Le festival des éléphants a été un succès - Le Rénovateur
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Ethnobotanique<br />
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Café<br />
Coffea spp. Rubiaceae<br />
Biba Vilayleck<br />
Ka fé : lao<br />
Kafae : thaï<br />
Càphê : vietnamien<br />
Coffee : anglais<br />
Comme pour le thé, l’analyse <strong>des</strong> noms du café nous apprend<br />
beaucoup. D’abord le nom du genre, coffea, qui vient de l’arabe<br />
«cahouah », désignant cette boisson sans doute originaire d’Ethiopie<br />
(province de Kaffa) ; ensuite, le nom de l’<strong>un</strong>e <strong>des</strong> deux espèces les<br />
plus appréciées coffea arabica qui précise sa région d’adoption dès<br />
le XVème siècle ; et enfin tous les noms vernaculaires qui sont <strong>des</strong><br />
adaptations du nom scientifique et ce dans toutes les langues ; c’est<br />
dire à la fois la spécificité et l’importance mondiale de cette boisson.<br />
L’histoire de ce petit fruit est <strong>un</strong>e véritable épopée qui se déroule de<br />
l’Ethiopie à l’Europe en passant par les pays arabes et la Turquie, sur<br />
fond de guerres religieuses, de vols de plants et de colonisation. En<br />
effet, le café est <strong>un</strong>e plante tropicale, elle ne pousse donc pas dans la<br />
zone tempérée où vivent les consommateurs et les marchands, il faudra<br />
donc l’implanter dans les colonies européennes et elle deviendra <strong>un</strong><br />
enjeu économique mondial, à l’égal du pétrole disent certains.<br />
<strong>Le</strong> caféier est <strong>un</strong> arbre toujours vert qui peut atteindre <strong>un</strong>e dizaine<br />
de mètres mais qui est la plupart du temps taillé pour être d’<strong>un</strong> accès<br />
plus facile. Ses feuilles sont simples, opposées, oblongues, brillantes<br />
et fortement nervurées. <strong>Le</strong>s fleurs forment <strong>des</strong> petites grappes blanches<br />
et odorantes le long <strong>des</strong> rameaux. <strong>Le</strong>s fruits sont <strong>des</strong> drupes ovoï<strong>des</strong><br />
appelés « cerises », contenant deux noyaux avec chac<strong>un</strong> <strong>un</strong>e graine, le<br />
grain de café. Deux espèces principales sont cultivées : Coffea arabica,<br />
(70% de la production mondiale), la plus ancienne, qui produit <strong>un</strong> café<br />
fin et aromatique mais nécessite <strong>un</strong> climat assez frais et Coffea canephora<br />
appelé robusta (30% de la production mondiale), qui donne <strong>un</strong>e boisson<br />
riche en caféine et s’accommode bien <strong>des</strong> terrains de plaine avec en outre<br />
<strong>des</strong> rendements plus élevés.<br />
Une fois les « cerises » cueillies, soit manuellement (plus long et<br />
plus délicat), soit avec <strong>un</strong>e machine, deux techniques sont possibles pour<br />
débarrasser les noyaux de leur pulpe : le séchage au soleil sur <strong>des</strong> claies<br />
pendant quelques jours qui donne le « café coque », ou le lavage <strong>des</strong> fruits<br />
<strong>un</strong>iformément mûrs, dont l’enveloppe se désagrège par fermentation, et<br />
qui donne le « café pache ». Il faudra ensuite décortiquer ces noyaux pour<br />
obtenir le « café vert » celui qui s’échange sur les marchés internationaux ;<br />
il deviendra br<strong>un</strong> plus ou moins foncé en fonction de la torréfaction ou du<br />
grillage appliqué, en attendant d’être moulu.<br />
Au Laos où le café n’est pas <strong>un</strong>e boisson traditionnelle, sa culture est<br />
<strong>un</strong> héritage colonial ; il a <strong>été</strong> introduit par <strong>Le</strong>s Français au début du XX e<br />
siècle dans le Sud du pays, en même temps qu’au Vietnam qui d’ailleurs<br />
est devenu le premier producteur mondial de robusta. Sur le plateau<br />
<strong>des</strong> Bolovens on parle de « cafés froids » et de « cafés chauds » ; la<br />
culture <strong>des</strong> cafés chauds est la plus ancienne, elle concerne le robusta<br />
ou ses vari<strong>été</strong>s, sur <strong>des</strong> terrains largement défrichés et exposés au<br />
soleil ; la culture <strong>des</strong> cafés froids se fait à l’ombre d’arbres laissés<br />
en place lors du déboisement ou plantés par la suite dans <strong>un</strong> système<br />
d’agroforesterie qui préserve l’environnement. La caféiculture est le<br />
moteur du développement de cette région, regroupant à la fois de gros<br />
producteurs, bien connus sur la place, et de mo<strong>des</strong>tes agriculteurs qui<br />
ont su s’adapter aux nouvelles normes de cette culture. Même si le<br />
café n’est pas <strong>un</strong>e boisson traditionnelle au Laos, la mode <strong>des</strong> «cafés»,<br />
lieux conviviaux où l’on retrouve ses amis en dégustant, chaud ou<br />
froid, ce breuvage psychoactif se répand tout doucement. <strong>Le</strong>s effets<br />
du café sur la santé sont multiples mais mal étudiés encore et l’on dit<br />
ici que c’est <strong>un</strong> peu <strong>un</strong> remède miracle ; l’<strong>un</strong> de nos amis lao mâche<br />
tous les matins, à je<strong>un</strong>, quelques grains de café sans lesquels, dit-il, il<br />
n’aurait pas le courage d’entamer sa journée.<br />
<strong>Le</strong> <strong>Rénovateur</strong><br />
<strong>Le</strong>s caféiers non taillés poussent en hauteur comme ici sur<br />
le plateau <strong>des</strong> Bolovens.<br />
Fleurs et fruits de robusta.<br />
<strong>Le</strong>s cerises de café sont mises à sécher au soleil.<br />
27 février 2012 [ 20 ]