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:. i tES SANCTIERE SilATENS pollx i
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condrat est de.beut, 11 appuie fortement sa rame eontre,les
, des troncs, domlnant la temp6te et le bruit sec d.es glagons jet6s
troncsrdpais des ch6nes et fait avancer la barctrue h travers l-a for€tn
les fl-anes d"u canot regoivent le choc des glagons et des branches
arrach6es, m6l-6es de vase, de feuilles pou.rries et d.e plwnes de hr5-
rons et de cormorans, Emportr5e par la tournente, lteau tourbil_lonne
parmi les arbres et les fourr6s. Elle ntest pas bien profonrle,mais
sous lt6corce des vieux arbres elle est mont6e trbs haut, ju.squth
la couronn# et lron entend son bouil-lonnement sourd, b l'int6rieur
A
contre les ch6nes.Au passage de la barque, sous Ia tofofoente,les
herbes sbches, rest6es lb depui-s l-tarfiass1, sont arvach6es a.ux bas-
'Z \ - , t -\ i r '3" t
(\-fonds et ramen6es a Ia surface.
!
J
T.,es mouvements tranc1ullles d.e Cond-rat trahissent A pei-ne ltef-
fort qu'il fait pour pousser le canot et le naintenir en 6cluilibre
& travers la fordt. fl tient se$ Ieux bleus d6tav6s obstin6ment
fix6s quelque partr €r! avant.
Tu as trouv6 quelque chose, Cond"rat ? c::1e le Sros homme
bed.onnant qui se tient A I'autre bout de la barque, et il hurle
chaque motr pour que sa voix porte A travers l-e f:'acas d.e l" t orage
et des branches'
Itautre ne rrSpond p&$, il continue h ramer.Sans regard.er son
compagnon! iJ raanoeuvre son aviron et contourne un vieux chdne
a6'ss6eh6 qul sf est effond"r6 d"ans lteau-, Ies racines arrach6es et
b6antes. T,a viol-€nee du vent aplati-t I I eau et pousse les longues
veines noueuses des racines contre le tronc couch6rles forgant A
atteindre et ; a se m61er aur{ plus hautes branches d.e }a corrollD€.
Bien fait pour la vieil-le carcasse! Regarde-la <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
baiser ses
racines ! - hurle h nouveau le gros ventru h I'autre bout de la
,

arque, et sa bouche 6dent6e cherche
pour que les mots rugls volent droit
b6, ce vieux ch6ne !
2
sous l-e vent la meilleure place
vers Condrat.Il est enfin tom-
condrat nt6coute pas 1e pansu, ou ne ltentend p&sr 11 conti-
nue h manoeuvrer sa rame et b diriser Ie canot.
Un tempo, le gros homme $e tait, il se repo$e1l1
suyant avee la manehe de sa houppeland"e fourr6e la slreur
plule et d,e boue sur son front 6troit et ses joues ronges
di-es.rL prend dans ses malns sa janbe drolter €n bois, et
sur le rebord d.u cannot, pour mieux lester l t embarcation $uem6e
I
par la tempGte'Puis tl inspire profond6ment et recommenceb
voci re-
rer !
11 6tait ad;h $ec il y a trente ans.Et toujours droit eonme
un cierge.I,es gens ne voulaient pas ltabattre.0rr lt6pargnaitr o.rr di-
s&lt qu'il n'6tait pas sec, mais vivppib- espbce tle cr6tins, il-s croy-
aient quti-l avait srlnas6 assez de force pour vivre comme gB, sans
feuilles.Et lui, vollh, il 6tait tont pourri.,comme (l4 sumac puant.
Pouah! .'.
T,e gros ventru craciref et l-e crachat revient st6eraser
I
sur son visage.
Plongeant sans cesse sa rame dtun c6t6 et d.e lrautre,
Cond.rat cherche b 6chapper aux courants forra6s autour du ehture abattu
1A otr la tempdte bat son plein, d.ans une large clairibre; on ne voit
pas drautre arbre fcent mbtres A ]a ronde.
halbte,
A: f
meJ-ee de
- Regard"e doncrCondratrce vieux ch6ne pourri, conme 11 a
suc6 la glaise. Souvlens-t-enr o,u&rtd il y avatt la terre. 11 avait
tari le sol- tout autff,rlen ne poussait plusr p&s m6me Itherbe. St
les gens disaient I ctest 1e plus bel arbre, fe plus puissant. Crest
ltorgueil de notre fo16t, fls scialent les jeunes troncs' mais
et rebon
l-a pose
cel-ui-lb, ils n'y tooffii"rrt p&s. Est-il- assez vj-de a pr6sent, tn
-,
peWcregarderatraverscomaeparu$e].unetterFoUfmieuxvo1r]a
fin des fins t <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
'
es

Condrat a r6ussl h dchapper aux remous et pousse la barque avgc
force vers le fourr6 d.tarbres hants et drus, juste en face.
- Faudralt peut-6tre que je me talserCondrat.Mes paroles nront
plr.i-s rj.en b rnesurer.le iour et la nutt se suivent et nous passons A
traversrcomme si ct6taient des sof,venirs.ld oir il y a ]a terrer p€r-
son)le ne pent arriver. Cet hlver,les oiseag;r polalres ne sont plus
verlus dans notre }elta pour l-eurs vaeances, comme en temps de pai:,l.
Il-s ne peuvent pas veni"r du ?61e jusqutici. Le ciel est oceup6, les
boulets portent loin. C'est A6ib presque H*"S et tu verras, les h6-
rons lle vj-end.ront plus du sud ce prlr:temps. Jomlien d'oiseaux nftront
survoler la Grbce et Itltalle ? Rommel est encore en AfrlqLr€.0rl nfaura
plus que les moineauxrmot: cher,
le gros ventru prend de nou_veau uJI temps d.e reposr prlis il
inspire, tourne sa bouehe en d-lrection du- vent et se remet a ruglr I
J t ai envie ie parler, Condrat. J t ai 6t6 quelqu t unrmol, u:l es-
prit onp6rieur, et je me suis rat6 ici parmi tuous,CIoute ma vldjcette
Lt
chienne de,rid{,
I'
ie nfai pas tro[vd A q.u.i perler dans ce vil]age,
Seul conme ie J-t6taiS, jtavais commenctS A parler .l-a nrrit, en r6ve.Je
me couchals, je mtend-orrnais profond.6ment, et vers minui-t, je r6vals
h haute volx. Je parlais blenn parat.t-il. Un tempsr rn& femme avait
prie 1'habitud,e de se lever la nult, el-le sortalt dn lit, prenait son
tricot, s'asseyait, le d.oe contre le po6le et restait lb b mt6couter.
Un matin, el-le mta diti t'Cette nuit, tu as cont6 des choses plus
belles quravant-hier. Tu disaj-s c1u'il avait un oiseau blanc clebont
sur uJle patte dans }e lelta, parmi d.es roseau:c' €t q.ni buvait du lait
dans les 6toiles. fl a bu tant qutil a ptr" et,enand il en a eu as'cad
"""
)
11 a retir6 son bee pour s'end.ormlr. I,.{ai6 les 6toiles 6taient trou6es.
ft 11 a tant conl6 de la;t des 6toiles sur lteau d'en bas, que ltean
srest rSpaissie et il sregt 6tev6 Llne sorte d.e terre dure, en lait. Ft
y .v -. f
t,otl(,, mon honme' tu n'as clitl (t Ca y estf, on d6m5rnage, on en a fini
avee ce vlllage d.e malheur, pr6pare-toi, on sten <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
va. Aide-moi A empor-
ter la maison, tiens-la bien par ler ch6neau"x, f ais attentlonr ils sont

*
x
4
un peu Boujrris, faut pas qu'ils cassent. ?rends aussi- tes aieuilleg
ton tricot, la chaise et le po61e- on s'en va au talus de lait dur-
ci. I'eau nry viend.ra plus nou$ inonder chaque ann6e. Airile-moi h
soulever aussj- 1rr5gli-ser orr lremporte, les saints sont mouj-116s,
on la fera s6cher th-h.autr sur le talus de lait qui est d.ur comme
la pierre. >) nt je d.isais encore bien dtautres merveil-Les, mais
au matinr erabd j r aurals .i$-" m'en 16 jouir, moi aussi, j t avais
tout oubH6, Je tendais lforeil-le b ta d6robde quamd ma femrne allatt
les raconter aux voisines, El-le me volaitrCondrat, et le pire c'est
qurelle me volait nra1. Ma femme nta pas lf esprit trbs 6vei116.trt
je voyals bien qu'ell-e n'avait pas tout vo16 ce que je disats La
I
nui!- bien des choses se sont perduesr sorls Aue Ber$onne {ait
A
$amais su b quel point elles 6talent bel-les et entibres, Et le jour
6tait de nouveau lb et je ntavais personne A qui parl-er,vous 6tiez
tous pri.s par vos soucts quotidiens, les enfants, le b6tai1, lreau
quJ- montaitr erli venait vous noyer et qui vorls noie toujours et
volls ntavez pas ob vous enfuir, parce que nul ne se soucie de vous.
Vous ne mravez jamals appr6cl6 convenablementrCond"rat.Il y en avait
m6me qui se moquaient d.e moi, Vlase par exem.ple.Je nravais pas a
q.ui parlerrvollb.Mademoiselle Marie- pff ! C r est ure puee3-1e muette.
311-e est p1-ut6t sage-femme et agent sanitaire qurinstitutricerelle
0
tient lieu m6me de maj.rie dans ce v11}age perdur sans elle i'firn'y
-f
aurait eu personne pour marquer les naissallees et 1es mor;[p.laisse-
moi parlerr0ondrat. (Cond.rat est absentr i1 rame, i1 est a son
../
affair{$Xeoute-moi cette fols au moins, parce que plus tardl' qul
sait.... Tu crois que je nraurais pas ain6rlllols aussi, faire le
maire, ou tout au moins lf agent sanitaire? Mais l-a scl6rose mta
tr:uch6.Vous ne boyez que ma jambe perd.ue, male elLe m'a prl* aussi
les tenclons de la main et je ne pewc m6me plus tenj-r la plume
pour noter 1'ann6e, le fourr
u
le mois ou ltheure. Sl je suis tomb6
malade, erest la faute h vos eaux et h vos sales hivers qui ont
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fait crier rudement mdme u-tr pobte des anours d6licatesrconme Ovidei

5
.
T,e pansu stenroue, 11 ne peut plus forcer sa voix.Il ne trouve
plus la bonne place dans le vent pour y beugler les mots vers Con-
d-rat. I,e vent sf enl;ortille et stempdtre en lul-n6mer6troltement en-
1ac6 A la plule. les mots du gros homme se dispersent, les syllabes
sremmQlent, st6parpillent et volent de tous edt6s. I,e gros essale
de les ratrapper au voll Ces iiots chang6s, les syllabes retourn6es
et d,iversement accoupl6es, lul semblent extraorilinaires- ij- s I effor-
ce de Les comprend-re et de les retenLr, d"ang lrespoir etr€,survivanti;
il les racontera plus tard.69mrne des souvenlr uniques.l{ai-s il ne
peut plus les atteindre, on les lui vole aussj- et il n'"rrt?ot nfu{,
-rA
d.ans les pauses entre les rafales brbves et r6p6t6"d- q.ue le croasse-
/\
ment des corbeaux, le craquement des branches et le son de verre bri-
s6 des glagons d"ans lteau.Sa bouche est vid.e et sbche, il passe la
l-angue sur ses grosses lbvres mouil-l-6es par 1a plule.tra langue atteifrt
quelques chose de froid et de duveteux au coln de Ia bouehe.Il lbve
au clel ses Betlts yewc profond.6ment enfonc6s et dit, b voix basse
cette foisr $€f,Tarlt les lbvres pour ne pas laj.sser fuir les mots
et pou"r mieux les sentir:
- Tra nelge. lrhiver est r€v€Rltrla tenp€te recomm€fic€r
Condrat conttnue h d.lr:-ger 1a barque A travers u:r fourr6 d.e
ch€nes. les arbres ont pouss6 ici ltun tout contre lrautre. les
troncs se touchent, les branchee heurtdes par le vent s'nnchev6trent
et se brisent, la sbve coule, 6paisse et verte et se m€le b la glaee,
i ta pLuier 8l1x flocons de nelge toujonrs plus t"ou et A la boue
qui d.urcit sur les vagu-es.
Iuie, soudaln, le canot d,6bouche, su.r une eau sans flnrsans
u.tl seul arbre.Tra for6t vient bruoquement d.e finir.-lteau d.u }elta
I
st6tend-partout,trouble et d6serte. les ilots d.e joncs dess6ch6s
d,'ul gris sombre, dissdmin6s ga et 1a sur l'eau ne peuvent tromper
le regard, il- n'S a pas U" terre dessous' fls fl-ottent, au grd des
tourblllons.
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-l'iiis;v1i.ef le canot! hurle le gros ventrn b perd"re hal-elne.
Arrlbre'Condrat! C'est tout.Il nty a pas de terre.Inutile dtaller
pl.o* loln.Tourner eD€ le diabl-e nous emporte tous! 11 nty a pas de
terre d.ans la rorci[ il n'y en a nu]]e';:art ! tout est inond6, le
^
village, 1a for6t, les joncs. Arribre! On n'a .oas oL enterrer ton
u-&,2
gosse! 11 nty)/pas de terre pour la tombe.?l.us de terren m€me pour
ure tombe. F.etourne au village! 0n trouvera bien u-rie sall"er B.n€
chanbre , eltez quelqut un, on s I entendra et on 1f enterrera lE-bas.
La rame de Conorat pend clans lteau. 11 cllgnote.Sa barbe non
,l
raseelest toute polsseuse de pluj-e et de sr€r;.r.J,a pluie fine et drue
6touffe I'air. Des taches b}anches et des 6pines de nelge coulent
et iournolent A travers.Ctest l-a to,u:mente.
. Condrat voudralt sIasseoirrse blottir. fl a froid..Il grelotte.
I1 regarde au fond. de la barque'et ouvre d.e grands yeux en voyant
lrean d6passer le renflercent de la coer-r€.I,e petit cereueil flotte
sur lteau de la barque.la pluie et la neige tombent comme url
brouillard sonore sur Ie couvercle.
Condrat se redresse d I un coup, saj-sit la rame ) C.eux malns
et fait vlrer violerftnt le canot vers la for6t, starc-boutant fu-
rieusement,de toutes ses forces, serrant 1es n6choi-res maigres et
piquantes et frappant lreau de son aviron, de iiroite et de gauche.Il
sfaceroche des mains aux branches et tire pour avancer plus vlte.
Tra barque vibre sourdement clans Jteau glae6erfilant sutr les jones
et les branches arrach6es.
Vers les dnnes,Condratl beugle la volx.las vers le villa-
S€, vers les dunesl Va vers tes dunes de sable,derribre 1e village'
Elles sont hautes, l'ealt n'a pas encore atteint 1eu::{ct6te. On
essaiera la drabord. 0n l-tenterrera d"ans le sable.0n lui tressera
u3 lit de branehes pour qntil ne stenlise pas.Tol quten d-is-tu'
femme ? hurle le gros homme de ses dernibres forces vers 1e fond
de la barque oir urne femme se tient accroupie prbs de la bibre. lile
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s'est tellement bien ramassde au f ond d.u canot' sou$ la pfuiEl
^

tou-te tass6e, toute recroquevill6d- o.uron la distingue a peine.
/,
nu dehors on ne lrefi"t m8r;re pas apergue. Elle a blotti ses mains solis
la grosse toile d,e chanvre qui couvre la bibre" pour les mettre A
lrabri de ta pluie et de }a neige- et l-es r6cir$fer.Le visage baiss6
q
est cach6 dans la toile.Ie fichu nolr est inbib6 dreau, i1 brille,
lreau s'est amass6e d.ans les plis conme d,ans de p&tites gouttibres
aux bords ourl6s d,e neise.
t-
Le bout d"e l-a rame de Condrat sIappui-e rapidement contre iln
arbrer Fuis contre uJr autre,T,e canot d6coupe avec de longs craqae-
nents la couche de glace et de branchages entrem€l-,5s, et eontourne
]es troncs en zig-zags rapldes.
la fsmme est toujours recroquevill6e, les maj-ns solrs l-a toi1e,
la figure enfoute dans le chanvre rude. le pansLr, fatigu6 dravoir
tant su-ivl la course du canot et les mouvements sauvages de Cond.rat,
d.ont les 6paules et la t6te disparaissent entre l-es arbres' stend.ort
-l e nez d-ans le col d-u manieau fourrrS et commence b ronfler et h
parler en r6ve, b voix haute et crlarde.
la femme remue au fond de la barque et dresse l-a t€te vers le
parlsu. la cluestion;{ rrTol q.uten dls-turfemme(! est rest6e fich6e
dans sa m6moj-re, ul) entfrna
"]r"o""
le gros hornme parler' sans savoir
o,uti1 parle en rdve ni ce c1nt11 d,it. E1le ne comprend rienrmais
dans Ses oreilles tinte encore le 'rToj- quten dis-tu, fernm{J@uand
elle lbve la t$te, sans trop pourtant lt6loigner du eouvercl-e recou-
vert de toile, 1a couchant simplenent d.e c6t6, sur une jouer 1es pe-
tites gouttibres de son flchu se d5versent et lteau fait fond-re les
narges de nei-ge,la femme sent 1'eau glac6e l-nl d6gouliner le long
du cou, de 1a poitrlnerdn dos.le froid.la fait se tasser Blus eilcoret
mais elte se r6jouit de srGtre ainsi r6vei116e et d.'avoir {$gti q":l
elle vit encore.nlle veut remettre st11 t€te a son ancienne placermais
les paroles d.e tout a ltheure durent encore dans son esprit -]'toi
-)
qu'en d"is-tuTrenmeQS(t el1e $'en r6iouit aussi, elle rlt m6me tout
roas, pensant vraiment cluton stoccupe dtel1e et
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quron attend son avls.
t\

Et eIle se met b t6nona"u r"i"t"rrt s'l"rlupp"" des.note sans suite:
- Moi, que voulez-vous que je d.ise, pbre rkim, puisque vous le
dem0ndez.Que d"ire? J'al dit tantdt eomme ci, tant$t eoynme ga.I'uis-
que erest mon enfant et celul d.e Condrat, il faut bien Irenterrer
quelque part, i1 le faut,cf est sO.r.
Personne ne lt6coute.Elle ne parle d"tal1leurs pas pour Stre
comprise.ErreJlm6me ne srentend pas trbs cl-airement et ne fait aueul'r
J/
effort pour d-onner un sens a ses paroles.le diacre Ikirn dort profon-
d.6ment et parle avec agltation d"ane son sornrnei-l-.Condrat fait corps
uvee sa rame et son calrot st6lance Barui les arbres. la femme contl-
r-Y
nue:.Et parlert. simplement pour son plaislr.Elle sent ses mote vibrer
A
d,ans sa poltrine, s'arrond"ir, tout
sur see fbvre{- et elle
"irft*,
J-.
se ram44se encore mieux sur elle-m6me,d^ans ses v€tements de bure 6ff-
t{bs, y retrouve son petit corps maigres oub1i6 d"epuis longtemps, et
rit tout basreornm6 d f une douee merveille,lteau g1ac6e corrrt et chante
le lotrg d"e la baro-ue.La femme hausse 1a volx,€lle se blottit, toute
menue, dans se5 v&tements et colle 6trortement sa joue au chanvre q.r1i
recouvre le cercueil.
Comme je le disais, pbre Ikimrmol que voulez-vous que je
dise.Jrai dit et cCImme ga et comme 8a, com.ment donc, puisque ctest
mon enfant.Ob vous ,$a""r, mon pbre, oil. voud-ra Condra! ,,Cr est th
t-
quton lienterpera. Ost-ce quton peut faire auirement? Mais oh, stil
nty a pas de terre? Chez mon beau-frbre Vlase? 11 a une cour haut
p1ae6e, ltean ne Ita jlas tout b fait recouverte; dans sa coilr'ouj-'
ga se pourrait,Je ne parle plus de la maison, lteau nry est ndme
pas mont6e au rebord de la terrasse, pas plus qutA lt6co1e. Elle
tient le corpr la malson d.e Y1ase, il y a trols ou quatre ans quton
nta pas eu.: besoin de 1ui replanter un clou.Des bons artisansrd"e
Suy-na, et 1es piliers, crest ul Tatare d.e Cigla, qul-- 1es a tai116s.
I
Mais Vl-ase ne peut pBS, c'est conne g&, qu'i-l nta ditt"Jt" ne peux
F&$, beLle-soeur F6niat'.11 a du fourrage dans la courr pour les
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b6tes.Est-ce qufil peut mettre 1e feu au fourrage? "Croi.s-moi,

^a
-U'enj.arquel_ques sous, ga oulr
9
je pourrals bienf tten donner,je ne suis
pa$ un m6cr6ant, jtal des enfantsrmoif aussi\r?Il en a deux grande-
l-etsr volls savez blen. t'Je ne suis pas un paien, je peux mdme te le
porter en canot b Tulcea, ga fait solxante kilonbtres, tu pfrrais
l-renterrer comme il faut t[-bas, dans un cimetlbre. Mals je ne peux
pas lry mener, le }anube nfest pas bien d6ge16, l'hiver a 6*6 1ong,
ga ne sfest pas fondu conme icl sur tlos lacs et puis $a ne va p&sr
la O6l&cte peut nous surprendre en route.Tu sais bienrle Danube a
troj-s brasr p&s urtr trols, €t ll-s se lanceront tous 1es trois sur
nous avec leurs glaees.Quant au fourr&g€, on en a besoinrbelle-so€urr
Es-ce quton peut laisser crever 1es bdtes? Tu vois bien, est-ce
qufelles nront pas ad:h de lteau fro*qo'aux jarrets? Regarde-les donor
0
F6nia, faut pas que tu tr6nrves b redire; la rousseieelle qui a le
I
chan{eei-n blancr €l-Ie boite.Et quelle bonne laitibre, je la gar{ais
I
pour faire souche, je ltai achet6e b Ctritia Veche.st quelles nouvellel
de ton frbre Vaifigu, j-l est p€eheur h Cyritia, je croj-s/trrQuelles nou-
velles, beau-frbre, il va bien, je ne saj-s rlen de luittj4'{ptest 'u la
vlerbel,le-soeurt on sroublie les uns les autreg.Si- tu veux d-u foj-nt
je peux blen tren d.onner quelques bottes.Crest vraj- que je n&en ai
pas beaucoup moi-m6me et jusquth ce que tes eaux se retirent,QIli
sait ce qui peut arrlver.],{ais au fait, belle-soeur, vous autres'votl.s
ntavez que faire du fourr&S€,vor-r.s nt6levez pas de b6tai1.Quelle
chance, 11 vaut mj-eux ne rien avoir, quand il s'agit de tout perdre
rl
dtu-n cgup. Mes VaChes, ctest iCi que je les tiens, d.ans la courr irl
"-,
en ai six, elles sont toutes 14. Gu!6 Spovid5u, ce voleur de marais'
il y a longternps qutil- a ltoelf dessus, depuls cet hlver a6ih. fL a
mls a ses semelles de os d,e cheval conme patlns et il est venu
sur la glac€rpar le Danube, du fond de la for8t de letea, oir oE 11
se cache, rien que ?our voir ce qutil pourrait chapard.er pBT ici-.
$tiL ne s'6tait Bas co116, la nult des Rolsrh la fi1le de Cdpuclr
ce1le qui a les dents longues, avec qul il- a falt l-ramour tout 1l
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hlver prbs de lrAtre, lJ- y a fongftetp" quril les aurait vol6esrmes
{"' I

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I
x
vaches.les gens disent qutflndrel le l,{ort, le pbre des vo}eurs, srest
de nouveau fait volr.Crest pow rien q_uton
l-e dlsait mort, et tout
b raitrpour la cinqulbnne fois. Ct6tait des blaguesr on lfa vb hier
dans la for€trtout prbs de nos d.unes.Il racco*8arit sa chemise $ur
un arbre.Mdme h pr6sent que tout est noy6ril ne se tier:t Bas tranqu-|l-
le. Ctest cette eau d.e malheur qui 1ta re$ssuscit5 pour q-u'il vlenne
.,
nous pl}ler, lui aussi.Il nous guette du fond de la for6travee les
L/
uorbe&tlx.Qng erois-tur be1le-soerrrr cette Sarce r.le Vica, quil est
la fille drAndrel le lVlortr*-et q.ri srest cramponn6e, 1a roulurer a
notre village, tu pensetqutelle nrest pas en rapport avec ce pillard.
dtAndreir son pbre? Aie 1toefi,il sur Condrat, F6nia, prend garde a
vica, c'6tar/ae braves *"rru'*oo" ceux b qui elle a tourn6 1a tate
avec son maudlt amourl Petre litrErStavre P6llci,Chizlinski-rluca
llorobelr g€rls s6rleux, travailleursr
{ec ryg b?n9e=d' ""r{ggtFlEll-e
aime 1es hommes d-oux, la vipbre, pour mieux s'entortiller tout autoflfu,
quand ltenvie lui *t p"{d.fn crois que
1o
c t est pour rj-en que Cond.rat
lta enmen6e cet au.tomne h ta p6che avec son 6qui-perdans 1es jonchaies?
Garde-le bj-enrF6nia, vous avez assez de malheurs conme g8' et puis
Vlca falt ses comptes, elle se dit que ctest lebon moment pour met-
tre la mai-n dessns. puisquri-l devra tout de m€me bientdt partir pour
le fronttlJa
la t6te couch6e sur 1a tolle, F6nla 6clata en- ule-sorte -d-e-
sanglots,Et aprbs ces sanglots see$r sans modul-ations' eIle se prit
At
A chanter,6prementrd^urement, la chanfon de Viea. Xl1e la psalmod.iait
conme un chant fulbbre et en mdme temps eonme une maltidj-ction.Xlle
pleurait son enfant mortrmais elle scand.att aussi, haineusGIIIo.fJtr
les paroles d"u ref rain d.e Yica I
Vica, fi1le de sorcj.bre,
Itoh viens-tu, de quelle terre?
Xnfant6e en barque li-sset
le Danube fut ta nourrice'<strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro

.\
v-
P6nia tourna $a tdte de
essuyer ses yeux et *oo ouf, I
son entrevue avec Vlase l
11
11 tta donn6 ton berceau
Et du kait de lune b boi-re
Au mitan de la nuit noj-re...\\.
drol$e 'et de gauche sur la tolle,Bour
pui.s elle reprit le fil d"6cousu de
"0ui,belle-soeur F6nla, qu'il disaitr gard€ bien Condrat.Cette
,1.
vircarelle surgit conme Andrel son pbre, th oh lton sty attend. le moliJ
Aprbs que Gu!6 spovidEu Lt*o11"b"o"6e pour 1a premibre fols, elle
sf est enfuie, la follereuetr€ jours bslt"t, jusqutau lae Bogd.aprogte.
ci.
811-e y est rest6e taBie dans les roseaux leut-J€tre blen u.n anr sB
robe en 6tait toute pourrie sur elle, e11e se convrait de feuilles
de massette conme les pglarggjeg_ qui lnvoquent la plnie et elle se
nourrtssait de polssons happ6s sous lreau avec sa bouchercomme les
l-outres. Et du lac d"e Bogdaproste, oL crois-tu qurelle est reparuer
Yfrca? A Babadag! Grande ville, avec ohemin de fer et mosqu6e. Et
comment crols-tu qu'e1le es reparLte Vicar h Babadag? En calicot
fl-eurifrjar.ine et rouge, jusgutaux ehev1lles,et des peignes bleus
r.dans
les cheveux.E* cfrauos6{- elle ntallait plus nu-pled.s, tu fenses/
A
d"e sandales de velours blancr aux boucl-es rondes.nt & q.eil crois-tu
qu'ett.e avait tourn6 la t€te h labadag? Au Hodjar 1e pope cLes Tatars
et des Turcs.Ell-e lta fait sortlr de sa mosqu6e.le Hod ja, jer.me
blanc-bec d"e ?S ans, 6tait frais conme l-es murs chaul6s h P6qr"res.
tes gens cLe 3abad.r{+ gens bien, comnre b la ville, oooJ- ils nfont
-l
fait semblant de
"*t,
par respect pour ]e Hod-ja.Et ap"b5 ga Vlca
est revenue au villag€rComme je te le disaisrbelle-soeur F6nia, ce
derait u:r B,5ch6 dtenterrer lf enfant d.ans la cour et que les b€tes
- t/ rl-ui
tombent dessus par hasard.J'aiyfune barque A deux rames,sl, la
nanube nt6tait pas ge16, et m6me stil se A6gb1e'faud.ra encore du
temps pour q.ue les glaces fondent,ie te 1'aurats port6rbelle-soeurr
Y.W
b Talcea'Jl"toais mol, comment aurais-je n/ laisser mon gargon A Tul-
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cea, nrr*- ,*" 6trangers{Quana b carpenar rnon pbre, x a pq A direr

{
cI est rrne brave f emme, elle 6ta:-t de mon e6t6: ,x I r ons, r/lase, raisse-la
ltamener on enterrera l-e gosse cnez nous il.ans Ia courpelle est haute
et empi6rr6eior:1
"Ctest pas possi-ble,Carpenarttas q.uta enfoncer la pe1le
d.edans. tu tro&veras de lreau.Y a de Iteau- th-dessous ju-squrau moyen
de l-a terre.l"lC'est "1 qu'il est comlte Qa le beau-frbre -,/}ase,j-l parle
b1en, on resterait des heures a lt6couter.Et Vlase a pris une pel1e
et Lra fich6e en terre, prbs d.ru:re meuke de foin. El- il sf est mrs a
creLls€re 11 creusalt, creusai$, 11 creusait et jurait, ju.squta ce que
lreau se mette A gro$gronter et les gou-ttes b jaillir en l'ai.r. Une
J)
belle eau clalre, que c'6'bait un plai-sir.lbs que Carpena l-'a vue dans
le tron, elle a retrouss6 se$ jr.,pes, stest mise h genoux, puis b plat-
ventre et elte buvait gloutonnement:'flQuefre bonne ealr-,Vlaser orl v8
\y
nettoyer Ia plaoe e6 creu$er un puits.Il ne faut Blus souiller Iten-
droit, €t encore pour en faire un cimetibr'€.la bonne idt5e que tu as "il,
F6nla, de venir nous trouver, tu- nous as fait cadeau drnne bonne fon-
taine'Ca sera pour ltEme du petit.Allons,Ylaser nolls signer ehez nous
d.evant les ic6nes, c'est urr slgne du ciel, ga\laEt ils sont entr6s tous
d,eux d.ans la maison, et moi je snis
""n*ru
en barque pour chercher
all-lerirs.0n a lft aire de Carpena, moi, jtai rj-en b tui reprocher.
I
Et pas$ulement parce clue €rest ma telle-so€urr Xlle ne pense pas a
la node, elle porte toujours Ia m€ne robe.l,loi, je sals qurelle en
a encore deux de bonnej,sauf cel1e de tous les joursrmais el-le ne les
met jamais pour se falre voir.les bonnes robes, ell-e les a remplies
'd'Herbe, d.e la bonne herbe faucg6e Itan pass6 b P6riprBVB. I,es cous-
si-ns de soie ff{Qg}ie aussi, ceux du coffre,}l-feFles a bourrds d"'her-
be, les a recollgus et les a mis en haut de lf armoire'au gr€llier.
Crest Sa qurelle a fait, Carpena, et elle a bien fait.Y aura-t-il
encore de lrherbe au monder or.l- jamais plus? Ca personne ne peut le
d.ire.
toi-res sans
lbvres, sans
F6nia paq-6pj-t toujorrrs moins vite, toujours plus ba$, ses his-
queue ni t€te
paroles.Puj-s
elle ne les
'1 A
l/
disait plus
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qu'en remuant les
1e mouvementr1es
lbvres eessa,
Ie gel- ).es

1
avai-t sa'sies. Fdnia u'e souvl.dnt cle ses mainsr maj-s dru-rte dr01e de
fagonlel-le ne savait plus ofr elle les avais rniges et se git A les
chercherr pfom€Bsrlt son menton sur la toile de chanvre raide et gfa-
c6e.sous la toile etle senti-t quelque chose de dur, b peu prbs de
la grandeur des nains.Au lieu de se r6jouir d.e les avoir trouv6es,
t)_ t
lipd6e Lten6ffa qurelle Y
t-
devalt s'en occuper,les remuerr les ct6gourdir,
leur chercher un abri' quand elle se sentait accabl6e de fati-55ue et
toute rai-die. Ire couvercle du''. cercaeil coll-ait aux doigts.Sous la
toile, la glace 6tait pol-ie conme ul miroir.lo vent sifflait et ne
cessait pas de charrier la neige et Iteau.les v6tements cle bure pen-
d.aj-ent sur ell-e, fourds, drhumidj-t6 et leur cro0te de glace eraquait
uo *dadt" mouvement.Non seul-ement ses mains, son corps m€me ne lui
appartenait plus.Ell-e essaya d.e retrouverrfrottant son 6pau1e osseuse
contre l-tint6rreu,r du vdtereent d.a bure, 1h oir el-le pensait qLre devaiertt
se trourier les plns grosse coutuies.Etait-ce son 6pau1e ou non ?I)l-le
la sentit comlne r-rne planche moui116e. " Je dois mr€tre noy6eUfll1e
voutut d6taeher ses paupibres Ce I'eau m616e de glace qul alourdissalt
ses cils.Condrat et le di-acre se d.essj-nbrent vaguenent dans }e brouil-
lard et 1a neige blanche, quelqu,e part entre la for€t et 1e ciel.
Il nfy avait plus de barque, rien que des tornades effagant le contour
des arbres et des branches, jusquth ce qutil ne restAt 1i1us qurune
tf,che blanch$tre infinie et les corneill-es voletant au hasard.De temps
en temps, brusquement,surgissait l-a forOtrtoute la for6t, iaillie
hors d,e 1'eau et de la neigerelle se dressait puis tombait h la
renverse, le faite d.es arbres en bas ,6claboussant les flots de leurs
raclnes moustaehues, p]-eines d"e boue.F6nia apercEvait Condrat
rlanant dans Iteau et la neige, frappant de sa rame les branches qui
stenvol-aient au vent, il fu1rs11 l-oi-n drellerles branches au:( tempes
et aux 6paules, il montait, retombait, pn.is elle l-e revoyait filer
rapidement,d"ams un enchev6trement de racines et d.e nuages, b travers
1teau qnl s'6tendait sans fln, aceroch6e au ciel par a.N ^Srafes de
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glace.le d.iacre aussi surgissait qb et la' solls le regard fixe d.e La
13

femnerelle le voyait ramass6 dans son mant.uo tt/rl, glissant a tra-
vers les flocons et la brume.les paroles qu'il prort{ngatt en rtve,
e]le 1es entendait glougfoDfter sou$ 1'eau.Puls le dlaere dlsparaissaj-tr
on ne 1e voyait plus sous La blancheur de la nelge, on entend.ait
suu-lement,de temps h lrautre, u-n mot plus 6pais 6clater sbchement,
fendu par 1es dtSbris d.e verrer or son minee et ai-gu,d.es glagons dan-
sant gaiement d.ans lteau,Et tout sreffondra.nlle ne vit plus qurelle-
m6me au fond. du canot, Brbs du cereueil, sans Condrat, sans le diacre,
Elle cria $o.n non.On ne voyait plus rien,ll nty avait Blus rierC- a
-l
cause de ce16 peut-Gtre son crl ntarriva pa$ .jusqutb i[lle. nlll
nt6tait plus.E11e avaj-t dlisparurco0he la fordt,comme les nu.ages,les
ruesr conme Cond.rat.Tout 6tait blanc et silencieuJc. Blancheur wt si-
lence, si 6pais, si pleinsr si lourdsrsi glac6sr qufon entend-ait le
vent tressaill1r, tourturtS, tuSltue
Passe-moi Ia hahbB!
14
part en dehors d.u mond€ r r . .
f.,es syllabes r6sonnbrent faiblemervtr lorlntaj-nes,bors d"u sllence
Y
et de la blancheurl- et F6nla y reconnut quelque chose q.ui apparte-
A
nait a la voix de Cond.raft. 'f0test peut-Btre des mots b lui, perdus
par ici, les ans pass6s!4 Condrat,lui parl-ait F€trr b ellem eonme aux
t Crr
autres.\"'l'Qui sait oir il 1es a tapis. €t maintenant il-s ont quitt6
A{/
leur eachetter ils errent tout seuls b ta recherche d"u temps oir le
monde vj-vait. Comment 6tait-ce donc qu"and on 6tait tous vivants? Ah
oui., il y avait Vicar'.Et les mots de Cobdrat revinrent, dtau-delb
w
d.e Ia blanchq? '
:
P
- F6nia, passe-mol Ia nacne4
D lls ne peuvent pas mourir' ils souffrentUoF6nla eut piti6
des mots d.e CoYdrat et voulut les sonlagerr les emp6cher d.e st6garer
Ia oir avait 6t6 1e mond.e- les amener d.e ce c6t6-ei' chez el1e' chez
les morts. E1le 6tendlt 1e glagon de sa main pour 6carter lt6palsse
couche d.e neige qui la s6parait dteux.EJle gratta 1a glace avee 1es
o
ongles.. nl1e chercha longftenfperessaya plusieurs fois' de reBov.sser
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le mur t6pais de netge et de gel, nty r6ussit pas. les mots couraient

de liautre cdt6, on les entenaaiflnt tou$ours plus faibl-em,ent, il-s
stdloignaient, errants et seuls.F6nla tendlt lroreille pour mleux
la col-Ier contre l-e mur d,e neige, tendlt aussi la main. mais e1le
bascula et tomba.le bois d"e sa main heurta tout h conB uJle grande main
Srfi"lant€r€rI
"o#,
tourn6e vers elle. Elle s'q accrocha, en neconnut
souda*n la chaleur, et se .oo,rr$nU^ brusqu***rl* qu-e cette main l t .r\
avait
caress6e, eller F6nia, quand. elle avait 6t6 jeu.ne. Comblen dtann6es y
avalt-iI depuis? Hlle serra fortement cette maln brCI"lante drautrefols
pour ne plus la perd"re.Quelque chose se brisa,le blanc se fendit dr.r
haut d.u ciel jusqu'h lteau oh la barque avalt sombr6.et F6ni"
"r[i
par eette crevasse ouverte dans la Slace d.u ciel entierf
e.
J"
p{ncl6 sur elle, fa regard"ant d.e ses yeux bleus d6tav6st
t'
Conaratl
lbve-tol, F6nia.fonne-moi la hache.
3t{nia essaya de se lever et l6cha la main de Condrat, Ell-e
sentlt la sienne s'abattre le long du corpsrA t$tons,elle trouva la
hache couch6e au fond. clu canot, prbs de l-a pel1e et de la b6che, ]e
long du cercueil. Elle essaya d.e soulever le manche d.e la hache,ne
sut plus sl elle y avait rdussl otr rlonr Sa main, e1le la retrourra u"n
peu plus tard.. sorls le visage eonch6 srlr la toil-e de chanvre d,e ta
.Y
bibr# elle s'6tait donc 1ev6e et rassise a sa plac$ et un sommeil
l'l
A
profond lrenvahit.
t5
Condrat abattlt quelques branches d"e ch€ne touffues et les
jeta d"ans la barque, d.u cdt6 oppos6 A celul otr 6tait la femme.fl
langa la hache h sa place et se remit h faire avancer le canot A
grands coups d.e r&ft€rI,€ diac:-e dormait tranquillementril avalt cess6
d"e parler en r6ve.
/t
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Y
Ir
Ils avaient quitt6 la for6t de ch€nes et srapprochaient'd"u vil-
lage,sans se diriger sur lul, mais u-n peu en retralt,vers les dunes
de sable.
16
le vent st6tait ca1m6.Il pleuvaii de moins en moins, les flocons
d.e neige ne tonbaient plus.le canot avangait li-brement, sans bruit.
le ctel sr6clairait.
T,e er6tes blanches des hautes dunes ile sable semblaient tonjours
plus pures, dans le broulllard tomb6 trbs bas sur l-t6tendue dteau
troujrle et toofl*u". Tout en haut d"es d"u:res, les corneilles sautlllal-
ent gai?nent,heureuses dtavolr 6chapp6 b ta nelge et A 1a',temp6te.
Elles se mettai-ent en file et nettotaient du bec leurs plumes mouil-
16es, croas[ant de plalsir, L,a for6t qurils avaient quitt6e ,5tatt
a, rest#/e 1oj-n en arribre,avec ses gft|s arbres ddnud6s.Xn direction cLu
vlllager on voyalt de temps 'b,
S,/'autre
une barque se mouvoir sur
lreau de la grancle rLler mals elle disparaisealt bient6t ilerribre
quelque regte de malson.les haies de ronces q.ui avaient entour6 les
coursr 6taient tomb6es i lteau et flottaient gi et lEr avec d.es res-
tants ile portes et d"e toits.Autour des maisonsr erlr l-€s longues ter-
rasses subrnerg5es courait parfois un enfant, bient8t happ6 derribre
un mur par une main maternelle soudainement surgie.Une seule barque
errait sans cesse b la sortie d.u village.Ct6tait ce1le degd.eux m6n6-
4
trler{s, Dak6 et La}ib, quj- tout ce temps avaient attendur solts la
\,
pluie et 1a nelgel un signe de Cobdrat annongant qn'1I avait trouv6
la terre et qutils pouvalent venir jouer A lfenterrement de lrenfant.
Ils apergurent le de Condrat se d"lrigeant vers les du:res e* se
"ffi
mirent d ebout . d"ans le leur. Dak6 interrogeait d e l- t archet , I,aliirr lui
qussi, avec les baguettes de son tympanon.Condrat ne les regardai.@t
pasr il poussait sa barque avec la rame vers les dunes.Et voyant la
d"ireetion qut11 avait prisel les m6n6triers comprirent ce qutils
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avaient b faire.Dakrs se rassilrprlt les rames et partit A son tour

vers les dunes, tand.is que l:al_ih, assis a 1r autre bout du canot, se mit
h es$ayer son tympanon.Il serra uJle chevllle avee ses dentsrpuls une
autre, jusqutb ce qu'i1 lui sembltt que le son 6ta:-t bon.De ses ba-
guettes'il martela l-es cord.es pour en tirer une manlbre de chanson,
puis il starr6tarredressa l-e dos" g'*justa une palre de l-u:rettes de
soleil et se tlnt th, tout "rlaf ufl.r" visage s,5vbrer coilo€ chaque
.!'l
fois qn'i1 se prrSparait A jouer. D'bs qutil commengait pourtant,il
baissalt lai t6te, g6n6 d"e savoir qut on obsefvait les mouvements
eaprlcleux d.e ses mains, et son visage prenait une expression enfan-
tlnertand"is. quti-1 suivalt nafvement la danse d.es baguettes sur les
\
cord,es.
t7
- la garce, voilb la garce! cria tout A coup F6nla,
brusquement r6vei116e, dfu::e voix aigu8,
le dlacre s t 6veilla lui aussi en sursaut et jeta autonr
de lui un regard h6b6t6' Il vit devant lui les dunes de sable blans
et propre'avee la foule de corneill-es sur leur er6te.Il vit aussi
le canot qui venait du vil-lage,pak6 auic ranes et lallh i ltautre
bout, tout pr6t'le d"os raide, lunettes de soleil- aux yeux, Il compri-t
eftl
{fin ou il se trouvalt et se rappela pourquoi- ils al-laient verd les
d.unes.Mals il apergut aussj-,glissant. sur lreau entre ]es collines d.e
sable, gr,le autre barque dlrig6e nr"f, *" geune femme grande et forte.'
11 reconnut 1e fichu jaun€r nou6 sous le menton, et les grosses tressec
noireg.|'sicat|/aprte6tattd.ebout,v6tued.'ulvieuxvestond|honmeen
tbtle blanche aux 6paul-es affaiss6es.0n voyait la place oh l-ee
bontons *urrnouff ," vent retroussait kes basques du veston'd6cou-
vrant une jupe d.e cotonade fleurie, d6eo1or6e, serr6e stl.r uJle taille
6paisse, et une poitrine abond.ante sous En trieot rouge aux mailles
craqn6es.f,es pieds 6taient cfrqEs6s d.e grosses bottines 6cu16es' sans
lacets,flx6es A 1a ehevllle Bar de fortes ficelles de p6cheur.
- Vlcar dit Ie dj-acre,conme pour lui-n6me.Il- fit entendre
un toussotement plein de sous-entend.usr nra,is cette toux qu'i1 voulait
discrbte
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r6sonna nalgrtS 1ul conme un ruglssement.ll- d6boutonna son

18
manteaun b81l-1a longuenent df; 6tendit son pied. valide pour le d6-
gourd ir.
Yica di.sparut derrlbre une dune.l,{ais
elLe nt6tait pas partiel ell-e se cachaltra
ser un coln de la barque derribre le sable
Condrat,fatiguS, menait son canot lentement,tout aussi 6F"-
ger que tout a f'fuo"" i ce qui se passait alentour.
La garcer rror pbre, elle guette Xbr *u"i-.Xlle ne peut Bas
se tenir, m6me A pr+5sent quton est tous a la mort,
C
I,e diacre touesa d,e nouvee[.ld barqu-e des vio]oneux approchalt.
la$f

x
19
d'ans 1tair, mais pas trbs haut.Ils voletirent quelques temps sur pla\&
au-ilessus d.es dunes, fouettan?ttalr de leurs ailes alourdles par ]-a
Blnie.A mesu-re que lf homrne avangaj-trils espagaient leurs cqfpbes,
d6crlvant autour de luj- des cercles toujorrs plus larges.puis lls
montbrent bruscluement, la t6te tourntie vers luir cpbbssant furieuse-
ment, et aprbs avoir encore tournoy6 qnelque temps au-dessus des
d.unes, ils se diriglrer:t ver$ la for6t et l-e moulin b ventrqui_
dressait ses ailes bristSes A la sortie du, vlllage.
Cond.rat cherchait sa rame sur 1tary'Gte.
- Nea Cpnilrat, ils mf ont chassde. Ils mront poursuivie jusque
t--
dans les rues plelnes d.teau,pour que 1es sangliers me d6chirent.
Jtai peur.Je ne sais pa$ oir aller. Je veuJ( rester, moi aussi, avec
tout le monde.Pourquoi me chasse-t-on? Jtaiderai aux enfants.aux
//\
velllards.?artout, otr it faudra.?arce que lteau viend.ra plus grande
encore.Sl-le vient plus grand-e'nS-Condrat.0n lrentendr je sais qut
on lrentend, ital toujours v6cu pourchass6ermoi, Je ne veux pas p6rlr
pour ri-en.Je veux rester prbs du vllIage. Etre avec tos autrg gens.
Avee les autres, je ntai pas Beur, m€me stil faut mourir.
Vica avait grinp6 la cdte par Itautre versant. nl-le suivait
Cond.rat pas b pa$r l-e suppliant, courant su-r ses grosses jambes
v - r.
le lofngd de la cr€te.Elle pleurait, baissant ta t8te et s titonnait
de votr ses larges semelles sIenfoncer profondr6ment d.ans le sable
mou et y laisser a{rr"gu" trous p}ei-ns d'ean.Ses sanglots 6taient
A
toujouirs plus forts,et dans sa course d6sordonnde el1e vit, dans le
village, les murs d'une naison de disloquer, tomber et d.isparattre
sous I'eau, d6couvrant un l-lt qul flottait,et b ta t6te du l-nt un
hommerune fernme et quelques enfants; lrhomme saute b lteau.'salsit
}e canot que son piquet arrach6 entraf.ne h ta d6rive, rassemble
rapidement sa farnillerles hard.es du lit et les entasse dans la barqug
Voyant celFrYiea starr6ta d.ans $a courserpuls elle se remit
a courir sur les bords d-e la cr6te.Sa lerge poltrinersau-tant, gon-
.i\ <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
flait Ie trlcot rouge, €t les basques d.u vesto! n de toile
J
blanehe

volalent aur-tour d.f elle'fouett6es par 1e vent.Du bout des longues
nattes noires [ul heurtaient bruyamment ]e ventre dur et l-es larges
hanches, de grosses gouttes d.teau st6chappaient.I,e vent clr:glant st
6tait remi-s b souffler.
2o
le grondement de 1'eau, q.ui st6talt affalblir T€coo&engait A
grandir.l',iais ni- Condrat, ni le diacre, ni Ftiniarrest6e d.ans la barqaer
nty firent attention.Vica lf entendait, el-le saj-sissait f"u *ffdres
f
changements dlans le bruit de l-'ead- et ell-e cournt de nouveau sur la
cr6te,suppliant Condrat.Dans la l}"qo" des violoneux,Dak6 avait
"6a
de ramer et tous deuxr avec T,al-iir, debout, regardai-ent lf eau tout en
accgudant leurs instruments.
- Ne me chagsez pal, ]1ea Cond.rat.Que je sois moi aussi avec
les autres. Seoute 1'eau qui vient.
Comrlle.
$t.il nf avait {pas vu Vica, Condrat continualt a chercher.
Il- trouva sa ranerla ramassa et revi/nt sur ses pas.Il passa prbs
de Yica et se dirtgea vers ltautre extr6nit6 de la dune.Le dlacre "tl
6tait nis h grffir tui aussl d.ans le sable, sressoufflant, la pfopuit
-a'/
d.u temps A fft"" pattes.Condrat, va6luant SA et la sur la cr6te" J.taper-
gut, lui tendlt sa rame et le hissa vigoureusement jusquren haut.
Ftinia montait aussi, plongeant ses mains clans le sable.A chaque pas
o
elle starrGtait pour reprendre haleine et reposer son petit corps
osseux, maj-s aussi pour se hausser sLlr la Bointe d.e gps vi-ei-llee bot-
\d9
tlnes h ti-rants et surveiller Vica.E1le aurait criA6'aurait mauiliter
mais son uoufJru 6tait coup6 par la pente trop raide et par la fatlgue
I
de la vell}e.
nn bas,a la base d.e la d.une, la barque 6tait rest6e seuler
avec }e eercueil dedans.
Sondant le sable,gA et lb,Condrat et l-e d.iacre se mirent b
chercher la neilleure plaee pour la tombe.Ils starr€tbrent au plus
haut point de la o"$t".
Ici - hurla le diacre.Il y a d,r.r moins dlez sept mbtres
au*dessug de Lrean.Il enfonga sa janbe <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
d.e bols d"ans le sable et four-
t

agea dedans.Ici ga va, Condrat.Faut lui falre trn l-it de branches.
2L
fls vont me d5chirerr nea Condrat.Ils mtont chass6e.Vlase mfa
maudite, iI a dit q.ne je *oi"T p6cheresse et que jtattire l-e marheut.
Je nfai plus rien trouv6' le vent et lreau ont tout emport6.Je ne veux
Bas 6tre seule,Je veux 6tre avee 1es autres.
chose$.
vica st6tait approch6e dteux et r6p6tait sans cesse les m6mes
F6nla arri-vait enfin au milieu de la dune.Elle marchait d.e plus
en plus viter trainant derribre elle les outlls abandonn6s par Con-
drat r
- Personne ne veut te toef- dit le diacre b vica, sans la ren
garcLer.F.etourne au village,cherche tes affaires et ton lit et tien$-
toi avec ta barque par th-tas.netournJf crta-t/t €hcor€r
Al
Menue, ext6nu6e,le dos vo0"tt5,F6nia st6tait arr€t6e d.errlbre
les larges 6paules d.roitee et hautes d.e Yica. Cel-le-ci se redourna et
se mit a lui parler, toujours t6te basee, €t F6nia recula, effray6e
par le grand corps vtgoureux de la fille. L,a chaleur d"e Viea semblalt
1a br0-1er.F6nla reculalt toujours, vica la suivait,et son k{,r"f""-
chauffalt h distance les joues de T'6nla, h$ves, rld6es, d6ssdch6es,
transiEs.
- 9"d6 f6nia, parlez b nea. C#Arat, 11 est bon Ini. Je veux
6tre avec les autres.0n entend lteau ltqui vient.les loups ont pass6
hier h ta nage. Jtaj- vu 1es sarcelles atrriverftasser l-eurs oeufe avec
leur bee et srenfuir.les troun$a *%nrliers vont arriver {"n qu6te
d.e nourrlture et c['abrl. ]arce que l-a d6l0cte vlent, je saisreLrrelle
vient, l-es glaces du Danube vont c6der,Je nral pas oh all-er.Ylase
mta chass6e hler, ggg F6nla, dlsant que c'est le village q.ui lravait
envoy6.Il est venu chez moi- ) ta maison et mta dit de Bartlr ntimportQ
oh. Je mten iraisrdad"S F6n1a.Je ne Bleure pBSr je jure que je ne pl-eune
p&sr Mais ma barque est vteille, les trous sont bouch6s avec des har-
des.Qu'on me laisse rester 1ci au mofins'sur le sable" <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
sl ]-e village
ne veut pas d"e moi.Je prend.ral soin d.u tombeau de I'enfant,l{e me

Y
lalsses pa$ d6chirer par 1es sanglier"Ttdil.Que Vlase au moins ne vlen
ne pas me chasser.Iites*le b neq Condrat.Ylase a ravag6 toute ma mai-
son.IJ a d.dmoli mon po6l-e.Ca lui 6tait 6ga1 que lreau soit arriv6e
jusqutau rebord. du 11t. f1 a brj-s6 aussl le lit et lta jet6 dane la
rrr.€r I1 a 6parpilld ma farine d,e mals dans l'eau d"e la cour.Xt g
I
nty en aura plus porr falre d.es tonrtes pour le repos de mon 6nef
A
parce que ie sais bien que ie ne seraj- plus.$vlase dit q.ue je
cache chez nnol, d"epuis quelques nuits,GurE SBoviddu et Ar:d.rei l-e
Ivlort, €t que je guette avec eux pour piller le village,raainter:ant,
,Y.
quan{le malheur a fondu sur nous tous.rl dit que jtal jetd sorts,
que i t ai m6tang6 d.es simples pour faire bot.ter u^ Yuene et qlt-e g"e
vais l-es rend.re malad.es toutes les si"x, pour que Spovid5u et And-rei le
I\{ort pnissent mieux 1es voJer. Je ne suls pas fa
fiffe
dtAnd"reirie
ne l-a suis Fasr c t est seulement d"ans le refraing gon c t est les gens
qul ]tont voulur pour l-eur bon plalslr.Vollh, maintenant que le mal-
heur est lb, 11 reste la vdrit6 toute nuer sans chanso.ns,et je suis,
moi aussl, une malh**&" conme tcutes les autres.l\[ais Ylase srest
jet6 sur uol "rr"" d*u po#u.Jt6tais justement en trai.n de rae laver
la t6te.Paree que si on va mourir, q.ue je disals, faut au moins avoir
la t6te propre.J'd*ais sens tricot.Xt quand il a m1s la main sur
moi et qutil u ,rqf, qo" je pleurais sur la mort qul nous guette tous,
tout a cou"B son coerr a fl"6chi et j'ai pensd voilh, Vlase est quand
,
mdme une brave homme, il ren0no( b etre ma$rr4i$ maintenant que la fln
est 14,. St iI srest mis h m"e consoler,et pendant qutit me caressait,
au l6eu d.e Oem#er ton comme il 1'6tait develru, voilb qutautre chose
alui
passe par la t6te l " Vica,maintenant je vois comblen tu e r{
bel-le et je regrette dfavoir si mal par16 d,e toi A tont le mond"e.
Al-lons" Vicar py€rlohs un peu d"e plaisir tant c1ne nous sommes encore
)
vivants[rn Et il me serralt d.ans ses bras et me suppliait d.e le lalsser
faire, €t que ltamour rachbtera une partle d"e se$ p6ch6s.Je lf ai
pouss6 du genoux d,e toutes mes t#es et iI a roul6 <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
par-dessus 1e
seuil- dans lteau d.e la eou.r. Jrai jetd sur moi cette bJ-ouse et I-e
22

vestonr les soulLers et l-e fichu'
23
j t al d6tach6 la barque du coln cle la
maison et je me suis enful-e ici.Iadd F6nia, je le jur€r je ne suis pas
logeuse de voleurs, je le jure, Je nrai jet6 d.e sorts A personnerje
juse que je ne sais pl-us rien de $povidd,u depuis qutil mta prise d"e
foree et que Je me suis enfuie comme u.:re malh"o"&" au lac de Bogda-
proste.Ne me soupgennez pas vous ausslrd,egg F6nia....
F6nia ne pouvait plus reculer, elle 6tait au bord de la du-
rj€. Elle aurait voulu crier quelque chose b ''/ica, la chasser.Xlle
leva ]es yeux et apergut les perles vertes en verroterie,
jouant sur
le trieot rouge et gonf16 de Yiea. Ses yeux se fixbrent dessus et res-
tbrent grands ouverts.T.,es perles sautaient et scintil-laient sur 1a
poitrine ronde secou6e par Ie sanglots.Un des pleds de F6nia glissa
sur le bord de la du:re.Elle reprit son 6qu11-ibre en criant, sans d6-
tacher ses yeux d.es belles perles de verre.Elle ne voyalt pas 1e vi-
sage de Vica- ilt'6tait trop h.autibeamcoup trop hant pour elle.Seule
la rang6e de clls noirs, baiss6e sur le yeux en larmes, Itaidait peu*-
6tre A dlstinguler, l6-haut, la rondeur des pommettes pleinesrrouges
et fraf.ches.
- Mentetrs€r menteuse, tL;- d.is q-ue tu as peur de mourir et
tu cotrrs aprbs nos hommes! Ta as mls tes perles, quand"
lteau est
venue nous noyer!
- Non, BxE F6nia, ie jurer eLto non! Je suis venire lci aux
I
dunes Bour Eulr l-reau et les hommes.Je ne savais l&que pg- Cond.rat
w
all-ait V venLf.Vous me hafss€zr vous pensez que moi et lg-g- Cond.rat....
Je suis une tratn6er coru!€ vous cLltes.I\{ais ne mraccablez pas encore
iLavantage.I,aissez-moi aujonrd.rhni au noins 6tre parnni les autresr{-g15-
tr'6nia, que je sois pardonn6e pour tout, maintenant,b la fln. Jtai
6 essa$6 avantnet ga ne se pouvait pas.Ne me halssez P&srqg@
morceau d.e terre qui est rest6.
pour ce
Mais UK" parlait toute seul-erF6nia ne lt6corrtait plusr soll
cerveau 6ta:-t las. ElIe avait de nouveau frolda
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etrtoute menue,el-le

s|6tatt rapproch6e d.u grand. corps 6@iL. de la fille et se r6chauffait
a sa chaleur, tfiut en po'(sant de longs g6missements funbbres.Et quand
Yica se mit elle aussl b se lamenter, F6nj.a essaya de sangloter plus
fort encorer pour couvrir lrautre voix, mats elle ne r6usslt qutA
pousser d.es cris algus\et entreboup6s, tandis que les pleurs de vica
coulaient pleinement, d'url trai-t.xt, pour un momentrFdnla fut satis-
faite d.es lamentations de Vida- au mokns lrenfant 6tait honor6 conme
11 se d.evait par les sanglots forts et sains de la jeu-ne fiIle. Puj-s
F6nia stassit sur le sable, sil-encj-enser ell-e oublia Vlca, dont ].e
dorps 1ui avait transmis une chaleur q.ui ltengourdtssait et la pousoai*
vers le sonmeil, elle serra les genoux et coucha uo/
"*
son visage.
Vica ne sut plus que faire, eIle cessarelle aussl, de Bleurer et
chercha des yeux urr coin plus tr:anquille d.e la dune" oir elle puisse
rester en pai-x sans gdner personne.
24
Condrat creusalt la fosse pour lrenfant dans Ia plus haute
partie d.e la d.une, san$ regarder 1es d,eux femmes.I,e sahle d.6passait
ses genoux, 11 contlnuait b creuser, langant les pe11et6es huraid.es i
1teau, par-ilessus 1a er€te.les bords ile la fosse crou]-alent et glis-
saient sur ses pleds.11 devait arracher p6niblement ses chaussures a
la vase et remCInter au bord d"e la fosse jusquf b cdl que Ie sable s t ar-
r€tAt de gli-sserrpuis r:frentrait et *#""or*ttait b 1'ouv0age.A nou-
A
v6aa ses jambes sfenlisaient jusqurau-dessus des genonx'et il- fallait
ressortlr.
F6nia l-eva.La t6te, le vit creu.ser et st6tonna d"e n'avoir pas
remarqu6 qutil lui avaj-t pris les outj-ls d.es mains.
les branchesfdit le diacre. 11 faut apporter les branehes
pour renf orcer les bord,s.
Condrat jeta Ia pelle dans la fosse et se mj-t h d-escend.pc
vers le canot pour apporter 1es rameau.ir de ch€ne.
- .ry Condrat, eutest-ce quton fait nous autres, W Con-
d"ratr og conmence A jouer? Iteau monter vous ne <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
lrentend.ez pas monter?
0n a d.es enfants, nous aussl, oil est-ce qut on les mbne ? Faitee plus

vlternea Condrat.
Dak6 et lali}" 6tait arriv6s, eax aussi, b ta d.u.::e, pre} de la
barque avec le cercueil'rls tapaient des d6lla" dans la leur et
soufflaient srr leurs d,oigts pour 1es r6chauffer. la Bluie flne avait
,Y.
recommence fd tonber et le vent apportalt, glar rafales, de grosses
bouff6es de neige.
25
- Allez-yt cnantez! cria le d.iacre.
/
0n chantergea Condrat ? demanda lak6.
Condrat prit les branches dans la barque et les cala sur son
6paul-e. 11 ne r6pond.it rien.
-Qutest-ce qutil faut chanterr*odnb""ron ne sait Fasr eria
A
Dak6 vers la d uJre.
-Quelque chose,hurla le dlacre.Quelque chose oL tt y ait
de la terre et de lrherbe.Jten ai assez des lamentations, jtai peut-
6tre bien le d"roit, trente annfesrga me sr:l.ffitl
- Avec d.e la terre et d.e l'herbermon p6"e, mais quoi? de-
mand.a lalih, ouvrant de grands yeux, et il se signa pour 1es d.ires
du dftacre, murmu-rant doucement: / Que {" p6ch6 retombe sur nou.st'.}ites
le cornmencementrmon pbrersi vous le sdye%t on sau"ra bien le reprendre.
I,e diacre ne r6pondfit plus.Il roula une clgarette dans du
papier d.e journal et se mit a arpenter la dune,les mains au d.osr puis
il jeta la clgarette b l'o&u.'rJ€ ntai plus de tabac' je funne des cor-
i::ets en papler{,!a1
Vj-ea nravait pas os6 s'approcher de la fosse et se tenalt
toute seul-e, j-nrnobilersur une partie plus 61oign6e de la cr€te. Vo-
yant que personne ne faisait attention h eLler €lle sel flit que les
autres devai-ent s'6tre habitu6s h l-a savoir 15. ?our se donner u"ne
contenarc€relle chercha b stoccuper. Elle d6noua son fichu jaune'11
essora plusleurs fois dans ses malns noueuses, le seeoua bruyamment
/
en I'air et tt6tendid a s6cher sur I-a duner bien a Blat et 1es coins
enfonc6s d.ansi le sabler Fol.Lr que le vent ne ltemporte pa$. Mats }a
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neige toujours plus d.rue e0.t t6t fait d,e le reeouvrir' ?uis Vj.ca ne

trouva plus
"i.n{poo,
justlf ler sa prdsence.El-le plta urr genou et flt
semblant de rattacher ses bottines, ctest-b-d"ire qutelle en d6noua
les €lrosses ficel-les et refit les noeuds trbs lentementr pui-s les
d6fit d"e nouveau.Elle enleva ses bottines ltu:re aprls ltautre et en
6coula 1tean.El1e retlra aussi ses bas de grosse lalne, les tordit
et res'ta ai-nsi, l-es pieds {nrr,*, rougls par le frold, } m6me 1e sable.
$es bas, elle les 6tendit A cdt6 du ficl:u et y a)-igna les chaussuresr
leur semelle trou6e en ltairt'. illle essora l-e bas de la jupe d.e coton
et les basques d.u veston d-e toile, nrrs{te elle retira carr6ment son
veston, le tordit corune un chlffon d"ans ses mains, le secoua en plein
vent et voulut lt6tendre b e6t6 des autres choses,mais elle observa
que la couture d"n dos btillalt.$ous le revers d.u vestor"elle cueil-llt
une algnille enf116e, staesit sur le sable de fagon h ne pas perd.re'
de vue l-es moi-:-vernents d"es autres et se m.j-t A coudre pos6ment,sans se
presser.Slle vlt Condrat monter la cdten le tlos conrb6 sous les
branches de ch6ne, Fu-ls la fosse de sable 6coil6, €t au bas de la d.une
J.a barque avec le cercueil, ball-ottr6e par le vent su-r 1'eau qui mon-
tait. $es yeu.g se fixbrent dessus, fe veston lui #fr" sur l-es ge-
noux, elle ne cousait pl-us, €t pour r6chauffer ses mains el1e les coL-
la contre les jouee rouges. Puis e1le se prit a examiner sa paume
gauche, st6fforgant dty tlticouvrir " la I-lgne du mariag€". le la nain|
-L/,wi^.
'
d:cif,be, elle essuya sur sa nu{e les flocons de neige q.ui la chatouillaient;
,\/
ses dolgts r{ontrbrent les perles vertes, elle le fit glisser
u.ne h une Le J-ong d"u gros gil de chanvre et les fourra solls le trlcot
rouge, serrant les joues 1orsqutllle sentit le verre g1ac6 eontre $es
selns. nlle apergut alors 36nia la regardant fixement'prit peur et
se raj-t b A6fatre et L refalre ses tressesr noll sans gllsser vers les
autres des regards hfu d.6rob6e
pbre lkid- cria o"t5!-f,r, a trouv6 un refrain avec de la
k '
J.l
terre et de I'h6rbe,
Mais il ne va pas trbs blen, dit Lalitr, u-n peu honteux'
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corfine pou{ luj.-m6me, essayant son tyu,panon et ses baguett*.I t'est
26

P
al- ze
ur+ refrain d"e }a plainerbeaucoup de terre et beaucoup d-'herbe, pa
)
n'est Bas lndlqu6 pour les morts, nt pdlur les noy6s.
-Si ga nrest pas cochon al-l-ez-y! voclf6ra le diacre sur la
d"une. Que ga ne "ffit pas cochon.$timpofte quel refrain est bon,
pourvu qntil ne soit pas cochon.
Il- nrest pes cochon, r6pondit lak6, appuyant le vlolon et
lrarchet contre sa poitrine.
I411il" esouya d.e son foulard. rose la nelge tomtr6e su.r le tyrmpa-
ltorl. 11 f it une gri-macermal A son aise h cause du refraln, sa pencha
sur les cordles ppur les prot6ger contre la pluie et la nelge et
eomnenga La m6todle avec ses baguettes. lak6 appuya plusieurs fois
f ortement l t archet sur l-e violon, en uJr ry[hme presc{ue ml]-itaire.
Cf6*A.it son habitude d'ouvrlr tous ses refrains par u.n.e sorte de
marehe.Brandis t^nf l- | archet, tl f endit 1'air en toas sensr colilrne s I il
I
avait vonl-u ehasser les bruits de la temp€te qui persistaient et
broull*laient son oreille musicaLe, puis 11 reprit su"r son vlolon ].a
mdlodie eonmenc6e par lal-iir.
A genouJc d.ans la fosse, Condrat et Fdnla consolidaient les
parois avee J.es branchagesr Vica raccomodai-t son lrestdn, tressail-
/.
lant au moinfe bruit dans le lolntaln.T,es mains au dos, le diacre
laissait errer son regard sur 1teau.
}ak6 fit glisser ftarchet sur Ia eorde grave 1 fearta brusque-
ment les bras" laissant laliii seul fair conrir l-a mdlodie sur les
cord.es d.u tympanon,et quand. il Jugea le noment venu de falre son
entr6e, i-l- se mit A chanter d t une volx enrou6e l
Flalne au:( portes effondrdes.
aux herbee rlans le ciel- versdee,
I
lf herbe nouss0fdans le cielt
d.ans les dtoiles
qui brfllent
et Bousse dans mes cheville$.rr
.Aprls avoir repris plusleurs fois les paroles <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
d.e sa chanson,

Dak6 tlra de son arehetr €rr eonclusionrles qnelques mesures de marehe
habituelles.?ersonne ne fi* a*tention b euxrsauf Vtca, maintenant de-
bout,dr6ss6e sur 1a poihte des pieds.
29
Elle cria soudaln et se mit a traverser l-a dune en long et
en large,courantr $€s gros bras tendus en avant et montrant tantdt
dtun c6t6,tantOt de lrautre, les eaux d6chatn6es quton voyaf.i ,"ni/
gonf16es,avec de blanches f"# sur la er6te des vagu-es grandissantes
tl^'l!!a,
et d'i-ilfenses blocs de glace qui sautalent et sreffondraient, stentre*
t
choquant, faisant jaillir des 6chardes de glagons et de troncs drar-
bres, de branches et de racines, effarouchant les troupes d'oiseaux
gris q"ui vol-etaient en zLg-zag, au hasard,
les glacesj ,"u glaces! le lanube a c6a6t
I,es iles flottantes d"e joncs se pr6cipltai-ent,pouss6es par 1es
Slaces, s t entremOlai-ent, renvers6esr montrant l-eurs rhizomes, som-
braient, puls reparaissalent en d.6sordre, ravag6es, en miettes.
Autour des dules, 1teau s'agi-ta brusquement et se mit h bouil-
lonner, rejetant d.es mottes d.e boue et dtherbes sbches arrach6es au-?.
bas-fonds.Un courant d.reau et de glaces,venu de la for6t des ch6ngt,
I
heurta le fl-ane du canot oL 6tait le cercueil, et l-a barque parti{}
A
la d6rj-ve, enport6e par 1es courants rapides, tourbillonnant sur elle-
m6me, jet6e su-r l-es amas tournoyants de at6lris, de vase et de
branches.Vica entassa en hAte sur ses bras -i.e fichu'les bas' les
bottines et le vestorlrs€ lalssa gllsser sur son large derribre jus-
quren bas d.e la e6ter coorot dans lteau qui lui arrivait b ta taille,
arrGta 1a barque et resta ainsir la corde Dr ta rnain.
le b6tai1, ratrappez le b6tai1, l-es b6tes se sont 6ehapp6es!
crj.at-on du vilLage vers les duaes.
f.,es vaches avaient d6noli 1'enclos fait au mllt[eu du viLlager
dans lteau de la grandq)rue, et st6taient 6lanedes sauvagement,
\
nageant d.roit vers les glaces.
- A t'6eore! A 1'6eo1e! Tout 1e monde b 1'6cole t puryftzt
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cribrent des voix de femmes.

- Attachez Ylase! Foreez sa maisonrll ne veut pas! L{ettez les
enfants h ltabrl dans son grenier! /t reste b 1t6co1e! crialent d,au-
tres f ernmes.
- RatrapBez les vaclrez! Ne les laissez pas aller vers les glaces!
T.:ancez l-a hache sur It6corn6e, crest elle qui 1es mbne!
3o
le diacre sIenfuit vers le village dans 1a bargne des m6n6triiers.
I,e moulin h vent sf egt renvers6! T,es
"oraesffpportez
t
les
cordes! Retenez-l--e, sauvez au moins le moyeu! q
v
Ylca sauta d"ans la barque oir 6tatt le eereueihfisaisit
)
1es rames
et rama vers le village en crlantI" I,{ ad enoi s elle },llarie, mad.emo i-
selle ltinstitutrice! Enterrons-le dans
6tait bon 61bve,le petit't!
11 s'est noy6! le grand.-pbre de Petre T,itr6 s'est noy6! Cher-
{
chez-le I t
_ Courez chez J t institutrice ! A 1t 6col-e, b 1t 6co1e ! l'lenez-y
les aceouch6es! Vous 6tes des hommes, ou quoi? gJ.aplrent d"es voix
d.e femmesr plus Bergantes encore, sf entrecroisant dans ltair brumeux
q.ui couvrait les rues submerg6es.
* Repdahez les tolts et l-es palissades! nntassFz-les d"evant
I
1'6eo1e! Et b ta maison d.e Vlase! Clr,6[ps! Qufavez-volrs fait jusqu'h
prtt6sent?
les renard.s, les renard.s ! Voilb les renariLs qui passent!
Ils nagent en travers!
Ia salle desaprofesseurs, il
- Mets-toi d.e cdt6, ne leur barre Bas la ronte,tu vas l-es
effrayer !
-Oir est la fl1le de DaX6? Cherchez la fill-e d.e Dak6!
Fuyezt VoiLi le gros d.es glagons qui arrive! A 1'6cole!
v
A la\r maison de Vl-ase!
Condrat eontinuait A creu$er dans la dune, la fosee dt-Spassatt
ses hanehes.F6nla 6tait tout au fondron ne La vopait pas.-Aecrouple,
elte apliquait les rameaux de ch6ne contre l-es parois,le sable se
dl6tachait, rouJ-ait sur ]es branches, laissant
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des trous profondsr6lar'-
8tssant l-a fosse,'l-a'faisant st6beul-er de tous cotr5s. A peine'

FtSnia avait-elle rfuar6 la paroi et eonsolid6 les branchesrqu,uJr peu
plus loin le sabl-e croulalt b nouveau par grar:d,es tranches hu-rnid.es,
d6faj-sant tout ltouvrage. Ce que Condrat creLr.stait r{ta:.t bient6t re-
eouvert. Au lieu rie fosse, ils $e wolvbrent stuoain su.r uJr tas de
sable q.ui sragrandit rapicement jusqutb occuper toute "1a largeur
de la cr6te.F6nla se retrouva d'un c6t6,cherchant des d.olgts les
branches erelisdes dans le sable, Cond.rat d"eboutr plns l-oin, ne sa-
chant plus oir it fallait c]"-€r$€rrI,€ bord de la du-ne cpeva sur tonte
IH
sa lonqpur' bsllla et sreffondra dtu:r corJ-p comme un murr d.6gringolant
et f ondant d"ane 1r eau.
3L
Cond"ratr allonsr tt).€ faites-vous? Descend.ez-vtte,leur
crla d"e sa grosse voix truca Horobelraccouru en hste avee sa barque
et celles d.e Chizllnskirde CSpuci,?6liclrPri-qu, Blegu et BalcH.u.
'
- Viter Cond.rat! I,f institutrj-ce et Yi"ca ont 6cartd quelques
1'
lattes d-u plapher, dans l-a salle d.es professe[T$' et ont fait lb
une place pour J-renfantrd"lt Cdpucirde sa voj-x gr61e.
- nlles lui ont misf sur la poitri-r:e son abdcddaire et ses
cahj-ers, marmotta encor"e Chizlinskl.
Cond"rat *uS* scn front de sa manche,retira ses pied.s hors
ciu sable, regarda longuement 1'eaurouvrit des yeux tout rond-s dtdton-
nement et se mlt h rtre. L,es autres tournbrent la t6te e.rl direction
d.e so.n resard,
Sarml les glaces hautes et 6paisses q.ut falsalen + ini'l'liv.
D'
des tfnnes dteau,entralnant des troncs fendus et des tl-6ts
d"e joncsl
les dangli-ers venaie;+-t en troug,eaurcrnageant par sants r apid es, f end"ant
t
Jes fl-ots de leurs 6chlne grlsel la g*We ,a-
poll-ue et b6anTemJes
') sol_es
de la gorge h6riss6es de glagons et ]es d6fenses plelnes
d'herbes sbche et bl-anchie par la nelge.
Cond.rat montra les oangli-ers et cria I
d"e tonffes
- Mals regardez doncr crest Vasile! Le vieux sanglier
trt
borgne d.ril y a dix ansr danp lril-e du lac }llatila! 11 venatt manger
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d"es gralns d"e mais dun* la main.Il sautait de joie en sentant $tappro

cher 1es honrmes.Mais oui, c'esi lnir i1 lui manque m6me u.ne d6fensel
Vaslle, comment vas-turVasj-le ? Salut, mon vieux borgnersalut!
32
nt Condrat riait aux t{clats, la peIle d"ans ur:e main *t tu b€-
che dans lrautre,retirant de l-a vase ses gros soulj-ers q.ui s{enl-i-
\
saient.
I]
dix a.nsr tu 6tais
- Mon vieux Yasile, je te croyais mort ! 9,
/b
O63b boiteux, €t presque sourd aussl.Tu ntas m6me plus de que{ Et tu
te ba[ades les orei1.tes rabattues strr les yeux' il parait q.ue ga te
plait et que les glaces, tu t'en fi-ches. .. . lolisson qu3 tu esr v8 !
Et tous 6clatbrent de ri{.uorobe! d.tun €tros rirp,cass6,tirant
sur sa barbe jau:re qui lrd couvrait la poitri-ne. Cbpuei poussant de
1r'
petite gloussements aigus, Blegu pouffant de traver{ffoua-pfoua-2
Chizl-inskl riant par saccades pr6cipit6es, son peti{-nez en 1talr,
{YTc
Bd,lcdu h 1arg1s tntervalle$-{ha,traf lrigdu 'L les maii,s su-r }es yeuxr
f a . Ft' Ii .^
arprbs avotr'ft,6 son bonnet de fourrure'conune toutes les fois\quf il
1l
riaitf et ?51ici souriement, de tout son gros ventre appuy6 sur ses
f\
bras eourtg.
Ie troupeau de sangliers s I arr€tar potr$sor]t d"es g@gnements vers
les du:res.Parmi les vj-eux sangliers, A ]a t6te dn convoi'Vasil-e
trrStitta dans 1'eau, toorr{{Vunt sur 1ui-m6me et faisant sauter son
arribre-train, en uJre sorte de jeu- b sa fagon. Quelques sangliers bar-
btrtbrent eux aussi, h peu l-)rbs conme Vasile'
av
- Vasil-ermon vieuxaVasifefidit Condraf quel 8ge peux-tu bien
Ats'
A
- ra q ., r/.
avoirr& monpere parlait a6ih a" toi et 11 parait q"ue tu 6tais d6jh
A
corrme g8. Tn es vieux, et tu n-e te rend"s pasr SalutrYasile. salutt
longue vier et grand bien" te fasse !
Et il$ se remirent h rire, renversant Jeurs t6tes en arrj-bre,
'L/
seul C5puei I aui n t en pouvait plus, s ' aecrouglit d-ans sa barque ' 1€
vlsage enfoui dans ses genouxi on ne voyait que son d-os tressailllr
par-h-colJ-FS, secou6 par des hoquets d-e ri-re qui ne r6ussissaient
Bl-us a se falre entendre.
\-/
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. I,es sangliers reprirent leur routervasile en t6te. .
tr'6nia s I efforca tle comprenclre pourquoL les hommes rlalent
autour clIelle, elLe ne cornprlt rien, regarda tout autour pour
voir si par hasard ut miracle avalt fait venir le printemgs et s€
retirer l-es qfuer, mais 1l- nry avatt rlen{ ae tout ceff. }u fond. de
la fosse oir el-l-e 6tait accroupie,elle ne vit que les pottrtnes dee
hornrnes et leurs rucles visages riants. €t iI lul semb]a en quelque
4
sorte voir aussi leur forcf I'tant de viguff, mals d.tohr'? se d.it
AI
36nia. se faisant toute petite devant les glaeee q.ri s'6langaient
eauvagement sur l-ee eauxr et furtivement ell-e d6gagea ses orellles
d.e sous Le fichur Bour mieux 6couter le "iWTa"" hommesr erf d.oni-nait
cel-ul d.e Cond.rat' olair et irr6eietlble
31
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- r,l

\
34
],r 0utarde
I,rherbe n{o, arrive aux 6paules,rra terre srest remplie de
cailles.l8 ros6e tient jusquth nidi.Quand 1l fera jour, sl- tu as
trop chaud-, tt-i Rtas qutA entrer d"ans l'herbe pour prend"re un bain.
Alnsi font les filles h Argunel, elles sautent du lit ]e matin,
courent d"ans l-e pr6 et se cachent th oh ttherbe est la Blus haute.
I,es cail-les leur volent par-dessous 1es aissel-les et les rouge-
gorge$ chantent A la pointe cLe leurs seins.
,/
11 nty a pasf. ile pults dans les ctramps?
- Non. Personne nten a creus6.f 'gl,rrit
6t6 inutile.lteau est
h ltenviron trente mbtres. Et quancl on ltatteint,ell-e se retire
Blns au fond.Iu molns,c'est alnsi dans 1a plaine: l-b oh. nous
allons maintenantrje ne sais p&s, je n'y al garnais 6t6. Ians l-e "r-h
l.age que nous avons d6pass6 tout a ltheure, y avalt bien d-es pults
et d.e l\eau, mals a quoi bon stils nront plus que d.e la vase et
L
du sa'cle? I',a e6cheresse les a bus conme elle a t5t6 l-e pis des
vach.es. T,a 1u.:re m6me avait ffo*ci, 11 nten 6tait restd qu'un petit
morceau de c6t6rp&s plus grand. que 1e germe de lroeuf.
Ct6tait l|oeuf du commeneement et de ]-a fin,
c,\
marnonna un
homme q-ui chevauchalt un peu b lt6caf-rt
I
d.es d.eux caval-iers de t6te.
du convoi, a 1a hauteur
Je ne sais pas le nom de lroeuf, r6pondit avec irritation,
V aprbo LLn sllence, celul q.ui avait ouvert le O6nat srrr les fllles A
Arqunel et la s6eheresse. Jrafi dit conme 9a
pour que cet homme
me comprenne plus viter p&TC€ qutil fait nuit et qu'l1 ne peut pas
voir mon visdg€r apna if fera iour, je 1ui parleral autrement.
11 n'est pa$ drici, qu€ je sache, il nta pee&-6tre m6me jamais
travai1l6 la terre et nta pas eu trop souvent l-a poussLbre dans
les yel;x en regard"ant le ciel-.},[oir Ce que je saisr crest qne
la s6cheresse a durr6 depuis le dimanche des Rarneauxr <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
jnsqu'b
"""

dernlers tempsr ell a6lut de 1'autornne.Aprbs g&, il a plu quinze jours
d t affl16e, et cette haute $erbe a poussd, que nos chevaux foulent
'e/
tV
maintenant.Tous ces rnols-1b-aon{-{avri1, juin, juiklet, aoo.tl-Ise sont
\r ll
rassembl6s en septetnbre... le temBs a reprls d.epuis le .oofi*o"*ment,
il veut juuir d.es jours qu'il a perd-us.ftr fait une chalenr de jEil-
let' les acacias fleurissent coilIme en avril et les raisins d t automne
sont mfi-rs . Ces d.ernlers j ours uo oi"o/ barbon, une harid elle, s , 6tait
mis a conter fleurette aux gamtnes et a leur faj-re cadeau de fichus
jau:res.les abeilles essalment en septembre,elles ont fait leurs ru-
ches d.ans les crevasses qae la s6eheresse a fatt b6er au-c portails.
^
ile$nex Les jeunes, eul stattardent ensemble la nuit sous f 'au.{f$tnt
h gofi.ter les rayons, €t le matin ne trouvent plus de saveur au miel-!
0n dit aussi que Fuj-erea s'est montr6 a cheval, ga ntest Blus arri-v6
a
depluis l-e plus fort de laJ6cheresse,De falm et d-e solf, la ferune de
{/
Fuierea venait de srenfuirr on rIO savait pas avec flui. trui, il racon-
tait c1u'elle avait 6t6 enport6e par ur tourbillon blancr u:r jour, A
midi, 11 est parti A cl.eval A|'"t recherche, mais il. venalt chaque
nuit cb.ez Iui, pour voir si par hasarcl elle nt6tait pas rentr6e en
son absence.Il avait flni par falre une gF\yt*r IrIl vrai sentier' A
tant galoper dru:r end,roj-t a Itautre.Chez nous, Iv5ncel seul a courfu
y [tout]autantr tr>ou-T obtenj-r la r6compense promise, il y a dlx ans.pour
son bras perdu b ltareqeqti.Au heau milieu de la s6cheresse,Fulerea
a cess6 de venir voi-r si sa femme 6tait d.e retour.Et la teme srest
effond,r6e A lrendroit otr it avait tant battu ]-e sol.Iu moins 1'ai-
Tt:" entendu dire A quelques veuves,de ces femmes qu-i nront pas v6cu
,U
tout leur temps d'amour.Moj-, je n'ai gubre prls garde A la plste.
On raconte:laussi quton a entendu Fuierea p**se"#-au galop la nu-!t,
so11s le sentier, a la recherche de sa ferune.Je nfai pas 6ntendu 94.
le sofir, jtai les os moulus de fatigue et je n'endors vite.]''Iais les
v'4
pavotsfl'ralor$s oui, je les ai vus. I'hj-stoire cles pavots,elle est
.a
vrai . Aprbs l-a sdcheresse, et c1ntil a p1u tant <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
qutil a Fir, je suis
a116 comme tout }e monde faire un tour au bout du village' A la
r '; !i Fr .-*.rtsjr p.Middt&.r**,e
55

%
76
maj-son aband.onn6eae
Fulerea.IL y avait d.ans la cour un grand. neupl-ie1
couvert de terre Jnsque tout en hautr Barc€ qns toutltann$e Le vent ]
de lrest l-e renp}tssait ,d.e pousnibre.Aprls 1a s6cheresse, que je dis.
quand iL nty avalt pl-us nl FuierearnL femrne de Fuierea, tout le monde
( ^ru/
a pu voir clee pavots rou.ges dpanouis (6eur des plus hautes branches.
0n Ies voyalt de J-oSn, hauts comme aJ$nissoosl parml les branches l
A
clu peuplLer. Et le peuplier, luip 6tait see de haut en bas,Crest a f
peu pr6s tout. $1 vous voulez en savoir plus l-ong, dites-le avant
que 1es autree r:e st6veill-ent, ajouta-t-iI encore, et j-l fit d.e la
nain un geste en arribre, par-dessus 1t6pau1e,
Un tempsroR rrf entendit plus q-ue lrherbe essuyant le ventre
il,eschevaux.M6me1e1ongconvoid'echargetd|hornmesacheva1ne
falsalt pas d.e bruit plnr fort et pl"us continu que cel-ul d.e lrherbe. i
0n aurait d.it que ces gens q,txi traversatent le champ, au nillen d.e la
nult, avangaient en d"orrm.ant.$euLs avatent Itair ct
f6tre 6vei116s ceLuL
qul avalt par16 de la e6chereese, J-t6tranger qui chevauchait prbs de
lut et l-t6coutalt parlerret celut qui se te:ra&t b lt6eart et q.ui avaLt
Bar16 de Ltoenf il.u comrneneement et ile La fiyr.
An-d.essus de lrherber orl vlt surgir clu convoi une ombre haute
q-ui f$sait son cheval tar:t6t en avant, tantdt en arribre,
Celui-l$, c I est Oorbur dit celui q.ui avait tant par16,
pench6 verJL'6tranger son vorsnf Corbu, on le reconnaft u6rne de nfr.it,
A
parce qutil est si long.Il a ltair dravolr d6tacn6 son ombre du sol-
pour sten couvrir, Ni lnir ni se$ parentsantont Jam.als eu aefcouver-
tures. 11 a u-n ffr61e de d6faut, ce Corbui sa t6te est t*lr" de contesr
I
et quand iL veut les dire, ils lui tombent des l-bvres en forse d.e
chanson.les parol-es, 11 ne lee chante pasr parce qutll nta pas une
belle voix.f$ r* falt que les rriciterr comrne stil parlait. Tu ntl$.
plus uoffir, heln, corbu ?
Je ne vofr.e gubre loj.n, r6pondlt Corbu.St je gaLope Bour
rattraBer A cheval ce que mon regard nrat*eint pssr Miron.
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tu es sager gard.-e-tot d.e ee qui erajuste trop bien, lanea j
{l
I 'l
'J 1l
ll
I
I
i

Mlron( c',italt ceLui-.,qui avalt par16 d.e la edeheresse).
77
- ?uisque tu mfappelles de l-rorlentr. Je te r6ponds du couehan|
Quand jtai qultt6 mon toit, jtal enportd 1e so&eiL aouehant avec mol.
Tu es si long que pou.r tol la plaine est trop courter cria
Mlron en gulse de rdponse, et 11 se mlt b rlre parce qnten devisant
avec Corbu, il sentait ses propres paroles prendre h leur tour uJr
alr de chanson.
- la plaine est petite, r6pondit Corbu.J'6tends la main en
arrllre, je trouve l-a nuit entilre.Je tends 1a maj-u eil avant, je
touche d.ans le soLelL une dent, q"u"l se levalt Justement.Prends gar-
de,Miron, Que D$nfll5 nR se fauflle pas dans lrherbe jusquth ton
mats, quanil vlend.ra ltaube et que tes yeur( seront flx6s sur le soleLl
Sur ces mots, Corbu se tut, son pmbre ereffagaril- 6tait l-oLn.
Irrherbe venait srrr euxr toujouro Blus haute.Mlron appela Corbu Blu-
61eurs fois, maig personne ne r6pond.ut.
I1- a d.fi. se coucherg
Y
dit Miron h 1'6trang"t il a un grand.
cheval h dos Iarge, il sty all-onge et stend.ort.Ses ?n"o"o* l-ongs (bZ
se mOlent h ta queue d.u eheval, il appuie ses pieds contre les annl,Gt!
et passe les r6nes autonr de $on corl A pelne est-il al-longd qufi3-
srendortriL a bien chaud aux pieds puisque son che.".al thi souffl-e
dessug.
- 3t Corbu, va-t-il aussi
11 nrest nest6 personne au vlll-age?
sutard.e ?
b Itoutarde? demanda ft6trangrrr
Toas sten vont cette nuit b It
- ?resque tous.Vous Y@TTez ga quand 11 fera jour.Il- nty a
pas plus dru:ee semainergl vous aviez denand6 aux gens tlu village sr
ile pensalent all-er cette nuit 3 l-tontarde,. l-a notti6 se seraient
tnsr un quart auralt hauss6 les 5pauLes, €t Lrantre quart aurait
dit non. te quart q.ui aurait dit non,graurait 6*6 E.I3c.e 99s DS:
pild, sur. quoi ils se seraient vlte pr6par6s en secret' comme i1s
Itont fait d.railLeure, pour arrlver A ltoutarde <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
avant tous les
autres,

38
- I.,a race d.es ljilni16! Ces mots-lh ont lrair de venir d'run
conterd.it lt6tranger sans trop appuyer' car 11 sent Mlron pr€t a
remotrlter a la $ource des l6gendesr poET emplir comme il convient la
nr.r-it et lrherbe haute.
Cfest pas trn conter gar la race des ]Snild.re]le exlste
pour fe vrai.lans notre village, il y a environ quatre ou cinq famil-
les. La plus ancienne, crest cell-e des Pepen€.Rac€ fatigu6e, avec de
vieux pomroiers d"ans les jardins et des femmes promptes b 1'amour'Cette
race a m6me donn6rditfon' quelques gens de savolr' Ifs devai-ent 6tre
fatigu6s,eux ausslr Buisquton nta pas entendu leurs voix d'e par le
monde.Aprbs gar vient la farnille d.es Soiri{1}ru-35curalrrrla plus bran-
{J./ { ,chue.
nnsuiterfa race courte,A gros pieds, cles Dord.oacal- 6t cel-le'sans
I
n
feu ni lieurdes Sdlcdu.Xnsuite'0a commenee a s I embrouiller' et on en
arrl-ve au"x enlbvernents d"e fill-es. 11 x srje veu:c d"irer u-ne raee assez
inconnue et nouvekle, des sang-mt16s d"e tous ceux-lb'
qui- ne tiennent
plus gubre aux vleux uoftr"rrit&t voifi, crest A peu prbs tout'Tout A
fait en dehoss y a des DEnilA, qui 6pousent d'es femmes que personne
G ' ' ^.
ne connatt, crroisi&es d.ans des villages 6toign6s. C'est un race qui
U
se mrlltiplie beaucoupr lo111, avoir de l-a main d'roeuvre b bon margh6r
Vous n'a:vez quth remarquen"dbs qutil- fera jpur, toutes l:t familles
uontsem6ler'seu]-sles!6nilbsetl.end.rontbl'6cart'etm6mepas
tous enseroble'mais chaque fanllle A part avec 1es s j-ens 'Y en avait
gn par ici tout A l'heurer Qui pari-att d'e ltoeuf du comloencement et
d.elaf1n'etquiad.isparub]-'autreboutd'uconvoi;c'estu.nDilnila;
cel6i-lb7 il ne drest pas marj-6 an to@,r, pour ne pas avoir une bouche
d"e plus b nourrir. 11 a les ply, *
t.'
petlts che'raux d'u village'et les
moins pansus.0n ltappeS-1e aussi ltespion d'e tr{arie 'Thbrese'}auvre
fernme,Yspeut-otrelongtempsqu'e}leestmorte|et]esgen$disent
q.ne son esplon es'l: rest6 1ci. ?ourquot ce u@lniqoet'3a' pend"ant lon-
g$tu*nu ie ne 1tai pas compris.ne m6moire de ceurr qui ntont plus d'e
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,IJ
dents, elten nous, dans 1e B5r5.Sgftr nry a q"ue les Turcs qui atent pas

s6, et encore au galop.Et celui-lhr orr 1tappelle ltesplon d"e Marie-
Thdrbse! Qu*est-ce qu'il pou*ai-t blen chereher roffi
dans &n tel endroit, ga, c?est difficile a comprendre, Chez nous, le
s(gbiquet crest k.e sel de lthornme, mais ce non-lh je nty ai rf.€n com-
prls.Pour fj-nir,etest encore u.n de ces fatigu6s d"e ?epebe qui me lra
expliqu6:si on a donn6 A celui-lb u.n pareil surnom,qui ne perrt pas
exlster ici et qui- nta jamais 6t6, ctest poar qntil ne soit m6me pas
compris dans leJparoles indul55entes de I'Eccldsiastesl" Ce qui est.a
g6:b 6t6, ce q.ui a 6t6 sera encore'r.Ces mots-lb, ie ne sais pas trbs
bien les dire, mals lee ?epenereux qui ont ltesprit n lrenversrsavent
les rt6citer comlne j-ls sont^6crltsrpBr nlfmporte c1uel bout qutils les
M'
\ . r
prennent. Mals ffi on se ta:,sWt im peu.On dirai-t quton entend quetque
F
ehose d.ans 1a plai-ne.
39
0n entendait lrherbe, comme anparavant,
- Y a rj-enr je me suis tromp6. Je vous dirai plus tard- ce
qutilVnta semb16. ?aree que ga fini.ra tout de m6me.Far arriver.Jusa
quf alort6coutfz-mol encorer pour 6tre prt{par6 et bien comprendre ce
qui va se passer. Mais pour gar je dois parler d.e mol' autrement crest
l,o4)
fif6ssible.Comme q.i.ti dirait,ie sr.ris parent par alliance des EH,nlle.Bt
vous al-lez voir comrnent.Je ne suls venu ici que plus tard-. A lrorigi-
3€r je suis dtun village voisinr assez 6toign6 au fait' il nty a que
les terres qui se touchent.Dans l-e village oh 3t6tais, y avait',une
fil-le h q.ui je falsait la cour, et le soir, quand. j'al1ais luj- parler
au portail, je Itappelais, pour donner Ie change aux voisins, ccusine.
Jv
El-Ie tl6t"it *u parentel+e de trbs loin, crest -h-dfrrer p8$ du tout.
Elle itaft d.e:non age etrsi on avalt voulu vraiment devenir parents,
iL nous aurait fallu reprendre ensemble le monde depuis les premiers
corunencements et nous connattre toutes les jolntures. 0rest ga qutil
aurait ful/l...1l{ais vollh qurarrive au village un D5"ni15.' un type
A6:b sur le retour, il la demande, €t personne ne dit lroh. It'Ioi, jtdtai5
tout Xe temps partl, cornme qrr.i d.j-rait, jr6coutais <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
ehanter le co[coll.
f'

Y
Et comme 1a fille nta rien dit, et conrme
on jugeait qu,e*& o.'6*ur*
pas tout a fait de ehez noilsi *t comme ce D5n11d-1b, pour pouvoir
la prendre et la faire travaftter ehez lui, n'a pas demand6 de d"ot,ll-
1ta ernmen6e d.ans son village sans plus regarder en arrlbre.Qo"*oo*" '
t"
ann6es plus taraf peut-6tre blen six anu.Iou rruilo#oll-& qu,un oncle
A(A
i moj-, Matel, se eouvlent tout A coup de la fi11e.0n 6talt a une noce,
au petit jour,il avait son verre vid.e d-evant ].ui et vdlb quril me
regardel "Mlronret ta petif amj-er oD. est-elle? Et i1 erie h nOcf Oe
3r5.11d., q.ul su-r son vi-olon: ,' Debout, ]bve-tol, et joue
"t6t"1t "u"ffii
pour Miron - t' .Et
vollh qLle les gens A se demander l
"o**urr"ffit
"Tiensr c'est vrai, quf est-
ce qutelle peut bien devenir cette fill-e, elle nra plus donn6 signe
de vie depuls sl ronstem$rs. Vas-y donc Moir,Miront*luatei me regarde
de nouvea[ret me ditlt'-Comme tu per:ses".Et je suls parti ] la recherr-
che de la fernme d,e tan{nod,e D5nild., 11 s'appe}ait Faminod"e"ce DS.nilH
q.ui lravait dennand5e. Je ne connaissais d.ans les parages qre Petre
Urarur garde-champdtre dans les environs.Uraru 6tait de la raee des
Dord.oac5,ret sa femmerVictori.a,de cel-Ie des lepene.Mais sl on se tai-
sait de nouveau.Cette foj-s-ciril me semble bien entend.re quelqeeq
(l
ehose$ qui va de travers.
I1s 6coutbrent tous les deux.lrherbe avait Lrn "or foovearr
4o
-C I est vrai, on entend quelque chose de bizarre, dit r | 6tranget.
I\{lron 6c1ata de rire,se
""r7.ruu
en arrlbre et arr6ta son
cheva]. Iuis il 6tnnait la main,sais:tt les rfnes du cheval de lt6tran-
ger et l-tarr6ta aussi.
- Vous avez bien d1t, on entend. quelque chose de htzavte. 0test
la raee rLes Ddn116 q.ui s t en'va ei catimitr @
11 se mit d"ebout sur son cheval,rni{ ses mains en porte-voix
et crial
- Xcoutez-moi, race secrbte d.es DSn115! Tournez bride et
alj-ez comme tout Ie mond"e, sur l'hebbe que nous foulons <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
tous!.
Lravance rythm6e du convoi reprit trancluill-ement d"ai':s lrherbe'

4I
Sersonnu rr'avalt r6pondu b Miron.Seul un gros rire attard"ti se fit en-
tendre, venurnon d.u boriL de l-a plai-ne, oir les lrults sourds stdtaient
tus, conme tranch6s par la voix de l\{lronrmais de la queue du convot,
0'est le rire de Corbu,fl- a Ithabitud.e d.e rlre en d.orrnant.(a
veut d,ire qutil
I
vient de se retourner. Crest pass6 ninuit,dit Miron,b
1'6tranger, on est A la hauteur des Tertres de la val16e d"es Agneaux.
l{ous y menons paitre les agneauJr au printemps, et c t est par l-es 6bou-
lis ilu bord. des Tertresr eu.e les }6nil6 ont essay6 tou_t h lfneure de
\
passer. Mais th-nas la terre sonne creux, surtout la nult et par uJl
clel sans nuages.les gens nralment gubre passer prbs des Tertres avec
l-eurs eharsgi ils ne l-e font que si erest absolument n6cessaj-re,Seuls
les sabots d.es agneaux sont assez l6gers pour nty pas faj-re r6sonner
t
le vide.fl y a de vieux tombJeaux d.ans les Tertres, les Turcs y ont
enterr6 toute uJle arm6e, tude d.ans une guerre dont nu1 n& se souvient
plus. Pauvres morts! Cette race hypocrite des DSJrilS a fait E6sonner
i
leurs o{- et je me snls souvenu des moutons,Il y a quelqne tempsrje
^
les menais pattre lb-haut.Y avait plus:-fts abn6es a6ih que jtavai-s
fait eet essal de retrouver la fitle mati6e h nAnit6.3t je me deman-
dais justement comrnent ga se faisait, qnta*jonrdthui encore je ne
sache pas si oui ou non je ltai vu.e, cette fois-lb oir je suis parti
a sa recherche.... Y a aujourdfhui neuf ans de Qe, slnon plus,et je
ne peux toujours Bas dire exactement ce q.ui stest pass6. l?eut-6tre
6tais-je trop jeu-neret mon esprit ajoutalt du sien A ce q-ili arrivait,
ou d6f aisait ce qni aurait 6t6 f acile
f
comprendr:€. . .
lMals
noll' c r est
pas g8. Quand je suj-s arriv6 au vi11age, je suis a116 tout droit a
la malson de 3amirjode IHnilAr sans mfarr6ter eltez letre Uraru et cnez.
Yietoria sa femme.Maisr uJt lnstant, voilb 1'espion d-e 1/larie-Sh6rbs" bt
stapproche.Je l'ai A6:h senti rdd.er autour de nous, mais jtal faj-t
semblant de rien.
"1+ $ur un petj-t cheval h jambes courtesrle nornrn6 surgit prbs d.es
d.eux hommeur A la t6te d"n convoi.
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iiu/est-ee qui tf arrlve, d.emande Miron,tu as perdu u:r clou?

42
I,rinterBell6 fait demi-tour et disparalt A 1'arrlbre.
Je suls a116 tout droit chez ?amlnoderreprend Mi.ron.rr- nrl-^b,-
talt pas au village comme tout le moncle, mais au-delb d'uh B16.
J'ai traversd le pr6, puls les foss6sr erri sdparaiebt les champslet
d-erribre un rldeau d tacacias, voilb la malson de Paminode.Je contour-
ne la cour porr tronver le portaili pas un portail.I,a pblissande dtait
haute jusqurauJC avant-toits. Ierribre la palissade, on ntentendalt
qutun crissement qui alLalt et venai-t. Je me dis qutil doit y avoir
un chien trainant sa chalne le long du f il d"e f er, d 'ulr bout a l_ I au-
tre d.e la cour.l\[ais pourquoi ntabole-t-i{ pasr rrr€ d"isaj"s- jei,il mta
donc eenti, puisquril se ddplace toujours plus vi-te et plusofort.
Aprbs quelque temps, il se mit m6me a se d6battre, €t ta chaine cri-
ait, et le fil r1e fer gringai-tr ere jten avai-s l-a gorge serr6e.?uls,
soud.ain, un bruit sourd, 6touff6,6snnm{ un coup de pied cluton aulait
donn6 au chien, Un olseau traversa le ciel en planant, ee ntest qu.r
aprbs avoir survol6 la maison qu'il se mlt h battre d.es ailes. Je [e
pouvais rien aperoevoLr dans l-a collr, les hautes rf*rr"pu" de la palis-
sade 6tainnt clou6es Bar de larges bandes de t61e.Je suis rest6 lb,
je voulais r6entend.re la chafne et }e ftl d.e fer, Je me sentais trop
seul, trop oubli6 th-nas, avec ce sole j-l de nidi q_ui tapait sur mon
cr8ne. Mais on n'entend.alt plns rien. I'id.6e rne vient de repartir A
travers champsrde revenir la nult et dtessayer d.e sauter la pali-ssade.
Au molns voir ce chj-en,rlen qutule fois..'.},[ais je suis alld ehez
?etre Uraru, je lui ai dit ce que je voulais et ce qui nr6tatt arri-
v6. 11 me falt entrer dans la n:aison et dit; 'r Appelons Victoria,pour
-,'oir quelle est son id6erel-le est une Pepetrer€llett.I'Toi je mtenten-
dais bien avec Yictoria.les gens disaient quton aurait af: bien assor
ti-d nous d"eux, mals on ne s t 6tait pas connus au bon moment llour nous
w
6tantir ensembl-e,Fetre lui clitl'r Donne-nous quelctrues nri{neaux secs
et u.11e bonne rasade d"teau fraiche.Aprbs ge, noi, je dois partir aux
hectares du p6.tis, jten ai- pour quatre ou cinq bonnes jouqr/r6es "V) A
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courir.rr Ylctori-a apporte les Bru-neaux et lteaux, et aprbs un temps

47
me d'emande I I' Tant d I ann6es aprEe ? Tu cher:ches encore une fille qui
stest mari6er eui. ne tra ju#" fait appeler et ne t'a {ras donn6 signe
I
d.e vieUA Fuis h PetreI " la fille que cet homme cherehe, tu crois
qurelle Et ?aninode, avec sa malson d.e lfau-tre e6t6 du prd et
"ut?
ses gouttibres clou6es au fatte de Ia palissader tu crois qu-e cIest
vraiment Paninod.e?Et sl aucun a'"?* n'6tait,
-ni
}aminod.erni elle?,,
rr Comment garVictorj-at,? dit ?etre, en tairffief grand.s yeux et ava-
lant trne grande cruche dteau.Fuis iI essaya d.e rireirrlia,hardes 16-
gendes. IIe va pas 6tourdir maintenant ce pauvre homme, avec ton espri.t
vol-ant d.e la race des Pepene.rtVictoria ne se f6eha point:" Ne bois
pas dteau,Fetre,clit-elle,sj- tu nras pas encore mangd de pru$eaux.
Tu auras le frisson, lreau est frolde.Mettons qae Paminod"e g!!ret
la fll1e aus;si.Y a assez de place poar tous.Lfals 6coul;ez un tjeu ce
que mta cont6 Dudulini, le garde.Un samedi midi,.voilb u-n g5rand orage
qui conmenceril pleuvait de th-haut d.e grands apt, d"e seigle et des
bouquets d.e fleurs de srredllr lrora5Se surprend DudulinH. au p6.turag€r
De Beur, 11 court chercher abrj- cltez lamlnod"e.Dudulj.nS. avai"l; une cor-
d,e avec luiila vache qntll garelait avait cass6 itra longe et gambad"ait
rnaintenant su.r ses pattes de d.erribres, les yewr au clelglsur les
fleurs de sureau. Arrlv6 A la maison ci.e Paminod"e, Ithonme savait blen
quton ne lui ouvrirait lasr il- fait un noeud. coulant a la 1onge,1e
lance et lfaecroehe a la pallssade,rp,uis il se hlsse et regarde dans
la courr pour choisir trne bonne place oh sauter san$ se casser l-e cotl
Mais il-.BtB plus saut6lil venait de voir la chaine,e[i se balangait
-l
toute seule sur le fil de fer, ctr5tait le vent qui la poussaj-t dtu-n
bout A lrautre de la cour.Paniinode nfavait pas m6me un ehien muet,
comme on dlsait! Un bg'ut de la ehaf.ne entrai-t sous une fen6trerdans
la maison,f,a ,r*ril dire qutau d.ed"ans quelqurr"m dtinvisible tirait sur
l-a chaine et la faisait gri-ncer les jours sans vent! Quand. i1 a vu
garluclulind nta tE pitrus eu peur d.e l'orage et il sten est a116
tranquillement chercher sa vachdT:petre a pris un <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
pruneau,lta exami-
n6, Buis 1ra remis dans ltassiette' "Setrertol, tn as peurrr. Y

44\,
"l6gende* dit petre en essuyant ses paunes $ur ses *urro*f k,homme
\A
aura en pit16 d"e son bhien, par urr pareil tempsr €t lraura fait en-
trer dans la maison.Apporte encore de lteaup ll ,,,;-t*r, apporte\uqEt Vic-
(
a\
tori-a ap${gta un grand. s€Br.r y
" a des gensl{dit }etrer aprbs avoir
plong6 deux ouJrois fois son verre dans tJ*u"o et avoir bu h
grandes gotgdu"f f a des gens qui tlennent leur chien dans la maison,
c'est diffielle b croire, mais je 1'ai entendu dire."Dleut-$tre bien"
Petre. Iilettons que les choses soient, mdme quand elles ne sont pes.
J
Et ie vais/te prouver malntenant qutune au-tre chose encore est possi-
bleI ?aminode Ddnll-5, eonune on le sait, a 6pous6 cette fille d.epuie
un peu plus de slx ans.Mettons qutil ait eu chaque ann6e un effant.
11 aurait pu avoir tout au plus cinq enfants,frOisons huit, A supposer
)
qu'ils aient ei:l aussi des ju$fuau::.Ctest p1ut6t rare, mais enfi-n, la
'-yr
fernme C.e Buc6lic5r or nord du vi11age, en a bi-en au trois fois de
I\J
suit{Jet toujours d,es filles. li{ais on parlait de Paminode.}[ettons dorb
l
qutil ait huit enfants.le plus grand pourralt avolr cinq ansrpresque
slx, si sa femme lta €trr par exemple, a sept mois,A]ors, comment
sIexplique ce qul est arriv6 pendant la ve1116e du Nouvel-Ailfuf) "16rftV
gend{- me ail letr{Jsu-r cette nuit-l-ir on raconte des tas dthistoires,
AAI
tu sais biengi c t est les filles H marier qui l-es inventent pou.r se
d.6sennuyer jusqutau marlagelg4"?etre, ne te moque pas d.es contes d"es
jeunesrc€s contes-lh ne pAlissent pas avec lthiverr Ri ne meurent avec
les ann6es.les contes quj- d.nrent une heurerun jourron en trouve tant
qu'on en veut, c'est l-es gens m.arl,6s qui l-es ressasserrt.tr " H6: dit
?etre, et 11 brisa urr noyau de p"#" entre ses dentdft'Quelles belles
dents tu asrPetrer cfest pour ces dents-l.h que je ttai 6pous6t',cli-t
Victoria, puis el-1e contlnua h faeonter, stadressant b mol'rrCf est
vrai, c'est une fille h marier qui a racon'i;6 ce q-ue iu vas ai:p:end"re.
Une fi1le b marierr €t quel-ques autres, de la race eles SE.lcdu.Elles
s'6taient ttoutes rassenrbldes la nu.it clans une cirafire, la verilef au
Nouvel-An, pour faire sauter d.es grf$is d'orge <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
sur le feu, E1les
L

aissent 1es rld eaux, 6teig-Fnt la tampe et "*bBT :_" braise au milieu
d.e rf 6.tre.Elles dtaient toutes ra, debout, b ra rueur au {@, dans
leurs kongues chemises de nr:-it jusqutaux chevilles, 1:outonn6es au ras
du cou et sans aucnn ornement, €t elles jetaient les grains dtorge
su-r 1e po61e pour voir l-a direetion , oir l1s allaient s;auter, qui.
6tait ce1le d.toh les pr6tend.an$s rlevaient veni-r.Quand les grains se
sont mis a sauter d"e tous c6t6e, 1es filles ont correnc6 a chanter,
leurs fichus jaurres a la nain, la ehanson qu_e de mon temps jtai chan-
t6e aussl, la chanson d.e la chemlse blanche.Chanson de jeunessererfon
n'apprend. pas. Elle grandit sans quton y prenne garde"les vloloneux
ne la jouent Pas, elle nfest pas faite pour les rues, et ce nfest pas
non plus ltesprlt habile de Corbu qul lta lnventde.Xcoute-larFetrdli
Yictoria se leva gatment, Be ne la croyais pas si hauterelle stappu-
yait au chambranle de la porter rn€ regardant drolt dans les yeux,ses
joues brfi.laient, et elle $candat " Graln,bon 4rain de mon destinrtom-
0
be dans la terre bru:re, entre 1e soleil et la lune.Que tendres te
soient vent et pluie et brune.Grains,vllaj-ns.braise,brrLle-les.GraiBB,
bons g:rai-nsrbraise, lance-les.3armi tous un grain d rorrfort
comme un
l/-t\/ .. V
co{ao{, orrtresor,}/orure d ror,passe mon seuil.Suffit d'un clin atoey'it,
suffit dtu.n regard, du fond. des yeux noirsrn€ts b mon mleille cles bou-
,cles
vermeiltes{.t5victoria refit son chlgnonr q-ui dta:-t celui df une
femme mari6e, €t se tu-t u.n momentrpour se rappeler de quoi i} stagl-
ssait.Comme je ne savais plus moi-m€me oir e11e en 6tait restde de son
hlstoire, j'ei regard6 par la ehambre" et mes yeut sont tomb6s sur
1f oge1ller du lit.On voyait pointer d.essous des feu1lles dentel6es
0
A'a/sintire fraiche.IJn parfup Ae saule en fleur embaumait la maisonr
ctr5ta:f5,1 les branches que Viciorla avait mises sur 1a tablersur le
coffre et su-T l-e rebord de 1a fen6tre,A la t6te du lit 11 y avalt
un carton peint avec des anges jaunes, et mes yeu:c sont rest6s fixds
sur J-es fleurs rouges accroch6es d.errlbre le cadre.Je ne les avaie
pas vues en entrant.le bord des p6tales touchalt le <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
verue d"e 1a
p] - ^_,. r
vefl-leuse et lrhuile refltStait leur ombre rou.ger conrrrle u:r mir{oj-r.
T
45

*
victoira regar/ait rtrr$e,€1le aussi, et me parlaltl Quand l-es grai-ns
eurent fini de sauter,les fllles ont dteint la braj_se avec des rnor"*uL
d"e gl_ace. Ekkes se sont rhabll_l6es, ont a11um6 la lamper re1ev6 les
rid eaux et ollvert la porte, polr.r qu? viennent les gargons q.ui atten-
daient dans la rue.n]les en avaient invitti d,ix, le m6me nombre q.ut
elles'n{flas on n'en voyai-t au-cLrn'.A1ors
les fi-lles ont 1ev6 les yeux
vers la gouttibre et compt6 les glagorls.et6tait de gaands glagons
tl
d'/n+' -ia point;e touchait presque all sol de la {;errasse.Illes ont com-
I
pt6' il y en avalt plus de dix.Ca voulait dlre q.ue }e sortilbge n,
. rL-
, avait pas atteint les fiarso eu'ils ':!-- ---- nravaient pa{gara6 eaf{ m fendtre
pendant o,uf e]-les chantaient la chanson C.e la chemise blanche, et qlr.e
les glagons n'av9-ent Bas laiss6 tonber sllr eux teurs gouttesr !ol1r
les 5ieler et les soller aux gouttlbres.Ij-x glagons froids,d.e mauvaise
A.r
rol-r vottBa que les $ars ne s'6tai6nt polnt f#s6 prenc1re.lls clevaient
6tre encore d-ans la rue a attendre.Elles ont appel6rpersonne ntest
venl1. Alors elles sont sorties en rue A leur recirercl'€.Il y avait
pleine lu:re, mais elles ntont point vu drombres, elles ont cherch{
en v*rin. De la cour' el-l-es ont tfro rentre:: dans la rnaison,et rrcnflf
o.ue ]es gars 6taient tous assis en file sur la terrasse, il-s cassai-
ent les glagons des gouttlbres et les gri-gnotalent,rr Que faites-vorls
.4.
donc 15 t/?'\ demanda une dtelles." 0n mange ce qnton peutr poirr prendre
d-es forc€s", ont-ils r6pondu.Aprbs ga, il-s sont tous entrds dans la
m.alson, et A ]a lumibre cle la lanpe, les filles ont vu quti-l y avait
d.eux gargons de trop.Ell-es leur ont offert a tous des grains de mals
bouilli, d,ans uJle terrine =nopft"6u d.e sel, selon la coutume'pour
^rro'lae ''"4tendants .a*v 4vu
v uv.,uurr uv del@ure0tt, vr+w - Ils se sont assis et mangeaient les
t,4
y'grains.I:es filles se tenalent dehout, elles tt'f touch.ai-ent pasr poir"r
que leur haleine reste fraiche. trt elles regarfftgnt tes deux 6trangers
"^s-l,d,,
qu-l 6taient de tropr l-rul pouvait avoir d-ans 1e5{6ns, lrantre dix-
neuf , Ct6taient les gars de Faininod.e Ednil5' venus connalire les filleg
du village, b l-eur premi-bre sortidyrr petre essuya son front de la
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maj-n, se leva, reBoussa 1r asslette aux pru.neaux et dit: "Vj-ctorla, cet
45
l

hommer et moir on va fai-re un tour au
peu les ld6es."Vletotia ne bougea pas
47
villager pour nous changer
de th oil. etl-e 6talt, prbs
chambranle, et }et@$ ntosa plus partir, il- se tut et se mit a tort3l-
les ses d.oigts.rr?etre';ircet honlre est .renu rattrcaper
/\
cou.rse, €t toi tu veux l-e tratner par Ie li{rcol a
v
Iuis, b moii" Ta sens-tu capable de l-a voirrtelle
l.e temps b ta
LLN
dn
travers les fu€s. rr
c1utelle est mainte-
nant[y6l "Je la prends m6me mar16err, ai- je d,it, et une amertume m'enrplit
1a bouche.Ylctorla regq.qdlufr"-au"sus ma t6te et dit a son mari! ,'?e-
tr€, quand sera-ce Ie tooih laminode Ddnil-fi, de voler du foin dans
]a For6t d.u Rochefftr?asse-mol l-e bols pour voir",dit Petre,en se
frottant 1es yeurc.t'fl est deri-bre le po61e'|rdfondit VS.ctoria.Elle
se tenait toute d.roite, adoss6(au chambranle, lkes malns crois6es sous
ta nuSe.Elle avait la peau ht16e dn bout des doigts jusqutaux alseL-
'(
les, rnals le visage 6tait blanc comme si elle l-tavait tenu solls la
lune.Elle fit uJr geste de la malnrpour 6carter mon regard,et demand.a
i Petre! "Tu as trouv6 1e boid,ffl 't0u1,dit Fetre.falsant gu.sser les
anneaux s&r les entailles dtun morceau d.e bols de cornouiller, ?ami-
nod,e l5.ni16 aura son tour de venir voler du foin a La For6t d.u Ro-
chertde jeudi en quinze.$a,e'est inscrit sur mon bois ile garde-eham-
p6tre, mais il a a6;h vo16 deux fois de plus que son tour.Et mon bois
est trop court Bour savoir qnel sera,dans deux a.nsr le jour oil tt
aura d.rqit A une fois *n"o"djJ4f'Sril- a volr6 quand. ce nt6tait pas son
tourr1il vi-endra aussl le jeudi marqu6rqui est son droitt', r6torqua
Yictoria.rrStil vient, ga veut dire qut11 me doit les trois-quarts,
compta Petre su-r ses anneaL?.x de cuivre" €t ltan Brochainrqui pour
lul sera encore uJl an non marqu6, il volera quand m€me sans aucu-n
ordre,et toujours plud,:.k1 t'f1 nta guth ne rien te donnerret ga restera
non marqud. Ce qu'i1 faut, ctest que cet homme voie.lto.ut3rt9"- dit
Yictoria et el-Ie d6flt son chignon, laissant ses cheveux se d6rou1er.
nlle les laj-ssa floter ainsi cluelque temps' puis se mi t A les natterr
la t$te pench6e sur une 6pau1e. Son long cou 6tait <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
nn d.e mon c0t6ron

{
voyait battre son coeur sous un..grain de beautd p1ac6 tout prbs C.rune
boucle d toreille A piquants verts,,' Quelle outardeffi dit ?etre ouvrant
1a bouehe toute $rande.11 l&issa 6chapper les anneaux d.e cuj-vrereui
glissbrent le long d.u bols oir. les ans 6taient inscrits et resta lb
h6l6t6"sur ses jambes courtes.Vlctoria rejeta les cheveux tress6s en
arribrer saisit ceux d"e lrautre c6t6r sur lr6Badrle droite, €t se remit
a natter. I{aintenantr. elLe mfntrait lrautre partle de son cou.Sor
coeur avalt pass6 sou$ le grain de beaut6 de drolte et battait tout
prbs des piquants de la boucle dtoreille.Elle ditlrf }etre, tolrtu
n'a$ jamais vu iltoutarde\llA Petre nta m6me pas essay6 de boirgerril
ne savait pfus\xpet"{f"""omrnar:$a Victorial- {'outarde, c'est d.ifficile,
')wt-l
h voir, non seuleneni b attrap$er, Cet noftme-lirr er€., llou.s appelons
Miron, veut attranf"er 1'outarde.Il ne veut pas laisser stdcouler les
anndes qu.i lui restent sans au moins la voir.ltoutarcl.e, on ne peut
1fattraper ni t'6t61 ri ltantomne,c'est difficll-e m6me de I'apercevoir
elle se tient au bord d"es champs,en plein solei-l.Et on ne greut pas
regarder le soleil.0n ne peut la toucher que lthiverr eu&nd il y a
du verglas, parce que ses aj-les trop l-ourdes lremp6chent d,e prendre
son 61an et q_ue ss d.dmarche la fait ressembler a u1e poule. nt m6me
alorsr c€ nrest pas facile.utest rare quton 6e trouve 1A an bon
moment.Souventr eu.s.rrd il y a du verglas, nty a,pas d routard.eret quand
J-toutarde est lb, pas de verglas. Prl-e une fois Corburletre,d.e te di-
re la chanson d.e lroutarde." Petre resta pncore ul instant perplexe,
pLlis il dii:fr Haf tt et se mit h rire au.x 6c1ats. M6me les anne&Llx
de culvre sautaient sur 1e morceau d"e bois oir 1es ann6es dtaient
marqudes.St letre rialt de plus en plus $ort, tout joyeux d'avoir
compris,0n voyai-t ses dents blanches et nettes, jusquth la dent
de sagesse. 11 rne frappa $ur lt6pau1el " Ctest ger viens de jeud,i
en quinze & ta For6t du ltocher. Tu verras ltoutard"e en plein 6t6,
de nuit et Bar pleine lube. S'j-1 sfagit de foin gratis'?aminode fera
sortir sa femme dd sa cachette.i'Tl examlna le morceau de boi-s et ses
r)
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eneo{chesrle tourna et dit tout dtonndl" Tiens, crest vrai, de jeudi
48

la
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en qtrirrze1 c t est Ie tour ] ?aminode d.e voler, y aura pleine luldJcl
Jtai regard.6 1rentaille, oir ?etre tenait son pouce d.ont 1'ongle
6tait fendu, et jtal vn rn graln blanc enfonc6 dans l-a chair d,u
bols. ?etre caressa le contour de la graineravec son ongle fendu'et
ditl" Saminode conroence a faucher b ta nuit noire" quand" le foln nl
est pas amolli par la ros6e, ri abattu par la chaleur.l{ous arrive-
rons b la For6t d.u Rocher un peu plus tard" cluand tou.te sa famille
st6parpll1era parml les saul-es pfur aller plus vite en besogne,avant
que le jour ne se lbve. A eette feure-fh,
?aminode, les fera tous
prend"re la faux, m6me sa fernme que Bersonne ne connatttr-fetre Bar-
lait tout unimentr il semblait r6p6ter par couar des choses appri-
ses de Yictorla, mats Lramand.e nt6tait plus th, 11 nt6tait rest6
que l-t6corce. " Ca suffit, lui cria victoria, irnmoblle prbs d'u
chambranle od ie lravats taLs6e. XlIe 6tait toute autre maintenant.
vdtue rLf une longue robe riouge, des boucles dtoreillos rouges aussi-r
ses nattes encadrant les tempee, et elle tenait A la main un fouet
d-e lanibres' goudronn6es'}etre me gegarda" interd'it"'il passa m€me la
rnaj-n sur ma veste pou.r voj-r sl, moi,, ji6tait rest6 re m6md je lt6yA
tai{- pui-s i1 reporta ses yeuxr d-evenus tout rond.srsur Victoriartan-
(\
dj-s qutil me tapait lt6pau1e sans aavoir ce qu'il falsait:'r Alors
ctest entend.u, de jeudl en quinzeft.Victoria lui tendlt son fouet:
'rFrends-le-d.onc.Tu aurai-s dfi 6tre a6:b depuis longteraps aux hectares
6n p6.tior'.rrDonne encore quelques pruneauxr'r€Dt encore le temps de
dire petre,'rPrends-en d"ans le coffre.Et tdche de ne pas effaroucher
les oies en partanttt. leu aprbs, jtentendis Setre sortir a cheval
d.e la cour dans la ro€r 11 sifflotait et ci.onnait de grand"s couBs d"e
$ouet d,ans la poussibre.
Quand. la nuit fut tomb6e, Je connu-s de prbs'avec Victorj-a'
Vy i I r-- -^!J*
le part{m au* feuj-lles d.'absLnthe solls J.torei-ller.Au matin, je me
r6vej-11ai seul.la maison 6tait vide, il nry avait plus que le plan-
cher. He traversai les chambres, tout 6tait nu, les murs'les lits'
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les fenGtres.Je reving dans cel-le oir jravais r6v6 €tre avec Victoria

pour voir si quelque chose durait encore de ce que stavafr"s otru vrai.
v
Je fouillairfderribre le po6leI Le &orceau de bois et les anneaux de
Fetfe 6taient lb, la gr,aine btanche tourn6e vers moi. Je souleval le
couvercle du coffre; il 6tait plein de prllneaux secr le vent Jf.fffuit,
ie suis a116 Sermer la fendtre.Snr le rebord, une robe ronge tord.ue
-5o
par le vent st,Stait roul-6e dans u-rr coln.Je sortls dans la cour,il
pieuvait, u-ne femme langait de ltherberpar-dessue la haierh troupeau
9/
d t oies.Je mf approchal et lui snuff lai/ derrlbre I t oreille l t'Je pars
je reviens de jeud"l en quinze, attends-moi, Jillrai ensud:te voir
lroutarde A U ror/t cu Roch€r,ttld femme tourna son visage vers moi;
elle avait des cheveux fl6tri-s, le nez polntu et la'oouche pinc6e.
Ce nt6tait Bas ell-e.311e plaqua ses mains aux oreilles ponr cacher
ses boucles d.'oreilles rouges et me demanda rud.ementi "Qul es tur'?
Je suis repartit dans mon village.
Miron regard l-a campagne, il- avait d.e nouveau un soupgon,
quelque temps aprbs il- demanC.al
Quty. a-t-il, Corbu ?
- Mon cheval *'6t"it endorml, il fallait que ie l'ambne prbs
d.es Sensr pour qutil eontinue h avancer et ne reste pas en arrj-bre,
r6pondi-t la grosse voix de Corbfr.r de fA oh it se trouvaj-t.T,e jour
approche, et je veux 6tre en pleine lumibre, moi aussl,
- nst-ce vmai que vou$ savez une chanson sur Itoutard"e? demanda
lt6tranS€rr voyant MLron $e pencher sllencLensement pour arracher ure
polgnde dtherbersans arr€ter son cheval, la porter h son neu et la
rejeter ensuite.
Jten savais une autrefolsnd.j-t Corbu.Il y a long$emps que je ne
ltai plus r6cit6e, €t des rnots dtrangers font pouss6 dessus. Jte]:
aurais eu bien besoin maintenant{e cette char:son, €t je ne sais
Bas oh stest endormie sa fontalne.l{ous allons } 1'outard.e, je me de-
mand.e qu6 a bien pu baptiser alnst eet endrolt oh toat le village
s'est A6ciAJl
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A all-er, pour prendre h nait la cu*illette d-u mals

5L
et dchapper A la nisbre..Av 'ec a
ma chanslnr j I aurais pu peser a la
fois l-e graln et Le gain. 11 y a tant de mars a lfoutarde, que
Toute la terre y est jauner Quand le soleil se coucherle jour de_
menre, h cause d.u ma1s.
on m'a oiffenrend 1'6trans"+F"" vous avez r6cit6 jadis
la chanson de I t outard"e ) petre Urarui
- Fetre ne demandait pas de chansons, "6p#a Corbu.Vous vouler
peut-Otre parler d"e Yi-ctorlarsa femne.rl y a longtemps qutelle nrest
plus. ?ousslbre.ide me parlez Bas d"e ?etre. Kuj-, 1l- comptait la
paille par encoehes d.tor. 11 avalt pass6 tous les signes du zodj-aque
sur u:r b&ton qutll tenalt dans la corr.la race d.es D5.nilii y dtalt
narqu6e entre le soleil et la lune, mals Victoria nty 6tait pas.Ni
Corbu que tu vols.Miron" ]-ui, il est vrai, nrest venu au village
que plue tard.. l\{als m6me quand 11 est venu, €t riepuls quti-1 est lb,
j-l nta Jamais eu d'encoche"parce qu'il n'ffait pas de foln. rl me sem-
ble que crest un p6ch6 sl je vals parler de moi.Une foi-s,Petre a
inscrit mon chevaL sur son b6.ton.I1 avait ldch6 ses crottes strr un
tas de foin frais. Ietre a fait une ebcoche pour l-e clieval,en re$ard
de Lf espion d"e t{arle-thbr6se, parce que l-e toil6tait A l-uL et qu'i1-
ne voulait plus l-e prend"re.
Corbu fit approcher son cheval-.
Cf est ga l-a chanson de Petre.Et vous allez vorls 6tonner,
J
mals cell-ed-de Vietoria 6tait bi-en diff6rente.Il€me en la r6eitant
a l'envers, de l-a qo"rf a l-a tdte, e1le n'aurait toujours pas ""$rb16
b cell-e d"e letre. Victoria pr{sentait qurel-le all-alt cesser
I
d'6tre, et pourtant e}le 6taid plus jeune que bien des filles. 11 y
avait plusleurs ann6es qutelle avait c1dtt6 Petre, et comme j'auw
rais vop-u en faire fua femme' je lui ai dit.r' C 'rbuler mta-t-e11e
r6po)ndu, ne parle Bas d"e 98, pour noi,
J
l-rheure de ]a lu:te approche.
Jrai 6t6 nart6e; un beaumatin j'ai fait un paquet de mes affaires
et jtai attendu une derni-bre fols les pr6tend.ants, iI y a bfien
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lofietemps de ce16. I[ais mes choses sont rest6es empaqnet6esr$laintet

nant je Ies d6fals et l-es partage aux jeunes fi]lesrc&f, le temps a
pass6 prbs d"e noi sans ne volrr cornrne un 6tranger. Tu &s bon uoerS
cr-rrbu, jralmerals bien que ce soit toi qui porte sur l-t6paule la
caisse avec ce qui restera de la dot qae la terre mta d"onn6, €t que
ni ]es sotsrni les na1ins ntont su. connattre cdrmme
ils auraient d.0..u
Et cfest ai-nsj- que ga a 6t6.0test mol q.ui ai port6 sa bibre.A la
fln, i'ai chant6 pour ell-e ce qutelle mtavait demanc6. :r,lalii., le
mdn6trier, I,allh, s t en est all-6, pl-us d 'un an s'6st 6cou16. Ilus d I un
an et de dlx joursl son t;rmpanon joue toujorrs, d.ans lrherbe et dans
1e b16 noir, p"l"onne ne peut le volr. il
crest
52
" L'
}'fenLlt le iourt Corbu, change de chanson et commenee
A parler comme tout le mondel$-ui cria l,{iron.Quand le soleil sera kh
(\
et quron sera arrlv6s a lroutard"e, faut que ton esprit soit dveiltd
pour tien Uoj-r le mals.
Je eonnais un lallh, 3ouft ae t}rmpanon, eui hante kes villa-
ges du Danube et cherche A stl/ 6tablir,dit lt6tfang€rr pour placer
son mot et amener Corbu vers le jour.
11 porte un nom vol6.Ses chansons restent ftg6es dans }a caisse
]/
d.e son/ tyrm.panon.?uis, b l,tiront Regard.e bien"Miron, ouvre bi-en les
yetrx qu-and }e jour sera lb et quton verra le mais ou le solellr moi,
je commence a avoir faim et je ne les distingue plus,
Suand Corbu fut partlrMiron poussa son cheval' puis revlent et
reprit sa place prbs de 1'6tri-[er:
11 nty a plus beaucorlpr et on fera reBoser les chevaux.Cette
nuit-lhrd.e jeudi en quinze, Je snls a116 tout seul A la For€t du
Rocher.tous fauchafrent parmi 1es saules' 1ls 6taient nombreuxrParnih
nod"e en t6te, jusqut) un gosse d-e slx ans qui tailL,hait il.rherbe eonme
il le ponvai-t, avec une faucille h $8 rr€sllT€o Parmi les femmes immo-
blles, e[i balangaient leurs faux pa:roi les saules' je n'ai pu$ """oonu
la ftlle que je cherchais.Jrai bien regard.6, il y avait pleine
lu3e.Pl-us tard, au bord. ilu Danube, olrvous mtavez vu pkusieurs ann6es
A la fil}, j'ai
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travai116 aux haies de la pdcherie, €t j'al hablt6
I

aved un grouBe de gens de la race d"es Pdcurarn. A force dt6tre alnsi
53
avec eux, jtai flni par 6pouser une de leurs filles.Comme c;6tait wre
Ame gaie, je ne suris plus revenu dans nS vi-llage h moir pour n€ pa$
lfarracher b son sol- et l-tattrister. leux fois de suiteo je ntavals
pas su ouvrir les J,reux a trmps.e test ainsi q_ue je suis revenu dans
ce village. 0n fera bient6t reposer les chevaux. Quand, il fera journ
cherchez b :'es'ter prbs de moi,
Dans les chars du convoi, les coqs se mirent ) chanter les u-ns
aprbs les autres.
le cheval d"e I',{iorn avangait clans I'herbe,Sorge tend"ne, €t
foottait ses d,ents de ros6e. Une::aie jaur:e commengait A grandir
devant nons. Le *"fS ou le soteiL
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54
T.,e gtLl.aqe $e eLaisq
Jravais voyag6 presque toute la nult ailee un train B6trolier,
Aa-n{me cablne entre 1es wagons-clternesr 11 mravait faLLu rester
d.eboutn Un honrne 6taft aocronpi sur lf6troite banquette d.e l-a cabine.
Je 1tavaLs A6ib trouvd endoznl en gare de Hagienir oir;f6tais mont6.
Une foisr J;ai cru qutll- Youlalt se lever, il mta dercandd ofr je
d.escend,sr je Le Ltri ai dit, t1 a rdponilu:ft ttens, coru:re noirf et sf
est rendor:rri,Vcre Le Jour, on approcha de 1a halte de l.r d.ans l-e
d6partercent d.e ?rahova.Jf ourrttg la porte de La cabine pour exarniner
Le rembLai et Le grand. fqss6 herbeux qui s6paratt la vcle ferr6e
t^'/
d,f une chaSede enpLerr6e. Je chercha$s La rneil"Leure pLaee pour sauter
du train sans me faLre trop de maL. le train ntarrEtait pas h -B.n
maj-s tL uvait ::6Outt sa vltesse en approchant d.e I-f al-guiLLage'
Crest La haLte de 3 il d.emanda l-'homrne de La bar:.q1uette. l:rus-
quer:ent r6vei1161 encore tout recroquevil-I-6 et g;re1o1;ta::t.Ie vent
frold B6n6trait par la porte d.e La cabine el; faisait claquer nos
vStenents r
- Je crois qne ofi:lr c I est ].
Tu sautes? clen-anda-t-tl €xlcol€r
Clest alor3erre -"irapergus au fond du foss6 un tratn6e drharbe
fauch6er ranass6e g$ et 16 par peti*s tas ccmpacto- et i'39 sant6.
Jtal dO ntassoupLr ensuite, al-1ong6 d.ans le foss6.1,e vent
6taft tomb6,La tuml&re du jonr croissalt p6nib1-ementrle broulllard
dpaississalt lf air.On nrentendaLt nLus ile traLn. uile l-a::terne e1lgr
notait snr iilt poteau J"olntail, iieut-6tre 6tait-ce le perron de l-a
haj-te de 3. Je dls que je ntdtttd assoupJ.r car dar:s le sj.lence qul
avait recouvert les envtrons de La halter Je fus r6veiLLd par La
volx c['u:r honne srrrgi on ne savait dtoirl
Eu t'""1 falt rnal 7
.Ie mo souJ.evai. dlur Les oru.X+t,
+oa*ede 11 s t <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
6iait l:ench6 vers not*

Lu
55
etfdietinguai va{lnement ses traLtsr i1 mta sembLd qne er6talt J-thommc
qu5--ntavait cessd c1e rlcr::rLr recroqu.evll-l-S sur la bar:quette de La
ea?:ine r
Je r*taL1-ongeai. sur Lrherbe dn foes6.lthonrne stassit S edt6 Ae
nroi. IL avait avee J"ni; renarqu.at*je. un llae b rsoitid y-:3-oln. 11 Le
t'itnit ponr v6ri.fLer si. l.a toiLe nfevait pas craqr.rd pcr:S.ant l-a Ghut6.
* If{ bl,dr mtexpliq.r:e*t*i.L. Y en a pas e:rren nousr CIn nta pres*
o.Lne pas travai116 ta'terre Lf an 3ass6.
Le jour grandissait et j'al vu que L'homne 6tait jeu:re, fl
avait une petlte barbe nolre;soigneu.sement eoup6e, un vioage 3.ong et
matgre marclu6 de pettte v6ro1ep rn nez bus{u6, de$ sorl.rcils cla6r-
senr6s, il-e petits yeux verts',tl portait un ehapeau gris & Larges
bord.s. f;nn v6tement notrr boutgnnd Jusquf & ta ponrxe c.,1-tAdaml sembLait
faj-t d,fur:e vj"eLLl.e uo*ane. Je crols que en6tai.t draiLleurs La vrSri*
t6. Une ran116e de petits boutons ro$rJ.sr feeou'rerts drdto:i:fe noJ.rerl.g
ferrnait su.r La prrttvtr:e.
- Vous 6tres pr6tre -a5"-Je dLt.
Je 1'al 6t6.
.Au hout C.'un rnoment iL ne denanda o& Jtal-lais.Je rdpo$dJ.s sfur
plenrent la v6ri4d,Uou jtul.l-aLs au viLl-age F' reehercl:er u.n hsruIre qul
n'6tait
eu,ec&s l
J t avr:uai
Lus. Jf avais cEt& dt6 d-ans r3-f
atitres vll"lagesq nais 6ans
personile
aus$i h
ne le eonnaieaj.t. nt nren aval.t entend-n par3-er.
1t6x-pr8tre qne Lten*reprenais cettc vilite au
vi1lage F, ,$ans te ,noLnre espolr df obfenir quel-que 6A,8air$issenentr
Cel-ui quton ntsvalt donnd,6tait fort gagu.er 11" sfagissalt de ntinfor
r1egr au. vtLl"a*o Fr tltun lnstituteur* Ou d* frbre rle LfinstLtutetrrr
t.r
enfin drun habitart du v:.Li.age qut anral* d.es rfiei-,3nonrents sur u$
l.
of ficler q.rli au.Sait sonnu J.e die parur olt plu-t6t' L'aurait rencontr6
darrs unc s:&rer .non l"otn du front. Br&s drun pont trrisd o*. sndtuit
fait l-e t:,:ansborderitent des soldats drr L4-e rdginent dtinfan*erii"e.
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f
I,f Hom,rre
dont Je vouLals rech-"-n"; ;: *";." au vi:.:.ase de tr'ravait
6td soldat dans le l-4-e rfgiment.De cette rencontre entre lf offieLer
et 1e soLdatr qui devalt p6rir peu aprbe sur l-a rive cltun fLeuve
(on ne eavalt pas l-e nom de fLenve).ltinstltuteurr ou Le frbre de
ltlnstltuteur du vll-l-age F.rqurait, dlsait-ortr eri&endu parl-err
Je crots connattre t" personne qre vous recherchez aj1 v1l-
lage de F.3u suJet de ce soldatr ne dit ltancLen pr€tre.fl ne stagLi
pas cifun lnstltuteur ou du frbre de l"tinstituteur.Ceux-Lb ne savent
rien du L4-e r6gfuaent.Il sf agit pLut6t dn facteur postgl..")rautres
sont a6ib venus Le tronverr.le bruLt a eou.rL1, Je ne sals pas pour-
qtrolr clue J-e facteur pogta]. pent donner des lnfo:mattons sur 1es
hsmqes du L4-e. Crest dfautant rl-us absurcle que 1e facteur l-uL-m6rne
nf est pas rovortrl Ir dtattr],ui aueslrsoldat au 14-eret personne ne
sait ce q.ul srest pass6 avec Le 14-e l-h-tasr 8u borcl du fLeuve.. Jt
hab&te A c0td deLa maLson d"$ facteurr Je suis dn village cle F.loo!.
aussL.I,a famLlle du facteur porte encore Le d.eu:lLr 6]esbh-dire ses
parents. $a fsmm€ a dpous6, il y a pJ.us dfun an, Le frbre de lrlns-
tituteur. Crest peut-ttre de La qui vient ll-a confusi-on. le facteur
podtal nrest pae rentr6l l-e frbre de L'lnstltuteur a 6pons6 Ea veu-
ve- et toue ceux qui espbent encore apprend.re quelque chose sur Lee
hornmes du 14-e r6giment viennent dans notre vi.11-age pour questionner
w
le frbre de l-flnstituteur, croyant A tor{que etest Le seuL survi-
J*
vant du 14-e. Mals l-e frbre d.e ]-tinstituteur ne peut rlen savoirrnl
connaf,tre l-e sort du rdgS.nent.Il- nta JanaLs 6+6 eoldat.Il- nteet m6-
me p1-us jeunel 1l- eet presque vteuf. StiL nry aval-t pasn eF la guer'
r€r qut selt stil se oeral-t janais mari6. IL'Lul- est{arrivd clueLqne
I
chose quandl tL 6tatt enfant, €t t1 a quelque peu perdu 1es marques
cle sa vlr11it6.
C t est vous qui dtlez L r sfflcl"ant. au mariage d.e la veuve
du facteur et du f rbre de 1f instituteur
- Non.Il;r s detrrr ans que Je ne suis p]-Lre pr6tre.I1 en
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est venu un autre dans 1a paroLsse de F.lloir on mtapeLLe malntenant
ft Le vLoLon€[xttrau vlllegorJe Joue ches ].es g€Ba; des chansons
'i
!i

gales; ttes chansons & bolrep erand o"-*ltrurl appeLer aux reBse, dc
tBteme. on de nocesrllals de bapt€nesr iI nry en a plus gubre.tr)t
la
seu.Le
noce oh Aton mrait appeld, ct6tatt ceLle du frbre de Lfinstltu-
teur. ?our l-e moment, cfest ga que Je faist Je joue o[ ga se trouve.
Quand la gnerre sera finier JtLrai 6tudler au Conservatolre.Jfai OdXb
conmencd b mettre de e0t6 cil q.O.Lr ,ne faut et Je prdBare mon exafl€rlr
Je vls de ma muslqne, b F.
- Vons jouez du vl,olon ?
- 0r,-i. 0n me dLt ansslr que Jtal ru3e bell-e voix.
lfanelen pr€tre se tut puis il ne ditl
utest neheu:r que vous mt ayel. rencontr6.Depuis pl-us drun an,
depnis qu'on a entendu parl-er de ee q.ul rStait arrlvd au L4-e rdginent,
une foule de gens $iennent au village de F.clenande au frEre de Ltins-
tlti.teur ce quttL sait sur les morts Untel et Untel-.Ca l-ui empoisonne
Lf e:ristence.Un eertain tenps, on venait le r6ve1l"ler m$r::e la nuit.
t' Je ne saLe rj.en du l4-e r6giment, r6pogdalt-i1r nais attendez un
P€llr Je vai.s demander h ma fernme. Dltes-mdt senLement dtoL vous 6tes
et cornnent stappelle la personne qul vous int6ressett? 0n Lui r6pon-
dait 't Untel-r d[ ]-4-ett. IJ. rentralt c]nez, Lul. 0n voyait La 3-ampe
stalJ-umer b l-tint6rieur. Inis on entendait un bruit de querelS-e.les
gens atteudaient dans l-a ruE, avec Leurs phars. Aprbs quelclue tenpsl
la f enrne sortaitr en chemlse r 'r Je ne saln rienr disait-eLle au)r
gensren se faLsant toute petite clerribre Le portail,Ile venez pl-es chez
rrolrsr lmplorqit-eLle. Ca nf a aucun s€Bcrrdites-Le anssi aux aut?€sr
T,e facteur postaLr mon premier marir n'f est pas revenu clu front. Je
suls mari6 au frbre de L'lnstituteur, et 11 n I a Jaroais 6*6 dans ]"e 14-
e rEglmentrrrlee gens partaient.l','lais il en venalt cltautres. St un
beau Jour La femme srest enfule de l-au maisonr et Le frbre de Lrlns-
tltuteur a tera6nag6 pour quelque tempo A l-'autre bout du vLlLag€r0a
nta guEre durb longtempsr tra fenme est revenue et l-eur vte a reprls
{ paJ.slbl"enentr }{e vlens plns chez nous au vl-Lldg€r fll nty a rient }
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apprenclrer ]aisse-Les, ne Les tou.maente plusr cllt lraneien pr8tre.

+
58
Je voudrals que La guerre flnisse bientdt et que tu puisseg
sulvre tes cours clu Conserrratoire.
0n entend.alt r:l train srapprocher b toute vitesser €n directlob
opgosde a ceLul dont nous avions sau.t6.
Ca ne sert h rient t1e venlr au vil-Lagerr6pdta ltancient Fre-
tre. Tu pewc tten retourner par ce train.Il, ne va pas sj- vite.,'.f
la Locomotlve passa prbs de nous.?ulsr ltulte aprbs lf autrerles
citernes nolres.la voie ferr6e 6tait l-ibre b nouveau.,fL falsait tout
b fait jour. f,a l-anterne br0.Lait encore sur Le peron de La halte.Nous
f roo" dirigegr'Ies vers la garer nous avons- frapp6 aux portes et au.x
fen€tresr nais personne nf a r6pond.u, lrien qutil ntait senb16 qutA
l-tin*6rler.lr un homrne grisonnatt et l-ivider h f6pi rouge, nous alt
regard6s fixeilentr Ie vlsage J.nrmobtl-e.
Nous parttrnes b travers charnpsa ur la terre en frlcher parmt
l-es herbes hantesr dures et l-igneuses.I,€ solelL devenait brff.lant'
on ne voyait personne sur le champ d6sertr Jusclutb 1a raie 6paisse
dlee horlzons encore brumeux.
i)ue veux-tu 6tudier au Conservatol-re'i
Je compose quelquefols.Jfai 6crit des Lieds.
Comblen y a-t-iL encore A pied Jusquf an vi3-Lage cle F.?
- Douze ki1snbtr€s, A travers chamgs. Si tu veu:r quancl m€me a1ler
t/
au villageldlt Lt'ex-pr€tre, lJ- faud/it allonger Le pssr Autrement
I
Les avlons am$rlcains vont nous surprenclre en pLein champ. Il-s vieBa
qent ile .FoggiardtftaLle. Intre dix et onze l1e sll^rvol-ent Le champ
pou3' alLer bombarder l-es clrantier pdtro"!-lers et Les rafflneries.
- ?our les lieds. tu 6cris aussi l-e te::te ?
Comment te dlre. Je sats posrr.]uelquefols l,e te:cte me vient
aveo La n6lodie.Je travatlLe a pr6sent un polure synphoniquep i,e vtf--
.lagedeg].aise.Entrol.smouvementsrouquatre.onverra.!|abordl
e I est La glaiser que la s6cheresse et l-e vent ont durci. eonne Pierre.
?uls La pluulel !t6]-oge de La terre,Comme une
teusel sur un soL g6n6reux.la m€me terrgr et
sorte d'tnvaslon :najespourtant
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autre.diff6-

i
-59
rente.Je ne sals pas ce que ga donnerBr mais Ltld6e est bellerdLt-il
dn rougLssant. h6sltant sur l-es rnotsl le regaril ai]-Leurs.
- le vJ.L3-age de gl-alse- le tltre n I est pas na{tvaisr quoLque
un peu^8 Llttt6rairl.[u ].ras termin6ree pobne syrophoniclue ? denand.at-Je
pour le tlrer d t enbarKs.
Se lraural fini dans un ar]r Je p€rlser
- Dans un an J-a gnerre aussl sera peut-€tre finie.
Ouie il faut qutelJ-e flnlsse.Je veur pr6senter l!.e pobme b
J-f examen d.tentr6e au Conservatoire.Il ptest pas eneore achev6. LtlaLs
figr:re-totr les choeurs clrr finaI. Ltdl-oge cle 1a terre, sont adib
t,/ 6crlts.Sl" tu viene au vllJ.age de F.1 !e tten Jouerai
quelque chose.
Mais iI faut nous d6p6cherr l-es avions vont nous surprend"re en pLein
ehampr
Ils mitrailLent les chanps ?
- Noltr ea nf est encore Jamals arriv6.I,{ais les ferumes- parce
' ue maintenant c t gst 1es fenmee quL travall-Lent La terrer le peu
qufon l-a travail-l-e- ell-es se mettent en fiLe pour blner. Xt au l-len
de se cacher d.ans Les herbas cluancl on entenil ]-es avlonsr 11 y en a
qui stagenor:ll-Lentr s€ rnettent & prier et fovffdes signes de croix.
llu devraLs l-eur dire de ne BJ-i,rs falre r,o.
- MoLr ellesr ne mt6eoutent pLusr
Une Lislbre d I acacLas a.rait surgi devant nolls.llous avons com-
r"to6 b ta traverserr nous reLayant pour porter euQ. Le dos le $ac dle
b16. AtnsL $orffies- nous arrivgprbs d.tun renblal de voLe ferr6e assez
6:-ev6, oL 6taf t a33Stri nn long train ile voyageurs. Cach6 parraL l-es
aeacias, l-e train sernblait vide. I'ortes et fen6tres 6taient cLoseg.
?ar 1es vitres. on voyatt pourtant Les fLl-ets b bagagies renpl-J.s ile
vaLises et de bal-]otsr tandis que chapeau:c; impern6abLes et vdte-
ments de laLne penclalent aux petltes patbres des conilartiments.Je
portaL mon re€iarcL tour b tor:r b toutes l-es fen6tresr mai5il nfy
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avalt aucun voyageur. J'agttppaL/ la barre d'ut marchepied et regar

Y
6o
dal a Lrintdrieurl Les banc dtaient vLdes, f,luelques Journaux ddplids
cb et lb, an hasard.l me firent crotre q.re le train avai.t 6t6
aband'onnd en hAte. un chapeau de patLl-e bLanehe et u.ne cay1.ne noirer
suopeRdus a6-d'eseus d.f un chevalet. atirrbrent . mon attentlon.
-+_
Cado1t6tre1esaffairesuoW?etre}etrovicirmec11t
l-e compooiteur gui mtattendait avec thpatience en basr snr le talus.
sset ses tatftaux-
lL est trbs eonnn dans nos paragesr aJouta_**11-. Descends. inslsta_t_
il' lL faut partir, J-es ?:ombarrli.er5
vont bler:tSt passer vers les raf-
finerles. Ce tral"n est Le nellleur incllce. Tl- vlent du Danu.be, du
bord' c.e la Sorceal et sfarr€te chaque Jour ieir avec une prdcislon
nath6r:ratiqr:"e, eaehd entre Les Lisi&res rlf acacias" Ii. attend 1,al-ler
et Le retour des avlons.luJ.s i3. repart vers La montagrrer & travers
les ga3€8 d.e 1a fione rles ehantLers e* des raffLneries. 11 ntest plus
t
tenpp{de le contourner, ?assons par*d.essous 1es tanponsr
I
llre oomposLteur parl.ait nervensenentr avec agi.tatlon. TL se
pencha sons l.es ro[esr *rafna d.erribre ]-ui le sao de bLd et disparut
de L'autre adtd, sans cesser,'le rntappeLer, Sur Les routes qul bordaf-
ent l-ns l:ols dtacaci-as, ptus J.oin, fiLaient b tonte vi*esse des eo-
Lonnes clnautos blinddes et de rnotocycLettesr ef dtait un pas$age in_
lnterroropu de easques allenand.s et d.e cannbs de nltraill_euses. Je
restai quelclne tempo snr le marehepj.ed,,
les yeure ffurds A Lrlntdrleur
dlu wagor:s sur Les a8falres de ?etre ?etrovici* Le cl:apeau bl-ancr
Lg cheval-etr ]-R canne notre, brillanter b Bornmeau et bout drargent.
Puts Je d.escendis et nr.e gLissais sor;rs Les tanpono, enboftant ,.nsuite
Le pas
I
au. comBositeurr quLi marchait touJours p3-us vite; essa.yant
d 6qut3,1brer, $ans starr$ter, Le sac de b16 srlr ses dtr;anles. Je
franchis r::r changr cou-vert cle branches sbchesr puis de hautee en-
phorbes au- tiges firues. dpaisoes et Jaunesr toutes m0resn essayant
d 6vj.ter Les jets cle lelt 1anc6s par l-a pJ-antelclont ltdcorce
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dcLatait au nroind::e contactr

^
Quand'
Jteus 6chapp6 aux euphorbesl Je mtarrStait brusquementl
pa:rni les aeacias et 1ee grands 6rabLes oh je me trouvais maintenantr
d'es dtzaines de gens gi.saient dans lrherbe A plat ventreg,ej sLlence
abeoLu. CA et Lhr dans cette i-mrnobiLit6, une mince colonne de frim6e
montalt d.rur:e eigarette.Parmci Les corpc coueh6sr soLls Le solellr les
61
hautes herbes balangaient gafment, l6gbrenent Ler:rs fLeurs b&!L!bches,
roLlgesr bLeusr rosesr jau:res ou vioLettes. Je franchLs en toute h6te
et avee pr6caution ee 3.abyri.nthe de corps humains attendantr que
st6eoulent Les heures pendant lesque3-Les les bombardiers devaient
venir de Fo$gla et y retourner. aprEe avoLr virglt6 1es ehantiers et
les rafflneries. Je ratrappal b granclrpeLne Le eomposi*eur de lLeds
et de pobmes syrnphonier€sr Je/nri-s son sac pour Le Jeter sur mon d,os
et pressaL le plr pLus f ort eneorer ponx sorttr clu boLs d t acaeias oil
l-es oorps couchds parrni Ltherbe et les fleurs se faisaient p1-us ra-
r€so l{ous nous pr6parions a d6passer deux homes gtrisCInnants cfuj. dis-
cutaient passLonn6mentrdeboutr en marge du petLt bois- Lrun gros et
* traB[r €R chemlse blanehe et courtes cu].ottes bleuesr lrautre lnoyen)
o$s€lr(; v€tu d f un lnpert6abLe talLl-6 dans I-a tolLe pour tentes
mll-itaires eamoufL6esr dlette to{le absurd,ement blgarrde de vert, de
jaunelde rouge 6teint, d.e bLeu-gris et cle brtilr.
- la vle est merveilleuse. nonsie[i. SH.sed,resnu; A tout instant
merveilLeuse.[out
{texiste
'ruE pour gauantlrf notre Bassage en ce
mond.er disait Lrhonme en eulottes et ehemlse blanche.
- OrI.ir monsieu.r ?etre ?etrovlelr r6pondait J.thomme b l"timper-
n6ab1e en tolLe de camoufl.age.
Cdtbure ou obseur, rreteux ou lgnorant Le bonheurr on parcourt
cluancl, m8me Le merveLl-len:r nystbre de l-texiet€Dcer
- Oui.
- Une assoclationr monsleul lii.sc6rean; r nre vient
l"
lreepritll-a
vLe est une pLaine sans bornes t sur cette hortzontale, une vertlcaLer
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sL petite soj.t-eller peut toujo[rs avoLr ule signlflc8tlon.
\

62
ltv
Ua16 dans Lee pochee, IdseEreanu serra sur lnL son tmBerndabLe
en toile h carnouflage, conme er11 avait frold- froissant et re€Lant
rlnsst ainei plns conplbteuen't encore Les vertsrLes jaunesr Le xo[-
ge 6telit, le bLeu-grier et le brun.
- ?lus bas, noonsieur, parLez plus basr a&nnura u:re volx venant
cl-e Ltherbe proche.
Dans ltherbe d,f autres voix r6pbtqbrent -(
ltlmporatlonr rf ?Lus
bag' plus bas encorert!
letre I'etrovlci eonsulta sa montra- I'Ce nrest pas encore Le
moment d,ravoLr peurtt- $it cles deu:r naLns ur geste joviaLr uomme pour
chasser les voLxr prit L6scdreanu par les 6pauLes et continua cle
d.iscourl-rr avangant d,evant nous Le dos tourndr veret Les aeacias tou-
iorrrs plns malgres et plus espac6s qui ddbouchaient sur La plaine.
- Crauralt 6t6 parfait sl ious 6tLez rest6 avec moi clans cette
petlte vil-Le au borcl clu Danube, ctest un enclroit paisilcLe et calme.
Vous aurLez pu vous y 6tattJ.r.Vous nr8tes pas fait pour €TT€T1 corilne
Le clernLer des l"oLelman. b l-a recherche cl f un pays sl"tud hors d.u
monde r
Outr c I est une petite vil-le paj.sibler d.it lH.sc6re4br1 en
d6gageant poLinent son brae.Jrentencls battre votre montrerdit-llr et
13. regarda maohlnaLenent l"e eiel-r Son regarcl cleseendltr e:rra ile
drolte et de gaur,hel puls en arribre vers Les fLenrs et les hautes
herbes parsemdes de corBs hr:malns"nnsulte i} Leva un p€u l-es yeux
A travers les arbree. verfr Le rembLai lontain o[ tton apercevaitr]
travers le feuiLLagerune porte de wa,gonr trn marehepied otr un morceatr
de fen8trerlu motns je supBos€ que telLe fut la d6narche de $on r€*
gardlrear il dit ensultersans aucun rgpport avec Les dernibres parolel
de ?etre ?etrovtcll rf le train slarr6te ici chaque jour b ta rnolti.6
6u tra3etr {1 attend pendant deun heuree que l-es gare$ oil tf dolt
a1ler solent Lncendidee et d6truitesr et repart <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
ensuLte verer el-Lee
b toute vitessel tranoBortant Les voysg€uu.s Yers leurs malsons qu€

67
souvent lLs ne retrouvent plustf. ?r:rt.s
lL tourna 6on rr.gard vers toutes
les lssues d.u bolsr regard.ant Longuenent 1e passage ininterrompu cles
casques aLlemanils et des eanrins de mitrailLeuses, etr Les d6signant
d t utt monvement de tEte I t' Cea barreawc de prison sroblLes Bassent
aussL par votre petite viLLe paisibLe. fL faud.rait v:raieme$sortLr une
bonne fois de cette trag6dle, aussi injuste qntinsenrd"'j 4t r*gurau
autour cle 1&i, renongarse tut irn moment et repritrrt Jtaurais vou]-u
vous dire qneLqner ehose de pLus gal au noment d.e vous quitter. rt 11
regard,a de nouveau 1e cieL et artieula d,rune voix sbche ril Jtal courmen-
c6 A avoir peur de votre nontre'r.?uis iL t8ta dlstraitement son lmpfr-
n6ab1e €t. probablement parce quti:I. Ltavalt trouv6, corrtinuat rf lans
ce-bsench-coat en toi-le b eanrouflage, Je bols de J-feau1 Je ntaglte sous
Le soleil. je saluelje cherche u-n empLoir jterebrasse ou je dors A la
belLe 6toite- cfest le seuJ. qLle Jtaie. on nten trouve pas d.e rnolns
cher et de plus commode.ltabsurd.e peut nous an6antlr tous deux en LLn
instant- moi dans cet inpenr6abLe, vous en ehemise blancherr.
?uts IrLisc5reanu nous adlressa brusquement La parol-e r
Je vois que vons aLlez par l-es chanps
Ouir nous all-ons au village de F.; dit le composlteur de n6-
l-odles et d.e pobmes syrnphoniquesr l6gbrenaent inttnid6, tandis que pou.r
se clonner u.ne contenanc€riL frottalt ses doi"gts sur les petits bou-
tons couverts dt6torfe nolre de son aneienne soutane.
Je vous aecoupagneral r.rn bout de ehenin. j|essaie d|aLl.er
aux rafflneries' dlt Ltisc6,reanu.
Petre Setrovlel ouvrlt largement les bras en oi.gne rLe ddcep-
tionr puls i1 nous salua tous et revint tristement en arri.brer vers
1e Beii,t boLs dtacaclas et dt6rabl-es oh Les voyageurs attenttatent i
m€rne le solr co,.''ch6s parml les fler:rs aux teintes vives.
Nous nous retrouvO^nes bientpt en rase eanpagne.l*.scdreanu
marchait devant $orlsrles mains enfonc6es dans l-es poches de son lm*
Benn$able bigarr6. Sans €re tourner vers mot ni srarr€ter, <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
lL rne de-
mancla:

ctf r.nfa'*u"rul
64-
Vous aussL; voLi.s alkez au village de F.?
0*i1 Je cherche queLqu'un qul dtatt dans le 14-e
safrs, e *"*,i l;".:.:;":il;'; ::-,ffi:::T:"':":l;.,:"':H
qui clenand,aient clans chaque compartiment s.i que}quf un avait dles ren-
selgnements sur l"e 14-e dl'Lnfanterie.
ld,rus avons tons pressd l"e Bas.Conms nous'I,traverslons nn
fourr6 de panicaut et de chardons *ruff6s de gros bouquets de fLeurs
rosesr je butal, eontre un grand bidon en mdtaL argent6r CIrnt d tu:l 6L6*
gant couvercl-e jaune.le cou.poslteur me faisaLt stggre de ne pas mtarrO-
ter.
c I est de ru ?ilirr" bleul., me dft-ll. en s 'arr€tant pour qne
Je le rejoigne.IL y a parfois dee eombats a6riens eu-dessna cLes
char:,Bs' "Apr&s avol.r bombardd Lee Buits A pdtrolerLes avions de X'oggla
fulent Le conbat et lalssent tomber ces biclons argent6s cle benzine
bLeuff,, probablernent pour ne pas prend.re feu trop vlte s I I
ils 6tatent
touch6s. En tombantr Les bidons sr6srasent et se ddfo:ment sans s€
briser.
*IL en tombe beaucoup ?
- SeaucorlBr les couvercLes Jaunes sf enlbvent facilement.fl nf y
v
a tr/esque Bas d.e maLsonrdans Le vlllage de 3. otr iL nry ait pas de ben-
zLne bleur
- A quol sert-el-Le
'l
-Seaneoup de gens ne s t en servent Fas r irilais J.l"s La gardent.
Quelquee-uhs sten vont J.a vendre & ta vil-Le et gagnent assez bien.
* Peur 6tre que ceun quL la gardent pensentr €ux ausst; avotf
une vaLeur en r6serve. Autrementr Je ne vous pas ssmnent on pourrait
garcler 6nez sol de Lressence, rlen.que Bour Ltaruour clrun souvenir
bLzarre. Peut-€tre qu€ les felrr|les lrempLoient clans ].e ndnage? Sous
6tes mar16r ntest-ee Pas ?
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- Sortr Je ne Ie suLs plus deputs cieul snss dlt le composl

'L teur de tLeds' Ma femme mfa qnittdl :: r l"o no" r" b*rr";ne br-eu
enlevatt les taches. I,{ais eLLe br&l_e les tissus et Les d.deol-ore.
Du fourr6 d"e chard.onsr on d6boucha sur un prd S L therbe rase.
Jaurte et br&L6e par l-e soleiL.Un homme
vo0.t6reoiff6 C-run vieur
bonnet fourr6 et v6tu d.e grosse burer menalt un tronpeau d.fsnee et
pour se falre suivre tratnait d.evant eu:c, Bar u-Be longe 6Ljmde.l-e
pLus vieur des baudetsr un animal nalgre;b poiL Long et sans e4gger
lSsc5.reanu 1e contourna, essayant de le d.6passer sens se
falre remarqu.err comme Le compositeur et moJ. L f avtons fait tout sLn-
pLement.j.iais en un rounaLn lneorrectr tr&s dtfficiLe h reprodu:lre,
l-thoume so nit soudaJ.n & crler;
- i,{onsi.eur 1tingdnieur T,5sc5,reanur
ctest noir sol-eimanrrrrr
Cf est b,:xrr Soleirn.anr clit r,iiscii.reanur Eneore lcf ? Ceitte
pLaine est 'blen petitersur laque1le nous errons tous.Je nrai encore
rien{ trouvdrsoLeirnanlni porr to0r nL porrr moi. },[als .ie cherehe
tonicuxtio$i tu- restes encore d-ans ces paragesrrlbs que Je trouveraL
quelqueu cirose je te Le feraL savoir.
Je ntai besoln cle rien, je suls si bien iclr y a beaucoutr)
d.fherbe et peu de monde, dit Solei.nranl essayant d.e sorrlrQcle JoLe
dravsLr rencon'br6 lEscEreanup mais ses yeux p$les* iranobi-Lesr son
petit visage ratatlnd tt tordu par lf rlgerh6rissd de rares potLs
bJ.ancs. sa bouche perdue dans Les rides ne r6ussj.rent pas A se r6u-
nirr pour exprimer ee qutiL aurait voul-trt,
qttinr comment Sa va ? dit l6scf,reanur entourant de son
bras 1e cou d.u vieil animal que floleinan tirait par sa 1on5Ee.r,l-ttx
resta insenslbLe b ta caresse de l,fi,scl1::eanu. et eontinLla A avancer au
pser naseau:t tendusl aecrochd b ta eord.e 6fisde d.es Sol-eiman.
1,6scd,reanl1. passa ses Baurnes devant 1e front df"ALttnr €t ceLui-cl, ne
cligna pas*- triais il est tout b fait a..'eugle, c'!-it lHsciireanu b
Soleimanr Je ne Le saVaLs B&$r !uis, siadressa::,t I nou$: Crest
Itttnrnotre plus vieil ani;,11 tlralt les wagonnets <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
sotls terrel
il.ans cette nlne de Dobroudja quron a feru6e Les mois pastsds. ALtfn

_G6 _
et ses frtres ne voyalent La lunlbre que 1e dinr,anch€.?endant 1e reete
de la semal-ne
iLs restaient dans Ll nrinercon$e sol-einan*1eur pa1-efre-
nierr nrest-ce pas Soleiman?De
temps en tenps, le clinanctre.$oleLman
l-er'"r d.onnait du pain qr.r.riL achetait pour eux Les ;jours de paf€r
CIest gar eIest ga1 approuvatt ftolelman. srefforgant dra6pandir
ses yeux pour nous disttngusr- et surtour.t Bour delLner d.e quel-le di-
;
rectLon 1ui parlait liisciireanu.
- A prdsentrALttn ef, aes frbres. tout aussi vieux q.ue 1ui et
presquraussi avenfil-es, nront pl-us que des d.irnanches. iLs vivent tout
l-e iour an so1eiL1 en plei:re Lum.ibre. sur ce chanp cltherbes sauvagesr
concl-ut Liieciireanu d.e La n8me volx 6ga1e.
- 0uirmonsieur J.f lng6nleurr il y a beaucoup cifherberdit Soleiman-
of iL parvLnt presclue & souriq$ nous ntavons janais eu I-a chance 6t
auolr tant d rherbe.
IrU.sclireann prit les mains c1e Sol ei:tan clans les siennes et narcha
ainsi queLque temps derribre rorsp tandis que 1es vj.cll-Ies b6tes
nours avaient encereLdsrsoleinran avait Ltair effray6 par 1e geste de
l5,scEre?$rJ.;
il clrerchait tout trsmblant a d6gager ses najJs.
- T,e vrall nom d.e Soleinranrcf est Sol-eiman So1e1nan, contlnua Ltin-
g6nieur en sfadregsant l nous. f1 nfav6tt pas de fanilleril- passalt
souvent ses nuits dans la mine, prbs dtAlttnr €t des autres. fI
n t avait aucun parent, personne.Rj.en que le souvenir d t un nom de fernrae a
t-6"t".".CeL1e peut-0tre qutiL avait ainder ou une soeu-r qu.:i nt6tait
Blus. fL appel-ait i'idriman Les ehoses qutil- aimaj-tr mais cosme ell-es
6taient rares ou bian ne Lul appartenaient pasr tt r6p6tait sans
cesse ru6rtLman,
eonne un espoir sas cesse renatssa:rt.Tout ce qui lul
senbLai.t bonl iL le ddsignait de ce noa drilLusionllil6rinanrUre fenrme
jeune e t beLl-e, venue visiter La minel mt a demand6 u.ne f ols conraent
sra;peLalt le vieux gardien de chevaux'trle ffernier des $oleimanrrr aL-
Je r6pondn. Ill-le a eu un rire crtstal-l"inr elLe a battu tl-es rnainsr
ravle, et s t est excLarnde t 't 1'lerveil-1er:xt le d ernler <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
d es Soleiman ! 4ornme

_67
cf est btts dttt Comrne
vous 6tes intelLlgent; ],$onsteur
LE,sc6reanu'rl
sfll ne st6tait Bas agi dru:re feramen je Lraurais gifl-der vous me
cro$€21 ffi nr est-ee ].as ?
Soleiman r6ussit b retirer e l mains de &t"u d.e l,liscH,reanu et
tira p1-us fort slrr l-a Longe dfalttnr pLi6 en deux sclrs sec ppos
v6tements cl'e bure polLuer et cachant preerque comlllbtement son vlsage
sou.s Le bonnet r0p6.
ltron loin ourg:lt soufraln un poul,ai.n blaner qui d.derivit autour de
nous il.es cercl-es toujours plus larges, b mesure qu.e nous avangions.
- Conmentrloletmanrtu as un poulain blanc? Je ne savaLs pas -Br
T,dseEreanu st6loggna d.u groupe. rdussit A attraper le poul-al.n
et nous Ltamena.
Cornme
11 est bLanor regardez d.onc qurel_
regard pergant il al
- IL nrest pas blancr il est gris et sera gris fonc6r Bresque
noJ.rl comme les autfrgf tl est r{.fALttn et C.e Jcrla, dit SioLel,manr
nous cherchant des yeuxf 6pouvant6 eette fois h l-tidrSe dtavol,r os6
contred ire ltisedreanur
IL est bLane Solel-man. vralnent blanc. dlt liisciirearm.r en
plagant J.e pouLain prbs dtAl-ttnr Comrnent srappe1.Le-t-iLrsol-einan ?
11 nta que cienx semalnes" faut attencLre trois nrois Bour
donner d,es noms au:r b6tesr crest pas gofime cltez les homn€sec€ seral.t
p6ch6.
ne
en
[u devraLs me le donner, dit ].f lngdni.eur en riant.Conrment
Lul as-tu BaB encore trouv6 ae noml 11 a d.es yeux assez vtfs pour
n6riter septr pas *i
- Non- inrBlora SoLeinan- ne me Le prenez Fo$r nonsieur T,5se6-
T€B3gr ALttn est vleux et aveugl-er l-es autres anssir ils nront plus
Longtemps b vlvre. T,aissez-not Le poulain.la guerre f inira et peutt
€tre qutavee lurlr on me reprencLra dans fa rolne. linonf je passeraL
la frontibre et Je chercherai nn end.roit bien tranqniLle otr lton
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voudra de nous. IddrlnanrNdrimanr ditrllr Je finirai bien par

L
v
trouver nne bonne pLace & mes b€tes,
68
l6sc6reantr souleva 1e col d.e son 5-mperm6abLe
en toLle b canou-
fl-age. enfonga ses mains cHns ses poches et nons d6passa en sllence1
mals bient6t' Ll ralentlt son pas et reprit sa marche avec nous.$ioLel-
man et ses b$tee "'6talent dlrig6es vers une autre partj.e cle l.a
pJ-alner €t bientOt on ne l. s uit plus.
Dturte route LontaLne.quelques chars obllquErent vers tlousr cog-
pant a travers l-e ciramp en friche et n6me b 'i:ravers les quelques La-
bours qnt le parsemaient.les chevaux. en nage arr€tbrent prbs de nous
et les occupants des chars nou6 daLubrent.CtdsUft cles viellLards v€tus
d.e srosse toile *ucu16Jae poussibre et d.e sLleur. Iifons leur rencltnes
leur salut et iLs attendi.rent que nous leur parLions, bien qutiLs
nraLent pos,6 aueune quest5-on.AprEs
ouelques instants, Itu.n dteuxreeLuL
d.n premi.er charrtira sur Les r€negr1es chevaux partirentrnais iL l-es
arr€tar--€s tleux autres chars Itilritbrent.
0n est venu,s c1e 1a montagne. ilit eelut du dernj.er char, dvitant
cle nons regard.er et parl"ant com&e A nn autrer tout en clnglant d,u
fouet lee herbes 1-igneuses et enehev€trdes. Vous ne sauriez pas par
ici cluelqu'un qui sache quelQhe chose eirr l-e 14-e rdginent dtinfanterie?
I
lilous ne savons F&sr r6pondit le eompositeur d.e pob,,.es spnp'l:o-
niclues. Iersonne nten sait rienl rentrez chez vousl 1es avions vont
vous surprenclre en pl-ein champ.
Quelquf u:r dlsalt-reprit u-rl autrel sans se presser et sans
I
nous regarder non p1us, Les yeur fixds srlr La plaine Eui s 6tendaLt
b perte de \rr€- c1uti1 y ar:rait Ie frbre drun inrtitr"rteur et sa femnren
qui en savent qneLque chose'
i{ous nous tOnesr aucun de nous ne savait que leur ilire.
FinaLenent honmes et chars sten aLlBrentr lai.ssant l-es chevaux
avancer b leur gyi parmi ies herbe$rBrl pdsr et retrouver tranqulllement
leur cl:emj.nr jusqutb La gande route.
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69-
Arrlvds au sentter qui alLait au vilLager nous nons sdpar6rnes
de ltisciireanupiL resta encore un moment our p1aee1 tnd.6cisa Buis
s ten alLa dans la dtrection oir tt devalt al"Ler.
Je continual mon chemin en eompagnie du eornpositeur de li.eds et
de pobmes s5mphoniques, liesg portions tour A tour Le sae de b16.1a
faim nous prttr chaQun de nous n0eh0nna u:re polgnde de gralns Brlse
I
au sse. 0R repartitr].e soleJ.L tapait clur, on fit haLte prbe d.tune
cna#tte arr€t& h L'6cart, au bordl d,tu"rc charnp de betterayes. Nons
avlons soifc
Avez-vous rLe lfeau?* clemand.ai-je b un honme et b une fernme qul
binaient non Lon de Lb, lrhtrrure ne rdpondit pssr tl continua b pio-
cher autoi.ir des plants ' T,a fernme me f it signe de foulLler sous 1a
charrette, Je eou:-evaL une toiLe cle sao raicle et erasseuse at d[6cou-
vris un bidon argent6 clrune centaine de:litresl tout eaboss6r J€rl-6
penc.nai.r dfvissai le couvercle jaune et y coll"aL La bouch.o'
-- Ne bois pas trolr ne eria l.rhorryne. Jfai 15 femrne b ltouvrag€r
0n reste 1B jusqutb L'aBrbe-demaLn' on ne revlent plus au v13.Lage
entre tempo.
le bldon 6tait pJ-ein' ILs avatent encore une d.ane- JeEnne-pLelne
Je uemis le tonneau l sa place sanb y boire et l-e recotrvrls dle sa
toiLer
van'i "{{:}:::::::':::::'
teur crul 6talt A6i[ repartis
":-,:::::::"::,::
sao au doe.
::::::::
- Tourne-toir que Je te vois mleuxp erla X,thorqme aprbs moL.Jb
revi.ns sur mec pas et mraBprochal de 3.u1. presque h te fr0Ler'
- Ior.lrguoL ne bols-tu pas? dit-l]. tont sourLantrLes yeux b
terre. 11 avait de largeo Joues bI€nes.
v 8V€Cr
Ton eau sent La benzine.lra benzl,ne bLeu. Su <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
fais iles affaLree

7o
Lrhornrn'e
me regard.a de travers. la femme leva La tdte effray6e.
Je fats ce que Je peuxr ctest r-a guerre, dit r-rr:orme e.n
changear:t se bSohe c]e rnain, dtu:: air nena{*rt l1ais j,ai ]:len netto-
y6 le bj-d"onr avee dn son et du sable. Tn perrx toire trancluillesrent.
Tant que tu veux. C t est de l-a belle eau cLaire d.e fonteinel Juste
bonne pu"r Le passants al,t6r6s- et iL se rnit b rire.
ilufest-ce que c'est que ee tyle-ll? criai-Je au compositeurr euX
I
s 6tatt arr€td asseu Loin d.e nous et avait couc]:6 son sac srr un
talus assez hautr au borcl de la router,]llt€st-ce qLle cfest que ce phi-
l-osophe avec son eau ? et je nobtrait l-'horm,e au large visage b16ne.
-C'est Le frBre de L'LnstLtuteurl r6pondit ].e conpositeur en for-
gant 1e: voiz, et iL stassit sur le etac S nrtattendre.
Je regardai La jer.rne fercne qr"ri hinait a c6tr6 d"u frbre de ltj-ns-
titu',;l:us. V6tue d.rune robe en cotonnade d6lav6er elLe arrait l-es han-
ches 3-arges et La poitrine g6n6reu,se. TilLe ne n€ regard.ait plus1elLe
s'.6tait mise b piocher pr6ciBitar,-unent parui les rai:)ss d"e betterav€str
0n voyait d.f autres feumee biner non 3.ofn dr lb.
* $t tolr qu.i es-tu ? me demancLs l-e frbre de Ltinstitr,rteur aveo
un cl-igner:rent df oefrl amj-caL.
Tu J.a donne conbi$,q, la benzine bl"eue?
.,
lrfionme ritr me l-anga r-r-n juron de s3rcrpatlr-ie, n.tappela I'cousin!
et tendit la nrain pour me prendtre par Lt6pau1e, en slgne q.ue la paix
6tatt faLte.
le compositeuJ accourut et l"e reLeva de terrer-r:lon coup de poing
avait touch6 juste.solls l-e menton.Il me d6passait de la t8te.
- ?ourquoi tu cognes?cria de fr"Jgre de l-tlnstituteur d.ttlre votx
enrou6e.iit toir toi qul asr 6+6 prCItre, qurest-ce que tu ].nl as dtt
d.e noj- ? i',taulrais vioLon€unl nenteur que tu es! Tuisr & noi I Ie
quoi |s m8les-tu ? ,lur est-ce que tn vj.ens chercher ici? T,a bnzine
bi-eu{ntappartient pas h ltltat. El-Le vient rLe Flggial rltltaLLe et m0-
me cl.e plus loin, d"fim6ricllr€rf.rfEtat nta Jras de benzine <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
si fine. nl'Le

tonbe sur Le champleLle nrest b personne. fl, nty a aucu-n€ Loj. Bour
?n
quton fasse des eontrOl.es p*nr La henzine bLeueo -Alors conment
oses-tlr frapperr $6]3s papiers?
. Je lrris sa b6che et la c&ft*i ssus 1a cirarrette. .i r&s du1
6/
bldon/de l-a clarne- je{grne.
$a fenme. La veuve du faeteur postalravait cessld Ce biner et
regarciaitrin:rnobite.!uie el1e $e Brit b Bl-eursrrT,es au*res fenmes
vacluaLent & I-eur tra.raiLrelLes dtaient as$es l-oilr rJ-e
not.'rs, €l-les
semblaient i-nnobiLes b fcrce d.e se pelcher continueJ"l-eni*r:t vers La
terre. pesant eur Le nanche d-e leurs b$ehes.Un enfai:t jormit par th1
cousant ss-ns cesse autour df elles, et aecentualt ainsi eette i.mpres-
sJ.on 1L r
irnmobilit6,
* lTfaie Bas peur de cet horse, d.it l-e corcpositeu:r d.e n6lodies
au frbre de l-tiJl$titutenr. en me d.6*ignant de la naln. T1 nfest pes
venu en contr6Le Bour La benzinelcleae.riui veux*tu done que Sa
int6v:esse naintenantrla bengine bLeue? Cnl nten a pas er,::ez sol * ?
Ctest toi, qui ne l"ta nis sur Ie do,s, dit Le frbre de lnJ.ns-
tltnteur enpoL6grant Le cornpositeur par Le revers rJ-e son veston nol,r.
Ofseau d"e nalheufr tn as edib chantd Bour noir il- y a l-nngtemps3et
depuis lore raa vie €st enpolstlnnee.
Le comBositeur parut fort b1ees6 de eette aceueatS-r:no d.es ta-
ches ronges affl.u rent b son vtsage 6maci6 et ::rarqnd de petite v6roJ"er
il' se nit h parler trbs vi.te, aveo agttationl
Je tf al portd maLheu"r, tn crois ga? VoiLbr je vaLe peut-8tre
,nj.t*er Le villaga, je me su.is r:Ls en t$te de partir pori toujours.
In ce* insiant m0nre
Je retourne peut-6tre en gare et Je n'en vais'Tu
dJ.s qrle jA ttai portd mallreur et trai enpoLsonnd l"* vte. ,Ie traf" con-
seil,i6 autrefols de ne pas dpouser l-a femne du facteur postaS-frctest
vrai, rnaj-s je ne poi-r.vais pas savoir cluron vlendrait de tous Les
c$tds frapper b ta porte et te demanrler des renseignenents sur l.es
morts clu 14*e tnfai:terie.llnsuiterh ta n6&e, ie traL ;iond des chan-
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sons S boire, Jtai einsbremant vouLu te rendre l:&eri:l,ftt lttaB JanaS.e

\
*??r
dt€ Jaune; $e navats que $ma{o non pluo tu no pcumas rrral.nnent JouLr
dte l'crE*u! dfture ferlr.rer ruate Je tfat gond clu vl.olonr J*
"ont,sts
qu tu nl.*o su ssei-ne x.f{r.hlsl,on d,u bonheurr Hf eatends-tur Jral
ehantd Foun *o! des ehrulscnu ganem; qunnd tout au*& j.x :. avalt la
glrs:Tla et 1o edeherfsso of qutll nfy avalt flus drbsnrrco eapobtes dle
sa r:nr$,e::0i tte fa{nc Lq f{lts.l,errs togr Jtsg ehsntdr,rs::ins
!6r Je Xxfr.
sal's r.itt sxsl,nn
llotrvoi.r rendre guetrqutun hd$e',m; prri.aque ;e nravcln
pas Stpeeas*onn rle le fa*,r6 trmus dtcutlresr
* Trs$,s,ne tonrbar ton Brtlcl:e1 r1$.c-Jo t:n :'$"cyrtr
.re #o*ltlns!.teur nc :"ogardtg drg$ $i,r h,n$net*1 pn{c ne tnu:r:ru
Lo r'rac et ne fffu::,6o4 vexg Le nac de i:Ldr qurLl" arrait ct'l:al;:dorur6
sgaotr
lotn pn gtlal:tr cu hnrd dlr: T.m r;utsr sur 3e tnJ.ucr
. al.c f, pe*,ne eut*S,[ feri.t qnelquns l,s$r qgh c rtnnob!,l1sar
d,ehe$tr ;:rcn se $ete faee eontre terr*p *sm* 3e., *o]- p*urireuxr
.Ie tou:runl, non regardl rle t*rus o6td sur ]"il pln*:* qrrt, srd*
tenrrctt c.0tt-n hortson E ltautrsr rlarur nn nl,lence il::fiG''.rrp c,ous le golsll
tr
tors$"deru$ glrsnCl arbse sec panni lns ir,erhesr3e ?:r{$ f-rs,ri-S.lo drun S*l*
t tn**ule ce d$mupunt eur le e$'e1r ti$e ebayret*er i;ar,:l*e qut oaLt
dto*., sram0tsr
Sg gvl'tFnd!'t erou.rilain l.rin svi.onsl c'a ns 1i,$ vo;rait ii*sr 1o
"*el,s
hfiltt trevenalt t*tr$ours pltltt fortrle fr*re. cl$ 1t$fi$ti{;lt;i",uf s6 J*ta
parr:f.l.ogy8n.c.*3€4bettgre?{{gr1ettsarM4*f9,..;tiir.1enra].I.on-
;rsa*,# pr8s do ss abssrottel rf,Fons$an't, 3.n bsohe ion* Ie fer hrl,llalt1
I
Le traneh0nt dresed,Tout en $rq{:{tant $orrr nieirx n'tnctutLerr rss t€t€
0r
heurt* quoFtr"e choee qu{ se balauga$t awdesansr Je l"evsg. leo yeta
vers la ehamet$e et vi,s pendro u$ ooc en to{J"s i',ru,ne* S lreneed.dlrrg
deg po*tec'fifdtaLt le aae Sra fseteur g,octel,r,Irdtenirf"c lr natn four
nmOter *on helaneenentr st J*nBergus & ltf.ntlfrS,cnv ,lc 3.r:rgoo felu!118t
dtc tahae* ees fenl,liles sdehdes qtr'on funai"t & lur *fii:]r;gte pendont
la ,"t:,emer rot*1644 ,lang un gegr{er Journalrle fr*rs 8,: 3'f.nstl,tuteur
tenalt ea sr:rovleLor Ge tubsg {ane le eao du fa*tsr.'rrie i:ao *dgafcett
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une r!.ol{nte {rflars dle begrlner

77
Je rir6toignai du- charr raurpant th plat ventre veys$yu.ban cle
b16 envahi par c1e hautes pousses de colzap otr toroutaiont d.e Betit5
chtrvauuc velus' Des ot!.seau;r gris voletaj-ent A trols ou b cluratre a
"l;ravers Le b16 qut 6touff ait 1a ruaflvaise herire, et se cac]raient plus
Loj-n & rafirure que J I avangais. lre brnit d-es avions 6taf t la pr6sent
partout d.e la n6me force' il- restait lb' suspendu au-elessus du charnp'
,Jtavais crir que Les shevan)r paissaient d.ans 1e b].d. Jt6tais prbs dr
eux maLntenantl 1ls ne paissaient lESr iLs se tenaient l-b l-es na€reaur
dans lfherbel peut-6tre simpler;rent pour go0ter un peu drombre et d.e
fratcheur. Je eherchai h Les ctrasserrgaas y parvenir. ILs se tenalent
lb, ir:nnobiLesr 1a t€te en bas. La veuve'lu facteur postal pI-euraitl
f Je L'entendals toujou-Ts _nieux. Je haussai la ttte pour la voirr ell-e
dtait b genoux et faisalt d.e grands signes de cuolx, Je ne pouvais pas
voLr Les autres femmes.Je langai ma tabatibre vers la fenne qui se
signaitl elLe ne rogarcla et redou?.:la d.e sangLotsr fuis Je Jetai sur
e].l-e cles nrottes d.e terre arrach6es, avec les racines d"e b16, au soL
crevass6 et $€cr nIe l-angai un ju:'on, tout en J.ul faisant slgne de
sfaplatir au sol. nlLe ne mta pas ob6i, ou ne eonprenai.t pssr Jravsn-
gai vers eLLer appuyd sur 1es coudesl a travers Le caLza et le bL5.
0n entendit cluelques expLosions h L'autre bord. dlu chan,-r l'une aprbe
J-tffitrer pr1.ls p3-usieurs h fa fois.Aprbs quot ce fut lrrusqnenent l"e
silencerDes fLernnes toujor:ss plus hautes st6Levaient b tthorizon. Trr
odeur piquante du eoLza rrnf dtouff ait. Je toussals. le visage col"L6
an sol- surchauff 6 par l- t dt6 trop $€c r J I aurais vouLu rne soul-everr Bar-
ce que J I avai.s entend.u rdsonner d.ans 1e chanp u:le voi:l qui crialt t
I{6rinanl N6rlmanol€ erl se rdpdtan il roe sernbLa que c'6tait l"a voix
il*-rrJ-rE u, pens6 qu'il eourait peut-6tre aplbs le po'raLn
sans Doll1 qui devalt sf €tre enfuir di,or.rvqnt6 par le vrortbissement
d.es avi,ons.
Un grond.epent sourdl stapprocha, corure s'J.]- d.evalt stdcronLer
su,.r' rlou$r Tre frbre de ltinstitnteur me montra eR <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
criant ul gros

74
n
avton bEfuc qnt surrolait Le chamB a$seu basr Lalssan{: s t 6chapBer un6
tratn6e de fun6e. IL d.evalt avoLr 6td touc.r.r6. lfautres avions str-
giren* avec d.e gros panaches d.e furr6e en queue. Au llen de me reBS.on-
ger rians le colza. Je me tournairallongS coulne je l-t6taisr cherchant
du re;,;ard le composit€rurrJ€ le vls se ilresser b m.olti6, pu:i-s cor:r$r,
p1i6 el? ri-eux1 vers l-e sac C.e b16 qutil voulait reprend.rc r1e sur 1e
talirs. 11 craignait quron ne vise ses provisioosrls ferune avait eess6
d.e pielrerp elle se teneit innobilel b s;enou:(. Les avions passbrent
au-dos$Lls cle n,iu.s et Je sentl* leur brult ntdcraser. iln bidon argent6
de1:er::zj-ne bl-eue roula prbs de c.oi dans l-e coLza. Je Le vis stabbttre
sonr t516gant couvercl-e jaune selntil-lant au soleil-.Ce g.ui suLvitr Je
f'us penclant quelque tenps ineaBable de le voir"
Je ntai su que pLus tard ce que les avlons touch65avaient
fait, en turobantl d.e leur chargenent de combustible.le slLence sr6talt
fait partout et je ne d.ressai irors de La fum6e 5paisse rlui eourmal.t
l-e ci:ar,rp et les herbes $otr"/Bg€$rr,o gra:rd arbre $ec et l-e bras d"u pui,te
avaient clisparl'-.
Je parcouru5 1e chanfs pour trouver deux chevau:; i-ndmlnes et Les
atteler b fa charretterJ€ finj.s par tornber. dans de hates herbes
enchev8tr6esn sur l.es animaux aveugles de Sol-einan qul totrsnoyaient
sans arr6t, se ,::herchant et Bt6ttnant Ia 3-onge d6faite.Je ranassaL
la lcnge et partisr Prbs d"n chanp de T116 et cle betteravecil Jratte3.al.
Alttn et JoLa h ta charrette d.u fr&re de Lf instituteurr
r,e{fennes c1-ri 6taient au chanp se rassenblbrent autous d.e moJ.
A
Y et ntaidBrent b soul-ever de l"a ro&ssibre l-e compositeur d"e Lieds et
de poBnee synnphoniquesret La veuve clu facteur postaL du L4-e dfin-
fanterlerNoug Les 6tendtrses dans la charrette, Lf un prbs de Lf autre,
l-eur couvrant d.tjeerbe l-e visage et la poitrinerle sae cle hl-6 fut
6ter:di'- h Leurs pieds. IL 6tatt intactr aucu.n 6c1at d'obu"s ne l'avltt
atteint.
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T€te Du€1 Je me mis d"evant A1tfur et Joiar saisls ler:r "6nes

. ne pierre roulpv'',pr^-!'eaue la vaflue nroissLssqr!1;_e_!*L-a
et nous patttnes vers le vlll-ag€ de F. I,es fernmes su:ivaient Ia ehamet-
tq. leu''rs bGehes sur L'6paul-e.dgndls que les pareiLs d.r-{l.tfn et de
Joia enead.raient Le eonvoi.
75F
le frbre de Itinstituteur
"tdtrit
enfu.j. h taavers ch.ampsr
la poussibre d.e l-a ronte cLevenait toujctffs p1u..s 6paisse. Lee
roues il"e La eharBette sty enfongaient ]:resqne salxs 1y1r-itr on eolmen-
gait I distingu.er au Loin, imm.obil€r1o longue tache fonc6e d.turr vLlla-
ge..1,n vLr-e des premilreg naisonslllrle voix d^e fenmel b ltarrlBre de La
eharrette, se mit a ehanter drr,ure volx ltorller aeeonpagn6e par 1es
voj:r aigutss des aL.-tresl f' Ion'IonlGheor,qhelAndrei__Qg l'iiror:rtu me q.ut?-
tes. tu ntoLibl-iesr tu Laisses mdnre ta viel au ,llanube *u t'enfvasrcotu-
!.glgt dpaiosLs-
santtt.
fpr,Lt ce. Jour-lh, tant clue Je restai au vill-a,ge rle Fr pouir
mtoccaj €Tr&v€c ler: fer'-mes.d-e La Certribre rlemeu.re cr.u eol,tpositeur de
lieisn €* cle l-a verrve C.rr- facteurr le frbre de Lrinstituter.lr ne revient
pas an vl1Lage.
Je qplttatt F. aband.onnat Altln et Les auires parmi 1es han-
tes lrerbes. erl pLein charnpr et ne dirlfieal vers tule hal-'Lerdane Lres-
poir qutu$ tiain passerait dan$ une directioll ou unc elfi;re.
A la lisibre d.tacacLas( oh s'6tatt arr8t6' b 1'*11er' le
train de voyager,rrs), des sentineLlesr d.os soldats grisonnats; me somm
Brent de clntourner Lf endrolt,0r6tait Lnterdit d.e pas$e:r. J€ ntob6ls
pasr j t dntraJ. 'bout droit dans Ie bois et lls fireiit seml:Lant de ne pas
me voir, ?arrrli Les trous creus6s par les dr{ilris d ravions et l-es bom-
bes 1r:cendj-aires, quelques hommes en tu:riclue nrilitaire *aillalent un
b pn -|es aceacias abattus et brflLds par les expl-osions.
0n en f ait eombienr irloo sous-Lieutenant? denanda L f urc d I
eux A r:n officLer cle petite taiLler naigre et vdtu- d'u:: unJ.fonoe et
toi.Le cl.6teinte r
Corqnent ? iler,randa Lrofficier en porlabt <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
la nain b Ltorel'Ilt
- 0$ en fait combien ?

- Faites- en tDujours, ;'l: Jur "rt a$s€zr on nfa pas
enoore 6tattt le norabre exact de ceu:r endcauee. Vous t::anspo:lterez
inr:rddiatenent Le reste des eroix aux autres points.
le scus-Li,eutenant vonlut encore aJou er un not. peut-
6trc avait-il oubLid ce (lue c'6talt. tl renongar eult*a i-a i-Lstlre et
se d-irigea vers ltendrolt 6DL
Xtatlarls nol -m8il€.C'dtati celui oD. ge
me souvenais avolr vu1 l"a veil-Le. Le train de voyafieur$. Aprbe avolr
travers6 le champ dteupho::bes, lntactr dpaisr Les gou-ttes de l-ai.t dhrx-
cj-es sur Les tLgesr Le train surgit devant nousr tel- gue nous Ltavions
vltr fimrobiLe, fen6tres et portes cLoses, flLets b tagagcs rempl,Ls da
vaLises et 0e taLlotsr I,e soug-Lleutenant gri-mpa sur Ltr narchepieil.
atteignit une pta$te-f o:rne entre les vragobs. s ry assit, trouva un Jourr
v
nal rest6 par hasard entre les tar:rpons. 1e repassa de la matn et se mtl
tranquulllement b te l-iree
Un sergent rubiconcl arrtva en eourantr tout essoufl6rsal-ua et
I
crla trbs fortr
a
* L,Ion soug-lLeutenantl Les tombesl on l-es creuse eomnente €rr
G,igne drolte; en ea?rds ou en l-osangesp corule '' dans le rBglenent ? 0u
bien co?pme g€lr ptle-n8ie
'l
ne cle sfdelip$€Tr
Tu ntae pas lronte ? dit 1e sou$-lLeu-tenantret tl lui flt sl$
Je grinpai, moi aussLs slr:r une plate-forme €tr parvenn de
lrau"bre c8tt6 {ud,telu"s, Je cherchal des yeus l-e compartinent qu€ Jfavalt
e:rarsi-n6 l-a 'rel].lerT,€ ehapeau d.e paLLLe bl-anche, la eanne noire b
ponnean et bout dfargent et le cheval-et de ?etre Petrovlci 6tatent h
leu:rs plaeer
Je n'ai pLns 6t6 d.epu-:[s au v1L1age c1e.Tr ilr; ltidde ne uI6
serait .iamai.s ven,r..e ir.e raconter ce que Je viens cle dire, si Je nra'.'alE
0
pas vu{ ees d.erniers Joursl dans un I urnal.r ha photo d'tltl facteur
DodltaL. 0n disaj.t que ee faeteur 6tal-l' du v1L1-age de Ir €t qutll
avait rouLdrces quinze clernibres ann6r(r Je ne sais combien de ili.lIlers
J
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de kiLorobtres b btcyolette sur les rues d.e sa comxwtee ,-jon visagel

.* ff *
sur Ia pbotor lfavn!.t f,rapp61 Ll avnit lrair rsEea 8.g$r.le eomentr!.rr
dlu Journsl" sgoutaj.t quril vEani.t dtc st unrter ct qu'il avalt "6Sr
I cette occasi.on uB plbs gra$dl nonbre ee tdtteltatlons et dto tff6*
gramll€srquti], nlso avett enregf.etrd Bendlnnt toute sa eamL&rer$ar*F
ee le fasteu.r postal dtr 14-s r6gLnent dttnfanterte f
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I
1
I

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fto
II EIE SOUS I.A TOUF]VIENTE
le vent d.r-r" nord avait ba1ay6 la neige sur le fleuve gel6,nntre
les hautes rives de terre glaise, le lit du Danube 6tait lisse et nu
I,a &ourmente avait cess6. pa et l) su-r la glace, les oiseaux Be
tenalent pe,rchds snr une patte, le plumage en batai]le et cachant
leur bee sou.s leurs ai-les.le long des rivesrau pied" des tal-us abw
ru$, les vieux saules vraquai-ent sous le gel, puis stengourdissai-
ent pour frn ttmLs et drautres craquer,:.ents se faisaient entenclre au
loin, vers les grand"es for6ts des marals. lraube laissait encore
trainer de minces filets de brume a lrhorizon,le solell 6tait
grand, et rond, coll-6 h 1a l-bvre d"u fleuv€.Uh loup passa devantrlan-
gant ses pattes sur les larges glagons et d6coupant,de son 6chine
h6riss6e et de sa queue grise, fe disque jau:re sur le clel violet.
Cach6es quelque partr des sarcel-les cancanalent; on e0-t dit u-n rire
6touff6.i,olri vers les marais,u::e hache tombait h longs intervalles
et ses colrBs rdsonnaient sourdement parmi les poissons, sous la gla-
c€r dans Iteau du fleuve. I.,es oiseaux, sur la surface m.lroj-tante,
changeaient de pied" et tressaillaj-ent a ch,aque corpr puis becquetai-
ent leurs plumes et remettaient leur t6te b lrabri sou.s leurs ailes.
ia hache frappait d.e molns en moins souvent, fatigur6e. I,e soleil- se
ddtacha clu fleuve et st6leva au-d.essus des blanc convois d.e peupli-
ers q.ui Songe3[gient les rives. ]e petites troupes de moineaux vlnr-
\-/
ent des maraj-s, starr6tant de temps A l-tautre sur le lanube pour
pj-corer, vainement, l-es grai-ns de glace 6tincelant au bord dentel6
des glagorf,s.
$rrr la cf6te dr:- talus 6tev6 qui bordait le -fleuve, surglrent
et starr6tbrent brusquemento en plein soleil'
d es poltrails et d.es
tdtes de ehevaux qui sralignbrent jrrsquth ce que toute la l-,'ngue
J
eifete Slanche, haute sur le cj-el pourpre' ffi,t couverte <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
d.e naseaux

q.ui langaient des jets de vape&r dans ltespace vid.e au-dessus du
fleuve. les chevaux semblaient. 6tre venus toat seulsr mais bient$t
parurent quelques fionnets de fourrure noirer p[is des fichus rouges
et jaunes, sigi[e qutau-dessus du talus,sur la pralne,des flles de
traineaux venaient de starrdter. Stappelant par motgbrefs, des hom-
79
mes toujours plus nombreux comrnenebrent h circuler parmi les cheveuxt
on entendit bient6t les voix aiguds tles femmes et cies enfants. Un
temps cependant" personne ne descendlt vers le fleuve.les hommes stat-
tardaient autour des chevaux, leurs arran,qeant Ia bride sur 1e front
et sous leurs barbes fourniesT ils levaient les bras en courant sur
le bord du talus,criant aux femmes et aux enfants dd se tenir tranquil-
les dans leurs traineaux.Dans le vacarroe, quelques grands olseaux prir-
ent leur vol et qulttbrent l-a glace d"u fleuve, enfongant l-eurs ailes
brunes, dentel6es d"erblanc, d.ans Itair immobile qui couvrait les ma-

o
'l
Bo
TSlo.Lrregard.e si on peut passer.
- Fais attentlon, quril nry ai_t Boint de faille.
Tobol, regarde bien entre les dents des glagons, $r$l nry
a Bas de lreau qul p&ss€r
Ayant avanc6 vers le rnilieu du fl_euve" tout en 6prouvant
du pied entroits les plus blaneh8tres, Tobol flt engore, de ses 1on_
gues jambes' quelques sauts en se l-aissant bruyamment eetomber su.r
l-es talons, puls il escalada la cr6te large d'urr glagon, toute selen-
tillante au. soleilr s€ haussa sur la pointe d"es pied,sr repoussa son
bonnet $u.r }a nuqaen mit ses mains en porte-voi-x et eria aux autresi
laissez les traineaux et les fenuaes, €t venez t
Et sans l-es attendre, h callfou-rchfn sur le glagon, il d6-
noua les deux os de cheval q_rri pendaient b uJle ficelle pass6e sur son
6paule et les fixa h ses semel-les.Pnls il se red"ressa €t, appu;rant
sur la glace son long b$ton c1out6, i] st6langa de toqtes ses forces
vers la rive oppos6e, vers les for6ts mar6cageusesrglissant en rapldes
zLg-zags parmi l-es glagons,sur les enrlroits les plus Ilsses.
- Attention, Tobol, voilb ton coq! Comment a-t-il pn suivrer
I
1es traineaux, Bersonne ne lta vul
Du haut de lra1r6te blanche" un grand coq venai-t de jaillir en-
tre les naseaux fumantsrtrn coq aux flanc jannes qui cocluerlquaj-t ef-
farri et fouettai-t d.es pattes et des ailes rouges ltair vitreux, le
bec tendu vers Tobol.Conrb6 en deux,eelui--ci continuait de gllsser A
toute al-lure sur ses longues semelles, sans regard.er en arrlbrer vers
u-rr tournant d.n nanube oil. se dressaient quelques peupliers solltaires
atrx troncs minces et pointus, cercl6s de b]-anc stl.r toate ]-eurs hauteur.
Urr h un' cluitiar:t le urs trafnearu: gd. t"ot" f0rames' ceux qui
I
s'6taient tant attard6s prbs d.es ehevaux descendi-rent en f 1le la c6te
escarp6e et se r6pandirent parmi los glaqons.leur arrlv6e effaroucha
les troupes dtoiseaux q.ui srenvolbrent dans lrair 6pais et ensol-ei116,
lt6branlant d.e leurs ailes grises, blanches, noires, violettes.
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'r
Comme Toboll les hommes fixbrent b lenrs semelles d"es os de cheval;
I
penoh6s en avant, leurs bonnets cie fourrure sur l-e front, ils plan-
taient dans la glaee l-eurs b8.ionsn cloutds et gli-ssant sur le )anabe,
falsant crlsser les glagons solls la lourde fuite de leurs corps.Der-
"t-r
rere eux' leurs respiratlon lalssalt fl.es anneaux de vapenr clsirer
A travers lesquels les oiseTG s'attard,aient a tourner, battant sur
place

8/
qaft-t-ils pa{ni celles-el
B2
et leurs enfants, des appels et des pleurs
qnl se renforgaient les uns 1es autres. Bientdt les chevaux se mlrent
b hennlr. Quelques-uJls de ceux q"ui avai-ent fait le plus de d.6tor-,-rs
stattroupbrent et cribrent ltun aprbs lrautre aux femmes de faire
d"enri-tour avec leurs traineaux et de rentrer au vil-lages.Ce qul ne
fit qutaccrottre tes clamel[ls et les cris, m6l6s anx hennissements des
chevaux. Finalernent le grouBe arrdt6 strr 1e fleuve fr6la u-n certain
tauk3,
le premier a:rriv6 aprbs Tobol- au tourna{r$ d.es peupliers, la
oh te fleuve disparaissait dans la for6t i
- Gaulea' Gtlea, reviens et va leurs en d-rilre une blen
bonne, trne des tiennes, pour les amuser et les falre talre.
€au1ea ne rebroussa pas chemin, * iI ne regarda pas la r1-
ve vers la plalne, il- eria seulement I
yer les 1oups.
C I est pas l-e moment de plaisanter, les €lars.Faut pas effra-
I1 y avait longtemps que
so1eil 6tait a6;b haut quand les
et regagnbrent la plalne.
x
le l-it d.u Danube 6tait duisert, €t 1e
femmes firent virer l-eurs tratneaux
II
Je vais rester riue, je ne sar"ais pa$ ce que c'est, 1t6t6. 0n
est rest6s trop longtemps sans nous connaltrer au lieu de faire lra-
moirr.I{e regarde pas tout le temps conme ga autour cle toi, nraie pas
Beur, Itend.roit est drSsert. Quand je rrenais seu.le ici, jtavais peur
d.e €es trones de la saul-e couch6s par terre.0n va st6tendre enBore
uJJe fois d.ans I'herberelle est fratehe et cna&e. Aprbsr oo va remon-
ter le talus, prendre la charrette et rentrer au vill-age.Pourvu que
les chevaux ne soient pas partis sans nous.0n ne voit qutun petit
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veau. th-iraut, il reste th te cou tendu, i1 a ltair d.e l6cher le soleil.

B3
- fls ne sf en j-ront pBSo rls ont de qnoi bronter.y a beaucoup
d'herbe, lb-haut aussi.
- ',luand
\
ie pense que tu vas partir dans quelques joursrlh
\
.l \ .
d;ou si peu reviennent, €t q.ue je con,lreis si._ peu.Tu tta$elles
Grigore Nereiu- pourquoi te dit-on,
ry?
Comme les peupliers du tournant
du fleuve, th-bas, lles peupliers de Tobol.
ct6tait Ie surnom dtun parent ) rnoi. I,e tonnnant du Danube s,
appelle le tournant de Gaulea.Tobol, je ne lrai Bas cotrnu d.e son
vivnqt et lui non plus. ne savaj-t rien de moi. fl a travers6 Ie Danube
en hiverr altGe quelques anfresr v€r$ la Dobroud ja, en 1rl8, quand
il y a eu d.es combats avec les Allemands d ralorsr €t on nten a Blus
entendu parler. I,es vieilles de la fanille des l{ereju savent tout ga,
ce sont elles aussi- qnl ntont parl6 de l-a nnaison du }{illionnalre, l-}
oir jthabite rnalntenant avec tante Sofia.Mademoiselle lrinstitutrlce-
vous devrlez vous couvrir au moins la poltrine, y a beaacoup de
moustiques par ici.Quand les hommes sont partis sur la glace, le coq
a vo16 aprbs fobol. Crest parce qutil- 6tait si seu1. Il nravalt per-
sonne A la naison, il avait perd.u sa femme depuis trois and. ?eut-
6tre que stil arrj-ve Ces ch$ses conme Ga, c'est pour quton ntoubli-e
pas 1e5 gens qul 5talent avant.
le Mllllonaire aussi 6tait ton parent ? Il ne vous a lais-
s6 que la maison, avec ses d eux petltes charnbree ?
I1 nt6tait pas de la famille.0n a apprls des choses swr
lui plus tard, aprbs ce dr5part-lb. On savalt seulement quril avait
des globes de couleur aux lam.pes, u.ne easquette blanche Ithiver et
1'616, une belle canne cisel-6e, €t qrrtil employait des mot reb.herch6s.
I,ui aussl est partif au 9-e r5ginent de Htrgova, sur la col-llne rouge
derrlbre tes marals. Peu aprbs, clnelqutun a vonlu piller sa maj-son,
mais n'y a rlenf trouv6. A part les planchers et le globes, il n'y
avait qutult savols parfum6 et u.n harnais avec de grand.s pompon$ d"e
cuir, blen qutil nrait pasf eu d.e cheval.
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Et ces saules renvers6s oh nous soilroesr coilfi€rrt srappelent-j"1s?
I

B4
Je. ne sais pB$r mademoisell€.
Tu ntas fai-t peur. Je pense A cd coq cr,ul couralt aprbs
cet homme.Tu as ul nom de peupller.Tu trappellee Gri$ore }Tereju et
on te dit Toboib. I,e soleil brff.le trop f ort. IIeur&ement que ce trone
f de saule oir je tiens ma t6te est plut6t froid,
$es feuilles trempent dans l-teau.Ce grand. talus vers 1a
plaine, oh lron voit le petit veau et oit j'ai l-aiss6 les chevaux
et la charrettery sf appelle l-e Talus aux traineaux.
/ -
les moustiques piquent. ?ourvu qne les chevaux ne sten
alllent posr OD. esdma role ? Je l'avaj-s laiss6e $ur ce tronc,et elle
I
nty est plus. l$tron }leu, jtal d.es bfanches snr les 6paules..,...
III
Caporal, on diralt qu'on *r#nd chanter derribre ces sau-
les. le Danube ne doit pas 6tre loin. Va voir ce que ctest.Il y a peut
6tre d"es gens.Nous avons besoln de qnelo,utunrtu comprendsr Bour avoir
des renselg5nements su.r l_'endrolt oh nous allons.Va voir qui chante!
Des chevaux, mon lleutenant.les chevaux avee d"es tarbes
jaur:es.nt une grand"e vnare, €t trne cigogne qui mange d.es grenouilles.
Caporal, tu as l-a fibvre. 0n entend,ait u-n homme chanter.
Est-ce qut on ne voit pas encore le }anube?
Deux jours ga me tient, deux jours ga me passe.Celui-cir
arocr*'n vvu jour sans fibvre,0n ne voit pas l-e Danube.Des maraisrdes
saulespcles roseaux et des cigognes. Voyezl vous-m6mel ctsst des che-
vaux. lepuls quron est partis de la lobroud. ja' presqu'u.ine d-emj--
journ6e, €t quton avance h travers ces marais, vers le bras d.u lannbe
qutil- noLrs faut passer pour arriver au vlllage d.e Gl-ava- noh6 n'avons
rencontr6 personne.Vous croyez vraime:rt qutil nty a pas de gens par
= icl ? Y en a trop peu pour que ga soit vrai qutil nty en a pasr Rj-en
que des chevaux A barbe jaune.Cfest m{$me pas d"es chevaux.'Qnand on
passe prbs d'euxrils lbvent la t6te et vous regardent
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d-ans les yeux.

85
Caporal, tu n'es pas
worI.nndn
lieutnant . Je
Quel est ton ndtier?
Je trasaiLl-ais A un
paysan ?
suis d.e Bucarest.
atelier de jouets.Je faisals
des poup6es. Jfen ai emport6 une avec mol, e}le est d.ans ma cantine"
au r6giment.Chstaine avec des yetrx noirs.
- ?ossible.
C I est trop d6sert par 1ci et ees ehevaux solitaires,
av{c leurs barbes jaunesr R€ hennissent m6me F&sr ils se taisent et
hochent la t€te A lrombre des saules, avec des nudes d"e moustiques au
tour.
- les chevaux Oe mardds, mauvaj-se race, h jambes cour-
tes et a poil long.la c.onfevre a jauni leur mentonr Ils paissent dans
1'eau.Sois ralsonnablel u*no?n* deux chevaux slrr ce petit tertre A
gauche.0n va monter dessus pour arriver plus vite au Danube.Jren
al assez. Cet o$ier aux grosses fleurs roses pique au lj-eu d rembaumel
Si on rherehe de lrombre sous les saules, Ies noustiques rappll-quent.
$ous Les peupliers lrair est chaud et il y a des gu6pes. Jrai soif,
caporal. Je veux de 1'eau.,c-]"u savonrde la civlllsation. Attrape tnut
d.e suite deux chevaux.
Je ne connais rien aux chevaux, mon li-eutenant.0n va
peut-dtre rencontrer quelqutu:r par isi. [jui sait ce qui nous attend.
sur lfautre riverquand on sera arriv6s au village dans la plaine.Je
nf al |iamais vu {n endrolt pareii et maintenant que jty suis, je
marche la baionnette au f usil et le rioigt sLrr la g8chette.
- Va ramener plus vj-te deux chevaux.lTe ttesquive pas ain-
sirils sont do**r. Attrape d"fabord l-e chgval gris qui vient strT yro[sr
tencls-Iui u:r biseuit.Voilh, bravo, 11 est docile, il nange dans la
main. 0h vas-tu, caporalrilonne-lui encore un biscuit, ne vois-tu
pas qu'il te suit.
avec des yaw( humains.
11 a d.eug yerDc d rhommer mon lier.rtenant.Il mra regard6
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B6
Donne-moi-
la maln.Tu br0les.Tu as la fibvre.Ces imb6ciles
envoient de la Dobroudja, a travers les marais, le lieutenant d.e
r6serve Alexand.ru Obogar polrr traverser le Danube et fouilleB- ul vil-
lage'avec uJt caporal o'ui a Ia malaria. Sois tranquille, je -sais trls
bien A quoi tu penses et de quoi- tu as penr.Cfest mol qui monteral
le cheval crls, la, tu vois? Qu'est-ce qnrelle a a ruer ainsi, cette
vleille rpsse? Reste 14, je vais en attraper un pour toi. Eh, regard.e,
caporal, ce cheval roux, il te plalt ? Il nta presque pas de barbe
jaune.rl est haLzanr ll a le ehanSrein blanc.crest fou ce qne ce
soleil de juillet tape dur. l',{lonte. Tiens-toi blen draplomb. Donne-
moi la carabine' je vois hien o'ue tu nren peux plus.Appuie tes mains
sur $a crj-nibre.I,e lanube doit 6tre tout prbs.Il y a toujours plus c1e
chevaux qili stapprochent.0n voi-t th-bas uJteiaul-aie, plelne de che-
vaux tranquilfes, de toutes les couleurs. 1oL 01 y a de la couleur,
D
il nty a pas de dangerr',disent les Frangais.0n va 6chapper aux marais,
traverser sur I'autre rive, vers l-e Edrti.gan, arriver A Glav7 pain
chaud' melons fraj-s, lits propTes.Tu tty reposeras uJl peu. i{ous nta-
vons q.ue trols jours d.e patrouille.Aprbs ge, retour au r6giment.Crest
une rnisslon faciler n€ te frappe pas.lJne misston d rexpectatlve.Df uJre
fagon g6n6ra1e, nous vlvlons aujourd'hui u-ne situatio{!;r*"tative.
<
Tu es un type intelligent, sensible, je dirals m6me habile- il n'y a
pas besoin d.e trop d'explicatj-ons entre nous, r]test-ce R""?- ptest
I
pour ga que je ttai Bv6t6v6 pour ce voyage.Epeuse-moi, je ne savais
pas quc tu avals la malaria, On ne mtavait pas averti et je ne t'ai
Bas hlen regard6 au d6part. Je ne suis qu'u-n simple professeur de
g6ographie.Rapproche ton cheval. Eeoute' une chose doit tf dtre
claire: notre mlssion est u:re misslon ord j-nalre, tlne patrouille eonme
11 y en a tant qui circulent partout/. I'histolre de Nereiurctest A
titre suppl6mentaire. !e Constanla au B6r;$84111 11 y a assez d'autres
patrouilles et je ne pense pas que ltTereju finisse par tomber juste-
ment dans le zone que nous traversons.M6me b supposer qutune patrouil-
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le le surprenne, mettons h Constanla, et qurelle sten lave 1es mains

6I
et le laisse filer, une chose est certalnel Grigore Nereju ne sera pas
si b6te pour venir
'a Glava nous tomber dans les bras, aprbs avoft.r
a6ib deux fols 6chapp6 A la morti une fols en quittant les traneh6es
de sacrifi6s command"6es par les Allemands, la seconde en fuyant le
peloton allemand drextermj-natj-on, en quittanf le nord de ta l,[er l{oire
e* en srembarquant, rl vu nl connu, pour Constantza.R6capi.tulons et
soyons rn peu logiques. T-re retour d"e Nereju est une slmple suppositi-on;
il- nra pas 6+6 ldentifi6, nrest-ce pas? Dtautre-,'parte pendant que sa
sommation envoy6e b notre r6giment par le commandement allemand de
Constantza, nous enjoignant de le rechercher( puisque e t est b notre
r6giment que Nereju a 6t6 incorpor6, il- y a un an et deni),pendant
que la souroation-dooo"rgisait quelque part dans les bureaux a$o"
).-l
conpagnies, qui sai-t s'il nf y avai-t pas A6ih be}le lutette n# **r";o
qvait 6t6 fait prisonier? Une chose est certaine;qnand on lance l-tor-
dre de rechercher un d"6serteur, on le lar:ce aux quatre coins du pays,
mais une fois q-ue le soldat a 6t6 fusll-16, le peloton d tex6cntion de*
meure longtempe le seul A le savoir. Excuse-moi de mettre les points
sur les il Maintenant, nettons que Nereju nralt pas 6t6 pris.Sl 1e
commandement allemand d.e la e6te nia pas 6t6 capable de }e reconnaitre
au passageril est peu probable que nous obtenions u:r meilleur r6su1tat.
Tu comprendsrnon? Ce qutils nront pas pu falre, avec leur n6ticulosl-
t6 bien connuler $a devient carr6ment une impossibilit6
pour rroll$.Xt
pour ne vexer personne, nou.s tlendrons conpte de cette impossibiltt6!
Nous avons lresprit latin. De 1ti-maginationrd"u talent,de 1fhabl1it6'
et de Ithumou.r en sous-texte. Vive la France'vlve la Roumanietf).r" te
le r6pbte, notre patrouille nta rlen drextraordinairerson seul point
suppl6mentaire 5tant, pour bien des ratsonsr €n dehors de notre ragonr
I
Sois tranquillel lt6pouvante ne vaut rien A ta flbvre.
- Yous parlez trop fortr fton l-ieutenantret iei cf est trop
dtisert. Mo$ lieutenant, |vitez ces rose.aux t[-nas. fl y a six Luffles
nolrs et un blanc,
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eui dorment avec d"es molneau:c sur leur dos. 11 y a

de la boue et le cheval srenlise.
88
cette fole iu dls d"es ehoses ralsonnabres.En effet, il y a
si-x buffles noirs et u:r blanc.Int6ressantr rtn buffle bl-anc! lllais i]
nty en a pas six noj-rs. Rien q-ue quatre.Deux sont des troncs d.e sau-
les, renvers6s d.ans 1f ea,n.
- Un seul est saule.Trfautre palt couch6.
-?ossible.Il farirt ehaucL.
,11 reste 6tendu, c I est plns Srais d.ans
ta boue, il yrWe des feuilles de sanle,
- L{on lleutenant, regardez d"erribre nous.les chevau; se ras-
senblent, 1l- en vlent de partout et ils nous suivent avec leurs porl-
latns.
T,es pauvre$, ils cherchent de 1 I ombre, regard.e }H-devant,
nous approchons d.tun bols touffu.
- Mals ilgviennent d ten face aussi.Mon Dieu, ils galopent vers
nou.sril ils ont conrmenc6 h hennir,fls se serrent Itun contre ltautre
et galopent vers nous, le cou tendu,
- Encore u.n petlt effortr eaporal.Ne leur jette plus tant de
blscuits. 0n fera une halte h lrombre, et {o *"saieras de dormir uJr
peu.
Ils sont beaux, je les avaj-s mal vus.l{on, } cluoi bon mt6tendre.
Ct6tait parce que jravais peur. Quand je retdurnerai A l-ratelier, jt
essaierai de falre des ch.evaux. Depuis cluelque tenps toutes mes poll-
p6es se r€ssemblaient, je leur faisais A toutes des cheveux chstain"
des yellx nolrs et un grain de beaut6 sur l-e menton.C'est la routlne'
mon lt6utenant, et dans notre ndtier Ja routine c'est l-a h.onte de
1 | artisan.
- Xvidemment.
Que voulez-vousr orl a parfols des chagrins.On peLilbeaucoup
tirer d r un chagrln.P,egardez, les chevaux nous ont ent6,r"u6s ! f ls mar-
chelt du nrQne pas que nous, mon lientenant! Je parlais des chagrins.
Quelquefois il y en a spmm€ ga quton croit trbs grands, insurmon-
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tables, €t on y repense tout Ie temps' €t plus moyen de ri6n faire.

B9
Elisabeta a les cheveux ch8tain, les yem( noirs. €t un grain de beau-
t6 sur le menton.Elle 6ta:-t volage, €lle est partie, moi je m'en suis
fait u-ne ic6ne pour la garder et j'ai falt d.es pogp6efchAtain avee
1es yeurc noirs et cles gralns de beaut6 au menton, et encore et tou-
jours d,es yeru noirs et des gratns de beaut6,Yous aven raison, qut
est-ce qutils no[s ont faitr c€s gensr pol]r cluron 1es tourmentercomme
stils nfavaient pas A6ib assez d"tennuls conme ga ? Nous arrlvons
A Glava, Je ntai plus il.e biscuits pour les chevaux. On arrj-ver orl en-
tre dans la maison du- "byper orl rae le trouve pBS. Sa nrbre se rdjouit
en apprenant quton est du m6me rdgimentreile ne sait pas quton est
un
venus le chercher, el]e nous donne b manger etftLte pour la nuit.le
matin, on se rdvellle et pendant qurelle nous verse de lteau pour
nous laver la figure, voilb son fils qul stanbne, le caporal charge
son fusil, flxe la balonnette et urie n Gri-gore Ndreju: Soldat, ne
passe pas le seuil de ta mbre, IJtentre Fas!7r':\rribre, tu. as enfreint
une lol 6trangbre prbur vivre. Tu. as 6td ./ouu*n6 par contumace, tu
nr exlste plus, t t e sf fini! Tu comprends, et nou.s, gB c I est le comble,
on est venu te capturer viv@nt. Hein ?
' SBlisabetarEllsabeta.Otr
l.es chevauxr rnon lieutenant ?
Ils sont a116s boire.tre lanube est b deux paer Deseends de
chevalr couche-doi lci A lrombre et essaie de dormir un O€o.Je vais
aller par th, je trouveral peut-dtre quelclu'un qui nous dira quelle
espbce de vlllage c|est,ce Gl-ava. Je voj-s prbs du rivage un bae h
sont
une roue, il est attach6 au gu6,Dors, je te r6veillerai vers Ie soir.
x
xx
les chevaux, ils ne vont Blus vous l-Acher mai-ntenant.
$'i] y en a a6:b tant, il en viend.ra drautres. Ils ont vu l-e Danute,
maintenant ils vlrent s&r placer 1ls attendent.Regardez-les colnme
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X
4
ils tournaillent parmi les saules.Yolrs allez ddlier le bac et dbs
que vous serez b flot, les chevau-x er:treront dans le }anu-be et na_
9o-
geront avec vous, jus-qutb lrautre bord, t6te contre t$terdchine con_
tre 6chine. lbs qut1le sragi-t de rentrer au village,j-l-s s6-j-vent les
homnes comne d.es rnoutorts,I,,{als
si on veut l-es faire rebrousser chemin,
c'estrcf est eu-x q.ui vog$ font galoper.,talLait pas y faire attention.
cn les & aband"onn6s lb, depu-i-s l-a gu-erre.Qurils z0.e ddbrouillent.les
rJns attendent de mourir, ils sont vleLrx, leurs sabots se d6ssbchent.
Y a les jumentsrerton a lassdes pou)-iner lb-bas"et les jeunes poulalns
q"ui doivent grandir avant d|6ire bons pour le harnais et la charrue,
Yons me erairez si voug voulez, mais les premiers qui entreront dans
le Da-nube pour sirj-vre le bac a }a:rage" ga sera les vieilles roases
qu'on a men6es dans los *n"d.i* pou,r y mourir, Lres gens 1es chassent,
pour ne Blus falre trimer, mals elles, c'est toujonrs au harnais q.ut
elles reviennent cluand leur heure est verrue. les voilir A6;h sur la
rive b attendre,le menton h terre, la l.bvre pend.antenet Iteau jus-
o,u'&ux jarrets.Ils ont frottt$ leurs sabots sur les ""u*n* pend"ant
toute leur vie et nraintenant lls croient qu'ils vont pouvoir se ra-
fraichir.lepuis quton legr a l-aiss6s ici, ils n'ont gubre vu d.e monde,
ces d.erniers temps snrtoutr et quand ils volent quelo,ur un ils tournent
autour en remuant leurs quenes. les ferames ne traversent pas souvent
le mar&is, sauf pour y laisser une vleille rosse ou bien uile bonfflon$
ile qui a devr6. Y a pas de foin au village, et C.ans la plainervolls
savez bien comroent ctest, n'en parlons plus' les chevaux' ils arri-ve-
ront avant vous sur Itautre river rnort lieutenant' i]s monteroni: la
c6te et mouillds comae ils sont, lteau tont plein dans Ia crlnibre
et d.ans les queuFsr lls se mettront h galoper tous ensenrllle v€rs les
villages sans srarr6ter, m€me si ltun dteirx frotte son museau dans
url champ de luzerne ou arrache Llne feullle d"e mals et }a trouve d"ouce.
Crest O6;b arriv6 une folsr l'6td pass6. St ctest le diable Bour les
ramener.Qutest-ce qutil &1 monsleur le caporal ? 11 a le blanc de
ttoeil- un pen jaunne.
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f
91
-. la malarla.Vous 6tes de Glava?
Oui, corune qul d.irait d.e Glava, mon lieutenant.les
chevauxr les uns de olava, les autres d.fautres villages, toujours de
}a plaine, plus loin.Glava est un peu iso16,par iei,?as d"e route,
pas d'e t6l6phone. T,es gens ont leur fagon A eux de marquer les en-
droi-ts, depnls toujours, rt la fontaj_ne druntel du temps de la s6che_
I
resse d'eJ8o", " les saules des paparud6", ', le champ des cigognesil,
" le chernin 5trolt"r" le talon du sourd.'f. Un vlllage tout seul:b
gauche le solel1' a droite le soreir-.En face le vent, derribre, Les
loups, €t la nuit, l-a lune- quand elle y est! S'il arrive u-n malheur,
faut le vivre au village, qu'on soit de 1A oD. Atailleurs, on nra pas
oir allerr orl est cern6. Tu te d6barasses d.u malheur ou lul de toir
i-l nry a pas le choj.x. Autrement, y a que la plalne ou le marais, mais
tous d"eux sont loln, et 1es mouches et l-es moustiques vos rattrappent
b ta cou-rse. Puis les gens, d1 tant de soucis, iJs tripotent aussi
leurs couteaux. Pas exples, mals tout de mdme. Mol, je su$s de Glava,
oui, mals depuis quton mta pris mon gars A la r6quisition allemande,
jrhabite cLtez une fille que j'al b Mal_tezl. Crest h 3o ki-lonbtres de
Glava, bien quton d.ise que ces deux villages sont voisins.Je ntal
plus d"e femmei le gargon,crest tout ce qui m'ritait rest6 d relle.1,a
f111e, je lrai 6kev6e comme gar parce que jtavals besoln draide pour
le sarulage et Ia cueillette. nrailleurs, celr-x de Glava et moi, ga
ne marche pasr Je nren dis pas d.e mal. Puisque vou.s al-.l-ez A Glava-
ctest vous qui ntavez parl6 de Glava eT je vou.s diral tout ce q.ue je
sals- peut-Atre que vous y avez de la parent6 ? Ceux de Glava' ont de
la famille partout, rq64e en Transylvanie, bien qu'lls se disent des
- ..t-f clcar-,r' DC-l
gens d'1ci, dufBiir5,gan. Pulsque vous y 6tes venus par les marais, ga
doit vouloir dire que vous venez d-e Cernavoda- b Cernavoda' il y a le
r6glment d'i-nfanterie, tont le mond"e salt go, l4oir qlltest-ce q-ue ga
me falt, Ithabit milltaire, ga ne me regarde p1us. J'ai vieilli dans
cette bLouse d.e laboureur. }{als jtai vu le po$t de fer b Cernavoda,
i1 y a Bent-Gtre cinq ans de SB. Jt6tais a116 chiper
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des ro$eaux

Urf
pour co(/rir ma malson, ceu.x dtici ne val-ent rien poLrr gB. On mta dit
q.ue l-es Itallens ont tournt6 casaque? 0n dit aussi q_ue ehez nou-s les
gens se replient et font de nouveaux r6giments.ies jeu-nes en savent
peut-6tre, plusr nous, etri ntavoQs pl-us d"e dentsr rlotls attendons de
voir ce quti-Is diront. Alors vous et 1e caporal, vous partez conme
qui diralt d"ans une espbce a{congd et vous passez par G1ava, urie id"6e
que ga serait plus court. Moi jtai connu les temps oL on 6tait sous
les autreslAllemands, les temps dn Kalser. J'ai connn aussi un lta-
\ F*
lien alors, il- avait u-ta moull$ en Moldavj-e, on 6tait d.evenus uJle pai-re
d f amis. Itltallen voulait que je sotrs meunier, moi au,ssi, mais lf or-
dre esi venu que notre r6giment parte A 1'assaut contre Mackensen,
parce que la paix dtalors, de Bucarest, elle avalt 6t6 faite avec
d.e faux papiers et pendant cette paix on m'avai-t bloqud en Moldavie.
Alors notr.s deux, on s t 6tait mis un peu b f aire d.es affaires avec l-a
farine, Ltlfalien, je lrai recherch6 en Lg25, quand" 11 y a eu la
s6cheresse de Ferdinand''Je ne lrai plus trouv6, il avait perdlu son
moulln, lreau ltavait emportd avec son gramophone et tout, €t lui-,
1l- 6tait parti d"e lr{oldavie en Transylvanienh une fabrique i souffler
le verre.Cernavoda, ctest uJl peu plus prbs, 1€ pont, ie Itai vu, mais
ka ville, g& no11, jty ai pas 616, J'ai pas voyagd colnne les Nereju
de Glava, par exemple, - moi, je siris un nouveau, je me suis 6talti
au village plus tard l un type sans feu ni lj-eu, tourjours pr6t A
bauarder, mais lent b ouvrir son coeur.lVlrest avis c1uti1 faudrait que
vous arriviez b Glava avant le soir.Si les chevaux se nettent a
sulvre le bac, au moins, qutil-s ntarrivent pas de nuit en galopant
au vil_lage, pour effrayer les femmes et les enfants.On parlait des
I,{ereju, 1es plus anelens b Glava. Si on veut parler du vill-a$er ma
f oi, c I est dt eux qut on dolt parler. I,Ioi, je roe gaussais d"
I eux, quand
jf 6tais jeu::e, parce qu'ils m6nageaient leurs fenrmes et qutil-s
d.onnaient les noms clthomme aux terresr aux fontaines' aux arbres'
aux anndes. Ils connaissaient jusqutau tourbillons du nanube et
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92

a\
d.lre lrheure rlen quten dcoutant ctapoter le marais.Si Glava est
9tt
ce q.util est, ctest grAce A eu.x, et celni qul va au village" ctest A
ellx qutll a affaire. A l-es voi-r se tenlr les yerx balssds, pri les
croirait d-ouxn mals ils cornptent jusqutb vos cllgnements du pauplbres,
Moir je ne les ai peut-Gtre pas si bien eonnus que d"rautrew" mais ce
que je sais, c'est que IA oil. une Nereiu 6tatt forcd de baisser la
t6te' les pierres m6mes en rouglssalent. 0n ne voyalt l-e rdsultat
que plus tard, mais une fols la chose faite, impossible d"e la d6faire.
Avec les Nereju, quand on a rompu crest fini, le courant vous emporte,
on ne peut plus sten tirer,Ils sont originaires cle Vrancea, race de
montagnards depuls longtemps 6tatlie ci.ans la plai-ne, avec leurs ilou-
tons, €t qui ntont jamaj-s reprls leur vj-e anclenne, T,es premibres mai-
sons du village ctest eux qui les ont b0ties.., le$r autres sont ve-
nus plus tard, longtemps aprbs 1e prince Couzar &t.r temps C.es rdvoltes
paysannes. lci on 6-bait h lrabri, il y avait la plaine, les marais-
et plus tard encore sont venus des jeunesr des Danublens cette fols,
qui descendaient le fleuve l-e long de la c6te ponr chercher de 1a
place oir st6tablir.J'6tais de ceux-lb, molr e'6tait en tg28; on avait
mesur6 la terre urr peu partout, et il n'en tStait plus rest6 pour
nor.r.s. A cause de nsus q.ui sommes venus plus tard' les gens dlsent qLle
Glava et un'r village de colons." }{ais l-e trone d"u village,ce sont
l-es Nereju de Vrancea. Vons vervez {a vous-m6me, si volrs y allez.
Voilir ce quton peut dire sur Glava. Iloir je nty vais pas maintenant'
Je vous ai dit que je suis venu de Maltezi ehercher un buffle que itai
laiss6 dans les marais, au:..printemps. Jtai travers6 Glava' ctest vrai,
mais je nty suis pas rest6. Je ntai fait q.ue d.emander en passanf st
il 3r avait du nouveau. LTalntenant jten arrive a ce que je voulai-s
savoir, nuitlpue vous 6tes du r6giment d.e C0rnavoda. l)uelques gars
d.e Glava ont 6t6 lncorpor6s th, 11 y a plus dtun B,t1t Dumitru Guvei,
letca et Srigore Nereju. le caporal pourrai-t binn l-es connaitre, je
vois quril est jeunerconune €ux. <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro

94
- le caporal est venn au rr5giment il y a A pelne u:r mois et
demi, et moi je sui.s lieutenant en r6serve.
Crest vrai, mon li-eutenant, jtoubliais, les temps sont chan-
g6s. Pour ce qui est d"e lumitru Guvei, il x a longtemps quron a aB-
pris au village qu'il ne rentreraj-t plus, elt'il ntest plus vivant.
Pour lretca" on l-e savait aussi. pour Grlgore Nereju, on a apprls ga
denx fols' u-ne fols il y a un Brtr vers lrautomne, quand sa tanie So-
fla a voulu faire la crSr6monie dtusage pour le repos de son dme, et
une fois ces derniers joursr corfitr€ quoi cfest s0r qutj-l ntest plus.
pa veu"t dire que jusqutb pr6sent il vlvait, et on ne le savalt psse
Cette id6e me travaille, V a beaucoup de choses que je ne eomprends
pas et ctest pour Qa que je tourne ainsi autour du pot. Crest domma-
8€,
pour Grlgore Nereju.Avec l-uj-, sa 1ign6e er6teirit. I1 6tatt de
la branche d"es fobolr qul nta plus, dar:s le villagereE€ des femmesl
Quand vous serez au village, demand.ez h voir la maison du Mll-lio-
nairercfest 1A qnthabite sa tanteg Sofia. Ii6me si vous ne savez
r.ian q..., fl.r-i
vr !E3of€
Nerejurga vaut la peine d.taller jusque ehez elle.
Crest elle qLri a 6fev6 ce gargon depuis tout petit.Comme qul d"irait,
vous 6tes du m6me r6glment, vous portez le m8ne uniforme qut11- a
pris il y a plus d-tul an- ct6tai.t toujours t'6t6- et ce serait bien,
ce serait humain, mon lieutenant, que vous al-l-iez voj-r I t end.roit oh
11 vivait. Sa tente fera dire aujourdthui ou demain lfoffice des
trr-
135 pass6s, on parlait de ga au village.Si elle ne 1 ravait pas $ait
}a premlbre fols, crest que ltlnstitutrice ne ltavaj-t pas laiss6e;
I{ne jeune femmer euoi, ell-e prenait le parti des jeunes et ne voulaj"t
F,as croire qutun homme coilIme Grigore Nereju pouvalt disparaitre ainsi',
Mais ltinstitutrlce a quitt6 le vlllage, eui sait oh,relle sten est
a116er elle tenal-t b sa jeunesse et ne voulait pas laisser son ombre
ici poLlr que l-a tourmente lteffaee. 11 fr *uintenant urle autre insti-
tutrice au village, une jeune aussi, elle habite la maison oir hati-
tait lrautre.Alhez ehez el-le, je sais qurelle a <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
de la quinine.&iai-s

chez sofla' faut y al1er de tofrte fagon.xtle a c-6;b rnis le bl6 a
95
bouj-l-lir pour le repas b ta m6moire du d6funt,et elle diseutalt avec
les femmes, st11 fallait faire aussi une vei116e ou non, Faut-l]-
I
qutelle allume les feux, la nult, dans la eonr, pou:r veiller Grigoreg
ou non ? Parce que vous comprenez, mon lieutenant, gB voudrait d.ire
faire la vei116e h vlder pous url a6cda6 q"ui. n'est Bas d"ans la rn.ai--
so.flo chez les Nere ju, la vej-116e, ctest tout un r1te. ctest ure
belle chose, plutdt une f6te pou_r encourager les vivants, 0n al_lume
pend,ant la nuit les fieux dans la cour, les vieux de lrautre mond.e
viennent masqu6s pour demand"er
lrAme du d6funt.Y a pas de plainteo nj
de lamentations, plut0t des chants d,rautrefois, des dnigmes des tempr
pass6s. On nty comprend. pas grandfchose si on ne connatt pas un peu
la race des Nereju et leur fiert6 de gens qui ont fait fenj-r 1a mon-
tagne h la plaine. Mais si on l-es conn6.tt, on regarde 6tonn6 en
arribre et en evantr et on oomprend que pour eux le temps ne eompte
pas et que personne nr a pta pu facilement les abattre. Grigore,
c t est pent-6tre le seul h s t en €tre a116 comme Q&, tout si-mp1-enent,
mais q.ui sait stil srest lalss6 prend"re si facilement ? Surtout qut
il a v6cu encore jnsqurh ta seconde foisr erand les gens ne le
eroyaient plus en vie d.epuis presqutu-n a.tlr..r Ctest hier au solr
seulement quton a apprls A Glava quril- avait v6cu bien aprbs 1a
premibre nouvelle d.e son ddebs. Cf est ltad.judant du poste de gendar-
merie A Chirana quit est venu( y a pas d.e goste h Glava) . 11 a par-
16 a Sofia, avec des mdnageitents, at ensulte il est parti.l,{ais le
sergent q.ui- 6tait venu avec lui, et qul ntdtait pas d.u poste,l-ui,
ce sergent-lh est restri pendant tout ce temps dans l-a rue.Il a de:
I
mandd a quelqu'u:r de Iteau h boire, pardessus la haie, €t quand
il s'est essuy6 la bouche il a dltl" Voyez- vous' moif Jtai appris
au poste ) Chirana cLue votre Nereju a 6td condamn6 llar les Allemands
pour trahison, y a trne semaine ou d"eux. Une patrouille lra arr6t6
dans un train, b Medgidia, quand. i1 rentrait ici, <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
et I'a remis aui(
gendarmes h Constantza. Ileu luj- pardonne. Vous ne m'avqz pas vur

ie n'ai rLen dit". Itad.judant est rentrd & chirana, le sergen* all-leure
il ntdtalt pes gend"arnne'
Que Grigore, msme condamn6 qutJ.l 1'6taitratf ,
essay6d,erentrera1ama1Bon,gasepent.Jevoud1|aid.tt,s1ava
c'est u.n l1en solitairerentre la pLaj.ne et lee narals.pa seralt blen
ei vous pouvlez passeu chea cette $ofj-a, c t usS une m.af.tresse f emme
celle-l-br uJt€ Nereju d"e viellle souche. Ctost ello qLli a fait d.e Sri-
gore un homme.Grlgore, je l-e connais. urol, d.epuls qutil dtatt tout
petit.Son pbre- d"e la branche des Tobol- a d,leparu d.ans un torrent,au
d6ge.1, av€o tous ses moutons n c t 6talt *n'"922
,l* cro j-s . c t 6talt un type
assez nrour qrd avai-t de Ia peine h parler.?ar lui, la race des Nerejn
bruns commence A se m61er, il a avait,6pous,5 u!:e femme des maraj.sru-ne
blonde. Ctest *ifte qul avais mls le grappin ctessusr o.rr pensait que la
souche des Tobol allait st6carter des Nereju et clranger de fagon.Mals
Grigore est nd et on a vu qutil avait les dents fortes, h la foie comms
u-n Serejur comme un gar$ de la pl-aine et cosrme un d"es marais.Et Ser
malgr6 qutll avait Itair tlni.de et la pensde ailleure.les d.anes, 9a
leur arrj-valt souvent d.e tourner la t6te aprbs Lui, le sang ehaud. pour
lf anour, il k,tavait Bdr{tr6 de sa mbre la blonde.Aprbs l-a ddbsclsr s&
nn6re Itaf,, 1a$s6 tout petit A $ofia, d.ans l-a nalson dn Mtllionairer et l
elle est partte avec un marinier,trn noustaohn qni imitait fous les
ehants dtolseaux en slffl-ant sur un€ 6ca111e cle poisoon.ttParn&c, Qlll
elle l_ui d-isaitr la blonder &r marinier- e t 6tait son n0&, Yolco 3ar-
mao..r siffle volr un peu cornm€ urx merle'r. Voici ltattiraj-t vers l-e ba-
I
teau, il ne sifflait pes comxge un merle, tl- riait, 116calll-e de pol"sson
au-x l-bvres, tl initait d'autres oiseaux. Conme le merJ.e" il nra
siffl6 qutune fols qu'il 1ta vne suQ le bateau et qutl1 a fait partlr
les moteurs, €t lls sren sont al-1t6s qui sait otr, personne nten a Blus
jamals entend"u parler. le pbre d-e Grigore, c'6tai-t lreau qui l-ravait
emport6. $a mbre, touJ surs 1 t eau rr '
96
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*l
I

97
rv
En pyjama blanc' le lieutenant Alexandru Oboga parut a u:le
fendtre largement ouverte.Il accrocha un mirrolr A ltespagnolette
et savonna attentivement sa barbe noire,langant de ter,.rpo A, autre
LLn regard rapiiie au.x femmes, au-:( enfants et aux vieillard.s rassem_
b16s dans les cours volsines et dont 1'agltation grandlssait,Comme
La fenotre 6tait assez haute,oboga tenait srjl.ls son regard. attentif '
toutes les maisons. et les cours environnantes, surtout la Blus pro-
che, celle du lvllllionaire, vers laquelle gravltalent tous ceux qui
all-aient et venalent silencieusement dans les rues et dans les coursr
les gens, st6taient group6s au hadard, puls rassembl6s. l,{aintenant
ils
a.
s eparpillaient d"e nouveau dans les rues et finalement les hom-
mes se rapprochbrent, appuybrent leurs coudes aux pallisad-es et se
demand"brent les ul:s aux autres s'il allalt ou non pleuvoir.pendant
i
ce temBs les femmesr leurs fichus nou6s sur la bonche ne lalssant i
A d.6couvert que l-es yerD( et le yrezt se tenaient assises au bogrl dee
foss6s, ]es mains crois6es sur la potrlne, regardantri-mmobilesrl-a
maison d.u Mlllionaire oD. la vieille Sofia ne cessait d r entrer et de
sortir.Elle allu-rna le feu dans l-a cour, mit u-Il chaudron d.teau sur
le feu et y versa d-u bl-6;puis elle d,6conpa a la hache u.n gros poti-
rorlr en mit l-es tranches jau:aes sllr la braiser solr$ le chaudron"et
sten alla alihumer Lun autre feu dans un four creus6 sous terrerau
fond d.e la cour. Snfln elle trar:sporta d.ehors cinq ou six escabeaux
quf e1le al-1a chercher dans l-a malson, LLne table ronde et basse, puis
une huche de p0te A Bain qu'elle porta au fonr, aprbs lravoir re-
eouverte d"e son gros tablier de chanvre, d6nou6 de sa taille.
Tu ntaurals pas besoln de quelques egcabeaugrB?E hasard,
langa nn des hommes qui se tenaient les coudes sur l-a palissade et
parlaient h haute voix d"e 1a plule et du beau temps.
- pa odrj-, ga se pourrait.
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L,es femmes se levbrent des bords du foss6 et dispanlrent

dans les cours voisines.Blent6t aprbsr snivies par les enfants v6_
tus de ehernises qul lenr arrivaj-ent au genou*, elles revinrent ehar-
g6es d'escabeaux et de tables rondes et entrbrent toufes A la fois,
en se poussant, dans l-a cour du }{ill-ionnaire.lb, elles alignbrent
les objets de long de la palissade, pr-l"is
s'assirent dans lrherbe au-
tour d.es deux feux et restbrent lmmobiles, l-es bras crois6s, b re-
garder la vapeur qui montalt du chaudron et le va-et-vient de la viei-
le Sofia entre la mai-son
'et la cou.tr.
le lieutenant Alexandru Oboga se tenait A la fen6tre en plein
Itla"'*Z
soleil' dans son pyjama beJsdt iI passait le rasoir attentlvement
$ur la mou.sse d"e sa barbe, penchd $ur le miroir qutl1 tournai-t d.e
temps en temps pour y r6fl6ctrir un coin ou llautre de la cour du Mi*-
llonnaire, oir comm,engaient h entrer quelques hommes plus Ag6s, de
ceux qui se tenalent tout a lthoure aceoucl6s a la pallssade.fl-s stas-
seyaient les uns aprbs 1es autres, soi-t sur le bordl de 1a terrase
en terre battue qui faisait le tour de 1a maison, soit sur lrherbe
haute du fond d,e la cour. llaisant virer son miroir, le lieutenant 0-
biga surprlt le caporal parmi les gens attroup6s dans la cou-r clu
9B
IiillionBaire; il 6tait a plat ventre dans
le noyer, prbs d t une charrette au-{ roues
drenfants auxquels 11 fal-sait des jouets
I,e lieutenant tourna la glace, de fagon h
un coin de la courr sorrs
toutes rou1ll-6es, entour6
en tlEes et en barbe de mats
ce qu'elle rdft6cnisse tou-
te lfi-mage du caporal,et vit sa carabine allongde le long du corp$r
lJrurl doigt d.e la main gauche, 11 tou-oha le cadre de la glace pour
chasser brusquement ftimage" mais h ce mcment la d.roite fit un faux
mouvement et le rasotr lui entama l6gbrement le bout d"e l-roreillerdf
oh un mlnce filet de sang se mit A couler l-e long du cor.Iu fond-
de la chambrer une femme v6tuendtu.:l peignoir
r_h
fleurs bleug;vlnt
J
vers
lul.
7
h ta fenstre ouverte; e}le avait des bras blancs et charnus'
un vi-sage rond. au-x petits yertr noirs qui louchaient un pell et d"e
gros sourci-Is trbs fournis.Ses tresses relev6es formaient un gros
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chlgnon sur sa t6te. la femme tamponna avec une serviette le bout

de 1rorellle drOhroga, arr6.Lant le mince filet rou.ge qui transper*
9ait la molrsse. ?uls elle versa au lieutenant,pench6 sur le rebord
d"e la fenOtrerde flao dans ses mains, d'une lonsue boutei-lle oul
99
portai-t uJle 6tiquette verte d.e lic1ueur.
Toujours superbe et u:rique, mad.emoisell-e
lrinstitutrice,
2
superbe et ddbncertante, dlt Oboga A 1s f emm.e en peignolr jaune et
au chignon haut et noir. 11 rit, plongea son vlsage et son cou d"ans
lteau d.e ses mains, l-a femme versa d.e noLlveaun jusqu,tb ce que les
foues dn lieutenant demeurent propres et fraiches.Ob$ga sentit monter
a ses narines le parfnm doux et lourd du potiron cult et du pai-n
chaud., il regarda de nouveau la cour du Mll-lionnaire et vit les fem-
mes assises en rondr immobi-les autour du chandron et du four' l-es
honmes acdrouple sur l-a terrasse, fumant en si.lence, €t 11 se rendit
compte tout dtun coup que le premier bouton de sa veste de pyiama
6tait ouvert et quron voyait au soleil sa poi-trine bomb6e et poilue;
il- dit " excusez-moir urademoiselle" et se boutonna vivement, relevant
comme s'11 avalt
"o #ru
col- autour de son cou et sur l.toreil-le
t
qui venait de saggner.Sans plus se servir du miroir, il regardafit
droit dans la cour du Millionnalre et vlt deux hornmes de haute tall}e
ouvrir le portail et se diriger vers Ie four.Ctracu:: portait sur 1t6-
paule nn mouton entier, frat.chement d6pec6, avec les intestj-ns netto-
y6s et enroul6s autour d"es pattes de deruibre. Une femme, prbs du four
appela Sofla qui se trouvaj-t prbs de I'au'tre feu, ofr elte retournait
drune main, sur la braise, les tranches de poti-ron et mtSlangeait de
Itautre, h la cuiller, le b16 bouill-ant d^ans le chaudron.
- Dadd,Sofia, ils ont apport6 les noutons Bor"lr les rdtj-r.
lonne le se1"1thuile et le vinai-gre.
Sofia courut dans la maison pendant que les homrnes faiselent
glisser d.e leurs epaules les moutons gras sur deux larges planches
qu,u:re fenme venalt drenlever au char abandonn6 sCIus le noyer" lb nsne
oh le eaporal continuait h tailler et h fignol-er <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
des jouets en tige
et en barbe de mais' quti'l d'onnait aux enfants'

loo -
- Ne touchez pas du couteau les carottes jaunes, le fenoull,
les poivrons, Je fromage blanc et les tomates, €t ne mdl.angez pas
les oeufs aux gralns de jeunes mals, avant que nous ayons vers6 sur
le feu cluelques gouttes dthull-e, dlt urre femme h celles qui trenaient
de reniterser sar lrherbe les l6gumes qu'elles avaient apport6s d-ans
leurs tabliers de chanvre. Elles avaient tlr6 anssi- de leurs sacs
des 6pls de jeunes mais, des terrlnes de fromage et dtoeufs,et staB-
pr6talent maintenant A se mettre A ltouvrage,
Sofia sortlt de la naison.Elle se dirigea vers le premier
feu, oi. le b16 boulllait dans le chaud.ron et oir le potion cuisait
sur la braise.nf une bputeille, el-le versa ctruelquLes gouttes drhuile
sur les charbons ardents.Entre la boutell-le et la braj-serd.es gouttes
de flanmes 6tincefdlrent dans lfair. Elle a}la ensuite au seeond feur
{'/
celul d.u f our, oir presque toutes les f emmes s t dtaient rassembl6es et
prbs duquel se trouvaj.t la huehe pleine de p0te et les deux moutons
couch6s sur le dos, tout luisants de graisse.Irb aussi, elle versa suff
les flanrmes cluelques gouttes drhuile.Ensuite,aid6e
par deux jeunes
fi|-es, elle retourna les moutons l-e dos en l-tair, et aprbs avoir
6miett6 un bloe de sel gris, se mj-t h frotter dthuile,de sel et d.e
vinaigre les copFs des anirnaux cLul tendalent leurs mufles et leurs
langues rouges vers les tas d.e carottes, d'oigons et de fencuil.les
autres femmes hachalent les entraill-es sur une planche emprunt6e,
elle aussi, h ta charrette et qutelles avaient lav6e b lteau bouLl-
lante. nlles hachbrent ensnite les carottes' l-es oignons, les toma-
tes, le fenouil, et aprbs avoir m6tang6 l-e tou.t avec l-es oeufs battus
le from_age et les grains de ma1s, elles en remplirent les $6tesrPtli$
.1
recoul-slrent les flancgavec des tiges de chanvre vert. Avec ces ti-
gesgncore, elles llbrent l-es feui-lles vertes de ma1s, treup6es dans
d"e la grai-sse bouill-ante'
dont ell-es
Drautres femmes enlevaient la braise
avaient envelopP6 les b6tes.
d.u four et ietalont srr les
briques surchauff6es, h t?int6rleurr des boul-ettes <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
d.e P0te tress6e.

1o1
Elles bouchbrent re four avec une plaque en fer-brancr eui trerob&&t*
et craquait sou,s l-a chaleur, pendant que la vapeur et ane forte odeur
d"e pain sortalent b ftots par les bord.s.
A ltai-d"e dru.ne pe1le en bois qutelle maniait avec des
mouvements brefs, une grosse femmer pr€eelt€ rond.e, la figure ruisse_
lante de sueur, retiralt par grappes les petits palns dor6s qui fen-
daient Itair sur la pelle et venatent ensulte se coucher en flles s€r'.
r6es snr les pibces de lin 6tendues sur l-therber €n attendant que
drautres piBces d"e toile viennent les recouvrir et retenj-r sous
leur crofi.te dans la mie, la vapeur et le parfum.. f,e soir 6tait tom-
b6, le lleutenant Alexandru Oboga 6tait revenu h la fen6tre, i] s t 6-
tait habi116 et enfilalt maintenant lruniforme que l-ui- tendait lrl-ns-
titutrice en peignoi-r jaule.Il appela le caporal :
- Mad.emoisel-le demande si tu te sens mieux aprbs Ia quinine
et si tu ne veux pas manger quelque chose, tu ntas presque rien pris
depuls der.rx jours. Ell-e te prdpare nn goO"ter, viens u-n peu dans la
mais on.
le caporal se leva d'oL il 6tait a11ong6, prbs d.e l-a charrette
,distribua les jouets aux enfants,prit sa carabine et
rL "onf"rrresac
et traversa la cour du l-{illlonnaire, €n saluant de tous c6t6s les
gens qui starnmassaiebt t6drjours plus nombreux autour du four.-Srai-
d.ant avec la manche de deux fonrches, des honmes faisaient glisser
de leurs planches les moutons aux flancs gonfl6s des fruits de la
terre, offerts par toutes l-es malsons du village. Aprbs avoir eon-
tourn6 le four aux moutons, le caporal se iiirigea vers l-e coin le
plus Broche de la courr ouvrit le portaiJ" qui menai-t b la maison de
ltinstitutrlce et se dirigea vers la fen6tre ouverte.Il s'y arr6ta
et d.it, clignant d.tun oeil las vers le reborcl 6fev6 oir frattehdaient
Itinstitutrice
et Alexand.ru Obogal
Je voudr"tu,vous faire un cadeau, narlernoisel-le, et je ne
sais pas comment vous{6fr"i". Ctest vrai-, jtai dlt <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
au l-ieutenant que

_l_o2
iravais laiss6 la poup6e d.ans ma cantiner Bu r6giment, mais en vrSrlt6
ie ]tavals prise avec nroi, dans mon soer
Itinstltutrlce se pencha par-dessus le rebord et regut d"es
:nains du caporal uie poup6e chdtain aux yeu.x noirs.
une cigarette.
C'est une merveille. Comment
stappelle*t-elle ?
Yous Iui tronverez blen uJt rlom.r
le lieutenant s t 6carta d.e la f en6tre, tourna le dos et alluma
0h, donnez-noi aussl un cheval, caporal, crj a galment
Itinstitutrlce en frappant des maj-ns.Alexand.ru, regardez C.onc quels
beaux chevaux i-l a dans son sECo
Oboga se retourna brusquement uft"ngr u:: regard sombre sur
le havresae ouvert, oh le caporal fouillalt maladroitement, cherchant
A easer, b ltt5cait les uns des autres, quelques chevaux en ti-ge de
ma1s, avec des crj-nibres et des queues en barbe so$€l-t"s@r
Si monsleur le eaporal voulait bien nous d.onner u-n cou.B de
main'onretirera1td.ufeu1echanc1ronavee@.pt
quelques lanternes en 6corce d.e pastbque, pour la vei116e.
a6ih venu, et dans u-ne heure ou deux les vieux de ltautre
arrlveront pour poser les questions qutiL faut pos€Tr
on ferait
Tre soir est
mond e
C t 6tait u:r des hommes qui avaient apport6 sur leurs 6paules les
moutons dans la cour du Mltlionnalret i1 avalt fini de parler et se
tenalt maintenant sous la fen6tre, tournant ei rdournant son vieux
chapeau dans ses malng'
Qur est-ce que c I est que 9a, dn bulgur ? demand.a le Il-eute-
nant dtu:e voix sbche, en secsuant plnsler,rrs fois les cend.res de sa
cigarette sur le rebord de la fen6trer pottr le ram0asser ensuite len-
tement dans le creure de sa main.
du
- Du b16 broy6 h }a pierre.Otest comme ga q-ue nou$ I'appelons'
bu&gur' le ytz serait meilleur, mai$y en a Bas. Ctest en lthonneur
du a6tu-rrt, €t 1e bulgur va trbs bten avec le mouton rdti. Du gtteau
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des morts, nous nten faisons gubre.On a drautres couttrmes.Pour nous'

mon l-leutenantr rLo cousine Sofia trouvera bi-ne urr poulet cltez quelqur
11n' Comme qul dirait' vous 6tes du m6me r6giment que le caporal et
que Grlgore. Fdn i1 faut en tenir conpte.rl fait ad;b presque nult,
volr.s nralLez pas patrouiller par les champs maintenant, voits lf avez
fait tout le jour. Sofia avalt bien deux pouletsr rrlai$ elle en a fait
cadeau il y a u-n iour ou cleux a lrad,Judant de Chiranarqnand. il- est
venu nous dj-re qnton a pris Grigore h LteAg:-ata et qutils ltont prrmen6
th dtoil- lron ne revient plus,
lequel- pr6f6rez-vous, mademoiselle ? Ce cheval A la crintbre
rousset ou cet autre qui a uJre criniire
loj
jaune? Je ",rais vous en donner
deux, j tai blen l-e temps, jusqur au d6Bart, d"'en f aire encore.
Qui vous a dit de me faire r6tlr des poulets ? Oir est lfad-
jud.ant?cria tout a coup le lj-eutenant Obega, en assdnant un coup de
poing $ur ltappui d.e la fen6tre, pour falre taj-re le caporal.
I,r ad judant est loin, 11 est" a Chlranar mon l_ieuten ant, 16-
pond"it l thomme, les yeux baissds.
A Chirana? Caporal, boucle ton havresac, boutonne ta veste et
remets ton bonnet.Nous sommes a lfarm6e icl, il faut faire venir
lrad judant. Avee ses poulets! la canaj-lle! Trouvez tout de suite ulo
homme qui parte sur-le champ a Chirana et rambne ltadjudant
trt G1ucu.
11 avait le devoir de passer par ici Lrn de ces jours,ctest sa zone a
l-ui. Depui-s que nous patrouillons par les champs et au:e environs de
Glava, nous ne ltavons jaraals rencontr6. Ce ntest pas mon affaire
b moi, l-ieutenant d.e r6serve et prof esseur d.e 96ographie, d t arpenter
le Biir5"gan Bendant qutil- falt du chantage et qutil offre des rror{
vel-les tragiques contre une paire d.e poulets! Qu'on Itambne lci sans
retard! Demain ma mission est termin6e et je dois savoj-r quel a 6t6
son r61e dabs eette affaire!
- Nous ne pouvobs pas a1ler h Chirana, mon lieutenantrreprit
l-thomme, les yeux toujours baj-ss6s. 11 remi-t son ehapeau pour mon-
trer qutil d.6sapprouvait 1e ton autoritalre dt0boga. lfous devons
c6t6brer tranquillement notre c6rtimonie pour le <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
repos du d.6funt.

Chj-rana est loin, i1 y a
n.alntenant? Je vous lf ai
de lrautre mond.e qul vont
envoyer h chirana.
1o4
3o km. jusque-}b.Qui voulez-vous q_ui aille
A63h d.it, dans deux heures il y a les vieux
arriver. Et pui-sr.r.f & pa$ d"e chevaux pour
Conrment, pas de chevaux? 0h sont 1es chevaux, caporal?cria
de nouveau ]e lieutenant, puis il se peprit et bai_ssa l_a voixr 3t6J.
vu les chevaux venir au village la nuit d.ernibre, quand nous avons
traversb le fleuve.
les chevaux ne sont pas arenLls, non lieutenant, dit d-urement
lthdrmmer €rl 6tant toutefol-s son chapeau pour att6nuer un peu la ru-
d.esse de sa voix.les gardes du ch6,teau les ont attrappds dans la lu-
zerner prbs'des colllnes basses. la terre ntest pas h nous l)-bas,Il
faut malntenant payer lfamende.nt les chevauxr on vo les enfermer vi-
vants entre les planches'On a par16 au maire, il- est a116 au ch6teau,
loln dtlcl, mais il nra rien pu faire.Ils d.isent q.ue nous devons d ta-
bord. r6colter fe selgle et le b16 sur leurs terres et aprbs Qa seu-
lement, avoir le front de demander les chevaux.
Ofr est le maire? Qutest-ce que crest que tout g&, caporal?
lols-je 6tre de fer ou de chiffon ? Appelez le maire.Et quton ne tue
'oas de noulet!
F"u $emmes et quelques vieillards s'attroupbrent b la fen€tre,
puis un petit homme se fit place en jouant des coudes. f1 avaj-t des
mAchoires larges et carr6es, une petite moustaehe, la peau basan6e
et les pieds nus; il portait u-ne chemise er toile brune, €t une 6char-
pe d.e laine rouge eeinturait ses pantalons bouffantsr,attachds aux
chevilles avec d"es bouts aeJFicette.
A
Crest lui le maire.
Je vlens du chamB de selgler excusez-moi dr6tre v6tu comme
e^l on mra fait venir lb-bas pour un procbs*verbal.Ces gens ne veul--
ent pas comprendrerdit le maire avec pr6cipitation en voyant le lleu-
tenant exami-ner avec d6gorit,de la fen€trer s€s vdtements d6penai116s
et ses Bleds nllso Autrement, vous savez, i'ai aussi <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
de belles affai

to5
res, mon l_ieutenant" je connais les ut.$oge$.
Qui tIa d.emand6
c1ue1les affaires
0n entendlt des rlres d,ans la foule
ad.cucit son ton en faveur du maireI
- 0n mf a Clt qlle les chevaux des gens ont 6t,6 confisclrL6s.pa ne
me regard.e Pas, ce ntest pas mon affaj-re de faire la loi a Glava.Je
sais q-ue vou-s 6tes a116 lntervenir au ch6.teau, ctest vous ]e maire,
ntest-ce pas? Jral hesoin qr-i.ton
ambne lci Itad.judant de Chlrana.Demain
ma mission finit et il faut que je le voie au moins uJre foi-s avant
mon d6part.
- MGme r:otre sucre' lls ne nous lf a jras donn6, monsieur le
lier-itenant, cribrent quel.clues
femmes qui st6taient rapproch6es d"e la
fen6tre.
Quel sucre? demanda 0boga, ahur1.
I,a malrle cloit nousdonner, b nous les veuves, uJle ration
de Eoo Br. de sucre par mois, contre argen*r
tu as?
s ous l-a f en6tre .0bog5a
- la ration de sucre ne nous est plus venue d.epuis trois
mois' mon lleutenantt i15ont effac6 Glava sur leur tableau.Il- nty fi-
gure plusr ctia le malrer €r1 levant l-es bras et en gesticulant A
l-tadresse des femmes,n& les chevaux. je vous I'ai dit, ils ont 6t6
enferm6s A cause du.seiglerpas a cause de la luzerne.Il nty en avait
que quelques-u-rls d.ans te champ de luzerne, tout au- bord.; ild 6taient
entr6s qu-and
iIs galopaient.Mais le3gard"es les ont tous attrap6s et
e$ernr6s. Iarce que vous l-aissez pourrlr }e seigle et }e b16 que vous
d.evez r6colter sur leurs terres, selon le bail.
je ne prend"s pas le parti du ch6.teau,mais leurs
nten ai pas la garde, mon lleutenant.Nramentez
moir vous partez et noi je reste avec oltx. Ils
ils adorent le sol-eil.
-Sans aucun dor.rter crest vons qui 6tes comp6tent 1ci. IISme si
je voulais vous appuyer je nten aurais pa$ la qualit6. <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
Je regrette de
fa
vons regard-e. Ii{oi,
chevaux non plus je
pas le village contre
sont palens ceux-Jh,

1o6
ne pouvoir vous aider, dit Oboga avee un geste triste des malns, dans
}e silence qui tomba sur toutf le groupe, h l_a fen6tre.
le maire voulut ajouter quelque chose, maj-s il ne savait quoi.
11 regarda autour de l-ul.Fersonne ne faisait attentlon h lui. rl atten
dit alors qu.e le lientenant l-ui ad.resse la parole.l\llaj-s Oboga st6tait
6fOign6 vers le fond d.e la pibcei quand_
il revint, il tenait b La
maln une soucoupe pleine d"e confiture d'abric6ts, qutil se mit a
d6guster avec Llne petite cuiller en argent.I,tinstitntrice en peignoir
jaure l-ul apporta un verre dteau:Oboga remercj-a en srinclinant,but- et
quand la femme eut disparu b ltint6rieur, emportaqt la sou.coupe et 1e
verre, 11 s t acLressa au malre, courtoisementi
- A qui est le dog-cart blanc qui est lb-bas dans la ruel-l-e,
avec ses roues en caouthcouc? Rend,ez-moi un servicer €fltprurttez-l-e
et ramenez lradjudant de Chlrana.Je reste b Gl-ava jusqutb demai-n.Si
lroecaeion se prdsente, jtessaieral de vous 6tre utlle h mon tour,
dans la llmite de mes attributJ.ons.
T,e d.og-cart^ est h moi, mon lj-eutenant, dit le maire.fl re-
\
garda furtivement autour d-e lul, s'approcha cle la fen6tre et d.it A
voix basse I
- Mon lieutenant, ltad"Judant ntest plus A Chlrana,Il est a116
hi-er condui-re h ta gare d"
]*telb:!
d"eux soldats arr6t6s par ule patrou
ille sur l-e chemin 6troit.Mais A son retour, 1e soir, iI a,6t6 atta-
,.
que on ne sar-s pas par qui, su.r l-e fthamp d.es elqogrr€s.Il est A
1'hdpital, inutiLe de 'e on*""n"" ,il
ment
yeuxr
le lieutenant u'6lolgna de la fen6tre, puis revi-ent calme-
h sa place, remit son k6pl, regarda sa montre et chercha des
dans la fouke, lrhomme qui 6tait venu ]tinviter A la vei1l6e.
- lrenclos anx bestj-aux ent derribre la mairj-e! Qu'il fasse
soitir les chevaux! cribrent cluelques femmes.
gboga ne jeta plus au rnalre aucu-Yl regard, et conne il nf a-
vait pas trouv6 l-rhomme qntil- cherchait, il ferma <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
le fendtre et tira

''1o7
les rkcleaux.
le maire garda Ltn temps €ncore ses yeux grands ouverts sur
lrendrolt dtoh le tieutenant avait disparur puis il regarda les
femmesr etrl se tenaient autour de luir raides et muettes, et apergut I
le caporal assls sur lf herbe'sorls La fen6tre, entourant. ses jambes d.e
ses bras et le menton appuy6 sllr ses g€BouxrT,& carabine 6tait un peu
plus loin,seuler coueh6e le long du mur.De La cour du Mil-l-ionnaire
venaient des rele€hts de mouton r6ti ei de clerges. Dans les branches
du noyer scientillaient des larnpions faits d'6corce de pastbque oir
brrilaient des bougies. la nuit tombait, €t chaeu:r savait que bien-
t6t les vj-eux d"e Itautre monde viendraient d.ans l"a cour des Nereju.
le maj-re se fraya un chernin parmi les rangs serr6s d"es femmes soLts
la fenOtre' passa sans d"6tourner la' t6te, monta dans l-e dog-cart et
fouetta ses chevanx.
x
les trois feux de la vei116e, a11um6s au milieu de 1a courr br0-
l-aient h grandes flammes, 6elairant l-es tables rond-es et basses qui
les encerclalent, couvertes de terrines de bulgurr d.e petits pains et
de tranches de potiron crrit. nes visages surgissalent dans l-a lueur
roln.ge, chaque fols qne les convives se penchaient vers la tabler et
quand. les jeu.:res filles q_ui attlsaient le feu faisaient grandir les
flammes en y $etant des branches nouvel-les. la lumibre atteignait
les coins plus 6toign6s de la cour, les gens assj-s $ur l-tderbe sou.s
1e noyer ou su"r la terrasse entourant la maison. Parfois on apercevait
la rr€r otr quelclues chevaux sortls d-e lrenclos comnunal al-laient
gb et 1b et srattardalent le long d.es palissandes' broutant avldement
ltherbe des foss6s. Devant les feux passaient sans gesse $ofia ut
x
dtautre femmesn offrant des terrines et des tranches d-e potlron b eeu:x
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qui n,en avaient pas encore requ. nans d-es grou'pes un peu h lt6cart'
x

d.es hornmes
.qui se tenaient debout falsaj-ent clrculer h longs inter-
valles des boutei-lles d r eau-de vie {aun6tre de mlrabellesr quton se
0
passait de nairr en main.
loB
Parmi ceux q_ui s t 6taient assis aux tables les plus
proches du feu, on apercevait de temps A lfautrer) la l.ueur vacillan-
te d.es flammes, fe lieutenant Alexand"ru 0boga rongeant ux pied de
poulet, attentlf A suivre les propos bruyants de son voisj-n, un homme
maigre et sec, aux mouvements pr6cipitris, q.lti soulignait ses r6p11-
\.h
qu-es par des ]$a, mon capitalne, 1Q'est ]lie Stroiesco qui vous le di.{
Il - ' '
Avec eux se trouvait lrinstitutrice- on pousait voir maintenant
que ct6talt une femme de petite tail-le et assez maladroite..- puis
,bles
deux hommes q_ui avalent transport6 les moutons le matin et 4ui
ne touchaient gubre aux platsr uJl musicj-ons .rieux et chauve qui
mangeait en tenant son archet ) la nain et le violon sur les genoux,
url type qui denait ses mains aux doits jaunis par le tabac suir un
gros livre- ct6tait peut-6tre 1e chantre- et enfitr, prls de lui, LLn
homme large dt6paules et si haut quton ne voyait sa figure ronde,
large' aux yerlx bleus, la ,"H*rb1"Je.%+jseuser er€ lorsque
1esfi11esavivaient1efeu.ffiaientconstamment6c1air5ee
ses grandes maj-ns blanches soul-evant des tranches grasses et r6ti
q.ui disparaj.ssaient A lntervales r6gu11ers, suivies,dG temps A
lro.
lf autrerpar un profond soupir ! rt Oh, quel-le vie d"e misbrer/ Ilie
Stroescu parlait b voix haute, €t quand ail-leurs, dans 1a courr quel-
que autre voix se faj-sa&t entendre, Stroiescu stempressait de se 1e-
ver et de rdpondre A tout. "A pas l-ourds et 1ass6s, Sofia passait
et repassait d-evant Oboga. nlle aurait voulu lui offrir sans cesse
autre chose et nrosait Fasr et cluand elle srenhardit enfin b demander
" 0f1 est morsieur l-e caporal? I' elle d"tSposa tirnid-enrent sBr sa
table u.n petlt fl-acon d'eau-d.e-vie d.e mirabel-les.Oboga avait su I'
encourager, peu auparavantr €r] lui demandant si le moment nt6&ait
Bas venu pour elle de u t r*q&-" enf in" et lui avait <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
m6me off ert sa

place; mals aprbs
raitre, tand.:Ls qne
flammes, la figure
6tat6e de lthomme qui $e trouvait juste en faee de lui, dans le cer-
to9
avoir posd le flacon, Sofia eut t6t fait de dispa_
}e lieutenant surpretralt, A 1a kueur des hautes
ronde et na1ve,les yeux bleus et la barbe
cle form6 par 1es tabLes autour ces flarnraes. Oboga d.emanda
a *J,HK-
co sril ne voulalt pas changer un instant d"e place avec le sacriB*ain,
ear iI voulait faire la connaissance du pope.Stroiesco r6pondlt h voix
assez haute:'r I,€ pope ntFntend. rien" mon, capitaine, il ne voit
gubre non plus, i1 y a beau temps qutil a ferm6 ses livr:es .les mes-
ses' cf est surtout l-e chantre qui l-es dit, mai-s volJ.s nren ti.yeyez pas
grand,e chose non plus, il suit les anciennes coutumed de I'endroit
pl-nt6t q.ne Je s rltes chr6tiens et sou-vent les m6langef uortoot pour
les noces et fgs veitl6es des morts, oh l-e village a ses traditions a
/* r'+'+"4-'
l-ui-. *(6t drune farnllle de maq.uignons d.es narais, mais il a vite
appris la messe te]le quron la clit icif le gros livre, 11 le sait par
coenr sans connaitre sss lettresl il est ma'] in" il 1'a apprls eri 6-
coutant le pope, i1 y a longtemps.Itais je vous ai expliqu6 la sorte
Ao moqaa.,,.fif dlt. Qnant au grOS liVre, iJ ne le tOuChe gUbre,A part
Y4
J.
ga, il nrest pas bon h grandtchose, le chantre,dtailleurs il- vit
trbs retir6rduJC champs ctest se femme q_ui travaille.Il- a une petite
sant6, m6me q.uta ltarm6e on nta pas voulu de lui.Voil-h a6jh le mois
de jnil-1et q.ui stachbve, mon capitaine, et on dit' h ce qurtil parait,
q_ue ga ne nous fait gubre de bien de rester si longtemps t'6t6 sous
l-a tourmentervous !'avez bien vn, les chevaux eux-mdmes ntont plus
d.e Datience!".
flie Stroiesco regut La bouteille dreau-de-vie des mains d.e
son volsin, i1 en versa quelques gouttes sous la table en d.isant
'r Dieu 1ui pard.onnerret butr mais ses lbvresrsuiF lesquelles il appuyait
le goulot, 6taient A demi-ferm6es, Ensu-ite il- se pencha pard"essus la
tabl-e, attrapa le bout drune branche et l-a retowrna dang le feu' fai-
sant jaillir des 6tincelles, jusqutb ce que Ja fl-amme br0.l$t droi-te
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et haute, et dit:

11o
- Mon capitainer cause z un peu h ees gens
vieux de lrautre monde arrlvent, ils sont dans ra
et je dois aider au:c rdpoRses.sofiarles vieillards
lr-cj-
Bres de moi.
ici-.Voyez"les
rll€r dans la cour
arrivent, viens
une fllle des gens mesqur6s entra d.ans ra conr, tous v6tus de
manteaux fourr6s enf116s a ltenvers,Ils se tenaient Bar l-es mai::s et
fiournbrent plusleurs fols antour des tables et des feux cle la velll6e
b petlts pas rapid.es et rythm6s, ton* en scand-antl'r l-iont.ne: mon homrne"
homrner
r1o.o, hommer mon homme.rr Sofia stapproch-a avec un tabouret,
s'asslt entre 0bega et $troiesco, essuyld'un coln de son tablier de
chanvre, son front en nage et d"emanda
h llie I
- te "n rfu*rta a sa ptace? car etle ne
et fr6l-e comme eIle lr6talt sur sa chaiser c@ qui
loin qu I elle. I t. ,,
Mry
te chef @ rest6 lA uh it doit 6tre.It monte
f1
dos- et rlle $troiesco indiq-u-a de la main }a dj-rectionl
sui-vit du regard et distingua au portail u:r homme d.ont
&ait divis6 en d.eux moltitSs, 1r urle gale,I I autre triste.
voyalt F&$r petlte
se passait plus
la $arde cle
0boga la
le nasque 6-
Sarmi les feurmes, le$ enfants plus flg6s et les hommes qul se
rassenb1aientdetoutespartsprbsd.esfeuxpourvo1rW,
se trouvait aussi le caporal" t6te nue conme lt6taient tous les hom-
fi1€s. Un long sj-lence suivltlon entenC"ait craqner les branches clans
'ra €atr -r^a *as rythm6s de ceu-x qui tournaient autour des fl-ammes et
I\7 j. tt Llr -Lg;r L)
leur choeur sacead6l " hormer Eloll hommer'.L€ chef ?"upp* plusleurs
It
fois de son gros b$ton les vantaux du portail ; los ma$qaes se 16-
parbrent et srasslrent en groupes prbs d.es trols feux.I,e mugiclenr
1'
vi{nt et s'approeha d"u feu central, pingant ses cord-es.les filles
apportbrent cette fols d"e grosses branches et avivbrent les feux,
puis elles se retirbrent derrlbre les tables.ne grand.es flarnmes jaillirent
-+
of Oboga aperguJ le pope dans toute sa hauteuri 11 dormait main-
tenant" le visage paisible, qyant urois6 ses mains <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
blanches sur la
barbe 6tafrie sur son ventre.

111
I,e chef "t
lr "ottt
de nouveau J-e portail et cria vers les feuxr
I,e soleilr comm€rrt est-il ?
11 ee lbve et il se couche.la pastbque a la chalr rouge et
la courge est jaune.le )anube coule entre ses rives et les carBes
sont grsss€srL,a terre nou.s supporte, r6pondit Sofla.
Qui part ?
- lln homme jeulerGrigore Nere ju de la
dit Ilie Stroiesco,
Qui le chasse ?
1ign6e d"es Tobol, r6pon-
- la maison lta attendu du matin au solr et du solr au matinr
dit Sofia d"'u:re voix 6touff6e.
les femmes se mlrent A pleurer tout ba$.Ille $troiesco
signerle muslcien appu.ya son archet sur les cord"es et joua.le
frappa de nouveau l-e portail avec son bAton.
flt un
. ^lt
cner
It
11$
stapprochbrent du cercle d"es tables.flie Stroiesco' srad.ressant
au
Qu$ viennent ses parents'. inconnus, qutil leur pai-e sa dou-
ane en paroles et qu?on leur dlse *" "u""1
Un masque se d5tacha du feu central-' suivi du musielen, et
masque !
De quelle race, de quelle lign6e-et de quel temps viens- tu?
De 1a 1ign6e des Tobol,
Cette 1ign6e nrexj.ste plus. Grigore eeul en aurait 6t6. la
1ign6e ne vlt plus que par les femmes. mais elles ont suivi l-eurs
hommes dans iltautres villages.Oh l-e so1ell a-t-11 laisstS tes ann6es,
quand. tu es partl ?
Jtai travers6 }e fleuve h Susurlu et b Qpanez' €t jfy suis
rest6 seul pan'ai quarante-cinq nrl}le turcs.Je suis parti jeune et ie
ne connals pas l-a vieillesse en hablts de pa$$s,Itr
IJe musiciensl 'r $i tur;r me voiais, maman]--ilsiiigi]1i dans
u-n v€tem€nt. Mon habitn grand.e merveille, sten va <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
tout seul labourert
il- sten va 1e dos courb6. Ian$ los pochos il n'Y nry a rien, rien' que Que du soleil

'-"l!lul+=f;j''; ': ,.-: :: -:
'I
t-L2
et clu grain, $i tu ne volals nanaf\rle bld erof,t dans mrbi vetementr'.
- le tournesol 6tatt de ta famil-le? 0n dlrait une fenme, il-
tourne toujours la t6te vers toir demanda de nouvean flie Stroiescor
Un masque d.e tournesol, s t aBprocha d.u masque de Tobol, caresse"
sa barbe dt6toupe, 6carta la ehevelure de crln qul pendait sur son
front, t€te les cornes cLe bouc tressdes dt6pis de b16 et ditl
- le chanvre que jtai plant6 6tait plus bl-anc, lt6pi d.e b16
plus jaune, les chevaux que je eonnai-s dtaient des al-ezansr pas cLes
chevaux bals et les b6liers gras et sans corn€s.fu es d'avant, iltll
y a trbs longtemps. $ols 1ou6, tu n'as fas
fait honte A tee anndes.
Quanel. l-e soleil te rdchauffait 1'hiverr'*or mari, ton parent dane mes
ann$.6s h moi, avait ses. dents de Latt et la junent baie sr6tait mise
b pouliner des alesans et le b16 A croitre plus haut. $eul le eaul-e
qui germe des souches mortrs nous connatt tous encorerf ....
YI
I,f homme avatt enlevd ses grosses chanssures, les avait l"i6es par
leurs lacets et les avait jet6es snr l-t6pau1e.11 marehait nu-pi-ede
dans l-a poussi-bre dpaisse et hrmid"e. ses pas ne faisaj-ent aucrn bruiti
11 avalt faim et soif. trl- se pencha, arracha au boril du chemin une
poign6e cltherbe tout htrmlde de rosde et se mj-t A la'mang€f,r sans
eesser d'avancer ver$ la ligne d.u ciel qui sdparalt dfu.::e rai.e vio-
lette, droit d.evant luir le champ et les nuages blaneh6.tres annongant
une matln6e enso1ei116e. An*delb de la raie lontalner au-delb du
-
| rchamp,
s'6levaient des aboiements enrouds et dee cocoricos algus.Un
lourd beuglement r6sonna derribre les nuag€srcouvrant les coeoricog-
et lthomrne leva les yeuJc pour d.6eouvrir au slel une d"ernibre 6toil"e,
autre que celle du matj.n; cel-le-lh, i} lravait eue si longtem$ d"vant
i-ui q.ue son front tul en faisalt
I
nal-. Conme 11 n'en trouva.{rr Pas
2-,
{kd cte;- 6tait couvert d.e nuageo gris 'irnmobil-es- tl chercha du regard
d.ans les ehannfs une chose au.rnolns qui bor.rd.eAt- et <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
finit par d6cou-
{r
t--
I
t,,

vrir devant lai-, au beau mllleu de la ronte,uin rat qul se tenalt ac_
croupl et grattait'de ses pattes de devant ses aoustaches et son mlr"-
seau pointu.Le rat disparut d.ans ltherbe h son approche, effarouchant
rr3
uJre troupe de cailles q.ul stenvolbrent en battant 1'aile et'pi-
qubrent brusquement plus loin, sous les 6pis bruns de touffes de
paturin. lJn vol df oies sauvages passait, lnvislbl-e,leur cris, aprbs
l'
\l@
s '6tre 6tein1, r|ve:-LLAffi 6cho ai,gu en rnarge cle l\rroqf. Sur tout
jr v"
ceJa comnegart n se faire senti-r, venue cle quelque part au loin, lia
respiration d.u lanube; et plus l-oln encore, au-delh de lteau et d.e sa
coltrse lointai-ne, avec ses longues pauses oir la lumlbre croissai-t,
ourlani les nnages d"e minces franges multicoloreso le marais s 6veil]-
ait dans le frissonnement lref et apeur6 des feuilles cle peupliers,le
battement fut6 des ailes ltigbres ou le glissement bondiseant des re-
nards sou.s les branches des osiers $euillus.Irhorr.me quitta le chemin
6troit et sentant le }anube proche, 6ta sa vleille tu::lque de sol-d.at,
I
toute poisseuse de poussibre et dto{eurs ai-gres, puie le reste.Il-
6tait nu et grand, il fourra $es vOtements soLls sotl bras diFde mit A
courir ainsi, tout seul, b grand"s FBsr foulant lfherbe sous se5pieds
et cherchant des yeu:Crdans sa course/ la ri-ve du fleuve.Il
jeta le
paquet d"e v6tements dans le vide qui- venait enfj-n d.e s'ouvrlr devant
lni, sotls u-n talus abrupt, €t prit son 61an' le corps bondit dans
lrair, tendu, les fiains 1ev6es, il survola rapld"ement les saules con-
ch6s et lsvislbles au bas du talas et s'enfonga dans le fleuver puls
1l se redressa et les pieds se mirent h frapper fortement l-a face
froid.e d"u fleurve qui se btisa, 6parp1llant dans 1'air de grosses
bulles llquides.
YII
11 apporchait du vitlage,les rues et les nalsons ne d.onnaient
pas $igne de vle, 11 6tait toujours .nu' 6cartant du corps 1er:paquet
de vdtements mijitaires b I'odeur aigre et repoussante'A chaque pas
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ses muscles jouai-ent1 uJl filet dteau brillait encore dans le creu'x

114
du dos. Une poussi-bre rnolle et m.ouill,5e eouvrai_t ses jambes Jusqur
aux mdllets, 11 starr6tar €xaoirra ses v6tements en d6tournant ses
narines, ren6nga A sten v6tir, et continua son chernin.Il qnitta le
senti-er' flt u.n a6tour par 1es hautes herbes qul bordaient le village
et arrj-va d.evant ure pallssade aux lattes espac6es et ddfaites qutil
connaissalt probablement, puisqu'11 1f examlna attentivement, tAtant
ses pleux et cherchant a terre ]es clous manquants.une h uJler il
releva les lattes tomb6es et les appuya contre la cldture pr6te
A steffondT€r. 11 Ltenjarnba, $tarrota $ous ,,m vieux noyer! tourna
plusieurs fois autour dtu:r char aux roues rouill6es, qutil poussa
doucement pour voir stil- 6tait encore bon. fl jeta ses v6tements
solls le char et y appergut d.e petits chevau:r faits de tlges et de
barbed.ema'j5l.I1enpritul1'|W,].etournaetretournad.anl
sa main, prit les autres ensuite qu'1l aligna snr dne des branches
maitresses du noyer oir pendait,rempli de ros6er u-rl lampion dt6corce
d.e pastbque" tout jaune d.e cire b f int6rieur. Comne 11 faisait fr--o-il
iI couvrlt des bras ses 6paules et stavanga av€c pr6caution dans la
cou-r d6serte.0n nr entendait aucun mouvement alentour.A[ mj.lieu de
la cotl.r i1 fouillgede. pi-e

^
v6tu d'une
11 tenait
pleine de
fois et se
115
vleille chemise de ehanvre et de $ros
A }a main des tenaiLles, u.rne herminette
I
clons rout116srIl sortLt d"ans l-a courr
mit h r6parer soigneusement les lattes
VTIT
pantal-ons d e bure.
et ure caLssette
1r arpenta plusi'euro
de l-a cl-6ture.
tre convol r6*ait A6lb long quand il- se forrna, dans le v{-l-lage.
En *6terbien avant tsue les autres, marchaient bruyarunent Alexand"re
0boga et Ille Stroiesco,d.evl,sant b voix forte.tr,e sol-eil 6tait haut.
I,a f1l-e d thornmes q.ui sr6tend.ait, b travere champs, presque Jusquth
la rive du Danube, lalssalt derribre efle des traln6es de poussibre
dense qui flottalent sur le sol. Ie chaque c6t6 d.u convoL les enfants
couraient pleds-nus, de longues $adlnes b S" malnr cherchant h.
maintenir l-e plus prbs possible des hommes les rangs serr6s de che-
vaux qutiL fallait faire traverser le flenve, vers le maraj-s, h }a
suite d.u bac. le capora)- tenait diffieilement le p&s.Grigore l,Tere ju,
v6tu de sa vlellle chemise de chanvre et de ses pantalons d"e bure,ses
effets milltaires $CIus le brasr 6talt reetd prbs de lui pour l-talder
et portait sa carablne et le havresac aun joujorx. Sofia 6ta:t qael--
que part au mil&eu d.u convoi et racontalt aux f esmes qui 1r entouraient
comment elLe avait trouv6 Grigorer &r matLn;en train de r6parer,soigneu
sement chaque latte de la cl6ture, tandis que le caporal, eui sadtatt
r6veil-16 avant tor.ls les autres et 6tait venu prbs de.lui, ifafidait en
luj- paseant un h un les clous de J-a caissette.Elle avaj-t prdpar6 aux
-Weomnes un easge-crdute pour ]-e voyage au r6giment, b cernavod.a,
oir Grigore deval* a]l.er ennoncer qu'il 6tatt rentr6 et qu'il dtait
bien vivant.
Sn avant d.u convoi, presqutau bord. du }anube, le lientenant
Oboga loarchait b pas 6lastiques, en rj-ant trbs fort et en flanqLrant
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de grandes tapes sur ltdBaule dtIlie StrolescorFollf, le f6liclter d"e
-:-'i-j:l-' - - -'- ''- -*'*'

sry
116
@ntarissables plaisanteries: t' Elles ne sont s0-rement pas toutes
vraies, criait Oboga, gesticulant et acc616rar:t le p&sr tout en je_
tant en arri-bre cj.es
regard.s agit6s, mais tu sais l_es dire.Tu es.
un admirable homme du peuple, et mol jtaime le peuple".11 *oussa,
s'6loignu d?Ilie stroie$cor fi6 quelclues pas de c6t6 en marchaht A
recnlons' reSlarda la queue du convoi et vit srlgore Nereju portant la
carablne et l-e havresac du caporal.'r l,{on capo:'al a Ia malaria, il
faut que je mren occupe sans cesse",dit-il en se rapprochant h nou-
veau d'Ilie Stroiescor qui maintenant pressait le pas et pa*lali en
marchantl tt Si G"rigore est avec rous r volts arriverez facilernent.
Grlgore peut m6me porter le caporal sur son dos, Une fols il a soule-
v6 un char h foin tout entier, et pas u:r f6tu ntest tomb6. Lressieu
6tait cass6 et pendant qutil soutenait l-e ehar" les airtres le r6pa-
ralent Bour qu'lls puissent passer 1a co1line" et llie rit a gorge
O6p&Qy6e. r??ossiblerr, tt 0e qutlt faut, c'est clue l-e bae soit de
ce e6t6-ci, mon lieutenant.Si-nonr il nty a pas de bareuesron et3
avait quelques-u.nes et on nous les a requi-sltionn6es pour les pi-cluets
militaires de iiirgova, Si le bae est de 1'ar-;-tre cdt6, faudrait que
Iv
qurelqutu:: traverse b 1a nage pour l-e ram$ener, mais q'-li po6rait le
faire'nous sorlnes presqne tous vleux et les forces nous qui-ttent.0n
nroa* n'lrre ^^ulllle vu u yf4u vv Grlgorerr.rrryrl,l veux d,ire que Grigore seul peut passer
A Ia nage",dit le lientenant sur un ton irrit6Tpuis il d.6boutonna sa
tu.:rique et son pas se fit plus pesant, pl-us 1ong, tandis qu'il $e-
tait de nouveau u-yt rapide regard en arribre."Ou-i. cIest b.,Feu prbs ga
que je vonlals d.ire, r6pondit Ilie
)
Stroiesco en rattrapant le lieute-
nant et en lui parlant de prbs, Grigore peut amener le bac.fl nage
bien, il enlbve ses v6tements, les met sur sa t6te' en ur clin droell
il est sur l-tarltre rivet'. r'l] faut voj-r d.rabord. stj-l nty a Bas de
barque et si Ie bac itest pas d.e ce c6t6-cirr.'tPour l-es barques"je
vlens d,e vous le dire, et le bac nrest !,3s 14, je *utu ga cepui-s ce
m.atin, je sgrls afff voir, mon lieutenant. le chemln le plus court
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jusquth Cernavoda est a travers les marais, ga i1 nry a pas de doute.

117
Si v-^r1s prenlez de ce c6t6-ci jusqu'b Feteqtl, par le Chemin 6troit
et le Ch.arap
de eigognes, la route serait trop longue et la nuit vous
surprendrai-t eRrase campagne. 11 vaut mieux que Grigore tra-rerse a
la nage' il passe par lci, au tournant du Danube et le courant l- t en-
traine jusqutau gu6rsrr 1'antre rive. Si nous lfattend-ons sous le
talusr olt.n€ le verra m6me pas passerr tant ce tournant cache tout.
Et m6me en restant icl el:r haut on nry verrait pas grand.tchose.On va
bient6t arriver aul lanu-be.Passez devantrdescendez et cherchez soas
1e talus, prbs des sanlesr vous verrez cluti-l nty a pas lrombre d'une
barclue et pas de bac non plus.lj'endant ce temps, moi, je continue
l.e long du talus avec les femrnes"l-es enfat$s et ces quelques ri*:
et jtdl{fnbne les chevaux plus hautn jusqutau p$,turagei ils traverseront
le Danube lb-lasr F&rc€ qu'i&i tfutrrant,
"o
oir ira Grlgore, il y a
des tourbillons et les b6tes se noieraient.Oul, erest comne ga quron
va falre.L[oj- et ].es gensr orl sten va vers le p6turage et on d&nl6ne les
femmsgr pour qurelles ne vous sui-vent pas en se lamentant. Je vais
rntoccuper de falre passer les chevaux. Bon voyager IIIOI capi-talne.
Je d"irai b Gri-gore et au caporal- de descend-re d.erribre vousrr.T-,e lieut-
enant Oboga enleva solt ceinturon, partit tranquillenent en ava|4t et
se mi-t h descend"re vers le f leuve. Ilie Stroi-esco d"6tourna les che-
vaux avec le fouet qutll tenalt A la main, €t fit si-gne aux femmes,
aux enfants et aux quelqles hommes cie les rassembl-er et de les
.r.\n'rnsarr
lroy.s le pAturag€.Atr lieu d.e suivre le convoi qui avait O6jb
connnenc6 A entourer l-es b6tesrsofia s'arr6ta pour attendre Grigore
et le cpporal.Du fouet, Stroiesco d"6tacha quelques che.raux qu'i1 lan-
Ea vers elle: rr,Attention, fais retourner les chevaux et rambne-les-
moi, sinon les autree vont suivre et se jeter dans l-es tourbillonsrr.
Aidde Bar quelques enfants,Sofia cherchait b les arr6ter' conrant
Bieds- tlus parni les ronces, maud,issant les chevaux 6gar6s c1utel1e
stfssouflait b rattraper et rejoignit p6nibleraent le groupe qui con-
d.uisait l-e gros du troupeau vers le lofrntain pS.turage'Grigore
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a _

118
aurait voulu sulvre sa tante $ofla p0nr lralder, mais le caporal lui
fit signe qntOboga 6tait descendu sous le berge et l-es attendait
lb-bas.nt tous deux sten allbrent sur ses tracesr .
aa a a ! ta a l aa aa a a aa a
Sous le talus,Oboga et l-e eaporal, assls sur rJ.n
tronc de saule,
6contaient 1a respi.ratlon de Gri-gore ldereju et le brutt de ses bra5!
frappant Iteau, vers l-e railieu du fleuve.T,es autres voix et ]e bruit
des sabots s'6taient 6toign6sr on D€ les percerrait plus q-utA pelne.
Oboga sortit le chargeur de son fusil, pressa lrarc et en tlra les )
balles une A Llnei il les recueillit d.ans sa main et les jeta d.ans
le }anube. 11 attendit un moment que le eaporal fasse le m6me geste,
mais eelul-cl tarclaj-t, sa carabine sur les genoux, attentif A 6couter
los bras de Nereju frappant lteau avee force.Le lieutenant arracha
une ramille d.e saule qutil se mit b nA,chonner patlemm€[t.Quand 11
ntentend.it plus les bras de liere ju" le caporal tou:rr:p /e1"s Oboia
-;^ /r
1 ?u4 Xa**+a
q at0 : .J*te+*o f\' kry Ly_@-W_&!A &--p,*rn- arv -*+ ry-?&:_'@r:g-:::_fF-; ^ 4e-''9.€F:1 tt*l
*terdit la nain salts le regarder, prtt sa carabine, manoeuvra k$_1t
ay-;>.
''t/
4v"72 -culasse-il
(nty avait plls de cartouche- et eoucha ltarme sur l-f herbe.
,
Avec les m6mes mouvenents et toujours sarls regard"er 1e caporihl, il
ouvri-t la cartouchibre €n cuir de son celnturon, en sortit les balles
e1;les jeta dans lteau u-rre h uJle, regardant longuenent les anneaux
qui sty ouvraient aprbs leur chnte. fl regarda ensuite autour* de luir
apergut le paquet dreffets militaires d"e }Tereju et ditt't Faut pas les
oubl-ler'r. Puis il continua a d"dchiqueter entre ses dents ce qui res-
tait du aameau d.e saule. 0n entendait A pr6sent, venant du p6tursg€r
l-e bruit d.u tronpeau de chevaux qai nageaient d"ans le f leuvl l-eurs
renQelements saccadds et les hennlssements algus qui r6sonnaient d.'urte
rive A ltautre. Un cri parviFnt de l-h-bas, oir lton priruvali reconnai.-
tre la voj-x prdcipit6e d'I1le Stroiescol'tH6, il- y a ulne vieille rosse
qui est rest6e b ltombrer Fouss€z-Ia tLans Iteau !r' Puis le long d6-
part des hommesrpar un grand d6tour, vers le viJ.lage.Oboga st6tend"it
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t
1l_9
prbs clu sanl-er mit ses nains sous sa nuqne et ferua ses paupibres
lasseor cli$rant d.es yel:x sous le solel-l averiglant d.e nidi.$oud"ain le
caporal se dressa et se peneha rrers l-e fleuve, lroreilLe tendue.Il-
se tourna vers Oboga et dit b voix basse, 6trangt6el
- 0n entenil le baor mon lieutenant.$eyeJu revlent avec le
bacr 11 revient nous prendre!
le Lleutenant Sursautar s€ souleva str-r ses mains et resta
alneir salts plus se levor. 0B entend.alt le bacr il venaitr les Ba-
lettes d"e la roue frappaeient rarement" fortement le filbuverOn en-
tendait aussi. le souffl-e pesant et lourd de Grlgore Nerejur mtlde
aux battements d"e la rone.-
. a a t ta a a t a a a a a a a a a a a t a l a a a t a a a a a a a a
Ilie Stroiesco longea en courant l-e haut du ta1us.3n bas,
$rr la rive, ]-e l-ieutenant et le eaporalrassis lfun prbs d.e Ltautre
sous lt6paisse couronne drun saule qui l-es cachait entibrement, le
virent d.escendre A pas rapides vers le fleuve et disparaf,tre a
lrenclroit oh st6tait arr8t6 le bac. ?lus tardr on entendit u:r bruit
cte volx t
- Grigore, pasge-noi du tabao pour u.ne cigarette, itai
d'onn61emieuaucapora1-contreque1qneejouetspou3nmusermeg
gosses. ALors, tu as ramen6 Le bac? Ctest vrai, tu pouvals pas l-ais-
ser les gens en plan comme g8. Jty aurals pas pens6. Jtoubllals.
Soyez prudents A la maj-sonr cousin Ilie. Y en a plus
pour l-ongtemps.Cherche-l-es et d"onne-leur 1e bac.Je ne saLs pas pour-
quoi, mais J t ai trbs falro.
cette nult.
Ce soir, Je trapporteral h manger.Crest la pJ-eine luhe
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-$8o
LA TA3I3. AUX MIRO]RS
Calne d 'u:r nioiL -{ lA.ofi.t
Cette i,"i-]le ntanncnce en rlen son exlstence.Vous pr6tendez
qurelle es* tout prbsn €t lton ne volt rier:. ilne l-a p'laj-ne. Pas &n
clocher, pas m6me un' panache d.e fum6e-dit assez brusquement lthomrne
on nnmn-let rlo vvrlryJv u v-v lin blanC et chapeau h larges bords h l-tad.olescent
mince, long et d6gingand6 qui s'est arr6tt6rperplexen au milieu de la
ronte b travers les 6teules.
- Un peu de silence.On ne voit pas l-a vlller $als peut-€tre
quton Itentend", dit te troisibme, laj-ssant err:er son regard sur ]a
';.laine, sans regard.er le.jenne h6mne.Ctest u-n homme d.e haute et solid.e
carrure.Tl secoue brnyamment la pousslbre de ses v6tenents d-e eoutil
vert ponme, puls st6loigne du chemin poud.reux.lui et son compagnon
font l-e tour d'u:r cary6 d'herbe brfi.}5e par i"e solei-l- et finalement
sry alllongent c0te A c6te, crolsant leurs mains sous la nnque, et
attendent, sous le soleil cle mid.ir eutu-ne ruineur quelconque leur
parvienne d'u::e c6t6 ou de lrautre de la plaine.
Itad.olescent est rest6 d.ebout,dans 1'6paisse poussibre d,e
la route.Il semble honteux de ne pouvoir indiquer avec pr6ciston aui{
deux autres oh est la ville.fl caresse de ses mains la bari,'e blonde
et soyense q-ui pousse par endroits sur ses joues pdies.Ind6cis, il
regard.e autour d.e lui, scrutant de ses grands yeux bleus la campagne
d$serte, h lthorizon d.e laqueIle se surposent des raies de ponssibre
roussdtres.Iuis j-l dit, sans changer d"e placer aUX deux homrnes allon-
g6s sur Itherbe:
- De ltendroit oh nous sommes, ie me rapelle que }a vifle
6tait proche qt quton la voyart bien.0n voyalt mdme te lanibe'
euand jt6tait enfanto j€ venais ici, A ee croisement de chemis, pou-r
regarder de loin ma ville natale qul $e d-essinait elairement au
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so,l eil.

T2L
T-,e pire, ce serait qLle votre vil1e exlste vraiment, bien
qu'on ne l-a voie ni ne lrentende, dit l_es yeux fern6e, le petit homme
en costume bkanc, aprbs avoir retir6 1e chapeau d"e paille dont 11
s6ta:-t couvert le vi-sage et lravoir pos6 prbs d.e lu1. Fuis il beil-
le longuementr 6tire se$ bras courts et l-es laisse bientdt retomber
prbs du corps. Et tout en promenant son regard sur le ciel blan-
chl par la lumibre d,e midi, il dlt b lthdnmer €n coutil vert Bornrner
qui semble s'6tre endormiI
- l,[on eher, ces gens-16 ntont m6me pas d.e ciel !
11 se tait, attendant une r6pliquer puis monologne, les
yewc clos sous le soleill
Sur cette plaine mpnotone, nous avons iL0 nous tromper de
route' chose pl-us dtisagrr6able .encore que cette ville invisible et
mutette.Nous aurions mieux falt de rester en gare et de prendre
le traln, m6me stil nrarrlve en ville qu-th neuf heures.du soir.
11 se tait de nouveau, fronce les sourcils, de lrair d.tun
homme qul veut se rappeler une chose importante, puls iI esquisse
un geste ennuy6, plissant ses lbvres charnues. Xtendu sur le dos
comme il 1rest, 11 sort paresseusement urt vleux journal c1e sa poche,
le d,6p1oie en toute sa largeur, pou.r se prot6ger en m6rne temps
contre le sol-ell, et dit a lthomme en vertr sans m6me srassurer par
u.n regard stil est 6vei116 ou non!
Jral dd jb voulu vorls ltre ce journal dans le train, et
vorr"s aven refus6.Vous mtavez accusd d.e npurrir des pr6 ju$6s h 1t6-
gard de toute r6gion inconnue, et dravoir sp6cialement choisi uJre
viej-lle gazett,e obscure pour appuyer mes id6es pr6congues par la
prose d"rurt journali-ste anonJtfte. L'[als voici eette vi]le qui ne se
laisse ni volr nl entendre, premibre lrellve q.ue les remarques de
Itdcrivain inconnu, blen qne viei-l-les d"e quelclues ann6es" sont
encore valabl-es. Permettez-moi C.onc de vous l-ire ce journal' dit
lthomme en b1anc, €t il conmenee sa leeture sur un ton dgalrsans
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nuanees, avec de longues paslles I
l,22
rr Urre m6taphore parlementaire, due h un prestigieux s6na-
telrr gouvernementalr d6stgne les borde de l-a plai:ne,cIest-&-d,j-re ceux
du lanuber par ces teruresr 'r un Ed"en lo$g dtun milller de kilon&tresrr.
S'il eh 6tait ainsi, le Brege et }e Srigaeh, les rui-sseaux jumeaux
de la lor6t Noire, h la source du lanu.be, descendraient avec bien
plus dtenthousiasme vers ItEden des bords du B;ir5.gan.l,{als, dans cet
Eden'le seul arbre dou6 de longtivit6 est le saule pleureurr €t l-e
printempsravec ses eaux abond-antes, nr est pour lf Adam local qutu-ne
terreur faroucher entrainant plus d rune fois les cataclysmes d"e la
d6lAcle et des lnnond.ationsrr.
T,Ious
avlez raison- stlnterrompt Ithomme en blancr sans
regarder lrhcnrne en coutil vert auquel j.l sfad.resse- ctest Lr:re feull-
le obscure, puisqutelle perraet b ce journaliste proli:ce d,e simuler
le tal ent et lthumour.
Aprbs avoir guett6 encore u.n morirent, avec le vague espoir
d"e d.iscerner quelque bruit sur Ia plaine, Ithomme en blanc reprend-
sa lecture
m6ne ton ennuy6 !
lu Un calcul a not6 qlle lles crapauds et les grenouilles
chantent annliell-enentt'- je trouve I t expression juste, bien qut il
s t agisse probablement d.t une errelrr- " chantent annuellement" aprbs
les innondationsr sLlr plus d'u-n demi-million d.'hectares de sol fertil-e,
envahls par les rrrar&ls et par Llne v6g6tation aussi c16che qurlnutiler'.
- hriai-s venons-en h la vllle-dit lrhomme en blane en par-
courant les colonnes du journal- voyons ce qu'il dit d.e la ville,
voil-h, j t ai trouv6 i
I'le rnatln" b mtdi et le soir, on entend" en direction des
inarais et des champs les clairons cles quatre casernes situdes aux
qua&re coins d.e ta ville, ainsi que le trot des chevaux de lresca-
dron de savaLerie, qni vont changer la garde sur Ie poil$r vis-h-vis
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23
de 1a cath6drale du port. I,a ralson piur laquelle on mrilnte l-a
gariLe A cet endroit est asse* nyst6rleuse. Ce podt en bois enjambe
un fllet dreau -h sec aujourd" thui - q.ui ee versait jadis dans te
Danube. !e lrautre c6t6 du pont, il y a les marais. ,4uelques ann6es
plus t6i, on avait pro$et6 d t assalnlr le terraj-n et d.e constrrrlre une
chauss6e menant aux for6ts voisirr€er llIais la chanss6e nta jamais 6t6
construite, le pont continue A sfenfoncer dans les rnarais, et 1es
facti-onnaires de l-f eseadron *a monter la garde'r.
A ce passage, lthomme en blanc interrompt sa lecture, son
regard suit un 6pervler qni plane trbs haut,sol:.s Itarc c61este, et
parcourt une longne distanee sans u.n battement d.railes.Iuis i1 renonce
A le suivre du regard, i1 devrait pour cela changer de posltion.Un
tempsr il garde le silence, tendant Itoreille, vers la plainer orl
nte tend rien - et murmure, Bour soi-m6mel
0n nrentend" m6me plusr comrrro autrefois, les clairons lancer
leur signal de midi qux quatre coins de la vil-le,
11 reprend sa l-ecture:
t'1fi6me
le nom d.e "
port fluviaLrrest en quelclue sorte une
m6taphore.Dsns Ia vi1le en question, le capitaine du Bort, hornme
par ailleurs fort sensible, fait pal.tre se$ chbvres dans les jardlns
publics du borcL du Danube. Conme il ne passe gubre de bateaux sr-r.r
le fleuver il trouve l-e temps de s|adonner, en dehors de sa profes-
sion, b ta rechercher dtu:r m6dicament universel, u$e panac6e compo-
s6e d rherbes sauvagesr cueillles et bouillies pour lul par l-es quel-
ques narins en sous-ord.re-pensionnaires b vie de La marlne d.es
quais. le reste da temps, le capitaine le consaere h ta sculpture".
lrHomme en blanc se tourne vers son volsi-n en coutil vert:
Je vous ai blen* dit que vous avLez un collbgue sculpteur
dans cette vi1le. Si. le journallste en faj-t mention,erest qutil nrest
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l-24
Bas tout h rait d6nu6 d.e probit6. vous pourriez fonder ici une soci6-
t6 des beaux-arts, volls et 1e capitaine. Eriger, par exemple, d.es
statues dans le port et graver sur leur socle des inscriptlons en vers
des Tristes et des ?onti-ques dtOvld.e. lllals voyons ce que le eapi-
taine 1u1- m6me a entrepris en ce sens. oL en 6tats-je d.onc ? ah,
oul, un instant, jtI suisl
rrle capltaine du port stoceupe de sculpture, utilisant
conme nodbles, tour h tour, les trois nartns du chaud-ron A panac6e.
11 espbre finalement 6riger dans le port,devant la cath6drale, une
statue d.ont le tj-tre exprimera un j-c16al longtemps pbnrsr.rivl l "L{arin
au long coursrr.
m.6contente I
Irf homme en blane sf intemonipt h nouveau, avec u_ne moue
-Ce journaliste nra aucune mesure.Il m61e brutal-ement la bouf
gonnerie et le traglqu€.11 sragissait th d ru:re grande cJ.estin6e.
Reprenant sa lecturel
'r le capitaine du port nra $amals achev6 son oeuvre.Tl a
commenc6
chaque fols par model-er le dos. Arriv6 aux vlsaje, il tra-
valllait sans mod.ble, dtlmaglnation, arguant qutu-n homrne regard6
dans les yewc devient hypocrlte et cherche habil-ernent A eontrefaire
son expression dans le sens quf11 vous soupgonne d.e souhaiter. Mais
ce visaje, r6a1is6 sans noclble, ressemblait cnaque fois d-e fagon
frappante A celnl d.u capitalne, et cela ltobligeait b abandonner, 96-
n6 cette variante et h en reconmencer une autre, 6vldement par le
d ostl .
- ldon chhr, dans toute cette affai-re, f€ rat6 ciest le
journali-ste.11 avalt du talent, l t imb6cile. Comment s I appelle-t-il
ilonc ? Ah, il nty a que les inltiales! dit lthomme'en blanc.sa main
remue un peu 1e journalr pnis l Yoyons pLus foin, Ah, oni, le n6ant,
oir les ar6mes troplcales
lez donel
srenirecroisent avec celles du }anube.Ecou-
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r'Ians le jardin public d.u port sus-dit, t1 existe une sorte
d.e caf6r de maison d.e th6, oh un octog6naire tr6l-6-turban blanc et
anneau de cnivre A lroreil"le
- mond inf,atigableruent du cafd fratche-
ment gri116 et lav6rdl]heure en heure, des verres et d"es tasses
qui n'on pas besoln-presque personbe nty boit- tandis que slx grandes
bouil-l-oire$, h toute heure en 6nullition, si:flflent par leurs trompes
b vapeur comne un sextuor de sj-rbnes, dans ltat*ente des bateaux
de passagers qui ne sont pas arriv6s et ntarriveront jamai-s.Ilntre
temps, kthomme aux bonillolree et aux uerres trabaille au croehet;
ce nrest pas un ouvrage d,6fini, il O"6fait le lendenain ce qutil a
crochet6 pendant toute une journ6e." lrhomme en blane eesse de lire,
ses bras courts' fatigudo, sraffaissent le long d-u eorps. le journal
ouvert couvre son vlsage et il reste th" tandis q.ue les pages 6ten-
dues ondulent d.e temps en temps sous le souffte dgal et ralentl dfune
sorte de ssrmnAi-l- survenu h l'ilm"crovisie.
Aprbs un moment, lthomme en coutil vert stassied" srr l-'herbe
entoure ses jambes de ses bras et reste lb, le rnenton appuy6 sur les
genoux, promenant sur la plaine un regard" 6tranger.I'uis il lnterpelle
l-rad.olescent, rest6 deboutr sLrr la route poussidreuse entre les
chaumes I
- IlsrCaius, est-ce qlre la Table aux niroirs e:riste encore
d.ans ta fameuse vi]}er $u.T le trottolr qui mbne all jardin pui:lic ?
0ui, monsleur l,farteq. Ille y est chaque iour, rdpond
vivement l-tad.oiescent, qui reprend. cou-Tage en voyant quton falt atten-
tion b lui. Quand ;t6tais enfant, jtaimals bien passer nrbs de la
Table aux miroirs et mty voir dans tontes J-es glaces A la $ois. Vous
$ouvenez-vor.r"$r je vous enx ai parl6 l-es premiers moj-s de men s6;our
h Bucare$S, quand vous mtavez connu h ltEcol-e Cies beau,x-arts et que
vous mtavez pris dans votre atelier pour apprendre h couler en pldtre
les modbles de gtaise.Yous mt6coutiez alors avec beaucoup dtlnt6r6t,
maj"s quelque chose, je ne me souvlens plus qu-ol, a <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
inteerompu notre

I?6
conversation et nous ne l-tavons janais repri-se.Je suls n6 dans cette
rril'l a ,lo n] ni11g et j,?y ai grandi, mai-s je .J peux La volr du C.ehors,
. qf
J O4
'urr rtls+u
peut-6tre paree qu-e ma famille est venLie icl C.e Transylvanie,attir6e
vers le 3i;.riigan par 1a promesse dtul sol plus g6n6rer,r.x. J:'endant
longtemps' bien des choses qul semblaient anx habitants paraf&itement
niiturelles nous 6tonnaient et nous charnai-ent. Iour rnoi, la la.ble allx
miroirs a tou.iours 6t6 Itu:te drelles,Ctest ulle tabl-e lonp;ue et haute,
couverte d"e nriroirs tourn6s ver le soleil, pour o,Lrtil sty reflbte
tout le long du jour. D'autpes mlroirs sont 1,6g'erenent inc11n6s,
afin de rejeter l-eurs 6vantails de lumibre sur Ie trottolr et sur les
pav6s d e l-a rue i\rTavrocordat.I t autres, verticaux, sr ori-entent vers Ia
vile de bassins qni descend vers le jardin publicr €t les jets d'eau
y mg{-tiBlient leurs lum.ibres. Dtautres erifin sont plac6s d"e fagon
A composer des angles varids, otr l-es passants puissent aprecevoir
tant6t le reflet de leur buste, tant6t seulement leurs jambes ou un
profil, avec la tempe et la ligne d"u cou.la table appartlent h uJ)
ancien cornnergant, eucore jeu.::e.Ion Sopescor p€rsonnage entreprenant'
mais -o.ui a toujours 6chou6.la fable aux mj-rolrs, nta jamais eess6
de l-e pr6occupprr bien que la vente d"es mirolr ne lui rapporte presque
rien. Les habitants cdttoient sa table sans rien acheter, conme stil
stagi-ssait d tun vieil arbre familier, erton retrouve toujours au m6me
endrolt.Ainsi Popesco en est-il arri.r6 A faire pl-us de combinai-sons
d"e jeux de glaees que de commerca.Je vais vous dire pourquoi i'ai
compar6 la table a u-n arbre.les miroi-rs surglssent sur la table de
f,opesco au printemps et disparaissent a ta venue de lrhiver.En temps
d"f hj-ver, comme stil volrlait offrlr uJle compensation color6e, il clis-
pose sur sa table des bonbons rouges, blancs, iaunesrverts ou bl-eusr
ainsi que d.u pain d.t6pices, l-e tout confectionn6 h la maison par ses
cluatre ouccinq fil-les. En fait, €lles lui aj-dent aussi A fabriquer
les miroj-rs, depuis le verre jusqutau cadre.foutes ses filles sont
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blondes, effac6ss, osseusesr pa1es, €t ;h mesure qutelles grandissent

27
ell-es se passent, Bar rang dr6.ger ]eurs v6tements, feurs chassures,
leurs moeds ou leurs coJli-ers rl.e verroterie.Ell-es slrrvelllent A
toub d.e r61e la Table aux mlroi-rs, trois saisons sur quatre, et en
hiver les bonbons et 1e pain dt6plces.?opesco,lui-, parcourt les ea-
f6s, les bistrots, les magaslns, 1es marchds- oh, la ville est pleine
de commergants avid,es et bru-taux- il hante aussi les salLes du tribu-
nal et tous les end"roits oir se concluent fes transactions.fl rend vi-
site aux gens qul possbdent du caBltal ou de la fortu:re et l-eur donne
des con$ells- souvent pr6cieux, b ce qutil- paratt- que ceux-ci n6gli-
gent de sulvrer 1e prenant pour un original. Chaque fois, 11 rentre
chez lui chagrin et vex6. Drordlnaire, le solr, il est ivre. Il-
devi-ent m6chant et insultant avec ses flll-es, bien qutil les aime
beaucollpr h ce quton dit, et perquisitj-onne leur petites affaires,
les sorlpgonnant d.e leui cacher ltargent encaiss6 A la Table. ?uis 11
se met a compter ses miroirs et ses bonbons jusque tard d-ans la nuit.
11 se plonge dans d.es cal-culs compllqu6s pour l-es jours suivants
et arpente en vocif6rant son 3-ogis" un ancien d6p0t en torchj-s qur1l
a d.ivis6 en huite plbces 6gakes et d6nomm6 " i{6te1 des laboureurstr.
En effetm l-es jours de march6 aux grains, tous les interm6diaires qui
font la l-iaison entre les villages et les n6gociants trouvent un gite
dans les chambres d-e son d6p6t. 11 nty a pas de lits, ils doru.ent par
terre, sur d.es matelas de paille- chaque matelas est aussi grand que
la ehambre.Quand Popesco les voit tous a11ong6s, j-l arrlve avec sa
lanterne- les charcbres nront pas dt6lectricit6-se penche sur chacun
et encaisse son dA. I,a taxe nrest pas grander €t il arrive souvent
que trois lndividus payent un senl tarifn paree que les cli-ents-
d'ordinaire, des vagabond.s h capital saisonnler- profitent d.e ce que
la lanterne est pass6e d'un c6t6 pour s?esquiver d"e lrautre. Crest
d"'autant plus facile qu-tA cette heure tardive l-ralcool ingutgit6
tout le jour par Popesco alourdit ses pssr }itais au matin et le iour
sulvantrlopesco redevient frais, souriantr tolnbile' <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
poli.Il a ses

128
entr6es chten ]es autorlt6s de la ville.On l-e voLt en coversatlon
rt6g16e, trbs a6gag6r avec des avocats, des. m6d.eciris, c.e,s
lrofesseurs,
des offlciers. Bazacopollpersonnage nr.m6ro un de lar vllle, ltappr6-
cle beaucoup et lrinvlte parfois, lorsqutlL regoit des h6tes dtyan'-
gers.Fopesco a un complet soign6 pour ces occaslons-lh. 11 connatt
bien lf histoire de la ville. lt6tat des fermes et d_es propri6t6s
fonelbres, la situation des entreprlses conrmerclales dans l-es e6r6-
ales, l-e poisson, le t6tait. Bazacopol le recommande avec sympathie
conme " ur encyclop6aiste et un Benseur subtllt'.Orl croit m€me savoir
qu'i1 1e consr:-lte dans les affalres pl-us compliqndes.rrVous d,evriez
tous estimer Popesco,?ersonnellement, je ne congois pas le monde sans
?opesco.Tl est pr6cieux, il ne g6ne personne et nrexige Bas de
frais", a-t-il d6clart{, paratt-il, h une r6u.nlon publlquer en le-
vant uJ] verre h sa sant6.Et, une autre f ois encore ! rr Fopesco appar-
tient h la natuge de la vil-lerc-e mOme q_ue sa Table aux nlroi-rs.S'11
manquai-t' je prendrals peu.r, comme d"evant les arbres qui ne bour-
geonnent pas au prlntemps, ni ne d6puuillent h temps ler-r feuillag€".
Ctesz de lb, je croisr eil€ jtai d.0. prendre la eomparaison avec l-rar-
bre. Crest j-nt6ressant que vous mtayez questlonn6 sur }a Table dex I
miroirs,continue 1radolescent,avee de grands gestes q.L1i staccordent
mal avec ses paroles et tantdt les pr6cbdent, tant6t d.emeurent etl
retard. J'ai pos6 la m6me question- explique Caius enchant6 au sculp-
teur ldarteq- b na mbre, ees dermiers jOu:'s, hans une lettre I ttr,,Tcris
moi st fa tabl-e aux miroirs est toujours lb." L'laman mta r6pondui
" la table aux mlroirs y est.Quand. rentres-turr.J0 suis s$r que
maman vous recevra trbs bien, je l-ul ai souvent par16 de vous dans
mes lettres, et de ltattention q.ue vous mtaccordez. Et ;tespbre que
Bazacopol vous t6moi-gnera d.e la blenveillance, b vous 6t b monsieur
l-e d6corsteur Sendorf.
ltun mouvement bref' Ithomme en blane 6carte le journal qni
couvre sa $igure, il se soulbve sar ses coudes, <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
considbre }e seulp-
i

teur, puis Ca1us, Itadolescent- on dirait qu.t11 voudralt rnarquer son
129
6tonnement A propos de leur conversation sur la Table aux miroirs,
mals il flnit simp1ement par falre un geste d.e lassttude. 11 murmure
pourtant, aprbs avoir jet6 un d.ernier regard sur la campagne d"6sertel
eette plaine ?
Mon cher, est-ce qutil y a longetemps qurelle existe,
€atus tressaille A cette questlon, puls falt quelques pas
rapi-des dans l-a poussibre 6paisse d"e la route,se balangan-b sur ses
longues jambes minces, moul6es par il,t6troits pantalong bleas.
H6, otr vas-tu, tu veu-s nous laisser ici ? eria 3end"orf,
lthomme en blanc.Cette vil-le de marchands, muette et invisible' a finl
par me passionn€r.J€ peindrai une fresque a l-a mairle, sur les murs
de la salle du conseil, et j'y figurereai lthietoire senilnentale d.e
la v111e.
Ohn je n€ mt en viLis Fasr r6pond. Caius, embarass6, prenant
appui tantdt sur une jambe, tantdt su-r I'autre et examinant la plaine
sans comprend.re, je ne mten vais F&sr je sherchais la ville.
Sendorf 6clate de rire, srallonge d.e noaveau sur le dos' puis
se redresse et reste alnsl, appuy.S sltr ses coudes, Itattention retenue
Bar ux, l-ong convol de gens q.ui avancent h travers l-es chaumes et se
d.irigent droit sur €uJC.
Itadolescent continue A changer impatiernnent de place, cher-
chant un point de vue, dtotr la ville se laisse voir.
- 0n la volt? demanda lrhornme en blanc' sans perclre de vu-e
la file de gens dar:s les chaumesrVous soutenez que Bazacopol aime 1es
artsr pour employer vos propres termes ?
Je vous l-tai dit, monsieur Bendorf , r6Bond" ltad,olescent
confus, continuant A chercher des yelrx un ind.ice d.e lrexistence de le
vutle. Yorrs avez d.onc regu une invltation, ajoute-t-ll-. Je sais qut1L
a toujours 6t6 int6ress6 par les troupes de ttr5Atre venLr-es en tourn6e,
autant que par les 6erlvai-ns et en g6n6ra1 par tout artiste d.e passage
dans la vill-e. Cet int6rQt, les habj-tants lrappellent une I' <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
falblesseil

Je me souYtcng guc BazaeopoS.
a 6erit Jerll.s, dane Ie gazettc Localcrun
ertlcle sur LrbospttLltr6 tracttti.onnolLe.IL lf avatt cooneod par qnclquco
boll"cs pcnt6cs sur la nlgratl.on dlcs olgcaux,
- La nlgratlon dles oLxeauxt oraxcLema lrhonnc cn blancr qul
sfeEeLaffc et aplatlt dtun gtrentl ooup dc Bol,ng lc ehopcru riLc Bctllc
ou.bLi6 tout rnBrbc. II.n pctlt eoancrgaBt dlavtcnt trn cuoyolop6dlctc ct
srrt"ttoc l dcc Joux gratu.i.to Gur unc tnblc I ntrotrrr trnitLs quc
BazroopoJ-1 lc rcquln ilc Lr plelnel GonBosG pour Ie il.6lcetetlon gdn{-
reLa cles polncs avleolor! VoEs ohcrob.cz le villo ? dcmqnda lrhomc
crn bLuno aur gGt06
ri!.u eonvoi. gul vLcnt Oc srrrr0tor eu boril d.c le r@uto.
lcs holrnca pertant tsuc dca r86c vLdec, cnrouLds I te teLllc eE tu-
tour dlco 6prn1ee.
- Ou.ir on vrulfult ellcr I te vlLlcr r6Boud Ltuu drcur.
Ccst-l -di,rc I ta vllLcr eJrntc un lutro, plnr lg6. qut
sfest raplrrtlchd.Lrcr famcc eont oX.oscs. ct on nou,6 g dtlt qufLL nry r
plno d,o bLd d.cputr ).ergtcnpsrselc !eu.s avolr epprlr qntuae partlc d'u
bLd l 6t6 treneportdc I te v11]c, denr Lcs diflp6tr.On d!.t qurtl y r&-
relt Ll-bu dLcs d,6pdtrr Gs vGu,x-tu en vctll.
- Vour ftcr lce voyrgcun qni. dtrlcnt atrr lc tott d.c wrgcsr, !.1
rG acnbl,e, f,ur Lc trel,r q.u. tou.r evers prlr ncu.r-n0rctr {lt Mutcgr
Lthtwnr m orutLl vart Forrcr qrli sl rot dobout ponr rLcur lor volro
Hetr vaur votll p1u.r lrull oontetnar trol vcf,o!-votrf d.oro ?
- 0n 6trtt plu.r nsrbrcux on@crcr rdpor0 ul eu.trc; drur ur 0ca
lcrrcrr langs, nnLr urc prrtlc rrol crt eLl6c ll-brs - ct 11 6trnt
h rclt 3lour l6rl6ncr unc llrcotLon quc}eoretor Yarr lrhorLsrl. Seul
t.rrGr tru.r dc Mel-tevlc. Or r,6trf, {frbrrl or lfrrnrylvenLor ncla 11
nry e Bnr lc b16r rtr llrrl aprlr, rL event 01uJ. I{oul tvonr rarsoratr6
LL-tu u$ trnirn plcir lc 6c!r de Ls Dobre&|"$cr l"Ls rour ont {tt
guf iL nf y r gnf Lel qutla prurrelt Gt trourvcr. Urto Ie pLnin crt
l6scrtc, ct vrlll gurol obcrehc Le vLllsr qul lfy crt pltr
- Orcst t0rr lry r qutl 3"r vtLLc qnfln pulsra <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
trruvcr lu
115, rppu-tr ur latrcr isrr Lcr relgr rppmir I oclui. qul, vLcnt {c

prrtcrr sruer;;* *., eo,r.rc *;; r.;; r]tt l,"r.r, u"n dc sno1 ParGrr
0n pe{or Gt ,i *" *.,
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crt trep bu r"rrelrd mixtclratr ct trcvrillrr. t*i* n* r rl' ,.*Orrr ll
doX.t bicn y rvol.r {c tr bcmgrnc per 1oL.$cul"cuent or vru{reft tu
u16 cu 6ehengc peur ra prs rcntrlr lcs netrs vLdee;
lrhorr.r. en bl"rno sf cst LcvS.Lul nussL ct axuirc Lcr Mrl,{nvcr
avoc t.ttcntl@trDturu olnxl dtrcil.l, l.r rblcrva qnrLLr sont lf &gat
extrhccr vlcLtl,nrd.r ct gcuner gsr$enr-h ptupnrt, 3rLcdr $r.ilr
tcnt prbr, lf,t trh.onnc em blan@rOc Jcrura hrrrc y hnbttortrtl lr
trrurc LL aeus y rl-ncrc toue- ct tl- 16ei6nc aux !fio]'devce Belgg, qet
oentinrea &r erpcutcr le pLeLnc, sur u$G *Lrc pl"ur Lnr6cr rlul trcp
I
r iktgpor I'$urtnnt, of ohcrohcnt teu.Joun tu Srets *6 vnr.
Us tcrprr trur se tsXecrnt, leE ilr1rilnvcs sG eent d.tvl.sdr par
pctLtc grrnlrcj, t1r 16 tlcnncnt llr u.n BGu. I L,6csrt.
lfhonc cp bLemc ct et3.ui vcrt ut fctt quelqucr prr
""..*ff
ytrc 0eLu.rr pwto ills lf rrr0tcnt of rttcrs{ant,
- De trbeo, or cr rumit G!0oor6r {tt ul vlcl,llsrdr GB rtu-
pmobrnt &cr d'cur h,rrrcr of l,aur ca rffrrnt 0e$s un pettt sr@r }ilntr
8u pnpicr Jeurna).1g* ilous rn$qua bceu.oou.p
lrlnau.e cn blsn@ sc ret i rira; 11 rcv!.ont eus scr ptrr prcad,
lc J*urnn3. &ens lth.crbc ct lrrff:ro eu MoL{nyor qui. lc ildshircr 6t
6rrlo gcalorcnt t'ttt r.r@Gau of Lc ptta erfgncusoncnt.Irf hcsne Grr
blstgo rffrc nu"rcj. Ic rcttc elc Ls fcutllcr Lc vlctu-cr{ lrnoocptc, rcl,r
Easr teuohcr rux oLgsrcttcs qut Bcmd.orf lul tcru* d.mg ocu 6tutt ruvcrs
Srur Gaoruragcr l.c ttrci.X.Lnrtr quJ. ronbLc tr}r *6gtsatrBcnilorf rc
oonfcotlnrc lut-rlnr Es6 ol.6nrcttc cvoo la tebno rffcrtr Ltrl-l-uru
ct mufflent srnr Ie flnnc qui sr6Lbvc obaqne felr gu.f{tr nrplrcl d.lt
el rientt
- Quent oe t
pGnsor aow tonr gn. t.rrGt Ll sur oettc plntlc
nrnt ;rturrl,rne rcai6gcr oattc vi.Ilo gurln na voLt tt rtcntcnC.
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MeLl qtll arlt cL rlru,r y trruvcrlous rlcn,qut vnf,J-l.clllibe'Fltrrfllt
r3rc qur*r sri.t prtt I pnyct {c lrtrc prohc DoEr qurln [our ],eisrr
rcpartLr nlr pluo tlt.
Irc f,ol{svc rcYtcnt vcrr lcr llcnr. iott lcr gmupc. rrat tct-
t5r cr rrr:lbra. Quclqecf-llrt ro perte6cnt Le gercttc GB trsa{r ror-
oatut.lct l-r,llcculr Qlt fe!.tr tc Lf rrtlelc C.u lrurucLlrtc..Auour dttur
trG !D0U3C GAOOTG L rC rOu*lor u.nc ol8arctte, X.ls gttcn{sntr Lcr ycux-ftx
6t Eur @ct trrls dtrengerr qul sont Llr uF X,Gu. pLus hin.
lquf cet-ec
gutlla trtnt dltr Lcr lorror orlrrdr?il rt0g1, ef cst vrlir gurert-oc
qutLl.t ttcnt dtt?'r lclsnCcat au vl.eur {cux lnClvldtu: v0tus eutrcrcat
q.Ec lee ![o].kvcrr en vectlue dtc eovcrecet et eru]'Lerr I dcrcl-les de
bcl,E. Cen rdleun-lll qul se$t ncnus avGe Lcr rutrcsrafont pas d,c reoelneJ
ncuLeront dcr acrvtcttcr Jeuncr cn shLLl--onLr. Ilc vcl.Ller{ lcrrs rc-
prrduLt oc gutel lui r lltr Ll, Lenrcc lcr dpauter ct ldctgnc lfhlnc
ctl bLrno. eulr 6tcntu d.c aruvcau. sur Lc sol I plrt vcntrcrexe,rlac et-
tcltlvcrcst uue frurntltlre. frll e barucrup lneLetd sur ecttc hlcttlrc
dc vLLLc ct {c poohc.Feu{.rnLt peut-ttro Lul, 3rnLoo;r Lr pattctrl
rngglrc.un d.or d.cux lndlvLilut cn @ovGrotEt. It_c vicl,Ilerf, o'C].rl,6nc
ct ctreule parrl 3.el gr.u.larf p.ur partngcr lc JlurneL.
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sL vltc cn bcargncl Learc-Lcs trenqullLclr Alt lfrutrc typc cu @ovcr-
orat L sra srir aaBf pcrlrc d.c vuc Lcl rruvcrcntr dc Martcgr Bcalorf
ct Cel.ua- oll trouvcrr pcut-Ctro quelquc ohcgc ctr gr.e. Je olnnals Ler
toar i,lcur tiucn oer trr{s-I& bront pes l-taLr sCrieuxr tout nu pl-ur
tl"o Lrulottant rilanr le trStEtl. I,e typc cn b],rn@ rrl J.fal.r uro pcn
ota616, il d6rdnagc$. rcgerd.e-Ie u! pcu Joucr avoo lcr founlsrr.
?lnlquol est-oc quf Ll, nry e pao lc fcnr.d.als cctte pleine?
dcnndc r*l {cs Jcuncr McLd.avce, reLl Xrcrsaanc Bte le tcrpr dlc Lat
16pondrc.
- lfccrierurrr go vour ].a vl,lLc I Ie rrrtll! Jc LreL trruv6o!
r I eEt rLr a oricr Cntusrytrirt6arnt BBr ecs Lrn6u.ee jmbee
lrhrrre cn blene et lrh.cnc cn eoutLl vert perrG 1c rcJolgncnt
cn ttuto h&ter tutr lcr Uoldltrcrr
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qul sG prer:eat cB rtngg

Bcrrds eutaur Itcux.
- L55
6tcnt Le rrLa vcrt Le plrtne cn ria.nt, sruLeg6.0n vrit rCrc le febLc
nux rlrllrelXul brtlLe'iletntcna$t Je eorprend.e peifrl.terent prurquci
.n sG Le voyelt Slrs- ct nres itlrnc arrurtent el prls. Qucl Jcu lCIt-
eieur ot6tslt, qtrnnL Jt6tntc pcti.tl 4c 1l regerdcr drLri, {c Ln dCeru-
vrirr ct cctlc Jfnvnir paur rel,ntenEnt dc ncrplu.l Le rctrouver! Regm-
&cz d.rao I lc plnLne sc r6pnre leL cn dcu:r J.rrger bend.cc. I1 y e cntrc
e1ler u^uc dlffirancc dle niveeu, Irrerquc tavisibl-c, La bencte enr laquelLc
B.tls $.u.s trruvosr repmt cn grrllre, tenrlls q.uc eettc eutrc srlveacc
clt srdLcvent u! pour Entrc ectte Bentc q.ui est lcvant nous et La vLlIc,
6c gLLsse' I dlrrltc, ].a huguc t rrLc vcrte ct Jeunstrc le La LiEibre
drnonoile. Et ln nc veynl.t plur La vlLle, {d eet Ll-bas au frn{ d.c
cct cspnoe l-ibrc, d.reutnnt pLur quc pluoicurs eouohcs dlc Bonso5.]rcr
6priosel supGrpcsdes, dlnnsent au-d^cesus tte la pente.Quelquea pas faLts
d.ans la bonne tilirectiour et La vtLLe surgtt tout cntllrc
lpur rcgardcntr lee lfrldlevcs sc d,docuvrent l ]-e vil,Lc est
Lb.'ifripJ,ry6e- eve@ sss nurs bLancsr sc6 toits btgerrCsr $os olochere le
gren{ pont vcre Le for0t r{vereLnc-velL{c dIuu fllf, ilc pour.t}rc rouo-
sltrcr qr;G lc srl-ctl. d.c rld,L rcndl treuepmcnt.Qual.quc port eu ltltcu
dles rrLset, Hn Jet nvcu3lnnt tc LurLlrc bril-lc lc tcltrrc I ttnntrc-
efcst peut-€trc ls [rb]"c eux rircl.ro..Aseca proehcr ]-c Dnnnbcr sc lal"sso
entrevllr' e6toynnt Lr viLLc qul Bc trLtr lruebLlc.
tG en bluc.
- Ueln pourquol cst-ec quf on uc lrcatctll. pas? dllt Lrhlr
?uts Caluc.I8erteg ct Scndorf pertcnt d.ans la d.trectLon-
enivts per La ccntatne de MeLdtvcor Lcurs tnos yLdes cnrouLds sur
leurg ha.neheo ct sux J.eure 6peuJ-cs.
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_ x54
II
lf6noria] de ritl.
Atl$ourd.th.nl Gse@rer Je ntaL pa$ qtrttt6 ].a neioes.Jf ri eu. porilr
I 'rei
d.c pluo en p3.ns petrrr rr y e qucJ,quo tcnSrs. $c orcynis enooro
q.u6 la peur nc pcut ttra cauc*c qua par lc vl,ta b6nnt q.Et s.rruvrc per*
frte d.ans u.uc exLctssoc h.uuaLse.MnLe $ t at blrntSt eororLs qur 11 y I
d.tau.tres rsLsen eneorc. Suel-qucs heurco pluo t6tr Jf eeaeynle dc
erol.rc que 3-f angol-see slfleigneralt. JtevaLs iti sendXtn cnvekL per
trt 6tst dfcapborS.e, ttlL ne fant pas l,aLaecs Xlessc" @e lorcnttt, Lc
snLs-Jc dj.t: Ja uc suLe euoeit0t pr6perd b sortlr, enfilent nec v0tc-
ncnts dc Jcune horrt- Jc ouLs Jcunc 6aooro. naitr Jc ncto rer;!,cnt oe
eeeture fslt tl y e qnclquae anndcs AdlI ct senlssent J,erequc Jiafteblr
urn 6v6nelant cxtreordtinrtre. JraL qutttd le uatsorr trrrrtrs6 le jer-
ith ct sf$ Srsviar bLene, $tdtets 6ete1 d.rtuae Jctc gnf re rcn{nit
lrpntLcnt ct lloxtcux
b fn fof"s. T.,n toux quJ. nrrvait tnnt fnlt souffrLr
@cs {arnLorr tcrpo rc Laicsalt treuqtri3.}e.0u ntcntut*ft pac rrp brui.t
quend, $c qnitteL l-r vfrnale dlc rn lnlsrn..Tc eortf,s dc ns poeha lt
portc-oLafe ob nrtcnt nrour ouvrLr lc end.amcs d,u prrtell et sortLr eur
Le trettoir. Jc LrsL s0nc euvart, ot6trit pcu. aprbs ridj.r os ne vrgeit
xrGrseanc 6-n rucr lcs nutrcs pertrtlo dteicnt fcrnds I elefar eujt euecLr
lcs rtdonur 4ee fcn0tres dtej.erot ttrds- rteux 6ncore' Les rotrlceux
nrLg cn pnpJ.cr da onnouflagc 6telcrt bal.sris en pJ.cis Jetar. tfEn sorro
qae vrls-$c fnLrc cn viLLe h octte heurc"? Et cn effctrgnteLLaig-Jc
fslrc? J t aureLs vru.3.u trruvor uu retLf ct $c
i
prolenal rou rcgerl suf,
lo trrttrir. IL uty nvltt grcrernnG - et ofcnt nlors quc Ufni rcnerqu6
l-thcrbc ct lrs flcum. $ur tc trctteLrr Far l.es vlatLl-es ercveraFr
{e I-fnnpbnlte, Ces herbcE ct *ee f}curl ev3!.ant prurrdrsuf, frc heuter
ttgcr lrritos ct LLg;rcusos- aLlas dtntcnt Lb, lulobiLcs scus Lc eelcil,
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0u e0t dlt que In pLeLnc avnLt pdndt$6 sou6 Le vllLcl srulevrstr

: Lr5
6oertent rcs p"og. e.; fatrc ur"u" I ra rr"r*".n"
rlrcnt,
"" "at"
Jrcntcnl.l" * bruLt otu"p6ftant:d.snc lc rllcnoc d.e La vL].Ler tn cntcra-
lett eLepotcr Lc Denulc.]J. bruirscit {Lsttnotetent, Jc ne lrnvais
jnnrlr cntond.u dc ehaz lelr lc fLcnvc cst & qurtre otr oJ.u.q kl.lorltrcc
lc rrs Loglo.0a cntcnlnlt r6nc leE sruf.ee {c Ls rivc, lfurr {fcux
SrlngeLt lrngucrcst, sotg troao 6trtt pcut-0trc orGrrFr Uals lc Lru.it
lc pler frrt ct Lc nrlus rcsrurlLrrsnf, e'6telt lc e.ssocrcnt lc: tllc-
nru111ce.
Jc rcfGnnl Ie ee{cuns ct o t cst scuJ.cnent {cne Lc cour quG
Jc orntlnuel b obscrvcr, L travcrs le grL3.ler l,rhcrbc ct 1es fl-eurr
iu trcttcl,r.Il rtevett scnb16 JuoquraLtr ttut neutrcl {c veLr lf hcrbc
p.us6cr dene Ie ruc chrqec ann6c, d.u prf.ntcrps l lteutonnc. ![atE
Lrltdc rc vLnt aou{nln quc octtc vig6tetion cLlelt nons cnvehtrr
nous rccouYrLr. Je vculaLs rrsrrsohcr su pcrtntl ct to'y "dorrleocLs
paer T,es flcurclrur Lc trlttrl,r, 6tn{cnt trrB Leutcs. la etuLcur lcl
l6tsLcr trrp vLoLnntc ct lcur trrrbtljtd enpeetcl ll sreg l.c scLcLl
tc rill., evgLt qucl"quc ehrsc rle truvcgc et lc tcrriflent.Scs oou].ctrn
nc lravaicnt jerel,e oaucd irengrissc.Drvalrt les 6onar JravnLe dtti
peuFetrc ebecnt ou lnettentLfr neis Leg ooul,aure ont tcuJrurs 6t'5
pour rrl, d.ec crics.Jc Lcur aL truJrurr pr0t6 nnc rrrtc {e expLlolt6.
Quenl l f htvcr vcnett ct quG Jc vrynls I-e aclgc rrllc ct bLenclc eru-
vrlr Lc trLt vcrt dc le raison' jc rc diceir tt Jc gater ct ocLn rc
crrfflerLt."A vreL llrcl sur Ia ruc quc J thebitcr
re ralsru cEt Ln ocrd.b
d.rnt Ic tott so!.t orhr6. XG qumtLcr crt rooup6 surtout per Lcr
!.rnctlblcr e,rlroexcf lce tnetttutlruc ru lcs regeeils Lu ocntrGrlrl oou-
lcur nty crt gulrc euLtiv6cr llr orntrgirlr 1r grLcrtllc ct l-er run
l6or6pto lul lenncat u.nc erurt6t5 oereet6rirtlquc.J'a!. tougrun sl"r6
Lc srlcl,Lr ct m mtrol pr,5Cdr,6c
orclt ltrstlnnc, l oau.oc de sco trnr
nurno6s.0n lLt q.uc lrsutrrnc n lcc oru.leurs ixrnloecr ct"lor.rrd.eo, ot
cst fcuxr 5t s.n r.u6c r6tel,Ltquo ct sos Jruoc lc rLcl p6trltr6 rcr-
rortcnt, @ t cst grtcc I rl.ac tnflrlt6 fe Enqn@er qut crsenglartcnt oG
r.ugc ct frlecrascnt lenr Lc Jeunc alroinil. Pcut-Ctrc
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rcr*lr-$c dcvclu

lrrllrier, aL JreveLl t6eruvcrt I tclpr .". ,rr*, v5rlzebL6a.Jc rc
cutE 6gar5 danE uac rutrc profssstenr I oeucc dr. rhdtlslc erciel e6-
vlrc qut oerretdrleel.t nrtrc fertLLc f,e lrnnsylvenLc arraoh6e I
l-cur srl ct trenspLent6s, tl y e 1-on6cterpo e6jl, danr cette vLlLc {c
plnlucr o& ttutg eetlvlti lntetcotuel,Lc eoquLert un Gertctlrc terrt-
bllnent rond.c-eufr. hroquc grcsonl"e dl^c etrLtlver unc arlnnte dlens Le
crur. Jc lqpque de prtienee, jtalrs{une vite La parti.e; rets graunir
ai.rrl avrlr un JardJ.nl p.ur Leqnc1 gfeuref,e choisl, dcs toue erbrrcs et
diotlnguCs. Fu 6ohen6or Jtet cesnyd l"r sctrlcur l lttntCrtcur d.c Le
llLots. Itea cnrralur C.c 1e virenle ernt {isois6s eelrn un Jeu de
bnanecs rcarrrilnLsant ce}ut {u dloquc d.c Scwten. Dth"surs en hcurc, ls
Ir,lribro du Jour ou dc Le nuLt nrroposc une oonbtneLson $6Af.te- tL est
i.rprsoi.bl-e {c eurprend.rc Le retndrc rdpitltitn.Par ccttc peret dc vcr-
lGr t osrreaur dlc fernar in6gr1es, lc srleiL cu le Lune Jettcnt dLes
rbrcc Lurtneuscs dene La ohanbrc I eouohorrsur Lc tcpis quc J'el tou-
Joum d[5str6 b].ener et qluc Jtni Aill rc*3r3.ned p3.uoleurs ftLsrper un
tepls blase llenttquc. AuJour{rhuLrquent rop e6sat dc Arrorensdle sregt
errCt6 devnnt LeE fleure ponoeico eur 1e ttttttlr, hauteg ct relles
erus le eol"cLL br0Lant, j teL tsurnd rrn rc6ard vcrs les vitreur dc l"n
vdranlr ct J?y at vu Lee cruleurr- tr-cblLee.Jc rc sute rilercnil6 cLora
sl pnr hneerd eLLcs tlG rfevalent pss envehtr elleg tussLr depuLo len-
gctcmeslpendnnt que gc clntlnu"els, roL Lc rctlri t4[u rtrnd,c. I lcur
supXrasar lu ehnpgcncnfr dlu rluvclcntr Ccr rrtetirns, doa cffluvcsrEt
Le tcrrcur rrn prLa dc rentrcr, nOre ch.cz nrL, eb tsuter ecs oruLcurr
Srcuveicnt avrir 6rendl our lc tepLn bl-eno ct e 'y 6trc irncbl-lis6es
A JeraLe.Jc !a euts sruvenu qatil- y aveLt dans re charbrc I concher
,:. .
unG esurLe farLlibrc, eLLc avnLt peut-Ctrc dcpuJ.g bLcn lrngtcnpc rong6
h rrn lnsu, lcs oruJ,eurc reflCt6es sur Lc'l tspl,s. Pcut-Ctrc lc tnpLr
blano lui -s8ne evrLt-iL ecssC Ct0trcret 3rourtent Lce eouLeu.rs centl-
snaLcnt i tonbcr sur so! gneicnne surface? J'6pLaL attentlverent'1tr-
eul LnrLt ac vcnsLt Cc re oherbrc- oh nonn l"a eeurLc <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
dcveit s0f,er'rcnt
sc roxr.ser I octtc hcurc. Je lc srl.s quellc frrec proJete bruoqucrcnt
L'6

7
dcnc r.}l csprlt lc alrrlllne escenttcL quc gfaveto sJ,. 3-tagetcrps rcu3X.
I iLud.erl" $cpul,n quenl aL-Jc vrahent clt*eueC I evolr petrrr? Jfal-
touJrurs ctrr. t]. ect vralr uac ya6uc acnectlca dlran6rlsoe, dcpuLo q.nt
eiLuJ.te1-
J let quLtti.l-e frnlLLe Ct reo pnrcnts prus perootnrLr teut ocul
Le rlute qufila tfaveLent treo6c.Auralo-Jc 6ti auscL craintif sl Jt
en aval,s ohltol reL-ntno utle autrc, on blcn ta paur aureit-el,}e en ulr
oerteln chtrnerpuLoquc cc nrcOt pluo dtd 1'dpouvente de rdpiter ttri-
deu.ent ee que ra far1LLe rdp6tatt b son tour. evce tlne frayeur bdrttCc
dlet nnottrcr? Male Je corprto que cctte crnlntc 6tstt urre an6ri.oee
quotl.dlcnne, entrceeup6c, per &ee uoscntt rCconfcrtante dlracoeLr.ie,
et qu'eLLe nfavlit drud {u selE du dlnagcr autent quc lt oouregc cbgeur
d.c Lr6vltcr. Sn pdn6tmnt Lce repXnrtr l.ntLnee Cu utltcu oil Jfdvrlncs
Jtrl nlh6r6- et Je rren rend.l eolptc I pcinc auJrurdrfun:llayco eurprlrc
I unc scrte ttrc pactc de La eretntc.Dans lrcxcreloc dc re prtfession,
l,'{nterruptlon $curneLi}rc srcffrrit l-a poeoibtt!.tC d.e remvoyct ehaque
Jeur su Lerld.emeLu trise 6oh6anec qnl Jtcopdraie peu lnecJ.lte.Maie eettc
peurr euJrurdthnl - en oct tnstnbt rh toutc la vlLl-e sreet rettrde,
ggch6e en eJ-Le.-a6ue - est dtune autre esplce. Cre6t urae tcrreu.r glo-
baLe qul nie 3-e pees6' gul enjanbc le tem;rs, !.rexpoeant, d6nud6 I
J.renconnu.Ee Le sens.$Ll"o eet dano l"ralrn ic la sentLrrlt dane Itesu
r€1,e, si Jtosale ouvrtr Le robLnet de Le frntaine et leissor Le jct
rdernner brntelcnent sur J.c grevler {te Le @ou.rr Cette tcrreur-ll'
guen{ g-t-cl-Lc eonnencd ? IL est saLntenent dleux heures dc L r nBr&s-
nidL. Hierr avnrrt &61curoer, je ec treuvals i raon bureeu dN.rcmplcy6, a
l-e fr6feeturc tu d6pnrtementr of ofest aLorc gut Xtat sentl, netteaent
ettnsteLLer eur J.a vlLlc un sL1eno6 o@rn€ 1.1 nry cn avett Jenalo Bur
Jraurate veuLn taventer n'Lnportc qulL peur dohappcr & Lterprtee ilc
ec sll-enec. CG caLle quc Sr Jfntuate taut, lreffrayaft' Je Le hcfreel.s
... Jc re souvlns guton nravelt pronLe, 11 y e queLque tempsr u.tl cen66.
SLen que ra pirtlsJ,t alt falt dtee progrbe, Je ne Lfevals pas soll-leit6,
ne voulant pae quJ.ttcr rom eervloo en oGo tnetrnts quir eheoun la rcs-
ecntelt eenfus6nentr renlrLcnt LsoertaLnc Lr cxl-ctGnce <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
r0rcrtollc tluc

_ 1r8
1e ornnrireLrns.Cf cst Juetenent pour lnflr"rer oette LrprcasJ.rn ltlnsd
curf!,5 qlue Jc re pr6parrt6r oGtt€ foLe, e'lcnaa{er } nrtre lno3rcctcur
lc oon66 prcrie, erttG sJ. 1r sltuetlon eut tit6 aee pLue returcLLss.
IflaLs Jc scntts ]-c bcsstu elregir autrenentr teut I gett eu-trenentr ct
nra d.c soLLLcLter, au n.l d'c la phttsler une favcur que dans na srlt-
tudo ic r,nteurnls gulrc eu utlLlscrr uroc frls 6tet6ntf {c l"tetnooph}rc
cbssrbnntc ites bureaux de le lr6footurc.Et je rcncngal I fairc lcs
quelquer pns qu!. rensLent l te port" o& Je d.evels frepper pou.r ec
ern66, Jc reetel deur oc burcau qu.G Jc Bertegc avae quetrc erlli6ucr.
!0rm orJ.lb6uc Icneeoe vcnnLt Juotcrent {tcntsacr urse dtssuselrn sur
1er vdrlt6. I,e v6rit6, eu setls quc loncso. Lut ltnaer cet quc3-qnc
ehrsc de benu, I pcu prle eule la nnturc {ra&!tn6c cn fornes pnrfeL-
tcs. Inoesoo rcorrrrt I une anaS-ogl,e chaquc foLe qutune d.isenestrn
sc cdrouLo eu burceur0ctte fets-ol, t propoo dc Le vdrttCril dvrgur
ltaur6rLc r6rtt6c qul entousc euJrurl'hui nrtrc eneicn eollignc Oecr-
gescrlr6cerrent tranrf6r6 au ServLec de la Crrrcsponlancc InerlCper-
tsrenteLc.LG r6olt tc lrnceer tLsntt I pcu prbo ocoL t t'I{ltrc eneLca
cr3.lbgnc Feor6G6cl nf rvclt susclt6 nu@uluc prsoloa gurguf l l"f &6c tc
15 ansr o'cst-l-{lrc .* t..*"t rL lt fut trrnafdrd au servtoo &c }e
0rrrceprndencc Intcrldpertcrcntale, servioc qul exigcr on Le eettrlo
fr6guents vryggGnr I1" stdteit nsri6 tard, ocrrc tant dle fonotLcnnej.rer
3rubLLcs, quL cnt r6ueol!0l r6uair unc s€rf,6 ralsoanable {revcntlger
Ireraonaclcc. Uac fcta reri6- su oouro Le La rlcrntfrc ann6s dc s6E
eu.p3-oL paruL Rorr.gr ee fenne, cxcclLcntc r6neglrerne Lul fal.salt plus
petter quc dcs ehcrLece bLnnchesr G6 q.ut drslll"cura ne ehangeeit rLcn
au dleotl,n 6rtttquc de Gcrrgcoeorll ritrit rcsti un ttrc perfeltcpent
corrun ct pr5.v6 tc ryrtiror$ne felc rutd i 1'Intcr{6pertcrcntaLc, tl
a l0 Toyager sozvcnt. lce rffclre Drur leequ.cllca 11 sG i6plagaltr
nt6tnlcnt gubre l-r,portc.ntco, neLs Le felt d.r0trer Ls pLupnrt dn terpr
abEent rile Ia v111e, lut s tonn6 un preatS.gc que ee pf6seneG areYal,t
Jnnal-o r6usrl I er6cr.Rcvcnus au 3.ogls. 11 dcvelt <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
cusslt6t repartLr.
Bicn cntcndlu. LL evett nelntenant rilee rsttrecacgr 11 euseLtnLt dlec

159 _
lcr peooLrns! 0n pcut s.u.pgonnerl nJoute llneser- que lee fcrrcs el.tnL-
snt ct t6strnisnt reino Georgeoor quc 6as vryef,cs.Sn felrer en 16-
vgncbcr on ent flcvcnuc eLnoircrent erourcsGr ct per etntrc-clrlr iol,lo.
0c qut e orncoltd6 srn rdnn6e. l-es aLtent A sc rleux ornnettrc ct A
ata3lpr6oicr rutuelLcrcnt.T,e nrlleasc drs voyages- ecncLut lraeseo
eveo g:ravlt6 hebltuoll,e- v.ur "alrlrrochc {c la virlt6. et gr$oc I vsus,
Gn rsD1rorehe euseL los gutrGrrtU:r sLLcnoc vldc euivlt ses parcLea.No-
tre eoLl&guc VesiLcecr d.enenCa goudlel,nr gl-lesent son lcng vleagc raL
rcs6 trrerni lce tsterLrcuterrre : ttEn ftu tc corptc' lesgleursr quf est-
cenquc le vdrtt6 ? ltte-rot arl,l vou.s Sr1aftr salos l6trurer €G qurest
tn vSttt6.IL y I quclqucs ituro, vcu.a evo6 5td lnoepebl-ar do re funner
lt {6ftsltf,ou {c lrdLcotrtottd. [ets qufcet-oc q[rG ].a v6rltri ? En
tcnant cuptc, btcn cnten4u, le lfhLstclre d.c lrhrrnentt6".?uie 11 ee
rctire & srn bursntn, rL tt al*,ure uue cignrcttc, druu rir lslLff6pant.
veslLeecor nre JnnaLr felt le pol{ttqnc, LI nc Llt per {c $orrrnaux
nl, lc 1lvresr eon erph!. eot Xrrur luL u:re ccrvCe qutll acoonpJ-lt LeE
yeux coLs.ton unlque peseirnr otert Ie p0cbe. f frls paeeJ.rn d.E cnbeil.
dtit-ll Lul"-n€nts.St vrl.al qne raintenent p€re OaelLesc. ne suppFtait
?Iar. Le cnSer qnt il Lntervenait brutnLcnentr 6trf, un ton vexetrlrc'
Cens len iliscussLrns qutanSrarcvent iI nreumtt r8nc I,e6 rcrarqu6cs.
L,c sllencc de l-a vtl,le avelt troubLd ern Cquillbrc prrlerblaL.D6sern6,
LI Csvencit egfcsrtfr neuveLs eol-lbgue.AuasLt0t rPrlg Ia rdpltque dte
VeslLeseor Jtal {eeendi lcn c.ng6-a6rerobo qu€ Jtal regrctt6c eneuLtc.
Cer oir
faLlalt
ecoor{6
pouveio*ie el"l-er?
ttaverger tout
Et dc xrl,usr pcu:r rentrer chea noLr tL nc
seul" Ia vlLLe ddeorte.Mln ocn66 ne fut
of J I auralo scnb16 otlspeot en ?cvollrnt Ic rcfuser quclquer LnE
tentE eprbr. 0a rG l-f otrryn dl.rrllLeurs nvco ullc aro3.5-tcssc peu hebitfcf
LGr Evoo 1s crnseLl dte blen prendre soin dle nr eant6, nsurtlut rcinft-
nentrt et le r6rcqu.e pleine til.e soLtt cltuflc qlre Je nt euraLc pes d& tent
h6ej.ter i rioLmer rrn d"rol"trf dens L'itat otr jt6tais". Irautant pLur
qluo l-a ?r6feoturc se dldclarntt pr6te i nt acoorder <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
eussi uBe sYaBCGr

14r
lvelloc qnc 3.t'ontonLcr rc dil-LvFa suf,-lo-ohnupl et trls eirrbLcncntr
teut tn lc fiLteltent {c rrttrc ratlri I tcnnrs frdo ectte frurnct,scrf.
$os rets rdvclLllrcnt ton inqui6trrdor ct Je lren alleL rrpl,dclent.
levcnt, pour rcntrcr olres tllr flc L'st edt& dltr trnvorser presqua
toute Lr viLle.Je pesenLo prieipttcrent nrnr S.eorEoBr &CsirEnt rcs-
orntrcr quelqntun, nrLuc p.ur iohrn6cr nn lrrfpof {Lrlo pour vclr ua
Srcu trrnLiltLru-eh- uro Lvrrgnc oe*otLnnt {f un trottolr I lf eu.tre su-
rsi.t ,6td r:ne nppnrltLrn st rioonfmtenta! Ja oh.crohsLs gueLqurlntloe
tu feit que Ln vl,l,le contl"umlt & renGr son cxl,rtcnoc orutulilrc.
Exiotanoc coutnr{}rc?st sl" el}e ef 6trtt brusquem.cnt {iolcnehic, Gn
oct Lnctnnt {c sLLencc, nrnural"u-Jc pas 6t6 tcrrlfl.i? tr{e rraurslt-
clLc pcs eenbL6 grotceqtrcl nc Lfeurals-Jc pas fuj"e cottse ur!6 r@tl6-
tuostt6 ? rr y a qucJ.que tonpe g rcxprJ,neta rc re6ret Euc Les Cglr-
sce d.anctro vLLle dc pS.eLne
nraient pa6 d.fh.crl,rgce qnt ernsent Les
l'Leureel ccxtc ocLLes dc SrrypfLvenl,c. lfals h.ler & rtd'l, rcntrent I
ls relso![r J rLnn6tnnl bru.equenent ocs presqus trente iglteeo sc
lcttnnt I onrLl]-cnref,r titsnn Lc eilenec dl6prui].Li quj. couvrrtt tout-
rea DLeur l,L dtsi.t nid.lrel-Ler aurcient oonnrtd lnpltoyebLcnent dlsuse
coullar Leur carLLl,ou numlt ronLd otmt Lcc anvCe ddsertE dlc l-e vLLLc.
IL fsLoelt une oheLeur torr!.*er nal,s Jc rel-evat Le eoL dle aon vesto$,
erol,sant Les rsvers tru"T rn poLtrtnc 1rour lre d.dfsurltrcr oonf,€r et Le
tcur:nentc ntnlnLt ennLrrnnd et escrud de tlutcs pnrte .Jrl.nploreis nu
loino, gttl feL}nlt rsserntrcr qu€Iq.ntu.n sur ses trottc{rs {deertsn
que ec eof"t un Ctre qui n|*u6rcntc ps6 octtc J-a3lreeoLrn da ff,n dr:.
alndlc, rcapirde psr tou*ce choscsr ct que Jc resuentni.a cn rc 6Ltc-
o*nt; ooLltetre, l-e l"ong ice peLieoanlee ct {es matss$s uuet*ee.Et
ri-cn rs'a:rrJ.vf, $uequth l"a rue Mnvrecoriatr La plus lnr6c itc le vLllc,
bcrl6a d.f ilneubLcE n*ssl,fs e6prr6e pnr d'rdtroJ.ts passeges vr0tris otr
lp rri.n{rc arao rdeonne.St votcl qtre sur J.s rne La pLus 3-ar6e dl.e ]-n
vLl"l"e o t apXrroeheit uns ehnrettc' avec un oenL cheval- atte16 I d.rettc
dn tlnorr 6t dent Les rsucc enhotaient a grenl, fraoas <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
sur l"e pav6.

t 4r-
!e eharrctte evengalt I une alLure 6tonnanment lcntc, Le ehcvel sGr-
bLllt Blut8t t$,ter l"c erl- de aes sabots qufnynnoor.IfnG vLeiLlc fcnnc
tenait l-ee rCnes rIlc ue eonnaLssalt nl le rue nl la vtLl-er oele
s€ voyatt I l"rcir dont eLl.e reger0elt dle e6td et Crautre.Jrvtngal rvec
pr6clpltatton cn d,lreotion dle La ch.aretter plutdt pour ddclder Le
vtelLle h chliqnor vers une des rues Lat6reLes, u.oine bruyaateo parcc
que non pav6cs, et felre cesoer cc brutal ooul,ignenent du silence.
Lra ferrne erretg Le eharetter r€ re6errila et re crlarrr Hlonglsutfr ne aeu-
rieus-vcus pes oil Je prurraLo trouver du petu d t 6pJ.oeo?fr Mon Dleu' !
Cette fcnne venuc i Le vl,Ll-e evee un cheveL b drouta du tlnon chcr-
ctreLt du patn d"t6pioee, lsnn une viLLe qut rleXlulo qnelquco heures evait
ecas6 dle resplrer ! Du peln lt6ptaeo! "Jren eb.erche peur ce gargonrdlLt
Ie vLeLlle, et ne f,afsant oLgRc dreppreeh.srre}Le doerte Ln pal,l"le de
J-a charrctte et rc nontre un jcrue nal-nlc cn tunLque rilitnlre.0rest
roru 6erg@trrrohgl,eur, Ltn0srtteL rtLttatu r€ lrt renvoyd 11 y a u$ noLs,
iLs nront pae Xln Le 6udrir de Le poLtrinc. 11 y e us sn qutLl' s 6t6
bLcss6. St nelnetant o'eet rel quf Lc soi6ne. Jc oherche un r6fceln
par Loi.St Jc veuS-aLs luL rolteter dtu peln tt6Srlccs, b pcn geirgonl tl
elr a teLLeuent envLert.Je XrenseL l Popeseo. Hale 1l ne fett du peLn
{f Srptooc que lf hlver. ScuLement l,'bLver. Treo roagesine 6tatent fersds-
Je lgt lndlquel Srrurtrnt La rue {es lfisrohid.anr elle esssalcraLt la
farppcr rux Xrortes, rn l"uL eu vcndrrlt pcut-0tle. 3ll-e tou.rng verg
J-a ruc 4es MarebLlen ct Jc rc t6p0ehau {e rentrcr ehez loLr conttsuent
ua route per Le rnc Mavreoor&Et.Ieu eX)rbsr je fus pri.slano Lee feux
aveuglants dee rirslre {e Le tablc elc ?rpeoel.Aucu.ne dc sce fLLl"es
n'6talent lh. *lon chcrln rrcbL!.gcntt I travcrsco et dont h e0tryer
Le fabLc aux rJrelrs.Je fic qucl.queo pas en srribrcr vru.l-ant fetre un
titor:r pluo Lrn6, rais eeudatn Jc rrerr0tstr €t Xleudent tlueLeurs at-
sutco lreoeaynl n$re ptaa n brugerr l-es 6J-nceo lc renvryelcnt unc
Lrage renverE{a, la rua 6teft sur Le eiclr r.es seullcrs frntchenent rcs
sereLL6s, ary r1raicnt sooroeb.do I fe voutc eileste ctr Je pendteis rlLrgrc,rycntrurd
le ref1ctc flnnboyentsrl-e srl rel-cv6 <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
ct Lcs rcvera fro!-a

s6o orrlsde sur La peltrine.Je rls.;";-lll"
"l *.*** hata et pr!.o rilil
oherln d6tourn6.0c ?epeseo nrevett prurtent eenb16 un Ctre reternnabLe
Un raLhcu:rcx oeehrnt Ecs ehegrino E@us un elr ievlnlr par lce fnntal-
sLes qnL nflst Jencta rten eu d,c eubrc.st Ie vrtct ooud^ein d.evenlr
eLnl.etrcr evc@ oeo leut {.c rl.rrlrs transnt tea lrnges renvorEdcsl 11
s'6talt trqhLr ct I qucL Srolntr ].ul el hettLc I rlner l,r Jovle1tt6!
lut seuLr perlt tour octrr d.lnt lfcxlstcncc sc Joue dens ec bourgr
urnvaLt oenb16 vratrent dau6.3t naintenentl Xn trraeoant prba des 11-
retrs, $f aveio eop6r6 votr see quetre ou sl-x flllee.Sll,es rreurelent
caLn6, Jtal touJruro vu eB elLeg une scrtc d.o perranencc rite Le vLl-Icr-
une pcrsenenec feltc *e rLroirs et iepets drflfecs. Melg 11 nry ava!.t
lrers.nne prbe ie la tebLcr et JtL6neJ.raie sL ?rpcoetroe* hrrre qut
nrpcntalt Lc vLLLe du nettn eu colrr Gontinuatt I te feLrc lenc cc
eilenoe..Iusqutl tn ftnr Je rcnoontref,t ces n8ree raLsos l.rrcbLl-csret
errlv6 chee lrlr Jc ferrel, corre tout Le rondc rcn portctL l eL6.Jc
beLesaL au: fcn0trCIs les rruLcrux lc prpLer roir ct etten{Le.Ycrs 11-
fli, jtal ternt6 de orrti.r ct renarqu5 lec fleurs et lfherbe d.u trot-
totr..It6tais en trnl"u d.c 3"eo re6nr{er I treverc 3.aS 6r1LJ.€, et o.Sst
atnsi que tc trouve ALexen{rer le vl.cLllc oousl,ne gul habrtc I o6t6.
Sl,ls 6tatt entr6c par Ie porte lnt6rlcurc qul re}lglt nre JariLlno.
Jc La 3rrte5, tile rtaoolnpagner jueque lens Le ral,Ecn.El-J-c a lO trut rct-
trc eur Lc oonpte dc Ln phtLotcr Je Le eaLs.BlLc rre prie 6ncrgiqua-
rent par Le breo- eteet u.uc 6rend.c fsurc durc I ts t&chc- ct rrs cos.l
ptgrrd Juequrl te v6rcndl." Je ne truone pltror tu gatt'r, Lni dtr-Jc,
ehcrohet unc rSpltquc I 6e eorDeoelrn lnavru6c.Dcvant l-e v6ranla,sc
Lc Xlrlai irruvrl,r Lcs vltrcs n oarref,ux ruLtLerl,orcs ct de les plequcr
crntre Le nur. [Sntrc d.rno J-{nelsan leLntenentr et d.tg*nr{ et lcr
etuLeurs torbent cnooro sur Le teple tlnne[. 'f Quc].Lcs oouLeurlrr? lG
{erenilc-t-e1Lo 6trnn6c, lreLs eLle ftt dc Le naLn un geste,cllctllrnt
ct ouvrlt 1a portc Cc re ehnlrc I crrrohor.[I,c tepls b]-anc cet-lL €B*
ccrc lA ?rr d.onanCtl-J6! nll y ect. rc rdpoudit-clle trut ncturcLlc-
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nent le Ls ohsrlrer rre tr fnLs pLus rruitenent Cc eouel pauf, oeo

@hrs6f,-Llu.tr St l"l eou,rn, y out-cX.l,e ?rt i{l,cN*rC.rs rev!.nt verc nr{ ct
*tt lrt HrrelLurn peuts Ctre fnudraLt-ll qne greppclS-e un ud&eelnrf .
u Cc areet Sleo n6eoesal,re, ersst trut otnpLa, rdpondls-Je, prrutentl
oG slLenoc...." lloLr"A].exend.ra. tn $f ns pe6 peur? ]eut-8tr6 pes tr]s,
tr&s Fourr rrls qurnd rtre un pcu. ? f'MltrHerrliu,
.,.,
"' i
Jtnl tant h faire...
Je vaic I ta fcntcine rcuiLl"er gne e@tpr€qrsc fraf,chgrrr ttAh, nonr oflL
te 3r3"a$.tr pao I fa fontal.n€.tf rso-tu lrns rcnilarqud,depuLs hLer & nidl
rn nfa Xr3,ue enicnrdl.u de brult t$lans ]"a vLl.Le.Sae n€ra l-es trenpetteE
d.es casstrnes". ir Cf est Ltiti. rdxlend.lt "Al-exrn{re uB !rau. lnqutbtc, Leo
gfendee cheleure, ce rrLs-ct c reet teuJorrro oor?€ $1. Qnt reux-tn quL
reete dans les easernes? lloue s@nnea en guerre.On t{lit qurelleo ent
6td vtddcs lL y e quelqueo Jrure et quo l-es ee}dnts sont pnrt{o Je ne
erle eil, Acns.lee environs,Qtrelquturo rnoorntEit qntl].o rnt qutt6e ].n
yLl-Le piur l-renseroler.Suitter La vlLLe lrou:r LrenoercLer! Mcn SLeur
qneL3.e
fegon 0c perlerl fetre vlLl,e n touJour€r 6t6 ipnr6nde,gepnls pL&s
dlc troLs &ns quo Le tenXrr eoat st dursr on rlta pao entendu un coup
d.c sau@s su dlc fue{1". St on ntcs entendrn pes non }rlusl,Hornltu.0rest
LrpoeolbLe.$ous sowreo tout on B&r6ei d.e 3.n pl-eLner l-ee dvdnenents ne
ncus touch.ent pao. IL parelt que r0ne Les AtLeuen{s de LrCerlport.sr€B
e ont rl,16s, iLe se scrslent rettrds rilnns l-es rsirhil.e. llc lrengo feml 3rl-uo
h tout gn. ParLens rilfautre ch&se..As-tu vn $i].vestru. ?tf neo deaen{a-t-
elLe, et Je voyai.d bien qufe3.Le ne dtteei* Sa
que p.ur changer u.nl-sd,rtj.
tenent d.e ouJet..A sr 6rende ourprLse, Sc fctsptn d.'6tre otupdfeJ.t.
It Quel. $llvestrurt ?ALexandra {Lt ltt$l1-veetrur tfu eensln, l- | adulnistre-
teur de La ferme d,u ChenLn Droltr LL vient dle pass€r dEno nltlle rue
en voi,ture, Leo chevaux Lnno6a au ge}eprt .ilInpcssilJ-e"! eriei-Je. IL
Rrn glao pasai, steet fnposstbJ.e, et enetre au Sa].opr sn vcLture, $e
Lraurals vutt! rr0e ns f*Lt rlen }loreltur tu ao Pu ne peo Le vltrr $a
Itarrive enssL que}quefrf,o qnend Je outs SrrLoe per non ndnnge, et Jc
nrenteRds pttle ce q.ut sG Ilesue autour de s6l,.tf Son Alsxnnlra, es atest
pas poseibS.e, jf euruie rit0 I-e vrir. Suleque Jtit*is <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
eur Le trsutslrr
tout a ltheure' et dlans la ernrr Jusqutb ce que tu so{e vgnre rraLdlcr

t,
1,4/t
i rentrcr. I1 nre pns Bon p1u6 pesd plus tltr qtrend 5tritats chcoro
I ltintirleur, Je Lraurelg entendlu, Je te JnrG.rf 'fALsrs peut-8tre
quc e'6telt urs autrer Jre-ural crnfondurdl.Lt ll-cxendra, gs $e felt rLen
fttilaie rr@Br tu es trls blcn vu.3t pfurtant Jraurals dl.O Lfentend.re!
En voLture et eu ga3-optSLLvcrtru! !u fonl C,u. 36r66an. d.u Cbcrl"n
Streltl IL Jr e presque un en quton ne srest trrJ.ue vrcr. Et etLl avait
vreinent paee6 par loi ? St o I rdtait vrai ? tLexnndrar as-tu entendu
Le Dannbe tout I Ltheure? Les 6treneu13-J.eo et lec sauJ.eerf? u Je Les
entendto quelqueSoLs, Le eoJ.r, Je nfy auis faLter iL ue oenbLe l-ee
entendlre n€ne tLs se talsent.Tu te fal,s des rontagneo p@ur rlenr
Horallu. tt t'QueLle heure Beut-ll b{en 6tre? llienor c'eat vral, deux
heures de lterpbs-nLtill.Dte-roir corunent dtatt habl].1-6 $llveotru? rt.
ft Trba bientr. trMol auest. Je ne snLs bteu lrsbl.Lltfi nujourettht"l. I[c
t.
t'6tonne F&sr ga ntl aueu.he Lexrertercor cf est tout i faft autre
chose. llexnnd.rn, es-tu quel"ques fcnLlLes de papier bLene? APprrte-r
GE
telr, Je tren prLerr. I 1L dott y en avoLr sncoj.re. J.I nfrlrt cst reet6
d.ec dtbves que Jtat cua en penol,on.trrr.Aptrrorte-1es.0U crcle-tu qurLJ-
aLlaLtr$tLvestru ?tr Et peurquoi ne stest-tL pss err€t6 chea roL ?
Je suie peurtant s@n eoustn. Je ne euls pes f&cb6 q.ue fj-te l-fatt
pr6tdr6, ln fondr Jfalne beauceup Tite et Je suis capabLe d.e treuver
d.es exouses h tout ce qure3.le fatt. Et pourquoL aLlaLt-t1 sL vlte ?
Que fuyel,t-[1? Crest ge quL nrn-ntriguet'. rrJe ne crets pas qutlL
fuynLtrtlulnque tu dtls que tn ne Lfae pas vtrsr ],gLssc-Le tranqullle.
llu sgLs bten qutl,l est peu pa3"1, I oruee dte cette rurile vle qu'iL
abnc aux ehanps .Ii[onr Je ne crcls Bas quftl frtvait, ce nreot pno
cette crcinte que tu tf J.eagLneo. il- ctevatt avotr quelque affalre
pressde. peur l-ul ou 6s, ferm.e. ?robebl-enent el"Lalt-LL ohes Sazacopel
tu sris blen que efest per sen entrenLse qufJ.L traveilLe avee sen
propr6talre de Bucrresttr.tt$tuclJ.c csbcc de voiture r qne3.s chevau:r
eveit-1.1 d.oncr $tLveetru, qualrl il est pes6 ? rt tr Je tfat drnc dlt
qutiL est 3reos6 au ga3.op. St Jtal blen vur La vstttrre tStttt jeune e'l
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l-ee ohevauxr R@trgrt. Je se suls rle & rire. Ctest raol quL auraio eu

Le ilrott relnteneut ds l'dtonner Cee rltres d.fALcxandre, reLs gc 16-
prndls sfqpl.eaent. ? Je erul.s quo tu es reLsonrll-exend,re, Jtat ub tlcrl
*e La fllv;c. Jc rsstcral nu Lltq lpXrorte-rot pourtant des feul].les
iu paSrLcr. Beeucoup {eg fculLleo.Et tln 0aiusr qunn{ vLent-tl en vn-
carrces ?tt tt Vaoeneestt! IL eet touJoure €n vacano€Br t octte derLe qur
lL sult. IL ect errlvdtr. tr ?es poesJ.ble, quend, cnt-Ll rentr6 rt? tt Tout
I Ltheurortl 0reot gn qu.o itdtrto v?ruxe ts dLre. Je n'6tonrne quo tu nc
Les Eles polnt croia6s. Crest vrat quril,o oont v€nusr par Lreutre
ru€o tr Cfcot pesolble, lLexendra. ltal.s tu diEr It LJ.s sout vonusfi. Il
ntest pao rentr6 seuJ' ?rt rt lilotcr 11 eet venu evse riteux h.orrss eoLcr6e,
dee 6en6 d.e l,l-bne..trttCoLsr6o? ALexendrtrr. - et je ne renLs h rirs-
rsfltr nrele pas lreurf o'eEt f,reutre ch.ese qnc $c rlsr per&our tu oe uno
brsve feue, Je ne vtud.rel,6 l)tc tc flohett.tr n 11 nty e pas le qurl r1-
T6r lelo Sa M feit rettnr ga veut {Lre que tu ta 6ena ll,eux. IL est
ycnu avo@ {eux horues eoLorie, Lrun est v6tu C"e vert Feril.or lL ernppel
Le lflerteg. et ].rtu.tro d.c bl-enor Scndorf. I]s sc reposent et aten vont
ee eott feLre une vLstte l sazaoopol.rrA Saseotpllttl Sur nusst ? Qu9
de ohooes arrl.vcnt dans oetta vLlte lLernRlra. ct ncus guL nten siYonc
rlentf! ,r Mnls v@f,@$ss orcst BnaecoplS, qtd tl,ent trns l.Es fLls. It nry
e Ll rion dt6ttr:nrntr HlrelLu.tr rtleut-0trc. Stur loir Jtet cerrerae6 I
at6toancr de tout 06 qul cst habltuel'dcaruia ee cLLenec le Le vLlIe.
Caius eurel,t lfi pneser ehes loL. I1 est ron oruslnJ.aL eussLr nrest-oc
pao ? IL re scnbLerALcxnndlrsr que Leo ].J.ens ont oourened I sc rel&ohct
lene notre feltLl-elrd.epuLe qutel-Le est vcnuc lc frenoy]vanlo.Catusr
SllvcatrurTlte, roi- - naus n@uc {hLgurno les uns Les tutrcorr.
tt Tlro Ctee iatrneerHcreltu, voua eurGu ilesenfents. Sty pqnse plus.Il
y n de6 parento hr nsus gnequfau 3r6siL et LIs ne nons ont peE outLi-
6e, tt re r6Xrlnttt er}renent tlcxand.ra.Ellc ltosr sa laLn 6ur ror! 6prnLc
et rrLnvLte i rc rlesoir aur le Lit.t'ltt 3r6siL' erest prasl.ble q.ue
Lee ettaabes eubsletentrjnls icL, Alexnndftr r r r I1 eet vret qtlc naus
Eclnea Jeuneo. Iiltoublie pss d.c rf epporter Lcs feuLlLes.Irel,mse 0el.trs
so reprsertr. r Otrlr tL en r blen besrlnrLlr srnt v€nus I pt'cl Srer
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r{.,

;
et6
Ir plelncl stlr6 rttcnlrc Le trslu guL tfemlvc lot quo l"c sctrrt." I
pted? Pourguol donc l pted? ll,emnd.ra. tl y e touJou:ro eu troSl de
ohreec qut ncuo 6cb.aXrpent, I ntus d.eux. $ou.s sot!.es fatlgu6s.tt nHlaie
v(Dycnsr lLs sont Jeunee. CaLus adore J-a narcb.e l pted.$t conFe 11 I
grend.ll 11 e {e La barbe raLntenentr une barbc Jaune.Et quril eEt gat
svoe les deux autres! Lc grao eurtoutrocLuL cn bLenc, Senlorf, cst
trle d,r81e, ct iL a u$e falr dc! Loupl 11 rc dteslt I ,r ilarlare, reetrs
B.lres lres venug scuLr dang votrc v111e, nctrs wons crpurntd I pttcnnc
Le Orrn{ tue era5c lc ocnt SoJ.devcs qu.e nous evona raso6a lerre Lc
Jerti.a pubL1e, nrn lon te le TebLe I rirrtrEr til" elLe tlru6 sttcnd.
Gce f,rLlrvcc ernt Llcnr rn6s, le 6sos videe. l{otre voulons y eher6cr
vrtrc v111e.1e trensprrtor etlLeurs et Lry ocrerr Forilr qutellc orlleoc
plus bclLerr. rr 0 r est blcn. $lcxnnd.rtr Je ne tc nlrserel pLue eu.onno
questLot.rt n Jc vals tf rpportor Le XlepJ.er'f .SILe rc J.rapnrorterCalus
cntre un J.natent re dlrc bonJrur, tuls lLs srcrl rlLbrent, Jo rc rls t
teble et J'et 6orl ccoL. Jc naL Jnnal,o tenu d.c Jor,rrnel, nl rLen 6artt
Juoqurlofr cn dchorn dc les trrvcu:r de burceuxr rlco oertes prntolcr I
ls fnnLLLc ct rites oorpteo nonsuelo lc lc lnJ.sonrJc nf aurats Jnnala oru.
Ctro oapebJ,o dc tnnt 6orlre lfuu trni.t. St $flgnorate ausei q.ue Lr plur
l-slsoc 6ohnppcr Juetcnent Lec p6ns6es qu'on v;ulrelt fLxer. font autrur
I-e r0nc sllencE.IL r p1u tl. y e qusLquce Jours, Je le eslg.He rrc-
reLgr6 ses vLcux tmttttrs {feslheltc- n'cst prs pevdc. l"e tcrrc y eat
cncere reubla eprlc Le pLuie. Sl SLLvertru est vreinent pess6 I toute
vl,tegee, avec sa vtLture Jnunc et ses eheveux nrlrst L Ltheure c& Jt
itett enfern6 ti.ang La a'sj-srn, Jf aureis dl0 lrentend.rci tr€ac enoLlcr l-e I
tcrre eureLt rdsona6 seurlcrent sou6 Les roues et 1eE osbrts.Je voulrll
vtlr $tlvcctrur cct ttrc aol-Lrite at J.eurL quL rre touJlure scabl-6 ta6-
brenlcbLe. Yletlm-t-lL ae volr ? Heis de quel bt6rtt peurrelg-Jc G-
trc piur un horra aucsi. e0r itc lul ? 01s 6c sont trclr 6trtgn6s ds
roi trus 1es deuxrCsius et luL.St ftte plus cncor€r qut euraLt ptl
ttrc re fernnre. lon Dlewrr Le leLheureur reriage que <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
aelui dle tLtat
el-Le a dpeusd ileceg leno lrespotr dlc survtvrc Glans cctte Sllalne perlucr

dl'nrneser dte r* t*"t**, de ].n terr: .l-:- r*- ***r,
aneur pcur $LLveet"o *o*i hene qot ,r; *,"**r"ede r6re
cnttl.i, pcu* nc ps6 6s LcLsse dLstrcLre ril.e sen but'$ r
TII
I.,,a yqltr:re 'igH&.g b ehevaux ngl"rq
dle
l"e
gerd,er son
luxe til'uns
De La rue dle La Ytetl,S-e Oaserne, J-a votture Jauae h chevaux nrLrs
trotteur$r srengagearsrr l"a droite, d.ans
la Longue rne dee MarohLdan.
Slle gardalt La n6pe sLLure raplde qu'eLLe aval-t eue p@ur entser d"ans
La vLLler bl.en que Le rue d.escendLf.t natn/tenrnt en pente assee ratdo
vers Le Jardtn pnbl-io eu bor{ dn fleuve. $L}veotrurdebout dans Lteopaoe
vlde en faoe de l-a banquette erribrer XlenahhLt se oErrure eaosLve eur
l-e bane dle d.evrnt et ]-qlsoait fl,etter Les gul.deo. Il- eeu!.bLat Lttter
eontre d,es rtrrausrente SlvtsibLesr et Les fLnee roues oeon*ehoutdcs
treoseutaLent sur len 3rev6o tndgaux. f;ee ray@as r@u6es perd*J.ent lenr
eeuleur drns Ler:"r rotatLen rapide e* oontL$r€r i}s auraLent senbl6
Irrrsqne blance i ua aurlex quL les nursLt re6ardlCs, nais aucun paesa,ut
ne statLonnatt ni ne oirouLaLt sur Les trolttolrs. les cJ-ous miokClde
des harnals dttnceLa{ent fu6ttLvement B@us }e soLeiL dte eidtr se Arfte-
ch*nt enr l"e frrltfond[ soobre dee fcn8tres u.aequdeo & tttntdrieurr bl"ne
qnten pleLn Jourr de p*ptera noiro b es,rorrfln6e. $fLvastru Jetntt de
raXridleo re6ard.a i drclte et h 6anche, eur l-es mel"son suettesr sur les
eou.rs ddsertes et verrouil"Ldesr $rrrr La fite tdLeo ragael-ns eur d"evantures
oloses, aux o}etd" reten[s pnr dee barrec de fer obl-{ques et tile Sros
ead.enas. InvoLonteirenent tL snlval-t d.ee yeux l"e scienttll-enent iLu nL-
ckel dee barnaLs fuyant ril I nne fen6tre A ]. t autre ] travero la viLl"e '
aussi vlte que la voLtnre.SuLs son re6ard" quttta oes refletsret dlfu,n
geete qai e0t senbLd fou h quicenque' 11 fouetta Les chevau.x asLrs p@ur
aec6l-6rer enesre Leus v&tesee. A ueins de trois cent rbtree de Lh' &ee
bornes en bdtor+ tr&s ralrsrr€chdes barralent La ru"Er narquent L t <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
accds
au gardLn publ,ic. $ur eette rue en nrentor orl co pelnt de La vLJ.le,

le ooup {e fsue Le SLlvest}B reppl.iqu6 h aes ckevrux au gaLep, eenbLet
d''autcnt trrlua i.nsene6 que I"a vslture vene{t brusquement rilrentrer dans
3-e rayenneuen! aveugLant Ce la [ab].e aur llroLrs, dont LtdcLst effe-
gelt Lee oontture de la ruer fond.eLt les J.lgnes 6rJ.ses d.es sats@ns ct
crel,saitl celLes, vLoLemrent colerdee dee enseL6nes s@us Les flamnea
toffi{es de aldtr nultlp3.t6es Xrar les refJ.ets nouvants {u fl,euve teut
proohc. Ies cha'iraur; reguerent cette ]"r,rnf&re insoltte corile u$ coup nrr
frent. Il-s ot6oertbrent du ttnon, Ie frecaa saoeacld dee fers q.rrl avel
anrtet6 Les pev6o se brLssr Ln volture 6J.lssa verf, I-e trottolr, f,e Is
tabLe lux rlrolrsr vLnt b.euret eel,Le-clr et dn e6ti eppos6 Les roue6
s'dLevbrent au-d.essus dlu solr sens eesser de tourner.$L].vestru tLrr
sauvageu.ent su:r les rSnes i Les chevaux arr€t6s bruequenent se crn-
brlrent, Langant de J.c Xrart et rilrautre l-eurs croupeo neireo, 6ausantes
et battant lralr de J-eurs Janbeo ate dlevantr l,ev6ee Juegurl La hauteur
d.es nsseaux grrnl.s ouverte.d.ane la Lneur clrlncenrtLe elee gl-aeee expes6er
au sol,eil".Il ent $us$ Le tenpe d.e reeonnnftre riLans
La [abler arrr
Itrolre son vl,sage crisp6,t€te en bas, renant ses chevaux titans un vLde
trungs*" ett Le eeul pelnt drappul r6tett 3-a ruel fantaetlquement cLoudc
par d.es ptJ-L1er de XrLerre i ta voute c6Leste. Sn une fraotlon de s€-
cend.er tI rauttit ?epeoce et sa stupi{le luventl"cttr rt octte caLarLt6 Ac
La vilJ-e". loraqurll ee retrouce dcbeutr en posltion nornrel-er ootn6
lee arbres lralcntourr dont Les feutlLes se tournaient vers l-e cteL et
Les tronc o'aSrSruyeLent au ssl - lL dut recenna$.tre qne eeuLe La TabLe
aux nirelrsrsoLLctenent flx6e dans Lf aep .al-te du trottoLr, Lravett eauvd
{fun aecidtent s6rieu"x. sB slLssant, La vo{ture avett heurt6 la trblc
sa fol]'e vltesee en avalt 6t6 tretn6e, et lee rouee evaient retreuvd
l-eur 6quilLbre au prix de queLques rqy.ns lr!.sis. les chevauxr urn itls-
tant 6trangl6s par 3.f err€t trep bruoquel erprdtr0a d.ene leurs h.nrnala
Lee rveLolres rcnpu€s1 a€ tenaient Lrnrbll-ee devent l"e vettutcrJ.eurc
ba6eru! trcnblanto, l,cs luscJ.ea &es jarb6o fLnes trenseLll,ant 6ou6 le
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peau, nlLre, brLllsnta dle arelrr !c frrosE al,gu d.ee glaees brls6ce

f *io'
ai'
1,+9
cvelt vLbri ltnguenent d.ans le slLeneG.Elcrre trcubl6 lar ltaccl,d.eant
€t pet l"e sqtvc$l"r d.e 3. I tragc renvers,de quc les rtrrcLre lui avait
Denflue quel.queo secondes auparnvs,lrt, $il,vestru l)@saLt ses pledo eve@
pr6ceutLon nrarut les 6clats cbLon6e pour 6vlter de l-ee brtser, reger-
d.antr aveo une sorte dle cralnte, l-es roroeaux dle cieL q.ut y restaLent
€IIG€T€ r
}uls, Le feuet LLa nats LL entra dlens la o@u:r de LtH0tc1 dec
labrurera, h fa reehereluc de ?opeoco,IJ" fraplra aur petttes fei0tres
6trottes, nais persomG ne Lut rdpendit.1L regnr{e I trevers Lee vLtrc
Les eb.glabres evcLent cheng6, on aveLt crport6 l-ec natelas,A leur
pLace, oB v.yatt fc et 1,6 de 6rans tes dc bt6. CerteLns eerreeu:r nG
LnLseelent n0rc !,rs p6n6tssr Ie re6trl, Le bli reuplJ-oralt tout L t tnld
rLrue. $ilvestru c.6csite un llerl Ae J.a fegade en torohis pout y chcr-
cb.er quelque oi6ne expll"qnant Blue cJ.etrcnent l"e chan6eaent subL oeg
derniers Jolre nrar J.'HoteL dc ?opeeor. 1L eXrergut fLnaLenent us
6crtteau rullnentairer fratehenent pentl et el,rL6 I fe h&te an-r![essue
l'unc des portesi !' Sx-5rroprt6t6 de ln $ool6t6 Agricol-e Sanublenne-
Dcp|t rtLttaLre el.e cirdsl-ce. Snoetgen qzc rient ne dtottnlueLt dcr
eutreor trltcs eembleblcsr epergues en prosega sur lfeutre lnculLcs
dc Le vfiLe. IJfb0tel cn torahJ.o rite }opesce venelt dlono dlc paseer I
e.nn tourr 6&n8 erier 6arcr dans le Sratrimotne de te ooci6t6 dc Baae- ,
ccpoL, pour 0tre aussltOt h6tl,venent trensf6r6.... Baraeo3rol cvatt
entrepos$, dnns dea rngeetns r6osrrent eoqulsr du bti gui ne pouteLt
€trc que oc1ul aehet6 cn aytLL; nel.s 11 Lfavatt eoquttid en so0tr 8r
rcaent {c 1e r66tLto, eu prlx 6trltt eltevantc et en ronnel,e d6va1u6e.,
lltcnteLeuentr $iLvestru 6vc3.ua te gratn fsbul-erx {c SezsooPolr qut
evctt rr y1g,f,rr entre terXrs scn bl-6 aux offlece rlltteLree I fs prLx
exorbltantr bieu avcnt de J-e it6oLenohcrent r*pide dlc l-rinfLetlen et
avent de Le Xlsy€r, en ar6ent seno vll-eur, h ceu:r qut le Lul evaLent
proor:r6. rt l[a11s c@a3es ruLu6s. Je sraL pLue i ta ferne q.uc qua"strtc
wat@Bs de 116, expto6 su sort Le plus LncertaLgfr.
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$iLvestru avsngt dN.nns Ls rue, dccrta lentenent tu pl.el Leo 6

L5o
cLetn f,e verr6 lrour pouvrtr ayancorr contr0Le Le6 hnrnel,s quttL 16-
Para en h8to ev€e tu flL d.e fer, reronte en vrJ.ture, fruettg lcr
ch.cvsux etr nrrtv6 enx plLltors {u $trttn publtcr tourna repLdencnt
rrers ls ruc prlneipgLc, Ls ruc lfievrocmCat. lu st]ge de Bazaorpel, tl"
apprlt quc La $oei6t6 tgrtcolc ot6teit d.tsseute quelques Jeuro plus
t6t. Quan{ I sen dlrEotcurr Serecrpol, lL 6tatt parti pour Succref$.
I1 veent lr Ctre norn6 dang uD€ crrrlealcn ccrFrercLeJ-e rintstSrieLle.
SssegIe-!g-psls:
Irn oh.arrette i chevaL unLquel atteLd h dilrof"te dtu tLnonr ay&re-
9a1t Lentesent sur Le okeueede enpierrde qui longealt l-e Danube re-
Llant La vllLe arur dernlera vlLLe6ee d.e La pl.alne.I,a vLeille fenre quJ
ctnduiscit J-tatteJ-age tlrait s&ns ecssc Bur Les guLdee tiie cbanvre,
rals la eharrette se louvrLt l"entementrsans SlrcnrLre boeconp {revance.
IL fnlsatt presquc Jrur lalntensnt et Lton voycitr touJours pLus
preches, Leo saLsena til.fu-u viLLaga o'6gr6ner h La Llsibre d.run bcie
inntndabLc, oU. dl'es vnpeulo nrnttsiebt pamL Les seul.ee rare6.tra fetrc
arr8te son ch.evr].r {eecenill-t, arrnngea Lee esuvetures etrtour du Jeune
borue en tunLque nilLtalrc, qul senbl,eit rlloraLrr Lnl- dtt b voix hnose
trNous errlvons blentttt'r puls remonta;t e'eeeLt sur l-a banquettet
i[totr el].e exoltn p]usieuro fcis son ch,eveL evrnt qlue ce].ui-el 6e ritriet
le i repsrtlr sux 1es petlts pavde, grJ.oltrea et engul-euxr dle la chau
ss6e.LE fsnne seconeit rite pLue en Xrlus sourent l-ea r0neo dle ehnnvrG !'
et xrar}aLt teute seule :
IT.
! Je n'aL per trouv6 de pnf.nl fltdpLceo, mals Je trai achet6 uB
eantf b aeun lnnes et & nanche en @s. llu verras c6Eu.e il est beau.
Irerque l"a charrette entra itans Le vLLlagelle
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cheval arappuyalt

151
touJoure pLuo peeennent ru tLnsn. lu eotn drune ruer.J-er un cevaLler
ourgit au geLrp et crla dle dreite et de geuche I
- Irn palx, cteot Le Xraix! Ia #uerre va fLnLr |t
trs ehnrrette, avangait p6nfblenent, tirde en zL6-zag sur
Le cheuesis par Le chevll fattgud qui o'appf,yalt au tinon. Le csvaLLer
rrr€ta ril.lfflclLenent Le slen qui avalt fatLll heurtcr 19 oherrstte,
le }rrtrs6e yers ].e fosc6, stesnuyr Le front eveo J,a nanche de ss
ches.iser et d.'aprBo son vlsage dur et oourreuc6. senbLait pr€t I
prononcer fres parol-es de coLBrer NlaLs en regard.ant lieux, LL vlt le
Jeune honne en tunLque nttotairer c@rreh6 et Ffl].e. Et c]rangean! d.e
tonr 11 par3.a tranquLl"Lernent'diaouvrent se6 $rand.es riN.ents
lrointues
d.ans uD sourtre pleln de oonprChensLon;
- Voue yofl6r1 bsnne nbrer sn va faLre Ia paJ.xr crest certainl
?uis 11" fit tourner sen ohevaJ-, l"uL ilennalt d.e granel ccup6 de
pol-ng dlans ]-es c6tee et reperttt au gat op, crlant sur La ohaE.aede d6-
serte qul traversait Le vLL3-age
veus pao ?
- T,n paircr bennes gen6 I $ertes le vos ual,eonst lTrentend,ez-
Un ohartot quL rentrait du Danuber chargd d.run tonneau
pJ-eln d.teaul dl6boucha sur La ehaussde, venant rlrune autre ruel-Ie.Ire
cavaLler Lraval"t Adth ddpnse,S au galop, nais lL fit deut*tour et re-
par*'f a " :':. ;:r:: ;:,;1;T:T:, TH:.u-:,"ff# ;::""
la aairie, tout le nonde y eourt aux nou\rel-Ies t'!
IL ftt nr}ueieurs folo l-e tour du charriot, puLs etdloigna
au gal.rp Yers rl'autrcs 3lrrf
rr€8.
Irrh.opne quL rontratt {u }snube sauta aveo prdciXlctetfon,
ccurut i Ltmriirc et amache le fauestt C.u tenn€ar. I,reau JaLl3.ttr
or un ton6 JEt scientLLl-ant au soleiL.PuLe l-'honne lenonta d"fun saut
eaiolt Lee guidee ae penche enr ses ehevaux et leur elonna un grandl.
eeup rite fouet. 3,ee! chevaux etdbrenLbrent vieLesrent seus l"es harna*s
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Le eharLot sautaLt sur la chauss6c, elBert6 par Ie galop rites ehevau.l

L52
tandls que 1'eau gielatt & Ltarribre du toneau, 6tincelante, Lalseant
u$ ol.LLage profond d.aus l"a pouooibre.
-la paix! T,a paLx! Creet La pelx! erLaLt rs{ntenant I aon
tour J.tbarne au tor,rneaur qnl {tsparut derrl&re un tournant de La cb,gul
r6e.
Ie fesle csntLnueit I guid.er, eu Xlasr Le cheval fetj.gui.
Devant eLLer l,r6paieec trafa6e Lreau serpentalt, scLntllLant 6ataent
au sol-eiL du nettnr sur Les pavdo 6rLoa$,tree.
I'es fernes acceuraLent dn fond des courEtr amangeant leurr
fiehus et $ratnant derrl)$e eLLes d.ea gossee b rottt6 enrilo:mis. leo
hornes quL dtatent A6ll pnrtle aux chanpo d.e c@ilrsor EssoufLds. Ij.E
Jetatent Leurs btches et lenrs feu:c dans l-es c@urs voLelncs, p6uf
arriver pLus vltc I ta nairicl et e|6viter un d6tour qul. leur euratt
fait perdre du tenps. tsutes l"es rue}l"ee et La chauosde se renpLLrent
de lonaler et tout'h coup, dorl.nant ].es crLs quton 6e rerrveyeft dlc
bou.ohe en boucher retenlt Le son a16u Ctun oleiron. Le eaveLlcr relre-
rut au gal-op; orLrtt h tue- t6te.
I.,es eLoehes d.es dteux 661isee so ntrent A serlrcr 6a$6
em6t. La fouJ.e s t 6oruLslt en r&n6s touJouro pJ.ue ecnpaato vers La
nairl.e, e6toyent proso6c. La oherrstte dc l-s fenne.
CelLe-ol falsaLt i gren{e I pel.ne avano€r son ehecaL et
son chrr, I trevers La fonLe 6randllssnnter et touJours plue serrde.
- Retourne ten cher, Ia f enne I Srus al-lrne touo d.Ens 0$
s6n8r et trl eeule dane lreut;c !
}a vLel,ll-e conttnuatt I eeceuer l-es 6uldee
pour exoltsr
son ch.eval.. Ira b&tc pElnett touJours nrJ-ue fort, epXrny6e tu ti.ron.
- Retourne ta cherretter le fenae. entend.s-tu ?
Lrktrrc gul" parlatt otrh6Lsnga furLeusenrcnt d.errlbre le
eherrettcr B.f,irejrlnlt cn queLgueo eaJenb6son setsLt de ses lninr
l-cr rnyore l'e l-a rrue grribrc ct tira Le trntee acc frrecs.lt cbarrettc
srlrr8ta. QueLques 6nrLno, aur l-eo borls de <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
Ln chquEe6c, ou.roal

].53
us rLrc eLEu. SaLs 3.e regarl le L f horre torbc sur Le vi.sagc du jeunc
nLLltalre et suf, son cors6 6tend.u. IL tressail_l-1,t, fp-auvant6. et
tldgn6ea ses nai.no de La roue, ssutesrt rrgrs Le foes6. 3e foule Lc hep-
Far fetlltt lrernlorterr HaL6 tl sten d6tmohe vl"o}eruent et eourut d.sr_
ribre Le aua$tte que la fenue venatt de frtre reparttr.
- Dad6r ettendlez trrr p6rtr
ls ferre n'err€te po6r Elle eontinuait h secruer Les guLdLes
de ch.anvre, encouregeant soac oh.evaL.
- Dad.H,r
errCtesr est-ce que vsus ne voycu Fssr erest 5r6ek6.
I,fhtne coo6Ldre ss sarchs, arrive I te t0te du chevaL et
Lrerr0ts. Irs fcrne nc prfaanga l)f,s un rotr elle garde lee saL$s 6ur
l.cs 6uldesr Ls ragrrL fj.xi drott devant eLLe.
- Dad.dr cst-ce que v@us ne v@yes pa6 ? Men Dleu ! dit lrhoure
et il- posa sen pfe{ sur le r@ue avant. IL se hLsoa, se Benche srr? La
oh.arretter tcnCit Les brae et prtt d.ans see nains Le t&te du Jeu:ne
herre. Que Dteu Lul trlerd.onne. d.ed.U,. Oreet fl,nL.
Il- redecentilitr enleva sen vieux chapeeu tachi de Xlrueeibrc
et dle eueur et se tient l-i, i,ra,obLl-er t€tc-nue.
ll-Lons, me restes ps6 our p3.aee. c I egt }a paLx, orts {e
Loin vero Lg chnrrctte ub 6"oupe dc 6ons qui lrataLent d.tune rueLlc
vers l,e cheuos6c. llenes! le oLntrrn rctentLsselt, Les cLrcbeo oonti-
nualent a 6@mner. trn fenne tlra sur Les rtRes. Un luoquet nlurC soule-
vast sa poltrtne. Ire ehevaL fit un effort' maie ne rdussLt pas I re-
partir. Chapeau I La u$ainr l-fluinunc 1rrssa dLevant l"e ohevel.r saistt son
ltclu of I"tentratnardLrlgeant la eharrettc vers Le eortLe du vlLl&S€r
.Au tournant qnl nenait b ta rcirle, La frule d"taSrarut. I'
hcrre centinusit h tretner chevaL et eh.errette, baLeoant sa t0te-nue.
les cebots,lu abevsL hcuststent l-entcnant Les pavds reltteux.
Arrivd & tn bau.teur d.es iernllre6leisobs. lf hrlre sf nrr0te
pfur Lcisoer 3e chevnl se repooerr avant de 6revtr Ln e6te Sd seneLt
au vtLlrge vo!.oin, rit La feune vouLaLt Errl.ver. ILs 6e trouvsit devent
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L5+
une 3nb€rg€ autr }icrtes gr4nles ouvGrteg. Une reLsrn b}anehc I vitraux
cren6o ety ccoetatt. $ur Le seul,L ourgLt un petLt ftails ralin6re- otc.l
telt peut*0tre 3.e xrctron - et rc6ard.cntt l-rhorne sflns ch,epcau arr0t6
d.event La cherrette, tL Lut erle d,runs vrlx bl.cn tlue fortc quo Be
L'aurelt LelsE6 srupgonncr ceu eepeot eU6ttf I
- H6 YneiLcr tc vrtLl eu beeu nlltcu {e Le route , le cgepoeu
ttf,t{
I te aalql ?curqurl nreot-tu xrae eLL€76Eetps ranraser t@n bL6? Tu eg
rentr6 te pert, et la rienser tu La Lal.gscn l-l-tce en pleLn seLeil!
Yesl"Lc tourne Le des & Lreubergtotc ct dtt d.u bcut d"ee l,bvrest
- LreLggea-moir ncngieur ltfecena.
IL tLra sur Le llcour l-a charrette C.6rarra et c€nrrenge l"e aoutic.
AesisE aaintenant dans La eharretter teurn6e vers Lramibre, La ferue
cueiLLait {en brLus de pEl.LLe eur La tn:lique dtn jeune horne et les
langatt au d"Eh.argr6ur le route.
lrrle eutrer chers ildveLalent la pente.ILa 6talent chargic lc
saca pLeinsr laLs Les pnygens elLaLent b toute allurF' orlent }t fru-
ettant Ler,rre ehevaux. f',e6 ckero d"escend,Lrent reXrlrdlenent et Les trtLo
ersd.ucteura crl&rent Lrun aprbs Ltautre b Yasile !
- Yaeiler eh vas-tu, YeslLe. ? Crest la palx! T.,es ALLerencls
e t enfuient.
Et chneunr npr&s avslr srtd et Jetd un coup dt
I oeil- our J-a shar-
rette dle l-e f6rne, vtt VaslLe t6te-nue et 6€ tut. ILe d.rent leurs
cbeveux 8rr pt6r se d6couvrLrent, peennt Leurc chapeeux sur Leurs sEeE
et ne feuettbrent Leurs b6teo qu'un peu plus Lotnr rcstant sncore
na-t6te.
Seeen riteft Li, eu rLLleu dle la rsutc. IJ- avait J.argenent ou-
vert *.E Xlertnll" et ettendalt'
fend d.e La osur.
Sntresr dtt-1], sux honmesr et drfohsrssfi dane l-e gran6e du
lu ISeu lraru6tcr Leurs charsr Les hcunes Eruettlrent leurc
chevaux qui repartirent reSrLdenent au trot. Irf un
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dl.reux crl,al

_155
- 0a car€tera une eutre frLsl 0n nta pae l.e terps.Faut pntLanter
que vouL€E-v@utsr o I est 3-a patx
IdecEsc
resta srrr la chEuso6e Juaqutb ce quriL vi"t Les troLe
chnrsl en baerdans te vtLlaser dionlarat,tre oh.*cun dans une o@urr
IL revint A petlte pns ver Ltauberge et s|arr0ta sur Le seuil.
feurn6 vers le pcrter aFPrry6 eu corlrteLr' un vleiLLerl ettenriLattrul
cLelroa euopenlu b sen lr*e. Il- senbJ.aLt avoLr La vuc baseer soo grol
sluLLere t$tatent Le Srlancher endu{t fle pdtroLe of J.l" s'avaRgEtt vers
l{ecesr cl-i6notunt et tournant l"e t6te Ce tone o0t6s, en d"trectLon
dle I-a voix.
- Quanl es-tu entr6 1c1 ?
- Monsleul t{ecer, dtt le vleiLLarlr en serrant l-e el"eL-
ron strr sa potrLner rilcunea-moi. un bon vorus rilreau-de vie h oridttt
otegt la paLx...r
- $ers d.
I iol- !
Apr&o avsl-r pouss6 Le vteLLLardl
teurna les ol-d d,ans J.a serrnre et ferna ].es
Y
IIne affaLre rlans I'lsbre
sur La cbauee6e, Neuea
vc]-ete.
IL ne faiorLt trram encore Jourrqus,nt $LLvestru et sa vcLture
entrbrent riLano
]-e vtL3.age. les chevau:( soirs, qul. nravaient pa6 c6s-
s6 d.e tretter {eputs La fermer 6talent cauverts dt6cr:ne. Ieu^re eabrtt
crenfcngaLent dlans lt6paiooe couche de Srouosibre, huaidle de rosde.
T,a voiture l roneE caentoboutdes, 3.aqr:.6er
Jauner gLieeait Xtresquo
sens brnLt llarui Les pallsead.eo 6rLoeo rites o@urs rdldeortes.l uJil t@ur*
nant. 1l- dtut dviter une eL8tgre effondrde sujr Le fessde
$ur l"es terrassee en terre battue qut entruralent Les uaf-
sons, @n vryalt les habLtents domir ile lcur{ sonpetJ. <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
du satln.
Bennooulr 6t*ient 6ns@re d.ans Leurs v6teraanto dc traveiLr o€il€ ln

L55
fatLgue Les avatt ourpria. ILe 6tetent 6tendus eux le d.es, ou ren-
vers6e sur unf c6t6, J.n t6te reuLant sur le barl de La terrasse.
PeLottonn6sc eux pled.o ri[ss fuengs, lee fepmes abrLtalent ].es enfants
dl,e rt Leurs o@Tps.
*{u cerrefcurr $il"vestru eontsurna un long chevaL couvert rte
beue, affaies6 h mtne le so}, Le auseau. tend.n"
11 fouettn ees trot*eure.
En S.ongeant J-e ctsetibre, bor&t6 rl'une }ongue pa3-isnadte
nette
et moLgnde, fratcheuent regretnte en bLanc, la heautd de Lfend"rstt Le
feapXre. Is Lrautre c0t6 de l-a oL6ture. d.ans l-fherbe haute dtun vert
lntenser les nentlers battus 6e aroLeaLsbt sagement. les fleurs
nuLtieol-ereo 6ttnceLaLent tilane l-tHerbe. SiLveetrn nit J-es ch,evarx au
pB$ r 1L ineplra profenderlent L t ardne vlf et fraLs des b.erbes et des
fel-urs. tr Hals gutest-ce quJ. nne prend ? rr penslt-Ll.
Il" feuetta de nruveau les chevaux et d6passant rapid.eu.ent
lq oeur fLuerier a t engagea d.ans r:ne rueLLe tertureuse et XrleLne de
fendribr€s r
Un son de veix vlbrant et proloned se fit entend.re, dlans u-ne
c6ur Lointal.B€.Un€ fenne chantait d.rune vsLx alguE" chenteit ou se Ic
nentaft' SLLveotru uratraj.t pas su Ie d,l.ret
tr 0e que o I est que oette vl,er
Conne nei.ge eLLe scf.ntiller
Dbs que ee1eLl a paru
Sl-l-e f end.r oLl"e n I est p]"us rl
L,e chnnt otarrtta. Ir€ sl,lenoe se r6tabl-1t. Sulo le fraeas d,fun
seeu vld.e heurt6 contre une urar6eLle de pul,ts se brisa d"ans l-rair.
Avant d r engager se voiture sur l-a ohauss6e, $l"Lvestrn tsurna
la t$te en directlon dlu son. Une Jeune fl.l-Le 6tett lb qu1, venalt
dfattacher Le aesu h ta ch.atne et le LaLeeaLt br!.nquebaLler I l-fl,n-
t6rieur. l u Qut el"le est Lsirile et fanf,o, oB ec derand.e SrourqueL s]"Le
ebante.,Ou peut-€tre est-ce Justeuent L cetrs€ de <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
98tt'

la voitrrre de Sllvetrn t6boucha 6ur
Pscksrd, ncirer eurgLt d,evnnt lui, Leac6e t
base6s. I1 eut Le teeps dlc reoonnettre l-c
prdfeeture fLl"ai.t vera Suoarest.
l-a chause6e. Sne LLntuelne
teute vltssser rldleatrx
oheuffeur. traute d^e Lc
Sevant Ltanber6e dle Secea, Si].veatru nlt ses ehevaux atr p&sr
3,es voLets du magaeln s'6cartbrent Lentement et lH"ta, La fenme dte I{e-
cesr eurgit sur I-e seuit. Ell"e 6tett en eher.j.se et oaeh.alt frll-eusenent
d,es ralne ses 6Xreules nue6. T,es genou:E
se seraLent ct Le frEL{ Cesti-
nalt cb.eqnc vei.ne sous 3.a peau blanche des cuLsses, d.6ceuvertes su.r
Lr chenaLse trop oourte.
- trr6te les ohevanx et entrer d"Lt Tila I Stlvestrur qui c@r-
prit surtont Le 6este qurelle fit dte La t0te. lt ohaLeur d.u soreiJ. eo-
l-oraLt encgre ces jeuee.
$lLveetru flt descena,rc la voiture dane J.e l-erge fose6 t oCt6
le J.a pecosrelLe qut Eervalt d"'entrde & Ltauberge.Is- en s"ot*rJete
aux ehEyau:( une buass6e de fof,n frais prlo s@ur.s Le otb6o de la vofture
dcarte ate l,enr front brfi.]"ent Les brldles sentant La sueur aigre et l,ee
suspendi.t ir ta t€te dtu tinen. ?uis tL ee dirLgefl vers Titcr 6ens La re-
garCer.
|[lta rentre dans lrauberge sorbrer suJ.vle dc $L].veatru qut
fixalt u! re6cr{ absent sur oe6 bebouah.es en ve}ours bJ-eu. Une Lanpe
enf,un6e, qrrf. jetntt une pettte flqsrue rousn*trer pendal"t derribre Lc
oorptoir, acorlch6e i un rnyon reosuvert de papler rile ceuleur.SiLves-
tru fer"ra Lcs vrLetr et tourne l-s clef i 1tcntr6s'
- J I Ei froL{r d.lt lllte, paesent Les leine 6ur ses hnnchec
et o I avan$ebt' tendue vers $ll.vestru.
$ans lni Jeter un regardl' Ll contourna ]'e couXrteLr' t6tendtt
J-a naLn et agfanrilit ].a fLcqpe de La Lanpe. Tita reeta Lb, Ie c@u
tend.u, La banehe neurtrie, A travers La chenise rile elle, Bar J-fangle
frcl.d d.u eenptelr.
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158
La lanpc & ta lalnr SLlvestru exerl"nelt ehapue rayen. frcugant
Lee sourel.Ie at pr@renent Ie fatsocau dl.e Lurj.&re sur Les boutetLLes
prneol.6rou.ses, eux vieil}es dtlquettes p$.lLes.
- !.u oh.erchc Le revrLver 7 Jc lrai cheng6 de plaoc.
- Je vcuc lrevolr sur lrtr ,Ie pers I tc vl,Ll_e.
St LrentenCct. l,e vioagc dc fota srerrach.e grad.ueJ-Lencnt
h te
torpeur du eorrtl,L ct 6e6 yeu$ vErta oLt6nltbrent, attentlfa, Le re-
geril aL6u. FlIe reu,arqua al,ers L r aspeet dc SLLvestru. V8tenentc ebif-
fonn6s. brttec bsu.euscs. YJ.oage boulvers6, des rLdes profcnces freu-
Carnt Le front 6Lev6, Les yeu:( oaohde sor6 ril.es peu.p!.bree blsuLes per !.r
fati6ue. Tryent trenbLer La flerre d.e Le LEnpc, [i.ta crutr que ses
nalne trerblsLent aussi.El-Le rt6Leigne rrn Feu. pour ricux Le vrtr,
ralE [ebll,cnent' p.ur qu'1.1 nc rerarque p8s quf ette ].e faLssLt cxprbr.
?uLs el"lc ec dLrtgef, \rcrs L'6trgire, ntt de o0t6, eveo
{es nruverents trbs l"entsr de J.on6s ftLs de f er sur Lesqnel-e s'en-
fil-alent des bLseutts en fome d.'cnnsaux et dco ehaniLeLlesr ct eprbs
bLen leE t6tours, r0resent r6fL6oUts ct Feseucnt cx6cut6s, ellc tlra
d,e sor6 Ler rcvOtenent dc Xrnpier er€pe un revoLver rutonatique. Crnlc
gt eLle evaLt cherehd tonte autre chose, eLle l-e nlosa s@uo le c.ntF
toir et aontlnua S feuil"Ler.Pul,s eLl"e srerr€tar D€ sechant Xrlus ee
quf eJ-Le cherehalt. Cette fol,s, Sll.vestru J.ul rcdensndtn Ltarre 6ur un
trn p3.us dur" ftta se Xrenchar saisit ].e revrLvor et Le l-uL teniil.trsn
Cisant d |une vetx tcn{re a}. etLe avett rls un 6tcnnesent vrairent
sinolre r
- fu avals dee
""r"r''l
l"e- fene. lEre-t-ou {ierx!6 ? |[u pars
I ta vtlLs ? Il- nty r pas d.e corbata Lb-bns' ctect vrei, uaLe totte
La nult on e entendu des ceune de feu d"ans J,es nearais.les Al}enanrils
cseeient ie sc rettrer en 3uLgcrte, 1ee Rourains Leurs ont fatt
rebtousser chontn et iLe ent prJ.o La fuite' StiLs revenntent vere 1a
vLlLe ? Sfils srenfuient par Leo etranps st ss aeoh.ent <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
dnns les refe 7
fic ve pnc I 1n vLLLe lalntenant.

$l}veatru rlt - tf tu lr'eu pes LtaLr el- endLorsie fr- puLs il
Leve Le revoLverr Le bragun sur 1e lanpe et se rit & en exnnlner at-
tenttvesent Le esronr tout en eentLnuentl
- lee lLLerande. tant qutul y en au eu par J.ctr orlt 6*6 6ora-
s6s Lh -bas, Lls nront pas Srar oir revenlr. &t6opbre que tu es tranr*
qullle naintenant.
- Mais il y en evsLt hter €nerre d.ans La plaine' dlene Les
chenpo d,e naler rilens les Jenchaler les nnrslo.
- HLer et evant*hierr {it SiLvestru en souffl"nnt dans le o&r}onr
- I{ecea n
ta esquivd q.uth grandrpel,ne Leo ball-ee percl.ueor tsn.
re$trant drostrov $rr 3.es marais. IL a n$me dO se garder du fen dee
ars.des reuu.aines.?eu:r fLnlr. 1L a 6tri arr€t6 par iles civtLs arm6e,
conriluit sous oscorte A la vtLl-e et retenu pLusieure heures p@ur ull
lnterregatoire.0n lraeousrft AtaveLr voul"u acheter r4tu vLn I Oetrov,
b bae prLxr A l-a faveur r{l"es dvdnements. La faveur !
pa$B€ r
$iLvestru ae tut.
- llu @ar$ p@ur la vtLLer tu onbLlee q.ue tu seras err rase car-
les lalns de ttta nontaientr noLLee et br0Lantesr s@tls 1ee re-
ver6 de eon veston. IL les prj"t et les 6cmta, 3.a reg*rdant fixesent
dta$s leo yeux, puis reprtt Lrexason du reveLver. Conr,e tL 6tatt Lb,
Le des tournd au cfrptotrr il pri apput sur ses uains et arassLt
pami Lee boutelll-es et l-es rrerres vtdesr reet6s LA depu5"s la veLLler
sur J.e bois, dcnt La peLnture sr6eatl"lett. IL d6monta Lrarner en aLi
gna selgneusement Les ptbces sur l-e conSrtolr et se sit en devslr rite
Les nettr;er ooigneusenent avec son ncuchoLr de soLg bLanche.Sute
i1 prLt un tuber d.ane Le sac de cul,r qui pendaLt a son 6pauLe.
grai.ssa eh;que pJ.bce, La restt h sa pLacer prLt dlee cartoucbee' dans
le s€nne sae et garlit Les trols barLl"l-ete. IL f eurra Ie teut dans
le sOGr saUta d,u con5ltol-r. artrrenta u-n somentr d'Un air basent le
trrlancber endlult de Srdtrele, starr6ta erl regcrdant
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].ee nurs enfurds

16o
{e J.raubergel puis dlt i glta, 0'un ton trbs naturaL:
tentlone. Yae-y.
Je te vend.o d.u bLt6. Trento wa6ens.Je veux savolr teo prd-
Ce que Je vais te dLre. tu l_e eais A6jb. dit Titar d.rune votx
trl,ste qul trahLsgaLt u.n leurGL reprocb.er dlent BL],vestru parut s t dtenner.
Oes dlernlcrs jouror c@rtLnua-t-e1Le, iusnddtatement aprbs Lf aru.isticer
certalne ont vu brLLLer el"es
instants gr6cieux, mals eoupt6o.Ce sont
d.ee jours efi. en peut falre fortune- dit t$ta d.run ton posd nalntenant-
b preuve'3azaooFo1. Eviaternnrent,
celuturquS. est tsnb6 sous Les eeups btne
dJ"rig6o de BaaacopoS- peut chercher naLntenant Le saLut dans J-ee vLLln-
s€sr oh Le jeu d.ee dv6nencents eot m.oins osnnrt Ce ntest pss g& que
ie te reproche. Ca veut dlre que tu se ccnfldlbres, ua1gr6 toutr une
partenalrer et jraurais tout falt Sour tr0tre rne partenaire 16yale.Tu
veux ne vend.re te bl-6 qut trest rest6 &1a feme. IJ. ya Lon6rrtemoe que
jrauraj.o vouLu Lraeheter, u,aie JuoqutS.ol, Je nrentrais pas dans tas vues
Je te Ltaurais aehet6 sl-us t6t et avec nol, tu nraurels rien perd.u.St
pefrrtsnt, tn nras pas rit6 nalhabil-er Je I'ai remarqud. Ces dernJ"ers
moLfi, tu as p1ac6 Le b16 dlu proprl6taire et tu ae gardd te tLen en
grabge. Tu ee prStes encore d.e La candleur, Jten suio bien aLse, naiE
tant que 1e front c@nttnu.e et que 1-ee sil-lions valent cc qufLLs valent,
je ne Xlernete +i[r€tre prud.ente.
$tl.veetrr rep@usss de La usin nrereilS.eo insilrnatl"onsrregarda
Les chevtLLes blanchee d.e fLta, sos babouehes dle veleurs b]-eur ptrls
ces gen@uxf ses 6xrauLes nues. llta st6tait adoss6e i erois6 ses naLns
sotrs ha nuque et re6ardalt Sllveetru avec eompessLen.
- $xcues- sotrllta. Su es Ll toute nLl.er b trlarLer tte guerre et
d.e niLLi.one.IllL fandl.ral,t aieux r6vet1ler l{eeea. 11 ne LeLooera pas 6ehap
per une trusactl-on sur Le b16' aseez avantag€[so.
Iu es bLeessnt. Avant, tu avats p3-uo dt66arda pour noL, tu
dvitais Les tnsuLtes.Su saf*s tr&s bien oe qtrt fio pa6sg &ans nsn ldnrger
tu nranvoleg r6velLler E@$ sarL, qurnf, ce nlest pes I tnt qutlL faut
parl-er 1orequrl1 y a une d6etelen h prendlre.tu est <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
rr:s feibLe. 1L y a

i, .a
deje quelque tenpo que Je Lo sets.
r.6r-
- Tu parleo trbs bienr tu Lfas teuJours felt, tu ohotsis tco
mets' et lL te faut d.n teapu pt r ga r ril"Lt Sl-Lveatru eB sc rtnrproehant
du errpttlr et en regardent lao rayons I bisouLte et I chandclLes. Lee
d6clstene r Je l,es Xrrend.o avso toL. Sai saLntenant, c r est $eeea qut lL
ae faut.
- Je LrapxreLLerat quand oe sera rl6ccssrLre, AeoLads-tol. Llrsi
tu veuxr of 6coute-nej.. Dano Lee aLrconetances rilrauJourd.r]ruL, n6us nG
psuvons concLure Ltaf$eLre {u bLt6 quf en 6chan6e dle ].rarrangenent sur
les terreg.
Stte aXlportn une ohaLse, $iLvestru 6ry aooit sans pernt.trc trop
6nu par oe qufel}e venait rle 3.nL rnppol-er.I3- regardaJ.t seE nal.us avee
ettentLonr aveo eG geste de Lassl.tute qul Lui 6tatt fasll,ier.lfLta stes
oJ.t eur 6e6 genaurr aprbe avoLr h6eftd entre Lui et une el'rnl"oe frcid[e
d I auberge s
- Je par}eie de Seoee. Ca ne ne fett gubre pLaiolr {e te r6pd-
ter que]"].c est 6a situstl,on dans nrn n6nag€r I1 est LaborterHrr app]"l-
qu6, et il nf est prdaieux. Jo l-e d6fends chaque foLs que creet n,6oea-
sairc et qutil est eutratn6 Aans des transectLone o& ft y a ile lrLr-
pr6vu.
- Je snle 03.
- Jtechlte Le b16- dit Totr sur le p€ne tonr reprenant tout
natureLl-epent scn fiL. Je veux les trente wsg@na.llu me Les anbnes dle
J-a ferse avec L$s tracters.
1u.
Ie vesten.
- }ar Ia p3.aine, eveo tous oes dangers ? C?est toi qui l'as Yau-
Tita rdehauffa ses uains contre La poitrina de Silvetrur sotl6
llu Cevrais t'hehLller. Et eeo pLanchors eentent trep fort
le pdtroler dl.t-tLr puLo lL oe Leverse dirl6ea ver6 ttdta6ire et
aJuote 3-a Lanpa q.ul eernengaft a fuler.
Stte prit se PLace sur I'e ckalse. <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro

I L6E
- Jc nfsl pas Lc tcrpe {e rrocouper d.u trenspmtrdtt-eLlcr Je
rc r6Lc pcs lcs $ens d,u vLlJ.ega I nee effeLreo. su se fLnl te battegr
tu xreux nc lrapporter tranquJ.Lleueut. Les trroteurs atappart1.ennent
3l1ue awr frbree lutz, ltn-t,-cn dlt, sals a tsi.r [, es le eeu]_
Sen6 rcderne, til.ane
oe Bdr66an d6sert, sv@o ses fer:nea retsrdelrec!,
dlsaLt Baaace$ol'.Je ne suLs Letss6 dtre que tol pmprL6tafire tc doit
d'e 1r argent prur plua!.eurs enn6cs dE trevsux a6rleo1"eol effeetu6s
aveo tea raottj.nes. tu ee h.abLle atriu!.ctrgteNr.
$llveetru ro r6prn{tt pas r IL prlt sur J.e myerl une llqneur
$aunel dent 11 Ec vcrot trn lrof,rGr
- ofeez fctt ourtlu,t dc sLrplee, rals oe ntest pos lnngcrcp:r
{tt tfte. fieeea rra pr6par6 euesi quelquee n6dlcenents naLernr €x-
cel}eats. ftr ne vcnl.s Sree de mJa ?
Du ee$n ? {enand.a SLLvestru 6trnn6. $u veur tn eoJe? ct {L
fronga p6nibS,enent acs eetrrciLs.Je rcgretter lrie Je nren aL pLua.
It ELle veut Lu soJef ttsLlvetru contLnua i attenrilre, Ltair abeent
I'e nlnent oil. Tlta avoueraLt b haute volx sa satl.sfactLen dle eenclure
d.ee transeettons d.tuns env€r6urc qurelle nravaLt janate en l-tooee-
eirn drattel,n{rerdsns cettc rigLrn oboourc et l"rLntatne eil eLle vt-
vatt. lu frnd'$l].vestru evelt Le r6ree b0t qurel-ler cdler son bLi
en 6chan6e d.c Lf lmangerent sur Les terres. I,a tems ne CeveLt pao
passcr p8r lee neLns de StLvee tru, nale dlevenir 3.a proprf dtd rilc Xecea,
carrbe avetr dt6 dchengde crntre un eutrc terraLnr pl-us fertllered
nSrpertenett aux dleux d.ert-frires de Titer €t en 6chrnge du bld qui
d.eveLt rester h cette d.ernibre.Il y eveit lon$tenjrs que cette trnnseo
tLon evett 6td xrr6perder neto Jurqu'tct tlta nreveLt pas ju66 Lc rr+
lent yenur SLLe ety d6atdett nelntenent, Lraffelre &veo I-e bLt6 lul
p;mettnnt de uettre eu al-nLr sa propre eLtuntl,on dlans La fan{lLe.
ftta s'offreit denc A cheter Le b]"6. Ce n'6tai.t pas un mruveis eaLcnl
er caa oir el-Le rduseisoaLt h te **tt"" b Ltabri( slLvestru savai.t
qu'e1Le en avait ddja eng:rangd ul:!e cfnquantaLne <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
ete wagens) et eL
eLle sevsit le ndgooler per I"a suLte. Plus exectenentrll fel-Lett

qu'eJ-Le rdnsstt h re garder. chose ;"-tffiLsbr.e a.ane r,ee circonstsn-
ces actuerres: d6vclorisatlon, prrx ,tot*.* po'r r.es "6"6;;";:-"""triattons
et rdquisitl-ons nouveLLee et naassives en faveur de l rEtat,
quf stannongait ad3&g sJ.i-vestru arr6t* Lb son ral,s@nuenent.rrr6trange
questlen sur Ie eoja r6sonnait encore b son ereLlLe. rr Serait-elLe st
aaLhablle ? tt Ft SLLvestru reFensa i L t amangenent snr Les terres.De
cette entend.e, 1l- devatt J.uL revenlr La lrressc & Lrhul"l-e d.es deux frb
res de [6ter d.eux lnseubles et un e{ndsa dans ].a viLl"er u.p xrarc de
bestiaux faoiLenent n6goclable et u.ne ferne de L6gules en pleine
salnon, bLen dquJ.pdertri6ude Xaar ril.es X,srl,esr proche d.e La vLle et
A Itabri d.B contact dee viJ.lagee.ALneL aLlelt-Ll pouvetr se retLrer
tte cette fr rese ee$pagner'.IL 6e eouvlent de La reu,arq4e de tLta snr
'r [,ss fortunes qut se font ces Jours-clfr et que r chacun croit
qtrs oe6 Lnstants Lni appartlennentrr. Stta e],Le-n8ne ne pensalt pas
autrenent. It Et pourtant el,le a d.eneanrld rd.u seJa- serait-e]-Le vralnent
ei nreu Lnfernde"? se rerllemandla
Sil-vestru. Tlta oenttnuaLt b parLer,
lL ntdcoutait pLus et fLnal,eunent srexfli.qus La eonfueicn qurekJ.e
avalt ril0 faLre. tre naarch6 du soja etdtait effond.r6. Irt0ffiee 'fgeJan"
fondd par 1rocoupatLen aLLeuandle p@ur La fabrLcatLcn des huilec de
graLssage, stdta$.t subttement 6van&nLr,iavec
Ls renversegent des alli-
ance6. llita ne fal,salt &u.oune
dLetlnctLen entre l"rOffl,ce t'$eJar et
La " $ec16t6 lgrlcole" qui avait fait ltaoquisLtl,en du bl-6, pour lc
sinpLe notif que J.ee d.eux soclit6s avalent t6t6 Afrtgdee par BazaeeBol.
0r Saaacopolr Loin dlf avotr 6td ruin6, 6tait l"e hdros d.n jourr devenant
un exeapJ.e non seuLeuent pour Tlta, uals teut naturellenent pour tous
Les prepri6tairee cte La p]-eine, qui avaient gravitd auterrr ite Lul.
Blen dee nnbti"Lit6s de LrascensLon rile SazacopoS- 6ahaXrXratent h fita.
Silvestru l-a regarda dle neuv€&lrr eLLe avait finl de Barlerl elLe
attendatt La csncLuslo,rr.ll- prit nne autre chalse et erasel-t prbs {[l
el.Le. Un brnLt d"e ruues Leur parvint de Loin. de La route.rf T,s esleLL
e'eet J.ev6. pensa SiLvestrur puis il dtt b fltarsur un ton qul exe]-uair
dlordnavant terrte r6pL1quo inuttle I <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro

I{aroein.
I1 repri.t
t6{
- ConbLen d.e terro ae-tu exactement, et ah t
Qnatre-vi.ngt*quatre Seetaregrsa 3reree3.l,es, d.ane l-a e@ne
Mauvale terrain. Jachbre. Sol- eablonnetrxr
- 0rdtatt vreLr
- les kectares qus v@us aves aoquiu oe6 dernibres annds,
Heoea et t&Lr ont l"ee aotes of Lem r0l.os drlnp6ts ea @rdre ?
venons dracheter.
- lu oag o&. tu l-es perd,s. ,.. Ge s@nt oeu:r que v@u.g aves
pay6 un 6u deux guf,ntaux de bLd Lrheotare ? rls sont peu s8rn. J"l ne
fallatt pas proo,dder c@une S&.
- Je ne les perdrai p&sr
- Snf{vt.}eSrnLs conbLent de teups ae-ttr l-rnsu.fruit &es pr@-
',
pri6tee de Necea ?
'
- $epuis ein ans. Silal,s J'ai oontrLbne h ta bonne s.arehe
de l-rauberge et h L'entretlen au htitail.
t6 personnel"le ?
dette h ues &Eml-fr&res,
- CIs tei d.it que3.que cb.ose, d.faveLr rles terres en pr@Xlyt6-
- Jrat tonjours d.tt eus rt@s; A oond"itl.on que Jtaequitte na
- l$eoea lfeoqultters. IL veut La terre, LuL. Sn ce quL ne
csnesrnsr Jtal obtenu qntiL dckange ses uai.vaie hectares oontre eol:x
de tee frbT€sr hten ueeLl-leurm, oeux quL eont voLsins de l-E proprtrftd
cte Cear6., I{ecea nrdLbver& anouJse prdtentlon sr,lr tes d"6p6to cle bL6.
Ire transport dtee trente wagons frepuim l-a ferse sera aesur6 par tes
frbres.
'Vons
aves afferp6 beaueou ds terre cette snnde 7
- .tesos psur T",B perte dle oas dternLere Jours n t eot ;rlo
grande, Mais Je regrrendral. l"e bl6.
- Pour tei et Secear Ltaffaire est Lnt6ressante .Je eate
qur tu aa oEsnsuc6 b eonstyuf-re dans uJrc partte
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du vLl3.age use malsont

165
lee entrep6ts. d.ee greng€sr fu aoqulttes tce dettes avec J.tauber6e,
aveo La naison drLcl, leu nttenano€sr su enccpo av6o te part de p&-
turege d"eo rerais. llu oluvres atnaL l-a dlff6renco de prLx p@ur
Lt6oben6c d.e terres entrc l$ecea et tee fr&res. at en fal.t. Itanber$e
et Le reete sent 3-a proprr6t6 d.e l{ecea.... il" nty a pas ele quoi te
sentir offensde. |IEs frires renoncent b ]-eurs anciennes pr,dtenttens
sur if,ee autres proprtdt6s. Ils sont nes ob1tg6s. }ar cet dchanger1L
ne revlent l-eur pr6ssc & L'hulle. Le parc dLe U6tat:- et La fem.e pr&e
dle l-a viJ-J.er co quL p@ttr eux eot d.oubLenent avanta6euxrr pnlsqu'tls
re devaient Le co0t {eo travaux que J t al ex6cut6 p6ur 6ux pend.ent deux
ans avee les Baohines. St lrintenant. pour tont 98, je ne tc d.enanele
gutu$e erl&te de pa{n, Jc euLr fetigu6' je nfaj. Bresque rlen mang6
deSruis hier satln. Senne-rot un lerceau de pain. RrfvetLle l{ecea,sn
part en voitrr.-f,or tes frbrss n@us atrendent b fa viLl"e.
SlLvestru 6totgra lLtar La ftt Srivoter par les 6pan1-er et lul
fi* ei6nc d I entrcr dtnne }a nateon, d€ Lui apperter Le pain et d.e rivelL
ler lifesea.
IrI.
Un horne rentre chea LuL aveo un eenen
I,e vcit[re Jnunc ] chevaux trotteuro noirs avaLt dLisparu d.e-
pule 3-on6torSre sur J"e chnuse6e iu vlLlageren dLreoticn de La viLle,
av6o $tlvestrurllitn et $eoes- Lorequrun ssLdlatrvenant des c]lanpo de
pafgr otengagea su.r u-ne rueLle.IL nencLt titeutr Junents al,ezanes qtrt
traf,naLent u^n oousrlr lro eol-dnf avatt l-rair xrresCI6. llne fenne Le h6Le
terrlbre une paLisssd.c l tr H6r $snaLu. ce ne serait pas tot. par haaerd.
'rC I
est nolr rair J t al pas Le terXre, Jo reste trbc F€trr l t arn6e tra-
versre La plaLnerr.Aprbu queS.quee autres queotione d.u n&ne Senr6f potdee
Xlar les horqes et Les feqrqea qu?13. rencontralt, $cncln arrive devent
un6 pal,J.eead.c d6Lahr6er suvrlt l-es daus bsttants <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
du SrortatL ct ftt sB*

L66
trcr Le eari@n dtane la osur.u cf est tei.senelur demand"er tout 6tonm6f,
Ia fenue qui 6tatt d.ane la cour ch ft avalt fait entrer le csnonru Ctegt
nel,r fenc, tn ttdtonncr tof. auooi ?" St $snoLu prtt 6a f6ei.o dane J-ea
bras et 3-a porta dans La malsonrfermant l-a lr@rte dlerrlbre ]-ui.
- C'est vral que $encLu est rentri ?crLa un b.emne qnt arrtvait
en ceurant sur La chaussde' h la fonLe rassembLde h quelquc d.l-stancc
rdl.e
La e@ur lh l-ee juu.eto aLeaanee broutaLent, tend,ent le oou"r l-ee faul.l
l"es d.e l-tacncLa, devant Ia naisen.
- 0rest vrnLrYaolle, $ectu eet lL. tra$ese-l-e tranquilLe, tL est
entr6 d.ane La ualsen aveo sa fernme. (tu.rest-ce q.ue ctdtait que eette
vteilLe et cette charrette &yes un ch.eval h drolte d.rr tj.non? J* t I ai
vu hLerr tn monal"s Le chevaL par l"e J-iceu. Eolwa6er@$ !H.fa d"tt qurL]" nt
6*att m6no pao narl-6, Le gerg@nr
VasLLe ne rdpondit pasr nal.e queLque tenpn apr&e, tL dllt h nn
gron3r quf" Ltavait appeS-i sotls un r0rier, h u.n carrcfourr
- Moir $e ne sul.e pr6parr6 - et il. nsntsa Le baLuc}*oa aYec quelquec
proviAi@xrsr qud Xrendatt & eon bras- ge Bars h ta vtLle. Sreet derl-t
dane n"om ort{lre que Je d"ois ne prdoenter auJourrlltUui h ]a garnleon.Jrai
entendlu dlre qne de ].b, on partLra toute de suite lrers J.a fransyX.vanLe.
.
* Sans queL3.e &Trn€r Vasil"e ?
- SdsrJ.erJe suLe sergent.
Drautres ho'qnes arrlvbrent eBCCIT€r avec des baLnchene s@u.s Lc
bras oh lr La sgin, suivLs ger dee feue.ee et dee enfats. ILs 6e Jetgntr
ent an &f6upe sb Yasile expL*quait l-es apXrarei.S.s aYec leoquel,o 6m
travaLl.l"att h ssn ur,rit6. tt I,e can@n que vsus voyes- d"lt-il en nentrant
Lfacac*a de l,a corrr de $enclu- crest un eensn type...r
f' Et tL l-eur
Ait le *ypen putsn tI cuell}lt urn r&Beau dans Le fEsed et ss nLt t
dl.esoiner, snr 3-e pavd 0e l-a ehaussde, dtffdrenteo eepdcea d['aruaes A
fenr IIn b.omute vint exlcsrsr qui dem&$d&l rr$encl,u eet venutt? 0I} LuLti-
Srondlt que ent, p3-ut6t par slLencesr of i3- desuera dans Le SrouXlsf
entrant en c@nyereatLon arec Les autrss,
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1,6?
Une fLLe d.e oh"arrpttee Lourtilesent ahar6iea leeeen{Lt 3-e Srentc
ver6 Le vlLLage.Ceux qui condueatent J.es ohevaux al"LaLent h piedlr
retenant de La maLn Le bout des tLlons.tra fiLe d.es ahars arriva h ta
hauteur de 1a fouJ-e, nsn Ie:bn dte La eour de $enclu.L,es gens renar-
qubrent alors q"ue l-es charettes dtaient charg6eo dltames, Iaa fiLe
srarr6ta pour laleser Lee chevaux sou.ffler.
- l{ous avorr€t ranessd Les arre$ qut dtaient dans Les ohampe
llt un tLes charretLersr sans attendlre dlrGtre questionnd.Ce sont Les
Al"J-enandl.e qut 3.eCI ont aband.onnCes en fnyant. la XrS.ace est nette
natntenant. Ilous aygns s€ne troj.e ALLenan+ils.On
Les a trouvds dans Le
raIs, I te Ya1l6e- awn-M0ree. Gheer6h€roria-t-tl 1tarrilre d.u convot
anbne un peu Leo lLJ-enand-s, que Les gens Leg voLentr
eurent vusr
Gheorgbc arrLv& evee €trxr
- Runbne-Leo satntenantrdttt l'autror apieo qnc les gens LeE
fkeergbc ne bougee pas et dLtr en fal,eent trai,ner see note l
- EIs ont un peu" eoifr lle le fsnt tnut l.s tenpn ei6ne gutlle
voutenlent de Lreau.
' Mal,s Lee 6ens dteoutatent Xraeolonn6nent d.rautre ch.ose.0n 6tai'l
en train ete d6eider eulr pamL ceu:K qui restaient an vll-L&f,€r devfait
partir b ta ferne rln Chenlb Strott et nonter la gardle auo 6ransesr
p@ur erp6eher SlLvEetru d.e rl6pLacer J.e nondre graln de bld h ta vLLl-e
ou aillour$r
$enclu reesettit Ce l-a c6ur 6veo 6on can@nr menant lec ju-
uents aLeaanes par Ler r6nes. SuLs il. srinstaLLa sur Lraff&t et tourna
ver6 l-a cb.aueE6e, en dlLreotl,on de la foule nass6e ssus l-e n0rier.
- 0n parl-att dN.e bL6, dlLt Yaeile h $encln. tei, c I eet vral
qnc tu ne reetes pas un pen ?
$enolu flt rrn 6este en d.Lrection dles chan;s de nals; pu.ls iL
d.eecend"Lt vere La rue}l"e par oh tt {tatt Yonu! " IL faut que Je
rettrnpps n@a rdgtnent. FaiteE attentlosr on va aistrlbuer
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La terrefrr

et t} Xrressa sss juneto.
L68
Ie eonvei repartit vers la viLLe av€o son chargem.ent d, t arnes,
suivl" d.e eeur {l.tti d.evaLent Bo pr6eenter } Leur garnLeon..Aveo eux
ch.enlnaLent aussL ceplr qui reetalent an vil.l"og6r naLs dtevaLent 6e
dlrt6or vers J-a ferne d"u Chenf.n Ftrcl,t.
Quand Le oenvoi pacss devant La c@ur riLc $encLurYasi]-c salun unc
feuuer quL ranassaLtr devant La paLson, quelques branches dfacaela
arraoh6es et 6parpil16ee eur l-e so]-. La fenre rlc $enelu laissa torber
les branchee et vouLnt rentre pr6clpttsunentr p@trr oaoher atlx gens
ses Jrues r@u.gesr raLs eLLe apergut lee lLlemand.e et atapproch.e ttai-
dlenent de la haLe pour Les velr.
I],s ont u:r Xreu self- '!ltt Ghaerghe b ta feeFe d,e $encLul en l"ul
nentrant Les trole hennes. Ils avalent a6ib seif b ta YaL6e-aux-lfiOres.
IL uty e gubr6 itc puLts par ieir h ce que Je voLs.
La feprc ddteurne La t$te et tlrg son fiabu cur ses Jeuec-
rqaiE l"cs gene du vLLlegc ne La regarrlatent gubre. Lls regerdaient aur-
tout l-es treges Lgtce6e par le canon dens La c@urrl,& fense entre d.arle
La naisenr en raXlporta un s6su dreau et un pot de terrer gutette pcsr
vlvesent sur 10 seuil d.u portaLl-r puis e I affaLra 3lLuo ]-otnr an fon{
de La c@tlfr
Tr&s tard., quand l-e convol d rhonnee et rite ohsrs iteEt A6th
blen 6totgn6 du. vtlLage, LLe en aroisbrent ur antre, peut-0be nn e6n-
voL dlfexil6s ou Ce f,uyarle. oar Lls pertatent ohneun t{lee saos vi&ee'
cnrenL6s cur Les hanchea ct autour des 6Xlau1ee.
0n est de MoLdavler on oh.erehe Lu bL6.
Ceur quJ. devaLent aLLer h }a fems par le Chenln EtroLt se s6-
perlrent ile VaatLe et des autros ct Srertlrent tout dilroLt A travers
eharpe .IIn tenpel 1es HrLdlaves rcstbrent lndl6cls, au nllfieu dle ],a ron-
tc. Il- Leur eerbLe que Les SenB q.u5. avcLent prle par Los ehanpo Leuro
faiselent s{gne1 ou slr.XrJ.ement tournaLent La t6te vers La chauesde.
ALore Lla esbottbrent
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le FaBr eun auscir A ceulr qui avengaie*t a

travers les chaures et 6e
169
dtrigeeLent vers Le 0heuJ.n Etrol,t.
VII.
Ile Chenln StroLt
Dene la pl,aine, soug La br0Lante lurilre dle nidLr Le rLnce ruban
d,'un cherln ourgit gl et Lrfi p*:nl l"es 6tcules jaunee reLinnt Les
horLsons oonro ur[G trein6c LrSEltente ds pouCre b]-eneb.e.DE tenps I
l"rautrcr stlr le lon6ues dlstqrlcss, Le Chcnln Etrolt dLaparatt ritana Lcs
char,Sre de aals conXracto et verte. Serssnne n6 cLronle a travers Les
chanBs roLgsstr66e, li eil. Le 0herin Strolt ge aontre h ddcouvert.nais
@n y entend un bruLtt r@ues de cbere et de oofl@nr noteurs, dteutos
oh.ar66ee rouLent I tsute vLtcese, tanke d.ent Les ohenl,Lles s6 d6rouLent
irpS,acabl"ersnt, lnvLsLbLcs. Cette rua.eur s t6Livc d.es grandle obanpo
de nef,E st vlbre r0rc eu-deesus des portLone A6scrtes du ChcsLa Stroft.
Un tcnpo cculement.PuLe Les ornveLo des emics rsunaLneg epXreraJ.sscnt
paml Lee chetnee' Lc Long de La route q.ul so diviser at toute La
plaJ,ne eet envahLe par le brult st le sclntilLencnt cLes e:llegr qui
Culnentr stentreorol,san$, Les ]s.ants nafe ooru€ Leo ohnnpe prlcsrnn6e.
9r6s l lt6cert du cherin EtroLtr 6s ril6taehe un petLt ca:rr6 vert-
brunr anx ccntonrs ncttencst {eestnde- cIeot uno Lisibre IIeccnoLaE
pLantfs sn natgc de Le pLatner an oroisescnt du B[rdgan et de lrb.orL-
zen dlsnt lss onder trensparentes, Il-bns au aui, trenba].ent ct fler-
bolent. Sens cettc runeur ronvantc qut {nonde J.s p}einer Le pettt
earr6 rd.ereure l-rrebt}c ct g.LlteLre, alausouLe deeetn g6on,6trtque
grattd srlr ltdtendus v6g6tsre vlvace, exubdrente, trsvers6o ltar ].rJ.n-
ccssant paeaage {es convrLs n{Litatr€o r CcLul qul e t apXrroohe:raLt lc
La Li.sLire copmenoerrit par GB longer prcsque tous Les c0t6a. porer di-
couvrl.t fLnaLenent l-tentrdc lnns un angJ.e, nasquie par quelqueo vieux
6rab1es.
11 rie trouveit alsrs dl.evant un grarrrdl nerbre ilta]"L6E <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
rscsllvsrtas
dle SrevLer 6xls, srarrandllssant en dcrL-ocrclec parpL lee ccnstructLcnr

1?o
en;lLerrer pregquc D€trycor til.rune
ferse. lrordlre XlrCote de tautec ces
ettenencee ooatreEte vLoJ-ement avco L r aaxrect irprovle6 iles autrcs
fernes diss6nin6es parx,L Les charps dle nals de Ln Xrl-aine.levent les
rcnlses h hqntee fenttresrtreis tracteru.e sont al16n6s, Leurs rem@rgucg
charg6ee, pr€tc a partir et pretfg6s par dtes hl b$cla.ee en gr@sse teilc
Ija eour ctrcuLel,re eles grnngec une d.ee nerbreuses sours de La feru.erne
trah{t pas l-e notdrc n@uvenentn "Au rL].ieu, 1,1 nty a qu'un putts d.ont
Lrauge cbJ-onguel rev6tus de t6Le nLckeL6e, etinceLle, suraheuffde par
Le eol,etL. L& ntae edeut dte fer br0lant se d6gage des dpaiosee barrec
d.e fer qul bLequent, lourd.enent ordennsedes, l-es porteg dee gren8ies.Un
chat bl-ano dsrt eur les narches riN.e Lf une cltel-J-es.$ous lresealierr une
bdche, Le tranchant en Lrair, c6toie queS-ques
autre outiLs' abandenndea
)-b par un h.olus press6.
Deo va6uea de frm6e de tabac ssrtent llar Les fen6tres ouvertes
au souo-sol dltune contrnction vetslne, u.ais J-es fr:neursn Lh-d.eda:lsr
se taisent.
}es acaolas haute et uinoee q.ul entsurent La ferrine dlrensent
a@rs Le solell- un feutLS-a6e I'nnobiLe'leur onbre, l-ac6r6e par la Lu-
eibre temld"e, stdtend sn:r un sol p$lL par l-a ahal-eur.Au LeLn,dane
l,a trr1al.ne, une ol,oche sonne' qtxl htnet6t se taLt,& son teur.
Le 6rav!.er Sris qles al"Ldes 6arde €nc@ro la trace fratehe
d.
I une voiture i roues fJ"nes.
Un vleux chevaL bat ef approche dle la fontaine, venant cles
6cqries. IL prsnbne ses L&vres sur Ltauge vicle, puis reete th' tdte
basse et les Yeux cLos.
Jalll-t en ne salt d t eir, un poulatn aLeaan se set a galoper
sur 1ee aLl{es couvertee de gravLer. IJ. Lanee se6 sabets ele toue c6-
tds, tourne antour de se Irr{EX}re t0ehe drombre et hennl. Puls iL 6a}ope
ver l-rauge. TrA, lL se ratdit sendaLn sur 8e quatre jambes et srilnmobi-
l-lee, itreeeant l-a t6te, J-es oreLl-Les polntuee et toutes dlreitee.Il
x'@B.6Se Un petlt hennisement.Tre cheval baL eesate tl.e ssu.ler sa t6te
peeante. !ilals eLJ-e retonbe enc@re plus baa entrE 3.es <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
bord.e {le t61e

iLLante. IL p@nsse un gdntssement gut fait eaLlLlr d.e L,auge des
'
troebes de pouooibrerf.,€ poulain falt rrn bend de e6tr6.Ses Jenbe6
trerbLert.?uLs tL srenful"t au gaLop veru Les acacLes lnnobil-es qui
bordent La femne ele toutes parts. ]erribre luir u^ne poussibrc flne
srdcb.eppe de lrherberc@til.€ une bude.
Lgl
11 y a u"n seuffl"e de vent, *rbs c@urt. L,es aoaelas aeuvent
Lentenent l-eurs reneaux Lee pLus einees. Quelques feuill-es Jaunee
tonbent.
Des attenanaes ertve en be Ltant un holce voOt6, c I eet Xleut-
€tre Le pa3.efrenLer, iL ttent ]aLa nain urre fourohe h dento de fer.
11 tendl ltoreLl],e, Xleut-dtre veut-l3. savoir oh le Beul-aLn gtest enfui.
Ses sand.al-ec dte cnir h6sltent sur le gravier. iI sembl-e avoir J.a vne
basse. Arrtvd prbs de ],'auge, iL t6tend l-es aains ntt Beu. au hasarel et
recontre La crinilre tude dle La vl-eiLle roese. Srrls tl- satsLt La
srantll
chatne et l-aleae gS.isser Ie seeu h/$i6das d.ans Le puits. Les l-bvres
d"u c}revaL connencent h trembler.Ie doe vo0t6, le palefrenLer verse
d"ans l'auge 1r eau froide et cl,aire qui balgne le aufle poi3.u de la
b6ter jusqurau-de]-h d.es naseau.x.}l{ats Le cheval" ne boit p6sr 11 sort
de tenpe en temos free naseaurxr pul,a trenpe b norHreau dlans L t eau frotrN.e
s@n Euseeu et ses gr@sses l-bvree. I"rrh.@mwrs 6set un el"ffl"ement brefr tlane
la dllreotl.en eh tton eRtendl galoper 3.e poulain.T.,e gal-op cesse.D.UD
foumd dracaciasr l-e peulain alezan entre son chanfrein h pe)-ote
bl-anche et ses oreLlle pointu6eo en avant. IL ren6cle, tend son uuseau.
freXrpe Le soL de sn janbe droLte de devant, bal"nobe juequ'h la poLtri.
n€o Suis 11, et6lanoc, $elt quelques sauts Eenus en zL6-uag6. secculnt
La t6te, et fJ.naleuent ee dtrige au petLt trot vers L'auge, I'eneolurs
arrend.Ler Ia t0te pendante.le palefrenier le satsit drune maLn sous
Le rentonr tandl,o que Lrau*re entraf,ne l-e cheval" baL per s& or{ni&re.
11 veut Les condulre b lt,dcurie, mal.s au putts arive un honne assez
grand.pe@nc@re Jeune, un fouet b ta maJ.nr qui quetLonne Le pa3.efrenl"err
- Yotre $iJ.vestru' quand est-co guf LL revlent <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
h ta ferse?

L72
Ile pa}efrenler se tattr f"l attend.re@lres erlL nravelt ris$
entend.ur Sulsr apr&o une tf,ague pause, LL queatLonne h 6@n teusl
vois #ubreret je ntentend,e pas bLen,
* &s6 emdes travereent l_e p}"aLne.
- treoqueLLee ? f*ee Ruesee ?
- Ies ndtres. I.,e$ autreo ne eont pas encore th. il- ntest pa6
o0r quteLles passent par icLr
frenier.
- 0n dtt qtre oL. Suel,qnfun le disaLt hLer soirrdit Le ph].e-
IL nty a Fl.ne d.rtlJ.eaands de ce cdt6. }ss n6tyes lee ont
chass6s, dtt S.rautrop tL en est nleu*-Otre restd uB @u deunreae!ildo dans
Le nals * Tn d.ie q.ue tu ne saie pe6 qr&sdl rentrE $L].ne*ru ?
Je ne eaLs Fa$r rdpon& 3.e palefrenier, puLs t3. entrafne Le
ch.evaL bai. et Le pouS.ainrles peusae par La grorte }nverte d"rune deurLe,
y entre h son tsrrr et ttre Le verrou h Ltln*6r!"eur.Lh, iL prend urac
bressdo de paLLLe et La Jette dans u$e er6ohe. Il- y nonterret een vl.eu.:r
ehapeeu s@us sE t8te et sf end.ort profonddnent.
Irfhopme venu d.emandler au pnS.efrenLerrir ta fental-ner des non-
veLl,ee sur Le retour de $J.Lvestru fLt quel"quee teure d.nns lee alLdes
de l-a fermer d.onnant des c@ups d"e fouet dans l"e gravLer. IL s I approoha
dee trri.e traoteurs' fr*ppa dtre lrindex l"es ailee dfaaLer qui convaatenl
Lee roues piur en 6prouy€r la graessurf puio 1l paoua &ervi&rc lee rc-
B6rqu6s et ecuteva l" t un apr&o l- | aretre Les ceLns rivotds ril"en b&ehes r
dtewr res@rques dteient o}*argdes de sacs xlLe{.ns. Ifhopue t&ta et sentlt
q.ue ct6talt du b16. T",a trssibne contenaf"t dles vaLisostr riles baLl-ets'
dles mal]-es d"tosler et de boto, et dans u.tr ooin. 5rrot6g6 pas un ca#o
dc latteer un brrreeu uotr aux bordlo et au tirrolrs scuLpt6s. Irrhont6
rogarde avec attentten Les fLeurs eonpl-iqu"6es taLl}6es dans Le boi.er
pufo raoouvilt* I-e tont ayeo }n b&eh.e, rf SLLvestru veut &r6udneger i
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t75
l-e vtLl-e. lutrcrent ilLtr l-L stenfultr'.I1. rsvtant & ta fentalne pui6
vers Les gr&rg€8r eheeeanr Ctun bruit de Lbvroo tt tsfftt ! - Le chat
blanc quJ. dormalt 6ur l-es narohes. Le ehat dLoparutr 6pouvant6 scu6
L'escelier, t6vltant ril.e Jnoteesc Le trsnchat de ra bi0oher uuais ll, re-
vtnt pr6otpttaryrent sur ses a6 et s tnnfuLt dN. t
u.n sout. frCl-ant Les
pleds de l"tbcnue qut levit ohase6. Irrhsqse 6cLate d,e rire et cria,
oontournant C.es grantes I It Yous feltee peur rOne eu oh.ct, tL ne satt
pJ.us oir se easb.errr, Quand iL eut feLt Lc tour, tL rdp6te se plaloen-
teri'e b propos d"u chet, mats Les d"LsaLnes de sens d.tgnde & L'onbre
garCbrent l"e st].ence.Il-s fusnlent, JeteS.ent u:r eegarC sur lee jsur-
naurf, 6tat6e sur Lrherbe on ohcrchaient i accuper Leurs r.elnsrteLll,ant
un raneeu. sec on tressant des brtns {e paL3.le trouv6s g} et lb.
ILs ne rrdpondirent rLen h l thomne au fouetr !tuj. venait de Ia o@ur.Un6
fouLe de gens attendaient h Lfombrs des huLt gr&Irgesrpar sr@utr)e$ @u.
diss6niuds lrfi et I-6, soLitaLresr Jneque vers l"a bordure d.taeaclas.Ih
sous lee arbreer Be treuvaLent d.es flles dc ch.arrettesry ]-es ckevaux
a6teL6e, et d,esssusr eeslees, sur de vierrx tapis rayde, Gles ferrnesr
dont quel"ques-u.ne6 avalef apen,6 Leurs neurrfes@ns. $ous u.n dles chars
l-c feu$e de $enclu csusaLt aveo uns autre. SILe disair qnfelle ntdtatt
venue A La ferre ltue p@ur voLrr lrarce qne $enciur Luirrecevrait de l"e
terre de tcute fagon, t6t ou tardl et auesi du b].r6, naLs trsel-on La ]eLf
paroe que $enalu est oecu3rd au frent et nta pao Le tenpo de sourir Lee
fermeolcoppe d.rautpes {ni
It attendent que les voJ-l,alLles Leurs
tonbent trutes r8ties;i dlanE ].a boucttsrr,rt]as st r6tles que gt, r6pontit
l-rautre, ten nart est quand m6ne rentr6 au bout de d.eux ansrevec sen
cerlonr nale noi je nrei p3.us revu Le mienrJtai seul-enent regu un pa-
pJ.er disant qur{3. nrest plnstt* et Ia feupe se mi.t h pleurer dleuceruent
f.ra feurme de $encJ.u ee leva et alLa sfasmesir lr tronbre d.rume autre
charretto, prbe &rune fewne au ventre r6nd qul esusait un l@rcsau de
toleLr et dtt I cel"Le-el,:'r Je caueaLs Jnstenent h El-eonera' h prepoe
de cc bI6, qui est dans l-es granges.EL}e creit que Je suie oontre.
Ton Vasil_ereet-oe qu'iL tta fait dire quel"que ehose? <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
IL est trrartl

t74 _
p@ur J.a transy3"vanie? " on n'a dlLt qu'iL eet Adih parti. avant-h.Lerr,
par 1"e traLnr'. rtQuand est-ce que tu dols aceouchertt? d.eaand.a 1a ferpe
iil.e $eneJ.ur I' C& devrait ttre ces Jouro-oL.rt $atnte I.S&re de $ieur st
Xronrguoi nrest-ttr pac rest6e h ta nais@nrr? rf Corrpaent pouvalo-Je
resterr 11 sragtt dlonc 6s 51{tt. tt *t toi. on tten donnera s0renent, dt
tci ou draill-eursr- dit La feruae de $enclu- puJ.sque VasiLe eet ap
front. Et pulsr $1 on falt d.rautre J"oLs. c@Hnr6 on ditr on tten d.onnere
peut-€tre aussl Four Lfenfanti sn dtit que 4er6navant, il y aure ausal_
dlee parta p@ur les g@sses. MoLr pour Leo enfants, Jtst nlasu eu de
chance. Ca faLt deuse an$ que je suts avec Senciur nais d renfaits,
points. Je sale F6sr maJ.e avant-hLer quandL $enclu est venu avec l"e
c&rtetL Jtal eu L'Lupresslon que cette foisr c& f, estrr. tf Dleu l-e veuil
J-etrdit Lrautre* et eJ-le c@ntinra h raptdcer l,e norceau d"e toLLe dont
eLl-e feralt un J-ange. rf Son Vasil,ef p@ur ce q.ut est d.es enfants, iL a
eu dle la chance, Lui, 0t s'l"l- !r nravalt pas 6t6 abesent penolant
treLs En6r qurlL est reetd en prison, A cause du precbs avec Necear6n
en aurait eu six h pr6eent, pas trois, quatre ctest-h-elj"reravec
oeLnL-ci qnt eet en traLnrrrrBennes cbanoe et J-ongue vle! Qui est
cet h@rpne h grossee chaussures qul tournait par 3.h tout h LtheurerLs
f euet A l-a uainr et qul a chaesd Le chat bLane d.ee sarehes dle l'esct-
Ller [ ? il C|eet 3etre, y@y@$s,
qui a travai]"L6 plusieure ann6eo h
l-a ftl,e' aveo Bes ohevaux et son char' lr ta dlgue deo Jardlns petagers
eh,ez l{rhfu. Maintenant 11 est r€veorlr il, veut rester sur pJ-ace, chez
sol. Ctest lul, qui a dtt dans le vilS.age qu'iL faudarit surveil-l-en
ces Jours-el l-ee grenses dN.es fernes, pour [ue ],e bl"6 ne sten al"lIe p&f;i,
$on espirt s'est 6vo11L6, pensee-turb tant y@yager.0os dernlers tenpsr
i} nrest pas nari6, et l'1 egt aases vleuxr tL e presque qusrante ans*
* peut-$tre qut il LuJ. m^anque quel-que ch.oser rdpondit La fe?que de Sen-
clu, Ces fonnes qui courent d.e touc les c6tde Fans se marlerr iI, Leur
nanque toujours qnel-que choser 0u al-ers creet que ctest son dlestLn'
4e ne pas se narie3rt.tt Poarquoi veux-tu qu'l"L lui nanque quel"que
chose, iL a eu des femwes LA oit tt eet eLl-6, iL est <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
en p]-etne ferce.

,..
Quand Ll. est rentr6 au vil-tage J-eo fens"es.d.e chez neusr oe]*le$ q.ul ont
le sang chauC.' lul fatssaient d"es etgnes de bl,envenue par6es de fl-chus
Jauneerr, dtLt J.a fenme de VastLe en rLant d.ouceunent.rt
"hLors cfest petre-
et not qui ne Le reoennaissaLs pao ! Cteet vrai qutiL ost venu
un soir chez s.eLr quelquee Jouro avant Le retour d.e $enoLu, tL rra
denandl6 quand son nrari deveit rentrer, le ne savais ap6 que Lui d"lre,
Je Lui at caug6' unaLs
Ll, ne nrsst p&s venu b Lteeprit q.ue ct6talt pe-
tre. Et peurtant tl ne eenbLait bien que je Lravais A6i[ vu quelque
part. lf,arllame
TLta, natntenant qu'eL1e Lta revu, eLle va Le reppel"er
ch.ea el1e pour Lni d,onner de l"a compote,fu saLs blen, tl y a six ou
oept ano on disaLt qurelLe vl.vaLt &vscr et qufeS-Le
l"ut rLonnait h boire
*rsxrrurr*rrrr d.e La colXrote d.e eoigns" - dtt l-a femne rile Senetu.
" Ct6tait peut-6tre d.es racontars, ?etre nta gnlre als6 €tre d.esestl-
trgor ni aur oh:rmo6r nL au Lit. lL a ee fJ.ert6, et sfil, erest enbauoh6
elLl,eurE p@ur vLvrer iL eet Srarti d 'LoLr p@ur pes que les gene t{lu
vill-age Le voient. Il" ne voulait pae rester sans rlenrea abre ne l"uL
a a8ne pao Lalss6 dle naioon, elle ]-favait vend.ue B@ur boire' I l-tau-
berge ds $eeesttru d.it La feqlpe de YasiLe, 6tatant eur lfb.erbe ile lange
raco6unsd.,6. rr Y a toute sorte de g6ns par l-e sond€.$l au noins les LoLg
ehangeaientr ga serait bien.?aroe que l-es honnes, chacun se6 pdehr6s.
on Lee &r on Leg gardertl dit La fenne de Senctu en se si6nant.rt H6,
vsie-tur on rle satt Jauais de qnot on eet aapabl-e.Sfi pour oo qui
est dLes Lole, Lee horresr il-s sry conneLssent pLut6t aal que bien.VasL
Le eet reet6 treLs aD6 on nrrlson, et guanil iL ect rentr6, il" pe dLeaLt
tt 3rh -bee, Je rdff6ohlseelo que me6 pro3rres naias, Je ne l-es avaLs peo
cer$re6r et qunnil dc c]-16nala de s yeuxr @n prLsonr Je rr 6mervoL]l"ais 8t
teut cr qut on peut faire avsc ses yeuxrt. Vasile est rest6 enfena6
trel"g snsr et pour troie fol"s rl,en. Il ne eavatt n6mo paa bien Jltrerrll
ne etest Jauais battu. $enLenent 11 ee f$ahe trep vLtc et ee Ldldee
lfepbrouiLLen ilane ea csLbre. Mals psur Le retter ilra une 6re pure et
creintLve. Ces dernlers Jourgr ersn{ tL lul eqt erriv6 cette histoire
avpol ].s charrette d"e J-n vteLLle, qutJ.l avaLt err€t6e <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
par 3.es ray@ns

de t a r@ue- eette nutt-tbr tt" :f, ;" torsl dans r.a ear.con. J'ar
";"
fal,t senbl-ant de ne pas Le votr et ne pas lfentendre, nals Je sevaLs
bien qutil est quelque part d.ans la courr I r6tfichlrr eette paixl
ntest-ce Fe6r.o@mmo elle errtve, trafnant {erri}re eLLe les naLheuro
paes6ce, cLLe Lee rct soue lee yeux Lu rende et leur parl-e ainsil
fr St sl JanaS.e v@uo rtlcvenes h.ersux, eut-ce que vous ouhl"{ez oe que
veua aves souJfert tl y e tant ct tant iltann6es? ft rt U6n 3Leu, oorrc
tu pnrS.ee- est-cc que par heeerd. tot et Yssile, vouc 0tcs LnsorLtc A
Ia eeotc des ad.ventlstes?" dlt l-a ferre de $enciur effrayd f,E fernr.e
de VssLLe cere6$a s@n gros fentre et dtt, aprbs rrn teapo ! tt Regardtc
ces Me1d.ave qut sont th, au coln d.e oette Srange. Ceux-Ib, Xlourquei
ent-il-e quitt6 Leure naleons? ILs eIattcrdent loir en terre lointaLne
![sus, au nolnor on eet tout prbe- @n selt o& se ]-&ve et o& se oouohe
Le soLeLL au-d.esaus d.e nos t6tes.tr ft Vrcipsntr orest Cr6lerqurl,Lo
soLent venu6 Juetcsent cbea roBs- il"s euraisnt AO eLlcr l l-eurc
6ransos & emr, en HoldavLcft - dtt ln fenne dle SenoLu en haussnnt l"a
veLx. 'r Y a pao d.e bL6 ll-bes. r6ponL La fenne d.s Yeltle - Les geng
de chez n@u6 et dee vLll,ages voLoinsr qul eent venus tcl b Lr fer'ne'
Leur snt dll"t {e sten a}Ler ell-Ler:.re. b ta ferue dc CearE Xrar exeapLer
ct dtattendre Lh-tas. Ceerd a epbaueh6 iloe gen6 ifun XIGtr pnrtrntr Gt
est lh-bron fluf1Ls nuraLent c0 al-Ler, leE Mo}daves.st lls Lront fatt
taue volLi que l-I-uas Les grangeo avalent 6t6 forc6es et vid6es, pLus
un gratn.St l"es Moldaves s t €B eont retourn6s ohea n@trs et ont dttt I
r ,{u nrLns quton regotve chaeun un sacr poo plus. SL otest pas pessl-
ble en payrnt, on abattre de l-a beeegne peur teus. 0n ecit trevaLl-Isr
Le boLe, couvrlr len reLeonr b&tlr Les abrl.n p@ur l-es brebis' faire
d.es ronteg, erbauohez-neus et ngue trevElLl.ong p@ur Ygtl6rr. ttNeug ne
feLsons pag dl.e cerviteure- Leur a dit Petre lnpatlentrf- net ausst J t a{
trind un peu partout, naLe naintensntr quend Btal eentt qu'LL y a
tout de s€ne queS-que chlse de ben dans cette vLe de sal-heur' Je suls
revenu eLane nen vlLlage pour dlenner dle L r <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
aLdler et srutout en reeevoir

;I77
Je n'at pas Srerd.u nen tenXre en teme Lontatne, je nraurats jemais sll
Lh-bas, comnent lL faltalt nouer Lee ehoseor Gn o€s Jours, Juotement
ot. torrt doit €tre pes6, tournd et reteurnd rte tous e6tds.,, r lsnnea-
noua du bL6, noua slgnerens une quitancer @n €st tout un vtll_Bg€rayez
cenfiance 'rrdirent i Setre leo MoLdsv€s. rr Une quLtancer g& rl9 eeralt
pas sl mal' 9a dit un d"es n6tres-Petre quand tu iras sauser h tes cor-
nunlstee d.e La vlller d.enancle-leure ei cf eet en vigu€rlr1 dte dorener
dn bl-d atuc $eLdlaves contre qulttance,.Quand. L]- est rentrd d.e l-a ville,
letre a dllt qutiL ntavlt pac demandd ponr 3-a quittance, qutil" avait
eu Crautres ehate & fouett€r.Ht sur se garantf.e b luL, l-ee MoLdaves
Lui ont renle ure qutttance sign6e par eur{, et tL leur b renpLi A
chacun un eao tle b1,6, prle dsne une grange que Doalttan avalt onverte
ce natin peur Lta6rer. Les gens ont bien conprl"s qne }omtllan avait
ouvert exprbe cette Sra$ger otr tt y avait du bl,rf de tsute espboe.brl-
s6 et nsn vann6, potrr n@na anadouer sans quton y prenne garde et
n@trs faLre repartir.I,es Ho]-clavee 6@nt preao6s, ]etre leur a denandd
e t lLs voualeLnt dle ee bl,i-LA, tL a remp3.t Leurs sdcsr naLe Les ndtres
ne Leur ont pa allc@re pr€t6 Leurs charrettes ponr lee traneporter h
3.a gare". / QtxL eot ce Dealliantr? elemanda La feppa de Senclurrt Creet
l-e frbre de $iLvestrr c.€st Lui q"ui garde Les clefs de 1a fers€.IL a
une brfi.Lure au vieage, @n dit que oreet deXruJ.e qutiL 6tatt tnut petit
s€ne qutl"l nra pLus de seuroils.IL sert de terups en tenps de La naL-
eon et falt eeabLant de ne par renarquer nos horanegr q.ui ont entouri
la ferme avee leurs charrettes, depuis hier soirr ddlitt. rrsl letre ere
n6l-e dle ge et donne du bld aux Mo]-dalresr creet pas Juste quton nf en
pr€nne Fasr nsus aussi'rr d"it La fer,nrae de $encLu dfune voix pointue.
f.res gens dlLsent gutll-s nrattenrilet que Ia nnlt pour ren"pllr Leurs
charrettes de hen bL6, d^e ces granges qut sont ferudesr et repartlr
avec leure s&e6 pleLne eu vlLl"agstr. rrTu croLe gdr totr que J-es Sen6
attebdent d.e f oreer J.ee 6rangeo? Quf saLtr c@t&e ie vc{s, c t est p1u-
t6t qutlls surveLl"Lent qrre X]ers@nne ne vend.e nl! <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
ne transpcrte Le
b16 ail].eurs et outil ne ee perle pas peur rien, surtout maintenant

1?B
que tant de 6ens et dtdv6nenents paseent par la pl"aLnettrdit La fenue
d.e VasiLe.
Lra fense de Senciu s'etr alLa vite A l'enbre d.'nne autre char-
rette, s I asit et dit b ta fenne qui 6tatt LA lrr Cette f emne dLe Yasile
iL le senbLe qurelle est pass6e ches les a&ventietes. St psrrrtant Je
tenaie Yasile p@ur un qul nta gubre ct.e go0t peur l-es patendtresn.
?etre et guelques autres se dirigbrent vers les aeacias, et
longeant les eharrettes, til.lrent aux feraaes dle 6ten retourner chez
el,l-esr coDB€ aLLaient Le faLre une bonne XlartJ.e d.es b.orn€srIl" fallait
survelLl-er 1ee grangesr laaLs @n ntavait pas besotn d.e tant d.e p.onde-
ce n t 6tatt vral,nent pas n6oessaLre que treLs vlLtageo restent l"a
jor,rr et nuit prbs des ranpes de chargernent. quanrdl
il y avaLt tant h
fatre et h voir ch.ez soL.lflais les feruses, rOne celLes qnl ne f,auesbreni
pas Le ton pour r6xrondro, refuebrent de partir et reetlrent acsLsee
b Ltsmbre riteo ehars. Quel-ques_unesr p@ur blen Eaf,quer quf eS-3-es ne pen-
saieut nulLeruent b sren aLl-err ss sl,rent h allalter Lerns brib*6e.Des
hoames, LJ. ne partit gubre qurun petlt noubrersurtout des vleilJ-ard.s.
Les autres restbrentn changeant de p3-ace eel"on Le solell.ll-s se r&-
oontatent des eeuvenl"rs de LglEr ils se re$pelaient Leure nooes @u t
l-e bat8ne de Lenre enfants. Ie temps en tempa, L'u"n c[feus se d.6tachai
de lrsnbrer aLlait au puitsr @Yl raxlporteit Le 6e&u plein d"'eau et
passaLt xrarmL S.eo range p@ur donner h uotre, appe)-6 tant6t dfun odt6.
tnntdt d.e 1'autro.
antre hounseg.
Aprbe rrrr Lnstantr?etre sren fut h travers cbanpsr suivL dle
- 0h rexrart-L3. encore? elenanda qulSutun, aprbo avoLr p1u-
sLeurs fotd plongd le cruchen dans le seau pJ.eln.
- A Ia viLl"er pouif, denanrler si la quLttanoe dee Me].elaves eet
blen en rbgle, r6pond.lt Lrun dlteuxr en:c rlant, nals l-es autre contlnualent
i rEssasaer rite vieux senvenirs.
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-ris
x
l{ais d,ans Lee lrscheer$lJ-veetru. lrad.nlnLstrateur, riteseendit
l-ee u.arches en Xrlerre dle La malson - un€ b&ttse e oaehde h 1, osbre
de quelques vierur noyerc et entour6e d.e grss plllf,ers de bele peinto
en vert. IL 6tatt ttte flrer en chemLec b].anche et panta]ons bleue.
Derribre, lul vegeit tu holne de h.aute taLLler le visage r@uge et
sarls eourcLls, uarqud de vl.eiJ.Les br0l-ures.Uno serte dl,e enaquette
lui couvrait l-a noltid du frontr Ea$erant J.rabeence {iles cheveux.
- Donllian- dlt Silvestrur Bans regarder derribre Lut- tu
eN.evrais attenrilre enc@re.Ctest nrest pas le u.onent de partir aveo ]-es
tracteurs. $1 tu y ttensrpers seuL.Conbten eles ouvrlers de La ferme
nons ont quitt6g ces deux rilerniers Jours ?
Ils Xrarlaient h votx basse et senbLalent tranguiLl-es. ILe
avangaient c6t6, A c6t6, b pas Lents, sur l-e grnvier d.ee aLLdes
derrlbre 1a nalson, parni J-es Xrlate-banriles d.e narguorlttes' i ].rol-
bro des u0rLere.
- I,es pa3,efreniers sont teue partis, sauf le vlell- Ipate. I1
dort b Lt6curie. dans La criehe.Iles trots m6caniel-ens &es traeteurs
eont d.ans l-e sous-gol- dle }a vieiLl-e malsorr.Il$ restent Stendlus stlr
l-eurs lits h funer, Lf u.n dreuxrHaLcLn u.ta assur6 qutJ.l XlartLrait
avec les traoteurs. I,es charpentLers et Les ferronnLers srnt partis
h.ierr aprbs u.rava@Lr denand6 dile Lerr aoquJ.tter tout Lenr d.O en bL6 s
et en 166wn,es.
tu-d.el"b deB n&rierr lnn atr)eroeval-t La voiture Jauner e@uver-
te dle peuotbr€.!ee tretteure noLrs souffleient sotrs le harnaie, 6-
puto6s par L@ur tragot de La vtL}e h ta ferne-qurils d.evalent irnr6-
riliateaent refalre en sens lnverse. $iLveetru se dirLgea vers la
vol,tnre, sradlressant b Donlltan et regardent b l"a d6rob6e Les gran-
ge6 l-olntaines et l-es aoaotas oL ften apcrcevait La fsul-e d.ee bernes
et doe feuses en attente.
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- Depule quand ce gens sont-iLs Ll. artour des grangeo?

l_Bo
rilenand.r SLLveetrur sans parattre autrescnt attaeher d I Lrnrertance h ta
ehose.
- DepuLs hLer a6jh, alr&e ton d6pnrt vero Secee ct TLta.I,e
p).upart sont Cn v11La6e dc Stta et &e l{scearl,ee autrcard.ee vi]"l-agec vol
eine.Tu es vn tlte ?
- JrrL oonoS-u h"ier aveo s1le, $ecoa et 6€s denl-frbreorun
tranefert rile propir6t6.0n a b]oqu6 torat Le bL6 qurel-Le avaJ.t d.ano Les
d6p6to Lcu6ee h ta vtLLe. $a scnle chcnce eot {o 6erder ceLul-ot q.ri
est dl.ana nos 6rang6s. Sinonr el-Le est ruLn6e. Caius tr fatt caLner.Il
est repartL psus Bucarestrfitrn avec ses d.eu:E sal"tinbanqnes eoLer6s.
Il-e itatent venus treuver Bazaoopol.On ne saLt rien de prdcie sur Sasa-
aopeL. Certaine crotent savsir qutf-L est partl sn avLon v€rc La turqute
ALexandra 6telt trbe tnquibte de L t 6tat d'Ilora!{u. T,e pauvre gerqon
est en train dte L,e peu de foreee qul 3-u{ restent'il Les
"'dteitrdre.
euploLe I $crire ses rdacires. Je 1rsl vur lL nra regardd drun alr
lndliff6rent et nta dlenand.6 d.es neuvel-Lee 4e TLta. Jral tenu na lrarol"er
je 1'ai ddtemin6e h tut rendlre vl-site.llita espbre acbeter La nalsen
qutLL lalssera.
- f,a salson drHoralitr B'apparttent' dlit Donlllan en &sEu-
rsnt se cadquette.IL ne devaLt ile lrergent.Cone iL 6tatt tout 1e tenpo
raladler Je Lui ai ald6 pLusieurs foLs. Jtal F&yd auseL l-es dierhlere
frais dle conetruction. fu sais blen que I-a naLson dtalt depuis long'*
tenpe rbsaohevde. IL existe ndse un papier eRtre Lui et nol, porl3 Ia nal-
s@t!f qul ptappartient rilepnis plus d"e cleus &llsr
- Je saie gB. Orest d,e [ita que je parLais' pas de neL.Je
ne me n€Le Ba6 entre tet et llsrafiu. [n rilevrals pourtant a]-Ler l-e
voLrr il ect trbs seuL- dit $l.Lvestru sn e t aptrrrochant de La neltus€ r
Maf,s LL nry nonta p&sr iI regnrda de n@uweau Yer,s les acaelao et Les
grenges oL Les hoqmeo st6tal"ent Lev6s et attendaient debout. 11 stenga
gea danr uns autre al-l6e borct6o de rosLere naLnsr dN.LotraitenentrcoHilG
en pr@Renad.e.Un tenps, Iorllian se tLent prbs de La voLtur6r puio
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tL rejelgntt $LLvestru et dit 3

A@TQI1€S r
18L
- Je pars teute de snite.avee Lee tracteurs et les re-
- sout 3.e charsesrent tf appartientr dl"t stLveetrur$euleueat
, . . Bf.en s0rr @n ne trreut Sras te xlrendlre Lee traeteurs; naLs ].e
ohargement,... FnfLnrcsnne tu Slenee"$u1; peu:( partir st HaLeLu est
prdt h ttace@ppasnsrrst sf iL rdnssLt h oonvainore Lee d.ewr au*res.
flo gsbt presque oonva{nousr
- Algrsr...o.
$LLveetru aequiesga dtun 6este va$ue,et *'6Lrigrr* sur uns
aLl6s caoh6e au:r re#avd,s par Le csur@$ne tenffue dltune rangde dlrabrl.-
cetiers dl.ent les branch.es srsnohev6tralent.
sonillan itaLt restd d.ans l,f aLlie bsrdde de rest€Ts r6s€6r
11 regardatt ur:e vieilLe bsttsse dtah sortatt, par leo fendtres euv6r*
tee an sous*solruse ipaiooe funde de e$.garett*$.Il- fit entend.re un sl-f*
fl"enent bref d.ans sa dllrectien. bStentdt eurglt un petit boss,o trapul
arur v€tements de ooutil. uacnLde drhiler su0vL rls d"eux autres d.ent J-tun
portait eur LrdpauLe us aco@rdN.6on.
vera leg reu,ises.
- On pent par*J,rrHalcl,u.s$$@s,Sa Foni!*.an1 en ss dirigeant
Ilal"cin snivls h bonne dLstance.Les deux antres venaient
ensu.ite.Se&ul qut portal"t L'aeoord.6on dipl,oya 3.e soufflet et ee ntt h
Jouerr Belreuseant sur I-a nuque sCIn ehapeau grnLsseux. IL entonna uas
rosance tt $1, vingt a*tonneettbaS"angant ea t0te de cotd et drautres
seJ.on ].e rytlwe trafnant de 1a p6Lodie.
Arriv6 d.evant Les resLsee, $om1!ian vlt avec dtonnement
Les #ens aLign6s prbo dss Sransss et parml 3.es aeacLas s I approcl+e::
Lentementnaveo malnt d6teur. Ia p3-npart sf i-rupabllLsa eur pLtrsieurs
ranss autour d.es tracteurs, se pr6parant h aositer en sJ.J.ence h ce quL
sty Sraeseral"t. Yenu Serribre HLacia et Lrautre ndcanlcienr Lfhowne
b i"tacoerd5en changea d|.e rengaine"fLt courlr s€s doigte sur Lee ton-
ehes dles u baeses" et entenna u:ne n6ledte d"ansante, qutll rempS.aga
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bient@t par ur a{r J-ent, hach6 de pau$es brusques. Hal-ctu nenta au

184
vel"ant d[ t un ffaoteur et d.6clenche ]-e neteur qul s'{brona pluoteurs
folst eu un fraeas asseurdissant. les houaes rasgenbl6s autour d.es re-
nlses aL&unbrent Lerrre cigarettes en papier Journa1 et se hausebrent sut
La poLnte rilee griedo p@ur voLr ]"rhorne h Ltacoord,,6on q.ul oontinuait h
Jcuer derrLbre le eecond traoteul. bien quton ufentend.ft FLue rj-m I
eause riles expL0eLono d"u neteir emba].t6 ge l{a}clu.
- I'attes partir l-es d.erur autres- cria b voix ferte Donilian1
maLs on nrentend.Lt Ba6 sa volx. Le nouvenent dee Lbvres seuJ. r6p6ta
le crl 6teurr6 per Le vacars"e d.u noteur et de ltaceordden.
Quelquee honnee u I approehbrent du slbge o&. galoiu nanoa.uvrait
Le Levter dles vltessee, et Lrun d.tetrx, grJ-apant sur ].a grande routc
arribre, Lul crie b l-toreiLlel
- C I eet quellc &a"qu.e ?
- ilanoua6 International".
- Et Lee &etuc autres 7
- trans- BuLl,doz€rsr
I.,e seeonl chauffenr, ceLul. q.ut s t 6tait tenn prbe dn Joueur t[ | ao-
eord,6on, venaLt dle grinrper snr u.b des der.rx frans et flt partir h 6on
tsur son neteurr encpllseant Lee oours d,e La fer:ne dtu.n brult qut c@n-
vrLt tout. I.,a fonle titatt naintenarrt asass6e en rangs coupacts prbs
r![es renlsesr gn ne voyait p]-usrpar"ai ]-es acacias'que les ch.arrettes
et Les chevaurc A6tet6s paiseant b ltonbre,T,a fens.e de $eneLu 6tatt elLe
aussi aux 5:reniero rangsr et regardaLt en edarquJ,l-3.ant 1,es yeux Le vi-
FaSe de Donilianrea haute carrure et sa casqnette profond6nnent enfono6e
sux Le front.fous regsrdaient Lea trlcterus, eeuL le joueur &raccor{6on
eeeayaLt rile varler Be6 rengeines ct ftt stgne aux deux autres ete nod6-
rer Le brutt Cee lotetrf,sr
I L r autre bont dle ].a courr Lein riles renLsesr $lLvee tru qut t-
te LtaLL6e dtabrLcotlere et se dtrlgee vers La voittrr€r arrttr{e derrib
re l-a maisen b Xltllers verts.IL d6tela u:r d.es ohevau:r noirs, l'enfonr-
cha et ae illrlgea ver6 le o6t6 de Ia llsibre quton ne peuvalt paa
aXlercevetr tiles renloes. I], gardait ea bSte su X]asr <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
l-ut fa{sant fouLer
l,f herte et J.es fleursr p@ur 6vlter Le gravter brnyant.Une foie titans

L85
Le boLe d'actcLee, LI paesa parrl J.es cherrettes vld.esr oux harnais
Jet6s errr Les tllone, orssar. s&na d.eseendre d.e eheval, uas bndine dl
acacLa et se mt,t il en arrach.er Les feusLLes. SnLo tl- se d.irigea tout
drott vexs une charrette tapLss6e de nattes & couleurs vLvesrUne
femne avec u.n Ssos ventre sry trouvait, nsntde sur La banquette
aventr qul cherchaLt b Alettnguerr dL'aprle le vacarne venant d.es
ren.ises caoh6ee au regarLn ee qut peuvait bi.en sty passer. SLLveetru
eal"ua, tL aastta m&ne son cheveL.Ia femne l-ut dltr rr Jf auals voul-u
sevoir ce q.ul se prssc Li-bae, au.nr rsnLsee, uaLe dtrict 6n ne vott
rLen, et je;eruc pas Barcher llrrce q.ue Jtai naLfi et e].1"e sontra 6@n
Sr@s vsntre. rr I'es tonpo ssnt c@lr.e Sa, "
d.tt $lLvetru, 11- fouetta
Le cheva} av6o la badLne dlfacacia et se dlrt6ea rapLd.enent vers Le
chano dle nals Ie Xrlus proche, oL La fesre Le Xreril"l,t dle vner el.Le
n'entendait pluo qne l,e frol"Eeement d.ee f,eull-Lee d.e rafs fr0l-ant Lee
aftes 4u chevaL, Peu d"e tenXrs ri[raL].1errrs, cer 1e fraccs d"eo trectetrs
stscorutrla fenne d.e VaslLe dlesoendLt du ohar, tonant eon ventre A
derrr nains. peut*&tre g6n*sselt-oLLer neto le notews eunpOchaient
de reien entendre. ElLc se oacha sous 1a oharrette et sIy bJ-ottit A
l,tosbrc, tsnt en erLnnt quelque obose I travers lea rayollerrla feqse
do Senoiur stappreehait dee acaoias, eLl.e vtt La femne &e Yesll"e sa
rGcrequevlLLer s@Es Le oh.arr uais st6Lolgne. preaede' saieit par Ler:r
crlnibre rileux cehvarr:r qui paseatent 1], les atteLa & Llne charette
pl"etne d.e saoo vLdsar y nonta et. deboutr Les fouetta, Les dl"rf6eant
vers l-eg granges. Cebtgurnant q['asecs loln ]-eg renisesr elLe aruLva
d,evant u:ne Sran6e dent la porte 6teit Largenent ouvorter fit nenter
La charette our l"a rampe d.e eh.mgementr srr6ta les chevauxr enpLtt s€
bras de 6aos vLdles. seuta i bas du eher, p6ndtra h ttint6rietrr
paral
Leo monceaujK rile bl6s et se nlt b renpS.tr lee sacs l-es uns aprbs J-es
autres. Bll"e Lee trafnalt d.ehors en Les pouseant, puto l-ee renversait
parnl ]"eo couvetures dle l"a oharette. Quel-qnes b@mmes' Les dernlers
Les rang6ee annaes6es autour dle renis€$r Lf a3rergurent et ele dirL<strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro

E4
Sbrent vers elLe eu oou:rant.Ion fenne de $onciu ne Leur Jeta ;ee l€rc
un regarC, e}le ftt tourner son oh,ar et osnduLsl.t l-ee ahevarrx
trenqui}J.enent vorg Les obampsr Ceux qut Lravaient vue anenbrent &
leur tour leurs charretteE. lee fLrent nonter sur la taup€ et se
nlrent b lee cb.argee, 6vttant soi6neusenent dt6parpiLLer Les graLns.
ILs releplissaJ,ent leurs saos, l"es attachaient, s r aLdlent ].es uns Les
autres h les hLseer sur Leur Css et i Les aLi6ner d.ene Lea chers.
ILe s I nrr0tbrent en renarqnent que Le brrrLt des trecteurs . avait iil.i-
sinu6.
Devant l_es rentee, HaLeLu et ts@B c@EXrNgB@n 6teient desoen_
dlue de l"*ure oi&ges, aprbo avcl.r rdduit Le rt66tne des roterrrgl et
parLeaentaient entre etl;f,!
trOLatt l-teaeence.
qui Les 6touffalt.
IL fant encore de lrl,rnil,e.
- De LfhuLl"e, LL re sembLe qurtl-e en avaf-ebt.SL en con-
TLs rel-evlrent teus d.errx J.ee capezea, dvitant La vapeur
$es rtres fusbvent nrarnt Les hennes. DonJ.lJ.an c1-16na des
& ees pauplbroo sans clLs v€rs cewr qul rtalentr mals Le rtre partait
de pLus loLn et sf 6tendlt raptd.enent Juequtsu.x d.ernLerg "angsrlres
fennes ne rtatent SaBr eLl-es re6ardial,ent dlrun air 6tnn6 & droLte et
h ganch.el ou €n arri&re, cherohnnt b eosprendlre.
vllebrequin.
q*' r 1 al€ r t:
l-es roul-enents 7
Regarde Les hou6ieo- crLa Halciu h L t au"tre
- ELles ntont rtenr lee bou6ier. Crest peut-8tre Ie
- FLehe-nel J.a paix aveo ton vl.LebrequLn! Que veux-tu
;:":"::": 1"" ""or.ements.
- I",es rouLesents saintenant! Comp'ent veux-tu gue ga eol"t
Iree rlres des homnee s t accrurent. tprbs quel-ques lernLers
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efforts, Les moteureu se turentn tandls que HlloLu et ssn c@ap&Sn@n

lE5
fouLL].al"ent dlans Lc noteurl f,or.rs Les capotes.DonilJ.an o t dloi6na, sortlt
son dtnl, aLLurn"a une cigarette et se dltrl.gea v6rs la ucatson de pLerre.
II" en fj.t l"e tour et vit La volture. aveo un seuL ahsval. au tl,non.
It regarda dte teue a&tds. IIn bonue avalt qutttri lee rangCI et venalt
Ysrs Lui..Aprbs avoi.r blen regardd J-a votture Lrhonae dit h Doni{tanl
- Quelquturl aure prLe Le seceneL..[vec un eeu]. cheval au tiuon,
Xlernerlne ne tlarr&tera, tu Xreux partir. S{ente et vs-t-en dans cette
dLreotisn- et 11" nontra l"a l-isilre.
SomJ.lian le resafdla' efonga sa casquette, Jeta sa elgarette
sr,r.r ].ra]l,6er monta dans La voLture et sten all-a dlans ]-a directLon in-
diqu6e, sans plns regartil.er sn arri&re.Ies rCInes dcrasaient eles carrds
dteignens et de carottes. Quand iL dlsXrarut dtane l-es champe de maIs,
frerrlbre Lee acaciasr lthenne qui avait donn6 fintr ee csneef-L se utt
h rire, hecha J-a t&te et revint aux renieresf flteL Halciu et l-rautre
edcanLclen s t 6l"oLgaaientr se d.irigeamt verS }a naison & sene-sol,
eulvis par l-taccord6oniste qui nfavait Bas cess6 d.e Jouer.Il vtt al.ore
eenx de La rampe rnonter dans l-eurs chamettee char6den et se pr6parer
A partirr courut vers eu:( en crl.ant et appeLa ceux d"es renlses, &
grands gestestr***or*"r,
! Regardez oe qur s6 passe aux granges!
- Qute$t*se'que v6u"s faltes Ib ? orj.brent ]-ee 6sns q"ul
acc@rrrai.ent vsrs 3-a rampe dLe chargement, b ceu:c q"ul dtaient dlans
Les charrettes pl,einen.
* n6tetes J-eurs ehevaux r{te feroef sn sst trois v1L3-ages
lctr lL nry a pae qnreux !
- Souohe SEsr dtt un cle ceux dles ch.ars * J'at pae beneLn
d.e vos oonsel.l-e.0te-tsi dle Lb, fesrpe, @u J.ss chevaux vont te renv€rser
arla-t-iL et 11 fouetta see ch.evaux. Iia fexse apostroph6e ne "ti}rigbl
pssr eLLe saiett les chevaux par les sutdes, les fatsant se oabrerl
ssus J.e harnaJ-$. Scute rrne ran$de d.thormlnes naletrent Le eharpette par
les rouesr et La oouchbrent 6ur 3-a raape. Statres <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
tatLl"adaLent Lee
r$nes. Irrb.ssne du char oe retreuva h p]-at ventre, lee mai.ne centre

186
}e ohan'vranle de I-a Srenge..fl sauta eur ses pLed.s, galsLt par J"e ce1
d'e l-a ch.eaise un vLeLlLard qul se trouvatt A ea portde et le Jeta
par-d.eosna l-ee autreo. puLs il, tlra Le ooutcanr et orLal
- Ie prealer quJ. stapprochoreBtll Le eacb.e! Ysus ave6 LaLEe6
partLr La fexne cl,e $enclu Bans Lrerr&ter.Y@u6 ne Itarrtteres pa6 non
pluo. Je voua elgne qure quLtance ootee Les MoLdlavee- dtt-LL, et tl"
flt tournoyer dlane lraLr sa l-ap.e.I,e ceuteau vela eontre 1e nur de l-a
gr&Dger queJ.qutun avaLt grkp6 srr La rampe et avaLt heurtt6 Le poln$l
XluLe sal.sl l,rHomne par ]-eo maLns.I'e prLsonnLer cramacha h LtdtreLntc
et Jeta son adversaire A teme:
Jc ne flehe de toua Lem letre du. nonr{ler
"Ialsses-nsL n0n b].d t
Y a d6Jl eu un }Lerrer qul, a reni6 au ohant d.u coQ ! Bas Les natnst
Jten aL asesz d.e la polltlclue' depuLs quarante ans Je ne neurrls {e
XroJ.ltlque et non venth est creux. J€ prenCe le bI*6 dansl La grange eh
Je Lfal, cbarrt6 chaque arurde sur nes 63rauLee. Orest not qul ne vol"er
entend.es-veus ? 0n a vtd6 la ferpe dle Cerrd, ]-a nul.tr en cecb.ette.
D'autres fernes ont 6t6 3r5,1L6es, d.rautree bloqudsc tnr l-tam6e et noLr
Je vals rester th h attendre ! 0n vLend.ra vsus prendtre l-e bL6 sous Le
r.ezt et veus resterez Lh, votle foeut en matn. ! $t ga voas anuae de
regarder HaloLu et lee farceo qntLJ. faf,t 6vec ses noteurgr crest votre
affaire I
I,es hetrses qrt 6talent dlane ]-ee autree chare pleJ-ns saut6r
ent h Leur tour sur l"a ratrpe, ilfautres su.ivl,rentr ]"e SrS.ancher of l"es
rurs da 3.a grange rotentJ.ssnlt sou.tdenent slous Les c@up6. lfun dt€u:r
trouvs une hanche et oogna dle toutes ees foreee centre La fegade en
bois q.uJ.e6da, et Le bIU se pLt h oouler lans Ltherbe. Il" cosna enouL*
te Lrautre c6t6 et brlsn quelques Xllanehee. mais un autre Lut arraoh.a
La hanche et La jeta au basard vers les Mol-daves qul se tenaient pLue
l"oLnr aeels snr Leurs 6nc6 pleLnsf 6ans prend.rc arart A la ba6nlrror
Ce1ul q.ui avaLt fl6fonc6 La parol reprlt se haeber se fraya un cherln
en La fai.eant tor:rneycr par-dessuc Les tttes et se Jete sur Ie granga
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pour y aso6ner erncore trn o@upr Un oavaller arrLva au gaLep st crta

per-{cssus La n€16e r
1d
- Venez su:r eercj.as! trrdtczr lla ferne dle VasiLe
scosueh.c!.31Le eet eoule ]-&-bae et vsus u@us entretuea LeL! EI"Le
aoosucher bonnee sensr est-ce qu.e vous ne Lrentend.ea pae orler!
les fennes couJrurent l"es Xrrenibrea. ?uls quelques
horaesr q.ul starr6tbrent b une bonne ril.Letance d.es acaotao.On eatendclt
La fenns hurLer. Un h un, Lee honnes so d.dcouvrLrent.Ceux riLe h reepe
d.eecendlrent et dtrieparrrrent derribre 3.a grange. Qnenquru-a dlit, qul
6tett pLus pric dleg aoeoias. t rt Otest u:re fLll-e. Bonne ohance et lon-
$ue vierr.I'eg lots paoe&rcnt de bouche en bsuchel trBo$ne ohanoc et
lengne vterr. Puie l"e foukc er6parplLLa par pettte gpsupes sLLeneLouxr
teo16s, qut 6vltbrent un tepos dle se regarder. Srbe dee grenges ourglt
ecudlaln un des ehevautr nolre trotteurs, Ll- arrLvaJ.t seuL. bal6nri de
sncur' peuooi6retrtrf La g@rge tendne vers l"a fenlaLne oh quelqueg fepnes
puislient de Lfeaurafin cle settre ch"auffer p@ur Le baLn de l-a neuveeu-
n6e. Ct6tstt Le cheval- que $lLvestru avait nent6 en trrartant.
x
llraversant tc chanp de naIs, $LLvestrn entendLt rouLer d,eo
dbarrettes sur uil,chenLn 5reut-ttre tout proche. naLs qurll ne veyaLt
FBBr IL ilescendit ete cheval,r fouetta La btte avee un plel d.e lafs
quf lL venait d.tarracb.err attendtlt que eon trot otdLoigne en dLLroetLon
6e La ferne, puls reXrartit b ptedt senLr sana quLtter Les hautee tigee
qut l'e cechalent.A perte de vue' Ll, nfy avaLt q"ue dles tigea en rangs
lerr6e, avec d.e gros 6p&e i ebeque ncendl. Le soLeiS. rildcltnaitr 1]. y
avaj.t afises dl'onbre +ilans Ie cbamp et Sl].vestrur trsuvant paru.i J-es
pLante d.e nafs un end.toLr oh creLseaient dte grand"o potLons Jar:nes et
rond.e, srassLt sur Ltun dlteu.x ptr s€ r€p€serr I1 regardlg ses rnaine'
lr
seLeg son habltndler pnLe aheislt, d.ans un petLt tube dle bonbel]$rtul€
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paotiJ-3"e bl-euer qufil se ntt h src€Tr IL orut d.raborril que ].e vent st
x

188
6taft Levd, lersqu'LL entendltt brulre 1ee feut3.leo, rl"e pLuo en pLue
fort et pLus prbs. .&u bont d.tun inetant, tL aonprLt que Le brnl"t ve-
nait dl'un seuL c0tdrdemilre Lul. 11 pivotarse lllt d.eboutr gnetta.
Blent6t tL dtettngua parni 3.eo 3rJ.uo hautee feull-Les d.ewc k6pis
d.fofflciers rJ"lenand.s' 11 vouLut se oacher, male nten trourra t plue Le
tenBsr Leg deux h.ornes aven$alent en h$,te narchant sux lee pLants,
vaciLl"ant eur Leurs Janbeo. II"s haLetaient, peut-6tre 6tai.ent-L}s tra-
qre6s, fl-e avangaient leurs nltrail-l-ettes au poing, Le doigt sur La Ci-
tente. $Llvestru t&ta Le plastron de ea chenlse bLancher Jeta un r€-
garri[ auir gr@s potLrensr 1].e 6taient trop Sretits p@ur sry cacher, et
Juste sur le ehemin des Allenands. 11 ftt un Beuvenent raptde dle l-a
naln vers La pocher eais se tronpa et ttra d.rabsrd. sa nontrer dtt
trstupLtilerr, l-a laleea pendre h $a chaf,ner r6usel-t enfin b ti.rer le
trlistolet, b l-e ri[6b]"equer, b viser Lfun apr&s lrautre Les k6pls qul
nvangalent- et h ttrer. Un deecoorpo tomba sur Le esl, Lrantre o6 Jeta
n pl"at-ventre parnl Les tigeo de nafsr B@D sansr faueher lralr el'une
raf ale de attraiLl-ette et $ j"Lveetru s t 6creula h son teur, l t arne en
naln. IL se trafna snr son coud"er srefforgant pdniblenent dtdvlter an
ool dle sa chenlee bl-anohe de pl-enger clans une f ournLl-ibre ou d | €tre
taohd par La bLessure de ),a pottrLne; tL eut enoore l-a f orce de vlsar
une second.e foie l-e survivant et dte 1e voir csll"er son oreLlle b terre
e[ tt stLgrgobillsa, p6trtft6. ]uis Le col bl-ano de SlLveetru srenfon{a
dans la feuro1l"l&re.
?Iue tard, un gr@up€ dle sol.€lats rou.naLns arrLva h l- t enclreLt
d.fou $tatentS partte Les c@ups de feu. tprbs d.e Longues reeherehesr iLl
trouv&rent Les ALl-enande et 6e prdparal-ent h pariirn lorqu'un S.ieuts-
nant qul venalt dterribre eux' le 3.ong drune autre rangde die aalst
eXrergut $l,J.veetru. I,a uontre pendalt h La ohatne hore &e La Sreche' et
Le J.ieutenant sIarr6ta, 6aontant attentivement Le tie-tas d611cat.11
apXrela ses llon&esr l-eur nontrs $LLvestru et Leur <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
flt reroarquer

_ 1-89
l t dtran8G rontre en @r qui brlLlatt Barei 3-es Large.s feuiLl-es dee
xrottrono. Le l*g+tenant se pencha, appuy6 su.r un Sen@ur retourna L6-
gbrennent $Ll-vestru face au cLeLr prlt La msntre en or et voulut La
renettre dane 3.a pett te Beche du pantaLen, s@us La ceinture ete cuir
tr6ss6, Bais il heurta un sesaort et le couvercLe stouvrtt en,pLil,ne
lunlbre, ront et brLLlant, dl6couvrant aux yeur de ].toffl,cl.er et dee
soldats Ia photo ovaLe d.rune beLl-e fernpre
aux dxrauLes nues qui riaitr
J-es l-bvree eh.arnues et les elents b]-anches.Sur l-a photor un€ sLgnature
Slolntuer n Sltart, I,e LJ.eutenant regarda ile pLus prbe le vioage e$-
eh6,ss6 dans Le ceuverole dor6 et rem.arqua dans Les yeu:( al,airs dLe le
fersrrne alu( 5pau3.eo nue$ une Lueur caho6e dtironie, qul ee retrouvaLt
dlans la courbe dee Lbvree et dlans les narlnes ldgbrenent eltlat6es.l€
Lieutenant referna le couvercLe qui eut un d6cLic crLstaLlln, forrrra
La nontre ilans La petlte pocher sous La ceLnture des pantal-ono blens,
se l-evar dtt A un sold.at d.e rester prbo de L'honne eqrird en chemtee
blancher €t se dtrt6ea avec Les autres ssl-cl.ate vers Le v13-Lage de
plus proche.
tree fesnes avaient balgn6 La pettte fll-l"e nourreau *n6e et
lravaLent couahde prbs de sa nbrerrilans une e]rarrette qufon avaf,t anende
sur La r&opor aprbs avoir 6trt6n6 tes chars pleJ.ns de secs. Ur vLeLL-
Larel prtt par ].es rtnes l-es chevawc de lraccouchde et partl,t verc Le
vlJ-lage. tres fermmes qul 6talent enc@re Lb, parni Les aosclas, €t autorrr
d.es 6ran8es' atteLbrent h l-eur tour Leurs chevaux et suivlrent le vLeiL
Lard. QueS.ques heprsres firent de m0ueraprbs avolr cri6 A ceuix qul res-
taient: t'0n revlent clenain,vel,l-Lez blen loir que p€r66nne ne touchc au
b16. rt
L,e soir tolbaf"tr oeuri qut reetaignt arenbrent Leure ehars
prba d.es granges et y 6tendlrent dlu feln plur d.omir. <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
Slusieure srenqutrent
sl Petre 6tatt rentrd de l,a ville. Quelqu'un rdpolnd.Lt I 11
x

19o
ntest paa:.1, peut:0tre qut13. ne revtent lla6 e€ 6oirrr. IIrr groose volx
fLt remarqusrttQu!. eattr B@urvu quttL ne otocoupe pas d.rautre chese
Lb-baett- naia Le recte cles horrues garda l-e sLlenoer le va-et-vient
auteur des granses ee ealna, et lee loLdaves oouehbrent leurs cac6
pLeins sur ].e soLr pour pouvoLr oty dtendlre, la ud.t Yonr€r
Uns runeur sourde et proLon66e stapprochaltr venant de la pLaine
toujeure BJ-us forte et pLus dlstlnete dans Iralr d.u soLr' onduLant
en Largeo,6cbr:e d.rune rnarge & ltautre dee horLaons. Qu.eS.qurun trenva
urre 6cheLLer J-a dresse contre J,a paroL dl.tune grange et grlnXra eur Le
tel,t. nfautres auiv!.rEnt et biant6t Ie tott fut renpIl rilfhennee debout
qu1 regerd.a{snt La plalne.Il- n'y aval"t pLus de pS.acer Lf6cheL1e fut
eaport6e, appuy6e centre une autre Sranger Le seeond t,sft etemF*lfr h
s@n tournr puLs Ltun aprbo J.rautre. tsue los teJ.ter ceu:r des renlses.
d.es entrep6ts. dles 6eurLee
- Qutest-oe qnten volt ? denandbrent Lee B{oLdavesr qui no se
d6ctdalent pas A srarraoher Cu esl et dle Leurs sacs plolno.
- lrarn6e fusse qui e f approebe. ILs evancent lLbrenent sur 1r
ple1ne, la pLace est nette, tL nty a plus rilral-J"euand.s. IIn des eonvcLs
chente. yong $e Les entencLez Fssr dren bas ? ILs ohantent h pluatetrrs
vorxr trbs:":H:";"::"1.r;"
?
- y en a beeuecup, 1L en vfent, il en vl,ent tru$eure d'e
sous Le borC dn oiel.l lb-bas, et Llo Xraseent'
elsne aux
J,::T, ;:::"1":,;::J::.::' -::;-;"::"J:',:.
"";:""*'*
dlo XlLer3e aur Sr@s plS.iero vcrts, et touo nontbrent 6ur Le tott p@ur
veLr. ite Ib-baut, Ia Lente avance b travers La pLalne''''''
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.9L
OTIIDETUUS
trhlp
I'
Quand. $e re pr6oentnlt A La portg d.u foyer d"f 6tudiante de la rue
{u QusL ptur pren{rc Xrreecsaitn d"e n'a ohanbre, en qual"tt,6 Ce nouvel
6tudtast d.e La 3'aouLt6 drHlst@tre d.s Sueereltr Je xrortaS.s cnccre rne
a q'rtu*'|dt'
I
lY"-t v\
onaLs de quLtter L f h.0p1-
t je bcitate eDC@rGrl
re dtr.e
n asssr dans La
t paa d.rautree vOtencntst
t ron veston rile tous ].cE
e La mangh.er naLe Ltc*
eLldeunnt o.usus, J tX
@nne d"sne l"a gu,6rite ilu
atten&ls. ?uls Je sortlc
,r reconverte de Sfsvl.cr
rrlgr peLnt en viol"etr haut
r bes de pLafon{i d.e Bor-
rrto d"e Srlecageo ou a6ne
rra gardtafent Xrartout les
Ia gu6rite du portLer
LL nty avait pas d[e'chnL-
Lb. Xrarrl 3.eequeLLee tl y
Lanto q.rl Lee occuporaLon*
ryant snlar que ees dler-
fots, B6rs@nno ne savsLt
6 qne je reparaicsaie, J'
a
t reprenril.re une p3.ace perdlueret quo
d"e me voir renpllr tout <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
naturelLenent pon
t6
\-;
-.
B

- L9L
oAulsruu,s
rrI*n
I'
Quand. $e re pr6oentett A l-a portE du foyer dlf6tutH.ants rte ].a rue
{u QuaL ptur prendrc Xreseesaion d.e na chanbre, en qualttrS C.e ncrrrreL
6tuAiant de La Faoult6 d'Htgtetre de Bucareltr Je porta5.s onccre un6
arntr ccr la guerrs nffi,dtelt pas ternin6e; Je venais de qultter Lrh0!iL-
tal, niLltaire de ?LEtany en toh6ooelovaqtrl.er €t Je beLtaLe cne@x€r.A
na scrtie ele lth6pltal, ,t "1"""1t donnri Lford.re til.e passer dans la
r6ecrve, nalg jtaval"s 6ard.6 J.rnniforne, nrayant pas drautres v0tenentsi
I"'a tunique de sone-lioutenant d.ravl.ntlon Cevtnt non veston dl.e tous l"es
Joursi Jtavale eseayd rile diooudre J.es ga}ono de ta nanoher naLs ]-ti*
toffe itant us6e et ddcoLlr6e, et Leo galone eoLtrilensnt cou.su$, JtX
avals renoncd.
I Ltentrie d.u foyer, Je ne trouvaL Xlsrs@nne d.sns l-a gu6ri.te ilu
3rortLer.L,a Xlorte 6tant ouverte, Jrentral et Jrattendl,ls. Sule Je sortLa
st se prcnenal dans LrdtroLte c@lrr sana arbrecr resouverte de gravler
rou8ef,tre. Tle vier:x bstLnent dlu foyer 6tait long, peLnt en vio}et' haut
dle quatre 6tagee etont le dernier 6tatt Le plus bao dle plafond; d.e nen-
breuees fen€tres avaient Leuro oh&ssls recouverts d.e plaoageo ou a6ne
de plabnes brntes ftxdes pas dt.ec olons. tre6 !rur6 garda{ent Xrartout Les
traoee tiles bonbardenents edriene. Je rEvins h ta gurSrlte du Xrortter
p@ux retlooer n^a Japbe J.nconXrLbtenent gudriet 11 nry avait pas de'ehat-
$r€r et Je ne nLo b Ltre Les ann@noeg afffcLee l-4. parrL LeaquelS.es il t
avatt aussi Ln llste des clrambres et Ies 6tu{tants q.ul J-es oecup€ratent
Mon nen nfy figuralt pag.Je ne souvlensr E8 veyant snlarque ces d.er-
nlbres ann6ses ron n@il ayant nanqu6 plusierrrs fois, personne ne oavalt
sL Jfexlotais enoore r6elLenrnt. Chaque fols qne Je reparaLssais' Jt
avals 1: Lnpressien qutiL ue falLatt reprendre une p3.ace perclneret que
bLen dee &ens s t dtonnaLent dte me vol"r renpllr tout <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
natureLlenent pon

L92
verrer ou pr€nd.re na fourchette rllans ur couvert qui avalt coqptena6
h nt€tre llLus qutun souvenLr d.e soi. J'ai eenti sonvent ce traglqne
tout dlnple de nen retour b ltexlstenoe, et na Jeunesee. etrl a 3eosd
par tant dle vies LnteryomBues, avait su tronver dans cette tragddie
une note d.rhuraour qui af avalt sauvd de Ltandantiesenent. Hais bien
que Bon n@n ne figur$t pas sur La Llste rilu foyer, je savaLs que Je rile.
vals loger au n@. &n et prt5 S.reeeaLler d.e beLsr sclris haLustrardle,qut
nenait au preml,er dtage. JtamivaL dane un long corrld.olr dtroit et
hautr qui traversait L'6tage drun bout i Ltautre, avee des chanbrea
tcutes pareiS-3-es. a11gn60$ fur Les edtds. Cosne Les fen€tres ae{aeux
I
Extrdnitds dlu couloir dtaient obstrudes et qu'iJ, fainaLt sonbre, Jt
al-LtmaJ. na lanterne et entrepris sda prenier voyage d I dtuAlant verra
La chasbre no. 25.. Ire Blanaher dtatt recouvert de t6Le galvanJ,sde,
abtmde par end.roite, nals propre et rdcem.ment repelntes cax J.a cou-
Leur narren gardait son lustre frals, Irr€sque Lntact. I,es portes de
quelquee chambres avalent 6*6 enLevdes et Leur panneauxr 8B rdpara-
tLon, dtaient aLlguds Le l"ong deg nurg. Je l-es exaninai une A une
h I'ai€le de na lanternei sur l-'rrle rilrelLes 6tatt dcrit h ta craie le
t@.27 Jtentrai par Le ch,anbranle vidle b c6t6 de ce lranneau. Jt6eLaL-
ral J-
t un aprbr l'autre Lee Lits de La clranubre oh je d.evaie l6ger et
I
Ies conptaL. IL davatt qtrlnze 3,1ts d,e ferr avcc J-eur l-iterie groasib
re et leu.rs aateJas bourrds de patL1e cornpe Lee ereLLlers. lucul lit
n'6tait e6fart: Stdttae 0onc arrfvd Le prenier. Peut-ttre avais-je
trano6reee6 une lol de nod.eetie 6l6menta1re en arrlvant avant Lee
autrest oar 3'6tats dle ceuu qul avions rr6u/ssf h arracher cet imeu-
I
bLe, presque par force, b une ooct6tr{-fant6nae qui Le revendlqnett.
JfEural dO pe*t-6tre attendrer nlour y entrer, q.ue I'Lnangurent Les
trois certe 6tudiants fratchenent sortl-s d.es lyedes dl.e previnee.
Nous autre, Les retard6e. qui reprenlone h l"eurs c6tds le cours d.e
sotre Jeuneooer x3@u6 6ti.ene ddnen6e pour Leur prCIcuror un l"ogie p3.uo
rapldenent qutLLs nrauralent Fu lteep6rer.Mais depuJ.s trop longtenps
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jravaLs 46sir6 un Lit, Jtavaie rdVg y avolr rllroit! Je J-ravate paLnte

nsnt JE nt6tats hst$ rite Le d6couvrir et, fati6u6, de mry 6tend"re,
IL
hdreux cle pouvolr nty coucher vLvantr La t6te sur un oretlJ.er proXrre.
b L'abrl du danger d.e Lrabsurcle. Je contrGlai l-es fen$tree; d,eux
df entre &&.Les 6taient recouvertee dle planchesr @rl xlo pouvaLt Les
suvrlr; nats jrouvrlo largencent La troislbne, La pLus petlte i carr-
eawr dle p3.acage, et un peu d.e Lugltlre pdn6tra d"ans la chasbre.Ct6-
tait l"e soj-r, la f en6tref donnait sur une c@u:r veJ.sLne oD. tt y avait
d.eux naisonnettesr beaucouB dtherbe et queJ-ques
vLerrn nOrlerei une
gr@sse femnre d,tun certain &ge. v0tue d|une robe de caLleot h fLeurs,
y 6tait asolse su.r un tronc arrond.i et d6vtdett d.es fLLs d.e sol,e.ELLa
me regard.a, tout en oontinuant b falre teurner du ptedt son d6vidoir,
tandls q.ue ses gross€s uains blanbhes faLsaLent d.ee peJ-otes de fiLs
Jatmesi et aprbs tant d.tann6ee, cf 6tatt La preatbre vsLx hu.nalne
qut s I adlregsalt &nol conue b un 6tre huunatfr, d.evant un lit aecuei]-lant
19,
- Bonsolrr moneleur l-|offLcler, v@us votlb ? Blonsleur YerLr
tis est aL16 jusqutau coLn iLe La rue. J€ suis nad.ane YerJ.otie.
- J'aL urr peu fatn, nadlarue Yeriotis, ].ul dlts-je teut natu-
reLlenent $ans aavolr qui 6talent nensLeur et naelame Yeriotle.
IL nfest rest6 d'hier de Lror6e boullLie et d.e La vlande
ele nouton. Quell"e heure peut-iL 6tre, ronsteur ltoffieier ? IL falt
preoque nuit.
I1 eet h pelne eept heureg et denLe. IIn peu dtorgerce se-
rait blenr nettes-y aseez de eel. Ntavaea y@trst
pa6 un anpoute 6]-ec-
triquo ches v@B6r tL nty en a xla6 lci. et je voudtraio de La Lupibre
nadane Yeriotie.
Jrai une grande anpoule d'e pbotographe; ctest nn hopme qul
me Lra donn6e iL y a une gssalne, en partant pour La Serble. Sl el-l-e
est benner Je voug Lrapporte.
$unt de la l-snterner Je re dlrlgeal, vers }e eomuutateur et
je le d6nental avec la Lape dl.e non canifi 1l- nfava{t Bas d.e ressort
et les ftl-s 6telent rong6s, rouilL6s, arraclrds. Je coupaL Le bont tiles
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fiLs de J"a prlse, les reLtei au o@nnulateur, at quanil Madane Yertotls

L94
revint &vee ltanxrouLe de photographe du sertc rnpatrid, Jdtais pr6t.
FU:r
Je trannportal aes 6Xrauleo Le vantaLl d.o l-a porte du esrrldeir l"e ft-
xal soLLd.enent ntre deux LLtsr et 6rinpai vero le plafendl" peur vioser
La grand.e poLre ar6ent6e. Marilsne Vertotis tourna ].e connutateur et l-a
chasbre fut lnond6e de lunlbre.
- Mon Dleu. cteet c@tsee su. bal,l dLt-eLle.
Les nurs dtalent blanc$Je fermaL les yeux pendant quel_-
qu.es instante, peur urthabituer h cet lnt6rieur elair et pr@pre. ?es
u.no tacho, nes lreux habttu6s_ h scruter la pt"aine poussi6r€u6e @r c@rl*
4/
verte de boue, auralent ae#andl lan nolnd.re juequ'arHr atedlgns{ene
nenaganteo dtune bouche de c&rrotrr PnJ.sr o@sqs ne Janbe ure faJ.sait trbs
paI, Je n'6tendis sur le f.it qul 6taft prBs de La fen€tre.
- Vous 6tes bLessdr $otrsi€ur LroffLeler ?
Madlaae YeriotLs se nentra une taeee d.e falerc€r ilans
3"aqueL1-e el-le avatt apport6 un peu r{Lteaufi-de*vie.
- Je l t ai fatt } ta lgalson, avec de la aarn,eLadle dte
betterav€sr ELle est bonne et ne vou$ cr0tera pas oher. SIon &erlr
lonsleur lleriotlsn dlott rentrer.li'11- d.enand"e qnl est ilans La ehambre
ns.25 que LuL dlre-Je, u.onsleur Lrofficler ?
Je ne L'6coutaLs pLusrJe reotais 6tendu sur Le l"itr
serrant Les pauplbres t Je senlaLe venlr La f ibvrer et l"a l-unt&re de
lranpoule ne, lettatt en fureur. lJ-Long6 clnne je L'6tels, Je ne euis
I
aeoroch6 deeperrx aaine aux barreaur de fer de La t6te rii.u Llt, en sL-
I
Lpnce, grfng'ant cles d.ente. Madane Yeriotle dtetgntt La lunibre et s6
:retLra.
Je ne r6usels pas I reeter 3-ong$pnpe aineti dlane I'oba-
curit6, Je cherchal ra J-anterne et sertls d"ans Le couLoirr €Il n'npXru-
pant arnc borCe dles ]"ite. Bn e]Lant d"ricLrde Lh, Je d6oouvrLe une ptbec
sorte de baandl.erLe aveo un lavol,r de vLeux botsr ftx6 d.rune
"o "eferi
paroil sous u.n6 d"isatne de roblnetc en fdnte. Iane un osin, dano une
nl,ch.e, if y avait u$e douche lnconpL&te et une cbaud.lbre. Jfexas,tnat
ceLLe-cl"r eLl-e 6tatt en ben 6tat et on aurait Il* Su y cheffer de L f <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
eeu

.?'
_095
si Jfavata eu d.u boLs.*veo na tam,e de canif, je Lao6rai l_t6td de
e@n rsvoLverr affond.tseant quelques nerclaux de euir dont $e fis d.es
garniturea p@ur Les robinete de la ehaudtibre. qni fe:ruaient ral, et
lalsenlent SlcJ.er J-f sau par l"es polgnr6ep.Jrsntrei ensu.Lte dlans teutes
l-es chanbres de L t dtage et y treuval des bouts ele planohes, rest6es
t-h aSrris Les r6parations et entassdes en ord.re le J.ong d.es pareis.Je
fis un feu sous La chaudibre et prlo u@a prenler [rel-
bain ch.auel dte-
puls s.on reteur du front. ?ourquoL Lee verg d,rEugen ne eent-lL6 reve-
nus b ta n6neiro? Il- ne les avaLt t$crtt d.ens la nuarge d t un vieux
Journal,quand. je Le vis pour !a d.ernibre fotA avant d.e nous n6parer.
SoBs Le Jet br0Lant d.e La deucher il_ se ttt vint envie d.e rire, JG
eroLs ntne ovoLr chantdr sur une ndLedle inpreviede, t,Tr€ esir q.trl
fBit'' drE!fuAnfTriant pLue fert encore Lersque Je renarquai 1a disso-
nance entre 1e rythue Srave de La podste et 1'6couefuent continu dle
Lreau, banaL et nenot@rler maLs si agrdablel
Mon seir a dS.spar[ cgnne rrne platne
Sane La nul,t etLoncteuee au go&t dtdtefnttd
Quel ineensd viendLrait fraSrper
lux cad.enas que J. I exletence ignore?
I.,a plaine n t a pas dte portes.
Dots-je A tfrtons parnl Les 6teLl-ee et
""""f I '
Le bld,
Avoir eoLfr attenelant qu€ deecend.e dlu ci.el
Un brutt de rivtBre ?
lilla bouch.e eet ebcb.e.
J t 6craese sou.s n'ea pas dt t spres lnottee d.e ter
re
,/ Moqu6 par 3-eo 6r11Lons qul neuent Leurs orL-
F cris
Sout i beut, corne Le grineenent d. I un pul.te ,
Juoquth La Lune.
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196
Je ftxrL sur aes gende La perte de La chanbre no.25 et l-a fer-
sai; Je bns Lreau-de-vie d.e betteraves et nangaai l-a boul,l"l,ie d.?erge.
blen saLde, qro nraBporta nadame Yertotls. La l"r:nibre dLe
la gr@6se
anpouS.e
de photograpbe ne Ee g€nalt plus autanti,Je a'e ddcidait
pour Le Ltt pLae6 pr&s de La fen€tre onverte et n'y dtendie tranquLJ.-
Lem.ent.Jtafferdals Le sonmeil.De l-a rue nontait La uoix drun sarchandl
de journaux, annengant l"'6di.tion d.n sotr.
- Monsleur Ltofficier. retentit dans La c@ur La volx de nad,a-
ne Yerietisr ronsieu" YeriotLs eet rentr6 et vous soubalte l-a bten-
venue' La tsuJ-garle aussi a ahased Les Alleueandte.MonsLeur Yertotis
vous aSrporte }e jonrnal clu sotr.
FeB aprbs. on frappa A Ia trrorte rle sa ohambre.
- Sntrezr nonsieur VeriotLe.
Un hepme grand. et nincer v6tu elf un conetume brun lmpeecabl-€.
entra, uJt uJr Journal d b la ta main.IJ. main.IJ. avalt une &onstaehe notre et druerco d.ruer c@u*
pde net awr colns ete La bouche; de grandles a&cholresr un front tas,
dee tenpes argent6ee; Je nt6tennai qu€ quelqufun p0t bLancbLr auesi
dtdgannent.IL cs-J.gnait fr{quenr,nent dl.ee paupibreo et je ne Bus observet
aes yeux. IL 6tatt rest6 lans Lrencad.renent de J"a porte.$r ABrbs avoir
plt6 Ie journal, il le mit soJ.gneuseument dans sa pochel dont iL a6r-
tlt un carnet, pnts iL ne dit dtun ton sans nuancesi
ann6e .*-n,,"1:;:"::. :"",:::,::T:l;,il-H:-"::::::.::"::ibre
r6eerve
Is@n.
Moneieur Veriotls altgnota davantagel nfexamina attentlve-
nent h travers ses cLLsr 6ans laLeasar ses yerDr h a6cou-vertsr et bale-
se dle n@uveau ge retard sur eon carnetr en parcCIurant sa LLete de
n@86 !
_Ex-Lieutenant $Llvat lenoayoklr rdfugid pol-enais, aari6
tg.6galement av€e 3-a pharmacLenne Agora Grtgoreso@r s@us l-e faux non
ril.e Raril,ovici.Creet pas v@ltsr $ilvat nra pas dtrolt <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
an foyerl de pLns,
iL eet euepeot rile biganie et doLt expLiquer aa sltuatLon.

{
K
19? *
Je regardaL na nol:tre, tL dtatt pasF6 huit heures. 11 titatt
encore t6t, Haia l"e sewneiL venalt.
JE nrai pas dtautre efficiers ou ex-officera dans cette
chambrer Xe&e pLuo qus dane d t autres. d"lt monsl,eur YerLotie, $t vous
ne psnl/sg Stre l- | un des dtrrdlants Sgrds inscrits sur l-a Llste co$seu-
nignde par 3.e sol*dleant comttd d"tanslstence u"niversj.taire* Ie reste
sont de jeurtes gargons. Yous ne figurez pas chea moi. Jral le l"lte no-
tds avec des$orp prdetn. Ie quatorzlbne J-it Bestera vide {ueqn'h ce
quton v6seJ"ve Le c&s Sl-ivat. Sour J.e quinzf&ne Llt, je ne rdpartts
persolule pour le m.oment; c€ sera vsu"$ @u u.n antre.
* Que ee0te 3-'amper.*e ? a*'ije denan&6 bri&vement.
- ileux pi3-Le quatre cent lei. A cond.itloy| qu"e vous ne ltexn-
p3-oyiez qu6 Le temps strleteunent ndcessa$re. lf ampoul"e se loue seuLe-
nent.
0n mravatt qagufrttd mon sal-alre e!.e sous-l"ieutenant pass6 dans I"s
rdserve avec u"n svanc€ d.e d.eux $eist Je eewtrltai d.eux nnll"te l-et psur
3-f anpoule, monnale de Bapier ddval-orie6, & I-aque3.J.e jtaJeutai approxL-
r,natlvement 3.e prix de lf eaude vie et de L r orge et tendLs le tout
& moneleur Veriotis.ll prit dtscr&tenent,
{arment,
sans le cempter,
ltarrangea dans u:r XrortefeulLLe ray6 vert et Jaunen pills courlrrspga b
caleu3.er sttentlvenentr oray@n exn main sur une pase de s@n oarnet.
- Ia $pfse de ceurant *ue vou.s aves suppri*rde co0te *po l-ei.
*l
les rlatrdpn que vsus ave& empl-eydea p@ur chabfer La ohaudibre rrouls el@l
sont J.aputdes p@[r une sopr$e provtsoire de 1.4oo ].eir Jusquth ce
quton dvalue exactenerrt l-e dommage. Ysu.s avere forcd ltuoa6e d.es robL-
nets, qul d"oLvent Stre remls en ,6tat par ceux qn{ aont engaSds et
pay6e p6ur ceLa. Yous deves uJl6 garantie.Je tiens h att&rer vstre
attention eur Le faLt qus eet imneubLe nteet que teuporairem.ent un
foyer dtdtuaiants, juequf b ta sol"ution du litige aves celur qui ont
6t6 rruetr6e.
S1ongeant La ma!,ns dans nres pochesr ja l-es vtdai de lf argent
qui sty tronvait p6le-n$3"e a"\reo dle nenus objete <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
perssnaeLs' un mt-
slrr nn 6tui h rasoj"r, &@t! Ll.vret sllitaLre, quelques enveLo;rpeo
ll

c@ntsnant 1ee rettres d,@rs*, t"nl*rt:: ,-" troie ans, r-e revorrr*" urn*l
ses deux chargeurs, mon n@uv6a[r oa]rnet d[t6tud.Lant rjle Xrrentbre ann6e.
Je eortlt ae LL quatre cent Lei et le tendls h aoneieur yerlotLs.
- !fiaintenant, eortez !
rL prS.t L'argents l-e nLt d,u ntme geste ordonn6. dans s@rr
pertefeuttl-e ray6, sortit l"e jeurnaL d.u selrr Le d6B1ta oaLnerent et
ne Le tendtt en dlisant dlu s0ne ton rurlforne gu'!.L avait eu. Jusqutal-orl
- $euveLl_es de tsulgarie.
Apris, 11" ct6taoha La feutLLe de carnet qul portaLt Les nomg
d.e ceux de La chambre n@.23 et la posa sur Le Llt b c6td dle uoir
- Vsns rdpondes d"e cotte chanrbre. $tgnez sut n'on carnetn
pour l.a r6ceptlon des quj.nre Lite et d.e Leur rfqutpement.tres oh.anbres
d.u c6tt6 gauche dLn corridN.or sont r6serv6es aux geunee f Ll-les.Dano Le
foyer eont Lnterdite l l"a d.anse, le eoneubLnases t-a nue ique et lee lna-
nifeetatione pel,ltiqul€sr
r
tre aarnot d.e noneieur YerlotLo 6tatt 6tenGtu au-Ceeeue de
ma potrJ.ne, attendant ua cLgnaturei Je repoussal La naLn qni le tenait
et demandai:
tiltentr6e du foyer.
- La Au6rlte dtre ta perte est-elLe fernde b o16 ?
- En ce nosent elLe est ferm6, rdpond.it nonsieur Verletis
- Donnez-nei fun6atatement l-a c16. Et ceLle de l-a porte
JrattendLie.Mes effets t6taient 6parpl-Ll-6e auteur de moln
sur l-a cd{.ve?ture, je nrefforgaLo dle ne pa6 rrendorslr, ]-e l"tt
avait colnened b se nouler h ma mssrxre et nt6tatt pLus inhospLteLLer.
MonsiogA VetLoti,s garda Le sLLenoe un nonentr nu*{i.f ne tend.Lt Les
I
oLr6s.Je lss 3rrLs et Lea LaLssaJ. tonber parui lee obJets qul Ifentou-
raient'
- $r-gnea xreur re teutr ainsi que lrour res cL6sr Be €[tt-11
du r6ne ton qutaupareYant.
Je ne r6pond,it pasr
MensLeur Veriotist &e oeuha{ta une bonne nultr so dlri.gea
esLnenent vers La sortie, 6teisprLt l-a Lumlbre et <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
qul'tta la chambre'

une oannel
_ 199
- l&J_usea la l-anpel oriag-Je
Il- revlnt tranqutLl-eaent et s'!ex6outa. Sul.s l,Ln re tendlt
- Je lraval-s oubLi6e, dtt-ilr Je l,tavais taiss6 dehorsrh
3-a Srortet dle falt ]r porte nreet pa6 e$6ere prtter eLLe doLt 6tre
r6$ar6er vous Lraves sont6e treXr t6t. Cteot nad.ane Yerietis qul voua
I
envole La c&rrn€r
'$on prLx, Yite !
nro" nreffensezr
;
}e r* soulevaLs sur Les cend.es, lee yeux au plafonril.La
fatlgue nf envahLt d.avantage; na t6tc retonba eur I'orelLLer de paLlle
et Je fer,nal Lee youxr s
- Etelgnea la LulLbre, mensieur Veriotis.Bonne nuit.
' 0ni.' dlt-l}.
Mais iL ne beftgea pasrr Jrouvris Leo yeux et surpris ]_es
siens eLignotant vsrs les vLeitLes Lettroe d'OL€a, dgardee eur le Lit
BareJ. d[rautre obJets.Je rggardat!, absentr&e vleage figd de Yeri-otisr
\,*
q.ul esplonnaifnes affairee Bers@nneLles sans pan0tre se doutes quril,
I
connettait rrn vol abjeot.
- VouE &vea resn une Lettre, Ee dlt-ll tilu neme atr natureL.
Vous 6tes dong nonsleur Le soue-lieutemant *rhLp, 3& Lettre regu.e est
de La n6ps dcriture que celles que vous avez prBs ete vousr €t nta 6t6
rernise bler.
St soneiebtb Verioti"s tse tend"tt froLdement La prenibre Let-
tre que Je recesaio At@t6a aprbe trois ans pendant taoqueLm el"Le nr
avalt pas apprJ-s grandlfehose b non euJet. PuLs iI reprit sur ls s€ae
ten :
* Je ooupte sur votre Xronotualitd(lL plaga Barm,5. neo affairer
une invitatl,en 6crite au papler carbone).3enain natLn i I h. volls
Stes 1nvit6 b voue pr6senter, p@ur uno enqu6ter &[ bureau.....
At 11 m'tfidi.qua Le bureau de Lttnetitutf,on qui contlnualt en
o@Te A a€tte 6poque, h exercer se6 #H*
tique.
poLlciers de suepS.eion pt].l-
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2oo
Sane me pre$serr je ddBlagaL Lee objeto qui m"'entouraient et
Lul rend.is L r invitatton, puls je 3rr!,u La canne A c6td du Lit et
teujeure ceuch6, Jten exaptnaL avec beauceup d.tattentlon Le beLe peLt
Mensleur YerLetls partit sans avoir ebtenu d.e repcnee et sans 6-
telndre La lr.lslbre; Je f 'entendls marcher a Srao raicles et rdgulLera
sur l-e Bl-aneher son@re et l-a t6l-e gaS.vaniede riln corrLdornr puis descen
dlre par l-tesaaLler sle hoie v€rs La gudrtte de Ltentrde.
Je Lus l-a lettre dr0Lga,eLl-e m.ravarht dons retrouv6 et viend.raLt
bLent6t. SLLe d.enand.alt d"es nouvel"Les dt$ugen. !t'Ce ntest Bas possJ.-
b18' 1l- vtt aussir bien s0r "? -lh oette expressi,onr0lga ooxunent
peruc*tn J. I enp}oyer? Dtenr c@s,B€ Les gens se sont babituds b Aire
I' iL vLtfi otr rt tl ne vLt pluet'Maintenant ]"e eonneiL ntdtait inter-
dit, et affectLvement 11 nf abanoN.onne
Bour quelque temps.Et je pen-
sai h Eugen, n' blen s0rrr t Il- 6tatt rest6 trop longtenos Lotu d"e sa
mdnoirei et Bourtant, il nry avait q"ue stx noLe qu€ nous dttons ed-
par6s.
le-{gggeer-i-peis-
?i'\IwO
Y -.&rhipr oB dj.t sugen. nous n'#6ds jaraais le grade de s@us-
Lteutenant.
$a resarque ne revt$nt cLaireuent en ndnoirer et ne Whp
rev{be les derniers sonents que tr@us avons v6cu.s ensembl-e.
- Dans un n,olsr a-t-tl aJout6r noufr au.rl"ons d.O recevsir noe
galons de sous-lieutenants aviateurs- ndcaniclens'sllais Ltadrod.rone ik
LtLsthloe ntexlete pLusr of Le cosmdHaa* non pl,us.
Je regarde nes gaLens; je l-ee aj- na$ntenant. aprbe J-e ren
versenent des all-Lances. Queques Lnstante auperavantn Jravalo vguLu
Les ddcoudre, ce qluo je feraL eertaineaent $fentOt. Seut-€tre peurra
j6, d.ans quelque teups rtacheter un autre costune? <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
fra palx va venir
MaLs al-orsn il y a eix soLs, je nrai pao r6pondu b Eugeni en fait
II

2sL
ra question r€ne aval.t u^n autre butr lL vouLait apprend.re antre
cb.ose; rais 8e ntdtatt prs Le rsosent d,e fulf dire ce g.rts{ nalvenent
I
l.L veuLait eaveLr.
It attend.att na r6poose r .I t dtais aeets sur Le banc, en
t
face aeftuL, Je lf entendlatq respJ.rer; n@s genolrr se touchaient presqu€
I
nais LL ne u.e voyait pssr IL faieait espbre A Ltlnt6rteur dlu fourgon
b patn dlane 3-eque3. !@us voyagions.troo fentes elta6ratLon nty lalssat-
ent Xraa p6n6trer La Lunibre, uraie seuLement une sorte d I onbre qul
venait & neue aveo Lee bruLte v{ol-ents elu dehore.
- trhip, dors-tu ? Tu es enoore fh ?
- Jfy suJ-o' }arle. Je pensals b Otga. $es Lettres pe
cherehent prebabLesent rlepuls p3.us de deux onsr Cette flIle 6crit
6nomeaentr c I est pourquol deux ou trole de ses l-ettres ent quanC.
m€m^e rdussl & me trouver.
- OuLr Je coaprend.s. Df autant plus que tu ntes pas un
{ eentlngntaLr et qne si poseLb}e, tu ne fals pas de 1lttr5rature.}our-
tani' tu aLnes Les eentes ?
- Beaucolrpr Chaqne feis qus je dois l-es raeonter h nou-
v€dlr.p
Je ntagtrgote quten r6al-1t6, jten fate d|autroe. Dbs qurLL st
aglt de eontesr r@n esprit ee r63ouLt.
sugen s rtt Je 3-ra.rvalo fa{re rLrer et ct6tait bien
al"nsi. EneuJ.te lL ne Ait 3
- Cfeet vael. lres eentes ont Le cieL au-dessus dlteux et
vou6 J.aLesent touJoure asseu ele pJ-ace p@ur l,es agLandlr. Je ne rap-
XreLLe un f6nisode-c16n qut on retrsuve dlanc Bresque tous t eeux qui s I
en vent vera un nond.e lnconnu laissent tonber, $ur Leur paBsage' iles
trs$,n6es de eendre, aftn quton retrou.ve Ler:r traee et quron visnne
a leur alcl.e stLLs sont en clanger.les eLseam( ne touehent DaF h ta
cenclrer et le trace reste.Les lettres dt03.ga te eherchent h Ae grand'er
d.lotancesr cotrne par exenpLe du ?61"e b fa Udfltterran6e- }l-en! que de
tracec de cendre entce Le Caire et Le cerele po3.a{,re t Ngus arr@ns sl
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souvent br0ld, et 1l- neus reste encore de La cenelre.

2@2
- lutre ch.ose Sugen. ?arLens df autre chose.
- $oltr autre chose. ?arLons de notre enfance.
- Si tu veur. Ca tombe tr&s bien,
- .{Lore, Je corrlre}toe. Jtavais snze &o€lr je nntappel"ats
Sugen. Je nravais Srao beauceup grandL, 3'6tals petlt A edt6 de ceux
de non Sge; nen trlold.s 6tatt } peine de vingt-sept kil-oe. t'laissez-
Le tranqul,l-1"e, avait dl,t r.r.ne
tante, ne Lthus.il-lez pas! Je croia q.ue
oteet oigne qnt5.1 grandf.ra tout d.rur coupr et qutfl aura de La chanceu
Les gens ont rlle 6randes ressoirrceo de g6n6roeit6 et de progh6tte,
eurteut- c'eet curleux- quandl Lle voLent qnfon n'a gubre de polnto
d.raBpui auteur de ssl, et trleu de perspectivee rile bonheur. At connerd.e
toute fagon, La chance d,evait venlr, Bapa mta pr6sent6 b Ltexaaen drad
stssLon & L'6eol,e ulLi.talre technique dl'a6ronautLque S ffedlag. Autre-
nent dit' B@ur y attendre, d6e Lt$ge de 6nE anerr Le grald.e dte eoue-Li-
eutenant qntil eop6rait me voir obtenir b vfngt*et-un. trlour ga, 1l-
faut Stre enclurant, Bra-t-l} dit. foue ceux de notre faml]-Le l-ront 6t6.
?errr devenlr tnetltnteur et porter des souliers, jtai endur6 pl,no qu'
au.oun &e aes frbres. Prencls garder Eugen; Je te parle conme a une
grand.e personnert. De 1a }obroudljarsol Bierrerrx et st6riLe eL sf dlbvent
1ee derni&res u,osqudee, 11 u'euu.enalt & Utediagr viLl"e transyS.vaf-ne.Ll
6coLe mIy trouvait entre Lta6rodros.e nilitaLre et des cLochers pLus @u
noins gothlquesrdont Les hqrlogoo ne sonnalent jamais Lrh.eure exacte.
Pour Lrartnission b l,t6oal-e, q"ut 6tatt' si je ne me trenpe, La seu.l-e
gretulte dans teut le palsr 11 y avait plus d.e neuf oents eandtlrilats
pour ci,aguante grlacee. ?resqurun niLlier riltenfants de onze ans avaient
cnvahL la vtl-le, eul eentait d.e l-oin la ch.arcuterie.A La visite sanL-
tairer un n6deoLn CoLonel nous a nros6 successLveuent aux taLotlsr b
tons, les pr€sqtre nl]-Le qu.e n@us 6tlons, une Lanpe br0l-ante. JtaL
ap$rie plue tard que e'6tait peur aontrdler Ia senetbiLtti' J-es rd-
I
fLexes enfin. fous retLraient Leur talon aveo effroir A S.rapproche de
La Lanpe. Metr Jtal supSlort6. Je ntai xrae bou6d aon talon- et Je ne
souvtene du tin rudo d,u Col-oneLl rtHxtlerdlnaLrett <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
! Rara avtsl Tu es

pltrs fort qnt,tcbLs.Letrt Sape ntattendL*Lt deb.srs ge l"ui aL fe1.t oigne
d.e La t6te I rtsuL $tai en*{l.urd". Et ge me ou"J.e prouen6 dane La G@ur
ssne botter. Ml'lLe enfente ont aXrsrrLs
l-th.istoLre et en ont rt. ILs
ent quLtt6 l*es aLLdes dl.E grnvtr de LfdcoJ,erse sent r6parpt}l6e sur
Lrderedrene et L&, ent i,nvent6 un Jerr nr 1& Lampe et Le talen", oh
shEeua efeffergatt de ng pao reetertr r&f,a avisrt.ILs nlont i.nvttd &
Ao'
Jouer eree sutrf et sfcnt cffert, en a,erqne d.restLner l"o r6le dH.
ndd.eoln sqloneL. Fend.snt 3.engtangsr tant qu'on riturtfi leo ensn6$6 df aC.-
nissJ.on, d.ans Lee aL3"6es pt sur J"ra6rodr6asr Les enfants ont aontLnud
a $ouer " J.a lanpe et Le taLotrrt, dur fa p}us grande satlof,ootien des
ear$at{;' quL avalent ainei queLqueo {netants de r6ptt en attandant
les r6suLtats. Jtal sdrrnei h l"t€xats€rr Sn 6charr$€r envtron 6oo enfants,
par"nL ceurr qui avatent rettri Leuy tal"on dl,evant J,a lampe br0Lanter a'
ont pas dt6 adnLs. Srnutres snt dt6 reoal,6s aux gdprenvas snLvantea.
SarsL cetur-ct se trouvaLsnt lee troie fl],s d'u.n brave lronse venu b
pteit &rune ssixdtatne d.e kttonbtT€or et {uir peur neumir sss enfants
pend.ant teuto 3.a dur6e dlos sxansnsr arrstt amend auss& ea veobe.Il La
nenait xrastre & ta l,lstbre de lfadrodronersur J-a rlve da La flrnav*ret
Je ne ragrpet-le qut aprbe La vtslte nddJ.cal,e tL a traLt sa vaoh.e et
dlsnn6 dn ]"aLt h boire h ses enfants. II 6tatt d.634 vsnu & weatag ]ran*
n6e prdaddnnte, et ses enfante nfarraiebt pas rduseS. h Lt€xan€Rr Alcrs
guoo!-r iL avait amen6 La vaeher o@mse i} Le ftt enc@re l-a treLeJ.bse
I
t -1.t t. a - ,, lq --t--- --r5-r
anneer qBalaEF'6tais nol-s6ne dlevonn ,6file-eoldat.
?! !r-rr ---r-{
IJ. 6tat"t entrd dane
I
3.a S.6gendler et @$ a finl. par e&mettre oee ftl-e h l"'6cole. lfsut u]beux,
Le Srbre a vendl"u La veohe et eB & bu tout Le prlxi tL emOtaLt Les
parento tl.ans La rus, en dleantl ff Veus y@yeur Je eevaie bien que 9a
eeraJ.t o@nuee gs" Qrean{|" on rara ilorurd ees X)rem.iers godL}}ote dt6],]ve-
silitatrer Je n'at pas pu Lee chausserr 6er non taLon dtait enf}"ausild,
bor.lrssufL6. JraL eouprte 6loro quti"L ae fal-l"att h tcut prlx oubLLerr
fal,re $satr neuvs..r. p@ur pouvetr enfil-er cee chauseures et marcherr
grendant ces d'Lx ans qui ae odparaicnt des galono.Il me sembLe que
Jrexaglre hh paul erest afisefi prdtentteu^x es qus je <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
dle- nal's je suis

?.61
cl €l6sorient6 naintenant. Enfln, je vaux d,lre que m@n pbre est un
brave hons.e, oreis-noir et etrer sri]- o,a reconnandd clrentrer et
d'reucturer" crest qutiL 6tatt certaln que Je riueeirai. qultte il lafe-
ser croLre aux autres qutils vaLaLent nieux qne moi. Crest un ancienr
lul, J"L garde encore Le eeuvenLr cle la donination turque. Mais s'J.L
s'6tait d.outd qutin.-veLontaireaent, tl ae priparaJ-t b vivre sous les
nasie, Je orois qutLJ. se serait rilenandd
eril nrauralt pas nf.drux vlbu
retirer blen vlte non taL@Brrrr Jtal par}i ete mon enfance, lrlr;a;;
Denne-n^et naintenant un autre oujet.
sugen se tut et attendr{.Mals Je ne Lul donnal pas encore
La nonvell,e qu'll attend"alt et que je Lni caahaisr il_ Le eentait bien.
al
Eugen par{0tt toujouro beaucoup. rL pronongalt Les nots en Les
chantant pTesque, dlrune nani]re agrdable et trbs naturell-e q.uL luL
itart peut-€tre restde du tenpe 6;. tL rdcttalt s€s ).egono en sIanueant
DepuLs qne n@us voya6fo-onsr
cach6g d.ane ce fourgon b pain, tL BarJ-ait
eneere clavantage. Et Je ne rendals compte qutlJ- 6tatt restd trbs en-
fantr €$ ddpJ.t d.ee vingt-et-un ans acconplJ.o quelques semal,neo plua
tdt, quanel.
n@us nous trouviens encore sur J.radrodrone Lrnpravie6 dans
lfisthse et qutil nous avaLt falLu quitter dlans dle gL terribLee cLr-
constano€g.Sugen avntt un esBrLt vtf et ac6r6, naLs lL alsait, aveo
un sdrierlr enfantf,n faire d.e tout cd qUfil aXrprenaLt ou coxrJnaissal"t,
rilec jeux charnants et lnpr6vue, parfols 6tranges, nats toujorrrs pu.xer
Cee Jeruc-Lhr iI sentait l-e beeeln de Les nontrer h dlrautresr sten 6t-
onnant LtrJ.-ntne, non sana un eontentenent naff et uaLicl"eux ctre ce qut
tL avatt 6t6 capabLe de falre ou cte d6couvrir.IL satseissalt vtte Le
rapport entre Les notlons ou des objeto dioparateer iL aimalt l-es
rattacher arr:( circonstances du sornent, en l-eur dlonnant ]-e sens qutlL
d6sirait b tout prJ"x. 5n tent, tl" cherchalt & faJ.re reesortlr le
snntfusent de la bent6 ou de La blenveiLl-ance, de ce quftL appelait
er r@ugissant [ ]-e nlraeLe de l-a f,lgrrtt6 humainett.$eul-esentr t]-
6tai"t depuis que).que tenpo troB enettn b voir Le c6trd triste d.es chos€sr
et Je pensais que
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sL ceLa venalt dtes circonstances que n@us tra

- 205
versLensr iL ne faud'ralt pas qutll- en reste pour toujours dles traces
d.ans ea nature e:'e@ro tend.re d.e trbs Jeune homner e.,o j I aiuais c@mme
u.n fr&re cadet. Je le savals {rrp
"" que Je p"orr*0u falre pour Lulr
qul en ce nonent su.rtout se reposait totaLenent eur mel-. Je Lfaurals
vouLu plus sOr tl'e Luir attaohant nolns dl.rluportance A tonte sorte de
a6tatts quf LL rapportalt il ta gravit6 d.e notre situatLon. Je sentaLs
qu'il- voul-ait parattre 6aJ., tL contlnuait ses jerur fasLLLers, uais Le
ehangenentr b son atLe tnopportun et lnd.6strable,
{tt"r* prodgLt.D6vel-o
I
pB68 aE nllteu d.es oosbats et riN.es exxrLooLons, sa naturLt6 6vol-ualt
Yers la tragtque; sttL 6voqualt enc@r€ ses Jeux e[6].icats, il" dloutait
malntenant doulourepepent de Lul-ntuer su s,eB xlr6occupalt trep. rrQuel-
6
que chose sreet effonelr6,t, dHsatt-L].. st J'avaie tant tenu, sL Je tenai
enc@re h nouo sauver, avee al,es rLequee etr€"seuL. je nraurals pas asstr*
nds, Je Le faisais surtout p@ur LuL. rr IL n@us manque qu.etqne chose
lrbiBr au nos de queJ. td6aL n@us sauvons-nous ? $ous quittons queLque
chose et ne nettens rlen h ta p1ace.Si au notns Le temps titaft venn de
n
ne pLus tant enrdlurerrf .IL par{Ott gFavement dapuLo un certaJ.n tesperet
c@uEe lt parallt beaucouSrl 3-ongtenpe, et avec reohercher eeLa qrirrL*
talt.
3e fourgon h palb 6tart arriv6 probablement sur une chaues6e
u'al pav6e- d6fonc6e peut-6tre au mo$ent de la retraite p6ur I'tbarque
u.ent. IL sblOqrralt aouventr srarrttait. On entendait alentour l-es r@ues
des can@trs heur{ter Les bords d.urale d.ee creux et des taLus CbouLdeiun
peu plus Loin, lnlnterroplluesr leg chentlles dee tanke et Lee explo-
sione retard6es q.ui euivalent la retratte; p].us proches, Les voix en-
tres8L6es cles soLdl"atsr ctes ord.ree donndes en al,lemand, Le pagsage des
notocyoLettes aveo Leur rracarne saecad.drbrutaLr J.es $cteurs exabaLL6s
de gros camions qut cLaxonnaient, teur h tour alLuaant ou dtelgnant
l"eurg pbaree. llsut oeLa, notrs ].e poraevS.ona h travers leo 6troLtse
fenteo riLfa6ratLsn.Lro solotl, n'6tait pss enc@re conoh6, naie l.e otigno
tero$pt dee phares auguentait Le el6scrdre et ]-a confusion d.es brults, qrrJ
e I <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
entrtneLaient avee vloLenee. Cach6s rilans notre fonrgon, rr@us pouvLons

2@6
lnaglner Les convele se crolsent, foe n€lentr s6 dLsloquanti rsar,a Je
ne puis en reeonotituer le tullulte. na n6noire, sfy refuoe et je crol,s
qureS.Le ety refusere touJours, h mesure que Je retrouverai le cinple
{rett b Ltexistence. l{oue voye6fr.ens d.exruLs p3.uoJ.eurs Jours q1ans ce
fourgonr $o maaseant que {u paini Jauals Je n'en avais uangd autantr
et ecn od.eurr gd n,ravalt teujeurs attlr6, ne coupal.t le souffLe.Ce
fourgon 6tatt pinrtant }e seuL Lten qul noue rattach&t encore au rlayo,
et o@rn&e dlsait Engenl ,f @tr voyait b pr6sent A pelne combten l_a Rouna_
nle eentalt fort Le painr', Su6en attendalt-Ll que Je r6Xloncle h sa prd_
tend.ue d.euande- $@us donneralt-onr eul otr nonr Ie grad.e d.e sous-Ileu-
tenant ? Je savaLs que deputs longten;s Les galono ne 1'lntfireeeaient
plus. Brusquonentr lJ. ne p@ss une queotLon, la vrale I
8u erete quten a d.6ccuvert notre absence? Que va-t-tL
arrLver h pr6sent ? Qne d.lt ?avel ? lui ausst par3.e F€rr c@n&e toiret
il ne dlra rler. reprlt 3ugen1 saLs &v€Gr d.ans La voLxr [Ln sercasae
que Je ne Lul connaiseais pssr
*Lore $e 3-ul r6pondts brlveuent r
- Ce soirr LL faut gutter Le fourgen.
- St oL fuyons-n@u.s ?
- Nous ne fuyens pa6r r6pondi"fi" froid.ement.Illeus cher-
chens i travercer 3-a p6ninsule pour """ro*"' h ra u.er l{sLrer xrarmi Les
treuXres al"lenandes en rctraiter 6t de th, vers Le Bays. SL ceLa ttlnt6-
r€66€r |Ie]-stol, e 6crtt gueS-que
choee au ouJet rite cette pdnJ.nsute. Mais
tL nous faut quf.tter notre unlfone de ohefs n6canieLene aviateurs.A
Bartlr de oe seLrr nour6 elevenons eoJ-d,ats ArtnfanterLe. Moir Jtai ddjl
ehaag6.
Et JE 1ul tealts Les effets de eoLdat que B'avaLt Conn6s ?a
vel quel-quee Ueurefls auXtaravebtr Xrendant qutEn6en rlornattr on faLsalt
U
senblant.
Eugen prlt Lee v6teaents d.e drap grossi.er sans r6pond.re.
Eans l"tsbscurit6 du fonr6onr je Ltentendllt 6ter s@nr, unlfsrne dl.f avi-
ateu'6 J '6coutaL l"e frolssenent des vBtenenter attend.ant <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
ceLuL €,e La
cherlce cl,e eele quttL il.evaLt dchanger costre ceLle dle cb.anvre. MaLs

$e ne Ltentendts p&sr Engen tard.aLt. sur Le $t#lrer receuvert de t6le
un obJet tomba &v€o u.!! sen d. I une dk$LicEt6$se dservanter aenparde A
La brutaL{t6 de ceu:r qui nous venalent tilu d.eb.ors. I,e Xlorte-cf,garettes
\_tt
en argent O'Sug€BrI€ ranasgoratLtt ? Je ne l"tentendls pas t&ter l-e
xrlanch.er' ctdtatt bon elgne. rJ- 6tait d.one prtt b te Jnger perd.n,
oubLi6. lu bout d'r.r.n noue$t, LI deruend.ar
- Pulo-je gardler wa eheniae b}eue et Tln cravate nstre?
rL d.evatt 0tre nu qnand 1I- ne p@sa cette queet{onr car
tandLs qnrl.L grarS.aft, Jtentendit Le brutssenent non et ooyeufl deo dl,egx
obJete qui tonbalent $r odtd &u Xrorte-o{6arettea.
tn ne gard.es rienr rr$pondte-je.
- Ies paSrJ.ero "!
- Rien.
Xraplers, aveo Les hab{ts ?
- 0n anra drautres paptero? }svel" tf a ilonnd cN"rautres
- SoLd"a*- ga wuff,lt. 11 nous a precur6 b chacu.lt nn
fueiL-sttral,Ll"euss. Gard.e Le tLen Srrbo de toL.
Je ltl.l tend.is I'aru.e.Sn tStant d,ans Le nof"r pour J.e
prend.re, Eugen me fr&La 3-e visage avec $es d.oigto.Sa naln trembJ.at.
Un f,l"in droeiL, puLs lL me gl.fLa. Une premilrer of nne seconde foLe.
- Bu eet uu srgu€iLLeuxr*$ ].$.che. Sreet peut-6tre I"e
d"ernLer s,snentr et tu aurais pu les traLter en 6gat"ran l-letr de ne pr@-
t6ger s@lsme u${. eoc@{rahie. SonnE-mei L t arm6.
lu bout dltns ponentl
- Arbttr. Jtal un6 H@ntrer 6s MarJ.&rJ€ la garde.
!u{*, touJeure aveo an oalne forc6 t
- Tu pensss enc@rs b tou Olga ? Est-elJ-e vraLment eL
l"aide que tu dis? 3es taehes d"e roueseur? Je ne crois F&$rceLle qne
tu aines deit 6tre bol"Le.tu est un bornue adsl_rabler"Arhtpelres r6cite
de SoLstCIi an ouJet de la pdntnsul-erJe Lee connaissaLo.
Je Lf entendit 6ter ses ),6gere sou.J-iers dS.astiqrosr pul,s
chaneser se6 godfiL3.ote de fantassfn{ et Lee sssayor <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
eur Le SrS.ancher
\

2oB
de t6Le.I1 tira fortenent Les gr@s Lacets de culr.Jrfun dteu:r eaas&
av6c un brnlt seor- Je lrdcoutaLs €sseyer dfen n6uer l_es bouts.
llral"-je racont6 cornrqent
]daria uts donnd La nontre? I,e fu-
siL-altraiLl-eur est-LL cbargd ?
- Non.
- SLenr dlLt Sngen, en ddpl.agant doncementr pLusieurs felsrLe
chargeuri puie 11" pooa Lrar:ne par terre.Je te raconterat Lrhisteire
de l-a nontrEr reprit-iJ..MaLs qu€ Je te parJ.e drabord d.run hompe q.nl
passaLt chaque annde par notre rue, b Babadag, quanct Sr6tats enfant.
0n LraBpelaltfrle soLd.at',,jlil un grand srGoEB€ tu auraLs dlt rl
ronescetr @u rr Yaslle Grigorer. ce n'egt qntune questlen d.e netsrpdg-
qre tu dtLs qlu€ Jralne ].eur C.onner le sens qul ne oonvioat; paJ.s cetts
fete*eln Je ntlnvente Ilresque rlen.fu nf 6oeutes ? fu peneee peut*
Stre b autre choee.Coauoent
tu devtend,rae professeur dth.isol./re par
exempLe' Je voudraLs vivre Bour te volr 6tudlant.ToLr tu rdaLises tout
ce qus tu te Brep@ses de falre. M@lr Je ne sals gubre ce que Je
pourrais reeorgmencer. ?aree qutLJ. n@us faudlra reprenilre notre gdndra-
tion et revlvre notre Jeuneese n@n v6cue.
11 e'riirs.!*. r1" avatt dltt oL gravement Leo d.ernfere qotsr
que sa vo$ n'6talt plus La sLenn€.IJ, reprlt son tiebre habl"tueL- et
surSrris Lui- nt'pe tle ees brusqu€o bhangepentgrse nit h rire.
- ?asee-moL ta lanterne, Arhl-p.Ou bien D@rlr pas besoin.
fu saie'cette tunique de ?avel, eot trop Large pour moL, et il" y nanque
d.es bou.tons.l'ar csntre, le pantalon eet trop 6trott et Les no].Lettbres
ntont pas d.e lacets. Iavel a dO dlonner au fourrLer quelques Elehee de
pain contre ces unlforses, et l"e fourrier Lra rouL6.fu veux que Je
te parLe du $old.at ?
fourgen. Raconte.
ter?
- I{ous en avons tout au plus peur une heure ou ileux en
- Si n@us sonffi.ss 3rr5.s1 qut arrlvera-t-fL? on va n@ner exdcu-
luie, reprenant eon ton habLtueL:
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2o9
- Jravats sept anc qb"{ Jtai vu Le Sol-dat pour La prenibre
foLs d'ans Les rues de 3abada6. 11 eennaLesaLt pJ,uoleurs langues, di-
satt-on. 11 6tatt vieu:rr et Le nonde sflmaglnait qu'il avalt apBrls
les ]-angueo de tant cLe gensr venus de tant de pevsr h foree de leur
tirer dessue.Moir Je nten jurerals pa$r bLen quron mrait att quri3.
avait fait partS.e d.tunit6e veLantee des arndes babsbeurgeoLses qu1 par
couralent aLors S.r$nrope. JtavaLs ebserv6 qu'LI- connaiesait r6eLl-eaent
queLqueo pots de prusieure Langueo. g*rrt ces nots-lh, J-renfant que
it6tale J.es prenaLt pLut0t ponr des atrrpelo ou dles excLanatisns, dran-
tant pLus que Ie vterrx l,ee crlal"t sans blen Lee artioul,errlarr$ notre
SsbroudJar chacun coenlrend. les exxrreeslons usueLles en gfecren tu.ro,
en serberet BarfoLs en rus6e ou 6n bul-gare.$e SoLd"at en connaLseait
aussl d.es frangatoeop d.es italiennes, et surtout dee all,emandes- et sl
Je afen souviene blenr il- lee enployait plut6t quand il e'€fidvrgit
et qu'Ll- voul,aLt faire rLre. Msie le gens ne riaient gnbre, et le re-
garcla5.ent au contraire avee trlstesse, I,rune de aes tantes, cel-Le qui
croyaLt & ea bonne 6tolLerse d.lsaltl ttce eel-dat n'a apprls, de toue
les peupLeo paral lesquelo 11 a v6cu, que les pots rnaS-preBree
et Lee
jurons.I'e beau n6ritettl Je ne rappelLe qre l"e Ssldat avaLt une nontre
gr@sge couqe un galetteravec l"e deesin dltt're aitari.eLle sous lee ai-
guil-1es.?our nous faLre volr h quel- Boint ea nontre 6tatt f' rdsistantr
il, avalt LrhabltadLe d.e l"a Jeter d.ane J.a ruel-le, et d.e la frapper du
bout d.e 6es grosses chassures; XluJ.s iL nou envoyatt La dlans
"snasser
le fees6r et n@us La nettalt a l-r oretLlei nous n@us extasLone l La
nontre contlnualt b narch.er.Lr€s alguflles tre ae ddpS.agalent Jauals,
nats La nontre marchalt.Msn pbre m'& racont6 q.u'u tenps ofr it 6tatt
venu. luL-sBpe b nabadagr c@mme instLtuteut, cet homtnre portalt eno@re La
tr:nlque nllitaire;e '6tta1J' W aprbo la premtbre gu{erre nondlaLe.Oh
U
3.rap5reLatt le $eLdat d.ans toutes Les viLlee oL tt erreltr et lt- y en
avaLt un grand noubrs.IL y nendl"aS.t sa n@umiture et cherohait u"n
- Ctntons
abrlt ffi%&s rilisaient n6ne que parfelsr lL Baseatt auest Les
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fronttbreerl@ngtenpsr 6rur & cru qu'lL reeherchait aa fanilLer ea mat

x
s@rrr on p€Bt*6tre u.s p8Jrs. r,yotrh,"-url:l*r, dLeait-@u d.ans n@tre
ru,e quen{il on ]e voyalt eruLvgr, fat{gud et osuvert d6 pusnlbre. ln
botrt &e quelqne ten^3rs, tL ne porta pLue saltunfque nlJ.itatrer n"al.c ulr
v€tenent clvLl; eepend"ant l_e nsn d.e $sldat LuJ. r6tatt regt6r et deSrufe
q.ue Jtat grandis Je me seuvLene plus dfavolr entond.n quelqurun ss de*
m.andler
etLl chera]rai.t gnelquee o]rese @u $@Br Mal,s on LtapxleS.att enogrs
ttLe floldatil.IJ. ue senbLe qlu€ tu ne ne croLs p&€tr
- MatS eL, je te orsler
fu parles si F€ur touJorrrsrJe crois qne tu ae
parl6 aj*nsL depu.Lo
tsn enfanoor tu trouvq le not Jueteldlt-tL.
b-d"Lre. tn ne devlnee pas conteur ssns Le vouLolr. C I est peut-8tre
6rest-
parce que tu ae 6td 6tscvd au vLLlage.Ieo paysang font des chosee, et
erest, Je oroLsr ce qni teur d.enne La nesure des nots.tr,es euvrters,
otr autrenent *Lee peintres et 1o scu.Lpteurs, dol,vent avsLr, eux augstr
sette B€sute. Sour rootr 3.es mots eont trbo cach6s. Je sherche parfoLe,
avoo baanaouxl d.e paroLer, h rendre te sens d,fu.n eeul- mot, S*"*ifoe.,lf,-e
signe qne sL je vler Je euie pr6tleattnd h devenir dorivatn ? aJauta-
t-11 €Bo6x€r et LL eut un petit rlre. Pourtantr Je voudaaLo te faLre
un cad"eau. Jrai sur nsL La poisie " f,e eoir qu5. fuf.trt, q"ue Jtai 6orite
d.ans la narge cltun vleux Journa3.. Je &rSchire sen].snent La partLe 6u
eLLe eet net6er }e $ourna3" nra que d.es cen$uniqur$e de gserr€ r6leutewcr
transnis par J.a S.ISrSr
Jtdntendie le braLt dr.l Bapier d6ohlr6. qut nrest restd l-en-
gteaXrs riLans
Lrore{L}e. Je Srrie la po6sle d.'Eu6enr !truf. ue d.enandat
tre ?
- Yewr-tu, que $e te dl"se eeesent Maria sta rilonnd s& !Bob-
Sous n@us tOses totrs deux.
tn dehore qu{Lqutun chercha pau des efferte rdtt6rr6e h
ourrrir l-a lrorte du fourg@ilrL,e porte t6tatt fern6e
fa- of6 et de 1llus,
btoqude h LtintdrJ.eur par un oanon d,e fusLl ftx6 sur iloe crochets.Tres
brnlte viol-ente et ]-e tweuLte s'6teient 6Lotgnds, 1o f eurgon senbLal-t
gravLr La Xrente dfune eoLLlne.Far la J-ucrrne rilo verre nat q.ui
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iLowraLt gur Le ol&ge du coeherr.611 aperceval.troonqe une cpbrs 6paieoe,
aLl
Le large doe d.e PaveL gul. cond.ulatt Les ohevaux. CeLui q.rt avaLt
eosay6 d.touvrtr 3-a porte, apr&e Lravolr secoude lrlusleurs fots. ntd-
tait pas rev€rrl,r.
d. I un nonent.
- Di.s-poi l-r$letoire de l-a nontre, dtte-Je h nugenrau bog.t
barr h r.'"*r].'l';:::".ffi;":":,::r;::: :fi:-::r:::"::':,:,:
repartJ.r b tticole niLl,taire de Mediag p0ur un an eneore, et ensutter
c@nne tu Ie oaLs, h ta tt pratiqne ndcantque dlu frsntrfr c6nue on appe-
Laltr par euph6nLsnerLe llagsage cte notre pronotLonr Eous Le conpand.c-
sent aL1emand.0f6tatt le natl,nr nous venions elu baLl le soLeit se te-
valt. et Maria a Gu ttLdlde r&'dchanger n@E nontree. Je crois que etdtait
Ie nonent de l-'eubrasserr naLs Je nrai pes ge6. Je nfavais janato e!-
braesd une filLe. YoLl"h. 9", Je ltai bien racont6, jren suLs g0r.
- frbs bin. tu ntas rien nis de troB*
I
Ifous ilf?"f
rL dl,oucenent,
tous 1g dewrr €t Lnvs]"onta6-
rement nos sains erffi tou.sh6es.
- Conbien d.e Jours y a-t-tf frffiou* avona travered
Ltisthn'e ? dl,euanda Fugbne. Sst-ce que a@us apXrrochons d'e La ner?(Et
i1 se remit b parler abonclansent, avec une vol"ubttttdx nervetr66 et gaie
dont je ne conprls l-e sens que p3"ue tardlr quand. Engen ne fut pJ-us dLu
teut). Soue n'avsns qu:fttd ce fonrgon, d.isat-l}rque la nult5l et encore
h ta d6rgb6e, cosne dee voJ-e[rsr Je voud.rals volr tr]-e Jourr'.DepuLs
presque trne eenainer Je nrat vu que 1ee 6toiLes. Je voud.raLe c@nquCrir
Le droLt 6t6mentairs de voir corunent eet faltttLe JourrfrArhip, je n'aL
pac peur qur tu te noques dl.e uoi et deg sots que jremsrs,oLe.IL faudrait
peut-6tre quth prdeent Je ne eonporte et qne Je BarLe eutrenent'dl'u$e
nanibre plus approprlde lux clreonstance$' b cc fourgon ? 36tl,see. Qut
est-ce qul pourral"t 6tre nrLus apBropri6 ? Mals tu n'ag pas appris a
te noqner dleE g6lts1 Je le gats,. Oarr nailheuroceaentr B€ noguer des
gen6 est quoLques choee qui srapprendln et e$osre avec <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro
n6thod,eu.

J'entenrilie tinter t-a bouet" ;-t::**o""o qu'Fugen essayait d,a-
juster sur sa tu-nique.Je Lul dls aLorsl
- Fusenr js sais av6o oertitude quril y a quelquee Jeursrtllr
noLr et nos camared.ee dl.e J-a pratique de front, avono 6t6 cft6e & L t
ord.re du Jour eoprne d.tsparuertonb6s lors de LtLncend.l,e d.e Lta6rorlrsner
dans Lttethne encercL6. soue avons 6tt6 avane6s au grade d.e soue-lieute-
nants Fg.g.!_-BgESSts.
JIalLunai La lanterne afin dt6oLairer La boucle d.u ceLnturonr
pour qurLL Bnlsse La fe*mer.
-Etetssr &-a-t-lL Att. CIeet lnutlLe. Crest fait.Continue.
- BLen.Je osntl"nue. L,e Lieutenant aLLemarrd Bewoh:rerr o*uL avaLt
laissi notre promotion sur l-ra6rodlrsne encercL6 conne uu rltftacb.ement
sacrlfi6, €t qui s|est enfui &v6c Lo seuL avion rest6 l"h apr&s Ltdva-
cuatton d.es esoadlriLLee aLlemandles, a ritt6 interoept6 et descenrilu. Il,
sreet sauv6 €n paaaCIhlrte, est revenu h Ltadrodr€n'e abandonn6 et a r6u-
sei. A treverser Les Ltgneer lleu. aprbs aetre ddpart. IL a aBprls q.ue
nous $omtne$ vLvante, }lons ne s@nm,es p].us eoue-Llentenante Xrosthumes.
Nous vLvsns- Bewohner Lra anthentifid elevant le tribunal niLitalre de
La p6ntneule.ltnnit6 a6ronautique al.l-esander qui a eu notre pronotion
sorr.s oe5erdres, a r6c1an6 pour n@us La pelne capitaLe. Soue volLb dlonl
dl.oubLeaent sans ildentttd offloieLle. St a pr6oentr p@r:f, la trotsibse
foLsr d.e Xrar notre Br@pro voLont6, Buloque n@u6 end.oeaons dl.es u:ol,forues
de fantassins srlon)fs€gr ce soirr €$ sortant c!'u fourson, LL fautlra nbss
Lus.ent nous s6parer, autrenent on nous rec@ruoattratt troXr faoLLeaent.
BonrrE tes Xrocheo ele paJ-nl0test tout. IL n'egt pLue te,r*pe de rten
i-naginer.
JraLLunaL La lantern€r la dtrigeal eur Sugen et demandail
QuelLe heure est-LL ? f,'ai faLn.
;,:;Lffi:-
U,/-
vltret' Ie solr'
Ie fourgon avaLt quJ.tt6 La route pav6e, LI nontait en oe
nopent 6ur rur chenln terreux.
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De Sr@sseo brancbes heurtalent l-es bordla

*pl?:
A
au v6uico("i d'ans Lee fentes dltadratL€n staeoroohaient ilt se ddchlral
ent d.e grandes feui"LLes frafehes et hunLd.es, e@rilwe
sflL avait pLu
arrant netre arrlv6e. Maj.s n6:xr J.L pleuvait s.€me de plus en p]-ue fert,
Le toltl ie t6l-e rdsonnait faLbl,enent r c t 6tait u$e pLuie de xrrinteunpo
et je ne ssuvtens que n€u"s dtlons en avrtL Lg4,[, ]ans 1e fourgen p6-
n6tra ur alr vif, cCInme
un aLr dle ffontagfi€, et lfodeur d.u paln re-
devint agr6able. Ma faLu augnenta; Jt6tate un hom,+e
de J-a plainel et
La Pontagne tso donnait touJeure ile ltappr6tit.Je ronplr un paia en dleux
en donnai l"a poittd & Eugen et nous r!@urs
ntmer b, nanger avec entrain.
$es goutteo d.e pLute earLtatent par Leo fentes e|,t#ration rsouLLlant
netre Sratn et noe unl,founes dE fantaesLns, Lee foul,S.Lagee fraLe enton_
raLent Le feur$@rr, teujcluro p].uo d"urs, c'6tait un bruissement insee-
santr nsus sentl,ons la for0t h lttnt6rieur de netre cel-Lu1e et plu-
sLours foLs nous nous ne&me6 penchds tous deu:r en riantr c@sm,e sl nsns
qvLgno 6t6 d.ehors et avl"ons paesd rilLreoteuent asus Les grand.eo
bssnchEs nouiLldes.
- Je crste que oe sont dlee oh6nes, dlt Eugen.
St tL s6 levsr aXrproelrant 6es }&vyes d.es fentes p@ur
prend.re entre eee tdlents Lee gouttee quJ. gS.tssalent entre les dtroLteo
lapeg d.
t aoier.
- Sn faltr dtt-i.L en aontLnuat h suoer- et o'sst atnel.
qutlJ. est reet6 dane ru"a ndmeire- an faitr n@uft sssrlnos mal-ntenant d.es
hompee Libres.0n ne peut plue libres. R6Jeulss@ns- n@us d.ono. I{@ns d.e-
rrrions cbanter G.[UIF"il&{U$.
aaaaaaaaf aa.aalaaa aaaata ratattaaaataa. ataa
Que3-qnf u.n frappa b la porte q.ul sf ouvrit tente grande et
d"ans J,
t encad,renent apxrarut 3.'dLdgante bLl,houette de Verf.etis. I3.
6tatt v6tn dltnn pard.esour b grano carre&w{ bruns, portaLt deo gante
bLanos et u.ue fleur & fa beu"tonnfbre.
- Que dieLres-v@lrgr nsnoLEnn YeriotLa ?
Je viens v@us dlenantiler eJ. y@tls svss ene@rs beeoLn de
moL" T.,es 6tudtante ent eolmenod h arriver au f,oyer. <strong>www</strong>.<strong>arhivaexilului</strong>.ro

s3.4
- lEatgr6 tout, T@tr6 6tee un horro Cdltoat. ilerol.. !ilals
vau,a ponveE alLerr Jg nrat pee becri! d.e vous.
- Bottsoitrr
tprlr Le t6Hrt {c Yeri.rttnr gc rcvCtl.a ra tunLqna dC-
eerrr6e {c eouE-llcntennnt avLntcurr et ntappuyant eur la cannel
sortis sur Lo corrloLr. Juogue tardt danc La nutt, eveo Lec autrc
dtattante, acs.s svfa6 mat6 Les porter dlo ncs ohanbres.
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