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AUTOINSIDE Édition 7/8 – Juillet/Août 2022

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POLITIQUE & DROIT<br />

des réparations. Même dans la formation professionnelle,<br />

les compétences relatives aux véhicules<br />

à propulsion alternative sont en effet<br />

mises en œuvre avec succès depuis un certain<br />

temps déjà. »<br />

réduction du choix des modes de propulsion<br />

pour le consommateur », a déclaré le chef du<br />

plus grand fournisseur européen de l’aprèsvente<br />

automobile. « Avec cette approche, nous<br />

risquons d’échouer », dit M. Franz.<br />

sont donc en avance sur le monde politique.<br />

Celui-ci devrait désormais plutôt passer à la<br />

vitesse supérieure en termes de sécurité de<br />

l’approvisionnement en électricité durable<br />

et ce, aussi en Suisse. Il a également besoin<br />

d’une infrastructure de recharge suffisamment<br />

solide. »<br />

Hildegard Müller, présidente de l’association allemande<br />

de l’industrie automobile.<br />

Hildegard Müller, présidente de l’association<br />

allemande de l’industrie automobile, critique<br />

la décision de l’UE : « L’industrie automobile<br />

allemande adhère à l’objectif de la neutralité<br />

climatique et investit des milliards pour y parvenir.<br />

En fixant un objectif de 0 g pour les<br />

émissions de CO 2 des voitures de tourisme et<br />

des véhicules utilitaires légers neufs à partir<br />

de 2035, le Parlement européen a pris une<br />

décision contraire aux citoyens, au marché, à<br />

l’innovation et aux technologies modernes. »<br />

Et d’ajouter : « Cette décision ne tient pas<br />

compte de l’insuffisance des infrastructures<br />

de recharge dans une grande partie de l’Europe.<br />

Il est tout simplement trop tôt pour un<br />

tel objectif. Il en résulte une augmentation des<br />

coûts pour les consommateurs. La politique ne<br />

peut pas exiger de la part de l’industrie d’accélérer<br />

le rythme sans créer elle-même les conditions-cadres<br />

qui permettent un tel rythme. »<br />

Arnd Franz,<br />

vice-président exécutif et CEO de LKQ Europe.<br />

« L’interdiction des moteurs à combustion à<br />

partir de 2035 restera dans l’histoire comme<br />

une erreur majeure dans la stratégie européenne<br />

pour une société sans émissions »,<br />

déclare Arnd Franz, vice-président exécutif<br />

et CEO de LKQ Europe. « Ce n’est pas une<br />

solution pour les 320 millions de véhicules<br />

existants sur les routes européennes qui<br />

pourraient aujourd’hui réduire les émissions !<br />

Tout est basé sur de faux calculs d’émission à<br />

la sortie des pots d’échappement. Et avec une<br />

Christian Bach, chef du Laboratoire Technologies de<br />

propulsion automobile à l’Empa.<br />

Christian Bach, chef du Laboratoire Technologies<br />

de propulsion automobile à l’Empa, précise<br />

: « Il ne s’agit pas d’une interdiction des<br />

moteurs à combustion : il est prévu de fixer<br />

l’objectif de CO 2 à 0 g/km. La combustion de<br />

l’hydrogène sera par exemple toujours possible.<br />

En termes de CO 2 , il serait toutefois plus important<br />

d’interdire les énergies fossiles tout en<br />

laissant le mode de propulsion ouvert. Car les<br />

moteurs à combustion alimentés à l’énergie renouvelable<br />

sont aussi propres que les voitures<br />

électriques alimentées à l’électricité renouvelable.<br />

» Du point de vue de M. Bach, les voitures<br />

électriques n’ont de sens en termes d’émissions<br />

de CO 2 que lorsqu’elles fonctionnent avec de<br />

l’énergie renouvelable. L’origine de cette électricité<br />

renouvelable reste ouverte. « Les réseaux<br />

électriques de nombreux pays de l’UE ne sont<br />

pas conçus pour une électrification aussi rapide.<br />

»<br />

Albert Rösti,<br />

président d’auto-suisse.<br />

« Je pense que les interdictions sont par définition<br />

une mauvaise voie. J’ai toujours été opposé<br />

aux interdictions politiques qui touchent<br />

à la technologie, car les technologies les plus<br />

efficaces, les meilleures et les plus durables<br />

du marché finiront par s’imposer », déclare<br />

Albert Rösti, président d’auto-suisse. « La plupart<br />

des constructeurs automobiles s’y sont<br />

habitués depuis longtemps et ont eux-mêmes<br />

planifié le début de leur production exclusive<br />

des véhicules électriques. Les constructeurs<br />

Sigrid de Vries, secrétaire générale de la CLEPA,<br />

déclare avec désillusion : « Un objectif d’émissions<br />

mesuré au pot d’échappement constitue<br />

de facto une interdiction du moteur à combustion<br />

et réduit à néant des années d’innovations<br />

européennes dans une technologie susceptible<br />

d’être climatiquement neutre. » Elle poursuit :<br />

« Le monde politique choisit ainsi un gagnant<br />

technologique et exclut la technologie hybride<br />

et les carburants renouvelables durables qui<br />

sont utilisés avec l’infrastructure existante et<br />

peuvent également éliminer les émissions de<br />

la flotte existante. Cela risque de rendre inutilement<br />

difficile, voire impossible, la transition<br />

vers une mobilité sans incidence sur le climat<br />

pour certaines PME et entreprises de niche. »<br />

Ralf Diemer,<br />

directeur général d’eFuel Alliance.<br />

« Réduire les émissions et interdire les options<br />

non respectueuses du climat, tel devrait être<br />

le principe directeur de la politique climatique<br />

européenne », a déclaré Ralf Diemer, directeur<br />

général d’eFuel Alliance. « Nous devrions aussi<br />

tirer les leçons des événements récents et ne<br />

pas échanger sciemment notre dépendance à<br />

l’égard des fournisseurs d’énergie contre une<br />

nouvelle dépendance à l’égard des matières<br />

premières pour la production de batteries. »<br />

En effet, selon l’Agence internationale de<br />

l’énergie, la Chine possède par exemple 87 %<br />

des gisements mondiaux de terres rares, 65 %<br />

du cobalt, 58 % du lithium et 40 % du cuivre.<br />

« Malheureusement, de nombreux députés<br />

européens ont décidé exactement le contraire<br />

et ont tout simplement ignoré le rôle clé que<br />

les carburants renouvelables durables peuvent<br />

jouer dans la réduction des émissions dues<br />

aux transports. » <<br />

<strong>AUTOINSIDE</strong> | <strong>Juillet</strong><strong>–</strong><strong>Août</strong> <strong>2022</strong> 61

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