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AUTO TRENDS 310 FR_BR (1)

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parviendront pas à la ramener de la matinée. Nos Jag<br />

leur voleront au centuple le monopole des stridulations<br />

caniculaires<br />

Il m’échoit de commencer par la plus moderne des trois,<br />

la Type-E Lightweight, version GT compétition construite<br />

en alu en partant du roadster. Hardtop de rigueur donc,<br />

sous lequel on prend place casqué non sans nous infliger<br />

de multiples contorsions. La voiture est si basse en<br />

plus. Elle s’allège de 114 kg par rapport à la Type-E de<br />

série, en acier. Soit 1.040 kg tous pleins faits. Son « inline<br />

six », en alu toujours, développe 340 chevaux et un<br />

couple de 380 Nm. De quoi garantir un rapport poids/<br />

puissance qui dépote, y compris face à des supersportives<br />

d’aujourd’hui, toutes beaucoup plus puissantes et<br />

lourdes.<br />

PARACHEVER UNE ŒUVRE,<br />

SAUVER UN PATRIMOINE<br />

Dans un souci de traçabilité et d’authenticité, les<br />

modèles exclusifs Continuation reprennent toujours<br />

des plaquettes et des numéros de série qui ont existé.<br />

Soit il s’agit de finir un lot dont tous les exemplaires<br />

prévus à l’époque n’avaient été pas été construits (le<br />

cas des Type-E Lighweight et Type-D). Soit ce sont<br />

des exemplaires exhumés de la destruction (Type-C)<br />

ou d’un sinistre (les 9 SS, versions routières de la<br />

Type-D, qui périrent dans l’incendie de l’usine en 1957).<br />

ODE À L’ALU<br />

Contact. gnition Le 3,8 litres tonne au quart de<br />

tourcomme un volcan en éruption. On retrouve vite<br />

le tact ferme et jubilatoire des liaisons mécaniques<br />

directes: les tringles d’accélérateur commandant<br />

les 3 carbus Weber de concert, le levier de la boîte 4<br />

actionnant de très près les fourchettes de sélection, une<br />

pédale de frein en bois mais progressive. L’embrayage<br />

l’est moins et se met à brouter en cognant le temps<br />

de quitter l’arrêt. D’autres journalistes l’auront fait<br />

souffrir avant moi… C’est que notre exemplaire<br />

zéro– parfaitement suivi comme peut l’être une voiture<br />

de course hors de prix – a tout de même déjà quelques<br />

journées de piste à son actif<br />

Une fois lancé sur les premiers mètres, tout s’enchaîne<br />

à la perfection comme au volant d’une monture toute<br />

jeune. Catapulté par un moteur neuf, qui pète en carburant<br />

à la perfection sans brûler la moindre huile. Les<br />

vitesses passent bien, le double débrayage facilitant leur<br />

engagement. Fort démultipliée, la direction non assistée<br />

reste précise et communicative sur une suspension<br />

abaissée et durcie au maximum. Les pneus Dunlop et les<br />

freins à disques semblent assurer un travail mécanique<br />

de haut niveau en préservant longtemps leur mordant<br />

et leur fraîcheur.<br />

La Type-E Lightweight n’a pas la rigidité structurelle<br />

d’une sportive d’aujourd’hui, mais son agilité et ses<br />

performances nous ont bluffés. Une cession dans l’habitacle<br />

cosy moins surchauffé du coupé Reborn (Type E<br />

standard) – carrément silencieux lorsqu’on passe la 5e<br />

surmultipliée d’une bote 5 moderne – nous a laissé l’impression<br />

de prendre le volant d’une limousine…<br />

LES GLOIRES DU MANS<br />

Nous aurons plus d’air frais dans le cockpit de la<br />

dernière réalisation de Jaguar Classic Works, la Type-C<br />

Continuation qui nous laisse moins de place en dessous<br />

de la ceinture, avec notre genou droit qui coince le grand<br />

volant. Il faudra s’appliquer en prenant soin de ne pas<br />

forcer notre talent, afin de ne prendre aucun risque de<br />

mettre cet exemplaire impayable au tas. Son 6 cylindres<br />

de 3,4 litres affiche une puissance plus sage (220ch)<br />

mais un couple impressionnant (298Nm). Bien qu’elle<br />

n’offre aucune assistance d’aucune sorte, cette célébrité<br />

du Mans s’est pourtant laissé facilement prendre en<br />

main. La perfection apportée à l’assemblage y est pour<br />

quelque chose.<br />

Si la Type-C empruntait des éléments retravaillés de la<br />

suspension et du groupe motopropulseur de la 120,<br />

elle recevait un châssis tubulaire et une carrosserie en<br />

alu conçue par un ingénieur aéronautique. Elle utilisait<br />

pour la première fois des freins à disque en compétition,<br />

dont le circuit hydraulique était alimenté par une<br />

pompe montée sur la boîte de vitesses. Le toucher de<br />

frein est particulièrement naturel et l’effort facile à<br />

doser. L’espace des pédales est exigu mais reste exploitable<br />

au talon-pointe. La Type-D, qui lui succéda avec son<br />

empennage caractéristique, s’est révélée moins conciliante<br />

à manier. J’ai regretté mes ballerines de pilote…<br />

Chaussures FIA obligatoires. Exigeante, cette détentrice<br />

du plus beau palmarès de Jaguar engrangé au Mans<br />

nous a logiquement intimidés. Quel vacarme Quelle<br />

sauvagerie féline Comme la Type-E Lightweight, le<br />

staff aura préféré la démarrer à la poussette avec la joie<br />

du potache ; ici dans le souci de pallier une faiblesse du<br />

démarreur. Ça faisait longtemps qu’on avait vu, en bord<br />

de piste, des mécaniciens sourire aux anges. Jaguar ne<br />

fait là que réhabiliter l’automobile, la vraie •<br />

www.autotrends.be / 55

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