, le conflit Russo-ukrainien<br />

ne nous a pas directement impacté.<br />

Ph.D : L’impact direct au niveau du Groupe<br />

a été l’arrêt de nos activités en Russie,<br />

principalement notre bureau de Saint-<br />

Pétersbourg, tout en accompagnant nos<br />

clients qui avaient des activités certifiées<br />

en Russie. L’impact est beaucoup plus<br />

aujourd’hui chez nos clients avec la crise<br />

de l’énergie et la mise en sommeil d’activités<br />

industrielles tout en veillant à ne pas perdre<br />

l’atout d’être certifié. Concernant la Covid,<br />

comme toute entreprise qui a du personnel,<br />

nous sommes soumis à quelques rechutes,<br />

d’ailleurs, nous avons choisi la prudence en<br />

maintenant le télétravail.<br />

O.F.A : L’incertitude liée au contexte<br />

international pousse les entreprises à se<br />

concentrer sur ce qu’elles maîtrisent, leur<br />

cœur de métier, et à être le plus performant<br />

possible sur ce domaine de façon à pouvoir<br />

absorber les aléas liés à l’incertitude. Opérer<br />

un système de management fiable qui permet<br />

de vérifier la maîtrise du cœur de métier<br />

est plus que jamais au cœur de la stratégie<br />

des entreprises.<br />

Il faut également évoquer la crise climatique.<br />

Chez LRQA, nous sommes nombreux à penser<br />

que celle-ci a déjà commencé à influencer<br />

les comportements individuels mais également<br />

au niveau de l’entreprise et que cette<br />

tendance va fatalement s’accélérer. A l’heure<br />

des réseaux sociaux, le greenwashing peut<br />

s’avérer fatal et les dirigeants sont de plus<br />

en plus soucieux de la cohérence entre leurs<br />

déclarations et les actes. A ce titre, nous<br />

remarquons un intérêt croissant pour les<br />

vérifications de gaz à effet de serre par des<br />

tiers de confiance dans tous les domaines<br />

(norme ISO 14064-1 par exemple).<br />

EN SEPTEMBRE, L’ISO A PUBLIÉ<br />

SON ENQUÊTE ANNUELLE<br />

CONCERNANT L’ANNÉE 2021<br />

SUR LA CERTIFICATION DANS LE<br />

MONDE. QUELS SONT LES POINTS<br />

IMPORTANTS À RETENIR ?<br />

G.A.R : L’augmentation du nombre de<br />

certification en Grande Bretagne et la<br />

stagnation du nombre de certification en<br />

France et en Allemagne. Malheureusement,<br />

il y a un léger recul pour de la certification<br />

ISO 14001 en France et en Allemagne. Alors<br />

que cette norme, dans le contexte actuel et<br />

surtout en Europe, devrait être en croissance.<br />

O.A : En France, l’année 2021 a mis en<br />

évidence une stagnation du nombre de<br />

certificats ISO 9001 et ISO 14001 après une<br />

hausse les deux années précédentes. Ceci est<br />

à comparer avec la forte évolution du nombre<br />

de ces certificats à l’échelle mondiale avec<br />

une croissance de 10 % pour les certificats<br />

ISO 9001 et de 13 % pour les certificats ISO<br />

14001. La stagnation au niveau français peut<br />

La crise en Ukraine révèle un intérêt<br />

très fort sur des thématiques<br />

particulières telle que la sécurité<br />

des SMSI et des données avec la<br />

certification ISO 27001.<br />

s’expliquer par le retour à une défiance des<br />

démarches de certification classiques par<br />

les entreprises françaises après 2 années de<br />

reprise. L’essoufflement de ces démarches<br />

volontaires visible depuis plusieurs années<br />

a marqué le pas ces 2 dernières années mais<br />

semble apparaître de nouveau.<br />

Le nombre de certificats ISO 45001, quant à<br />

lui, a logiquement fortement augmenté, du<br />

« En France, l’année 2021<br />

a mis en évidence une<br />

stagnation du nombre de<br />

certificats ISO 9001 et ISO<br />

14001 après une hausse les<br />

deux années précédentes. »<br />

Olivier Audebert<br />

fait du transfert définitif de la certification<br />

OHSAS 18001 vers cette nouvelle norme.<br />

Ainsi, la hausse a été de 49 % au niveau<br />

français, avec un volume de 164 certificats<br />

sous accréditation en valeur absolue, ce qui<br />

reste faible, comparativement aux 48 %<br />

d’augmentation au niveau mondial avec<br />

près de 277 000 certificats.<br />

Par ailleurs, nous pouvons constater le maintien<br />

d’une forte augmentation du nombre de<br />

certificats ISO 27001 en France, avec près de<br />

55 % de nouveaux certificats, augmentation<br />

beaucoup plus forte que les années précé-<br />

48 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023


FORMATION, CONSEIL, CERTIFICATION<br />

© DR<br />

dentes, à l’instar de l’augmentation de ces<br />

certificats au niveau mondial de l’ordre de<br />

31 %. Concernant la France, ceci s’explique<br />

par le rattrapage par la France de son retard<br />

sur ce standard, comparativement aux autres<br />

pays équivalents tels que l’Allemagne, le<br />

Royaume-Uni ou le Japon avec un nombre<br />

de certificats dans ces pays, qui est trois à<br />

dix fois plus important qu’en France. Et<br />

cette augmentation à tous les niveaux s’explique<br />

aussi par les enjeux de sécurité des<br />

données et des systèmes d’information des<br />

entreprises et organisation dans un contexte<br />

économique et géopolitique à fort risque<br />

sur ces questions au regard de l’actualité<br />

en Ukraine notamment.<br />

Le nombre de certificats ISO 50001 en<br />

Les normes Cyber/IT (l’ISO 27001<br />

et l’ISO 20000) connaissent<br />

une croissance supérieure à 30%.<br />

© DR<br />

France, quant à lui, enregistre une stagnation<br />

après une baisse en 2020, contrairement à<br />

une augmentation continue du nombre de<br />

certificats à l’échelle mondiale depuis plusieurs<br />

années. En France, ceci s’explique par<br />

les effets de la crise qui ont remis en question<br />

les démarches volontaires de valorisation des<br />

politiques de réductions des consommations<br />

énergétiques et par l’absence d’intérêt des<br />

entreprises pour ces démarches volontaires<br />

pour répondre aux exigences introduites<br />

par la réglementation française en matière<br />

d’audits énergétiques.<br />

On peut par ailleurs noter l’apparition de<br />

statistiques pour de nouvelles normes qui<br />

seront intéressantes à décrypter les années<br />

prochaines, telles que l’ISO 20121 sur l’événementiel<br />

durable ou l’ISO 37001 destinée<br />

aux systèmes de management anticorruption.<br />

L. C : Il est toujours intéressant de recevoir<br />

ces chiffres par pays et par normes. On<br />

constate quelques progressions importantes,<br />

notamment en ISO 45001 (+54,6% entre 2020<br />

et 2021). C’est une dynamique intéressante<br />

pour cette norme. De même, les normes<br />

Cyber/IT (l’ISO 27001 et l’ISO 20000)<br />

connaissent une croissance supérieure à 30%.<br />

Il faut néanmoins rester prudent sur l’analyse<br />

de ces chiffres. Des pays n’avaient pas<br />

répondu en 2020 et certains organismes<br />

n’ont pas répondu en 2021. La comparaison<br />

entre les deux années n’est donc pas facile,<br />

d’autant que les pays ont été diversement<br />

impactés par le Covid (périodes de fermeture<br />

ou restrictions différentes).<br />

Une continuité avec l’enquête précédente,<br />

on voit que les référentiels historiques (9001,<br />

14001, …) restent prédominants mais ne<br />

sont plus en croissance.<br />

QUEL EST LE BILAN DE LA<br />

DERNIÈRE RÉUNION ANNUELLE<br />

DE L’ISO ?<br />

G.A.R : AB Certification participe<br />

activement à la commission X542 « <strong>Qualité</strong><br />

et Management » pour être un acteur<br />

principal dans l’évolution des normes tant<br />

françaises qu’internationales. Le cahier<br />

des charges pour la révision de la norme<br />

ISO 9001 est en cours de finalisation par le<br />

Groupe de Travail TG05. Il n’y aurait pas<br />

de révisions des normes ISO 9001 et 14001<br />

prochainement. Probablement courant 2024<br />

voire 2025.<br />

DEPUIS FIN 2021, PARMI DES<br />

NOUVELLES NORMES, FIGURENT<br />

ISO22329:2021 (SÉCURITÉ ET<br />

RÉSILIENCE<br />

- GESTION DES SITUATIONS<br />

D’URGENCE), ISO/TS<br />

5798:2022 (SYSTÈMES<br />

D’ESSAI POUR DIAGNOSTIC<br />

IN VITRO — EXIGENCES ET<br />

RECOMMANDATIONS POUR LA<br />

DÉTECTION DU CORONAVIRUS<br />

2 ASSOCIÉ AU SYNDROME<br />

RESPIRATOIRE AIGU SÉVÈRE<br />

(SARS-COV-2) PAR DES MÉTHODES<br />

D’AMPLIFICATION DES ACIDES<br />

NUCLÉIQUES) ET ISO 42500<br />

(ÉCONOMIE DU PARTAGE –<br />

PRINCIPES GÉNÉRAUX). QUELLES<br />

SONT LES ATTENTES DES<br />

ORGANISATIONS EN FRANCE<br />

PAR RAPPORT À CES NOUVELLES<br />

NORMES ? QUELLE EST LA<br />

DEMANDE DE CERTIFICATION<br />

DE CES NORMES EN FRANCE ?<br />

COMMENT VOYEZ-VOUS SON<br />

ÉVOLUTION ?<br />

G.A.R : C’est encore un peu tôt pour se<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023 I 49


FORMATION, CONSEIL, CERTIFICATION<br />

prononcer sur ces différentes normes. Les<br />

entreprises posent des questions sur le<br />

déroulé et l’opportunité de la mise en place<br />

de ces normes et surtout des avantages de<br />

la certification dans ce cas. La norme ISO<br />

42500 est une norme ISO et non transposée,<br />

à ce jour en norme française. D’ailleurs,<br />

elle n’existe qu’en anglais. De même pour<br />

la norme ISO 22329.<br />

O.A : A ce jour, nous n’avons noté aucune<br />

sollicitation sur ces nouveaux référentiels.<br />

Il est important de dire que c’est rarement<br />

l’organisme certificateur qui est interrogé<br />

par les entreprises sur ces sujets de nouvelles<br />

normes ne conduisant pas à une certification<br />

(plus à une évaluation), car nous ne sommes<br />

pas identifiés comme des acteurs pouvant<br />

accompagner, du fait de notre statut<br />

particulier de tiers indépendant.<br />

Concernant les référentiels des années précédentes,<br />

nous constatons la même chose :<br />

ces documents normatifs sont des outils et<br />

des guides utiles pour les entreprises, mais<br />

ils ne conduisent que très rarement à une<br />

démarche de certification. Ceci s’explique<br />

notamment par le fait que la prescription,<br />

aussi bien publique que celle induite par le<br />

marché, est quasi inexistante et de ce fait, ne<br />

favorise pas le développement de ces activités.<br />

Nous avons toutefois pu noter des sollicitations<br />

très ponctuelles sur les normes<br />

suivantes :<br />

- Soit plus anciennes : ISO 37001 (Anticorruption)<br />

/ ISO 18788 (Management des<br />

opérations de sécurité privée)<br />

- Soit plus récentes : ISO 14097 (Gestion des<br />

gaz à effet de serre et activités associées) /<br />

ISO 37000 (Gouvernance des organismes).<br />

L. C : Ces normes ne sont pas forcément<br />

dans notre domaine d’activité. Pour celles<br />

qui pourraient nous concerner (ISO 42500<br />

et ISO 22329), nous n’avons pas de demande<br />

de la part de nos clients. A Bureau Veritas<br />

« Nos process sont<br />

maintenant bien éprouvés. »<br />

Audit de certification Qualiopi<br />

Certification, nous développons nos<br />

compétences sur une norme quand nous<br />

pouvons travailler sur les aspects pratiques<br />

avec un ou deux clients pilotes.<br />

PhD : Très honnêtement, nos clients ne<br />

nous ont pas sollicités sur ces nouvelles<br />

normes, qui nous semblent un peu liée à<br />

des circonstances exceptionnelles et nous<br />

continuons à nous poser la question de leur<br />

pérennité. Dans tout développement, c’est<br />

un point majeur à prendre en compte avec<br />

une vision sur le long terme.<br />

OFA : Les nouvelles normes de la série<br />

14000 sont en revanche très attendues et en<br />

particulier la norme ISO 14068 qui va établir<br />

un consensus international sur les allégations<br />

de neutralité carbone. A l’heure où les Etats,<br />

les collectivités, les entreprises, les produits<br />

clament leurs objectifs de neutralité carbone<br />

à l’horizon 2050 pour respecter les Accords<br />

de Paris, il est devenu primordial de définir<br />

ce que signifie ce terme pour là encore éviter<br />

les déclarations de type greenwashing.<br />

QUELLES RÉPERCUSSIONS<br />

LES NOUVELLES VERSIONS OU<br />

NOUVELLES NORMES EN 2021<br />

ONT-ELLES EU SUR VOTRE<br />

ACTIVITÉ EN 2022 ?<br />

G.A.R : En 2022, AB Certification a<br />

continué à évoluer dans le cadre du<br />

référentiel Qualiopi pour les organismes de<br />

formation, ainsi que dans le secteur médical,<br />

médico-social et social. Sans oublier le QSE<br />

et l’Énergie.<br />

des processus de transition au cours de<br />

l’année. Les seules transitions gérées au<br />

cours de l’année 2022 sont celles relatives<br />

à des normes d’accréditation : par exemple,<br />

l’application de la nouvelle version de<br />

l’ISO 50003, ayant des conséquences sur<br />

le processus de certification et les offres<br />

destinées aux clients. Toutefois, l’année 2022<br />

voit la publication de la nouvelle norme ISO<br />

27001 qui va conduire à un processus de<br />

transition qui sera mis en œuvre à partir<br />

de 2023 et s’étalera sur 3 années jusqu’en<br />

© DR<br />

Laurent Croguennec<br />

O.A :<br />

a. Nous n’avons pas eu à mettre en œuvre<br />

Audit de certification ISO 9001<br />

50 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023


FORMATION, CONSEIL, CERTIFICATION<br />

octobre 2025.<br />

b. Concernant les nouvelles normes ISO,<br />

nous n’avons pas engagé de démarches<br />

de développement de nouvelles activités<br />

en 2022. Par contre, la norme ISO 1<strong>94</strong>43<br />

(déclinaison de l’ISO 9001 au secteur de la<br />

chaîne d’approvisionnement dans le domaine<br />

du nucléaire) a révélé un réel intérêt de la part<br />

du secteur et a donc conduit à de nombreuses<br />

opportunités commerciales.<br />

L. C : Nous avons chaque année des normes<br />

qui évoluent. Nos process sont maintenant<br />

bien éprouvés. Nous gérons les besoins de<br />

formations internes (auditeurs et chargés<br />

de client) et bien sûr, nous informons nos<br />

clients à la fois par des emailings et très<br />

souvent par des webinars, si les évolutions<br />

sont significatives. Sur cette fin d’année,<br />

nous traitons notamment le changement<br />

de version pour la certification HVE ou<br />

encore le référentiel BRC .<br />

© DR<br />

Remise du double label Egalité-Diversité à Vinci,<br />

en présence des ministres Isabelle Rome,<br />

Olivier Dussopt et Stanislas Guérini et de Julien Nizri,<br />

directeur d’AFNOR Certification.<br />

Ph.D : Peu en 2022, le référentiel RNQ<br />

Qualiopi a atteint son point d’orgue fin<br />

2021 de part les exigences réglementaires.<br />

J.N : En 2022, l’activité d’Afnor Certification<br />

est impactée à la fois par l’évolution de<br />

normes d’accréditation c’est-à-dire celles<br />

visant les obligations du certificateur et<br />

l’évolution de normes qui concernent<br />

directement les entreprises ou organisations<br />

candidates à la certification.<br />

Sur le management de l’énergie, sujet ô<br />

combien stratégique dans le contexte international<br />

actuel, nous avons finalisé fin 2022<br />

la transition vers la version de la norme ISO<br />

50003 (Systèmes de management de l’énergie<br />

— Exigences pour les organismes procédant<br />

à l’audit et à la certification de systèmes de<br />

management de l’énergie) publiée en mai<br />

2021. Les évolutions de la norme ont pour<br />

impacts principaux une simplification dans<br />

la qualification des auditeurs intervenant sur<br />

la certification ISO 50001 et une évolution<br />

des éléments à prendre en compte pour la<br />

durée des audits.<br />

Pour le domaine des Dispositif Médicaux,<br />

Afnor Certification met en application pour<br />

la certification ISO 13485 les exigences<br />

publiées en février 2022 par l’International<br />

Accreditation Forum (IAF) dans une<br />

nouvelle version du document référencé<br />

sous l’intitulé IAF MD9. Ce document offre<br />

une définition mise à jour d’un « Dispositif<br />

Médical fini » et implique, parmi d’autres<br />

points, une évolution des durées d’audit dans<br />

le cas d’une combinaison avec un audit ISO<br />

9001 ainsi que la réalisation d’audits inopinés<br />

- sur demande des Autorités Compétentes<br />

des Etats Membres de l’UE. Nous suivons<br />

de très près ces évolutions qui assurent un<br />

lien toujours plus étroit dans le champ des<br />

dispositifs médicaux entre la certification de<br />

système de management et la certification<br />

de produit. A ce titre, nous avons poursuivi<br />

en 2022 nos efforts pour être désignés organisme<br />

notifié pour le marquage CE des dispositifs<br />

médicaux non implantables.<br />

Dans le secteur aéronautique, une nouvelle<br />

version de l’EN 9104, norme régissant les<br />

« Exigences relatives à la certification dans<br />

l’aéronautique, l’espace et la défense », a été<br />

publiée en janvier 2022. Elle décline les exigences<br />

d’accréditation pour les certifications<br />

aéronautiques EN 9100, EN 9110 et EN 9120<br />

ainsi que les exigences pour toutes les parties<br />

prenantes du schéma : donneurs d’ordre<br />

(IAQG et ses représentants, les Organismes<br />

d’Accréditation, les clients, etc.). Le déploiement<br />

de ces évolutions scandera l’année 2023.<br />

Sur la thématique Cybersécurité, la nouvelle<br />

norme ISO 27001 a été publiée le 21<br />

octobre dernier, les principaux changements<br />

© DR<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023 I 51


FORMATION, CONSEIL, CERTIFICATION<br />

concernent les mesures de sécurité à appliquer<br />

par les entreprises avec l’intégration<br />

de 11 nouvelles mesures de sécurité pour<br />

prendre en compte le contexte actuel des<br />

entreprises (utilisation du cloud, préparation<br />

des outils numériques pour la continuité<br />

d’activité, …). Les nouveaux candidats à<br />

la certification doivent donc dorénavant<br />

se confirmer à cette nouvelle version et les<br />

certifiés doivent opérer leur transition.<br />

D’AUTRES RÉFÉRENTIELS<br />

DE CERTIFICATION SONT EN<br />

CROISSANCE OU ÉMERGENT.<br />

COMMENT VOTRE ORGANISME<br />

ÉLABORE-T-IL SA STRATÉGIE<br />

DE DIVERSIFICATION ? QUELS<br />

RÉFÉRENTIELS DÉVELOPPEZ-<br />

VOUS ?<br />

G.A.R : AB Certification renforce la diversité<br />

de ses offres de certification et d’évaluation<br />

dans le domaine médical, où AB est déjà<br />

bien reconnu, dans le social et le médicosocial,<br />

et dans le domaine des organismes<br />

de formation avec le référentiel Qualiopi.<br />

Et nous souhaitons nous développer dans<br />

toutes les démarches concernant la responsabilité<br />

sociétale des entreprises. En<br />

effet, AB Certification est aussi membre<br />

de la commission DDRS de l’Afnor pour<br />

le développement et la révision de normes<br />

dans le Développement Durable et la Responsabilité<br />

Sociétale des entreprises. De même,<br />

AB Certification a été sélectionné pour de<br />

nouveaux marchés tels que la RATP et des<br />

grands groupes. Mais le point fort de AB<br />

Certification, c’est sa proximité avec les PME<br />

qui font l’essentiel de sa clientèle, même si se<br />

dessine l’ouverture de nouveaux horizons<br />

vers les grandes structures.<br />

O.A :<br />

« Nous croyons également beaucoup en l’ISO 14064, sujet dont<br />

nous venons de réaliser les premiers audits »<br />

Philippe Defiolle<br />

a. La protection des données (à travers<br />

la réglementation RGPD ou la norme<br />

ISO 27701) et plus généralement ce qui<br />

concerne la sécurité des informations<br />

(avec la norme ISO 27001) est un sujet de<br />

très forte actualité. Des attaques mettant<br />

en question les systèmes de sécurité des<br />

informations des entreprises sont très<br />

régulièrement médiatisées et nécessitent<br />

un renforcement de la protection de leur<br />

système, notamment de la part des grandes<br />

multinationales. Ces entreprises doivent<br />

ainsi donner des garanties à leurs clients<br />

sur la maîtrise de leur SMSI et des données<br />

qu’elles utilisent. La publication récente de<br />

dispositifs de certification garantissant la<br />

mise en œuvre du règlement général sur la<br />

protection des données au niveau européen<br />

renforce les possibilités de développement<br />

des activités de certification.<br />

b. La réglementation française sur<br />

l’économie circulaire avec la loi AGEC (loi<br />

anti-gaspillage pour une économie circulaire)<br />

a été l’opportunité du développement de<br />

nombreuses réflexions dans le champ de<br />

l’audit et de la certification en 2022. Des<br />

problématiques telles que le gaspillage<br />

alimentaire, le recyclage des déchets, la<br />

sortie de statut de déchet deviennent des<br />

sujets prioritaires nécessitant une attention<br />

particulière. Ceci a conduit SGS à élaborer<br />

des partenariats avec des grands acteurs<br />

directement impliqués dans les domaines<br />

de l’économie circulaire. Autour de cette<br />

thématique, se mettent en œuvre à la fois<br />

« Dans le domaine Cyber,<br />

des nouveautés sont<br />

apparues au cours<br />

de cette année. »<br />

Philippe Roudier<br />

des prestations d’inspection, de contrôle<br />

et d’audit.<br />

c. De même, la tendance de développement<br />

des démarches volontaires dans le domaine<br />

de la RSE s’est renforcée en 2022, avec des<br />

initiatives dans le domaine de l’événementiel,<br />

de la biodiversité, de la protection des<br />

modérateurs de contenus sur les réseaux<br />

sociaux, du mécénat. La prise de conscience<br />

au sein des organisations se confirme, la<br />

RSE représentant un mix efficient entre la<br />

stratégie, la réduction des coûts (achats,<br />

énergie) et le bien-être des ressources<br />

humaines (qualité de vie au travail, gestion<br />

de carrières et innovation).<br />

L. C : A Bureau Veritas Certification, nous<br />

avons mis en place une cellule innovation.<br />

Elle est chargée d’identifier les nouvelles<br />

52 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023


FORMATION, CONSEIL, CERTIFICATION<br />

normes, de collecter les demandes clients<br />

et de conduire une étude de marché. Nous<br />

souhaitons proposer une large gamme de<br />

services et être le contact unique pour les<br />

certifications de nos clients.<br />

Notre priorité se porte vers les services de<br />

la LIGNE VERTE by BV. C’est-à-dire les<br />

audits et certifications qui contribuent au<br />

développement durable. Nous avons de plus<br />

en plus de demandes. Nous développons<br />

nos activités sur les enjeux carbone (sur les<br />

bases de l’ISO 14064). Nous auditons des<br />

entreprises sur des approches sur mesure sur<br />

la base de référentiels mixant gouvernance,<br />

environnement et social.<br />

Nous avons aussi tout un volet de certification<br />

sur les biocarburants (REDII) ou sur<br />

l’emploi des matières plastiques (ISCC, audit<br />

sur les granulés plastiques…).<br />

Ph.D : Toujours en relation avec le contexte<br />

mondial de l’énergie, nous avons développé<br />

l’ISO 1<strong>94</strong>43 que ce soit au niveau mondial<br />

ou français, nos clients français ont tout de<br />

suite répondu présent avec un bon résultat<br />

pour cette première année. Nous croyons<br />

également beaucoup en l’ISO 14064, sujet<br />

dont nous venons de réaliser les premiers<br />

audits. Notre stratégie est bien d’être acteur<br />

sur le marché de la certification, mais la<br />

communication que nous faisons en amont,<br />

ou en retour d’expérience (webinar ou site<br />

web) montre l’attrait de nos clients.<br />

O.F.A : On peut également citer le décret<br />

2021-461 dit Décret GPI qui oblige les<br />

entreprises productrices ou utilisatrices<br />

de granulé de plastique industriel à mettre<br />

en place des procédures et des moyens de<br />

« Le constat de la COP 27<br />

est à la fois terrible<br />

et porteur d’espoir »<br />

Julien Nizri<br />

confinement adaptés pour éviter la dispersion<br />

de leurs GPI dans l’environnement. L’audit de<br />

ces dispositions a généré un surcroît d’activité<br />

pour LRQA en 2022. Plus généralement le<br />

domaine de la production responsable est<br />

porteur, ce qui est en lien avec la stratégie<br />

de développement de LRQA sur le marché<br />

de la RSE et de la durabilité.<br />

Afnor Certification continue<br />

son positionnement<br />

sur les énergies<br />

renouvelables<br />

© DR<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023 I 53


FORMATION, CONSEIL, CERTIFICATION<br />

P.H.R : Dans le domaine Cyber, des<br />

nouveautés sont apparues au cours de cette<br />

année. La protection de la vie privée dispose,<br />

à présent, de son référentiel propre, l’ISO<br />

27701, reprenant pour partie les exigences<br />

du Règlement Général pour la Protection des<br />

Données (RGPD) et les exigences d’autres<br />

référentiels internationaux. La norme de<br />

Système de Management de la Sécurité de<br />

l’Information ISO 27001 et la norme ISO<br />

27002 associées ont pour leur part été revues<br />

et actualisées, intégrant à titre d’exemple, des<br />

mesures relatives au Cloud ou à l’utilisation<br />

des Technologies de l’Information et de<br />

la Communication dans le cadre de la<br />

continuité d’activité.<br />

Dans le domaine Aéronautique, c’est l’évolution<br />

du schéma qui tient en haleine tous<br />

les acteurs, avec des reports successifs dans<br />

le déploiement des référentiels et des outils<br />

associés.<br />

COMMENT LA FRANCE SE<br />

DISTINGUE-T-ELLE DES AUTRES<br />

PAYS EUROPÉENS DANS SA<br />

DEMANDE DE CERTIFICATION ISO ?<br />

QUELS SECTEURS D’ACTIVITÉ<br />

SONT LES PLUS DEMANDEURS<br />

DANS LES NORMES CITÉES DANS<br />

L’ENQUÊTE ISO ?<br />

G.A.R : Malheureusement, la France se<br />

distingue plutôt dans la stagnation du<br />

nombre d’entreprises certifiées par rapport<br />

aux autres pays européens. Il y a un fort<br />

potentiel d’élargissement de la demande<br />

de certification pour tous types de normes.<br />

O.A :<br />

• On constate que la France présente toujours<br />

un niveau de certification inférieur à<br />

la plupart des autres pays ayant un contexte<br />

économique comparable.<br />

• Notre pays à travers son fonctionnement<br />

et sa culture est très orienté vers des<br />

démarches locales s’appuyant sur des obligations<br />

réglementaires locales. Ainsi, les<br />

démarches volontaires ont beaucoup de mal<br />

à se développer et à s’inscrire dans la durée.<br />

• En France les secteurs les plus développés<br />

en termes de certification sont :<br />

Les locaux<br />

de l’Afnor<br />

à Saint-Denis (91)<br />

54 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023


FORMATION, CONSEIL, CERTIFICATION<br />

« Dans le domaine Cyber,<br />

des nouveautés sont<br />

apparues au cours de cette<br />

année. » Olivier Fauroux<br />

I. Dans le domaine industriel : la<br />

métallurgie / l’électronique / la plasturgie et<br />

associés / la construction / l’agro-alimentaire;<br />

II. Dans le domaine des services : le<br />

transport / le retail / les bureaux d’étude.<br />

L. C : Comme dans la plupart des économies<br />

matures, les certifications « historiques » QSE<br />

marquent le pas, en France. La dynamique<br />

est cependant très forte sur les certifications<br />

spécialisées par filière comme dans le<br />

secteur de la santé, par exemple (ISO 13445<br />

– dispositifs médicaux) ou encore dans le<br />

domaine de la sécurité des aliments (ISO<br />

22000, FSSC 22000…).<br />

Les enjeux de la cybersécurité, de la gestion<br />

de crise et de la continuité d’activité dynamisent<br />

les certifications correspondantes.<br />

Toutes ces démarches s’appuient sur les<br />

fondamentaux des systèmes de management.<br />

L’ISO 9001 a encore de belles années<br />

devant elle et sert de colonne vertébrale à<br />

la gestion des enjeux globaux. La Nouvelle<br />

<strong>Qualité</strong> portée par l’AFQP montre comment<br />

la qualité est au cœur de la performance<br />

sociétale des organisations.<br />

QUELS SONT VOS PROJETS POUR<br />

2023 ?<br />

G.A.R : Tel qu’indiqué ci-dessus, pour 2023,<br />

AB Certification renforcera la diversité de<br />

ses offres de certification et d’évaluation<br />

dans le domaine médical, dans le social et<br />

le médico-social et le référentiel Qualiopi.<br />

Mais le développement des normes QSE<br />

et Énergie restera prépondérant chez AB<br />

Certification ainsi que le développement<br />

des normes de systèmes de management<br />

telles que l’ISO 27001 pour la sécurité de<br />

l’information, l’ISO 37001 pour l’anti-corruption<br />

et bien d’autres normes.<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023 I 55


FORMATION, CONSEIL, CERTIFICATION<br />

O. A :<br />

Notre politique de développement repose<br />

sur 6 thématiques principales :<br />

a. Le développement du dispositif<br />

d’évaluation HAS pour les ESSMS, en<br />

parallèle de nos certifications et labels<br />

existants dans le domaine du médico-social ;<br />

b. La capitalisation de notre expérience<br />

sur la nouvelle réglementation européenne<br />

(MDR) concernant le marquage CE des<br />

dispositifs médicaux avec une politique de<br />

réponse aux multiples demandes des acteurs<br />

du secteur pour les différents référentiels du<br />

secteur (marquage CE / certification ISO<br />

13485 / MDSAP / UKCA) ;<br />

c. La montée en puissance de la certification<br />

ISO 1<strong>94</strong>43 dans le domaine du nucléaire en<br />

répondant aux attentes des fournisseurs des<br />

grandes acteurs de ce domaine économique ;<br />

d. La poursuite du développement des<br />

audits et évaluations dans le domaine de<br />

l’ESG et de la RSE ;<br />

e. Le renforcement des partenariats avec les<br />

éco-organismes pour répondre aux diverses<br />

exigences crées par la loi AGEC.<br />

f. Le renforcement de nos activités<br />

d’audits dans le domaine de l’industrie<br />

pharmaceutique et des cosmétiques.<br />

L. C : Nous allons poursuivre notre<br />

développement sur les enjeux RSE, la<br />

vérification des empreintes carbone des<br />

produits et organisations ou encore la<br />

vérification des rapports extra-financiers<br />

par exemple.<br />

L’innovation est toujours au cœur de notre<br />

modèle, nous allons continuer à accompagner<br />

les besoins de valorisation des bonnes<br />

pratiques de nos clients et leur permettre<br />

de rester toujours plus résilients dans cette<br />

période de profondes mutations écologiques,<br />

économiques et sociales.<br />

Par ailleurs, 2023 va être une année riche<br />

en transition de normes (EN 9100, ISO<br />

50001, mise en œuvre de HVE V4…) :<br />

nous sommes prêts pour accompagner<br />

nos clients sur ces sujets.<br />

Ph.D : Les projets évoqués, ci-dessus,<br />

mais également tout ce qui est lié à la<br />

cybersécurité. La France semble frileuse sur<br />

le sujet, les démarches sont majoritairement<br />

dans les grands groupes avec une approche<br />

« top down », mais les choses évoluent,<br />

on peut enfin espérer que la 27001, par<br />

exemple, soit considérée comme un système<br />

de management.<br />

J.N : Les défis à relever sont donc nombreux,<br />

au premier rang desquels celui de la<br />

transition écologique. Nous le voyons dans<br />

nos quotidiens avec l’impact actuel de la crise<br />

énergétique, nos modèles de société doivent<br />

changer. Le constat de la COP 27 est à la fois<br />

terrible et porteur d’espoir. Il est déjà presque<br />

trop tard mais la mobilisation est désormais<br />

unanime. Et les normes volontaires tout<br />

comme la certification ont un rôle essentiel<br />

à jouer pour lutter réellement contre le<br />

réchauffement climatique, notamment en<br />

harmonisant et en contrôlant les allégations<br />

relatives à la neutralité carbone.<br />

Plus généralement, la crise sanitaire a renforcé<br />

l’attente de nos concitoyens d’être rassurés<br />

sur la qualité des produits et services<br />

qu’ils consomment et cela dans un contexte<br />

de mutations profondes.<br />

Notre environnement économique, industriel<br />

et social est en transformation dans<br />

le cadre d’une triple transition. Transition<br />

écologique, transition numérique et transition<br />

démographique. Afnor Certification<br />

souhaite s’inscrire encore davantage dans<br />

la vie des entreprises et des organisations<br />

comme levier de facilitation et de sécurisation<br />

de ces transitions qui influencent nos<br />

choix quant à la typologie des prestations<br />

que nous développons et promouvons.<br />

Concernant la transition écologique, au-delà<br />

des certifications incontournables que sont<br />

les certifications ISO 14001 et ISO 50001 et<br />

l’AFAQ Biodiversité, nous renforçons notre<br />

proposition sur plusieurs volets étroitement<br />

imbriqués.<br />

Sur l’Energie : la certification ISO 1<strong>94</strong>43<br />

pour la qualité dans le nucléaire poursuivra<br />

son rôle pour la structuration de la filière<br />

en une période critique. Parallèlement,<br />

nous poursuivons notre positionnement<br />

sur les énergies renouvelables, avec la qualification<br />

des Infrastructures de Recharge<br />

pour Véhicules Electriques (IRVE) et les<br />

débuts prometteurs de notre activité sur<br />

l’Agrivoltaïsme.<br />

Promoteur d’une économie plus circulaire<br />

depuis 30 ans au travers notamment<br />

des Ecolabels Européens, nous abordons<br />

sereinement leur ouverture progressive<br />

aux autres certificateurs. 2023 sera pour<br />

Afnor Certification l’année de la structuration<br />

d’une gamme regroupant les sujets de<br />

l’éco-conception, de la durabilité, la réparabilité<br />

ou du reconditionnement des produits<br />

que ce soit avec des marques Afnor comme<br />

NF Environnement, en intervenant en tant<br />

que partenaires de label tels que Qualirepar<br />

ou le label Anti-gaspillage alimentaire<br />

portés par les pouvoirs publics ou encore<br />

des démarches Origine France Garantie et<br />

Relation Client 100% France.<br />

En matière de RSE, la future directive<br />

européenne dite CSRD , sur le reporting<br />

extra-financier, impactera le label Engagé<br />

RSE, avec l’objectif de pouvoir en faire un<br />

outil au service des responsables RSE pour<br />

faciliter le futur reporting de durabilité<br />

CSRD.<br />

Cette transition écologique va de pair avec la<br />

poursuite de la digitalisation de nos métiers,<br />

de nos outils, de nos modes de consommations<br />

dans une économie toujours plus<br />

numérisée. La digitalisation interroge aussi<br />

notre rapport à la protection des données<br />

personnelles et l’usage éthique de l’intelligence<br />

artificielle, notamment pour la reconnaissance<br />

faciale. Mais la digitalisation est<br />

aussi porteuse d’espoir et d’ambitions fortes.<br />

Elle permet ainsi de transformer et changer<br />

les modèles économiques existants, les<br />

modèles de consommation, les structures<br />

socio-économiques, les décisions politiques,<br />

juridiques, les modèles organisationnels et les<br />

barrières culturelles. Nous nous inscrivons<br />

résolument dans cette transition numérique<br />

en développant nos certifications et labels<br />

ISO 27 000, CERTILIS, DPO, EBIOS, etc; en<br />

structurant les équipes autour d’une practice<br />

confiance numérique<br />

56 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023


FORMATION, CONSEIL, CERTIFICATION<br />

Une troisième transition à prendre en<br />

compte en 2023 est démographique. Nous<br />

l’avons tous vécue à travers le développement<br />

du télétravail mais aussi des audits à<br />

distance. Elle interroge le rapport à l’espace,<br />

la reconfiguration des territoires entre Paris<br />

et la Province, et au niveau mondial entre<br />

les grandes métropoles et les nouvelles aires<br />

urbaines décentralisées. Cette transition<br />

impacte aussi notre rapport aux générations,<br />

à la manière de consommer mais aussi à<br />

la manière dont on fait Société. Ainsi des<br />

certifications dans des domaines aussi divers<br />

que l’anti-corruption, la qualité des services<br />

public (intervention d’Afnor pour la labellisation<br />

France SERVICE, Service Public +), la<br />

sécurité alimentaire (IFS, BRC, FSSC22000),<br />

les dispositifs médicaux, la conformité des<br />

ESSMS ou encore l’égalité et la diversité<br />

accompagnent les transformations sociales<br />

que les entreprises et organisations continueront<br />

à déployer en 2023.<br />

POUVEZ-VOUS INDIQUER<br />

UN EXEMPLE ORIGINAL DE<br />

CERTIFICATION QUE VOUS AVEZ<br />

DÉLIVRÉ À UNE SOCIÉTÉ OU<br />

ORGANISATION RÉCEMMENT ?<br />

COMMENT AVEZ-VOUS PROCÉDÉ ?<br />

G.A.R : Chaque entreprise est originale<br />

dans son approche de la démarche de<br />

certification et nous la considérons comme<br />

unique dans notre panel de clientèle. AB<br />

Certification procède toujours de la même<br />

manière en essayant de comprendre les<br />

attentes et les besoins de chaque client<br />

afin de lui proposer l’auditeur ou l’équipe<br />

d’audit la plus adaptée à sa configuration.<br />

Un auditeur de grandes structures n’est<br />

pas nécessairement adapté à une petite<br />

structure. Le choix de l’auditeur fait<br />

partie de la force d’AB Certification ainsi<br />

que la réactivité et l’approche humaine<br />

de l’ensemble des collaborateurs d’AB<br />

Certification.<br />

L. C : Voici deux sujets intéressants et<br />

emblématiques : l’audit des émissions<br />

carbone du Beluga<br />

…et la certification<br />

ISO 20121 de l’office du<br />

tourisme de Marseille.<br />

O.F.A : Nous avons<br />

récemment certifié les<br />

émissions de gaz à effet<br />

de serre sur les scopes<br />

1, 2 et 3 d’un vignoble<br />

Grand Cru de Saint-Emilion. Les vignobles<br />

eux aussi s’engagent dans la course à la<br />

neutralité carbone au travers de l’initiative<br />

IWCA (International Wineries for Climate<br />

Action) qui vise à décarboner l’industrie<br />

globale du vin ! ●<br />

Propos recueillis<br />

par Valérie Brenugat<br />

Abonnez-vous<br />

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QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023 I 57


FORMATION, CONSEIL, CERTIFICATION<br />

ENERGIE<br />

Air France : les<br />

carburants durables,<br />

un levier pour sa politique<br />

de décarbonation<br />

Dès 2011, Air France et KLM ont figuré parmi les premières<br />

compagnies à effectuer des vols commerciaux,<br />

démontrant l’utilisation possible d’énergie<br />

alternative aux carburants fossiles.<br />

Depuis de nombreuses années, les compagnies aériennes Air France et KLM participent à la recherche et au<br />

développement des programmes dans le domaine des carburants alternatifs. Le programme SAF Corporate<br />

donne aux entreprises clientes d’Air France l’opportunité de devenir acteurs de la réduction des émissions de<br />

CO₂ dans le cadre de leurs voyages d’affaires.<br />

©DR<br />

Vincent<br />

Etchebehere,<br />

Directeur<br />

Développement<br />

durable et<br />

nouvelles<br />

mobilités chez Air<br />

France<br />

POURQUOI LE GROUPE AIR<br />

FRANCE S’EST-IL ENGAGÉ<br />

AUPRÈS DE SBTI POUR CERTIFIER<br />

QUE SA TRAJECTOIRE DE<br />

DÉCARBONATION À COURT TERME<br />

EST COMPATIBLE AVEC L’ACCORD<br />

DE PARIS ?<br />

V.E : L’Accord de Paris sur le climat<br />

(COP-21) vise à limiter le réchauffement<br />

climatique bien en deçà de 2°C d’ici à la<br />

fin du siècle en mettant à contribution<br />

tous les acteurs au sein de la société.<br />

En tant qu’organisme scientifique<br />

indépendant, Science Based Target<br />

initiative (SBTi) a réalisé un travail<br />

extrêmement important, et nécessaire,<br />

consistant à décliner les objectifs de<br />

réduction d’émissions de gaz à effet de<br />

serre au niveau planétaire (alignés avec<br />

l’Accord de Paris) par secteur d’activité.<br />

Ce découpage sectoriel des réductions des<br />

émissions est fait actuellement à l’échelle<br />

nationale par les gouvernements qui<br />

fixent les budgets carbone sectoriels, et de<br />

manière implicite par l’Union Européenne<br />

au travers de Fit for 55 quand elle fixe les<br />

objectifs de chaque secteur ; SBTi vient<br />

compléter ces démarches des institutions<br />

nationales et supranationales en proposant<br />

des objectifs sectoriels à l’échelle mondiale.<br />

L’initiative SBTI vise ainsi à encourager<br />

les entreprises à définir des objectifs de<br />

réduction d’émissions basés sur ce que<br />

la science définit comme nécessaire pour<br />

limiter le réchauffement climatique bien<br />

en-deçà de 2°C à la fin du siècle. SBTi a<br />

ainsi défini une trajectoire de réduction<br />

d’émissions cible pour l’aérien en<br />

septembre 2021. Air France a alors<br />

annoncé son engagement à respecter cette<br />

trajectoire sectorielle. Concrètement, cela<br />

signifie qu’Air France doit atteindre une<br />

réduction de 30% d’émissions par passager<br />

kilomètre transporté en 2030 par rapport<br />

à 2019. Air France a soumis cet objectif<br />

à SBTi, pour validation puis suivi année<br />

par année de notre trajectoire.<br />

L’avion Airbus A350<br />

est plus économe en carburant.<br />

©DR<br />

COMMENT AIR FRANCE<br />

SÉLECTIONNE-T-IL SES<br />

NOUVEAUX CARBURANTS<br />

D’AVIATION DURABLES ?<br />

V.E : Air France ne sélectionne que des<br />

carburants dont la durabilité est avérée.<br />

Les nouveaux carburants d’aviation<br />

durables sont de deux types. Les<br />

biocarburants de 2e génération sont issus de<br />

biomasse – notamment d’huiles usagées, de<br />

déchets agricoles, forestiers et municipaux<br />

biogéniques, ne concurrençant pas les<br />

cultures alimentaires. Ces biocarburants<br />

sont disponibles dès maintenant. Quant<br />

aux carburants de synthèse, ils sont encore<br />

au stade de R&D, appelés également<br />

« Power-to-liquid » ou « e-fuels », élaborés<br />

à partir de CO2 capté dans l’atmosphère et<br />

d’hydrogène, extrait de l’eau en utilisant de<br />

l’énergie qui doit être bas-carbone.<br />

Air France est particulièrement exigeante<br />

quant aux critères de durabilité : réduction<br />

substantielle des émissions de CO2, un<br />

impact minime sur la biodiversité, l’absence<br />

de concurrence avec les productions<br />

alimentaires ou l’accès aux ressources<br />

alimentaires et un impact positif sur le<br />

développement local. Il n’y a pas d’huile de<br />

palme dans les SAF qui sont utilisés par Air<br />

France qui bénéficient systématiquement<br />

d’un certificat de durabilité émis et certifiée<br />

par des organismes indépendants et<br />

mondialement reconnus comme le RSB<br />

ou ISCC+.<br />

58 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023


FORMATION, CONSEIL, CERTIFICATION<br />

COMMENT LA COMPAGNIE ŒUVRE-<br />

T-ELLE AVEC SES PARTENAIRES<br />

INDUSTRIELS ET ACADÉMIQUES<br />

ET INSTITUTS DE RECHERCHE<br />

POUR L’ÉMERGENCE RAPIDE DE<br />

FILIÈRES DE PRODUCTION DE CES<br />

CARBURANTS ?<br />

V.E : Air France a été à l’initiative et a<br />

signé en 2017 un Engagement pour la<br />

Croissance Verte (ECV) avec les ministères<br />

de la Transition écologique et solidaire,<br />

des Transports et de l’Économie et des<br />

Finances, ainsi que quatre autres grands<br />

groupes industriels français (Airbus,<br />

Safran, Suez et Total). Cet ECV visait<br />

à promouvoir l’émergence de filières<br />

de carburant aéronautique durable en<br />

France. Ses conclusions ont été publiées<br />

en janvier 2020, ainsi qu’une feuille de route<br />

gouvernementale française fixant sur la<br />

base des recommandations de l’ECV, les<br />

principes et l’ambition de l’intégration du<br />

carburant aéronautique durable.<br />

Très concrètement, Air France, dans le<br />

cadre des Appels à Manifestation d’Intérêts,<br />

soutient depuis juillet 2020, plusieurs<br />

nouveaux programmes de production de<br />

Carburant Alternatif Durable en France et<br />

en Europe. En recherchant des partenaires<br />

industriels et logistiques pour s’associer en<br />

consortium, le Groupe stimule l’ensemble<br />

des technologies innovantes, avec des<br />

carburants alternatifs qui seront issus de<br />

l’économie circulaire (huiles usagées de<br />

cuissons) de résidus de bois, de déchets<br />

ménagers ou encore dans le futur des<br />

carburants de synthèse conçus à partir<br />

d’électricité verte et de carbone.<br />

COMMENT LE PROGRAMME<br />

SAF CORPORATE PERMET-IL<br />

AUX CLIENTS ENTREPRISES DE<br />

CONTRIBUER FINANCIÈREMENT<br />

À L’APPROVISIONNEMENT ET<br />

À L’EMPLOI DE SAF AU-DELÀ<br />

DE L’INCORPORATION<br />

RÉGLEMENTAIRE ?<br />

V.E : Les clients Corporate d’Air France et<br />

de KLM, après une estimation des émissions<br />

de CO2 liées à leurs déplacements, peuvent<br />

déterminer une contribution annuelle qu’ils<br />

souhaitent consacrer au programme SAF<br />

Corporate. Toutes les contributions d’Air<br />

France et de KLM sont investies dans l’approvisionnement<br />

et la consommation de<br />

SAF. L’objectif est de soutenir la création<br />

d’une industrie du carburant d’aviation<br />

durable qui garantit un transport aérien<br />

de plus en plus éco-responsable. En investissant<br />

dans ce programme corporate, les<br />

entreprises contribuent concrètement à la<br />

transition écologique du transport aérien<br />

en soutenant des solutions innovantes ●<br />

Propos recueillis par Valérie Brenugat<br />

Portail de la qualité,<br />

sécurité et de<br />

l’environnement.<br />

Le site leader en<br />

organisation de la<br />

performance.<br />

Quality & Co est le site portail<br />

de la performance en entreprise.<br />

Vous y trouverez tous<br />

les acteurs du marché<br />

de la certification<br />

et de la qualité<br />

(Consultants, Formateurs,<br />

Certificateurs, Editeurs<br />

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QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023 I 59


FORMATION, CONSEIL, CERTIFICATION<br />

LABELLISATION<br />

Le transport routier en transition<br />

Le secteur des transports est un maillon stratégique dans l’économie et plus largement la vie au quotidien<br />

d’un territoire. La France ne fait pas exception et est, de plus, un pays de transit européen.<br />

Gil Doat,<br />

responsable du<br />

programme Eve<br />

chez Eco CO2<br />

©DR<br />

Le secteur des transports fait face à<br />

différentes problématiques : une<br />

qualité de service en progression<br />

constante, des enjeux de<br />

transition énergétique et écologique,<br />

une sécurité impérative pour les biens<br />

et les personnes, une faible attractivité<br />

professionnelle qui met les emplois en<br />

tension, une concurrence sur un territoire<br />

européen où l’harmonisation sociale et<br />

fiscale ne sont pas encore abouties et<br />

un contexte de différentes crises qui<br />

se succèdent (tensions sociales, crise<br />

sanitaire, conflits armés). Gil Doat,<br />

responsable du programme Eve chez<br />

Eco CO2, note à ce propos : « Toutes ces<br />

problématiques imposent à la profession<br />

une grande réactivité au jour le jour, en<br />

même temps qu’une vision stratégique à<br />

plus longue échéance : ces deux facettes<br />

demandent de prendre aujourd’hui des<br />

décisions qui impacteront le court-terme<br />

comme le long terme. »<br />

Par ailleurs, le transport est<br />

structurellement consommateur<br />

d’énergies fossiles (pétrole, gaz) et, par<br />

voie de conséquence, émetteur de gaz à<br />

effet de serre. La stratégie nationale bas<br />

carbone (SNBC) de la France rappelle que<br />

le transport représente 31% des émissions<br />

nationales, dont plus de la moitié pour les<br />

voitures particulières (54%), 18% pour le<br />

transport routier de marchandises et 3%<br />

pour le transport routier de voyageurs.<br />

Or les enjeux climatiques occupent de plus<br />

en plus de place dans le paysage politique<br />

du pays, ainsi que dans les relations<br />

économiques entre les différents acteurs.<br />

La SNBC vise, pour le secteur des<br />

transports, une réduction de 28% des<br />

émissions de GES à 2030 par rapport<br />

à l’année de référence 2015, et une<br />

décarbonation complète à horizon 2050.<br />

Les entreprises de transport routier<br />

La société ABV a reçu le trophée<br />

de la meilleure performance<br />

environnementale du programme EVE.<br />

sont donc en recherche constante<br />

d’amélioration de leur impact<br />

environnemental et ce, depuis de longues<br />

années.<br />

LE PROGRAMME EVE<br />

POUR RÉDUIRE L’IMPACT<br />

ENVIRONNEMENTAL<br />

Le programme EVE est une démarche<br />

globale pour développer une synergie<br />

vertueuse entre les acteurs du secteur en<br />

©DR<br />

©Autocars Vincent Bobet<br />

60 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023


FORMATION, CONSEIL, CERTIFICATION<br />

faveur de l’environnement. Afin d’atteindre<br />

l’objectif fixé par la SNBC, le secteur du<br />

transport et de la logistique se mobilise.<br />

Le programme EVE d’Engagements<br />

Volontaires pour l’Environnement intègre<br />

les chargeurs (avec le dispositif FRET21),<br />

les commissionnaires de transport (avec<br />

le dispositif EVcom) et les transporteurs<br />

(avec le dispositif Objectif CO 2<br />

) dans<br />

une démarche globale, soutenue par<br />

les instances publiques (ministère<br />

de la Transition écologique et de la<br />

Cohésion des territoires, le ministère<br />

de la Transition écologique, chargé des<br />

Transports et l’Ademe, l’agence de la<br />

Transition écologique) et les organisations<br />

professionnelles du secteur (AUTF, CGF,<br />

FNTR, FNTV, OTRE et Union TLF).<br />

En outre, la convergence des objectifs<br />

des acteurs du transport et de la chaîne<br />

logistique facilite la mise en œuvre de<br />

solutions concrètes afin de réduire les<br />

émissions de gaz à effet de serre et de<br />

polluants.<br />

Ainsi, le programme EVE s’adapte<br />

en fonction des activités de chaque<br />

entreprise et du niveau d’engagement<br />

environnemental.<br />

Le programme est composé de 2 démarches<br />

complémentaires. Premièrement :<br />

l’entreprise s’engage à diminuer ses<br />

émissions grâce à un accompagnement sur<br />

3 ans. Deuxièmement : une reconnaissance<br />

de la performance environnementale à<br />

travers le label Objectif CO 2<br />

est à la<br />

disposition des transporteurs routiers<br />

de marchandises et de voyageurs.<br />

Eco CO 2<br />

met donc à la disposition du<br />

programme EVE, une équipe afin d’aider<br />

les entreprises dans ces démarches,<br />

les accompagner tout au long de leur<br />

engagement dans le programme, et<br />

organiser leur promotion avec l’aide<br />

des organisations professionnelles et de<br />

l’Ademe.<br />

Ainsi, depuis le début du programme<br />

EVE en 2018, plus de 5800 entreprises<br />

ont été sensibilisées par les organisations<br />

professionnelles et près de 2000 ont validé<br />

leur engagement dans le programme EVE.<br />

Ces sociétés se sont engagées à réduire<br />

chaque année, leurs émissions de plus de<br />

la journée des Trophées EVE du 9 juin 2022<br />

1.6 millions de tonnes CO 2<br />

e. Enfin, plus<br />

de 500 entreprises ont également obtenu<br />

le label Objectif CO 2<br />

, témoignant d’une<br />

bonne performance environnementale.<br />

Le label Objectif CO 2<br />

est la reconnaissance<br />

d’un niveau de performance énergétique<br />

et environnementale élevé pour les<br />

transporteurs routiers de marchandises<br />

et de voyageurs les plus vertueux. Son<br />

attribution est certifiée sur la base d’un<br />

audit préalable externe durant lequel sont<br />

vérifiés la fiabilité des données et le niveau<br />

de performance de l’activité par rapport<br />

au référentiel HBEFA. Reconnu par les<br />

professionnels du secteur, le label devient<br />

un critère de sélection pour les donneurs<br />

d’ordre sensibilisés ou engagés dans le<br />

cadre des dispositifs FRET21 et EVcom.<br />

Ce label peut s’obtenir pour toute entreprise<br />

de transport routier en suivant plusieurs<br />

étapes. D’abord, une sensibilisation au<br />

programme EVE est réalisée grâce aux<br />

organisations professionnelles porteuses<br />

du programme. Puis la société bénéficie<br />

d’un accompagnement à la demande de<br />

labellisation par un chargé de mission<br />

Eco CO 2<br />

, avec une évaluation préalable<br />

des performances. Ensuite, un processus<br />

de labellisation est entièrement sécurisé<br />

sur l’espace numérique consacré au<br />

programme. Des données sont auditées<br />

par un expert habilité et comparées au<br />

référentiel européen HBEFA. Enfin, un<br />

label officiel pour 3 ans est validé par des<br />

représentants du ministère, de l’Ademe et<br />

des organisations professionnelles.<br />

DES ENTREPRISES LABELLISÉES<br />

Deux sociétés labellisées récemment ont<br />

reçu le trophée de la meilleure performance<br />

environnementale lors de la journée des<br />

Trophées EVE du 9 juin dernier. Lauréate<br />

du trophée « Meilleure performance<br />

environnementale d’une entreprise de<br />

transport routier de voyageurs de moins<br />

de 50 salariés », Autocars Vincent Bobet<br />

(ABV) est une PME familiale localisée à<br />

Theix-Noyalo sur les rives du Golfe du<br />

Morbihan. Elle met à la disposition de<br />

ses clients un parc d’autocars récents<br />

de 8 à 63 places aux dernières normes<br />

technologiques et environnementales<br />

(Euro 6 et électrique) en matière de confort<br />

et de sécurité.<br />

En 2018, AVB a lancé le tout premier<br />

autocar électrique d’une capacité de<br />

59 places dans le Grand Ouest afin<br />

de transporter des voyageurs sur des<br />

excursions de 150 à 180 km dans le<br />

Morbihan. En 2019, un second car<br />

électrique a rejoint la flotte de l’entreprise<br />

AVB pour effectuer la ligne régionale<br />

BreizhGo N°8 entre Damgan et Vannes<br />

©Xavier Granet<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023 I 61


FORMATION, CONSEIL, CERTIFICATION<br />

© Xavier Granet<br />

soit 320 km/jour. En 2020, les besoins en<br />

charge des 2 cars électriques sont couverts<br />

par l’installation de 515 m2 de panneaux<br />

solaires sur le toit de l’entreprise.<br />

Pour compléter ses actions de réduction<br />

des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES),<br />

la société AVB a formé ses conducteurs à<br />

l’écoconduite. En parallèle, elle a mis en<br />

place un système de phyto-épuration sur le<br />

parking afin de recycler à 100% en circuit<br />

fermé les eaux de lavage des véhicules.<br />

Grâce à ces actions menées depuis 2019,<br />

l’entreprise de 12 salariés économise<br />

chaque année 133 tonnes de CO 2<br />

.<br />

Lauréate du trophée « Meilleure<br />

performance environnementale d’une<br />

entreprise de transport routier de<br />

marchandises de plus de 50 salariés »,<br />

Lenoir Transports SAS, entreprise basée<br />

en Haute Marne, dispose, quant à elle, de<br />

trois activités. Spécialisée dans le transport<br />

volumineux national, qui représente à<br />

lui-seul, 50 % de son activité, elle assure<br />

également des prestations de transport<br />

traditionnel (20 %) et de distribution<br />

régionale (30 %).<br />

Pour la 2 e fois, l’entreprise Lenoir<br />

Transports obtient le label Objectif CO 2<br />

en s’appuyant sur 4 axes. Concernant<br />

le carburant, des objectifs de réduction<br />

rigoureux sont fixés depuis 2017 et jusqu’en<br />

2024. Un collaborateur est, d’ailleurs,<br />

délégué au suivi de la consommation de<br />

l’entreprise et l’ensemble des conducteurs<br />

Le trophée de « Meilleure performance<br />

environnementale d’une entreprise de transport<br />

routier de marchandises de plus de 50 salariés »<br />

Eco CO 2<br />

labelisé Coq vert<br />

reçoivent leur évaluation de conduite<br />

(accélération, freinage, ralenti) chaque<br />

semaine sur leur ordinateur de bord.<br />

En outre, le choix de véhicules adaptés,<br />

allégés et sobres ont permis la progression à<br />

travers un renouvellement régulier du parc,<br />

dont plusieurs camions circulant au gaz<br />

naturel liquéfié (GNL). La réduction des<br />

kilomètres à vide et l’amélioration du taux<br />

de charge a également été une action forte<br />

mise en œuvre via le réseau de transport<br />

et la sensibilisation des collaborateurs.<br />

Enfin, 80% des conducteurs ont suivi<br />

des formations internes et externes à la<br />

conduite économique et rationnelle. Gil<br />

Doat ajoute : « Ils sont de plus motivés par<br />

des challenges et des primes » ●<br />

Valérie Brenugat<br />

Eco CO 2<br />

crée des solutions pour accélérer la transition écologique par le<br />

changement des comportements des citoyens et des organisations. Depuis 2009,<br />

l’éco-entreprise déploie des programmes d’accompagnement sur les économies<br />

d’énergie et la mobilité durable, conçoit des solutions connectées et réalise des<br />

études sur la conduite du changement et la maîtrise de l’énergie.<br />

Avec un capital majoritairement détenu par ses collaborateurs, Eco CO2 affirme<br />

son indépendance et ses valeurs résolument tournées vers l’humain et l’intérêt<br />

collectif.<br />

Eco CO 2<br />

est labelisé Coq vert depuis mars 2022. Créée par Bpifrance, cette<br />

communauté a pour but d’accompagner les TPE et les PME dans la transition<br />

écologique et de fédérer les entrepreneurs ayant amorcé cette transition. Pour<br />

intégrer la communauté du Coq Vert, une entreprise doit soit montrer qu’elle<br />

a entamé sa transition écologique (via une aide Ademe, un soutien Bpifrance<br />

dédié à la transition écologique ou un label spécifique identifié par l’Ademe et le<br />

Ministère de la Transition Ecologique), soit qu’elle fournit une solution permettant<br />

d’accélérer la transition du tissu économique. Des critères qu’Eco CO 2<br />

franchit sans<br />

difficulté.<br />

Pour être reçue dans la communauté du Cop Vert, l’entreprise s’engage à placer<br />

les convictions suivantes au cœur de sa stratégie. La première conviction est de<br />

limiter les dérèglements climatiques et restaurer la biodiversité afin de préserver<br />

les services écosystémiques, Eco CO 2<br />

veut faire de la transition écologique une<br />

nécessité pour la pérennité de l’entreprise et une opportunité de création de<br />

valeur et d’emplois qui nécessitent une évolution de son fonctionnement, Elle<br />

souhaite faire connaître les nouvelles solutions et innovations technologiques<br />

et organisationnelles. Elle se mobilise également pour fédérer et mobiliser les<br />

communautés d’entrepreneurs localement et ainsi déclencher leur engagement<br />

pour la transition écologique, En s’engageant dans la transition écologique de<br />

l’entreprise, elle opère une transformation du modèle économique compatible<br />

avec l’objectif de neutralité carbone à long terme, Dernier engagement : mettre<br />

en place une stratégie contribuant significativement aux enjeux de protection<br />

et de préservation de la biodiversité et des écosystèmes, de transition vers une<br />

économie circulaire, d’adaptation au changement climatique, de prévention des<br />

pollutions et d’utilisation durable des ressources naturelles. « Autant de points qui<br />

tiennent particulièrement à cœur à Eco CO 2<br />

et que l’entreprise a toujours placés au<br />

centre de son développement » conclut Gil Doat.<br />

62 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023


FORMATION, CONSEIL, CERTIFICATION<br />

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AVIS D’EXPERT<br />

Discrimination<br />

positive,<br />

attention<br />

à l’interdiction<br />

des discriminations<br />

La discrimination positive ou<br />

action positive (traduction<br />

littérale de l’anglais<br />

« affirmative action ») est<br />

une politique ayant pour<br />

objet de favoriser certaines<br />

catégories de personnes<br />

que l’on estime être<br />

désavantagées.<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023 I 63


FORMATION, CONSEIL, CERTIFICATION DIVERSITÉ ET INCLUSION<br />

Le but de ces mesures est de rétablir<br />

l’égalité des chances en luttant<br />

contre une situation inégalitaire<br />

grâce à la mise en place plus ou<br />

moins temporairement de mesures ellesmêmes<br />

inégalitaires. On cherche ainsi à<br />

compenser ou éliminer une discrimination<br />

en créant une discrimination « positive ».<br />

Il peut donc être tentant, en tant<br />

qu’employeur, de mettre en place une<br />

discrimination positive que ce soit lors<br />

du recrutement ou lors de l’avancement<br />

des salariés. Cela afin de favoriser une<br />

catégorie de population qui pourrait être<br />

sous représentée dans les effectifs.<br />

Mais attention, en France la discrimination<br />

est passible de trois ans d’emprisonnement<br />

et 45 000 € d’amende (article 225-2 du code<br />

pénal), et la loi ne connait que de rares<br />

exceptions.<br />

L’INTERDICTION DES<br />

DISCRIMINATIONS EN DROIT<br />

DU TRAVAIL<br />

Le code du travail aux articles L1132-1<br />

à L1132-4 interdit expressément les<br />

discriminations.<br />

Aucune des mesures prises par l’employeur<br />

ne doit avoir pour origine un motif que la<br />

loi considère comme discriminatoire. La<br />

mesure la plus connue est évidemment<br />

l’interdiction des discriminations à<br />

l’embauche. Mais l’article L1132-1 du<br />

code du travail détaille toute une liste<br />

de comportements prohibés, le but étant<br />

de protéger les salariés durant toute leur<br />

période d’emploi et d’éviter qu’ils ne<br />

puissent être sanctionnés en fonction<br />

de leur sexe, de leurs mœurs, de leur<br />

orientation sexuelle, de leur âge, …<br />

Au total, la loi reconnait 25 critères de<br />

discrimination interdits<br />

L’ÉGALITÉ DEVANT LA LOI, UN<br />

PRINCIPE CONSTITUTIONNEL<br />

Cette interdiction générale prévue<br />

dans le code du travail et qui semble<br />

empêcher la discrimination positive n’est<br />

que l’expression d’un principe à valeur<br />

constitutionnel : l’égalité.<br />

Olivier Javel,<br />

Avocat à la Cour<br />

chez 1792 Avocats<br />

Le premier alinéa de l’article 1er de la<br />

Constitution de 1958 prévoit que « la<br />

France est une République indivisible,<br />

laïque, démocratique et sociale. Elle assure<br />

l’égalité devant la loi de tous les citoyens,<br />

sans distinction d’origine, de race ou de<br />

religion. « … » ».<br />

De façon plus précise, l’article 6 de la<br />

Déclaration des droits de l’homme et du<br />

citoyen dispose que « Elle [la loi] doit être<br />

la même pour tous soit qu’elle protège, soit<br />

qu’elle punisse. Tous les citoyens étant<br />

égaux à ses yeux sont également admissibles<br />

à toutes dignités, places et emplois publics,<br />

selon leur capacité, et sans autre distinction<br />

que celle de leurs vertus et de leurs talents ».<br />

C’est pourquoi il est couramment dit que<br />

la loi doit être aveugle. Elle ne peut pas<br />

servir à favoriser un groupe.<br />

LES EXCEPTIONS AU PRINCIPE :<br />

LES CAS DE DISCRIMINATION<br />

POSITIVE ADMIS<br />

Puisque le code du travail prévoit une<br />

interdiction générale des discriminations en<br />

droit du travail, pour qu’une discrimination<br />

positive puisse exister il faut qu’une loi<br />

prévoit des exceptions.<br />

Le conseil constitutionnel estime que le<br />

principe d’égalité ne s’oppose ni à ce que<br />

le législateur règle de façon différente des<br />

situations différentes, ni à ce qu’il déroge à<br />

l’égalité pour des raisons d’intérêt général,<br />

pourvu que la différence de traitement qui<br />

en résulte soit en rapport avec l’objet de la<br />

loi qui l’établit.<br />

Ainsi, la loi peut prévoir, à la condition<br />

de les justifier par des éléments objectifs,<br />

des différences de traitement qui ont pour<br />

conséquence une discrimination positive.<br />

C’est pourquoi les femmes (L1142-4 du code<br />

du travail) et les travailleurs handicapés<br />

(L1133-4 du code du travail) peuvent faire<br />

l’objet d’une discrimination positive. Mais<br />

les exceptions prévues dans le code du travail<br />

sont très peu nombreuses. En France, sauf<br />

dans des cas très particuliers, un employeur<br />

privé ne peut pas instaurer une politique<br />

de discrimination positive et ce quand bien<br />

même ses intentions seraient louables.<br />

PREUVE DE LA DISCRIMINATION<br />

Les employeurs doivent se montrer<br />

particulièrement vigilants. Le risque<br />

de condamnation est facilité par un<br />

aménagement du système probatoire.<br />

En principe, la preuve d’un fait juridique<br />

doit être rapportée par la personne qui<br />

allègue l’existence dudit fait.<br />

Cependant, l’article L1134-1 du code du<br />

travail a aménagé la preuve. La personne<br />

qui se prétend victime d’une discrimination<br />

doit présenter au juge des éléments de<br />

faits qui laisse supposer l’existence d’une<br />

discrimination (directe ou indirecte).<br />

La discrimination supposée a pour effet<br />

de créer un renversement du risque<br />

probatoire. Ce sera à la partie défenderesse<br />

de démontrer l’absence de discrimination.<br />

Or, la preuve d’un fait négatif peut être très<br />

difficile à rapporter ●<br />

Olivier Javel<br />

© DR<br />

64 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023


INNOVATION ET RÉSILIENCE<br />

EXCELLENCE, DÉMARCHE, MANAGEMENT<br />

AVIS D’EXPERT<br />

Comment l’innovation<br />

prépare-t-elle à la résilience ?<br />

Jamais, depuis 2020, le terme Résilience n’aura été plus utilisé dans le domaine de la Santé, telle une<br />

aspiration rassurante au calme du monde d’avant après 2 ans d’épreuves organisationnelles, fonctionnelles<br />

et individuelles.<br />

La résilience est un concept<br />

récent, complexe et<br />

évolutif que l’on peut<br />

résumer par « la capacité<br />

à rebondir face à l’adversité, à<br />

s’adapter, à se rétablir et à retrouver<br />

l’accès à une vie pleine de sens<br />

et productive. » J.Rodríguez,<br />

M.Zaccarelli & D.Ricardo Pérez<br />

(2006). Cette définition met<br />

l’accent sur la prise en compte<br />

et le sens donné aux événements<br />

passés, et pas forcément terminés.<br />

La Résilience n’est donc pas le<br />

retour à l’état initial mais bien la<br />

capacité à construire un « monde »<br />

nouveau dans un environnement en<br />

perpétuel changement en apprenant<br />

du passé.<br />

DES AVENIRS INCERTAINS<br />

Personne ne mettra en doute<br />

l’importance et la multitude des<br />

impacts de ces 2 dernières années<br />

de pandémie, sans compter ceux<br />

encore à venir. Pourtant, il faut<br />

continuer à garantir les qualités<br />

de prises en charge et de services.<br />

SAVOIR ÊTRE CURIEUX<br />

L’implémentation avec succès<br />

de l’EFQM® dans un service de<br />

soins, ici un service de Médecine<br />

Intensive et Réanimation, reste<br />

exceptionnel en France. Plus qu’une<br />

réelle innovation managériale,<br />

son utilisation à compter de 2019<br />

© DR<br />

© DR<br />

Dr Sébastien<br />

Beague, Médecin<br />

Réanimateur,<br />

Service de Médecine<br />

Intensive et<br />

Réanimation, Centre<br />

Hospitalier de<br />

Dunkerque<br />

Dr Claire<br />

Trubert, Médecin<br />

Réanimateur,<br />

Service de Médecine<br />

Intensive et<br />

Réanimation, Centre<br />

Hospitalier de<br />

Dunkerque<br />

relève ici plutôt d’une curiosité créatrice ou<br />

curiosité managériale. Cette implémentation<br />

a nécessité une Culture <strong>Qualité</strong> de service<br />

éprouvée et une implication de tous les<br />

personnels médicaux et paramédicaux du<br />

service mais elle a contribué à l’améliorer par<br />

la méthodologie même du système EFQM® :<br />

Auto-évaluation, Prise en compte des besoins,<br />

ressentis de chacun et la clarté des résultats<br />

par la méthode RADAR.<br />

Après la Résistance au début de la pandémie,<br />

à l’heure des RETEX (début de la Résilience),<br />

il est apparu que le service avait été en<br />

mesure de répondre aux besoins de prise en<br />

charge de la population par son organisation<br />

managériale et fonctionnelle : Culture<br />

<strong>Qualité</strong> ancrée, formations, analyse du<br />

risque systématisée, procédures formalisées<br />

et appropriées, moyens de communication<br />

fonctionnels, clients connus et interfaces<br />

Centre Hospitalier de Dunkerque<br />

© DR<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023 I 65


EXCELLENCE, DÉMARCHE, MANAGEMENT<br />

INNOVATION ET RÉSILIENCE<br />

organisées, travail en équipe, connaissance des<br />

besoins de chacun, suivi d’indicateurs (y compris<br />

de satisfaction) et contrôle médico-économique.<br />

Un tableau de bord formalise cette vision globale,<br />

transversale, interprofessionnelle des dirigeants.<br />

Durant la crise, cela nous a permis une grande<br />

flexibilité en termes de capacités d’hospitalisation<br />

et de modifications des prises en charge au fil<br />

des recommandations et pénuries diverses.<br />

L’EFQM® est une démarche de « <strong>Qualité</strong> Totale »<br />

qui fournit un cadre global de référence pour le<br />

management de l’organisation afin de développer<br />

une excellence durable donc évolutive par des<br />

résultats performants remarquables (mesurés<br />

et comparés), qui satisfont ou dépassent les<br />

attentes de l’ensemble des parties prenantes. Les<br />

particularités de l’EFQM® sont particulièrement<br />

positives dans le contexte actuel : l’EFQM® place<br />

la stratégie comme partie prenante à part entière (avec ses besoins<br />

et exigences propres qui doivent être satisfaits et cohérents<br />

avec ceux des autres acteurs), l’EFQM® place la collectivité et<br />

l’environnement comme partie prenante : ceci assure la durabilité<br />

du succès par une adaptation continue aux transformations du<br />

monde extérieur (y compris environnementales et sociétales).<br />

Il ouvre la parole à tous, à écoute égale. Ce modèle est<br />

personnalisable et déclinable à tous types de taille d’effectif,<br />

d’activité, de système directionnel. Enfin, la logique RADAR<br />

invite à gérer et planifier les modalités de réévaluation. Ainsi,<br />

sa clarté, ses ambitions, son état d’esprit, et sa méthodologie,<br />

sont parfaitement en accord avec les aspirations collectives et<br />

individuelles d’un service de Médecine en sortie de crise ou non.<br />

AVOIR DE L’AMBITION ET INSTAURER UNE CULTURE<br />

DE LA RÉSILIENCE<br />

Equipe du Service de<br />

Médecine Intensive<br />

et Réanimation du<br />

Centre Hospitalier<br />

de Dunkerque<br />

La vision purement médicale de la prise en charge trouve ses<br />

limites dans un monde de la Santé où la performance ne se résume<br />

plus à « sauver des vies » ou à « équilibrer les budgets en fonction<br />

de l’activité » (approche médico-économique). Il est temps de<br />

considérer les satisfactions : du patient bien sûr, pas toujours<br />

bien entendu ; des proches avec leurs aspirations propres ; du<br />

personnel, médical et paramédical, encadrants et soignants,<br />

dont les aspirations professionnelles et personnelles évoluent<br />

tandis que l’hôpital reste encore un milieu traditionnaliste,<br />

conservateur, hiérarchisé, segmenté ; mais aussi de la société<br />

qui demande l’égalité d’accès aux soins, ainsi qu’un contrôle<br />

budgétaire, et enfin, celle de certains managers, peu formés aux<br />

outils mais qui doivent malgré tout, faire tourner leur service.<br />

Grâce à l’EFQM®, le pilotage éclairé par l’expérience et guidé<br />

par les indicateurs devrait permettre d’avoir l’ambition de<br />

systématiquement atteindre tous les objectifs fixés, pour tous<br />

les acteurs et de manière durable et évolutive.<br />

Avoir de l’ambition permet d’affronter les grands défis des<br />

années à venir pour de multiples raisons. C’est ce qui booste<br />

la créativité, rend le travail stimulant et lui donne un sens<br />

augmenté pour les personnels. La crise sanitaire n’a pas encore<br />

montré toutes ses conséquences mais a démontré la nécessité<br />

d’un système organisationnel élaboré et solide préexistant,<br />

afin de gérer les changements inattendus de façon agile, sans<br />

impacter négativement la qualité de fonctionnement des services<br />

malgré des conditions dégradées. La nécessité de concilier tous<br />

les acteurs et critères génère de la nouveauté pour surseoir au<br />

compromis. L’hôpital devient une entité soumise à la loi du marché<br />

(attractivité, rentabilité), et qui évolue sans cesse (nouveaux<br />

métiers : IPA). La pratique médicale glisse d’une logique de<br />

« moyens » à une logique de « résultats » avec des exigences<br />

de pertinence et performance associées, et tend vers le « sur<br />

mesure ». Les compétences organisationnelles et managériales<br />

vont être une plus-value modifiant les rapports entre les différentes<br />

catégories professionnelles de l’hôpital mais surtout dans un<br />

environnement mouvant tel qu’actuellement. Enfin, la <strong>Qualité</strong><br />

de Vie au Travail devient un critère majeur de fidélisation au<br />

sein des services et établissements fragilisés.<br />

Avoir de l’ambition, c’est être curieux et créatif, c’est garder de<br />

l’optimisme, du positivisme, c’est écouter et être bienveillant<br />

(QVT). C’est positionner le « Mieux vivre pour tous » au cœur<br />

des priorités managériales des services de soins avec comme<br />

outils la communication (intelligence collective), l’entraide,<br />

l’écoute, la reconnaissance, la réassurance et la sérénité. Il<br />

est de la responsabilité des manageurs d’être ambitieux et de<br />

modifier leurs organisations managériales pour rebondir !<br />

Utiliser l’EFQM® en Santé, c’est innover (être curieux) pour<br />

créer une réelle Culture de la Résilience au sein des services<br />

(adaptation continue positive et rassurante) et pouvoir s’adapter<br />

à l’avenir (aux avenirs) ! ●<br />

Sébastien Beague et Claire Trubert<br />

© DR<br />

66 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023


TRAVAIL EN MUTATION<br />

EXCELLENCE, DÉMARCHE, MANAGEMENT<br />

AVIS D’EXPERT<br />

Mutations du<br />

travail : obligation<br />

de reclassement<br />

et formation<br />

à la charge de<br />

l’employeur<br />

La loi impose deux<br />

obligations à l’employeur<br />

afin de permettre<br />

l’adaptation de ses salariés<br />

à la transformation de leurs<br />

conditions, personnelles<br />

ou structurelles, de<br />

travail : une obligation<br />

d’adaptation de ses salariés,<br />

au moyen de formations<br />

complémentaires, et une<br />

obligation de reclassement,<br />

en cas de difficultés<br />

économiques de la société<br />

ou d’inaptitude du salarié.<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023 I 67


EXCELLENCE, DÉMARCHE, MANAGEMENT<br />

TRAVAIL EN MUTATION<br />

Le but de ce dispositif est clair :<br />

favoriser le maintien de l’emploi<br />

comme règle, pour faire en<br />

sorte que le licenciement reste<br />

l’exception.<br />

L’OBLIGATION DE FORMATION,<br />

À FIN D’ADAPTATION DES<br />

SALARIÉS À L’ÉVOLUTION DE<br />

LEUR POSTE<br />

En application de l’article L 6321-1 du<br />

code du travail, l’employeur doit assurer<br />

« l’adaptation des salariés à leur poste de<br />

travail » et veiller au « maintien de leur<br />

capacité à occuper un emploi, au regard,<br />

notamment, de l’évolution des emplois,<br />

des technologies et des organisations ».<br />

Adapter, c’est notamment former, et cette<br />

obligation implique d’assurer au salarié<br />

une formation professionnelle continue<br />

pendant toute la durée de la relation de<br />

travail (Cass. Soc. 21.04.2017 : n°15-28640).<br />

L’employeur est considéré avoir satisfait<br />

à cette obligation si le salarié refuse<br />

toute proposition de formation (Cass. soc.<br />

13.02.2008, n°06-43844), ou lorsqu’il a mis<br />

en œuvre pendant plusieurs années des<br />

formations au bénéfice des salariés (Cass.<br />

soc. 03.11.2011, n°10-217<strong>94</strong>).<br />

L’initiative de ces formations pèse sur<br />

l’employeur, et c’est donc à lui de proposer<br />

des formations à ses salariés, peu<br />

important que ces-derniers n’en aient pas<br />

fait la demande (Cass. soc. 12 oct. 2016 :<br />

n° 15-19811).<br />

Cette obligation n’est pas négociable :<br />

dans un arrêt du 21 avril 2017 , la Cour<br />

de Cassation a sanctionné un arrêt d’appel<br />

qui avait retenu à tort que « les formations<br />

visées par l’article L. 6321-1 du code du<br />

travail restent une simple faculté et non<br />

une obligation pour l’employeur », et<br />

condamné l’employeur.<br />

Les formations suivies par le salarié doivent<br />

en outre être en adéquation avec son poste<br />

de travail, et notamment au regard des<br />

nouvelles missions qui lui sont confiées<br />

(Cass. Soc. 15 janv. 2020 n° 18-13676).<br />

Si un licenciement pour insuffisance professionnelle<br />

devait être prononcé alors<br />

qu’il n’a pas été satisfait à cette obligation,<br />

Pierre Lacoin,<br />

Avocat à la Cour<br />

chez 1792 Avocats<br />

il serait évidemment dénué de cause réelle<br />

et sérieuse.<br />

Par ailleurs, si l’absence de formation cause<br />

un préjudice au salarié, il peut demander<br />

des dommages-intérêts hors même toute<br />

procédure de licenciement à son encontre.<br />

A défaut de stipulations plus favorables de<br />

la convention collective, c’est en application<br />

de l’article L.6315-1 du Code du travail<br />

que doit avoir lieu un entretien bi-annuel<br />

différent de celui d’évaluation du salarié,<br />

consacré à ses perspectives d’évolution<br />

professionnelle, notamment en termes<br />

de qualifications et d’emploi.<br />

Par ailleurs, un entretien d’état des lieux<br />

récapitulatif du parcours professionnel<br />

du salarié, permettant de vérifier s’il a<br />

suivi au moins une action de formation,<br />

acquis des éléments de certification, et<br />

bénéficié d’une progression salariale ou<br />

professionnelle, doit avoir lieu a minima<br />

tous les 6 ans.<br />

L’OBLIGATION DE<br />

RECLASSEMENT, AFIN D’ÉVITER<br />

LES LICENCIEMENTS<br />

Cette obligation concerne les licenciements<br />

pour motif économique, ou pour<br />

inaptitude.<br />

Dans le premier cas, si l’entreprise<br />

présente des difficultés économiques<br />

sérieuses entraînant une suppression<br />

© DR<br />

ou une modification d’un de ses postes<br />

de travail, elle peut licencier les salariés<br />

concernés.<br />

Elle doit avant cela chercher à reclasser<br />

ces salariés, de manière effective et<br />

sérieuse (se contenter par exemple de<br />

constater que le profil d’un salarié ne<br />

correspond pas aux offres proposées<br />

sur l’intranet de l’entreprise ne suffit<br />

aucunement), par des recherches qui<br />

doivent perdurer du moment où le<br />

licenciement est envisagé jusqu’à sa<br />

notification.<br />

L’employeur doit chercher un poste<br />

de reclassement au sein de toute l’entreprise,<br />

y compris ses établissements<br />

situés dans d’autres régions (ou les<br />

autres entreprises du groupe dans le<br />

cas d’un groupe).<br />

La proposition doit porter sur un emploi<br />

de catégorie équivalente et à rémunération<br />

équivalente.<br />

Si une formation complémentaire est<br />

nécessaire à l’adaptation du salarié,<br />

l’employeur doit la lui proposer.<br />

C’est à l’employeur de prouver qu’il a<br />

effectué toutes les recherches possibles<br />

et que le reclassement était impossible.<br />

A défaut, le licenciement économique<br />

intervenant sera sans cause réelle et<br />

sérieuse.<br />

En cas d’inaptitude, l’employeur doit<br />

tenter de reclasser son salarié et lui<br />

proposer un autre emploi en tenant<br />

compte des indications du médecin<br />

du travail sur les capacités du salarié<br />

à exercer l’une des tâches existantes.<br />

L’emploi proposé doit être aussi similaire<br />

que possible à l’emploi précédemment<br />

occupé, au besoin par la mise en<br />

œuvre d’aménagements, adaptations ou<br />

transformations de postes existants ou<br />

du temps de travail.<br />

L’employeur dispose d’un délai de 1<br />

mois à partir de la réception de l’avis<br />

d’inaptitude médicale pour reclasser<br />

son salarié inapte ou le licencier. Passé<br />

ce délai, il doit reprendre le paiement<br />

du salaire ●<br />

Pierre Lacoin<br />

1 • Articles L. 1233-4 et suivants, article L 6321-1 du Code<br />

du travail / 2 • Cass. Soc. 21.04.2017 : n°15-28640<br />

68 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023


FOCUS SANTÉ/ENVIRONNEMENT<br />

OUTILS QUALITÉ<br />

AVIS D’EXPERT<br />

Comment libérer le potentiel<br />

du digital en santé<br />

par la qualité ?<br />

La <strong>Qualité</strong> nous touche directement, encore plus lorsqu’il s’agit de santé.<br />

Le numérique au service de la santé.<br />

©iStock<br />

Si nous assistons dans la majorité des cas<br />

à une réussite formidable, venant des<br />

bons choix de médicaments ou d’actes<br />

dont nos proches ou nous-même avons<br />

bénéficié, à l’inverse, dans une minorité des<br />

cas, nous subissons les conséquences de la<br />

‘iatrogénie’, ces cas où ce qui a été fait pour<br />

faire du bien a fait du mal. L’OMS situe la<br />

iatrogénie comme troisième cause de mortalité<br />

dans le système de santé après les maladies<br />

cardio-vasculaires et le cancer … et bien<br />

au-dessus par exemple que les accidents de la<br />

route, les suicides, les armes à feu… Il peut<br />

s’agir d’un médicament prescrit alors qu’il<br />

est contre-indiqué dans un cas précis, qui<br />

oblige à re-hospitaliser ; d’un dosage adulte<br />

donné par erreur à votre enfant qui décède<br />

ou reste handicapé à vie ; de l’arrêt prématuré<br />

des anticoagulants qui ruine le résultat d’un<br />

acte chirurgical pourtant réussi, … une<br />

prescription sur dix comporte ce type de<br />

risque aux conséquences lourdes en santé et<br />

en surcoût pour le système de santé : chaque<br />

année en France, des dizaines de milliers de<br />

décès, des centaines de milliers de complications<br />

( ré-hospitalisations, pertes d’autonomie), et 2<br />

Milliards d’Euros de dépenses évitables.<br />

Bien sûr, cette réalité ne remet pas en cause<br />

l’enthousiasme et la reconnaissance que nous<br />

ressentons envers le système de santé et les<br />

professionnels de santé, très compétents et qui<br />

dans l’immense majorité des cas délivrent une<br />

prestation de grande qualité.<br />

Toutefois nous, les qualiticiens, nous devons<br />

nous poser la question : pourquoi ces chiffres<br />

et pourquoi ils restent inchangés depuis des<br />

décennies, malgré les budgets consacrés en<br />

particulier à l’informatisation, malgré les possibilités<br />

de l’Intelligence Artificielle et du Big Data<br />

pour automatiser et améliorer la recherche des<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023 I 69


OUTILS QUALITÉ<br />

FOCUS SANTÉ/ENVIRONNEMENT<br />

anomalies, optimiser nos trajets de voiture,<br />

nos recherches d’hébergement, battre les<br />

champions aux échecs, etc ?<br />

LA PREMIÈRE RÉPONSE<br />

EST DANS UNE FORMULE SIMPLE :<br />

‘PAS DE DATA, PAS D’IA’<br />

Le 1 er frein majeur à la qualité de prestation<br />

par le praticien est le manque de données,<br />

et le faible niveau de qualité des données<br />

pourtant nécessaires à une prise en charge de<br />

qualité et à l’apprentissage des solutions IA.<br />

Alors, pourquoi cette insuffisance de données<br />

en santé, quand d’autres secteurs, en<br />

ont ? La cause prédominante fera chaud au<br />

cœur de tout qualiticien : c’est le retard pris<br />

en santé sur certains principes premiers de<br />

la qualité qui empêche ce champ de bénéficier<br />

des technologies nouvelles et de leurs<br />

apports fantastiques.<br />

Lorsqu’on pense aux méthodes qualité qui<br />

ont tant apporté pour la performance de<br />

l’industrie, la qualité des produits, et notre<br />

qualité de vie, on pensera par exemple à la<br />

construction, depuis le code d’Hammourabi<br />

au livre des métiers, de la définition<br />

fine des ‘exigences métiers’ des différentes<br />

professions, à la généralisation du contrôle<br />

qualité puis des sciences statistiques dans la<br />

première moitié du XX e , puis aux 7 outils<br />

de la qualité et cercles de qualité, au TQM,<br />

aux six sigma, à l’EFQM… On ne citera pas<br />

forcément les ‘normes et standards’, qui ont<br />

mauvaise presse, les processus et la systémique,<br />

qu’on a tendance à trouver compliqués…<br />

Et pourtant ! Les savoir-faire liés aux<br />

référentiels les ISO 9000/14000/26000 pour<br />

l’organisation, COBIT pour l’informatique,<br />

le MRP2 pour l’axe production-comptable,<br />

les codes-à-barres et flux de données GS1, les<br />

réglementations pour les prises électriques,<br />

pour les CD, pour les impacts carbone…, ont<br />

accompagné les progrès industriels et organisationnels<br />

grâce à la gestion des données et<br />

à l’inter opérabilité. C’est lorsque la qualité<br />

n’est pas là qu’on s’en rend compte : câbles<br />

différents pour les appareils de marques<br />

différentes, prises électriques différentes<br />

entre les pays, rails de train qui n’ont pas<br />

le même écartement, jouets des enfants qui<br />

comportent des matières cancérigènes…<br />

François Versini, président de<br />

Digilence<br />

Un parcours<br />

dans la<br />

santé<br />

et la chimie<br />

François Versini a été<br />

Directeur <strong>Qualité</strong> du<br />

Groupe Pierre Fabre<br />

de 2005 à 2010, et du<br />

Business ‘Foams’ au<br />

niveau mondial chez Dow<br />

Chemical de 1997 à 2000,<br />

après avoir occupé des<br />

positions de direction<br />

en RH, Production et<br />

Logistique dans ces<br />

mêmes entreprises.<br />

Depuis 2010, il a été<br />

entrepreneur dans<br />

le conseil et l’édition<br />

de logiciel et est<br />

actuellement CEO de<br />

la start-up Keenturtle,<br />

et Directeur du Conseil<br />

Scientifique eSanté de<br />

DigiLence, cabinet conseil<br />

en transformation. Il est<br />

par ailleurs Secrétaire<br />

Général de France<br />

Processus, porteur<br />

en France des notions<br />

processus et systémique.<br />

© DR<br />

© DR<br />

Et quand les logiciels utilisés à l’hôpital<br />

formatent et organisent les data de manière<br />

disparate difficilement réconciliables,<br />

empêchant les traitements de données<br />

qui sont faciles dans les autres secteurs.<br />

La Chimie, la grande distribution, l’alimentaire,<br />

l’automobile, etc ont déployé<br />

depuis longtemps des standards afin que les<br />

logiciels utilisés par les différentes fonctions<br />

d’une entreprise, et par les entreprises qui<br />

collaborent, puissent facilement s’échanger<br />

leurs données, sans ressaisie, avec acuité.<br />

Les standards de données sont construits<br />

non seulement avec des formats optimisés,<br />

mais des logiques qui aident à la bonne<br />

maintenance des bases de données. Il<br />

s’agit de l’une des plus belles réussites des<br />

concepts de qualité et de processus, dont<br />

on est peu conscients !<br />

La santé est un des seuls grands secteurs<br />

où les standards ont été peu déployés au<br />

fil de l’informatisation du secteur. L’hétérogénéité<br />

est telle que les systèmes ne se<br />

parlent pas et qu’ils ne pourront pas être<br />

aussi communicants que leurs équivalents<br />

dans les autres secteurs avant 5 à 10 ans.<br />

70 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023


FOCUS SANTÉ/ENVIRONNEMENT<br />

OUTILS QUALITÉ<br />

L’Hôpital du Valais, à Sion en Suisse<br />

est le premier acquéreur de la solution.<br />

« Alors, pourquoi cette insuffisance de données en<br />

santé, quand d’autres secteurs, en ont ? »<br />

Les logiciels d’aide à la décision, à base d’IA et de Big Data,<br />

sont obligés d’ici là à de lourds mécanismes de transformation<br />

des data pour arriver à croiser les données des systèmes en<br />

place. D’où les échecs de programme IA des plus grands de<br />

l’informatique, et les progrès lents constatés. La iatrogénie ne<br />

pourra donc être réduite que très graduellement ?<br />

Une bonne nouvelle toutefois : une démarche d’une ampleur<br />

radicalement nouvelle a été menée pour rattraper ce retard ,<br />

‘MaSanté2022’, désormais poursuivie avec des budgets importants<br />

dans le cadre du plan France 2030, qui conditionne les<br />

financements aux éditeurs de logiciel à une labellisation<br />

incluant le respect des standards de données et interfaces ;<br />

au vu des résultats obtenus de 2019 à 2022, on peut avoir bonne<br />

confiance que le chemin a été trouvé pour que les solutions<br />

informatiques et digitales deviennent aussi communicantes et<br />

performantes que dans les autres secteurs, et que l’on puisse<br />

libérer le potentiel de l’IA et du Big Data au service de la<br />

gestion des risques et de la qualité.<br />

On aura alors transformé un cercle vicieux en vertueux : la<br />

qualité du système de santé jusque-là freinée par l’impossibilité<br />

d’utiliser la force de la digitalisation, elle-même freinée par<br />

l’absence de méthodes qualité dans les logiciels existants ;<br />

le rattrapage en matière d’utilisation des méthodes qualité<br />

va permettre à la digitalisation d’amener un progrès déterminant<br />

au service de la gestion des risques et de la qualité<br />

dans le système de santé dans son entier. Ces méthodes qui<br />

changent la donne incluent la modélisation des processus et<br />

des données, les standards de données, la labellisation qualité.<br />

Pas de <strong>Qualité</strong>, pas d’IA… ●<br />

François Versini<br />

De Keenturtle à DigiLence<br />

Keenturtle s’est donné pour mission de<br />

libérer le potentiel de l’IA pour le bon<br />

usage du médicament, et pour la lutte<br />

contre la ‘iatrogénie’.<br />

Son système d’aide à la décision clinique,<br />

PharmaClass, a disrupté le secteur et<br />

est leader en France, Suisse et Belgique,<br />

avec 42 hôpitaux opérationnels, et des<br />

décès, complications et surcoûts évités<br />

chaque jour.<br />

C’est le focus donné aux principes de<br />

maîtrise de la qualité, des processus<br />

et des risques, qui a permis de rendre<br />

utilisables les data nécessaires pour une<br />

IA performante, de détecter et hiérarchiser<br />

les risques sur tout un hôpital, et de<br />

constituer un dispositif qualité à la main<br />

des professionnels de santé.<br />

Keenturtle a choisi de ne pas attendre<br />

que les standards de données soient appliqués<br />

dans les logiciels de prescription,<br />

de biologie, administratifs, etc d’où il est<br />

nécessaire d’extraire les données pour<br />

détecter les risques médicamenteux. Les<br />

technologies de Keenturtle permettent<br />

d’interfacer PharmaClass avec tous les<br />

logiciels présents à l’hôpital et de les<br />

‘référentialiser’ c’est-à-dire les transcodifier<br />

pour les mettre au standard. Ainsi<br />

la solution est portable en tout contexte<br />

informatique malgré l’hétérogénéité<br />

particulièrement forte dans la santé.<br />

La société de conseil où les logiciels de<br />

Keenturtle ont ‘incubé’, EASYstem, a donné<br />

naissance à DigiLence, cabinet conseil<br />

en transformation, qui accompagne les<br />

organisations pour mettre en synergie<br />

la digitalisation, l’intelligence collective,<br />

les notions de processus et systémique et<br />

l’ingénierie de modèles économiques.<br />

Keenturtle poursuit son chemin avec une<br />

gamme de produit hybride de ‘transversale<br />

data’ et sa ‘verticale aide à la décision<br />

clinique’, chacune étant en pointe<br />

dans son domaine grâce à sa synergie<br />

avec l’autre : l’outil de Data Intelligence,<br />

SmartBlend, est poussé au bout de son<br />

potentiel par l’usage pour la iatrogénie<br />

pour étendre l’éventail de données<br />

utilisables ici et maintenant, l’outil du<br />

pharmacien PharmaClass a le potentiel<br />

de détection de risques le plus large du<br />

marché grâce à la richesse de la collecte<br />

de données et la richesse de l’algorithmique<br />

créée pour tirer parti de ces data.<br />

Au bout du potentiel des savoir-faire<br />

qualité et processus.<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023 I 71


OUTILS QUALITÉ<br />

FOCUS SANTÉ/ENVIRONNEMENT<br />

©IMT Mines Albi<br />

AVIS D’EXPERT<br />

Apport de<br />

l’Intelligence Artificielle<br />

à la performance<br />

opérationnelle et<br />

environnementale de la<br />

gestion des réseaux d’eau<br />

Les métiers de l’eau sont devenus particulièrement critiques sur trois<br />

aspects : la gestion des réseaux d’eau qui, face à la tension sur la<br />

ressource, doit s’affranchir de tout gaspillage ; la multiplication des<br />

situations climatiques extrêmes qui affectent la disponibilité de la<br />

ressource ; la planification des opérations de maintenance qui doivent<br />

contribuer à la robustesse et la résilience des réseaux. Autant de points<br />

dont dépend la qualité de service attendue pour les usagers, auxquels<br />

les méthodes d’intelligence artificielle (IA) apportent de nouvelles<br />

réponses en ouvrant la voie au pilotage intelligent des réseaux d’eau.<br />

Xavier Lorca, Directeur du centre<br />

Génie Industriel d’IMT Mines Albi<br />

AMÉLIORER LA QUALITÉ DE<br />

SERVICE<br />

Dans le contexte d’une ressource contrainte<br />

mis en évidence pendant l’été 2022, la<br />

gestion des réseaux de distribution d’eau<br />

requiert un point d’attention crucial :<br />

comment diminuer les gaspillages ? En<br />

d’autres termes, comment traquer les<br />

fuites ?<br />

Les méthodes d’IA constituent un levier<br />

pour y répondre. Elles permettent de<br />

passer d’une stratégie historiquement<br />

réactive (actions curatives, correctives ou<br />

préventives), à une méthode prédictive, apte<br />

à anticiper les opérations de maintenance<br />

(la bonne action, au bon moment, au bon<br />

endroit). L’ensemble des données du réseau<br />

historisées (caractéristiques de l’eau, du<br />

terrain et des matériaux, récurrence des<br />

fuites…) sont ainsi collectées, analysées<br />

et modélisées, pour concevoir un système<br />

de prédiction. Basé sur des méthodes<br />

©IMT Mines Albi<br />

Le bâtiment d’IMT Mines Albi<br />

statistiques et d’apprentissage automatique,<br />

sa fonction est double : classifier les<br />

opérations de maintenance et formuler<br />

des préconisations de travaux dans une<br />

double optique de qualité de service et de<br />

maîtrise des coûts.<br />

DES RÉSEAUX MIEUX MAÎTRISÉS<br />

ET GÉRÉS EN SITUATIONS<br />

EXTRÊMES GRÂCE AU TRAVAIL<br />

SUR LES DONNÉES<br />

Les événements extrêmes (sécheresse,<br />

inondations…) affectent la disponibilité<br />

de la ressource eau et impliquent un<br />

changement de paradigme de la part des<br />

opérateurs. Avec des réseaux devenus<br />

infrastructures critiques, ils doivent<br />

pouvoir arbitrer les priorités en disposant<br />

de la bonne information, au bon moment<br />

et en évaluant l’impact souhaité. Exploiter<br />

des données d’un réseau, c’est précisément<br />

maîtriser son fonctionnement en situations<br />

extrêmes et être en capacité de gérer<br />

finement l’allocation de ressources. Cette<br />

démarche se traduit par la création d’un<br />

double numérique du réseau et de scénarios<br />

de crise, permettant de simuler la mise<br />

en contrainte du réseau pour évaluer, en<br />

72 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023


OUTILS QUALITÉ<br />

amont, la solution de gestion de crise la<br />

plus adaptée et être prêt le jour J. Un apport<br />

important des méthodes d’IA portera<br />

l’évolution vers un jumeau numérique,<br />

lequel prescrirait les actions à mener<br />

directement pendant la crise. Pour ce<br />

faire, les méthodes d’IA doivent encore<br />

gagner en maturité, tout comme le niveau<br />

d’appropriation de ces technologies par<br />

les décideurs.<br />

UNE PLANIFICATION DES<br />

OPÉRATIONS INTERNES ASSISTÉE<br />

PAR L’IA<br />

Ouvertures et fermetures de compteurs,<br />

dépannages, recouvrement… Les<br />

opérations internes qui jalonnent la vie<br />

des réseaux et ouvrages de production<br />

d’eau potable sont nombreuses.<br />

L’optimisation de leur planification<br />

s’inscrit dans un objectif conjugué de<br />

robustesse, d’utilisation raisonnée des<br />

ressources, de qualité au travail et de<br />

qualité du service rendu. L’étude de cas<br />

sur les données réelles d’un réseau permet<br />

de simuler un processus de planification<br />

des interventions journalières qui prend<br />

en compte les aléas et les urgences en vue<br />

d’assurer le meilleur niveau de service. En<br />

s’appuyant sur des méthodes d’IA centrées<br />

sur le raisonnement, le système de<br />

planification automatise la prise en compte<br />

de nombreux paramètres (ressources et<br />

matériels, dimensionnement, priorisation<br />

et intégration des urgences, …). En<br />

cas d’aléa, il propose des alternatives<br />

organisationnelles. Cette approche permet<br />

de mettre en œuvre une démarche QSE<br />

efficiente et pérenne. Un prototype de<br />

planification assistée développé par le<br />

Centre Génie Industriel d’IMT Mines<br />

Albi et Veolia est en cours d’évaluation en<br />

confrontation avec le système traditionnel<br />

de planification pour en quantifier<br />

l’apport concret.<br />

QUALITÉ DES DONNÉES ET<br />

DIVERSITÉ DES COMPÉTENCES,<br />

DES CONDITIONS À L’EFFICIENCE<br />

DE L’IA<br />

Les méthodes d’IA se divisent en trois<br />

grandes familles applicatives. La première<br />

famille concerne les connaissances : elle<br />

vise à formaliser et structurer dans des<br />

modèles, les données collectées. Une<br />

étape cruciale, qui permet d’identifier, à<br />

partir d’un grand volume de données, les<br />

informations pertinentes et structurantes.<br />

La deuxième famille porte sur la<br />

construction de modèles mathématique<br />

ou logique, déclinés en algorithmes<br />

génériques de résolution systématique.<br />

Enfin, la troisième famille est relative aux<br />

méthodes d’apprentissage automatique<br />

très prometteuses grâce à l’évolution de<br />

la puissance de calcul apportée par de<br />

nouvelles architectures informatique.<br />

Dans le contexte de la gestion des réseaux<br />

d’eau qui génère de nombreuses variables à<br />

observer, la combinaison de ces différentes<br />

méthodes est décisive pour la pertinence<br />

métier des solutions dites « IA centrées ».<br />

Peu de centres de recherche maîtrisent<br />

l’ensemble de ces expertises de la théorie<br />

aux métiers, à l’instar du Centre Génie<br />

Industriel qui avec Veolia, travaille<br />

depuis 2020, dans le cadre du Laboratoire<br />

commun RE-S-EAU, à la mise en œuvre<br />

de solutions de pilotage intelligent des<br />

réseaux d’eau ●<br />

Xavier Lorca<br />

IMT Mines Albi et Veolia ont livré un premier<br />

bilan des travaux de leur laboratoire commun<br />

RE-S-EAU en juin dernier.<br />

©IMT Mines Albi<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023 I 73


OUTILS QUALITÉ<br />

FOCUS SANTÉ/ENVIRONNEMENT<br />

MANAGEMENT<br />

Hôpital des Quinze-Vingt :<br />

la responsable <strong>Qualité</strong><br />

du laboratoire témoigne<br />

Lisa Bossu, responsable <strong>Qualité</strong>, assure la mise en place et le suivi des systèmes de management de la qualité<br />

et d’amélioration continue et je suis responsable gestion documentaire au sein du laboratoire de l’hôpital<br />

des Quinze-Vingt. Elle participe activement à l’accréditation du système de management de la qualité du<br />

laboratoire.<br />

©DR<br />

Lisa Bossu, responsable <strong>Qualité</strong> du<br />

laboratoire de l’hôpital des Quinze-Vingt<br />

Lisa Bossu, responsable <strong>Qualité</strong> au<br />

sein du laboratoire de l’hôpital<br />

des Quinze-Vingt, déclare à propos<br />

des enjeux de la qualité et de<br />

la gestion des risques dans un établissement<br />

hospitalier : « Avoir et maitriser son image<br />

de marque, répondre aux demandes du<br />

marché afin de répondre aux demandes<br />

sociétales, fidéliser les patients et le professionnel<br />

médicaux et paramédicaux en<br />

répondant à leurs besoins, innover dans<br />

les recherches et les nouvelles techniques<br />

et Disposer d’un personnel compétent et<br />

impliquer dans les différents projets du<br />

CHNO ». Le système qualité du laboratoire<br />

s’articule autour de la mise en place d’un<br />

système d’amélioration continue. Toute<br />

action permet au laboratoire de satisfaire<br />

ses parties prenantes tout en respectant la<br />

règlementation et les normes spécifiques<br />

au laboratoire. Ainsi, en cas, d’avis négatif<br />

sur Google, concernant le laboratoire. Lisa<br />

Bossu réalise une fiche de réclamation.<br />

Elle ouvre une enquête pour déterminer la<br />

nature de la réclamation. Puis elle propose<br />

des actions à mettre en place afin que cette<br />

situation ne se reproduise pas.<br />

Actuellement, le laboratoire utilise trois<br />

logiciels informatiques. Le logiciel qualité,<br />

Sapanet d’In log Advanced Healthcare<br />

Software, permet de gérer la documentation<br />

du laboratoire, la gestion des consommables,<br />

les non-conformités et les fichiers<br />

de suivis des automates (pannes, rapport<br />

SAV, maintenances...). Le logiciel URT2<br />

de Biorad rend possible le suivi des passages<br />

des contrôles internes et externes<br />

de la qualité. Enfin, le logiciel VSTAFF de<br />

Viskali sert à la gestion des compétences du<br />

personnel du Laboratoire. Par ailleurs, Lisa<br />

Bossu remarque : « pour chaque logiciel, il<br />

est nécessaire d’avoir réalisé une formation<br />

pour savoir les utiliser. Nous réalisons un<br />

maintien des compétences pour les utilisateurs<br />

et une habilitation initiale pour les<br />

nouveaux arrivants. »<br />

En outre, chaque fournisseur d’automates<br />

transmet des contrôles internes au laboratoire.<br />

Sur chaque automate, des contrôles<br />

sont effectués en fonction d’une stratégie<br />

basé sur les risques (risque de contamination,<br />

changement de réactif, changement<br />

de lot…).<br />

De plus, pour chaque paramètre (Glucose,<br />

lipide, phosphore…), le laboratoire réalise<br />

des contrôles externes de qualité (EEQ).<br />

Les EEQ sont des contrôles qui permettent<br />

de vérifier actuellement les performances<br />

du laboratoire. Ils sont envoyés par une<br />

société nationale. Le laboratoire n’a pas<br />

la possibilité de connaitre à l’avance la<br />

valeur attendue du paramètre. Lisa Bossu<br />

cite un exemple : « Le laboratoire X reçoit<br />

une urine du patient 01459. Les renseignent<br />

cliniques sont favorable à une infection<br />

bactérienne. Le laboratoire doit identifier<br />

la bactérie responsable de l’infection urinaire<br />

et doit déterminer un antibiogramme<br />

adapté au patient. » En cas de résultats<br />

L’entrée de l’hôpital des 15-20<br />

74 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023


FOCUS SANTÉ/ENVIRONNEMENT<br />

OUTILS QUALITÉ<br />

© DR<br />

mal estimés, le laboratoire doit réaliser<br />

un plan d’action et des actions afin de<br />

maitriser la situation le plus rapidement<br />

possible.<br />

Par ailleurs, Lisa Bossu raconte le processus<br />

d’acquisition des outils : « Pour<br />

les automates, nous réalisons un tableur<br />

Excel, regroupant tous les produits disponibles<br />

sur le marché. Nous avons créé<br />

une cotation numérique de 0 à 5. Chaque<br />

produit est scrupuleusement détaillé afin<br />

de réaliser un choix le plus transparent et<br />

répondant à nos critères de sélection. Les<br />

critères sont principalement : répondre<br />

à leur besoin en termes d’activité, une<br />

marque Française ou de l’union européenne<br />

(CCE), la présence sur le marché<br />

public, l’émission faible de déchet et l’avis<br />

favorable des utilisateurs.<br />

Ces automates sont utilisés pour différentes<br />

applications. Par exemple, l’automate<br />

effectuant des examens de biochimie, le<br />

Cobas C30, réalise le dosage par absorption<br />

dans le Sang, le LCR, les Larmes<br />

des paramètres biochimique tel que la<br />

glycémie, les cholestérols, le calcium,<br />

l’urée… L’automate réalisant des examens<br />

d’immunologie, le Phadia 200, effectue<br />

le dosage d’anticorps dans le sérum et les<br />

larmes. Au total, le laboratoire dispose<br />

d’une vingtaine d’automates…<br />

Etant dans un hôpital d’ophtalmologie, le<br />

laboratoire doit adapter les analyses sur<br />

des matrices (atypique), notamment les<br />

larmes et « les matrices atypiques » sur<br />

des automates pour lequel les méthodes<br />

sont appliquées sur du sang, du sérum<br />

et de l’urine ». De plus, « La difficulté de<br />

travailler avec les larmes, c’est le volume<br />

récolté par œil. Nous travaillons avec les<br />

fournisseurs afin d’adapter le plus possible<br />

les automates et les tubes en fonction de la<br />

quantité moyenne de larmes qu’un patient<br />

pourrait nous donner. » note Lisa Bossu<br />

« Nous travaillons avec des hôpitaux du<br />

monde entier. Nous effectuons des analyses<br />

que personne en France ne réalise. C’est<br />

ce qui fait la renommée de cet hôpital. »<br />

Par ailleurs, le laboratoire a dû s’adapter<br />

en fonction de chaque vague de Covid<br />

depuis 2020. Il teste en priorité les professionnels<br />

de l’hôpital ainsi que les patients<br />

en cas de doute sur leur état de santé. De<br />

plus, l’hôpital des 15-20 a ouvert des lits<br />

spéciaux pour les patients venant d’hôpitaux<br />

autres que le CHNO des 15-20<br />

sortant du coma et qui doivent avoir un<br />

suivi avant leur retour là la maison.<br />

Enfin, cette année, Lisa Bossu a intégré<br />

le conseil d’administration de France<br />

<strong>Qualité</strong> en tant que Référente Nationale<br />

Maîtrise des risques. Elle déclare à propos<br />

de son activité dans l’association : « J’ai<br />

participé à la définition stratégique des<br />

actions à mener pour l’année 2022 et ainsi<br />

déterminer son mode d’organisation. J’ai<br />

également participé à la définition du budget<br />

alloué pour l’année 2022. Je contribue<br />

aussi à apporter une expertise par mon<br />

expérience dans la qualité. De plus, je<br />

participe aux réflexions sur le management<br />

de la qualité par une connaissance<br />

et une maitrise des risques. » ●<br />

Valérie Brenugat<br />

La statue du roi Saint-Louis<br />

L’histoire de<br />

l’Hôpital des<br />

Quinze-Vingt<br />

Fondée par le roi Saint Louis, vers<br />

1260, l’Hôpital des Quinze-Vingt<br />

est alors « la maison des pauvres<br />

aveugles de Paris ». Le nom<br />

de Quinze-Vingt provient de la<br />

numération vicésimale (manière<br />

de compter par vingtaine) utilisée<br />

à l’époque. Lorsqu’elle fut fondée<br />

au XIII e siècle, la Maison des<br />

aveugles de Paris ne le fut pas<br />

comme un hôpital (Hôtel Dieu),<br />

mais comme un lieu de vie où<br />

les aveugles pouvaient vivre en<br />

famille, élever leurs enfants et<br />

pratiquer leur métier. Ce n’est<br />

qu’à la fin du 19 e siècle que<br />

le docteur Fieuzal y crée une<br />

clinique ophtalmologique gratuite<br />

avec l’aide du Général Gambetta.<br />

Elle avait pour vocation de<br />

soigner les yeux des malvoyants.<br />

©DR<br />

QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023 I 75


AGENDA<br />

SALON<br />

FÉVRIER<br />

Du 7 au 8<br />

Paris Space Week<br />

La 10 e édition de Paris Space Week est à la<br />

fois des rencontres d’affaires internationales<br />

et un salon de l’industrie de l’Espace.<br />

Paris Est Montreuil<br />

www.paris-space-week.com<br />

MARS<br />

Du 7 au 10<br />

Global Industrie<br />

La 5 e édition de Global Industrie est le rassemblement<br />

des 4 grands salons industriel<br />

historiques : Midest (sous-traitance industrielle),<br />

Smart Industries (industrie connectée, collaborative<br />

et efficiente), Industrie (technologies<br />

et équipements de production) et Tolexpo<br />

(solutions et équipements pour la tôlerie).<br />

Eurexpo Lyon<br />

https://global-industrie.com<br />

Le 17<br />

ASD Alliance : positionnez-vous<br />

sur les marchés de demain !<br />

Le pôle Astech Paris Région de la région Île<br />

de France, le cluster Altytud de la région des<br />

Hauts-de-France et le cluster aériades de la<br />

région Grand Est proposent un événement<br />

de rencontres d’affaires individuels avec les<br />

décideurs Achat et Innovation des grandes<br />

industries aérospatiales civile et militaire.<br />

Des conférences sur les grands enjeux de ses<br />

secteurs d’activités seront partagées par les<br />

acteurs majeurs et compléteront cette journée.<br />

New Cap Event Center, Paris<br />

www.pole-astech.org<br />

Du 21 au 23<br />

Documation, Solutions RH et<br />

E-Learning-expo<br />

La 27e édition du salon du management de<br />

l’information et des processus documentaires<br />

se tiendra en parallèle du salon des outils et<br />

services dédiés aux dirigeants d’entreprises,<br />

aux responsables des ressources humaines,<br />

de la formation et des systèmes d’information,<br />

Solutions RH. le salon de la formation<br />

et du digital learning, E-Learning-expo, se<br />

déroulera en même temps.<br />

Paris Porte de Versailles<br />

www.documation.fr, www.solutionsressources-humaines.com,<br />

www.elearning-expo.com<br />

Du 21 au 23<br />

BePOSITIVE<br />

À l’heure du défi climatique et de la crise<br />

énergétique, le salon national de la transition<br />

énergétique rassemblera les acteurs<br />

des filières bâtiment durable et énergies<br />

renouvelables autour de 4 secteurs d’exposition<br />

: nouveaux systèmes énergétiques, bois<br />

énergie - Flam’expo, énergie dans le bâtiment<br />

et solutions constructives.<br />

Eurexpo Lyon<br />

www.bepositive-events.com<br />

AVRIL<br />

Du 19 au 20<br />

Systèmes Objets Connectés<br />

Ce salon S.O.C dédié aux acteurs des systèmes<br />

et objets connectés et à leurs clients<br />

est le lieu naturel de rencontres, le carrefour<br />

de ces métiers, la solution aux besoins des<br />

porteurs de projets : télécoms, électronique,<br />

systèmes embarqués, M2M, capteurs, ingénierie<br />

de la donnée, énergétique, analyse,<br />

IA et valorisation, plates-formes, la<br />

cybersécurité et la sécurité physique des<br />

systèmes et objets connectés.<br />

Paris Expo - Porte de Versailles<br />

www.salon-systemes-objets-connectes.com<br />

ÉVÈNEMENT<br />

FÉVRIER<br />

Le 10<br />

Trophée Leader <strong>Qualité</strong> 2023<br />

Ce trophée Leader <strong>Qualité</strong> France (LQF) est<br />

attribué par France <strong>Qualité</strong> à la personnalité<br />

<strong>Qualité</strong> de l’année. La cérémonie se déroulera<br />

de 12h30 à 13h.<br />

Hôtel Ibis Paris 17 Clichy-Batignolles<br />

www.qualiteperformance.org<br />

FORMATION<br />

FÉVRIER<br />

Le 10<br />

Les fondamentaux<br />

de la qualité et de l’ISO 9001<br />

Objectifs :<br />

- Comprendre les enjeux d’une démarche<br />

qualité, et de l’amélioration continue.<br />

- Identifier les responsabilités de chaque<br />

fonction de l’entreprise.<br />

Profils : toute personne désirant comprendre<br />

les enjeux et principes d’une démarche qualité.<br />

Futur auditeur interne et externe. Futur audité.<br />

Paris<br />

www.cegos.fr<br />

MARS<br />

Du 16 au 17<br />

Approfondir sa connaissance des<br />

référentiels qualité<br />

Objectifs :<br />

- comprendre les demandes réelles des différents<br />

référentiels qualité.<br />

- identifier les différences, similitudes et interdépendances<br />

entre référentiels.<br />

Profils : membres des services qualité, développement,<br />

production, maintenance et logistique.<br />

Boulogne-Billancourt<br />

www.ifis.fr<br />

Le 23<br />

Intégrité des données dans les<br />

documents <strong>Qualité</strong><br />

Objectifs :<br />

- Définir une donnée brute dans un document<br />

qualité<br />

- Définir l’intégrité d’une donnée brute<br />

- Moyens mis en œuvre pour garantir cette<br />

intégrité<br />

Public concerné : toute personne intervenant<br />

dans la fabrication de médicaments, produits<br />

pharmaceutiques, dispositifs médicaux, en<br />

R&D, production, contrôle ou fonctions supports<br />

A distance<br />

https://cpe-formation.fr<br />

MAI<br />

Du 31 au 2<br />

Formation Pratique d’Auditeur<br />

Interne : Niveau 1<br />

Objectifs :<br />

-acquérir les techniques et les méthodes opérationnelles<br />

pour conduire des audits internes<br />

et externes de manière efficace.<br />

-élaborer en formation ses supports de questionnements.<br />

-réaliser la synthèse des audits internes et<br />

externes.<br />

-participer à l’amélioration continue de sa<br />

structure.<br />

Profil concerné :<br />

Cette formation <strong>Qualité</strong> s’adresse aux collaborateurs<br />

devant réaliser ou participer à des<br />

audits internes, futurs auditeurs/audités.<br />

Paris<br />

www.demos.fr<br />

Retrouvez toutes les dates<br />

de manifestations sur :<br />

www.qualityandco.com/agendas<br />

76 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023


Sous le haut patronage de<br />

Monsieur Emmanuel MACRON, Président de la République<br />

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QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023 I 77


INDEX<br />

Au sommaire du prochain numéro :<br />

DOSSIER<br />

• BPM, GED, dématérialisation, IA, applications,<br />

plateforme…<br />

EXCELLENCE, DÉMARCHE, MANAGEMENT<br />

• La RSE 2.0 : un nouveau modèle responsable à<br />

l’européenne<br />

• De la QVT à la QVCT : quels rôles pour le manager ?<br />

FORMATION, CONSEIL, CERTIFICATION<br />

• L’IA de confiance : un cadre pour une offre<br />

européenne d’IA éthique, fiable et certifiée<br />

• Industries : relocalisation, décarbonation,<br />

digitalisation<br />

PRÉVENTION DES RISQUES, ENVIRONNEMENT<br />

• La prévention, facteur de performance ?<br />

• Risque écologique : quelles solutions ?<br />

CONTRÔLE QUALITÉ INDUSTRIEL<br />

• Comment automatiser son contrôle qualité grâce à<br />

l’IA ?<br />

• Des solutions pour accélérer efficacement sa<br />

stratégie RSE<br />

Index des associations, organismes et sociétés cités :<br />

1792 AVOCATS ...............................................63, 67<br />

AB CERTIFICATION ...............45, 4 e de couverture<br />

AFNOR CERTIFICATION......................................45<br />

AFQP.....................................................................10<br />

AIR FRANCE...................................................38, 58<br />

APIXIT...................................................................30<br />

BLUEKANGO........................................................28<br />

BUREAU VERITAS CERTIFICATION FRANCE ...45<br />

CH DUNKERQUE..................................................66<br />

CSF NSE ...............................................................16<br />

CREDIT AGRICOLE IMMOBILIER.......................12<br />

DIGILENCE...........................................................70<br />

DOCUMATION ........................................................6<br />

ECO CO2................................................................60<br />

FM GLOBAL..........................................................22<br />

FRÉA.....................................................................29<br />

GESIP....................................................................14<br />

GLOBAL INDUSTRIE ...........................................77<br />

HOPITAL 1520......................................................74<br />

IMT MINES ALBI............................................32, 72<br />

LRQA FRANCE .....................................................45<br />

MAINTENANCE & CO ..........................................67<br />

MAP SPACE COATINGS.......................................41<br />

MEDEF..................................................................25<br />

MESURES & TESTS.............................................63<br />

PARIS SPACE WEEK ...........................................44<br />

POSITHOT.............................................................34<br />

PREVENTICA..........................................................4<br />

QUALIOS.......................................2 e de couverture<br />

QUALITY & CO......................................................59<br />

SEPEM..........................................3 e de couverture<br />

SGS FRANCE........................................................45<br />

SOC .......................................................................37<br />

VEOLIA..................................................................72<br />

Retrouvez nos anciens numéros sur :<br />

www.qualite-references.com<br />

78 I QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023


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industriel<br />

des régions<br />

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DOUAI<br />

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SEPEM I CENTRE-OUEST<br />

ANGERS<br />

d u 1 0 a u 1 2 o c t o b r e<br />

2 0 2 3<br />

SEPEM I SUD-EST<br />

MARTIGUES<br />

d u 6 a u 8 j u i n<br />

2 0 2 3<br />

ITINS <br />

• SEPEM I NORD-OUEST à ROUEN du 23 au 25 janvier 2024<br />

• SEPEM I CENTRE-EST à GRENOBLE en 2024<br />

• SEPEM I EST à COLMAR du 4 au 6 juin 2024<br />

• SEPEM I SUD-OUEST à TOULOUSE du 24 au 26 septembre 2024<br />

RENSEIGNEMENTS :<br />

contact.sepem@gl-events.com I 05 53 36 78 78<br />

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RÉFÉRENCES • N°<strong>94</strong>-95 • Septembre 2022 - Février 2023 I 79


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