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CG 95 EDITION FINALE (21 × 29.7 cm) 19 juillet

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Le Canard Gascon n°<strong>95</strong> - Juillet-Août 2022 MAGAZINE GRATUIT<br />

Trésors<br />

du Gers<br />

André Daguin<br />

une rue à Auch<br />

Martine Cabrel<br />

alias Sora<br />

Les Maryses<br />

en cuisine<br />

Brice Gayet<br />

chirurgien<br />

Abbaye de Flaran<br />

un été animé<br />

Gimbrède<br />

et ses templiers<br />

Studio Harcourt<br />

Francis Dagnan<br />

Recherche<br />

super cépages<br />

Domaine d'Orion<br />

oh ! mon château<br />

Fête romaine à<br />

Elusa<br />

Les devoirs<br />

des Compagnons<br />

Nouveau<br />

du vin en canette


Édito<br />

La palme de l'affiche électorale<br />

A<br />

u milieu des trombines des<br />

candidats aux dernières<br />

législatives a surgi la tête<br />

d'un canard jaune qui regardait le<br />

chaland bien en face. Certains ont<br />

cru que le Saturnin de leur<br />

enfance, la fameuse série télévisée<br />

des années 60, était de retour. Or<br />

non, il s’agissait d’un candidat, ou<br />

plutôt du symbole retenu par le<br />

parti animaliste, qui dans le Gers<br />

se présentait dans les deux<br />

circonscriptions. Leurs résultats<br />

n’ont pas été mirobolants dans la<br />

1re, avec seulement <strong>19</strong>9 voix, mais<br />

4<strong>19</strong> suffrages tout de même dans<br />

le 2e, devant six autres formations<br />

politiques. Cette irruption a fait<br />

cancaner dans le Sud-Ouest.<br />

Les "provocations" d'un parti<br />

Le parti animaliste milite contre<br />

l’élevage intensif, la chasse, et le<br />

gavage. Le foie gras n’est pas son<br />

ami. La filière d’élevage de<br />

palmipèdes n’a même pas dû y<br />

prêter attention, empêtrée qu’elle<br />

est dans un cycle infernal de crises.<br />

Les épisodes de grippe aviaire, déjà<br />

le 4e depuis 2015, ont de graves<br />

conséquences. Le dernier en date -<br />

le pire- a entraîné l’abattage de 16<br />

millions de volailles, le vaccin<br />

espéré n’arrive pas, et on en vient<br />

maintenant à imaginer des mesures<br />

pour limiter la production (via une<br />

dédensification de territoires ciblés,<br />

8 communes dans le Gers, dit-on) à<br />

l'époque où le virus est censé<br />

circuler le plus. La question de<br />

savoir s'il y aura du foie gras à<br />

Noël est assez triviale au regard de<br />

ce tableau noir.<br />

Tout le monde ne pleure pas.<br />

L’association PETA France<br />

(People for the Ethical Treatment<br />

of Animals), a même osé écrire au<br />

Comité interprofessionnel des<br />

palmimèdes à foie gras (CIFOG)<br />

pour lui proposer de prendre en<br />

charge la reconversion<br />

professionnelle des employés du<br />

secteur ! « Face à une situation qui<br />

se reproduit année après année, il<br />

est aujourd’hui plus clair que<br />

jamais que la filière doit s’adapter<br />

et anticiper, lit-on dans la lettre,<br />

c’est pour cela que notre<br />

association propose de financer<br />

une formation pour les éleveurs<br />

d’oies, de canards ou tout autre<br />

professionnel de votre filière qui<br />

souhaiterait entamer une<br />

reconversion vers un métier sans<br />

cruauté et sans potentiel<br />

pandémique, par exemple la<br />

production de faux gras. »,<br />

comprenez un foie gras végan<br />

(sic). L'association dit en outre<br />

craindre que le virus ne mute et<br />

qu'il devienne transmissible entre<br />

humains. De toutes les plaies<br />

subies par les producteurs, celle-là<br />

n'est pas la moins redoutable. Elle<br />

surfe sur une tendance de fond, le<br />

souci légitime du bien-être animal,<br />

mais elle charrie des mesures qui<br />

feraient passer le programme<br />

économique de la Nupes pour une<br />

ordonnance d’homéopathie. Entre<br />

autres, réduction sous cinq ans de<br />

50 % de la production et de la<br />

consommation de produits<br />

d’origine animale. Hum…<br />

En réponse, achetez du foie gras !<br />

1 % de voix dans le Gers dans la<br />

2e circonscription, le « péril »<br />

animaliste est encore loin. Il l’est<br />

aussi parce que les jeunes, de plus<br />

en plus sensibles à ces questions,<br />

ne votent pas beaucoup. Mais<br />

demain ?<br />

En attendant, il faut épauler les<br />

producteurs gersois, acheter leurs<br />

foies gras et autres confits, les<br />

défendre, si on les a vus faire de<br />

près, lorsqu’ils sont injustement<br />

attaqués sur leurs méthodes. La<br />

baisse de la production de canards<br />

ces dernières années est déjà<br />

spectaculaire. Le magazine que<br />

vous avez entre les mains, qui a<br />

pour l'instant échappé à toute<br />

grippe, ne veut pas être le dernier.<br />

Hugues de Lestapis<br />

Le Canard Gascon<br />

Site web : lecanardgascon.com - Mail : lecanardgascon32@gmail.com - Tél. : 06 61 34 29 32<br />

Directeur de la publication & rédacteur en chef : Hugues de Lestapis.<br />

Rédaction : Ingrid Carlander, Jean-Claude Ulian, Ostau Gascon.<br />

llustrations : Elger & Franck Raynal. Mots croisés : François Sumien.<br />

Imprimeur : BCR Gimont (Gers).<br />

Éditeur : Les Éditions Guilleragues - 13, place Descamps - 32700 Lectoure<br />

Dépôt légal : 2e trimestre 2022<br />

Photo de couverture : © Adobe Stock - Autres photos : Le Canard Gascon ou D.R.<br />

3


Hommage<br />

André Daguin, une rue pour l’éternité<br />

Disparu en 20<strong>19</strong>, le célèbre chef étoilé de l’Hôtel de France à Auch,<br />

promoteur du magret et des vins de Gascogne, a sa plaque.<br />

Une grande figure de l'identité gasconne.<br />

L<br />

L’inauguration de la nouvelle<br />

rue André-Daguin s'est<br />

déroulée à la mi-mai à Auch.<br />

Elle est située sur une partie basse<br />

de l’actuelle rue du 4 Septembre,<br />

qui jouxte l’Hôtel de France. Le<br />

nom du célèbre chef est<br />

indissociable de cet établissement,<br />

où trois générations de Daguin se<br />

sont succédé jusqu’en <strong>19</strong>97.<br />

À dire vrai, cet hommage auscitain<br />

est bien le moins au regard de<br />

l’extraordinaire carrière d’André<br />

Daguin, ambassadeur de la<br />

préfecture du Gers par monts et<br />

par vaux. Il aura toutefois fallu<br />

l’aiguillon d’une pétition lancée en<br />

septembre 2021 par l’association<br />

des Amis d’André Daguin, pour<br />

que les choses prennent tournure.<br />

La révolution du magret<br />

La famille Daguin n’est pas morte<br />

avec la disparition du patriarche,<br />

loin de là. Sa fille Ariane, partie à<br />

la conquête de l’Amérique sous la<br />

marque d’Artagnan (produits<br />

fermiers), entretient à sa manière<br />

le patrimoine culinaire familial.<br />

Comme son fils Arnaud, ancien<br />

chef étoilé dans le Pays basque,<br />

« expert en stratégie alimentaire »,<br />

qui défend les produits de saison,<br />

le terroir, et aussi la planète.<br />

L'histoire Daguin continue avec un<br />

certain panache. Elle n’a pas<br />

débuté, comme on croit le lire<br />

parfois avec « l’invention » du<br />

magret en 1<strong>95</strong>9. André Daguin, à<br />

cette époque, incarne la troisième<br />

génération aux fourneaux de<br />

l’Hôtel de France, à Auch. Mais<br />

s’il a appris de ses parents et<br />

grands-parents, c’est bien lui qui<br />

rend son nom si célèbre. Le<br />

magret, donc. Racontons ça pour<br />

les plus jeunes.<br />

Avant la géniale intuition de<br />

Daguin, cette partie du canard gras,<br />

qui correspond peu ou prou aux<br />

pectoraux du volatile, était sousutilisée.<br />

Elle finissait confite dans<br />

des pots en grès, comme les cuisses<br />

et les manchons. Contre l’avis<br />

général qui prévalait alors — le<br />

canard est sale et par mesure<br />

d’hygiène on ne le cuisine qu’à<br />

haute température — André<br />

Daguin décide de cuire les magrets<br />

au gril ou à la poêle, à la façon<br />

d’un steak.<br />

Un coup de pouce américain<br />

Révolution, incrédulité, outrage…<br />

Que n’aura-t-il pas entendu ? Au<br />

point de cacher la vérité à ses<br />

clients jusqu’au moment de<br />

l’addition. « Les gens ne me<br />

croyaient pas quand je leur disais<br />

qu’ils avaient mangé du canard ! ».<br />

C’est un journaliste américain,<br />

affirmant qu’il avait découvert une<br />

nouvelle viande à Auch, qui va<br />

mettre le magret sur orbite<br />

quelques mois plus tard. La presse<br />

culinaire va s’affoler, le grand<br />

public va adorer, l’Hôtel de France<br />

touchera sa première étoile, etc.<br />

Devenu l’un des deux ou trois<br />

plats préférés des Français, à la<br />

fois tendre, goûteux, servi saignant<br />

ou rosé, le magret version Daguin<br />

a été un formidable dopant pour la<br />

filière des éleveurs de palmipèdes.<br />

Le nombre de canards gavés a été<br />

multiplié par quinze dans les<br />

décennies suivantes. À Auch,<br />

l’Hôtel de France devient un<br />

endroit à la mode. Les célébrités<br />

s’y pressent, le restaurant décroche<br />

en outre sa deuxième étoile.<br />

4<br />

André Daguin, on a failli écrire<br />

André Magret, ne peut pas être<br />

réduit à un filet de viande. Il va<br />

mettre sa notoriété, et son<br />

caractère bien trempé, au service<br />

de la Gascogne, créant par<br />

exemple La Ronde des<br />

Mousquetaires dès <strong>19</strong>62, une<br />

association de chefs passionnés.<br />

« Je pense donc je cuis »<br />

On le verra aussi à la tête de la<br />

CCI du Gers, il aura même des<br />

ambitions politiques, mais sans<br />

suite. Il faut dire que l’homme est<br />

gascon, qu’il a été rugbyman, et<br />

qu’il a le verbe haut. Ses saillies<br />

sont proverbiales, comme celle-ci<br />

(<strong>19</strong>97) : « La politique menée<br />

depuis des années dans le<br />

département, c’est le mal absolu<br />

qui nous mène droit dans le mur ».<br />

Il parlait du Gers…<br />

André Daguin restera aussi de<br />

longues années à la tête de la<br />

puissante Union des métiers et des<br />

industries de l’hôtellerie (UMIH),<br />

réussissant à faire baisser de <strong>19</strong>,6 à<br />

5,5 % le taux de TVA dans la<br />

restauration (remonté depuis).<br />

C’était en 2009. Dix ans avant sa<br />

mort à Auch, chez lui, à l’âge de 84<br />

ans.<br />

Tout bien considéré, plutôt qu’une<br />

plaque de rue, on aurait pu oser une<br />

statue avec cette inscription du<br />

chef lui-même : « Je pense donc je<br />

cuis ».<br />

H. L.<br />

La nouvelle rue André-Daguin à Auch.


Oenotourisme<br />

Oenotourisme<br />

Vin et tourisme, l'accord parfait de Plaimont<br />

Au-delà de la traditionnelle visite-dégustation, la coopérative gersoise<br />

propose un tourisme viticole original. A savourer cet été, sur réservation.<br />

En vélo (électrique) pour mieux découvrir le château de Sabazan et ses alentours vallonnés.<br />

L<br />

œnotourisme, tout le monde en<br />

parle, tout le monde en fait, ou<br />

plutôt croit en faire. En vérité,<br />

c’est un métier, une affaire de<br />

professionnels. Dans le Gers, c’est<br />

Plaimont qui s'y entend. Voilà une<br />

grappe d’années que la coopérative<br />

gersoise (800 viticulteurs, 5000 ha<br />

de vignes en Côtes de Gascogne,<br />

Madiran, Pacherenc-du-Vic-Bilh et<br />

Saint Mont, un monastère, trois<br />

châteaux…) travaille sur le<br />

tourisme viticole, jusqu’à en faire<br />

une vraie diversification.<br />

Cet été encore, le programme est<br />

savoureux.<br />

Visite de la vigne inscrite aux<br />

Monuments historiques<br />

Le lundi à 15 h<br />

Un petit, mais très exceptionnel<br />

carré de vigne à Sarragachies,<br />

inscrit depuis près de 10 ans aux<br />

Monuments historiques,<br />

distinction alors inédite en France<br />

et liée à son grand âge<br />

(probablement 200 ans). Toute<br />

l’âme de la Gascogne viticole.<br />

Visite suivie d’une dégustation<br />

commentée de 3 vins.<br />

Durée : 2 h.<br />

Lieu de rendez-vous : Boutique de<br />

la cave de Saint-Mont.<br />

Visite découverte de Plaimont<br />

Le mardi à 10 h<br />

Visite découverte de Plaimont,<br />

visite du chai, d’une parcelle de<br />

vigne suivie d’une dégustation<br />

commentée de quatre vins.<br />

Durée : 2 h.<br />

Lieu de rendez-vous : Boutique de<br />

la cave de Saint-Mont<br />

Vin et armagnac à Cassaigne<br />

Le mardi à 15 h<br />

Visite du noble château de<br />

Cassaigne, ancienne résidence des<br />

évêques de Condom, suivie d’une<br />

dégustation commentée de quatre<br />

vins et deux armagnacs. Durée :<br />

1 h 30.<br />

Lieu de rendez-vous : Château de<br />

Cassaigne<br />

Vélo électrique à Sabazan<br />

Le mercredi à 11 h 30<br />

Visite du pittoresque château de<br />

Sabazan, datant du XVe siècle, à<br />

travers un circuit en vélo à<br />

assistance électrique (VAE), circuit<br />

de 45 km permettant de découvrir<br />

le patrimoine bâti et vivant des<br />

alentours. Visite du vignoble, du<br />

chai à barriques, dégustation à la<br />

barrique du millésime en cours<br />

5<br />

d’élevage suivie d’une verticale de<br />

trois millésimes du château de<br />

Sabazan, appellation Saint Mont.<br />

Lieu de rendez-vous : E-vélo Gers<br />

à Lupiac<br />

Apéritif sous la voûte<br />

Le mercredi à 18 h 30<br />

Apéritif commenté dans la cave<br />

voûtée du Monastère de Saint-<br />

Mont, lieu chargé d’histoire entré<br />

en 2015 dans le patrimoine des<br />

vignerons de Plaimont. Désormais<br />

un hôtel de charme et un restaurant<br />

gastronomique. Dégustation de<br />

cuvées insolites avec nombre de<br />

places limitées. Durée : 1 h.<br />

Lieu de rendez-vous : Monastère<br />

de Saint-Mont<br />

Chez une vigneronne bio<br />

Le jeudi à 10 h<br />

Visite chez une vigneronne bio,<br />

découverte d’une parcelle de vigne<br />

cultivée en AB, dégustation<br />

commentée de 5 vins. Durée :<br />

1h30. Un échange passionnant<br />

avec questions/réponses autour<br />

d’un sujet dans l’air du temps<br />

Lieu de rendez-vous : Boutique de<br />

la cave de Plaisance du Gers<br />

Au plus près des vignes et des vignerons.<br />

Déjeuner au monastère<br />

Les 1er et 3e samedi à 12 h<br />

Déjeuner-dégustation au monastère<br />

de Saint-Mont, visite du chai,<br />

d’une parcelle de vigne d’un grand<br />

vin, puis déjeuner dégustation<br />

commentée de 4 vins accordés à 4<br />

plats du Chef. Durée : 2 h 30.<br />

Lieu de rendez-vous : Boutique de<br />

la Cave de Saint-Mont.<br />

Informations et réservations<br />

visites@plaimont.fr<br />

Tél. : 07 72 13 92 00


Tourisme<br />

À cheval sur la route d’Artagnan<br />

De Lupiac à Maastricht, la route européenne d’Artagnan déroulera à terme<br />

10 000 km de voies vertes pour les cavaliers.<br />

D'Artagnan et les mousquetaires ont voyagé à travers l'Europe.<br />

S<br />

eller son cheval à Lupiac, comme le célèbre<br />

enfant du pays, et partir sur ses traces jusqu’à<br />

Maastricht, où le plus fameux des mousquetaires<br />

est mort au feu le 25 juin 1673. La route d’Artagnan<br />

permet cette idée galopante : un itinéraire équestre<br />

balisé, qui mêle culture, tourisme et rencontres, le<br />

tout en connexion directe avec la nature. Imaginée<br />

voici une dizaine d’années, portée depuis 2014 par<br />

l’association européenne de la route d’Artagnan<br />

(AERA), elle a été certifiée en mai 2021 « Itinéraire<br />

culturel du Conseil de l’Europe ». À terme, 10 000<br />

km de chemins pour cavaliers et autres usagers<br />

(pédestres, cyclistes…) seront déployés au travers de<br />

17 régions et de six pays.<br />

Six itinéraires différents<br />

La route fait en effet des incursions en Espagne, en<br />

Italie, en Allemagne et en Belgique. En réalité, il y a<br />

une seule route, mais plusieurs voies — un peu<br />

comme avec le chemin de Saint-Jacques et ses<br />

« subdivisions ».<br />

La route d’Artagnan compte six itinéraires différents,<br />

dont cinq au départ de Lupiac, là où a grandi Charles<br />

de Batz de Castelmore, dit d’Artagnan : la route du<br />

Roi, la route de Madame d’Artagnan (née Charlotte<br />

de Champlecy), la route des Cardinaux, la route des<br />

Mousquetaires, et la route de l’Infante. Soit 6000 km<br />

répertoriés à ce jour, dont 500 km dans le Gers.<br />

Autant de circuits puisés aux sources d’Alexandre<br />

Dumas, et aussi à la réalité historique, puisque l'on<br />

6<br />

connaît, par exemple, le long parcours effectué par<br />

Louis XIV en compagnie de ses mousquetaires, avant<br />

d’aller épouser l’infante d’Espagne à Saint-Jean-de-<br />

Luz en 1660. Mais il y a loin entre dessiner un<br />

chemin sur une carte, et en faire un vrai circuit, avec<br />

ce que ça suppose de recensement, de balisage, de<br />

topoguides, de haltes équestres (vétérinaire et<br />

maréchal-ferrant compris), d’hébergements, bref de<br />

toute la logistique nécessaire pour répondre aux<br />

attentes des cavaliers de loisirs (il y en aurait 6<br />

millions dans l’Union européenne). Pour aller à<br />

cheval de Lupiac à Maastricht, par la route du Roi, il<br />

faut compter un mois et demi, un tel voyage ne<br />

s’improvise pas.<br />

Parution d’un 1er topoguide à l’automne<br />

La continuité des routes d’une région à l’autre est un<br />

vrai défi. Dans le Gers, on ne dispose d’une boucle<br />

que depuis peu, mais c’est une victoire qui en appelle<br />

d’autres. Ceux qui s’occupent des « tâches de terrain »<br />

sont donc les femmes et les hommes-clés de cette<br />

vaste entreprise, avec aussi son initiateur obstiné,<br />

Alain Libéros.<br />

Cavalier lui-même, longtemps fonctionnaire à la<br />

Commission européenne, il a su convaincre un<br />

collectif de partenaires (fédérations sportives,<br />

associations culturelles, collectivités territoriales,<br />

organisations internationales, opérateurs publics et<br />

privés…), et remporter vaille que vaille le pari de la<br />

crédibilité. Il faut dire que cette Route coche pas mal<br />

de cases qui sont dans l’air du temps, l’itinérance<br />

douce, l’écotourisme, la diversité culturelle, les ponts<br />

entre les régions, le tout dans une « approche<br />

inclusive » qui fédère. Alain Libéros rêve même<br />

d’une académie équestre européenne. En attendant,<br />

les Gersois peuvent d’ores et déjà parcourir, depuis<br />

Lupiac, l’un ou l’autre des cinq itinéraires balisés<br />

dans le département. Le premier topoguide officiel<br />

(32, 64, 65 et Navarre) devrait paraître cet automne.<br />

H.L.<br />

Renseignements sur les itinéraires<br />

via le site internet<br />

www.route-dartagnan.eu<br />

Comme Caroline, cavalière néerlandaise, ces dernières semaines.


ELUSA<br />

ELUSA<br />

Vacances romaines dans le Gers antique<br />

Le programme estival des trois sites d’ELUSA Capitale Antique<br />

promet aux visiteurs, petits et grands, une expérience inoubliable.<br />

Un été aux couleurs de l'Antiquité sur trois sites gallo-romains entre Eauze et Montréal.<br />

C<br />

est un ensemble archéologique<br />

exceptionnel avec ses vestiges,<br />

ses mosaïques, ses pièces d’or,<br />

ses parcours de visites interactifs.<br />

Le tout déployé sur trois sites,<br />

deux à Eauze, la Domus de Cieutat<br />

et le musée du Trésor, et un à<br />

Montréal-du-Gers, la Villa de<br />

Séviac. Si vous ne les connaissez<br />

pas encore, profitez de l’été gascon<br />

pour… réveiller le Gallo-Romain<br />

qui dort en vous ! ELUSA Capitale<br />

Antique, qui coiffe ce pôle<br />

patrimonial, organise de nouvelles<br />

Estivales en <strong>juillet</strong> et août, avec un<br />

programme particulièrement<br />

attractif, adapté aux familles.<br />

Parmi les principaux rendez-vous :<br />

La Fête romaine d’ELUSA<br />

Samedi 23 et dimanche 24 <strong>juillet</strong><br />

Domus de Cieutat<br />

C’est le premier temps fort des<br />

Estivales. Un gros week-end<br />

d’événements taillés pour toute la<br />

famille. On y verra des<br />

légionnaires (venus d’Arles) qui<br />

feront découvrir leur campement et<br />

des manœuvres militaires. Le<br />

jeune public pourra s’essayer au tir<br />

à l’arc et à la cotte de mailles.<br />

Des gladiateurs viendront se faire<br />

acclamer dans une arène de<br />

verdure, tandis que des artisans,<br />

réunis dans un village, montreront<br />

leur savoir-faire en matière de<br />

céramiques, mosaïques, tannage,<br />

étoffes raffinées.<br />

On découvrira aussi des jeux<br />

traditionnels de l’Antiquité et<br />

apprendre à devenir romain en<br />

quelques leçons grâce à des ateliers<br />

organisés par Novempopulana,<br />

LEG VI ferrata et la Ludothèque<br />

d’Eauze. Entre autres, un atelier<br />

pour apprendre à écrire sur une<br />

tablette de cire, un sur la musique<br />

et la lutherie, et un sur la meilleure<br />

façon de devenir une icône de la<br />

mode romaine !<br />

Pour changer, et pour les plus<br />

grands, on ira ensuite chez<br />

Bacchus, pour percer les secrets du<br />

vin gallo-romain, et au besoin en<br />

déguster. Un pont sera fait entre<br />

les boissons romaines et l’héritage<br />

viticole d’aujourd’hui, avec le<br />

château de Millet et le Floc de<br />

Gascogne. Après, direction la table<br />

d’Apicius, pour déguster la cuisine<br />

antique, grâce à Sylvie Campech<br />

des Causeries culinaires. Trois<br />

représentations théâtrales sont<br />

prévues le dimanche, notamment<br />

Arrête ton char Antoninius, une<br />

fresque costumée et comique au<br />

cœur de la Domus.<br />

La Nocturnale de Séviac<br />

Samedi 30 <strong>juillet</strong><br />

Villa de Séviac, 20 h<br />

Un repas-concert dans ce cadre<br />

fameux, où ont été mis au jour 625<br />

mètres carrés de mosaïques. Un<br />

moment rythmé par les rythmes<br />

festifs de la banda Les Bundy’s de<br />

Lupiac. Sur réservation.<br />

7<br />

Sous les étoiles d’ELUSA<br />

Mercredi 3 août<br />

Musée, médiathèque<br />

Domus de Cieutat, 11 h à 0 h 30<br />

Un programme original pour<br />

garder la tête dans les étoiles, entre<br />

contes et récits de l’espace (au<br />

musée du Trésor d’Eauze, à partir<br />

de 4 ans), spectacle (à la<br />

médiathèque d’Eauze), et initiation<br />

à l’astronomie à la Domus de<br />

Cieutat à partir de 16 h et jusque<br />

tard pour observer le ciel avec des<br />

télescopes, avec Sous les Etoiles<br />

d’Albret.<br />

Yoga à ciel ouvert<br />

Samedi 2 <strong>juillet</strong> et 6 août<br />

Villa de Séviac<br />

Et pourquoi pas profiter là encore<br />

de cet endroit exceptionnel et<br />

inspirant pour entrer en<br />

communion avec la nature,<br />

déconnecter. Avec Dan Loysier.<br />

Sur réservation.<br />

Et bien sûr tout l'été...<br />

Ne manquez pas les visites guidées<br />

et les animations pour les juniors<br />

avec une chasse au trésor pour les<br />

enfants, des initiations à la fouille<br />

pour découvrir le métier<br />

d'archéologue, des ateliers créatifs<br />

à l'Antique autour de la céramique,<br />

de la mosaïque et des bijoux...<br />

Des rendez-vous festifs pour se cultiver<br />

Contact et réservations<br />

Tél. : 05 62 09 71 38<br />

contact@elusa.fr/reservation@elusa.fr<br />

Tout le programme des Estivales sur le<br />

site web : www.elusa.fr


Gastronomie<br />

Chanson<br />

Les Maryses montent aux fourneaux<br />

Valoriser et promouvoir les métiers de la restauration auprès des femmes,<br />

c’est l’objectif d’un collectif gersois. Et il y a du travail !<br />

Spatule en main, Hemma, Betty, Séverine, Pascale, Marie-Perle et Laurence, des Maryses.<br />

E<br />

squissons un tableau rapide :<br />

bien sûr qu’il y a des femmes<br />

dans les métiers de la<br />

restauration, mais beaucoup plus<br />

en salle qu’en cuisine, surtout dans<br />

la grande cuisine française, chasse<br />

gardée des hommes depuis<br />

Taillevent et Charles VI. Alors on<br />

dira : et la Mère Brazier à Lyon<br />

avec ses 3 étoiles Michelin en<br />

<strong>19</strong>33, Ghislaine Arabian, Anne-<br />

Sophie Pic, Hélène Darroze, Nadia<br />

Sammut ? Des exceptions, certes<br />

notables, mais des exceptions. Paul<br />

Bocuse, qui a inspiré de nombreux<br />

chefs de par le monde, aimait<br />

tellement les femmes qu’il n’en<br />

voulait pas dans sa brigade. Et les<br />

choses n’ont guère changé à en<br />

croire celles qui ont connu de près<br />

le milieu de la cuisine<br />

professionnelle, dépeint a minima<br />

comme misogyne, ou tyrannique…<br />

alors même que la cuisine est<br />

encore perçue comme un savoirfaire<br />

« naturellement » féminin.<br />

Exister dans des sphères<br />

d’hommes<br />

Bref, il y a un sujet autour de la<br />

place des femmes dans la<br />

restauration, pas à la plonge, mais<br />

bel et bien aux fourneaux, et à la<br />

tête d’établissements, petits ou<br />

grands. Aujourd’hui, la proportion<br />

de femmes « chefs » est<br />

archiminoritaire. Pour certaines, il<br />

faudrait que ça change.<br />

C’est le cas des Maryses, un<br />

collectif gersois de femmes de la<br />

restauration, qui s’est constitué le<br />

28 mars dernier à Auch.<br />

Accompagnées par l’UMIH et la<br />

CCI, les Maryses se présentent<br />

comme un groupe convivial et<br />

joyeux, ouvert à tous (hommes<br />

compris), un lieu de réflexion sur<br />

la place des femmes dans ce milieu<br />

de la cuisine, et les problématiques<br />

rencontrées. Un réseau en somme,<br />

car comme le disait ce soir-là<br />

Vérane Frédiani, auteure d’un<br />

documentaire édifiant sur le sujet,<br />

« s’il y a un modèle masculin à<br />

suivre dans la cuisine<br />

professionnelle, c’est celui du<br />

réseau ».<br />

Projeté au Ciné-32 lors de cette<br />

soirée de lancement des Maryses,<br />

À la recherche des femmes chefs<br />

(2015) part à la rencontre, aux<br />

quatre coins du monde, de<br />

cuisinières, sommelières, critiques<br />

gastronomiques, cheffes qui se<br />

battent pour exister dans des<br />

sphères d’hommes. Des portraits<br />

magnifiques, de la cuisine de rue<br />

jusqu’aux établissements de<br />

prestige, où l’on se rend compte<br />

que l’émancipation des femmes<br />

passe aussi par les métiers de la<br />

gastronomie.<br />

Une approche différente<br />

« Il n’y a pas une façon féminine<br />

ou masculine de cuisiner, tempère<br />

Vérane Frédiani, mais il y a une<br />

différence d'approche. Les femmes<br />

qui arrivent dans le milieu de la<br />

cuisine professionnelle le font plus<br />

tard que les garçons, elles ont fait<br />

davantage d’études. Elles<br />

commandent leur brigade<br />

différemment. Et puis, elles<br />

considèrent avant tout leur métier<br />

comme un moyen de communiquer<br />

avec les autres ».<br />

Les Maryses, du nom d’une petite<br />

spatule en plastique, s’inscrivent<br />

dans ce qui est peut-être un<br />

changement d’époque. Elles<br />

veulent engager des actions et des<br />

expérimentations permettant de<br />

faciliter l’accès au travail des<br />

femmes dans la restauration. Pour<br />

l’heure, tout le secteur de<br />

l’hôtellerie et de la restauration<br />

peine à recruter du personnel de<br />

cuisine ou de service, après une<br />

fonte des effectifs liée à la crise<br />

sanitaire. Là ce n’est même plus<br />

une question de genre, mais<br />

d’urgence.<br />

H.L.<br />

Les premières Gersoises engagées<br />

Séverine Pailhes, cheffe au Bouche à<br />

Oreille à Simorre, Charlotte Latreille,<br />

cheffe au Château Bellevue à<br />

Cazaubon, Hemma Lemberton, cheffe<br />

encadrante au Comptoir des Colibris à<br />

Cologne, Betty Villas, gérante et<br />

responsable de salle chez Betty Beef à<br />

Mascaras, Pascale Jaubert, cheffe<br />

consultante et formatrice à l'Atelier de<br />

Cuisine en Gascogne, Stéphanie<br />

Grenier, gérante au Comptoir des<br />

Colibris, Hélène Armengaud, gérante<br />

et responsable de salle à la Falène<br />

Bleue à Lannepax, Fabiola Ibouda,<br />

cheffe au Comptoir des Colibris,<br />

Laurence Couillard, gérante et<br />

responsable de salle au restaurant<br />

Racine à Lectoure, Marie-Perle<br />

Manchado, cheffe et pâtissière (ex-<br />

Daroles à Auch), Marie-Stéphane<br />

Cazals, animatrice du collectif et chef<br />

de projet à la CCI 32, Synthia<br />

Woknarowicz, formatrice au lycée<br />

hôtelier Pardailhan à Auch, Claire<br />

Romanens, consultante ADEPFO,<br />

coordinatrice du groupe en 2021.<br />

Arthur Pailhes, l’initiateur du projet,<br />

est le président de l'UMIH 32<br />

8


Rendez-vous<br />

Cet été, c’est à Flaran que ça se passe<br />

À Valence-sur-Baïse, l’ancienne abbaye cistercienne<br />

fourmille de propositions estivales pour petits et grands.<br />

Rendez-vous<br />

F<br />

leuron patrimonial, l’abbaye de<br />

Flaran se caractérise aussi par<br />

la variété de ses rendez-vous<br />

culturels. Voici le programme de<br />

l'été, retenez les dates !<br />

Escape game au jardin<br />

Un défi à relever pour 3 à 8 joueurs<br />

à partir de 12 ans : retrouver frère<br />

Mathieu qui a mystérieusement<br />

disparu de l’abbaye en cette année<br />

1251. Ce jeu à succès se déroule<br />

dans le cadre enchanteur du jardin<br />

d’inspiration médiévale.<br />

Juillet : 7, 13, <strong>19</strong>, 26 et 28<br />

Août : 16, 18 et 23<br />

Septembre : 6, 8, 13 et 15<br />

Réservation : 05 31 00 45 75.<br />

Prix : entre 5€ et 8€ selon l’âge.<br />

Le jardin de l'abbaye<br />

21 <strong>juillet</strong> : chasse aux fantômes !<br />

Dans ce scénario, des fantômes<br />

troublent la vie de l’abbaye, le<br />

personnel ne sait plus quoi faire. Il<br />

faut l’appui de volontaires pour<br />

s’en débarrasser. Les lieux seront<br />

plongés dans l’obscurité. Frissons<br />

garantis ! Deux « opérations », une<br />

l’après-midi à partir de 14h30 pour<br />

les plus petits (+ de 5 ans), et une<br />

en soirée, plutôt pour les ados (+<br />

de 10 ans) et les adultes. Possibilité<br />

de se restaurer sur place. Cette<br />

visite-spectacle participative a été<br />

concoctée par le collectif<br />

toulousain Culture en mouvements<br />

et est organisée dans le cadre de la<br />

7e édition de la manifestation<br />

départementale Les Douces Heures<br />

Estivales.<br />

Réservation indispensable :<br />

05 62 28 00 80 (Office de<br />

tourisme de la Ténarèze).<br />

Adulte :12€ / Jeune : gratuit<br />

Aussi l'écrin de la collection Simonow...<br />

Ateliers variés<br />

Dessin d’observation en plein air<br />

pour adulte, avec Ben Brotherton,<br />

artiste-peintre. Venir avec son<br />

matériel.<br />

11 et 12 <strong>juillet</strong> de 10h à 12h30.<br />

20€ les deux demi-journées.<br />

Initiation à la bande dessinée<br />

pour enfants, avec Serge Ernst.<br />

28 et 29 <strong>juillet</strong> de 14h30 à 17h.<br />

10€.<br />

Sculpture sur pierre, initiation ou<br />

perfectionnement pour adultes,<br />

avec Valérie Tatin Sauzet,<br />

sculptrice et restauratrice des<br />

monuments historiques.<br />

26, 27 et 28 août, 10h-16h et 10h-<br />

17h (le dernier jour). 20€ par jour.<br />

Yoga en plein air pour adultes<br />

avec Dan Loysier.<br />

9 <strong>juillet</strong>, 20 août. 10h30 à 11h30.<br />

12€ la séance.<br />

25 août : Soit dit'en passant<br />

Une façon originale, sinon<br />

détournée, de visiter l’abbaye de<br />

Flaran et ses trésors, par la<br />

compagnie Izi. Cette proposition<br />

s’inscrit dans le cadre du projet<br />

Pierres insolites en Occitanie, et<br />

aussi de la 7e édition des Douces<br />

Heures Estivales, qui vise à animer<br />

le sentier de la Baïse entre<br />

Valence-sur-Baïse et Condom<br />

(11km sur l’ancien chemin de<br />

halage).<br />

11h et 18h.<br />

Réservation : 05 62 28 00 80<br />

(Office de Tourisme de la<br />

Ténarèze)<br />

Tarifs d’entrée de l’abbaye.<br />

9<br />

17-18 septembre : Journées du<br />

patrimoine<br />

A garder en tête même si c’est<br />

encore loin. Ce week-end-là, lors<br />

des Journées européennes du<br />

patrimoine, l’accès à l’abbaye est<br />

gratuit.<br />

Il y aura des visites flash par les<br />

médiatrices et la présence de la<br />

compagnie béarnaise des Archers<br />

de Fébus, démonstration de tir à<br />

l’arc à l’appui.<br />

Jouer dans la cellule<br />

"moinillons et nonnettes"<br />

Un des endroits les plus attachants<br />

de l’abbaye, dévolu aux familles<br />

et situé dans une des cellules des<br />

moines de jadis. « Jouer avec l’art<br />

et le patrimoine», résume l’équipe<br />

du pôle médiation culturelle, qui a<br />

fait appel à l'association la<br />

Fabrique Toi Même pour la<br />

conception de cet endroit. Et en<br />

effet, entre puzzles, matériel<br />

créatif, costumes, calligraphie<br />

médiévale, découverte des œuvres<br />

du musée par le biais du jeu,<br />

jusqu’à la transposition tactile<br />

d’un tableau pour des publics nonvoyants,<br />

cet espace ouvert en<br />

décembre 2021, et accessible toute<br />

l’année, est une réussite.


Prestige<br />

Un peu de Gers derrière le studio Harcourt<br />

Francis Dagnan, l’homme qui est à la tête du mythique studio parisien de<br />

photographie d’art, est né à Auch. Et il s’en rappelle bien.<br />

Un Gersois à la tête du studio des stars, ça valait bien une photo !<br />

L<br />

accent lui est certes passé, mais Francis Dagnan,<br />

61 ans, a le souvenir gascon facile. La maison<br />

familiale au centre d’Auch, non loin de l’Hôtel<br />

de France, les années lycéennes à Pardailhan (avec un<br />

certain Arnaud Daguin), sa terminale au Maréchal<br />

Lannes à Lectoure, ses débuts professionnels dans<br />

l’immobilier sous la bannière Bragato, des camarades<br />

d’enfance qu’il n’a pas perdus de vue, comme Jean<br />

Desqué, figure internationale du monde de la pêche,<br />

Pierre Nieto, entraîneur de rugby, Alain Brouqueyre<br />

(Le salon 32 et La toute petite librairie à Auch), des<br />

Gascons qu’il voit dans le Pays basque comme<br />

Claude Castex (le père de Jean), ou des proches qui,<br />

venus d’ailleurs, posent un jour leur sac (de weekend)<br />

dans le Gers, tel l’avocat David Koubbi.<br />

Parler de la Gascogne avec Francis Dagnan, c’est<br />

comme manger du foie gras, c’est bon et c’est<br />

nourrissant. Lui qui y revient régulièrement aux<br />

beaux jours, ne serait-ce que pour voir sa mère à<br />

Auch, trouve son pays natal « incroyablement<br />

authentique ». Selon lui, « au niveau du paysage, rien<br />

n’a bougé depuis le 13e siècle ! ».<br />

Comme tous les cadets de sa trempe, Francis Dagnan<br />

« monte » à la capitale et se fait une place enviable<br />

dans l’immobilier d’entreprise,<br />

« J'ai photographié toute mon adolescence »<br />

S’il œuvre désormais pour son propre compte, comme<br />

par hasard dans le sud-ouest, Francis Dagnan ne peut<br />

pas être réduit à l’immobilier, même XXL. Car sa<br />

passion, en plus du ski hors-piste en montagne, c’est<br />

la photographie. « J’ai photographié toute mon<br />

adolescence, raconte-t-il, et les bains de<br />

développement — c’était l’époque de l’argentique —<br />

je les faisais dans la salle de bain de mes parents ».<br />

Photos de famille, photos de copains, photos de<br />

voyage (2 à 3000 clichés à chaque fois !).<br />

Une passion toujours entretenue, et qui va le pousser,<br />

en 2007, à acquérir le plus prestigieux des studios<br />

parisiens de photographie d’art : Harcourt.<br />

L'actrice Cate Blanchett, deux Oscars et... un portrait Harcourt.<br />

Pour les connaisseurs, ce nom symbolise un style à<br />

part de portrait photographique, une technique héritée<br />

du cinéma basé sur un éclairage en lumière continue.<br />

D’où ces portraits noir et blanc de personnalités à<br />

partir du milieu des années <strong>19</strong>30, starifiées comme<br />

des vedettes d’Hollywood. Le photographe Harcourt<br />

est un artiste et un artisan. La lumière est sa matière<br />

première, son instrument. C’est par la grâce de la<br />

lumière, par sa magie, qu’un inconnu peut briller du<br />

même éclat que la plus insigne des célébrités.<br />

« Laisser une empreinte magnifiée de soi »<br />

Les clients ? Des célébrités bien sûr, acteurs,<br />

chanteurs, musiciens, hommes politiques,<br />

entrepreneurs, écrivains, peintres, mais surtout<br />

beaucoup d'anonymes. Harcourt est alors un must.<br />

500.000 portraits, 5 millions de négatifs, l’album<br />

d’une époque.<br />

En 2007, après des décennies de lent déclin, Harcourt<br />

est près d’être liquidé. Francis Dagnan fait figure<br />

d’homme providentiel, il prend le contrôle de l’affaire<br />

et lui insuffle une nouvelle vie : photos publicitaires,<br />

produits dérivés, événementiel, masterclasses,<br />

expositions, dont une en 2011 à Samatan dans le Gers<br />

autour de chefs cuisiniers. « Je tenais à désacraliser<br />

l’idée qu’on se fait de ce genre de photo, et devenir un<br />

portraitiste accessible. Laisser une trace, une<br />

empreinte magnifiée de soi, est un désir universel,<br />

rien à voir avec du narcissisme. Un portrait Harcourt,<br />

c’est 20 heures de travail, d’artisanat d’art devrais-je<br />

dire. Il y a un soin apporté à chaque détail, je le sais<br />

parce que j’ai moi-même appris à réaliser de tels<br />

clichés ». L’histoire Harcourt continue. Une certaine<br />

idée de l’esthétique à la française. Intemporelle.<br />

H.L.<br />

10


Économie<br />

HDM innove et prend de l’avance<br />

Economie<br />

La coopérative viticole de Nogaro se lance sur le marché du vin en canette,<br />

et accumule des médailles sur ses produits traditionnels.<br />

Pierre Daniel, présente les canettes de vin.<br />

L<br />

a cave des Hauts-de-<br />

Montrouge, HDM pour les<br />

habitués, affiche près de 60 ans<br />

d’existence, mais elle n’oublie pas<br />

de rester jeune pour coller aux<br />

nouvelles tendances du marché,<br />

voire les anticiper. Le vin en<br />

canette en est la dernière<br />

illustration. Du vin de l’IGP côtes<br />

de Gascogne, en blanc, cépage gros<br />

manseng, en canette aluminium<br />

« slim » (haute et étroite) de 25 cl<br />

de contenance. À servir frais.<br />

Dans le Gers, HDM est le premier<br />

à se frotter à ce marché émergent,<br />

mais jugé prometteur. Pierre<br />

Daniel, le directeur général de la<br />

cave coopérative, met en avant<br />

l’évidente praticité du contenant,<br />

qui « correspond bien aux<br />

nouveaux moments de<br />

convivialité, par exemple en mode<br />

nomade, pique-nique, randonnée,<br />

c’est léger, c’est facile à emporter,<br />

et c’est raisonnable (deux verres de<br />

vin) ».<br />

La canette, légère et écolo<br />

La canette permet une<br />

consommation de vin ailleurs qu’à<br />

table, et du point de vue écologique<br />

elle a du répondant puisqu'elle est<br />

100 % recyclable et que son poids<br />

léger, bien plus que le verre, induit<br />

une faible empreinte carbone.<br />

« Elle est aussi intéressante sur les<br />

marchés étrangers, ajoute Pierre<br />

Daniel, par sa résistance (pas de<br />

casse), et par sa légèreté. À<br />

l’exportation, le surpoids c’est<br />

l’ennemi… ».<br />

Quant au goût, aucune différence<br />

entre la boîte-boisson et son<br />

équivalent en verre.<br />

La liqueur Orgiac, à l'essence d'orgeat.<br />

« La canette dispose d’un<br />

revêtement interne isolant le vin du<br />

métal. Le vin conserve toutes ses<br />

qualités organoleptiques ». HDM a<br />

confié 120 hl de blanc à une<br />

société pionnière en la matière, La<br />

Robe du Vin, qui se chargera de la<br />

distribution des canettes dans un<br />

réseau de cavistes et de grandes<br />

surfaces. On en trouvera bien sûr à<br />

la boutique de la cave des Hautsde-Montrouge<br />

à Nogaro au prix de<br />

3.50€. À noter, pour le clin d’œil,<br />

que les canettes HDM, en plus<br />

d’un QR code à scanner sur<br />

l’accord mets-vin, sont ornées du<br />

portrait (en amicale caricature) de<br />

Patrick Farbos, l’emblématique<br />

président de la cave et des filières<br />

floc de Gascogne et armagnac.<br />

Oser l’Orgiac<br />

Autre produit original, l’Orgiac,<br />

une liqueur à base d’armagnac et<br />

d’essence d’orgeat, avec un peu de<br />

gingembre aussi, à boire allongée<br />

en cocktail pétillant ou nature sur<br />

glace. C’est bon, ça change, c’est<br />

fabriqué par HDM, même si le<br />

créateur de la liqueur, Marot Spirit,<br />

est Bordelais. Le design de<br />

l’étiquette Orgiac est très réussi.<br />

Un Mousquet new look<br />

Un mot enfin sur le Mousquet, un<br />

des best-sellers de la cave de<br />

Nogaro, qui change d’étiquette —<br />

il devient le Mousquet de<br />

Montrouge — et aussi de bouteille.<br />

C’est LE cocktail de Gascogne,<br />

formé par 1/5 e de liqueur<br />

d’armagnac et 4/5 e de blanc de<br />

blancs, qui vaut largement un<br />

Prosecco ou un Spritz.<br />

11<br />

La nouvelle allure du Mousquet, à gauche.<br />

Pour Pierre Daniel, « HDM<br />

marche sur deux jambes, une<br />

moderne, qui assume ses audaces,<br />

et une traditionnelle, qui est aux<br />

petits soins pour ses vins, ses flocs<br />

de Gascogne et ses armagnacs ».<br />

Et les résultats de cette stratégie<br />

sont probants. En témoigne, entre<br />

autres, la moisson de médailles<br />

obtenues ces derniers mois dans<br />

des concours français et<br />

internationaux (Vinalies, vins de la<br />

coopération, concours général<br />

agricole, vins du Sud-Ouest,<br />

Féminalise…). 8 en or et 10 en<br />

argent pour ses seuls vins, dont le<br />

rosé 2021. Sans parler d’une<br />

médaille d’or pour le floc de<br />

Gascogne blanc Hauts de<br />

Montrouge au concours général<br />

agricole 2022, et d’un très flatteur<br />

96/100 pour l’armagnac VSOP à<br />

l’Ultimate Spirit Challenge à New-<br />

York. Des récompenses qui<br />

confortent la stratégie de HDM, et<br />

qui réconfortent ses 55 vignerons<br />

coopérateurs en butte, avec les<br />

autres, à des épisodes météo<br />

cruels.<br />

Les canettes Hauts-de-Montrouge


Chanson Découverte<br />

Bienvenue dans un château du XXIe siècle<br />

Construit ex nihilo, un spectaculaire domaine décore la campagne entre<br />

Lectoure et Condom. Voué au bien-être, il accueille des séminaires.<br />

Le château côté Renaissance, aussi spectaculaire l'autre partie d'inspiration gréco-romaine.<br />

Q<br />

uand on croit avoir tout vu,<br />

c’est qu’on n’a pas vu le<br />

domaine d’Orion. Situé sur la<br />

la commune de Castelnau-surl’Auvignon,<br />

cette bâtisse est hors<br />

norme pour deux raisons : son<br />

allure composite, temple de style<br />

gréco-romain d’un côté, demeure<br />

Renaissance de l’autre, théâtre à<br />

l’antique à l’extérieur, cloître<br />

monacal à l’intérieur, et surtout sa<br />

manière d’être sortie de terre, à<br />

partir de… rien.<br />

Vous avez bien lu, il ne s’agit pas<br />

d’une de ces restaurations de vieux<br />

monuments si courantes dans le<br />

Gers, non ce bâtiment ressemblant<br />

à un château a été bâti ex nihilo,<br />

sur une colline qui est en fait un<br />

rocher.<br />

« Partir de zéro est plus simple »<br />

L’homme qui a eu cette idée a<br />

priori déraisonnable se nomme<br />

Patrick Arlin, 66 ans aujourd’hui.<br />

Il aura mis plus de quinze ans pour<br />

y arriver au prix de mille tracas, et<br />

en 2022 son entreprise est<br />

propriétaire d’un domaine, qui ne<br />

demande qu’à servir. « Partir de<br />

zéro est en fait plus simple,<br />

transformer une vieille propriété<br />

induit des travaux très lourds,<br />

onéreux, et plus compliqués. Allez<br />

imaginer un plancher chauffant<br />

avec un parquet ancien, a fortiori<br />

un ascenseur dans une demeure<br />

inscrite ou classée… ».<br />

Un chantier pharaonique<br />

Ingénieur de formation, à la<br />

carrière pour partie marseillaise,<br />

Patrick Arlin est aussi rompu aux<br />

affaires d’envergure. Il a dirigé<br />

puis acquis des sociétés<br />

spécialisées dans la restauration de<br />

monuments historiques en<br />

maçonnerie et pierre de taille.<br />

« Assez logiquement, j’ai d’abord<br />

cherché des ruines, notamment<br />

dans les Alpes de Haute-Provence,<br />

avec déjà l’idée de créer un centre<br />

pour y recevoir des groupes, et puis<br />

je n’ai rien trouvé de probant, ou<br />

alors au-dessus de mes moyens ».<br />

Un beau jour, la colline de<br />

Castelnau-sur-l’Auvignon s’est<br />

révélée à son regard de bâtisseur.<br />

D’où un chantier pharaonique,<br />

mobilisant 8 à 10 ouvriers au<br />

quotidien, 5 à 6000 mètres cubes<br />

de pierre extraits après avoir creusé<br />

la roche à 4 m de profondeur, et<br />

peu à peu, non pas un seul<br />

bâtiment, d’ailleurs édifié en<br />

dernier après diverses maisons<br />

autour d'une place centrale et ses<br />

arcades typiques, mais tout un<br />

univers voué au bien-être, au<br />

développement personnel et ouvert<br />

sur la nature. Labyrinthe végétal,<br />

grands bacs à plantes aromatiques,<br />

piscine naturelle avec filtrage par<br />

des roseaux, potager en<br />

permaculture. Dans le bâtiment<br />

principal, des salles de méditation<br />

et de yoga aux plafonds voûtés en<br />

pierre de taille, un auditorium<br />

d’une centaine de places, près<br />

d’une vingtaine de chambres, un<br />

spa, une piscine intérieure, etc. Les<br />

matériaux sont nobles, la charpente<br />

en chêne massif, les murs peints à<br />

la chaux, de la ferronnerie d’art<br />

pour les rampes d’escalier.<br />

Vitraux et mosaïques<br />

Des vitraux, incorporés dans le<br />

double vitrage, parent la partie néogothique,<br />

et des mosaïques<br />

parsèment certains sols aux dalles<br />

épaisses. A quelle époque est-on ?<br />

On ne sait plus, c’est un des<br />

charmes de cet extraordinaire<br />

endroit qui se devine à peine de la<br />

route, et qui est comme gardé par<br />

des statues équestres. Une rumeur<br />

locale dit que l’ensemble aurait<br />

coûté 30 millions d’€. « Beaucoup<br />

moins ! », corrige Patrick Arlin, qui<br />

sourit en repensant à ce<br />

fonctionnaire qui avait jugé<br />

d’emblée le projet « inacceptable ».<br />

Le domaine d’Orion n’est pas un<br />

hôtel au sens strict, on ne peut pas<br />

y réserver une chambre pour la<br />

nuit. Mais sa capacité d’accueil,<br />

plusieurs dizaines de personnes, en<br />

fait un lieu rare dans le Gers. La<br />

commercialisation, retardée par la<br />

crise sanitaire, démarre. Un célèbre<br />

professeur de médecine est<br />

annoncé en <strong>juillet</strong> pour un<br />

séminaire autour de l’hygiène de<br />

vie. « Ces sujets sont au cœur de<br />

ma démarche », souligne Patrick<br />

Arlin.<br />

H.L.<br />

Un lieu unique, au coeur d'un parc de 40ha.<br />

12


Culture<br />

Culture<br />

L’Arcade à Saint-Clar, ou l’art de la galerie<br />

Idéalement logée sous les arcades, cette galerie d’art associative propose<br />

chaque année une série d’expositions de haut niveau.<br />

Un des phares culturels du Gers avec son nouvel espace et des projets ambitieux.<br />

ancée à la mi-mai avec le<br />

peintre et sculpteur Juan-Carlos<br />

Blas Robles, forte de Lsix expositions qui se succéderont<br />

jusqu’au début novembre, la saison<br />

2022 de l’Arcade est déjà<br />

exceptionnelle. Un tout nouvel<br />

espace, plus vaste que le<br />

précédent, accueille désormais les<br />

artistes et leurs œuvres, certains de<br />

renommée internationale. Il est<br />

situé sous les arcades, à proximité<br />

immédiate de la mairie de Saint-<br />

Clar.<br />

Une réussite dans l’agencement, le<br />

choix des matériaux, et même<br />

l’éclairage, le tout au service de<br />

l’art, et pour mieux accueillir un<br />

public déjà nombreux. Cet écrin,<br />

dont deux ou trois parties restent<br />

encore à aménager, est une fierté<br />

légitime pour l’équipe de<br />

bénévoles qui porte le projet<br />

artistique de l’Arcade, Gilles<br />

Nicoud en tête, le président de<br />

l’association.<br />

Nouvel élan<br />

On peut même parler de « nouvel<br />

élan », puisque la galerie l’Arcade<br />

ambitionne désormais d’élargir son<br />

activité durant toute l’année, et pas<br />

seulement pendant la période<br />

estivale. Et il y a de quoi faire !<br />

Participation de la galerie aux<br />

autres manifestations culturelles<br />

locales, porter l’art chez les<br />

scolaires, les personnes âgées en<br />

Ehpad, sensibiliser des publics en<br />

situation de handicap, etc. Une<br />

ambition qui devra être soutenue<br />

au niveau régional, voire européen,<br />

avec plus de communication tous<br />

azimuts et des partenariats avec<br />

d’autres galeries, festivals, écoles<br />

d’art.<br />

Artistes de renom<br />

Ces cinq dernières années,<br />

l’Arcade aura accueilli 25 peintres<br />

régionaux et nationaux, avec des<br />

pointes à 1500 visiteurs par saison<br />

(hors années covid) et un montant<br />

de ventes d’œuvres digne d’une<br />

galerie professionnelle.<br />

C’est dire toute l’importance de<br />

cette galerie, appuyée résolument<br />

par la municipalité de Saint-Clar et<br />

le Conseil départemental du Gers.<br />

Des « mécènes » privés complètent<br />

ces subventions, auxquels il<br />

convient d’ajouter l’énergie des<br />

bénévoles et du bureau de<br />

l’association. L’exigence artistique<br />

est leur dénominateur commun.<br />

Avant chaque saison, un comité de<br />

sélection évalue et retient tel ou tel<br />

artiste. Avec des débats internes<br />

13<br />

au besoin. Force est de reconnaître<br />

que ce qui est présenté à Saint-Clar<br />

impressionne par son évidence. Il<br />

s’agit de peintres à la biographie<br />

bien fournie, exposés parfois à<br />

l’étranger, plutôt dans l’abstrait s’il<br />

fallait résumer l’Arcade à un style<br />

pictural, et en général assez cotés<br />

sur le marché de l’art. Que ces<br />

artistes de haut rang convergent<br />

une fois l’an vers Saint-Clar est<br />

une sorte de miracle rendu possible<br />

par une municipalité réputée pour<br />

son dynamisme et par des<br />

bénévoles avertis, plus ambitieux<br />

que la taille théorique du village.<br />

Du reste, où que l’on soit dans le<br />

Gers, le nom de Saint-Clar<br />

tintinnabule aux oreilles :<br />

ambitions culturelles, projets<br />

patrimoniaux, nouveaux et<br />

atypiques commerces. La galerie<br />

l’Arcade s’inscrit dans cet « élan »,<br />

elle en est même l’avant-garde.<br />

À ne pas manquer cet été<br />

22 juin-17 <strong>juillet</strong> : Chantal Walter,<br />

artiste-peintre gersoise.<br />

20 <strong>juillet</strong>-14 août : Jean-Claude<br />

Bertrand, fixé à Astaffort, le regard<br />

d’un peintre sur le vin. Ou<br />

comment faire d’une bouteille…<br />

un tableau qui en symbolise les<br />

arômes.<br />

17 août-11 septembre : Gilles<br />

Ternier, qui a fait de la tôle rouillée<br />

un lieu de son expression<br />

artistique.<br />

14 septembre-9 octobre : Evelyn<br />

Kuwertz, peintre autrichienne, à<br />

mi-chemin entre la réalité et<br />

l’imaginaire, souvent sur le thème<br />

de la ville.<br />

<strong>19</strong> octobre-6 novembre : Jay<br />

Rocskay, d’origine hongroise,<br />

résidant à Aiguillon, peintre<br />

abstrait, des œuvres pleines de<br />

couleurs, de force et de relief.<br />

Galerie L'Arcade<br />

28, place de la Mairie — Saint-Clar<br />

Tél. : 06 86 <strong>95</strong> 58 77/06 78 11 92 67<br />

www.larcade-saint-clar.com<br />

<br />

Ouverte le mercredi :16h30 à <strong>19</strong> h<br />

le jeudi : 10 h à 12h<br />

le vendredi : 16h à <strong>19</strong> h<br />

le samedi : 10h à 12h / 16h30 à <strong>19</strong>h<br />

le dimanche : 10h à 12h / 15h à 18h


Agriculture<br />

Les Coupey, une famille à trésors<br />

Installés depuis près de 50 ans à proximité de La Romieu, producteurs de<br />

pruneaux et de farines bio, les Coupey sont d’abord des passionnés.<br />

Oscar Coupey avec deux de ses fils, une histoire de famille qui continue en Gascogne.<br />

A<br />

lors que la 3e génération se<br />

prépare déjà, la famille<br />

Coupey peut se targuer d’un<br />

parcours gersois sinon inédit, au<br />

moins original. Originaire de la<br />

région lilloise, où ils étaient<br />

minotiers depuis le milieu du XIXe<br />

siècle, puis agriculteurs, les<br />

Coupey se sont installés en<br />

Gascogne avec Oscar, premier du<br />

nom, en <strong>19</strong>73. Précisément au<br />

domaine du Double à la sortie de<br />

La Romieu, en allant vers<br />

Condom. Il a déjà cinq enfants,<br />

lui-même est issu d’une fratrie de<br />

sept, un trait commun de toutes ces<br />

grandes familles du Nord.<br />

Oscar, dont le père produisait<br />

surtout de la chicorée, découvre la<br />

terre de Gascogne, différente à<br />

tous égards. Le temps de<br />

l’apprivoiser, de la comprendre, il<br />

fait des choix cruciaux : arrachage<br />

des vignes, amélioration de la<br />

culture des céréales, plantation de<br />

nouveaux vergers qui s’ajoutent<br />

aux 30 ha déjà existants de<br />

pruniers d’ente — la variété qui<br />

sert à faire le pruneau d’Agen.<br />

Oscar de père en fils<br />

Aujourd’hui, avec des installations<br />

industrielles modernes et pas<br />

moins de 13 fours, la pruniculture<br />

est un des axes majeurs de<br />

l’exploitation des Coupey,<br />

poursuivie et maintenue par Oscar,<br />

deuxième du nom, aux manettes<br />

depuis 35 ans.<br />

Avec son épouse Isabelle, il a lui<br />

aussi fait prendre des virages<br />

décisifs à l’affaire familiale. C’est<br />

ainsi qu’en 2014, soucieux d’une<br />

agriculture respectueuse de<br />

l’environnement et des personnes,<br />

il a décidé la conversion en bio des<br />

surfaces céréalières. Les vergers<br />

ont suivi en 2017, ce qui a permis<br />

d’avoir la première récolte 100 %<br />

bio en 2020.<br />

Blés historiques et anciens<br />

Pas n’importe quelles céréales en<br />

outre, des blés historiques et<br />

anciens, aux qualités<br />

organoleptiques et nutritionnelles<br />

hors pair. Une boutique est<br />

installée sur le domaine, qui assure<br />

la vente directe des produits bio<br />

« maison », pruneaux, farines,<br />

auxquels sont venus s’ajouter des<br />

légumes secs (lentilles, haricots<br />

rouges, graines de tournesol<br />

décortiqué…). Et on les trouve<br />

naturellement dans un large réseau<br />

de revendeurs, spécialisés ou non,<br />

dans un rayon de 150 km environ<br />

autour de La Romieu (1).<br />

Céréales bio et pruniers d'ente<br />

magasins, est une exigence. Les<br />

Vergers de Beausoleil, le nom de<br />

la société, déclinent une gamme de<br />

Trésor noir (pruneaux), Trésor<br />

blanc (farine) et Trésor gascon<br />

(légumes secs). Trésor, un nom qui<br />

dit assez tout le travail, et toute la<br />

passion, mobilisés en amont. Les<br />

Coupey sont comme ça..<br />

H.L.<br />

(1) Entre autres, dans les Intermarchés<br />

du Sud-Ouest, les épiceries fines<br />

autour de La Romieu, les hôtels<br />

comme le Continental à Condom ou le<br />

Bastard à Lectoure.<br />

Aujourd’hui, Gaétan épaule son<br />

père Oscar. Il incarne la 3e<br />

génération, qui sera confrontée en<br />

son temps à d’autres défis. Pour<br />

l’heure, les Coupey tiennent le cap<br />

en dépit des coups de tabac<br />

inhérents au métier (le gel<br />

notamment).<br />

La commercialisation, et donc le<br />

référencement dans de nouveaux Un prunier, du soleil, comme un tableau !<br />

14


Artisanat<br />

Du mortier de chaux aux figures de style<br />

Après leur journée de travail, des aspirants compagnons vivent une autre<br />

expérience de créativité, qu’ils mettent en mots.<br />

Après une journée de chantier, des jeunes compagnons s'essaient à l'écriture artisanale.<br />

F.-X. Tramond, le chef d'atelier.<br />

es compagnons, la fine fleur<br />

des artisans, 800 ans de<br />

tradition, de cathédrales, Lde savoir-faire, de transmission.<br />

L’histoire ne s’est jamais vraiment<br />

arrêtée. Aujourd’hui encore, des<br />

jeunes font le tour de France. Cinq<br />

à sept ans d’itinérance, d’étape en<br />

étape, pour maîtriser pleinement la<br />

discipline choisie : la menuiserie,<br />

l'ébénisterie, la charpenterie, la<br />

maçonnerie, la plomberie…<br />

Lorsque leur route s’arrête à Agen<br />

(Lot-et-Garonne), ils se frottent en<br />

plus à une expérience originale,<br />

l’écriture. L’idée a germé dans la<br />

tête du Gersois François-Xavier<br />

Tramond, ancien enseignant à<br />

Sciences-Po Paris, lui-même assez<br />

doué de ses mains, et grand lecteur<br />

d’Arthur Lochman, Ole<br />

Thorstensen ou Thierry Metz, ces<br />

artisans qui ont raconté leur geste,<br />

superbement.<br />

Douze séances, quinze jeunes<br />

L’idée était peu ou prou la même,<br />

amener des futurs compagnons à<br />

mettre en mots leur métier, ses<br />

joies, ses déboires, le chantier, la<br />

camaraderie, l’accident, etc. C’est<br />

la Fédération compagnonnique des<br />

métiers du bâtiment d’Agen et son<br />

directeur Christophe Bousquet qui<br />

ont accueilli le projet en question,<br />

avec l’appui de la librairie Martin-<br />

Delbert. Le 29 mars, précisément<br />

dans cette maison historique (on y<br />

vend des livres depuis 1850 !), on<br />

fêtait la restitution sous forme<br />

d’un album du dernier atelier en<br />

date, le troisième depuis le début<br />

de l’aventure.<br />

« Ça se déroule sur un trimestre<br />

entre septembre et Noël, détaille le<br />

chef d’atelier François-Xavier<br />

Tramond, à raison de 2 h par<br />

semaine, le mardi de 20 h à 22 h.<br />

Les jeunes arrivent de leur<br />

chantier, rafraîchis, changés.<br />

Pendant plus d’une heure et demie,<br />

on lit ensemble des textes de<br />

littérature artisanale. S’ouvre<br />

ensuite un temps d’écriture sur un<br />

thème annoncé en début de séance,<br />

20 minutes. Pour certains, c’est très<br />

long, mais comme j’exclus<br />

d’emblée toutes les conventions<br />

d’orthographe et de syntaxe, la<br />

plupart s’y mettent, et bien souvent<br />

ce qu’ils expriment est assez<br />

bluffant ».<br />

Jean-Marc Lestieux, le président<br />

de la Fédération compagnonnique<br />

d’Agen, a qualifié lui le résultat de<br />

« stupéfiant ». Et en effet, même<br />

s’il y a un temps de réécriture pour<br />

rendre les textes fluides, « sans les<br />

trahir non plus », on plonge avec<br />

intérêt dans ces récits où il est<br />

question de chevrons, de noues, de<br />

scie radiale, d’équerres<br />

métalliques, de pause, de cassecroûte,<br />

de différends avec les<br />

anciens, d’épuisement, d’accidents<br />

évités de justesse. Il y a des<br />

passages à suspens, comme dans<br />

un polar. Et les illustrations sont<br />

signées du photographe Thomas<br />

Millet.<br />

16<br />

Paul, 18 ans, est l’un des quinze<br />

jeunes. Lui est plutôt à l’aise avec<br />

le stylo. Il manie le porte-mine<br />

pour exercer sa discipline, un geste<br />

délicat. Ses phrases aussi, il dit que<br />

son crayon « tournoie comme une<br />

ballerine », préambule à l’affûtage<br />

d’une plaquette. Comme ses<br />

camarades de l’atelier, il a dû<br />

relater un de ses loupés, mais aussi<br />

son « idée de génie ».<br />

La "trempe" a opéré<br />

Ces instantanés, écrits avec des<br />

restes de peinture sur les doigts,<br />

voire des échardes dans la peau, en<br />

disent long sur la réalité de la vie<br />

d’artisan. « Des métiers<br />

aujourd’hui invisibilisés dans la<br />

cité », regrette François-Xavier<br />

Tramond. Mais son travail, avec<br />

l’album qui en découle, et demain<br />

peut-être un livre, dévoile ce qu’on<br />

ne savait plus voir. La « trempe » a<br />

opéré.<br />

H.L.<br />

Chez Martin-Delbert pour la restitution.


Consommation<br />

Carrefour Market toujours plus proche<br />

Les Carrefour Market de Mirande, Gimont et Nogaro donnent le ton en<br />

matière de convivialité, d’accueil et de service.<br />

Un large choix de produits au juste prix.<br />

enseigne des supermarchés<br />

Carrefour a le sens du contact,<br />

et c’est bien le moins quand on Lfait ce genre de métier. Contact<br />

avec le client, avec tout ce qu’il<br />

faut de convivialité, d’accueil et de<br />

sens du service, contact aussi avec<br />

les producteurs de la région pour<br />

privilégier l’économie de<br />

proximité et l’approvisionnement<br />

local (miel, fraises…), autant que<br />

faire se peut. Une des clés pour<br />

proposer, en quantité, des produits<br />

frais de qualité et au plus juste<br />

prix.<br />

Le Carrefour Market de Mirande<br />

bénéficie lui d’un souffle nouveau,<br />

avec l’arrivée à sa tête de Frédéric<br />

Floriant, ancien directeur du<br />

magasin de Fleurance. Celui de<br />

Mirande, plus modeste en taille, a<br />

essentiellement une clientèle<br />

Des responsables de rayons bien formés.<br />

d’habitués, « des gens qui se<br />

connaissent tous », souligne même<br />

le nouveau directeur.<br />

Un capital appréciable, en plus<br />

d’un personnel fidélisé et dévoué.<br />

Comme à Gimont et Nogaro, le<br />

Carrefour Market de Mirande mise<br />

sur le frais et le traditionnel<br />

(fromages, boucherie, charcuterie,<br />

poissonnerie). L'agencement du<br />

magasin sera amélioré.<br />

Rendre le « mieux-manger »<br />

accessible à tous<br />

Frédéric Floriant veut rapidement<br />

étendre l’accès à ces rayons frais<br />

toute la journée, pour que ce soit<br />

un point fort, voire la signature du<br />

magasin avec la possibilité de<br />

passer commande de plats, de<br />

produits de la mer, poissons,<br />

crustacés...<br />

Des magasins toujours accueillants.<br />

L’enseigne Carrefour veut<br />

renforcer encore ses exigences en<br />

matière d’approvisionnement et<br />

rendre le « mieux-manger »<br />

accessible à tous.<br />

Courses d'été et de la... rentrée<br />

Cet été, barbecues et spas<br />

gonflables, c’est de saison.<br />

Comme, déjà, les fournitures<br />

scolaires pour la rentrée !<br />

Carrefour Market veut aussi<br />

simplifier les courses quand c’est<br />

nécessaire. C’est bien le rôle du<br />

drive.<br />

Horaires des trois magasins :<br />

8 h 30 à <strong>19</strong> h 30 en semaine<br />

8 h 30 à 12 h 30 le dimanche.<br />

Le drive de 9h à <strong>19</strong>h.<br />

Carrefour Market<br />

Mirande<br />

Carrefour Market<br />

Gimont<br />

Carrefour Market<br />

Nogaro<br />

Bd des Pyrénées<br />

32300 Mirande<br />

05 62 66 86 60<br />

Bd du Nord<br />

32200 Gimont<br />

05 62 67 74 75<br />

Avenue Périé<br />

32110 Nogaro<br />

05 62 09 03 55<br />

Frédéric<br />

FLORIANT<br />

Christelle<br />

AUBIER<br />

Dominique<br />

SÉGUET


Chanson<br />

Dans la famille Cabrel, je demande la sœur<br />

Martine Cabrel, sœur cadette de Francis, a sorti un premier album sous le<br />

nom d’artiste Sora. Le public ne s'y est pas trompé.<br />

Depuis mai dernier, Sora se produit en concert, notamment dans le Gers, ne la ratez pas !<br />

S<br />

œur de » peut-être, mais pas<br />

tant que ça. L’album Un peu<br />

de moi est bien d’elle seule.<br />

Son grand frère ne s’en est pas<br />

mêlé. Martine Cabrel l’a financé<br />

elle-même au moyen (entre autres)<br />

d’une cagnotte Leetchi, elle l’a<br />

conçu et enregistré avec des amis<br />

musiciens.<br />

Résultat, un vrai CD, superbement<br />

illustré, avec un livret, comme les<br />

pros. Dans un monde parfait, on<br />

aurait dû en entendre parler il y a<br />

deux ans lors de sa sortie. Et puis<br />

la pandémie, avec toutes ses<br />

conséquences, en a décidé<br />

autrement. Aujourd’hui, en ce<br />

printemps 2022, cet album est à la<br />

relance, et Martine Cabrel va enfin<br />

pouvoir le défendre à la loyale, via<br />

un premier clip diffusé à la mimars<br />

sur les réseaux sociaux, sur<br />

sa chaîne You Tube Sora artiste, et<br />

évidemment sur scène (1). Elle en<br />

parle comme d’un « projet de vie »<br />

à réaliser « avant qu’il ne soit trop<br />

tard ».<br />

À l’âge d’emmener ses petitsenfants<br />

à l’école, elle réalise là un<br />

boisseau. On comprend sans peine<br />

la difficulté, avec un frère aussi<br />

connu et reconnu, de faire son trou<br />

dans la chanson. Martine parle<br />

même d’une forme de culpabilité.<br />

En outre, elle s’est mise en tête<br />

d’écrire des paroles,<br />

quelle audace ! Que n’allait-on pas<br />

dire, quelle comparaison ne<br />

manquerait-on pas de faire !<br />

Folk, blues, jazz...<br />

Sans renier un patronyme dont elle<br />

se dit « fière », elle a préféré<br />

prendre un nom d’artiste : Sora, ce<br />

qui signifie oiseau chantant prenant<br />

son envol, en amérindien. L’envol<br />

en question, tardif ou pas, est une<br />

réussite, Francis le lui a dit.<br />

« J’attendais une reconnaissance de<br />

mon frère, je l’ai eue », dit-elle<br />

avec une pointe de soulagement.<br />

En fait, elle n’avait rien à redouter.<br />

L’album Un peu de moi est une<br />

caresse pour l’oreille. Il explore<br />

plusieurs univers, du folk au blues<br />

en passant par le jazz. Il y a de<br />

l’accordéon, de l’harmonica. Au<br />

jeu des correspondances, toujours<br />

risqué, un peu de Véronique<br />

Sanson, ou d’Isabelle Boulay.<br />

Les textes, en français, ont du<br />

relief. Ils expriment la fragilité, la<br />

force aussi, peut-être la revanche.<br />

On y devine une vie agitée, faite<br />

de grands hauts et de grands bas<br />

sûrement beaucoup d’amour, des<br />

abandons aussi. Elle en a écrit cinq<br />

sur neuf, dont Garde-moi, notre<br />

préférée, du velours.<br />

Comme tous les Cabrel (sa mère,<br />

ses deux frères, ses fils…), Martine<br />

18<br />

a ses attaches à Astaffort, au sud du<br />

Lot-et-Garonne, tout près du Gers.<br />

« Petite, je courais les radiocrochets<br />

et je les gagnais tous, ou<br />

presque », dit-elle amusée. Mais<br />

c’est Francis qui a fait carrière, et<br />

quelle carrière.<br />

Des ciseaux avant le micro<br />

À défaut de micro, Martine a eu<br />

des ciseaux. Elle est devenue<br />

coiffeuse dans différents endroits,<br />

dont Paris et Arcachon. À un<br />

moment de sa vie, déjà mère de<br />

trois enfants, elle a voulu s’installer<br />

au Québec. Pas tout à fait un<br />

hasard. Il y a un lien d’amitié «<br />

historique » entre Astaffort et ces<br />

terres lointaines, Martine préside<br />

d’ailleurs l’association Guyenne,<br />

Gascogne, Québec. Une de<br />

chansons de l'album évoque la<br />

belle Province, une autre puise<br />

dans le répertoire amérindien. Sora<br />

est attendue en août en Acadie.<br />

Pour l'heure, elle doit faire<br />

entendre et aimer ses chansons.<br />

Avec deux ou quatre musiciens<br />

selon la formule, les neuf titres de<br />

l’album, des reprises, et des<br />

conversations intimistes avec le<br />

public, Martine « tient la scène »,<br />

selon la formule d’un de ses<br />

proches qu’il l’a vue en Agenais.<br />

« Et pourtant je suis malade de trac,<br />

mais il doit se passer un truc parce<br />

qu’à la fin les gens sont debout ».<br />

Nous aussi.<br />

H.L.<br />

(1) Dans le Gers, après Tournan,<br />

Flamarens, Saint-Avit, en mai et<br />

juin, RV le 21 <strong>juillet</strong> 20h30 au<br />

domaine de Boulouch, à Lectoure.<br />

Album disponible sur Spotify et Deezer<br />

Au château de Flamarens, photo V. Schmitt.


Rencontre<br />

Brice Gayet : chirurgien high-tech...<br />

Le professeur Brice Gayet, pionnier en chirurgie digestive et en médecine<br />

du futur, se ressource dans le Gers auprès de ses arbres.<br />

Le Pr. Brice Gayet ici dans sa propriété de Cadreils, à Berrac, un havre de paix.<br />

L<br />

e bonheur serait dans nos<br />

campagnes, dans les collines<br />

de la Lomagne. Mieux encore,<br />

le calme, la réflexion, la créativité.<br />

Car Fleurance et Lectoure ont pu<br />

réunir deux remarquables<br />

universités d’été traitant un thème<br />

essentiel, la Médecine du Futur.<br />

Elles ont attiré en 20<strong>19</strong> et 2020 un<br />

public considérable, grâce au<br />

concours d’Arnauld Cabelguenne,<br />

pharmacien lectourois, et à la rare<br />

présence du professeur Brice<br />

Gayet, Gersois d’adoption.<br />

Le chirurgien avait précédemment<br />

une villégiature dans le Lubéron.<br />

Région bénie des dieux, mais peu à<br />

peu envahie par les touristes,<br />

Direction la « Toscane » gersoise.<br />

« Ma femme y découvre une<br />

grande demeure du XVe siècle<br />

remaniée au XVIIe du côté de<br />

Berrac, avec tour médiévale, parc<br />

en friche, entièrement à restaurer.<br />

Notre priorité ? Planter de beaux<br />

arbres, buis, oliviers, cyprès ».<br />

Mais qui va les soigner, les tailler ?<br />

Le chirurgien. Habitué aux fins<br />

instruments du bloc, il va manier<br />

de lourds outils de jardinage, et<br />

créer son univers loin du bloc<br />

opératoire.<br />

L’hôpital d’hier ? Brice Gayet se<br />

souvient : « Quand j’opérais, mon<br />

patron n’arrêtait pas d’insister :<br />

élargis l’incision, encore et<br />

encore ! Appliquant l’aphorisme de<br />

l’époque « à grand chirurgien,<br />

grande incision ».<br />

« À grand chirurgien, grande<br />

incision »<br />

La chirurgie française - réputée<br />

mondialement - va se transformer<br />

radicalement avec l’arrivée de la<br />

cœlioscopie. C'est l’ère de la<br />

chirurgie mini-invasive, que l’on<br />

pratique par de très petites<br />

incisions. On manie des<br />

instruments longs et fins, et, pour<br />

voir à l’intérieur, l’opération est<br />

couplée à un système d’imagerie<br />

vidéo.<br />

Pour le malade la douleur est<br />

atténuée, la récupération beaucoup<br />

plus rapide après l’intervention,<br />

mais la technique est plus difficile<br />

à apprendre et à maîtriser. C’est un<br />

instrument qui pénètre dans le<br />

corps, pas la main du chirurgien.<br />

Celui-ci ne regarde plus l’organe,<br />

mais un écran. Brice Gayet : « La<br />

technique n’est pas intuitive, par<br />

exemple pour aller à droite, il faut<br />

déplacer ses mains vers la gauche<br />

20<br />

et vice-versa ». Les chirurgiens<br />

américains se sont déplacés par<br />

dizaines pour découvrir cette<br />

nouvelle technique : « C’est la<br />

deuxième Révolution française »,<br />

s’exclamaient-ils.<br />

Un hôpital conçu à partir des<br />

besoins du patient.<br />

Cependant nombre de grands<br />

professeurs universitaires ont<br />

refusé de réapprendre leur métier<br />

malgré l’intérêt formidable de<br />

cette nouvelle approche pour les<br />

opérés. D’ailleurs ces techniques<br />

vont concerner aussi de<br />

nombreuses spécialités médicales<br />

comme la cardiologie ou la<br />

radiologie qui deviennent<br />

« interventionnelles », et elles vont<br />

transformer le monde médical.<br />

« À Paris, avec un staff de huit<br />

personnes, nous créons un nouvel<br />

hôpital en <strong>19</strong>99 : l’Institut<br />

Mutualiste Montsouris, l’IMM,<br />

conçu à partir des besoins du<br />

patient. En France, cela peut coûter<br />

une petite fortune d’être opéré par<br />

un professeur en secteur privé. À<br />

l’IMM, hôpital privé à but non<br />

lucratif, les malades ne paient<br />

rien ». Enthousiaste, il affirme :<br />

« Cela m’a permis d’être un des<br />

grands pionniers de la cœlioscopie<br />

et j’ai ainsi pu réaliser depuis plus<br />

de 1000 hépatectomies (ablation<br />

d’une partie du foie) par cette<br />

technique ! ».<br />

« Les difficultés de cette chirurgie<br />

mini-invasive sont nombreuses, à<br />

commencer par le fait que c’est<br />

l’assistant qui dirige les écarteurs<br />

et la caméra; conséquence : le<br />

regard du chirurgien n'est pas<br />

forcément pointé vers l'endroit qu'il<br />

aimerait regarder ! ».<br />

Cadreils, une bâtisse patiemment restaurée.


Rencontre<br />

... et jardinier aux mains vertes<br />

Ces techniques exigent aussi une<br />

plasticité considérable : par<br />

exemple, le champ opératoire est<br />

repoussé à 1 mètre, et l’écran à 2<br />

ou 3 mètres. Les robots vont alors<br />

entrer au bloc opératoire pour<br />

faciliter cette chirurgie, mais ils<br />

sont extrêmement chers (2 millions<br />

d’euros) et ne permettent plus la<br />

palpation des tissus.<br />

Stabiliser le bras du chirurgien<br />

Après des années de recherche et<br />

d’essais, le professeur de robotique<br />

Guillaume Morel, avec Brice<br />

Gayet, va mettre au point une<br />

invention majeure : un cobot,<br />

c’est-à-dire un robot co-manipulé<br />

par un ordinateur et le chirurgien.<br />

Ce sera le seul robot capable de<br />

stabiliser le bras du chirurgien qui<br />

reste stérile auprès de son opéré,<br />

tout en gardant le retour d’effort<br />

c’est-à-dire le sens du toucher.<br />

MoonSurgical, une startup au<br />

destin mondial<br />

Au moment du concours INOV de<br />

la BPI (Banque publique<br />

d’investissement) portant sur<br />

l’innovation en chirurgie, Brice<br />

Gayet obtient le premier prix avec<br />

un très gros financement. Il se<br />

lance et fonde une startup à Paris,<br />

MoonSurgical.<br />

« Les bras du robot sont pilotés à<br />

la fois par le chirurgien et par un<br />

ordinateur : la stabilité est assurée,<br />

les tremblements naturels de la<br />

main sont éliminés par un système<br />

de filtrage électronique ». Qui va<br />

diriger la caméra ? Le robot bien<br />

sûr.<br />

Mais le robot doit apprendre. Il va<br />

le faire grâce au « machine<br />

learning ». Il permet maintenant au<br />

chirurgien, en 3D, une stabilité et<br />

un repérage dans l’espace parfaits.<br />

La startup MoonSurgical, créée en<br />

2020, est une extraordinaire<br />

réussite, avec des bras fabriqués à<br />

Laval, sur un modèle dérivé d'un<br />

robot du CEA, le Centre d’Énergie<br />

atomique. Les deux pionniers<br />

débordent d’enthousiasme : « Ça<br />

marche formidablement bien ! ». Le<br />

contrôle total du champ opératoire<br />

est à portée du praticien. Le<br />

calendrier des interventions n'en<br />

sera que mieux respecté.<br />

Une intervention avec le robot Maestro de Moonsurgical, une chirurgie "augmentée".<br />

Brice Gayet est issu d’une lignée<br />

de chirurgiens. Alain, son père,<br />

remarquable chirurgien auprès<br />

duquel il a participé à sa première<br />

intervention, avait rejoint la France<br />

Libre en <strong>19</strong>40 à 17 ans et s’était<br />

battu jusqu'en <strong>19</strong>45. Il sera décoré<br />

Compagnon de la Libération. Son<br />

fils est à la pointe de la médecine<br />

du futur. Mais il s'intéresse aussi<br />

aux problèmes du moment.<br />

« Repenser la formation des<br />

médecins »<br />

« Un plateau technique coûte a<br />

minima 1,5 Md'€, uniquement<br />

pour les équipements d'une seule<br />

salle d'opération Seuls deux ou<br />

trois centres hospitaliers peuvent<br />

se permettre un tel plateau, par<br />

département. Certains pays ont su<br />

regrouper les structures, quitte à<br />

transporter les malades par<br />

hélicoptère comme en Norvège.<br />

Bien d'autres questions se posent.<br />

Les maisons de santé ? Il faut les<br />

étoffer. Les infirmières<br />

diplômées ? Il faudrait qu’elles<br />

puissent évoluer pour devenir des<br />

praticiennes puis, si elles le<br />

souhaitent et après un certain<br />

nombre d’acquis, pourquoi pas des<br />

médecins par un cycle très court.<br />

Les médecins ? Il faut revoir<br />

complètement notre formation<br />

initiale totalement rétrograde. Les<br />

services médico-techniques des<br />

établissements de santé<br />

(radiologie, anesthésie, réa, etc.) ?<br />

Ils ne sont pas assez respectés,<br />

alors qu’ils sont essentiels. ».<br />

Autant de sujets cruciaux dans la<br />

France médicale de 2022.<br />

Le Professeur Gayet revient d’une<br />

conférence internationale à New<br />

York où il était invité d’honneur<br />

comme Liver Living Legend. Tous<br />

les pontes internationaux<br />

l’attendaient. Il donne son exposé,<br />

tonnerre d’applaudissements. « En<br />

fait, je suis tellement stressé, ému,<br />

que je ne me rends pas compte que<br />

le public s’est levé pour une<br />

standing ovation ! ». En pleine<br />

campagne du Gers, une Living<br />

Legend.<br />

Ingrid Carlander<br />

21


Palmarès<br />

En force au Concours général agricole<br />

Le département du Gers représente un tiers des médailles obtenues par la<br />

région Occitanie. Une preuve de plus de l’excellence agricole locale.<br />

Des diplômes précieux qui récompensent des années de travail et d'abnégation..<br />

epuis 152 ans, le Concours<br />

général agricole (<strong>CG</strong>A)<br />

récompense les meilleurs Dproducteurs et éleveurs, ce qui leur<br />

permet de gagner de nouveaux<br />

marchés. Il est aussi à l’origine du<br />

Salon de l’agriculture, où se<br />

déroule rituellement ledit<br />

concours.<br />

1 juré sur 2 est un professionnel<br />

C’est une affaire sérieuse, de<br />

grande ampleur, avec de très gros<br />

chiffres : 1662 produits<br />

(charcuteries, jus de fruits, bière,<br />

foie gras, eaux-de-vie…) médaillés<br />

en 2022, 3594 vins, des centaines<br />

de bovins, d’ovins, et même<br />

quelques chats, des jeunes<br />

professionnels aussi. Les jurés sont<br />

à 50 % des professionnels de la<br />

catégorie, et à 50 % des<br />

consommateurs « avertis », qui<br />

bénéficient en plus d’une journée<br />

de formation.<br />

La feuille de chêne et ses<br />

médailles d’or, d’argent et de<br />

bronze (une plaque pour les<br />

animaux), sont bien identifiées par<br />

les consommateurs, et selon<br />

Olivier Alleman, commissaire<br />

général du <strong>CG</strong>A, par ailleurs<br />

Bayonnais, « l’impact commercial<br />

d’une médaille est tout à fait<br />

concret, entre 18 et 40% de chiffre<br />

d’affaires en plus l’année qui<br />

suit ». La participation au concours<br />

est volontaire, elle induit un<br />

protocole tout à fait exigeant, des<br />

frais d'inscriptions, l’envoi<br />

d’échantillons sous scellés qui ne<br />

seront pas forcément retenus, etc.<br />

Bref, et le Gers là-dedans ? Il<br />

brille. 149 médailles vins et<br />

produits dans le dernier palmarès,<br />

dont la moitié en or, soit dans la<br />

seule catégorie produits, pas moins<br />

d’un tiers des médailles obtenues<br />

par la région Occitanie. « En outre,<br />

le Gers est le premier dans la<br />

diversité des produits », a appuyé<br />

Bernard Malabirade, président de<br />

la Chambre d’agriculture, qui a<br />

accueillait le 10 mai dernier<br />

certains des lauréats au château de<br />

Mons, à Caussens. Une cérémonie<br />

réconfortante, à l’heure où nombre<br />

d’exploitants connaissent des<br />

heures noires — on songe, entre<br />

autres, à la filière canard et aux<br />

millions d’animaux abattus pour<br />

cause de grippe aviaire.<br />

Localiser les meilleurs produits<br />

On trouvera tout le palmarès sur le<br />

site du salon, et aussi via une<br />

application numérique, qui permet<br />

de géolocaliser depuis son<br />

téléphone les produits lauréats,<br />

ceux du Gers par exemple, et<br />

22<br />

d'aller les acheter en identifiant le<br />

bon itinéraire. Si ça se trouve, le<br />

meilleur producteur est un voisin !<br />

Et les gagnants sont...<br />

Le Canard Gascon, qui ne brigue<br />

aucune médaille, est heureux de<br />

citer la famille Gessler et son<br />

domaine de Joÿ à Panjas, Villa<br />

Dria, la coopérative viticole de<br />

Plaimont et celle de Nogaro<br />

(HDM), plusieurs fois<br />

récompensées en côtes de<br />

Gascogne et autres appellations du<br />

Sud-Ouest (Saint-Mont, Madiran),<br />

la famille Ramajo de Dému pour<br />

ses foies gras, la famille Fabe de<br />

Castelnau-d’Auzan, ou la ferme de<br />

Bordeneuve dans la même<br />

catégorie, HDM encore dans le<br />

concours des eaux-de-vie<br />

d’Armagnac, comme Janneau,<br />

Fontan, Pellehaut, château de<br />

Milet, Gelas, Arton, Tariquet,<br />

Magnaut, Domaine du Grand<br />

Comté, Aurian, sans oublier<br />

Delord. En floc, HDM,<br />

Bordeneuve-Entras ou Polignac à<br />

Gondrin. Côté bières, la SCEA<br />

Burosse, à Dému, a raflé trois<br />

médailles d’or. Un mot enfin sur la<br />

charcuterie familiale Le Dé à<br />

Gimont, créée en <strong>19</strong>69, souvent<br />

distinguée au <strong>CG</strong>A, et encore cette<br />

fois-ci pour deux pâtés.<br />

La relève était là à Mons,<br />

notamment des élèves du lycée<br />

professionnel agricole de Mirande,<br />

qui a formé une équipe de six<br />

élèves pour représenter le<br />

département et la race mirandaise<br />

au <strong>CG</strong>A. Bilan, une très honorable<br />

2e place. L’année prochaine, ce<br />

sera la première, foi de gascon.<br />

H.L.


Le Fournil de Gascogne, bio et bon<br />

Auch<br />

Marie-Claude, Jean-François et Nicolas.<br />

36<br />

ans d’existence, d’excellence<br />

même, de discrétion aussi.<br />

Et pourtant, quelle belle histoire que<br />

celle du Fournil de Gascogne,<br />

pionnier du pain bio dans le Gers en<br />

<strong>19</strong>86 ! Depuis lors, c’est la même<br />

exigence : tous les pains et biscuits<br />

du Fournil sont réalisés avec des<br />

produits issus de l’agriculture<br />

biologique, sans engrais chimiques<br />

ni pesticides. La matière première,<br />

la farine au premier chef, est locale,<br />

et la fabrication des <strong>19</strong> variétés de<br />

pains (y compris sans gluten),<br />

biscuits, viennoiseries et brioches,<br />

demeure artisanale, à la main donc.<br />

Les procédés de fermentation<br />

choisis garantissent un goût<br />

prononcé comme à l’ancienne, un<br />

caractère spécialement nutritif, et<br />

une longue conservation. Bien<br />

entendu, aucun additif ni<br />

conservateur, le moins de sucre<br />

possible. Ni œufs ni produits laitiers<br />

dans les viennoiseries.<br />

Le Fournil, situé non loin de<br />

l’aéroport d’Auch, n’a pas bougé<br />

depuis ses débuts. Quatre fois par<br />

semaine, en fonction des<br />

commandes, on y pétrit le pain au<br />

levain, et on le cuit dans un large<br />

four (énergie fournie par Enercoop).<br />

Quelques particuliers s’arrêtent au<br />

Fournil (uniquement sur rendezvous),<br />

mais les clients sont d’abord<br />

des magasins bio du Gers et des<br />

départements voisins, des épiceries<br />

fines, de village ou ambulantes,<br />

écoles, collectivités locales, le<br />

marché de Fleurance le samedi<br />

matin.<br />

Un savoir-faire unique<br />

« Tous ceux qui veulent promouvoir<br />

la qualité », résume Jean-François<br />

<strong>19</strong> variétés de pains bio, y compris sans gluten.<br />

Renou, qui a pris la suite de René<br />

Desguin en 2005, avec l’ambition de<br />

transmettre un savoir-faire unique.<br />

Lui-même formé à la boulangerie, le<br />

patron du Fournil est entouré d’une<br />

petite équipe d’artisans qui ont un<br />

savoir-être compatible avec l’esprit<br />

humaniste de l’entreprise. Ils ont<br />

quasiment tous une seconde activité.<br />

Contact commandes<br />

Tél: 05 62 63 49 15<br />

Mail: fournildegascogne@gmail.com<br />

ou sur les sites internet:<br />

locavor.fr (Auch)<br />

cestfaitdanslegers.fr<br />

CR2P : la solution pour votre projet photovoltaïque<br />

Saint-Paul-lès-Dax et Nogaro<br />

10 ans d'expérience dans le bâtiment et les énergies renouvelables, une relation-client de proximité.<br />

Q<br />

ui ne rêve pas de réduire sa<br />

facture d’électricité ?<br />

Le photovoltaïque est une solution<br />

plus qu’évidente à condition de<br />

choisir le bon partenaire qui saura<br />

dimensionner correctement votre<br />

installation. CR2P, entreprise<br />

spécialisée dans les énergies<br />

renouvelables et les économies<br />

d’énergie, s’est forgé, grâce à son<br />

savoir-faire, un nom et une<br />

réputation.<br />

Historiquement basée à Saint-Paullès-Dax<br />

(Landes), CR2P vient se<br />

déployer dans le Gers. C’est<br />

Baptiste Campion, de Nogaro et<br />

directeur général de l’entreprise qui<br />

pilotera ce nouveau développement<br />

et qui vous accompagnera dans les<br />

différentes étapes de votre projet.<br />

Du dimensionnement à la pose, en<br />

passant par les démarches<br />

administratives inhérentes à votre<br />

projet, tout se fait en interne. Vous<br />

aurez un interlocuteur unique !<br />

Diviser sa facture par 2<br />

L’idée est évidemment de réduire le<br />

plus rapidement possible votre<br />

facture d’électricité. Pour ce faire,<br />

une étude personnalisée et gratuite,<br />

vous permettra, grâce à des outils<br />

performants, de vous faire une idée<br />

précise des économies possibles<br />

avec des panneaux photovoltaïques.<br />

Vous produirez votre électricité en<br />

journée, et avec quelques<br />

modifications d’habitudes de<br />

consommation, vous pourrez diviser<br />

votre facture d’électricité par 2. Vos<br />

panneaux seront installés en<br />

surimposition, c’est-à-dire audessus<br />

de la tuile, afin d’éliminer<br />

tous risques de fuite. Les microonduleurs,<br />

grâce à une passerelle de<br />

communication connectée, vous<br />

donneront une visibilité quasi<br />

instantanée de votre production et<br />

donc de vos économies.<br />

La garantie de 25 ans sur votre<br />

installation vous permettra de vous<br />

projeter plus facilement dans votre<br />

investissement. Deux mois sont<br />

nécessaires de la signature du devis<br />

à l’installation, donc n’hésitez plus<br />

et contactez Baptiste pour votre<br />

étude.<br />

Contact CR2P<br />

Tél. : 06 79 42 73 84<br />

Mail : baptiste.campion@cr2p.fr


Une jeune entreprise déjà auréolée de succès.<br />

est bon, c’est bio, c’est local, et<br />

Cen plus ça régule la tension. Oui,<br />

on parle bien de l’ail, mais plus<br />

exactement de l’ail noir, qui est un<br />

ail frais bruni après cuisson par<br />

étuvage de longue durée (2 à 3<br />

semaines) à basse température (65-<br />

85 degrés et 90-100% d’humidité).<br />

Cette transformation décuple les<br />

qualités nutritionnelles de l’ail, et<br />

lui donne une savoureuse texture<br />

fondante, qui rappelle un peu celle<br />

du pruneau. La caramélisation des<br />

sucres naturellement présents dans<br />

l’ail explique ce prodige. Exit aussi<br />

le côté piquant, qui indispose<br />

parfois. C’est en Asie que deux<br />

amis, Nicolas Ricau et Fabien<br />

Candelon, l'ont découvert. Ils créent<br />

L’ail noir bio de L’étuverie, un super aliment !<br />

Cadeilhan<br />

alors une filière de valorisation de<br />

l’ail de Lomagne, berceau historique<br />

de cette culture. D'où L’étuverie,<br />

inaugurée en 20<strong>19</strong> à Cadeilhan, près<br />

de Fleurance, sur la ferme familiale<br />

— et biologique — des Ricau. L’ail<br />

de la propriété y est transformé,<br />

comme celui de producteurs locaux.<br />

L’outil est donc au plus près de la<br />

zone de production, il ne valorise<br />

que l’ail bio du Gers. La Région<br />

Occitanie a épaulé le projet.<br />

Bio, éthique et récompensé<br />

Sous l’effet étuve, les têtes d’ail<br />

fondent de moitié, mais c’est pour<br />

mieux se gorger de propriétés qui en<br />

font un super aliment pour la santé<br />

(antioxydant naturel, vitamines,<br />

minéraux, régulation du cholestérol<br />

et de la tension, meilleure<br />

circulation du sang…).<br />

L’ail noir de L’étuverie se vend en<br />

tête entière ou en gousses, en pâte,<br />

en extrait liquide, en infusion. Il y a<br />

aussi de la bière, du miel et de la<br />

moutarde à l’ail noir, le produit<br />

best-seller. Côté récompenses, l’ail<br />

noir de L’étuverie a eu les honneurs<br />

de l’Élysée en 2020 grâce à Olivier<br />

L'ail noir sous toutes ses formes.<br />

Andrieu de La Table d’Olivier à<br />

Samatan. Bio, mais aussi éthique.<br />

Ici, pas de plastique mais de<br />

l’emballage carton PEFC, et des<br />

étiquettes en fibre de canne<br />

recyclée. Les fournisseurs sont<br />

locaux.<br />

Dans le Gers, outre la vente directe<br />

à la propriété et sur le site web, on<br />

en trouve aux Fleurons de Samatan,<br />

à La Cave Gourmande à Auch, à<br />

L’Alamboutic à Fourcès, chez<br />

Lustcrampo à Eauze, Monsieur<br />

L’Épicier à Saint-Clar, etc.<br />

L’étuverie, Au Grand Sauzens<br />

32380 Cadeilhan - Tél.: 07 72 20 75 25<br />

www.letuverie.com


Recherche<br />

Le vin de demain… se boira en 2033<br />

Les chercheurs y travaillent d’arrache-pied,<br />

mais les méthodes employées exigent patience et humilité.<br />

Scène rare dans des rangs de vignes : le début de la sélection variétale... à la pince.<br />

L<br />

e vin a de l’avenir, certes. Mais<br />

ce ne sera plus le même. On<br />

sait pourquoi : entre les<br />

conséquences du réchauffement<br />

climatique, les exigences<br />

écologiques en matière de produits<br />

phytosanitaires, et l’appétence du<br />

public pour des vins moins<br />

alcoolisés, la filière viticole est<br />

défiée sur ses fondamentaux.<br />

Pour faire face, elle mobilise ses<br />

meilleurs chercheurs, notamment<br />

en Gascogne, afin de créer de<br />

nouveaux cépages plus résistants<br />

aux maladies typiques de la région,<br />

mildiou en tête, tout en conservant<br />

les « profils produits » des vins<br />

d’ici, qui plaisent tant.<br />

L’un des enjeux, si d’aventure on<br />

trouvait ces perles rares, ce serait<br />

de pouvoir baisser de 80 %<br />

l’utilisation de produits<br />

phytosanitaires, ce qui marquerait<br />

une avancée pour une viticulture<br />

encore plus responsable et durable,<br />

tout en restant rentable.<br />

L’union fait la force<br />

La dynamique de recherche est<br />

évidemment nationale. Chez nous,<br />

elle réunit depuis février 20<strong>19</strong> un<br />

collectif de vignobles de la<br />

Gascogne et du piémont<br />

pyrénéen(vins IGP Côtes de<br />

Gascogne, AOP Saint Mont, AOP<br />

Madiran et Pacherenc du Vic Bilh<br />

AOP Tursan, AOP Irouléguy, AOP<br />

Floc de Gascogne et AOC<br />

Armagnac), associés à l’Union<br />

pour la Restructuration du<br />

Vignoble Gersois (UARVG). Le<br />

programme, soutenu par la Région<br />

Occitanie et l’Union européenne,<br />

s’intitule Gascon'Ideos<br />

Il consiste à croiser les cépages<br />

emblématiques de la Gascogne et<br />

du piémont pyrénéen, le<br />

colombard, le gros manseng et le<br />

tannat, avec les dernières créations<br />

variétales obtenues par l’Institut<br />

national de recherche agronomique<br />

(INRAE) et l’Institut français de la<br />

vigne et du vin (IFV).<br />

C’est au château de Mons, à<br />

Caussens, domaine appartenant à la<br />

chambre d’agriculture du Gers, que<br />

l’on peut voir la parcelle dite de<br />

sélection intermédiaire, avec ses<br />

six rangs implantés de pieds de<br />

vigne (180 nouvelles variétés en<br />

sélection, soit une soixantaine en<br />

descendance de chaque cépage<br />

emblématique). C’est le stade 2 du<br />

programme.<br />

Auparavant, il a fallu en passer par<br />

la phase hybridation, une<br />

technique de sélection de variétés<br />

en fonction des qualités que l’on<br />

veut en attendre. Un travail<br />

minutieux qui impose, entre autres<br />

d’enlever les étamines sur des<br />

centaines de boutons floraux, de<br />

polliniser avec du pollen extrait<br />

26<br />

d’autres variétés, d’élever sous<br />

serre dans un premier temps les<br />

plantules issues des graines ainsi<br />

obtenues (chaque graine étant une<br />

nouvelle variété), d’extraire de<br />

l’ADN (pour contrôler la<br />

résistance aux maladies), et in fine<br />

de récupérer du bois pour greffer<br />

dans une vraie parcelle 6 plants de<br />

chaque variété sélectionnée.<br />

Un processus incertain<br />

Trois ans auront été nécessaires<br />

pour ce premier stade. Le<br />

deuxième stade, au champ, exige<br />

six années de plus d’entretien,<br />

d’observation et de suivi<br />

agronomique œnologique, avec de<br />

la microvinification à partir de six<br />

pieds de vigne. Les dix meilleurs<br />

cépages en descendance de chaque<br />

cépage emblématique seront<br />

sélectionnés.<br />

La phase 3 sera alors enclenchée,<br />

pour encore six années, qui<br />

aboutiront à la sélection finale,<br />

peut-être deux ou trois « lauréats »,<br />

et l’inscription officielle au<br />

catalogue. Aucune manipulation<br />

génétique dans ce processus.<br />

L'issue ? Pas avant 2033 annoncet-on,<br />

sans une certitude absolue sur<br />

le résultat escompté. En faisant le 3<br />

juin dernier le point sur le<br />

programme dont il est le<br />

coordinateur, Alain Desprats, par<br />

ailleurs directeur du syndicat des<br />

côtes de Gascogne, se disait<br />

toutefois confiant dans la direction<br />

prise. « Ces recherches pourraient<br />

bien contribuer significativement à<br />

la pérennité de nos vignobles ».<br />

H.L.<br />

Aux petits soins pour les vignes de demain.


Régionalisme<br />

Paul Sabathé, le « Baudelaire » gascon<br />

Né à Tournecoupe sous le Second Empire, ce poète a produit une œuvre<br />

singulière en occitan, qui sort heureusement de l’oubli.<br />

A la fièra (à la foire), la halle de Tournecoupe autrefois, village natal de Sabathé.<br />

Il est parfois de sombres destins<br />

et celui de Paul Sabathé, poète<br />

gascon méconnu, n’échappe<br />

pas à la règle. Lorsqu’il publia Las<br />

mios buscalhos (Mes brindilles) —<br />

petit tirage à 100 exemplaires —,<br />

seul un cercle restreint d’amoureux<br />

de la langue gasconne salua cette<br />

parution.<br />

Il s’agissait pourtant d’une grande<br />

œuvre de la poésie occitane du<br />

XXe siècle. Elle était le fruit<br />

souvent amer des écrits d’un<br />

paysan de Lomagne qui déclarait :<br />

« Augem pietat de l’ome sol, sa<br />

vita es pas qu’uia galera » (Ayez<br />

pitié de l’homme seul, sa vie n’est<br />

qu’une galère). Paul Sabathé<br />

mourut en <strong>19</strong>37 après une<br />

existence où la souffrance,<br />

aggravée par un accident, n’avait<br />

d’égal qu’un sombre sentiment de<br />

solitude.<br />

En 2000, son village de<br />

Tournecoupe lui rendit hommage<br />

grâce à André Dupuy, fondateur<br />

des Cahiers de la Lomagne et<br />

initiateur de l’association La<br />

Lomanha memoria per doman. Un<br />

livre sur Sabathé fut édité à cette<br />

occasion.<br />

En 2011, avec la complicité du<br />

grand linguiste Jacme Taupiac,<br />

André Dupuy publiait L’ome sol,<br />

remarquable recueil sur la vie et<br />

l’œuvre du poète. C’est à Jacme<br />

Taupiac que nous devons aussi<br />

cette interrogation : « Paul<br />

Sabathé, Baudelaire gascon ? ». En<br />

mars 2022, une veillée hommage<br />

était organisée par Martine Mairal,<br />

adjointe au maire de Tournecoupe,<br />

soirée où la langue gasconne fut<br />

mise à l’honneur.<br />

Très attaché à la langue d'oc<br />

Mais qui était Paul Sabathé ? Né<br />

en 1864 dans une famille<br />

d’agriculteurs dont il prit la suite,<br />

Paul fut un enfant maladif qui dès<br />

l’école se lia d’amitié avec Joseph<br />

Vital-Lacaze, de dix ans son cadet.<br />

Ce dernier fit carrière à Paris, mais<br />

n’oublia jamais Paul resté seul sur<br />

la ferme de Sempé à la mort de ses<br />

parents. Vers <strong>19</strong>00, Paul fut<br />

adjoint au maire de Tournecoupe.<br />

D’une sensibilité de gauche, il<br />

figurait parmi les candidats<br />

républicains.<br />

Sa soif de lecture l’amena très vite<br />

à l’écriture en français tout d’abord<br />

puis en occitan de Gascogne, et<br />

plus précisément en lomagnol<br />

comme le souligne André Dupuy.<br />

Comme son ami Lacaze, il était<br />

très attaché à la langue d’oc. Il<br />

collabora à la revue toulousaine Le<br />

gril et assura au début du XXe<br />

siècle des chroniques politiques en<br />

français et en occitan dans deux<br />

journaux républicains : La<br />

fraternité et Le démocrate.<br />

La littérature plutôt que la<br />

charrue<br />

En <strong>19</strong>13, il se rendit à Eauze lors<br />

de la félibrée de l’Escola Gaston<br />

Febus où il se lia d’amitié avec<br />

Michel Camélat avec qui il<br />

entretint une abondante<br />

correspondance. Dans une lettre,<br />

parlant de lui, Sabathé écrit :<br />

28<br />

« Solet coma un taishon au miei de<br />

las soas terras trop vergonhas ta<br />

prene molhèr » (Seul comme un<br />

blaireau au milieu de ses terres trop<br />

timide pour prendre femme). Là<br />

apparaissent quelques thèmes chers<br />

au poète : la solitude, les amours<br />

malheureuses, la nature… A l’issue<br />

de la guerre de 14-18, il abandonna<br />

l’exploitation de sa ferme et se<br />

consacra entièrement à la littérature<br />

occupant alors une maison dans le<br />

village.<br />

Toujours de santé fragile, il<br />

correspondait fréquemment avec<br />

son ami Lacaze devenu artiste<br />

peintre et directeur de La garbure,<br />

revue des Gascons de Paris. Paul y<br />

collaborait et tous deux décidèrent<br />

de lancer L’armanac gascon en<br />

<strong>19</strong>22. Ils rédigeaient la majorité<br />

des articles sous pseudonymes :<br />

Cantemerle (lieu-dit de<br />

Tournecoupe) ou C. pour Lacaze,<br />

Paul Saqui ou Lou Ramounet pour<br />

Sabathé. En <strong>19</strong>27 parut Las mios<br />

buscalhos et un nouveau recueil<br />

était en préparation dans les années<br />

30 illustré par Lacaze. Il ne vit<br />

jamais le jour, suite à la disparition<br />

de Paul.<br />

Il faut lire L’ome sol, publié par<br />

les cahiers de la Lomagne en 2011<br />

et qui demeure le meilleur<br />

témoignage de cet écrivain qui<br />

portait en lui toute la force et la<br />

richesse d’une langue occitane<br />

parfaitement maîtrisée,<br />

Jean-Claude Ulian


Ode au Gers d'antan et à la biodiversité<br />

Une série d'illustrations sur nos aïeux, une BD écolo<br />

un hommage superbe à Camille Claudel, on se régale !<br />

Livres<br />

Didier Villanueva<br />

L’Atelier Maison de Save<br />

Didier Villanueva exerce<br />

en autodidacte le délicat<br />

métier d’imagier. Il a<br />

ainsi croqué le Gers<br />

d’antan, au travers d’une<br />

série d’illustrations qu’on<br />

peut voir - et acheter - à<br />

la Maison de Save à<br />

L’Isle-Jourdain. Ces<br />

images, exécutées dans le<br />

style ligne claire, forment<br />

aujourd’hui un recueil,<br />

comme une invitation à<br />

une promenade gasconne<br />

au temps des lavandières,<br />

des kiosques à musique,<br />

des vendeuses de plumes<br />

d’oie et des officiers de<br />

chasseurs en garnison.<br />

L’auteur vit depuis 20 ans<br />

avec son épouse<br />

Catherine dans le Gers,<br />

cette « terre du milieu »<br />

comme il dit, « ni<br />

toulousaine, ni landaise,<br />

ni pyrénéenne, ni<br />

béarnaise, mais tout<br />

simplement gersoise ».<br />

Son coup de crayon a<br />

imaginé des scènes<br />

d’antan, faits d’endroits<br />

symboliques et de<br />

personnages typiques.<br />

Une petite histoire des<br />

lieux en somme, pas si<br />

éloignée, parfois, de notre<br />

vie moderne. De la halle<br />

au gras de Gimont à la<br />

sortie de la messe à<br />

Lombez, en passant par le<br />

marché de Cologne...<br />

H.L.<br />

Guy Pégot<br />

Éditions Feuille à feuilles<br />

Photographe bénévole<br />

auprès de l’association<br />

pour la sauvegarde du<br />

château de Lavardens,<br />

Guy Pégot a pu<br />

immortaliser durant les<br />

deux expositions «<br />

Camille Claudel » en<br />

2000 et 2008 un florilège<br />

de chefs-d’œuvre de cette<br />

artiste de génie,<br />

poursuivie toute sa vie<br />

par un sort implacable. Il<br />

en a fait un ouvrage<br />

magnifique, qui raconte<br />

d’une façon limpide et<br />

progressive l’histoire de<br />

la vie artistique et<br />

créatrice de Camille<br />

Claudel. Les poses<br />

traitées en « mode photo<br />

de collection » ajoutent<br />

aux créations une âme<br />

particulière. Cette mise en<br />

lumière sublime la force<br />

des œuvres et favorise la<br />

contemplation et le<br />

questionnement. En vente<br />

à Condom à la librairie du<br />

Chat Pitre 32, à la galerie<br />

d’art JAD, aux Éditions<br />

Feuille à feuilles. Ainsi<br />

qu’à la Boutique du<br />

château de Lavardens, la<br />

maison de la Presse à<br />

Vic-Fezensac, le studiophoto<br />

Leroy à Lectoure,<br />

la librairie Effets de<br />

Pages à L’Isle-Jourdain,<br />

etc.<br />

29<br />

Serge Ernst<br />

Ernst- Arbre et Paysage 32<br />

Un livre, un message<br />

écologique et aussi une<br />

bonne action. Publié avec<br />

l’association Arbre et<br />

Paysage 32, qui œuvre en<br />

faveur des arbres et des<br />

haies champêtres, cet<br />

album rassemble une<br />

centaine de dessins de<br />

Serge Ernst, auteur de<br />

bandes dessinées bien<br />

connu, passé par les<br />

journaux Tintin et Spirou,<br />

et créateur de<br />

l’association 2000 BD qui<br />

distribue des BD aux<br />

enfants malades<br />

hospitalisés. Ici, l’œuvre<br />

a à voir avec la nature. Le<br />

livre, imprimé à Tarbes,<br />

est destiné à sensibiliser<br />

la jeune génération à<br />

l’importance de l’arbre et<br />

des haies dans nos<br />

paysages, ainsi que<br />

l’agroforesterie (une<br />

pratique associant arbres,<br />

cultures et/ou animaux<br />

sur une même parcelle).<br />

Ces thèmes sont portés<br />

dans l’album par un<br />

personnage récurrent, Jo<br />

la Genette, qui<br />

accompagne de son<br />

humour et de son museau<br />

pointu le lecteur. Diffusé<br />

dans les librairies du sudouest,<br />

l’album est aussi<br />

vendu sur deux sites :<br />

www.ap32.fr et<br />

www.jolagenette.com<br />

H.L.<br />

Jean Tuan<br />

Éditions C.L.C.<br />

Fils d’un Chinois venu se<br />

fixer en France en <strong>19</strong>29,<br />

Jean Tuan a<br />

naturellement un rapport<br />

particulier avec le pays<br />

du Milieu, qu’il a<br />

découvert pour la<br />

première fois en <strong>19</strong>67.<br />

Une aventure à l’époque,<br />

dans une Chine alors en<br />

pleine turbulence de la<br />

Révolution culturelle.<br />

Jean Tuan y est retourné<br />

à plusieurs reprises,<br />

notamment comme<br />

journaliste aéronautique<br />

au milieu des années<br />

<strong>19</strong>90, celles où les<br />

entrepreneurs étrangers<br />

étaient encore les<br />

bienvenus. Le livre de<br />

Jean Tuan ne parle pas,<br />

ou alors très peu de la<br />

Chine d’aujourd’hui. Il<br />

raconte, au début, le<br />

parcours peu ordinaire de<br />

son père. Certaines des<br />

photos qui figurent dans<br />

le livre ont fait l’objet<br />

d’une exposition début<br />

mai à Lectoure, à l’hôtel<br />

de ville. De page en page,<br />

loin de clichés, Jean Tuan<br />

nous fait découvrir<br />

l’évolution sidérante de<br />

la Chine. Un voyage<br />

passionnant.<br />

H.L.


Tradition<br />

La fête, le faîte et le chai<br />

Le vignoble de Saint Mont était à la fête fin mars, après deux ans<br />

de disette. Un événement qui célèbre l'art de vivre du Sud-Ouest.<br />

prestige, Andy Howard, rédacteur<br />

vin pour Decanter, et Christian<br />

Péchoutre, MOF en sommellerie, et<br />

ancien sommelier de Michel<br />

Guérard, il a été procédé à<br />

l’assemblage du faîte 2022. En<br />

gros, ce qu’il y a de mieux en Saint<br />

Mont rouge (2020) et blanc (2021).<br />

Devant chaque professionnel, 5<br />

verres pour le rouge, 5 autres pour<br />

le blanc, des propositions<br />

d’assemblages, des avis à noter, et<br />

au bout du bout un échantillon<br />

gagnant. Avec cette bonne phrase<br />

servie par Christian Péchoutre,<br />

après des considérations savantes :<br />

« Un bon vin doit avoir la gueule<br />

de l’endroit et la gueule des<br />

vignerons qui le font ».<br />

H.L.<br />

Gaillardement portée, la barrique arrive pour la mise en perce d'une cuvée emblématique.<br />

A<br />

ux portes des Landes, entre<br />

Gers et Hautes-Pyrénées,<br />

l’appellation Saint Mont a<br />

construit en 60 ans une notoriété<br />

enviable. Elle est portée et<br />

entretenue par la coopérative<br />

Plaimont Producteurs, qui<br />

représente la quasi-totalité de la<br />

production de l’AOC (1200 ha).<br />

Bien connue pour son<br />

conservatoire ampélographique<br />

(1er conservatoire privé en<br />

France), l’appellation privilégie les<br />

cépages autochtones, dont le tannat<br />

pour ses vins rouges, réputés<br />

corsés et charnus. Chaque année à<br />

la fin mars, hors covid, le vignoble<br />

de Saint Mont se met sur son 31.<br />

Trois jours de dégustations, de<br />

découvertes culinaires et de<br />

rencontres avec les vignerons au<br />

traditionnel béret noir. De Lupiac<br />

au village de Saint-Mont, en<br />

passant par Marciac, Plaisance et<br />

Aignan. La foule était nombreuse,<br />

joyeuse, et impatiente de renouer<br />

avec la tradition, en particulier<br />

celle de la mise en perce d’une<br />

cuvée emblématique de Saint<br />

Mont. Olivier Dabadie, le<br />

président de Plaimont (successeur<br />

de Joël Boueilh), officiait pour la<br />

première fois. Quelques jours plus<br />

tôt s'était déroulé « l’assemblage<br />

du faîte ». L’histoire commence<br />

comme un vieux conte : il y avait<br />

une fois, dans les premiers coteaux<br />

du piémont pyrénéen, des<br />

vignerons suffisamment avisés<br />

pour garder pour eux-mêmes leurs<br />

plus grands millésimes, l’ordinaire<br />

étant alors vendu en barriques.<br />

La "gueule" de l'endroit<br />

Comme ils n’avaient pas de caves,<br />

ils mettaient leur nectar (alias le<br />

faîte) en bouteille, l’enfouissaient<br />

dans le sol, en gravant l’année sur<br />

une étiquette en bois. Parfois, ils<br />

l’oubliaient… L’assemblage du<br />

faîte de l’AOC Saint Mont rappelle<br />

cette tradition. Le 14 mars, avec la<br />

Je déguste, tu dégustes, ils dégustent...<br />

présence d'une centaine de<br />

professionnels, de cavistes,<br />

sommeliers, et de deux parrains de<br />

Un chai tourné vers le futur<br />

Dévoilé, pas tout à fait terminé,<br />

lors de l’édition de Vignoble en<br />

Fête, le chai expérimental attenant<br />

à la cave coopérative de Saint<br />

Mont devrait pouvoir se visiter dès<br />

cet été. Il s’agit, pour faire court,<br />

d’une vitrine technique, d’un site<br />

pédagogique, d’une étape<br />

oenotouristique, mais surtout d’une<br />

structure dédiée à la production de<br />

vin, depuis la réception du raisin<br />

jusqu’au conditionnement. Des<br />

petites vinifications de 300 à 3500<br />

litres, pour la recherche et le<br />

développement. Les vins du futur y<br />

seront pensés, élaborés, testés. De<br />

quoi garantir à Plaimont<br />

Producteurs une autonomie<br />

absolue sur ces sujets cruciaux,<br />

gages de l’avenir de la coopérative<br />

et de ses vignerons.<br />

30


Histoire<br />

Sur les traces des Templiers à Gimbrède<br />

Au nord-est du Gers se niche un village qui doit beaucoup<br />

à l'ordre du Temple et à des passionnés plus contemporains.<br />

Gimbrède a un charme fou et une histoire séculaire mais... vivante. Photo Laurent Lainé.<br />

Avant la fin du XIIe siècle, il<br />

n’y avait rien à Gimbrède.<br />

Aucune trace de vie, d’invasion,<br />

une étendue quasi désertique, peutêtre<br />

des champs. C’est l’ordre des<br />

Templiers qui y plante son<br />

oriflamme, un jour de 1160. Ils<br />

s’installent, établissent une<br />

commanderie, et la vie s’organise.<br />

Ces moines-soldats créent une<br />

cellule de base, une sorte de centre<br />

administratif. Ici, à Gimbrède, les<br />

héroïques défenseurs de Jérusalem<br />

vont se livrer à des activités<br />

pacifiques, cultiver de vastes biens<br />

agricoles, élever une haute ceinture<br />

de remparts, bâtir la maison du<br />

commandeur, une église, et même<br />

une impressionnante tour de 16 m<br />

de haut.<br />

La chute de l'ordre en 1312<br />

Dans ce pays reculé de Gascogne,<br />

ils apportent protection et<br />

spiritualité. La chute de l’ordre,<br />

décidée en 1312 par Philippe le<br />

Bel, ne change pas grand-chose à<br />

Gimbrède, devenu en deux petits<br />

siècles un village très vivant, avec<br />

sa foire annuelle, un marché<br />

hebdomadaire et cinq tavernes, car<br />

il fallait bien déguster le vin<br />

produit par la commanderie.<br />

L'église accueille en même temps<br />

chevaliers et habitants, fait rare.<br />

faute de place, l'édifice n'est pas<br />

tourné vers l'Orient. Quatre<br />

consuls administrent Gimbrède,<br />

nomment le recteur et perçoivent<br />

la dîme. Une charte des coutumes a<br />

été octroyée. La sécurité des<br />

habitants est assurée par la<br />

présence de deux prisons.<br />

Toutefois, à la fin du XVe siècle,<br />

un incendie ravage une grande<br />

partie du construit et fait partir en<br />

flammes tous les documents écrits.<br />

Exit le passé de Gimbrède…<br />

L'irruption d'une archéologue<br />

Pas tout à fait, car une jeune<br />

archéologue, responsable de<br />

l’association Grottes et<br />

Archéologie, s’est prise de passion<br />

pour ce lieu unique. Pauline<br />

Ramis, fille d’un compagnon<br />

tailleur de pierre, va publier un<br />

mémoire approfondi, entamer une<br />

campagne de fouilles.<br />

Plusieurs pistes sont révélées, dont<br />

l’emplacement du château des<br />

chevaliers, des vestiges du mur<br />

d’enceinte, les restes de la petite<br />

tour-prison. Même les plus jeunes<br />

sont embarqués dans l’aventure.<br />

Des adolescents s’activent au<br />

montage d’une vidéo, qu’on<br />

devrait voir sur la chaîne YouTube<br />

Arkeoflix.<br />

Le Gimbrède d’aujourd’hui reste<br />

un village très pittoresque, avec<br />

son étonnante place de l’église<br />

bordée de maisons à colombages,<br />

un vrai décor de théâtre.<br />

Exceptionnel ensemble, ces<br />

demeures à pans de bois sont<br />

vivantes, occupées. Jocelyne, par<br />

exemple, réside dans les restes de<br />

la maison du commandeur qui<br />

jouxte l'église Saint-Georges, le<br />

patron des Templiers. « Je<br />

souhaitais quitter Paris. Une petite<br />

maison m’aurait suffi. Puis j’ai<br />

découvert la Gascogne, et cette<br />

grande demeure à colombages du<br />

XVIe siècle, pas vraiment dans<br />

mes moyens. Le coup de cœur a<br />

fait le reste. Et me voilà soudain<br />

dans une maison chargée<br />

d’histoire. Et avec un tourbillon<br />

d’amis qui me proposent<br />

spontanément leur aide. Des<br />

artisans spécialistes de l’ancien<br />

s’attellent aux travaux. Dans les<br />

murs, il faut des hourdis entre les<br />

pans de bois, ajouter du torchis, de<br />

la paille, du sable, de la chaux,<br />

entre autres ».<br />

Une cheminée du XIe siècle, incroyable !<br />

Soucieuse de conserver la belle<br />

épaisseur des structures, Jocelyne<br />

fait restaurer à ses frais la plus<br />

grande partie de l’enceinte<br />

médiévale, sur laquelle s’appuie le<br />

côté sud de la maison. Elle a<br />

sollicité un architecte du<br />

Patrimoine pour tester la solidité<br />

de l’ensemble. Il l’a rassurée, ou<br />

presque. Extraordinaire charpente,<br />

animée par le jeu complexe des<br />

pans de chêne taillés par ces mains<br />

d’autrefois. Partout, on découvre<br />

les veines, les artères, une ossature<br />

séculaire, dans les lieux le plus<br />

imprévus. Un langage caché.<br />

Jocelyne habite un corps vivant, il<br />

lui parle.<br />

Ingrid Carlander<br />

32


33


Agenda<br />

Festivals, concerts, expositions...<br />

Beaucoup d’événements à l’affiche de l’été gersois,<br />

on essaiera d'être partout.<br />

Betcave-Aguin<br />

Les Musicales des coteaux de<br />

Gimone<br />

10-13 <strong>juillet</strong><br />

Plongée au cœur du classicisme<br />

viennois pour cette <strong>19</strong>e édition de ce<br />

festival qui se déroule sur différents<br />

sites, dont l’abbaye de Boulaur.<br />

Haydn (10 <strong>juillet</strong>), Mozart (12 <strong>juillet</strong>),<br />

Beethoven (13 <strong>juillet</strong>). Avec deux<br />

représentations du quatuor Prazak, et<br />

le violoncelle de Marc Coppey.<br />

Castex d’Armagnac<br />

Musique au château<br />

26 <strong>juillet</strong>, 20 h 30<br />

Concert de violoncelle et piano par<br />

Claire Oppert et Roustem Saïkoulov.<br />

Condom<br />

Festival de flamenco<br />

18-20 août<br />

Flamenco et musiques du sud,<br />

démonstrations de danses sévillanes et<br />

concert, pour la première fois en<br />

France de Ricardo del Moral, étoile<br />

montante de la planète flamenco.<br />

La Fête du Port<br />

26-28 août<br />

Concerts gratuits (c’est rare), quais<br />

gourmands, programmation musicale<br />

ambitieuse, la première édition de la<br />

Fête du Port veut faire le pont entre le<br />

Mississippi et la Baïse, sur des notes<br />

de jazz, de blues, créoles, ou encore<br />

du bayou.<br />

Couloumé-Mondébat<br />

Festival Collines en scène<br />

6-7 août<br />

Une manifestation qui veut «<br />

attirer un public qui n’a pas<br />

l’habitude d’aller au spectacle ».<br />

D’où des pièces de théâtre<br />

résolument populaires et<br />

amusantes, comme Le crime de<br />

l’express de Lorient par la<br />

compagnie Pink Limousines (6<br />

août, 22 h), ou Le Diner de cons (7<br />

août, 22 h). Concerts, apéros,<br />

restauration par des producteurs<br />

locaux.<br />

Eauze<br />

Fête du Floc de Gascogne<br />

4 août<br />

L’apéritif-phare du Sud-Ouest est fêté<br />

chaque été comme il se doit ! Autres<br />

rendez-vous du floc, le 6 août à<br />

Labastide d’Armagnac, le 9 à<br />

Condom, le 13 à Nogaro.<br />

Chant lyrique<br />

9 août<br />

Dans la cadre des Nuits Musicales en<br />

Armagnac (aussi à Lectoure et la<br />

Romieu), concert des académiciens au<br />

cloître Saint-Taurin à 20 h 30.<br />

Village italien<br />

27 août-4 septembre<br />

La dolce vita dans une ambiance<br />

chaleureuse et conviviale. Artisanat,<br />

produits italiens, costumes…<br />

Flamarens<br />

Concert au château<br />

2 <strong>juillet</strong>, 18 h 30<br />

Par l’ensemble Maddalena, né en août<br />

2020 et composé de sept musiciennes.<br />

Répertoire baroque, cordes, voix et<br />

vent. Réservation au tél. : 06 20 44 44<br />

48 et par mail : art-terre32@orange.fr.<br />

Autre rendez-vous, le dimanche 17<br />

<strong>juillet</strong> pour les Estivales de<br />

Flamarens, dans la cour du château de<br />

10 h à <strong>19</strong> h. Artistes, artisans,<br />

producteurs, etc.<br />

Eglise Saint-Saturnin<br />

28 <strong>juillet</strong>, <strong>19</strong> h<br />

Dans le cadre du festival Musiq’au<br />

chœur, concert de harpe classique et<br />

celtique, par Marie Conan, église de<br />

Saint-Saturnin.<br />

Fleurance<br />

Cuivres<br />

15-17 <strong>juillet</strong><br />

Le festival Cuivro’Foliz, c’est de la<br />

musique, des cuivres et une ambiance<br />

festive au cœur de la ville.<br />

La Romieu<br />

Musiques en Chemin<br />

22-23 <strong>juillet</strong><br />

De la musique classique, mais pas<br />

seulement, avec notamment<br />

l’ensemble La Main Harmonique, un<br />

concert de marimba par Adélaïde<br />

Ferrière, le tout en « écoresponsabilité<br />

» (restauration 100 %<br />

bio), et avec des débats « de société ».<br />

Présence, entre autres, de l’essayiste<br />

radicale et ex-LFI Corinne Morel<br />

Darleux (23 <strong>juillet</strong>).<br />

34<br />

Las<br />

Concert lyrique à la chapelle<br />

10 août,18 h<br />

Clotilde Bernard, guitariste,<br />

L’Oiseleur des Longchamps, baryton.<br />

Organisé par l’Asel, au profit de la<br />

restauration de l’édifice.<br />

Lavardens<br />

Perry Taylor<br />

Tout l’été<br />

Nouvelle collection et nouveau<br />

recueil du facétieux dessinateur<br />

britannique, qui croque comme<br />

personne les Gascons dans leur<br />

campagne.<br />

Lectoure<br />

Voir tout le programme de l'été en<br />

page 33.<br />

Lombez<br />

Musique Halle de Lombez<br />

31 <strong>juillet</strong>, 8 août et 14 août à <strong>19</strong> h<br />

31 <strong>juillet</strong> : le pianiste-compositeur<br />

Yannaël Quenel<br />

7 août : le pianiste Antoine de Grolée<br />

14 août : violoncelle & piano par Ivan<br />

Karizna & Anna Jbanova.<br />

Festival Cathédrale de Lombez<br />

21-28 août.<br />

Lupiac<br />

Festival d’Artagnan<br />

13-14 août<br />

Sur le thème d’Artagnan, de la réalité<br />

au mythe. Un grand rendez-vous<br />

gersois, avec plusieurs centaines de<br />

participants en costumes d’époque. Le<br />

village natal du célèbre mousquetaire<br />

replonge au XVIIe siècle.<br />

Marciac<br />

Jazz in Marciac<br />

22 <strong>juillet</strong>-6 août<br />

Programmation en or massif pour le<br />

JIM, du jazz, mais pas que, Diana<br />

Krall (22 <strong>juillet</strong>), James Blunt (25<br />

<strong>juillet</strong>), Chilly Gonzales (26 <strong>juillet</strong>),<br />

Herbie Hancock (27 <strong>juillet</strong>), et même<br />

Asaf Avidan (5 août), entre autres.


... demandez le programme !<br />

Agenda<br />

Masseube<br />

Musiques en Astarac<br />

11-14 <strong>juillet</strong><br />

Divers concerts de musique classique<br />

dans les églises de Masseube et<br />

alentour organisés par l’association<br />

Pole Vocal — Musique en Astarac.<br />

Par exemple le 13 <strong>juillet</strong> à 20 h 30 à<br />

l’église de Mont d’Astarac,<br />

l’ensemble La Française, musique<br />

baroque, carte blanche à Aude<br />

Lestienne. Ou le 14 <strong>juillet</strong> à 17 h à<br />

l’église de Masseube le requiem de<br />

Verdi pour chœur, solistes, piano,<br />

marimba, contrebasse, cor,<br />

percussions, 4 solistes sous la<br />

direction de Christian Nadalet.<br />

Mirande<br />

Country in Mirande<br />

14-17 <strong>juillet</strong><br />

Remis en route en 20<strong>19</strong>, après des<br />

éditions légendaires, ce festival de<br />

country met la ville de Mirande aux<br />

couleurs et aux rythmes des États-<br />

Unis. 12 concerts, dont un du groupe<br />

texan Martha Fields & Hotshot<br />

Pickers et un des Cactus Candies,<br />

avec rassemblement de voitures<br />

américaines, motos, danseurs en ligne.<br />

Kiosk’n Rock<br />

5-6 août<br />

Ah celui-là, c’est notre festival<br />

préféré, peut-être aussi parce qu’il est<br />

gratuit. C’est devenu en peu de temps<br />

le petit « temple » de l’Air Guitar<br />

(activité bizarre qui consiste à mimer<br />

les gestes d’un guitariste sans<br />

instrument en main). Le championnat<br />

de France 2022 se déroulera même là.<br />

À voir, et si on peut dire à entendre.<br />

Très fun en tout cas.<br />

Montesquiou<br />

Montesquiou on the Rocks<br />

<strong>19</strong>-20 août<br />

Un festival rock and roll au cœur de la<br />

Gascogne, entre la fête de village et<br />

l’univers rock. Festif, sympa et<br />

gratuit.<br />

Mourède<br />

Festival de sculpture<br />

30 <strong>juillet</strong>-16 août<br />

Porté par l’association Avoz’Art, cet<br />

événement à la notoriété grandissante<br />

rassemble dans l’église de Mourède (5<br />

km de Vic-Fezensac) des artistes<br />

sculpteurs sur pierre, fer...<br />

Nogaro<br />

Courses landaises<br />

11-15 août<br />

Animations diverses, repas, corso<br />

fleuri, bandas, vide-grenier,<br />

courses landaises, et Intervilles<br />

dans les arènes le 11 août à 21 h,<br />

animé par la Chicuelina.<br />

Plieux<br />

Regards sur le Gers<br />

23 <strong>juillet</strong>-24 août<br />

Peintres officiels de la marine<br />

certes, un statut envié, mais<br />

d’abord des artistes sensibles qui<br />

ont arpenté le Gers pour tenter<br />

d’en saisir les teintes, les courbes,<br />

les mystères. Leurs œuvres sont<br />

exposées cet été à Plieux, non loin<br />

de Lectoure, sous la houlette de<br />

l’association Plieuxarts, créée en<br />

2016. Exposition ouverte tous les<br />

jours de 14 h à <strong>19</strong> h.<br />

Samatan<br />

Les Théâtrales d’été<br />

20-23 <strong>juillet</strong><br />

Un format plus concentré, soit 3<br />

jours et demi de spectacle avec 8<br />

compagnies professionnelles, 2<br />

spectacles amateurs, des ateliers<br />

interactifs et de la musique. Et de<br />

11 h du matin à tard le soir, un «<br />

village » comme un lieu<br />

d’échanges entre artistes et<br />

spectateurs.<br />

Sam’Africa<br />

2-4 septembre<br />

Le cœur de Samatan accueille un<br />

village africain. Un village pour<br />

partager et échanger autour des<br />

cultures africaine. Gratuit et<br />

accessible à tous les publics.<br />

35<br />

Saint-Clar<br />

Expositions à l'Arcade<br />

22 juin-11 septembre<br />

Programme complet page 13.<br />

Musique Halle de Saint-Clar<br />

27 <strong>juillet</strong>, 20 h 30<br />

Récital de piano par<br />

Roustem Saïtkoulov<br />

Exposition de peintures<br />

4-18 août<br />

À la vieille église, exposition<br />

organisée par le club Bon Accueil.<br />

Tous les jours de 15 h à 18 h 30, les<br />

jeudis de 10 h à <strong>19</strong> h. Vernissage 3<br />

août à 18 h 30. Entrée libre.<br />

Termes d’Armagnac<br />

Les Moissons d’été<br />

2-6 août<br />

Déjà la 6e édition de ce festival de<br />

théâtre conçu par Marie Delmarès<br />

et Jacques Grizeaud de la<br />

Compagnie Les Attracteurs<br />

Étranges. Un lieu enchanteur, en<br />

pleine forêt, et des spectacles très<br />

vivants à tous les sens du terme.<br />

Vic-Fezensac<br />

Festival Western-Country<br />

8-10 <strong>juillet</strong><br />

Tempo latino<br />

28-31 <strong>juillet</strong><br />

Le premier festival européen de<br />

musiques latines et afro-cubaines.<br />

Saint-Sever (Landes)<br />

Concours de peintres<br />

1er-3 <strong>juillet</strong><br />

Une vingtaine de peintres<br />

installent leurs chevalets dans la<br />

ville et réalisent une ou plusieurs<br />

œuvres inspirées de Saint-Sever<br />

sous l’œil des amateurs.<br />

Du Feydeau en août<br />

<br />

Avec la Cie Gilles Bouillon. Deux<br />

pièces par soirée théâtrale, un<br />

Feydeau, Mais n’te promène donc pas<br />

toute nue, plus des scènes choisies de<br />

La Réunification des deux Corées, de<br />

Joël Pommerat. Soit un vaudeville et<br />

du contemporain. Spectacle mis en<br />

scène par Gilles Bouillon, avec Nine<br />

de Montal, Frédéric Cherboeuf,<br />

Philippe Dusseau et Paul Toucang. La<br />

Cie Gilles Bouillon est installée dans<br />

le Gers depuis 2021. Billetterie sur<br />

place ou sur le site internet gascognelomagne.fr<br />

Marsolan le 2 août, Fleurance le 4 août,<br />

Saint-Clar le 6 août, La Romieu le 8<br />

août, Lectoure le 9 août, Gimont le 11<br />

août, Seissan le 13 août.


Parlem Gascon<br />

L'accent, en avoir ou pas<br />

15, rue Marceau<br />

32000 Auch.<br />

Permanence :<br />

mercredi de<br />

14h à 16h.<br />

Défense et illustration des accents, dans cette libre adaptation de Danièle<br />

Bertin d’un poème de Miguel Zamacoïs (1866-1<strong>95</strong>5).<br />

D’accent ? d’accent, mes totun, n’èi jo ?<br />

Perqué aquera favor ? Perqué aqueth privilègi ?<br />

E si vos disèvi jo tanben, monde deu Nòrd,<br />

Qu’es vosauts, qui entà nosauts, que semblatz n’aver un de com cau.<br />

E que disem de vosauts, deu Ròse dinc a Gironda,<br />

« Aqueths n’an pas lo parlar de tot lo monde ! »<br />

E qué, tot depénder deu biaish d’ac véser,<br />

Non pas aver d’accent, tà nosauts, qu’es de n’aver un…<br />

<br />

E ben, nani, que blasfemi e que n’èi un sadoth de har com qui !<br />

Los qu’an pas d’accent, que’us pòdi sonque plànher !<br />

Se hèr seguir lo son accent familhèr,<br />

Qu’es carrejar un pauc de la sua tèrra devath los solièrs !<br />

Se hèr seguir lo son accent d’Auvernha o de Bretanha,<br />

Qu’es carrejar un pauc de la sua lana o de la sua montanha !<br />

Quan, luenh de l’ostau, lo còr pesuc, que partissem<br />

L’accent, mes qu’es un pauc deu país que vos seguís !<br />

Qu’es un pauc aqueth accent, invisibla valisa,<br />

Lo parlar d’en çò de son que’ns hasem seguir en viatge !<br />

Qu’es peu malerós a l’hòrabandida obligada,<br />

Lo patoès que descoloreish sus los mots estrangèrs !<br />

Aver d’accent, fin finala, qu’es cada còp que prosejam,<br />

Parlar deu son país en tot parlar d’auta causa !<br />

<br />

Non, n’èi pas vergonha deu mon tant polit accent !<br />

Que vòli que sia tindaire e clar, eishaurident !<br />

E me’n anar dret davant, l’esperit tostemps gaujós,<br />

En tot hèr seguir lo mon accent aus pòts !<br />

Lo mon accent, que’u caleré escotar de jolhs…<br />

Que’ns hè emportar la Gasconha damb nosauts,<br />

Que hè cantar la sua votz dins cada devisada<br />

Coma quan canta la mar au hons d’ua coscolha !<br />

<br />

Escotatz, en tot parlar que planti lo decòr :<br />

Deu torride Miegjorn dins las brumas deu Nòrd !<br />

Mon accent pòrta en si medish d’agradivas mesclanhas,<br />

D’auloradas de la tèrra e de perhum deus bosques ;<br />

Qu’evòca en un còp lo huelhatge hornit<br />

Deus nostes casses de vielhas camas rebolhudas,<br />

E deus vilatjòts damb la suas trilhas hloridas,<br />

Que hèn shisclar blu sus la blancor de la peira !<br />

Aqueth accent, vent d’autan, cigalas et bohas,<br />

A totas las mias cançons que balhan un medish repic ;<br />

E quan l’entenetz a cantar dins las mias paraulas<br />

Tots los mots que disi que dançan lo rondèu !<br />

36<br />

De l'accent ! De l'accent ! Mais après tout en ai-je ?<br />

Pourquoi cette faveur ? Pourquoi ce privilège ?<br />

Et si je vous disais à mon tour, gens du Nord,<br />

Que c’est vous qui pour nous semblez l’avoir très fort...<br />

Que nous disons de vous, du Rhône à la Gironde,<br />

« Ces gens-là n’ont pas le parler de tout le monde ! »<br />

Et que, tout dépendant de la façon de voir,<br />

Ne pas avoir l’accent, pour nous, c’est en avoir…<br />

<br />

Eh bien non ! Je blasphème, et je suis las de feindre !<br />

Ceux qui n’ont pas d’accent, je ne puis que les plaindre !<br />

Emporter de chez soi les accents familiers,<br />

C’est emporter un peu sa terre à ses souliers !<br />

Emporter son accent d’Auvergne ou de Bretagne,<br />

C’est emporter un peu sa lande ou sa montagne !<br />

Lorsque, loin du pays, le cœur gros, on s’enfuit,<br />

L’accent ? Mais c’est un peu le pays qui vous suit !<br />

C’est un peu, cet accent, invisible bagage,<br />

Le parler de chez soi qu’on emporte en voyage !<br />

C’est pour les malheureux à l’exil obligés,<br />

Le patois qui déteint sur les mots étrangers !<br />

Avoir l’accent enfin, c’est, chaque fois qu’on cause,<br />

Parler de son pays en parlant d’autre chose !...<br />

<br />

Non, je ne rougis pas de mon fidèle accent !<br />

Je veux qu’il soit sonore et clair, retentissant !<br />

Et m’en aller tout droit, l’humeur toujours pareille,<br />

En portant mon accent fièrement sur l’oreille !<br />

Mon accent ? Il faudrait l’écouter à genoux…<br />

Il nous fait emporter la Provence avec nous,<br />

Et fait chanter sa voix dans tous mes bavardages,<br />

Comme chante la mer au fond des coquillages !<br />

<br />

Écoutez ! En parlant, je plante le décor :<br />

Du torride Midi dans les brumes du Nord !<br />

Mon accent porte en soi d’adorables mélanges,<br />

D’effluves d’orangers et de parfum d’oranges ;<br />

Il évoque à la fois les feuillages bleu-gris<br />

De nos chers oliviers aux vieux troncs rabougris,<br />

Et le petit village où les treilles splendides<br />

Éclaboussent de bleu les blancheurs des bastides !<br />

Cet accent-là, mistral, cigale et tambourin,<br />

À toutes mes chansons donne un même refrain ;<br />

Et quand vous l’entendez chanter dans ma parole<br />

Tous les mots que je dis dansent le rondeau !


Les mots croisés de François Sumien<br />

(Solution page 38)<br />

Horizontalement :<br />

1 – Il paraît qu’elle n’a pas de limites. 2 – Grandeur variable<br />

suivant le modèle – Commence dans la joie. 3 – Précédentes. 4<br />

– Unit – Pas très éclairés quand ils sont simples. 5 – Sur le chef<br />

– Sert à appeler – C’est çà dire en plus court. 6 – Assiette<br />

creuse sans rebord – Homme de compagnie.<br />

7 – Avec ou sans H, c’est une plante vivace. 8 – Assainie –<br />

Transforme du verre en miroir. 9 – Craint la rouille – Pronom<br />

personnel – Termine la prière. 10 – État allemand – Règne par<br />

intérim. 11 – Amoncelée.<br />

Verticalement :<br />

A – Qu’on ne peut détériorer. B - Base du tapioca – Grand cerf<br />

du nord. C – Ne jouèrent pas la défense. D - On y a pied –<br />

Affluent de l’Oubangui – Renforce un oui. E – Virtuelles. F – Lui<br />

appartiendrait, mais à l’endroit – Marque le masculin – Lentille<br />

bâtarde. G – Vieil adolescent – Ainsi finit la journée. H –<br />

Génisse régionale – Monnaie d’échange. I – Sur la croix<br />

- Brûlé. J – Assouplissement. K – Paniers de pêche.<br />

37<br />

33


Avant de se quitter<br />

Retour gagnant des bandas<br />

Solution des mots croisés<br />

Lun des événements les plus populaires du Gers a<br />

fait son retour à la mi-mai à Condom, après deux<br />

années de crise sanitaire. Pas loin de 40 000 festayres<br />

entre le vendredi soir et le dimanche après-midi, sous<br />

un ciel idéal. Une 49e édition jugée satisfaisante par<br />

les organisateurs. Avec un budget de 750 000 €, le<br />

festival est une affaire sérieuse, avec ses permanents,<br />

sa billetterie, ses défis de foule, de logistique, de<br />

sécurité. Mais c’est surtout un concours musical.<br />

Photo Marc Le Saux.<br />

Un nouveau magazine littéraire et artistique<br />

est à Arblade-le-Haut, dans le Bas-Armagnac,<br />

que notre confrère Jean-Louis Le Breton met la<br />

Cdernière main au numéro deux de son tout nouveau<br />

magazine : Lard-Frit. Ce titre est la reprise d’un petit<br />

fanzine qu’il avait édité dans les années 80 et qui<br />

avait été primé à Angoulême. Mais cette fois, avec le<br />

Lard-Frit « version 2022 », on quitte le monde<br />

amateur pour entrer dans la revue professionnelle sur<br />

beau papier, tout en gardant l’esprit de curiosité et de<br />

fantaisie joyeuse qui a toujours animé son concepteur.<br />

C'est ainsi qu'avec plus d’une dizaine de<br />

collaborateurs venus de différents univers, Lard-Frit<br />

couvre un large panel de rubriques. La littérature,<br />

bien sûr, avec des textes originaux inédits, des<br />

critiques et des sujets de fond, l’art, la musique, le<br />

féminisme, la bande dessinée, mais aussi les<br />

nouvelles technologies et la gastronomie. Bref, cet<br />

objet de plus de 150 pages est un « maga-livre »<br />

atypique et singulier. Il paraît trois fois par an. Le<br />

numéro deux sort début <strong>juillet</strong>. Il est vendu<br />

uniquement par correspondance à la pièce (15 €) ou<br />

par abonnement (12 €), sur le site www.lard-frit.com.<br />

Laissez-vous tenter…<br />

38


Boostez votre com’<br />

avec le Canard Gascon<br />

Avec ses 15000 exemplaires tous les deux mois, le Canard Gascon est un<br />

média local qui a de l’impact. Il est distribué gratuitement dans plus de 600<br />

endroits, commerces, supérettes, grandes surfaces, lieux publics,<br />

essentiellement dans le Gers, une petite partie dans les Landes et le sud du<br />

Lot-et-Garonne( liste de tous les dépôts sur www.lecanardgascon.com). Il<br />

est lu par quelque 50.000 personnes.<br />

<br />

Y faire sa publicité, c’est s’offrir une belle exposition<br />

et l’assurance d’avoir du retour !<br />

<br />

Renseignements et tarifs au 06 61 34 29 32<br />

lecanardgascon32@gmail.com<br />

www.lecanardgascon.com<br />

Le Canard Gascon vit de ses ressources publicitaires. Ses annonceurs sont nombreux et<br />

fidèles et parmi eux : Plaimont, Carrefour Market, HDM, Gascogne Optique, syndicat<br />

Côtes de Gascogne, Les Fleurons de Lomagne, Abbaye de Flaran, Ets Dauga, Domaine<br />

de Joÿ, Valvital Lectoure, Sarreméjean, Maïsadour, Solenca, Panaulle Froid, Gamm<br />

Vert, Maison de Save, Optimhome, l'ACAL, MGH-Lip, Piscines Béoustès...

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