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Miles #43 - TIM BOURY CHEF ***

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<strong>#43</strong><br />

Tim Boury<br />

<strong>CHEF</strong><br />

Cars & Art I Bashir Abdi I Montres MOTORING EVENT Ferrari a 75 ans I Québec<br />

Mode à Pitti Uomo<br />

ZOUTE GRAND PRIX<br />

Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV Soins pour hommes


PRÊT POUR LE FROID<br />

Avec l’arrivée de l’automne, les journées plus fraîches sont de retour.<br />

C’est pourquoi MR MARVIS propose une collection de pantalons<br />

parfaits : du confort extrême des Easies au look sophistiqué des<br />

Flanelles en passant par la polyvalence infinie des Coolerdays. Du<br />

décontracté à l’élégant, choisissez le pantalon qui correspond à<br />

votre style et préparez-vous à affronter le froid avec MR MARVIS.<br />

F A<br />

I T S<br />

A U<br />

P O R T U G A L<br />

C E<br />

I N T U R E<br />

É L A S T<br />

I Q U E<br />

P O C H E<br />

Z<br />

I P P É E<br />

L<br />

I V R A<br />

I S O N<br />

I T E<br />

G R A T U<br />

TROUVEZ LE VÔTRE MAINTENANT SUR<br />

MRMARVIS.FR<br />

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34<br />

24<br />

IDENTITÉ<br />

07 Édito<br />

07 Générique<br />

RUBRIQUES<br />

08 Livres<br />

12 Montres<br />

16 Soins<br />

17 Forme<br />

18 Senteurs<br />

20 Goûts<br />

21 Design<br />

24 Voyage<br />

25 Mode<br />

26 Accessoires<br />

PORTRAITS<br />

48 Tim Boury<br />

Nouveau 3 étoiles à Roulers<br />

SOMMAIRE<br />

46 Bashir Abdi<br />

Athlète et ambassadeur<br />

62 Mark Vanhoenacker<br />

Pilote et écrivain<br />

12<br />

27<br />

CARS + ART + ARCHITECTURE<br />

27 Norman Foster<br />

commissaire d’exposition<br />

31 Sotheby’s<br />

34 Hervé Poulain et les Art cars<br />

37 Le voiturier du Comme chez Soi<br />

38 Jaguar Classic<br />

42 Les 50 ans de l’HVCB<br />

44 Bruxelles fête 75 ans de Ferrari<br />

51 Zoute Grand Prix<br />

54 Bonhams et les ancêtres<br />

56 Le galeriste Guy Pieters<br />

80 L’art en bulles<br />

51<br />

MONTRES<br />

58 Rado entre céramique et motocross<br />

61 Le temps en musique<br />

82 Entre aventure et engagement<br />

46<br />

VOYAGE<br />

64 Séjour au Québec<br />

PARAÎTRE<br />

68 Mode au Pitti Uomo<br />

72 Les soins préférés des hommes<br />

64<br />

PORTFOLIO<br />

75 Voitures envahies par le temps<br />

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3


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THE<br />

X7<br />

NEW<br />

Informations environnementales (AR 19/03/04) : bmw.be<br />

7,7-12,9 L/100 KM • 203-292 G/KM CO 2<br />

(WLTP)<br />

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ÉDITO<br />

Supplément gratuit du<br />

Moniteur Automobile<br />

Cover<br />

Tim Boury<br />

© Studio JPO<br />

Une production de<br />

S.A. ProduPress<br />

Av. Général Dumonceau 56<br />

1190 Bruxelles<br />

Tél. 02 333 32 60<br />

Éditeur responsable<br />

Tanguy Rousseaux<br />

Av. Général Dumonceau 56<br />

1190 Bruxelles<br />

Rédacteur en chef<br />

Serge Vanmaercke<br />

Rédacteur en chef adjoint<br />

Xavier Daffe<br />

Secrétariat de rédaction<br />

Olivier Maloteaux<br />

Rédaction<br />

Sofie lbrecht, en erremans,<br />

David anssens, oris Rodesch,<br />

Dominique Simonet, Serge<br />

anmaerce, Chris ermuyten et<br />

ichel erlinden<br />

Mise en page<br />

Floriane Donnet<br />

Images<br />

homas LeScrainier<br />

Directrice commerciale<br />

arina acobus<br />

Service publicité<br />

icolas an Frausum,<br />

nvanfrausumprodupress.be,<br />

Fran Debrauer<br />

fdebrauerprodupress.be<br />

Comptabilité<br />

velyne an Looce<br />

evanlooceprodupress.be<br />

Nouvelle politesse épistolaire<br />

On vit depuis quelque temps dans un monde numérique où tout<br />

dinosaure qui utilise encore l’e-mail – illustre successeur de nos lettres<br />

missives envoyées par la poste sous enveloppe timbrée usque dans les<br />

années 199 se voit en préambule de tout message, comblé d’espoirs<br />

sous forme de souhaits en tous genres. t de les réciproquer d’ailleurs,<br />

en réplique, avec force engouement.<br />

énéralement plus brefs, les messages via SS, essenger ou<br />

hatspp se passent de ces nouvelles précautions de langage.<br />

eureusement, diraise. près l’adresse quand mme…, venonsen<br />

directement aux faits !<br />

D’abord, on ne s’adresse plus à son interlocuteur avec adame ,<br />

onsieur , Cher tel ou tel …<br />

on, on souhaite le onour ou le onsoir à son destinataire.<br />

Souhait affublé ou non du nom de ce dernier.<br />

Du moins quand on ne se contente pas d’un simple ey ou i .<br />

Et puis commence la litanie.<br />

’espère que ce petit mot te trouve en pleine forme , ’espère que<br />

tu vas bien et que tu as passé un bel été , ’espère que tout se passe<br />

bien pour toi et que tu as profité d’un bon eeend ensoleillé ,<br />

’espère que la rentrée te remplit d’une énergie nouvelle , ’espère<br />

que tu as bien commencé la semaine …<br />

Quand c’est le cur qui parle, . ais quand la formule devient<br />

rengaine, e préfère celles d’antan. is repetita non placent.<br />

Dans sa réponse, le récipiendaire s’empresse évidemment d’exprimer,<br />

sur un ton tout aussi familier – le vouvoiement entre personnes qui ne<br />

se connaissent pas ou peu, n’est plus courant depuis longtemps. Ses<br />

fervents remerciements pour tant de préoccupations à son égard,<br />

retournant courtoisement à l’interlocuteur ses espoirs que tout aille<br />

bien , et patati et patata. n veuxtu n voilà<br />

Tout cela pour vous dire :<br />

adame, onsieur, Cher Lecteur, Chère Lectrice, Chers mis,<br />

i par lettre, ni par email, ni par sms, essenger ou hatspp, mais<br />

via la page de bienvenue de ce magaine sans bonour ni bonsoir, et<br />

moins encore de i ou de ey , e vous soumets dans les pages qui<br />

suivent un nouveau numéro de iles. L’équipe de la rédaction s’est<br />

investie à fond pour le réaliser en gardant à l’esprit que le plaisir est une<br />

chose sérieuse. Surtout de nos ours. me si vous n’tes pas en forme,<br />

que vous n’ave pas passé un bel été, que tout ne se passe pas pour le<br />

mieux ou que la semaine a plutt mal commencé, ’espère que vous<br />

y trouvere a et là un suet qui vous plaira. ous me pardonnere de<br />

ne pas émettre d’autres espoirs à votre encontre. t désolé ’éprouve<br />

encore quelque peine à vous tutoyer.<br />

ien cordialement,<br />

Serge Vanmaercke<br />

serge.vanmaercegmail.com u cas o… <br />

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7


LIVRES<br />

ALBUMS DE MOTS ET D’IMAGES<br />

ous vivons à l’ère de l’image, fixe ou animée. Cette sélection reflète la tendance du moment avec quatre ouvrages<br />

photographiques pour un seul livre o ce sont les mots qui emplissent les pages. ous se laissent lire .<br />

1<br />

3<br />

2<br />

4<br />

5<br />

1. REGARD DIFFÉRENT SUR LE JAPON Le elge icolas auters est à la<br />

tte de oyo rip, qui accompagne des touristes pour des séours sur mesure<br />

au apon. l vient de publier un livre de photos accompagné de textes<br />

brefs mais denses. n QR code permet de consulter ses meilleures adresses<br />

du pays en ligne. déal pour donner envie d’y aller. Le japon Quiétude et<br />

tumulte – Nicolas Wauters – Racine www.racine.be<br />

2. RENOUVEAU MUSÉAL près 11 ans de rénovation, le usée Royal des<br />

eauxrts d’nvers S a rouvert ses portes. Ce livre met en lumière<br />

cette rénovation à grande échelle et se focalise sur la modernisation du fonctionnement<br />

de ce musée, tout en évoquant ses collections grce aux photos<br />

de arin orghouts. KMSKA – Le Musée Merveilleux – Hannibal<br />

www.hannibalbooks.be<br />

3. QUELLE HISTOIRE… ! Le négociant en vins australien ohn aer tombe<br />

un our sur une liste de vins d’exception qui sembleraient avoir appartenu à<br />

icolas avant de devenir propriété d’tat sous Staline. Celuici les aurait mis<br />

en lieu sr en éorgie lors de la menace naie durant la Deuxième uerre<br />

mondiale. Ce récit conte sa chasse au trésor pour trouver, authentifier et<br />

éventuellement acheminer cette collection vers une salle de ventes d’exception<br />

à Londres. La Cave à Vin de Staline – John Baker & Nick Place – Luc Pire<br />

Editions www.editionslucpire.be<br />

4. PERTE DE POIDS À DENSITÉ ÉGALE Le très convoité Sumo, en format<br />

géant et édition limitée d’nnie Leibovit 2 g de 21 che aschen, sera<br />

disponible en édition L illimitée 5, g quandmme fin octobre. n<br />

résumé en images de plus de ans de travail d’une photographe portraitiste<br />

essentielle de notre époque. Annie Leibovitz – Steve Martin, Graydon<br />

Carter, Hans Ulrich Obrist, Paul Roth – Taschen www.taschen.com<br />

5. CÉLÉBRITÉS AU VOLANT icasso dans son ispanoSuia, rigitte ardot<br />

dans sa Lancia ou la famille nassis dans leur orsche… oici un véritable<br />

album photo qui rend hommage à la Cte d’ur des années 195 avec ses<br />

stars de cinéma, artistes, aristocrates et… ses superbes voitures anciennes.<br />

ne édition mise à our du photographe irlandais dard Quinn 192199 ,<br />

habitué des lieux.<br />

Cars & Stars – Edward Quinn – teNeues www.teneues.com<br />

8<br />

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MONTRES<br />

MAISONS HORLOGÈRES ET PUBLICS CIBLES<br />

Qu’elles abritent un mouvement à quartz ou mécanique, les montres de forme ou de fonctions s’adressent, selon<br />

les marques, familles, séries ou collections, à des porteurs cibles bien précis. Les marques horlogères connaissent<br />

leurs clients. Nous connaissons nos lecteurs : et rêveurs et acheteurs.<br />

1. UN CARRÉ TOUT EN RONDEURs<br />

Après le tout acier, H. Moser & Cie. dote son<br />

modèle Streamliner d’un calibre automatique<br />

à tourbillon volant, habillant son boîtier<br />

de forme coussin et son bracelet intégré d’or<br />

rouge. Comme le Vantablack de son cadran<br />

est ultra-noir, il est perçu comme une absence<br />

de matière parce que l’œil a besoin de<br />

lumière réfléchie pour voir. Saisissant.<br />

www.h-moser.com<br />

1 2<br />

2. LE TEMPS DES ÉLÉGANTES La collection<br />

Eirini de Balmain se distingue par un boîtier<br />

octogonal et une couronne hexagonale. Inspirée<br />

dit-on par un manteau Puzzle créé par<br />

Balmain Paris pour sa collection A/H 1969-70.<br />

Cette ligne à quartz rejoint le renouveau de la<br />

Maison de mode dont le directeur artistique<br />

Olivier Rousteing rue actuellement dans les<br />

brancards de la mode française.<br />

www.balmainwatches.com<br />

3<br />

3. LE TEMPS ET L’ESPACE A l’occasion du<br />

60e anniversaire de son voyage à bord d’un<br />

vaisseau spatial, Breitling lance une Navitimer<br />

Cosmonaute 24 H en hommage à l’originale<br />

de 1962. L’astronaute Scott Carpenter<br />

avait alors effectué trois fois le tour de la Terre<br />

avec cette montre au poignet pendant sa<br />

mission Mercury-Atlas 7. www.breitling.com<br />

4. MONTRE D’INVENTEUR Le tourbillon<br />

est l’une des fonctions les plus exclusives du<br />

monde horloger. La marque Breguet peut<br />

s’enorgueillir d’en avoir été l’inventeur en 1801<br />

via son fondateur Abraham-Louis Breguet.<br />

Pour ce nouveau modèle Tradition Quantième<br />

Rétrograde 7597, le tourbillon est parsemé<br />

de touches de bleu qui procurent un<br />

air décalé à ce modèle classique.<br />

www.breguet.com<br />

4 5<br />

5. STUDIO TEMPS Audemars Piguet a paré<br />

le cadran « Tapisserie » d’une nouvelle Royal<br />

Oak Offshore, d’un motif d’égaliseur (ou Vumètre)<br />

comme on en trouve dans les studios<br />

d’enregistrement. Disponibles en diamètres<br />

de 37 et 43 mm en titane, or blanc serti et céramique<br />

noire, ces modèles célèbrent les synergies<br />

créatives que la Manufacture cultive<br />

avec le monde de la musique.<br />

www.audemarspiguet.com<br />

12<br />

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6 7<br />

6. ROUES ET ROUAGES Le chronographe<br />

EQB-2000HR est le dernier modèle collaboratif<br />

entre la ligne Edifice chez Casio et Honda<br />

Racing, deux labels nippons. Le même<br />

recouvrement rouge du badge des voitures<br />

est utilisé sur le cadran de la montre et un<br />

logo commémorant le 60e anniversaire de<br />

la fondation du circuit de Suzuka en 1962 par<br />

Honda est gravé sur le fond du boîtier.<br />

www.casio.com<br />

7. VANITAS VANITATUM ET OMNIA VANITAS<br />

Severin Wunderman, un ketje des Marolles<br />

devenu riche comme Crésus, était propriétaire<br />

de la marque Corum en l’an 2000<br />

quand il a lancé la Bubble avec son format<br />

surdimensionné et sa glace bombée. Un<br />

crâne stylisé sur le cadran symbolisait l’attrait<br />

de Wunderman pour la vie et… la mort. Cette<br />

nouvelle Bubble Skull X Ray fait écho aux origines<br />

de la gamme.<br />

www.corum-watches.com<br />

8<br />

8. LE TEMPS À GRANDE VITESSE<br />

Girard-Perregaux est partenaire officiel<br />

d’Aston Martin et de l’écurie Aston Martin<br />

Aramco Cognizant Formula One (AMF1) depuis<br />

2021. Consolidant cette collaboration, la<br />

nouvelle Laureato Absolute Chronographe<br />

Édition AM F1 de 44 mm de diamètre se<br />

compose de poudre de titane et d’éléments<br />

de carbone issus de deux monoplaces de F1<br />

qui ont couru la saison 2021.<br />

www.girard-perregaux.com<br />

9<br />

10<br />

9. INSPIRATION FRUCTUEUSE La nouvelle<br />

Divers Sixty-Five 12H Calibre 400 d’Oris s’inspire<br />

de la première montre de plongée de<br />

la marque, lancée en 1965. Sauf qu’elle est<br />

désormais équipée du Calibre 400 automatique<br />

de la Maison, avec un niveau élevé<br />

d’anti-magnétisme, une réserve de marche<br />

de cinq jours, une garantie de 10 ans et des<br />

intervalles d’entretien recommandés de 10<br />

ans. Elle est aussi dotée pour la première fois<br />

d’une lunette tournante bidirectionnelle de<br />

12 heures conçue comme second fuseau horaire.<br />

www.oris.ch<br />

10. ÉTERNEL JACKY Comme chaque année<br />

depuis 1988, Chopard a édité un modèle<br />

Mille Miglia. Le millésime 2022 Race Edition<br />

compte 1.000 exemplaires en acier et 250 en<br />

acier et or rose. Karl-Friedrich Scheufele, coprésident<br />

de Chopard, et son ami de longue<br />

date notre compatriote Jacky Ickx, en sont<br />

les premiers fans. www.chopard.com<br />

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13


1<br />

25 ANS D’AUDI A6<br />

L’AVENIR SE PRÉPARE<br />

En 25 ans de carrière, l’Audi A6 n’a jamais cessé d’innover. Elle poursuivra sur sa lancée avec le nouvel<br />

opus, qui arborera le suffi xe e-tron et reposera sur la nouvelle plateforme PPE. Une cinquième génération<br />

qui sera donc entièrement électrique.<br />

Présentées respectivement en avril<br />

2021 au salon de Shanghai et en<br />

mars 2022, les Audi A6 Sportback<br />

e-tron concept et A6 Avant e-tron<br />

concept préfigurent la (très) prochaine<br />

nouvelle Audi A6. L’histoire de cette A6 a<br />

démarré en fait en 1997, voici tout juste<br />

25 ans, quand la cinquième génération<br />

de la série C changeait officiellement de<br />

patronyme, l’Audi 100 cédant la place à la<br />

nouvelle A6.<br />

L’Audi A6 «C5» était officiellement présentée au<br />

salon de Genève. Cette première génération de<br />

l’A6 marquait une certaine rupture sur le plan<br />

esthétique avec ses galbes et notamment son<br />

toit en forme de dôme. Au niveau commercial,<br />

cette première génération de l’A6 rencontrait<br />

un succès majeur. Une popularité que l’A6<br />

devait aussi à la variante Avant – dont le nom<br />

provient du terme «avant-garde» –, mais aussi<br />

à l’innovante Audi A6 allroad quattro, apparue<br />

en 1999. Doté d’une transmission intégrale, ce<br />

break surélevé possédant de réelles capacités<br />

de franchissement fut en quelque sorte le précurseur<br />

du segment très actuel des crossovers.<br />

Au terme de son cycle de vie, l’Audi A6 «C5»<br />

s’était écoulée à plus d’un million d’exemplaires.<br />

CONTINUITÉ<br />

En 2004, Audi présentait une nouvelle génération<br />

de son A6. Au plan stylistique, la C6<br />

s’inscrivait relativement dans la lignée de sa<br />

devancière, mais elle était aussi plus longue.<br />

Et surtout, elle étrennait d’importantes nouveautés.<br />

C’était le cas de la fameuse calandre<br />

Singleframe introduite par Audi, mais aussi<br />

de l’interface MMI avec sa molette rotative,<br />

gérant tout l’aspect multimédia, la navigation,<br />

la climatisation ou encore la configuration des<br />

suspensions. Lancée début 2011 sur le marché<br />

européen, la nouvelle Audi A6 génération<br />

C7 arborait un empattement allongé, mais<br />

aussi une largeur plus généreuse, ce qui lui<br />

permettait de monter encore en gamme dans<br />

le segment des routières de luxe. Cette C7 marquait<br />

aussi l’entrée de l’A6 – dès 2012 – dans<br />

l’univers de l’hybridation avec un moteur 2.0<br />

TFSI associé à un moteur électrique de 33 kW.<br />

Après un remodelage de mi-carrière en 2015,<br />

l’A6 se renouvelait entièrement en 2018 avec<br />

le lancement de la C8. Au-delà de la transition<br />

vers des commandes numériques, le<br />

modèle actuel se caractérise par l’association<br />

de toutes les motorisations avec une boîte<br />

automatique, tiptronic à convertisseur de<br />

couple ou robotisée à double embrayage,<br />

ainsi que la présence systématique d’une<br />

micro-hybridation 48 V. Au sein d’une gamme<br />

particulièrement vaste, mêlant Diesel et<br />

essence, traction avant et quattro, les 50 et<br />

55 TFSI e se distinguent: ce sont des hybrides<br />

rechargeables.<br />

14<br />

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MILES X AUDI<br />

QUATRE GÉNÉRATIONS<br />

D’AUDI RS 6<br />

Si l’Audi A6 fête cette année ses 25 ans, sa<br />

déclinaison la plus sportive a également un anniversaire<br />

à célébrer. C’est en effet en 2002 que<br />

quattro GmbH, l’ancêtre d’Audi Sport, dévoilait<br />

la RS 6. L’apport de deux turbos permettait de<br />

faire passer la puissance du V8 de 340 à 450<br />

ch! Dans la version «plus», ce bloc de 4,2 litres<br />

haussait encore le ton avec une puissance de<br />

480 ch, la vitesse maximale évoluant de 250 à<br />

280 km/h.<br />

Les passionnés le savent: la RS 6 est synonyme<br />

de break ultra-sportif. Aujourd’hui encore,<br />

ce patronyme est associé automatiquement<br />

à l’Avant. La RS 6, ce sont des performances<br />

exceptionnelles pour une voiture particulièrement<br />

pratique au quotidien. Pourtant, si<br />

elles étaient plus rares, Audi a aussi décliné<br />

en Berline les deux premières générations de<br />

sa RS 6. Cette deuxième génération, la C6, elle<br />

apparaissait en 2008 avec un V10 de 580 ch.<br />

HÉRITAGE PRÉSERVÉ<br />

En 2013, Audi créait la sensation en présentant<br />

sur sa nouvelle RS 6, génération C7, un moteur<br />

à… 8 cylindres. Le V10 de 5 litres était en effet<br />

remplacé par un V8 de 4 litres, le plus petit moteur<br />

jamais proposé sur une RS 6. Comble d’audace,<br />

il délivrait même 20 ch de moins que son<br />

prédécesseur. Rapidement, les doutes du public<br />

étaient balayés. Nettement plus légère, cette<br />

troisième génération de RS 6 s’avérait encore<br />

plus performante. Elle était aussi plus sobre,<br />

l’abaissement du poids, mais aussi l’innovante<br />

désactivation de cylindres à faible charge,<br />

favorisant la réduction de la consommation.<br />

Grâce à ses qualités, cette RS 6 génération C7<br />

devenait un véritable best-seller et le leader du<br />

marché des breaks hautes performances.<br />

La génération actuelle de la RS 6, la C8, a<br />

été lancée en 2019. Préservant totalement<br />

l’héritage des trois générations précédentes,<br />

elle fait toujours confiance à un V8 bi-turbo.<br />

Grâce notamment à la micro-hybridation 48 V<br />

qui l’accompagne, ce bloc hautes performances<br />

déploie avec des vocalises viriles une puissance<br />

de 600 ch et 800 Nm de couple, pouvant en<br />

outre compter sur quatre roues directrices. Au<br />

niveau du style, cette quatrième génération<br />

affirme aussi davantage son tempérament.<br />

Aujourd’hui, l’avenir de l’Audi A6, ce sont les A6<br />

Sportback e-tron concept et A6 Avant e-tron<br />

concept. Deux modèles assez proches de la<br />

production et qui annoncent l’avenir électrique<br />

de la gamme avec divers modèles reposant<br />

sur la nouvelle plateforme PPE (Premium<br />

Platform Electric). Avec sa batterie de 100 kWh,<br />

l’A6 e-tron garantit une autonomie de 700 km!<br />

Mieux encore, grâce à son architecture 800<br />

volts, la batterie peut être rechargée à une puis-<br />

2<br />

sance de 270 kW, ce qui permet de récupérer en<br />

10 minutes seulement pas moins de 300 km de<br />

rayon d’action.<br />

Depuis toujours, Audi veille attentivement à<br />

combiner les fonctions de sécurité et le design.<br />

Notamment au niveau des systèmes d’éclairage.<br />

L’A6 e-tron innove aussi sur ce plan avec<br />

trois projecteurs LED situés de part et d’autre<br />

de la carrosserie, qui peuvent projeter des<br />

symboles d’avertissement. Par exemple pour<br />

les cyclistes.<br />

À l’avant, la technologie Digital Matrix LED<br />

permet de garantir aux phares une luminosité<br />

maximale, mais aussi de nombreuses autres<br />

fonctionnalités. Comme offrir des signatures<br />

Quatre générations de RS 6 réunies, en<br />

variantes Avant naturellement, avec en<br />

prime une Berline de génération C6.<br />

AUDI RS 6: LE SAVIEZ-VOUS?<br />

• Comme le Sebring Black<br />

Crystal Effect, tous les<br />

coloris RS font référence à<br />

de célèbres circuits<br />

• Le Dynamic Ride Control<br />

équipait déjà la première<br />

génération de RS 6<br />

• L’actuelle RS 6 ne partage<br />

que trois éléments de<br />

carrosserie avec l’A6<br />

«classique»: toit, portières<br />

avant et hayon<br />

• La RS 6 «plus» génération<br />

C6 lui a permis d’accéder<br />

1. Les concepts Audi A6 Sportback e-tron et A6 Avant e-tron<br />

annoncent l’avenir électrique de la gamme A6.<br />

2. En 1997, Audi dévoilait sa première A6, un modèle qui<br />

apposait son empreinte sur le segment des routières de luxe.<br />

lumineuses distinctives ou permettre la<br />

projection des images de jeux ou de films en<br />

grand format sur un mur. Idéal pour s’occuper<br />

durant la recharge! En plus d’offrir un<br />

contraste renforcé et une luminosité accrue,<br />

les feux arrière OLED numériques peuvent<br />

aussi contribuer à rehausser encore le niveau<br />

de sécurité sur les routes du futur. Pas de<br />

doute, Audi poursuit résolument son «e-volution»<br />

vers la mobilité électrique. n<br />

au «high-speed club» des<br />

voitures dépassant les<br />

300 km/h<br />

• Aujourd’hui, la moitié des<br />

acheteurs européens de RS<br />

6 la commandent avec un<br />

crochet de remorquage<br />

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15


SOINS<br />

DU LABO À LA PEAU<br />

De nos jours, il est plus facile de préserver la jeunesse d’un tableau que celle de la peau. Pas évident, donc, pour un<br />

homme de jouer au Dorian Gray sans y perdre son âme. Les laboratoires progressent néanmoins pour s’approcher<br />

d’un élixir de ouvence touours plus efficace.<br />

1 2<br />

1. LA DOUCEUR DU CACTUS Dior propose<br />

une ligne de soins Sauvage avec notamment<br />

un soin hydratant pour le visage et la barbe,<br />

qui respire la fraîcheur épicée. L’extrait naturel<br />

de cactus aide la peau à se débarrasser<br />

de ses cellules mortes tandis que la glycérine<br />

d’origine végétale favorise l’hydratation. La<br />

barbe, elle, en devient plus souple.<br />

www.dior.com<br />

3<br />

2. PROP’ SUR SOI Bubbles at Home est une<br />

marque de produits de bain et de soins belge<br />

végan. La ligne Aqua pour Monsieur associe<br />

les arômes du bois, des épices, des fleurs et<br />

des fruits, notamment dans ce gel douche à<br />

l’extrait d’aloe vera et à la provitamine B5.<br />

www.bubblesathome.be<br />

3. PRATIQUE Aveda lance une série de produits<br />

Botanical Repair pour revitaliser les<br />

cheveux après les expositions au soleil durant<br />

l’été. Le plus pratique est le Traitement<br />

réparateur sans rinçage. Il renforce et répare<br />

instantanément les cheveux de l’intérieur, les<br />

démêle et les protège des hautes températures<br />

d’un sèche-cheveux. www.aveda.eu<br />

4 5<br />

4. A BAS LES POCHES Dans la ligne Nuxe<br />

Men, nous avons retenu le Contour des Yeux<br />

Multifonctions. En un seul geste, ce produit<br />

aux extraits de Chêne et de Baobab, réduit<br />

l’apparence des poches, atténue les cernes,<br />

lisse le contour de l’œil et protège du vieillissement<br />

cutané. Ce soin Made in France est<br />

végan et composé de 95,2% d’ingrédients<br />

d’origine naturelle. www.nuxe.com<br />

5. UNE PEAU SANS JETLAG Yves Rocher a<br />

développé un sérum réparateur de nuit Effet<br />

Mélatonine, dont les composants boostent<br />

l’oxygénation des cellules de la peau : la<br />

Capucine cultivée en agroécologie et la Micro-Algue<br />

Tétraselmis. Mieux oxygénée, fortifiée<br />

et renforcée, une telle peau ne peut que<br />

respirer la santé. www.yves-rocher.be<br />

16<br />

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FORME<br />

À VOT’ BONNE SANTÉ !<br />

our entretenir la forme, mieux vaut s’accorder régulièrement des moments de détente afin de reposer l’esprit,<br />

de s’imposer quelques exercices pour garder un corps souple et en mouvement.<br />

Sans oublier de boire beaucoup d’eau pour éliminer les toxines.<br />

1 2<br />

5<br />

3 4<br />

1. SIMPLE ET NATUREL llumer le feu pour se réchauffer et les bougies pour<br />

s’éclairer les Cosy Cabins de utchel en lsace et dans les rdennes belges<br />

proposent des séours tout en simplicité au plus près de la nature. Quelques<br />

diaines de huttes confortables, à la fois rustiques et modernes, y prennent<br />

place dans un environnement calme et paisible. www.nutchel.be<br />

2. FITNESS HAUT DE GAMME Le Cross ersonal de echnogym encourage<br />

à faire de l’exercice ne futce que par le beauté de ses lignes dessinées par<br />

le réputé designer italien ntonio Citterio. echnogym Coach, premier en<br />

traneur à intelligence artificielle appliqué au fitness, propose un entra<br />

nement personnalisé, des exercices virtuels en plein air et des options de<br />

divertissement. www.technogym.com<br />

3. EN TEMPS VOULU Compagnon d’exercices, l’nstinct 2 de armin offre<br />

usqu’à semaines d’utilisation continue et certains modèles mme une<br />

durée illimitée en mode smartatch, grce aux progrès de la technologie<br />

solaire. Deux tailles 5 et mm avec un nouveau cadran haute résolution<br />

protégé par un verre résistant aux rayures. Score sommeil, statut d’entrane<br />

ment, temps de récupération et entranement quotidien suggéré figurent<br />

parmi ses atouts. www.garmin.com<br />

4. QUE D’EAU ! QUE D’EAU ! aterdrop dit vouloir faire boire plus d’eau,<br />

et le faire de manière plus durable avec des microdrins à mettre dans<br />

l’eau frache du robinet. La société autrichienne a développé une série de mi<br />

nuscules cubes à base d’extraits naturels de fruits et de plantes, enrichis en<br />

vitamines et sans sucre. n vente avec ou sans bouteille en verre ou en acier<br />

via internet. www.waterdrop.fr<br />

5. NE DITES PAS VÉLO, DITES SPEED PEDELEC La marque suisse Stromer<br />

lance le S vélo électrique équipé d’une transmission électronique 12 vi<br />

tesses et disposant d’une autonomie usqu’à 2 m. ssistance au freinage<br />

S lubrae, grands pneus irelli ngel S Sport, freins puissants et sys<br />

tème d’éclairage avec un feu stop contribuent à la sécurité de l’engin..<br />

www.stromerbike.com<br />

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17


SENTEURS<br />

PRÉSENCE PERSONNALISÉE<br />

Ne sous-estimez jamais le sillage que laisse un parfum ou une eau de toilette après votre départ. Charles III luimême<br />

s’est récemment essayé à composer une fragrance majestueuse avec un parfumeur anglais. Voici une<br />

sélection roturière disponible plus près de chez nous…<br />

1 2<br />

1. JUS D’APPARTENANCE Dans Colonia<br />

C.L.U.B. d’Acqua di Parma, les notes de citron<br />

et bergamote se distinguent d’emblée<br />

avec une touche épicée de baies roses et de<br />

poivre noir associée au romarin. Le bois de<br />

cèdre et le musc concluent ce jus frais et original.<br />

www.acquadiparma.com<br />

3<br />

2. L’ARÔME DU VENT ET DES VAGUES<br />

Jimmy Choo Man Aqua évoque une brise<br />

marine boisée. En tête, les nez Paul Guerlain<br />

et Julien Rasquinet signent une douceur<br />

épicée de la cardamome avec du pamplemousse.<br />

Géranium et sauge sclarée suivent,<br />

avant de conclure avec du patchouli et de<br />

l’ambre aux allures marines grâce à une note<br />

de mousse aux accents de sel iodé.<br />

www.jimmychoo.com<br />

5<br />

3. A CHACUN SON PARFUM Authentic Moment<br />

pour Hommes d’Abercrombie & Fitch<br />

est une association de pomme, bergamote,<br />

cyprès et cannelle s’ouvrant sur des gousses<br />

de vanille aux notes de fond composées de<br />

bois de santal, ambré et musc. Une étiquette<br />

en cuir végan arbore le logo de la marque.<br />

La Maison a également créé un équivalent<br />

féminin. www.abercrombie.com<br />

4<br />

4. LA TREMPE D’UN HÉROS Burberry lance<br />

Hero, le premier jus supervisé par son Directeur<br />

de création Riccardo Tisci : bergamote,<br />

genièvre et poivre noir annoncent un bois de<br />

cèdre de Virginie et des chaînes de l’Atlas et<br />

de l’Himalaya. Pour la campagne, Mario Sorrenti<br />

met en scène le très en vogue Adam<br />

Driver. www.burberry.com<br />

5. PARFUM AU VOLANT Born To Be Wild<br />

de la ligne Route 66 séduira les amateurs<br />

de bolides. Une puissante Ford Mustang<br />

de 600 chevaux sur la légendaire route qui<br />

relie Chicago à la côte ouest des Etats-Unis<br />

illustre son esprit boisé et masculin dans la<br />

campagne de pub. Notes de tête : pomme,<br />

orange et poivre noir. Cœur : bois d’ébène,<br />

tek, coriandre. Fond : vanille, encens, tabac.<br />

www.m-w.de/en/brands/route-66/<br />

18<br />

Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV


Découvrez notre<br />

nouveau site sur<br />

www.soirmag.be<br />

Des familles royales<br />

à la finance,<br />

on parle de tout<br />

dans Soir mag.<br />

Des familles royales<br />

à la finance,<br />

on parle de tout<br />

dans Soir mag.<br />

CURIEUX DE TOUT<br />

Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV


GOÛTS<br />

BOIRE ET MANGER AVEC LES YEUX<br />

Rien de plus réjouissant que de partager le sens du goût en famille ou entre amis. Qu’il s’agisse de plats simples ou<br />

sophistiqués, de boissons légères ou spéciales, le contenant a souvent autant d’importance que son contenu.<br />

1 2<br />

1. UN CAFÉ OU UNE BUGATTI POUR<br />

MONSIEUR ? H.R. Owen, distributeur officiel<br />

de Bugatti dans Mayfair, le quartier chic de<br />

Londres, vient de lancer Ettore’s Espresso Bar,<br />

ainsi baptisé en raison du prénom du célèbre<br />

constructeur automobile. Son Ettore Shot<br />

Espresso, servi dans une tasse en fibre de<br />

carbone, n’est pas donné mais autorise une<br />

visite du lounge exclusif de la Maison.<br />

www.hrowen.co.uk<br />

3<br />

2. SANTÉ ET DURABILITÉ Les carafes Paveau,<br />

disponibles dans une gamme de couleurs<br />

douces, sont non seulement belles,<br />

mais aussi pratiques, durables et réfléchies.<br />

Leur diamètre est étudié pour être placé avec<br />

les boissons dans la porte du réfrigérateur et<br />

le bouchon vissé empêche l’eau d’absorber<br />

ses odeurs. www.paveau.com<br />

3. DIAMANT AU SAFRAN<br />

Le whiskey Belgian Owl présente Diamant,<br />

une première édition spéciale de Single Malt<br />

en édition confidentielle de 1.000 bouteilles<br />

pour le monde entier, numérotées à la main<br />

et signées par le Maître Distillateur lui-même :<br />

Etienne Bouillon. Il présente ainsi le premier<br />

Single Malt Whisky avec un finish en eau de<br />

vie de Safran. www.belgianwhisky.com<br />

5<br />

4. LÉGUMES EN FÊTE Serax est un éditeur<br />

d’objets design belge des plus dynamiques.<br />

Sa collection Fest a été développée, en collaboration<br />

avec l’artiste italien Ivo Bisignano par<br />

Yotam Ottolenghi, chef réputé et propriétaire<br />

de six restaurants et épiceries fines à Londres.<br />

Les couleurs des fruits et légumes chers à Ottolenghi<br />

s’accordent particulièrement bien<br />

avec celles du service. www.serax.com<br />

4<br />

5. LES 150 ANS DU CAVA<br />

Codorníu est un pionnier du cava, vin effervescent<br />

espagnol créé en 1872 par Josep<br />

Raventós. La Maison célèbre le 150e anniversaire<br />

de cette création avec une édition spéciale<br />

Ars Collecta dans des bouteilles au look<br />

particulier : un Blanc de Blancs Organic (34 %<br />

Chardonnay, 33 % Xarel-lo et 33 % Parellada)<br />

et un Grand Rosé (Pinot Noir 85 % et Xarel-lo<br />

+ Trepat 15 %). ¡Salud! www.codorniu.com<br />

20<br />

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DESIGN<br />

LA FONCTION DE LA FORME<br />

La forme de tout objet a un impact sur la manière dont on l’utilise. Et donc sur sa fonction. Outre l’ergonomie et la<br />

convivialité, l’esthétique en stimule ou non l’attrait.<br />

1 2<br />

3<br />

4 5<br />

1. DE LA RUE AU SALON Référence internationale dans le monde du fauteuil<br />

et du canapé, l’entreprise belge Marie’s Corner a proposé à l’artiste et<br />

graffeur bruxellois Oli-B de s’exprimer à travers son nouveau modèle Butler.<br />

Pièce unique, ce fauteuil pivotant se pare ainsi des couleurs et du style<br />

caractéristiques de l’artiste. Cette création marque le début d’un concept<br />

de collaboration que la Maison compte poursuivre avec d’autres artistes.<br />

www.mariescorner.com www.oli-b.be<br />

2. SIMPLE ET SOPHISTIQUÉ Aston Martin repositionne sa communication,<br />

notamment à travers une révision de son sigle ailé. Celle-ci a été confiée<br />

à une icone britannique du design graphique : Peter Saville. Ce créateur<br />

est notamment réputé pour les couvertures d’albums de Joy Division, New<br />

Order ou autres Roxy Music. Si le design des ailes du précieux logo s’est simplifié,<br />

la réalisation et l’émaillage manuels du badge sont plus sophistiqués<br />

que jamais. www.astonmartin.com www.petersaville.info<br />

3. SENTIR, VOIR ET GOÛTER Les bougies Roseri ont été lancées en Ukraine<br />

par Viktoriia Kuznetsova durant l’été 2021. Le 24 février de cette année, tout<br />

a basculé dans son pays et Viktoriia s’est réfugiée en Belgique, où Marie’s<br />

Corner a accepté de vendre ses bougies parfumées, captives d’un verre<br />

soufflé et terminé manuellement avec soin. Ce verre est du plus bel effet<br />

pour accueillir ensuite eaux ou cocktails. www.mariescorner.com<br />

4. LE ROBINET RÉINVENTÉ Dans la Série Venezia, ces poignées de robinet<br />

en verre de Murano, dessinées par Matteo Thun et Antonio Rodriguez pour<br />

Fantini et réalisées artisanalement par Venini, sont sinon les plus belles, assurément<br />

les plus originales qui soient. Ces poignées bicolores sont disponibles<br />

en aigue-marine/vert, améthyste/ambre et rouge/ambre.<br />

www.fantini.it<br />

5. HORSES & MORTORCARS Stephex, les écuries belges de réputation<br />

internationale, et le département de personnalisation Mulliner de Bentley<br />

ont travaillé ensemble sur le design d’une édition limitée Bentayga Belgian<br />

Equestrian Collection, disponible en 10 exemplaires seulement. Que les<br />

Belges intéressés se dépêchent, même l’étranger guette déjà.<br />

www.stephexstables.com , www.bentleymotors.com<br />

Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV<br />

21


SERGIO HERMAN & RANGE ROVER<br />

VISIONS PARTAGÉES<br />

Élu Entrepreneur de l’Année 2022 par Gault&Millau, Sergio Herman est attaché à ses racines. Le chef<br />

multi-étoilé entretient aussi un rapport particulier avec sa voiture. Son nouveau Range Rover, c’est à la<br />

fois son havre de paix et un outil indispensable qui l’emmène vers sa prochaine destination culinaire.<br />

Pure C. AIRrepublic. Blueness<br />

Cadzand. Le Pristine. Blueness<br />

Antwerp. Autant de noms qui<br />

évoquent la passion de la cuisine<br />

et le choix des meilleurs produits. Ces restaurants<br />

accumulant les étoiles Michelin<br />

et les meilleures notes au Gault&Millau<br />

sont le résultat de la passion et du talent de<br />

Sergio Herman. Souvent, il trouve son inspiration<br />

au volant de son nouveau Range<br />

Rover en sillonnant les routes de Zélande et<br />

de Flandre en quête de l’excellence.<br />

«La Zélande, où je suis né et où j’ai grandi,<br />

est comme une encyclopédie réunissant les<br />

meilleurs produits. Chaque jour, je suis sur<br />

la route pour trouver ces produits et je dois<br />

donc pouvoir compter sur une voiture fiable.<br />

Afin de pouvoir converser sur la route avec<br />

mes partenaires, mes collaborateurs et mes<br />

collègues, mais aussi réfléchir à de nouveaux<br />

«JE TROUVE<br />

L’INSPIRATION AU<br />

VOLANT DE MON<br />

NOUVEAU RANGE<br />

ROVER.»<br />

plats, j’ai surtout besoin de calme. Et cette<br />

sérénité, je la trouve dans le confort de mon<br />

nouveau Range Rover. Quand je voyage avec<br />

mes enfants, nous parlons durant tout le<br />

trajet. J’espère qu’ils se souviendront plus tard<br />

de ces belles discussions. C’est un moment<br />

qu’ils apprécient, tout comme moi. Et après<br />

une dure journée de travail, je veux pouvoir<br />

rentrer à la maison d’une manière agréable.<br />

Dans cette voiture, je sens le stress me quitter.<br />

J’aime comparer mon nouveau Range Rover à<br />

un salon confortable.»<br />

CONNECTER ET DÉCONNECTER<br />

Au restaurant comme en voiture, il doit<br />

être possible de déconnecter du quotidien.<br />

«Notre rôle est aussi de permettre à nos<br />

clients de profiter du moment passé dans<br />

notre restaurant pour oublier leurs soucis»,<br />

enchaîne Sergio Herman. «Une visite au<br />

restaurant, cela crée aussi un lien. Manger<br />

ensemble, c’est également vivre ensemble.»<br />

Sergio Herman fait partie de cette nouvelle<br />

génération de leaders qui apprécient de<br />

transmettre leur savoir, de le partager avec<br />

ceux qui cultivent la même passion de la<br />

cuisine au quotidien. «Lorsque je remarque<br />

que l’un de mes collaborateurs possède un<br />

talent particulier, je ferai le maximum pour<br />

22<br />

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MILES X RANGE ROVER<br />

1<br />

2<br />

1. Sergio Herman sapprécie<br />

de partir à la rencontre<br />

des artisans fournissant<br />

en produits frais ses<br />

restaurants.<br />

2. La transmission du<br />

savoir-faire est une valeur<br />

cultivée avec passion par<br />

Sergio Herman.<br />

3<br />

le faire évoluer et grandir dans le métier. Et<br />

tout commence par le respect. Le respect<br />

des collaborateurs sur lesquels il faut pouvoir<br />

compter, le respect du matériel avec lequel<br />

on travaille et le respect des clients qui<br />

ont fait l’effort de venir dans votre établissement.<br />

La persévérance doit être le moteur du<br />

talent. Sans cela, on n’y arrive pas. Et quand<br />

on parle de mon perfectionnisme, je le vois<br />

comme une volonté de toujours faire mieux,<br />

chaque jour. Le respect, la persévérance et<br />

la volonté de relever des défis sont les piliers<br />

qui me guident à la fois dans ma vie et mon<br />

travail, et j’espère pouvoir les transmettre<br />

aux talents constituant mes équipes.»<br />

SYMBIOSE<br />

«Les excellents produits de Zélande, comme<br />

les huîtres, les écrevisses, les moules, la<br />

saladelle, la salicorne et ces merveilleux<br />

fromages, pour n’en citer que quelques-uns,<br />

sont uniques et d’une qualité inégalée.<br />

Comme ils l’ont toujours été. Les agriculteurs,<br />

les pêcheurs et les autres producteurs<br />

croient beaucoup en leurs produits. Ils ont<br />

investi dans des techniques et du matériel<br />

innovants sans pour autant tourner le dos à<br />

la tradition», se réjouit Sergio Herman, qui<br />

apprécie plus que tout cette symbiose entre<br />

modernité et héritage.<br />

Le résident de Knokke n’hésite d’ailleurs<br />

pas à établir un parallèle entre ces artisans<br />

et les ingénieurs de Land Rover: «Ce grand<br />

écart entre la tradition et l’innovation, c’est<br />

aussi la source d’inspiration principale des<br />

concepteurs du nouveau Range Rover. Cette<br />

cinquième génération de Range Rover bénéficie<br />

des technologies les plus récentes, avec<br />

dans le même temps le plus grand respect<br />

pour la riche histoire du modèle».<br />

La quête de la perfection et du luxe moderne<br />

caractérise autant la signature de<br />

Sergio Herman que le langage stylistique<br />

du nouveau Range Rover. Innover tout en<br />

respectant les traditions et l’héritage, avec<br />

le regard en permanence tourné vers le<br />

futur, c’est tout un art. n<br />

Plus d’infos via www.landrover.be<br />

3. Pour Sergio Herman,<br />

la voiture est à la fois un<br />

outil de travail et un salon<br />

confortable.<br />

LE NOUVEAU RANGE ROVER<br />

AU ZOUTE GRAND PRIX<br />

Venez découvrir le nouveau Range Rover<br />

lors du Zoute Grand Prix, du jeudi 6 au<br />

dimanche 9 octobre.<br />

Plus d’informations sur www.<br />

zoutegrandprix.be<br />

Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV<br />

23


VOYAGE<br />

L’EMBARRAS DU CHOIX<br />

A deux pas de chez soi ou en traversant les frontières, les voyages continuent à prolonger la jeunesse des<br />

explorateurs. ne fois ses choix fixés, nternet permet de comparer les meilleures offres et de trouver les périodes<br />

de visite idéales..<br />

1 2<br />

4 5<br />

3<br />

1. DE LA POSTE À L’HÔTEL L’ancien tel des ostes et des élégraphes<br />

de la bonne ville de and a fermé ses portes en 21 et a été transformé<br />

en htel en 21. Sous l’appellation 19 he ost l’année réfère à celle o<br />

l’architecte Louis Cloquet a dessiné les plans , le btiment de style néogothique<br />

offre auourd’hui chambres avec vue sur le cur de la ville ,<br />

équipées de mobilier des années 19. Les technologies modernes ne sont<br />

pas écartées pour autant. www.1898thepost.com<br />

2. EN VOITURE, SIMONE ! Dans les années 19, la Fédération du ourisme<br />

de la rovince de amur a édité un circuit touristique, la Route rthur<br />

asson, père du célèbre personnage allon oine Culot. lle traverse des<br />

lieux en lien avec l’uvre de l’écrivain. Dans ce cadre, le proet Rétroerlines<br />

du Viroin propose de sillonner routes et villages bordant cette rivière<br />

à bord de voitures d’époque. ne expérience romantique qui ne s’adresse<br />

pas uniquement aux littéraires. www.espacemasson.be<br />

3. MÉCONNUE VITORIA Depuis avril dernier, Ryanair relie Charleroi à itoriaastei,<br />

la capitale du ays basque espagnol. Le cur de itoria est un des<br />

centres médiévaux les mieux conservés du nord du pays o il fait bon déguster<br />

les fameux pinchos du coin minitranches de pain garnies accompagnés<br />

d’un xaoli vin blanc. ci la nature n’est amais loin. www.vitoria-gasteiz.org<br />

4. DUBLIN LITTÉRAIRE our le fun, le fameux pub du emple ar, la<br />

uinness ou le Clarence otel lié à ono du groupe 2, Dublin offre de<br />

quoi s’accorder du bon temps. ais la ville de ames oyce est aussi un<br />

biou pour les amateurs de littérature découvre le eley’s sur rafton<br />

Street, Seny’s harmacy cité dans lysse ou les Chester eatty Library,<br />

Long Room de rinity College ou arsh Library. www.ireland.com<br />

5. ÉRASME ET LES BÉGUINES D’ANDERLECHT près plusieurs mois de<br />

fermeture et avant l’inauguration d’un nouveau proet muséal à l’automne<br />

22, le béguinage d’nderlecht du 15e au 1e siècle entrouvre ses<br />

portes en 222 pour découvrir ce lieu restauré totalement à nu. vec la<br />

aison d’rasme et la collégiale gothique des Saintsierreetuidon voisines,<br />

le béguinage d’nderlecht constitue un ensemble historique classé<br />

au cur de la commune.. www.erasmushouse.museum<br />

24<br />

Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV


MODE<br />

L’AUTOMNE SERA CHAUD<br />

Les couleurs et les matières réchaufferont la saison fraîche à venir. Et les côtés pratique, écologique et confortable<br />

de la création se conjugueront plus que jamais à l’impératif pour de plus en plus de maisons de mode.<br />

1 2<br />

1. RECYCLAGE TRENDY Au sein de la<br />

marque italienne Herno, Herno Globe est<br />

une collection axée sur la durabilité. Couleurs<br />

fortes, volumes inhabituels et graphismes urbains<br />

parent des textures en laine et en nylon<br />

recyclés, recyclables ou biodégradables. Voici<br />

le modèle Recycled Letters avec du duvet<br />

recyclé.<br />

www.herno.com<br />

3<br />

2. ÉLÉGANCE INTEMPORELLE Un esprit<br />

dandy traverse la collection Automne/Hiver<br />

que Véronique Nichanian a dessinée pour<br />

les amateurs du chic de qualité de la Maison<br />

Hermès. Un vernis mordoré, un toucher velours,<br />

de l’agneau bouclé, un tissu technique,<br />

des chevrons… La collection prise des matières<br />

contrastées même quand elles sont de<br />

même couleur. www.hermes.com<br />

3. CONFORT MODERNE L’athleisure wear,<br />

les couleurs et imprimés militaires et des motifs<br />

d’inspiration britannique plutôt preppy<br />

inspirent la collection A/H de la marque italienne<br />

sUN68, avec des essentiels basiques à<br />

combiner à l’infini. Confort assuré.<br />

www.sun68.com<br />

5<br />

4. L’ORIGINALITÉ PRATIQUE Homme<br />

Plissé, une collection qui reste singulière,<br />

pratique, originale et élégante d’année en<br />

année, a été créée en 2013 par le styliste japonais<br />

Issey Miyake, décédé en août dernier.<br />

Ses vêtements sont légers, confortables,<br />

infroissables, lavables en machine et transportables<br />

dans un petit coin de valise. Les<br />

couleurs de la saison fraîche sont des plus<br />

chaudes. www.isseymiyake.com<br />

4<br />

5. DU TRAVAIL À LA MODE Cette collaboration<br />

Toogood x Carhartt traduit l’inclination<br />

de Carhartt WIP à modifier des vêtements<br />

de travail traditionnels et trouve tout naturellement<br />

écho dans le clin d’œil de Toogood<br />

à l’artisanat et aux vêtements de travail repensés<br />

et sculptés dans un esprit fashion. Les<br />

vêtements sont fabriqués à partir de toile de<br />

coton biologique Dearborn propre à Carhartt<br />

WIP et de toile Utah plus légère.<br />

www.carhartt-wip.com<br />

www.t-o-o-g-o-o-d.com<br />

Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV<br />

25


ACCESSOIRES<br />

TRADITION WITH A TWIST<br />

La couleur succède aux tons sobres, le rétro se fait avant-garde, une broderie apparaît où on ne l’attend pas, et le<br />

sport gagne les boutiques fashion… Le classique n’est plus ce qu’il était. Tant mieux.<br />

1 2<br />

1. DE LA COULEUR AVANT TOUTE CHOSE<br />

Le Tanneur célèbre la couleur avec ses collections<br />

automne-hiver 2022-23. Le maroquinier<br />

français tend ainsi à marquer une rupture<br />

avec le classique élégant traditionnel. Les accessoires<br />

pour hommes n’échappent pas à la<br />

tendance que les dames ont adoptée depuis<br />

longtemps. www.letanneur.com<br />

2. LA MODE À VÉLO La Belgique est « le »<br />

pays du cyclisme, qui a vu naître moult<br />

grands champions. De nombreux clubs de<br />

cyclotourisme prouvent par ailleurs que le<br />

vélo est aussi un sport populaire. Cycleur de<br />

Luxe s’en inspire pour une ligne de chaussures<br />

après sport et de vêtements. Même<br />

Wout van Aert apprécie. Ces jambes sur le<br />

podium lui appartiennent.<br />

www.cycleurdeluxe.com<br />

3<br />

3. BRODERIE VIRILE En 1978, la première<br />

chaussure bateau de Timberland adopte<br />

la semelle à crampons des réputées boots<br />

de la marque sous une tige en cuir cousue<br />

main. En collaboration avec la marque Clot<br />

de Hong-Kong, Timberland propose son<br />

classique pourvu de broderies du folklore<br />

chinois. Un collector… www.clot.com<br />

www.timberland.com<br />

www.juicestore.com<br />

4 5<br />

4. RECYCLAGE EN VUE En vendant plus de<br />

103.000 paires de lunettes en 2021, Karün<br />

dit avoir réussi à recycler 142 tonnes de déchets<br />

provenant des océans. En Belgique, la<br />

marque américaine vise 134 points de vente<br />

en partenariat avec Grand Vision (Pearle,<br />

Grand Optical, Eyewish, etc.) et 1% des ventes<br />

générées en Europe sera utilisé pour récupérer<br />

les filets de pêche à la dérive dans la Mer<br />

du Nord et la Méditerranée, en partenariat<br />

avec l’ONG Healthy Seas.<br />

www.karuneyewear.com<br />

5. RÉTROFUTURISTE Ce Modèle Soft<br />

Square FT5849-P - 5 en corne de buffle arbore<br />

discrètement le logo en métal « T » de<br />

Tom Ford sur l’avant et les branches fines<br />

mais robustes de la monture. Il fait partie de<br />

la Private Eyewear Collection 2022. Les lunettes<br />

classiques de Tom Ford sont produites<br />

en Italie par Marcolin, un fabricant précurseur<br />

de tendances. www.tomford.com<br />

26<br />

Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV


CULTURE<br />

CARS & ART & ARCHITECTURE<br />

Nombre de musées de l’automobile parsèment la planète. Rares étaient jusqu’à présent les véhicules exposés dans des<br />

musées d’art contemporain. Les choses changent : le MoMA de New York et le Guggenheim de Bilbao ont récemment<br />

consacré des expositions aux liens entre l’automobile et les disciplines artistiques. Focus sur cette nouvelle tendance.<br />

Serge Vanmaercke<br />

Les expos passent. Les catalogues restent. Après<br />

Automania à cheval sur 2021 et 2022 au Musée<br />

d’Art Moderne (MoMA) à New York, l’impressionnant<br />

Musée Guggenheim de Bilbao dessiné par<br />

l’architecte Frank O. Gehry a accueilli d’avril à<br />

septembre de cette année, Motion – Autos Art<br />

Architecture.<br />

La voiture y régnait en maîtresse absolue parmi<br />

des œuvres d’art contemporain de haut vol.<br />

Depuis les années 1970, le MoMA a progressivement intégré<br />

une petite dizaine de voitures dans sa collection permanente.<br />

L’institution new-yorkaise fut pionnière en exposant des véhicules<br />

dans un musée d’art contemporain. Dès 1951, le musée<br />

avait proposé 8 automobiles : an exhibition concerned with<br />

the esthetics of motorcar design. En 1968, il récidivait avec<br />

The Machine as Seen at the End of the Mechanical Age, où<br />

autour des véhicules était notamment exposée La Colère des<br />

Dieux (1960) de notre compatriote René Magritte, représentant<br />

un cheval de course par-dessus une voiture ancienne.<br />

Tant par le qualité et la rareté des pièces exposées que par son<br />

envergure, force est de constater que l’exposition qui vient de<br />

fermer ses portes au Guggenheim de Bilbao est la plus importante<br />

jamais proposée dans un musée d’art contemporain<br />

et qu’elle fera date dans l’histoire des liens entre l’art, l’auto et<br />

l’architecture.<br />

1<br />

1. Norman Foster,<br />

l’un des plus grands<br />

architectes de notre<br />

époque, passionné<br />

et collectionneur<br />

d’automobiles.<br />

© GA/Yukio Futagawa<br />

- Courtesie : Norman<br />

Foster Foundation<br />

2. Le musée<br />

Guggenheim de<br />

Bilbao : une icône<br />

architecturale, garage<br />

de luxe pour une<br />

exposition sur l’art et la<br />

voiture.<br />

2<br />

Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV<br />

27


3<br />

4<br />

5 6<br />

7 3. Centre Technique de<br />

General Motors, conçu<br />

par Eero Saarinen en<br />

1956.<br />

© Ezra Stoller / General<br />

Motors<br />

L’architecte Norman Foster (1935) en était le commissaire et a<br />

réuni là la crème des véhicules de collection de 1886 à 2021,<br />

entourés de tableaux, photos, sculptures, films et documents<br />

choisis pour leur pertinence dans le cadre de cette exposition.<br />

Autos et architecture<br />

A tout seigneur, tout honneur : commençons par le lien entre<br />

la voiture et l’architecture puisque le commissaire de l’expo<br />

est l’un des plus grands architectes du moment et que l’architecture<br />

du Guggenheim Bilbao de Frank O. Gehry (1929) est<br />

devenue une icône de notre époque.<br />

A part Norman Foster, qui est non seulement commissaire<br />

mais aussi prêteur d’une bonne dizaine de véhicules pour<br />

l’exposition, l’architecte le plus présent était assurément Le<br />

Corbusier (1887-1965).<br />

Ce dernier avait littéralement intégré l’automobile dans ses<br />

études d’urbanisme pour le futur. Nombre de photos le représentent<br />

à côté de sa C7 Lumineuse, une voiture française<br />

de la marque Voisin datant de 1925. Elle fait aujourd’hui partie<br />

de la collection de Norman Foster. L’architecte suisse a<br />

également dessiné une auto – Voiture Minimum – en 1936,<br />

qui n’a jamais trouvé de constructeur intéressé. Le design Museum<br />

de Londres en a réalisé une maquette en bois 1/1. Et il<br />

faut bien reconnaître que même si la 2CV de Citroën de 1948<br />

porte la signature de Flaminio Bertoni, elle n’est pas sans rappeler<br />

la silhouette de la Voiture Minimum. Le concept simple<br />

n’en était d’ailleurs pas éloigné.<br />

Autre architecte passionné de voitures évoqué à Bilbao :<br />

l’Américain Frank Lloyd Wright (1867-1959). Au cours de sa<br />

longue vie, il en a acheté plus de 80 dont des Bentley, Jaguar,<br />

Mercedes et autres Cadillac. Dans les années 1930, Frank<br />

Lloyd Wright a figuré parmi les premiers architectes à intégrer<br />

un garage dans une maison et non à côté de celle-ci. Plus<br />

tard, il préconisera néanmoins le carport.<br />

Un de ses édifices les plus connus est le musée Guggenheim<br />

de New York dont la façade sur 360° est en forme de spirale.<br />

Sa silhouette provient de projets antérieurs destinés au<br />

monde automobile. Le premier plan en spirale datait de 1924<br />

pour Gordon Strong Automobile Collective. Il a été refusé.<br />

Mais en en 1954, sa rampe circulaire avait été retenue - pour<br />

l’intérieur cette fois - du show-room de l’importateur automobile<br />

Maximilian Hoffman à Manhattan.<br />

Et en 1956 débute finalement la construction du Guggenheim<br />

de New York. La ressemblance avec le projet refusé par<br />

Gordon Strong est frappante.<br />

Parmi les autres architectes impliqués dans le monde automobile,<br />

évoqués par Foster, figurent notamment Giacomo<br />

Mattè-Trucco (1869-1934) qui a dessiné en 1915 l’impressionnant<br />

complexe Fiat du Lingotto à Turin, avec sa piste d’essai<br />

4. Mobile de Alexander<br />

Calder de 1950<br />

Centre Pompidou,<br />

Musée National d’Art<br />

Moderne / Centre de<br />

création industrielle,<br />

Paris, France.<br />

© 2022 Calder<br />

Foundation, New York<br />

/ VEGAP, Madrid<br />

5. Le Poisson (1926)<br />

en bronze poli de<br />

Constantin Brancusi.<br />

© Succession Brancusi<br />

– Tous droits réservés,<br />

VEGAP, 2022. Ed.<br />

3/8. Avec l’aimable<br />

autorisation de<br />

Kasmin Gallery<br />

6. Vue aérienne de<br />

l’usine de Highland<br />

Park dessinée par<br />

Albert Kahn pour Ford<br />

Motor Company en<br />

1924.<br />

Collection Cranbrook<br />

Art Museum,<br />

lfield ill<br />

Michigan.<br />

7. Benz Patent Motor<br />

Car (1886) Sérigraphie<br />

et acrylique sur toile<br />

d’Andy Warhol (1986).<br />

Mercedes-Benz Art<br />

Collection, Stuttgart /<br />

Berlin.<br />

© 2022, The Andy<br />

Warhol Foundation for<br />

the Visual Arts, Inc./<br />

VEGAP - Photo : Uwe<br />

Seyl, Stuttgart<br />

28<br />

Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV


sur le toit - le tout revu par Renzo Piano (1937) en 1985 -, ou<br />

Gio Ponti (1891-1979), l’auteur de la Tour Pirelli à côté de la Gare<br />

de Milan. D’origine allemande et surnommé l’architecte de<br />

Detroit, Albert Kahn (1869-1942) - ne pas confondre avec Louis<br />

Kahn (1901-1974) -, y a laissé une empreinte considérable. Notamment<br />

avec ses projets pour General Motors. Bill McDonnaugh<br />

(1951) lui, a réaménagé l’immense complexe de River<br />

Rouge dessiné par Kahn pour en faire un lieu de production<br />

plus écologique. McDonnaugh a également conçu un SUV<br />

pour GM (Model U) censé l’être tout autant.<br />

De son côté, l’architecte Eero Saarinen (1910-1961) d’origine finlandaise<br />

et réputé pour le terminal de la TWA à l’aéroport JFK<br />

à New York, est l’auteur du Technological Center de General<br />

Motors à Detroit.<br />

En 1999, le designer australien Marc Newson a quant à lui été<br />

chargé par Ford de réaliser un concept car, la 021C (référence<br />

Pantone de la couleur orange choisie par Newson pour ce véhicule).<br />

Pas plus que Le Corbusier, son projet n’a pourtant été<br />

produit en série.<br />

Plus contemporains et avant-gardistes, les architectes Zaha<br />

Hadid (1950-2016) et Jan Kaplicky (1937-2009) eux, sont liés<br />

respectivement au Central Building de BMW à Leipzig et au<br />

Musée Ferrari à Modène.<br />

Norman Foster lui-même a notamment conçu le Centre de<br />

Distribution Renault à Swindon en Angleterre, le McLaren<br />

Technology Center à Woking en Angleterre et les stations-service<br />

Repsol en Espagne. Mobilité et immobilier vont décidément<br />

souvent de pair.<br />

Autos et art<br />

L’influence mutuelle – directe ou indirecte – qu’ont exercée l’art<br />

et l’auto au cours des décennies est étonnante, sur le plan de<br />

l’inspiration formelle. Synonyme de mouvement, l’auto a ainsi<br />

transféré à l’art ce qui pouvait améliorer son déplacement dans<br />

l’espace, notamment à travers l’équilibre et l’aérodynamisme,<br />

soulignant ainsi les affinités existantes entre la technologie et<br />

l’art. Les Mobiles d’Alexander Calder (1898-1976) en sont une illustration.<br />

Le recours à la soufflerie a par ailleurs aidé à donner à l’automobile<br />

une allure aérodynamique, qui lui permet d’aller plus vite<br />

tout en économisant de l’énergie. Cette découverte a notamment<br />

trouvé écho dans des œuvres sculpturales de Constantin<br />

Brancusi (1876-1957) comme L’Oiseau dans l’espace, Le Poisson,<br />

voire même La Muse endormie. Des artistes du mouvement<br />

futuriste italien ont, de leur côté, été fascinés par la représentation<br />

de la vitesse de déplacement de la voiture, ce qui a<br />

notamment abouti à une représentation suggestive de mouvement<br />

dans Forme uniche della continuità nello spazio d’Umberto<br />

Boccioni (1882-1916), représentant un individu en marche,<br />

par exemple.<br />

Toutes ces interactions se sont finalement répercutées sur le<br />

design industriel de tout type de produits : de l’électroménager<br />

aux locomotives en passant par les voitures, évidemment.<br />

Les premiers liens entre l’art et l’automobile étaient pourtant des<br />

plus traditionnels, avec les emblèmes sculptés que l’on trouvait<br />

sur le capot à l’avant des véhicules et dont le plus connu est<br />

sans conteste Spirit of Ecstasy, réalisé par l’artiste britannique<br />

Charles Sykes (1875-1950) pour Rolls-Royce. Tradition et avantgarde<br />

peuvent aussi fusionner, comme dans la sérigraphie Karl<br />

Benz with his Sales Assistant Josef Brecht in the Benz Patent<br />

Motor Car de 1886, réalisée par Andy Warhol en 1986, ou dans<br />

Wrapped Car de Christo (1935-2020) et Jeanne-Claude (1935),<br />

qui n’est autre qu’un emballage de la Coccinelle, réalisé en 1963.<br />

D’autres artistes comme Alberto Giacometti (1901-1966) ou Ed<br />

Ruscha (1937) ont à maintes reprises représenté l’univers auto-<br />

8. Volkswagen<br />

emballée par Christo<br />

(Projet pour le Salon<br />

Volkswagen Coccinelle<br />

de 1961) : collage<br />

graphique avec une<br />

Volkswagen originale<br />

recouverte de tissu et<br />

peinte à la main<br />

Éd. nº : L/XC + 160 + 50<br />

PA + 15 HC - Galerie<br />

Breckner<br />

© Christo, VEGAP,<br />

Bilbao, 2022<br />

9. Station-service<br />

Standard d’Edward<br />

Ruscha (1966).<br />

Avec l’aimable<br />

autorisation de<br />

l’artiste © Ed Ruscha<br />

10. Photo d’Andreas<br />

Gursky : F1 Arrêt dans<br />

les boxes I<br />

Fondation Louis<br />

Vuitton, Paris, France<br />

© Andreas Gursky<br />

/ Avec l’aimable<br />

autorisation de Sprüth<br />

Magers / VEGAP, 2022<br />

Photo : © Fondation<br />

Louis Vuitton / Marc<br />

Domage<br />

11. Le mouvement dans<br />

l’immobile : Forme<br />

uniche della continuità<br />

d’Umberto Boccioni<br />

de 1913.<br />

© Tate<br />

8<br />

9<br />

11<br />

10<br />

Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV<br />

29


LES PREMIERS LIENS ENTRE L’ART<br />

ET L’AUTOMOBILE ÉTAIENT DES<br />

PLUS TRADITIONNELS, AVEC LES<br />

EMBLÈMES SCULPTÉS À L’AVANT<br />

DES VÉHICULES COMME SPIRIT OF<br />

ECSTASY POUR ROLLS-ROYCE.<br />

Bugatti Type 57SC Atlantic de Jean Bugatti, 1936<br />

Merle & Peter Mullin, Melani & Rob Walton and the Mullin Automotive Museum Foundation<br />

© Photo Michael Furman<br />

Pegaso Z-102 Cúpula de Wifredo Ricart, 1952<br />

© Louwman Museum<br />

Dymaxion #4, de Richard Buckminster Fuller – édition 2010 fondée sur les #1-3, de1933-34)<br />

Foster Family Collection © Norman Foster Foundation<br />

Alfa Romeo BAT Car 7 de Franco Scaglione, 1954 Rob and Melanie Walton Collection<br />

© Photo Michael Furman<br />

mobile avec leurs crayon ou pinceau. Ce dernier a aussi dessiné<br />

des écussons pour Ford et Cadillac, ce que l’artiste Op art Victor<br />

Vasarely (1906-1997) avait fait pour le logo de Renault.<br />

David Hockney (1937), lui, s’est amusé en 1982 à réaliser The Steering<br />

Wheel #3, un collage de plusieurs parties d’un volant de<br />

Mercedes-Benz. Sans oublier les Art Cars de BMW (voir notre<br />

article en p 34). Et dans un registre plus iconoclaste, les voitures<br />

compressées de César (1921-1998) ou les pièces détachées de<br />

voitures écrasées ou accidentées et ressoudées de John Chamberlain<br />

(1927-2011), proches de l’expressionisme abstrait.<br />

Plusieurs grands photographes ont également choisi la voiture<br />

comme sujet de prédilection. Parmi eux, Jacques-Henry Lar-<br />

tigue, Man Ray, Berenice Abbott, Dorothea Lange, Elliott Erwitt<br />

et autres Dennis Hopper.<br />

L’auto comme sculpture<br />

Tous les grands classiques étaient présents à Bilbao.<br />

Les plus exclusifs et sensuels constituaient des sculptures en<br />

soi dans une salle dédiée. A côté de la sculpture Reclining Fi-<br />

gure d’Henry Moore (1898-1986) datant de 1956, trouvaient<br />

place une Bugatti Type 57SC Atlantic de 1936, une Delahaye<br />

Type 165 de 1939, une Pegaso Z-102 Cúpula de 1952 et une<br />

Bentley R-Type Continental de 1953 : toutes aussi rares qu’ex-<br />

clusives.<br />

Dans la carrosserie de ces automobiles, façonnées une par<br />

une par des artisans qui ont fait ployer le métal à la main pour<br />

en créer les courbes, on réalise réellement l’analogie entre ce<br />

travail et celui d’un atelier d’artiste.<br />

Parmi les autre voitures remarquables de l’exposition bilbayenne<br />

figuraient notamment la première voiture motorisée<br />

au monde, la Benz Patent Motor Car de 1886 et la première<br />

voiture à moteur électrique Elektrischer Phaeton, Model Nr 27,<br />

System Lohner-Porsche de 1900.<br />

La Voisin C7 Lumineuse de 1925 ayant appartenu à Le Corbusier<br />

comme l’Aston Martin DB5 de 1964 conduite par James<br />

Bond (Sean Connery) dans Goldfinger et - issues de la collection<br />

de Norman Foster - une Porsche 356 Pre-A de 1950 ainsi<br />

qu’une Citroën DS Palm Beach de 1971, respirent à jamais la<br />

nostalgie des lignes élégantes d’antan. Sans oublier la Cadillac<br />

Eldorado Biarritz de 1959 dans une gourmande version rouge<br />

vermeil.<br />

Un modèle de l’étrange Dymaxion (1933) de Richard Buckminster<br />

Fuller, de la BAT Car 7 d’Alfa Romeo (1954), de la Lancia<br />

Stratos Zero (1970) ainsi que les Firebird I, II et III de General<br />

Motors et la Mercedes-AMG F1 W11 EQ Performance de 2020<br />

pilotée par Lewis Hamilton, faisaient également partie de ce<br />

sublime garage culturel abrité par le Guggenheim Bilbao.<br />

Hommage et requiem<br />

Au moment où le monde automobile connaît beaucoup de<br />

bouleversements, le Commissaire Norman Foster a tenu à<br />

préciser que pour lui, « cette exposition était une célébration<br />

de la dimension artistique de l’automobile à travers une vision<br />

holistique de l’art et du design, abattant les barrières traditionnelles<br />

qui les séparent ».<br />

Il a par ailleurs estimé qu’elle constituait « un requiem pour<br />

l’ère du moteur à combustion interne, désormais ouverte sur<br />

une nouvelle époque qui sera dominée par un moteur différent<br />

et plus silencieux. »<br />

Une épitaphe pour un type de moteur oui, mais assurément<br />

pas pour l’automobile… n<br />

30<br />

Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV


AUCTIONS<br />

RÉSIDENCES ET OBJETS<br />

DE COLLECTION<br />

Si New York, Londres et Paris sont les centres névralgiques des plus grandes sociétés de ventes occidentales -<br />

Christie’s, Sotheby’s et Phillips -, en particulier pour le marché de l’art, elles sont aussi actives en Belgique.<br />

Une initiative inédite à Bruxelles chez Sotheby’s témoigne de la vitalité du secteur pour l’art, l’immobilier<br />

ou les voitures et montres de collection.<br />

Serge Vanmaercke<br />

La Belgique a beau figurer parmi les plus petits<br />

pays du monde, tenant compte de sa densité<br />

de population elle compte aussi le plus grand<br />

nombre de collectionneurs à l’échelle du territoire,<br />

estime-t-on dans les milieux de l’art qui<br />

fleurissent comme jamais à Bruxelles.<br />

Et quand le pays lui-même crie haut et fort<br />

depuis des années que le Belge naît avec une<br />

brique dans le ventre, les acteurs du marché immobilier n’y<br />

sont donc pas en reste.<br />

Sotheby’s Auction House et Sotheby’s International Realty ont<br />

ainsi eu la bonne idée de réunir leurs forces et partagent désormais<br />

de grands bureaux communs sur l’avenue Louise, à<br />

Bruxelles.<br />

Biens mobiliers et immobiliers<br />

Fondée en 1744 à Londres par Samuel Baker, avec l’ambition<br />

de vendre des livres rares, la notoriété de la maison de ventes<br />

aux enchères se développe rapidement et de nombreux bureaux<br />

ouvrent leurs portes à travers le monde. Aujourd’hui,<br />

Sotheby’s compte 80 répartis dans 40 pays, dont la Belgique<br />

depuis 45 ans.<br />

En 1976, Sotheby’s ouvre une première agence Sotheby’s International<br />

Realty à New York, comme entité à part. D’autres suivront<br />

rapidement avec, à ce jour, une présence dans 79 pays et<br />

1.000 bureaux dans le monde, avec 25.000 agents immobiliers,<br />

réalisant un chiffre d’affaires annuel de 210 milliards d’euros. Le<br />

premier bureau belge a ouvert ses portes à Bruxelles en 2014 et<br />

compte aujourd’hui trois agences (Bruxelles, Anvers et Lasne).<br />

Synergies<br />

En Belgique, Sotheby’s Realty et Sotheby’s Auction se retrouvent<br />

donc désormais dans un seul et même espace ,au<br />

251 de l’Avenue Louise, à Bruxelles.<br />

Pour Emmanuel van de Putte, Directeur de Sotheby’s Belgium<br />

et Luxembourg, « l’ouverture d’un nouveau bureau com-<br />

Emmanuel van de<br />

Putte, (à droite)<br />

et David Chicard,<br />

devant L’Enlèvement<br />

d’Europe de Léon<br />

Spilliaert (1928) lors<br />

de l’inauguration<br />

du nouveau siège<br />

commun.<br />

1<br />

Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV<br />

31


1 2<br />

4<br />

3<br />

5<br />

LA CHEICH DE GASTON RAHIER<br />

Estimée entre 200.000 et<br />

400.000 euros, la montre Cheich<br />

de Cartier, ayant appartenu au<br />

pilote moto belge Gaston Rahier<br />

(1947-2005), sera présentée<br />

chez Sotheby’s Paris ce 30<br />

septembre.<br />

La Cheich est mise en<br />

vente par la famille de son<br />

propriétaire.<br />

En 1983, à l’occasion du<br />

5e anniversaire du Paris-<br />

Dakar, Alain Dominique<br />

Perrin, le patron de Cartier,<br />

et Thierry Sabine (1949-<br />

1986), organisateur du<br />

ralle, lancent le dé artier.<br />

À la clé : une montre Cartier<br />

“Cheich” récompensant<br />

le premier concurrent<br />

gagnant le rallye par deux<br />

fois consécutivement dans la<br />

même catégorie (moto, voiture<br />

ou camion). Cartier en réalisera<br />

quatre exemplaires. Cette<br />

montre, conçue par Jacques<br />

Diltoer, alors directeur créatif<br />

de Cartier, s’inspirait du logo du<br />

rallye qui représentait le visage<br />

stylisé d’un Touareg portant<br />

© Dominique Faget<br />

un chèche, bandeau traditionnel<br />

enroulé autour de la tête pour se<br />

protéger du soleil.<br />

Gaston Rahier avait remporté<br />

l’épreuve en 1984 et en 1985,<br />

devenant ainsi le premier<br />

bénéciaire de la montre artier<br />

Cheich. Il en restera le seul. L’année<br />

a en effet marué la n du<br />

é artier et, dans la foulée, de la<br />

production de la Cheich. En plein<br />

rallye, Thierry Sabine avait été<br />

victime d’un accident d’hélicoptère<br />

causé par une tempête de sable,<br />

au Mali. L’accident avait fait quatre<br />

autres victimes, dont le chanteur<br />

français Daniel Balavoine. Bien<br />

que le rallye se soit poursuivi, plus<br />

personne na remporté le dé<br />

Cartier, annulé peu de temps après<br />

l’accident.<br />

. a tre ei trée du éfi<br />

Cartier remporté par Gaston Rahier,<br />

en 1985.<br />

2. Le Belge Gaston Rahier durant<br />

l’édition 1984 du rallye Paris-Dakar<br />

qu’il remporte en catégorie moto, de<br />

même que l’année suivante.<br />

32<br />

Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV


mun permettra d’agrandir nos services et de générer une synergie<br />

nouvelle, grâce au mariage de nos activités respectives ».<br />

David Chicard, membre du board de Sotheby’s International<br />

Realty, souligne de son côté que « ce déménagement dans<br />

un seul et même espace est une première mondiale pour la<br />

Maison : plus qu’un simple espace de travail, notre bureau sera<br />

aussi un lieu où l’on apprend, partage et célèbre car nous avons<br />

l’ambition d’y organiser des événements, des master class, des<br />

journées d’expertise, des expositions, des rétrospectives et plus<br />

encore. »<br />

L’antenne belge de Sotheby’s s’occupe également de ventes<br />

privées. Les secteurs d’activités de Sotheby’s sont divers. Lors<br />

de l’inauguration, trois superbes bolides en vente flanquaient<br />

le tapis rouge devant l’entrée. Le networking des invités face à<br />

des œuvres de Keith Haring, Paul Delvaux, Andy Warhol, Pierre<br />

Alechinsky, Gustave van de Woestijne, Émile Claus, Valerius de<br />

Saedeleer, Arman, Léon Spilliaert, etc… allait bon train.<br />

Objets rares<br />

A l’étage, une large vitrine exposait montres et bijoux haut<br />

de gamme. C’est là que <strong>Miles</strong> a eu l’occasion de converser<br />

avec Benoît Colson, attaché au bureau parisien de Sotheby’s,<br />

mais pas moins Belge pour autant. Il est Watches International<br />

Specialist - Deputy Director.<br />

L’homme connaît le secteur comme personne et son répertoire<br />

d’anecdotes est sans fin. Pas étonnant quand votre Maison<br />

est choisie pour vendre des pièces rares.<br />

Comme la Royal Oak Jumbo personnelle de Gerald Genta,<br />

le créateur même de ce modèle devenu une véritable icône<br />

d’Audemars Piguet. Cette montre avec un boîtier de 39 mm<br />

en acier avec lunette en or, datant de 1978 – dont l’estimation<br />

se situait entre 300.000 et 500.000 CHF – a finalement été<br />

vendue à Genève en mai dernier pour la coquette somme de<br />

2.107.000 CHF (1 CHF = environ 1 Euro).<br />

Ou cette autre pièce précieuse ayant un lien direct avec la<br />

Belgique, dont Benoît Colson nous conta l’histoire. Il s’agit<br />

d’une montre Cartier baptisée Cheich. Une montre dont l’histoire<br />

est teintée de victoires et de drames. Elle avait été attribuée<br />

au célèbre pilote belge Gaston Rahier au titre de sa<br />

victoire du défi Cartier en 1985 lors du Dakar (alors appelé «<br />

Paris-Dakar ». (Voir encadré)<br />

« L’OFFRE BELGE A<br />

BEAU COMPORTER<br />

RÉGULIÈREMENT<br />

QUELQUES PÉPITES,<br />

ELLE N’EST PAS<br />

TOUJOURS EN MESURE<br />

DE COMBLER LA<br />

DEMANDE. »<br />

Perles architecturales<br />

Si le haut de gamme immobilier belge n’est pas systématiquement<br />

synonyme d’architecture hors du commun, Belgium<br />

Sotheby’s International Realty met régulièrement sur<br />

le marché des demeures au passé historique intéressant,<br />

comme le Château Boël construit en 1907 sur un domaine<br />

de 4 hectares à Falaën ou de véritables bijoux du patrimoine<br />

architectural belge tels l’Hôtel de maître construit par Victor<br />

Horta rue Lebeau au Sablon ou la Maison Cauchie près du<br />

Cinquantenaire à Bruxelles, vendue tout récemment.<br />

Ceci dit, l’antenne belge intercède aussi pour des ventes<br />

et achats de biens immobiliers à l’étranger. Une demeure<br />

mitoyenne au luxuriant Jardin Majorelle à Marrakech, la<br />

Farnsworth House de Ludwig Mies van der Rohe au sudouest<br />

de Chicago ou encore la Maison Kaufmann de Richard<br />

Neutra dans la périphérie de Palm Springs ont dernièrement<br />

fait partie de l’offre, par exemple.<br />

Problème de luxe pour David Chicard chez nous : l’offre<br />

belge a beau comporter régulièrement quelques pépites,<br />

elle n’est pas toujours en mesure de combler la demande.<br />

L’histoire de la brique dans le ventre des Belges n’est donc<br />

pas une légende. Celle de nos collectionneurs d’art, de<br />

montres ou de voitures ne l’est pas non plus. n<br />

1. Via RM Sotheby’s des<br />

voitures de rêve sont<br />

également proposées<br />

aux collectionneurs,<br />

comme cette Cadillac<br />

Series 62 Deluxe<br />

Convertible Coupe de<br />

1941.<br />

2. Une œuvre d’Émile<br />

Claus de 1892, aux<br />

cimaises des bureaux<br />

Sotheby’s, à Bruxelles.<br />

3. La Maison Cauchie,<br />

une perle architecturale<br />

Art nouveau, à<br />

Bruxelles.<br />

4. La Farnsworth House<br />

de Ludwig Mies van der<br />

Rohe, dans l’Illinois aux<br />

Etats-Unis.<br />

5. Hotel de maître<br />

construit par Victor<br />

Horta rue Lebeau, dans<br />

le quartier du Sablon à<br />

Bruxelles.<br />

6 Une maison<br />

mitoyenne au luxuriant<br />

Jardin Majorelle, à<br />

Marrakech.<br />

7. Gerald Genta,<br />

designer horloger,<br />

créateur de la Royal Oak<br />

d’Audemars Piguet.<br />

8. La Royal Oak<br />

personnelle de Gerald<br />

Genta, le designer qui<br />

a créé ce classique<br />

d’Audemars Piguet à<br />

côté d’autres modèles<br />

édités notamment par<br />

IWC, Patek Philippe ou<br />

Omega.<br />

6 7<br />

8<br />

Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV<br />

33


ART CARS<br />

HERVÉ POULAIN PILOTE L’ART À 300 À L’HEURE<br />

Au milieu des années 1970, un jeune commissaire-priseur français passionné de rallye, se pique de trouver un volant pour<br />

les 24 Heures du Mans. Il y parviendra en associant l’artiste américain Alexander Calder, qui décorera sa BMW 3.0 CSL.<br />

Ainsi naît un formidable projet automobile et artistique qui confèrera une indéboulonnable image culturelle au<br />

constructeur bavarois : les Art Cars. Rencontre.<br />

Dominique Simonet<br />

sont belles ! ». Sa<br />

réaction devant les puissantes<br />

voitures de course<br />

portant les prestigieuses<br />

signatures d’Alexander<br />

Calder, Frank Stella, Roy<br />

«Qu’elles<br />

Lichtenstein ou Andy Warhol<br />

est toujours la même<br />

depuis bientôt 50 ans : œil malicieux, sourire rayonnant, Hervé<br />

Poulain exprime l’émerveillement d’un enfant. Concepts<br />

d’œuvres d’art engagées dans la compétition automobile,<br />

c’est lui.<br />

Sur papier, l’idée était simple : amoureux de l’art et passionné<br />

de vitesse, Hervé Poulain eut l’idée de financer sa participation<br />

aux 24 heures du Mans en faisant peindre sa voiture<br />

par un artiste mondialement connu. Cependant, marier deux<br />

mondes apparemment aussi éloignés que l’art et l’industrie<br />

n’est pas une sinécure. « On est en 1975, j’ai 35 ans, c’est facile,<br />

je fais des rallyes et je suis déjà commissaire-priseur. J’étais fait<br />

pour ça et j’aurais pu me satisfaire de la beauté de l’art, mais<br />

© BMW AG<br />

1<br />

© Enes Kucevic © BMW AG<br />

34<br />

Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV


2<br />

© Enes Kucevic © BMW AG<br />

je voulais être un homme complet, avec non seulement une<br />

dimension contemplative, mais également d’action. ».<br />

Un volant pour les 24 Heures<br />

À l’époque, entre deux ventes publiques à l’Hôtel Drouot à<br />

Paris, Maître Poulain court sur Renault R8 Gordini, R12 Gordini,<br />

Alpine Groupe 3, 4 et 5 sur tous les chemins cabossés de<br />

France et de Navarre. « Mais pour moi, gentleman driver, il y<br />

avait l’Olympe, les 24 Heures du Mans. En joignant mes passions<br />

pour l’art et la vitesse, j’ai eu l’idée de faire peindre mes<br />

voitures. Je voulais joindre l’art et l’industrie, deux mondes qui<br />

s’ignoraient complètement ». C’est si vrai que le jeune amateur<br />

de beauté et de vitesse a un mal fou à trouver quelqu’un prêt<br />

à lui confier un volant financé par une œuvre d’art : « Chez un<br />

grand constructeur, on m’a un jour demandé qui était Calder ! »,<br />

sourit-il. C’était d’autant plus compliqué que le monde subissait<br />

encore les remous du premier choc pétrolier, deux ans auparavant.<br />

« En 1975, s’intéresser à la compétition automobile<br />

était un geste héroïque. Plus personne n’osait prendre sa voiture,<br />

sous peine d’être pointé du doigt ».<br />

Au rallye du Bandama, en Côte d’Ivoire, Hervé Poulain croise<br />

alors la piste d’un certain Jean Todt : « On sentait déjà un type<br />

© BMW AG<br />

1. En 1975, Alexander<br />

Calder a 77 ans, Hervé<br />

Poulain en a 34. Ce<br />

dernier est allé acheter<br />

une petite BMW 3.0<br />

Coupé au magasin du<br />

coin, un jouet sur lequel<br />

l’artiste a esquissé son<br />

travail. Calder a peint<br />

la miniature comme<br />

la voiture chez lui, à<br />

Saché, dans l’Indre-et-<br />

Loire. Les voici comme<br />

deux enfants devant un<br />

«mobile» très spécial.<br />

2. Frank Stella a réalisé<br />

son œuvre, sa «beauté<br />

mécanomorphe», à<br />

Munich, chez BMW.<br />

Ainsi décorée, la voiture<br />

suggère sa beauté<br />

mécanique intérieure,<br />

selon le principe<br />

exprimé par Hervé<br />

Poulain: «Un voile sur<br />

un corps dit plus que la<br />

nudité elle-même». Au<br />

Mans 1976, elle cassa<br />

avant que le jeune<br />

Français eut le temps<br />

de s’asseoir dedans.<br />

© BMW AG.<br />

3<br />

3. En 1977, Roy<br />

Lichtenstein a d’abord<br />

travaillé son sujet dans<br />

son studio new-yorkais,<br />

avant de venir signer<br />

son œuvre lui-même,<br />

au Centre Pompidou à<br />

Paris, qui a ouvert ses<br />

portes cette annéelà.<br />

D’après Maître<br />

Poulain, «ce n’est<br />

pas l’adaptation à un<br />

volume. Il a accaparé<br />

la troisième dimension<br />

exactement comme il<br />

maîtrisait la deuxième».<br />

© Enes Kucevic © BMW AG<br />

Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV<br />

35


qui réformait l’approche du rallye en introduisant la rigueur ».<br />

Quand il entend l’histoire du jeune pilote cherchant un volant<br />

pour les prochaines 24 Heures, Todt répond : « Hervé, il n’y a<br />

qu’un type qui puisse comprendre ton projet : Jochen Neerpasch.<br />

Il vient d’ouvrir le département Motorsport de BMW et<br />

il est marié à une galeriste. »<br />

Glissade sur la moquette<br />

« Todt perçait déjà sous Jeanjean », souligne Herve<br />

Poulain. Aussitôt dit, aussitôt fait, le futur patron de la<br />

Scuderia et de la FIA téléphone à Neerpasch pour lui<br />

exposer l’idée, mais ce dernier n’a pas de voiture. Une<br />

semaine après, il rappelle pour dire « On en construit<br />

une ! ». « À l’époque, mon appartement était très<br />

grand, avec une entrée immense où j’avais fait poser<br />

une moquette comme une bande d’autoroute. Je me<br />

revois encore faire une glissade là-dessus comme un<br />

footballeur sur le terrain.» Peintre et sculpteur, « Calder<br />

avait deux atouts pour moi », dit Hervé Poulain :<br />

« il vivait six mois par an en Touraine et il avait inventé<br />

le mouvement dans la sculpture ». Le futur pilote se<br />

souvient être allé voir l’artiste dans sa maison à Saché :<br />

« J’étais accompagné de la fille de Marc Chagall et le<br />

© BMW AG.<br />

bordeaux était un Château La Conseillante, ce qu’il<br />

consommait ».<br />

Un cadeau au public des circuits<br />

Pour décorer la BMW 3.0 CSL avec son six cylindres en ligne<br />

de 430 chevaux, Alexander Calder choisit de grands à-plats<br />

bleus, jaunes et rouges. « Pourquoi ? » demande Poulain. «<br />

Parce que je ne sais faire que ça », lui répond l’artiste. Avec ce<br />

bolide qui inaugurera une longue série d’Art Cars, « je voulais<br />

aussi faire un cadeau au public, lui montrer un artiste dont<br />

l’appréhension est simple. Avec ses à-plats, Calder était parfait<br />

et le public a tout de suite adhéré, comprenant bien qu’on ne<br />

voulait pas faire un coup médiatique. »<br />

Après ce succès, tout le monde artistique s’est pressé au portillon<br />

: Jasper Johns, Kenneth Noland, James Rosenquist…<br />

Mais c’est Frank Stella qui, avec son papier millimétré, décorera<br />

une deuxième Art Car, une 3.0 CSL turbocompressée de<br />

750 chevaux… « La Stella a été l’anti-Calder », estime Maître<br />

Poulain. Calder avait une expression ludique, dionysiaque.<br />

Stella a fait une voiture presque conceptuelle, pour suggérer<br />

la beauté mécanique. C’est l’ordre apollinien. »<br />

Deux refus à Andy Warhol<br />

Dans cette série, Hervé Poulain a été particulièrement heureux<br />

du travail de Roy Lichtenstein. Sa BMW 320 Groupe 5,<br />

avec les points d’imprimerie caractéristiques de l’artiste pop,<br />

représente les couchers et levers de soleil tels que les vivent<br />

les pilotes des 24 Heures. Pour Warhol et la M1 Groupe 4, Hervé<br />

Poulain a d’abord refusé deux projets, « dont une voiture à<br />

motif camouflage, l’autre, recouverte de papier peint à fleurs<br />

lilas ». Finalement, le New-Yorkais est sorti de sa Factory pour<br />

aller jusqu’à Munich (Dachau, précisément) peindre, à grands<br />

coups de brosse, une voiture expressionniste. Le meilleur résultat<br />

d’une BMW Art Car au Mans fut d’ailleurs celui de la M1<br />

signée Warhol, sixième au classement général en 1979.<br />

Sur les 19 Art Cars BMW réalisées à ce jour, les quatre premières<br />

ont été engagées au Mans par Hervé Poulain : « Celles<br />

que j’ai conduites sont mes filles légitimes. » « Quand je revois<br />

ça, quelle chance j’ai eu ! Elles sont resplendissantes et elles<br />

n’ont pas pris une ride. »<br />

Parmi les autres Art Cars figurent des modèles peints notamment<br />

par Jeff Koons, Ólafur Elíasson, Jenny Holzer, David<br />

Hockney, Sandro Chia ou Robert Rauschenberg. Une véritable<br />

galerie d’art contemporain. n<br />

En 1979, Andy Warhol<br />

est venu peindre<br />

lui-même, à la brosse,<br />

la M1 à Dachau, dans<br />

la région de Munich.<br />

Hervé Poulain se<br />

souvient: «Il dansait<br />

comme un gourou<br />

autour de la maquette.<br />

Il prenait ses pinceaux<br />

et bing, il tapait ça sur<br />

la voiture». «Ce qui<br />

l’intéressait, c’était le<br />

mélange des pigments<br />

à 300 à l’heure».<br />

© Stephan Bauer © BMW AG<br />

36<br />

Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV


VOITURIER<br />

MICHEL RENARD<br />

VOITURIER DU COMME CHEZ SOI<br />

Quand votre restaurant préféré se trouve en plein centre-ville, il n’est pas toujours évident de trouver une place de<br />

stationnement dans les environs. Les établissements haut de gamme ont trouvé la solution : le voiturier. Michel Renard,<br />

voiturier du Comme Chez Soi, nous raconte son histoire.<br />

Chris Vermuyten<br />

En ce mois de septembre, cela fait 34 ans<br />

que Michel Renard, voiturier, gare les voitures<br />

des clients du Comme Chez Soi avec<br />

le plus grand soin. Et les ramène au bon<br />

moment. Trente-quatre ans qu’il voit passer<br />

le beau monde de notre pays et d’ailleurs.<br />

« Qui donc j’ai pu croiser ? Demandez-moi<br />

plutôt qui je n’ai jamais croisé », dit Michel<br />

en riant. « Cela va des membres de la cour aux ministres, en<br />

passant par des stars du cinéma ou de la musique : Leonardo<br />

di Caprio, Prince ou Quincy Jones, par exemple. »<br />

Ce genre de personnages ne roulent évidemment pas dans<br />

une voiture ordinaire. « C’est vrai, j’ai pris le volant des plus<br />

belles voitures, des Rolls Royce aux Bentley, en passant par<br />

des Lamborghini et des Ferrari. Et je sais les conduire toutes<br />

sans la moindre difficulté. J’ai ça dans le sang, c’est un don<br />

chez moi. D’ailleurs, les bases sont communes à toutes les voitures.<br />

Je fais le tour et je démarre. Mais attention, les choses<br />

n’en deviennent pas plus faciles. Entre voitures électriques,<br />

modèles avec et sans clé, etc. Parfois, certains clients entrent<br />

dans le restaurant avec leurs clés en poche, et je dois aller les<br />

récupérer... »<br />

Michel Renard gare tout simplement les voitures devant la<br />

porte, sur la place Rouppe. « La plupart des véhicules qui s’y<br />

trouvent appartiennent à des habitants du quartier. Je peux<br />

donc facilement me garer en double file. Et puis, je suis toujours<br />

présent et je peux déplacer une voiture si nécessaire.<br />

La police aussi me connaît, je n’ai jamais reçu la moindre remarque.<br />

Mais je fais toujours attention à ne gêner personne. »<br />

Les voitures doivent être rapportées devant le restaurant à<br />

la fin du repas. Comment Michel sait-il quelle voiture appartient<br />

à quel client ? « J’ai mis au point mon propre système.<br />

Tout d’abord, j’observe attentivement les personnes et je note<br />

quelques traits particuliers dans mon carnet. Grand, pas de<br />

cravate, robe rouge, etc. J’attends quelques instants, puis je<br />

rentre dans le restaurant, je regarde discrètement où sont installés<br />

les convives, je note leur numéro de table et je dépose<br />

un jeton du même numéro à la caisse. Leurs clés portent également<br />

ce numéro. Ainsi, lorsque le restaurant me fait signe<br />

qu’une table est en train de régler l’addition, je sais quelle<br />

voiture je dois présenter. Bien sûr, il m’est déjà arrivé de me<br />

tromper. Cela m’arrive surtout quand on me confie plusieurs<br />

véhicules de la même marque. Mais cela n’a jamais posé le<br />

moindre problème. Tout rentre dans l’ordre avec un peu d’humour.<br />

Un jour, un client a même oublié sa voiture. Le restaurant<br />

était vide, alors qu’il me restait un véhicule. Mais la situation<br />

s’est réglée après quelques heures. Les clients étaient<br />

partis se balader en ville. Plus tard, ils se sont souvenus que<br />

leur voiture se trouvait toujours chez nous. » Entre de bonnes<br />

mains, donc.<br />

Michel Renard est un homme satisfait, qui fait son travail avec<br />

plaisir. « Lorsque j’ai commencé ici, il y a 34 ans, je me suis dit<br />

que ce serait un poste sympa pour quatre ou cinq ans. Mais<br />

je suis toujours là. Mon costume et mon képi sont toujours à<br />

ma taille, et mon travail n’a pas beaucoup changé. Seuls les<br />

pourboires disparaissent parfois. Ce n’est pas de la mauvaise<br />

volonté de la part des clients. Mais aujourd’hui, tout se fait par<br />

voie électronique. Personne n’a plus de liquide en poche. » n<br />

Le voiturier Michel<br />

Renard : 34 ans<br />

au service d’une<br />

véritable institution<br />

gastronomique<br />

bruxelloise.<br />

Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV<br />

37


HERITAGE<br />

UNE MACHINE À REMONTER LE TEMPS<br />

Se voir offrir, le temps de quelques tours de circuit, le volant d’une C-Type, puis d’une D-Type, d’une Lightweight<br />

pour terminer avec E-Type, avant une immersion complète dans les ateliers de Classic Works et de la collection<br />

d’ancêtres du Jaguar Daimler Heritage Trust, c’est remonter dans le temps en voyageant entre le circuit de Fen<br />

End et les ateliers de Coventry en Angleterre. Bluffant.<br />

Serge Vanmaercke<br />

1<br />

Al’occasion de la livraison-client de la<br />

première Jaguar C-Type Continuation<br />

et du 70e anniversaire de la victoire de<br />

la toute première C-type équipée de<br />

freins à disque en compétition internationale<br />

lors du Grand Prix de Reims,<br />

le 29 juin 1952, Jaguar a offert pour la<br />

première fois à quelques représentants<br />

des médias l’occasion de se mettre à la place du client qui fait<br />

aujourd’hui l’acquisition de ce véhicule neuf, réplique de l’original,<br />

en y prenant place pour le conduire.<br />

Un ancêtre à l’état neuf : voilà une expérience étonnante.<br />

Cette C-Type, originellement construite de 1951 à 1953, est le<br />

quatrième Continuation vehicle des ateliers de Classic Works,<br />

après la D-Type, la XKSS et la Lightweight E-type. Sans oublier,<br />

à l’occasion de son 60e anniversaire l’an dernier, l’édition de six<br />

paires de l’E-Type originale, qui avait fait sensation au Salon automobile<br />

de Genève en 1961 dans ses versions 9600HP et 77RW.<br />

Même Enzo Ferrari s’était laissé aller à dire alors que cette<br />

dernière « était la plus belle voiture au monde ».<br />

Pour compléter l’expérience et l’esprit festif entourant la résurrection<br />

de la C-Type via son programme « Continuation »,<br />

Jaguar avait aussi mis trois autres véhicules à disposition sur<br />

son circuit : un prototype de la D-Type Continuation et de la<br />

Lightweigt, ainsi qu’un modèle E-Type Reborn. Reborn ? Il<br />

s’agit des modèles originaux de Jaguar et Land Rover, restaurés<br />

par les ateliers de Classic Works et éventuellement pourvus<br />

de nouveaux équipements qui n’enlèvent rien à l’authenticité<br />

du modèle original.<br />

Si, avec ces types de véhicules, monter à bord et occuper son<br />

siège sans peine est réservé aux plus dynamiques et sveltes<br />

d’entre nous, le maniement des poignées, du rétroviseur, du<br />

volant, du frein à main, des pédales ou du changement de<br />

vitesse, évoque un temps que les moins de 20 ans ne peuvent<br />

pas connaître…<br />

Le bruit du moteur, l’odeur, la vue : tout vous transporte vers<br />

d’autres époques, d’autres sensations, d’autres esthétiques.<br />

Continuation n’est pas copie<br />

Avant de rejoindre son client, chaque C-Type Continuation fait<br />

l’objet d’au moins 400 km de tests physiques, après un processus<br />

de construction qui nécessite 3.000 heures de travail<br />

par unité.<br />

2<br />

1. La C-Type<br />

Continuation, prête<br />

pour la première<br />

livraison client.<br />

2. L’ancêtre : cette<br />

première C-Type avec<br />

freins à disques, qui a<br />

participé au Grand Prix<br />

de Reims, annonçait<br />

un avenir prometteur<br />

au 24H du Mans.<br />

38<br />

Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV


La première C-Type livrée cet été a été exécutée en Pastel<br />

Green avec des sièges en cuir Suede Green et s’inspire de<br />

la Jaguar C-type d’origine, qui a remporté le Grand Prix de<br />

Reims le 29 juin 1952.<br />

Cette C-type était alors le premier véhicule équipé de freins à<br />

disques à remporter une compétition internationale. Son pilote,<br />

Stirling Moss, avait convaincu Jaguar de mettre en œuvre<br />

le développement de cette technologie alors pionnière en<br />

sport automobile.<br />

La victoire à Reims a été un signe avant-coureur de la supériorité<br />

de la C-type aux 24H du Mans l’année suivante et des<br />

atouts de Jaguar dans les courses de voitures de sport durant<br />

les années 1950.<br />

Assemblés à la main dans l’usine Jaguar Classic Works à Coventry,<br />

tous les modèles C-type Continuation sont construits<br />

d’après les C-type de compétition construits en 1953.<br />

Ces modèles d’aujourd’hui sont approuvés par la FIA et<br />

peuvent participer à tous les événements historiques de cette<br />

FIA, y compris le Jaguar Classic Challenge qui se déroule sur<br />

différents circuits, dont Le Mans et Silverstone.<br />

Les prédécesseurs<br />

La D-Type Continuation, elle, a été éditée en 25 exemplaires<br />

dès 2018. L’originale avait remporté par trois fois<br />

les 24H du Mans entre 1955 et 1957. En 1955, Jaguar avait<br />

prévu d’en construire 100. Mais seuls 75 modèles avaient<br />

été réservés aux circuits de compétition. Avec les 25 nouveaux<br />

en mode Continuation, Classic Works réalisait donc<br />

l’ambition première de Jaguar.<br />

Quant à la Lightweigt E-Type qu’il nous a été donné de<br />

conduire – un prototype appelé Car Zero –, elle date de<br />

2014, année où ce qui s’appelait encore Jaguar Land Rover<br />

Special Operations avait édité six modèles à l’identique<br />

avec les numéros de châssis restants des 18 alloués<br />

en 1963 pour un projet Special GT E-Type, dont 12 exemplaires<br />

seulement avaient été construits.<br />

Enfin, la XKSS Continuation – seule réédition dans laquelle<br />

nous n’avons pas pris place –, a été proposée en 9<br />

exemplaires en 2017, faisant revivre 60 ans plus tard 9 des<br />

25 exemplaires de fin de série de la D-Type qui devaient<br />

être convertis en voitures pour la route sous le nom XKSS.<br />

3. Classic Works a<br />

même retrouvé des<br />

rétroviseurs originaux<br />

pour la nouvelle série<br />

Continuation.<br />

4. Une C-Type<br />

Continuation en<br />

devenir dans l’atelier<br />

de Classic Works, à<br />

Coventry.`<br />

5. Quatre jouets de<br />

luxe proposés en essai<br />

à quelques grands<br />

garçons. Une E-Type<br />

Lightweight (brungris),<br />

une E-Type, une<br />

C-Type (verte) et une<br />

D-Type (grise).<br />

3<br />

4<br />

5<br />

Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV<br />

39


1<br />

© Jaguar Héritage<br />

2<br />

Seules 16 XKSS avaient alors été complétées, les 9 autres<br />

avaient été détruites par un incendie d’atelier.<br />

L’atelier et les archives<br />

Après la conduite des véhicules Continuation et Reborn sur<br />

le site de Fen End, ancien terrain de la RAF, direction Classic<br />

Works à Coventry, où sont désormais construits les nouveaux<br />

véhicules de ces séries Continuation, où sont restaurés les modèles<br />

anciens pour l’offre Reborn et où sont aussi mis au point<br />

des véhicules « pre-owned » sous le label Works Legend.<br />

Les récents ateliers de 14.000 m2 au total disposent de 54<br />

baies de travail, où quelque 150 employés œuvrent de manière<br />

complètement indépendante de la ligne de production courante<br />

de Jaguar. L’objectif de Classic Works est de remettre<br />

en évidence l’héritage de Jaguar et Land Rover pour les générations<br />

à venir. Jaguar Classic y combine les technologies<br />

les plus pointues avec des processus artisanaux traditionnels,<br />

pour restaurer et recréer certaines des Jaguars les plus<br />

célèbres jamais fabriquées.<br />

La formule Classic Works avait été élaborée en 2016 et les<br />

ateliers étaient déjà inaugurés un an plus tard, en 2017.<br />

Ils jouxtent un immense « Storage », où quelque 500 véhicules<br />

sont rangés comme documents d’archives. La plupart<br />

sont des Jaguar ou des Range Rover, mais on y trouve aussi<br />

d’autres marques. Des voitures d’Elisabeth II y côtoient ainsi<br />

des bolides de James Bond et autres stars du grand écran.<br />

Jaguar Classic travaille par ailleurs avec le Jaguar Daimler<br />

AVEC CES TYPES DE<br />

VÉHICULES, MONTER<br />

À BORD ET OCCUPER<br />

SON SIÈGE SANS PEINE<br />

EST RÉSERVÉ AUX<br />

PLUS DYNAMIQUES<br />

ET SVELTES D’ENTRE<br />

NOUS.<br />

Heritage Trust, qui assure la préservation des archives historiques,<br />

des artefacts et des véhicules fabriqués et vendus par<br />

Jaguar Cars Ltd. (aujourd’hui Jaguar Land Rover Ltd.) et ses<br />

prédécesseurs sous les marques Swallow, SS, Jaguar, Daimler<br />

et Lanchester, s’ils ont une valeur historique, scientifique et<br />

éducative. La collection du Trust compte quelque 170 véhicules<br />

exposés au British Motor Museum à Gaydon et dans la<br />

Jaguar Gallery du Coventry Transport Museum. Des cavernes<br />

d’Ali Baba en plein Warwickshire. n<br />

www.jaguar.be<br />

www.jaguar.com<br />

www.jaguarheritage.com<br />

1. La D-Type des Fifties<br />

aux 24H du Mans.<br />

2. Pièces d’archive<br />

dans un espace voisin<br />

des ateliers de Classic<br />

Works à Coventry.<br />

3. La E-Type : une<br />

plus belles et, pour<br />

certains, la plus belle.<br />

3<br />

40<br />

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FERRARI<br />

75 YEARS<br />

23.09.22<br />

04.12.22<br />

PARC DU CINQUANTENAIRE 11<br />

1000 BRUSSELS<br />

AUTOWORLD.BE<br />

IN THE SPOTLIGHT<br />

AT AUTOWORLD<br />

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CLUB<br />

50 ANS DE HVCB<br />

Depuis 1972, l’Historical Vehicle Club of Belgium (HVCB) réunit des amateurs collectionneurs de voitures anciennes. À<br />

l’occasion du cinquantième anniversaire de ce club national multimarque, nous avions rendez-vous à Autoworld avec le<br />

Président, Alain Claesens, et le Président d’honneur qui est aussi l’un des membres les plus anciens, Jacques Deneef.<br />

Boris Rodesch<br />

Fondé en 1972 par cinq amateurs de voitures<br />

anciennes, le HVCB compte à ce jour près de<br />

200 membres et quelques 500 véhicules de la<br />

période 1925/1975, parmi lesquels une majorité<br />

d’américaines et de sportives anglaises et françaises.<br />

« L’idée était au départ de regrouper des<br />

voitures plus récentes que celles réunies par le<br />

Vétéran Car Club de Belgique — qui limitait à<br />

1930 l’âge des véhicules — en s’arrêtant à l’arrivée de l’électronique,<br />

c’est-à-dire en 1973. Ils ont finalement choisi la date butoir<br />

du 31 décembre 1975 », précise Alain Claesens. Si le HVCB<br />

permet à ses membres d’enrichir leurs connaissances et<br />

d’entretenir leur passion, il se caractérise aussi par son esprit<br />

convivial. « Chaque année, les membres sont conviés à participer<br />

à une quinzaine de manifestations, tels des rallyes d’un<br />

jour ou d’un week-end en Belgique, et une activité majeure<br />

annuelle : le May 1 Meet (un rallye d’une semaine à travers<br />

l’Europe)», souligne Jacques Deneef. Le leitmotiv du HVCB est<br />

enfin clairement de conserver et de faire connaître un certain<br />

héritage historique, technique et culturel, puisque comme l’a<br />

précisé la déclaration de l’Unesco en 2017 : « L’Automobile ancienne<br />

fait partie du Patrimoine roulant de notre Civilisation ».<br />

Cinquante véhicules<br />

de membres du HVCB<br />

pour célébrer le 50e<br />

anniversaire de leur<br />

club.<br />

42<br />

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1<br />

« À L’ÉPOQUE, JE ME<br />

SUIS OFFERT UNE<br />

TRIUMPH TR3 DE 1961<br />

POUR 5.000 FRANCS<br />

BELGES. »<br />

Alain Claesens<br />

ma Ford Sportsman « Woodie » de 1947. Produite à 3.000 exemplaires,<br />

c’est la seule qui n’a jamais été exportée en dehors des<br />

U.S.A. » Il nous apprend ensuite qu’il y a toujours eu beaucoup<br />

de voitures anciennes américaines en Belgique pour la simple<br />

raison qu’après la seconde guerre, nous étions les premiers a<br />

importer ces véhicules car nous avions des dollars américains.<br />

« C’est lié à l’uranium du Congo que l’on fournissait aux U.S.A. »<br />

Alain Claesens se remémore aussi que dans les années 60-70,<br />

les gens ne s’intéressaient pas du tout aux voitures anciennes.<br />

« Si j’avais eu plus d’argent et plus de place, je me serais retrouvé<br />

avec une centaine de voitures. Pour l’anecdote, mon père avait<br />

trouvé, chez un démolisseur à Mons, une Minerva qui se trouvait<br />

au-dessus d’un tas de voitures. Le propriétaire lui avait dit qu’il la<br />

lui sortirait quand il aurait le temps. N’ayant pas de nouvelles, il<br />

est repassé et elle avait disparu, elle avait été démolie. »<br />

1 . Jacqes Deneef<br />

devant le Château<br />

de Gomery, lors d’un<br />

rallye, au volant de sa<br />

MG Magna 6 cylindres<br />

- 1100 cc - de 1933.<br />

2.Alain Claesens - et<br />

son épouse Gaëtane -<br />

au volant de sa Jaguar<br />

E de 1968.lors du<br />

Rallye Spring du HVCB<br />

en 2021.-<br />

Souvenirs souvenirs<br />

Alain Claesens est un Gantois, ex-courtier d’assurance indépendant<br />

spécialisé dans l’industrie, qui a rejoint le club il y<br />

a une quinzaine d’années. Jacques Deneef est un Bruxellois,<br />

membre du HVCB depuis 1982, qui a longtemps travaillé dans<br />

les domaines du marketing et de la communication. Si les<br />

deux hommes sont retraités, leur passion commune pour les<br />

automobiles anciennes n’a jamais cessé de les animer. Né en<br />

1951, Alain Claesens se souvient du jour où tout à commencé :<br />

« J’avais six ans quand mon papa a acheté une De-Dion Bouton<br />

de 1921. Il recherchait aussi les voitures belges comme les<br />

Minerva. Nous avions plusieurs voitures à la maison, et même<br />

un circuit dans notre jardin. Dès l’âge de onze ans, je me suis<br />

intéressé à la mécanique. Depuis, je préfère avoir les mains<br />

sales le week-end que d’aller au café. » De son côté, Jacques<br />

Deneef, âgé de 90 ans et toujours autant investi dans les activités<br />

du club, a découvert cet univers grâce à son passage<br />

chez Ford Motor Company. « J’ai été prestataire de services<br />

pour le constructeur américain pendant près de vingt ans,<br />

son histoire est si riche, c’était difficile de ne pas s’y intéresser.<br />

J’ai d’ailleurs trois vieilles Ford dans ma collection. »<br />

Une histoire de dollars<br />

Aujourd’hui, Alain Claesens avoue avoir un faible pour les automobiles<br />

de marques belges, tandis que Jacques Deneef, lui,<br />

apprécie les anciennes américaines et particulièrement les<br />

« Woodies », ces voitures en bois verni. « Si je ne devais garder<br />

qu’une seule voiture de ma collection — qui compte un véhicule<br />

par décennie depuis l’existence de l’automobile, ce serait<br />

Une vitrine privilégiée<br />

Le HVCB entretient des collaborations étroites avec des institutions<br />

en Belgique telles que le musée Autoworld et le Royal<br />

Automobile Club de Belgique. En tant qu’administrateur chez<br />

Autoworld, Jacques Deneef s’enthousiasme : « La section des<br />

voitures américaines présente une majorité de véhicules appartenant<br />

aux membres du HVCB. Pour notre cinquantième<br />

anniversaire, nous profitons également cette année d’un espace<br />

à l’intérieur du musée, réunissant une BMW 327 (1937),<br />

une Chevrolet Bel air NOMADE (1956), une Austin Healey<br />

Sprite (1965) et une Alfa Romeo (1971).» Toujours dans le cadre<br />

de ce jubilé, le dimanche 24 avril dernier, une cinquantaine de<br />

véhicules appartenant aux membres avait été rassemblée sur<br />

l’Esplanade du Cinquantenaire pour former le chiffre « 50 ».<br />

Et pour finir en beauté les festivités, les membres ont déjà<br />

hâte de se retrouver le 27 novembre prochain autour du dîner<br />

annuel qui leur réserve encore de jolies surprises. n<br />

2<br />

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43


ANNIVERSAIRE<br />

BRUXELLES FÊTE LES 75 ANS<br />

DU CHEVAL CABRÉ<br />

Ferrari célèbre son 75e anniversaire. Et la Belgique a de bonnes raisons de s’y joindre. Notamment à Autoworld jusqu’au<br />

4 décembre et au Classic Car Show Brussels d’InterClassics, du 18 au 20 novembre à Brussels Expo.<br />

Serge Vanmaercke<br />

Impossible ici de rapporter l’historique complet<br />

d’une marque et de ses protagonistes qui, depuis 75<br />

ans, ont fait rêver d’année en année le monde du<br />

sport, de la mécanique et du design. C’est pourquoi<br />

<strong>Miles</strong> met le focus sur la première année d’existence<br />

officielle – 1947 – de Ferrari, et sur l’attrait que ce label<br />

a très vite exercé sur les passionnés de voitures en<br />

Belgique.<br />

Chez nous, Ferrari fête d’ailleurs un double anniversaire<br />

cette année. Il y a 70 ans en effet que Jacques Swaters<br />

(1926-2010) devenait le premier importateur Ferrari en Europe.<br />

En 1952, le pilote belge avait importé sa première<br />

Ferrari, une 500 F2. La même année, il fondait l’Écurie<br />

Francorchamps et allait, à partir de là, aligner ses Ferrari<br />

d’un jaune vif caractéristique au départ des 24 H du Mans<br />

et de nombreuses courses de F1.<br />

Déjà lié d’amitié avec Enzo Ferrari (1898-1988), Swaters allait<br />

aussi créer le Garage Francorchamps. Jusqu’à cessation<br />

des affaires, ce dernier a été un phare de la marque<br />

dans nos contrées. Swaters a par ailleurs travaillé avec<br />

Jean Graton sur le Dossier Michel Vaillant n° 7, paru en<br />

2005 et consacré à Enzo Ferrari.<br />

La Belgique a donc de bonnes raisons de participer aux<br />

festivités entourant le 75e anniversaire de Ferrari.<br />

Exposer Ferrari<br />

`InterClassics présentera ainsi au Classic Car Show Brussels<br />

des chefs-d’œuvre de la marque italienne, en coopération<br />

avec Autoworld qui, de son côté, propose l’exposition 75 Anni<br />

Di Ferrari.<br />

Le musée fait remarquer, sourire en coin, que cette exposition<br />

succède à celle qu’il a consacrée à Alfa Romeo. Or, il est bien<br />

connu dans le milieu automobile que le but d’Enzo Ferrari, en<br />

construisant, en 1947, sa première voiture de compétition - la<br />

Ferrari 125 S -, avait été de surclasser Alfa Romeo, qui l’avait licencié<br />

de son poste de directeur de courses.<br />

En 1945, Enzo confie à Gioacchino Colombo la mission de<br />

concevoir une voiture innovante faite pour la course. Son objectif<br />

à peine voilé était évidemment de battre les Alfa Romeo.<br />

Moins de deux ans plus tard, le 12 mars 1947, un vacarme vient<br />

Entourés d’ingénieurs,<br />

Enzo Ferrari et son<br />

fil lred tu deu<br />

raaté eaiet u<br />

teur e .<br />

44<br />

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a errari a larrt<br />

tout juste avant sa<br />

rtie duie e .<br />

perturber le calme de la campagne d’Émilie-Romagne entre<br />

les villages de Maranello et Formigine : la 125, qui n’a pas encore<br />

de carrosserie, a été mise en marche et l’aventure commence.<br />

Deux mois plus tard, le 11 mai 1947, le véhicule équipé de son<br />

châssis fait ses débuts sur le circuit de Piacenza. La 125 S (le S<br />

référant à la carrosserie de type Sport) est en tête de la course<br />

lorsqu’elle est obligée d’abandonner à cause d’une défaillance<br />

de la pompe à carburant. Enzo Ferrari définit cet incident<br />

« d’échec prometteur ». Une première victoire Ferrari ne se fait<br />

pas attendre longtemps : le 25 mai 1947, le Grand Prix de Rome<br />

se dispute sur un circuit tracé autour des Thermes de Caracalla.<br />

Franco Cortese amènera la 125 S à la victoire en effectuant 40<br />

tours sur une distance totale de 137,6 kilomètres à une vitesse<br />

moyenne de 88,5 km/h… La Ferrari franchit la ligne d’arrivée<br />

avec plus de dix secondes d’avance sur la Maserati de Guido<br />

Barbieri et un tour complet sur la Stanguellini de Guido Scagliarini.<br />

Cette année-là, elle remportera encore six autres victoires,<br />

notamment à Parme avec Tazio Nuvolari au volant.<br />

Un bolide anniversaire<br />

Depuis, Ferrari n’a cessé de se distinguer. Sa voiture qui participe<br />

au Championnat du Monde de Formule 1 en cours avec<br />

Charles Leclerc et Carlos Sainz au volant, a été baptisée F1-75.<br />

Le chiffre 75 fait bien sûr référence à l’anniversaire de sortie<br />

de la 125 S, la toute première voiture portant le nom d’Enzo,<br />

qui a quitté l’usine de Maranello le 12 mars 1947. Aujourd’hui,<br />

la vitesse moyenne est sensiblement plus élevée puisque les<br />

bolides peuvent atteindre une vitesse maximum autour des<br />

360 km/h. De quoi convertir un poulain en cheval cabré. n<br />

www.errari. www.autwrld.be<br />

www.iterlai.eet<br />

a aii batiée<br />

e rai du e<br />

anniversaire, qui<br />

artiie latuel<br />

aiat du<br />

de de rule .<br />

Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV<br />

45


PORTRAIT<br />

BASHIR ABDI, NOTRE MARATHON MAN<br />

Médaillé de bronze du Marathon aux Jeux Olympiques de Tokyo en 2021, Bashir Abdi a également décroché le bronze<br />

aux championnats du monde d’athlétisme d’Eugene en juillet dernier. <strong>Miles</strong> avait rendez-vous avec le marathonien<br />

gantois d’origine somalienne dans son club de cœur, le Koninklijke Racing Club Gent Atletiek (KRCG).<br />

Boris Rodesch<br />

Bashir Abdi nous rejoint souriant sous un<br />

soleil radieux, dans les tribunes du Racing<br />

de Gand après un shooting photo<br />

avec Mazda, dont il est ambassadeur.<br />

« Tout a débuté ici il y a quinze ans ! », se<br />

souvient Bashir. L’homme, âgé de 33 ans,<br />

qui a fui la guerre en Somalie à l’âge de<br />

8 ans, avec son père, ses deux frères et sa<br />

sœur, pour s’installer — cinq ans plus tard — à Gand où sa mère<br />

vivait déjà, se souvient de son enfance. « Le football était le<br />

seul sport que je pratiquais et que je ragardais à la télévision.<br />

Je n’avais d’yeux que pour David Beckham qui était une vraie<br />

source d’inspiration. En arrivant en Belgique, j’ai continué à<br />

jouer jusqu’à mes 16 ans, avant de découvrir l’athlétisme grâce<br />

à un ami qui était membre ici. » Comprenez que Bashir Abdi<br />

ne serait sans doute jamais devenu coureur de fond s’il n’avait<br />

pas quitté son pays natal.<br />

Les débuts<br />

En 2012, les choses sérieuses débutent lorsqu’il participe pour<br />

la première fois aux championnats d’Europe d’Athlétisme, organisés<br />

à Helsinki. Aligné sur le 5.000 et le 10.000 mètres, il<br />

se classe respectivement 8e et 4e, après avoir remporté plus<br />

tôt dans la saison le titre national de cross-country. « Dès ce<br />

moment-là, j’ai su que je deviendrais un coureur de fond professionnel.<br />

J’étais tellement heureux de représenter la Belgique<br />

: pouvoir prester au plus haut niveau était aussi une jolie<br />

façon de rendre à mon pays d’adoption tout ce qu’il m’avait<br />

offert. » Il enchaîne alors les courses sur 10.000 mètres dans<br />

les plus prestigieuses compétitions jusqu’en 2018 où il obtient<br />

son meilleur résultat sur la distance en signant une médaille<br />

d’argent aux championnats d’Europe de Berlin. La même année,<br />

il participe au marathon de Rotterdam qu’il finit à la 8e<br />

position. Conquis par cette discipline « qui lui procure un sentiment<br />

de liberté totale et qui réclame patience et surpasse-<br />

Bashir Abdi :<br />

« Je suis capable de<br />

dépasser mes limites<br />

pour atteindre mes<br />

objectif. »<br />

46<br />

Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV


ment de soi », il poursuit son apprentissage, en 2019 aux marathons<br />

de Londres (7e) et de Chicago (5e), pour finalement se<br />

classer 2e au marathon de Tokyo en 2020.<br />

Le top<br />

Suite au report des Jeux Olympiques de Tokyo en raison<br />

de la Covid-19, c’est en 2021 que Bashir Abdi fête sa deuxième<br />

participation aux JO, après son baptème olympique<br />

sur 10.000 mètres aux Jeux de Londres (20e) en 2016. Déjà<br />

largement considéré comme l’un des meilleurs coureurs<br />

de fond européens sur les 42,195 km que compte le marathon,<br />

il vise cette fois-ci un podium au niveau mondial. Au<br />

terme d’une superbe course, il atteint son objectif en terminant<br />

3e, offrant du même coup au Team Belgium l’une<br />

des sept médailles remportées par la délégation belge au<br />

Japon. Dans la foulée, il confirme son nouveau statut en<br />

s’imposant au marathon de Rotterdam où il bat même le<br />

record d’Europe en 2 h 3 min 36 s, à moins de deux minutes<br />

du record du monde (2 h 1 min 39 s) ! Fort de ses<br />

résultats, il est récompensé en étant lauréat du trophée<br />

national du mérite sportif 2021. L’été dernier, il étoffe encore<br />

son palmarès en montant sur la troisième marche du<br />

podium des mondiaux d’athlétisme d’Eugene, aux Etats-<br />

Unis.<br />

Ambitieux altruiste<br />

Ambitieux, déterminé et particulièrement altruiste, Bashir<br />

Abdi est également le cofondateur de Sportaround. Cette<br />

asbl, lancée en 2013, permet à près de 800 jeunes défavorisés<br />

de pratiquer un sport, et collabore avec 37 écoles à Gand<br />

et aux alentours. Père de trois enfants, Bashir Abdi profite de<br />

ses rares moments de repos pour voir sa famille et « manger<br />

ce qu’il veut »… S’il est à l’étranger près de six mois par an, celui<br />

qui court environ 200 km par semaine en phase de préparation,<br />

se réjouit de se concentrer déja sur l’ultime objectif<br />

de sa saison : le marathon de Londres prévu le 2 octobren. n<br />

« Ma voiture doit être<br />

en accord avec mes<br />

valeurs : la durabilité,<br />

l’écologie et la sécurité<br />

sont déterminantes. »<br />

Bashir Abdi au<br />

volant de sa Mazda<br />

CX-5, le modèle le<br />

plus populaire de la<br />

gamme.<br />

Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV<br />

47


EAT & SLEEP<br />

LE CONCEPT TROIS ÉTOILES DU<br />

RESTAURANT <strong>BOURY</strong><br />

Âgé de 39 ans et chef de son restaurant Boury à Roulers depuis environ 12 ans, il a déjà décroché trois étoiles au Michelin.<br />

Un parcours impressionnant. Tim Boury reste toujours aussi sympathique. Pour <strong>Miles</strong>, il évoque ses débuts.<br />

Chris Vermuyten<br />

rejoint l’école d’hôtellerie de<br />

Coxyde à l’âge de 14 ans, non pas<br />

parce que j’avais un projet bien<br />

précis en tête, mais parce que cela<br />

paraissait amusant. À 18 ans, j’ai<br />

choisi un lieu de stage en concertation<br />

avec l’école. Le choix s’est<br />

«J’ai<br />

porté sur le Comme Chez Soi de<br />

Pierre Wynants qui comptait alors encore trois étoiles. Voilà<br />

comment tout a commencé. »<br />

C’est là qu’il se prend véritablement de passion pour la cuisine.<br />

Tim Boury passe par tous les postes en cuisine. Cela lui<br />

plaît, et il répond également au niveau d’exigence élevé du<br />

Comme Chez Soi. Il y restera deux ans. « Je me sentais très<br />

bien là-bas, pas seulement en raison du travail que j’y effectuais,<br />

mais aussi de l’ambiance. J’ai été bien accueilli, et on m’a<br />

bien encadré. J’y avais de très bons collègues. »<br />

Après deux ans, il rejoint une autre sommité : Sergio Herman<br />

du restaurant Oud Sluis. « L’ambiance y était très différente.<br />

C’était beaucoup plus agité, presque chaotique, alors qu’au<br />

Comme Chez Soi, tout était réglé comme du papier à musique.<br />

Mais ça m’a plu aussi, et j’y suis resté six ans. »<br />

Tim Boury aborde d’emblée l’une des exigences qui s’imposent<br />

à un chef étoilé, outre la faculté de cuisiner à la perfection,<br />

à savoir la capacité à motiver et à gérer une équipe.<br />

« Je considère qu’assurer la cohésion de l’équipe fait partie<br />

de mes tâches principales. Une journée de travail comporte<br />

deux moments d’activité intense la coordination et l’entente<br />

mutuelle sont donc des facteurs importants. »<br />

© Studio JPO<br />

Se restaurer et passer la nuit<br />

L’immeuble qui abrite le restaurant Boury est une imposante<br />

villa située dans une rue ombragée de Roulers. « Nous avons<br />

été impressionnés par le potentiel de cet édifice. Sa localisation<br />

et son agencement étaient parfaits. Nous avons pu nous<br />

mettre directement au travail. Au début, nous vivions sur<br />

place, dans notre propre loft à l’étage. Par la suite, une salle a<br />

été aménagée à l’arrière du restaurant pour y prendre l’apéritif<br />

ou le pousse-café. Et pour répondre à la demande actuelle,<br />

nous mettons trois chambres à la disposition des clients qui<br />

viennent en voiture et souhaitent prendre un verre en toute<br />

sérénité après le dîner. Nous avons déménagé entre-temps,<br />

et le loft est également disponible à la location à présent. »<br />

Boury n’est pas un hôtel pour autant. « Nous nous contentons<br />

de proposer des chambres avec petit-déjeuner à nos clients<br />

pour qu’ils n’aient pas à se soucier du retour. Et ce concept<br />

connaît un franc succès. Nous collaborons également avec<br />

quelques hôtels et chambres d’hôtes de la région. Dans ce<br />

cas, nous nous chargeons de commander le taxi en temps<br />

voulu. Nous disposons également d’un vaste parking et d’une<br />

borne de recharge pour voitures électriques. » Cela aussi fait<br />

partie d’un véritable concept d’hospitalité.<br />

Les clients viennent de tous les horizons, d’ailleurs. Roulers est<br />

à deux pas de la France et la clientèle française est bien représentée.<br />

Mais progressivement, de plus en plus de réservations<br />

nous parviennent de toute l’Europe : Allemagne, Grande-Bretagne,<br />

et même quelques clients d’Australie.<br />

En famille<br />

im n’est pas le seul chef son épouse nge aeles détient<br />

également un diplôme de chef (l’étincelle de leur amour est<br />

née lors de leur stage au Comme Chez Soi). Inge s’occupe actuellement<br />

de l’accueil et du service elle est la matresse de<br />

maison qui veille à ce que tout se passe bien. Tim Boury : « Le<br />

service est d’une importance capitale, car il contribue à l’ambiance<br />

générale du restaurant. Inge et moi sommes attentifs<br />

au moindre détail. Et nous veillons à travailler dans la joie et<br />

la bonne humeur le style guindé appartient au passé. ous<br />

Tim n’est pas le seul<br />

e éue<br />

e aele détiet<br />

éaleet u dile<br />

de chef. Et Ben, le<br />

frère, s’occupe de<br />

toute l’administration<br />

48<br />

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<strong>TIM</strong> <strong>BOURY</strong> : « NOUS<br />

PROPOSONS TROIS<br />

CHAMBRES ET UN<br />

LOFT AUX CLIENTS QUI<br />

VIENNENT EN VOITURE<br />

ET SOUHAITENT<br />

PRENDRE UN VERRE<br />

EN TOUTE SÉRÉNITÉ<br />

APRÈS LE DÎNER. »<br />

travaillons avec une équipe eune on peut rire de temps en<br />

temps. On nous complimente beaucoup sur notre service,<br />

d’ailleurs. »<br />

Et l’histoire familiale ne s’arrête pas là. « Mon frère Ben s’occupe<br />

de toute l’administration il est l’homme fort en coulisses.<br />

Travailler en famille n’est possible que dans un climat<br />

de confiance mutuelle, à condition de pouvoir lâcher prise<br />

et déléguer. Nous nous faisons entièrement confiance et ça<br />

fonctionne bien. »<br />

© Studio JPO<br />

Boury est l’un des rares<br />

restaurants à encore<br />

proposer un menu à<br />

la carte outre le menu<br />

fie.<br />

Choix<br />

Boury est l’un des rares restaurants à encore proposer un<br />

menu à la carte outre le menu fixe. « Oui, j’estime que c’est<br />

nécessaire. Le menu à la carte propose des spécialités typiquement<br />

belges. Je pense que tout le monde devrait avoir<br />

la possibilité de choisir ce qu’il aime manger le client doit<br />

pouvoir bénéficier de cette liberté. D’ailleurs, je suis d’avis que<br />

la véritable cuisine, c’est cuisiner à la carte. Il s’agit d’un de<br />

rue la été le<br />

eret laériti et le<br />

aé euet tre ri<br />

sur la terrasse.<br />

© Beeldcollectief<br />

Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV<br />

49


Trois chambres sont<br />

mises à la disposition<br />

des clients qui<br />

ieet e iture et<br />

souhaitent prendre un<br />

erre e tute éréité<br />

après le dîner. Il est<br />

ible éaleet<br />

dérai de luer<br />

un loft.<br />

© Pieter Dhoop<br />

nos atouts supplémentaires. » Parce que le client est prioritaire<br />

et qu’il peut avoir des souhaits particuliers. « Nous nous<br />

adaptons sans problème aux desiderata des végétariens, par<br />

exemple. Pour ce qui concerne les végans, c’est plus compliqué.<br />

Dans ce cas, nous optons généralement pour des menus<br />

végétariens, et cela pose rarement un problème. »<br />

Travail de proximité<br />

Une cuisine trois étoiles nécessite également des fournisseurs<br />

trois étoiles. Et il en existe, même à proximité immédiate.<br />

« Nous travaillons autant que possible avec des produits locaux.<br />

Concrètement, cela signifie que le fromage provient du<br />

fermier-fromager local, que le poisson vient de la mer du Nord<br />

et que nous achetons les fruits et légumes localement. Pour la<br />

viande, nous collaborons avec un boucher d’Ypres. Mais pour ce<br />

qui est des produits plus exotiques, nous devons de temps en<br />

temps nous tourner vers l’étranger. La qualité doit être bonne,<br />

évidemment c’est important. out doit tre goté au préalable,<br />

bien que nous ayons rarement de mauvaises surprises. Généralement,<br />

je sais aussitôt de quoi il retourne. Nous avons de bons<br />

fournisseurs sur lesquels nous appuyer. C’est une question de<br />

fierté, pour nous comme pour eux. Nous respectons les produits<br />

de nos fournisseurs. C’est une fierté partagée. »<br />

Quelle est la prochaine étape ?<br />

Le restaurant Boury s’est hissé au sommet grâce à toute<br />

l’équipe trois étoiles ichelin. t maintenant ous avons<br />

connu une évolution considérable au cours des 12 années<br />

d’existence de Boury. Je constate qu’avoir une bonne équipe,<br />

que mettre la bonne personne au bon endroit peut déterminer<br />

la croissance d’une entreprise. Nous devons évoluer<br />

davantage à l’avenir. Il s’agit en quelque sorte d’un processus<br />

d’expérimentation et de tâtonnement. Nous allons continuer<br />

à peaufiner les détails. » Et puis, il y a le projet de Ben et Tim<br />

: la Boury Academy. « L’objectif est de faire découvrir la cuisine<br />

belge aux étudiants. Il s’agit d’accueillir 20 à 30 étudiants<br />

venus du monde entier pour travailler avec nous pendant<br />

trois ou six mois. Ils effectuent un stage en cuisine, passent<br />

par tous les départements et toutes les étapes de la gestion<br />

d’un restaurant. Nous prenons en charge leurs frais d’hébergement<br />

et de repas. Ils font aussi la connaissance des différents<br />

fournisseurs. Ces étudiants repartent avec un certificat<br />

en poche, ce qui est un premier jalon dans leur carrière. Nous<br />

accueillons des étudiants très motivés qui ont véritablement<br />

envie d’aller plus loin. »<br />

L’avenir de la cuisine belge est assuré chez Boury. n<br />

50<br />

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MOTORING EVENT<br />

« LE ZOUTE GRAND PRIX EST UN MIRAGE »<br />

L’année dernière, un jury international a nommé le Zoute Grand Prix « Meilleur événement automobile de l’année ».<br />

C’est bien cela : du monde entier. La treizième édition se déroulera à Knokke-Heist du 6 au 9 octobre. Son fondateur et<br />

organisateur Filip Bourgoo explique le succès de l’événement, et ce qui va changer cette année.<br />

Ben Herremans<br />

seulement les passionnés<br />

de voitures, y<br />

compris les futurs propriétaires<br />

de voitures<br />

de sport, de limousines,<br />

et de voitures haut de<br />

gamme, aiment participer<br />

au Zoute Grand «Non<br />

Prix », explique Filip Bourgoo. Avec son frère David, il a fondé<br />

l’événement en 2010. « Pour les marques, c’est devenu le moment<br />

le plus important de l’année en Europe. Il n’y a plus de<br />

salons à Paris, Genève et Francfort — or, c’étaient trois occasions<br />

importantes de montrer leurs nouveaux modèles. Cette<br />

année aussi, le Zoute Grand Prix accueillera de nombreuses<br />

avant-premières. De Tomaso a choisi Le Mans et le Zoute<br />

Grand Prix pour exposer ses voitures. Dallara Stradale fête ici<br />

ses 50 ans avec la direction italienne. Les 40 voitures (avec<br />

des clients européens de McLaren) qui font un tour à Chantilly<br />

passent par Durbuy avant de rejoindre Knokke-Heist, où elles<br />

stationneront quelques jours. De plus en plus de marques<br />

automobiles se demandent : quel événement attirera les<br />

bons clients ? Le Zoute Grand Prix compte 75 partenaires. Ils<br />

amènent leurs clients au bon endroit au bon moment, avec<br />

comme résultat de bonnes ventes. »<br />

Aucun risque d’ennuyer madame<br />

Comment Filip Bourgoo explique-t-il ces chiffres, et le succès<br />

du Zoute Grand Prix ? « Les gens veulent entrer en contact<br />

avec une voiture tout en pratiquant leur passe-temps. Et ce,<br />

pendant leur temps libre — les visiteurs viennent donc ici avec<br />

un état d’esprit de vacances. En général, quand un couple<br />

vient à Knokke-Heist, madame n’est pas triste. Et si elle en<br />

a assez de la mécanique, il lui suffit de traverser la rue pour<br />

trouver les boutiques. L’ADN et la situation géographique de<br />

Knokke-Heist sont uniques au monde, et nous en avons fait un<br />

triangle d’or : Knokke-Ostende-Bruges. De plus, Knokke-Heist<br />

Dans toutes les<br />

compétitions du<br />

de le fiiel<br />

portent un blazer bleu,<br />

un pantalon beige et<br />

un panama. Au Zoute<br />

Grand Prix, ils portent<br />

un costume trois<br />

pièces et un chapeau<br />

melon.<br />

© ZGP<br />

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51


compte 33.000 habitants en semaine, mais le week-end, avec<br />

les personnes qui rejoignent leurs résidences secondaires, le<br />

chiffre monte à 100.000. L’année dernière, le Zoute Grand Prix<br />

a accueilli plus de 300.000 visiteurs. »<br />

Filip Bourgoo qualifie le Zoute Grand Prix de « mirage ». Un jour,<br />

il n’existe pas, et puis tout d’un coup, il bat son plein pendant<br />

quatre jours. Et si l’on revient le lendemain, il a déjà disparu. »<br />

Un monde qui change<br />

Le monde est en constante mutation, plus particuliement dans<br />

le secteur automobile. Comme dit Filip Bourgoo, « si nous faisions<br />

la même chose chaque année, les gens ne reviendraient<br />

pas à chaque fois. Nos cinq ingrédients de base restent les<br />

mêmes : le Zoute Rally by stow, le salon de l’automobile Prado<br />

Zoute, The Zoute Sale by Bonhams (vente aux enchères), le<br />

Concours d’Élégance by EY et le GT-Tour (rallye de voitures de<br />

sport). Mais chaque année, nous apportons des nouveautés. »<br />

Qu’est-ce qui va changer cette année ? « Le pavillon du Prado<br />

est divisé en deux mondes, celui des voitures de collection<br />

et celui des voitures neuves. Nous allons en outre donner un<br />

nouveau look à toute la station balnéaire. Dès le début de la<br />

Lippenslaan, vous entrez dans le monde merveilleux du Zoute<br />

Grand Prix. Et sur la digue, vous verrez aussi des ballots de paille,<br />

drapeaux de rallye, etc. Knokke-Heist deviendra un grand village<br />

à l’ambiance festive. Nous créons une zone événementielle<br />

sur la digue, avec des podiums pour le public. Et cette année,<br />

nous utiliserons la digue de l’Albertplein jusqu’aux Wielingen.<br />

Mais la principale innovation de cette année est que le Zoute GT<br />

Tour sera à nouveau le Zoute GT. L’année dernière, nous avons<br />

relié Gand et Bruges. Cette année, nous partirons de Kruisem<br />

et arriverons le dimanche après-midi au cœur du Zoute Grand<br />

Prix, sur la digue. Nous y installerons ensuite les 150 voitures de<br />

sport et les participants termineront par un cocktail dinatoire<br />

au Prado Zoute. »<br />

Un sourire satisfait<br />

Selon Filip Bourgoo, qu’est ce qui fait de son Zoute Grand<br />

Prix un succès ? « Quand je vois les gens arriver avec le sourire<br />

et repartir avec un sourire encore plus grand. Ils viennent ici<br />

pour s’amuser. L’événement tourne autour des voitures, mais<br />

plus de la moitié de ce que nous faisons relève du lifestyle :<br />

bien manger et bien boire avec des personnes partageant les<br />

mêmes idées, discuter longuement de mécanique mais aussi<br />

de vie. Je vois ici beaucoup de gens ravis. Et si les marques<br />

automobiles ont fait de bonnes ventes, vous verrez aussi un<br />

sourire sur les visages des vendeurs. » n<br />

1. Le Concours<br />

d’Élégance by EY : c’est<br />

le grand spectacle sur<br />

le domaine du Royal<br />

Zoute Golf Club.<br />

2. Rallye du Zoute<br />

Grand Prix by stow.<br />

« Les gens viennent<br />

à Knokke-Heist pour<br />

s’amuser. »<br />

3. David et Filip<br />

Bourgoo, fondateurs<br />

et organisateurs du<br />

Zoute Grand Prix, ont<br />

toujours réalisé leurs<br />

rêves.<br />

1<br />

© ZGP<br />

52<br />

Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV


© ZGP<br />

2<br />

DEUX ÉVÉNEMENTS D’EXCEPTION<br />

L’art et l’art sur roues : Prado Zoute<br />

Dans le Prado Zoute, une exposition automobile et artistique<br />

en collaboration avec la galerie Guy Pieters avec 22<br />

partenaires automobiles haut de gamme qui présenteront<br />

leurs plus beaux modèles, souvent en première. Billets en<br />

vente via le site www.zoutegrandprix.be<br />

Rapide et spectaculaire : le GT Tour<br />

Cet événement, avec des épreuves de vitesse<br />

spectaculaires pour voitures GT de moins de 20 ans,<br />

promet d’offrir une journée d’action pour lâcher les<br />

nombreux chevaux sous le capot de manière contrôlée.<br />

www.zoutegrandprix.be<br />

3<br />

© ZGP<br />

Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV<br />

53


MOTORING EVENT<br />

NOSTALGIE À 4 ROUES<br />

L’une des particularités de cette 13e édition du Zoute Grand Prix est la Zoute Sale by Bonhams. Le dimanche 9 octobre,<br />

la maison de vente aux enchères internationale passera sous le marteau 70 voitures de collection, dont quelques<br />

exemplaires exceptionnels. Entretien avec Philip Kantor, International Chairman Bonhams Motoring Department..<br />

Ben Herremans<br />

« Plus de la moitié de ce que nous faisons est du<br />

lifestyle », explique Filip Bourgoo, organisateur du<br />

Zoute Grand Prix. Est-ce que le lifestyle est également<br />

important pour la vente aux enchères des<br />

oldtimers ?<br />

Philip Kantor : « Absolument. La Zoute Sale by Bonhams<br />

est justement devenue un succès parce qu’elle a lieu lors<br />

d’un événement à la fois lifestyle et automobile. L’événement<br />

automobile est associé à du quality time dans la station<br />

balnéaire la plus chic de Belgique. Lors d’un événement avec<br />

une telle ambiance, les mains ont tendance à se lever plus<br />

facilement. »<br />

Comment se porte actuellement le marché des oldtimers<br />

?<br />

Kantor : « Depuis la Covid, le marché est super<br />

actif. Certains pensent que la fin de l’ère des moteurs à<br />

combustion approche, mais j’espère et je pense que les<br />

mesures draconiennes en termes de moteur électrique et de<br />

pollution ne toucheront pas immédiatement les oldtimers.<br />

Des études démontrent que les personnes qui possèdent<br />

une voiture de 30 ans ou plus roulent en moyenne dans celleci<br />

1.000 à 1.500 kilomètres par an. Ce ne sont dès lors pas de<br />

grands pollueurs, puisque la valeur cumulée des émissions<br />

est totalement insignifiante. »<br />

Est-ce que ce climat hostile envers les voitures<br />

éloigne les personnes qui considèrent les oldtimers<br />

uniquement comme un bon investissement ?<br />

Kantor : « Les investisseurs sont restés. Un oldtimer est<br />

un produit mondial. Vous le mettez dans un avion et vous<br />

pouvez l’envoyer n’importe où. Je dirais qu’il existe trois<br />

catégories d’acheteurs. Ceux pour lesquels les oldtimers sont<br />

une véritable passion n’ont même pas besoin de l’ambiance<br />

créée par des événements comme le Zoute Grand Prix. Il<br />

existe ensuite une catégorie de personnes pour lesquelles<br />

un oldtimer est un outil social qui leur permet de vivre des<br />

expériences. Le troisième groupe comprend les investisseurs<br />

qui achètent pour obtenir un rendement... la plupart du<br />

temps des exemplaires uniques avec le moins de kilomètres<br />

possible. Il s’agit en réalité d’une hérésie, car une voiture doit<br />

être conduite. La plupart des investisseurs ne le font pas, ils<br />

se contentent généralement de stocker leur investissement,<br />

avec notamment un contrôle du climat, etc. »<br />

Comme une peinture.<br />

Kantor : « Mais avec la différence qu’une peinture n’est pas<br />

conçue pour être conduite. Une voiture, si. Si vous ne roulez<br />

pas avec, les problèmes et les coûts qui y sont associés ne sont<br />

généralement pas loin . Mais en la laissant dans le même état<br />

que lorsqu’ils l’ont achetée, ils espèrent que la valeur de la voiture<br />

augmentera. »<br />

Est-ce qu’ils se trompent ?<br />

Kantor : « Pas nécessairement. En tant que passionné de<br />

voitures, je dirais qu’ils se trompent car ils passent à côté du<br />

plaisir de conduire. Mais d’un point de vue financier, ils ne se<br />

trompent pas. Ce sont juste deux points de vue différents. »<br />

Pour The Zoute<br />

Sale, Philip Kantor,<br />

International<br />

Chairman Bonhams<br />

Motoring Department,<br />

est un atout de taille.<br />

54<br />

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Quelles sont les tendances sur le marché des oldtimers<br />

?<br />

Kantor : « Un oldtimer est un produit lié à une génération<br />

et un changement de génération est en cours. Je vois<br />

aujourd’hui beaucoup de voitures des années 1990, lorsque la<br />

F40 est sortie. J’avais alors 30 ans, mais les personnes qui sont<br />

nées dans les années 1980 se souviennent de cette voiture<br />

sur poster qu’ils avaient dans leur chambre d’enfant. Ils ont<br />

maintenant une quarantaine d’années, ils ont de l’argent et ils<br />

achètent la voiture dont ils rêvaient quand ils étaient enfants.<br />

Les oldtimers sont un produit de nostalgie. Les youngtimers,<br />

les supercars et les hypercars ont à nouveau le vent en poupe,<br />

et les deux dernières catégories ont affiché une hausse de<br />

prix spectaculaire. »<br />

Comment se porte le marché belge ?<br />

Kantor : « Il s’agit véritablement d’un marché très<br />

international. Nous vendons des voitures partout dans le<br />

monde. Si un acheteur de Hongkong voit une voiture sur le<br />

site de Bonhams qui se trouve au Zoute, il peut enchérir à<br />

distance. Mais de toute évidence, la Belgique est un excellent<br />

vivier de magnifiques voitures de collections. Le Belge a<br />

toujours été un passionné de voitures. Nous avons eu des<br />

pilotes automobiles connus et même des constructeurs<br />

automobiles. Dans les années qui ont suivi la guerre, chaque<br />

Belge qui pouvait se le permettre voulait rouler avec une<br />

voiture américaine, et les Ferrari sont arrivées après. Mon ami<br />

Jacques Swaters, ancien importateur de Ferrari en Belgique,<br />

en vendait déjà dans les années 1950. La Belgique affichait<br />

autrefois le nombre le plus important de Ferrari par habitant<br />

dans toute l’Europe. La passion pour les voitures est encore<br />

bien ancrée, mais nous sommes un petit pays. Les États-<br />

Unis suivis de l’Angleterre et ensuite de l’Europe dominent à<br />

présent le marché mondial. »<br />

« LES YOUNG<strong>TIM</strong>ERS, LES<br />

SUPERCARS ET LES HYPERCARS<br />

ONT LE VENT EN POUPE, ET LES<br />

DEUX DERNIÈRES CATÉGORIES<br />

ONT AFFICHÉ UNE HAUSSE DE<br />

PRIX SPECTACULAIRE. »<br />

Est-ce que l’Asie est en train de devenir un acteur<br />

important ? La Chine, par exemple ?<br />

Kantor : « Pas vraiment. Ces pays n’ont pas une culture de<br />

la voiture. Les racines de la voiture sont ancrées en Europe et<br />

en Amérique. »<br />

Retour à la Zoute Sale by Bonhams. À quel moment<br />

serez-vous satisfait ?<br />

Kantor : « Dimanche soir. » (rires)<br />

Quand ce sera terminé, oui nous pouvons le comprendre.<br />

Mais est-ce que certains objectifs ont été<br />

fixés ?<br />

Kantor : « Ce sont des chiffres qui ont été décidés en<br />

interne, mais la barre a été placée très haut. Voici ce que je<br />

peux vous dire : chaque année, Bonhams a placé de grands<br />

espoirs dans cette vente aux enchères de qualité et le Zoute<br />

Grand Prix a toujours répondu aux attentes. Étant donné qu’il<br />

s’agit d’une excellente collaboration, il n’y a aucune raison d’y<br />

mettre un terme. » n<br />

www.bonhams.com<br />

Lors de la Zoute<br />

Sale by Bonhams<br />

de l’année dernière,<br />

cette Bugatti EB<br />

110 Supersport a<br />

été vendue pour la<br />

modique somme de<br />

2,24 millions d’euros.<br />

© ZGP<br />

Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV<br />

55


MOTORING EVENT<br />

ART ET RUGISSEMENT DE MOTEURS<br />

À KNOKKE<br />

À l’occasion de la douzième édition du Zoute Grand Prix de cette année, des voitures étincelantes et l’art s’associent<br />

une fois de plus. Cette collaboration a été possible grâce au connaisseur et marchand d’art Guy Pieters, qui a réussi à<br />

apporter à Knokke-Heist des œuvres des artistes les plus reconnus dans le monde. Pour Pieters, combiner l’art et des<br />

moteurs rugissants dans le Prado Zoute est un cocktail réussi. « Les voitures sont une création artistique qui permet de<br />

connecter l’innovation, la technologie et la beauté absolue », explique-t-il.<br />

David Janssens<br />

Lorsque les derniers souvenirs d’été se seront<br />

éclipsés de la ville de Knokke, la commune côtière<br />

sera prise d’assaut par le grondement des<br />

bolides, à l’occasion de la douzième édition du<br />

Zoute Grand Prix. En plus du Zoute Rally by stow<br />

- une course de trois jours pour les oldtimers - un<br />

Concours d’Élégance aura lieu sur les monticules<br />

du Royal Zoute Golf Club. Pas moins de 75 voitures<br />

de luxe exclusives, datant d’avant et d’après la Seconde Guerre<br />

mondiale, ont survécu à la procédure de sélection exigeante<br />

pour avoir l’honneur de participer à ce concours. Cerise sur le<br />

gâteau, l’espace de rencontre couvert Prado Zoute accueillera<br />

un événement en grande pompe du 6 au 9 octobre sur la<br />

digue. Les marques de voitures prestigieuses y exhiberont tout<br />

leur luxe sur quatre roues. De McLaren à Bentley, en passant<br />

par Porsche. En plus de toute cette puissance rayonnante, un<br />

autre type d’art se fraie également un chemin au Prado. Et<br />

tout le mérite revient à Guy Pieters, qui a permis d’exposer des<br />

œuvres de célèbres artistes dans la ville côtière. Il explique à<br />

quoi les amateurs d’art peuvent s’attendre cette année : « Le<br />

long du chemin pédestre et dans la tente Prado sont exposées<br />

des œuvres de Jan Fabre, Yves Klein, Koen Vanmechelen<br />

(nos classiques) et de l’artiste italien Claudio Parmiggiani. Les<br />

Delocazione de Parmiggiani sont des œuvres d’art fascinantes,<br />

conçues avec des matières volatiles comme la poussière et la<br />

suie. Cette année sera placée sous le signe d’un mélange d’artistes<br />

contemporains et modernes que nous exposons depuis<br />

plusieurs années et de nouvelles collaborations. »<br />

Une passion dès le plus jeune âge<br />

Pour Guy Pieters, le Grand Prix est un match à domicile, car<br />

le marchand d’art partage son temps entre sa maison à<br />

Saint-Tropez et sa résidence et ses galeries d’art à Knokke. Mais<br />

ses racines sont bien ancrées dans le village d’artistes de Sint-<br />

Martens-Latem, près de Gand. Cet endroit a vu éclore la passion<br />

de Guy pour l’art. « Quand j’étais petit, j’ai rencontré dans<br />

le café de ma grand-mère des artistes comme Albert Saverys,<br />

Jules De Sutter et Hubert Malfait. Sans vouloir faire étalage<br />

d’anecdotes nostalgiques, il est évident que ma passion pour<br />

l’art s’est développée là-bas. Un peu plus tard, ma femme Linda<br />

et moi-même avons effectué la transition vers l’art contemporain<br />

et moderne des années 1950, 60 et 70. Notre carrière<br />

a réellement été lancée après avoir rencontré l’artiste français<br />

Arman, en 1979, qui nous a présentés à d’autres artistes. Dans<br />

les années 1990, nous avons ensuite commencé à travailler en<br />

étroite collaboration avec des artistes belges comme Jan Fabre,<br />

Koen Vanmechelen et Wim Delvoye. »<br />

1<br />

Amitié et célébrité<br />

Pour Guy Pieters, les quatre dernières décennies ont été marquées<br />

par des collaborations avec les plus grands noms de<br />

l’art contemporain. De nombreux souvenirs sont associés<br />

à ces années pour Guy et Linda, qui forment un duo solide<br />

à tous les niveaux. « Le noyau d’artistes avec qui nous avons<br />

collaboré est extrêmement solide », explique-t-il. « La plupart<br />

de ceux-ci ont trouvé leur place dans des musées mondialement<br />

reconnus comme le MoMa à New York, le Centre<br />

Pompidou à Paris, Tate Modern à Londres et le musée Reina<br />

Sofia à Madrid. Malheureusement, un bon nombre de ceuxci<br />

ont entre-temps perdu la vie. Nous gardons des souvenirs<br />

particulièrement agréables des Nouveaux Réalistes français<br />

comme Arman, Yves Klein, César, Jean Tinguely et Niki de<br />

Saint Phalle. Mais la scène new-yorkaise nous a également<br />

apporté des collaborations de confiance, en particulier avec<br />

Christo et Jeanne-Claude, Tom Wesselmann, Robert Indiana<br />

et Nam June Paik. Nous avons entretenu une relation d’amitié<br />

1. Guy Pieters et son<br />

épouse Linda forment<br />

un duo solide.<br />

2. De l’art sur quatre<br />

roues au Concours<br />

d’Élégance.<br />

3. Les plus belles<br />

lai ar défilet<br />

à l’occasion du Zoute<br />

Rally.<br />

4. La galerie d’art de<br />

Guy Pieters dispose<br />

de deux adresses à<br />

Knokke-Heist.<br />

56<br />

Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV


avec ces artistes pendant de nombreuses années. Je retiens<br />

surtout les moments conviviaux que nous avons pu passer<br />

avec toutes ces personnalités artistiques. »<br />

2<br />

L’art à quatre roues<br />

Le Zoute Grand Prix met avant tout à l’honneur les brillantes<br />

carrosseries et la puissance en chevaux qui se cache sous le<br />

capot. Est-ce que ce connaisseur voit un lien entre l’art et les<br />

voitures ? « Les voitures ont toujours été une création artistique<br />

qui permet de connecter l’innovation, la technologie et<br />

la beauté absolue », estime Guy Pïeters. « Avec cette définition,<br />

certaines voitures peuvent être considérées comme des<br />

œuvres d’art. Je trouve que les nouvelles voitures avec une<br />

puissance formelle et technique de haute qualité peuvent<br />

être comparées àdes sculptures et des prouesses architecturales.<br />

À l’instar des architectes comme Zaha Hadid, Jean<br />

Nouvel et Frank Gehry qui ont élevé de nouveaux bâtiments<br />

et la silhouettes de la ville au niveau de sculptures, certains<br />

concepteurs de voitures parviennent également à créer de<br />

véritables œuvres d’art à quatre roues. Ma voiture préférée<br />

du moment est le nouveau cabriolet Bentley, mais j’apprécie<br />

aussi particulièrement la beauté des classic cars pour<br />

leur conception époustouflante. »<br />

Pour Guy Pieters, le Zoute Grand Prix a encore de beaux<br />

jours devant lui. « Garder une bonne santé avec ma femme<br />

Linda, continuer d’organiser cet événement avec de magnifiques<br />

œuvres d’art, profiter de bons moments avec nos<br />

amis et continuer de créer de grands projets avec des artistes,<br />

que demander de plus... » n<br />

Le Zoute Grand Prix aura lieu du 6 au 9 octobre 2022 à<br />

Knokke-Heist. Plus d’infos sur zoutegrandprix.be<br />

3<br />

4<br />

Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV<br />

57


MONTRES<br />

QUESTION DE PRÉCISION<br />

Spécialisée en céramique haut de gamme et en créations design, la marque suisse Rado propose des montres qui<br />

comportent aussi l’expertise horlogère des sociétés de composants du Swatch Group auquel elle appartient. Visite sur<br />

place avec son CEO Adrian Bosshard et examen des nouveautés.<br />

Serge Vanmaercke<br />

1<br />

L’atelier de conception des montres Rado accorde<br />

une place prépondérante au design horloger depuis<br />

longtemps. La Maison Schlup & Co. Clockwork, créée à<br />

Lengnau en 1917 par Fritz, Ernst et Werner Schlup, est<br />

devenue Rado en 1957.<br />

La petite histoire<br />

En 1962, avec le lancement de la Diastar 1 en métal dur, le design<br />

Rado s’accompagne d’une caractéristique qui deviendra<br />

essentielle dans l’histoire contemporaine de la marque :<br />

cette montre est inrayable.<br />

Fabriquée avec un matériau composite à base de carbure<br />

de tungstène et d’un liant métallique, le métal dur réclamait<br />

aussi une glace résistante qui sera désormais en saphir chez<br />

Rado. Une pratique répandue aujourd’hui.<br />

En 1986, c’est la céramique qui y fait son entrée. Et trois<br />

ans plus tard, la Rado Ceramica avec boîtier et bracelet intégré<br />

en céramique deviendra le tout premier classique de<br />

la marque, alors que d’autres matériaux figurent encore au<br />

catalogue.<br />

Le design et le côté inrayable d’une céramique qui, dans sa version<br />

Haute Technologie, se révèle de plus en plus performante<br />

– inrayable, légère, antiallergique – deviennent les atouts numéro<br />

un de la marque. Les plus grands designers internationaux<br />

s’y intéressent. Le Britannique Jasper Morrison crée ainsi un<br />

modèle R5.5 en 2009 tandis qu’en 2016 le créateur allemand<br />

Konstantin Grcic relookait la fameuse Ceramica. Notre compatriote<br />

Elric Petit, dont le bureau Big Game à Lausanne a créé<br />

une Rado True Phospho en 2017, figure parmi les nombreux<br />

autres designers internationaux qui ont opéré pour la marque.<br />

Comme matériau, la céramique a l’avantage d’être plus légère<br />

que l’acier, inrayable et d’une texture plus chaude au toucher.<br />

Son processus de production est extrêmement compliqué<br />

quand on songe simplement à l’impact de la durée du passage<br />

au four et de la température exacte de celui-ci (jusqu’à<br />

1.500° C) pour obtenir les couleurs désirées. Un bleu clair peut<br />

ainsi devenir rose, un gris devient noir ou un fuchsia devient<br />

brun chocolat. Sans parler de la réduction de 30% du volume<br />

de la pièce après sa sortie du four… Bonjour les calculs de précision<br />

pour faire coïncider tous les éléments.<br />

1. La production du<br />

boîtier en céramique<br />

Haute Technologie :<br />

travail de précision.<br />

58<br />

Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV


Haute technologie<br />

Rado a invité <strong>Miles</strong> à suivre le parcours du processus de production<br />

de céramique Haute Technologie dans les ateliers Comadur<br />

au Locle, qui produisent ses boîtiers et bracelets en céramique<br />

Haute Technologie.Tout commence par la conception<br />

d’un moule. Ce moule en acier dur est créé à partir de plans du<br />

designer. Il prend place dans une machine pour accueillir par<br />

injection une pâte granulée composée notamment d’oxyde de<br />

zirconium et de polymères. Les pièces qui ont l’air démesurées<br />

sont ensuite placées dans un four atteignant une température<br />

jusqu’à 1.500°C. Durant de longues heures, la céramique se durcit<br />

pour atteindre sa couleur finale et sa dureté maximale, alors que<br />

le polymère s’évapore. Lors de ce procédé, le boîtier se rétracte<br />

d’environ 30% pour atteindre sa taille définitive. Les dimensions<br />

finales précises peuvent être usinées à l’aide d’outils diamantés<br />

et pour le polissage, les composants sont plongés dans un bain<br />

contenant de tout petits morceaux de céramique vibrant à haute<br />

fréquence. Pour une finition mate, on procèdera au sablage. Les<br />

composants destinés à la finition céramique Haute Technologie<br />

de type « Plasma » subissent, eux, un autre traitement dans un<br />

four particulier. La céramique Haute Technologie Plasma est un<br />

matériau à l’aspect métallique qui ne contient pas le moindre<br />

métal. Au besoin, un laser grave ensuite différents chiffres, indices<br />

ou marquages au niveau de la lunette. Les vides réalisés<br />

par le laser sont ensuite remplis d’une laque qui, une fois sèche,<br />

se fixe de façon permanente sur la céramique. Une inspection<br />

clôture le tout.<br />

Les nouveautés<br />

Si Rado et le Swatch Group dans son ensemble<br />

n’ont participé à aucun salon horloger cette année,<br />

Rado a néanmoins présenté plusieurs nouveautés.<br />

2<br />

4<br />

Rado Captain Cook Chronograph (photo 3)<br />

La montre de plongée de Rado, datant des sixties,<br />

a été réintroduite en 2017 mais propose pour la première<br />

fois un mouvement chronographe dans son<br />

boîtier, en bronze brossé à cadran bleu, ou en acier avec<br />

cadran bleu ou noir. Le mouvement automatique offre<br />

59 heures de réserve de marche et est équipé d’un spiral en<br />

Nivachron amagnétique.<br />

3<br />

Rado Captain Cook High-Tech Ceramic DIVER (photo 2)<br />

Ce modèle, d’un diamètre de 43 mm, propose une réserve<br />

de marche de 80 h et une étanchéité à 300 m conforme aux<br />

spécifications de l’ISO 6425. Une première pour la marque.<br />

Disponible en six versions, son boîtier monobloc est en céramique<br />

haute technologie .<br />

Captain Cook Over-Pole Worldtimer Limited Edition (photo 5)<br />

Ce modèle emblématique des années 1960, d’un diamètre<br />

de 37 mm, est aujourd’hui doté d’un mouvement mécanique<br />

à remontage manuel avec une réserve de marche<br />

de 80 h. Les caractéristiques du modèle original ont été<br />

modernisées, avec un insert en céramique pour la lunette<br />

et un verre saphir bombé.<br />

True Thinline Nature (photo 4)<br />

Quatre montres à quartz en céramique Haute Technologie et<br />

en couleurs (rose, jaune, olive et blanc) pour les quatre saisons<br />

de l’année. Diamètre de 39 mm. n.<br />

5<br />

Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV<br />

59


DE LA MOTO À L’HORLOGERIE<br />

Dans les années 1980, le CEO de Rado,<br />

Adrian Bosshard, a fait partie du Top 3<br />

suisse de motocross. Il a notamment<br />

participé à une demi-dizaine de GP<br />

en elgiue et a guré dans le op <br />

mondial. « Mais je n’ai jamais réalisé les<br />

résultats de vos compatriotes Roger<br />

DeCoster, André Malherbe, Georges<br />

Jobé, Eric Geboers, Jean-Claude<br />

Laquaye ou Harry et Stefan Everts »,<br />

plaisante-t-il en partageant quelques<br />

souvenirs.<br />

Citadelle de Namur<br />

« Concourir avec une moto à 120-130<br />

km/h dans le décor boisé de la Citadelle<br />

de Namur, avec des sauts jusqu’à 10<br />

m du sol sur une longueur qui allait<br />

parfois jusqu’à 50, voire 70 m, a laissé<br />

des souvenirs intarissables dans ma<br />

mémoire. »<br />

Les Belges<br />

« Ils étaient les meilleurs et ont fait<br />

progresser toute la discipline, tant<br />

sur le plan de la motivation et des<br />

entraînements que sur celui de<br />

l’amélioration des motos. L’immense<br />

champion belge Roger DeCoster, qui<br />

a remporté plusieurs titres mondiaux,<br />

m’a fortement inspiré à l’époque.<br />

André Malherbe, un autre Belge, a<br />

également été très important pour<br />

moi. Il était mon aîné. C’était un<br />

grand champion avec une élégance<br />

incroyable. On l’appelait « Monsieur<br />

Hollywood ». Il était compétant,<br />

charmant, intelligent : un exemple<br />

pour toute une génération. Même<br />

après son accident dans le Paris-Dakar,<br />

qui l’a contraint à la chaise roulante,<br />

il est resté un battant avec un esprit<br />

formidable. Je l’ai visité plusieurs fois<br />

à Huy. C’est un ami que j’ai toujours<br />

respecté énormément. »<br />

Auto/Moto<br />

« La différence entre une voiture<br />

et une moto en sport, du moins<br />

en motocross, c’est que le pilote<br />

peut daantage influencer les<br />

performances. Dans le sport<br />

automobile, la part du véhicule est<br />

beaucoup plus importante dans les<br />

prestations. Un moteur de moto est<br />

plus petit qu’un moteur de voiture<br />

mais proportionnellement, il est plus<br />

important par rapport à la taille du<br />

véhicule. Aujourd’hui, je conduis une<br />

BMW X5, pas vraiment une grande<br />

sportive mais une voiture spacieuse<br />

quand on a trois enfants qui ont euxmêmes<br />

des enfants… »<br />

Les montres après les motos<br />

« J’ai fait du motocross jusqu’à 28 ans.<br />

Ensuite, de la vitesse de 28 à 34 ans.<br />

La marque horlogère Certina était<br />

mon sponsor. uand ai mis n à ma<br />

carrière en vitesse en 1996, le Directeur<br />

Adrian Bosshard : de champion<br />

suisse de motocross à CEO de la<br />

Swiss Made Rado<br />

de l’époque m’a engagé<br />

comme vendeur pour le<br />

marché suisse, ce qui m’a<br />

réjoui car j’ai toujours été<br />

intéressé par les montres.<br />

Je suis donc passé de ma<br />

passion une à ma passion<br />

deux. »<br />

De pilote à CEO<br />

« En motocross comme en<br />

vitesse, on est seul sur la<br />

moto. Or, ce sport n’est pas<br />

individuel mais bel et bien<br />

un sport d’équipe, avec<br />

un entraîneur physique et<br />

technique, un mécanicien,<br />

des ingénieurs… J’ai très<br />

vite appris là que seul, on<br />

n’arrive jamais très loin. On<br />

a besoin des compétences<br />

de chacun pour tirer à la<br />

même corde. Et ce qui était<br />

vrai en moto l’est aussi dans<br />

mon métier aujourd’hui,<br />

avec les compétences<br />

horlogères en matériaux,<br />

en développement, en<br />

marketing, etc. La moto<br />

et son milieu international<br />

m’ont familiarisé avec<br />

plusieurs langues et cultures<br />

et m’ont donc beaucoup<br />

apporté dans l’exercice de<br />

mon métier actuel. »<br />

60<br />

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MONTRES<br />

COMPOSER LE TEMPS<br />

Le storytelling est à la mode. Un produit ou une marque se vendent mieux accompagnés d’une belle histoire, même si<br />

cette histoire n’y est pas directement liée. D’Audemars Piguet à Hublot en passant par Frederique Constant : voyez plutôt.<br />

Serge Vanmaercke<br />

PRODUCTEURS<br />

D’ÉMOTIONS<br />

On apprenait cet été que<br />

le musicien, compositeur et<br />

producteur français The Avener<br />

(Tristan Casara- 1987) devenait<br />

ambassadeur de la collection<br />

Highlife chez Frédérique<br />

Constant.<br />

Frederique Constant dit voir<br />

en The Avener une incarnation<br />

de l’innovation, de la créativité<br />

et de la modernité, autant de<br />

caractéristiques chères à la<br />

marque. À ce jour, elle a conçu<br />

30 calibres Manufacture :<br />

Tourbillon, Calendrier Perpétuel,<br />

Chronographe Fly-back…<br />

ainsi qu’un nouveau type<br />

d’échappement : le Monolithic.<br />

The Avener, lui, revisite des<br />

classiques dans un style<br />

électro-pop original, ponctué<br />

de notes de blues, jazz, folk ou<br />

soul. Musiciens et horlogers<br />

partagent une même quête<br />

d’excellence et de précision,<br />

estime Frederique Constant.<br />

D’où cette collaboration.<br />

Highlife X The Avener est donc<br />

la rencontre de deux univers<br />

producteurs d’émotions.<br />

DJ HORLOGER<br />

De son côté, le Français DJ Snake s’est associé à Hublot<br />

pour présenter la Big Bang DJ Snake, une montre aux<br />

reflets multiples, à l’image de l’artiste l’ayant inspirée.<br />

L’homme s’est fait connaître avec «Turn Down For What»<br />

en 2013. Depuis, les hits se sont succédés: « Lean on »,<br />

« Loco Contigo », « Let me love you » avec Justin Bieber ou<br />

encore Selfish Love avec Selena ome. Diplo, anye<br />

West, Lil Jon : ses collaborations sont multiples. Hublot<br />

et DJ Snake sont partenaires depuis 2018. La première<br />

montre issue de ce partenariat se pare de mille reflets<br />

colorés. La lunette et les composants en titane de la<br />

boîte sont passés à « l’effet Newton », un processus qui<br />

s’apparente techniquement à un traitement PVD offrant<br />

à la montre un aspect irisé, les couleurs changeant selon<br />

l’angle de vue et l’éclairage.<br />

www.hublot.com www.djsnake.com<br />

www.frederique-constant.com<br />

www.theavener.com<br />

LES COLLABORATIONS<br />

MUSICO-HORLOGÈRES ONT<br />

DÉCIDÉMENT LE VENT EN POUPE.<br />

LE TOP !<br />

Les collaborations musico-horlogères ont décidément le vent en poupe.<br />

Nous conclurons ce petit round-up avec un des tout grands artistes de la<br />

scène musicale sur le plan international : le producteur Mark Ronson (Amy<br />

Winehouse, Adele, Lily Allen, Lady gaga…). Cet été, la manufacture suisse de<br />

Haute Horlogerie Audemars Piguet présentait « Too Much », son morceau avec<br />

l’artiste R&B Lucky Daye : les deux artistes ont en effet interprété leur titre en<br />

live pour la première fois durant un événement à la nouvelle AP House de<br />

New York, qui réunissait des clients et des amis de la marque. Le point d’orgue<br />

d’une collaboration entre les deux musiciens, dont une mini-série Syncing<br />

Sounds, initiée par Audemars Piguet, retrace les grandes étapes et qui est à<br />

voir sur YouTube ainsi que sur le site et les réseaux sociaux de la marque. Cette<br />

mini-série est le premier projet concrétisant un partenariat à long terme entre<br />

Audemars Piguet et Mark Ronson. En avant la musique !<br />

www.audemarspiguet.com www.markronson.co.uk<br />

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61


VOYAGE<br />

LA VIE VUE DU CIEL<br />

Voler et écrire sont deux grandes passions de Mark Vanhoenacker. Et il sait les marier à la perfection, car lorsque ce pilote<br />

américain fils de père belge n’est pas dans le cocpit d’un gigantesque oeing, il écrit des livres passionnants.<br />

Sa dernière uvre s’intitule Imagine a City et n’évoque pas seulement les voyages.<br />

David anssen<br />

Fendre les cieux aux commandes d’un énorme<br />

avion, voilà qui faisait rver nombre d’entre<br />

nous lorsque nous étions enfants. C’est resté<br />

un fantasme pour la plupart d’entre nous,<br />

mais ar anhoenacer a concrétisé ce rve<br />

et relie auourd’hui les continents à bord d’un<br />

oeing pour ritish irays. Son travail le<br />

passionne tellement qu’en plus d’une série de<br />

chroniques, anhoenacer a écrit trois livres sur sa vie dans<br />

les airs : Skyfaring : A Journey With a Pilot, How To Land a<br />

Plane et Imagine a City, qui est sur les étagères des librairies<br />

depuis l’été dernier. t pourtant, piloter des avions n’était pas<br />

son ambition première, car avant d’entamer sa formation de<br />

pilote, ar a étudié l’histoire avec succès à la célèbre université<br />

de Cambridge. on intért pour l’histoire et le pourquoi<br />

des choses est resté intact , ditil à ce suet. C’est pourquoi<br />

mes livres ne parlent pas seulement de voyages et d’avions,<br />

mais aussi des personnes et de la faon dont nous vivons en<br />

société, le tout vu du ciel. <br />

La magie du vol en avion<br />

Dans son dernier livre Imagine a City, Vanhoenacker parle des<br />

villes et de leur pouvoir d’attraction. ’ai grandi dans une petite<br />

ville du assachusetts, et quand ’étais enfant, les villes<br />

avaient déà quelque chose de magique pour moi. e rvais<br />

de oston, o mes parents s’étaient rencontrés, et de e<br />

or, qui me paraissait tout à fait hors de portée. e pouvais<br />

passer des heures à contempler mon globe terrestre et rver<br />

que e survolais toutes ces villes prestigieuses. aintenant que<br />

ce rve est devenu réalité pour moi, e veux partager cette<br />

expérience. »<br />

Le Caire de nuit, vu<br />

du ciel.<br />

ENFANT, JE CONTEMPLAIS MON<br />

GLOBE TERRESTRE PENDANT DES<br />

HEURES ET JE RÊVAIS QUE JE<br />

SURVOLAIS TOUTES CES VILLES<br />

62<br />

Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV


ingt ans dans le cocpit sur des vols longcourriers, ont permis<br />

à ar anhoenacer de visité d’innombrables villes.<br />

ourtant, vues du ciel, elles continuent de l’émerveiller. nfant,<br />

’avais déà des étoiles dans les yeux face aux publicités<br />

pour les compagnies aériennes, dans lesquelles les villes sont<br />

reliées par un arc parfait. Chacune de ces villes a sa propre<br />

histoire et sa propre culture, o des millions de personnes ont<br />

vécu, travaillé et aimé. Qu’un seul avion relie deux de ces villes<br />

et donc des millions de personnes, cela me fascinait, et m’interpelle<br />

toujours. »<br />

Son lien avec la Belgique<br />

anhoenacer est né il y a ans à ittsfield, une petite<br />

ville de l’tat américain du assachusetts. Son patronyme<br />

suggère cependant des racines plus proches de nous.<br />

anhoenacer a une mère lituanienneaméricaine et un père<br />

belge. Ce sont eux qui lui ont transmis le virus du voyage, dit<br />

il. Lorsqu’elle était eune, ma mère a vécu quelque temps à<br />

aris. lle a fait le voyage aller en bateau et le voyage retour<br />

a été son premier vol en avion. on père est né à evegem<br />

et a étudié au séminaire de ruges. l était prtre avant de<br />

rencontrer ma mère, et a passé beaucoup de temps dans ce<br />

qui était alors le Congo belge et plus tard au résil. Sans les<br />

avions, ce genre de vie aurait été impossible. <br />

L’amour de ar pour l’écriture s’est développé au cours<br />

de ses années à mherst College, lorsqu’il écrivait de longues<br />

lettres à un ami poète. Quand e suis passé aux vols<br />

longcourriers, il s’écoulait parfois trois ou quatre ours entre<br />

deux vols. ’ai commencé à écrire pour passer le temps, mais<br />

surtout pour essayer de mettre des mots sur ce que e voyais<br />

du ciel. »<br />

La toute première fois<br />

ien qu’il vole presque tous les ours, anhoenacer se souvient<br />

encore de son premier vol comme si c’était hier. ’étais adolescent<br />

quand e suis parti pour la première fois en vacances<br />

avec ma famille en elgique. e venais de recevoir mon premier<br />

baladeur et e me souviens encore d’avoir écouté de<br />

la musique toute la nuit en regardant par le hublot les flots<br />

sombres de l’océan tlantique. ar se remémore son premier<br />

vol longcourrier en tant que pilote avec tout autant de<br />

détails. près plusieurs années à sillonner l’urope en irbus,<br />

e me suis assis pour la première fois aux commandes d’un<br />

oeing en 2 pour un vol Londresong ong. algré<br />

toute mon expérience, ce fut un vol indescriptible et audessus<br />

des nuages, ’ai souvent pensé au gar-<br />

on de quatore ans que ’étais et qui<br />

en avait si souvent rvé. <br />

Dans Imagine a City, Vanhoenacker<br />

décrit avec force détails ses vols de<br />

ville en ville, avec le mme enthousiasme<br />

qu’un petit garon qui rve<br />

de devenir pilote. D’un vol d’entranement<br />

vers Liverpool dans un petit<br />

avion à hélices, au moment magique<br />

o son oeing aux moteurs rugissants<br />

lève le ne. n<br />

Imagine a City de Mark<br />

Vanhoenacker est publié par<br />

Random House Books et est<br />

disponible en librairie.<br />

www.markvanhoenacker.com<br />

Sur le tarmac du<br />

Cap, en Afrique du<br />

Sud. Un atterrissage<br />

d’une beauté à<br />

uer le ue dit<br />

Vanhoenacker<br />

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63


VOYAGE<br />

CAP SUR LES BALEINES<br />

Tout est possible au nouveau Resort Club Med Québec Charlevoix. C’est l’histoire d’une langue<br />

incompréhensible, de la chute d’une météorite et du chant des baleines.<br />

Ben Herremans<br />

Dans Le livre de la mer, le fascinant<br />

roman du Norvégien Morten A.<br />

Strøksnes, deux amis partent pêcher<br />

le requin du Groenland, un<br />

monstre emblématique. Au fil des<br />

pages, le lecteur comprend que<br />

jamais ils n’attraperont ce requin.<br />

Pourtant, cela leur est bien égal,<br />

aux personnages, comme au lecteur d’ailleurs. Ce qui<br />

compte, c’est le voyage. L’espoir, l’attente et l’imagination<br />

dépassent la réalité.<br />

Safari baleine au Canada. Le trajet depuis le nouveau<br />

Resort Club Med Québec Charlevoix est fabuleux. Nous<br />

suivons La Route du Fleuve. Le fleuve, c’est évidemment<br />

le Saint-Laurent, qui relie les Grands Lacs à la frontière du<br />

Canada et des États-Unis avec l’océan Atlantique. Et pour<br />

y parvenir, il parcourt pas moins de 1.197 kilomètres.<br />

La navette sillonne le paysage au fil des virages en épingle<br />

à cheveux. À flanc de colline, des forêts de conifères. Dans<br />

la vallée, des fermes, des moulins et des brasseries. Et<br />

tout en bas, l’éternel scintillement du fleuve. Par endroits,<br />

sa rive opposée disparaît et sa largeur dépasse celle du<br />

Canal : à son embouchure (le plus grand estuaire au<br />

monde), le Saint-Laurent atteint 48 kilomètres de large.<br />

Sur la route, les villages nous sourient avec leurs églises<br />

telles des aiguilles perçant l’immensité. Nous parcourons<br />

les derniers hectomètres du trajet en ferry. Entre les collines<br />

boisées, les eaux se teintent d’un bleu profond. Impression<br />

instantanée de fjords. Observer ou non les baleines<br />

n’a plus aucune importance.<br />

Un cratère dans le paysage<br />

Tout a commencé par une météorite. Tombée ici il y a<br />

400 millions d’années. Son impact a laissé un cratère aux<br />

parois vertigineuses. Le Massif de Charlevoix surplombe<br />

le Saint-Laurent avec le plus haut dénivelé (770 m) du Canada<br />

à l’est des Rocheuses. Ses pentes s’élancent hors de<br />

l’eau telles des parois de verdure. Fleuve et collines ornent<br />

le même tableau.<br />

Safari baleine en zodiaque sur le Saint-Laurent. Les poissons se montrent plus curieux que les humains.<br />

64<br />

Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV


À certains endroits, le Saint-Laurent<br />

devient plus fougueux<br />

À l’origine, l’astéroïde de pierre d’au moins deux kilomètres<br />

de long et 15 milliards de tonnes a laissé derrière<br />

lui un cratère de 54 kilomètres de diamètre et de 12 kilomètres<br />

de profondeur, que d’énormes effondrements<br />

ont ramenés à 1000 mètres en quelques minutes à peine.<br />

Ce cratère, dont la plus grande partie se trouve sous le<br />

Saint-Laurent, abrite 90% de la population de Charlevoix.<br />

C’est précisément parce que la zone est habitée et<br />

accessible que l’astroblème de Charlevoix est considéré<br />

comme l’un des mieux conservés du monde. Le paysage<br />

géologique de la région est reconnu pour son importance<br />

internationale.<br />

La chute Montmorency témoigne de cette topographie.<br />

Tout près de Québec, en bordure d’autoroute, la cascade<br />

culmine à une hauteur de 83 mètres, dépassant ainsi de<br />

pas moins de 30 mètres les chutes du Niagara, quant à<br />

elles beaucoup plus larges.<br />

Le Château Frontenac,<br />

sommet et point<br />

d’orgue de Québec.<br />

Un français presque incompréhensible<br />

« Si nous parlons le français à Québec et dans les environs,<br />

c’est grâce aux Britanniques », sourit Raymond, qui nous<br />

guide à travers le Vieux-Québec. Ici, on parle un français<br />

presque incompréhensible, qui remonte au XVIe siècle.<br />

Fondée en 1608 par Samuel de Champlain, Québec est<br />

la capitale officielle de la Nouvelle-France depuis 1663,<br />

mais aussi la capitale actuelle de la province canadienne<br />

du même nom. La ville a régulièrement subi la menace<br />

des colons anglais. En 1759, après diverses tentatives infructueuses,<br />

les troupes du général britannique Wolfe<br />

finirent par battre celles du général français Louis-Joseph<br />

de Montcalm aux Plaines d’Abraham. Un parc y<br />

commémore la bataille. Québec fut ainsi annexée par les<br />

Anglais. Mais en 1775, les indépendantistes américains attaquèrent<br />

la ville dans l’espoir de voir le Canada se rallier<br />

à eux. Des années durant, les Anglais d’Amérique firent<br />

la guerre aux Anglais de Grande-Bretagne. Ces derniers<br />

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65


amadouèrent la population locale, notamment par leur<br />

indulgence linguistique — les habitants purent continuer<br />

à parler le français.<br />

« Kébec » signifie « rétrécissement » en algonquin, la<br />

langue du peuple indien autochtone. En effet, le Saint-<br />

Laurent se rétrécit à l’endroit de la ville. Québec ressemble<br />

à une ville européenne. Logique, car les constructions<br />

en hauteur sont interdites intra-muros. Ici, pas de<br />

gratte-ciel. La métropole abrite 650.000 habitants, dont<br />

65.000 à peine dans la vieille ville. En Amérique du Nord,<br />

c’est la seule dotée de remparts et d’une citadelle. La devise<br />

de la ville, « Je me souviens », est une conséquence<br />

de son histoire tumultueuse, mais chère aux Québécois.<br />

Depuis 1985, le quartier historique du Vieux-Québec est<br />

inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO.<br />

La Basse-Ville abrite la place Royale, qui possède un attrait<br />

touristique indéniable avec ses maisons datant de<br />

l’époque française et sa petite église Notre-Dame-des-<br />

Victoires. Mais l’apothéose, c’est le repas au luxueux hôtel<br />

Fairmont, installé au Château Frontenac, sur un rocher<br />

offrant un somptueux panorama sur la ville et le fleuve.<br />

C’est dans ce même hôtel que Winston Churchill et Franklin<br />

Delano Roosevelt ont discuté de stratégie pour la<br />

Deuxième Guerre mondiale, en 1943. Aujourd’hui, on y<br />

sert du poulet, le plat national du Québec — une portion<br />

désordonnée de poutine au poulet avec du fromage en<br />

grains, du jus et des frites. Des amateurs ?<br />

Baleine en vue !<br />

Tadoussac. Nous enfilons un gilet de sauvetage orange et<br />

remontons la rivière en zodiaque. Les phoques font la sieste<br />

sur les rochers, l’eau prend la couleur de l’encre et les vagues<br />

s’écrasent violemment contre les parois de conifères.<br />

Au-dessus s’étend un ciel azur.<br />

Laure Marandet, notre guide, explique la présence des baleines<br />

à cet endroit. « Le Saint-Laurent est un fleuve profond,<br />

et dans son estuaire, l’eau douce se mélange à l’eau salée<br />

de l’océan. Ainsi, les courants naissants constituent un vivier<br />

idéal pour de petits animaux tels que le krill et les crustacés :<br />

l’alimentation préférée des baleines. »<br />

Les voilà. Tout d’abord, quelques dauphins blancs ou bélugas<br />

espiègles font des cabrioles. Plus loin, ce sont deux<br />

baleines à bosse et une baleine bleue qui remontent à la<br />

surface. Elles flottent autour du bateau comme de gigantesques<br />

troncs d’arbre noirs. Le moteur s’arrête, elles sont<br />

encore plus curieuses que nous. Nous devons faire attention<br />

à ne pas les attirer loin de leur petit. D’un mouvement de la<br />

queue, elles replongent la tête sous l’eau. Laure sait exactement<br />

combien de temps elles peuvent tenir, et quand<br />

elles remontent pour respirer. Une baleine à bosse passe à<br />

une vingtaine de mètres du zodiaque, si près de nous que<br />

nous avons l’impression de pouvoir la toucher. Elle souffle et<br />

s’ébroue. Elle dégage de la vapeur, crache un jet d’eau. Elle<br />

mugit, gronde, chante. Telle une sirène. La réalité dépasse<br />

l’imagination. n<br />

D’un mouvement de<br />

la queue, les baleines<br />

replongent sous l’eau.<br />

66<br />

Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV


LE MEILLEUR DE PLUSIEURS MONDES<br />

Club Med a ouvert son resort Québec<br />

Charlevoix au début du mois de décembre.<br />

Il est situé à la fois au pied du Massif et<br />

sur les rives du majestueux Saint-Laurent,<br />

dont les nuances vont du brun au gris, en<br />

passant par le bleu et le vert.<br />

En hiver, le domaine est propice au ski : des<br />

pistes de tous les niveaux sillonnent le site<br />

de 164 hectares. Tout est possible. Ski alpin,<br />

ski de fond, snowboard, raquette à neige,<br />

marche nordique, patin à glace, balade<br />

en motoneige ou en traîneau à chiens, ou<br />

encore descente en luge de 7,5 km.<br />

orsue le temps est au beau e, la<br />

randonnée (de la simple promenade au<br />

trekking en montagne) et le vélo font partie<br />

des possibilités, tandis ue le fleue inite<br />

à la pratique de divers sports nautiques :<br />

canoé, kayak, rafting. Le complexe<br />

dispose d’un minigolf et de terrains de<br />

volley-ball.<br />

Le bâtiment durable du Resort Club Med<br />

Québec Charlevoix (302 chambres, dont<br />

25 suites) s’intègre parfaitement au cadre<br />

vallonné. Le site se trouve à la croisée<br />

de trois parcs nationaux et du fjord de<br />

Saguenay. Un paradis pour les amoureux<br />

de la nature le fleue et les montagnes<br />

créent une réserve de biosphère avec une<br />

faune et une flore trs dierses.<br />

Près de 80% des plats servis par Club Med<br />

Québec Charlevoix dans ses différents<br />

restaurants sont préparés avec des<br />

produits du terroir. Le buffet du restaurant<br />

principal Le Marché se prête tout<br />

particulièrement à la dégustation de ces<br />

spécialités locales. Le Gourmet Lounge<br />

Le Chalet propose des interprétations<br />

contemporaines. Le restaurant Terroir &<br />

Co sert de la fondue ou de la raclette avec<br />

des charcuteries québécoises. Et au bar<br />

Le Météore, l’amusement est au menu de<br />

jour comme de nuit. Partout, de grandes<br />

baies vitrées ouvrent la vue sur le paysage.<br />

Club Med Québec Charlevoix dispose<br />

d’une offre de bien-être étendue<br />

inspirée des spas scandinaves (alliant le<br />

chaud et le froid), avec soins de beauté,<br />

jacuzzi extérieur, hammam et sauna.<br />

L’établissement propose également des<br />

séances de méditation et des cours de<br />

yoga. La piscine chauffée (de 23 mètres)<br />

permet de nager été comme hiver et offre<br />

également une vue sur le Saint-Laurent.<br />

INFOS PRATIQUES<br />

Air Canada propose 7 vols par semaine de<br />

Bruxelles à Montréal. Les vols directs vers<br />

Québec sont possibles à partir de Paris.<br />

Club Med Québec Charlevoix se trouve à<br />

225 minutes en voiture de l’aéroport de<br />

Montréal et à 90 minutes en voiture de<br />

l’aéroport de Québec.<br />

Plusieurs vols par jour relient Montréal<br />

à Québec. Le trajet en avion dure moins<br />

d’une heure.<br />

CLUB MED QUÉBEC CHARLEVOIX<br />

1324 rue Principale, Petite-Rivière-Saint-<br />

François, Québec<br />

G0A 2L0, Canada<br />

www.clubmed.fr/r/quebec-charlevoix/w<br />

Au restaurant principal du Resort Club<br />

Med Québec Charlevoix, la vue sur le<br />

Saint-Laurent est omniprésente.<br />

Le Resort Club Med Québec Charlevoix<br />

est situé au pied du Massif et sur les<br />

rives du Saint-Laurent.<br />

Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV<br />

67


MODE<br />

CHACUN FAIT CE QUI LUI PLAÎT<br />

Contrairement aux grands salons de l’auto et d’autres secteurs, qui ouvrent toutes grandes leurs portes au grand<br />

public, dans le milieu de la mode défilé ou salon il faut montrer patte blanche. iles a visité itti omo, un salon qui<br />

constitue la référence internationale en matière d’habillement masculin.<br />

Serge Vanmaercke<br />

1<br />

2<br />

Souvent, les défilés de mode sont autant<br />

assurés par les invités que par les modèles<br />

sur les passerelles. areil pour les visiteurs<br />

des salons, aussi intéressants à regarder<br />

que les nouveautés dans les stands. ais…<br />

Si les défilés sont souvent devenus des<br />

spectacles aussi fastueux que des opéras,<br />

leur longueur ne dépasse guère le temps<br />

de quelques couplets.<br />

La presse spécialisée et les acheteurs ont donc avantage à<br />

faire fi du miroir aux alouettes pour évaluer en vitesse la créativité,<br />

la qualité et les finitions des collections présentées.<br />

ne marque de mode qui opte pour la formule salon ne permet<br />

évidemment pas, elle, aux visiteurs de uger d’un habit au<br />

porter. C’est sans doute son seul défaut.<br />

3<br />

1. Rétrospective d’Ann<br />

Demeulemeester dont<br />

la créatrice était ellemême<br />

la commissaire :<br />

un des rares<br />

événements culturels<br />

de la dernière édition<br />

de Pitti Uomo.<br />

2. Ann<br />

Demeulemeester, la<br />

plus sobre, poétique et<br />

expérimentale des Six<br />

d’Anvers.<br />

3. Le CEO de Pitti<br />

Uomo avec notre<br />

compatriote Linda<br />

Loppa. de l’Académie<br />

Polimoda à Florence<br />

Cocorico<br />

Comme tous les secteurs, la mode a souffert des conséquences<br />

économiques et en approvisionnement de la Covid19<br />

et de l’invasion de l’raine par la Russie. t le salon<br />

itti omo n’a pas échappé à la déveine. La quantité d’événements<br />

culturels liés à la mode expositions, conférences,<br />

défilés… a notamment décliné fortement. spérons que ce<br />

soit passager.<br />

Raffaello apoleone, ans et C du salon depuis 2 ans <br />

n an de loc don a résulté en un éro de chiffre d’affaires<br />

pendant cette période. ous sommes donc passés de 5 à<br />

2 collaborateurs et avons procédé à des réductions des dépenses.<br />

n uin 222, nous avons recommencé l’édition printempsété<br />

avec entreprises. our l’édition automnehiver<br />

de anvier dernier, 55 étaient au rendevous et pour cette<br />

dernière édition, nous avons accueilli 2 exposants. ous revenons<br />

de loin puisqu’en 219 nous avions enregistré un record<br />

de 1.2 entreprises. l faudra attendre la fin de la guerre et de<br />

la pandémie avant de connatre une véritable reprise. <br />

Ceci dit, l’événement culturel central de cette dernière édition<br />

de itti omo était très attendu et mettait à l’honneur une ré-<br />

68<br />

Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV


4<br />

6<br />

7<br />

trospective des créations de notre compatriote Ann Demeulemeester<br />

– une des créatrices les plus réputées des Six d’Anvers,<br />

désignée comme invitée d’honneur de cette édition. Demeu<br />

lemeester était elle-même commissaire de cette exposition<br />

d’un soir, qui a attiré la grande foule à la Staione Leopolda de<br />

Florence. Les designers ris an ssche, n andevorst et la<br />

conseillère Linda Loppa tous actifs au sein de la respectée aca<br />

démie de mode olimoda à Florence, étaient également de<br />

la partie. ombre de créations d’nn Demeulemeester étaient<br />

des tenues gender neutral avant la lettre avec une teneur<br />

poétique chantée par son amie atti Smith , voire roman<br />

tique, malgré une allure sérieuse bien que amais sévère. Leur<br />

construction méticuleuse s’avère bien souvent expérimentale<br />

et la force qu’elles dégagent n’enlève rien à leur sensualité.<br />

Connue pour ses costumes élégants et son esthétique<br />

sombre mais glamour, Ann Demeulemeester a créé un monde<br />

serein et sombrement romantique avec un mélange intrigant<br />

de rébellion et de sophistication , indiquait itti omo dans sa<br />

présentation de la manifestation.<br />

Visiteurs belges<br />

Les exposants belges, eux, n’étaient que deux clson de<br />

Laarne boxer shorts et La oucle ceintures élastiques de<br />

5<br />

ruxelles , mais les visiteurs presse<br />

et acheteurs de notre pays figurent<br />

touours dans le op1 des nationali<br />

tés enregistrées.<br />

algré les déconvenues de la guerre et de la crise sanitaire,<br />

nombre de marques de mode masculine persistent néan-<br />

moins et signent donc encore pour un salon comme itti<br />

omo, qui se déroule deux fois par an à Florence.<br />

ierre Degand, de la aison Degand à ruxelles épicentre<br />

de l’élégance masculine que le monde entier nous envie –<br />

n’en rate amais une édition. Sona ol, des singulières bou<br />

tiques Stijl du quartier Dansaert, était également présente<br />

lors de la dernière édition.<br />

C’est dire…<br />

Les atouts du salon<br />

Si un salon ne permet pas de voir les habits portés par des<br />

modèles vivants, il offre maintes possibilités d’évaluer la qua<br />

lité d’un tissu au toucher, de vérifier les finitions et la structure<br />

du vtement, d’assortir et de comparer des pièces et, dès lors,<br />

de se faire une idée globale des tendances du moment. e<br />

nant compte de ces atouts, seules les marques de qualité –<br />

4. + 5. North Sails<br />

x Maserati : une<br />

collection capsule<br />

inattendue et éthique.<br />

www.maserati.com<br />

6. + 7. Fessura x Fiat<br />

500e : collaboration<br />

entre avant-garde et<br />

durabilité. www.fiat.be<br />

Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV<br />

69


des plus réputées aux plus confidentielles y présentent leurs<br />

produits. n cela, itti omo reste donc un modèle du genre.<br />

t pour le rintempsté de l’an prochain, un raccourci facile<br />

permet de résumer cette tendance plus que amais, chacun<br />

fait ce qu’il lui plat <br />

Mode et société<br />

Lors de cette dernière édition, l’écologie et la durabilité<br />

étaient, elles aussi, plus que amais omniprésentes. tel point<br />

que dans une infinie variété de loos, le recyclé et le recyclable<br />

dominaient ce qui constituait les tendances les plus commentées<br />

d’antan couleurs et motifs assortis, volumes, longueurs,<br />

textures, imprimés, matières, etc.<br />

me si l’accent n’est pas volontairement mis sur des questions<br />

de société actuellement d’actualité, un salon comme<br />

itti omo en reste un reflet. utre la question de la durabilité<br />

omniprésente dans les stands et dans les couloirs, à travers les<br />

quantités de eunes portant un shirt ecause here s o<br />

lanet , ce salon se veut aussi politique puisqu’il a invité 11<br />

labels urainiens à exposer à Florence. l se montre sensible<br />

à la diversité avec la ensear uest Designer race ales<br />

onner, une ritannique née d’un père amacain et d’une<br />

mère anglaise, dont les créations mixent luxe culturel d’un<br />

héritage européen et esprit froatlantique .<br />

nfin, mme s’il est un farouche défenseur du présentiel, itti<br />

omo est très en avance sur le plan numérique. t ceci, depuis<br />

bien avant la pandémie. Raffaello apoleone itti recourt<br />

au numérique depuis 15 ans. ous avons devancé tous<br />

les autres salons en la matière et avons été les premiers sur<br />

le plan international à travailler avec icholas egroponte, le<br />

pape du secteur au à oston, notamment à travers eitti,<br />

qui est devenu itti Connect auourd’hui. n y présente ainsi<br />

usqu’à 1. images des nouveautés avant l’ouverture<br />

même du salon, incitant les visiteur à prolonger l’expérience<br />

numérique par une expérience physique. ais amais, en<br />

mode, le numérique ne va remplacer le physique. <br />

1. Heel Tread : la chaussette des<br />

automobilistes. www.heeltread.com<br />

2. F.-H Gulf Italia : l’esprit automobile<br />

pour accessoires. www.fhstore.it<br />

3. Scrambler x Ducati pour Refrigiwear :<br />

une collection capsule avec « la » moto<br />

italienne. www.ducati.com<br />

1<br />

2<br />

Mode et moteurs<br />

iles a aussi été frappé par bon nombre de produits liés de<br />

près ou de loin aux véhicules motorisés.<br />

C’est ainsi que la marque orth Sails s’est alliée à aserati<br />

pour lancer une collection capsule caractérisée par l’esprit<br />

d’innovation éthique. De son cté, Fiat s’est acoquiné avec la<br />

marque de sneaers d’avantgarde Fessura via son modèle<br />

électrique 5 e, tandis que pour une autre collection capsule<br />

Scrambler x Ducati, Refrigiear s’associait à la réputée<br />

marque de motos italienne.<br />

ar ailleurs, le motif automobile apparat sur nombre de produits<br />

de mode, notamment che l’exposant belge clson,<br />

che eal read, spécialiste de la chaussette, sur les tshirts<br />

d’riginal Race ou les accessoires de F ulf talia.<br />

Automne/Hiver 2022-23<br />

La rencontre et le mélange de la tradition et de l’avant-garde,<br />

du formel et du casual chic ou du streetear et du prtàporter,<br />

constituent les vrais changements de ces dernières saisons<br />

en matière de mode masculine. t il n’en sera pas autrement à<br />

la saison frache qui s’annonce.<br />

e vous étonne donc pas cet hiver de voir déambuler des<br />

hommes tatoués avec des boutons de manchettes, bretelles<br />

3<br />

70<br />

Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV


SI LES DÉFILÉS SONT<br />

AUSSI FASTUEUX<br />

QUE DES OPÉRAS,<br />

LEUR LONGUEUR<br />

NE DÉPASSE GUÈRE<br />

QUELQUES COUPLETS.<br />

et un nud papillon à cté de eunes cadres en costume trois<br />

pièces austé sous un manteau en fausse fourrure et chaussés<br />

de sneaers. t passons sur ces élégants qui, mme en plein<br />

hiver, privilégieront des protègepieds à des chaussettes longues<br />

pour exhiber le bronage estival de leur chevilles velues.<br />

Les vtements pour eunes et le succès che eux des pièces<br />

de deuxième main ont lancé une passerelle en direction des<br />

marques établies. t cette passerelle va désormais du bas vers<br />

le haut. vant, c’était le contraire on se demandait qui copiait<br />

qui. vec la mentalité de l’open source d’auourd’hui, on se<br />

demande plutt qui inspire qui.<br />

De plus, de nouvelles technologies de production ont entrané<br />

une qualité relativement meilleure à moindre prix avec<br />

une plusvalue de créativité on ne parle pas ici d’une fast<br />

fashion produite par une main d’uvre souspayée. t ceci<br />

a mis les marques traditionnelles au défi du renouvellement,<br />

alors qu’elles s’imposaient jadis des limites de créativité pour<br />

maintenir leur tradition. he imes hey re a Changin…<br />

n 192, un groupe alors inconnu Chagrin d’mour lanait <br />

Chacun Fait C’Qui Lui lat , un succès international tenu pour<br />

le premier morceau de rap en franais. Le groupe flamand<br />

aterlanders l’adopta dans la foulée edereen doet at ie<br />

moet. ucun titre musical actuel ne résume à ce point la tendance<br />

mode du moment. n<br />

5<br />

4.La Boucle, une<br />

présence belge<br />

colorée à Florence.<br />

www.laboucle.com<br />

5.Les créateur belges<br />

Kris Van Assche et<br />

An Vandevsrst (du<br />

duo A.F. Vandevorst),<br />

respectivement<br />

Mentor Creative<br />

Direction et Directrice<br />

Fashion design à<br />

Polimoda Florence.<br />

Les looks des visiteurs<br />

lors de la dernière<br />

édition de Pitti Uomo.<br />

www.pittimmagine.com<br />

4<br />

Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV<br />

71


SOINS<br />

LES HOMMES SE FONT BEAUX<br />

Pour la plupart des hommes, prendre soin de soi n’est plus un tabou depuis longtemps. Et heureusement. Mais jusqu’où<br />

vont-ils exactement ? Petit tour d’horizon des principales tendances beauté masculines...<br />

Sofie lbrecht<br />

Soins cutanés : de préférence naturels<br />

et durables<br />

L’an dernier, le bureau d’études de marché britannique Mintel<br />

a noté un intérêt accru pour les soins cutanés durables chez<br />

les hommes belges. C’est aussi ce qu’a ressenti Tine Ryssaert.<br />

Experte en ventes et marketing auprès de multinationales, elle<br />

a constaté un attrait du consommateur pour l’authenticité des<br />

petites marques qui vont plus loin dans leur démarche d’innovation,<br />

leur engagement social et écologique, et leur communication<br />

narrative. Quant à son mari Frederik, docteur en<br />

pharmacie, il ne trouvait pas de soin cutané qui répondait à<br />

ses attentes. Le duo a ainsi repéré une lacune sur le marché et<br />

lancé DHIST’L, une marque belge de produits naturels dédiés<br />

aux soins de la peau. « Depuis quelques années, les hommes<br />

prennent davantage soin d’eux. Ils font plus de sport et veulent<br />

avoir bonne mine. Ce n’est plus un tabou, certainement pas<br />

parmi les 25-45 ans », explique Tine. « Ils veulent prendre soin<br />

de leur peau, mais pas avec les produits de leur femme. C’est<br />

pourquoi nous choisissons nos ingrédients en fonction de leur<br />

effet sur les peaux masculines. Comme la silybine, un antioxydant<br />

à base de Chardon-Marie qui exerce une action anti-âge,<br />

apaisante et purifiante : l’idéal pour leur peau plus épaisse,<br />

mais plus souvent irritée par le rasage. utre antioxydant, l’ex<br />

trait de feuille de séquoia s’avère très efficace sur la peau de<br />

l’homme. » L’assortiment comprend les produits les plus demandés,<br />

comme un sérum anti-âge et un soin hydratant pour<br />

peaux grasses ou sèches. « Le baume après-rasage apaisant et<br />

le soin des yeux sont très prisés », poursuit Tine. « En revanche,<br />

le nettoyant visage n’est pas encore entré dans les mœurs,<br />

même si ce n’est plus qu’une question de temps. »<br />

Une peau soignée<br />

grâce à une bonne<br />

hygiène et un petit<br />

coup de main en pot.<br />

72<br />

Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV


Cheveux courts et branchés<br />

ou longueurs nonchalantes<br />

Peut-être est-ce une séquelle de la pandémie,<br />

mais beaucoup d’hommes se sont laissé pousser<br />

les cheveux. « Ils optent pour un wavy décontracté<br />

ou les attachent en man bun. Certains clients<br />

me demandent même une permanente », révèle<br />

Jochen Vanhoudt, coiffeur. « Ils s’inspirent de célébrités<br />

comme David echam, Ryan osling,<br />

Harry Styles, Vincent Cassel... Le French crop<br />

d’lex Callier ooverphonic, avec ses ctés rasés,<br />

ses mèches plates au-dessus et sa frange courte<br />

et droite, remporte un franc succès chez les<br />

hommes qui travaillent dans la mode et autres<br />

hipsters. Pareil pour la coupe mulet qui, avec ses<br />

ctés courts et rasés et sa nuque longue, conti<br />

nue de plaire. »<br />

Les coupes courtes sont toujours aussi nettes.<br />

Depuis la pandémie, les cheveux longs se voient<br />

offrir une nouvelle chance. Et le man bun est<br />

devenu incontournable.<br />

Si les fragrances classiques ont toujours<br />

la cote auprès de la gent masculine, les<br />

parfums de niche gagnent du terrain.<br />

Des parfums qui tiennent<br />

En consultant les parfums pour hommes les mieux vendus sur le site<br />

d’Ici Paris XL, on remarque tout de suite que la plupart existent depuis<br />

plus de 10 ans. Les classiques frais et persistants, comme Sauvage<br />

de Dior, leu de Chanel, cqua di io d’rmani et nvictus de aco<br />

Rabanne, séduisent toujours autant. De même, les senteurs boisées et<br />

fruitées comme Boss Bottled d’Hugo Boss et les notes sucrées telles que<br />

1 Million de Paco Rabanne restent très prisées. Dans la parfumerie de<br />

niche, Ioana Kroonen de Beauty By Kroonen constate que les hommes<br />

recherchent avant tout un parfum qui leur correspond. « Ils sont ouverts<br />

aux conseils et leurs goûts sont très variés. Les jeunes hommes privilégient<br />

les fragrances fraches et fruitées comme Creed ou it ahoura<br />

de Xerjoff. Bon nombre recherchent des senteurs classiques avec une<br />

touche d’originalité, comme Montabaco Verano d’Ormonde Jayne ou<br />

Reflection 5 d’mouage. Certains veulent se laisser surprendre par des<br />

parfums qui ne courent pas les rues, par des senteurs viriles et animales<br />

telles que Nasomatto Duro ou Peau de Bête de Liquides Imaginaires, ou<br />

par les notes fumées d’Encens Suave de Matière Première. »<br />

73<br />

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Interventions subtiles<br />

Selon Fred Braet, propriétaire de Lightfalls Clinic à Melle, les<br />

hommes franchissent plus facilement les portes de la clinique<br />

esthétique. « Les hommes représentent environ 35 % de notre<br />

clientèle. Âgés de 35 à 55 ans en moyenne, ils ont du mal à<br />

accepter les premiers signes du vieillissement, par exemple<br />

les rides ou la chute des cheveux. Nous vivons dans un environnement<br />

extrêmement visuel, où nous sommes sans arrêt<br />

confrontés à notre apparence, sur les réseaux sociaux ou lors<br />

d’une réunion Zoom. Les symboles de statut social qu’étaient<br />

autrefois les belles voitures et les montres hors de prix ont<br />

aujourd’hui cédé leur place à la forme, à la santé et à l’apparence<br />

physique. insi, les soins du visage comme l’ydraFacial,<br />

le peeling ou le skinbooster sont très prisés parce qu’ils vous<br />

donnent bonne mine sans que cela se voie. » Pour lutter contre<br />

la calvitie, la technique du PRP est appliquée : les facteurs de<br />

croissance du sang sont réinjectés dans le cuir chevelu pour stimuler<br />

la repousse naturelle des cheveux. Le même procédé est<br />

utilisé sur la peau pour la rajeunir et l’embellir. « Les injections<br />

de botox, qui permettent de relâcher les muscles, constituent<br />

souvent une première étape pour ceux qui ont du mal à accepter<br />

leurs rides. Les hommes qui ont déjà subi des interventions<br />

esthétiques s’essaient aussi plus volontiers aux fillers pour redessiner<br />

le contour de leur mâchoire et obtenir une ligne plus<br />

nette, plus carrée, et donc plus masculine. »<br />

Un sourire parfait<br />

Lightfalls Dental Clinic<br />

accueille énormément<br />

d’hommes qui veulent<br />

un sourire parfait. « Un<br />

beau sourire permet<br />

d’ouvrir beaucoup de<br />

portes », explique Fred<br />

Braet. « Même les meilleurs<br />

filtres Instagram<br />

ne viennent pas à bout<br />

de dents de travers<br />

ou très colorées. Le<br />

blanchiment permet<br />

d’éclaircir les dents colorées,<br />

tandis que les<br />

aligneurs des gouttières<br />

invisibles permettent de redresser les dents de travers.<br />

Cependant, ce sont les facettes en porcelaine qui remportent<br />

le plus de succès. Elles permettent d’améliorer la forme, la position<br />

et la teinte des dents. » Bien que ces traitements ne soient<br />

pas parmi les moins chers, leur prix ne semble pas freiner la<br />

clientèle. uourd’hui, avoir de vilaines dents n’est plus toléré. ,<br />

nous dit-on.<br />

Qui ne rêve pas d’un<br />

sourire éclatant<br />

comme le mannequin<br />

de Jimmy Choo Man<br />

Aqua ?<br />

« LES HOMMES VEULENT<br />

PRENDRE SOIN DE LEUR<br />

PEAU, MAIS PAS AVEC<br />

LES PRODUITS DE LEUR<br />

FEMME »<br />

L’épilation définitive gagne en popularité<br />

Chez Monsieur K, un institut de beauté pour la gent masculine<br />

de la rue Dansaert à Bruxelles, la clientèle se<br />

compose surtout de eunes hommes 2. Cependant,<br />

le salon accueille également des hommes<br />

plus gés pour un massage relaxant<br />

ou un soin du visage. D’après Louho, propriétaire<br />

de l’établissement, les peelings nettoyants<br />

en profondeur et traitements anti-âge sont les<br />

soins les plus prisés. Mais la plus forte demande<br />

revient à... l’épilation. Pas seulement à la<br />

cire ou à la tondeuse, mais aussi l’épilation<br />

définitive au laser. « Ce sont surtout les jeunes<br />

et les sportifs qui veulent un torse, un<br />

dos et des aisselles parfaitement lisses.<br />

» Cependant, la tendance la plus surprenante<br />

est le vernis à ongles. « Nous<br />

en posons à la demande de quelques<br />

clients, même si cela reste très limité<br />

pour l’instant. »<br />

L’épilation est très<br />

demandée : torse, dos,<br />

aisselles... Tout y passe.<br />

www.iciparisxl.be,<br />

www.beautybykroonen.com,<br />

www.monsieur-k.be<br />

74<br />

Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV


PORTFOLIO<br />

D’UNE FÉROCE BEAUTÉ<br />

Serge Vanmaercke<br />

Il faut tout le talent du photographe allemand<br />

Dieter Klein pour sublimer le spectacle<br />

de l’abandon de voitures à leur sort<br />

dans les endroits les plus invraisemblables<br />

de la nature ou de remises, en Europe et<br />

aux Etats-Unis. L’éditeur de beaux livres<br />

teNeues a rassemblée quelques 160 de<br />

ses photos en couleurs dans un ouvrage<br />

intitulé Lost Wheels - The Nostalgic Beauty of<br />

Abandoned Cars.<br />

La déchéance, l’abandon, la négligence<br />

ou l’indifférence contrastent ici fortement<br />

avec la beauté des formes automobiles<br />

envahies par la poussière ou la végétation,<br />

grâce aux angles de prise de vue choisis et<br />

à la maîtrise incroyable de la lumière du<br />

photographe. L’image de couverture du<br />

livre est particulièrement soft par rapport à<br />

la férocité de certaines images à l’intérieur<br />

de l’ouvrage.<br />

Dieter Klein y raconte ses découvertes parfois<br />

mystérieuses. Au fil des pages et en fin<br />

de volume, tous les modèles sont identifiés,<br />

datés et localisés. Sublime.<br />

Lost Wheels - The Nostalgic Beauty of Abandoned Cars – Dieter Klein - teNeues 2020<br />

Couverture du livre : 1960 Dodge 4-door Sedan, Montana, USA,<br />

Photo © 2019 Dieter Klein. All rights reserved.<br />

Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV<br />

75


1950-54 DKW F89 Meisterklasse, Sweden<br />

Photo © 2019 Dieter Klein. All rights reserved.<br />

76<br />

Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV


1950 Porsche 356, Germany<br />

Photo © 2019 Dieter Klein. All rights reserved<br />

Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV<br />

77


1937 Chrysler Imperial, Georgia, USA<br />

Photo © 2019 Dieter Klein. All rights reserved.<br />

78<br />

Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV


1941 Ford Truck, Florida, USA<br />

Photo © 2019 Dieter Klein. All rights reserved.<br />

Toute copie non autorisée est strictement interdite sans le consentement écrit préalable de Produpress SA/NV<br />

79


CULTURE<br />

BULLES D’ART<br />

Chaque année, Ruinart donne carte blanche à un artiste pour proposer une interprétation nouvelle de son patrimoine et<br />

de son savoir-faire. Cette fois, c’est le plasticien danois Jeppe Hein qui a été retenu. Noble rencontre entre une Maison de<br />

champagne haut de gamme et la culture contemporaine.<br />

Serge Vanmaercke<br />

Ruinart collabore depuis longtemps avec<br />

des artistes contemporains. Le designer<br />

Maarten Baas, le photographe Erwin<br />

Olav ou l’artiste visuel David Shrigley<br />

représentent leur époque comme Alphonse<br />

Mucha le faisait déjà en 1896, en<br />

créant la première « réclame » pour la<br />

Maison. Cette année, Ruinart a opté pour<br />

un artiste qui place le spectateur comme participant actif à<br />

une œuvre, qui est en réalité une installation.<br />

Salons d’art<br />

Le projet de Jeppe Hein (1974) est présenté dans une trentaine<br />

de salons artistiques à travers le monde cette année. Art<br />

Brussels en faisait partie au printemps dernier. Et l’aventure<br />

se poursuit. Notamment aux salons Frieze à Londres et Art<br />

Basel Paris en octobre, ainsi qu’à Art Basel Miami Beach en<br />

décembre prochain.<br />

De la récolte du raisin jusqu’au pétillement en bouche, le<br />

champagne Ruinart constitue une expérience sensorielle<br />

pour Jeppe Hein. Il a imaginé une installation basée sur les<br />

quatre éléments - terre, eau, air et feu - indispensables à la vie<br />

comme à l’élaboration du champagne.<br />

Chaque élément est représenté par un équivalent symbolique<br />

: un morceau de calcaire des crayères de Reims pour<br />

évoquer la terre ou un raisin sec, pour le soleil par exemple.<br />

Pour qui n’est pas en mesure de visiter un des salons où l’installation<br />

est proposée, Ruinart et Jeppe Hein ont créé un site<br />

(jeppehein.ruinart.com) permettant une participation numérique<br />

à l’œuvre collaborative.<br />

In situ, l’installation participative fait réellement appel aux<br />

cinq sens – toucher, ouïe, vue, odorat et goût – et convoque<br />

donc les quatre éléments.<br />

Chacun est ainsi invité à goûter un grain de raisin mûri au<br />

soleil, à humer l’odeur de la fleur de Chardonnay dans l’air, à<br />

écouter le son de la pluie qui tombe sur le vignoble ou à toucher<br />

un petit bloc de calcaire des crayères à emporter ensuite<br />

comme souvenir.<br />

Dimension participative<br />

Pour Fabien Vallerian, Directeur Art & Culture chez Ruinart,<br />

« l’idée de la Maison est de participer à la vie artistique en<br />

Jeppe Hein retirant<br />

sa main d’un trou noir<br />

dans un miroir où un<br />

morceau de calcaire<br />

provenant des crayères<br />

de Reims vient d’être<br />

déposé<br />

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« L’IDÉE DE LA MAISON<br />

EST DE PARTICIPER<br />

À LA VIE ARTISTIQUE<br />

EN DEHORS DE<br />

TOUT ÉVÉNEMENT<br />

COMMERCIAL. »<br />

Edition limitée d’un<br />

Jéroboam de Ruinart<br />

Rosé dont Jeppe Hein<br />

a personnalisé à la fois<br />

l’étiquette et le coffret.<br />

dehors de tout événement commercial, parce que Ruinart est<br />

aussi un acteur culturel. »<br />

Chaque année, des talents de renom sont invités en résidence<br />

à Reims pour y découvrir les vignobles et les Crayères, et s’inspirer<br />

du travail de la vigne. Vallerian : « nous n’achetons jamais<br />

d’œuvres existantes, nous proposons toujours de réaliser des<br />

créations ».<br />

A ce propos, pour Jeppe Hein, créer une œuvre d’art pour soi<br />

ou répondant à une commande comme celle de Ruinart, «<br />

diffère peu quand on préserve la liberté d’utiliser ses propres<br />

outils d’artistes dans la collaboration, sans avoir à modifier sa<br />

façon de voir et sa perspective artistique ». Certainement en ce<br />

qui concerne la dimension participative au cœur de son travail<br />

comme cela a notamment été le cas ailleurs avec le projet<br />

Breathe with me, présenté à l’Organisation des Nations unies et<br />

à Central Park à New York, et dans lequel l’artiste invite, le temps<br />

d’une respiration, à tracer à la verticale une ligne de peinture<br />

bleue sur un fond blanc. « Une façon de rappeler aux gens<br />

qu’ils sont vivants en visualisant leur souffle », dit Hein.<br />

« La collaboration avec Ruinart, elle, a été très inspirante pour<br />

moi. Dès les premières rencontres et mes visites dans les vignobles,<br />

les lieux de production et les crayères à Reims, j’ai su<br />

que je communiquerais cette inspiration à travers ma création<br />

axée sur l’interactivité avec le spectateur. »<br />

Pour l’avoir vécue, nous pouvons certifier que l’expérience est<br />

réussie. n<br />

www.ruinart.com<br />

www.jeppehein.com<br />

Une bulle miroir invitant à être conscient de ses moindres<br />

sensations.<br />

EDITION D’ARTISTE<br />

Dans le cadre de sa collaboration avec Ruinart, Jeppe Hein a personnalisé<br />

un coffret Jéroboam de Ruinart Rosé édité à 25 exemplaires signés et<br />

numérotés. Une œuvre d’art et de goût qui s’échange au prix de 3.500<br />

euros.<br />

Le ponçage du coffret avec de la craie directement prélevée des parois<br />

des crayères Ruinart à Reims confère au bois un aspect particulier.<br />

À la place de l’étiquette Ruinart habituelle, des bulles dépourvues<br />

d’inscriptions – référant notamment aux bulles de BD en miroir présentes<br />

dans l’installation Right Here, Right Now – apparaissent sur le devant du<br />

flacon, faisant aussi écho au pétillement du champagne.<br />

Une fois libéré de son flacon, le coffret sert de socle à une sculpture en<br />

inox rose évoquant la couleur du champagne.<br />

Cette cuvée de Ruinart Rosé se caractérise par son assemblage de<br />

chardonnay et de pinot noir évoquant des notes de menthe poivrée et de<br />

pamplemousse rose. La cuvée a été choisie par Jeppe Hein en hommage<br />

à l’esprit pionnier de la Maison qui a été la première à commercialiser,<br />

en 1764, un champagne rosé alors appelé « œil de perdrix », une couleur<br />

correspondant à celle que prend l’œil - habituellement marron - d’une<br />

perdrix à l’agonie, que le nom « Rosé » a heureusement remplacé.<br />

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MONTRES<br />

VALEURS ET ENGAGEMENT<br />

Depuis que des influenceurs anonymes nourrissent le quantitatif numérique, les stars les plus talentueuses et les<br />

aventuriers de l’extrême ne sensibilisent plus comme jadis le haut de gamme avec leurs valeurs et sens de l’engagement.<br />

Quelques marques horlogères y sont néanmoins restées fidèles. Le reste, c’est du storytelling…<br />

Serge Vanmaercke<br />

FIABILITÉ ET ROBUSTESSE<br />

En cette année du 70e anniversaire de la British North Greenland<br />

Expedition, Tudor présente Ranger, une montre-outil empreinte de<br />

l’esprit de cette aventure. L’expédition avait quitté Londres le 8 juillet<br />

1952 pour une mission scientifique de deux ans incluant notamment<br />

des études sismiques approfondies sur les glaces du Groenland. Les<br />

membres de l’expédition avaient tous reçu une Oyster Prince, la première<br />

montre étanche et automatique de Tudor. Si ces montres n’ont jamais<br />

porté le nom Ranger sur leur cadran, elles s’inscrivent dans la continuité<br />

d’un concept de montre d’expédition né à cette occasion. Celui d’un<br />

instrument robuste, pratique et accessible.<br />

Il faudra attendre les années soixante pour voir apparaitre l’esthétique qui<br />

caractérise Ranger aujourd’hui encore avec ses grands chiffres arabes à 3,<br />

6, 9 et 12 heures, de même qu’à ses aiguilles caractéristiques.<br />

Le modèle de cette année est doté d’un Calibre Manufacture MT5402<br />

avec une réserve de marche de 70 heures dans un boîtier en acier satiné<br />

d’un diamètre de 39.<br />

www.tudorwatch.com<br />

ENGAGEMENT DURABLE<br />

Alpina présente, avec la Seastrong Diver 300 Automatic Calanda,<br />

son premier boîtier en acier 100% recyclé. L’acier PuReSteel<br />

utilisé provient de transporteurs maritimes démantelés. Et pour<br />

rendre hommage à la Suisse, qui a vu naître Alpina en 1883,<br />

la Seastrong Diver 300 Automatic Calanda se place sous le<br />

patronage symbolique du Calanda, premier navire ayant jamais<br />

battu pavillon suisse et qui fut démantelé en 1953.<br />

En ligne avec cette démarche éco-responsable, la nouvelle<br />

montre se pare d’un bracelet gris et noir composé de<br />

plastique recyclé (PET). Chaque montre est livrée dans un écrin<br />

intégralement fait de plastiques recyclés renfermant une seule<br />

feuille de garantie et certificat d’authenticité imprimés sur papier<br />

certifié FSC Recyclé. Le mode d’emploi est accessible via un QR<br />

code imprimé à même le garnissage de la boîte, également<br />

constitué de bouteilles en plastique recyclées.<br />

http://www.alpinawatches.com/<br />

SAUVETAGE ET MESURE<br />

DU TEMPS<br />

Les équipes d’Air Glaciers, acteur majeur dans les Alpes suisses depuis 1965,<br />

pourront désormais compter sur les montres Hamilton lors de leurs missions de<br />

sauvetage. L’entreprise de transport en hélicoptère spécialisée dans les sauvetages<br />

extrêmes assure également le transport quotidien de marchandises et de<br />

personnes. Son dévouement l’a poussée à mettre en place des formations pour les<br />

professionnels et le grand<br />

public.<br />

Hamilton est un partenaire<br />

horloger apprécié<br />

pour Air Glaciers, qui<br />

place la fiabilité et la<br />

précision au cœur de ses<br />

préoccupations. L’héritage<br />

aéronautique d’Hamilton<br />

remonte en effet à 1918,<br />

lorsque les premiers<br />

pilotes ont décidé de faire<br />

confiance à la précision<br />

de ses montres et de ses<br />

instruments de navigation.<br />

Aujourd’hui, la collection<br />

Hamilton comprend<br />

une gamme de montres<br />

d’aviation intégrant des<br />

fonctions spécifiques<br />

telles que la Khaki Aviation<br />

Converter Automatic<br />

Chronograph ou la Khaki<br />

Aviation x Wind Automatic<br />

Chronograph.<br />

www.hamiltonwatch.com<br />

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CLASSIC CAR SHOW<br />

<br />

BRUSSELS EXPO<br />

<br />

75 YEARS FERRARI<br />

CELEBRATING 50 YEARS OF BMW M<br />

Private Banking<br />

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~<br />

En avance sur son temps.<br />

Audi A6 Avant e-tron concept.<br />

Faites connaissance avec le futur visage de la famille Audi A6 : l’Audi A6 Avant e-tron concept 100 % électrique. Un design<br />

à couper le souffle, un espace intérieur généreux et luxueux, et une autonomie étonnante de plus de 700 km. De plus, sa<br />

capacité de recharge allant jusqu’à 270 kW permet de récupérer une autonomie de 300 km en seulement 10 minutes. Le<br />

futur proche s’annonce très prometteur.<br />

Inscrivez-vous à notre newsletter et recevez toutes les informations en avant-première.<br />

Le véhicule affiché est un concept et n’est pas disponible comme modèle de série.<br />

E.R./Annonceur : D’Ieteren Automotive s.a., rue du Mail 50, 1050 Ixelles, RPM Bruxelles, BCE 0466 909 993, IBAN BE42 3100 1572 0554<br />

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