Brahim BANHAKEIA

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25.12.2012 Views

Fouad ALZOUHEIR La coopération décentralisée, dont le cadre législatif et réglementaire est reconnu en France depuis 1992, s'est longtemps développée aux marges des systèmes d'action territoriale et de ceux de la politique étrangère. Etat, collectivités et ONG déployaient des réseaux dont l'efficience et la légitimité étaient à la fois très diverses et cloisonnées. Cette géométrie variable de la coopération, où la méfiance le disputait au soupçon, n'a cessé d'être interrogée. Les collectivités ont fait leur entrée dans le concert international, moins contre l'Etat qu'en conséquence directe de l'accomplissement des nouvelles responsabilités locales. Elles en ont hérité le statut, légal et original, de la «coopération décentralisée», qui fut ainsi la fille adoptive de la décentralisation. Ce régime de liberté régulée a donné naissance à des initiatives dont la grande variété a aujourd'hui de très loin dépassé les jumelages d'antan. Il est symptomatique de constater la diversité des enjeux auxquels cette action internationale plurielle entend désormais répondre. Les stratégies inter-régionales d'échange économique, le positionnement institutionnel des collectivités dans le concert international, y sont allés de pair avec les thèmes de la participation citoyenne dans le cadre mondialisé, ou encore les enjeux plus opérationnels de la gestion technique urbaine partagée. Pendant longtemps, cette action a été placée sous le signe d'une continuité: celle de l'expression solidaire et pacifiste des jumelages, dont la part aujourd'hui encore élevée des échanges franco-allemands rappelle la place. Si la solidarité demeure l'un 16 Ecoledoctorale Sciences sociales Coopération décentralisée en Alsace: la transaction Collectivité territoriale/Etat des fondements essentiels de l'action et de la coopération internationale de la France décentralisée, ses modalités d'accomplissement sont en train de se modifier. Naturellement, la mise en œuvre d'un statut législatif, puis réglementaire, de la coopération décentralisée occupe l'avant-scène de ce nouveau paysage. Elle contribue à identifier un modèle qui, pour être singulier, n'en est pas moins typique d'une évolution plus générale qui affecte des dimensions politiques fondamentales: la souveraineté, l'Etat de droit, le partenariat dans le cadre mondial. Au sein de ce dernier, les Etats, les collectivités et les ONG forment ce que l'on pourrait appeler le triangle premier de la coopération internationale. Ils ont été rejoints par d'autres acteurs tels que les entreprises, les organismes publics et privés d'enseignement et de recherche, les groupes de services urbains et établissements de santé... A la fragmentation apparente du système de coopération correspond le souci contemporain d'une régulation qui ne soit pas une mise en ordre. Le thème de la gouvernance en est le révélateur. Faute de faire un état des lieux de la coopération décentralisée française, mon exposé vise exclusivement à rendre compte de la coopération décentralisée en direction des collectivités territoriales des pays du Sud à travers l'exemple alsacien. Quelles sont les multiples facettes de ces initiatives, de leur destination géographique, de la place qu'y occupent les différents niveaux de collectivité locales: région, départements et les communes, désormais accompagnées par les nouvelles intercommunalités? Sur le plan méthodologique, il me semble que, dans ce type de coopération Nord/Sud, le recours à une logique transactionnelle originale s'impose et ceci dans la mesure où l'action de coopération se présente comme une transaction simple liant deux collectivités l'une du Nord et l'autre du Sud. Or la coopération décentralisée en Alsace témoigne d'une multiplicité de transactions assez complexe et qui revêt un caractère particulier dans le cas qui nous préoccupe. En effet, dans ce type de coopération, il y a trois processus transactionnels accessoires obligatoires, selon la nature de l'action, à opérer en guise de la transaction principale, objet de la co-opération. Il s'agit de: - transaction interne au sein de la collectivité: négociation, délibération - transaction entre la collectivité et l'Etat qui se traduit par plusieurs figures: contrôle/validation, cogérance, financement, re-contrôle/re-validation - transaction entre la collectivité et un intermédiaire associatif (c'est le cas de l'IRCODE) Il y a lieu d'en ajouter un quatrième, selon le cas, celui de la transaction entre la collectivité territoriale et une organisation européenne ou internationale (Union européenne, Banque mondiale, Conseil de l'Europe, etc.) Dans le cadre de cet exposé, je me limite à aborder la transaction collectivité /Etat.

Valérie BÉCHET-TSARNOS Etudes germaniques En cette ère de mondialisation des échanges, à l'heure où Internet rétrécit constamment les frontières, et au moment où l'internationalisation des études et des formations professionnelles est en train d’être adoptée dans les sociétés de nombreux pays, les compétences linguistiques et communicatives deviennent de plus en plus importantes et indispensables. La communication interculturelle a pour but d’explorer le concept des conditions communicatives dans le cadre des échanges croissant de personnes et de biens au plan mondial et au sein de l’Europe. Ainsi, beaucoup d’entreprises qui vivent la mondialisation de l’économie et des marchés font face à un ensemble de problèmes liés aux difficultés de la communication interculturelle. La dimension internationale de la gestion devient d’autant plus essentielle que nombre d’entreprises se lancent dans l’expor- La communication interculturelle et son rôle pour l’économie mondialisée tation voire dans l’investissement direct à l’étranger dans le cadre de l’ouverture et de la mondialisation de certains marchés. Toute rencontre interpersonnelle s’effectue dans un cadre à la fois prédéterminé et co-construit par les interactants. De multiples règles régissent cette mise en dialogue. La dimension interculturelle constitue un déterminant-clé entre partenaires dont les codes, les rituels appartiennent à des registres culturels hétérogènes. Lever les malentendus et les incompréhensions mutuelles suppose un regard réflexif sur sa propre culture et la prise de conscience des mécanismes communicationnels. La notion de culture, à travers ses multiples dimensions, peut ainsi constituer un cadre interprétatif pertinent pour comprendre les différences et les spécificités. Ces questions concernent tout particulièrement la coopération de plus en plus répandue, dans les milieux professionnels, entre équipes plurinationales. A travers l’étude des théories concernant les paradigmes culturels, j’essaierai de montrer l’impact des composantes culturelles sur les modes et les styles de communication. Je vais donc présenter les trois grands objectifs de l’éducation interculturelle. En premier lieu l’acquisition de connaissances, qui vise à favoriser une meilleure compréhension des diverses cultures. Ensuite le développement d’habiletés en communication interculturelle, qui permet d’établir une meilleure communication avec les personnes de diverses cultures. Enfin, l’éveil de nouvelles attitudes, qui vise une plus grande sensibilisation à la pluralité ethnique, l’empathie et l’établissement de relations harmonieuses avec les personnes d’autres cultures. 17 Ecoledoctorale

Fouad ALZOUHEIR<br />

La coopération décentralisée, dont<br />

le cadre législatif et réglementaire<br />

est reconnu en France depuis 1992,<br />

s'est longtemps développée aux<br />

marges des systèmes d'action territoriale<br />

et de ceux de la politique étrangère.<br />

Etat, collectivités et ONG<br />

déployaient des réseaux dont l'efficience<br />

et la légitimité étaient à la fois<br />

très diverses et cloisonnées. Cette<br />

géométrie variable de la coopération,<br />

où la méfiance le disputait au soupçon,<br />

n'a cessé d'être interrogée. Les<br />

collectivités ont fait leur entrée dans<br />

le concert international, moins contre<br />

l'Etat qu'en conséquence directe de<br />

l'accomplissement des nouvelles responsabilités<br />

locales. Elles en ont hérité<br />

le statut, légal et original, de la<br />

«coopération décentralisée», qui fut<br />

ainsi la fille adoptive de la décentralisation.<br />

Ce régime de liberté régulée a<br />

donné naissance à des initiatives dont<br />

la grande variété a aujourd'hui de très<br />

loin dépassé les jumelages d'antan. Il<br />

est symptomatique de constater la<br />

diversité des enjeux auxquels cette<br />

action internationale plurielle entend<br />

désormais répondre. Les stratégies<br />

inter-régionales d'échange économique,<br />

le positionnement institutionnel<br />

des collectivités dans le concert<br />

international, y sont allés de pair avec<br />

les thèmes de la participation citoyenne<br />

dans le cadre mondialisé, ou encore<br />

les enjeux plus opérationnels de la<br />

gestion technique urbaine partagée.<br />

Pendant longtemps, cette action a été<br />

placée sous le signe d'une continuité:<br />

celle de l'expression solidaire et pacifiste<br />

des jumelages, dont la part<br />

aujourd'hui encore élevée des<br />

échanges franco-allemands rappelle<br />

la place. Si la solidarité demeure l'un<br />

16<br />

Ecoledoctorale<br />

Sciences sociales<br />

Coopération décentralisée en Alsace:<br />

la transaction Collectivité territoriale/Etat<br />

des fondements essentiels de l'action<br />

et de la coopération internationale de<br />

la France décentralisée, ses modalités<br />

d'accomplissement sont en train de se<br />

modifier.<br />

Naturellement, la mise en œuvre d'un<br />

statut législatif, puis réglementaire,<br />

de la coopération décentralisée occupe<br />

l'avant-scène de ce nouveau paysage.<br />

Elle contribue à identifier un<br />

modèle qui, pour être singulier, n'en<br />

est pas moins typique d'une évolution<br />

plus générale qui affecte des dimensions<br />

politiques fondamentales: la<br />

souveraineté, l'Etat de droit, le partenariat<br />

dans le cadre mondial. Au sein<br />

de ce dernier, les Etats, les collectivités<br />

et les ONG forment ce que l'on<br />

pourrait appeler le triangle premier de<br />

la coopération internationale. Ils ont<br />

été rejoints par d'autres acteurs tels<br />

que les entreprises, les organismes<br />

publics et privés d'enseignement et de<br />

recherche, les groupes de services<br />

urbains et établissements de santé...<br />

A la fragmentation apparente du système<br />

de coopération correspond le<br />

souci contemporain d'une régulation<br />

qui ne soit pas une mise en ordre. Le<br />

thème de la gouvernance en est le<br />

révélateur.<br />

Faute de faire un état des lieux de la<br />

coopération décentralisée française,<br />

mon exposé vise exclusivement à<br />

rendre compte de la coopération<br />

décentralisée en direction des collectivités<br />

territoriales des pays du Sud à<br />

travers l'exemple alsacien. Quelles<br />

sont les multiples facettes de ces initiatives,<br />

de leur destination géographique,<br />

de la place qu'y occupent les<br />

différents niveaux de collectivité<br />

locales: région, départements et les<br />

communes, désormais accompagnées<br />

par les nouvelles intercommunalités?<br />

Sur le plan méthodologique, il me<br />

semble que, dans ce type de coopération<br />

Nord/Sud, le recours à une<br />

logique transactionnelle originale<br />

s'impose et ceci dans la mesure où<br />

l'action de coopération se présente<br />

comme une transaction simple liant<br />

deux collectivités l'une du Nord et<br />

l'autre du Sud. Or la coopération<br />

décentralisée en Alsace témoigne<br />

d'une multiplicité de transactions<br />

assez complexe et qui revêt un caractère<br />

particulier dans le cas qui nous<br />

préoccupe.<br />

En effet, dans ce type de coopération,<br />

il y a trois processus transactionnels<br />

accessoires obligatoires, selon la<br />

nature de l'action, à opérer en guise<br />

de la transaction principale, objet de<br />

la co-opération. Il s'agit de:<br />

- transaction interne au sein de la collectivité:<br />

négociation, délibération<br />

- transaction entre la collectivité et<br />

l'Etat qui se traduit par plusieurs<br />

figures: contrôle/validation, cogérance,<br />

financement, re-contrôle/re-validation<br />

- transaction entre la collectivité et un<br />

intermédiaire associatif (c'est le cas<br />

de l'IRCODE)<br />

Il y a lieu d'en ajouter un quatrième,<br />

selon le cas, celui de la transaction<br />

entre la collectivité territoriale et une<br />

organisation européenne ou internationale<br />

(Union européenne, Banque<br />

mondiale, Conseil de l'Europe, etc.)<br />

Dans le cadre de cet exposé, je me<br />

limite à aborder la transaction collectivité<br />

/Etat.

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