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AUTOINSIDE Édition 7/8 – Juillet/Août 2022

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POLITIQUE & DROIT<br />

Réactions à la suppression des moteurs à combustion dès 2035<br />

« Ce n’est pas la bonne solution »<br />

Début juin, le Parlement européen a banni le moteur à combustion pour les voitures de tourisme et les<br />

véhicules utilitaires légers en Europe à partir de 2035. Il s’agit d’une décision politique qui a des conséquences<br />

importantes pour le secteur. Thomas Hurter, président central de l’UPSA, en est convaincu : « Ce n’est<br />

pas la bonne solution. » Il n’est pas encore clair si la Suisse compte également accepter cette interdiction.<br />

Jürg A. Stettler et Mike Gadient<br />

l’Europe et abandonne les moteurs à combustion<br />

dès 2035. Cette exclusion des moteurs<br />

à combustion est aussi une exclusion<br />

des véhicules hybrides rechargeables. Avant<br />

que cette décision n’entre définitivement en<br />

vigueur, le Parlement européen doit encore<br />

négocier sa mise en œuvre avec les États<br />

membres de l’UE. Il n’est pas encore clair si<br />

la Suisse compte également accepter cette interdiction.<br />

Les parlementaires<br />

européens veulent<br />

envoyer au musée les<br />

moteurs à combustion<br />

comme ce V8 bi-turbo<br />

à compter de 2035.<br />

Photo: Porsche/<br />

Parlement européen<br />

Thomas Hurter,<br />

président central de l’UPSA.<br />

Il y a actuellement environ 320 millions de<br />

voitures au sein de l’Union européenne, et<br />

même 1,4 milliard dans le monde, qui pourraient<br />

circuler en respectant l’environnement<br />

avec des carburants synthétiques. Mais cela<br />

n’a pas intéressé les parlementaires européens<br />

début juin. S’il en va selon leur volonté, les voitures<br />

neuves équipées de moteurs à combustion<br />

conventionnels ne pourront plus être immatriculées<br />

en Europe à partir de 2035. Lors<br />

du vote sur des normes d’émission de CO 2 plus<br />

strictes pour les voitures de tourisme et les<br />

véhicules utilitaires légers neufs, une majorité<br />

de députés s’est en effet prononcée en faveur<br />

d’une stratégie électrique qui, espérons-le, ne<br />

débouchera pas sur une impasse. Les innombrables<br />

rappels d’experts, de scientifiques,<br />

d’associations, de producteurs de pétrole et de<br />

fournisseurs d’automobiles avant le vote n’ont<br />

pas non plus aidé.<br />

Sigrid de Vries, secrétaire générale de l’Association<br />

européenne des fournisseurs automobiles (CLEPA).<br />

Sigrid de Vries, secrétaire générale de l’Association<br />

européenne des fournisseurs automobiles<br />

(CLEPA), a par exemple estimé que<br />

500 000 emplois seraient menacés parmi les<br />

fournisseurs automobiles européens si l’on<br />

abandonnait la voie de l’ouverture technologique<br />

dès 2035. Un point peu important pour<br />

la majorité des parlementaires européens. Le<br />

monde politique ferme désormais la porte à<br />

l’utilisation d’e-carburants synthétiques pour<br />

« Ce n’est pas la bonne solution, même pour<br />

la Suisse », souligne Thomas Hurter, président<br />

central de l’UPSA, qui estime qu’une interdiction<br />

de la technologie n’est jamais efficace et<br />

empêche toujours les innovations. M. Hurter<br />

en est sûr : « Les carburants synthétiques joueront<br />

également un rôle important dans la mobilité<br />

du futur. » En effet, toute l’infrastructure<br />

de ravitaillement et de distribution nécessaire<br />

à l’utilisation de ces carburants synthétiques<br />

durables est déjà en place et, grâce à elle, la<br />

flotte existante pourrait devenir climatiquement<br />

neutre. En revanche, dans le cas de la mobilité<br />

électrique et de l’hydrogène, l’infrastructure<br />

doit encore être mise en place. M. Hurter<br />

précise toutefois que les garagistes suisses sont<br />

eux-mêmes parés pour un scénario d’interdiction<br />

: « Les garagistes sont neutres sur le plan<br />

technologique et innovants. Aujourd’hui, une<br />

voiture neuve sur deux mise sur le marché dispose<br />

déjà d’une propulsion alternative. Grâce<br />

à leur formation, les garagistes disposent de<br />

tout le savoir-faire nécessaire pour effectuer<br />

60<br />

<strong>Juillet</strong><strong>–</strong><strong>Août</strong> <strong>2022</strong> | <strong>AUTOINSIDE</strong>

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