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Ecole des Hautes Etudes Commerciales

HEC Alger

LA POLITIQUE DE LA FORCE DE VENTE

CHAPITRE DESIGNATION PAGE

CHAPITRE I : Structure de la force de vente 2

CHAPITRE II : Typologie de la force de vente 5

CHAPITRE III : Les réseaux de vente 11

CHAPITRE IV : Les secteurs de vente 15

CHAPITRE V : Le recrutement de la force de vente 20

CHAPITRE VI : La rémunération de la force de vente 26

CHAPITRE VII : La formation de la force de vente 34

CHAPITRE VIII : Les objectifs de la force de vente 40

CHAPITRE IX : Animation et stimulation de la force de vente 45

CHAPITRE X : La gestion du temps 48

CHAPITRE XI : Contrôle et diagnostic de la force de vente 51

CHAPITRE I : STRUCTURE DE LA FORCE DE VENTE

INTRODUCTION

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Structurer la force de vente en adéquation avec la clientèle, le marché, le produit, est un

préalable indispensable à la réalisation des objectifs et la mise en œuvre de la politique

commerciale de l’entreprise. Pour cela, on doit définir les mission et la place dans la

hiérarchie de :

o

o

o

des vendeurs,

du chef des ventes,

et éventuellement du directeur commercial, du directeur des ventes, etc.

afin d’adopter pour la force de vente la structure la plus efficace possible.

DEFINITIONS

Les vendeurs assurent la distribution des produits de la société qu’ils représentent auprès

de la clientèle dont ils sont responsables, sur un secteur déterminé. Ils sont chargés de

visiter les clients afin de présenter et de vendre les produits de la société, d’organiser des

actions de promotion et plus généralement de véhiculer l’image de l’entreprise à

l’extérieur. Ils doivent également se maintenir en état « de veille commerciale » pour

déceler les besoins nouveaux, trouver des client grâce à la prospection, et d’une manière

générale être à l’écoute du marché et de l’environnement commercial.

Le chef des ventes encadre, anime, contrôle et forme une équipe de commerciaux. Il

assure parfois des mission de vente auprès de certains clients (gros clients, centrales

régionales). Il analyse les rapports d’activité de son équipe et fournit régulièrement à sa

hiérarchie des informations sur le marché. Il est responsable de la réalisation des objectifs

de vente sur les secteurs qu’il attribue aux vendeurs. Il anime et stimule l’équipe pour

maintenir la performance commerciale à un niveau optimal.

La structure peut être matérialisée par un organigramme. Par exemple :

Directeur Commercial

Chef des ventes région Nord

Chef des ventes région Sud

V1 V2 V3 V4 V5

V1 V2 V3 V4 V5

vendeurs

vendeurs

Remarque : selon sa taille et ses besoins, l’entreprise peut créer des niveaux hiérarchiques

plus ou moins nombreux.

ORGANISATION :

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A. Organisation géographique

C’est la structure la plus « naturelle », celle qui vient le plus facilement à l’esprit. Elle est

basée sur le principe : un vendeur = un secteur.

Sur son secteur, le vendeur représente auprès de l’ensemble de la clientèle la totalité des

produits de l’entreprise.

Avantage principal : les clients ont un interlocuteur unique.

Inconvénient : si les produits et/ou la clientèle se diversifient au fil des années, il n’est

pas simple pour un même vendeur de posséder l’ensemble des compétences requises.

Il est alors nécessaire de faire évoluer la structure vers une organisation par produit ou

par clients.

B. Organisation par produits

On spécialise les vendeurs par famille de produits

Avantage : compétence accrue, meilleure connaissance des produits et de la

clientèle. Cela est particulièrement important lorsque les produits sont techniques,

complexes et que la compétence du vendeurs fait la différence.

Inconvénient : la spécialisation implique un effort de formation. De plus le

vendeur se trouve en difficulté s’il est spécialisé sur des produits qui ne se vendent pas

bien. Il ne peut compenser sur d’autres produits. Plusieurs vendeurs peuvent intervenir

sur un même secteur, ce qui est potentiellement source de confusion et même de

conflits.

C. Organisation par type de clients

Au sein d’une entreprise, la clientèle peut être segmentée en plusieurs catégories (particuliers,

professionnels, collectivités locales, etc.). Chaque segment mobilise des compétences

particulières. On va alors spécialiser les vendeurs par type de clients.

Les avantages et inconvénients sont similaires à ceux de l’organisation par produits.

CARACTERISTIQUES :

Aucune structure n’est parfaite. Aussi une bonne structure est elle-même celle qui sait

évoluer en fonction du développement des produits de l’entreprise et de son portefeuille

clients.

Le plus souvent, au sein de la même force de vente coexistent plusieurs structures. Par

exemple, sur une région, on adopte une organisation géographique, et sur une autre on

spécialise les vendeurs par clients, compte tenu de la diversité et de la densité de la

clientèle.

Cas particulier des vendeurs « Grands Comptes » : ils ne traitent que les clients qui

réalisent avec l’entreprise les chiffres d’affaires les plus importants. En raison de l’enjeu

stratégique que représentent ces clients, cette mission incombe souvent au chef des ventes.

Application Cas société Lejeune

La société Lejeune, qui occupe une position de leader sur le marché international de

l’appareillage électrique a lancé depuis 1995 une nouvelle gamme d’appareillages

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électriques : le Diplomat. La société possède plus de 20 filiales à l’étranger. La production

journalière est passée de 1 000 000 d’unités en 1987 à 5 000 000 d’unité en 1997 et le chiffre

d’affaires de 1 032 millions de francs à 4 936 millions de francs. Les différents segments de

marché sont passés de 1 à 4, ce qui a multiplié le nombre de lignes par gamme. Les segments

sont les suivants :

1. logement : appareillage pour habitations collectives ou individuelles;

2. sécurité : systèmes destinés à la sécurité des personnes et des biens;

3. industrie : installations et équipements industriels ;

4. grands public : produits présentés en grande surfaces et rayons spécialisés.

En 1998, l’évolution de la société a conduit les responsables à réorganiser la force de vente.

Les annexes 1 et 2 schématisent la structure avant et après 1998

Appréciez l’organisation actuelle de la force de vente en indiquant les raisons qui ont pu

amener la société à réorganiser le réseau en 1998 et les avantages qu’apporte cette

organisation.

CHAPITRE II : TYPOLOGIE DE LA FORCE DE VENTE

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PRINCIPES

L’entreprise doit déterminer le type de force de vente dont elle souhaite se doter. Deux

typologies sont couramment utilisées

La typologie selon le type d’activité distingue, en fonction des missions attribuées

aux commerciaux :

la force de vente interne constituée de commerciaux qui travaillent dans l’enceinte de

l’entreprise, de façon sédentaire. Cela implique que l’entrepris initie une politique

commerciale qui attire les clients vers les points de vente ;

la force de vente externe constituée par les vendeurs qui se rendent chez les clients,

les prospects et prennent souvent l’initiative du contact (prise de rendez-vous,

organisation des tournées, négociation).

La typologie selon le lien juridique retient comme critère le lien juridique qui

s’établit entre l’entreprise et ses vendeurs. On distingue :

la force de vente propre constituée de commerciaux qui travaillent exclusivement

pour le compte de l’entreprise, pouvant avoir différents statuts, salariés de droit

commun ou VRP exclusifs ;

la force de vente déléguée constituée de vendeurs qui travaillent également pour

d’autres entreprises et donc exercent la représentation de l’entreprise de manière

partielle et complètement autonome ; il s’agit de VRP multicartes, de l’agent

commercial.

Comparaison des différents statuts :

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FORCE DE VENTE SALARIEE INDEPENDANTE

Nature du contrat avec

l’entreprise

Contrat de travail : lien de subordination

juridique du vendeur envers l’entreprise

Contrat de mandat

Différents Statuts

Non statutaire

: salarié de

droit commun

Statutaire : VRP

VRP exclusif

VRP

multicarte

Agent commercial

Personne

physique

Personne

morale

Apport d’un portefeuille client.

Avantages

Pour

l’entreprise

Contrôle de

l’activité des

vendeurs.

Vendeur rapidement

opérationnel

Promotion de

tous les

produits de

l’entreprise

Meilleure

couverture de

clientèle, coût

limité

Apport d’un savoir-faire,

d’une clientèle, de la

connaissance d’un marché.

Coût fonction des résultats

Pour la

FDV

Sécurité.

Direction

dans le travail

Autonomie

dans

l’organisation

du travail

Possibilité de

choisir ses

cartes

Grande autonomie dans

l’action, valorisation du

professionnalisme

Inconvénients

Pour

l’entreprise

Coût de

l’organisation

et du

management

de la force de

vente

Commission

élevée si

chiffre

d’affaires

important

Privilégie le

client plutôt

que

l’entreprise

ainsi que les

carte les plus

rentables

Peu de contrôle sur les ventes.

Coût élevé en cas de CA

important

Pour la

FDV

Peu

d’autonomie

dans le travail

Tributaire

d’une seule

entreprise

Risque en cas

de mévente car

rémunération à

la commission

Risque élevé : pas de revenu

minimum assuré. Charges à

couvrir, donc seuil de

rentabilité : en dessous d’un

CA minimum l’agence ne peut

survivre.

TYPE DE FORCE DE

VENTE

PROPRE

DELEGUEE

CHOIX DE LA FORCE DE VENTE

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Force de vente propre vs force de vente déléguée

Pour choisir la force de vente adaptée à son activité, l’entreprise doit combiner les critères

financier, commercial et humain.

1. critère financier

Coût de la force de vente

Une force de vente propre implique la prise en charge de nombreux coûts fixes : partie fixe de

la rémunération des vendeurs, coût de l’encadrement, de l’animation, de la stimulation,

financement de véhicules, remboursement de frais… en contrepartie, les coûts variables (les

commission) sont moins élevées que pour une force de vente déléguée.

Retour sur investissement

Pour déterminer le type de force de vente dont elle doit se doter, l’entreprise intègre la

dimension du temps. Visent-elle une rentabilité :

à court terme ? il est préférable de recourir à une force de vente déléguée, tournée vers

la clientèle et immédiatement opérationnelle ;

à long terme ? l’entreprise a davantage de latitude, et peut songer à organiser sa force

de vente propre. En cas de succès, la rentabilité peut être supérieure, mais cette

solution nécessite des investissements

2. critère commercial

Connaissance du marché

Le recours à une force de vente facilite la maîtrise des paramètres du marché :

de l’offre : qui sont les concurrents actuels ou potentiels ?

de la demande : qui sont les clients ? (particuliers, grandes ou petites entreprises,

administration, collectivités locales, comités d’entreprise, centrales d’achats…) ;

de la distribution : quels sont les circuits existants ou à mettre en place ?

Répartition géographique de la clientèle

Si la clientèle est très dispersée géographiquement, son exploitation nécessite une force de

vente nombreuse. La solution est souvent de recourir à des VRP multicartes, qui peuvent

assurer une bonne couverture géographique. En effet ils détiennent plusieurs cartes et peuvent

distribuer les produits en réalisant un chiffre d’affaires trop faible pour rémunérer

correctement un vendeur exclusif.

Politique commerciale

Une force de vente propre est un bon relais de la politique de l’entreprise auprès des

clients.

Une force de vente déléguée, plus autonome dans son action, peut privilégier les

intérêts de ses clients au détriment de ceux de l’entreprise.

3. critère humain

Volonté et capacité d’investissement dans une équipe

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Si l’entreprise est disposée à former du personnel qui intègre la culture de l’entreprise, qu’elle

a la capacité de le diriger, de l’encadrer, de l’animer, il est préférable de recourir aux services

d’une force de vente propre.

Nature des missions confiées à la force de vente

Une force de vente propre est souvent le vecteur privilégié pour fidéliser les clients, créer un

véritable partenariat. Cela exige un travail sur le long terme qui passe par le renforcement de

l’image de marque de l’entreprise, la qualité des produits, des services etc. une force de vente

propre semble mieux adaptée pour privilégier la relation client / entreprise.

Orientation de l’activité

La possibilité d’orienter l’activité des vendeurs vers la réalisation d’objectifs précis

(quantitatifs et surtout qualitatifs) est un argument important pour choisir une force de vente

propre.

Avantages et inconvénients

Force de

vente

propre

Force de

vente

déléguée

Avantages

Orientation de l’activité vers les

objectifs de l’entreprise

Contrôle de l’activité des

vendeurs

Meilleures intégration,

développement de l’esprit

d’équipe, de la culture

d’entreprise

Payée à la commission, ne coûte

que s’il y a des ventes

Vendeurs autonomes,

indépendants, disposant d’un

portefeuille de clients, rapidement

opérationnelles

Inconvénients

Nécessite encadrement, direction,

animation, suivi, formation…

Prise en charge intégrale des frais de

la force de vente, même si le CA est

très faible

Gestion d’un personnel salarié

Coûte cher s’il y a développement

important du CA (car le taux de

commission est élevé compte tenu du

risque assumé).

Peu de contrôle sur l’activité des

vendeurs. L’intérêt du client ou du

vendeur peut passer avant celui de

l’entreprise. Le multicarte privilégie

les cartes les plus rentables

Remarque :

Les deux modes d’organisation peuvent se trouver au sein d’une même force de vente. Une

entreprise peut disposer d’une force de vente propre sur certaines régions, si la densité de la

clientèle le justifie, et d’une force de vente déléguée sur d’autres. Certains produits peuvent

être distribués par des vendeurs exclusifs, d’autres par des multicartes.

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Le statut du VRP

Tout vendeur remplissant les 4 conditions ci-dessous, peut bénéficier du statut de

VRP. Il est alors salarié de l'entreprise.

1. travaillent pour le compte d'un ou plusieurs

employeurs;

2. exercent d'une façon exclusive et constante leur

profession de représentant

3. ne font effectivement aucune opération

commerciale pour leur compte personnel

4. sont liés à leurs employeurs par des engagements

déterminant la nature des prestations de services, ou

des marchandises offertes à la vente ou à l'achat, la

région dans laquelle ils doivent exercer leur activité

ou les catégories de clients qu'ils sont chargés de

visiter, le taux des rémunérations

L'absence de clause interdisant, soit l'exercice d'une

autre profession, soit l'accomplissement d'opérations

commerciales personnelles ne peut faire obstacle à

l'application des dispositions ci-dessus

Exclusifs ou multicartes.

Intégralité de l'activité du représentant

pour le compte de l'entreprise.

Le vendeur ne peut conclure de contrat

en son nom ou créer sa propre entreprise

Le contrat de travail indique avec

précision :

le secteur attribué au VRP

les produits à commercialiser

la clientèle à visiter

la rémunération proposée

Même si les clauses ci-dessus ne

figurent pas expressément dans le

contrat, elles s'imposent au vendeur.

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Application Cas Jaspers

L’entreprise Jaspers implantée à Biarritz commercialise des produits destinés aux surfeurs et

aux véliplanchistes : planches, combinaisons, vêtements, etc. Sa clientèle est constituée de

deux cibles :

les magasins spécialisés, essentiellement concentrés sur les régions de pratique

sportive ;

les grandes surfaces spécialisées, réparties sur tout le territoire français.

La force de vente est actuellement constituée de 4 VRP exclusifs qui se consacrent au sudouest

de la France.

La société est leader sur sa région et souhaite développer son implantation nationale.

L’objectif est, dans un premier temps, la région parisienne, (fort potentiel) et le littoral

méditerranéen (pratique saisonnière).

Vous êtes l’adjoint de Mme Mime, chef des ventes, qui souhaite disposer des services d’un

nouveau vendeur pour chacune de ces régions. Vous trouverez en annexe des données

chiffrées sur le coût de la force de vente

Coût d’un VRP exclusif

Fixe : 6500 FF brut,

commission : 5% du CA HT,

Annexe

Charges sociales : 50% du salaire brut,

frais (véhicule, repas etc.) 4000 FF/mois

Coût d’un agent commercial - commission : 25% du CA HT

Potentiel de vente estimé –

région parisienne : 2 à 5 millions de FF dans un premier temps

méditerranée : 900 000 FF essentiellement en juillet et Août

1. Calculer le CA à partir duquel il est plus intéressant pour l’entreprise d’embaucher un

VRP exclusif.

2. Proposer à Mme Mime un statut pour les deux nouveaux vendeurs en tenant compte des

critères commerciaux et financiers

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CHAPITRE III : LES RESEAUX DE VENTE

PRINCIPES

Les circuits de distributions sont les différents canaux (chemins) empruntés par les

produits lors de leur acheminement chez les clients. On distingue les circuits longs,

courts et directs. Sur ces circuits, les personnes (physiques ou morales) qui assurent

l’acheminement des produits depuis l’entreprise jusque chez le consommateur final

constituent le réseau de vente.

Pour être réellement performant, un réseau de vente doit être organisé de façon

rationnelle, ce qui implique une bonne connaissance des différents modes de

distribution et une adaptation à l’évolution du marché et de l’entreprise. L’audit du

réseau est un outil privilégié du maintien de l’entreprise en phase avec son

environnement.

Un réseau de vente doit toucher le maximum de clients au moindre coût.

A. Les différents circuits

En fonction du nombre d'intermédiaires, on parle de circuits longs, courts ou directs (ou

ultracourts).

Environnement institutionnel -

technologique - culturel

Producteurs

Prescripteurs

Distributeurs

Acheteur

Cosommat.

Environnement démographique -

économique - social

1. les circuits longs

Plusieurs intermédiaires interviennent. Dans sa forme classique, ce type de circuit comporte

quatre étapes :

Producteurs

Grossiste

Détaillant

Consommateur

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2. les circuits courts

Dans ce type d'organisation commerciale, le distributeur s'approvisionne directement chez le

producteur.

Producteurs

Détaillant

Consommateur

Les relations entre producteur et détaillant font parfois l'objet d'un contrat. On parle alors de

circuit contractuel. Dans ce type de circuit, producteur et détaillants signent un contrat de

distribution qui réserve la commercialisation des produits à des distributeurs agréés. Les deux

formes de contrat sont la concession et la franchise.

La concession

Elle peut être exclusive ou libre.

La concession exclusive : le contrat de concession commerciale est celui par lequel le

titulaire d'une marque (le concédant) s'engage sur un territoire donné, à ne vendre qu'à

son concessionnaire qui s'oblige en contrepartie à distribuer les biens concédés et

uniquement ces biens en respectant la politique commerciale définie par son

partenaire.

La concession libre : le détaillant s'engage à vendre les produits du fournisseur mais

sans être tenu de lui réserver l'exclusivité de ses achats. De même le concédant

s'oblige à approvisionner le détaillant mais sans clause d'exclusivité. Il lui est donc

possible de désigner un autre distributeur dans la région.

La franchise

Par le contrat de franchise, le franchiseur met à la disposition du franchisé un savoir-faire, un

mode de commercialisation spécifique dont l'efficacité est reconnue. En contrepartie, le

franchisé s'acquitte d'un droit d'entrée et d'une redevance périodique. Il s'engage par ailleurs à

distribuer les produits conformément aux prescriptions du franchiseur.

3. les circuits ultracourts

Ce type de circuit est caractérisé par l'absence de tout intermédiaire indépendant entre

producteur et consommateur. L'entreprise assure elle-même la distribution de ses produits.

Producteurs

Consommateur

B. Le choix du réseau

Choisir un réseau de distribution revient à réaliser un compromis entre coût et efficacité :

Un réseau direct (l'entreprise est propriétaire du réseau) est coûteux, mais

constitue un outil efficace d'application de la politique commerciale. En effet

l'entreprise contrôle directement sa distribution.

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C. Les autres intermédiaires

Les autres intermédiaires, courtiers, commissionnaires, mandataires, agents

commerciaux, peuvent intervenir également dans la distribution des produits.

Application

Claude Cristin, jeune créateur d'entreprise, souhaite distribuer un produit nouveau qu'il a

entièrement conçu et qu'il fabrique lui-même de façon artisanale : un papier destiné aux

artistes peintres. Ce papier, très résistant possède des qualités d'absorption de l'eau qui le

destine à l'aquarelle, tout en étant deux fois plu fin que les papiers existants. Il est donc

possible de l'utiliser également pour l'huile et même pour le dessin (crayon, fusain). Le

produit se présente sous deux formes différentes :

En pochettes de 10 feuilles 21x29.7; le pris de vente envisagé est de 60 F la

pochette;

En rouleaux de 1m de large et 5 m de long, afin de répondre à des demandes

plus spécifiques, et de pouvoir obtenir une grande diversité de formats. Le prix

envisagé est de 450F.

Claude Cristin s'interroge sur la meilleure façon de distribuer ses produits.

1. déterminer les cibles de clientèle auxquelles peuvent s'adresser ces produits.

2. pour chaque produit, indiquer de quelle façon Claude Cristin doit organiser sa

distribution (circuit et réseau).

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Agissement Intermédiaires Rôle Commentaires

En leur nom

propre

Commissionnaires

Personne physique ou

morale ayant le statut

de commerçant qui

traite pour le compte

d’un tiers (le

commettant) et est

rémunéré par une

commission. On trouve

également des

commissionnaires dans

le transport : opération

de groupage,

d’affrètement…

Un commissionnaire

peut intervenir aussi

bien à la vente

(exemple : son

commettant est un

producteur qui souhaite

exporter) qu’à l’achat

(exemple : son

commettant est une

centrale d’achat qui

approvisionne ensuite

les hypermarchés)

Au nom de

l’entreprise

Mandataires

: détient un

contrat de

mandat par

lequel une

entreprise lui

donne le

pouvoir d’agir

en son nom

Commerçant :

courtier

Non

commerçant :

agent

commercial

Met en rapport

différents acteurs de la

chaîne économique qui,

sans lui, auraient des

difficultés à se

rencontrer. Le rôle du

courtier est donc de

fluidifier, de dynamiser

un marché en facilitant

les transactions.

Mandataire d’un ou

plusieurs producteurs

industriels ou

commerçants qui, à

titre de profession

habituelle

indépendante, sans être

lié par un contrat de

louage de services,

négocie et

éventuellement conclut

des achats, des ventes,

des locations ou des

prestations de services

au nom et pour le

compte de producteurs,

d’industriels ou de

commerçants

Un courtier en

marchandises peut

mettre en rapport des

acheteurs et des

vendeurs, des

importateurs et des

exportateurs. Un

courtier spécialisé en

fret facilitera la

rencontre d’expéditeurs

et de transporteurs.

Un agent commercial

agit pour le compte

d’une entreprise dont il

vent les produits

(exemple : agent

d’assurance)

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CHAPITRE IV : LES SECTEURS DE VENTE

Eléments clés

On qualifie de secteur commercial le territoire octroyé à un vendeur par son

entreprise pour commercialiser ses produits. Ce secteur doit être clairement défini

géographiquement en termes de potentiel de vente, de type et nombre de clients à

visiter, de produits à commercialiser.

La région de vente représente le territoire de vente sur lequel opèrent plusieurs

vendeurs sous la tutelle d'un responsable (chef des ventes, directeur régional, chef de

district…). Une région regroupe donc plusieurs secteurs. Dans chaque région la direction

commerciale met en place une structure avec un responsable chargé de gérer les secteurs.

Un secteur pour être opérationnel doit présenter certaines caractéristiques :

attribution à un seul vendeur, car celui-ci ne peut se sentir responsable que

dans la mesure où il est seul à y opérer;

modifications rares, car elle se heurtera à l'hostilité des vendeurs, surtout si

ceux-ci sont rémunérés principalement à la commission. Les clients s'opposent parfois

aussi à ces changements (visite par le même commercial);

potentiels de chiffres d'affaires à peu près égaux de façon à éviter les

injustices ou des conditions de rémunérations différentes entre vendeurs. Les secteurs

doivent permettre la visite régulière de la clientèle;

ni trop grands, ce qui conduirait le vendeur à écrémer le marché en négligeant

les petits clients et à parcourir trop de kilomètres;

ni trop petit, ce qui conduirait le commercial à rechercher de trop petits clients

et générerait des frais de vente élevés sans lui procurer un gain rémunérateur.

Dès lors, en matière de gestion de secteur, deux questions fondamentales se posent

pour les responsables :

Combien de vendeurs faut-il recruter pour assurer une couverture optimale du

territoire de vente ?

Selon quels critères découper le territoire en secteurs de vente ?

A. Détermination du nombre de vendeurs nécessaires (NVN)

Le choix du nombre de vendeurs revient à trouver l'équilibre entre :

Trop de vendeurs : la rentabilité de l'action des vendeurs peut alors être

remise en cause ; potentiel de chiffre d'affaires insuffisant pour couvrir le coût de la

force de vente (rémunération, animation, formation), ce qui risque d'entraîner une

rotation du personnel importante.

Trop peu de vendeurs : l'entreprise risque alors de perdre des parts de marché

au profit de la concurrence.

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La taille de la force de vente est le résultat d'un rapport entre le nombre de visites à effectuer

pour toucher tous les clients et prospects et le nombre de visites que peut réaliser un vendeurs

en respectant les contraintes budgétaires et en assurant l'ensemble des tâches qui lui son

confiées :

NVN =

Nombre de visites à réaliser par an pour tous les clients et prospect

Nombre potentiel de visites par vendeur et par an

Nombre de visites à réaliser par an pour

tous les clients / prospects

Le nombre de visites à réaliser par client se

calcule en fonction de deux analyses :

1. Analyse qualitative de la clientèle par une

segmentation :

Par type d’activité

Par secteur

Par type d’entreprises.

2. Analyse quantitative : évaluer le nombre

de client/prospects à visiter en tenant

compte des éléments suivants :

observation terrain,

objectifs commerciaux (nouveaux

marchés à conquérir),

objectifs vendeurs (quotas nouveaux

clients),

prévision des ventes

Le nombre de visites à réaliser par client est

variable selon les secteurs et le type

d’entreprises

Potentiel du vendeur

Le potentiel du vendeur dépend des missions :

Avant la vente : mode de prospection

pendant la vente : nombre de visites nécessaires pour aboutir à la

conclusion du contrat

après la vente : suivi des contrats, administration des ventes

Le nombre potentiel de visites par vendeur et par an peut être réalisé selon

deux modalités :

calcul à partir du nombre de visites par jour :

nombre de visite par jour x nombre de jour de visite par an

Calcul à partir de la durée moyenne des visites

Nombre de jours de visite par an X nombre d’heures de visite par jour

Durée moyenne d’une visite

B. Les critères de découpage des secteurs de vente

Deux éléments principaux sont à prendre en compte pour constituer des secteurs de ventes :

Le critère géographique

Le critère du potentiel de marché

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Principes

Avantages /limites

Critère

géographique

Critère du potentiel

marché

On découpe le territoire en

secteurs selon des barrières

géographiques évidentes : limites

de wilayas, limites de communes,

obstacles naturels (oueds, cols,

vallées…) ou non (voie ferrée,

autoroutes etc.)

On constitue des secteurs de

vente en tenant compte du

potentiel de chiffre d’affaires. Le

potentiel sera mesuré par

l’analyse :

Des prospects/client (qui,

combien, quel pouvoir d’achat ?

etc.)

Des concurrents, (qui, combien,

quelle part de marché ?)

Les secteurs sont ainsi clairement

définis pour les vendeurs.

Risque de ne pas avoir des

secteurs égaux en potentiel de

chiffre d’affaires

Par conséquent, risque de non

équité pour les commerciaux et

conflits possibles

Permet de mieux orienter le

travail des commerciaux sur leurs

secteurs

Permet de repartir le travail des

commerciaux de manière

équitable

C. Constitution des secteurs de vente

Deux hypothèses à prendre en compte :

Hypothèses .1

L'entreprise se lance sur un territoire donné.

Elle ne dispose pas encore de force de vente. Elle va donc recruter des commerciaux qui

auront pour mission principale une activité de prospection.

Elle devra procéder à un découpage du territoire et créer des secteurs de vente.

Dans ce cas-là c'est sans doute le critère géographique qui sera prédominant.

Hypothèses .2

L'entreprise est déjà présente sur un territoire. Elle y commercialise déjà ses produits.

Elle dispose déjà d'une force de vente ayant une activité essentiellement tournée vers le suivi

de la clientèle existante.

Les secteurs sont donc déjà établis. Cependant, le découpage peut paraître inadapté :

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Apparition de nouveau clients/prospects

Lancement de nouveaux produits qui font que les secteurs existants ne sont pas

suffisamment "couverts" (pas assez de vendeurs pour faire face à la nouvelle

demande).

Dans ce cas-là, il y a lieu de procéder à un nouveau découpage du territoire, ou du moins à

un rééquilibrage des secteurs de vente. Le critère "potentiel de marché" est alors

prépondérant sur le critère géographique.

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Application

L'entreprise "Normandie Biscottes" est spécialisée dans la fabrication de biscottes de

bonne qualité. Implantée depuis longtemps en Normandie, elle fournit les détaillants et

les collectivités publiques de la région. Depuis longtemps, le réseau de vente a une

structure traditionnelle. Chacun des départements de la Normandie forme un secteur

visité et prospecté par un représentant.

Après une étude de la clientèle; de son importance et de sa répartition, le Directeur

commercial s'aperçoit qu'il y a lieu de revoir le découpage des secteurs; ce qui peut

entraîner une restructuration du réseau de vente.

On communique ci-dessous les résultats de son analyse

Analyse de la clientèle

Secteurs

Nombre de clients

Fréquence de visites souhaitable

par an et par client

1. Calvados 430 8

2. Manche 160 10

3. Orne 220 8

4. Eure 230 9

5. Seine maritime 380 8

Dispersion de la clientèle

Les clients sont concentrés principalement dans les grandes villes

Dans le calvados 300 clients sont à Caen

Dans l'Eure 100 clients sont à Evreux

En Seine maritime 130 clients sont à Rouen, 120 sont au Havre.

Conditions de travail actuelles des représentants

Un représentant travaille en moyenne 43 semaines par et 5 jours par semaine.

On considère qu'il consacre 15 jours par an à la route; 20 jours par an à des tâches

administratives au siège de l'entreprise et qu'il lui faut réserver 10 jours par an pour la

prospection. Le nombre de visite par jour et par représentant est de 10

1. dans les conditions de travail ci-dessus et de façon globale, l'entreprise n

assure t-elle convenablement ses visites clients ? Sinon, combien de

représentants lui faudrait-il pour assurer une bonne représentation ?

2. proposer avec les calculs à l'appui, l'organisation nouvelle du réseau de vente

en tenant compte de l'embauche de nouveau représentants, du poids des villes

citées. On supposera que le reste de la clientèle est réparti uniformément sur

le territoire.

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CHAPITRE V

: LE RECRUTEMENT DE LA FORCE DE VENTE

PRINCIPES

Pour disposer d'une force de vente efficace, l'entreprise doit attirer les meilleurs

commerciaux, et ensuite savoir les retenir. Lorsque l'on sait que l'investissement pour le

recrutement d'un commercial peut représenter des sommes très importantes, on comprend

la nécessité de mettre en place une véritable politique d

e recrutement. Pourquoi cette nécessité, alors qu'il existe autant de demandeurs

d'emploi ? on peut évoquer plusieurs facteurs.

La rotation du personnel (turnover) est importante dans la fonction commerciale.

Pourquoi ? sans doute en raison du profil et de la psychologie des commerciaux. Les

entreprises les recrutent pour leur dynamisme, leur créativité, leur autonomie, etc. Ces

qualités sont aussi à l'œuvre lorsqu'ils souhaitent changer d'entreprise afin de réaliser leurs

objectifs professionnels et personnels. C'est ce cas de figure qui est le plus pénalisant pour

l'entreprise.

Bien entendu, des licenciements, des promotions, des mutations à l'intérieur de l'entreprise

participent également au mouvement du personnel.

Le besoin de compétences nouvelles est lié au contexte commercial de plus en plus

concurrentiel. L'ouverture des frontières, l'apparition incessante de technologies nouvelles

(en informatique principalement), incitent les entreprises à recruter de nouveaux

commerciaux.

Pour assurer le développement de son chiffre d'affaires, et plus généralement de son

activité, l'entreprise est amenée à recruter de nouveaux commerciaux

A. La préparation du recrutement

1. Choix des candidatures

Pour un recrutement de qualité, l'entreprise doit disposer d'un vivier de candidatures. Celui-ci

peut être alimenté par deux sources : les candidatures internes et externes.

Candidature interne : une personne au sein de l'entreprise postule

pour intégrer la force de vente.

Avantages pour l’entreprise

Inconvénients pour l’entreprise

Faible coût de recrutement

Choix de candidatures limité

Connaissance réciproque du candidat et

de l’entreprise

Intégration rapide

Possibles jalousie

Surcoût éventuel par rapport au

recrutement d’un jeune diplôme

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Candidature externe : personne qui n'appartient pas à l'entreprise et

postule pour intégrer sa force de vente.

Avantages pour l’entreprise

Inconvénients pour l’entreprise

Renouvellement du potentiel humain

Intégration plus longue

Création d’une émulation au sein de

l’équipe

Choix parmi de nombreux candidats

Coût plus important

Risque de découragement des vendeurs

de l’entreprise qui sollicitent le poste

En conclusion, les deux types de candidature offrent des avantages, il semble donc judicieux

que, dans la durée, l'entreprise veille à mixer candidatures internes et externes lors de son

recrutement.

2. Analyse des besoins

Pour être un succès, le recrutement doit répondre à un besoin précis de l'entreprise. Par

exemple, si un secteur se libère du fait du départ d'un commercial, faut-il nécessairement

recruter un nouveau vendeur ? Auparavant, on doit analyser les raisons du départ. Le secteur

est-il trop petit et donc peu rentable, est-il trop vaste et donc trop difficile à gérer ? Recruter

sur la base d'un secteur identique présage la survenue de problèmes semblables à court terme.

Il convient donc de s'assurer qu'il est effectivement nécessaire d'opérer un recrutement plutôt

qu'un redécoupage des secteurs. Dès lors il faut définir :

La fonction : préciser les missions, la clientèle à visiter, le secteur attribué, etc.

Le profil du poste : traduire en termes de capacités individuelles les caractéristiques du

poste à pourvoir. Les qualités traditionnellement attendues des commerciaux sont :

L'adaptabilité (capacité de se mettre en phase avec le poste)

L'empathie (capacité de sentir les réactions du client et de s'y adapter)

L'efficacité (capacité de faire aboutir les actions au résultat escompté)

Le profil du candidat : le candidat recruté est théoriquement celui dont le profil

personnel s'harmonise le mieux avec celui du poste

3. les responsables du recrutement

L'entreprise peut mener elle-même les opérations ou bien faire appel à des cabinets

spécialisés.

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Recrutement direct par

l’entreprise

Recrutement délégué (recours à

un cabinet spécialisé)

Avantages

pour

l’entreprise

Bonne connaissance des besoins

(clientèle, produit, secteur)

Forte compétence

professionnelle

Coût moins élevé que lors du

recours à un cabinet spécialisé

Compétence forte en matière de

recrutement

Le cabinet propose quelques

candidats et l’entreprise effectue

son choix

inconvénients

pour

l’entreprise

Pas forcement de compétence

de recrutement

Complexe si les candidatures

sont nombreuses

Mobilise le temps du chef des

ventes

Coût plu important que dans le

cas du recrutement direct

Nécessite une étude préalable et

détaillée des besoins de

l’entreprise

4. Les sources de candidatures

Les petites annonces

C’est un moyen classique de recrutement, qui, pour être efficace, doit obéir à certaines règles.

Une petite annonce doit s’efforcer :

D’attirer les candidatures pour provoquer un nombre suffisant de réponses ;

De filtrer les candidats pour éviter les réponses ne correspondant pas aux profils

définis par l’entreprise.

Elle doit respecter certaines conditions de fond et de forme.

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Conditions de fond

L’annonce doit être suffisamment informative pour éveiller l’intérêt sans dévoiler trop

d’informations susceptibles d’être utilisées par la concurrence

Le nom de la société doit-il être mentionné dans l’annonce ?

Parfois OUI, car :

o

o

La petite annonce est un moyen de

communication

Les candidats seront attirés si l’image de

l’entreprise est bonne

Parfois NON, car :

o L’entreprise souhaite assurer la

confidentialité du recrutement (information

des clients, de la concurrence…)

Les caractéristiques du poste à pourvoir : intitulé de la fonction, secteur géographique,

type de clientèle, de produits, lieu de résidence, missions…

Les qualités attendues des candidats : expérience, niveau de formation, connaissance

produits….

Le mode et le niveau de rémunération : l’indication de ces éléments conditionne en

grande partie le rendement de l’annonce

Les informations complémentaires : véhicule nécessaire ou fourni, remboursement des

frais professionnels, évolution possible dans l’entreprise, formation…

L’annonce doit préciser le plan d’action du candidat pour répondre : lettre manuscrite,

CV, prétentions, téléphone, références, adresse…

Conditions de forme

La taille de l’annonce résulte d’un compromis entre la lisibilité et budget. Elle doit

respecter un format minimum en dessous duquel son impact sera négligeable

Le graphisme doit accrocher le lecteur et donner une bonne image de la société (logo,

photos, dessins, encadrement, typographie…)

Le texte doit être attractif et clair. Le style de rédaction s’adapte eu profile du candidat

recherché

Enfin, l’efficacité d’une annonce dépend pour beaucoup du support de diffusion. Celui-ci sera

choisi en fonction de son audience (presse spécialisée, nationale, régionale), de la qualité

technique et de son coût.

La cooptation

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Le personnel de l’entreprise recherche de nouveaux collaborateurs dans son entourage

familial et relationnel. La formule présente des avantages : coût quasiment inexistant pour

l’entreprise, responsabilisation du parrain, qui s »engage sur la compétence de la personnalité

recrutée. L’inconvénient principal est le risque de « copinage ».

Les bureaux de recrutement

Les entreprises peuvent recourir aux services de l’ANEM ou agences privées (autorisées par

loi 04/19 du 25/12/04)

Les candidatures spontanées

Elles alimentent le vivier de l’entreprise sans coût direct. Cependant elles ne sont pas sans

inconvénients :

o elles ne se manifestent pas forcément au bon moment ;

o

elles sont hétérogènes et pas toujours facilement exploitables

Les relations avec les écoles

Elles prennent différentes formes :

o

o

accueil d’étudiants en stages, en actions vente appliquées

parrainage, jumelage…

o contact avec les associations d’anciens élèves ;

o

intervention diverses : conférences (présentation de l’entreprise, des carrières, du

management, des méthodes de vente…), participation à la formation, au recrutement

des étudiants, aux examens…

Les stagiaires et les intérimaires

L’intervention dans l’entreprise de ces personnes permet de juger rapidement de leur

efficacité, et donc faciliter leur embauche éventuelle.

B. La sélection des candidats

1. Le tri des candidatures

Il s’effectue à partir :

o

o

de la lettre de candidature : le candidat présente les raisons de son

choix, ses motivations pour le poste. Cette lettre est manuscrite.

du curriculum vitae : son analyse réalisée à partir d’une grille

d’évaluation indique si le candidat a le profil recherché.

Les candidats sélectionnés à l’issue de ce premier tri sont généralement convoqués à des

entretiens.

2. les entretiens

Ils peuvent être individuels ou collectifs.

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o

o

Les entretiens collectifs : ils ont pour objet de présenter l’entreprise, ses attentes, le

poste à pourvoir et de répondre aux questions. Les recruteurs analysent la présentation,

l’attitude, l’élocution des candidats, leur comportement au sein du groupe.

Les entretiens individuels : ils ont pour objectif de connaître les candidats de façon

plus personnelle.

3. les outils de sélection

o

o

o

o

les tests : ils permettent d’évaluer les compétences, les attitudes, la personnalité d’un

sujet.

la graphologie : technique d’analyse de l’écriture qui donne des indications sur la

personnalité, le niveau intellectuel et les principaux traits de caractère des candidats.

Les questionnaires : support à la conduite des entretiens.

Les jeux de rôle : ils placent les candidats dans des situations réelles.

C. Intégration professionnelle

La réussite d’un recrutement passe par une bonne intégration des nouveaux vendeurs. Pour

cela, il convient de soigner l’accueil. L’entreprise s’est montrée exigeante envers le candidat.

Lors de son intégration, elle doit donner une bonne image et le mettre en confiance. C’est la

meilleure façon pour elle de maintenir le niveau d’exigence, et de susciter chez le vendeur le

comportement approprié.

Le nouveau recruté passe généralement par une période d’essai. Le nouveau vendeur

découvre sa clientèle ; il travaille souvent en double commande (avec un vendeur confirmé).

Il bénéficie d’un salaire minimum garanti, d’entretiens avec le responsable de son intégration

et participe à des sessions de formation aux produits, aux techniques de ventes…

A la fin de la période, le vendeur et son supérieur hiérarchique font le bilan. Si l’embauche est

confirmée, ils fixent ensemble les objectifs d’activité et le plan de formation

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CHAPITRE VI : LA REMUNERATION DE LA FORCE DE VENTE

LE SYSTEME DE REMUNERATION

On distingue trois composantes principales d’un système de rémunération des vendeurs. Ce

sont :

o le fixe, rémunération ne prenant pas en compte les efforts commerciaux ;

o la commission ;

o

et les primes, qui récompensent les efforts de vente.

Fixe

Commission

Prime

Principes

On verse à chaque vendeur une

rémunération mensuelle constante, dont

le montant doit être au moins égal au

minimum découlant de la législation ou

des conventions collectives. Si ce

montant est inférieur au minimum

légal, l’entreprise doit compléter la

rémunération pat d’autres éléments

(commission et/ou primes)

On rémunère le commercial

proportionnellement aux résultats qu’il

a réalisé. La commission se calcule par

l’application d’un taux à une base de

calcul : CA (HT ou TTC) ou marge.

L’entreprise peut appliquer un taux de

commission unique ou bien des taux

différents

On rémunère les commerciaux en

fonction d’un ou plusieurs objectifs à

atteindre

Champs d’application

Forme de rémunération, envisageable lorsque

l’action personnelle du vendeur a peu

d’influence sur les ventes (exemple visite de

prescripteurs, produits techniques,

nécessitant des ventes longues). Applicable

également lors de la période d’essai d’un

nouveau vendeur, pour lui permettre d’avoir

un revenu stable à un moment où il ne peut

pas être performant dans ses ventes.

Envisageable lorsque la politique de

l’entreprise a pour objectif principal

l’accroissement du volume d’affaires. Il

convient mal aux ventes non stabilisées dont

le volume peut augmenter fortement. De ce

fait les rémunérations peuvent représenter un

coût trop élevé pour l’entreprise.

À éviter lors du lancement d’un nouveau

produit : l’incertitude sur les ventes peut

remettre en cause la rémunération des

vendeurs (pas de résultat = pas de salaire)

Permet à l’entreprise d’orienter les vendeurs

sur des objectifs précis pendant une période

déterminée :

o Objectifs quantitatifs : CA, marge à

réaliser, quantité de produit à vendre, part

de marché à atteindre, nouveaux client,

visites de prospection…

o Objectifs qualitatifs : performance (savoirfaire)

fidélisation de certains clients,

conquêtes de nouveaux marchés,

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organisation (temps, tournées)

Chaque composante du système de rémunération présente des avantages et des inconvénients.

C’est pour cela qu’en principe, ces trois éléments peuvent être combinés et complétés par

d’autres formes de rémunération (intéressement, avantages en nature notamment) pour

permettre à l’entreprise de bâtir un système stimulant et adapté à la réalisation de ses

objectifs.

Un système de rémunération efficace est celui qui combine le plus étroitement possible les

inté+rêts des vendeurs à ceux de l’entreprise. A ce titre, il doit présenter certaines

caractéristiques particulières.

La simplicité :

o

o

le système doit être simple à établir pour ne pas engendrer de la part des vendeurs et

des responsables de vente, un travail administratif trop contraignant.

Il doit être simple à comprendre par tous les intéressés et doit permettre en particulier

aux vendeurs d’évaluer à tout moment les efforts qu’il leur reste à accomplir pour

atteindre un niveau souhaité de rémunération.

La cohérence

o Le système doit être intégré à la hiérarchie des salaires de l'entreprise ;

o

o

Le système doit être en rapport avec ce qui est habituellement proposé chez les

concurrents ;

Il doit correspondre aux qualifications du poste

L’objectivité : le système de rémunération doit utiliser des bases de calcul identiques

pour tous les vendeurs, à l’exception sans doute des vendeurs « grands comptes », dont le

statut dans l’entreprise revêt un caractère particulier.

La stimulation : la rémunération doit permettre de récompenser les efforts de vente et

pousser les vendeurs à améliorer leurs résultats.

Si la mise en œuvre d’une rémunération au « fixe » semble simple à réaliser, il n’en est pas de

même pour la mise en place des commissions et primes. L’entreprise peut recourir à

l’application du taux de commission différenciés selon les produits, les clients, les remises,

etc. De même, le système de prime nécessite une analyse précise des objectifs à mettre en

avant et peut donner lieu à des calculs parfois complexes.

A. LE SYSTEME DE COMMISSION

1. Commission à taux différenciés

L’entreprise peut appliquer des taux différents :

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o

Par catégories de produits : on veut pousser telle ou telle famille par rapport à

d’autres éléments de la gamme, on applique alors un taux de commission relativement

plus fort sur le chiffre d’affaires (ou la marge) réalisé avec la famille de produit

concerné

o Par catégorie de clients : on souhaite par exemple inciter les vendeurs à « toucher »

une clientèle particulière ; on va alors utiliser un taux de commission plus fort sur le

chiffre d’affaires réalisé avec cette clientèle.

o

o

Par types de commandes : taux de commission différents selon l’origine du chiffres

d’affaire (vente directe ou indirecte)

Par niveaux de remise : le taux de commission peut être diminué à partir d’un certain

pourcentage de remise accordé aux clients ; afin d’inciter les vendeurs à ne pas céder

trop facilement sur les remises consenties (notion de commission sur marge restante).

2. Commissions à taux progressifs

Les taux de commission augmentent en fonction de seuil de chiffres d’affaires réalisés. Ce

système incite les vendeurs à développer leurs ventes au-delà de ces seuils.

Exemple :

Tranche de CA HT par vendeur et par

mois

%

comm.

Valeurs des tranches

(base de calcul des commissions)

0 à 150 000 DA 1% 150 000 – 0 = 150 000 DA

150 000 à 400 000 DA 2% 400 000 -150 0000= 250 000

Plus de 400 000 DA 3% Part > 400 000 DA

Un vendeur qui réalise 600 000 Da de CA se verra attribuer un commission de

150 000 x 1% = 1 500 DA sur la première tranche de CA

250 000 x 2% = 5 000 DA sur la deuxième tranche de CA

200 000 x 3% = 6 000 DA sur la troisième tranche de CA

Soit au total : 12 500 DA

Pour l’entreprise, la tranche de CA la plus intéressante se situe au-delà de 400 000 Da. Le

système pousse donc le vendeur à réaliser le plus de ventes possible. Ce qui est stimulant

pour les vendeurs, mai qui peut représenter un coût élevé si le CA est important.

3. Commissions à taux dégressifs

Les taux de commission diminuent en fonction de seuils de chiffre d’affaires réalisés. Ce

système permet à l’entreprise de limiter les commissions en cas de fort développement de

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l’activité et incite les vendeurs à réguler leurs ventes dans le temps pour tenir compte de la

capacité de production ou d’approvisionnement de l’entreprise.

Exemple :

Tranche de CA HT par vendeur et par

mois

%

comm.

Valeurs des tranches

(base de calcul des commissions)

0 à 150 000 DA 3% 150 000 – 0 = 150 000 DA

150 000 à 400 000 DA 2% 400 000 -150 0000= 250 000

Plus de 400 000 DA 1% Part > 400 000 DA

Un vendeur qui réalise 600 000 DA de CA se verra attribuer un commission de

150 000 x 3% = 4 500 DA sur la première tranche de CA

250 000 x 2% = 5 000 DA sur la deuxième tranche de CA

200 000 x 1% = 2 000 DA sur la troisième tranche de CA

Soit au total : 11 500 DA

Si le vendeur a réalisé un CA pour un mois donné de 150 000DA, il a intérêt à différer ses

prochaines commandes en début de mois suivant. Pour l’entreprise, le montant des

commissions versées – et des charges sociales afférentes – reste acceptable si les ventes sont

en fort développement.

4. Commissions avec garantie

On assure au vendeur un gain minimum : si le vendeur n’atteint pas un certain chiffre de

commission, on lui consent une avance, de sorte que son gain mensuel atteigne une certaine

valeur (avance mensuelle sur commission). Dès que la commission gagnée par le vendeur

dépasse la garantie mensuelle, l’entreprise peut récupérer les avances faites précédemment

Exemple :

Mois

Garantie

mensuelle

CA HT réalisé

Commission

due

Avance à

faire

Retenue à

faire

Versement

du mois

J 8 000 150 000 7 500 500 8 000

F 8 000 120 000 6 000 2 000 8 000

M 8 000 200 000 10 000 2000 8 000

A 8 000 210 000 10 000 500 10 000

M 8 000 220 000 11 000 11 000

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Ce système peut être utilisé notamment lors de l’embauche d’un nouveau vendeur, qui, au

début de son activité ne sera pas encore performant. On peut l’envisager lorsque l’activité est

soumise à des variations saisonnières.

LE SYSTEME DE PRIMES

1. Modalité de fixation des primes

Une prime peut être fixée en valeur (par exemple : prime de 50 DA pour tout nouveau client

gagné) ; elle peut être aussi fixée en pourcentage (par exemple une attribution d’une prime de

1% du salaire fixe pour tout dépassement de 5% de quota de vente fixés).

En principe, si l’objectif n’est pas atteint, la prime n’est pas attribuée. Cependant, il est

possible de moduler la prime en fonction du taux de réalisation de l’objectif.

Exemple :

Objectif de vente pour une clientèle déterminée : 150 000DA

o La prime de (2000 DA) est de :

o 120% si l’objectif est réalisé à 110%

o

o

o

100% si l’objectif est atteint

80% si le vendeur réalise 90% de l’objectif

50% si le vendeur réalise 80% de l’objectif

o 0% si le vendeur réalise moins de 80%

Envisageons le calcul des primes dans le cas suivant

vendeur

CA réalisé

Taux de

réalisation

% de la prime

Montant de la

prime

1 160 000 DA 106.67 % 100 % 2 000 DA

2 120 000 DA 80 % 50 % 1 000 DA

3 145 000 DA 96.67 % 80% 1 600 DA

4 70 000 DA 46.67 % 0 % 0 DA

Les primes individuelles peuvent être également le résultat d’une répartition d’un fonds de

prime, qui est :

o

o

soit déterminé à l’avance, en valeur absolue, par exemple 100 000 DA à répartir entre

les vendeurs ;

soit fixé en pourcentage du chiffre d’affaires, par exemple, on consacre 1 % du chiffre

d’affaires au fond de prime

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2. La répartition du fonds de prime

Elle se fait en général au prorata de la réalisation des objectifs

o

Exemple 1 :

Un seul objectif : 10 000DA de fonds de prime consacré à la conquête de nouveaux

clients.

Les 3 vendeurs de l’entreprise ont réalisés :

V1 : 120 clients,

o V2 : 250 clients ;

o

V3 : 330 clients. Soit au total 720 clients.

La part du fonds de prime revenant à chaque vendeur s’établit comme suit :

o

o

o

V1 : (10 000 X 120)/720 = 1 714 DA,

V : (10 000 X 250)/720 = 3 571 DA

V3 : (10 000 X 330)/720 = 4 715 DA

Exemple 2 :

Plusieurs objectifs : 10 000DA de fonds de à répartir suivant 3 objectifs fixés

o Gagner de nouveaux clients (20 000 DA),

o Accroître le CA (20 000 DA),

o Dépasser son quota (10 000 DA),

Chaque tranche sera ensuite distribuée au prorata des réalisations de chaque vendeur

o

o

o

Exemple 3 :

Attribution d’un nombre de points :

1 point par nouveau client

10 points pour % d’accroissement du CA

10 points pour une vente supérieure d’une unité de produit par rapport au quota.

Pour chaque vendeur, on totalise les points obtenus ; on cumule ensuite les points de tous

les vendeurs et on attribue le fonds de prime au prorata du nombre de obtenus par

chaque vendeur.

Ainsi, l’exemple considéré, un vendeur a gagné 30 nouveaux clients ; il a réalisé un

accroissement de son CA de 12% par rapport à l’an passé ; il a vendu 25 unités d’un

produit pour lequel son quota était fixé à 10.

Ce vendeur totalise :

o

Nouveaux client : 30 x 1 = 30 points

o Accroissement du CA : 12 x 10 = 102

o Vente supérieure au quota : 15 x 10 = 150

o

Soit au total : 300 points

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Pour un fonds de prime de 20 000 DA, et si le total des points gagnés par tous les vendeurs

s’élève à 1200, ce vendeur touchera une prime de (20 000 X 300)/1200 = 5 000 DA

Avantage et inconvénients

Avantage

Inconvénient

Fixe

Pour le

vendeur

Pour

l’entreprise

o

o

o

o

o

Revenu stable quelles que soient

les ventes réalisées (notamment en

cas de d’activité saisonnière)

Simple à comprendre

Coût de vente prévisible et stable.

Permet d’orienter l’activité des

vendeurs vers d’autres tâches que

la seule réalisation du CA ou

marge.

Simple à mettre en œuvre

o

o

o

o

o

Peu motivant pour les vendeurs qui

obtiennent des bons résultats ou font

des efforts pour vendre plus

Incite le vendeur à rechercher

ailleurs des formes de rémunération

plus stimulantes.

Peu stimulant, ne pousse pas les

vendeurs à l’action.

Nécessite d’autres moyens de

stimulation.

Coût de vente élevé lorsque le CA ou

marge diminue

Commission

Pour le

vendeur

Pour

l’entreprise

o

o

o

o

Motivant : « plus on vend plus on

gagne »

Les vendeurs peuvent prévoir leurs

gains en estimant les ventes

Stimulation des vendeurs.

Système simple à mettre en place si

l’entreprise applique un seul taux

de commission

o

o

o

o

o

o

Si l’activité est saisonnière,

sentiment d’insécurité et risque de

déséquilibres des revenus.

En cas de récession, risque de ne pas

avoir une rémunération suffisante.

Peu motivant lorsque les produits

sont nouveaux

Disparité possible entre les revenus

des différents vendeurs; ce qui

nécessite la constitution de secteurs

ayant des potentiels équivalents

Difficulté pour orienter les vendeurs

vers d’autres tâches que la réalisation

du CA

Coûts élevés en période d’expansion

économique

Prime

Pour le

vendeur

o

o

Les efforts accomplis sont

reconnus.

motivant

o

o

Difficile à comprendre si les calculs

sont complexes ou si les objectifs

sont nombreux.

Crainte de manipulation du système

par le Direction.

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o Oriente l’activité des vendeurs vers

des objectifs précis.

Pour

l’entreprise

o Système évolutif en fonction de la

conjoncture.

o Système souple car en général non

permanent

Application : Cas Rancho

o

o

Gestion difficile des formules de

calcul.

Peut intégrer trop d’objectifs à la fois

et disperser les efforts des vendeurs,

au détriment des buts importants

pour l’entreprise

La société Rancho spécialisée dans la fabrication de bottes et chaussures a été créée en 1960.

Elle distribue directement sa production auprès d'un réseau de détaillants répartis sur la

France entière par l'intermédiaire de 8 représentants. Vous disposez dans les annexes 1 à 3

des éléments relatifs à la rémunération des commerciaux.

Calculer les salaire de M. Marie et M. Emil pour le mois de Novembre N.

Annexe 1 tableau récapitulatif (extrait)

Résultats par représentant (situation fin octobre N)

Représentant

CA réalisé

CA cumulé Objectif CA année N

fin N-1 (KF) fin octobre N (KF) par rapport à N-1(KF)

Emil 6 148 5 299 6 885

Marie 11 085 8 826 11 528

Annexe 2 tableau des ventes (septembre - octobre N) (extrait)

Représentant

CA réalisé

(septembre + octobre N (KF)

Emil 1 173

Marie 2183

Annexe 3 la rémunération de la force de vente

En rémunération de leurs services, les commerciaux reçoivent à titre de salaire :

un fixe de 3000 Francs par mois;

une commission de 1.5% sur toutes les commandes directes et indirectes;

une prime sur objectif établie pour une période de deux mois

Calcul des primes sur objectif

L'objectif individuel en CA annuel est négocié en début d'année : il est exprimé en fonction du

CA obtenu l'année précédente.

La répartition de ce quota sur l'année entière se traduit par l'établissement d'objectifs

bimestriels obtenus par l'application des coefficients saisonniers qui prennent en compte les

fluctuations saisonnières de l'activité. Ces objectifs bimestriels servent de base de calcul de la

rémunération de chaque représentant; ainsi pour le bimestre (septembre +octobre);, le

coefficient saisonnier est de 0.18.

Si pour le bimestre considéré, l'objectif a été atteint avec une marge de +ou- 1%, le vendeur

bénéficie d'une prime mensuelle de 800 F. Tout résultat supérieur à l'objectif donne lieu au

versement d'une prime selon la formule suivante :

Surprime = T x (CA réel – CA prévu)

Avec T = (indice de progression-100)/100

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L'indice de progression est calculé par rapport à l'objectif du bimestre, soit :

CA bimestriel réalisé x 100

Indice =

Objectif de CA bimestriel

Le règlement des commissions et surprimes intervient par moitié à la fin de chaque mois

suivant le bimestre considéré.

CHAPITRE VII : LA FORMATION DE LA FORCE DE VENTE

Si le recrutement ou la rémunération sont des éléments essentiels dans le management d’une

force de vente efficace, des actions de formation sont indispensables pour maintenir les

performances dans la durée. La formation jouera son rôle, pour peu que les besoins aient été

correctement identifiés, que le contenu de la formation apporte réellement des solutions et que

l’on déploie les moyens adaptés.

De plus, participer à la formation de leurs salariés constitue une obligation légale pour les

entreprises. Elles doivent assurer à leur personnel des congés individuels de formation,

prendre part à la formation des jeunes en alternance, etc.

A. IDENTIFICATION DES BESOINS

C’est en relevant les missions qui font partie des objectifs et qui sont peu ou mal réalisées que

l’on identifie les besoins de formation. Mais il faut préciser davantage les besoins par un

diagnostic.

A. Diagnostic global

Vente par secteurs

On mène une analyse :

o

o

o

par type de clients : sur quelle catégorie de clients le vendeur a-t-il le plus fort taux de

succès (ou d’échec ?) cela peut orienter le contenu de la formation : connaissance des

produits, suivi de la clientèle, démonstration, respect des délais et des conditions

commerciales ;

par types de produits : le vendeur est-il plus performant sur des produits à forte marge,

avec obligation de service étendu ou bien sur des marge plus faibles mais avec un effet

de volume ;

par vendeur : les mêmes difficultés sont-elles communes sur un type de client

déterminé, sur un produit particulier, sur plusieurs secteurs, d’un vendeur à l’autre ?

Si non, le problème est propre au vendeur et sera éventuellement résolu par une formation

appropriée.

Si oui, la clientèle visitée est-elle la bonne cible ? Les produits proposés sont-ils adaptés à

cette clientèle ? Le problème est peut-être plus marketing que celui de la formation des

vendeurs.

Remarque :

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Il est donc possible que les solutions se situent en amont de l’action de la force de

vente, plutôt que dans une action de formation.

Analyse des rapports de visite

Par l’analyse des affaires ratées, réclamations, commandes annulées, retards, on évalue le

potentiel d’affaires qu’une formation adaptée permettrait de traiter. Le chiffre d'affaires et la

marge ainsi déterminés sont à rapprocher du coût de formation envisagée. Le budget que

l’entreprise consacre à une formation est fonction du préjudice estimé.

Analyse de la répartition du temps du vendeur entre les différentes activités

o

Le vendeur consacre-t-il assez de temps à la vente ? (en tenant compte des tâches qui

précèdent et qui suivent un contact client : préparation et exploitation des contacts…)

o Le travail administratif est-t-il trop lourd ?

o Est-ce au vendeur d’effectuer des tâches ?

o Le vendeur est-il bien organisé dans son travail ?

o

Dans l’exploitation de sa clientèle, a-t-il tendance à l’écrémage (l’entreprise rate alors

des ventes potentielles..) ou bien à la dispersion (trop petites commandes non

rentables).

B. Diagnostic par vendeur

L’entretien d’appréciation annuel est l’occasion de négocier avec le vendeur son plan

personnel de formation. Il est bien sûr souhaitable que l’évaluation se fasse aussi de façon

plus régulière et plus informelle, lors d’entretiens à bâtons rompus.

B. CONTENU DE LA FORMATION

1. Formation de base

o

o

o

o

L’entreprise : l’objectif est d’uniformiser les comportements et de mettre en avant la

culture d’entreprise.

Les produits : une formation spécifique est nécessaire pour les nouveaux vendeurs.

Parfois elle s’adresse à tous, lors de l’apparition de produits nouveaux par exemple ou

bien si des difficultés particulières sont rencontrées sur certains produits, face à

certains clients (cf. diagnostic).

Les techniques de vente : entraînement à l’entretien de vente, etc.

2. Autres formations

o

o

o

o

La gestion du temps, l’organisation des tournées.

Les techniques de gestion : maîtrise des coûts, techniques financières, etc.

Les stages de développement personnel : théâtre, expression corporelle sont

susceptible d’améliorer l’attitude du vendeur face à sa clientèle.

L’amélioration du niveau général : pratique d’une langue, mathématiques, culture

générale sont indispensable pour envisager une évolution générale à long terme.

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o

Les formations diplômantes : TS force de vente PLD etc.

Le diagnostic et la détermination du contenu sont importants, mais le suivi est essentiel pour

assurer la validation des acquis et leur transformation en savoir-faire et savoir être.

C. SUIVI DE LA FORMATION

1. Aide à la mise en application

La plupart des programmes de formation intègrent un module de suivi. Les formateurs

effectuent à différentes périodes des contrôles de l’activité. On peut ainsi mesurer les progrès

réalisés et vérifier l’appropriation et la mise en pratique des acquis de la formation.

2. Le fractionnement de la formation

Il est préférable de dispenser la formation en plusieurs séquences plutôt qu’en une seule fois.

Par exemple, un stage de 5 jours peut être organisé en discontinu (3 jours puis 2 jours

ultérieurement) plutôt qu’en une seule session de 5 jours consécutifs. Ainsi :

o

o

les vendeurs sont coupés moins longtemps de leur clientèle,

entre chaque session, ils peuvent mettre en application leurs connaissances nouvelles

au fur et à mesure de leur acquisition, et des ajustements peuvent être envisagés.

3. Le suivi au sein de l’entreprise

La crédibilité de la formation nécessite que l’encadrement s’y implique et même la reçoive.

Cette attitude montre aux vendeurs que la hiérarchie cautionne cette formation, s’y associe,

reconnaît la compétence des formateurs et s’impose l’effort qui sera demandé aux vendeurs.

Cette démarche offre un autre avantage déterminant : ayant suivi la formation, l’encadrement

est à même d’assurer le suivi et dispose

D. LES MOYENS A METTRE EN OEUVRE

1. Formation inter ou intra entreprise ?

o

o

Inter entreprise : des salariés de plusieurs sociétés suivent la même formation. le coût

est mois élevé que pour une formation spécifiques aux vendeurs de l’entreprise. Ce

peut un moment privilégié pour confronter des expériences avec celles vécues dans

d’autres entreprises. Inconvénient : ces formations sont du « prêt-à-porter », qui

répond à des besoins standard.

Intra entreprise : formation destinée uniquement aux vendeurs de l’entreprise. Elle

sera probablement mieux ciblée sur les besoins spécifiques, mais elle risque d’être

d’un coût plus important.

Remarque

Les deux notions ne s’opposent pas mais poursuivent en fait des buts différents :

Dans un premier cas il s’agit souvent d’atteindre un objectif individuel ;

Dans le deuxième cas plutôt de créer une dynamique de groupe

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La «formation en cascade » est une formule intéressante. Les cadres suivent la

formation, et munis d’un kit d’animation (outils audiovisuels, guides

d’animation) ils forment ensuite leur personnels

2. Qui se charge de la formation ?

o

o

L’entreprise elle-même : une compétence certaine concernant les produits, la clientèle

ainsi qu’un coût raisonnable sont les atouts principaux de cette solution. (Ex Sonelgaz)

Un organisme spécialisé : a priori, compétence pédagogique des formateurs.

Cependant, l’efficacité de l’intervenant dépend essentiellement de la phase de

diagnostic et de l’adéquation de la formation retenue avec les problèmes rencontrés.

L’entreprise doit élaborer un cahier des charges définissant précisément ses besoins.

3. Avec quels supports ?

o

o

o

vidéos : de nombreuses productions s’adressent aux commerciaux.

Logiciels : apparition d’outils adaptables à un parcours individualisé et interactif. Un

aspect intéressant est l’autoformation.

Livres : support traditionnel qui ne doit pas être négligé. De nombreux éditeurs

proposent des ouvrages qui intéressent les professionnels de la vente

4. Dans quel cadre ?

o

o

o

o

dans l’entreprise : formation en prise directe sur le cadre de travail du vendeur. On

dispose de l’environnement professionnel en grandeurs et en temps réels. Le coût de

la formation est limité.

Dans un cadre plus prestigieux (résidence, château...) : c’est l’occasion de créer un

événement, de rompre avec le quotidien et de motiver l’équipe. L’opération

s’apparente autant à de l’animation et de la stimulation qu’à de la formation.

Dans les locaux d’un organisme spécialisé : on conserve avant tout une ambiance de

travail, mais évoluer lors du cadre quotidien peut favoriser la remise en questions des

habitudes de travail.

En out door : des activités physiques sont exercées hors de l’entreprise, associées ou

non à une session de formation. L’activité choisie est sensée symboliser les qualités à

développer chez les vendeurs.

E. COUT DE LA FORMATION

1. Coûts directs

o

Coût de la formation elle-même : montant facturé par l’organisme de formation, ou

bien coût du service de formation de l’entreprise ;

o Frais d’hébergement, d’organisation, de déplacement ;

o Matériel : microordinateur, vidéo ;

o

Documentation.

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2. coûts indirects

o

o

salaires que les vendeurs formés continuent à percevoir sans réaliser la moindre vente.

Manque à gagner : chiffre d'affaires (et surtout la marge) qui n’est pas réalisé pendant

la formation.

LA MESURE DES RESULTATS

Evaluer les retombées d’une formation n’est pas chose aisée. Les apports peuvent être

quantitatifs et mesurables, ou qualitatifs et plus subjectifs, plus difficiles à percevoir. De plus

certains progrès peuvent être immédiats, sans être forcément durables, d’autres peuvent

demander un certain délai mais s’installer plus solidement.

Une évaluation convenable passe donc par 3 étapes :

o Mise au point d’une méthodologie ;

o Définitions des éléments à mesurer ;

o

Détermination d’une échelle de temps.

A. METHODOLOGIE

On observe deux groupe (groupes tests) dont on ne reçoit aucune formation, afin d’apprécier

l’influence de la formation sur le groupe qui en bénéficié. Il faut cependant qu’aucun autre

changement important (apparition d’un concurrent, modification de la rémunération,

redécoupage de secteur, etc.) n’intervienne au cours de la période.

La même démarche peut être suivie pour choisir entre plusieurs formations. Des petits

groupes suivent différents programmes. On mesure les résultats et la formation la plus

satisfaisante est étendue à toute la force de vente.

B. ELEMNET A MESURER

1. Résultats quantitatifs

o évolution du chiffre d'affaires total, moyen par commande, par client, par visite ;

o marge dégagée ;

o

taux de remise moyen accordé

o nombre moyen de visites par commande ;

o

etc.

2. Résultats qualitatifs

o

o

Taux de satisfaction des clients (à évaluer par enquête), taux de retours, respect des

délais, peuvent être rattachés à un indice, donc quantifiable.

D’autres facteurs sont davantage subjectifs : image de l’entreprise, qualité des

contacts avec la clientèle, intégration de nouveaux vendeurs, cohésion du groupe…

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Dans tous les cas, les éléments observés sont bien entendu en rapport avec l’objet de la

formation

C. ECHELLE DE TEMPS A RETENIR

1. Horizon temporal d’évaluation

o

o

A court terme : on recherche une amélioration immédiate des performances. Ceci n’est

possible que pour une formation très ciblée. Méfiance cependant ! si les progrès sont

rapides, ils ne sont pas forcément durables

A moyen ou long terme : on souhaite une évolution des comportements, changer les

habitudes, les méthodes de travail. La transformation de nouveaux savoirs en savoirfaire

nécessite plus de temps, mais les effets sont plus durables.

2. critères de choix

o

o

en fonction de l’urgence du problème à traiter : la situation générale de l’entreprise

permet-elle de raisonner à long terme ? (par exemple, action de concurrence à conter

immédiatement).

En fonction du turnover : si la rotation des vendeurs est élevée, les former sur la durée

fait le jeu de la concurrence. La formation peut cependant être un élément de

stabilisation du personnel. Elle doit alors s’accompagner d’une politique de

fidélisation des vendeurs.

L’entreprise doit créer une communauté d’intérêt avec ses vendeurs. La meilleure façon de

rentabiliser la formation est qu’elle assure le succès des commerciaux et à travers eux, celui

de l’entreprise.

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Etude de cas : Société Royal Grill

L'entreprise Royal Grill commercialise des rôtisseries auprès de charcutiers traiteurs. Le prix

des appareils est en moyenne de 22 000 F. Les commerciaux ne doivent pas, théoriquement

traiter d'affaire à un prix inférieur à 20 000 F, ce qui représente une marge de manœuvre de

9% de remise lors de leurs négociations.

La force de vente est constituée de 4 commerciaux. Vous êtes l'adjoint (entreprise) de M.

Pisard, chef des ventes. Celui-ci sollicite votre avis sur le type et les modalités de formations

qui seraient le mieux susceptibles d'améliorer les performances de l'équipe. Vous disposez

pour cela des données chiffrées sur l'activité de la force de vente (annexe 1), ainsi que sur

l'équipe actuellement en place (annexe 2).

1. réalisez le diagnostique de la force de vente.

2. proposez des actions de formation adaptées au cas de cette équipe.

Annexe 1 : éléments relatifs au dernier trimestre d'activité

Tableau1

Nombre de

Nombre de CA/

Commer CA

Prospection

visites

commandes Commande

cial n°

Prévu Réel Prévu Réel Prévu Réel Prévu Réel Prévu Réel

1 520 560 126 130 20 24 26 28 20 20

2 480 370 123 140 17 20 24 20 20 18.5

3 480 450 120 130 15 10 24 24 20 18.75

4 500 500 110 112 23 16 25 26 20 19.23

Total 1 980 1 880 479 512 75 70 99 98

Comm

ercial

Taux de remise

consenti

Nombre

d'affaires

annulées

Tableau2

Nombre de

RDV annulés

% de

règlement

comptant

Nombre de Km

parcourus

Prévu Réel Prévu Réel Prévu Réel Prévu Réel Prévu Réel

1 9 9 1 0 3 2 20 25 2 920 3 388

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2 9 15.9 1 2 3 3 20 20 2 800 3 520

3 9 14.7 1 0 3 1 20 15 2 700 3 080

4 9 9.12 1 0 3 4 20 10 2 660 2 816

Total 4 2 12 10 11 080 12 804

Annexe 2

Les 4 vendeurs sont salariés de droit commun.

l'ancienneté des commerciaux est respectivement de 5 ans, 7 ans, 3 ans, et 6 mois.

Ils sont rémunéré par un fixe de 6400F brut par mois, une commission de 5% du CA et

une prime trimestrielle sur objectif de 3000F.

Les 4 secteurs sont à peu près équivalents en potentiel de vente

CHAPITRE VIII : LES OBJECTIFS DE LA FORCE DE VENTE

DONNEES CLES

A partir des orientations générales définies par la direction de l’entreprise, les différents

niveaux hiérarchiques décomposent les objectifs jusqu’à cibler précisément l’activité du

vendeur le processus peut être résumé ainsi :

Qui décide… De quels objectifs… A quelles échéance ?

Direction Générale Objectifs généraux de l’entreprise Long terme

Direction Commerciale Objectifs commerciaux Moyen terme

Chef des ventes

Objectifs de l’équipe de vente puis le

quota de vente

Court terme

Un bon objectif commercial doit être précis, accessible, stimulant, équitable et adapté à

chaque vendeur.

Précis : il doit indiquer clairement :

sur quel élément agir (le chiffre d'affaires, les quantités vendues, la prospection etc.),

quelle est l’échéance : objectif hebdomadaire, mensuel, etc. ;

quel est le critère d’évaluation qui permettra de dire si l’objectif est atteint ou pas

En effet la réalisation des objectifs influence notablement la rémunération de la force de

vente. Cela conditionne l’attribution des primes sur objectif.

Accessible : un objectif doit être réaliste. Fixé hors de portée du vendeur, un objectif est

décourageant au d’être mobilisateur.

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Stimulant : il ne faut pas fixer l’objectif trop bas. Si le vendeur est certain de l’atteindre,

il ne mobilisera pas toutes es ressources, ce qui entraîne un manque à gagner pour

l’entreprise.

Equitable : les règles de fixation des objectifs doivent être les même pour tous. Si les

vendeurs ont l’impression d’injustice, ils ne donneront pas le maximum à l’entreprise.

Cependant, équitable ne signifie pas identique, mais plutôt nécessitant le même effort.

Ainsi, fixer le même objectif pour un vendeur débutant et un vendeur confirmé n’est pas

équitable. En effet, obtenir le même résultat nécessite a priori moins d’effort pour le

commercial le plus expérimenté.

Adapté à chaque vendeur : l’objectif doit tenir compte de la personnalité du vendeur,

celui-ci sera stimulé par un objectif ambitieux alors que celui-là sera bloqué

A. FIXATION DES OBJECTIF :

Pour fixer un objectif à chaque vendeur, le chef des ventes doit évaluer au mieux le potentiel

de vente dont il dispose sur sa région. Il doit ensuite répartir la charge de travail en tenant

compte des possibilités de chaque secteur, de chaque vendeur. Il doit également tenir compte

des remontées d’informations : états du secteur, de la concurrence, etc.

L’objectif assigné au vendeur doit être si possible discuté et accepté par lui. La somme des

objectifs individuel doit être au moins égale au seuil de rentabilité de l’activité de la force de

vente.

Etude de cas : Société Sale’s Plus

L'entreprise Sale's Plus commercialise du matériel informatique (ordinateur, scanners,

imprimantes, etc.) auprès d'une clientèle de restaurateurs et d'hôteliers. M. Parneron,

chef des ventes, consulte une base de données afin d'évaluer les ventes potentielles sur

la région dont il est responsable : l'Est du pays. Après recensement de l'ensemble des

professionnels, il cherche dans son fichier client qui est déjà équipé, et donc quel est le

potentiel de prospection de sa force de vente. Il tient également compte des

établissements équipés par la concurrence, grâce aux données d'un syndicat

professionnel. Compte tenu de la part de marché de l'entreprise il estime prudent de

considérer que sa clientèle potentielle représente 20% de la, profession. La direction

commerciale de l'entreprise lui a fixé un objectif de bénéfice de 100000F par mois.

Enfin, grâce à un historique des ventes, il estime que le CA moyen réalisé avec un client

est de 25 000F, avec en moyenne une marge commerciale de 5000F (marge

commerciale = CA – coût d'achats). Chaque vendeur touche un fixe de 6500F brut. Il

est de plus rémunéré par 5% de commission sur le CA. Enfin s'il réalise son objectif

mensuel, chaque vendeur se voit attribuer une prime de 4500F. Les charges sociales

représentes 60% de la rémunération, (fixe, commission, prime.

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M. Parneron estime que pour le mois, le nombre d'établissements à visiter serait de 340.

La force de vente est composée de 05 commerciaux. Le CA réalisé sur chaque secteur

pour le dernier trimestre se répartit ainsi :

Secteur N° CA %

1 720 000 14.51%

2 1 100 000 22.17%

3 980 000 19.75%

4 1 320 000 26.61%

5 840 000 16.93%

Total 4 960 000 100%

Quel est l'objectif minimum que doit fixer M. Parneron à sa force de vente ? Comment

doit-il répartir cet objectif entre les 5 commerciaux

B. DIFFERENTES FAÇONS D’EXPRIMER UN OBJECTIF

Un objectif peut être exprimé en référence à différents critères :

Chiffre d'affaires : chaque vendeur doit réaliser un certain chiffre d'affaires

Avantages

Simple à comprendre

Possibilité de prévision du CA

Inconvénients

Ne prend pas en compte le coût des ventes.

Le vendeur peut privilégier les produits faciles à

vendre et accorder des remises

Quantités : prise en compte du volume des ventes

Avantage

Permet une sélection des produits

à pousser

Bien adapté aux marchandiseurs

qui ne négocient pas les prix

Inconvénient

Risque de réaliser du volume au détriment de la

marge

Difficile à gérer si la gamme est étendue

Points : un certain nombre de points est attribué à chaque tâche

Avantage

Permet d’orienter les vendeurs

vers des objectifs précis

System multicritère qui intègre

tous les paramètres de l’activité

Inconvénient

Gestion complexe si les critères sont nombreux

(définition et application du barème)

Implique la transparence l’information

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du vendeur

Adaptation à la conjoncture délicate

Marge : chaque vendeur doit réaliser un certain montant de marge. Dans ce cas, la

rémunération du vendeur est ajustée sur la marge qu’il dégage pour l’entreprise

Avantage

Responsabilise le vendeur au coût des

conditions accordées aux clients

(remises)

Rémunère les vendeurs en proportion

de leur contribution à la rentabilité

Inconvénient

Nécessite une bonne connaissance des coûts et

donc un système analytique performant

Evaluation à posteriori des résultats.

Risque de communication à la concurrence

C. DIFFERENTES CATEGORIES D’OBJECTIFS

Objectifs quantitatifs : c’est le cas des objectifs fixés en terme de chiffre d'affaires, de

quantités, etc.

Objectifs qualitatifs : il est possible de fixer des objectifs en terme de fidélisation des

clients, d’image de marque, de nombre de réclamations, d’affaires annulées, etc.

D. CONCLUSION

Il est souvent nécessaire d’ajuster les objectifs en cours de période pour tenir compte de

l’évolution de l’environnement commercial. Il est éventuellement précédé à des ajustements

et à des actions correctrices.

La meilleure garantie de la réalisation des objectifs est que les vendeurs s’y impliquent. Pour

cela, il est souhaitable qu’ils soient associés à la fixation de leurs objectifs personnels. D’autre

part, le système de rémunération induit certains comportements. Par exemple, la rémunération

à la commission incite au résultat en en terme de chiffre d'affaires, mais pas forcément en

terme de qualité. Le système de rémunération doit donc être cohérent avec la fixation des

objectifs.

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Application : cas Royal Canin

Vous avez été recruté comme attaché commercial(e) par la direction régionale Sud Est de la

société Royal Canin. L'un des distributeurs agréés, Rhône Loire a sollicité Royal Canin pour

l'aider à mener le diagnostic de son équipe de cinq vendeurs. Vous disposez pour cela des

informations suivantes.

Découpage des secteurs : chaque secteur offre un potentiel équivalent, équilibré entre

zone rurale et urbaine.

Objectif global pour N

En tonnage : 3000 tonnes, dont gamme club (200T) gamme RCCI (80T)

Gamme club et RCCI sont les deux marques "haut de gamme" de Royal Canin.

Compte tenu de l'équilibre des secteurs, ces objectifs sont répartis également entre les

vendeurs.

Nombre de visites : les vendeurs peuvent effectuer 05 visites par jour pendant les 230

jours de travail sur le terrain

Réalisations de l'année précédente

Vendeur Tonnage global Gamme club RCCI Nombre de visite

S. Nauser 600 40 16 1150

D. Berman 530 35 12 1450

B. Riard 515 55 21 710

C. Ter 650 30 9 1400

B. Herge 495 28 8 690

1. représentez sur un même graphique :

l'activité globale de chaque vendeur;

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les objectifs moyens par vendeurs exprimés en tonnage global et en nombre de

visites

2. à partir du graphique et des informations chiffrées dont vous disposez, vous

analyserez :

le résultat de l'ensemble de l'équipe;

la performance individuelle de chaque vendeur

3. à la lumière de cette analyse, vous déposerez, s'il y a lieu, pour l'ensemble de

l'équipe et pour chacun des commerciaux, des actions susceptibles d'améliorer

les performances.

CHAPITRE IX : ANIMATION ET STIMULATION DE LA FORCE DE

VENTE

La pression subie par les commerciaux est souvent forte. Ils sont très sollicités par leur

hiérarchie, leurs clients, les actions de la concurrence, etc. Il est donc souhaitable de mener

des actions spécifiques afin de soutenir les équipes dans leur activité. C’est l’objectif des

actions d’animation et de stimulation au sein d’une force de vente. Le manager doit créer des

habitudes de fonctionnement (communication, formation, délégation), pour obtenir l’efficacité

maximum de l’équipe.

L’animation se concrétise dans les actions quotidiennes et le style de management adopté

par le responsable commercial. Celui-ci souhaite essentiellement :

motiver ses vendeurs, et pour cela les impliquer dans le choix et la culture de

l’entreprise pour qu’ils donnent la meilleure image auprès des clients et qu’ils restent

dans l’équipe ;

créer un climat favorable, souder l’équipe, encourager les échanges d’informations,

d’idées, afin d’améliorer les actions et les résultats de tous.

La stimulation consiste à mobiliser les efforts des vendeurs autours d’un objectif

commercial spécifique par la promesse d’une gratification exceptionnelle.

Les techniques utilisées et les récompenses envisagées dépendent de l’objectif de l’opération

de stimulation. Le développement de ces pratiques, la créativité des responsables

commerciaux et des agences spécialisées a multiplié les types d’actions qui se basent sur la

surprise et l’originalité.

A. L’animation

Elle ne donne des résultats que si elle permanente. Elle favorise la communication au sein de

l’équipe, encourage les vendeurs à améliorer leurs performances en suivant régulièrement des

séances de formation et implique la délégation, des responsabilités.

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1. La communication

Si la communication semble nécessaire à tous, elle ne se décrète pas. Sa pratique

quotidienne nécessite un climat favorable et la création d’outils adaptés.

Le climat de travail est un élément fédérateur de l’équipe et si une bonne ambiance règne

dans le groupe, elle favorise les bons résultats et diminue le turnover.

2. Les réunions

Qu’elles soient régulières ou occasionnelles, les réunions sont des moments de rencontre

et d’échange d’information favorables au bon climat de l’entreprise. Pour être bien

acceptées par les vendeurs, elles doivent faire gagner un temps supérieur à celui qu’on

leur a consacré. Une réunion doit être préparée. Le manager peut, au préalable diffuser un

document d’information afin que les participants préparent des questions, des

interventions. De plus, ne doivent être convoqués que les intéressés.

Les réunions peuvent être régulières ou occasionnelles.

o

o

Régulières : les vendeurs d’une même région se rencontrent pour analyser les résultats

et confronter leurs expériences afin d’étudier ensemble les solutions envisageables

pour améliorer leurs actions. Leur périodicité est variable ; elles sont :

quotidiennes : lorsque la concurrence est très vive et que les résultats de l’activité

sont utiles à tous pour adapter le programme d’action en permanence (secteur

automobile, bancaire, téléphonie, bureautique) ;

hebdomadaires : souvent le samedi, pour faire le point sur la semaine écoulée

(résultats, actions) et établir les futurs objectifs ;

annuelles : l’entreprise réunit l’ensemble du réseau pour mobiliser les vendeurs sur

la préparation de l’année commerciale.

Occasionnelles : pour marquer un événement exceptionnel (lancement d’un produit,

d’un réseau, anniversaire, etc.), les vendeurs sont réunis, le plus souvent dans cadre

stimulant.

3. la communication interne

Au sein de l’équipe de vente, la communication doit être à double sens. Le vendeur remonte

les informations du terrain (bon de commande, fiches clients, rapport de visite, d’activité),

mais le manager diffuse aussi des messages vers ses collaborateurs :

lettres de félicitations, d’encouragement… ou de rappel à l’ordre ;

notes d’information sur les nouveaux produits, documentations techniques et

commerciales ;

lettre d’information des forces de vente

B. La stimulation

La réussite d’une campagne de stimulation exige de la part des organisateurs la mise en place

d’une politique de communication à l’attention des différents publics concernés.

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o

o

o

La présentation de la campagne fait souvent l’objet d’un séminaire pour lequel sont

créées des plaquettes et des vidéos. Chaque responsable se voit remettre un kit

d’animation destiné à son équipe, comprenant tous les outils nécessaires à la mise en

place des actions.

Les plannings d’organisation, de suivi et de résultats de la campagne sont élaborés

pour aider les responsables et les impliquer dans l’organisation de l’opération.

Les résultats peuvent être publiés au cours d’une convention à laquelle seront conviés

tous les participants.

La campagne de stimulation peut prendre différentes formes.

Le concours : introduction de la notion de compétition entre les équipes ou

individuellement en fonction des objectifs. Si toute l’équipe est concernée, son objectif est

le plus souvent calculé en nombre de produits vendus.

Le jeu : contrairement au concours, le jeu ne nécessite pas un effort de vente important, se

base plus sur la rapidité de réaction, les connaissances voire le hasard. Il peut impliquer

des choix impliquer des choix judicieux sur les produits à mettre en avant.

Le challenge : il s’inscrit plus dans l’action à long terme. Son principe est simple : tant

que le vendeur se situe au dessus d’un certain seuil de résultat, il bénéficie d’un avantage

particulier.

C. Les récompenses

Les récompenses constituent le facteurs essentiel de a réussite de la stimulation.

L’argent : c’est un moteur, à condition de l’utiliser judicieusement. Ce qui motive le

vendeur c’est surtout ce qu’il pourra acheter avec.

Le cadeau : outil de stimulation, souple et facile à utiliser. Il s’adapte au plus large public.

Il est évolutif puisque le commercial peut cumuler des points cadeaux. Il permet

d’impliquer toute la famille dans la campagne. Il peut revêtir la forme de :

o bon d’achat ;

o

o

chèques-cadeaux libellés en points, à valoir dans un catalogue ou dans un réseau de

boutiques spécialisées ;

de catalogues-cadeaux qui utilisent un système de point plus élégant, car ne

mentionnant pas les prix (catalogues généralistes, spécialisés, modulaires)

Le voyage : porteur de rêve, il reste la récompense privilégiée des responsables

commerciaux. Les voyages de stimulation sont le plus souvent organisés en groupe. C’est

l’occasion pour l’entreprise d’accroître la cohésion des équipes, d’améliorer le climat

social, de s’attacher se collaborateurs.

La récompense honorifique : forme de motivation qui repose sur le besoin de

considération de chacun. C’est un moyen de reconnaître le professionnalisme des

collaborateurs et de développer l’esprit d’appartenance à l’entreprise. Les médailles,

trophées, titres, diplômes sont remis aux salariés ou aux équipes les plus méritantes

Application : cas Algmar

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La société Algmar commercialise des produits anti-acné. Afin d'assurer le succès de son

nouveau produit, le savon Soalpag, elle souhaite organiser une opération de stimulation de sa

force de vente. A cet effet 2.5% des frais de lancement de Soalpag seront consacrés à la

stimulation de la force de vente et ceci sous la forme d'une prime. Monsieur LeMorvan, chef

des ventes espère pouvoir proposer 6000F par vendeur et vous communique les éléments

chiffrés concernant cette opération.

La société estime pouvoir vendre 600 000 savons au prix de 30F. le coût de revient unitaire

d'un savon est de 18F. Les frais fixes de lancement s'élèvent à 3 200 000F. Le budget de

lancement est égal a la marge commerciale déduction faite des frais fixes de lancement.

L'équipe commerciale est constituée de 20 vendeurs.

1. Déterminer le budget de lancement de Soalpag.

2. à partir de ce budget, calculer le montant de la prime possible par vendeur. Ce budget

correspond-il au seuil fixé par Monsieur Le Morvan? Dans le cas contraire que

proposez-vous ?

CHAPITRE X : LA GESTION DU TEMPS

Gérer son temps, c’est organiser ses activités pour tirer un meilleur profit du temps dont

on dispose. Le vendeur a une multitude de tâches à effectuer : prospection, préparation des

visites, organisation de son activité, administration des ventes, etc. Parmi toutes ces

tâches, c’est sans doute le face-à-face avec le client qui doit être privilégié. Le vendeur

doit dégager le maximum de temps pour le consacrer à des activités rentables. Sa

rémunération en dépend et l’entreprise a tout à y gagner.

Dès lors, le vendeur doit s’efforcer de d’appliquer quelques principes fondamentaux de la

gestion du temps.

A. Analyse du temps : auto diagnostic

Méthodologie :

noter systématiquement sur un planning, heure par heure les diverse tâches

accomplies sur une période déterminée (deux à quatre semaines par exemple).

calculer le temps consacré sur la période considérée aux différentes missions, en

distinguant :

Les tâches liées aux visites des clients

Les tâches hors clientèle

déplacements téléphone

visites clients réunions

visites de prospection tâches administratives

temps d’attente salons

etc. formations

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pauses, discussions

analyser la répartition du temps entre les différentes tâches et dégager des pistes

d’action pour mieux organiser le temps du vendeur :

o éliminer certaines tâches chronophages (qui prennent beaucoup de temps) ;

o déléguer celles qui peuvent être réalisées par quelqu’un d’autre ;

o

o

organiser celles qu’il doit absolument effectuer lui-même, en planifiant son

action ;

déceler et éliminer les pertes de temps.

B. Les principes de gestion du temps

1. Se fixer des priorités

Déterminer ses priorités n’est pas toujours facile. De nombreux outils peuvent être un recours

précieux. Il en est ainsi de la matrice Urgence /Importance :

IMPORTANCE

Faible

Forte

URGENCE

Faible

TACHES

A

Faible

TACHES

B

TACHES

TACHES

Forte

C

D

Cette matrice permet de classer les différents événements et tâches (réunions, travail

administratifs, entretiens etc.) et de décider des actions à mener à leur sujet :

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o

o

o

o

Tâches A (faible urgence/faible importance) peuvent être soit remises à plus tard, soit

complètement laissées de côté, soi déléguées à quelqu’un d’autre ;

Tâche B (faible urgence/forte importance) en principe exécutées par le vendeurs luimême,

éventuellement déléguées à une personne de confiance ;

Tâche C (forte urgence/faible importance) à réaliser tout de suite par le vendeur luimême,

ou à déléguer sans attendre à une autre personne ;

Tâche D (forte urgence/forte importance) impérativement exécutées par le vendeur luimême.

Les tâches prioritaires sont en général classées dans la catégorie D ; puis on exécutera les

tâches des catégories C et B

2. Déléguer

Quelques principes à appliquer lorsqu’on veut déléguer :

o

bien choisir la personne à qui on va confier la travail (sa compétence doit être

suffisant) ;

o donner des directives précises et claires ;

o

o

o

maintenir une bonne communication avec la personne pendant la durée de la

délégation pour vérifier que l’objectif a été bien compris et que la travail

demandé est réalisé dans de bonnes conditions ;

contrôler aussi souvent que nécessaire et s’assurer que la personne n’a pas

trop de difficultés pour réaliser le travail ;

encourager et remercier.

3. Planifier son temps

La planification du temps permet :

o d’avoir une vue d’ensemble des tâches à accomplir ;

o

d’éviter le stress lié à des tâches qui n’étaient pas prévues.

Quelques principes :

o écrire « noir sur blanc » la liste des tâches à réaliser ;

o

établir chaque jour un plan d’action : noter les tâches, évaluer leur durée, en se

ménageant du temps disponible pour tout imprévu, prévoir des pauses (« rendez-vous

avec soi-même ») ;

o organiser son espace de travail : classer les documents non utilisés ;

o

Remarque.

éviter les pertes de temps : en préparant plus efficacement ses visites (rendez-vous

préalables avec les clients), en maîtrisant les interruption (recevoir sur rendez-vous,

faire filtrer ses appels téléphoniques)

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L’évolution des technologies modifie le travail du vendeur au quotidien et offre des

solutions nouvelles dans la gestion du temps. Par exemple, une visioconférence peut

éviter le déplacement de toute une équipe.

Le concept de délégation

Déléguer n’est pas

o se débarrasser d’une corvée ;

o

o

o

o

occuper des gens dont la

fonction serait mal définie ;

refiler une mission impossible

quelqu’un pour le faire

échouer et s’en séparer à bon

compte ;

distribuer des projets destinés

au placard ;

monter qu’on est le chef et

qu’on a le pouvoir de faire

« bosser » les autres ;

o

o

o

o

distribuer ce qu’on ne sait

pas faire soi-même

exclusivement ;

mettre deux collaborateurs

sur la même mission, histoire

de créer de l’émulation ;

confier des mission sans

fond, histoire de refaire le

monde (les fameuses

commissions) ;

faire exprès de choisir une

personne qui a horreur de la

tâche à déléguer ;

o

o

accumuler sur un même

collaborateur des

missions ou des

responsabilités destinées

à le mettre à l’épreuve

en vue d’une promotion

(risque d’usure

prématurée) ;

mélanger affaires

personnelles et travail et

abuser de son pouvoir de

délégation (servitude)

Application : cas Burotic

Le lundi 29 septembre, à 8h30, Pierre Mesian vendeur dans la société Burotic, dresse la liste

des taches qu'il doit accomplir dans la journée :

1. préparer les dossiers documentaires pour les visites de la semaine;

2. téléphoner au client Zafer pour confirmer le rendez-vous du 15 octobre;

3. mise à jour du tableau de bord de septembre pour la réunion mensuelle de l'équipe

(30 septembre, 9h30);

4. mettre à jour le fichier clients (à partir de bons de commande et des fiches prospects);

5. établir le devis de monsieur Golder pour envoi le 9 octobre;

6. rappeler Christine pour la location du chalet (vacances de Noël);

7. note de frais pour la comptabilité (avant la fin du mois);

8. téléphoner au client Regain pour confirmer le rendez-vous du 2 octobre;

9. rendez-vous avec le client Masier à 14h30 et le client Brunoy à 16h00. ces deux

clients sont situés dans le même quartier d'affaires, à 30 minutes du bureau de Pierre.

Pour chacune des tâches, proposer des principes d'action.

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Présenter le plan de la journée du 29 septembre après avoir classé les tâches du planning

de Pierre selon la classification ABCD.

CHAPITRE XI : CONTROLE ET DIAGNOSTIC DE LA FORCE DE

VENTE

Principe du contrôle

Le contrôle de l'activité de la force de vente est élément essentiel de l'amélioration des

résultats. En effet, comment mener une action efficace auprès des vendeurs sans

appréhender exactement la façon dont ils exercent leur activité ?

Le contrôle de l'activité revêt deux aspects :

la surveillance : vérifier les notes de frais, les visites, la prospection ;

le suivi de l'activité : un vendeur ne peut détenir, seul, toutes les informations du

marché, ni intégrer l'ensemble de la politique commerciale de l'entreprise. Le contrôle

peut s'entendre comme un échange d'informations entre le vendeur et sa hiérarchie.

le vendeur permet à l'entreprise d'être à l'écoute de son marché,

l'entreprise fournit à son vendeur un encadrement et lui offre une vision plus large

de son environnement.

le diagnostic et le contrôle de la force de vente passent généralement par :

l'accompagnement : le chef des ventes effectue périodiquement des visites en

compagnie du vendeur. De cette façon il peut apprécier les méthodes de travail

"grandeur nature";

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l'analyse des documents du vendeur : l'étude des rapports de visite, des fichiers du

vendeur, peut être d'une aide précieuse dans la découverte des raisons de la plus ou

moins grande efficacité commerciale ;

le tableau de bord : c'est un document qui regroupe l'ensemble des paramètres de

l'activité du vendeur, aussi bien en prévisionnel qu'en réel. C'est l'outil privilégié du

suivi de la réalisation d'un objectif. En cas de retard, il est possible grâce au tableau de

bord de détecter les écarts de façon précoce et donc d'initier des actions correctives. Le

document donne la possibilité d'un suivi pour chaque vendeur. La somme des tableaux

de tous les vendeurs entreprise donne une vue d'ensemble de la force de vente.

Méthode de contrôle

Pour être efficace, un contrôle doit être bien adapté à l'activité de la force de vente.

A. Connaissance de l'environnement du vendeur

1. si la force de vente est itinérante

il faut s'assurer de la transmission régulière des rapports de visite, des bons de

commande, etc.; de l'émission et de la réception de messages : réseaux

informatique (intranet par exemple) ; de contacts téléphoniques réguliers pour faire

le point sur l'activité.

On contrôle en priorité :

les tournées : organisation, kilomètres parcourus, nombre et type de visites

effectuées (de prospection, de routine, de relance, de prise de commande, etc.);

de rentabilité : chiffre d'affaires moyen par visite, par client, par produit, marge

dégagée, remises accordées, etc.;

les frais de vie : notes d'hôtel, de restaurant, d'essence, de parking, etc. ;

le travail administratif : rapport de visites, suivi des comptes clients, des

relances, des règlements, réunions…

Les principaux outils dont on dispose sont :

Les logiciels de gestion commerciale qui permettent un suivi de l'activité,

notamment par l'élaboration du tableau de bord ;

Une carte de crédit dont l'utilisation simplifie le contrôle des frais (impossible

de gonfler la note de carburant par exemple ; contrôle possible du lieu, de

l'heure d'arrêt, etc.).

2. Si la force de vente est sédentaire

on se concentre sur : la compétence (connaissance des produits, attitudes face à la

clientèle) ; le "sérieux" (ponctualité, présentation, etc.) ; la performance (chiffre

d'affaires total par client, par famille de produits, nombre de clients, etc.).

les principaux outils : enquêtes de satisfaction auprès des clients, observations au

quotidien, tickets de caisse, factures, etc.

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B. Paramètres propres au vendeur

1. Expérience du vendeur

Un vendeur confirmé est jugé sur ses résultats. Normalement, il est autonome.

Un nouveau vendeur dans l'entreprise, avec de l'expérience professionnelle

(transfuge de la concurrence par exemple) est apprécié sur son degré d'intégration,

sur son adhésion à la culture de l'entreprise ainsi que sur ses résultats.

Un débutant dans la profession est évalué sur sa façon de travailler, sur les qualités

de base nécessaires à un vendeur, et ensuite seulement sur ses résultats et son

degré d'intégration dans l'entreprise.

2. Autonomie du vendeur

on contrôle :

chacun de ses actes si l'autonomie est très réduite.

Ses résultats s'il dispose de liberté et donc de responsabilité

3. Personnalité du vendeur

pour certains vendeurs, un excès de contrôle peut freiner les initiatives

et l'autonomie.

Pour d'autres, un manque de contrôle est assimilé à un déficit

d'encadrement. Le vendeur peut penser qu'on le laisse seul face à ses difficultés.

C. Le mode de management

1. le système de rémunération

un système de remboursement de frais implique un contrôle de justificatifs.

Un fixe important nécessite des contrôles rigoureux du degré de motivation.

Un système de commissionnement responsabilise le vendeur.

Remarque :

Un vendeur rémunéré essentiellement à la commission recherche l'efficacité. Il est

donc moins nécessaire de contrôler sa présence chez les clients, ainsi que

l'organisation de son travail. La rémunération constitue la sanction (positive ou

négative) de son efficacité. Cependant il est important de le conseiller pour

obtenir les meilleurs résultats. Il faut s'assurer de la qualité du travail (le

commissionnement peut entraîner des ventes forcées.

2. l'organisation du travail

La fréquence des réunions de travail conditionne le mode de motivation.

En cas de réunion quotidienne, le chef des ventes peut orienter l'activité et influer

immédiatement sur :

la compétence des vendeurs (confrontés à des produits techniques, ils doivent

conserver leur crédibilité),

leur comportement commercial face à la clientèle…

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Si les réunions sont hebdomadaires ou mensuelles, le contrôle s'exerce plutôt par :

Des comptes rendus de visite obligatoires, des contacts téléphoniques fréquents.

En conclusion, c'est la prise en compte de tous ces éléments qui permet de bien cadrer le

contrôle et d'apporter toutes les nuances souhaitables pour ne pêcher ni par excès ni par

défaut. L'efficacité pratique dépend des outils retenus.

Quelques outils

A. l'entretien annuel d'évaluation

L'évaluation du vendeur s'effectue au cours d'un entretien entre le vendeur et son

responsable, ceci au minimum une fois par an. Si c'est l'occasion de dresser un bilan de la

période écoulée, c'est aussi le moment de fixer les objectifs pour le futur.

B. le tableau de bord

1. Présentation

C'est un document essentiel du management d'une force de vente.

Il permet une réflexion sur la fixation des objectifs, sur leur nature et sur leur niveau.

La somme des objectifs de chacun des vendeurs doit être au minimum égale à

l'objectif global de la force de vente.

C'est un instrument de suivi d'activité : le rapprochement des objectifs avec les

éléments réels reportés dans le tableau de bord lors de leur réalisation permet de

calculer des écarts (réel – prévu) ainsi qu'un taux de réalisation de chaque objectif par

le calcul : (réel/prévu) x 100.

Il sert de base à la comparaison entre différents vendeurs.

2. Le document

Il se présent généralement ainsi :

Nom du vendeur

Objectifs

Mois n°1 Mois n°2 Etc. Cumul

prévu Réel prévu réel prévu réel prévu réel

Ecarts

Taux de

réalisation

Objectifs n°1

Objectifs n°2

Etc.

3. L'analyse du tableau de bord

Ce document offre un moyen de contrôle de la conformité de l'activité du vendeur avec les

normes de l'entreprise. Les forces et faiblesses du vendeur sont révélées par les écarts

calculés. Par l'analyse des tableaux de bords, le manager perçoit exactement la façon dont

fonctionne son équipe. Il peut mettre en place les actions les mieux adaptées au contexte

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commercial du moment : formation, suivi sur le terrain, conseils, organisation du travail,

gestion du temps, découpage des secteurs, gestion du portefeuille clients, etc.

L'évaluation du travail du vendeur selon des normes précises est indispensable pour juger de

l'efficacité de son action. On a donc recours à des indices de performance, qui seront bien

entendu adaptés au contexte de l'activité. On utilise par exemple :

Ratios

Formule de calcul

1. Prospection

2. Gain de clientèle

Mois n°1prévuréel total

3. Montant moyen d'une Nombre Chiffre commande4. d'affaires visites HTNombre de visites par an de visites

Nombre de commandes de obtenues la période

Application : cas Mois Mois

Jardiplus

n°1prévuréel total total de de visites

visites

Nombre de visites de prospection

Nombre total de visites

Mois n°1prévuréel total de

Nombre visites de clients nouveaux

Nombre total de clients

L'entreprise Jardiplus commercialise du petit matériel agricole : taille-haie, tondeuses et. La

clientèle set constituée de professionnels spécialisés dans l'entretien de parcs et jardins. Vous

êtes adjoint de M. Parmain, chef des ventes. Il opère un suivi de l'activité des commerciaux à

l'aide d'un tableau de bord. Il vous confie le tableau suivant :

Objectifs

Quantitatifs

Nom du Vendeur Jérôme Piteau

Avril Mai Juin Cumul

Prévu réel prévu Réel prévu réel prévu réel

Ecart

Taux

de réal

(%)

CA(KF) 180 185 168 164 210 190 558 539 -19 96.6

Nbre de

visites :

70 64 63 66 70 62 203 192 -11 94.6

Clients 60 56 54 60 60 54 174 170 -4 97.7

prospection 10 8 9 6 10 8 29 22 -7 75.9

quantités 60 65 54 58 60 62 174 185 +11 106

Qualitatifs

Annulations 0 0 0 1 0 0 0 1 +1

Réclamation 2 0 2 3 2 1 6 4 -2 66.7

% comptant 20 10 20 12 20 14 20 12 -8 60

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3. Déterminer le budget de lancement de Soalpag.

4. à partir de ce budget, calculer le montant de la prime possible par vendeur. Ce budget

correspond-il au seuil fixé par Monsieur LeMorvan ? Dans le cas contraire que

proposez-vous ?

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