Brahim BANHAKEIA

Catherine KERN
Littérature française
Le terme "cultures" sera envisagé
dans ses sens ethnologique et
artistique. Je me propose de présenter
la manière dont Le Clézio appréhende
les différences entre les cultures, et
la nature des rapports qu'il tisse entre
elles. Je m'attacherai pour cela principalement
à sa production touchant au
monde amérindien (La Fête chantée,
Diego et Frida, Haï, Le Rêve mexicain)
et à l'Afrique (Onitsha). Dans
ces textes, Le Clézio propose une
approche parfois plus ethnologique
que littéraire de ces cultures. Ceci
nous permet d'envisager l'idée d'un
échange entre les cultures qu'il décrit
Myriam LOUVIOT
Littérature française
La période coloniale et les processus
de décolonisation ont laissé
des marques profondes dans de nombreuses
régions du monde (continent
africain, Caraïbes, Inde, Indonésie ou
encore Amérique latine). Ces bouleversements
historiques ont notamment
donné naissance à des cultures
que l’on peut qualifier d’hybrides,
dans la mesure où – très schématiquement
– elles seraient héritières à la
fois d’un “ patrimoine local ” et d’un
“ patrimoine importé ”. Mais la dynamique
qui anime la rencontre de ces
patrimoines se révèle des plus complexes.
L’anthropologie a en effet
bien montré la nécessité de remettre
en cause la vision pessimiste selon
J.M.G. Le Clézio, à la croisée de plusieurs cultures :
Occident, Afrique, Mexique
et l'Occident qui lit ses ouvrages. Cet
échange serait-il à sens unique ? C'est
une question que nous ne pouvons
pas négliger. Pourtant, nous pouvons
d'ores et déjà avancer l'hypothèse
selon laquelle le fait d'aller rencontrer
ces peuples, de vivre avec eux pendant
plusieurs années, comme l'a fait
Le Clézio, donne lieu à un véritable
dialogue entre les cultures. Les différentes
données présentes dans le sujet
de la journée d'étude sont ici prises en
compte : Le Clézio met en relation
des cultures qui semblent s'opposer
sur de nombreux points et se sont
affrontées lors des différentes colonisations.
Toutefois, ses ouvrages sont à
placer sous le signe d'un échange,
laquelle les cultures locales “ authentiques
” ne pourraient qu’être anéanties
par le rouleau compresseur des
cultures dominantes (généralement
occidentales). Pour autant il serait
tout aussi illusoire de vouloir réduire
l’hybridation des cultures à un simple
mélange ou à un compromis raisonné.
A l’heure de la mondialisation et de la
remise en cause du modèle de l’Etat-
Nation, à l’heure où les identités
paraissent éclatées ou au contraire
crispées au point d’en devenir meurtrières,
la compréhension de ce phénomène
relève pourtant du plus grand
intérêt. Des disciplines telles que
l’anthropologie, la philosophie ou la
psychologie apportent déjà un certain
nombre de réponses, mais parce que
la littérature véhicule de manière pri-
d'une volonté de dialogue. Nous
prendrons également en compte la
dimension artistique qui semble également
opposer ces cultures. Ainsi, si
l'Occident cherche un art durable,
fixe, les Indiens, par exemple, placent
les productions artistiques sous le
signe de l'éphémère. De plus, ils leurs
attribuent des fonctions très différentes
de l'Occident, comme une
fonction curative pour le chant ou un
lien avec la religion pour la danse.
L’hybridité, un concept pour aborder la problématique identitaire
dans les littératures postcoloniales
vilégiée les structures imaginaires
d’une époque, elle semble un terrain
particulièrement riche pour une telle
étude.
Dans ma présentation qui ne peut
bien sûr être que l’ébauche d’une plus
vaste réflexion, je tenterai d’abord
d’expliquer et de préciser le choix de
ce concept d’hybridité, notamment
par rapport à un certain nombre de
notions proches et préexistantes
(métissage, acculturation, etc.).
J’essaierai ensuite, à partir d’exemples
d’œuvres africaines, indiennes
ou antillaises, de proposer des pistes
d’exploration du processus de la
construction identitaire.
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Ecoledoctorale