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Cette option culturaliste débouche sur la théorie du genre qui, quoi qu’en
disent ses partisans qui nient son existence afin de mieux l’imposer, postule
que nous ne naissons ni garçon ni fille, mais neutre et que le devenir garçon
ou le devenir fille n’est qu’une affaire de culture, de civilisation, de société,
d’endoctrinement avec l’aide de stéréotypes qu’il faudrait déconstruire dès
l’école qui, de ce fait, en construit d’autres.
C’est une interprétation courte du « on ne naît pas femme on le devient »
de Simone de Beauvoir qui passe un temps fou à expliquer dans Le
Deuxième Sexe combien la physiologie n’est pas un destin, tout en
expliquant que c’est par rapport à elle qu’il faut se construire, se choisir et
se vouloir… Or ce peut être paradoxalement un destin de ne pouvoir se
créer un destin qu’en regard de ce destin ! Cet ouvrage, que peu ont
vraiment lu, ne nie pas l’anatomie, on y trouve d’ailleurs un grand nombre
de pages consacrées aux menstruations et à leurs effets dans la vie
quotidienne des femmes. Si l’on ne naît pas femme, on naît tout de même
avec des testicules ou avec des ovaires, autant de glandes endocrines dont
les sécrétions déterminent un grand nombre de comportements – il suffit
d’interroger un médecin endocrinologue pour éviter d’errer en la matière…
Si les perturbateurs endocriniens perturbent les glandes endocrines, ce qui
s’avère incontestable, il faut bien qu’un corps ne soit pas qu’une volonté
culturelle sculptée par les seuls stéréotypes mais également une chair
imbibée d’hormones en plus ou moins grande quantité, ce qui produira en
plus ou moins grande vérité tel ou tel comportement.
Des travaux israéliens récents montrent d’ailleurs qu’après opérations et
traitements hormonaux de transgenres nées femmes, autant d’interventions
culturelles, donc, les hormones féminines continuent de faire naturellement
leur travail : après un an d’injections de testostérone, les femmes
transgenres devenues hommes gardent des ovaires fonctionnels qui leur
permettent toujours de faire des enfants.
La déliaison du corps naturel d’avec la nature produit un corps artefact qui
tend vers le neutre. Pour parvenir à ce tiers état culturel, il faut faire fi de
toutes les données naturelles. Seulement alors on peut abolir le masculin et
le féminin, décréter la fin des sexes sans pour autant trouver contradictoire
de lutter contre le sexisme qui est discrimination… entre les sexes – dont il
vient pourtant d’être dit qu’ils n’existent pas. Même remarque avec
l’antiracisme qui défend la thèse de l’inexistence des races tout en luttant