Spectrum_02_2022
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CULTURE
Texte Alison Eugénie Bender
Photo Selin Varli
Servir la diplomatie suisse
La diplomatie suisse connaît récemment un nouvel élan de jeunesse
grâce à la fondation en 2019 de la Swiss Diplomacy Student Association,
une association étudiante née à l’Université de la Genève internationale.
e 8 mars 2022, la Swiss Diplomacy Student
Association (SDSA) a organisé
L
une conférence au sein de notre alma mater
sous le titre « Diplomatic communication
and culture in Fribourg and Switzerland »,
Spectrum a pu s’entretenir avec Pablo Demierre,
son fondateur et président.
Spectrum : Peux-tu te présenter et
nous raconter ce qui t’a amené à fonder
la SDSA ?
Pablo : J’ai fait un Bachelor en Sciences politiques
à l’UNIL. Ensuite j’ai pu travailler
au sein du Haut Commissariat pour les réfugiés
des Nations Unies. Puis , j’ai entamé
un Master en Études européennes au Global
Studies Institute (GSI) de Genève pour étudier
la place de la Suisse au niveau international,
avec une partie du Master au Royaume-Uni
pour ce qui traitait de la résolution
de conflits et des affaires humanitaires. Aujourd’hui,
je travaille pour la fondation Jean
Monnet pour l’Europe.
Pour ce qui est de la SDSA, les raisons de sa
fondation sont simples : quand je suis arrivé
à Genève pour mon Master avec l’envie
de m’orienter dans la diplomatie, je me suis
aperçu que c’était loin d’être simple, entre
autres parce que ce n'est pas toujours un
milieu facile d'accès et que la Suisse est discrète
à ce sujet, à l’inverse d’une diplomatie
à l’américaine bien plus démonstratrice
avec une foule de réprésentant·e·s. C’est
une force pour donner confiance aux autres
pays, mais c’est alors plus compliqué pour
les étudiant·e·s qui s’y intéressent. Je me suis
simplement dit que j’allais créer la mienne,
vu qu’il n’y avait pas de structure qui me permette
de m'informer sur cette thématique
ainsi que sur ses débouchés professionnels.
S. : Mais c’est quoi au fait la diplomatie
?
P. : Il y a de nombreuses définitions ! Personnellement,
je qualifierais la diplomatie
comme pouvant être l’art de négocier en
représentant et en défendant les intérêts
d’un État, d’une organisation internationale,
supranationale, non gouvernementale
ou encore du secteur public ou privé. Cette
représentation devrait tenir compte de la
personne qui est en face de nous. Il est donc
important d’être dans un rapport de compréhension
de l’autre et cela se traduit notamment
par l’empathie. Au final, l’objectif
est de pouvoir traduire notre volonté dans
des termes que l’interlocuteur ou l’interlocutrice
puisse comprendre, d’où le lien avec
la communication.
S. : Pourquoi la Suisse est-elle un lieu
privilégié de la diplomatie ?
P. : La Suisse est connue pour ses bons offices
et sa discrétion. De plus elle est très
transparente sur ses intentions et n’a aucune
volonté expansionniste. Genève n’est
pas l’unique lieu de cette diplomatie. Ainsi
Lausanne, capitale olympique, est un lieu
privilégié pour la diplomatie du sport, mais
aussi pour celle de l’environnement et du
numérique avec son Ecole Polytechnique
Fédérale. Fribourg, elle, a une expertise en
droit et en communication.
S. : Mais pourquoi s’intéresser à la
diplomatie, pourquoi oser se lancer
dans ce monde-là ?
P. : La diplomatie a un sens très large. Elle
concerne les diplomates qui ont passé le
concours, mais aussi les membres des ONGs
ou encore les agences et programmes onusiens,
et la SDSA est là pour donner les outils
permettant à notre génération d’y contribuer.
Ce n’est pas parce qu’on est jeunes
que l’on n’a rien à dire. Si on a de l’intérêt
dans un domaine, on en est aussi averti des
tenants et aboutissants. Il faut être dans l’action,
faire le pas et par exemple lancer
son ONG. La diplomatie, c’est des thématiques
qui touchent à tout et qui concernent
tout le monde. P
Selin Varli, membre de la SDSA,
nous livre son expérience :
J’ai fait un Master en Business and Communication
à l’UniFr et j’ai découvert la
SDSA un peu par hasard durant ma formation.
Je l’ai intégrée de façon indépendante
en 2020 et je suis devenue cheffe du
Département coordination en novembre
2021. Je dois dire que c’est ma meilleure
expérience associative, avec des membres
très engagé·e·s et motivé·e·s.
L’association permet à ses membres de
participer à de nombreux workshops et
d’assister à des conférences. Le but de la
SDSA est de démocratiser le monde de la
diplomatie et de le rendre plus accessible,
tout en permettant d’acquérir des soft
skills ; tout cela je l’ai vérifié.
Pour en savoir
plus sur la SDSA:
04.22
spectrum
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