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IMPACT Magazine N.5

Dans ce nouveau numéro du magazine IMPACT créé par HEC Entrepreneurs, découvrez l'importance de la diversité au sein de l'entrepreneuriat.

Dans ce nouveau numéro du magazine IMPACT créé par HEC Entrepreneurs, découvrez l'importance de la diversité au sein de l'entrepreneuriat.

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IMPACT

N°5/ JUILLET 2022

1

IMPACT


IMPACT

N°5/ JUILLET 2022

2 3

IMPACT

IMPACT



SOMMAIRE

8 Capstone

Projects

18

Saperlipopette

a la patate

Entrepreneurs

04 SOMMAIRE

06 EDITO

08 PRÉSENTATION

DE LA PROMO

10 FOCUS MASTER

10 Capstone Projects

12 Erasmus Mundus

Master Impact

Entrepreneurship :

dans la continuité d’HEC

13 L’inauguration du nouveau

bâtiment HEC et du local

HEC Entrepreneurs

15 DOSSIER SPÉCIAL :

LA DIVERSITÉ

ENTREPRENEURIALE

15 Il n'y a pas d'âge

pour entreprendre

16 Créer ou reprendre

une entreprise ?

17 L'entrepreunariat

et la gestion du temps.

20 L'entrepreunariat

au féminin

23 Pourquoi les immigrants

ont-ils plus chances de

devenir entrepreneurs ?

24 TRUCS ET ASTUCES

24 Engager son

1 e employé

25 Bien s'entourer

26 LOCAL

26 Saperlipopette a la patate

26 CULTURE

28 Self Made / Thinking,

Fast and Slow /

Comment t'as fait pour ?

30 MOT

DE LA RÉDACTION

4 5

IMPACT

IMPACT



EDITO

Bonjour à tous et à toutes,

C’est avec nostalgie et un pincement au cœur que nous vous

offrons ce dernier numéro proposé par la promotion Colibris.

Cette année académique 2021-2022 se clôture sur cette deuxième

édition du magazine IMPACT. Et oui, il ne reste plus

qu’un mois à la promotion Colibris au sein du master HEC

Entrepreneurs. Après des mois de dur labeur, ce dernier numéro

sonne la fin d’une expérience académique et entrepreneuriale

unique.

Après de nombreux séminaires et rencontres, il nous tenait à

cœur d’aborder un sujet quelque peu intéressant. La thématique

abordée dans ce numéro concerne la diversité entrepreneuriale.

Cette idée vient d’un constat: il n’existe pas qu’un

seul type d’entrepreneur.

Femme ou homme, jeune ou âgé, créateur ou repreneur, il

existe bon nombre de profils d’entrepreneurs. Loin de l’image

traditionnelle de l’entrepreneur perpétrée par Elon Musk ou

encore Bill Gates, la promotion Colibris a pu profiter de l’expérience

et du vécu d’entrepreneurs aux horizons très différents.

Il nous semblait important de mettre en avant cette

diversité. L’écosystème liégeois regorge d’entrepreneur(e)s inspirant(e)s

qui méritent d’être remarqué(e)s !

Dans ce numéro, vous trouverez donc des articles assez variés

qui mettent en avant la diversité au sein de l’aventure entrepreneuriale.

Trucs et astuces, interviews, portraits et rubriques

sur l’écosystème local : vous retrouverez tout ça et bien plus

encore dans votre magazine IMPACT !

Nous espérons que vous prendrez autant de plaisir à le lire

qu’on en a eu à l’écrire, nous vous souhaitons une bonne lecture

!

Vos rédactrices en chef,

Hélène, Maëlysse et Ilona

6 7

IMPACT

IMPACT



PRÉSENTATION DE LA PROMO

COLIBRI

Bastien Hoffmann

Grâce à mes études d’ingénieur civil, j’ai pu développer un solide bagage technique,

confronté aux innovations technologiques. Bien que préparé à les concevoir, je voulais

en découvrir davantage sur la manière de les mettre en œuvre. C’est pourquoi j’ai

choisi de faire HEC Entrepreneurs. Je peux ainsi expérimenter la création et la gestion

d’une entreprise en collaboration avec des profils de tous les horizons pour répondre à

de nombreux défis. En plus des compétences en management et finance, c’est un réel

plus pour les soft skills !

Brice Ortmans

Pierre Boland

Pierre est titulaire d’un master Bioingénieur de Gembloux Agro-Bio Tech (ULg,

Belgique) depuis 2012. Fort de huit années en tant que manager en Afrique et Papouasie

Nouvelle-Guinée, il démarre son activité de consultant en agronomie tropicale

en 2021. Parallèlement, soucieux de mieux comprendre et d’aborder les questions

de gestion en entreprise, il se lance dans le master complémentaire en gestion

entrepreneuriale en HEC-ULiège.

Sophie Deflandre

Sortie de mes études en ingénieur civil, et ayant acquis beaucoup de compétences techniques

et d’autonomie, il me manquait néanmoins certains aspects que je n’avais pas pu

approfondir durant ces 5 années. HEC Entrepreneurs était pour moi le meilleur moyen

de développer des compétences transversales qui me permettront de m’ouvrir à d’autres

possibilités et de m’adapter à différentes situations. Je me sens maintenant légitime et mieux

armée pour me lancer dans des domaines qui ne m’étaient pas spécialement destinés et un

jour, je l’espère, pouvoir créer ma propre entreprise.

Clarine Constant

Mes études m’ont appris à penser et construire l’espace en développant des projets

qui répondent architecturalement aux défis actuels de la société. Me lancer

dans ce master de spécialisation en entrepreneuriat cette année m’a donné la

possibilité de réfléchir à d’autres types de projets qui peuvent être utiles et induire

des changements d’habitudes visant à impacter positivement la société. Entreprendre,

c’est aussi se donner un bras de levier plus important pour insuffler ses

valeurs à son activité professionnelle dans un monde en changement !

À la suite de mes études d’ingénieur civil mécanicien à Liège, j’avais envie d’une nouvelle aventure,

d’affronter le monde réel. J’ai trouvé en HEC Entrepreneurs, le mélange parfait pour continuer ma

formation tout en quittant les dogmes scolaires. Le côté pratique nous permet de nous faire les dents

sur énormément de sujets. De plus, nous avons eu la chance de rencontrer des personnes inspirantes

et d’élargir notre réseau. Grâce à cette nouvelle expérience, j’ai pu mieux me découvrir et remettre

en perspective mes objectifs futurs, que j’attaque avec envie !

Hélène Hiertz

Être entrepreneur, c’est être polyvalent! Et c’est ce que HEC entrepreneurs nous

apprend en pratique . En plus des compétences essentielles à la création et reprise

d’entreprise, j’ai pu développer des qualités humaines et relationnelles fortes. Très

complémentaire à ma formation de bioingénieur, ce master m’a donné l’envie d’entreprendre

avec des valeurs et de l’impact.

Alexandre Radoux

Antoine Noez

Venant d’une famille d’entrepreneurs, j’ai depuis toujours été bercé par ce milieu avec

l’envie d’en découvrir plus. Ayant un background technique assez important dû à ma formation

d’ingénieur, le master HEC Entrepreneurs m’a semblé être la parfaite occasion de

compléter cette formation en acquérant des compétences dans la finance, le management

ou encore le marketing. Ainsi, je peux apporter une double vision tant technique que gestionnaire

sur mes projets futurs. Après tout, qui n’a jamais rêvé d’être son propre patron ?

Après avoir suivi une formation très théorique d'ingénieur civil mécanicien, j'ai décidé de réaliser ce

master en entrepreneuriat afin d'obtenir une expérience pratique grâce à des travaux réalisés sur le terrain

tout en développant mes soft skills. De plus, HEC Entrepreneurs permet de développer une grande

gamme de compétences indispensables dans toute gestion d'entreprise telles que des connaissances

financières, commerciales mais aussi en marketing, en comptabilité, etc.

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IMPACT

IMPACT



FOCUS MASTER

CAPSTONE PROJECTS

Un restaurant durable par Sophie

Deflandre

Le projet sur lequel je travaille

actuellement est le développement

d’un concept de

restauration durable. Me sentant de

plus en plus concernée par la cause

climatique et me rendant compte

de l’impact de notre alimentation,

j’ai réalisé qu’il y avait encore beaucoup

de choses à développer dans ce

domaine. C’est pourquoi j’aimerais

proposer une nouvelle solution de

restauration bio locale qui respecte

l’environnement, mais aussi notre

santé. Pour cela, l’idée est de travailler

avec un maximum de producteurs

locaux et surtout, de les mettre

en avant pour que les clients soient

informés sur les produits qu’ils

consomment. L’idée est d’avoir un

réel impact sur le long terme en

éveillant les consciences et en faisant

découvrir de nouvelles alternatives

dans un cadre chaleureux et festif.

Des accessoires de lecture par

Ilona Kozak et Maëlysse Marchal

Passionnées de lecture depuis

notre enfance, nous avons

décidé de partager notre passion

à travers un projet d’accessoires

de lecture. Booksessory crée et vend

des accessoires de lecture innovants

qui ont pour but de rendre la lecture

agréable et confortable. Entre les pochettes

de transports imperméables

et les posters à gratter, nous souhaitions

créer une gamme d’objets

qui permettrait à tous les amoureux

de bons bouquins de se rassembler.

Alors que la lecture peut sembler

vieillissante, notre objectif est de

moderniser ce secteur en apportant

des accessoires destinés à tous les

IMPACT

profils de lecteurs: le lecteur qui

lit dans les transports, celui qui

ne sait pas quoi lire, celui qui souhaite

améliorer son confort, etc.

Nos accessoires s’inscrivent dans

une logique de développement durable

via des matériaux écologiques

et l’intervention d’ETA, des entreprises

de travail adapté.

Une plateforme pour les matériaux

inutilisés par Bastien Hoffmann

et Martin Willems

Partis du constat des quantités

considérables de matériaux

neufs inutilisés ou jetés, nous

avons voulu apporter une solution

à ce défi. Notre plateforme en ligne

permet aux utilisateurs d’être, d’un

côté, désencombré des matériaux de

construction inutilisés, mais neufs.

De l’autre côté, aux utilisateurs acheteurs

d’obtenir des pièces de qualité

rapidement et à prix cassés. Dans

le contexte de l’augmentation du

coût des matières premières et de la

construction, nous donnons la possibilité

à chacun de trouver des produits

neufs et proches de chez lui.

De la revalorisation de coquilles

de moules par Simon Gillet et

Antoine Noez

Energyless, c’est la Box d’outils

qui allège vos factures d’énergies.

Cette solution concrète,

Vous êtes-vous déjà demandé

ce que devenaient les

directe et accessible vous permet de

La particularité du projet repose

coquilles des traditionnelles

faire des économies d’énergies dans

Du combustible fait de drèche

sur la spécificité des matériaux

moules-frites de votre brasserie préférée

? En Belgique, 20 000 tonnes

tif ? Vous aider à agir sur vos diffé-

votre foyer, sans forcer. Notre objec-

par Hélène Hiertz et Louis Delanaye

de construction. Ainsi, les jeunes

désirant concrétiser leurs projets

de coquilles de moules sont jetées

rents postes de consommations pour

d’habitation ou autres bricoleurs et

chaque année. Malheureusement, ces

alléger vos factures, sans perdre en

Projet de valorisation des drêches de

amateurs de bons plans pourront

coquilles sont difficilement compostables.

Celles-ci sont donc, en grande

confort !

brasserie en combustible.

obtenir tous les produits nécessaires

à leurs envies.

majorité, incinérées puis broyées, ce

qui entraîne des émissions abon-

10 11

dantes de CO2. L’objectif de notre

projet est de revaloriser ce biominéral

en le transformant en poudres

de granulométries différentes. Cette

poudre, c'est du carbonate de calcium,

composant majeur du calcaire.

Ce minéral est utilisé dans un

grand nombre de secteurs tels que :

l’alimentation (humaine et animale),

l’agriculture, la construction, la peinture,

la cosmétique, etc. En plus de

prôner une économie circulaire, ce

projet permet de protéger la biodiversité

puisqu’il est une alternative

aux mines traditionnelles.

Du tourisme dans le Condroz

par Pierre Boland

Constatant la difficulté et le

temps nécessaire pour réserver

des vacances respectueuses

de l’environnement, Thomas

et Pierre élaborent un modèle permettant

de réserver des gîtes insolites,

des repas locaux et des activités pour

tous les âges en quelques clics. Qui

ne rêve pas d’arriver dans un logis

hors normes, dans le cadre enchanteur

du Condroz liégeois, d’y trouver

le frigo plein de délicieux produits

frais et locaux et des activités à faire

en famille ou entre amis ?

Cette formule s’adresse à tous les

amoureux de la nature désireux de

découvrir une région fascinante et

particulièrement aux parents seuls

souhaitant passer un WE exceptionnel

avec leurs enfants.

Des véhicules éco-conçus par

Loic Claeys et Alexandre Radoux

Le projet BUGG Motion est

une solution de mobilité voulant

apporter des réponses aux

enjeux socio-environnementaux. Le

cœur de la problématique écologique

automobile ne devrait pas se

résumer au choix de la motorisation

et de la source d'énergie. Force est

de constater que les voitures d’aujourd’hui

sont trop lourdes et complexes

technologiquement. Cela les

rend inefficientes énergétiquement,

onéreuses, très gourmandes en matériaux

à la production, énergivores

à l'utilisation, très polluantes tout au

long de leur cycle de vie et rapidement

obsolètes. Jancovici nous dit

que si nous utilisions «des véhicules

de 200 kg plafonnant à 50 km/h et

disposant de 80 km d’autonomie,

cela diviserait leur impact par 5 à 8

!» BUGG veut donc développer des

véhicules minimalistes, design et efficients.

Cela dans le but d'être une

alternative disruptive à faible impact.

La philosophie BUGG se développe

via la sobriété matérielle et se focalise

sur les besoins essentiels. Cela

via l’éco-conception, les "lite-techs",

le fair-trade et le réparable. En plus

d'être écologiques et éthiques, les

véhicules BUGG se veulent sécuritaires,

ludiques, polyvalents, ergonomiques,

intemporels et esthétiques.

Des solutions énergétiques abordables

par Clarine Constant

FOCUS MASTER

Concrètement, que pouvez-vous

attendre de cette Box ?

- Objets simples d’utilisation

: Pour réduire les consommations

d’eau, d’électricité et

de chauffage dans les habitations

énergivores.

- Retour rapide sur investissement

: Après 1 an seulement,

votre Box est rentabilisée

et vous profitez pleinement des

économies réalisées.

- Facile d’installation : Pas

besoin de travaux ou d’installations

longues et fatigantes. Energyless,

est une solution opérationnelle

simple et rapide à

mettre en place.

- Personnalisation : Faites

un auto-diagnostic en ligne de

votre logement pour recevoir

uniquement les outils dont vous

avez besoin, ni plus ni moins.

- Réduction des factures :

Une fois les outils installés, économisez

instantanément et sans

avoir à y penser

Il n’y a pas que le bâtiment bas carbone

à privilégier, il y a aussi notre

façon de consommer.

De l’immobilier fractionné par

Brice Ortmans et Gilles Gomez

Colibrick démocratise l’investissement

immobilier grâce à une plateforme

sur laquelle le grand public

peut investir à partir de 10€

IMPACT



FOCUS MASTER

ERASMUS MUNDUS MASTER IMPACT

ENTREPRENEURSHIP :

DANS LA CONTINUITÉ D’HEC ENTREPRENEURS

Chaque année, l’ULiège repense ses programmes.

Lors de cette rentrée 2022, un nouveau master a

par ailleurs été créé à la faculté HEC Liège. Cet

«Erasmus Mundus Master en Impact Entrepreneurship»,

ou EMMIE, est un programme de 90 crédits ECTS répartis

sur 18 mois et organisé par trois universités de

commerce européennes. Le programme est organisé en

trois semestres : le premier semestre se déroule à Zagreb

(Zagreb School of Economics and Management, Croatie),

le deuxième à Vilnius (ISM University of Management

and Economics, Lituanie) et le troisième à Liège

(HEC Liège, Belgique), l’ULiège étant le coordinateur

principal.

La mission de ce master est d’éduquer une nouvelle génération

d'entrepreneurs à impact en sélectionnant des

candidats qui désirent construire un monde meilleur. À

travers ce master, ils pourront développer un projet qui a

pour but de contribuer à la création d'un équilibre entre

les personnes, la planète et le profit.

Le programme d’étude est organisé afin de permettre aux

étudiants d’acquérir les compétences nécessaires à l’entrepreneuriat.

Des cours relatifs à la gestion, au marketing,

à la finance et à la technologie et l’innovation seront par

ailleurs dispensés. Le but n’étant pas seulement de développer

leurs compétences, mais aussi de les inspirer sur

des projets entrepreneuriaux percutants, des séminaires et

des conférences seront organisés autour des 17 objectifs

de développement durable (ODD). À l’image de HEC

Entrepreneurs, les étudiants de l’EMMIE seront également

à la tête de la rédaction d'un magazine sur l'entrepreneuriat

à impact. De plus, ils auront l’occasion de

construire un réseau de contacts pertinents tout au long

du master.

À la fin du programme, les participants devront présenter

leur projet à impact devant des entrepreneurs et des

investisseurs potentiels. S'ils ont l'intention de créer une

entreprise en rapport avec leur projet, ils auront la possibilité

d'être incubés dans l'un des incubateurs associés aux

institutions partenaires. De cette manière, le programme

leur donne toutes les cartes pour, à terme, concrétiser

l’aventure entrepreneuriale.

Autrice : Ilona Kozak

L’INAUGURATION DU

NOUVEAU BÂTIMENT

HEC ET DU LOCAL HEC

ENTREPRENEURS

Après 21 mois de travaux, l’inauguration du nouveau

bâtiment HEC a eu lieu le 19 mai dernier.

Celui-ci, imaginé par l’Atelier 229, se veut durable

(ventilé, citerne d'eau, panneaux photovoltaïques)

et à la pointe des technologies numériques. Conçu en

polycarbonate, il laisse passer la lumière et la diffuse vers

l’extérieur. Des terrasses et des salles de classe largement

vitrées côté rue ouvrent le bâtiment sur la ville et son

quartier. Il intègre les nouveaux modes de travail : l’enseignement

hybride. Ainsi, il n’abrite pas d’amphithéâtre,

mais des petites salles de classe modulables avec à chaque

étage, des espaces de brainstorming, des "bubbles" pour

s'isoler et travailler dans le calme, des coffee corners…

En plus du nouveau bâtiment, la rénovation des bâtiments

mitoyens de Sainte-Julienne permet d’élargir le campus

et d’atteindre les 16 000 m². C’est d’ailleurs dans ces bâtiments

rénovés, que le master HEC entrepreneurs a la

chance de s’installer. Nos responsables, Clarine Constant

et Bastien Hoffman, ont imaginé l’espace et orchestré les

«travaux ». L’idée était de permettre à la classe de s’ajuster

aux différentes méthodes d’enseignement. Ainsi, le matériel

mobile permet d’agencer l’espace en un lieu d’écoute

pour les séminaires puis en un lieu convivial pour les travaux

de groupe.

Autrice : Hélène Hiertz

FOCUS MASTER

12 13

IMPACT

IMPACT



DOSSIER SPÉCIAL :

LA DIVERSITÉ

ENTREPRENEURIALE

IL N’Y A PAS D’ÂGE POUR ENTRE-

PRENDRE

Y

a-t-il un âge propice pour devenir entrepreneur

? Suis-je trop jeune pour entreprendre ? Nous

sommes beaucoup à nous poser ces questions…

à tort. En effet, chaque âge possède ses avantages et ses

inconvénients.

Les jeunes entrepreneurs, portés par une forme d’insouciance,

sont prêts à prendre plus de risques. Ils ont moins

de contraintes financières et familiales. Ils sont aussi plus

à l’aise avec les nouvelles technologies. En contrepartie,

ils peuvent manquer de maturité et de crédibilité. Les

entrepreneurs sortant de leurs études possèdent un bagage

technique plus important et ont pu développer plusieurs

softs skills. Ils ont beaucoup d’idées, mais ils n’ont

néanmoins pas plus d’expérience professionnelle que

les jeunes entrepreneurs. Finalement, plus une personne

vieillit plus elle acquiert de l’expérience et de maturité ce

qui la rend plus crédible. Elle possède aussi un réseau et

des moyens financiers plus importants. Cependant, elle a,

en général, plus de responsabilités familiales.

La question que nous devons nous poser est «Suis-je prêt

à devenir entrepreneur ?».

Pour entreprendre, il faut des compétences et, bien

qu’une grande partie des compétences dépendent du

projet, d’autres sont universelles. Il y a par exemple : la

passion, le caractère, la gestion du stress, l’intelligence financière

et le leadership (en particulier quand l’entreprise

nécessite des collaborateurs). Certains jeunes possèdent

déjà ces compétences. D’autres devront acquérir

plus d’expérience pour les développer.

De plus, avoir une stabilité économique et psychologique,

ainsi qu’un bon entourage facilitera la gestion de l’entreprise.

En effet, pour que le projet entrepreneurial évolue

sereinement, l’entrepreneur doit être dans une situation

qui lui permet d’être concentré à 110%. Ces caractéristiques

peuvent, elles aussi, dépendre de l’âge de l’entrepreneur.

En conclusion, il n’y a pas d’âge idéal pour entreprendre,

mais il est nécessaire d’être mature, motivé et en pleine

possession de ses moyens.

Il est à noter qu’un mineur n’est juridiquement pas capable

de devenir entrepreneur. Néanmoins, cela peut être

possible en ayant recours à l’émancipation par voie judiciaire.

Auteur : Simon Gillet

14 15

IMPACT

IMPACT



DOSSIER SPÉCIAL :

DIVERSITÉ ENTREPRENEURIALE

CRÉER OU REPRENDRE UNE ENTREPRISE ?

Que ce soit pour une création ou une reprise, la réussite d’un projet d’entreprise mérite la plus grande réflexion.

Cet article vous présentera les avantages et les inconvénients de chaque méthode entrepreneuriale.

Créer une entreprise

Créer son entreprise permet souvent d’investir à

moindre coût dans un projet tout neuf et dans

n’importe quel domaine. Partir de rien permet

aussi de bâtir l’entreprise à son image. La création d’une

société permet aussi d’acquérir de l’expérience plus facilement

et de commencer progressivement. C’est notamment

une bonne idée si vous vous lancez dans une activité avec

peu ou pas d’expérience.

Malheureusement, la lourdeur administrative peut rapidement

devenir un poids dans la création de son entreprise.

Il faut réaliser toutes les démarches auprès d’un guichet

d’entreprise, obtenir un numéro d’entreprise, choisir le bon

statut juridique, s’assujettir à la TVA, ouvrir un compte à

vue…

Reprendre une entreprise

Reprendre une entreprise, c’est se lancer dans une activité

qui est déjà en marche. L’entreprise fonctionne, elle possède

des partenaires commerciaux, du personnel, un portefeuille

de clients, des outils de production, une notoriété…

L’avantage principal de reprendre une activité, c’est que

celle-ci est à même de générer rapidement, voire immédiatement,

un revenu pour l’acquéreur.

En acquérant une entreprise, vous bénéficiez d’un personnel

déjà en place qui gère différentes fonctions opérationnelles

de l’entreprise. Et vous pouvez vous concentrer sur

votre métier de dirigeant, manager vos équipes et développer

votre activité.

Il faut toutefois faire attention : le départ d’un ancien dirigeant

peut impacter de manière indirecte l’activité future

de la boîte, en fonction du poids qu’il représentait dans

l’activité de la société.

Contrairement au créateur, l’acquéreur peut rencontrer

plusieurs freins à prendre en compte. Ces facteurs sont

liés à la structure en place : litiges en cours, existence de

contrats mal négociés et des problèmes avec les membres

du personnel. Il est nécessaire de se faire accompagner

afin de bien comprendre le passé pour garantir le succès

du projet.

Conclusion

Le choix entre la reprise ou la création d’une entreprise

est avant tout dicté par le budget en votre possession. Reprendre

un business exige souvent un investissement important.

Mais acheter une affaire existante peut s’avérer

moins cher que d’en créer une en partant de zéro. Si vous

désirez reprendre une entreprise déjà existante, de nombreuses

aides sont disponibles, notamment au sein de la

SOWALFIN. Celles-ci vous permettent de bénéficier d’un

accompagnement sur-mesure pour une transmission en

toute tranquilité.

Si vous avez peu d’expérience ou la volonté de vous lancer

dans une nouvelle activité, la création d’une entreprise

s’avérera souvent préférable au rachat. Vous vous orienterez

plutôt vers l’acquisition d’une entreprise si vous possédez

des ressources financières, des compétences en management,

et une expérience sur le métier.

DOSSIER SPÉCIAL :

DIVERSITÉ ENTREPRENEURIALE

16 17

IMPACT

IMPACT



DOSSIER SPÉCIAL :

DIVERSITÉ ENTREPRENEURIALE

L’ENTREPRENEURIAT ET LA GESTION

DU TEMPS

Un des grands défis de l’entrepreneuriat,

c’est de parvenir à faire rentrer toutes ses

tâches dans sa journée. Pour vous conseiller

dans cette démarche, trois types d’entrepreneurs

vous présentent leurs méthodes : Lola Derkenne

(entrepreneure à la chocolaterie Defroidmont occupant

le rôle de gérante), Antoine Malherbe (entrepreneur

à temps partiel et développeur software

chez Deuse) et Vincent Bellin (intrapreneur chez

Mobilize Power Solution occupant le rôle de directeur

technique pour la Belgique, Pays-Bas et

Luxembourg).

Comment planifier ton travail ?

L’outil le plus populaire est la TO DO list. Différentes

plateformes sont utilisées (Microsoft Planner, Trello, …) en

fonction de leur intégration des possibilités de prioriser les

tâches ou de collaborer avec plusieurs utilisateurs.

De manière générale, la planification se fait tous les jours.

Chaque matin, une vérification de la TO DO list leur

permet d’organiser leur journée. Cela passe également

par une session de lecture des mails pour mettre à jour

la liste des tâches. Pour les échéances à long terme, des

débriefings des réalisations et objectifs futurs sont réalisés

une fois par semaine.

Pour tous, des possibilités d’automatisation de certaines

tâches leur faciliteraient la vie. Les plus grands axes sont

l’administratif et la comptabilité. L’outil principal de partage

reste le cloud, principalement pour la centralisation et

la collaboration. Souvent pris par le temps, ces investissements

sont repoussés pour avancer sur l’opérationnel.

Comment assurer son efficacité ?

Une bonne gestion du temps passe aussi par une allocation

efficace des périodes de travail.

Dans un premier temps, il est crucial de définir ses

propres critères pour prioriser ses tâches. Pour Vincent et

Lola, ces dernières sont influencées par la taille du client.

Plus celui-ci sera important, plus les ressources de temps

et du personnel lui seront dédiées. Par ailleurs, les délais

de réalisation arrivant à échéance sont également mis en

L’environnement de travail est très important. Une des

Auteurs :

18 Antoine Noez, Alexandre Radoux et Bastien Hoffmann

19

IMPACT

première ligne.

Pour Antoine, la répartition des tâches est un défi dans la

collaboration. Curieux de tout, les trois interviewés participaient

à toutes les réunions. Avec l’évolution du projet,

chacun se concentre davantage sur les actions en lien avec

ses compétences pour une meilleure efficacité.

La notion de productivité est également cruciale. Pour

ce faire, chacun a ses trucs et astuces. Le plus important

est de se dégager des périodes de calme. Quand Vincent

écoute de la musique et s’isole, Lola répartit son personnel

en autonomie. Pour tous les deux, la communication

à leur entourage sur ces moments de focus est nécessaire.

Antoine a par ailleurs l’opportunité de combiner ces périodes

de concentration avec des réunions plus détendues

avec ses associés.

Les périodes de concentration ne sont pas toujours formalisées.

Dans la vie active de l’intrapreneur, Vincent observe

le besoin de fixer ce type de créneau, comme le fait déjà

Antoine avec ses associés. Lola est quant à elle obligée de

réaliser ces heures en dehors des heures d’ouverture du

magasin, trop soumise à l’activité de la journée.

Être efficace est souvent associé à la concentration sur une

tâche unique. Sur ce point, nos entrepreneurs sont unanimes,

il faut absolument être multitâches ! En effet, la

journée de chacun d’entre eux est rythmée d’accomplissement

de tâches de toutes tailles, prévues ou non. Toutefois,

ces petites tâches permettent surtout de découper les

projets en actions à prendre. Ces dernières sont alors plus

facilement mesurables et répartissables.

Quel est ton mode de fonctionnement ?

Pour parvenir à son but, l’entrepreneur doit pouvoir se

connaître et savoir comment travailler.

Pour connaître son fonctionnement, il faut suivre ses motivations.

Cela va du changement de cadre de travail, ou

encore de la motivation devant la charge de travail à accomplir.

De manière générale, le stress est source de productivité

et permet d’avoir une motivation supplémentaire.

Savoir qu’on est du matin comme Antoine permet de savoir

qu’à 15 h, une coupure doit être faite pour recommencer

plus tard.

pertes de temps principale vient des temps de déplacement

pour l’entrepreneur obligé de se déplacer. L’optimisation

des trajets est par exemple utilisée pour Antoine, profitant

du VentureLab pour se réunir avec associés ou partenaires.

Un commentaire sur ta situation d’intra/entrepreneur ?

L’organisation de chacun repose surtout sur sa connaissance

des meilleurs moments pour travailler, ce qui dépend

du type de tâches. Pour un intrapreneur tel que Vincent

ou une entrepreneure comme Lola, les horaires sont normalement

réglés. De la même manière, Antoine combine

son horaire d’employé à 4/5 pour consacrer un jour sur

son projet. Sur papier, tous ont des horaires déterminés.

Cependant, lorsqu’on est seul sur son projet, les heures

comptent rarement.

Vincent admet avoir des difficultés à faire la séparation avec

la vie professionnelle. Lola observe la même situation, vivant

sur son lieu de travail, sa chocolaterie. Dès lors, elle s’arrange

comme Antoine pour fixer des périodes de déconnexion,

allant d’une demi-journée à un jour par semaine. Malgré

une nécessité d’investissement indéniable pour chacun, ces

périodes de détachement sont également bénéfiques à leur

travail. Cela peut se retrouver dans un jour off par semaine,

ou encore des séances de sport pour Vincent.

Une possibilité consiste à déléguer, les tâches prévues ou

imprévues. La solitude de l’entrepreneur effraie parfois,

mais tous s’entourent pour se concentrer sur ce qu’ils

font de mieux dans leur travail. Dans cette démarche, la

confiance à l’autre est cruciale, que ce soit un collègue, un

associé ou un proche.

Un dernier conseil ?

Pour tous, l’entrepreneuriat est avant tout la liberté d’action

et d’implication, quand on le veut et comme on le

veut. Chaque jour est une nouvelle découverte avec ses

défis. Tous doivent trouver l’équilibre pour avancer, mais

c’est une des plus grandes motivations dans leur gestion du

temps au quotidien.

DOSSIER SPÉCIAL :

DIVERSITÉ ENTREPRENEURIALE

IMPACT



DOSSIER SPÉCIAL :

DIVERSITÉ ENTREPRENEURIALE

L’ENTREPRENEURIAT AU FÉMININ

ECO-RESPONSABLE

Quand on pense à un entrepreneur, il nous arrive d’imaginer un homme d’un certain âge en costume-cravate.

Toutefois, les femmes font partie intégrante de cet écosystème. En Belgique, un entrepreneur sur

trois est une femme ! Il est donc temps de les mettre en lumière. Nous avons rencontré deux femmes

inspirantes, Muriel Bernard (CEO de eFarmz) et Isabella Lenarduzzi (entrepreneure à l’origine du projet

JUMP), qui ont accepté de nous faire part de leur quotidien en tant qu' entrepreneures à impact.

Être entrepreneure, un frein ou un boost ?

Les deux ! Parfois c’est plus compliqué, particulièrement

pour le réseautage, comme trouver des investisseurs, des

sources de financement, des banques. La majorité des investisseurs

sont des hommes ; le réseau financier manque

de femmes.

Mais ça peut aussi être un atout. Dans mon secteur, la plupart

des clients sont des femmes, je comprends sans doute

mieux leurs besoins et attentes. De plus, actuellement, les

femmes entrepreneures sont plus mises en avant, elles profitent

d’une meilleure visibilité. La société fait maintenant

plus attention à la parité, et c’est une bonne chose.

Que diriez-vous à un jeune entrepreneur ?

De ne pas hésiter et y aller ! Aujourd’hui il y a tellement

de choses à faire au niveau entrepreneurial. Il y a plein de

problématiques auxquelles il faut répondre. Si on a envie

d’avoir un job qui a du sens et qui se réinvente en permanence,

l’entreprenariat est une solution pour soi-même et

pour la société. En plus, j’ai l’impression qu’il y a pas mal de

financements et de moyens; l'entrepreneuriat a plus le vent

en poupe qu’il y a dix ans.

DOSSIER SPÉCIAL :

DIVERSITÉ ENTREPRENEURIALE

Isabella Lenarduzzi, Social Entrepreneur

Comment vous est venue l’envie d’être entrepreneure

?

J’ai toujours porté en moi l’envie de changer le monde.

Lors de mes études, je me suis investie dans nombre

d’associations et j’ai réalisé lors de mes échanges avec

un étudiant - Eric Hébrard - que pour faire passer mes

messages militants, il serait utile d’appliquer une forme plus

ciblée sur le marketing et d’explorer un modèle économique

autre que celui que je connaissais.

Muriel Bernard, Founder et CEO de eFarmz

Est-ce que le projet eFarmz ressemble aujourd’hui

à l’idée initiale que vous en aviez ?

L’idée de base partait du constat qu’il était compliqué

de consommer quotidiennement des produits

locaux, bio et frais. Ayant un boulot à temps plein,

il m’était quasiment impossible d’y consacrer le temps nécessaire.

Par contre, pendant les vacances, je pouvais me

permettre de passer plus de temps dans les marchés, chez

des petits producteurs, dans des ventes à la ferme, …

eFarmz est né de cette volonté de rassembler, sur une

plateforme via l’e-commerce, une large gamme de produits

frais des meilleurs producteurs et artisans belges.

L’ADN est resté le même, en y ajoutant des nouveautés

comme les box repas, les commandes expresses, les paniers

bio, des produits d’import en fruits et légumes de saison

pour agrandir notre offre. Il faut se rappeler que l’offre

de fruits et légumes belges est limitée, aussi bien dans le

temps durant l’année, mais aussi au niveau de la diversité

de produits.

20 21

IMPACT

Comment s’est passée votre réflexion entrepreneuriale

avant de lancer eFarmz?

Après 12 ans passés à travailler dans des multinationales,

j’avais envie de faire autre chose. J’ai eu l’opportunité d’interviewer

beaucoup d’acteurs du secteur, ce qui m’a permis

d’avoir une vue globale de la filière. J’ai d’ailleurs rencontré

beaucoup d’engouement de la part des producteurs durant

la phase exploratoire, ce qui a fini par me convaincre de

l’intérêt et la pérennité de ce projet. A côté de cela, j’ai une

formation d’ingénieur commercial et de gestion, et 12 ans

d’expérience dans le marketing.

N’est-ce pas effrayant de lâcher un emploi avec salaire

stable ?

Oui, évidemment ! Les premières années ne sont pas

simples, surtout que je ne me payais pas de salaire. Mais en

même temps, on apprend énormément de choses. Même si

ça foire, même si c’est stressant, ça en vaut la peine.

Si c’était à refaire, la seule chose que je changerais ça serait

de lever des fonds rapidement et se payer ! C’est ce que je

conseille aux entrepreneurs qui débutent.

Ensemble, on a lancé « univer-sité », un magazine étudiant

destiné à être diffusé sur le campus de l’UCL. Il a finalement

été distribué sur tous les campus francophones de

Belgique, chose incroyable car à l’époque les universités

étaient rivales, avant d’être aussi diffusé du côté néerlandophone.

On a ensuite créé les salons de l’étudiant, puis

les premiers salons de recrutement (les jobstarters). En

quelques années, nous avons constitué un groupe avec plus

de 50 salariés qui avaient des activités jusqu’en Russie.

Mon entreprenariat est donc dû au hasard d’une rencontre,

à ma capacité à être curieuse dans un milieu inconnu et à

mon désir farouche d’avoir un impact sociétal positif.

C’est quoi, être « entrepreneure sociale » ? Quelle

est la spécificité ?

Être entrepreneur(e) social(e), ce n’est pas seulement une

histoire de sous, c’est aussi vouloir donner une âme et une

mission à son entreprise. Il faut pour cela identifier un problème

dans la société, s’interroger sur sa capacité à y répondre,

imaginer un modèle économique qui convient et

enfin lancer le projet.

Il existe un réseau mondial important d’entrepreneurs sociaux

: Ashoka. Tous sont convaincus de l’importance des

responsabilités sociétales des entreprises.

IMPACT



DOSSIER SPÉCIAL :

DIVERSITÉ ENTREPRENEURIALE

Conseilleriez-vous aux jeunes qui ont l’entreprenariat

dans le sang de se lancer directement après les

études ? Que pensez-vous du débat « se faire de

l’expérience en travaillant avant d’entreprendre »/ «

entreprendre directement » ?

Il n’y a pas de solution universelle. Mais il faut absolument

avoir la disponibilité mentale et l’énergie physique,

la force de prendre des risques pour pouvoir entreprendre.

Être entrepreneur(e), c’est « être tout le temps

sur le métier », c’est mettre toute son ardeur au service

d’une mission, il n’y a pas de répit. Dès lors, je pense que

la période où l’on a entre 30 et 40 ans est la moins bénéfique,

car c’est souvent la période où l’on crée une famille,

et cela est très énergivore, surtout pour les femmes, qui se

retrouvent avec une charge mentale et physique telles que

cela est très compliqué de fonder son entreprise en même

temps.

JUMP a été créée en 2006. Cette idée d’entreprise

est-elle liée à votre vécu en tant que femme dans le

monde du travail ?

L’expérience d’entreprenariat d’une femme et celle d’un

homme sont complètement différentes. Nous vivons dans

une société imprégnée de patriarcat. Une femme n’est pas

traitée comme un homme (même si nos valeurs sont égalitaires)

car la société n’attend pas d’elle la même chose

que d’un homme. Si on va à l’encontre des stéréotypes de

genres, on s’expose à un regard négatif de la société qui

est extrêmement compliqué à porter. Pareillement, constater

dans l’attitude des hommes qu’ils ne comprennent pas

qu’une femme est une valeur ajoutée et qu’ils la jugent

différemment est très violent. Les femmes portent le

«syndrôme de l’imposteur», avec le sentiment de devoir

toujours en faire plus pour légitimer leur place.

Quelles sont vos prochaines étapes ?

Avec le covid, j’ai réinventé un modèle de travail, notamment

en digitalisant tout, cela marche du tonnerre. A présent

j’ai atteint une période de ma vie où je voudrais pouvoir

ne plus me tuer à la tâche.

Quel serait votre conseil à un jeune entrepreneur ?

Il faut être responsable : prendre des risques, certes, mais qui

ne font mal ni aux autres ni à la planète. Et également être

généreux, en temps et en attention, être en connexion avec

les autres : on est apprécié si on donne, et pour être aidé à

évoluer, il faut être apprécié.

POURQUOI LES IMMIGRANTS ONT-ILS PLUS

CHANCES DE DEVENIR ENTREPRENEURS ?

Une étude du GEM de 2012 a montré que les

immigrés avaient plus de chances de créer une

entreprise que la population native d’un pays.

Cependant, nous comprenons encore mal pourquoi tant

d'immigrants prennent le risque de créer une entreprise.

Des recherches antérieures ont attribué ce phénomène

aux effets du pays d'accueil, tels que la discrimination sur

le marché du travail, les politiques d'immigration sélective

et la disponibilité d'opportunités spécifiques au sein des

groupes ethniques dans les régions où l'immigration globale

est élevée.

Le chercheur Peter Vandor a exploré un driver plus caché :

«l'auto-sélection», fondée sur la personnalité. Les décisions

d'émigrer volontairement et de créer une entreprise sont

toutes deux associées à des niveaux de risque élevés. Les

immigrés sont confrontés à des risques supplémentaires,

allant du chômage ou du sous-emploi à la xénophobie

et aux traumatismes psychologiques. Nous pouvons donc

nous attendre à ce que les immigrants soient plus susceptibles

de créer une entreprise, précisément en raison de leur

DOSSIER SPÉCIAL :

DIVERSITÉ ENTREPRENEURIALE

goût du risque qui les a aidés à partir à l'étranger.

Ces apprentissages ont des implications directes pour les

investisseurs et les décideurs politiques. Ces dernières années,

certains investisseurs en Venture Capital (capital à

risque) ont créé des fonds qui travaillent exclusivement

avec des entreprises (co)fondées par des entrepreneurs immigrés.

Outre une aide au démarrage, ils fournissent des

services adaptés aux besoins des fondateurs nés à l'étranger,

notamment des conseils en matière de visa et de droit. Leur

raisonnement en matière d'investissement est simple. Les

fondateurs immigrés ont un avantage concurrentiel lorsqu'il

s'agit de créer des entreprises ayant un impact et une

portée mondiale.

D'un point de vue politique, le potentiel entrepreneurial

des immigrants s'étend au-delà du petit groupe d'entrepreneurs

internationaux en phase terminale qui sont généralement

la cible des programmes de visa d'entrepreneuriat et

des agences de promotion des investissements. Les organes

publics devraient également soutenir les entrepreneurs

naissants parmi les immigrants en leur fournissant un financement,

une formation, un accès à des espaces de travail

et une aide pour naviguer dans les processus administratifs

associés à la création d'une entreprise en tant qu'immigrant.

Dans les pays où le solde migratoire est négatif, l'auto-sélection

peut poser des problèmes ; le talent entrepreneurial

peut faire partie de «l’exode des cerveaux». Bien que les

pays d'origine bénéficient des activités entrepreneuriales

des émigrants par le biais du commerce et des transferts

de fonds, ils connaissent moins de création d'emplois et de

retombées économiques que les pays d'accueil.

C’est ma prise de conscience de l’importance du conditionnement

social qui a provoqué en moi le besoin de faire

quelque chose pour les autres femmes. Au début, j’étais

dans le déni de la discriminalité envers les femmes. Je pensais

fonctionner en étant « un homme comme les autres ».

Or, on attend des femmes qu’elles soient les gardiennes du

foyer, pas qu’elles prennent des risques, alors qu’on attend

des hommes qu’ils soient des conquérants. Il existe toujours

énormément de sexisme. A force d’expériences, de

prises de conscience, de rencontres, de formations, de lectures

j’ai réalisé que nos spécificités féminines ne doivent

pas nous pousser à avoir toujours besoin d’en faire plus

pour faire nos preuves mais doivent plutôt être reconnues

et légitimées afin d’atteindre une réelle égalité des chances.

IMPACT

Auteur : Gilles Gomez

1

Global Entrepreneurship Monitor

2

tels que Unshackled Ventures et OneWay Ventures

3

Lorsque l'émigration (départs ) est plus importante que l'immigration

(arrivée), on parle d'émigration nette,

de déficit migratoire ou encore de solde migratoire négatif.

En tant qu’entrepreneure, avez-vous vécu des

évènements marquants dus au fait que vous êtes

une femme ?

22 23

IMPACT



TRUCS & ASTUCES

ENGAGER SON PREMIER

EMPLOYÉ

Un entrepreneur affronte les défis les uns après les

autres. Souvent esseulé, celui-ci doit faire des choix

qui ne s’avèrent pas toujours faciles. Une grande

question arrive lorsqu’il semble opportun d’engager un premier

salarié. Comment dois-je recruter ? Quel document

dois-je compléter ?

La première chose à réaliser est le descriptif du travail demandé. Le

descriptif des tâches permettra de cadrer la recherche. Ensuite, chaque

statut a ses avantages et inconvénients, toutes les pistes sont à envisager.

Agrandir l’équipe coûte. Plusieurs plateformes proposent un

simulateur pour mieux appréhender l’impact sur votre trésorerie. Si

l’aspect financier suit, l’aspect relationnel n’est pas à négliger pour

autant. Pour recruter efficacement, votre offre d’emploi doit décrire

au mieux le travail. Lorsque vous avez trouvé votre recrue, présentez-lui

le règlement de travail, pour certifier qu’il adhère à la culture

de l’entreprise. Des documents administratifs sont à compléter pour

formaliser son arrivée. Les secrétariats sociaux peuvent vous aider

dans cette démarche. Vous aurez donc une nouvelle casquette, RH

! Formez-vous au préalable, pour ne pas faire d’erreurs une fois ce

rôle endossé.

Auteur : Brice Ortmans

BIEN S’ENTOURER

«Vous êtes la moyenne

des 5 personnes que vous

fréquentez le plus !».

Cette citation de l’entrepreneur et écrivain américain

Jim Rohn illustre bien l’importance de l’entourage

dans notre vie. Selon lui, qui s’assemble

finit par se ressembler et non uniquement l’inverse.

Le choix des personnes que nous côtoyons et de son entourage

est primordial pour l’accomplissement de ses objectifs

tant personnels que professionnels.

S’entourer de personnes positives va agir sur notre propre

positivité et nous aurons une vision beaucoup plus épanouie

de la vie. À l’inverse, fréquenter des personnes avec

une approche négative va entraîner une perte de notre

propre attitude positive et détruire petit à petit nos rêves.

Alors, comment bien s’entourer ?

La première étape doit venir de vous. Avant d’essayer de

trouver les bonnes personnes pour notre équilibre personnel,

il est important de savoir définir soi-même son

équilibre et ce dont on a besoin.

TRUCS & ASTUCES

©SKIN

En entrepreneuriat, on conseille souvent de s’entourer de

trois types de personnes :

1. Le mentor qui va montrer une voie et nous pousser

à nous dépasser et repousser les limites.

2. Une communauté de semblables à qui on va pouvoir

partager nos problèmes, mais aussi nos solutions.

Cette communauté va nous soutenir.

3. Des personnes à qui on va pouvoir expliquer nos

acquis pour mieux les intégrer et réaliser le chemin

que l’on a parcouru.

24 Auteur : Martin Willems

25

IMPACT

IMPACT



LOCAL

SAPERLIPOPETTE A

LA PATATE

Liège est reconnue pour son patrimoine historique

unique et son écosystème entrepreneurial innovant.

Oubliez d’ores et déjà la gare des Guillemins ou encore

la Montagne de Bueren ; en route vers le patrimoine

gastronomique liégeois ! C’est à côté de la traditionnelle

Place du Marché que nous retrouvons Saperlipopette a la

patate, une histoire culinaire, mais aussi entrepreneuriale.

Tous les Liégeois la connaissent déjà : Une Gaufrette Saperlipopette.

Emblème de la gastronomie liégeoise, Une

Gaufrette Saperlipopette connaît un vif succès pour ces

viennoiseries et autres délicieuses pâtisseries. C’est en octobre

2021 que Augustin Michaux, le fils des patrons de

la boulangerie, décide de se lancer dans la folle aventure

entrepreneuriale. Quoi de mieux qu’ouvrir une friterie en

plein centre de Liège ? Située en Rue des Mineurs, la friterie

«Saperlipopette a la patate» vient d’ouvrir ses portes.

Au menu, des plats typiques de notre plat pays : poulet

rôti et compote, boulets à la sauce liégeoise, carbonnades

flamandes, frites et bien d’autres plats de notre enfance.

Chez Saperlipopette a la patate, les maîtres-mots sont des

produits de qualité et des plats faits-maison. Loin d’une

friterie traditionnelle, Saperlipopette s’impose avec un modèle

innovant mêlant des produits locaux et une cuisine

street-food typiquement belge. De la petite boulangerie

de quartier à l’ouverture d’une nouvelle enseigne, Une

Gaufrette Saperlipopette est rapidement devenue un modèle

pour toutes les entreprises liégeoises. En l’espace de

quelques mois seulement, Augustin Michaux, cuisinier de

formation, est arrivé à créer le premier restaurant de streetfood

entièrement belge, à mi-chemin entre la brasserie et le

traditionnel fritkot. De quoi être fier de nos entrepreneurs

liégeois, n’est-ce pas ? Retrouvez les plats de vos grandsmères

remis au goût du jour du mardi au dimanche de

11h20 à 21h.

Autrice: Maëlysse Marchal

26 27

IMPACT

IMPACT



CULTURE

CULTURE

Série : Self Made

Self made est la série Netflix inspirée par la

vie de madame C.J. Walker. Cette mini série

de 4 épisodes nous présente la vie de la

première femme d’affaires afro-américaine à devenir

millionnaire par elle-même. En visionnant

cette série, vous vous rendrez compte de toutes

les difficultés auxquelles Madame C.J. Walker a

dû faire face dans la création et le développement

de son entreprise de produits capillaires.

À une époque où les femmes n’étaient pas reconnues

dans la haute société, et d’autant moins

les femmes de couleur, Madame C.J. Walker s’est

battue pour se faire une place dans ce monde

d’hommes blancs. Cette série est une véritable

source d’inspiration pour toute femme qui ne

penserait pas avoir sa place dans le monde des

affaires, toujours dominé par la gent masculine.

Nul doute que son courage et sa persévérance

vous inspireront dans vos projets !

Livre : Thinking, Fast and Slow

Thinking, Fast and Slow est un livre anglais

qui met en avant la dualité de

fonctionnement de notre cerveau. Le

cerveau humain fonctionne selon deux modes,

rapide et lent. Ces deux systèmes travaillent en

collaboration, mais ont des fonctions bien différentes.

Le système 1 est rapide, intuitif et impulsif.

Il peut être problématique de trop se fier

à celui-ci et est souvent source d’erreurs. Le système

2 est analytique et lent, il permet de comprendre

certaines choses permettant de garder

notre système 1 sous contrôle. Dans ce livre, vous

pourrez mieux comprendre le fonctionnement

de ces 2 systèmes ainsi que les processus de décisions

suivis par notre cerveau.

Podcast : Comment t'as fait ?

Comment t’as fait ? C’est une série de podcasts

reprenant des interviews d’hommes et

femmes aux parcours inspirants. Ces entrepreneurs

et dirigeants d’entreprise nous expliquent

leurs accomplissements et comment ils ont fait

pour en arriver là où ils en sont. Peu importe le

type d’entrepreneur que vous aimez, vous trouverez

tout ce qu’il faut dans ces podcasts aux thématiques

variées. Prenez 1h de votre temps pour écouter ces

rencontres qui vous inspireront et vous donneront

des conseils avisés.

Autrice : Sophie Deflandre

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Mot de la

rédaction

Chers lecteurs et lectrices,

Remerciements

COORDINATEUR

DU MAGAZINE

Cyrille

Lesuisse

Co-organisateur à HEC-Liège

entrepreneurs, Fondateur de Diffusio.

GRAPHISTE

Nous espérons de tout cœur que ce deuxième numéro

consacré à la diversité entrepreneuriale vous a plu. La

promotion Colibris est très fière d’avoir pu mettre en

avant des entrepreneurs inspirants, ainsi que des trucs et

astuces qui pourraient aider tout type d’entrepreneur.

Nous vous remercions d’avoir lu le dernier numéro

proposé par la promotion Colibris.

Vous avez des idées d’articles? Vous connaissez des projets

innovants? Contactez-nous à l’adresse suivante:

hecentrepreneurs@uliege.be

Matteo

Lamproye

Communication

Visuelle & Graphique (CVG)

1 ère Master

ENSAV La Cambre

(Bruxelles)

@Lamproye_Graphic_Designer

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