Brahim BANHAKEIA

Frédérique BLAU
Aurélie CHONE
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Ecoledoctorale
Etudes germaniques
Herbert Silberer, l'un des premiers
compagnons de Freud, a
produit une œuvre importante, largement
méconnue, témoignant d'un
contact particulièrement intense avec
différentes traditions religieuses et
philosophiques orientales : hindouisme,
taoïsme, bouddhisme. Le psychanalyste,
très vite relégué dans la marginalité,
emprunte à ces différents
univers ainsi qu'à la tradition de l'hermétisme
européen, des concepts qu'il
réinterprète à la lumière de la psychologie
moderne.
Dans le cadre de cet exposé seront
abordés quelques problèmes liés à
l’approche «interculturelle» dans
Etudes germaniques
L'exposé se propose de présenter
les outils méthodologiques et les
résultats d'une thèse en études germaniques
soutenue en 2002, intitulée :
«L’Occident à la rencontre de
l’Orient pendant la première moitié
du XXème siècle. Intégration et
transformation du savoir sur l’Orient
dans l’espace germanophone».
Ce travail qui porte sur trois
auteurs issus de champs complètements
différents, même s’ils s’entrecroisent
– l’ésotérisme pour Rudolf
Steiner (1861-1925), la psychologie
pour Carl Gustav Jung (1875-1961)
et la littérature pour Hermann Hesse
Le dialogue des cultures dans l’œuvre du psychanalyste viennois
Herbert Silberer (1882-1923)
l’œuvre de Silberer dont le premier à
s’imposer est assurément celui du
syncrétisme. La mise en relief par
l’auteur de l’unité transcendante des
idées religieuses et des doctrines du
salut pose problème, là où sont mis en
balance des systèmes aussi divergents
dans leurs présupposés que le
Vedanta et la doctrine spéculative
propre au Yoga-Vasistha par exemple.
On pourra se demander, à ce propos,
dans quelle mesure la pratique interdisciplinaire
peut ou ne peut pas toujours
éviter les ellipses de la pensée,
et comment elle y supplée. On ne
pourra pas non plus faire l’économie
d’une interrogation critique sur les
Le savoir sur l’Orient dans l’espace germanophone (1890-1945) :
méthodologie et résultats d’un travail de recherche sur la problématique
Orient/Occident
(1877-1962) cherche à préciser certains
contextes et enjeux de la seconde
phase de «renaissance orientale»
qui s'accomplit en Europe depuis
1800.
Seront abordés d'abord les problèmes
de délimitation (spatiale et
temporelle) concernant l'Orient tel
qu'il est perçu et représenté. Puis sera
présentée la démarche qui a consisté à
étudier la construction des savoirs sur
l'Orient, à analyser leurs interactions
et à tenter de comprendre comment et
à quelle fin certaines notions orientales
ont été reformulées et intégrées
par les auteurs concernés. On a cherché
à mettre en évidence les méca-
sources utilisées par l’auteur dont la
théorie psychanalytique, tributaire
d’un immense corpus ésotérique, se
meut parfois aux frontières des thèses
spiritualistes et de l’occultisme. La
similitude requiert donc aussi des critères
discriminatoires et des seuils de
proximité qui veillent au maintien de
la différence.
nismes en jeu dans ces transferts culturels,
en particulier les processus de
comparaison permettant de ramener
l'inconnu au connu, les processus de
récatégorisation, d'intégration et de
transformation, de blocage et de rejet,
d'omission et d'instrumentatlisation.
A été ainsi mis au jour un geste
commun aux trois auteurs, celui du
«détour» par l'Orient et de sa signification
pour leur perception de leur
propre univers culturel et de ses
valeurs.