RESUME DE L'ETUDE - l'Apia
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Etude sectorielle : l’élevage d’escargots Février 2005<br />
<strong>RESUME</strong> <strong>DE</strong> L’ETU<strong>DE</strong><br />
AGRO-SERVICES / APIA 180
Etude sectorielle : l’élevage d’escargots Février 2005<br />
I- ELEMENTS <strong>DE</strong> BIOLOGIE ET <strong>DE</strong> ZOOTECHNIE<br />
1 - LES PRINCIPALES ESPECES D'ESCARGOTS<br />
Les espèces d’escargots sont très nombreuses. Certaines font l’objet d’une consommation<br />
importante surtout en Europe, d’autres sont plutôt consommés localement et plusieurs autres ne<br />
sont jamais entrées dans les habitudes gastronomiques humaines.<br />
Les principales espèces comestibles donnant lieu à un commerce et à une industrie, appartiennent<br />
à deux familles:<br />
-Soit à la famille des Helicidae, genre Helix,<br />
-Soit à la famille des Achatinidaea, genre Achatina<br />
A chaque espèce correspond une dénomination légale de vente :<br />
- « Escargots de Bourgogne » pour l'espèce Helix pomatia ,<br />
- « Escargots Petit-Gris » pour l'espèce Helix aspersa aspersa.<br />
- « Escargots Gros-Gris » pour l'espèce Helix aspersa maxima.<br />
- « Escargots » pour les autres espèces du genre Helix<br />
- « Achatines » pour l'espèce Achatina fulica ( qui n'est pas un escargot ).<br />
- « Mourguettes » (Eobania vermiculata)<br />
- « Escargot Turc » (Helix lucorum)<br />
- « Escargot Naticoïde » ou « tapado » ou « Attupatelli » (Helix Aperta) dit en Tunisie<br />
escargot operculé.<br />
Au niveau de cette étude, nous ne nous intéresserons qu’aux espèces du genre Helix.<br />
2- ANATOMIE ET MORPHOLOGIE <strong>DE</strong> L'ESCARGOT<br />
2.1- La coquille<br />
La coquille est de forme globuleuse et spiralée. C'est un tube conique calcaire enroulé en spirale<br />
autour d’un axe. Les tours les plus anciens forment le sommet du cône appelé l’apex. Les tours<br />
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s’unissent les uns aux autres en formant un sillon appelé suture. Le dernier tour aboutit à<br />
l’ouverture de la coquille limitée par le péristome.<br />
Rétracté, le corps de l'escargot est entièrement inclus dans la coquille qui joue un rôle protecteur.<br />
En extension, seule la partie postérieure de la masse viscérale se trouve protégée.<br />
2.2 - Le corps<br />
Lorsqu'il est en extension, l'escargot repose sur le sol par le pied, masse musculaire large et<br />
épaisse, s'étendant en arrière et surtout en avant de la coquille. Cette sole pédieuse recouverte<br />
d'un abondant mucus, permet à l'animal de se déplacer par reptation.<br />
La partie antérieure du pied se termine par la tête, qui n’est d’ailleurs pas nettement séparée du<br />
reste du corps.<br />
Le reste de la masse viscérale est contenu dans la coquille. On ne voit dépasser que le bord du<br />
manteau qui est fortement épaissi à ce niveau, d’où son autre nom, le bourrelet palléal. Sur le côté<br />
droit, à la base de ce bourrelet, se trouve le pneumostome qui donne accès dans la cavité palléale<br />
où se trouve plaqué le poumon. En dessous du pneumostome est situé l’anus, et entre les deux se<br />
trouve l’orifice urinaire.<br />
L'appareil génital de l'escargot occupe une partie de la masse viscérale. Il est très complexe du fait<br />
de l'hermaphrodisme de l'escargot. Il comprend une partie initiale hermaphrodite, une partie<br />
intermédiaire comprenant les voies mâle et femelle et une partie terminale où ces voies se<br />
rejoignent pour aboutir à un orifice génital commun.<br />
3- LA REPRODUCTION<br />
L'escargot est un animal hermaphrodite, c'est à dire mâle et femelle à la fois. Toute fois, pour se<br />
reproduire, l'accouplement est obligatoire, l'autofécondation n'étant pas possible. Le climat, la<br />
température ont une grande importance sur l'âge de maturité sexuelle de l'escargot.<br />
L'accouplement peut durer plusieurs heures et la ponte aura lieu 15 à 30 jours après<br />
l'accouplement. La ponte aboutit à la mise de 80 à 140 œufs pour le petit-gris, parfois plus pour le<br />
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gros-gris et de 30 à 60 œufs pour le bourgogne. Dans la nature l'Hélix aspersa peut pondre de 50<br />
à 200 œufs.<br />
La durée de l'incubation et de l'éclosion est comprise entre 15 et 30 jours, suivant les conditions<br />
climatiques, les jeunes vont rester 2 à 5 jours avant de sortir à la surface pour se nourrir. Leur<br />
poids est de 0,02 à 0,04 g.<br />
4- ASPECT ENVIRONNEMENTAL<br />
4.1- La faune malacologique de la Tunisie<br />
Selon une étude faite en 1976, les Helicidea sont bien présents dans le Nord-Est du Maghreb.<br />
Cette étude a permis de constater que la Tunisie septentrionale comporte une faune riche, étant<br />
donné la diversité du relief, et par conséquent des niches écologiques et des variations<br />
climatiques. En effet, sur 63 stations étudiées, il existe 8 familles et 27 espèces<br />
En outre, une deuxième étude réalisée en 1997 sur quatre espèces différentes (Eobania vermiculata,<br />
Helix aperta, Helix aspersa et Helix melanostoma) a montré que dans 14 stations prospectées, il existe<br />
une grande différence de l'abondance des espèces. Ainsi, chaque espèce a des préférences<br />
spécifiques de la nature du sol et de la niche écologique.<br />
4.2- Ecologie<br />
Les lieux favorables au développement de l’escargot sont constitués par les terrains humides qui<br />
s'égouttent facilement, par les terrains frais, meubles, non acides et fissurés, le calcaire remplit ces<br />
conditions et joue en outre un rôle très important dans l'édification de la coquille et l'opercule.<br />
Le territoire de l'escargot s'étend sur un cercle d'une dizaine de mètres pendant les deux<br />
premières années de sa vie mais ne dépasse pas 30 à 35 mètres au cours des années suivantes.<br />
Dans ce territoire, l'escargot se déplace peu.<br />
L'activité nocturne est déclenchée par le coucher de soleil. trois nuits d'activité sont suivies d'une<br />
nuit de repos. L’activité de l'escargot débute au printemps entre la mi-mars et la mi-avril; le taux<br />
d'activité de la population augmente lentement jusqu'à un maximum en août, puis décroît de<br />
septembre à octobre-novembre où commence leur entrée en hibernation.<br />
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5- LES RYTHMES <strong>DE</strong> VIE <strong>DE</strong> L'ESCARGOT<br />
5.1- Activité journalière<br />
L'escargot présente un rythme d'activité journalière en relation étroite avec la photopériode. Cette<br />
activité peut être inhibée par des conditions thermiques et hygrométriques défavorables. Dans<br />
des conditions optimales, l'escargot sort de sa coquille et devient actif dès la tombée de la nuit<br />
jusqu'au lever du jour , il en profite pour se nourrir. La phase d'activité débute à la tombée de la<br />
nuit et dure six heures. La phase d'inactivité relative a une durée inférieure à 18 heures, durant<br />
cette phase l'escargot est au repos et ne manifeste que peu d'activité locomotrice, sexuelle ou<br />
nutritionnelle.<br />
5.2- Activité saisonnière<br />
- L’estivation : C’est un rythme de vie demi-ralentie d'été , On observe ce comportement<br />
dans des régions où l'été est particulièrement chaud et sec. L'animal se présente complètement<br />
rétracté à l'intérieur de sa coquille dont l'ouverture est fermée; par l'intermédiaire des matières<br />
muqueuses et calcaires secrétées par le mollusque lui-même.<br />
Durant l'estivation, la respiration et les mouvements cardiaques sont normaux mais il y a<br />
diminution rapide des réserves d'eau et des réserves énergétiques.<br />
- L’hibernation : C’est un rythme de vie ralentie d'hiver : Durant la période hivernale,<br />
l'escargot entre en léthargie. Il secrète devant l'ouverture de sa coquille un rideau de mucus<br />
solidifié: l'épiphragme. L'animal vit sur ses réserves, en particulier sur le glycogène emmagasiné.<br />
Pendant l'hibernation, tous les métabolismes sont ralentis et l’escargot peut perdre jusqu'au 30 %<br />
de son poids sous forme de perte en eau. Au printemps, les réserves perdues seront très<br />
rapidement récupérées.<br />
6 - INFLUENCE <strong>DE</strong> PARAMETRES EXTERNES SUR LE COMPORTEMENT <strong>DE</strong>S<br />
ESCARGOTS<br />
- La température : Les escargots ne contrôlent pas leur température corporelle. Leurs<br />
fonctions physiologiques sont donc influencées par la température du milieu extérieur. L'activité<br />
de l'escargot sera réduite si la température dépasse un certain seuil, dans un sens ou dans un autre.<br />
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La fourchette de températures comprises entre 7°C et 28°C est compatible avec la vie active de<br />
l'escargot, mais l'observation et l'expérience montrent qu'il existe un optimum se situant autour<br />
de 20°C.<br />
- L’humidité : Les escargots se montrent particulièrement actifs en période humide alors<br />
que la sécheresse va provoquer leur sommeil. L'humidité relative préférentielle se situe entre 75 et<br />
95%.<br />
- L’éclairement : Bien que l'escargot soit un animal dont l'activité se déroule<br />
essentiellement au cours de la nuit, la lumière joue un rôle primordial sur les fonctions<br />
reproductrices et la croissance.<br />
7- PREDATEURS, PARASITES ET PATHOLOGIES <strong>DE</strong>S ESCARGOTS<br />
- Les prédateurs des escargots : Les prédateurs vertébrés sont les oiseaux, les<br />
mammifères et les reptiles. Les prédateurs invertébrés sont principalement certains arthropodes.<br />
Beaucoup s’attaquent seulement aux très jeunes escargots et aux œufs, mais certains s’attaquent<br />
même aux escargots adultes.<br />
- Les parasites des escargots : Certains parasites vont se développer à l’extérieur de<br />
l’animal, d’autres vont utiliser l’escargot comme hôte intermédiaire. Les principaux parasites de<br />
l’escargot sont les acariens et les helminthes.<br />
- Les agents pathogènes : Malgré qu’ils soient nombreux, seulement quelques agents<br />
pathogènes ont été décrits. Il s’agit notamment de la mycose des pontes et des bactérioses.<br />
II - SITUATION ACTUELLE DU SECTEUR EN TUNISIE<br />
En Tunisie comme dans les autres pays, la collecte est actuellement le principal mode<br />
d'approvisionnement. En effet, il existe de véritables professionnels de ramassage notamment en<br />
milieu rural qui connaissent bien les endroits et les caches hivernales où se réfugient les escargots.<br />
Environ 95 % de la production totale est destinée à l'exportation sous forme d'escargots vivants<br />
ou de chair d'escargot congelée.<br />
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1- LE RAMASSAGE<br />
La zone de collecte couvre toute la Tunisie septentrionale. Cette zone est limitée par des régions<br />
froides : Makthar, Tala, Bargou, Kesra et le Kef. Ces régions sont caractérisées par une forte<br />
humidité et des terrains calcaires.<br />
En plus de ces régions à climat continental, situées à des altitudes de 700 à 1000 m, les régions<br />
montagneuses de Mateur, Beja et Jendouba, caractérisées par une température relativement<br />
douce, constituent des zones très favorables pour le ramassage.<br />
Dans les zones littorales et les plaines, telles que les basses vallées de la Medjerda, les espèces<br />
comestibles sont en voie de disparition suite à l'urbanisation, l'industrialisation et l'exploitation<br />
agricole utilisant les produits chimiques.<br />
Les quantités ramassées varient selon les saisons et les années, et ce en raison du cycle naturel de<br />
croissance de cet animal, des conditions climatiques et de la législation nationale qui tente de<br />
préserver la reproduction de cette espèce. S’agissant des variations saisonnières, nous pouvons<br />
constater que :<br />
· La production est maximale pendant les mois de Juin et Juillet.<br />
· Elle est presque inexistante pendant les mois de Décembre et Janvier.<br />
· Le ramassage est interdit pendant les mois Mars, Avril et Mai.<br />
· L’exportation d’escargots est autorisée sur toute l’année, mais les opérateurs sont tenus,<br />
par la réglementation, de déclarer les quantités à exporter avant la période d’interdiction.<br />
2- L’ELEVAGE<br />
En Tunisie, et d’après les investigations menées sur le terrain, aucun élevage n’est actuellement<br />
opérationnel, malgré plusieurs tentatives qui ont échoué car, d’une part, elles ne reposent pas sur<br />
des normes d’élevage et de conception permettant de garantir cette activité et d’autre part,<br />
l’activité de ramassage est très développée et se fait même durant la période d’interdiction ce qui<br />
concurrence énormément les produits d’élevage dont le prix de revient est nettement plus élevé.<br />
Seul un projet relativement avancé qui a démarré par la reproduction et l’engraissement en plein<br />
air a réussi une première opération d’exportation. Ce projet, situé au niveau d’une clairière<br />
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forestière à Sejnane, est entrain de se restructurer après une première année d’activité qui a<br />
permis de produire près de 6 tonnes d’escargots à partir d’une tonne de reproducteurs.<br />
III - L'ELEVAGE D'ESCARGOTS<br />
1- LES PRINCIPALES ESPECES ELEVEES<br />
Les techniques d’élevages décrites au niveau de la littérature et qu’on peut observer chez les<br />
héliciculteurs concernent essentiellement les escargots Petit-gris, les escargots Gros-gris et les<br />
escargots de Bourgogne. Toutefois, l’élevage de l’Helix aperta peut être envisageable, mais jusqu’à<br />
présent ce type d’élevage reste mal maîtrisé à cause de la méconnaissance du cycle biologique de<br />
l’espèce et son élevage reste à l’échelle expérimentale.<br />
2- LES DIFFERENTES TECHNIQUES D’ELEVAGE<br />
2.1- Elevage en parc en plein air « escargotières »<br />
Ce type d’héliciculture est, jusqu’à présent le seul utilisé en Tunisie car il ne nécessite pas<br />
d’investissements coûteux. Cependant, aucun contrôle sérieux n’est possible et l’élevage est<br />
soumis d’une part aux ravages des prédateurs et des parasites et d’autre part aux aléas climatiques.<br />
Cette méthode extensive, totalement à l’extérieur reste peu productive mais elle constitue une<br />
activité agricole complémentaire assurant un revenu accessoire aux populations rurales.<br />
En effet, ce type d’élevage repose sur le cycle naturel de reproduction de l’escargot. Les parcs<br />
sont garnis au printemps avec des reproducteurs. La nature se charge du reste, mais il ne faut pas<br />
espérer une grande productivité.<br />
Cependant, quelques éleveurs ont choisi l’héliciculture de plein air, mais dans certaines conditions<br />
et avec une technique adaptée. En effet, le « tout à l’extérieur » ne se maîtrise bien que si l’on soit<br />
dans une région dont le climat s’y prête et que si l’on utilise des petits parcs.<br />
L’avantage réside dans les besoins moins importants en parcs, ou au moins dans une meilleure<br />
utilisation de ceux-ci : au début, l’éleveur n’a qu’un seul parc à surveiller ; au bout de 6 semaines il<br />
en aura 2 au premier dédoublement et par la suite 4 au second dédoublement. Les parcs libres<br />
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peuvent servir à réaliser le second cycle d’engraissement des escargots non adultes et ayant subi<br />
une hibernation.<br />
Cette technique est beaucoup plus simple que les autres, et demande moins d’investissement. Elle<br />
n'est pas possible partout, et n'est utilisée, pour l’instant, qu'avec le petit-gris, elle donne une<br />
productivité plus faible par reproducteur. Par contre, si l’on calcule en production par m² de parc,<br />
elle donne des résultats au moins similaires à ceux obtenus en élevage mixte, avec une charge de<br />
travail nettement diminuée.<br />
2.2- Elevage sous abri<br />
- Elevage en serre-tunnel : Dans ce cas, l’installation n’est pas trop coûteuse, mais il est difficile d’y<br />
maintenir une température adéquate surtout en automne et en hiver, quand la température<br />
moyenne de la serre devient insuffisante pour une bonne croissance des escargots. Le chauffage<br />
de la serre en film plastique, vu la déperdition importante de chaleur, n’est guère envisageable<br />
dans le cas de l’élevage d’escargots car le coût de l’énergie nécessaire ne serait pas rentabilisé et la<br />
consommation en énergie est importante.<br />
Par ailleurs, il est possible de faire la reproduction en serre-tunnel au niveau de certaines régions à<br />
climat tempéré. Pour cela, il faut veiller à ce que les températures moyennes ne soient pas trop<br />
faibles. Le sol doit être tapissé d’un grillage fin afin d’éviter que les reproducteurs ne pondent<br />
directement dans la terre. On placera régulièrement les pondoirs pendant 2 à 3 jours par semaine,<br />
en fonction du calendrier de travail. Par contre, l’incubation est réalisée sous bâtiment.<br />
Le principal inconvénient est qu’un tel système ne peut pas être utilisé dans les régions trop<br />
froides.<br />
- Elevage en bâtiment : Dans ce cas le bâtiment est plus ou moins isolé, ce qui permet de contrôler la<br />
température, l’hygrométrie et l’éclairement. Il supprime également les pertes occasionnées par les<br />
prédateurs. Cependant, l’investissement est très élevé et il faut utiliser la surface au maximum.<br />
Dans l’état actuel des études réalisées en France, c’est l’escargot Petit-gris ou Helix Aspersa qui se<br />
prête le mieux à l’élevage intensif ; la troisième phase de l’élevage, l’engraissement des jeunes, est<br />
bien maîtrisée. En effet, il est possible d’obtenir des individus adultes à partir de l’age de 3 mois,<br />
mais en moyenne vers 6 mois. En plus ces escargots sont féconds et ne présentent aucun stress<br />
physiologique dû à l’absence d’hibernation ou à la claustration. Durant cette phase de l’élevage, il<br />
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est encore nécessaire d’effectuer des tris afin d’éviter une trop grande hétérogénéité de la taille<br />
des individus et de favoriser ainsi la croissance des plus gros aux dépens des plus petits.<br />
2.3- Elevage mixte hors sol<br />
Ce type d'élevage consiste à séparer les différentes phases d'élevage : La reproduction et le<br />
démarrage des jeunes sont réalisés dans un bâtiment contrôlé, alors que l’engraissement est assuré<br />
en parcs extérieurs de plein air. Cette technique d’élevage n’est envisageable que durant une partie<br />
de l’année car il est exclu d’utiliser les parcs durant l’hiver dans les régions méridionales. Cette<br />
technique d’élevage doit pouvoir constituer un excellent intermédiaire tant que les techniques<br />
d’élevage sous abris ne soient encore totalement maîtrisées.<br />
3- CONCEPTION ET REALISATION D’UN ELEVAGE MIXTE<br />
3.1- Conception et réalisation de la partie hors sol d’un élevage mixte<br />
3.1.1- Le bâtiment d’élevage<br />
Un élevage sous bâtiment ne sera vraiment rationnel que s'il s'agit d'un élevage hors sol<br />
permettant une occupation maximale du bâtiment. Le bâtiment aura d'autres fonctions telles que<br />
le stockage de matériel, d'aliment ou pour accueillir une chambre froide pour l'hibernation des<br />
escargots. La surface dont l'éleveur devra disposer, pour la partie strictement élevage sera<br />
fonction du nombre d'escargots que l'on souhaitera produire, de la technique utilisée et du<br />
matériel d'élevage choisi. On peut estimer que 50 à 100 m² de surface disponible permet l’élevage<br />
de 2.000 à 5.000 reproducteurs.<br />
Le bâtiment doit être sain avec des mûrs et une toiture en bon état, une hauteur sous plafond<br />
suffisante (2,5 m), facile d’accès et disposant d’un raccordement à l’eau et à l’électricité. Il doit<br />
permettre de fournir aux escargots des conditions d'ambiance favorables pour optimiser les<br />
résultats techniques et économiques de l'élevage. Les règles à respecter, afin de rendre un<br />
bâtiment compatible avec l'élevage des escargots, notamment au niveau des conditions<br />
d'ambiance, sont :<br />
- L'isolation thermique du local d'élevage<br />
- Le contrôle de la température<br />
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- Le contrôle de l'hygrométrie<br />
- L'éclairement<br />
- La lutte contre les insectes volants<br />
En élevage, avec des contraintes différentes de celles de la nature, il va falloir recréer<br />
artificiellement les conditions optimales pour l’entrée des escargots en hibernation et leur réveil<br />
par la suite aux moments opportuns. Toute hibernation conduite sans contrôle rigoureux de la<br />
température peut mener à des déboires. L’hibernation est donc réalisée en chambre froide<br />
maintenue à 5 à 7°C pendant au moins 3 mois.<br />
3.1.2- Le matériel d’élevage hors sol<br />
3.1.2.1- Les boites d’élevage<br />
Bien qu’il soit à l’origine de la maîtrise de la reproduction en élevage, ce type de matériel<br />
d’élevage n’est quasiment plus utilisé actuellement. Les raisons sont dues à un investissement trop<br />
lourd et à des temps de travaux importants.<br />
Des volumes optimaux et les charges en escargots correspondantes ont été définis pour la<br />
reproduction et pour la nurserie. En effet, les reproducteurs sont logés dans des cages d’élevage<br />
correspondant à un volume disponible de 30 à 60 litres. Ce volume est délimité par des parois<br />
verticales, un plafond et un plancher. Habituellement, les enceintes de reproduction ont une<br />
forme rectangulaire, mais il existe des matériels avec des formes plus complexes.<br />
Pour assurer une bonne ventilation, les enceintes seront pourvues d’ouvertures de grandes<br />
dimensions grillagées. Pratiquement, tout le toit est grillagé ainsi que les extrémités, afin que la<br />
lumière pénètre largement dans les enceintes d’élevage.<br />
3.1.2.2- Dispositifs d’élevage avec capots transparents et plateaux<br />
Il s’agit de bacs transparents (les capots) que l’on retourne sur une surface plane (les plateaux).<br />
Ces bacs, dont les dimensions sont d’environ 1 x 0,5 x0,15 m, sont réalisés en plastique<br />
transparent thermoformé, et présentent des rainures sur le dessus et le côté, afin d’en assurer la<br />
solidité. Les capots, une fois retournés sur les plateaux, constituent une enceinte hermétique.<br />
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C’est pourquoi, il est nécessaire d’y pratiquer des petites ouvertures qui seront obturées à l’aide<br />
d’un grillage fin de type moustiquaire.<br />
3.1.2.3- Les bacs sur étagères<br />
Ce type d’installation permet l’utilisation de matériels non spécifiques à l’héliciculture et donc<br />
moins onéreux. Il s’agit tout simplement de poser sur des étagères inclinées des bacs (ouverture<br />
vers le haut) recouverts d’un grillage. L’utilisation de bacs en plastique permet une certaine<br />
aisance au niveau de leur entretien.<br />
Quel que soit le type de bac, il convient de découper une fente, de 7 mm de large, de façon à<br />
permettre l’évacuation des eaux de nettoyage.<br />
Ces bacs sont recouverts d’un grillage à maille carrée de 10 mm. Ce grillage est destiné à<br />
empêcher la fuite des escargots.<br />
Les bacs sont disposés sur des étagères inclinées (pente de 10 %) afin de permettre l’évacuation<br />
des eaux de nettoyage à travers les fentes. Le nombre de niveaux est souvent de 4 à 5 avec un<br />
écartement entre les niveaux calculé en fonction de l’éclairement du local, de la nature des bacs,<br />
de la hauteur de ceux-ci et de la facilité de travail, généralement il est de 30 cm. Avec ce type<br />
d’installations, on peut loger jusqu’à 5000 reproducteurs dans un local de 2m x 5m.<br />
3.1.2.4- Les enceintes de nurserie<br />
Les principes de base applicables aux enceintes de nurserie sont les même que ceux applicables<br />
dans le cas des enceintes de reproduction. Les mêmes possibilités de choix sont offertes quant<br />
aux matériaux, au montage en batteries, etc. Le plus souvent les héliciculteurs utilisent des boites<br />
en plastique qui sont aménagés de la même façon.<br />
La nurserie se conduit en hors-sol, mais certains héliciculteurs utilisent des plateaux dont le fond<br />
est garni de substrat humidifié. Parfois aussi, les éleveurs disposent des abris sur le fond de ces<br />
boites de nurserie : il s’agit de sections de bouteilles en plastique, ou plus simplement de bandes<br />
de plastique souple et opaque sous lesquelles les jeunes escargots se glissent.<br />
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3.1.2.5- Les matériels accessoires<br />
- matériel de maintien d’humidité dans les cages : Le nettoyage quotidien des cages à<br />
l’eau, associé à l’utilisation d’un humidificateur (pendant environ 14 heures par jour) suffit à<br />
maintenir un taux hygrométrique satisfaisant.<br />
- Les mangeoires : Généralement, il n’est pas nécessaire de prévoir des mangeoires.<br />
Cependant, dans le cas des cages dont le fond est pourvu d’un géotextile, afin d’éviter que<br />
l’aliment absorbe l’humidité résiduelle, celui-ci est distribué sur des petits supports qui peuvent<br />
être constitués de plaques de plastique, ou, plus souvent de languettes de plastique.<br />
- Les pondoirs : On utilise des petits pots en plastique, percés au fond (par exemple, des<br />
pots à bouture de pépiniéristes), mais de plus en plus les héliciculteurs recherchent des récipients<br />
en plastique transparent, de façon à pouvoir visualiser très facilement les pontes sans<br />
manipulation.<br />
Dans une enceinte de reproduction, le nombre de places de ponte (nombre de pots ou nombre<br />
de trous) dépendra du nombre de reproducteur. On compte une place pour 5 à 10 reproducteurs.<br />
Les pots peuvent être regroupés en un seul point de la cage d’élevage ou répartis sur toute la<br />
surface.<br />
- Les substrats de ponte : Un bon substrat de ponte doit correspondre à quelques<br />
critères physiques et chimiques. En effet, le substrat de ponte doit être meuble. Il est possible<br />
d’utiliser de la terre, à condition qu’elle soit légère, ou un terreau horticole. Dans la pratique, un<br />
grand nombre d’éleveurs se procurent le terreau 6 mois à un an avant son utilisation effective.<br />
Certains éleveurs préfèrent les substrats organiques, tels que le sable de rivière, soit seuls, soit<br />
associés à un autre support comme la terre de jardin. Dans tous les cas, le substrat doit être<br />
meuble et légèrement humidifié. Il est déconseillé de chercher à le stériliser par quelques moyens<br />
que ce soit.<br />
- Les dispositifs d’incubation : Plusieurs modes d’incubation étant possibles, le choix<br />
des matériels à utiliser est varié :<br />
v Incubation dans les postes de ponte : Dès qu’une ponte est constatée dans un pot, celui-ci<br />
est retiré de la cage de reproduction et placé sur le support d’incubation : il s’agit d’une<br />
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simple étagère garnie d’un fond humide constitué de géotextile ou de mousse synthétique.<br />
Ensuite, sur le dessus du pot, on dispose une petite plaque de plastique transparent<br />
(plexiglas) qui viendra obstruer l’ouverture. A la naissance, les escargots iront se coller sur<br />
cette plaque.<br />
v Incubation en dehors des pots de ponte : Cette technique, de plus en plus généralisée, a<br />
plusieurs avantages. En effet, elle permet : (i) la réduction de la place nécessaire à<br />
l’incubation, (ii) la détermination précise du nombre de ponte, (iii) l’observation des<br />
pontes, (iv) le tri des pontes et élimination des pontes anormales, surtout celles ayant la<br />
couleur rose, et enfin, l’amélioration des conditions sanitaires.<br />
Cette technique consiste à retirer les pontes de leur substrat et à les placer dans des boîtes<br />
d’incubation. Cette opération est facilitée par l’utilisation des pondoirs équipés de « pièges<br />
de ponte ». Les boîtes d’incubation sont des boites en plastique du commerce ou des<br />
« boîtes de Pétri », dont on garnira le fond avec l’équivalent d’une cuillère à soupe de<br />
substrat de ponte ou avec un morceau de géotextile humidifié.<br />
- Le matériel pour l’hibernation : Pour l'hibernation, les escargots sont placés dans des<br />
caissettes en bois, ajourées pour la ventilation et rangées sur des étagères dans le local<br />
d'hibernation. Le bois évite les trop grandes variations hygrométriques et permet un collage<br />
satisfaisant des escargots. Il est également possible de faire hiberner les escargots en les plaçant<br />
dans des filets qui seront soit suspendus dans le local, soit posés à plat sur les étagères.<br />
3.2- Conception et réalisation des parcs d’engraissement<br />
L'implantation des parcs exige certaines critères de choix tel que :<br />
- Le choix géographique : les performances zootechniques peuvent varier selon les<br />
régions (variation des conditions climatiques chaleur, orages violents, etc.)<br />
- Le choix du terrain : l'élevage d'escargots impose peu de contraintes au niveau du<br />
terrain. Qu’il soit facilement accessible et qu'il dispose d'un point d'eau. A éviter les<br />
terrains à forte pente, imperméables ou facilement inondables, sous les arbres (présence<br />
des ombres) et à proximité immédiate d'un autre élevage.<br />
- Le sol des parcs : D'une manière générale, une terre franche, légèrement calcaire est<br />
préférable. Si le sol naturel n'est pas de cette nature, il sera nécessaire de le modifier en<br />
conséquence par des apports de sable des rivières et du calcaire ou de terreau.<br />
AGRO-SERVICES / APIA 193
Etude sectorielle : l’élevage d’escargots Février 2005<br />
3.2.1 – Réalisation de grands parcs à l’air libre<br />
Ce type de parcs est relativement facile à installer, d’un coût raisonnable, et demandant peu<br />
d’intervention humaine. Par contre, il présente l’inconvénient de ne pas assurer une protection<br />
totale, en particulier contre les prédateurs aériens.<br />
Ces parcs sont des structures rectangulaires de 50 à 100 m² qui peuvent être regroupées pour<br />
former des entités d’élevage beaucoup plus importantes (1.000 à 2.000 m², voire plus). Dans ce<br />
cas les différents parcs sont séparés par des allées.<br />
Pour la confection de ce type de parcs, il est impératif d’empêcher la prédation, ou au moins de la<br />
réduire au maximum. Pour lutter contre les prédateurs au sol, il est nécessaire d’enfoncer les<br />
clôtures de 20 à 30 cm dans le sol et de les doubler avec un grillage à mailles fines carrées de 10<br />
mm, qui sera recourbé sur les côtés et remontera le long des parois verticales sur environ 10 à 20<br />
cm. Pour lutter contre les prédateurs aériens, le seul moyen qui pourrait être raisonnable est la<br />
couverture du parc par un filet anti-oiseaux qui sera tendu au-dessus du parc à l’aide de piquets et<br />
de fils métalliques.<br />
3.2.2 - Réalisation de grands parcs sous filets<br />
Il s’agit le plus souvent d’une structure de serre tunnel en tubes métalliques, recouverte d’un filet<br />
à mailles très fines qui a pour effet de filtrer les rayons lumineux, de réduire la température, de<br />
couper le vent et de supprimer l’accès aux prédateurs aériens. La structure serre tunnel n’est pas<br />
obligatoire : tout autre type de structure métallique est envisageable.<br />
Les dimensions des parcs seront fonction des dimensions de la serra ou de la structure<br />
disponible. En général, si la longueur n’est pas limitée, la largeur peut varier de 4 à 10 m et la<br />
hauteur de 2 à 3,5 m.<br />
3.2.3 - Réalisation de grands parcs sous serre-tunnel<br />
Les principes de construction et d’installation sont les mêmes que ceux des grands parcs sous filet<br />
ombrageant. Dans ce cas, le filet est remplacé par une bâche plastique transparente traitée contre<br />
les ultraviolets. Dans certaines régions réputées froides, cette structure sous serre-tunnel permet<br />
de faire face aux aléas climatiques, tout en garantissant de bonnes performances.<br />
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Etude sectorielle : l’élevage d’escargots Février 2005<br />
3.2.4 - Réalisation de petits parcs<br />
Très utilisés par le passé, ils le sont beaucoup moins maintenant car, par rapport aux grands<br />
parcs, ils sont relativement onéreux et demandent plus de main-d’œuvre dans la conduite de<br />
l’élevage. Ces parcs ont une forme rectangulaire et des dimensions de : L= 4 à 8 m ; l= 1 à 1,2 m<br />
et h= 0,4 à 0,6 m au-dessus du sol. Ils ont ainsi une superficie unitaire comprise entre 4 et 10 m²<br />
et sont regroupés en ensembles importants par juxtaposition.<br />
Ces parcs sont délimités par des parois verticales, pénétrant dans le sol sur une profondeur de 20<br />
à 30 cm et d’une hauteur de 50 à 60 cm au-dessus du sol, comme dans le cas des grands parcs.<br />
Les matériaux utilisés sont identiques.<br />
3.2.5 - Aménagement des parcs d’engraissement<br />
Quel que soit le modèle de parc retenu par l'éleveur, un certain nombre d'aménagements sont à<br />
prévoir à l'intérieur des parcs. Ils concernent la végétation, les abris, les mangeoires et les<br />
systèmes d'arrosage.<br />
4 - LA CONDUITE D’UN ELEVAGE MIXTE D’ESCARGOTS<br />
4.1 - Conduite de la reproduction<br />
La mise en hibernation des reproducteurs est une phase obligatoire avant la mise en<br />
reproduction. La durée d'hibernation est d'au moins de trois mois, et dans des conditions précises<br />
que l'on ne peut créer que dans une chambre froide.<br />
Le réveil des escargots se fait en fonction des besoins en reproduction. Plus on la fera tôt, plus<br />
vite on obtiendra des naissances, et il sera nécessaire de procéder à une nurserie relativement<br />
longue.<br />
Cette phase de reproduction démarre au réveil des reproducteurs et les premiers accouplements<br />
interviennent 2 à 3 jours après le début de réveil.<br />
Pour la première série de pontes, il doit y avoir assez de pondoirs pour que 20 % des<br />
reproducteurs puissent pondre en même temps, soit une place de ponte pour 3 reproducteurs,<br />
par la suite un pour 6.<br />
AGRO-SERVICES / APIA 195
Etude sectorielle : l’élevage d’escargots Février 2005<br />
L'incubation peut se dérouler dans la salle de reproduction, dans les mêmes conditions<br />
thermiques et hygrométriques que celle-ci, mais si on en a la possibilité, la température<br />
d'incubation peut être montée jusqu'à 25°C. La durée d'incubation sera de 15 jours à 20°C et<br />
pourra diminuer d'un jour par degré supplémentaire de température avec un maximum à 25°C.<br />
Contrairement aux escargots issus de pontes ayant incubé dans les pondoirs et qui sont récoltés<br />
sur les plaques de Plexiglas dès leur apparition, les escargots éclos en boîtes d’incubation sont<br />
laissés une semaine avant toute intervention. Si les conditions climatiques le permettent, ces<br />
escargots peuvent être mis directement en parcs.<br />
4.2- Conduite de la nurserie<br />
C'est une phase très délicate de l'élevage, au cours de la qu'elle les escargots vont doubler leur<br />
poids toutes les deux semaines. La nurserie en bâtiment conditionné est impérative tant que les<br />
conditions climatiques extérieures ne sont pas favorables, d’une manière générale, pas avant le 15<br />
avril, selon les régions. La durée de la nurserie recommandée ne doit pas dépasser 2 à 3 semaines,<br />
le plus souvent elle est de 10 à 15 jours.<br />
4.3- Conduite de l’engraissement en parc<br />
Les escargots de 8 jours, ou issus de la nurserie, seront placés en parcs d'engraissement dès que<br />
les conditions climatiques le permettront. La mise en parc ne pourra se faire que si les parcs sont<br />
aptes à recevoir des escargots, sur le plan végétation. La répartition des jeunes escargots doit être<br />
respectée, il faut prévoire une densité de 350 à 400 escargots/m² de parc au sol, et une densité de<br />
600 escargots/m² de sol pour les parcs équipés de surfaces de collages verticales.<br />
- L’alimentation : En élevage les aliments composés conviennent bien à l'alimentation<br />
des escargots. Présentés en farine ou en granulés, ils apportent à la fois les protéines, les minéraux<br />
et l'énergie dont les escargots ont besoin. On considère en moyenne qu'il faut de 1,4 à 1,8 kg<br />
d'aliment pour produire 1 kg d'escargot ; En moyenne l'indice de consommation est égal à 1,6.<br />
Pour obtenir de bons résultats, les aliments composés doivent tenir compte des besoins<br />
nutritionnels des escargots.<br />
- La végétation : L'entretien régulier de la végétation est important, car il limite les<br />
risques d'écrasement des escargots par l'éleveur, il faut donc la couper régulièrement.<br />
AGRO-SERVICES / APIA 196
Etude sectorielle : l’élevage d’escargots Février 2005<br />
- L’arrosage : L’éleveur doit procéder à des séquences d’arrosage dont la durée et la<br />
fréquence seront fonction des conditions climatiques.<br />
- L’anti-fuite : Quel que soit le système utilisé, il faut veiller à ce qu'il reste efficace tout<br />
au long de la période d'engraissement.<br />
- La prédation : Il faut régulièrement regarder sous les abris pour voir s'il n'y a pas des<br />
galeries de rongeurs. En cas de prolifération de limaces, le seul moyen de lutter contre eux est le<br />
ramassage manuel.<br />
4.4- Le ramassage<br />
Le ramassage aura lieu au fur et à mesure du grossissement des escargots. On considère qu'un<br />
escargot est bon lorsqu'il est adulte ; le devant de la coquille est légèrement courbé, on dit qu'elle<br />
est bordée. Les premiers escargots atteindront la taille adulte durant le mois de juillet.<br />
4.5- L’entretien des parcs<br />
- Entretien hebdomadaire : L'entretien consiste à enlever l'ancien aliment, nettoyer les<br />
mangeoires, en remettre de l'aliment et retirer les morts.<br />
- Entretien annuel : Après le ramassage des escargots, les parcs sont vidés de leurs<br />
matériels et désherbés. Les résidus de désherbage sont éliminés et éloignés des parcs.<br />
C'est à cette période qu'il est préférable d'effectuer le traitement contre les limaces.<br />
En fin de l'année, il est bon de retourner le terrain afin de mélanger la matière organique<br />
et d'assainir le parc d'une façon plus générale.<br />
4.6 - Planning de l’élevage mixte<br />
- Cycle de production sur un an : Il nécessite un engraissement continu en parcs extérieurs en<br />
profitant de la totalité de la période bénéfique à la croissance des jeunes escargots entre avril et<br />
septembre. Pour cela, les reproducteurs seront ramassés à la fin du mois de mai puis stockés en<br />
chambre froide à 5°C. Après 7 mois d'hibernation, ils subiront une période de conditionnement<br />
pendant le mois de janvier. De février à avril, trois phases en bâtiment vont se superposer ; La<br />
AGRO-SERVICES / APIA 197
Etude sectorielle : l’élevage d’escargots Février 2005<br />
reproduction, l'éclosion et la nurserie. Les jeunes issus de nurserie sont placés dans les parcs fin<br />
mars ou début avril selon les conditions climatiques.<br />
- Cycle de production sur deux ans : Dans le cas ou la reproduction est plus tardive, entre avril<br />
et juin, les jeunes ne peuvent pas terminer leur croissance avant la fin du mois de septembre. Ils<br />
seront ramassés et stockés en chambre froide entre octobre et avril de l'année suivante, date à<br />
laquelle ils entameront leur seconde période de croissance pour atteindre le stade bordé fin mai-<br />
début juin.<br />
5- AVANTAGES ET INCONVENIENTS <strong>DE</strong>S DIFFERENTES TECHNIQUES<br />
D’ELEVAGE<br />
Les avantages et les inconvénients des différentes techniques sont présentés dans le tableau<br />
suivant :<br />
ELEVAGES AVANTAGES INCONVENIENTS<br />
Elevage hors<br />
sol (bâtiment<br />
intégral)<br />
Elevage<br />
mixte<br />
(en serre<br />
tunnel)<br />
Elevage<br />
mixte<br />
(en parcs)<br />
-Possibilité de produire toute<br />
l'année<br />
-Contrôle plus aisé des prédateurs<br />
-Croissance plus régulière et rapide<br />
-Indice de consommation faible<br />
-Conditions thermo-hydriques et<br />
luminosité optimales<br />
-Surface totale nécessaire faible<br />
-Mise en serre des escargots du 1 er<br />
au 15 mars<br />
-Possibilité d'engraisser deux lots de<br />
Gros-Gris sur toute l'année pour<br />
être commercialiser à la taille des<br />
Petit-Gris adultes<br />
-Gain très important de main<br />
d’œuvre (facilité d'entretien...)<br />
-Investissement faible<br />
-Facilité de l'entretien et de<br />
l'alimentation<br />
-Frais annuels variables très élevés<br />
-Nécessite beaucoup de main d'œuvre<br />
et la disponibilité de locaux vastes<br />
-Risque plus important de<br />
développement d'épizootie et difficulté<br />
de contrôle des parasites<br />
-Mise en serre des escargots à partir du<br />
1 er mai (filet d'ombrage).<br />
-Difficulté de régler la température<br />
durant les fortes chaleurs<br />
-Engraissement plus extensif<br />
-N'autorise pas une mise en parcs des<br />
escargots avant le 1 er mai<br />
-Protection anti-prédatrice<br />
éventuellement moins efficace<br />
-Récolte tardive<br />
A la suite des différents essais réalisés par les éleveurs et les chercheurs, il a été démontré que<br />
l'élevage mixte s’est révélé relativement le plus intéressant, bien qu'il demande d'être encore<br />
amélioré.<br />
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Etude sectorielle : l’élevage d’escargots Février 2005<br />
6- LES MESURES D’HYGIENE<br />
6.1 - Limiter l’introduction d’agents pathogènes<br />
Les agents pathogènes peuvent être véhiculés par les visiteurs, le personnel, les escargots ou le<br />
matériel d'élevage. Il faudra donc, dans la mesure du possible, limiter les visites et utiliser un<br />
pédiluve tant pour les visiteurs que pour le personnel. De même, tout matériel ayant déjà été<br />
utilisé doit être désinfecté et rincé d'abondance avant son réutilisation<br />
6.2 - Lutter contre les agents pathogènes<br />
- Lutte contre les acariens : Il est encore tôt pour préconiser un moyen de combattre<br />
efficacement ces pullulations. Cependant, il est probable que la surveillance des élevages et les<br />
soins apportés au nettoyage des locaux et des bacs, diminueraient ces pullulations.<br />
- Lutte contre les nématodes : Les nématodes sont gênants en très grand nombre.<br />
L'essentiel dans un premier temps n'est pas de les éliminer mais de diminuer leur nombre dans<br />
une proportion acceptable. Pour cela il faut éviter l'introduction de nouveaux escargots<br />
provenant du milieu naturel.<br />
- Lutte contre les limaces : Lors des contrôles réguliers des parcs d'engraissement, il est<br />
souhaitable, dans la mesure du possible, d'enlever les limaces existantes. Le désherbage des allées<br />
entre les parcs sera un bon moyen pour éviter leur dissémination.<br />
7- LA TRANSFORMATION <strong>DE</strong> LA PRODUCTION D’ESCARGOTS<br />
7.1 - La transformation en produits semi-finis : Les escargots ébouillantés<br />
Les escargots, ayant été triés en différentes catégories de taille, sont mis dans des sacs en filet ou<br />
dans un égouttoir pour subir un premier nettoyage au jet d’eau. Ils sont ensuite lavés dans une<br />
plonge deux ou trois fois. La dernière eau de lavage sera légèrement salée et vinaigrée.<br />
Les animaux sont alors ébouillantés dans l’eau à 70 °C pendant 3 minutes. Cette méthode permet<br />
d’obtenir des escargots ni contractés ni en extension. Les escargots ébouillantés sont<br />
AGRO-SERVICES / APIA 199
Etude sectorielle : l’élevage d’escargots Février 2005<br />
conditionnés dans des sacs en filet plastique. Une étiquette indiquera le nombre d’escargots, leur<br />
calibre et la date de l’ébouillantage.<br />
Si on effectue le décoquillage, on opérera les coquilles commercialisables. Celles-ci seront<br />
soigneusement nettoyées dans l’eau bouillante additionnée de cristaux de soude ou de poudre<br />
pour lave-vaisselle. Les chairs seront conditionnées en sachets ou en boîtes en plastique,<br />
étiquetées de la même façon que les sacs d’escargots non décoquillés.<br />
7.2 - La transformation en produits finis : La préparation<br />
- Les préparations au beurre : Les escargots devant être préparés au beurre sont<br />
décoquillés après ébouillantage, puis les chairs sont cuites au court-bouillon pendant 70 à 90<br />
minutes. Pour beurrer un escargot, on introduit un peu de farce dans la coquille, on enfonce la<br />
chair en position naturelle et on rajoute une noisette de farce en lissant à la spatule dans le plan<br />
de l’ouverture.<br />
- Les préparations au naturel : Les escargots « au naturel » sont conditionnés avec l’eau<br />
filtrée du court-bouillon dans laquelle on peut ajouter quelques arômes. Pour les chairs « au<br />
naturel » mises en boite, la réglementation française est très stricte, elle détermine le calibrage des<br />
chairs, leur dénomination, le nombre de douzaines prévu dans une boite de 1/1, le poids égoutté,<br />
l’aspect du liquide, l’aspect des chairs, etc. Le tortillon doit être amputé chez toutes les espèces<br />
sauf chez l’Hélix aspersa<br />
- Les préparations en sauce : On ébouillante d’abord les escargots puis on les fait cuire<br />
dans une sauce pendant 1 heure 30 à 2 heures. La sauce, qui varie selon les recettes, renfermera<br />
en règle générale de l’eau, du concentré de tomate, des oignons, des petits morceaux de graisse<br />
animale et des épices. Une préparation en sauce pourra être commercialisée sous forme de plat<br />
cuisiné surgelé.<br />
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Etude sectorielle : l’élevage d’escargots Février 2005<br />
IV - ASPECTS ECONOMIQUE ET COMMERCIAL<br />
1- LA <strong>DE</strong>MAN<strong>DE</strong> D’ESCARGOTS<br />
1.1- La consommation d’escargots<br />
L’escargot a constitué, avec les fruits de mer, la base essentielle de l’alimentation de l’homme<br />
préhistorique qui vivait de la cueillette. Ce produit, fort apprécié chez les Grecs et les romains,<br />
continue à l’être de nos jours, dans certains pays occidentaux dont notamment la France, la<br />
Grèce, l’Espagne, l’Italie, la Belgique et l’Allemagne.<br />
L’escargot est commercialisé sur le marché sous différentes formes : Escargots vivants, produits<br />
semi-finis, produits finis et autres produits.<br />
La valeur nutritionnelle de l’escargot est remarquable. Elle est presque comparable à celle du<br />
poisson, en particulier la Sole. L’escargot est aussi riche en protéines et en eau que les viandes<br />
rouges et très pauvre en graisse saturée d’où son caractère diététique. De plus, certains minéraux<br />
y sont présents en quantités très intéressantes. Il s’agit notamment du calcium et du magnésium<br />
retrouvé à des concentrations supérieures à 10 fois par rapport aux autres viandes.<br />
Les qualités gastronomiques sont indéniables. Le consommateur dispose en effet, de plusieurs<br />
recettes permettant d’obtenir un plat à la fois, savoureux et diététique.<br />
1.2- Le marché national d’escargots<br />
La vente de l’escargot sur le marché tunisien concerne surtout la mourguette (Eobania vermiculata)<br />
et cela pour deux raisons principales :<br />
· Cette espèce a une valeur marchande plus faible que celle des autres espèces exportées et<br />
son prix de vente local est à peu près égal au prix à l’exportation.<br />
· Les traditions culinaires sont portées sur cette espèce et dans une moindre mesure sur les<br />
autres espèces.<br />
· La demande nationale en ce produit est satisfaite par l’autoconsommation, les ventes sur<br />
le commerce et les ventes aux hôtels et restaurants, est actuellement relativement limitée.<br />
AGRO-SERVICES / APIA 201
Etude sectorielle : l’élevage d’escargots Février 2005<br />
Une certaine quantité d’escargots est ramassée chaque année et consommée par les ramasseurs<br />
eux-mêmes. Cette quantité est estimée à environ 5% de la production nationale et constitue ce<br />
qui est appelé l’autoconsommation.<br />
L’escargot est vendu principalement sur le marché central de Tunis et au niveau de quelques<br />
grands centres de consommation dans les grandes villes telles que Sousse, Sfax et Bizerte. Ces<br />
ventes s’opèrent auprès de certains marchands et poissonniers qui se livrent généralement à ce<br />
commerce de manière complémentaire à leur commerce principal. Les ventes sont relativement<br />
plus importantes dans la région du Sahel, où l’escargot fait partie du terroir culinaire de la région.<br />
Les hôtels et les restaurants accueillent chaque année des centaines de milliers de touristes<br />
intéressés et très sensibles à la cuisine fine et pourraient constituer un débouché intéressant pour<br />
les producteurs d’escargots.<br />
1.3- Les exportations tunisiennes d’escargots<br />
En termes de volumes, les exportations tunisiennes d’escargots ont atteint au cours de la<br />
période 1992-2003 une moyenne d’environ 420 tonnes par saison avec des fluctuations situées<br />
entre un minimum de 272 tonnes au cours de la saison 1994-95 et un maximum de 675 tonnes<br />
en 1999-2000.<br />
En termes de valeurs, les exportations ont permis au pays de dégager des recettes appréciables.<br />
Ainsi, selon les statistiques de l’INS les recettes d’exportation ont été de l’ordre de 3,9 MD et 3,0<br />
MD respectivement pour les années 2001 et 2002..<br />
Les quantités exportées sont constituées principalement de l’espèce « Attupatelli » dont la part se<br />
situe entre 60 et 70% des volumes exportés. La « Mourguette » vient en deuxième position avec<br />
une part variant entre 20 et 25% alors les « Petit-Gris » constituent une faible part située entre 5<br />
et 10%.<br />
Sur les dix dernières campagnes, l’escargot tunisien a été commercialisé principalement sur<br />
l’Italie. Les ventes sur la France et l’Espagne ont été plutôt marginales.<br />
AGRO-SERVICES / APIA 202
Etude sectorielle : l’élevage d’escargots Février 2005<br />
1.4- Le marché mondial.<br />
- Le marché français.<br />
La France consomme entre 30.000 et 40.000 tonnes d’équivalent escargots frais en moyenne par<br />
an, ce qui lui confère le titre de premier consommateur mondial d’escargots. Une grande partie de<br />
ce marché est comblée par la cueillette d’escargots sauvages effectuée sur le territoire français.<br />
L’autre partie est satisfaite par l’importation.<br />
La France, constitue également le deuxième importateur mondial d’escargots après la Chine. Ses<br />
importations en 2002 représentaient 23% des importations mondiales en valeur et provenaient<br />
surtout de la Turquie, de la Grèce, de la Pologne, et de la Roumanie dont les parts de marché ont<br />
été respectivement de 41%, 14%, 12% et 10%.<br />
La France est aussi un important exportateur d’escargots, principalement sous la forme de<br />
conserves en boîtes de métal ou de plats cuisinés utilisant d’autres types de conservation (plats<br />
surgelés, plats lyophilisés, etc.).<br />
- Le marché italien.<br />
La consommation d’escargots en Italie, estimée à 33.000 tonnes en 2002, a fortement augmenté<br />
sur les vingt dernières années.<br />
L’offre d’escargots sur le marché italien, en 2002, est alimentée principalement par l’importation<br />
et dans une moindre mesure par l’élevage ; le ramassage représentant dans ce pays une faible part<br />
de l’offre :<br />
L’importation : 70 %<br />
L’élevage : 24 %<br />
Le ramassage : 6 %<br />
L’Italie représente le cinquième marché mondial d’importation d’escargots et constitue, pour le<br />
moment, l’unique pays de destination pour les exportations tunisiennes en ces produits.<br />
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Etude sectorielle : l’élevage d’escargots Février 2005<br />
Les quantités d’Helix aperta consommées en 2002 ont été fournies à raison de 80% par<br />
l’Importation auprès des pays du Maghreb (la Tunisie, l’Algérie et le Maroc), les 20 % restant ont<br />
été fournies par les escargots provenant du ramassage dans le milieu naturel italien.<br />
A noter la très forte progression entre 1998-2002, des importations italiennes provenant de<br />
l’Algérie, au détriment des produits tunisiens qui ont accusé une baisse considérable au cours de<br />
la même période et ce tant en valeurs qu’en volumes.<br />
- Le marché espagnol.<br />
L’Espagne occupe la quatrième place dans les importations mondiales d’escargots en valeurs.<br />
Pourtant , elle a importé en 2002 environ 8.600 tonnes soit plus en volume que la Chine et la<br />
France réunies. Ce résultat s’explique par le fait que ce pays importe de la mourguette dont la<br />
valeur marchande est plus faible que les autres variétés.<br />
A noter aussi que l’Espagne s’approvisionne principalement du Maroc (74%) et dans une<br />
moindre mesure de l’Italie (11%) et du Portugal (5%).<br />
- Le marché grec.<br />
Avec environ 2.000 tonnes en 2002, la Grèce occupe le troisième rang dans le classement des<br />
pays importateurs d’escargots. Cependant, il s’approvisionne essentiellement des pays de l’Est, en<br />
particulier la Macédoine (80%), la Hongrie (5%), l’Albanie (4%), la Lituanie (3%), etc.<br />
2- L’OFFRE D’ESCARGOTS<br />
En Tunisie, seules les activités de ramassage, de pré-traitement et dans une moindre mesure<br />
l’élevage en plein air (engraissement) sont développées pour le moment. Les activités d’élevage,<br />
de semi-transformation, et de transformation ne sont pas développées par les opérateurs.<br />
En l’absence de l’activité élevage proprement dite, le ramassage constitue actuellement la<br />
principale source d’escargots en Tunisie. L’escargot collecté, déposé auprès du conditionneur en<br />
vue de son exportation, fait l’objet d’un pré-traitement consistant à :<br />
v Trier et classer les escargots selon leur taille,<br />
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Etude sectorielle : l’élevage d’escargots Février 2005<br />
v Emballer les escargots dans des boites en cartons avec de la sciure de bois.<br />
v Conserver les escargots en les congelant immédiatement ce qui permet de le stocker plus<br />
longtemps sans les altérer et de les écouler sur une période plus longue.<br />
En Tunisie, ces opérations constituent les seules manipulations dont font l’objet les escargots<br />
ramassés. Ces opérations sont prises en charge par les exportateurs eux même.<br />
L’exportation est assurée actuellement par sept principaux opérateurs, qui en raison de la rareté<br />
relative du produit se livrent à une concurrence farouche pour s’approvisionner en escargots et<br />
maintenir leurs positions sur le marché italien.<br />
La semi-transformation est une opération quasi-inexistante. Pourtant dans le passé, certains<br />
exportateurs parvenaient à commercialiser à l’étranger de la chaire d’escargot congelée.<br />
V - ASPECTS REGLEMENTAIRE ET INSTITUTIONNEL<br />
1- LA REGLEMENTATION DU SECTEUR<br />
En Tunisie, la réglementation du ramassage et de l’exportation d’escargots se réfère à un arrêté du<br />
Ministère de l’Agriculture du 11 Août 1992. L’article 8 de cet arrêté relatif à l’organisation de la<br />
chasse pendant la période 1992-93 précise que : Le ramassage, la vente, l’achat et le colportage<br />
des escargots durant les mois de mars, avril et mai sont interdits et ce dans un but de protection<br />
de l’espèce ainsi que des couvées et nichées des différents oiseaux et gibiers.<br />
Toute fois l’exportation peut être autorisée pour les stocks d’escargots adultes congelés ou<br />
vivants déclarés à la Direction Générale des Forêts avant la date limite du 1 er mars. Ces stocks<br />
doivent être regroupés en un seul dépôt pour chaque exportateur avant la date du 1 mars. Passé<br />
ce délai ou toute fausse déclaration constatée entraîne le rejet systématique de la demande<br />
d’exportation.<br />
En France, le ramassage des escargots fait l'objet d'une réglementation spécifique basée sur la<br />
taille, l'espèce, la période et le volume ramassé. En effet, le ramassage des escargots est interdit<br />
pour certaines espèces.<br />
AGRO-SERVICES / APIA 205
Etude sectorielle : l’élevage d’escargots Février 2005<br />
2- REGLEMENTATION <strong>DE</strong> LA COMMERCIALISATION<br />
Dans la mesure où l’escargot se présente comme « denrée périssable », son transport revêt une<br />
importance capitale pour limiter les pertes qu’il occasionne et surtout faire parvenir la<br />
marchandise selon les conditions sanitaires requises. Dans les pays européens, la réglementation<br />
précise de manière détaillée même les conditions que doivent remplir les moyens de transport<br />
pour la bonne conservation de ces denrées.<br />
Les escargots doivent être présentés dans des caisses de 20 à 25 kg en bois ou en matière<br />
plastique, à fond grillagé, montées sur pied et à couvercle à claire voie. En principe, ils doivent<br />
être classés par catégorie de taille. Mais, pour le moment il n’existe pas encore de classement<br />
qualitatif ou de classes commerciales en Tunisie. Les exportateurs effectuent en général un tri de<br />
façon à n’exporter que les escargots de grande taille. Les escargots de plus petite taille sont<br />
écoulés sur le marché intérieur.<br />
3- REGLEMENTATION DU CONTROLE SANITAIRE<br />
3.1- L’importance de la qualité<br />
Tout comme pour les autres produits agroalimentaires, la qualité revêt pour un projet de<br />
production d’escargots une importance capitale qui conditionne la viabilité du projet. Cela peut<br />
être perçu de divers angles (exigences sanitaires, normes, etc.).<br />
3.2- Les procédures et réglementations actuelles<br />
La loi n°99-24 du 09 mars 1999 relative au contrôle sanitaire vétérinaire à l’importation et à<br />
l’exportation fixe les dispositions générales relatives au contrôle sanitaire vétérinaire des animaux<br />
et des produits animaux à l’importation et à l’exportation. On entend par animaux et produits<br />
animaux, tous les animaux y compris les produits de la mer, les produits animaux et les produits<br />
alimentaires renfermant des composants d’origine animale. L’importation et l’exportation de ces<br />
produits ne peuvent s’effectuer qu’à travers les points de passage en Tunisie pourvus de bureaux<br />
de douane où un contrôle sanitaire vétérinaire est exercé.<br />
AGRO-SERVICES / APIA 206
Etude sectorielle : l’élevage d’escargots Février 2005<br />
Selon cette loi, l’importation et l’exportation de tous les animaux sans exception d’espèces et de<br />
tous les produits animaux à l’état naturel ou transformés sont soumises à un contrôle sanitaire<br />
vétérinaire.<br />
Les animaux et les produits animaux importés doivent être accompagnés de documents<br />
sanitaires délivrés par les autorités vétérinaires officielles du pays exportateur attestant leur bonne<br />
santé, leur salubrité ainsi que leur conformité aux exigences sanitaires et hygiéniques en vigueur<br />
en Tunisie. Les animaux et les produits animaux à exporter doivent également être accompagnés<br />
de documents sanitaires établis par les services vétérinaires compétents attestant leur conformité<br />
aux exigences sanitaires du pays importateur.<br />
Par conséquent, les exportations d’escargots et de produits d’escargots doivent obligatoirement<br />
répondre aux conditions de cette loi et avant toute exportation vers un pays qui que ce soit, il est<br />
nécessaire de vérifier quelles sont les exigences sanitaires vétérinaires de ce pays.<br />
Pour les opérations d’exportation sur l’Italie, l’exportateur d’escargot doit au préalable déposer<br />
une demande et obtenir l’autorisation du Ministère de l’Agriculture et des Ressources<br />
Hydrauliques. Les services compétents du ministère effectuent un audit des bâtiments portant<br />
principalement sur les conditions d’hygiène. L’autorisation (si accordée) est ensuite transmise par<br />
les services du Ministère aux autorités italiennes. Cette pratique ne s’applique pas pour les<br />
exportations sur d’autres destinations. Il n’y a donc ni réglementation, ni système d’agrément au<br />
vrai sens du terme. Une réflexion est en cours pour réglementer et organiser davantage le secteur.<br />
L’orientation de l’activité élevage d’escargot vers l’exportation nécessite une attention particulière<br />
aux aspects réglementaires et techniques, ainsi qu’aux normes établies dans les principaux pays de<br />
destination.<br />
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