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CARNET
Jan Muylaert
Jan Muylaert a abordé tous les sujets dans les grands quotidiens
flamands, mais le fil rouge de sa carrière est sa passion pour
l’auto, et pour tout ce qui touche à la mobilité. Pendant un mois,
il a pris note pour Auto Trends de ce qui l’a marqué, avec son
regard avisé et sa plume aiguisée.
Mais où est donc la voiture
électrique abordable ?
Les constructeurs ont beau inonder le marché de leurs nouveaux modèles
électriques, ceux-ci restent inaccessibles pour l’acheteur privé. Le client
ordinaire serait-il devenu quantité négligeable pour les marques
Pas un jour ne passe sans que l’un ou l’autre
constructeur présente un nouveau modèle électrique.
Hélas, ils sont toujours positionnés dans
les segments moyens ou supérieurs. Une voiture
électrique qu’on peut considérer pour une utilisation
familiale démarre à facilement 40.000 euros,
un montant que bien peu de jeunes familles peuvent se
permettre. Certes, les citadines électriques sont moins
chères, mais leurs dimensions et leur autonomie limitée
les disqualifient pour les déplacements quotidiens d’une
famille dont les enfants grandissent. Enfin, à juste moins de
20.000€, la Dacia Spring est actuellement la seule voiture
électrique abordable pour un particulier à budget modéré.
VOITURE DE SOCIÉTÉ
Combien de temps les constructeurs se cacheront-ils encore
derrière l’argument du coût élevé des matériaux nécessaires
à la fabrication des voitures électriques ? En réalité, un prix
de vente élevé est synonyme de belles marges bénéficiaires.
Voilà pourquoi l’offre de voitures électriques moins chères
est si pauvre. Les constructeurs misent aujourd’hui tout sur
le secteur de la voiture de société. Les entreprises achètent
d’onéreuses EV parce qu’elles n’ont pas d’autre choix, puisque
le gouvernement les oblige à adopter l’électricité. Mais là
aussi, cela s’arrêtera bien un jour. Les entreprises qui « offrent »
à leurs employés ces voitures-salaires finiront par faire leurs
comptes, et constateront que la facture de cette transition
verte est horriblement élevée.
Ne pas proposer de modèles électriques abordables est, pour
les constructeurs, une stratégie pour le moins hasardeuse.
Et les récentes statistiques d’immatriculations de voitures
neuves ne laissent planer aucun doute : les ventes aux particuliers
se sont complètement effondrées. Rien d’anormal dans
le phénomène, car n’oublions pas qu’une voiture électrique est
presque deux fois plus chère qu’une voiture thermique comparable.
Et ceux qui ne profitent pas d’une voiture de société
électrique n’ont pas les moyens d’acheter une voiture zéro
émission, ou n’ont pas du tout envie de consentir à la dépense.
L’automobiliste moyen ne demande rien de follement sophistiqué,
juste une voiture électrique sûre et spacieuse à un prix
raisonnable. Le secteur n’a plus le droit de négliger tant de
clients potentiels !
LA POLICE LUXEMBOURGOISE ACHÈTE…
DES DIESELS
« Faites ce que je dis, pas ce que je fais ». Au 21e siècle, ce
dicton n’a rien perdu de sa véracité. N’est-on pas en droit
d’attendre d’un gouvernement qu’il montre l’exemple et soit
cohérent avec son propre discours ? En tout cas, ça ne semble
pas inquiéter la police du Grand-Duché de Luxembourg, qui a
récemment fait l’acquisition de 96 Ford S-Max. Un excellent
choix, mais ces S-Max sont équipés de moteurs… diesels ! Oui,
un « mazout » tant décrié par tout ce que les institutions européennes
comptent de bonshommes verts sauveurs de planète.
Manifestement, la police luxembourgeoise n’en a cure !
Cela étant, les policiers de notre voisin du Sud n’ont peut-être
pas tort. Les diesels actuels ne sont plus depuis longtemps
aussi polluants qu’ils le furent, et leurs émissions de CO2 ont
longtemps été un argument de promotion de ce carburant.
Quoi qu’il en soit, avouons-le, nous n’avons aucune envie de
condamner quiconque affiche un peu de résistance à l’absurde
« interdiction » du diesel ! •
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