Qualité Référence 92

Mars – Avril - Mai 2022 / Trimestriel / 20€ N° 92
Dossier
Spécial Pharmaceutique,
cosmétique et agroalimentaire 18
CERTIFICATION, CONSEIL :
La qualité et les achats 16
PREVENTION DES RISQUES, ENVIRONNEMENT :
Bilan carbone : quels outils ? 10
EXCELLENCE, DEMARCHE :
Focus Data Qualité 29
CONTROLE QUALITE INDUSTRIEL :
Qualité de vie, hygiène maîtrisée et
transition environnementale 36

ÉDITORIAL
Décarbonation, investissements
et guerre
©DR
Valérie Brenugat
Rédactrice en chef
En février dernier, dans le cadre de France 2030, le Premier Ministre a annoncé le déploiement
d’actions afin d’accélérer la décarbonation de l’industrie française pour respecter
l’engagement actuel de baisser, entre 2015 et 2030, de 35 % des émissions de gaz à effet
de serre dans ce secteur. Ainsi, parmi les 5,6 milliards d’euros dédiés à la décarbonation
de l’industrie et au respect de ses engagements pour le climat, 610 millions € seront consacrés
au financement l’innovation et le déploiement de technologies pour une industrie bas carbone,
à travers une stratégie d’accélération « Décarbonation de l’industrie ». Les 5 milliards € restants
permettront de fournir des aides directes au déploiement de solutions de décarbonation des sites
industriels. Dans ce numéro, un dossier sera consacré sur les différents outils pour établir le bilan
carbone. Un autre dossier traitera
de la digitalisation au service de la
qualité de vie, de la maîtrise de l’hygiène
et de la transition environnementale.
« 5,6 milliards d’euros dédiés à la
décarbonation de l’industrie et au respect de
ses engagements pour le climat. »
Par ailleurs, une feuille de route pour
l’innovation, la numérisation et l’investissement dans l’industrie agroalimentaire a été signée par
le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation, la ministre déléguée chargée de l’Industrie et les
représentants des entreprises agroalimentaires françaises et des organisations syndicales (CFDT,
FO-FGTA). Son objectif : encourager le développement des industries agroalimentaires vers plus
de compétitivité, de durabilité et de création d’emplois. Ainsi, le dossier de ce numéro sur les
secteurs pharmaceutique, cosmétique et agroalimentaire présente des solutions ou des expériences
concernant le management de la qualité, la digitalisation, la labellisation et le contrôle qualité.
Enfin, la Russie et l’Ukraine jouent un rôle clé dans l’approvisionnement mondial en matières
premières stratégiques, à usage industriel ou alimentaire. Comment la guerre entre ces deux pays
va-t-elle entraîner des répercussions sur l’économie et ces feuilles de route ?
Valérie Brenugat
Envie de réagir ?
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ÉDITEUR
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92130 Issy-les-Moulineaux
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Valérie Brenugat
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Etranger, 4 numéros en version
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Impression :
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6, avenue Jean d’Alembert 78190 Trappes
N°ISSN :
1293-2949
Dépôt légal : à parution
Périodicité : Trimestrielle
Numéro : 92
Date : Mars-Avril-Mai 2022
RÉDACTION
Rédactrice en chef
Valérie Brenugat
Comité de rédaction : Christian
Doucet (AME), Pierre Girault (AFQP, Air
France), Olec Kovalevsky (Performance
Qualité TPE – PME).
Ont contribué au numéro : Valérie
Brenugat, Christian Doucet, Pierre
Girault, Olec Kovalevsky, Nathan
Bonnisseau (Plan A), Alexis
Normand (Greenly), Laurent Leschi
(Leb management), Keijo Pyörälä
(Vaisala), David Egée (Veeva),
Saliha Mariet (Agence Lucie),
Daniela Schulte (Ethypharm),
Marc Kleinholtz (HTDS), Margaux
Coudun et Matthias Sanchez (Exakis
Nelite), Franck Diedic (Logitrade),
Olivier Javel (1792 Avocats), Julien
Guilloteau (Phytocontrol Group), Eric
Cartalas (JRI).
Crédits Photos :
DR, iStock, LeoPatrizi, sykono
QUALITÉ RÉFÉRENCES• N°92 • Mars-Avril-Mai 2022I3

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Qualité Performance 2014

SOMMAIRE
DOSSIER
18
Spécial Pharmaceutique, cosmétique et
agroalimentaire
19 Contrôle qualité continu en temps réel dans le secteur
de la confiserie
22 Veeva : des applications pour la qualité
25 Ethypharm : le premier labellisé Lucie 26000 européen
28 HTDS équipe les secteurs agroalimentaire, cosmétique
et pharmaceutique
Éditorial
3 Décarbonation, investissements et
guerre
BILLET
8 Le diable et l’excellence
TPE - PME
9 Regards croisés sur la réforme de la
formation et la certification Qualiopi
Préventions des risques
10 Plan A : des logiciels pour la
comptabilité carbone et la
décarbonisation
13 Greenly rend le bilan carbone
simple et intuitif pour les PME
Formation, Conseil,
Certification
16 La qualité du « processus » Achats.
Des attentes accrues, de l’excellence
relationnelle à la digitalisation
Excellence, Démarche,
Management
29 Exakis Nelite : les datas sous contrôle
33 Comment garantir l’authenticité et la
propreté de la data ?
34 Le Plan de relance… et la Qualité dans
tout ça ?
Outil Qualité
36 Le droit à la déconnexion?
38 Phytocontrol Group, la sécurité sanitaire
des aliments et de l’environnement
40 JRI au service de la chaine du froid
Outil
44 Agenda
46 Sommaire / Index
Courrier des
lecteurs
Pour recueillir vos réactions
aux articles ou partager votre
expertise, des pages consacrées
aux échanges des lecteurs ont
été créées dans la revue ainsi
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QUALITÉ RÉFÉRENCES• N°92 • Mars-Avril-Mai 2022I 5

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LES TEMPS FORTS
PREVENTION DES RISQUES
© DR
Bilan Carbone : quels outils ? p 10 à 15
Nathan Bonnisseau, cofondateur et directeur marketing de Plan A
présente des logiciels dans le domaine de la comptabilité carbone
et de la décarbonisation des entreprises. Alexis Normand, Directeur
Général de Greenly, fintech de l’année 2020 et FTGreen20, s’est
fixé, quant à lui, comme mission de généraliser le bilan carbone
pour les TPE/PME et ETI pour lutter contre le réchauffement
climatique. Son client, iD Scent, une société familiale lyonnaise
spécialisée en conception et fabrication de solutions parfumées
innovantes et durables, témoigne sur l’utilisation de la solution
de la start-up. Zoom
© DR
DOSSIER
EXCELLENCE, DEMARCHE, QUALITÉ
Spécial Pharmaceutique, cosmétique
et agroalimentaire p 18 à 28
Un manager de Vaisala commente l’utilisation des réfractomètres
pour le contrôle qualité d’un confiseur. Par ailleurs, un directeur
chez Veeva explique comment ses applications couvrent les sujets
de CRM, le suivi des essais cliniques, la gestion des allégations
produits, le développement produit et ses dossiers de soumissions
et d’enregistrement, les processus qualité et sécurité. En outre,
des Directrices de l’Agence Lucie et d’Ethypharm exposent leurs
stratégies autour d’une labellisation européenne. Enfin, un directeur
chez HTDS, précise l’intérêt de ses solutions d’inspection produit
pour le contrôle qualité.
© DR
Focus Data Qualité p 29 à 35
Margaux Coudun, Service Line Manager chez Exakis Nelite, présente
les enjeux de la data dans le management de la qualité. Matthias
Sanchez, Directeur Commercial Auvergne Rhône-Alpes Adjoint
chez ce pure-layer Microsoft explique, quant à lui, comme le projet
Data Lake for Nuclear du Plan de Relance contribuera à la qualité
et de la performance des réalisations nucléaires. Enfin, dans un
avis d’expert, Franck Diedic, Responsable Qualité chez Logitrade,
expose comment la qualité des données est un levier incontournable
pour pérenniser l’activité et le positionnement d’une entreprise.
© DR
OUTIL
Qualité de vie, hygiène maîtrisée et
transition environnementale p 36 à 43
Un Avocat à la Cour de 1792 Avocats expose le droit à la déconnexion.
Après avoir exposé les politiques QHSE et DD, le Responsable
du développement Zest HACCP, explique, quant à lui, les atouts
de sa solution. Enfin, après avoir dévoilé la politique Qualité et
les engagements environnementaux et sur la QVT, le Directeur
Général Adjoint de JRI, explique comment les solutions IoT de
surveillance des conditions environnementales des installations
fixes et mobiles contribuent à une meilleure QVT, une parfaite
maîtrise de l’hygiène et de la transition environnementale
QUALITÉ RÉFÉRENCES• N°92 • Mars-Avril-Mai 2022 I7

BILLET
LE DIABLE ET L’EXCELLENCE
© DR
Christian Doucet
Auteur de Que-sais-je « la Qualité» et de
« Réhumaniser l’entreprise »
FAUT-IL PARLER DE QUALITÉ OU D’EXCELLENCE ?
L’excellence est le parangon de la qualité. Elle permet, en se
différenciant de ses concurrents, de vendre à un meilleur prix,
d’associer le client à sa propre belle image et de le fidéliser.
Bref, la réussite : le renom, la clientèle et la rentabilité. Nos
entreprises du luxe l’ont bien compris et en sont les championnes
aujourd’hui.
MAIS QU’EST-ELLE EXACTEMENT ?
Les normes intiment que la qualité est la satisfaction des
besoins et c’est bien un minimum : si le produit ou le service
ne répond pas au besoin du client, il est condamné à rester
dans nos stocks. L’excellence va plus loin : c’est en sus la
réponse aux désirs, le souci de faire plaisir. Le produit doit
être beau, innovant, promu par une bonne communication
qui est essentielle (l’excellence est in finé, une image dans la
tête des clients). Le service doit aussi être à la hauteur, avec
une certaine générosité, sans picailler. L’excellence est généreuse,
et les clients le lui rendent cent fois en retour.
Mais qui peut le faire ? En réalité tout le monde : le bon plombier
qui intervient vite et bien, le maçon qui laisse le chantier
impeccable derrière lui, le restaurateur qui soigne sa
cuisine et son service, le boulanger qui concocte les meilleures
baguettes... Bref tout le monde et, dans tous les cas,
les efforts sont couronnés par une renommée de qualité et
une clientèle fidèle.
Est-ce difficile ? Bien sûr l’excellence demande des efforts.
Il faut d’abord une bonne compétence technique qui doit
permettre d’innover pour être meilleur que les concurrents,
il faut procéder avec rigueur et méthode en soignant le détail,
traiter ses clients avec considération et respect (ce sont eux
qui vous font vivre !), veiller à avoir une belle image (locaux
propres, chantiers impeccables...). En sus, des prix et labels,
qui rendent visible votre excellence, font bien dans le tableau.
Si on veut faire de l’à-peu-près, du facile et rapide, dans des
© DR
délais glissants et indéterminés... l’excellence n’est pas pour
nous.
Est-ce cher ? En fait le coût principal est en amont, c’est celui
de l’investissement initial en équipement, en formation et
éventuellement en labellisation. Puis, le coût plus élevé de
réalisation unitaire doit pouvoir être amorti par les rentrées
des ventes. L’écoute attentive des clients doit piloter le chemin
vers le succès et la rentabilisation et l’effort de communication
doit amplifier les ventes. L’excellence se construit sur la durée.
Mais c’est surtout la résolution à tout crin, éthique et courageuse,
de devenir le meilleur vis-à-vis des clients qui est sans
doute la plus difficile. Mais la réussite est au bout !
Alors, vous les pionniers volontaristes de la haute qualité,
rendez-vous au tableau d’honneur des artisans, professions
libérales, fonctionnaires ou entreprises -grandes et petitesqui
sont pratiquement indestructibles car soutenus par leurs
clients !
Mais n’oublions pas, le diable se cache dans les détails !
Christian Doucet
Si cet article vous a intéressé, faites part de vos réactions sur l’e-mail :
ccdt@cegetel.net. Après accord de la rédaction, vos remarques seront
publiées dans le prochain numéro de Qualité Références.
8 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°92 • Mars-Avril-Mai 2022

TPE - PME
TRIBUNE
Regards croisés sur la réforme de la
formation et la certification Qualiopi
Dans les précédents numéros 79, puis 87 de la revue, nous avons abordé la question de la qualité
en formation au travers de la Loi du 5 septembre 2018 « pour la liberté de choisir son avenir
professionnel » qui la certification Qualiopi, bien connue à présent. Dans ce numéro, nous reprenons
le fil des témoignages d’acteurs de la formation pour faire un nouveau point d’étape alors que
toutes les dispositions prévues par la loi sont entrées en vigueur.
© DR
Olec Kovalevsky,
consultant-formateur,
gérant d’Avantage
Qualité
Depuis septembre 2018 avec
la Loi pour « la liberté de
choisir son avenir professionnel
», le secteur de la
formation vit au rythme des règles et
dispositions découlant de la loi.
La Qualité fait partie de ces dispositions,
en particulier avec l’obligation,
depuis le 1er janvier 2022, faite aux
organismes de formations et acteurs du
développement des compétences d’être
certifiés selon le référentiel baptisé «
Qualiopi ».
Le secteur de la formation est dynamique
et prolifique : environ 100 000
organismes sont administrativement
déclarés et parmi eux 70 000 ont une
activité régulière. Pour autant, au
31/12/2021 les organismes de certification
dénombrent environ 27 500
organismes certifiés. Il est donc légitime
et objectif d’en conclure que tous
les organismes de formation, notamment
les professionnels indépendants,
n’ont pas tous franchi ce cap.
Ayant moi-même déclaré un organisme
de formation depuis 1997,
faisant de moi ce que l’on nomme habituellement
un consultant formateur
indépendant (CFI), je me sens particulièrement
concerné et même impliqué
par les évolutions professionnelles
dans le secteur de la formation.
En 2019 et 2020, nous avons traité du
sujet de la réforme dont la mise en
œuvre était encore en partie spéculative
et dont personne encore ne savait
si elle serait couronnée de succès ou
pas.
En ce début 2022, j’ai souhaité faire
un point d’étape avec des acteurs de
la formation professionnelle, pour
évoquer notamment les CFI et leur
devenir dans le paysage de la formation
continue :
• Madame Nadia Hadjeri , Directrice
de la formation, Groupe Cadres en
Mission ;
• Monsieur Philippe Scelin, directeur
d’organismes de formation et
Vice-Président de la Fédération
les Acteurs de la Compétence et
Président du groupe régional Normandie
de la fédération ;
• Monsieur Philippe Bourdale, Responsable
du pôle Formation Professionnelle
chez Afnor Certification.
●
Olec Kovalevsky
olec.kovalevsky@gmail.com
Vous pourrez consulter son article« Premiers pas en qualité de Terberg Matec
Sas, équipementier de collecte de déchets » sur le site Internet :
https://qualite-references.com
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°92 • Mars-Avril-Mai 2022 I9

PREVENTION DES RISQUES, ENVIRONNEMENT
BILAN CARBONE : QUELS OUTILS ?
START-UP
Plan A : des logiciels pour la
comptabilité carbone et la
décarbonisation
Plan A est une société de technologie verte, basée sur des
valeurs écologiques et responsables. Son objectif : faire des
entreprises les moteurs du développement durable. Ainsi, la
start-up fournit des logiciels dans le domaine de la comptabilité
carbone et de la décarbonisation des entreprises. Sa plateforme
SaaS combine les dernières technologies de traitement de
données et les normes et méthodologies scientifiques (certifiées
par TÜV Rheinland). Enfin, son outil automatise le calcul des
émissions de dioxyde de carbone (CO2), la planification de la
réduction du carbone et le reporting ESG pour les entreprises.
©DR
Nathan Bonnisseau
cofondateur et directeur marketing de
Plan A
Un bilan carbone, ou calcul de l’empreinte carbone, est une évaluation
chiffrée de l’équivalent de tonnes de dioxyde de carbone (CO2) que
l’organisation rejetera directement (par ses activités et sa consommation
d’énergie) ou indirectement (par ses fournisseurs) au cours
de son fonctionnement. Nathan Bonnisseau, cofondateur et directeur marketing
de Plan A présente l’intérêt de faire un bilan Carbone : « Cela est pour
certaines entreprises un besoin réglementaire, l’UE augmentant régulièrement le
nombre d’entreprises soumises à l’obligation d’envoyer un rapport sur leur développement
durable. Cela présente également un intérêt pour l’organisation, qui a
là une opportunité d’analyser ses performances sous un autre angle, ainsi qu’établir
un positionnement avantageux par rapport à leurs marchés respectifs. »
La démarche de développement durable doit, tout d’abord, être une démarche
d’entreprise qui intègre tous les départements. Ensuite, un bilan carbone doit
pouvoir se mettre en place, être suivi et optimisé simplement, afin d’éviter de
détourner le temps des équipes des initiatives stratégiques. La solution logicielle
de Plan A permet d’automatiser les procédures grâce à l’intelligence
artificielle et d’obtenir des données scientifiques
fiables et standardisées permettant
de répondre facilement à la réglementation
actuelle ou future. Nathan Bonnisseau,
explique comment les professionnels
de la qualité peuvent contribuer à la
décarbonation : « Comme dans beaucoup
de cas, des processus et des équipements
récents, intégrant les dernières nouveautés
en matière de développement durable
est une première étape. Ensuite, selon les
enseignements du bilan réalisé, il peut y
avoir des points d’amélioration, tant dans
la chaine d’approvisionnement que dans la
logistique ou la production. »
En outre, la société de la Greentech vient
d’obtenir la certification B Corp avec
un score élevé de 114.5. Le directeur
marketing de Plan A déclare à propos
de ce résultat : « L’économie durable est
au cœur de l’ADN de notre modèle d’entreprise.
Nous voulons nous assurer que
nous mettons en pratique ce que nous
recommandons. Avec la certification B
Corp, nous montrons que la technologie,
les affaires et l’impact social et environnemental
positif vont de pair. Il s’agit
d’un premier jalon sur notre chemin vers
la durabilité, et d’autres suivront bientôt.
10 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°92• Mars-Avril-Mai 2022

BILAN CARBONE : QUELS OUTILS ?
PREVENTION DES RISQUES, ENVIRONNEMENT
Un logiciel pour gérer la décarbonisation
© DR
Par ailleurs, après un premier tour de table de 3 millions de
dollars réalisé par Demeter, Coparion et Softbank en avril 2021,
Plan A a bouclé son tour de table de série A. En novembre
2021, HV Capital et Keen Venture Partners investissent 10
millions de dollars supplémentaires dans la start-up. Nathan
Bonnisseau remarque à propos de ces investissements : « Cette
levée de fonds va permettre d’accélérer le développement de notre
plateforme logicielle, avec de nouvelles fonctions afin de servir
de nouveaux secteurs économiques et cas d’usage. D’autre part,
nous allons continuer à renforcer nos équipes d’experts scientifiques.
Enfin, nous allons renforcer notre présence à l’international
avec l’ouverture de nouveaux bureaux à l’étranger. »
Notre score est l’un des plus élevés (sur un maximum de 200)
au niveau mondial actuellement. »
La mission de Plan A a toujours été d’appuyer les organisations
à chaque étape de leur parcours durable. Outre l’enrichissement
de sa plateforme de reporting ESG, la société a
développé un outil de décarbonation et les calculs de Scope
3 des émissions de carbone. La décarbonation est, en effet, la
partie la plus décisive du processus car elle réduit le risque, les
coûts et l’impact de l’entreprise. Après avoir mesuré les émissions
carbone, la décarbonation peut commencer. Le directeur
marketing de Plan A note : « Notre outil permet aux responsables
ESG de créer des objectifs et un plan de réduction carbone.
Grâce à son AI, notre plateforme établit une liste de recommandations
aidant nos clients à adopter de meilleures pratiques environnementales,
sociales et de gouvernance. »
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QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°92• Mars-Avril-Mai 2022 I11

PREVENTION DES RISQUES, ENVIRONNEMENT
BILAN CARBONE : QUELS OUTILS ?
Une répartition des sources d’émissions carbonnées par employé
© Plan A
Selon Nathan Bonnisseau, l’expérience de la décarbonation en
entreprise, sur de multiples secteurs leur a appris mieux que
d’autres organisations à transformer les besoins ESG et RSE des
sociétés en un produit complet et efficace, que Plan A utilise,
lui-même, et qui lui a permis notamment d’obtenir le certificat
B Corp avec une note de 114.5. Concernant les calculs
du Scope 3, sa plateforme couvre un certain nombre de ces
sources, par exemple, liées aux fournisseurs, investissements,
déplacements professionnels ou encore les systèmes d’information.
Le défi réside alors dans la remontée des données de
multiples sources indépendantes. Le directeur marketing de
Plan A témoigne : « Nous aidons les entreprises à développer
leurs capacités et les aidons à centraliser et à uniformiser leurs
rapports et actions durables. Une entreprise doit pouvoir obtenir
une vue dynamique de son empreinte et le rapporter efficacement.
»
A propos de l’excellence dans son domaine, Nathan Bonnisseau
affirme : « Nous proposons des bilans carbone qui ont l’ambition
de suivre les recommandations scientifiques au plus près.
La deuxième mesure d’un bilan de haute qualité est la couverture
des scopes et le détail des plans de décarbonation associés. »
Au-delà du rapport Bilan Carbone, un certain nombre de réglementations
européennes et locales entraînent les moyennes et
grandes entreprises à créer des bilans plus précis et plus élaborés.
Notre outil permet d’enrichir ses rapports de données
d’émissions directes et indirectes et d’irriguer les plans de
décarbonation avec des informations au plus près de la réalité.
Selon le directeur marketing de Plan A, leur outil tout-en-un
est performant dans cette centralisation et la connexion entre
données et action. Nathan Bonnisseau dit à propos des objectifs
: « Nous aidons les entreprises à créer des objectifs carbone
dits aligné sur les connaissances scientifiques. Cela veut dire que
le plan de réduction associé au bilan carbone tel que nous l’appréhendons
respecte l’objectif de ne pas dépasser un réchauffement
climatique de l’ordre de 1.5 degrés Celsius. Notre deuxième
série d’indicateurs relève de la rapidité avec laquelle nos clients
peuvent prendre en main notre outil et générer leurs premiers
rapports. » Puis il ajoute sur la surveillance des leurs services :
« Nous travaillons - tel notre outil - avec les données. Tous ces
indicateurs sont enregistrés et centralisés afin que nous puissions
nous concentrer sur l’amélioration des performances. Du point
de vue opérationnel, nos équipes de travail reflètent les différents
besoins du parcours de transition écologique d’une entrepris :
la collecte de donnée, le rapportage, la génération de bilans et
rapports et ainsi de suite. »
Enfin, le plan d’action de Plan A passe par un enrichissement
journalier de ses modèles et formats et bibliothèques de rapports
et de plans d’action. Cela permet à l’entreprise d’anticiper les
nouvelles réglementations. La start-up travaille également sur
l’automatisation de la collecte des données de scope 3 afin de
faciliter la tâche de ses clients quant aux données indirectes.
Valérie Brenugat
12 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°92• Mars-Avril-Mai 2022

BILAN CARBONE : QUELS OUTILS ?
PREVENTION DES RISQUES, ENVIRONNEMENT
TECHNOLOGIE
Greenly rend le bilan carbone simple et
intuitif pour les PME
Créée en octobre 2019, Greenly, fintech de l’année 2020 et FTGreen20, s’est fixé comme mission
de généraliser le bilan carbone pour les TPE/PME et ETI pour que chacun puisse lutter contre le
réchauffement climatique.
Alexis Normand
©DR
Directeur Général
de Greenly
La plateforme Greenly
« Nous voulons que chacun puisse piloter ses émissions pour mieux lutter contre le réchauffement
climatique. Greenly digitalise l’analyse des postes d’émissions en s’interfaçant aux
sources de données (comptabilité, factures de services numériques, notes de frais, etc…) et
en faisant participer les salariés de façon collaborative à la stratégie climat de l’entreprise.
Greenly libère du temps pour les équipes et rend la démarche bas-carbone plus accessible.
Cela permet à l’entreprise de se concentrer sur l’engagement des équipes, l’évaluation des fournisseurs
et la réalisation de plans actions, pour réduire durablement ses émissions. » déclare
Alexis Normand, Directeur Général de Greenly.
Le bilan carbone est une combinaison de trois actions : un bilan gaz à effet de serre (Bilan
GES), une mobilisation effective des équipes en interne sur le sujet et un plan d’action de
décarbonation de l’activité à long terme. Alexis Normand affirme à propos des avantages
pour une organisation de réaliser son bilan carbone à plusieurs avantages : « Au-delà de la
préoccupation environnementale, la réalisation d’un bilan carbone complet peut être bénéfique
à une entreprise sur bien des aspects. Elle permet alors de faire des économies et mieux
dépenser, sensibiliser ses salariés, communiquer auprès de sa communauté et de ses collaborateurs
sur la question de l’empreinte carbone, gagner en image de marque, notoriété et attirer
les talents de demain et enrichir son rapportage extra-financier. »
En janvier dernier, Greenly a publié son dernier baromètre du bilan carbone sur les entreprises.
Il a sondé plus de 250 entreprises et mis en place un dispositif méthodologique alliant
questionnement quantitatif en ligne et
entretiens individuels approfondis. Ce
baromètre vise à constituer une base de
référence pour toutes les entreprises,
de toute taille et tous secteurs confondus,
qui souhaitent mettre le sujet de la
neutralité carbone au cœur des débats. De
cette étude, ressortent les points importants
suivants. Seulement, 2 sur 10 entreprises
ont réalisé leur bilan carbone, mais
80 % d’entre elles souhaitent en réaliser
un. Alexis Normand interprète ce
résultat comme « une grande prise de
conscience et une volonté de lancer sa
stratégie climat en 2022 ». Le directeur
général de Greenly note aussi un autre
résultat significatif : « Le temps en entreprise
consacré à la réalisation d’un bilan
carbone pourrait être largement optimisé.
La solution digitale offre un gain de temps
considérable côté entreprise. » 29 % des
entreprises ayant choisi une solution digitale
ont pris moins d’une journée pour
renseigner toutes les données nécessaires
à la production de son bilan vs. plus 10
jours pour un accompagnement avec des
cabinets spécialisés. Dans cette étude, les
principaux freins dans la mise en place du
Bilan Carbone énoncés sont les manques
de temps et de budget. Selon les entreprises,
le juste prix pour le Bilan Carbone
se situerait entre 3 000 et 6000 €. Enfin,
le dernier constat est la nécessité d’aller
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°92• Mars-Avril-Mai 2022 I13

PREVENTION DES RISQUES, ENVIRONNEMENT
BILAN CARBONE : QUELS OUTILS ?
Plateforme B-to-B en SaaS
au-delà d’un simple Bilan Carbone : trois-quarts des répondants
considèrent que le Bilan Carbone devrait donner lieu à un accompagnement
à plus longue échelle afin de les aider à mettre en place
les plans visant à réduire leurs émissions de dioxyde de carbone.
Alexis Normand constate : « La plupart des responsables RSE
abordent le bilan carbone comme une épreuve, car jusqu’ici, le
processus était extrêmement chronophage. En effet, lorsqu’on dispose
seulement d’un fichier Excel, si précis soit-il, la collecte de données
est essentiellement manuelle, sans règle pour déterminer les priorités
et demande beaucoup d’énergie aux différents contributeurs. »
Selon le Directeur Général, Greenly apporte le meilleur de technologie
au bilan carbone, en s’interfaçant avec les sources de
données qui peuvent être collectées et analysées automatiquement
(comptabilité, factures de services numériques, notes de
frais…). En réalisant plus rapidement le bilan GES, il peut se
concentrer sur l’engagement des équipes, des fournisseurs et la
réalisation des actions internes, pour réduire durablement vos
émissions Alexis Normand ajoute : « De plus, cette démarche peut
s’avérer très couteuse selon le type de prestataire choisi. La réalisation
d’un bilan carbone d’entreprise dans un cabinet spécialisé coûte
généralement entre 10 000 et 30 000 euros. Une solution digitalisée
comme Greenly offre une excellente alternative pour s’engager
à moindre coût. C’est une solution rapide et intuitive à petit prix
pour les entreprises et qui donne des véritables plans d’actions pour
les aider à s’engager dans leur trajectoire Net Zéro. »
Greenly suit strictement les méthodologies du bilan carbone telles
que celles prescrites par l’Ademe et l’Association Bilan Carbone. Il
dispose d’une licence d’exploitation de la méthode Bilan Carbone,
Ses équipes ayant suivi les formations consacrées à la maîtrise
du bilan carbone. Le service se décline sur 3 piliers : le bilan de
vos émissions GES (scope 1,2,3), la sensibilisation des collaborateurs,
la définition et la réduction d’une trajectoire de réduction
et une stratégie Net Zéro. Celle-ci consiste à aider à fixer une
trajectoire de réduction, et à financer des projets de contribution
pour les émissions que l’on ne peut pas réduire.
En outre, ses travaux sont revus par son Conseil Scientifique,
auquel participent des spécialistes reconnus du secteur, et notamment,
l’Association Bilan Carbone. Une équipe de data scientists
assurent également l’amélioration continue de leurs méthodes de
calculs et leur actualisation en fonction des dernières données
scientifiques disponibles. De plus, la start-up offre un accompagnement
clé en main pour aider les entreprises à mettre en place
les plans visant à réduire leurs émissions de CO2.
Greenly accompagne ainsi plus de 300 entreprises, majoritairement
des PME, tous secteurs confondus. Il est important pour
nous d’avoir une démarche sectorielle afin d’être le plus précis
possible et d’assurer une granularité dans nos plans d’actions.
Parmi les clients dans le secteur pharmaceutique, figurent Labo-
Sud, BGene, Invivox, Inato pour ne citer qu’elles.
UN CLIENT DANS LA PARFUMERIE
iD Scent est une société familiale lyonnaise spécialisée en conception
et fabrication de solutions parfumées innovantes et durables
depuis sa création en 2004. En effet, la société était convaincue,
que même si par définition, un échantillon est à usage unique
et jetable, elle pouvait le rendre durable. Selon elle, c’est un pari.
qu’elle a réussi à relever ! iD Scent a donc développé différentes
solutions d’échantillonnage parfum doublement durables et entièrement
fabriquées en France. Durables par les matériaux (papiers
en partie recyclés et entièrement recyclables) mais aussi durables
par l’usage (plusieurs mois voire années de diffusion). ID Scent
accompagne des marques comme Guerlain, Cartier, Narciso
Rodriguez, Issey Miyake, Dolce & Gabbana, Shiseido, Clarins,
Prada, Givenchy, Jimmy Choo… dans leurs démarches d’écologisation
de découverte fragrance.
Sa politique qualité la guide au quotidien. Elle contient toujours
une orientation pour la satisfaction des clients et l’amélioration
continue, et le plus souvent une volonté de progrès interne telle
que l’amélioration des processus, la maîtrise ou réduction des
coûts, le développement des compétences.
Ses solutions sont composées de papiers en partie recyclés et
entièrement recyclables. Elles permettent une répétabilité de l’expérience
(jusqu’à 100 utilisations cf étude Dermscan 2021) durant
plusieurs mois, voire années de restitution/diffusion.
Ses engagements RSE dépassent les atouts de durabilité de ses
outils puisqu’iD Scent s’efforce à diminuer quotidiennement
son impact sur l’environnement en favorisant le bien-être de ses
équipes et partenaires. Bonnes pratiques, formation des collaborateurs,
tri, approvisionnement local favorisé, bilan carbone…,
sont autant d’actions mises en place dans le cadre de sa stratégie
de responsabilité sociétale et environnementale.
Afin de pouvoir diminuer ses émissions de GES, il est primordial
L’équipe de la start-up Greenly
14 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°92• Mars-Avril-Mai 2022

BILAN CARBONE : QUELS OUTILS ?
PREVENTION DES RISQUES, ENVIRONNEMENT
de pouvoir les mesurer au préalable. C’est pour cette raison que
l’entreprise a souhaité calculer son bilan Carbone avec Greenly.
Ceci leur a permis de mieux structurer sa politique environnementale
et de dessiner son plan d’action pour diminuer ses émissions
à long terme.
Selon iD Scent, la solution de mesure proposée par Greenly est
simple et intuitive. Elle lui permet de prendre conscience de ses
principaux facteurs d’émissions de GES afin de mettre en place
des mesures efficaces pour les diminuer. La possibilité de lier sa
comptabilité à la plateforme a été un gain de temps important
dans sa démarche.
La collaboration avec Greenly a débuté par une présentation et
une démonstration de la plateforme qui est simple d’utilisation.
Selon la société lyonnaise, la réactivité, le sérieux et l’enthousiasme
des équipes de la start-up leur ont donné l’envie de collaborer
avec eux. La société lyonnaise leur a donc fourni différentes
données telles que les écritures comptables, les différents éléments
qui composent ses produits mais également les sources d’émissions
de ses bâtiments et ses outils de production.
iD Scent a ainsi obtenu une empreinte de 824 T CO2e en 2020.
Celle-ci ne tient pas seulement compte des émissions directes et
liées à l’énergie (Scope 1 & 2) mais aussi des émissions indirectes
causées par les prestataires de services et les services utilisés par
l’entreprise (Scope 3).
Cette année, la société lyonnaise a obtenu la certification Ecovadis
avec une médaille d’argent. Selon elle, cette certification récompense
ses convictions et actions environnementales ainsi que
L’équipe de la société lyonnaise iD Scent
Scentouch Cartier
– La Panthère
l’intensité du travail fournie par ses équipes pour la formalisation
des documents nécessaires à l’évaluation, à l’échelle de PME,
sans aide de cabinets externes spécialisés.
L’innovation et l’écoresponsabilité sont indissociables dans la
stratégie de développement d’iD Scent. Les solutions d’échantillonnage
présentent sur le marché jusqu’à présent sont à usage
unique et constituées de matériaux non recyclables (aluminium,
plastiques).
Afin de se distinguer et selon ses convictions environnementales,
iD Scent a développé de nouvelles solutions et gestuelles de
découvertes fragrance doublement durable. Ainsi, elle a déposé
plusieurs brevets et développé un principe unique d’application
de parfum sur une base cellulosique composée en partie de fibre
de papier recyclés. Ses différentes solutions permettent de transférer
une quantité de parfum sur la peau à partir de matériaux
recyclables afin de répondre aux attentes des utilisateurs. Les
nouvelles gestuelles que la société lyonnaise propose, l’utilisation
de matériaux recyclés et recyclables ainsi que la durabilité de
l’usage de ses solutions allient l’innovation et l’écoresponsabilité.
Valérie Brenugat
De la levée de fond au
partenariat avec LCL
L’année dernière, Greenly a levé 2,5 millions d’euros en seed pour
recruter davantage et construire la plateforme de bilan carbone la plus
simple à l’usage et la plus intuitive du marché. Il forme désormais une
équipe de plus de 40 personnes dédiées à la démocratisation du bilan
carbone. Alexis Normand remarque : « Pour mobiliser plus d’acteurs
à nos côtés en 2022, nous travaillerons sans relâche pour offrir plus de
fonctionnalités et plus de repères à tous ceux qui veulent s’engager dans
une stratégie concrète en faveur du climat. Nous continuerons comme nous
l’avons toujours fait de travailler avec nos clients pour rendre plus simple et
plus intuitif le lancement d’une stratégie climat. L’accompagnement humain
proposé par nos experts sera toujours au rendez-vous, parce qu’il est la
clé d’un suivi efficace qui permet à l’entreprise de dessiner les contours
d’une trajectoire de réduction de ses émissions CO2. Nos interfaces seront
plus conviviales pour permettre à l’ensemble des parties prenantes d’une
entreprise de participer à cette ambition, et pour permettre aux clients
finaux de valoriser cet engagement. » Le directeur général de Greenly
poursuit : « La transition énergétique ne doit pas être un coût, mais une
opportunité. Notre mission, c’est d’offrir les meilleurs outils d’analyse
pour prendre les meilleures décisions. »
De nombreux Professionnels et entrepreneurs (indépendants, moyennes
et petites entreprises), considèrent le changement climatique comme
une priorité, mais ils ne savent pas vraiment comment initier la transition
de leur activité. C’est pour cette raison qu’en décembre dernier, Greenly
et LCL ont noué un partenariat. L’objectif de cette alliance et donc
d’inciter les Professionnels à réaliser leur bilan carbone, devenu un
avantage concurrentiel même s’ils n’en ont pas l’obligation légale, et
diminuer leur empreinte carbone, grâce à une solution simple, rapide
et automatisée. Alexis Normand s’exprime sur ce partenariat : « C’est
pourquoi nous nous sommes associés à LCL pour accompagner la transition
énergétique des Professionnels qui souhaitent connaitre et limiter leur
empreinte carbone. »
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°92• Mars-Avril-Mai 2022 I15

FORMATION, CONSEIL, CERTIFICATION
LA QUALITÉ ET LES ACHATS
AVIS EXPERT
La qualité du « processus » Achats. Des attentes
accrues, de l’excellence relationnelle à la
digitalisation
La crise sanitaire a mis en évidence la criticité des activités achats et supply-chain, y compris
dans les organisations les plus matures sur ces activités. Ainsi, la bonne connaissance des achats
« stratégiques » ou « bloquants », la gestion des relations avec les fournisseurs, la fiabilité de la
supply-chain jusqu’au client, la sécurisation des approvisionnements, les enjeux RSE, le potentiel
de la digitalisation et les compétences des femmes et des hommes impliquées dans ces activités,
sont apparus comme autant de domaines à améliorer et à maîtriser.
Laurent Leschi
directeur Achats et
supply-chain, fondateur
de Leb Management
Dans ce contexte, les
exigences attendues vis-àvis
du « processus » achat,
devenu plus stratégique
et devant être plus robuste mais aussi
plus souple et devant créer plus de
valeur non-financière, se sont mécaniquement
renforcées.
DU PROCESSUS AU MACRO-
PROCESSUS ACHATS
Un préalable pratique à l’établissement
d’exigences ou de la qualité du
« processus » achat est de s’accorder
sur sa définition ou plutôt son
périmètre fonctionnel. Pour cela
ma recommandation est de de se
donner de la perspective et de définir
et représenter le macro-processus
achats avec l’ensemble des activités
ou missions comme l’illustre le
schéma ci-dessous
16 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°92 • Mars-Avril-Mai 2022

LA QUALITÉ ET LES ACHATS
FORMATION, CONSEIL, CERTIFICATION
Une telle représentation, même dans
ses différentes variantes, permet alors
de mieux appréhender les enjeux de
l’élaboration et du pilotage d’une
filière et des activités achats au
sein de l’entreprise. Les exigences
attendues, la qualité, du ou plutôt
des « processus » s’imposent alors
presque d’elles-mêmes.
LES EXIGENCES ATTENDUES
VIS-À-VIS DU MACRO-
PROCESSUS ACHATS
Une première exigence est l’alignement
avec les objectifs et les priorités
de l’entreprise et donc des opérations
(production) et des directions Stratégie,
Opérations ou Production,
Finance, RSE, Santé & Sécurité,
Ethique, Juridique, Supply Chain,
IT/IS, Marketing, RH...
Une deuxième exigence est l’intégration
des attentes ou contraintes des
marchés clients, fournisseurs, investisseurs
et institutions.
Ces priorités d’entreprise et ces
attentes des marchés permettent
d’élaborer une stratégie d’achats
moyen terme avec des priorités et
objectifs achats. Ces priorités et
objectifs achats se traduisent dans
le design des différents processus –
category management 1 , S2C 2 , P2P 3 ,
1. Le category management est une procédure
d’optimisation des ventes d’une catégorie de
produits qui est généralement menée conjointement
par une enseigne et un ou plusieurs
fabricants industriels.
2. Le processus Sourcing-to-Contract. s’étend
de la recherche de fournisseurs sur le marché
(Sourcing) jusqu’à la contractualisation et
inclut notamment la négociation et la sélection
finale.
3. Le processus Purchase-to-Pay est la
partie transactionnelle : demande d’achats,
commande achats (purchase) et paiement
fournisseurs (pay).
SRM 4 . - Par exemple l’intégration de
critères RSE formels et clairs dans la
pré-sélection et la sélection des fournisseurs
et sous-traitants est une
illustration du design de ces processus.
Une troisième exigence, une fois
le design en ligne avec les priorités
et objectifs, est la sécurisation
de l’atteinte des objectifs financiers
et extra-financiers intégrés dans le
design. Par exemple, comment s’assurer
que les critères RSE et éthiques
sont systématiquement appliqués
dans la pré-sélection et la sélection.
Ou comment sécuriser que les paiements
des fournisseurs sont systématiquement
respectés.
Le marché des solutions informatiques
/ digitales achats est une
opportunité extraordinaire. Ces solutions
permettent notamment d’améliorer
l’efficacité interne des tâches
en éliminant les activités manuelles
voir en automatisant d’autres. Elles
permettent aussi réduire les coûts
totaux d’acquisition grâce à l’analyse
des données et au temps gagné.
Une quatrième exigence est alors
d’avoir un processus standardisé,
afin d’être facilement et rapidement
digitalisé, notamment avec un minimum
de développements spécifiques.
Ceci permettra de digitaliser plus
vite, éviter les surcoûts d’achats et
de maintenance et limiter le risque
cyber.
Compte tenu de l’évolution des
capabilités digitales, la gouvernance
d’utilisation des données, internes
et externes, est à intégrer comme
processus et donc dans son interface
avec les autres processus : category
management, SRM, S2C, P2P...
La gestion de la base articles et de
la base fournisseurs, par exemple,
4. La SRM (Supplier Relationship Management)
ou la gestion de la relation fournisseurs.
est à appréhender notamment dans
les rôles locaux et globaux dans un
groupe décentralisé. L’utilisation
de bases données externes sur les
risques géopolitiques ou climatiques
est à intégrer dans les processus category
management, supply-chain,
sourcing et P2P.
Enfin, dans notre monde VUCA
(Volatile, Uncertain, Complex &
Ambigous) la flexibilité et le relationnel
entre équipes et métiers
sont à bâtir dans la gouvernance et
l’utilisation d’outils. Quelle autonomie
est donnée à un acheteur projet
au Chili vis-à-vis des contrats cadre
groupe négocié à Paris ? Les outils
de places de marché, permettent
de définir des portails internes de
commandes achats intégrant les
catalogues issus des contrats cadres,
mais aussi permettent aux utilisateurs
de placer, selon certaines règles,
des commandes sans passer par des
contrats des achats. Cette fonctionnalité
à prévoir dans le processus
S2C et P2P, grâce à la digitalisation,
contribue grandement au rapprochement
entre acheteurs et utilisateurs.
LE PROCESSUS ACHATS, LEVIER
DE PERFORMANCE DURABLE
Une façon motivante et de bâtir
et s’approprier le macro-processus
achats est donc de l’envisager
comme un levier puissant de génération
de performance financière
et extra-financière y compris pour
notre planète, nos sociétés et le bienêtre
des femmes et des hommes de
l’entreprise. ●
Laurent Leschi
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°92 • Mars-Avril-Mai 2022 I17

DOSSIER
SPÉCIAL PHARMACEUTIQUE, COSMÉTIQUE ET AGROALIMENTAIRE
SOMMAIRE
19 Contrôle qualité continu en temps réel dans le secteur de la confiserie
22 Veeva : des applications pour la qualité
25 Ethypharm : le premier labellisé Lucie 26000 européen
28 HTDS équipe les secteurs agroalimentaire, cosmétique et pharmaceutique
18 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N° 92 • Mars-Avril-Mai 2022

SPÉCIAL PHARMACEUTIQUE, COSMÉTIQUE ET AGROALIMENTAIRE
DOSSIER
APPLICATION
Contrôle qualité continu en temps réel dans le
secteur de la confiserie
Pour fabriquer des fourrages à base de chocolat, les systèmes de commande de processus
nécessitent des niveaux de confiance très élevés. Ceux-ci peuvent être assurés par les derniers
réfractomètres en ligne du groupe finlandais Vaisala. Ces appareils interviennent à différents
points du processus, réalisant des mesures en continu de la concentration en TS (solides totaux)
ou degrés Brix (solides dissous).
©DR
Keijo Pyörälä
Business Develoment Manager
chez Vaisala
La surveillance en ligne de l’indice de réfraction
(IR), avec un contrôle automatique du retour d’infos
et alarmes lorsque les mesures se rapprochent
des niveaux d’alerte, permet aux opérateurs du
processus de garantir un produit cohérent et fiable, en
assurant que la production en cours soit conforme aux
exigences réglementaires et aux spécifications du produit.
Même si cette technologie peut être appliquée dans une
grande diversité de secteurs, elle peut être utilisée pour la
surveillance des processus associés à l’industrie des sucreries
et des fourrages à base de chocolat. Keijo Pyörälä,
Business Develoment Manager chez Vaisala déclare à ce
propos : « Pour l’industrie alimentaire, c’est un grand défi
de trouver une solution de mesure en ligne fiable, précise et
hygiénique pour les mesures de Brix. Le réfractomètre K-Patents
de Vaisala répond à toutes ces exigences car nos produits
sont homologués sanitaires 3-A et certifiés EHEDG.2. »
CONTRÔLE QUALITÉ DE LA FABRICATION DE PRALINÉS
DE LUXE
Un client de Vaisala, fabricant de chocolat connu sous le
slogan : « La qualité avant tout », a investi dans les réfractomètres
sanitaires Vaisala K-Patents afin de surveiller en
continu les degrés Brix dans le cadre du contrôle qualité
final.
Au cœur des pralinés, figure une cerise trempée dans une
liqueur de cherry-brandy et recouverte d’un généreux enrobage
de chocolat noir. Connue à l’échelle internationale, la
marque emballe ses pralinés individuellement.
Le fabricant de chocolats fait appel aux réfractomètres de
Vaisala pour le contrôle qualité de la liqueur. Son objectif :
veiller à ce que la production suit strictement la recette.
De l’alcool est ajouté au brandy afin d’obtenir la concentration
de liqueur souhaitée, et des mesures en degrés Brix
sont effectuées immédiatement avant la phase d’ajout du
brandy aux cerises.
Les zones de production de produits à forte teneur en alcool
doivent être au minimum des environnements de zone 2
certifiés conformes à la directive ATEX. Ainsi, outre le fait
que le dispositif de surveillance soit homologué pour les
applications sanitaires, il doit aussi présenter une classification
ATEX. Dans ce cas, le réfractomètre devait avoir une
sécurité intrinsèque et conforme aux exigences des zones
0/1 avec certificat ATEX. La solution de Vaisala combine
donc à la fois la conformité à la réglementation sanitaire
3-A et au standard européen EHEDG + certification ATEX
zone 2, 1 ou 0. Keijo Pyörälä ajoute : « En plus de répondre
aux exigences générales de l’industrie alimentaire, Vaisala
disposait d’un réfractomètre homologué ATEX Zone 2 dont
le client avait besoin ; ce qui n’est pas évident à trouver. »
Avant l’installation des réfractomètres Vaisala, les tests
étaient réalisés par échantillonnage manuel pour une
analyse en laboratoire. Ce processus était à la fois coûteux
et chronophage, entraînant des retards dans la divulgation
des résultats des tests. Tout écart par rapport aux spécifications
pouvait donc causer la perte ou le gaspillage de
produits. Désormais, grâce à la surveillance en ligne, les
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°92 • Mars-Avril-Mai 2022 I19

DOSSIER
SPÉCIAL PHARMACEUTIQUE, COSMÉTIQUE ET AGROALIMENTAIRE
la concentration alcaline, la matière
de cacao à traiter et la température
utilisée. De plus, il faut généralement
compter 10 à 30 heures. Puis
la poudre de cacao alcalinisé est retirée
et le grué est torréfié, refroidi à
température ambiante, broyé afin de
produire une liqueur de chocolat qui
est ensuite pressée afin de retirer la
graisse et créer un tourteau de cacao.
Enfin, le tourteau est broyé, séché et
tamisé pour devenir une poudre de
cacao alcalinisé.
Le réfractomètre sanitaire peut être
posé directement dans la cuve de
préparation de la solution alcaline
aqueuse pour mesurer la concentration
en temps réel. Il peut être aussi
installé dans une ligne de recirculation,
ou directement dans la cuve.
CONTRÔLE QUALITÉ DANS LE
SECTEUR DE LA CONFISERIE
problèmes sont repérés immédiatement afin que les mesures appropriées puissent
être prises sur-le-champ. Keijo Pyörälä note aussi : « Il en résulte moins d’incertitudes
de mesure et de retards dans l’obtention des informations de mesure pour d’éventuels
besoins d’ajustement du processus. »
ALCALINISATION DU CACAO
Deux types de poudre de cacao existent : la poudre de cacao naturel, brune et naturellement
acide (pH 5 - 6), et la poudre de cacao solubilisé, ou « poudre de cacao
alcalinisé », qui est fabriquée à partir de fèves de cacao traitées avec une solution
alcaline afin de neutraliser leur acidité. L’alcalinisation (« dutching ») produit une
variété de poudres de cacao qui peuvent être employées dans différentes applications.
Cependant, les qualités de la poudre de cacao alcalinisé sont très affectées par
le type et la concentration de l’alcali. Ainsi, les réfractomètres de processus Vaisala
K-Patents sont utilisés afin d’assurer que le processus respecte les limites de concentration
définies avec précision et les spécifications.
Après la fermentation, les fèves de cacao sont nettoyées et généralement cassées en
morceaux, aussi appelés « grué de cacao », avant la fabrication de produits à base de
chocolat ou de cacao. Concernant le processus d’alcalinisation, la taille des particules
de cacao est réduite davantage et l’amas de cacao est ensuite mélangé à une
solution alcaline aqueuse.
Le processus d’alcalinisation est effectué dans une cuve fermée à double paroi à
environ 120 °C. Le temps de cuisson total dépend de plusieurs facteurs, notamment
Les sucreries et les fourrages en
chocolat sont obtenus en préparant
un mélange dilué des ingrédients,
puis en concentrant la teneur en
sucre au niveau souhaité lors de la
cuisson et de l’évaporation de l’eau.
Le degré Brix final du mélange détermine
la saveur, la consistance et la
qualité globale du produit final.
Une surveillance attentive est donc
nécessaire afin d’assurer une qualité
constante et fiable des produits.
Une humidité incorrecte peut nuire
aux propriétés physiques du produit
final, entrainant des problèmes de
traitement en amont et affectant la
qualité du produit final. Une humidité
excessive peut aussi entraîner
une détérioration du produit en facilitant
la croissance de micro-organismes.
Si le réfractomètre sanitaire mesure
en continu le niveau Brix de la
solution de cuisson, il fournit des
informations en temps réel pour
20 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N° 92 • Mars-Avril-Mai 2022

SPÉCIAL PHARMACEUTIQUE, COSMÉTIQUE ET AGROALIMENTAIRE
DOSSIER
déterminer le point final de la cuisson et garantir une qualité
constante du produit.
Le réfractomètre peut être installé directement dans la
cellule de cuisson ou au niveau de sa conduite d’évacuation.
Dans le cadre d’un processus de traitement par lots,
un réfractomètre encastré est installé au fond de la cuve.
Pour une cuisson en continu, le réfractomètre est placé au
niveau de l’évacuation de la cellule de cuisson. Par ailleurs,
un réfractomètre encastré peut être posé dans une cellule
de cuisson sans nuire à l’action des racleurs ou des mélangeurs,
et le prisme est nettoyé à la vapeur ou à l’eau haute
pression grâce à une buse de nettoyage installée avec le
réfractomètre.
Un autre réfractomètre peut être placé au niveau du pré-mélangeur
afin d’assurer la concentration du flux voulue vers
la cellule de cuisson. La mesure en continu est particulièrement
importante afin de garantir le fonctionnement continu
des cellules de cuisson sous vide.
commande de processus concernant la commande de valve.
Par exemple, le système de commande ouvre la valve pour
recycler le produit afin de reprendre le traitement et envoie
les informations pour ajuster la proportion des ingrédients.
UNE TECHNOLOGIE, PLUSIEURS APPLICATIONS
Contrairement à de nombreuses autres méthodes de mesure
de la concentration de liquides, les réfractomètres Vaisala
K-Patents ne sont pas affectés par les particules, les bulles,
les cristaux ou la couleur. Ils peuvent donc être utilisés pour
mesurer la concentration des liquides. De plus, les réfractomètres
sont conformes aux normes sanitaires 3-A et certifiés
EHEDG. Outre l’industrie de la confiserie, ces appareils sont
couramment employés dans différentes applications d’aliments
et boissons et dans d’autres secteurs (semi-conducteurs,
chimie et raffinage, pâtes et papier, matières textiles
et produits pharmaceutiques).
Valérie Brenugat
Le réfractomètre produit des signaux de sortie Ethernet et
4-20 mA pour le contrôle des processus en temps réel. Si le
degré Brix à la fin de la cuisson ne correspond pas à la valeur
spécifiée, le réfractomètre transmet un signal au système de
Portail de la qualité,
sécurité et de
l’environnement.
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QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°92 • Mars-Avril-Mai 2022 I21

DOSSIER
SPÉCIAL PHARMACEUTIQUE, COSMÉTIQUE ET AGROALIMENTAIRE
© DR
CLOUD
Les gammes de produits cosmétiques sont
renouvelés tous les 3 ans.
Veeva : des applications pour la qualité
L’éditeur de logiciel Cloud, Veeva accompagne des clients des industries Pharmaceutique, Produits de
consommation et Chimie, de l’idéation Marketing à la mise sur le marché. Il fournit des applications
couvrant les sujets de CRM (dans le cadre spécifique de secteur pharmaceutique), le suivi des
essais cliniques, la gestion des allégations produits, le développement produit et ses dossiers
de soumissions et d’enregistrement, ou les processus qualité et sécurité.
© DR
David Egée
Directeur de la Stratégie, CPG chez Veeva
QUELS SONT LES DÉFIS DE LA QUALITÉ DANS L’INDUSTRIE
COSMÉTIQUE ?
David Egée : Les défis de la qualité spécifiquement dans l’industrie
cosmétique sont multiples.
Pour commencer, je mentionnerais celui d’assurer le meilleur
niveau de qualité perçue par le consommateur dans un contexte
où le renouvellement des gammes de produits se fait tous les 3
ans, et les délais de développement se raccourcissent tous les jours,
les gammes de produits s’étoffent, et les produits sont de conception
de plus en plus complexe. La qualité perçue est dépendante
de nombreux critères comme la conception elle-même, les matériaux
ou matières utilisés, et bien sûr les processus mis en œuvre.
Cela nécessite pour les équipes qualité, et en partenariat avec l’ensemble
des acteurs, de maîtriser de nombreux processus sur l’ensemble
du cycle de vie produit, mais aussi de bout en bout de la
chaîne d’approvisionnement.
Mais depuis une dizaine d’années, la qualité se transforme. Les
industriels de la cosmétique sont de plus en plus impactés par
des notions réglementaires et normatives apportant des change-
ments majeurs dans la traçabilité ou la justification des actions ou
décisions. Ces réglementations imposées par les autorités gouvernementales
ou liées au besoin d’intégrer les contraintes environnementales
sont en perpétuelle évolution.
Pour assurer le support au développement de l’entreprise, les
équipes qualité doivent mettre en place des organisations performantes,
réactives et agiles, sans s’éloigner des principes directeurs
que sont la conformité ou l’amélioration continue. Le défi
est immense et dépasse très largement de périmètre des équipes
qualité en devenant une Qualité intégrée à l’ensemble de la chaîne
de valeur.
QUELS SONT LES BÉNÉFICES DE LA DIGITALISATION SUR LA
QUALITÉ ?
D.E. : J’ai l’habitude de bien différencier de qui est complexe de
ce qui est compliqué.
Sans être dévalorisant, le complexe est réservé aux experts. C’est leur
valeur ajoutée que de savoir résoudre des problèmes compliqués.
La complexité vient de différents facteurs additionnels qui rendent
tout beaucoup difficile et je dirais même stressant pour les équipes,
au point de plus être en mesure d’assurer le minimum. Je fais
allusion à des facteurs comme la vitesse, le nombre d’interlocuteurs
qui doivent être impliqués sur les sujets, le nombre de
sujets simultanés, l’imbrication des sujets, équipes, ou processus.
Peut-on commercialiser un produit aujourd’hui sans s’assurer
qu’il corresponde aux attentes des consommateurs, qu’il n’est
22 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N° 92 • Mars-Avril-Mai 2022

SPÉCIAL PHARMACEUTIQUE, COSMÉTIQUE ET AGROALIMENTAIRE
DOSSIER
pas dangereux ni pour les consommateurs,
ni pour les personnels qui vont le produire,
qu’il remplit toutes contraintes règlementaires,
qu’il soit éco-conçu et dont on a
évalué l’empreinte environnementale… et
j’en passe. L’utilisation de nouveaux matériaux
ou matières amène de nouvelles
problématiques.
La digitalisation permet d’assurer la disponibilité
en une place des informations
fiables pour ceux qui en ont besoin au
moment où ils en ont besoin, de prendre
des décisions meilleures car mieux informées,
plus rapides, et de casser les silos
organisationnels entre les interlocuteurs
pour les faire travailler efficacement
ensemble. Elle permet aussi le reporting
en temps réel et indispensable à la bonne
marche des opérations.
En bref, la digitalisation simplifie l’accès
aux informations nécessaires, garantit leur
fiabilité, permet de gagner du temps dans
les successions de tâches.
EN 2021, VEEVA DEVIENT LA PREMIÈRE
SOCIÉTÉ COTÉE EN BOURSE À DEVENIR
UNE SOCIÉTÉ RECONNUE D’INTÉRÊT
PUBLIC. COMMENT CE STATUT A-T-IL
EXERCÉ UNE INFLUENCE SUR LA
QUALITÉ ?
D.E. : En adoptant officiellement un objectif
d’intérêt public, nous sommes responsables
de l’équilibre entre les intérêts de nos
actionnaires, clients, employés et autres
partenaires. Nous sommes devenus de
plus en plus importants dans la capacité
de nos clients de l’industrie pharmaceutique
à améliorer la santé. L’intérêt de la
société dans la pérennité des processus de
développement et de mise à disposition des
remèdes est clair. Faire ce qui est juste pour
nos clients est une de nos valeurs fortes et
doit être inscrit dans nos statuts.
challenges importants à surmonter :
nouvelles attentes des consommateurs se
traduisant par des mix produits différents
et des communications plus centrées sur les
attentes des consommateurs, des difficultés
d’approvisionnement de composants ou
de matières premières, et un agenda règlementaire
jamais vu auparavant.
Faire travailler les équipes ensemble sur
des processus simplifiés et accélérés, mais
qui pourtant assurent une meilleure fiabilité
et une plus grande traçabilité est le défi
incontournable de la sortie de crise.
L’industrie, la qualité, le développement
des produits ou leur mise sur le marché
n’échappent pas à la transformation digitale
chez les leaders.
« Clairement l’agilité est un
élément fort. »
VOUS AVEZ ÉTÉ DIRECTEUR QUALITÉ
CHEZ PARFUMS CHRISTIAN DIOR QUI
APPARTIENT AU GROUPE LVMH. ÊTRE
CRÉATIFS ET INNOVANTS, OFFRIR
L’EXCELLENCE ET S’ENGAGER POUR UN
IMPACT POSITIF SONT DES VALEURS DE
CE GROUPE. COMMENT LES POLITIQUES
INNOVATION, QUALITÉ ET RSE SONT-
ELLES LIÉES ?
D.E. : J’ai toujours considéré qu’elles étaient
assez indissociables. On n’est rarement bon
dans un seul de ces sujets. Plus généralement,
on est performant dans tous ces
sujets ou aucun. La raison est qu’ils font
appel aux mêmes ressorts : D’abord, considérer
que chaque acteur de l’entreprise
contribue à l’ensemble de ces processus,
et qu’il n’y contribue jamais seul. Le succès
ne vient que si toutes les considérations
d’Innovation, Qualité ou RSE sont prises
en compte dès le début dans tous les projets
et servent de boussole dans chacune des
décisions, y compris à court terme.
COMMENT CARACTÉRISERIEZ-VOUS
L’EXCELLENCE DANS VOTRE DOMAINE,
AU NIVEAU DES PRODUITS ET DES
SERVICES OFFERTS ?
D.E. : Pour nous, l’excellence, c’est en
premier lieu de garantir un taux de service
irréprochable, une sécurité sans faille, et
un niveau de conformité sur les standards
les plus exigeants assurant la sérénité à
nos clients. Ensuite, nous avons des solutions
qui sont dédiées aux industries de nos
clients et qui correspondent exactement à
leurs besoins opérationnels. La souplesse
de notre plateforme et les investissements
que nous faisons ($ 200 M/an) fait que
nous pouvons faire évoluer nos solutions
en lien direct avec les demandes de nos
clients. C’est pour nos clients la garantie
d’investir sur du long terme avec les solutions
Veeva.
EN FAITES-VOUS DES OBJECTIFS ET
LESQUELS ?
D.E. : Bien sûr, le taux de service est suivi
de très près, nos applications sont auditées
en permanence, et nous nous assurons que
nos clients soient satisfaits de nos solu-
©DR
DANS UNE INDUSTRIE COSMÉTIQUE
DUREMENT TOUCHÉE PAR LA CRISE
SANITAIRE ET ÉCONOMIQUE, QUELS
LEVIERS ONT PERMIS LA REPRISE ?
D.E. : Clairement l’agilité est un élément
fort. La première partie de la crise de la
Covid-19 a vu un certain nombre de
Innovation, Qualité ou RSE sont prises en
compte dès le début dans tous les projets.
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°92 • Mars-Avril-Mai 2022 I23

DOSSIER
SPÉCIAL PHARMACEUTIQUE, COSMÉTIQUE ET AGROALIMENTAIRE
L’application offre de nouvelles possibilités
qui permettent de repenser les processus.
Nos investissements en R&D leur donnent
la garantie de toujours bénéficier de ce qui
se fait de mieux dans leur industrie.
POUVEZ-VOUS DÉCRIRE UN EXEMPLE
D’APPLICATION AVEC CES DIFFÉRENTES
ÉTAPES ? QUELS ONT ÉTÉ LES
RÉSULTATS ?
tions, c’est d’ailleurs une de nos valeurs :
« Customer success ».
« Nous sommes une entreprise
dont la première force est le
capital humain. »
QUELS MOYENS ET MÉTHODE
PRINCIPAUX, METTEZ-VOUS EN ŒUVRE
POUR LES ATTEINDRE, AU NIVEAU
TECHNIQUE ET AU NIVEAU MANAGÉRIAL,
VIS-À-VIS DES PERSONNELS ?
D.E. : Nous sommes une entreprise dont
la première force est le capital humain.
Et nous avons au sein de nos équipes des
personnes qui viennent des mêmes industries
et des mêmes fonctions que nos
clients. Cela nous permet de parfaitement
comprendre les attentes de nos clients,
nous avons vécu leur vie !
Nous sommes engagés avec nos clients
en partenariat. Et ce sont en très grande
partie nos clients qui contribuent au développement
des nouvelles fonctionnalités de
notre offre. Nous sommes donc en contact
étroit et permanent avec eux. Cela pousse
l’ensemble des équipes vers l’excellence. La
difficulté peut parfois devoir faire des choix
lorsqu’un client est le seul à nous pousser
dans une voie. Il faut parfois apprendre à
dire non, ou au moins challenger le besoin
ou la solution envisagée.
QUELLE NOUVELLE SOLUTION
PROPOSEZ-VOUS ?
D.E. : Nous venons d’intégrer les dimensions
EHS et analyse de risque à notre solution
Qualité. C’est une avancée très forte
qui offre une interface unique à nos clients
sur des processus différents certes mais
très connectés dans leurs interactions et
la manière dont on peut les animer.
Sur la dimension développement produit,
et pour rester au contact des besoins d’aujourd’hui,
nous mettons à disposition de
nouvelles capabilités sur l’évaluation de
la conformité des produits que ce soit sur
des critères règlementaires ou environnementaux
aidant nos client à répondre aux
nouvelles directives UN Goals ou Green
Deal, par exemple.
COMMENT CETTE NOUVELLE OFFRE SE
DISTINGUE-T-ELLE DE CELLE DE VOS
CONCURRENTS ?
D.E. : Par la capacité de nos solutions à se
connecter à l’écosystème IT existant, pour
intégrer les données et les documents aux
processus métier. La souplesse de notre
plateforme donne à nos clients la capacité
d’être extrêmement agile pour s’adapter aux
dynamiques de marché, et de ne pas être
limité dans la croissance de leur activité.
©shutterstock
D.E. : Sur l’évaluation de de la conformité
des produits, nous pouvons rassembler
toutes les informations disponibles
sur la constitution des produits et structurer
ces données en lien avec la structure
produit elle-même qui peut être
complexe. Ainsi, en quelques clics, on sait
répondre de manière très simple sur la
conformité du produit par rapport à un
règlement. Mais la vraie différence vient
du fait que l’ensemble des dossiers règlementaires
peuvent se générer automatiquement,
et que l’évaluation de l’impact
d’un changement règlementaire, ou d’une
caractéristique d’une matière première
se fait alors aussi en quelques clics. Les
équipes peuvent immédiatement savoir
la liste des produits concernés, la manière
dont ils sont impactés à chaque endroit du
monde où ils sont commercialisés. Dans
le contexte actuel d’agilité nécessaire pour
suivre des tendances, de transparence pour
les consommateurs, ou de complexité
règlementaire grandissante, cette solution
apporte un avantage concurrentiel certain.
QUELS SONT LES POINTS DE VIGILANCE
DANS L’UTILISATION DE CETTE
SOLUTION ?
D.E. : On parle ici de transformation digitale.
Il ne suffit pas de mettre en place un
logiciel pour régler tous les problèmes. Le
logiciel ou l’application offre de nouvelles
possibilités qui permettent de repenser ses
processus. La valeur apportée au business
vient de la combinaison d’une refonte des
processus supportée par la technologie ●
Propos recueillis par Valérie Brenugat
24 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N° 92 • Mars-Avril-Mai 2022

SPÉCIAL PHARMACEUTIQUE, COSMÉTIQUE ET AGROALIMENTAIRE
DOSSIER
LABORATOIRE
Ethypharm : le premier labellisé Lucie
26000 européen qualité
En décembre dernier, Ethypharm, un laboratoire pharmaceutique européen spécialisé dans les
domaines du Système Nerveux Central et des Médicaments Injectables Hospitaliers, devient
le premier labellisé Lucie 26000 sur un périmètre qui dépasse les frontières françaises. Cette
labellisation RSE concerne dans un premier temps les principales filiales européennes du groupe :
Royaume-Uni, France et Allemagne.
QUELS SONT LES ENJEUX DE LA QUALITÉ ET DE LA RSE DANS
L’INDUSTRIE PHARMACEUTIQUE ?
© DR
© DR
Saliha Mariet
Directrice des Opérations, Agence Lucie
Daniela Schulte
Directrice des Ressources Humaines et de
la RSE, Ethypharm
Daniela Schulte : Les enjeux de la RSE dans l’industrie pharmaceutique
s’orientent, à mon sens, autour de quatre axes
majeurs : le renforcement de son ancrage territorial, l’engagement
dans une politique d’achats responsables, la prise en compte
des impacts environnementaux dans la production et le développement
des médicaments, le développement de l’accès à la
santé de tous.
Ethypharm se développe à travers deux piliers stratégiques :
le système nerveux central et les injectables hospitaliers. Nous
sommes un acteur engagé pour améliorer la qualité de vie des
patients dans des situations particulières (addictions, douleurs,
dépressions ou hospitalisés …). Dans ce contexte, notre engagement
RSE s’inscrit naturellement dans la culture de l’entreprise.
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°92 • Mars-Avril-Mai 2022 I25

DOSSIER
SPÉCIAL PHARMACEUTIQUE, COSMÉTIQUE ET AGROALIMENTAIRE
Depuis 2015, nous avons rendu visibles toutes les initiatives RSE
prises par nos équipes au sein de l’entreprise, nous les avons coordonnées
au sein d’une politique RSE et une approche partagée
par toutes et tous.
ETHYPHARM EST LA PREMIÈRE SOCIÉTÉ LABELLISÉE
LUCIE 26000 AU NIVEAU EUROPÉEN. POURQUOI A-T-ELLE
CHOISI CE LABEL ?
DS : Avec la labellisation Lucie 26000, Ethypharm s’est engagé
dans une démarche de structuration et de documentation des
actions sociétales et environnementales avec pour objectifs :
d’agir sur notre cœur de métier et la stratégie de Groupe, renforcer
le dialogue avec nos parties prenantes externes, continuer
d’incarner nos engagements RSE en interne et de sensibiliser
nos collaborateurs tout en développant et rendant plus visible
notre impact.
Aligné sur la norme ISO 26000, cet engagement profond s’aligne
sur les 7 thèmes suivants : la gouvernance de l’organisation, les
droits de l’Homme, les relations et les conditions de travail, l’environnement,
les bonnes pratiques dans les affaires, les questions
relatives aux patients/usagers, les communautés et le développement
local.
Ce qui nous a vraiment convaincu : Lucie est clairement adaptée
à notre taille d’entreprise (ETI). De plus, il y a la dynamique
autour de l’amélioration continue. Le label Lucie est ciblé sur
notre engagement personnel (celui d’Ethypharm) et s’adapte
avec souplesse à nos contraintes pharmaceutiques tout en étant
exigeant par rapport au niveau d’engagement de l’entreprise.
Nous avons également apprécié d’être audités par un tiers indépendant
(Bureau Veritas), contrairement aux autres labels qui
sont basés sur une démarche déclarative.
En tant que Groupe pharmaceutique européen, il était essentiel
pour nous que nos filiales en France, au Royaume-Uni et en
Allemagne soient labellisées. À l’époque, Lucie se développait
uniquement sur un périmètre français. Mais nous avons fait de
ce défi une force, car cette certification est la première étape de
l’internationalisation du label Lucie 26000 en Europe. Un vrai
challenge pour nous et pour Lucie.
Ethypharm est le premier groupe pharmaceutique européen
à rejoindre la communauté Lucie. Un partenariat gagnant-gagnant
qui reflète particulièrement bien les valeurs de la RSE.
QUELLES SONT LES DIFFÉRENTES ÉTAPES DU PROCESSUS
DE LABELLISATION ? Y-A-T-IL DES DIFFICULTÉS ?
COMMENT LES SURMONTEZ-VOUS ?
DS : Le point de départ : la constitution d’une équipe internationale
et pluridisciplinaire, c’était un challenge.
Il a fallu ensuite convaincre que Lucie était adaptée à Ethypharm
malgré son fort ancrage français. La référence à la norme ISO
26000 et la collaboration avec l’agence internationale « Bureau
Veritas » nous a aidé à lever les freins.
Ethypharm a, ensuite, suivi les étapes classiques de ce processus
de labellisation exigeant avec :
• La définition du périmètre de la labellisation : pour
cette première labellisation, Ethypharm a choisi de labelliser
ses principales filiales européennes : France –
Royaume-Uni – Allemagne.
• Plusieurs collaborateurs de ces filiales ont suivi un
programme de formation de 2 jours à la RSE selon
l’ISO 26000 et à la labellisation Lucie en français et en
anglais.
• En s’appuyant sur ce réseau de collaborateurs formés,
Ethypharm a réalisé son auto-évaluation RSE pour les
filiales France – Royaume-Uni – Allemagne.
• Un audit externe sur plusieurs sites a été réalisé par
l’organisme de certification indépendant Bureau Veritas
Certification dans les 3 pays.
• A partir de l’auto-évaluation et des recommandations
des experts de Bureau Veritas, un plan d’action RSE
sur 3 ans a été construit par les équipes d’Ethypharm
composé de 16 engagements.
Après l’examen du rapport d’évaluation et des engagements pris
par Ethypharm pour progresser au cours des trois prochaines
années, un comité de labellisation indépendant a attribué le
label Lucie 26000.
« Le point de départ : la constitution d’une équipe
internationale et pluridisciplinaire, c’était un
challenge. » Daniela Schulte
Saliha Mariet (SM) : Pour l’Agence Lucie, le principal challenge
de la labellisation d’Ethypharm a été la traduction en anglais (et
parfois en allemand) de nombreux supports (référentiel, formation,
plateforme d’évaluation, certificats…) et l’adaptation de la
formation Lucie aux contextes du Royaume-Uni et de l’Allemagne,
une première !
Pour l’audit, l’Agence Lucie a pu s’appuyer sur l’expertise internationale
de son partenaire Bureau Veritas Certification. De la
même manière, il a fallu identifier un membre du comité de
labellisation qui maîtrisait l’anglais pour étudier et présenter le
dossier aux autres membres.
LE PÉRIMÈTRE DE LA LABELLISATION VA ÊTRE ÉTENDU
DANS 3 ANS AUX FILIALES ITALIE ET CHINE. QUELLES
SONT LES PROBLÉMATIQUES ?
DS : L’enjeu ici est d’harmoniser l’engagement RSE à l’échelle
du groupe, les filiales les plus avancées doivent tirer vers le haut
26 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N° 92 • Mars-Avril-Mai 2022

SPÉCIAL PHARMACEUTIQUE, COSMÉTIQUE ET AGROALIMENTAIRE
DOSSIER
l’ensemble du groupe. Nous nous sommes engagés à étendre le
label aux autres filiales du Groupe (Chine, Italie …).
SM : Pour cette extension géographique, l’Agence Lucie va de
nouveau adapter et traduire ses différents outils pour les diffuser
aux nouvelles filiales engagées dans la démarche. Notre partenaire
évaluateur, Bureau Veritas Certification, va également
devoir transposer l’audit Lucie dans ces différents pays en fonction
des pratiques et réglementations locales.
QUELS SONT LES ENGAGEMENTS DU GROUPE
ETHYPHARM ?
DS : Avec Label Lucie, nous avons lancé un certain nombre
d’actions pour renforcer notre engagement RSE. Ces actions
s’orientent autour de la gouvernance, de notre impact environnemental
et de notre responsabilité sociale.
Nous développons ainsi un engagement plus local à travers l’autonomie
de nos filiales et nos usines au sein de l’approche RSE,
l’ancrage territorial se renforce et les collaborateurs sont de plus
en plus impliqués. Bon nombre d’actions locales sont en cours
pour maîtriser nos énergies, apporter un soutien aux associations
et collectivités, stimuler la biodiversité …
En parallèle, nous allons engager une réflexion autour de notre
raison d’être (our purpose) définissant plus en détail notre slogan
« derrières nos médicaments, des vies », nous avons un vrai impact
sociétal.
Un Groupe projet est déjà en place pour réfléchir à comment
rendre nos achats plus responsables ; Ethypharm continue à
diminuer son carbon footprint avec une forte volonté d’intégrer
le scope 3 en 2023.
Une prévention renforcée des risques psychosociaux et le développement
de la diversité sont également au programme.
Bien entendu, la communication nous accompagne pour rendre
les succès visibles et partager notre approche en interne et en
externe.
COMMENT SA POLITIQUE RSE SE DISTINGUE-T-ELLE DES
AUTRES ENTREPRISES DE SON SECTEUR ?
DS : Notre démarche RSE est issue des initiatives locales, la RSE
fait partie naturellement de notre ADN.
Après avoir rendu toutes les actions visibles au sein du Groupe,
nous avons structuré nos objectifs et engagements, et nous
retournons vers le local pour que les équipes continuent à le
faire vivre.
Cette façon de fonctionner nous permet d’ancrer nos engagements
sur une réalité qui correspond à nos enjeux stratégiques
et au terrain.
On se distingue par la manière d’avoir rendu la politique RSE
visible.
QUE REPRÉSENTE CETTE LABELLISATION POUR L’AGENCE
LUCIE ?
SM : A travers la labellisation d’Ethypharm, l’Agence Lucie
réalise les premiers pas de son développement en Europe, dans
des pays importants comme le Royaume-Uni et l’Allemagne.
Grâce à Ethypharm, Lucie a pu déployer sa démarche de labellisation
dans de nouveaux pays, se confronter à un nouveau
contexte, notamment réglementaire.
A travers la labellisation d’Ethypharm, Lucie part à la conquête
de l’Europe avec l’ambition de devenir l’agence de labellisation
RSE de référence d’ici 2030. Nous sommes fiers de franchir
cette nouvelle étape, tout en contribuant à l’engagement RSE
d’Ethypharm.
En 2022, l’Agence Lucie devrait finaliser une levée de fonds pour
accélérer son déploiement en Europe. Pour cela, l’agence de labellisation
RSE pourra bien évidemment s’appuyer sur son réseau
de partenaires évaluateurs (Bureau Veritas Certification et Baker
Tilly) et sur une première référence de choix, Ethypharm !
« L’internationalisation de l’agence accélère son
changement de dimension. » Saliha Mariet
QUELS SONT LES PROJETS DE L’AGENCE LUCIE ?
SM : Une partie de la levée fonds va, en effet, financer le développement
en Europe à horizon 2030, l’autre partie sera consacrée
au rayonnement et au développement de la notoriété de
l’Agence et de ses solutions.
Dès 2022, l’Agence Lucie se structure et investit pour adapter
et déployer ses outils et solutions à l’échelle européenne. Des
investissements sont déjà en cours pour moderniser et internationaliser
le système d’information, notamment la plateforme
d’évaluation de l’agence.
Si le travail de traduction se poursuit, l’agence renforce également
ses liens avec les partenaires évaluateurs déjà présents à
l’international (Bureau Veritas Certification et Baker Tilly).
L’internationalisation de l’agence accélère son changement de
dimension. De nombreux chantiers internes ont été lancés en
2022 pour accompagner ce changement d’échelle (un plan de
communication ambitieux pour développer la notoriété de Lucie
et de sa communauté, développement des partenariats à l’échelle
européenne avec le projet Sure, l’évolution des offres pour proposer
des parcours RSE centrés sur les besoins des organisations,
un chantier d’harmonisation et d’automatisation des process…).
Enfin, pour asseoir sa crédibilité, l’agence va également structurer
et développer sa stratégie RSE et d’impact, notamment en
devenant une société à mission ●
Propos recueillis par Valérie Brenugat
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°92 • Mars-Avril-Mai 2022 I27

DOSSIER
SPÉCIAL PHARMACEUTIQUE, COSMÉTIQUE ET AGROALIMENTAIRE
CONTRÔLE QUALITÉ
HTDS équipe les
secteurs agroalimentaire,
cosmétique et
pharmaceutique
Un système innovant d’inspection par vision pour le
contrôle des produits sous emballage plastique
Hi-Tech Detection Systems vend et entretient le matériel de contrôle qualité dédié à l’agroalimentaire, au
laboratoire pharmaceutique et au cosmétique. Il propose une gamme complète d’équipements industriels
pour le contrôle automatique de tout type de production alimentaire, cosmétique et pharmaceutique :
tunnel rayons X, trieuses pondérales, détecteurs de métaux, la vision par Camera haute définition et Laser.
© DR
QUELLE EST VOTRE POLITIQUE DE QUALITÉ ?
Marc Kleinholtz : Notre politique qualité est un
ensemble d’orientations qui donne les axes d’améliorations
de nos produits et services. Par conséquent,
cette politique apporte une valeur ajoutée à
nos clients. Par exemple, il y a la diminution des coûts
de maintenance par des solutions innovantes.
QUELS SONT LES ENJEUX DU CONTRÔLE QUALITÉ
DES PRODUITS PHARMACEUTIQUE, COSMÉTIQUE
ET AGROALIMENTAIRE DANS VOTRE DOMAINE
D’ACTIVITÉ ?
M.K. : Pour nos clients, l’intégrité des conditionnements,
l’absence de pollutions de toute nature et
la traçabilité, sont des critères non négociables avec
pour objectif de prévenir les risques sanitaires en
inspectant chaque étape de production et accroitre
continuellement la qualité.
COMMENT VOS SOLUTIONS D’INSPECTION
PRODUIT INTERVIENNENT-ELLES DANS LE
CONTRÔLE QUALITÉ ?
M.K. : Notre gamme d’équipements d’inspection
produit permet le contrôle à n’importe quelle étape
du process et une détection automatique et le rejet de
tous produits contenant des corps étrangers denses.
UN DE VOS PRODUITS PERMET DE FAIRE DES
TESTS AVEC DES CONTAMINANTS VIRTUELS PAR
COMPARAISON DES PERFORMANCES EN TEMPS
RÉEL AVEC LES PERFORMANCES REQUISES DES
MACHINES STANDARD EN UTILISANT UNE BASE DE
DONNÉES VIRTUELLE DE CONTAMINANTS. QUELS
APPORTS CETTE VIRTUALITÉ A-T-ELLE APPORTÉ ?
28 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N° 92 • Mars-Avril-Mai 2022
Marc Kleinholtz
Directeur commercial
du département
Contrôle Produits HTDS
« Dans notre
gamme Contrôle
Qualité, il
manquait la
vision par
caméra. »
M.K. : En temps masqué, le soft des équipements
permet un auto-contrôle qui qualifie le bon fonctionnement
sans intervention humaine.
L’ANNÉE DERNIÈRE, VOUS AVEZ SIGNÉ UN
NOUVEAU PARTENARIAT AVEC LA SOCIÉTÉ
ITALIENNE PARMACONTROLS. POURQUOI AVEZ-
VOUS NOUÉ CETTE ALLIANCE ?
M.K. : Dans notre gamme Contrôle Qualité, il
manquait la vision par caméra. Nous avons maintenant
une gamme d’appareils permettant de solutionner
l’ensemble des contrôles sur une ligne de
fabrication, de l’arrivée des matières premières au
conditionnement final.
QUELLE NOUVELLE SOLUTION DE CONTRÔLE
PROPOSEZ-VOUS ?
M.K. : Un nouveau système d’inspection autonome
multi caméras s’installe directement sur la ligne de
production et permet de détecter les corps étrangers
à l’intérieur des conteneurs en plastique, qui
peuvent être de formes et de tailles variables. Ainsi,
son système de détection haute résolution permet
l’inspection totale des produits emballés qu’ils soient
alimentaires, cosmétiques ou pharmaceutiques.
COMMENT CARACTÉRISERIEZ-VOUS
L’EXCELLENCE DANS VOTRE DOMAINE, AU NIVEAU
DES PRODUITS ET DES SERVICES OFFERTS ?
M.K. : Les produits hauts de gamme et procédés utiles
aux contrôles qualités sont à maturité technologique
avec un nombre d’applications différentes considérables.
Autres points d’excellence : l’écoute client pour
assurer en service au plus rapide, parfois la prise en
main à distance des équipements et la fourniture de
pièces, est prédominante.
Propos recueillis par Valérie Brenugat

DATA QUALITÉ, UN PILIER STRATÉGIQUE
EXCELLENCE, DEMARCHE, MANAGEMENT
ESN
Exakis Nelite : les datas sous contrôle
Exakis Nelite, une entité du groupe Magellan Partners, est le premier partenaire pure-player
Microsoft indépendant en France. Née du rapprochement de deux spécialistes de l’intégration des
solutions Microsoft, elle bénéficie des plus hauts niveaux de certification et un accès privilégié
au réseau Microsoft pour répondre aux enjeux futurs : accélération de la transformation digitale,
cybersécurité, IoT, data, migration vers le Cloud Azure, services cognitifs et intelligence artificielle.
Margaux Coudun
Service Line Manager chez Exakis
Nelite
Matthias Sanchez
Directeur Commercial Auvergne
Rhône-Alpes Adjoint chez Exakis
Nelite
© DR
© DR
© DR
QUELLE EST VOTRE ACTIVITÉ ?
Margaux Loudun : Exakis Nelite s’adresse à tous les axes
stratégiques opérationnels : énergie, assurance, banque,
industrie et santé. Organisée en 14 agences dont 12 sont
basées en France avec plus de 560 consultants, la société
dispose de plus de 500 comptes clients actifs avec qui Exakis
Nelite travaille quotidiennement dans les mêmes secteurs de
Magellan Partners : la santé, la banque, l’énergie, l’industrie.
Je suis basée dans l’agence de Grenoble créée il y a 4 ans.
Nous avons beaucoup de clients industriels par notre positionnement
géographique. Etant Service Line manager, j’ai
sous ma responsabilité toutes les équipes qui traitent l’application,
la data et l’infrastructure. J’ai aussi une importante
L’entreprise de services numériques met
à disposition des ingénieurs Qualité, des
outils leur permettant de trouver des
problèmes de qualité plus rapidement.
expertise Industrie 4.0 dans la digitalisation des processus
industrielles par le numérique.
QUELS SONT LES ENJEUX DE LA QUALITÉ DE LA
DATA ?
M.L. : Pour la prise de décision, nous sommes obligés
d’avoir une qualité de données irréprochable que ce soit
à n’importe quel étage de prise de décision à la direction
d’un groupe ou dans une usine, par exemple, quand on
est en train de produire des pièces. Parmi les critères de la
qualité des données les plus importants, figure l’exhaustivité.
Cela signifie disposer d’assez de données pour que ce
soit représentatif et pas de données manquantes. On doit
donc avoir l’entièreté des données et des décisions car s’il
manque la moitié des données, la donnée est alors biaisée.
Il ne faut pas aussi avoir des données aberrantes. Si, par
exemple, on évalue une courbe de température d’un four
en aluminium, il faut avoir une moyenne de 150-400 ° C.
Il ne faudrait pas alors avoir des données qui soient à plus
de 4000 ou 5000 ° C : soit la machine a véritablement un
problème, soit la donnée est aberrante.
Si la qualité des données est mauvaise, la qualité ne sera
pas alors représentative de la réalité. Nous mettons donc
en place des technologies Microsoft pour valider cette
donnée. Avec ces outils, il est possible d’analyser la cohérence
des données. Par exemple, nous mettons en place des
comités de revues de qualité de données. Nous réalisons
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N° 92 •Mars-Avril-Mai 2022 I29

EXCELLENCE, DEMARCHE, MANAGEMENT
DATA QUALITÉ, UN PILIER STRATÉGIQUE
également beaucoup des phases de test qui permettent de
valider la qualité des données. Nous faisons alors appel à
des experts métiers sur une base statistique. On leur soumet
cette moyenne de ces données pour les consulter sur leur
cohérence. Si ces experts les trouvent cohérentes, on est
alors sur une bonne base. Si ce n’est pas le cas, on cherchera
alors plus profondément dans les données et à comprendre
pourquoi cela ne correspond pas aux attentes métiers.
« Parmi les critères de la qualité des données
les plus importants, figure l’exhaustivité. »
QUELLE PLACE LA QUALITÉ OCCUPE-T-ELLE DANS
LE NUMÉRIQUE ?
M.L. : Dans mon métier, nous travaillons beaucoup avec
des ingénieurs Qualité qui observent si la qualité du produit
est attendue et répond bien aux normes que ce soit dans la
production de pièces ou dans les matières premières. Par
exemple, on vérifie alors que l’aluminium présente un taux
de fluor qui ne soit pas trop élevé. Nous nous appuyons alors
sur des outils numériques pour contrôler de plus en plus la
qualité de ce qui est produit. Nous mettons en place alors
des systèmes qui permettent de remonter la donnée qui
provient de machines ou de la production et des plateformes
de données qui traitent ces données. Nous créons ensuite
des rapports qui permettent aux ingénieurs Qualité de vérifier
que tout ce qui a été produit respecte bien certains
critères et d’évaluer si la qualité est bien présente.
QUELS SONT LES IMPACTS DE LA BIG DATA SUR
LES DÉMARCHES QUALITÉ ?
M.L. : Maintenant, nous pouvons traiter des volumes
importants de données. Dans le monde de la production,
les machines peuvent produire de plus en plus vite et en plus
grande quantité. Donc cela n’est plus possible de contrôler
pièce par pièce ce qui sort manuellement. Donc avec le
Big Data, nous pouvons remonter par le biais des systèmes
numériques, l’entièreté de la donnée qui concerne la production.
Le traitement et les forces qui nous sont allouées
comme la technologie Microsoft et l’apport de Compute
et de Sellsy nous permettent de calculer de manière plus
massive les indicateurs de qualité et de prendre des décisions.
Le Big Data constitue forcément un enjeu et corres-
La technologie Microsoft permet de calculer les indicateurs de
qualité et de prendre des décisions plus rapidement.
© DR
30 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N° 92 • Mars-Avril-Mai 2022

DATA QUALITÉ, UN PILIER STRATÉGIQUE
EXCELLENCE, DEMARCHE, MANAGEMENT
pond parfaitement à la problématique réelle des enjeux
industriels qui est l’accroissement du volume de production
et donc une augmentation de volume de données. Le
Big Data permet donc plus facilement de manipuler ces
données afin de prendre des décisions qui pourraient être
plus pertinentes pour l’entreprise.
La plateforme Azure de Microsoft dispose, quant à elle, de
plusieurs services permettant de faire du Big Data. Cela
signifie que nous disposons de bases de données très puissantes
sur le Cloud qui possèdent des capacités de stockage
très importantes et qui nous permettent de stocker
des données. Mais d’autres services mettent à disposition
des flux de données en temps réel. On est alors capable de
remonter à la seconde les données grâce à cette plateforme.
Après avoir stocker les données dans des bases de données
aux capacités de stockage très importantes, il nous faut des
capacités de calcul très élevées. Dans le Cloud, des machines
virtuelles permettent de faire des calculs sur beaucoup de
volumétrie de données très rapidement. L’objectif est de faire
de l’intelligence artificielle. Nous avons donc des mathématiciens
et des data scientists qui vont créer des algorithmes
de calcul. Nous utilisons aussi des ressources Azure avec
des clusters ayant des capacités de computing très élevées
qui permettront en une fraction de seconde d’appliquer
un algorithme défini par un data-scientist sur des pétaoctets
de données.
« Nous appliquons des procédures très
strictes en termes de stockage de données. »
QUELS RÉFÉRENTIELS QUALITÉ RÉGISSENT LA
DATA ?
M.L. : Nous appliquons des procédures très strictes en
termes de stockage de données. Nous veillons toujours à
modéliser la donnée tel que le métier la comprend. Nous
respectons alors un cadre de la modélisation de la donnée
cohérent. On va forcément toujours appliquer des calculs
pour vérifier la pertinence et la qualité de la donnée. Par
ailleurs, nous respectons la RGPD et les normes en vigueur
pour le stockage des données. Concernant la qualité, nous
mettons en place des procédures statistiques pour veiller
à avoir des données qui soient cohérentes avec la réalité
métier. De plus, nous suivons les normes concernant les
datas.
COMMENT LA QUALITÉ ET LES SYSTÈMES
DE MANAGEMENT INTERAGISSENT-ILS AVEC
L’UNIVERS DU DIGITAL ET DU COLLABORATIF ?
M.L. : Quotidiennement, que ce soit au niveau du management
ou de la qualité, on s’évertue à mettre de plus en plus
en place des systèmes digitaux permettant la digitalisation
des processus. De plus en plus, les ingénieurs disposent des
outils qui permettent de saisir des informations automatiquement
et ne plus les avoir en format papier. Ils stockent,
sur le cloud, les informations qui seront saisies, par exemple,
lors des routines. Ainsi, tous les matins, en production, les
ingénieurs se retrouvent pour valider ce qui sera produit
dans la journée, les règles à respecter dans la production.
Au niveau du management, cela est semblable. Quand un
dirigeant veut évaluer la production du jour et la qualité
produite, grâce aux outils disponibles, il n’a pas forcément
besoin d’aller chercher dans les 15 papiers qui ont été
produits sur toutes les lignes de production pour savoir ce
qui se passe et voir la remontée de la donnée en temps réel.
Avec les outils Microsoft, nous avons aussi beaucoup d’outils
collaboratifs tels que Teams par exemple.
Avec l’arrivée du Covid, les outils collaboratifs ont présenté
tout leur intérêt. Tous les matins, les professionnels dans
des usines font un point de 15 minutes pour donner les
grandes directives. Maintenant, ils ont l’habitude de le faire
directement via Teams à leurs postes dans l’usine. Effectivement,
ils interagissent quotidiennement et c’est un véritable
levier d’accélération dans la prise de décision et forcément
dans la productivité.
COMMENT GÉREZ-VOUS LA QUALITÉ DES DONNÉES ?
M.L. : Quand on met en place des comités de données pour
valider chaque mois la cohérence des données qui sortent
des outils, nous nous appuyons sur des outils digitaux. Par
exemple, dans ces comités opérationnels, nous créons des
dashboards avec la solution d’analyse de données de Microsoft,
Power BI permettant de recenser finalement toutes
ces valeurs qui pourraient être aberrantes et qui méritent
d’être évaluées parce que la qualité de données semble être
remise en cause.
COMMENT ASSUREZ-VOUS LA GESTION DES
RISQUES LIÉS À LA BIG DATA ET À L’UTILISATION
DES DONNÉES ?
M.L. : Le risque le plus grave est d’entraîner une mauvaise
prise de décision. Donc nous allons faire attention de mettre
en place un mode d’emploi du tableau de bord avec, par
exemple, sur chaque donnée, il y aura un indicateur de
qualité de données. On calcule alors des KPI. A ces indicateurs
de performance, nous ajoutons des indicateurs
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N° 92 •Mars-Avril-Mai 2022 I31

EXCELLENCE, DEMARCHE, MANAGEMENT
DATA QUALITÉ, UN PILIER STRATÉGIQUE
© DR
En 2021, Bpifrance nomme Exakis Nelite comme Lauréat
du projet Data Lake for Nuclear.
de qualité. Si on calcule une disponibilité machine, on
s’intéressera aux temps de marche et d’arrêt à cause des
problèmes. Pour que la personne qui consulte cet indicateur
puisse prendre des décisions avérées, on mettra alors
un indicateur de qualité. Un pourcentage de fiabilité de la
qualité de donnée sous-jacente (90 %, 85 %, 100 %) sera
alors affiché à ce calcul d’indicateur. Ainsi, la personne qui
lira l’analyse, pourra savoir si elle peut de fier à cet indicateur.
En outre, nous renforçons les contrôles. Ainsi, à
chaque instant sur les données, nous avons des rapports
dès lors que nous avons des importantes phases de tests
quand les outils sont installés en production. Nous nous
impliquons, en effet, que les métiers. De A à Z, nous vérifions
que le chemin de la data est bien respecté et qu’il n’y
a pas de fautes dans les calculs et d’erreurs dans la remontée
de la donnée pour ne pas induire dans une mauvaise
direction.
L’ANNÉE DERNIÈRE, VOTRE SOCIÉTÉ A ÉTÉ
LAURÉATE DU PROJET DATA LAKE FOR NUCLEAR
DANS LE CADRE DU PLAN DE RELANCE PROPOSÉ
PAR LE GOUVERNEMENT FRANÇAIS. COMMENT
CE PROJET INNOVANT VA-T-IL CONTRIBUER
À LA QUALITÉ ET DE LA PERFORMANCE DES
RÉALISATIONS NUCLÉAIRES ?
Matthias Sanchez : Les contrôles non destructifs sont
essentiels dans le monde du nucléaire, ils peuvent par
exemple être visuels ou par onde. Ces scénarios sont des
idéaux pour être soumis à des intelligences artificielles et
venir renforcer le contrôle humain. L’objectif dans le cadre
du projet D4N est de parvenir à mutualiser l’entrainement
des algorithmes d’un même type pour en renforcer la précision
sans pour autant échanger les données qui sont-elles,
soumises à des législations précises. Le projet D4N ambitionne
donc la mise en œuvre d’un Data Lake mutualisé
entre acteurs du nucléaire permettant l’entrainement d’algorithme
sans que les données ne soient accessibles, via
un chiffrement homomorphe. » ●
Propos recueillis par Valérie Brenugat
Le management à distance
Si le management à distance
n’est pas nouveau, son
déploiement a été réalisé
à grande échelle pendant
la crise sanitaire. Comment
se positionner par rapport
à son équipe ? Comment
organiser le travail, garantir
l’efficacité, la cohésion, la
performance ; sans sacrifier
le sens, l’épanouissement,
la formation, la vision de
long-terme ? Face à ces
multiples challenges, cet
ouvrage fournit des clés de
compréhension et d’action
aux managers confrontés à la distance structurelle ou partielle.
Ce livre permettra aux managers de comprendre dans quel type de
pratique de management à distance ils se positionnent. En réalisant
un diagnostic de l’organisation, de leur pratique managériale et
de leur équipe, ils pourront estimer les appuis et les freins au
succès, et adopter un management efficace et agréable.
Sonia Levillain accompagne les organisations afin de créer une
performance durable pour toutes leurs parties prenantes. Elle
enseigne aussi le management à l’IESEG School of Management.
« La petite boîte à outils du management à distance »,
Sonia Levillain Desmarchelier, Dunod,
128 p, 16,90 €
www.dunod.com
32 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N° 92 • Mars-Avril-Mai 2022

DATA QUALITÉ, UN PILIER STRATÉGIQUE
EXCELLENCE, DEMARCHE, MANAGEMENT
AVIS D’EXPERT
Comment garantir l’authenticité et la
propreté de la data ?
La qualité des données est un levier incontournable pour pérenniser l’activité et le positionnement
d’une entreprise.
© DR
Franck Diedic
Responsable Qualité
chez Logitrade
Une démarche de Data Quality s’inscrit
bien entendu dans un concept de
“garbage in - garbage out” (GIGO),
en effet, une mauvaise qualité de
donnée à l’entrée d’un process conduit nécessairement
à une mauvaise qualité de donnée de
sortie. La machine à « transformer le plomb en
or » n’est toujours pas née… Dans cette logique,
si nous n’exploitons pas de bonnes informations,
nous risquons de prendre des décisions inefficaces
ou inadaptées à la situation. La complexité
est donc de devoir garantir une data authentique,
propre, actualisée et utilisable à tous les niveaux
de l’organisation.
« La machine à
« transformer le
plomb en or » n’est
toujours pas née… »
Dans un contexte où le volume de données
circulant au sein de l’entreprise se multiplie,
où les méthodologies déployées au sein de
nos prestations se structurent, se professionnalisent
et viennent accompagner l’amélioration
continue du fonctionnement de nos
organisations, la Data Quality est devenu
un enjeu majeur. La création et l’utilisation
de nouveaux produits et services digitaux
place la Data Quality au centre des préoccupations
grâce à des processus plus responsables
et souvent bien plus économes que
la blockchain. Associée au digital, elle peut
devenir un levier afin de faciliter la participation
des parties prenantes pour une posture
collaborative de bout en bout.
Des solutions existent aujourd’hui, consistant
à la fois à intégrer de manière automatisée
les bonnes données provenant directement
des Partenaires, et de les utiliser ensuite au
profit des Décideurs. Ceci permet de mener
des actions ciblées, de développer une capacité
d’anticipation accrue en atténuant par
exemple les risques de litiges potentiels
susceptibles de nuire à leur image, leur activité,
leur performance.
C’est notamment l’une des vocations de la
plateforme BuyXSell développée par Logitrade,
qui permet de sécuriser le flux d’achat
dans sa complétude en digitalisant les process
de bout en bout avec des données « propriétaires
» des Partenaires Fournisseurs.
Les données ne sont alors plus un simple
élément additionnel, géré séparément dans
un processus inefficace qui limite les ambitions
des Décideurs les empêchant d’agir
conformément à un besoin stratégique ou
de pilotage global d’activité.
Reste alors à sécuriser l’architecture ellemême
du risque d’intrusion et de corruption
de la data. Tests d’intrusion, ISO 27001,
sensibilisation des acteurs, nombreux sont les
dispositifs à mettre en œuvre pour « armer »
les solutions.
Franck Diedic
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N° 92 •Mars-Avril-Mai 2022 I33

EXCELLENCE, DEMARCHE, MANAGEMENT
QUALITÉ ET PLAN DE RELANCE
AVIS D’EXPERT
Le Plan de relance…
et la Qualité dans tout ça ?
Les dix actions de la feuille
de route de l’AFQP
Sur fond de campagne pour les élections présidentielles, les
enjeux inhérents à la reprise de l’activité économique post-crise
Covid-19, font l’actualité.
Nombre d’aides apportées
par l’Etat au titre du principe
«Quoi qu’il en coûte»
s’avèrent largement saluées
comme de réels vecteurs de sauvetage,
de grands Groupes en particulier, et
suscitent par ailleurs des interrogations
quant à l’ampleur induite des nécessités
futures de remboursement de dettes, à
l’instar de l’alerte formulée par la Cour
des Comptes. De même, la réduction
du taux de chômage traduit un certain
frémissement du marché de l’emploi, et
donne lieu pour autant à des commentaires
de type mitigation, sous l’angle de
la mention de risques persistants autour
de la précarité de postes de travail traditionnels.
On sait que la (Nouvelle) Qualité se
porte plutôt bien au regard de ces deux
domaines d’analyse : le regain perçu de
lancement ou d’extension de démarches
de progrès se révèle confirmé, tant les
défis de transformation des entreprises
requièrent de la méthodologie et de
la structuration ; et les besoins associés
en termes de recrutement au sein
des organismes publics comme privés,
augmentent, rendant la Filière attractive,
porteuse, d’autant que l’effet pyramide
des âges incite pareillement à la
recherche de jeunes talents.
Reste qu’une question mérite examen
: le Plan de relance, décidé et mis en
©DR
Pierre Girault
Président de
France Qualité
Quant aux choix valorisés, au contenu-même
des propositions retenues,
ils doivent s’inscrire dans un tripœuvre
par l’Etat, s’appuie-t-il, d’une
manière ou d’une autre, sur la Qualité ?
Il s’agit aussi, en filigrane, d’un questionnement
en guise de «test»... a
minima de la prise en considération
de l’apport, de la valeur ajoutée des
démarches de progrès et de prévention,
sinon de l’acculturation à cet égard
d’Institutions, d’Autorités. Un benchmarking
réalisé par le Think Tank et
le réseau AFQP, permet d’appréhender
des best practices de portage en la
matière dans différents pays, telles que,
par exemple, l’intégration systématique
de la composante Qualität dans les
Programmes nationaux en Allemagne,
ou la remise des Trophées dédiés par le
Premier Ministre au Québec, ou encore
la systématisation de l’utilisation des
méthodes & outils voulus au niveau
des modes de déclinaison des chantiers
majeurs au Japon. Tout en sachant
qu’en France, le critère Qualité participe
déjà de multiples cahiers des charges
qui constituent le référentiel commun,
le ciment partagé, de grands secteurs
d’activité [Automobile, Chimie, Aéronautique,
Santé, etc.].
En première lecture, on ne relève pas
fatalement la référence Qualité dans
l’architecture, l’ordonnancement du
Plan de relance français, qui, pour
mémoire, consiste à accélérer les mutations
environnementale, industrielle,
sociale, via l’attribution à l’issue d’appels
à projets, de 100 milliards d’euros
au total à des particuliers, entreprises,
associations, collectivités, administrations,
en fonction des dossiers présentés
par leurs soins.
34 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N° 92 • Mars-Avril-Mai 2022

QUALITÉ ET PLAN DE RELANCE
EXCELLENCE, DEMARCHE, MANAGEMENT
tyque structuré ainsi : 30 milliards
d’euros visent à favoriser la transition
écologique, la croissance durable, la
décarbonation de l’industrie et le développement
des technologies vertes, la
rénovation énergétique des bâtiments ;
34 sont destinés à accroître la résilience
économique, l’indépendance technologique,
le soutien à l’export, à l’investissement,
à l’intérieur de branches
nationales stratégiques comme l’Agroalimentaire,
le Nucléaire, l’Electronique,
ainsi que, localement, à accompagner
la saisie de perspectives d’amélioration
de compétitivité ; enfin, 36 concernent
la cohésion des territoires.
Clairement (et c’est une première
réponse de forme à la question posée),
©DR
la dimension qualitative de la conception,
la présentation d’un projet
compte beaucoup pour la validation
par les Comités attributaires - on le
vérifie désormais au gré du Retour
d’EXpérience.
Mais d’autres éléments de fond interviennent
en résonance positive, tels
que, pour la partie verte du triptyque,
l’engagement sur la voie de la RSE ou
au moins d’un système de management
environnemental robuste [et
donc fondé sur des approches de
pilotage Qualité de la performance
globale], ou, pour la partie compétitivité,
le déploiement au quotidien
de méthodes & d’outils d’amélioration
continue dont singulièrement,
le Lean agile.
Grâce aux interventions du Medef et
de la CPME, partenaires de l’AFQP,
ces éléments nouvellement introduits
dans les textes aident à asseoir
la dynamique de transformation sur
les approches Nouvelle Qualité, et en
confortent les caractéristiques globale,
pragmatique, innovante, participative.
Ajoutons que les travaux engagés, par
ailleurs, sur la qualification des labels
peuvent faciliter la consolidation d’un
tel mouvement.
France Qualité entend s’attacher,
conformément aux termes de l’action 1
de sa feuille de route 2022-2023-2024, à
renforcer la sensibilisation, l’implication,
des Autorités Publiques et Institutionnelles
en ce qui concerne la dynamique
de bonification continue des performances.
Voilà en tout cas des bases sur
lesquelles capitaliser ! ●
Le premier
ouvrage
global dédié
aux nouveaux
enjeux de la
Qualité.
Cet ouvrage
constitué de
60 fiches/
synthèses
organisées
e n 1 0
thématiques
concrètes et
applicables
et de retours
d’expérience,
offre une vue d’ensemble de la Nouvelle
Qualité. Ainsi, enthousiasmer et fidéliser
les clients, conjuguer performance
et relations humaines, réussir les
transformations, y sont traités. Résoudre
les problèmes vite et en profondeur,
mesurer les coûts de la qualité et la
non-qualité, adopter une démarche
Qualité, Santé Sécurité et Environnement
sont également abordés.
Les co-auteurs ont également obtenu
des témoignages sur des bonnes
pratiques, expériences et conseils
précieux et parfois surprenants.
Ainsi, pour illustrer l’intérêt de la
cartographie des processus, ils ont
fait appel à Auguste Escoffier, qui a
revisité la cuisine française en organisant
le travail aux cuisines, écrivant ses
recettes, puis en créant une école.
Laurence Kerléguer est directrice
de projets transformants au sein
du Groupe La Poste. Elle enseigne
aussi à l’université de Marne- la-
Vallée en Master Qualité Sécurité et
Environnement. Patrick Mongillon
est, quant à lui, président d’AQM
Performance, vice-président de France
Qualité et executive vice president de
l’EOQ.
« Qualité »,
Laurence Kerléguer et Patrick
Mongillon, Eyrolles,
172 p, 25 €
www.editions-eyrolles.com
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N° 92 •Mars-Avril-Mai 2022 I35

OUTIL QUALITÉ
QUALITÉ DE VIE, HYGIÈNE ET ENVIRONNEMENT
AVIS D’EXPERT
Le droit à la déconnexion
Instauré par la loi dite « Loi travail » du 8 août 2016, le droit à la déconnexion est en vigueur depuis
le 1 er janvier 2017, cependant la loi n’en donne aucune définition. On peut décrire ce droit comme
étant celui pour le salarié de ne pas être connecté à un outil numérique professionnel en dehors de
son temps de travail. L’objectif est de s’assurer du respect des temps de repos et de congé ainsi que
de la vie personnelle et familiale.
© DR
Olivier Javel
Avocat à la Cour chez 1792 Avocats
Le droit à la déconnexion est un des thèmes qui
doit être abordé lors de la négociation sur l’égalité
professionnelle entre les femmes et les hommes et la
qualité de vie au travail. Ainsi, dans les entreprises
où sont constituées une ou plusieurs sections syndicales
d’organisations représentatives, la négociation doit porter
sur (L. 2242-17 du Code du travail) :
« 7° Les modalités du plein exercice par le salarié de son droit
à la déconnexion et la mise en place par l’entreprise de dispositifs
de régulation de l’utilisation des outils numériques, en vue
d’assurer le respect des temps de repos et de congé ainsi que de
la vie personnelle et familiale. A défaut d’accord, l’employeur
élabore une charte, après avis du comité social et économique.
Cette charte définit ces modalités de l’exercice du droit à la
déconnexion et prévoit en outre la mise en œuvre, à destination
des salariés et du personnel d’encadrement et de direction,
d’actions de formation et de sensibilisation à un usage
raisonnable des outils numériques. »
Le législateur a prévu qu’en cas d’absence d’accord, une charte
devra être préparée par l’employeur afin de rappeler leurs
droits et devoirs aux salariés. Ce document devra également
prévoir des actions de formation et de sensibilisation
à l’usage des outils numériques.
LE DROIT À LA DÉCONNEXION : POUR QUI ?
Ce droit à la déconnexion doit bénéficier à l’ensemble des
salariés, mais deux catégories sont particulièrement visées,
les salariés dont le temps de travail est calculé en jours et les
salariés en télétravail.
Pour les salariés soumis à un forfait en jours, c’est-à-dire dans
une majorité de cas des cadres, le code du travail dispose
(article L3121-64 du code du travail) que l’accord collectif
qui prévoit la possibilité de conclure des conventions de
forfait doit énumérer les « modalités selon lesquelles le salarié
peut exercer son droit à la déconnexion ». En d’autres
termes, à défaut pour l’employeur de pouvoir se reposer sur
un texte (convention collective, accord d’entreprise, charte)
qui détaillerait les modalités du droit à la déconnexion, il
s’expose à voir priver d’effet les clauses de forfait qu’il aurait
signées avec ses salariés.
Pour les salariés en télétravail, l’article L1222-10 du code
du travail impose des obligations particulières. L’employeur
devra notamment :
• informer le salarié de toute restriction à l’usage d’équipements
ou outils informatiques ou de services de
communication électronique et des sanctions en cas de
non-respect de telles restrictions ;
• organiser chaque année un entretien qui porte notamment
sur les conditions d’activité du salarié et sa charge
de travail.
LE DROIT À LA DÉCONNEXION EN PRATIQUE
L’accord qui doit être négocié avec les syndicats et à défaut la
charte qui doit être préparée par l’employeur devra prévoir
les modalités de mise en œuvre du droit à déconnexion.
Parmi les mesures qui peuvent être prises, il est possible de
citer le fait de bloquer les accès aux serveurs informatiques
durant une plage horaire déterminée, le paramétrage de
fenêtres d’alerte pour inciter au respect du droit à la déconnexion,
l’envoi différé de courriels tardifs, la restitution des
36 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°92 • Mars-Avril-Mai 2022

QUALITÉ DE VIE, HYGIÈNE ET ENVIRONNEMENT
OUTIL QUALITÉ
© LeoPatrizi
outils numériques.
Les sanctions attachées au droit à la
déconnexion
Le législateur a prévu un arsenal juridique
permettant de sanctionner les
violations du droit à la déconnexion.
Le fait pour l’employeur de se soustraire
à la négociation sur l’égalité professionnelle
entre les femmes et les hommes et
la qualité de vie au travail (L. 2242-1) est
puni d’un emprisonnement d’un an et
d’une amende de 3 750 euros (L2243-2).
Mais le risque ne se limite pas à cette
sanction.
Les salariés soumis à une clause en forfait
jours et qui obtiendraient que cette clause
soit privée d’effet car leur employeur
n’aurait pas prévu le droit à la déconnexion
s’expose à une demande de rappel
d’heures supplémentaires. En effet, si la
clause permettant de calculer le temps
de travail du salarié est privée d’effet, le
temps de travail doit donc être déterminé
selon le droit commun, c’est-à-dire
en heures sur la semaine. Or, il est très
probable qu’un cadre dont le temps de
travail devait être calculé en jours travail
plus de 35 heures par semaine. La prescription
des salaires étant de 3 années,
les montants réclamés dans le cadre d’un
contentieux peuvent être très importants.
Enfin, l’employeur qui ne respecterait pas
ses obligations vis-à-vis des télétravailleurs
et violerait les dispositions de l’article
L1222-10 s’expose à des demandes
de dommages et intérêts pour exécution
déloyale du contrat de travail.
Olivier Javel
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°92 •Mars-Avril-Mai 2022 I37

OUTIL QUALITÉ
QUALITÉ DE VIE, HYGIÈNE ET ENVIRONNEMENT
DIGITAL
Phytocontrol Group, la sécurité sanitaire
des aliments et de l’environnement
Phytocontrol Group œuvre au quotidien à garantir la sécurité sanitaire des aliments et de
l’environnement en apportant des solutions techniques innovantes et un accompagnement complet
sur les analyses de laboratoire, veille règlementaire et formations, audits qualité et traçabilité
digitale. Ses équipes de spécialistes sont structurées sur 3 marchés AgriFood (agro-alimentaire),
Waters (hydrologie) et BioPharma (études Bonnes Pratiques de Laboratoire) afin de satisfaire
les besoins de sécurité sanitaire de tous types de clients.
© DR
Au-delà du storytelling
Julien Guilloteau
Responsable du développement Zest
HACCP chez Phytocontrol Group
Aujourd’hui les entreprises doivent être capables de se projeter
vers un futur commun, de présenter une vision pour l’ensemble
du corps social sur des défis sociétaux variés (environnement,
emploi, inclusion, santé et sécurité …).
Ainsi, elles doivent se raconter,
construire un récit dynamique, innovant,
engagé mais sincère.
Le récit de marque ou la capacité de
se raconter sont devenus primordial
dans le succès d’une entreprise. Le
storytelling, simple mise en scène de
faits, ne suffit plus. Il doit raconter des
histoires plus riches, plus diverses,
plus surprenantes.
Cet essai visionnaire et agrémenté
d’exemples analyse la construction et
le pouvoir des récits des entreprises
au sein de notre société. En 10 chapitres, il offre des pistes de
réflexion et des conseils pratiques afin de construire un récit de
marque, encourageant et efficace.
Vice-Président d’Havas Paris et enseignant à Sciences Po, Olivier
Sère accompagne depuis 25 ans les entreprises dans leurs stratégies
narratives.
« Ces entreprises qui vous racontent
des histoires »,
Olivier Sère, Dunod, 224 p, 18,90 €
www.dunod.com
« Phytocontrol Group s’attache à déployer un système de management
QHSE adéquat, efficace et en constante amélioration afin de
répondre à sa promesse clients : La PERF (Proximité / Expertise /
Réactivité / Fiabilité). » affirme Julien Guilloteau, Responsable du
développement Zest HACCP. Parmi les engagements de l’entreprise,
figurent la mise à disposition de ses collaborateurs et des
ressources nécessaires à la réalisation de leurs missions, l’exercice
des activités en toute impartialité et l’assurance de la confidentialité
des données qui leur sont confiées. D’autres points d’engagement,
concernent l’identification et la gestion des risques et
opportunités afin d’obtenir de meilleurs résultats et de prévenir
les effets négatifs, la mise en œuvre et la promotion des actions
en faveur de la prévention de la pollution de notre environnement
et l’amélioration en continu de l’efficacité et de la performance
de son système de management.
En outre, Phytocontrol Group s’appuie sur les enjeux du
Développement Durable pour déployer son plan d’actions
en faveur de la Responsabilité Sociétale et Environnementale.
Il s’engage ainsi à réduire l’émission de ses gaz à effet
de serre par la maîtrise de sa consommation énergétique, à
s’adapter au changement climatique, à valoriser les déchets
dangereux, à mettre en place des dispositifs de dématérialisation
et de façon plus générale à maintenir sa certification
ISO 14001. Il est également mécène partenaire de l’expédition
Scientifique Polar Pod.
Par ailleurs, le groupe s’engage sur une politique sociétale
déclinée en actions d’acquisition de compétences, en actions
d’insertion et de fidélisation de ses collaborateurs, à la mise
en place d’un management de la santé et de la sécurité des
personnes. De plus, il est engagé dans la lutte contre les
discriminations et la promotion de la diversité.
38 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°92 • Mars-Avril-Mai 2022

QUALITÉ DE VIE, HYGIÈNE ET ENVIRONNEMENT
OUTIL QUALITÉ
« Nous apportons les solutions
les plus fiables, innovantes et
éco-responsables pour garantir la
meilleure expertise européenne »
En décembre dernier, la société a étendu les domaines d’accréditation du
laboratoire et ces référencements pour son centre de formation. Julien
Guilloteau déclare à propos de ces nouvelles reconnaissances : « Nous
apportons les solutions les plus fiables, innovantes et éco-responsables pour
garantir la meilleure expertise européenne. Cette volonté conduit Phytocontrol
à étendre ses reconnaissances pour maintenir son niveau de performance,
offrir une offre la plus exhaustive possible tout en maintenant un
niveau de fiabilité élevé. »
En 2020, le groupe s’est associé à Food Expert Institute, société conseil en hygiène
des aliments, pour enrichir son offre de services. De plus, il a intégré la société
Zest HACCP, acteur important de la digitalisation de la sécurité alimentaire.
Zest HACCP est désormais la solution de traçabilité digitale du groupe Phytocontrol.
Ses fonctions principales sont le suivi du plan de nettoyage, des relevés
de température, le pilotage des DLC, la traçabilité des fabrications. Cette solution
propose également des modules de gestion des stocks, des expéditions et d’audits.
Julien Guilloteau souligne l’intérêt de cette solution : « A destination de l’industrie
agro-alimentaire, de la grande distribution mais aussi de la restauration
et des métiers de bouche, Zest HACCP se différencie par ses très
nombreuses possibilités de personnalisation ; ceci est aujourd’hui unique
sur le marché : en résumé, Zest HACCP s’adapte à nos clients et non l’inverse.
» Dans le secteur alimentaire, la société travaille aujourd’hui avec
les enseignes de la grande distribution (Leclerc, Carrefour, Intermarché),
la distribution spécialisée (Biocoop, SoBio, Biomonde, La Vie Claire) mais
également avec l’industrie agro-alimentaire, la
restauration et les métiers de bouche.
Selon Julien Guilloteau, l’excellence de Zest
HACCP dans son domaine s’appuie sur plusieurs
forces : simplicité de prise en main, nombreuses
possibilités de personnalisation, qualité du matériel
fourni et suivi client tout au long du contrat.
Le responsable du développement de cette solution
note aussi : « Au-delà de la relation client-fournisseur
c’est un réel partenariat que nous mettons
en place avec nos clients en les accompagnant dans
l’évolution de leurs process interne. » A moyen
terme le groupe souhaite donner à Zest HACCP
une dimension plus large autour de la sécurité
alimentaire en continuant à développer ses outils
pour le pilotage de l’anti-gaspillage. Des nouveautés
verront donc le jour dans les mois à venir.
Valérie Brenugat
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°92 •Mars-Avril-Mai 2022 I39

OUTIL QUALITÉ
QUALITÉ DE VIE, HYGIÈNE ET ENVIRONNEMENT
SURVEILLANCE
JRI au service de la
chaine du froid
Depuis plus de 180 ans, la société JRI développe
des solutions de mesure et de surveillance de
la chaîne du froid et fournit des services en
métrologie pour la santé, l’agroalimentaire, le
transport/logistique et le confort climatique.
Ce concepteur et fabricant européen assure la
mise en route et la maintenance de la condition
opérationnelle de ses solutions basées sur de
la technologie sans fil. Entretien
Eric Cartalas
© DR
Directeur Général Adjoint de JRI
QUELLE EST VOTRE POLITIQUE DE QUALITÉ ?
Eric Catalas : L’entreprise est certifiée ISO 9001 version 2015.
Tous les appareils de mesure et de métrologie sont fabriqués,
calibrés et étalonnés selon la norme ISO 17 025. Par rapport à
la chaine du froid, nos appareils sont certifiés sous des normes
européennes EN 12830. Nous réalisons aussi des prestations de
métrologie sur toute notre chaine de mesure sous l’accréditation
Cofrac.
QUELS SONT VOS ENGAGEMENTS ENVIRONNEMENTAUX ET
SUR LA QUALITÉ DE VIE AU TRAVAIL ?
E.C. : Au niveau environnemental, nous défendons le Made
In France. Nous concevons et fabriquons nos produits près de
Belfort-Montbéliard et tous nos sous-traitants figurent dans un
rayon de 50 kilomètres autour de notre usine de fabrication.
Nous sommes très axés sur les circuits courts pour la fabrication
de nos produits. Par ailleurs, nous achetons essentiellement
des composants au niveau européen. En outre, nos produits ont
une durée de vie très longue. On peut, en effet, remplacer les
batteries. Nous sommes très engagés à ne pas avoir des produits
jetables mais des solutions réutilisables et réparables. D’ailleurs,
nous réparons nos produits en France. Quand ceux-ci sont en
panne ou quand il faut les détruire, nous pratiquons le tri sélectif
pour recycler les différentes matières premières (plastique,
composants électroniques). Nous récupérons nos produits horsd’usage
chez les clients pour les rentrer dans un cycle de recyclage
pour être réutilisé.
Enfin, nous sommes labellisées French Tech et French Fab. Les
sociétés qui ont besoin de nos produits, sont sensibles à cette
fabrication française où nous excellons, qu’elles soient françaises
ou internationales Car nous exportons notre véritable savoir-faire
dans le monde entier !
COMMENT LES SOLUTIONS IOT DE SURVEILLANCE DES
CONDITIONS ENVIRONNEMENTALES DES INSTALLATIONS
FIXES ET MOBILES VONT-ELLES CONTRIBUER À UNE
MEILLEURE QVT, UNE PARFAITE MAÎTRISE DE L’HYGIÈNE ET
DE LA TRANSITION ENVIRONNEMENTALE ?
E.C. : Nous permettons que la chaine du froid soit respectée pour
les produits alimentaires dans la restauration, la grande distribution
ou le transport frigorifique. Ainsi, nous anticipons les
pannes qui évitent de jeter de la marchandise. Avant qu’un incident
devienne trop grave, on pourra sauver la marchandise pour
éviter des gâchis. Nos solutions permettent aux professionnels
d’intervenir au plus tôt pour vérifier qu’il n’y a pas de dégradation
des produits qui sont sous leur responsabilité et de garantir
leur intégrité jusqu’à l’utilisation ou la consommation.
40 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°92 • Mars-Avril-Mai 2022

QUALITÉ DE VIE, HYGIÈNE ET ENVIRONNEMENT
OUTIL QUALITÉ
très régulièrement. Récemment, nous avons développé la solution
MySiriusAlert, une application de surveillance mobile. Celle-ci
permet de piloter la surveillance de l’environnement de chaque
client et de gérer à tout moment les notifications d’alertes sur leur
système de surveillance JRI-MySirius.
Nous sommes uniques dans notre métier quant à l’exigence sur la
compatibilité descendante. Cela veut dire que quand nous lançons
de nouveaux produits et logiciels, ceux-ci sont compatibles avec
les anciens. Lorsque nos nouvelles solutions sont vendues à nos
clients qui ont acheté nos produits il y a 5 ou 10 ans, ces anciens
produits sont compatibles avec nos nouvelles solutions. Cela évite
aux clients de jeter et de racheter tout. Mais cet axe fort coûte très
cher en développement car l’innovation du « toujours compatible
» est plutôt compliquée.
« La compatibilité descendante est un axe
différenciant par rapport à nos concurrents. »
JRI propose des solutions s’insérant dans une
démarche qualité reconnue.
QUELLE NOUVELLE SOLUTION PROPOSEZ-VOUS ?
E.C. : Dans l’IoT, nous évoluons très vite et sommes en constante
innovation sur des technologies de communication avec une très
grande autonomie. Notre axe de développement repose sur la
communication sans fil avec une très faible consommation tout
en gardant toujours à l’esprit les notions de recyclage et de réparation.
Ainsi, nos solutions permettent d’avoir une très longue autonomie
pour un objet connecté qui communiquera des données
Le capteur de température et d’ouvertures de porte longue
portée LoRa Spy T1 conçu pour la surveillance à chaque étape
de la chaîne logistique
COMMENT CETTE NOUVELLE OFFRE SE DIFFÉRENCIE-T-ELLE
DE CELLE DE VOS CONCURRENTS ?
E.C. : La compatibilité descendante est un axe différenciant
par rapport à nos concurrents. Ainsi, une entreprise concurrente
comme BioMérieux qui arrête sa gamme de produits sur
la surveillance de produits, nous a demandé de pouvoir rendre
compatible nos logiciels avec leurs gammes afin que leurs clients
ne soient pas obligés de jeter leur matériel. Voilà comment notre
expertise amène nos concurrents à nous solliciter pour faire des
passerelles technologiques qui nous permettent de piloter des
produits qu’ils ont vendus depuis plusieurs années à leurs clients.
QUELS SONT LES POINTS DE VIGILANCE DANS L’UTILISATION
DE CES SOLUTIONS ?
E.C. : Cela dépend des cas et des produits. Les systèmes de
surveillance fonctionnent 24 heures sur 24 et 365 jours par an.
La vigilance porte surtout sur le service qu’on proposera. Nous
avons des solutions qui surveillent des processus Qualité et qui
déclenchent des alertes dès qu’il y a un incident. Elles doivent
être maintenues en condition opérationnelle.
Le premier domaine d’activité de Sirius est les services proposés
autour de nos solutions de surveillance parce que nos clients
ne sont pas des experts en IoT et en chaine du froid. Ce sont
des experts en restauration, dans le transport des médicaments,
etc… Notre vigilance est donc de s’assurer que la solution correspond
aux besoins et que les services associés sont à la hauteur
des enjeux.
D’un point de vue économique, fabriquer un objet connecté n’est
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°92 •Mars-Avril-Mai 2022 I41

OUTIL QUALITÉ
QUALITÉ DE VIE, HYGIÈNE ET ENVIRONNEMENT
pas très compliqué. En revanche, faire un instrument de mesure
qui remonte une mesure juste et fiable et ne variant pas dans le
temps, est un vrai métier de métrologie. Or il y a beaucoup de
start-ups qui se lancent sur ces marchés et qui n’ont aucune culture
de la métrologie. Ils annoncent des performances surévaluées.
Malheureusement, nos clients ne sont pas forcément formés ou
n’ont pas la compétence pour interpréter et savoir challenger des
fournisseurs qui vont faire miroiter des capteurs avec des caractéristiques
techniques non justifiées.
POUVEZ-VOUS DÉCRIRE UN EXEMPLE D’APPLICATION AVEC
CES DIFFÉRENTES ÉTAPES ?
E.C. : Cela peut être un entrepôt de zone de stockage chez des
répartiteurs pharmaceutiques. Dans ce cas, on installera des
capteurs qui surveilleront la température et l’hygrométrie des
entrepôts et la température des chambres froides et des meubles
froids où les professionnels stockent les médicaments ainsi que
la température et hygrométrie ambiante pour tous les autres
produits. Après avoir fait une qualification de chaque enceinte
et de chaque zone de stockage, on vérifiera, par des outils et une
prestation, que l’enceinte où le produit pharmaceutique sera posé,
répond aux exigences de température ou d’hygrométrie recommandées
par le fabricant. On réalise alors une cartographie de
l’enceinte qui permettra de détecter les points chauds et froids
dans l’entrepôt de stockage, les points à surveiller en priorité, les
zones à risque en cas de coupure de la chaine du froid ou s’il y
a une surchauffe, un problème de climatisation… Des capteurs
seront alors placés pour surveiller en permanence des points
chauds et froids. S’il y a une anomalie, ces capteurs déclencheront
une alerte afin que le client effectue des actions curatives
immédiatement comme sauver la marchandise et la transporter
éventuellement dans un autre site pour la sauvegarder.
Tout cela est basé sur de la prestation métrologique au départ et
de validation d’enceinte. Après, le positionnement de capteurs
nécessite de définir un maillage de communication radio sans fil
au sein de l’entrepôt avec un logiciel d’exploitation qui doit être
certifié FDA 21 CFR Part 11. Cette certification permet de s’assurer
que l’intégralité des mesures est sauvegardée et que tous
les évènements et les actions de chacun soient tracées. De plus,
chaque année, nous vérifions que les capteurs présentent toujours
une incertitude de mesure qui soit cohérente avec les données du
constructeur et les exigences du client. Pour cela, nous effectuons
des étalonnages de chaque capteur chaque année.
Le service Qualité de JRI est constitué de 4 à 6 professionnels.
42 IQUALITÉ RÉFÉRENCES • N°92 • Mars-Avril-Mai 2022

QUALITÉ DE VIE, HYGIÈNE ET ENVIRONNEMENT
OUTIL QUALITÉ
« La satisfaction client est au cœur de nos
priorités. »
QUI SONT VOS CLIENTS ?
E.C. : Les clients sont les répartiteurs pharmaceutiques comme
OCP, les laboratoires de contrôle qualité pharmaceutique ou
cosmétique, les laboratoires d’analyse (environnement, médical)
et les centres de transfusion (plasma, sang, plaquettes), sont
très exigeants au niveau de la qualité. Nous en avons aussi dans
le secteur agroalimentaire : les cuisines centrales, McDonald’s,
les zones de stockage des restaurants.
COMMENT CARACTÉRISERIEZ-VOUS L’EXCELLENCE DANS
VOTRE DOMAINE, AU NIVEAU DES PRODUITS ET DES SERVICES
OFFERTS ?
E.C. : Nous avons des indicateurs de performance et de satisfaction
client. La satisfaction client est au cœur de nos priorités. Elle
est vérifiée chaque mois lors de notre Comité de direction. Il y
a aussi des indicateurs pour toutes les facettes de notre métier
dans la relation client que l’on respecte : les performances attendues
en termes de fiabilité et de qualité de service, de réactivité,
de conseil, de formation...
EN FAITES-VOUS DES OBJECTIFS ET LESQUELS ?
E.C. : Notre plan de qualité très variable. Nous avons des indicateurs
sur les délais de livraison, de réponse aux clients, notre
hotline sur les délais de livraison de clôture des tickets, le taux
de pannes de nos produits… Avec nos équipes Qualité, ces
données métier nous permettent de piloter la qualité et la satisfaction
client. Après chaque installation et chaque réalisation, une
enquête de satisfaction est envoyée à nos clients pour examiner
comment ils ont jugé nos performances. Puis il y a un appel éventuel
auprès de nos clients ou des responsables pour comprendre
les raisons d’une note qui ne serait pas satisfaisante.
QUELS MOYENS ET MÉTHODE PRINCIPAUX, DE FAÇON
RÉSUMÉE, METTEZ-VOUS EN ŒUVRE POUR LES ATTEINDRE,
AU NIVEAU TECHNIQUE ET AU NIVEAU MANAGÉRIAL, VIS-À-
VIS DES PERSONNELS ? QUELLES DIFFICULTÉS ?
E.C. : Nous avons des indicateurs grâce à nos outils de pilotage.
Chaque processus a des indicateurs avec des données qui entrent
par les différents utilisateurs (panne, livraison). Tout cela est piloté
par notre ERP et nous permet de sortir tous les mois des taux de
performance que l’on compare lors du CODIR par rapport à nos
indicateurs et nos objectifs. Nous les partageons tous les mois
avec les équipes. Dans le cadre de son processus, chaque équipe
est impliquée pour suivre les objectifs.
Par sa culture de la métrologie, notre société est intrinsèquement
baignée dans la qualité. Toutes les personnes qui travaillent chez
nous, partagent déjà cette vision de satisfaction client et d’amélioration
de la qualité en continu. Avec nos équipes et nos managers,
nous sommes dans une dynamique de cercle vertueux d’amélioration
commune. La taille humaine de notre entreprise (environ
120 personnes) nous permet d’être réactifs mais nous sommes
assez importants pour occuper une position dominante et ne pas
être en situation de risque. Nous connaissons une croissance de
30% et donc une dynamique positive.
COMMENT LES SURVEILLEZ-VOUS ?
E.C. : Chaque année, notre service Qualité composé de 4 à 6
personnes, fait des audits internes sur chaque processus. De plus,
les auditeurs externes pilotent l’ensemble et supervisent avec
chaque responsable les processus. Enfin, tout cela est repiloté
par le directeur Qualité chaque mois dans le comité de direction.
AVEZ-VOUS ÉVENTUELLEMENT UN PLAN D’ACTION DANS CE
DOMAINE ?
E.C. : Nous avons tous ces indicateurs et des plans d’actions (axe
d’amélioration, définition des axes de faiblesse) pour corriger
nos axes de faiblesse.
Management toxique
Propos recueillis par Valérie Brenugat
Philosophe d’entreprise, Thibaud Brière
raconte comment dans un grand groupe où
il a travaillé, on classe les salariés en dauphins,
moutons et renards – ces derniers étant des
éléments perturbateurs, que les dirigeants
appellent à « supprimer ». Les réunions virent
à la critique ou l’autocritique publiques ; les
managers abreuvent de questions les salariés
au nom de la transparence… Dans ce climat
malsain, l’auteur avait, d’abord, eu pour mission
d’identifier les « valeurs » de l’entreprise, afin
de les diffuser ensuite, et de restaurer la confiance… L’objectif :
mieux dominer, et faire passer des ordres sous prétexte de valeurs
humanistes. Un témoignage édifiant basé sur l’expérience de l’auteur
et illustre la manipulation des esprits qui existe aujourd’hui dans
le monde de l’entreprise.
« Toxic management »,
Thibaud Brière, Robert Laffont,
270 p, 18,90 €
www.toxicmanagement.fr
QUALITÉ RÉFÉRENCES • N°92 •Mars-Avril-Mai 2022 I43

AGENDA
Face à la situation sanitaire actuelle, les dates de salons mentionnées ci-dessous sont incertaines
SALON
AVRIL
Du 25 au 28
Cafmet
Le Cafmet, en partenariat avec l’EHTP de
Casablanca, organise la 8ème Conférence
Internationale de Métrologie en Afrique.
Cafmet 2021 constitue un carrefour d’échanges
d’information, d’idées et d’expériences en
métrologie et en management de la Qualité,
autour de conférences, de tables rondes, d’ateliers
techniques et de stands d’exposition.
Centre De Conférence de l’EHTP
(Ecole Hassania des Travaux Publics),
Casablanca
www.cafmet-conference.com
MAI
Du 17 au 19
Preventica Nantes
Prévenir les risques, (ré)inventer le travail,
optimiser la reprise…, ces vastes sujets
seront abordés durant 3 jours, au travers de
180 conférences et ateliers et de solutions
proposées par près de 380 exposants.
Exponantes
www.preventica.com
Du 17 au 20
Global Industrie
Ce salon propose une offre complète rassemblant
en un seul et même lieu tout l’écosystème
industriel, toute la chaîne de valeurs et toutes
les filières utilisatrices.
Paris Nord-Villepinte
www.global-industrie.com
Du 31 au 2 juin
Pharmacosmetech
Situé à Chartres, ce salon spécialisé destiné aux
professionnels des industries de la pharmacie
et de la cosmétique est implanté au sein de la
Cosmetic Valley, et bénéficie d’une proximité avec
de nombreux sites de production pharmaceutique
français regroupés autour du cluster Polepharma.
Parc des expositions de Chartres
www.pharmatech-cosmetech.com
JUIN
Du 14 au 16
Sepem Industrie Colmar
Cette 9e édition propose sur 3 jours de découvrir
l’ensemble des solutions industrielles et des
nouvelles technologies, concentrées autour du
cœur d’usine : environnement, maintenance,
sécurité, production, pour toutes les industries.
Parc des expositions et des Congrès de
Colmar
https://colmar.sepem-industries.com
Du 15 au 18
Viva Technology
Le rendez-vous de la Tech mondiale en Europe se
distingue par sa capacité à faire collaborer grands
groupes et startups et à mixer harmonieusement
enjeux business et découverte des innovations
pour tous les publics.
Paris Expo – Porte de Versailles
https://vivatechnology.com
EVÈNEMENT
MAI
Le 23
La Journée française de la
Qualité 2022
Créés en 1992, les Prix Nationaux de la Qualité
récompensent des entreprises, institutions,
étudiants et auteurs d’ouvrage pour leurs
démarches/analyses de Management par
la Qualité et d’Excellence Opérationnelle au
service de la performance. Le dispositif dédié
à ces Prix est organisé et piloté depuis 2012
par France Qualité.
ESQESE Paris
www.qualiteperformance.org/prix-qualite/
prix-france-qualite-performance/qu-estce-que-le-pfqp
JUIN
Le 7
Paris Air Forum
Ce rendez-vous permet des rencontres exclusives
et programmées avec les acteurs de l’aéronautique
du monde entier.
Mutualité de Paris
https://parisairforum.fr/
Du 8 au 9
Food Risk Colloque
Cette deuxième édition traite de la sécurité et de
l’authenticité dans les secteurs alimentaires et
sanitaires en passant par la fraude et la traçabilité
afin d’en mesurer les risques et d’y apporter
des solutions.
Novotel Atria - Nîmes Centre
https://foodrisk.eu/
FORMATION
MAI
Du 16 au 18
Bonnes pratiques de laboratoire
Objectifs :
Maîtriser le contenu du référentiel BPL.
Disposer de moyens permettant de satisfaire
les exigences.
Construire le système qualité.
Présenter des études de cas dans la vie quotidienne
du laboratoire.
Lyon
https://cpe-formation.fr
Du 23 au 24
Correspondant / Animateur Qualité
Objectifs :
Comprendre les principes de la norme ISO 9001
v2015 pour relayer le responsable qualité et / ou
les pilotes de processus.
Nantes
www.cegos.fr
JUIN
Du 9 au 10
Formation pratique des correspondants/animateurs
qualité
Objectifs :
-exercer les missions du référent qualité ;
-être efficace et dynamique dans son rôle de relais
de la qualité ;
-utiliser les outils adéquats.
Profil concerné :
Toute personne amenée à jouer le rôle de référent
qualité
Paris
www.demos.fr
Le 14
Les réclamations qualité produit
Objectifs :
- Analyser les réclamations pour repérer les situations
à risque et assurer la sécurité des patients.
- Gérer une réclamation qualité produit en accord
avec les exigences réglementaires.
- Mettre en place les outils de suivi pour optimiser
son système de gestion des réclamations dans le
cadre des exigences réglementaires.
- Répondre à un audit ou une inspection sur la partie
réclamation de façon satisfaisante.
Public concerné :
Pharmaciens responsables, membres de l’assurance
qualité, personnes en charge de la gestion
et du traitement des réclamations.
Boulogne-Billancourt
www.ifis.fr
Retrouvez toutes les dates
de manifestations sur :
www.qualityandco.com/agendas
44 IQUALITÉ RÉFÉRENCES• N°92 • Mars-Avril-Mai 2022

LAND A N D A IRLAND D E FEN C E A N D S E CURI T Y EXHIBI T I O N
13-17 JUNE 2022 / PARIS
THE DEFENCE & SECURITY
GLOBAL EVENT
1,802
exhibitors
+14,7%
from 63 countries
65,9% of international
65 startups at Eurosatory LAB
98,721
Total attendance
(exhibitors, visitors,
press, organisers)
227
Official delegations
from 94 countries
and 4 organisations
(representing 760 delegates)
696
journalists
from 44 countries
75 Conferences
2,102 Business meetings made
2018 key figures

INDEX
Au sommaire du prochain numéro :
DOSSIER
• Formation, conseil et RH –
recrutement : e-learning, mobile
learning, serious game, RV, RA,
MBTI…
EXCELLENCE, DÉMARCHE, MANAGEMENT
• Manager la qualité dans la Défense et
la Sécurité
• Leadership et qualité du futur
FORMATION, CONSEIL, CERTIFICATION
• Qualité de Vie au Travail, un atout en
faveur de la 3 ème révolution industrielle
PRÉVENTION DES RISQUES, ENVIRONNEMENT
• Vers une réindustrialisation
responsable : l’environnement,
les circuits courts, le recyclage et
l’économie circulaire
OUTIL QUALITÉ
• Industrie mécanique et
manufacturière : logiciel, contrôle
Qualité, Bilan Carbone, IA, IoT
TPE-PME
• Focus sur une TPE-PME qui s’engage
dans une démarche de qualité
Index des associations, organismes et sociétés cités :
1792AVOCATS ..................................................... 36
AB CERTIFICATION ............... 2 E DE COUVERTURE
AFNOR CERTIFICATION ........................................9
AGENCE LUCIE.....................................................25
AVANTAGE QUALITE ..............................................9
AVANTEAM .............................4 E DE COUVERTURE
ETHYPHARM ........................................................25
EUROSATORY .......................................................45
EXALIS NELITE ....................................................29
FEDERATION LES ACTEURS DE LA COMPETENCE ......9
FRANCE QUALITE ................................................34
GLOBAL INDUSTRIE ..............................................6
GREENLY ..............................................................13
GROUPE CADRES EN MISSION.............................9
HTDS .....................................................................28
ID SCENT ..............................................................13
JRI .........................................................................40
LEB MANAGEMENT .............................................16
LOGITRADE ..........................................................33
PHYTOCONTROL ..................................................38
PLAN A .................................................................10
PREVENTICA ..........................3 E DE COUVERTURE
QUALIOS .................................................................4
VAISALA ...............................................................19
VEEVA ..................................................................22
A SAVOIR !
Retrouvez l’actualité de la
Qualité sur notre site Web
Avec son site éditorial,
MRJ Presse, société
éditrice de presse
professionnelle,
entend répondre aux
attentes en matière de
digitalisation de la part
de ses lecteurs et de
toute la communauté
des managers,
certificateurs, des
acteurs de la qualité
et de l’excellence
opérationnelle. Il est également possible de s’abonner
à la newsletter bimensuelle ainsi qu’au magazine
papier directement sur le site.
Retrouvez nos anciens numéros sur :
www.qualite-references.com
46 IQUALITÉ RÉFÉRENCES• N°92 • Mars-Avril-Mai 2022

GED Amélioration continue Gestion des risques John Smith
10 2
15
7
Déclaration d’accident
50
40
30
20
10
A
B C D
Améliorez votre performance QHSE
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un pilotage fiable et performant de votre système de management
Gestion
Documentaire
Audit Interne
et Fournisseurs
Non Conformités
et Réclamations
Maîtrise
des Risques
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Plans d’Action
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et Habilitations
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info@avanteam.fr
01 34 58 73 73