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(1) Michel Onfray - Théorie de la dictature-Robert Laffont (2019)

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Cette option culturaliste débouche sur la théorie du genre qui, quoi qu’en

disent ses partisans qui nient son existence afin de mieux l’imposer, postule

que nous ne naissons ni garçon ni fille, mais neutre et que le devenir garçon

ou le devenir fille n’est qu’une affaire de culture, de civilisation, de société,

d’endoctrinement avec l’aide de stéréotypes qu’il faudrait déconstruire dès

l’école qui, de ce fait, en construit d’autres.

C’est une interprétation courte du « on ne naît pas femme on le devient »

de Simone de Beauvoir qui passe un temps fou à expliquer dans Le

Deuxième Sexe combien la physiologie n’est pas un destin, tout en

expliquant que c’est par rapport à elle qu’il faut se construire, se choisir et

se vouloir… Or ce peut être paradoxalement un destin de ne pouvoir se

créer un destin qu’en regard de ce destin ! Cet ouvrage, que peu ont

vraiment lu, ne nie pas l’anatomie, on y trouve d’ailleurs un grand nombre

de pages consacrées aux menstruations et à leurs effets dans la vie

quotidienne des femmes. Si l’on ne naît pas femme, on naît tout de même

avec des testicules ou avec des ovaires, autant de glandes endocrines dont

les sécrétions déterminent un grand nombre de comportements – il suffit

d’interroger un médecin endocrinologue pour éviter d’errer en la matière…

Si les perturbateurs endocriniens perturbent les glandes endocrines, ce qui

s’avère incontestable, il faut bien qu’un corps ne soit pas qu’une volonté

culturelle sculptée par les seuls stéréotypes mais également une chair

imbibée d’hormones en plus ou moins grande quantité, ce qui produira en

plus ou moins grande vérité tel ou tel comportement.

Des travaux israéliens récents montrent d’ailleurs qu’après opérations et

traitements hormonaux de transgenres nées femmes, autant d’interventions

culturelles, donc, les hormones féminines continuent de faire naturellement

leur travail : après un an d’injections de testostérone, les femmes

transgenres devenues hommes gardent des ovaires fonctionnels qui leur

permettent toujours de faire des enfants.

La déliaison du corps naturel d’avec la nature produit un corps artefact qui

tend vers le neutre. Pour parvenir à ce tiers état culturel, il faut faire fi de

toutes les données naturelles. Seulement alors on peut abolir le masculin et

le féminin, décréter la fin des sexes sans pour autant trouver contradictoire

de lutter contre le sexisme qui est discrimination… entre les sexes – dont il

vient pourtant d’être dit qu’ils n’existent pas. Même remarque avec

l’antiracisme qui défend la thèse de l’inexistence des races tout en luttant

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